• Amina : non, tout ne va pas bien...
    http://www.huffingtonpost.fr/caroline-fourest/amina-femen-tunisie_b_2953971.html

    Tout va bien. Ils voudraient qu’on les croit et surtout qu’on se taise. Qu’on ne pense plus à Amina, première Femen tunisienne, qu’on regarde ailleurs et qu’on la ferme. Tout va bien, disent-ils. Après tout, quelle affaire ! Une jeune féministe de 19 ans enlevée pour avoir posé torse nu contre le sexisme

    Amina : malade, violée, morte ou en sécurité ? http://www.huffingtonpost.fr/inna-schevchenko/amina-femen-tunisie_b_2953539.html

    #Amina #Tunisie #femen #seins #sexisme #violée

  • Ma journée à Eropolis

    La scène fut d’une incroyable violence : je n’avais jamais assisté à une action des Femen et j’ai été horrifié par leur façon de prendre la scène en otage. Comment réagir dans une telle situation : des femmes surgissent de nulle part, hurlent. Et personne n’ose réagir. On est dans une sorte de terrorisme de la pensée assez écœurant.
     
    Une scène d’une incroyable violence
     
    Lorsque la tension retombe après leur évacuation, je me surprends à trembler. Je suis à côté d’une porno-star tchèque au bord des larmes.
    Un régisseur vient vers moi, choqué : il est monté sur scène pour appréhender les Femen et me demande ce que j’ai vu. Avant que je ne puisse répondre, il me dit qu’il a « pris un coup de pied dans les couilles », après quoi il a évacué une militante, la tête vers le bas, comme il a pu. « Mais qu’est-ce qu’il fallait faire ? » me demande-t-il le regard complètement perdu.

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/804861-odeur-de-sexe-violence-des-femen-et-charme-d-une-actrice-x-

    #femen

    • Je suis loin d’être fan des Femen, mais je vois pas trop l’intérêt de les critiquer sur la base de la défense du porno.

      Où l’on trouve ce genre de phrase :

      viennent d’envahir le podium avec des slogans « Rape Culture », « Porno Mafia », et autres clichés du genre.

      Comme si c’était un cliché dans la majorité des différents pornos existants...

  • SOS pour Amina, Femen Tunisienne. Enlevée, séquestrée, internée ?
    http://www.marianne.net/martinegozlan/SOS-pour-Amina-Femen-Tunisienne-Enlevee-sequestree-internee_a64.html

    Amina Tyler, 19 ans, première #Femen de #Tunisie, a disparu après les appels à la lapidation lancés contre elle par un prédicateur intégriste et les appels à la délation d’une de ses parentes. La solidarité s’organise à travers le monde pour demander au gouvernement tunisien de protéger la vie de la jeune fille.

  • Taper sur les #Femen est à la mode, tout le monde s’y met, des curés à certaines féministes qui feraient mieux de s’attaquer aux machos. Alors, ça fait plaisir de voir un texte de quelqu’un qui n’est pas forcément d’accord avec les Femen mais qui dit la chose importante : les attaques contre les Femen sont une attaque contre le féminisme, utilisant les ressorts anti-féministes classiques.

    http://www.crepegeorgette.com/2013/03/18/femenisme

    #Féminisme

    • Je suis très partagée sur les femens, d’un coté j’aime bien des féministes qui font des actions coup de poing et qui provoquent, elles suicitent beaucoup de discutions et du coup on parle bien de féminisme. J’aime bien leur anticléricalisme primaire que je partage et leur position abolitionniste sur la prostitution que je partage aussi.

      D’un autre je suis d’accord avec certaines des critiques que j’ai lu. Par exemple l’idée qu’elles soient pour une domination des femmes sur les hommes me pose des problèmes sérieux.
      J’en discutait avec Euterpe sur un de ses blog,
      http://angrywomenymous.blogspot.fr/2013/03/article-de-mona-cholet-sur-les-femen-ca.html
      elle semble partagé ton point de vue sur le sujet.

      Je pense que le fait que C.Fourest se rapproche des Femen fait grincer beaucoup de monde dans la gauche qu’on appelle péjorativement islamo-gauchiste. Je me trompe peut être mais ca me semble un facteur à prendre en compte dans le désamour soudain de certaines personne pour les Femen.

    • Que le féminisme dépoussière ses formes d’actions et de lutte, je n’y suis pas opposé, c’est plutôt une bonne chose pour éviter l’usure en chemin sur un chemin très long..
      Mais très franchement l’innovation façon femen me semble terriblement régressive, assez infantile, et finalement contre-productive. Elles ont le droit de voir les choses différemment, on n’est pas de la même génération, on n’a pas le même vécu, ok.

      Je suis le premier à dire qu’une cause ne doit pas être affaiblie par les travers de celles/ceux qui le défendent. Mais là sur certains points elles torpillent vraiment leur cause.
      moi ce truc là ça me reste en travers.
      http://seenthis.net/messages/120548
      et ça
      https://www.facebook.com/photo.php?v=186203288078395&set=vb.128165263918015&type=2&theater

      On dirait du folklore pour mettre de l’animation dans le patriarcat...
      Quand à effaroucher les grenouilles de bénitier en montrant leur seins dans les églises, ok ça défoule, mais quel est l’effet réel sur l’évolution des mentalités ?

      Attention à éviter la binarisation du débat : on risque bientôt de proclamer que ceux qui critiquent les femens sont anti-féministes.
      Et zou, comment se perdre dans les polémiques... On a donc tant d’énergie à gaspiller ? (je réagis aux seuls propos lus ici, j’hésite à aller lire le billet de crepe georgette..)

