Gérard Filoche explique l’#arnaque sur la des #retraites au Parti de Gauche Paris - YouTube
▻https://www.youtube.com/watch?v=j91GbemG_NU&feature=youtu.be
Gérard Filoche explique l’#arnaque sur la des #retraites au Parti de Gauche Paris - YouTube
▻https://www.youtube.com/watch?v=j91GbemG_NU&feature=youtu.be
Récits de manif : « la retraite vous la voulez à point ou saignante »
▻https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/les-pieds-sur-terre-emission-du-vendredi-13-decembre-2019
Bon bon bon, l’introduction est une énumération de métiers…masculins pour nommer les manifestant·es :/
ouf, le reportage interroge ensuite des femmes : #infirmières, #femmes_de_ménage, #agricultrices …
#les_pieds_sur_terre
#santé
j’ai publié la même @odilon ici : ▻https://seenthis.net/messages/815389#message815493
et j’ai retrouvé celle-ci sur tumblr :
Interdit d’interdire les violences sexuel
▻https://www.youtube.com/watch?v=ctqx0m5W7cE
On y parle de « tribunal médiatique » de « meurtre médiatique » (pour les hommes), de « viol médiatique » (des hommes accusés encore), « peine de mot sociale » VS « dommage collatéral.. » on regrette la mort de David Hamilton « dont on ne saura jamais ce qui s’est passé !!! » ...
On ne jugent pas Adel Haenel mais on dit qu’elle a choisi une solution de facilité du haut de sa toute puissance ...
Les victimes cherchent à attiré l’attention... Il y aurait « 70% de femmes dans la police » et 90% dans la justice ce qui rendrait impossible le sexisme et les avocates disent qu’elles n’ont jamais vu une plaignante de violence sexuelle mal reçu par ces deux institutions....
Les femmes mentiraient et se serviraient du harcelement pour réglé leurs querelles de couple....
La parole est monopolisé par les deux avocates qui sont dans le déni et doivent manifestement préféré défendre les hommes bien plus banquables.
Les contradictrices trouvent elles aussi que le mouvement #me_too (ainsi que la parole des enfants cf #outreau ) est allé trop loin et parlent elles aussi d’éxces...
En face on répond « oui il faut arrêter cette hystérie » et pas de réponse là dessus ....
#la_voix_de_son_maitre #femmes_de_droite #culture_du_viol
Une clé c’est leur crispation sur le fait que la honte et la peur doit changer de camps . Taddei le dit lui même, il est terrorisé :)
Petit résumé de l’#entubage
La réforme des retraites.
Âge légal de la retraite actuellement : 62 ans.
Le mode de calcul prévu par la réforme, soit le rapport Delevoye qui a paru au mois de juillet, rend nécessaire de travailler au-delà de l’#âge_légal. La retraite minimum envisagée à 1 000 euros par mois dans ce même rapport ne sera garantie qu’à celles et ceux qui partiront au-delà d’un « #âge_pivot » ou « âge d’équilibre », qui sera au départ fixé à 64 ans et pourra reculer par la suite. Ce nouvel ’âge pivot’ incite les travailleur.se.s à nettement différer leur départ à la retraite. Sous l’âge pivot, des tranches de moins 5% sont appliquées, au-dessus de l’âge pivot des tranches de +5%. Pour les #fonctionnaires, aujourd’hui, les retraites du public sont
calculées sur les six derniers mois de salaire. Il est envisagé de
prendre en compte l’intégralité de la carrière dans le nouveau #régime_universel, ce qui aboutit à un montant nécessairement fortement réduit.
Actuellement en moyenne, la pension des #femmes (1 123 euros) est inférieure de 42 % à celle des #hommes (1 933 euros). La réforme va accentuer cet écart. Les #infirmières, les #aides-soignants et les #enseignants sont les salarié.e.s du public qui vont le plus être touché.e.s : les pensions ne seront plus calculées sur les six derniers mois, mais sur l’ensemble de la carrière, et sans bénéficier de l’intégration de #primes dans le calcul. Par ailleurs, en créant un régime dit universel de retraite par points (en fonction du nombre d’années travaillées, avec un âge pivot tardif, et amené encore à être repoussé), et la disparition des 42 caisses actuelles de retraite « Les gouvernements seraient seuls décideurs (…) pour gérer les retraites en fonction de ce que les gouvernement appelleront "contraintes budgétaires et financières" ».
