• S’il existe quelque chose comme le « féminisme blanc », l’idéologie de l’identité de genre en est vraiment l’incarnation parfaite.
    https://tradfem.wordpress.com/2017/08/01/sil-existe-quelque-chose-comme-le-%E2%80%89feminisme-blanc%E2%80%

    #FéminismeBlanc #IdentitéDeGenre

    Pour la journaliste Susan Cox : « L’assertion de non-binarité est une gifle au visage de toutes les femmes qui, à moins d’avoir fait un coming-out en tant que “genderqueer”, sont présumées posséder une essence interne parfaitement alignée sur la parodie misogyne de la féminité, créée par le patriarcat. » Il y a une cruauté néolibérale tordue à soutenir que le principal problème lié au genre est son impact sur les identités choisies par des individus, et non la manière dont il opère de façon systémique, en régime patriarcal, pour normaliser et encourager la violence masculine et la subordination féminine.
    Lorsqu’elle est confrontée aux preuves que, historiquement et à l’échelle mondiale, l’oppression des femmes est fondée sur l’appartenance sexuelle, la politique d’identité de genre affirme simplement que le sexe est lui-même un construit social « inventé ».

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    Mais les féministes ne soutiennent pas que le sexe est réel parce que c’est « l’explication la plus simple à croire », ou en raison de ce que les médias nous disent. Nous soutenons que le sexe est réel, car dès le moment où une échographie révèle qu’un bébé est de sexe féminin, son assujettissement commence. Et bien que « l’identité de genre » soit présentée comme un enjeu dont le féminisme doit s’occuper, elle est, comme l’explique Rebecca Reilly-Cooper, en contradiction absolue de l’analyse féministe du sexe biologique comme axe d’oppression :

    « La sujétion historique et continue des femmes n’est pas apparue parce que certains membres de notre espèce choisissent de s’identifier à un rôle social inférieur. (Laisser entendre que c’est le cas serait un acte flagrant de blâme des victimes.) Elle est apparue comme un moyen pour les hommes de dominer la moitié de l’espèce qui peut porter des enfants et d’exploiter son travail sexuel et reproductif.

    Il est impossible de comprendre le développement historique du patriarcat et l’existence continue de la discrimination sexiste et de la misogynie culturelle, sans reconnaître la réalité de la biologie féminine et l’existence d’une classe de personnes biologiquement féminines. »

    Loin d’être fluides, les réalités de l’oppression sexuelle sont strictes et imposées par la violence — et c’est particulièrement vrai pour les femmes de couleur et les femmes vivant dans la pauvreté.
    On peut supposer que les femmes et les filles roumaines qui remplissent aujourd’hui les bordels espagnols (six femmes sur 10 prostituées en Espagne sont originaires de Roumanie) aimeraient bien échapper à leur identité sexuelle. Evelyn Hernandez Cruz, la jeune fille de 19 ans qui vient d’être condamnée à 30 ans de prison au Salvador pour avoir vécu une fausse-couche, après avoir été violée à plusieurs reprises par un gangster, voudrait certainement rejeter son statut de « femme ». Les Kenyanes de 12 ans vendues à l’industrie de la prostitution par leurs familles, par besoin désespéré d’argent pour survivre à des sécheresses régionales, ne s’identifient probablement pas à être échangées comme des biens de consommation. On peut supposer que les filles du Népal qui meurent de piqûres de serpents et de froid dans les huttes menstruelles où on les envoie pour la durée de leurs règles sont également mal à l’aise avec les restrictions propres à leur sexe.

    Même aux États-Unis, l’oppression sexuelle est aggravée par d’autres formes d’oppression, comme le statut racial. Selon un rapport publié en 2017, les Noires sont quatre fois plus susceptibles que les Blanches de mourir de complications liées à la grossesse et « risquent deux fois plus de vivre une complication qui met en danger leur vie pendant un accouchement ou une grossesse ». Une étude menée par le Centre for Disease Control and Prevention indique que la moitié des meurtres de femmes commis aux États-Unis sont le fait de partenaires actuels ou précédents et que les Noires sont plus susceptibles de mourir par homicide que toute autre catégorie démographique. On peut là aussi présumer que ce n’est pas une réalité à laquelle ces femmes « s’identifient ».

    L’argument selon lequel le sexe n’est pas réel et le genre est inné ou choisi, plutôt que socialement imposé, démontre à la fois l’ignorance du monde qui vous entoure et, en même temps, votre position privilégiée. On constate ainsi que l’idéologie de l’identité de genre est bel et bien du « féminisme blanc » : un (soi-disant) féminisme qui passe sous silence les réalités matérielles des femmes marginalisées, qui priorise les sentiments et les intérêts des personnes les plus privilégiées, et qui se présente comme universel. C’est un « féminisme » inventé par des universitaires des pays occidentaux, et il apporte bien peu aux luttes des femmes qui vivent à l’extérieur de ces milieux.