    • J’ai pas pu voire ton lien de fesse-bouc mais l’autre est parlant, je suis d’accord pour tes objections.
      En fait les actions des Femen me font pensé à certaines actions de vegans, j’ai oublié le nom de l’asso, des anglais, ca va me revenir. Ils font beaucoup d’actions à base de femmes-à-poile sous blister ou dans des cages ou des baignoires de sang, je les trouvent assez macho car leurs performeuses ont souvent le physique Femen et on voit très peu d’hommes se mettre à poile pour nager dans du sang ou ce genre de happening choc. Je trouve la cause que soutiens cette asso juste, mais la manière dont elle s’y prend pour se faire connaitre me débécte car elle est sexiste. Ma comparaison avec les femen est juste sur le mode d’action, je pense que les femen sont vraiment féministes, il est pas question de distribué des bons points en féminisme ou de les traité de sexistes.
      Les femen sont trop proches d’un plan marketing, j’ai l’impression qu’elles manquent de recule sur les techniques de comm’ qui séduisent la presse grand public. C’est un paradoxe difficile à résoudre. D’un coté pour toucher un vaste publique la nudité féminine est très efficace, c’est aussi de l’empowerment, chose qu’on fait peu en France, mais en même temps ce sont des techniques de comm’ d’un genre pubarde, avec un message hyper simpliste et carricatural.

      sinon j’ai bien aimé l’action à notre dame, mais là c’est mon coté bouffeuse de curée pas du tout objective qui parle. Pour les mentalité, ca rappel que l’eglise catholique est aussi sexiste que les autres religions. On leur reproche d’avoir tenu des propos islamophobes, un peu de chrisianophobie est très bien pour équilibré la balance.

      Pour la binarisation, on n’y echappera pas. De toute façon quoi que fasse les féministes il y aura toujours du monde pour travestir leur discours et leurs actions. Je me souviens ado, j’entendait plein d’adultes dire que les féministes du MLF étaient allé trop loin en brulant des sous-tifs. Comme si le brulage de sous-tif etait un crime contre l’humanité, un génocide, un truc hyper grave qui a traumatisé plein de gens. Ca me fesait toujours rigolé un peu jaune, mais ca m’a permis de mesuré la mauvaise foi ordinaire des gens.

      Et puis entre féministes ont est loin d’etre toujours d’accord. On est rarement « que » féministe, en général on cumule plusieurs sujets et causes, priorités, sensiblitié, culture... Il y a des sujets très clivants chez les féministes, surtout le voile, la prostitution et la pornographie. Les femen vont probablement s’y ajouté, c’est ce à quoi on assiste il me semble. Je trouve pas cela problématique car on est capable d’être solidaire sur d’autres sujets quant il le faut.

    • @mad_meg : oui tu mets le doigt sur ce qui me pose le plus de problème dans l’activisme en général : à ériger des sujets certes fondés et pertinents en points de clivages majeurs, on arrive à entretenir des querelles intestines et des conflits internes qui nous bouffent toute l’énergie pour servir la cause initiale. Ce perpétuel recours inconscient au clivage est la meilleure façon de se neutraliser soi-même, de paralyser les forces de changement, le meilleur moyen de conserver les archaïsmes..

      Heureusement que l’adversaire connait parfois les mêmes travers, son avantage c’est que ça lui arrive moins souvent : par définition l’adversaire conservateur n’a pas à s’organiser pour faire bouger les choses, l’État « naturel » du monde lui convient très bien..

      Les écolos français sont souvent raillés pour leur incapacité à travailler collectivement, à tirer dans le même sens. A leur décharge, leurs idées basées sur la nécessité de réimaginer le monde, sont plus propices à la divergence que celles des autres partis, bridées par leurs dogmes. Mais ça n’explique pas tout.
      Le registre collectif, ça implique soit de l’auto-discipline, soit une discipline hiérarchique impliquant un mécanisme de domination, d’autorité. C’est dire si on doit progresser vers la première solution, en acceptant que ce qui nous oppose n’éclipse pas ce qui nous unit...

  • « SAUVÉES PAR LE GONG » ?
    http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=415

    Certaines personnes qui ont lu le texte « Quel usage politique de la nudité ? » ont jugé trop sévère, voire déplaisante, ma remarque sur la probabilité des offres de journaux de mode, après les clichés publiés par Les Inrockuptibles, qui se situaient visiblement dans ce registre et non dans un registre militant.

    Ma remarque n’était pas sévère : elle était naïve. J’ignorais tout bonnement que les militantes ukrainiennes avaient déjà posé pour un journal de mode, en tant que porte-manteau de vêtement de marque et d’accessoires de luxe. Et ce non pas comme individues contraintes de gagner de quoi vivre, mais comme militantes #Femen, c’est-à-dire seins nus et avec des slogans inscrits sur le torse (dans la revue Obsession, émanation du Nouvel Observateur (voir photos).

    Ce seul geste marque à mes yeux le comble de la confusion politique, voire de la sottise superstitieuse. Ou bien ces filles incarnent le cynisme vulgaire et profitent de leur notoriété (certes chèrement acquise) pour se faire un peu d’argent et une place au soleil des projecteurs - hypothèse que j’écarte - ou bien elles croient vraiment, et le plus niaisement du monde, que leurs bustes ont acquis une espèce de pouvoir magique : partout où elles les exhibent, elles font avancer la cause féministe... En réalité, la publicité et les journaux de mode ont déjà utilisé et détourné à leur profit toutes les avant-gardes artistiques (le plus nul des publicitaires peut faire « du Magritte » au kilomètre), tous les slogans politiques et bien entendu la nudité féminine. Particulièrement, d’ailleurs, lorsqu’elle est limitée à la poitrine.

  • Femen partout, féminisme nulle part, par Mona Chollet (Le Monde diplomatique)
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-03-12-Femen

    Tant pis pour les milliers de femmes qui ont le mauvais goût de lutter pour leurs droits tout habillées, et d’offrir un spectacle moins conforme aux critères dominants de jeunesse, de minceur, de beauté et de fermeté. « Le féminisme, c’est ces femmes qui ont défilé dans les rues du Caire, pas les Femen ! Et sur ces femmes-là, je vois peu de documentaires TV », s’insurgeait sur Twitter, le 6 février dernier, la correspondante de France Inter en Egypte, Vanessa Descouraux. En France, les organisations féministes « se voient désormais plus souvent interpellées sur ce qu’elles pensent du mouvement d’origine ukrainienne que sur leurs propres actions »

    #féminisme #femen

  • Une petite synthèse s’imposait... Femen partout, féminisme nulle part (Le Monde diplomatique)
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-03-12-Femen

    « Les musulmans semblent éprouver un sentiment de puissance virile à voiler leurs femmes, et les Occidentaux à les dévoiler », écrivait l’essayiste marocaine Fatema Mernissi dans Le Harem et l’Occident (Albin Michel, 2001). L’engouement des médias français pour des figures comme les Femen ou Aliaa El-Mahdy, l’étudiante égyptienne qui, en 2011, avait posé nue sur son blog (1), offre une nouvelle confirmation de la justesse de cette observation. On a pu voir sur France 2, le 5 mars, un documentaire consacré au collectif d’origine ukrainienne implanté en France depuis un peu plus d’un an (2), et un autre intitulé Aliaa, la révolutionnaire nue sur Public Sénat pour le 8 mars, Journée internationale des femmes.