Reçu par email, le 05.12.2019
J’ai vite isotypé les chiffres indiqués par CDB :
Pour se conformer aux règles de l’Isotype, il faudrait, bien sûr, utiliser un pictogramme pour représenter l’argent, c’est à dire des pastilles. Pardonnez-moi cet abus.
Parole de #Macron... c’était le 25 avril 2019 :
« Mes bons amis, allez travailler plus longtemps »... Le 25 avril 2019, Emmanuel Macron expliquait pourquoi il ne fallait pas reculer l’âge légal (avant de faire l’inverse dans sa réforme). Deux raisons :
– Il s’est engagé à ne pas le faire
– Ca serait hypocrite.
source : ▻https://twitter.com/nico_lambert/status/1205751406042472449
Analyse Retraites par le ce comité de mobilisation de la DG de l’Insee
Nous sommes des statisticiennes et statisticiens de l’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques. À ce titre, nous réaffirmons que le rôle de la statistique publique est d’éclairer le débat public et d’apporter aux citoyens des éléments de compréhension des enjeux sociaux et économiques. Mercredi 11 décembre 2019, le Premier ministre, M. Édouard Philippe, a affirmé : « La responsabilité, c’est tenir compte, comme tous nos voisins, de données économiques et démographiques incontestables. » Nous le prenons au mot en rappelant quelques chiffres fondamentaux, afin que les citoyens s’en saisissent et comprennent l’enjeu d’un refus collectif de la réforme régressive en cours.
Le comité de mobilisation de la direction générale de l’Insee, soutenu par les sections CGT, FO, SUD
►https://tendanceclaire.org/contenu/autre/Analyse_Retraites_Comite_mobilisation_Insee.pdf
#pauvreté #solidarité #inégalités #dégradation #niveau_de_vie #femmes #marché_du_travail #répartition #démographie #choix_de_société #choix_politiques #temps_de_travail #productivité #financement_des_retraites #ressources_financières #cotisations_patronales #fonction_publique #austérité #chômage #cotisations_sociales #statistiques #chiffres #caisses_de_retraite #salaires #égalité_salariale #retraite_par_points #64_ans #espérance_de_vie #espérance_de_vie_en_bonne_santé #marché_du_travail #taux_de_remplacement
signalé par @unagi sur seenthis :
▻https://seenthis.net/messages/816267
Peut-on demander à toutes et tous de travailler jusqu’à 64 ans ?
Un collectif d’agent·e·s de la #DARES (direction statistique du Ministère du Travail) a rédigé un article sur l’emploi des seniors à partir de données étayées sur leur situation actuelle.
Un collectif d’agent·e·s de la DARES (direction statistique du Ministère du Travail) a rédigé un article sur l’emploi des seniors à partir de données étayées sur leur situation actuelle.
Ce travail met en évidence les difficultés actuels auxquels font face les seniors sur le marché du travail avant leur retraite, de même que les inégalités, entre cadres et ouvrier×es, en matière de pénibilité, de santé et d’espérance de vie. Enfin, l’étude s’achève sur des comparaisons internationales sur l’évolution du taux de pauvreté des seniors.
L’ensemble des éléments qui composent cette étude enrichissent le débat actuel sur la réforme des retraite par son analyse sur le fort taux d’inactivité des seniors, ainsi qu’une transition vers la retraite souvent affecté par des épisodes de non-emploi, y compris le chômage, et les liens entre pénibilité, santé et emploi. Ainsi, cette étude interroge sur les conséquences des principales mesures de la réforme des retraites à venir.
Au-delà des données sur l’emploi des seniors, cette étude souligne la mobilisation des agent×es de la statistique publique, comme cela a été fait au préalable par des camarades de l’INSEE, à partir de données nationales validées, pour mettre en évidence les limites importantes de la réforme à venir.
Depuis plus d’un mois les syndicats de salariés se mobilisent contre le projet de réforme du système de retraites présenté par le gouvernement. Jean-Paul Delevoye, ancien haut- commissaire à la réforme des retraites, déclarait, avant sa démission forcée, que cette réforme « doit être l’occasion de réfléchir collectivement à notre modèle de société, aux valeurs sur lesquelles nous voulons fonder notre pacte social » .
Un collectif d’agents mobilisés contre cette réforme au sein de l’Insee a récemment rassemblé des données issues de la statistique publique qui infirment les principales justifications de la réforme [0]. À notre tour, nous, collectif d’agents de la Dares, direction statistique du ministère du Travail, voulons contribuer à cet exercice, en présentant des données sur la situation actuelle des seniors à l’égard du travail et de l’emploi. Nous espérons participer ainsi à la réflexion collective sur notre « modèle de société ».
Collectif de mobilisation des agents de la Dares soutenu par la CGT.
Emploi des seniors : une situation déjà fortement dégradée
La réforme, comme beaucoup d’autres mesures récentes visant à augmenter l’activité des seniors (encadré 1), vise à prolonger la durée d’activité des seniors dans un contexte où leur situation d’emploi est déjà très dégra- dée, en particulier pour les moins qualifiés.
Inactivité forcée et chômage de longue durée : les seniors particulièrement tou- chés
Depuis 2008, du fait des réformes successives, l’âge moyen de départ à la retraite a augmenté, jusqu’à 62 ans et demi en 2017 (graphique 1, [1]. Si le taux de chômage des seniors apparaît relativement faible (7,5 % pour les 60-64 ans), c’est qu’il masque un fort taux d’inactivité : entre 59 et 61 ans plus d’un senior sur cinq est inactif sans être encore à la retraite [2] (graphiques 2a et 2b), souvent découragé après une recherche d’emploi longue et infructueuse ou pour des raisons de santé (infra).
L’inactivité des seniors rime souvent avec pauvreté. En 2015, 11 % des personnes âgées de 53 à 69 ans (soit 1,4 million de personnes), ne perçoivent ni revenu d’activité ni pension de retraite, de droit direct ou de réversion [3]. Ces seniors sans emploi ni retraite, en majorité des femmes, sont moins diplômés que les autres et en moins bonne santé. Avec un niveau de vie médian de 1 270 euros par mois, leur taux de pauvreté atteint 32 %, contre 7 % pour les autres seniors en emploi ou à la retraite.
Quand ils sont au chômage, les seniors y demeurent longtemps : 68% des chômeurs âgés de 55 à 64 ans le sont depuis un an au moins sans interruption [2]. Parmi les seniors demandeurs d’emploi s’étant inscrits à Pôle emploi en décembre 2016, 72 % sont ainsi encore au chômage 18 mois plus tard (contre 45 % pour l’ensemble des inscrits), et 51 % n’ont occupé aucun emploi durant ces 18 mois (contre 21 %) [4]. Selon Pôle emploi, la durée moyenne au chômage (2) des plus de 50 ans est de 546 jours, contre 336 jours pour l’ensemble des demandeurs d’emploi [5].
C’est notamment parce qu’ils font l’objet de discriminations : trois managers sur quatre évoquent l’âge comme un facteur défavorable à l’embauche [6], ce qui est confirmé par d’autres travaux où l’âge est ainsi, avec le sexe, le premier motif évoqué de discrimination au travail [7].
L’automatisation des processus de recrutement joue également, en défaveur des seniors, accordant beaucoup plus de valeur aux diplômes et autres critères formels, qu’aux parcours professionnels et aux compétences acquises, rendues invisibles par ces méthodes d’embauche [8].