    Tant pis pour les milliers de femmes qui ont le mauvais goût de lutter pour leurs droits tout habillées, et d’offrir un spectacle moins conforme aux critères dominants de jeunesse, de minceur, de beauté et de fermeté. « Le féminisme, c’est ces femmes qui ont défilé dans les rues du Caire, pas les Femen ! Et sur ces femmes-là, je vois peu de documentaires TV », s’insurgeait sur Twitter, le 6 février dernier, la correspondante de France Inter en Egypte, Vanessa Descouraux. En France, les organisations féministes « se voient désormais plus souvent interpellées sur ce qu’elles pensent du mouvement d’origine ukrainienne que sur leurs propres actions » (3).

    #Femen #féminisme

  • Féminisme ou yaourt au bifidus ? « Femen incarne l’image d’une femme nouvelle : belle, active et totalement libre » - 20minutes.fr
    http://www.20minutes.fr/societe/1112711-femen-notre-message-universel

    Dans la toute fin du livre, Anna Houtsol, l’une des fondatrices, dresse un portrait-robot du profil type des Femen qui peut faire sursauter : « Nos filles doivent être sportives pour endurer des épreuves difficiles et belles pour utiliser leur corps à bon escient. Pour résumer, Femen incarne l’image d’une femme nouvelle : belle, active et totalement libre. » On pense furieusement à une pub machiste pour yaourt à 0%. Anna, également présente, s’étonne d’un tel passage et incrimine la traduction. « Il n’y a pas de critère de beauté pour intégrer les Femen, rectifie-t-elle. En russe, belle signifie plutôt ‘’rayonnante’’, ‘’pleine de vie’’ ». Ailleurs dans le livre, on lit tout de même à propos d’Alexandra Nemtchinova, une jeune biélorusse qui a participé à une action à Minsk, que « c’est vrai qu’elle pèse cent vingt kilos et ne correspond pas trop à l’image des Femen ». Pas assez sportive, apparemment.

    #femen

    • Quelle blague.. « Pour résumer, Femen incarne l’image d’une femme nouvelle : belle, active et totalement libre »
      Le plus drôle, c’est le « libre ». Joli oxymore.. Quand on est libre de n’utiliser son corps qu’à bon escient (entendez : pour être suffisamment sexy pour plaire aux mecs et passer à la télé), c’est tous les mecs qui applaudissent. On veut bien que les femmes s’émancipent, pourvu qu’elles continuent à bosser avec efficacité et autonomie, tout en restant sexy..
      Les Femen n’ont rien inventé, les Spice Girls faisaient déjà ça très bien. Elles sont vraiment au féminisme ce que les boys bands sont à la musique. Une mauvaise plaisanterie...

    • Et dans le même temps elles ne semblent pas reprocher grand chose au #capitalisme, lui qui, comme chacun le sait, n’a rien à voir avec le patriarcat et ses « trois piliers » cités.

      Le groupe féministe, né en Ukraine en 2008 et implanté en France depuis septembre 2012, a déclaré la guerre aux « trois piliers du patriarcat : la dictature, l’industrie du sexe et la religion ».

      [...]

      Déterminées à essaimer dans le monde entier, ces « révolutionnaires professionnelles » ne comptent pas s’emparer du sexisme ordinaire ni des questions d’inégalités dans la vie quotidienne, qu’il s’agisse des différences de salaire entre hommes et femmes ou de la répartition des tâches domestiques. « Ce sont des questions secondaires, estime Anna, soudain volubile. On en parlera quand les femmes seront devenues libres. Mais il faut d’abord lutter pour ce qui englobe ces problèmes. Quand on est une femme, on a parfois seulement le choix entre être prostituée, violée ou tuée. La question des salaires passe au second plan. Je sais que c’est une question importante en France, mais encore une fois : nous ne sommes pas un mouvement français. On s’attache à la femme dans sa globalité, pas au fait qu’elle soit italienne, française ou russe ».

  • Ces corps qui parlent 2. La petite vertu discursive des Femen | La pensée du discours
    http://penseedudiscours.hypotheses.org/11603

    J’ai intitulé ce billet “La petite vertu discursive des Femen” pour souligner les deux points qui accrochent mon analyse discursive. Petite vertu, qui est, dans la locution femme de petite vertu, l’expression sexiste et immémoriale qui a longtemps désigné la prostituée, veut resignifier l’usage militant et même guerrier du corps publiquement déshabillé par les activistes sextrémistes : petite vertu mais grand combat. Vertu discursive formule le positionnement du discours des Femen dans les environnements sociaux et politiques : leur intention étant de lutter contre toutes les formes de patriarcat et d’oppression des femmes, elles investissent des lieux intensément normatifs, espaces religieux, juridiques, sportifs, souvent masculins, où leur discours est à la lettre, inacceptable, le plus souvent sur le plan moral, et d’ailleurs, inaccepté.

    Juste pour archivage, pas vraiment lu, ni compris
    #femen

  • Rhabiller les Femen pour l’hiver
    http://davidabiker.fr/wordpress/rhabiller-les-femen-pour-lhiver

    Pourtant, en conscience il me semble qu’il y a plus de féminisme dans 60 minutes d’ouverture d’un bureau du planning familial que dans 50 happenings post-modernes des Femen.

    Les #Femen sont au #féminisme ce que les crédits subprimes sont au prêt bancaire. C’est un produit médiatique à fort effet de levier dans les rédactions des chaînes de télévision françaises qui ont pu fabriquer grâce à elles et jusqu’à aujourd’hui des images, sans discours, des images sans véritable fond si ce n’est celui qu’elles touchent dans la pratique répétée de l’enfonçage de porte-ouverte : DSK, Davos, les Intégristes de Civitas et Benoît XVI.

  • Jeune, beau, élancé, avec de petits seins : le "nouveau féminisme" ? - Claude Guillon
    http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=377

    « Nous avons voulu montrer que les féministes ne sont pas que des vieilles femmes cachées derrière leurs bouquins », déclare Inna Schevchenko, qui pose nue pour Libération (17 septembre 2012).

    Le mieux intentionné des observateurs dirait que cette phrase exprime la présomption et la cruauté de la jeunesse. Il faut malheureusement ajouter pour l’occasion : et sa grande sottise ! En effet, et peut-être Inna aurait-elle pu le lire dans un livre, l’image des féministes comme de vieilles femmes coupées du monde (comprenez : et du marché de la chair) est un très vieux cliché antiféministe, qu’il est navrant de voir repris par une militante qui prétend renouveler le féminisme.

    Certes, le renouvellement des générations est un phénomène naturel. Quant à l’asile politique, c’est un droit précieux pour lequel je ne cesserai de me battre, et que les gouvernements tentent de rogner (comme l’actuel gouvernement Hollande, restreignant les possibilités de séjour des Syrien(ne)s). Pour autant, il est assez fatiguant de voir de braves - et généralement jeunes - gens vous expliquer qu’avant leur venue sur terre (ou en France) personne ne parlait de ceci ou ne connaissait cela, quand vos archives regorgent de tracts, d’affiches et de brochures consacrés au sujet.

    Passons, je ne voudrais pas que ma critique semble exprimer l’amertume qui accompagne souvent l’élévation du taux de cholestérol (non, de ce côté, ça va, merci). C’est hélas bien plus grave. Inna explique : « Je serais incapable de me déshabiller à la plage, mais, quand je manifeste, j’ai l’impression de porter ce que j’appelle mon “uniforme spécial.” » Il n’est pas dans mon intention de moquer la pudeur de cette jeune femme. Il est simplement regrettable qu’elle ignore que le mouvement naturiste, le plus gentillet et apolitique que l’on puisse imaginer, a au moins un acquis indiscutable à son actif : l’égalité entre les corps, vieux ou jeunes, « beaux » ou « laids ». Dans un camping ou sur une plage naturiste, on voit des gens de tous les âges et de toutes les corpulences. Par rapport à cet acquis, tout modeste soit-il, la déclaration citée plus haut, et plus généralement la stratégie marketing des Femen sont une régression, pas une révolution.

    Au passage, je relève les connotations très « militaires » du discours d’Inna, repris sans distance aucune par les jeunes militantes. « Ben ouais, c’est une armée ! », répond en souriant une militante à un journaliste qui bute sur le mot. « Nous voulons, déclare Inna dans Libération, former des jeunes femmes à devenir des soldats pour la cause féministe à travers le monde. »❞

    (...)

    En décembre 2012, les Femen (Inna et une autre) font la une des Inrockuptibles. L’image de marque se peaufine. À l’intérieur du magazine, une photo de groupe : huit jeunes femmes. Toutes très jeunes ; toutes minces ; aucune forte poitrine. Il ne s’agit pas, bien entendu, de reprocher à ces filles d’avoir l’air de descendre d’une publicité Calvin Klein (je serais étonné que cette publication n’ait pas suscité quelques démarches de photographes et d’agences de mannequin), il s’agit de constater, une fois de plus, l’image de marque que les Femen ont choisi d’offrir au public (de vendre au magazine ?).

    « Maquillage Delphine Sicard », précise le crédit à gauche de l’image. Que voulez-vous ! On ne photographie pas comme ça son « uniforme spécial » sans un peu d’apprêt ! Nous sommes décidemment dans le marketing politique, oh ! certes, bourré de bons sentiments athéistes et féministes. Malheureusement, l’ancienne étudiante en journalisme Inna Schevchenko ne semble pas avoir entendu parler de la manière dont le médium peut annuler ou au moins altérer le message. « Au moins, me disait une jeune femme, depuis qu’elles se mettent à poil, on les écoute ! » Que nenni. On les regarde tout au plus. Et lorsque les rédacteurs en chef en auront marre de mettre du nibard à la une (Ça lasse coco !), on ne les regardera plus.

    Quel peut être l’effet produit par cette photo de groupe sur les femmes moins jeunes, ou jeunes mais moins favorisées par le hasard génétique ? Le même effet que le terrorisme publicitaire et machiste que le féminisme ne cesse de dénoncer. Cette photo est pire qu’une maladresse, c’est un contresens politique.

    Regardez la photo ci-dessous. C’est une autre photo publicitaire, pour les produits cosmétiques de la marque Dove, celle-là. Elle a été conçue par des publicitaires pour toucher un public plus large. Ces publicitaires sont peut-être hypocrites, et certainement intéressés. Pourtant cette image est plus subversive des codes dominants de la beauté que celle des Femen. Le « nouveau féminisme » plus niais que des représentants de commerce... Dommage !

    #Femen #publicité #féminisme

    • Cité ici http://seenthis.net/messages/110175
      notons tout de même que :

      Pour comprendre qui sont les Femen et d’où elles viennent, il faut faire un retour en arrière et aller là où tout a commencé, en Ukraine. Nous sommes en 2008, à Kiev, quatre ans après la révolution orange.

      Autour d’Anna Hutsol, la fondatrice du mouvement, une dizaine d’Ukrainiennes, amies de lycée ou étudiantes se retrouvent pour parler de politique, de sexualité, de la condition des femmes. Du jamais vu en Ukraine, pays vierge de luttes féministes. Embryonnaire, le mouvement n’a cependant rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui.

      « On manifestait tout habillées et on envoyait des communiqués de presse qui finissaient à la poubelle », raconte Inna. Défiler les seins nus ? Pas question dans ce pays très religieux (majoritairement orthodoxe) où 70% de la population se dit croyante.

      A partir de l’hiver 2010, le mouvement se radicalise. Les Femen multiplient les manifestations contre la prostitution, contre le tourisme sexuel, contre le sexisme ambiant. Parallèlement, émerge l’idée du topless.

      « L’idée ne s’est pas imposée d’emblée : il y a eu de grands débats à l’intérieur du mouvement. J’étais contre au début, se souvient Inna. Pour moi être nue, ça avait à voir avec la sexualité. J’avais peur de la réaction de la société, de mes proches, etc. Mais j’ai compris qu’en manifestant topless, on introduisait une nouvelle interprétation de la nudité », explique-t-elle.