Une situation encore plus dégradée pour les femmes
Quand elles sont au chômage, la durée moyenne de chômage des femmes de 50 à 59 ans est de 53 jours supérieure à celle des hommes du même âge. Les mon- tants qu’elles perçoivent par l’assurance chômage sont significativement plus faibles, de 33 % en moyenne. A partir de 60 ans cet écart atteint 44 % : 950 € nets par mois pour les femmes, 1 650 € pour les hommes, reflet des inégalités de salaires et de carrières [9].
La retraite par points : désavantageuse pour les seniors en inactivité ou à temps partiel
Non seulement beaucoup de seniors, notamment parmi les moins qualifiés, ne sont ni en emploi ni au chômage avant leur retraite et ne pourront donc pas accumuler de points ; mais ceux qui sont en emploi sont plus souvent à temps partiel en fin de carrière, ce qui les défavorisera de nouveau par rapport au système actuel où ces années pouvaient ne pas compter parmi les 25 meilleures et donc ne réduisaient pas les droits à retraite.
En effet les salariés seniors sont deux fois plus nombreux que les 30-54 ans à déclarer être à temps partiel pour raison de santé. En particulier, les ouvriers de 55 à 64 ans déclarent 5 fois plus souvent être à temps partiel pour raison de santé que les cadres. Plus de 40 % des 55-64 ans à temps partiel ont une durée de travail inférieure ou égale à un mi-temps.
Travail, retraite et santé des seniors : de fortes inégalités
Les difficultés des seniors sur le marché du travail touchent particulièrement les employés et les ouvriers, dont la santé a souvent été affectée par un travail pénible.
Inactivité avant la retraite : souvent à cause d’une santé dégradée par le travail
Les seniors devenus inactifs avant d’avoir liquidé leur retraite indiquent que les principaux motifs d’arrêt d’activité ont été un licenciement (37 %) ou des problèmes de santé rendant le travail difficile (35 %) [10].
Les problèmes de santé et d’emploi des seniors ne sont pas sans lien avec leur travail antérieur. Les salariés qui ont exercé pendant au moins quinze ans des emplois pénibles sont moins souvent en emploi, et bien plus souvent limités dans leurs activités quotidiennes (24 % contre 17 % des personnes qui n’ont pas été exposées au moins 15 ans) [11]. La pénibilité physique au travail est un facteur considérable d’inégalités : 61 % des aides- soignantes déclarent au moins une contrainte physique intense, ainsi que 79 % des ouvriers du second œuvre du bâtiment ou 80 % des ouvriers qualifiés de l’automobile, contre 38 % de l’ensemble des salariés en 2010 [12]. Les mêmes écarts se retrouvent pour l’exposition aux risques chimiques cancérogènes, qui touchent prioritairement les ouvriers.
Pénibilité du travail : toujours pas prise en compte
Avec l’âge, nombre de travailleurs, particulièrement chez les ouvriers, n’arrivent donc pas à se maintenir en emploi en raison de leur état de santé. Le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), introduit par la réforme des retraites de 2013, était supposé compenser ces inégalités en permettant aux salariés les plus exposés au cours de leur carrière de partir plus tôt à la retraite (2 ans au maximum, après 20 ans d’exposition reconnue). Mais du fait d’une mauvaise volonté patronale le C3P n’a pas tenu ses promesses : alors que l’étude d’impact de la loi de 2013 prévoyait que chaque année 3,3 millions de salariés pourraient y avoir droit, cela n’a été le cas que pour 870 000 salariés en 2016 et 650 000 en 2017, respectivement 26 % et 20 % des bénéficiaires potentiels [13].
La réforme de 2017, décidée sous la pression du Medef, a encore affaibli sa portée en supprimant 4 critères de pénibilité (postures pénibles, charges lourdes, vibrations, agents chimiques dangereux), qui concernaient particulièrement des professions difficiles comme les ouvriers du bâtiment ou les aides-soignantes. En supprimant les régimes spéciaux, la réforme élimine les rares dispositifs qui permettaient vraiment aux salariés exerçant des métiers pénibles de partir plus tôt.
Les ouvriers, plus longtemps au travail mais moins longtemps à la retraite que les cadres
Les plus diplômés (niveau bac +5, soit 17 % d’une génération) terminent leurs études à 25 ans environ, contre 19 ans au niveau CAP-BEP (13 %) et 18 ans en l’absence de tout diplôme (14 %) [14].