      Les seins nus, disent les Femen, symbolisent aussi la condition des femmes ukrainiennes : sans ressources, elles n’ont plus que leur corps comme arme. « Une vieille maxime ukrainienne dit : ‘Gola, bossa i ou vinkou’, c’est-à-dire ‘sans vêtements, sans chaussures, mais avec une couronne de fleurs dans les cheveux’. Cela décrit une jeune fille dans la misère, mais joyeuse, active, qui ne se laisse pas abattre. C’est exactement ce qui nous définit. D’ailleurs, la couronne de fleurs, typiquement ukrainienne, est un autre symbole des Femen, au même titre que les seins nus », expliquait Anna Hutsol dans un article de l’hebdomadaire russe Ogoniok en novembre 2010.

      A priori, elles ont commencé par des communiqués.

  • QUEL USAGE POLITIQUE DE LA NUDITÉ ?
    http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=377 (modifié)

    le langage du corps, du sexe, est, plus encore que les autres, piégé par le système marchand. À l’heure d’Internet et de sa profusion pornographique, et du déferlement obscène de la publicité, bien malin, bien maline, qui prétend jouer des stimuli et des refoulements sexuels sans s’emmêler les muqueuses et les neurones. Croyant choquer le bourgeois (et quel intérêt ?), on lui parle publiquement un langage qu’il parle couramment en privé et/ou dont il fait déjà commerce.

    Énergie juvénile et courage physique ne suffisent pas à élaborer une pensée critique. La presse n’est ni une entité neutre ni un levier sans maître qu’il suffirait d’utiliser habilement pour faire passer son message. Et pas non plus une institution de service public ayant vocation à enregistrer et à confirmer la bonne volonté démocratique des « indigné(e)s ». Plus vite on s’en aperçoit, moins on commet d’erreurs contre son propre camp, avec ou sans maillot.

    #nu #activisme #corps #féminisme #femen #pussy_riot

    • Dans l’article les critiques autour du mouvement ne manquent pas... et je pense qu’une réflexion est la bienvenue, quoi qu’on en pense de ces femmes qui décident de se dénuer en public.

  • Les Femen et moi - Tout à l’ego
    http://www.toutalego.com/2012/12/les-femen-et-moi.html

    En mars dernier, j’avais reçu, à ma grande surprise, une invitation pour venir aux côtés de vos militantes participer à un happening. Il s’agissait de se rassembler au Trocadéro vêtues de burqas puis de les ôter et de finir topless afin de dénoncer l’intégrisme religieux. Je me suis dit sur le coup que vous deviez vraiment manquer de participantes pour me contacter. En effet, à bientôt 40 ans et 2 enfants, je ne rentre plus dans du 36 et mes seins ne sont pas aussi hauts et fermes que toutes les militantes qui illustrent vos actions dans les magazines. Question diversité ethnique, vous semblez avoir fait un effort pour sortir de l’image d’Epinal de la jolie ukrainienne blonde, question diversité physique, ce n’est pas encore ça. Il doit bien avoir des grosses et des moches dans vos rangs mais on ne les expose pas. N’oublions pas que nous sommes dans la comm’ pure et dure et que l’on n’attire pas les journalistes avec du vinaigre.

    Soyons clair : je n’ai pas de problème particulier avec la nudité quand il s’agit de la réappropriation de son corps. Dans votre cas, je trouve qu’on est plutôt dans la désappropriation du corps, jeté en pâture au media et conforme aux diktats de la société patriarcale : mince, ferme, épilé et sexy. Par ailleurs, autant la nudité peut être subversive et nécessaire pour se faire entendre en Ukraine, autant elle l’est beaucoup moins en France.

    En septembre dernier, quelques mois après le happening des burqas, vous avez défilé dans le quartier de la Goutte d’Or en scandant « Françaises, déshabillez-vous » ! Il est évident que vous avez fait de la lutte contre le voile votre cheval de bataille, à défaut d’idées plus consistantes. Pour autant, ne trouvez-vous pas contradictoire de remplacer l’injonction de se couvrir par l’injonction de se déshabiller ? Pour moi le féminisme, c’est le libre choix des femmes, quel qu’il soit, ce n’est pas remplacer un diktat par un autre.

    #Femen #voile #islam

  • Femen’s Neocolonial Feminism: When Nudity Becomes a Uniform - Al Akhbar English
    http://english.al-akhbar.com/content/femens-neocolonial-feminism-when-nudity-becomes-uniform

    I first heard of Femen when they protested in Paris by wearing burqas and then stripping them off, to reveal their naked bodies underneath. This protest was aimed specifically at the Muslim community. Femen claimed that the veil and the burqa should be seen as intrinsically oppressive, and encouraged Muslim women to “free themselves” by stripping. This is apparent from both their protest actions as well as the slogans they use, including “Muslim Women! Let’s get Naked.” Femen have also made problematic statements about Arabs,such as: “As a society we haven’t been able to eradicate our Arab mentality towards women.” The slogan and statement point towards a specific view of Arab and Muslim women that forms part of Femen’s activism and ideology.

    What struck me at the time was the underlying assumption that Femen was operating on, namely that female liberation can be directly linked to what women wear. This is not a new idea, and in fact has formed the basis of much of western feminism. One of the most prominent examples is the way the French state produced Algeria as a backwards country because Algerian women veiled. This type of logic automatically leads to the conclusion that in order to progress, women who veil must unveil, and therefore “free” themselves.

    #Femen #voile #islam #racisme

  • Seins nus : les #Femen, phénomène médiatique ou #féministe ? | Rue69
    http://www.rue89.com/rue69/2012/12/23/seins-nus-les-femen-phenomene-mediatique-ou-feministe-238004

    Les militantes des Femen ont réussi à se construire une image de guerrières courageuses. Mais pour quelles idées ? Leur mode d’action provoquant ne fait pas l’unanimité.

    « Elles me disaient : “Les mouvements féministes qui existent déjà en France, ce ne sont pas des mouvements faits pour les jeunes femmes, mais pour des femmes intellectuelles qui ressemblent à des hommes, qui nient la sexualité, le fait qu’une femme puisse être féminine.”

    C’est pour ça que les Femen attirent de jeunes femmes, parce que il n’y avait rien pour nous. »

    « La stratégie des Femen n’est pas le fait que les #femmes contrôlent leur propre corps, mais plutôt de laisser les médias le contrôler – les médias disent : “On ne s’intéresse pas à vous, sauf si vous êtes sexy et nues”, et les Femen obéissent. Alors qui est sous contrôle ici ? »

    « Se mettre seins nus, c’est subversif en Ukraine mais en France, le corps de la femme est quand même beaucoup objectivé, instrumentalisé... Ça attire l’attention, ça fait un électrochoc... mais ça ne permet pas de convaincre. »

    #média #journalisme

  • Le féminisme selon les Femen, suite
    http://www.guardian.co.uk/world/2012/sep/22/femen-topless-warriors-global-feminism?INTCMP=SRCH

    (Dans un article qui date de septembre)

    We live with men’s domination and this [la nudité] is the only way to provoke them, the only way to get attention.

    Le militantisme fataliste : il fallait l’inventer.

    She added: "Classical feminism is like an old sick lady that doesn’t work any more. It’s stuck in the world of conferences and books.

    Ouais, à bas les vieilles femmes malades, vivent les grandes blondes jeunes et minces qui existent en montrant leurs seins.

    Et à bas les livres, c’est plein de lettres qui font mal à la tête.

    #Femen #féminisme (ça me fait mal de le mettre, ce tag-là)

    • Lauren, 18, Worcestershire

      “I have a permanent smile”
      Gorgeous Lauren has entered Page 3 Idol because she wants to have the career longevity of working as a Page 3 girl in the glamour model business.

      Ça me fait pas rêver. Ça me dépite. Il va falloir brûler les livres et passer à la nymphoplastie, oh merde. Mais femen c’est du femellisme non ?

    • Au risque de faire du mauvais esprit, je me félicite de suivre Beauté fatale. Le féminisme est totalement stimulant quand il est traité de cette façon.
      Et je ne dis pas ça juste parce que je suis un homme. Je le dis aussi parce que je suis un homme moderne !
      C’est consternant... mais qu’est-ce que c’est... stimulant ! Franchement... C’est génial comme détournement. Le féminisme par les blondes dépoilées, c’est top !
      J’ai lu récemment une réflexion sur le fait que notre... civilisation... ne valait guère plus que celle des romains à l’époque pré-médiévale... où les romains eux même n’avaient plus la force de défendre un système dévoyé et décadent.
      Les mots sont dévoyés, l’intelligence est méprisée, le corps est mutilé, l’intérêt général est conspué, notre société est décadente.
      Ne reste plus en fait qu’à prendre les choses du bon côté... et suivre Beauté fatale sur SeenThis. ;-)

    • J’aimerais avoir le temps de les voir en action, de lire un truc intelligent qu’écriraient les femens. Pour l’instant elles sont perçues comme un produit commercial ex-nihilo, une lessive lançée sur le marché du spectacle militant, et qui attend l’adhésion des consommateurs pour augmenter ses exigences… et montrer son vrai visage.

    • Ah non, je ne suis pas du tout d’accord... Je me méfie beaucoup de l’argument « mais elles ont pas mieux à foutre ? », grand classique des discours antiféministes - d’ailleurs, la représentation dans les médias, ou même l’égalité de salaires, on pourrait aussi te dire que c’est secondaire par rapport aux violences conjugales, au viol, etc.! Pourquoi choisir ou hiérarchiser ? On ne peut pas mener plusieurs combats ? La question du langage n’est pas du tout secondaire ! Dans le bouquin « Un siècle d’antiféminisme » on trouve ce passage sur la commission dirigée par Yvette Roudy sur la féminisation des noms de métier dans les années 80 :

      Les sarcasmes fusent de toute part contre « ces dames de la commission », taxées de « précieuses ridicules et frivoles » « pomponnées » qui se réunissent « à l’heure du thé » afin « d’enjuponner le vocabulaire » sous la conduite de la « chéfesse Yvette Roudy », « poudrée de frais ».

      (L’aboutissement logique de ce raisonnement étant que, pour la gauche radicale et couillue, par exemple, le féminisme dans son ensemble est frivole et dérisoire par rapport à la « question sociale ». En fait, c’est tout le féminisme qui discrédite le féminisme :P)

      Pour moi le débat sur « mademoiselle » était très pertinent, et si c’est passé comme une lettre à la poste, tant mieux, c’est toujours ça de pris ! En plus il a provoqué des réactions très intéressantes, par exemple avec la journaliste de « Elle » qui croyait qu’on allait interdire de l’appeler « mademoiselle » dans la rue : c’est très révélateur du fait qu’on n’accorde de valeur et d’existence sociales qu’aux femmes jeunes - le nombre de mes amies qui sautent de joie, autour de 35 ans, parce qu’on les a appelées « mademoiselle », comme si « madame » c’était une insulte ! Je réagissais aussi comme ça avant ce débat, et rien que pour cette raison je suis contente qu’il ait eu lieu...

    • Hihi, je suis bien contente que ça ait changé. La formule du « Mademoiselle ou Madame ? » sonnait « baisable ou pas baisable ? » tout comme parfois, à la question première du « tu as un mari ? » on répond qu’on est marié pour ne pas se faire emmerder. Donc, ne plus retrouver l’idée qu’on ait, pour exister, à lier son existence à un mec, au moins sur les formulaires administratifs, je trouve que c’est une avancée.

  • Soyez branchouille, comme les #Femen : ne dites plus « mentalité #patriarcale », dite « mentalité #arabe »...

    signalé par @le_bougnoulosophe :

    Femen, Ukraine’s Topless Warriors - Jeffrey Tayler - The Atlantic
    http://www.theatlantic.com/international/archive/2012/11/femen-ukraines-topless-warriors/265624

    Earlier in the day, I had dropped by Femen’s headquarters to talk to Anna Hudsol, Femen’s founder and director. (...)

    Traditionalist gender relations and discrimination against women have served as the key targets of Femen’s ire. “As a society we haven’t been able to eradicate our Arab mentality towards women,” she told me, referring to the widespread belief in Ukraine that women should marry, raise children, and stay away from politics.