Travaillant plus tôt, les ouvriers et employés profitent également moins longtemps de leur retraite : l’espérance de vie en France a certes progressé depuis 1947 (+3 années pour les femmes et +4,9 ans pour les hommes entre 1997 et 2017 [15]), mais demeure très inégale selon la position sociale. Entre les 5 % les plus aisés et les 5 % les plus pauvres, l’écart d’espérance de vie approche 13 ans pour les hommes (graphique 3, [16]).
Les hommes ouvriers risquent beaucoup plus de mourir avant 60 ans que les hommes cadres (13 % contre 6 %) ; l’écart est un peu moins important pour les femmes (5 % pour les ouvrières contre 3 % pour les femmes cadres) [18].
Les cadres retraités, vivant plus longtemps, bénéficient de leurs retraites pour une durée plus longue que les ouvriers, en moyenne 23 ans contre 20 ans chez les hommes et 29 ans contre 26 ans chez les femmes [19].
L’écart entre cadres et ouvriers se creuse plus encore lorsque l’on considère l’espérance de vie sans incapacité. A 35 ans, selon le type d’incapacité, un cadre espère en moyenne vivre 34 à 45 ans sans incapacité, contre 24 à 38 ans pour un ouvrier [20]. En somme, pour une même durée de cotisation, les cadres passent plus de temps en retraite et en bonne santé que les ouvriers.
Les réformes à l’étranger : des retraités appauvris
Dans de nombreux pays de l’OCDE, le système des retraites actuel est le fruit de réformes enclenchées au cours des années 1990 après des périodes de concertation entre partenaires sociaux et État relativement longues. La mise en œuvre de ces réformes a été par ailleurs étalée sur une période également assez conséquente.
Trois pays sont souvent évoqués comme exemplaires en matière de réformes sociales et/ou d’indicateurs de performance économique : la Suède, l’Allemagne et le Royaume Uni.
La Suède a été citée à plusieurs reprises comme une « source d’inspiration » . En 1994, elle a adopté un sys- tème à points, entré progressivement en vigueur à partir de 2001. Les retraites jusqu’à-là indexées sur les quinze meilleures années et liquidées après trente ans de cotisations pour une pension à taux plein, sont désormais basées sur des cotisations fixes ; leur niveau dépend de l’âge de départ, de l’espérance de vie et de la situation économique du pays. Le montant annuel de la retraite est obtenu en divisant les cotisations versées pendant la vie active par le nombre d’années restant à vivre, selon l’espérance de vie moyenne, incitant à un départ plus tardif à la retraite. Le départ aujourd’hui fixé à 65 ans va progressivement passer à 67 ans en 2026. Ce système a pour objectif d’empêcher la possibilité d’un déficit en permettant à la valeur du point de fluctuer. Les pensions peuvent alors baisser en période de crise, comme cela fut le cas en 2010, 2011 et 2014. D’après l’OCDE, le taux de remplacement est passé de 60 % du dernier salaire il y a 20 ans [21], à 53,4 % aujourd’hui. Le taux de pauvreté des plus de 65 ans est, selon Eurostat, de 14,6 % en 2018 contre 7,3 % en France (tableau 1).
En Allemagne, en dépit des réformes qui se sont succédées depuis les années 1990, le financement du système des retraites ne parvient toujours pas à faire face au vieillissement de la population et à la baisse du nombre d’actifs. Pourtant, la durée de cotisation a été plusieurs fois rallongée et l’âge de départ à la retraite a été progressivement reculé à 65 ans ou à 67 ans (pour les personnes nées après 1964). Pour percevoir une retraite à taux plein, il faut avoir cotisé 45 ans. Les cotisations-retraite (salarié et employeur) déjà à 18,6 %, atteindront 20 % en 2025. Selon Eurostat, 18,7% des retraités sont pauvres et les écarts entre les pensions des hommes et celles des femmes sont les plus élevés des pays de l’OCDE.