    #racisme #féminisme #femmes

    • J’ai encore un peu de nez. Quand on leur dressait le tapis rouge (j’me souviens même de l’attribution d’un point godwin ;-)), je me posais déjà quelques questions concernant ce pseudo féminisme !! y’aura pas fallu longtemps pour qu’elles se dévoilent (elle est assez marrante celle là :-))

      Un conseil, quand soeur Caroline défend une cause, alors cette cause c’est obligatoirement de la merde.

      Merci à @bougnoulosophe
      #farce #bonneteau

  • Didier Lestrade : Merci aux #Femen !
    http://didierlestrade.blogspot.fr/2012/11/merci-aux-femen.html

    Lestrade, lui, est enthousiaste :

    si les #médias n’avaient pas été là, il y aurait eu des risques de lynchage. Il ne faut pas oublier aussi, que les #journalistes sont souvent plus que des personnes qui tendent le micro ou qui font des photos. Dans le cas présent, ils ont été invités à être témoins d’un évènement qui lance une dynamique. Comme à l’époque d’Act Up, ces journalistes veulent s’engager. Ils ont 30 ans, ils n’ont pas connu #Act_Up de la belle époque. Les Femen les inspirent. En étant ainsi présents, ils sont invités aussi à rejoindre le mouvement des Femen.

    Donc c’est toujours la même recette : agir à travers les médias. Who cares si ça tourne mal, si des coups sont échangés (du moment qu’il n’y a pas de fracture grave, j’insiste), l’important c’est la photo, au delà de l’action. C’est la photo qui va devenir virale, qui traverse les pays et le temps. Qui fige un moment. Et à tous ceux qui disaient depuis des années, malgré Occupy et Anonymous, que les actions activistes LGBT appartenaient au passé, voici la preuve, avec les Femen, que le renouveau est là, qu’il est possible, qu’il fonctionne au delà de toutes les attentes. L’action des Femen est un électrochoc pour les LGBT

    Il cite ce #film :

    United in Anger
    http://www.youtube.com/watch?v=X4ZacAyc4b8

    United in Anger: A History of ACT UP is an inspiring documentary about the birth and life of the AIDS activist movement from the perspective of the people in the trenches fighting the epidemic.

  • A propos des #femen tabassées - lu sur #reddit :

    Nous sommes en démocratie

    En es-tu sûr ? Je dirais plutôt qu’on est dans une oligarchie, avec des lobbys (gays, cathos ...) qui s’affrontent sur des sujets sociétaux annexes (au mieux 3000 mariages gays par an) pendant que les dirigeants s’engraissent en regardant le monde s’effondrer.

    http://www.reddit.com/r/france/comments/13equb


    Un album sur Flickr : http://www.flickr.com/photos/17556037@N06/with/8196341625/#photo_8196341625

    Et la photo qui me console (un peu) :

  • Si tu montres tes nichons, je reviens avec mon photographe

    30.10.2012 : Lockruf ins Protestcamp (neues-deutschland.de)
    http://www.neues-deutschland.de/artikel/802781.lockruf-ins-protestcamp.html

    Les réfugiés qui campent devant la Porte de Brandebourg au centre de Berlin pour protester contre leurs conditions de vie ont du mal à attirer l’attention des médias. Lors d’une engueulade avec un journaliste du journal Bild une jeune femme lui lance « tu veux que je me mette à poil », il acquiesce et promet de revenir avec son photogrape. D’autres journalistes l’apprennent et voilà, la foule d’objectifs se réunit autour des jeunes femmes qui soutiennent les réfugiés.

    http://www.neues-deutschland.de/img/o/65607.jpg

    Heftig, aber erfolglos herbeigewünscht hatten sich die Flüchtlinge in den letzten Tagen und Wochen ein breites Medieninteresse, eines, das sie ihrem Anliegen für angemessen hielten. Seit sechs Tagen immerhin campieren sie am Brandenburger Tor in Berlin, hungern in der Eiseskälte für ihre Ziele. Am Montag plötzlich waren sie da, die Fotografen. Der Grund dafür allerdings waren nicht die Forderungen der Flüchtlinge. Grund war die Erwartung der Journalisten, dort auf dem Pariser Platz mitten in Berlin eine Gruppe barbusiger Aktivistinnen vor das Objektiv zu bekommen.

    http://www.neues-deutschland.de/img/o/65586.jpg

    Elles ne se déhabillaient pas mais profitaient de l’occasion pour dénoncer le sensationalisme des médias.
    http://www.neues-deutschland.de/artikel/802743.sex-sells-blank-ziehen-fuer-menschenrechte.html

    Voici les photos de l’action pour un meilleur traitement des réfugiés en Allemagne :
    http://www.neues-deutschland.de/weiteres/fotogalerie/?sid=482

    • Que la forme ait toujours prédominé sur le fond dans les médias, c’est une chose, que cela soit à ce point caricatural et banalisé est terrible pour ce qui est de la perte de notre dignité...
      Utiliser la nudité de son corps pour atteindre des objectifs autres que son épanouissement intime, même les objectifs les plus nobles, ça rentre un peu chez moi dans la définition de la prostitution sexuelle. Ce n’est pas un jugement, mais un constat. Je ne blâme pas le choix des femen, mais je déplore que l’on vive dans une monde où pour être efficace, le militantisme doive faire appel à des formes soft de prostitution. ça en dit long sur le rapport de force entre la société progressiste et le monde médiatique conservateur dominant..
      Bref « Human rights, not tits », c’est consternant qu’il faille le rappeler...

  • Femen ou le fétichisme du dévoilement
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/17/les-femen-prennent-leurs-quartiers-a-la-goutte-d-or_1776339_3224.html

    L’article du « Monde » sur Femen France cite Safia Lebdi et Loubna Méliane, soit deux « militantes » historiques de Ni putes ni soumises - juste pour dire le degré de confiance qu’on peut leur accorder.