Au Royaume-Uni, l’État verse 200 euros par semaine environ à tous ceux qui ont cotisé pendant 35 ans. L’âge minimum légal de départ à la retraite aujourd’hui de 65 ans, va passer à 66 ans en 2020, 67 ans en 2028 et 68 ans en 2037. Le taux de remplacement du dernier salaire n’est que de 28 %. À cette retraite publique peut s’ajouter un régime par capitalisation, dont le montant dépend de l’état des marchés financiers. Le taux de pauvreté des plus de 65 ans est très élevé : 19,3 % selon Eurostat.
En France, le taux de pauvreté des plus de 65 ans se situe en 2018 à 1,7 point au-dessous de celui des 55-64 ans (Graphique 4). C’est là une caractéristique distinctive du système de retraites français actuel : cela n’a pas toujours été le cas auparavant (jusqu’en 2010, le taux de pauvreté des plus de 65 étant plus élevé que celui des 55-64 ans), et peu de pays de l’OCDE présentent des taux de pauvreté des seniors aussi faibles.
▻https://reforme-retraite.info/travailler-jusque-64-ans
#Suède #Allemagne #Royaume-Uni #UK
Pour télécharger le document en pdf :
▻https://www.souffrance-et-travail.com/wp-content/uploads/collectif-statistiques-du-travail.pdf
Rapport du #COR : un déficit construit de toutes pièces
Le gouvernement a demandé au COR de publier une nouvelle #prévision du régime de retraites allant jusqu’en 2030, peu de temps donc après la projection de juin, qui allait jusqu’en 2070. Son objectif est clair : il s’agit de montrer que le système est déficitaire et donc qu’il faut des mesures de correction avant 2025, date envisagée de mise en place de la retraite par points, « pour redresser l’#équilibre_financier du régime ».
Le COR a cependant publié un rapport relativement balancé annonçant certes un certain #déficit pour 2025, mais reconnaissant que son évaluation provient de conventions comptables discutables. Le risque est que le gouvernement et la presse mettent l’accent sur le déficit maximum prévu pour 2025, soit pour l’ensemble des régimes de retraite : 0,7 point de PIB (17,2 milliards d’euros) dans l’hypothèse que les #taux_de_cotisation restent fixes. Nous verrons que ce pseudo-déficit provient essentiellement de la baisse des #ressources affectées au système, en raison de la forte baisse de la part de la #masse_salariale du #secteur_public, de la #non-compensation de certaines #exonérations de #cotisations_sociales, de la baisse des transferts de l’#Unedic et de la #CNAF. Il disparaît pratiquement si une autre convention comptable est adoptée.
►http://www.atterres.org/article/rapport-du-cor-un-d%C3%A9ficit-construit-de-toutes-pi%C3%A8ces
Note à télécharger ici :
▻http://atterres.org/sites/default/files/Note%20EA%20COR_0.pdf
–-> Note citée dans cette analyse de deux sociologues :
Les fonctionnaires sacrifiés sur l’autel du système « universel » de retraites
▻https://seenthis.net/messages/820914
Nous sommes à un tournant [▻https://www.youtube.com/watch?v=iJKVd609iGU&feature=emb_logo]
dans le mouvement en faveur du système de retraite solidaire imaginé pour nous par le Conseil National de la Résistance, et revenu à l’équilibre financier [▻https://www.alternatives-economiques.fr/systeme-de-retraites-ne-connait-crise/00091163]. Si des dizaines de textes, venant même des économistes de LREM, ont fait une critique factuelle et chiffrée de la “réforme”, aucun argumentaire rationnel n’a été publié pour la soutenir mais un usage renversé de la rhétorique d’abolition des privilèges, contre la fonction publique [▻https://www.liberation.fr/debats/2020/01/14/les-fonctionnaires-sacrifies-sur-l-autel-du-systeme-universel-de-retraite. L’objet même de la réforme est indicible, car indéfendable : il s’agit de mettre le système de retraite en déficit de financement de 67 milliards € [▻https://www.alternatives-economiques.fr/guillaume-duval/reforme-risque-de-desequilibrer-fortement-financement-retraites/00091464], créant une crise qui amènera mécaniquement à une diminution des pensions facilitée par le système à points [▻https://www.alternatives-economiques.fr/michel-husson/garantir-point-ne-garantit-rien/00091288], à une augmentation de l’âge de départ en retraite et à un allongement de la durée de cotisation.