    Loubna Méliane, c’est la féministe telle que les aime Luc Le Vaillant (journaliste à « Libération », auteur de papiers grossièrement sexistes sur l’affaire DSK, d’un portrait inénarrable de Caroline De Haas, et j’en passe), comme en témoignait ce portrait qu’il lui avait consacré en 2004 :

    Ces jours-ci, il y a des femmes voilées qui défilent, asservies volontaires à l’obscurantisme. Face à elles, cheveux au vent, jupe en jeans et bas résille, fière de son indépendance sur ses talons vacillants, se dresse Loubna Méliane, fille des Lumières et partisane du vivre libre, en pensées, en actions et en émotions.

    http://www.liberation.fr/portrait/0101474918-d-une-autre-etoffe

    (Sur Le Vaillant, voir cette chronique de Sébastien Fontenelle : http://www.politis.fr/Ca-Serait-Bien-Que-Les-Coince-e-s,15801.html
    )

    Les premières photos des actions des pin-ups de Femen France me donnent envie de reproduire ce passage de « Beauté fatale » :

    La lumière représente, dans notre monde, un déterminant
    culturel puissant. Nous manifestons une foi profonde et obstinée dans les vertus de l’exposition, au point de nier la violence qu’elle implique. Nous sommes persuadés qu’il est bon d’en montrer le plus possible, que du dévoilement viendra une forme de révélation, de délivrance. Seule la honte paraît pouvoir justifier que l’on veuille garder des choses pour soi. Cette conviction anime les invités de la téléréalité, comme les candidates de "Belle toute nue", sur M6. L’émission vise à « réconcilier avec leur corps » des femmes qui se trouvent trop grosses, en les faisant poser ou défiler nues ou en sous-vêtements, leur image géante étant projetée sur un mur à Paris et soumise au jugement des passants. La démarche séduit d’autant plus qu’elle se présente comme une déclaration de guerre à des normes tyranniques. Sous le titre « Nues et fières de l’être ! », le magazine "Glamour" constate que, au-delà de cette émission, la pratique consistant à se faire photographier nue séduit les jeunes femmes : « De plus en plus de filles comme nous se déshabillent pour une séance photo. Pour une pub, un blog ou un magazine de mode, elles sont prêtes à poser nues sans rougir. » Dans le porno, remarque Stéphane Rose, l’épilation intégrale, mais aussi les positions acrobatiques des acteurs pour que la caméra puisse filmer la pénétration en gros plan répondent à la volonté de « voir plus, voir mieux ». Devant les émissions mettant en scène des opérations de chirurgie esthétique, un chroniqueur télé note l’« acharnement mis à “dégager le visage”, à “donner le goût d’être visible” ». "Elle" publie un article intitulé « Déplanquez-vous ! », afin d’apprendre à la lectrice à s’habiller de manière à montrer son corps. Et une chirurgienne américaine attribue le succès de son activité au fait que les vêtements ont des coupes de plus en plus ajustées, des tailles de plus en plus basses : « Je suis obligée de faire les abdominoplasties de plus en plus bas. Je leur dis d’apporter un bikini ou un jeans, et on travaille à partir de là. Mais ils sont coupés si bas que n’importe qui serait désavantagé en les portant. Et leurs vêtements de sport : ce ne sont pas des tee-shirts, mais carrément des soutiens-gorge, avec des bas très moulants, et cela les amène dans mon cabinet. » Plusieurs de ses confrères confirment cette observation ; ils notent aussi que la mode de l’épilation intégrale a provoqué une hausse directe du nombre de vaginoplasties.

    Cette obsession de la visibilité tend à donner raison au philosophe Alain Badiou lorsqu’il interprétait en ces termes, dans une tribune, la loi française sur le voile à l’école : « Une fille doit montrer ce qu’elle a à vendre. Elle doit exposer sa marchandise. […] On croyait avoir compris qu’un droit féminin intangible est de ne se déshabiller que devant celui (ou celle) qu’on a choisi(e) pour ce faire. Mais non. Il est impératif d’esquisser le déshabillage à tout instant. Qui garde à couvert ce qu’il met sur le marché n’est pas un marchand loyal. On soutiendra ceci, qui est assez curieux : la loi sur le foulard est une loi capitaliste pure. Elle ordonne que la féminité soit exposée. Autrement dit, que la circulation sous paradigme marchand du corps féminin soit obligatoire. Elle interdit en la matière – et chez les adolescentes, plaque sensible de l’univers subjectif entier – toute réserve. »

    Nous vivons dans un monde surexposé. Et elle vient de loin,
    cette lumière qui est à la fois, en effet, celle d’un supermarché et celle d’un laboratoire. À la fausse rationalité d’essence marchande et industrielle qui nous gouverne s’ajoute une réminiscence de la posture scientifique conquérante héritée du XIXe siècle : l’ambition de parvenir à une objectivité totale, à un éclairage exhaustif du réel, à l’élucidation de tous les mystères de l’univers par le savoir humain, en faisant de la raison froide l’unique instrument
    de la connaissance.

    #femmes #voile #Femen

    • Effectivement, cela ne peut pas avoir la même signification chez nous où le corps des femmes est « surexposé » et marchandisé. Je me souviens du passage de « Beauté fatale » que vous citez de son propre livre. Je m’écarte ici « un poil » de ce passage, pour y revenir. La mise à nu ce n’est pas forcément se dévoiler. le nu peut aveugler le regard. « Voyez mon corps », et on ne voit plus que le corps. Je ne sais pas si on ne voit plus que le corps des manifestantes où si on fait attention à leurs revendications.

    • FEMEN-ism in International Women’s Issues on Persephone Magazine.
      http://persephonemagazine.com/2012/02/09/femen-ism

      FEMEN gets a lot of attention, fights the stereotype that feminists are man-hating hulks of testosterone-y estrogen, and their performances can be seen as a parody on the status quo. BUT, with no understanding of who is funding the group, as well as the use of a very specific type of topless woman in their protests, it is hard to see the group as anything other than a misogynist’s dream of what feminism is supposed to be.

    • En tout cas elles dérangent ces #Pussy Riot ou #Femen, leurs actions révoltent autant la majorité des féministes que les intégristes ou les bourgeois.
      Je remarque qu’elles visent les minorités intégristes religieuses cathos type Civitas, les musulmans pro burkas, ou les orthodoxes de l’Est et combattre des minorités c’est un peu con en France.
      Franchement, j’hésite entre un mouvement artistique (on n’aime ou pas) du 21 e siècle, street art et performances où elles se produisent comme des objets c’est certain, et une publicité de la cause ukrainienne ou russe de départ.
      J’ai tendance à penser que les micro mouvements de ce type se développeront dans tous les secteurs politiques et pas seulement le féminisme et qu’il faut plus se demander à quoi ces micro mouvements tentent de résister, au poids de la religion et des dictatures cela me semble évident.