Message reçu via une mailing-list militante, le 15.01.2020.
Ci-dessous dans le fil de discussion je vais copier-coller quelques articles citées dans ce message et qui me paraissent forts intéressants.
Notre système de retraites ne connaît pas la crise
Loin du tableau apocalyptique dressé par certains, l’avenir du système français de retraites est assez serein, les difficultés qu’il a connues étant d’ores et déjà largement résorbées.
Le gouvernement veut chambouler le système de retraites. Au grand projet de réforme universelle à points défendu par Emmanuel Macron vient s’ajouter le spectre d’un allongement de la durée de vie au travail, justifié par l’annonce d’un déficit de 8 à 17 milliards d’euros en 2025. Une réforme, voire deux réformes à hauts risques pour un jeu qui n’en vaut pas forcément la chandelle. Car la santé de notre système par répartition qui a enchaîné les régimes se porte bien, merci. Tour d’horizon en 9 graphes.
1/ Un système de retraites français (quasiment) revenu à l’équilibre
Le déficit des retraites n’oblige-t-il pas, quoi qu’il arrive, à serrer les boulons ? Pas vraiment. La crise de 2008-2009 avait logiquement creusé ce déficit : les rentrées du système de retraite sont très dépendantes des cotisations payées par les salariés et les entreprises et donc de la santé économique du pays, tandis que ses dépenses ne varient pas avec l’activité.
L’effet des réformes menées depuis 1990, combiné aux mesures supplémentaires prises en 2010 et 2013 pour combler ce déficit et au rétablissement de l’économie ont quasiment ramené le système de retraites à l’équilibre. Il n’y a donc aucune urgence particulière à réformer une fois de plus le système.
2/ Financement des retraites : rien d’inquiétant à l’horizon 2030
Le système est aujourd’hui quasiment à l’équilibre mais demain ? Comment ses finances vont-elles évoluer dans le futur ? Le gouvernement a demandé au Conseil d’orientation des retraites (COR) de produire un rapport à ce sujet à l’horizon 2030, un document qui vient d’être rendu public.
Le rapport du COR aboutit à un creusement du déficit d’ici 2030 avec une fourchette assez large pour la valeur de ce déficit à cet horizon. L’évolution des dépenses de retraites dépend, sans surprise, du niveau qu’atteindra en moyenne la croissance économique d’ici 2030 : si cette croissance n’est que de 1 %, la part des retraites dans le PIB devrait monter selon le COR de 13,8 % du PIB aujourd’hui à 13,9 % en 2030. A contrario si la croissance est en moyenne de 1,8 % d’ici là, cette part baisserait à 13,6 %. Cela reste en tout cas dans l’épaisseur du trait et il ne devrait rien se produire qui ressemble de près ou de loin à une explosion des dépenses.
Ce qui crée le déficit, c’est la baisse des recettes. Celle-ci est notamment liée à la baisse des emplois publics prévue par le gouvernement, car l’Etat cotise davantage que les employeurs privés pour le système de retraite. Cette diminution des recettes est due cependant également aux exonérations non compensées de cotisations sociales mises en place depuis 2017, notamment sur les heures supplémentaires. Le niveau des recettes dans le PIB dépend très peu en revanche de la croissance économique : c’est en gros un pourcentage constant de la richesse produite.
Il dépend en revanche fortement des conventions qu’on prend pour l’évolution future de la contribution de l’Etat employeur au financement du système de retraite. Si on fait l’hypothèse, qui semble raisonnable, que la part du PIB qu’il y consacre devrait rester constante d’ici 2030, les recettes globales du système de retraite devraient baisser de 13,7 % du PIB - aujourd’hui à 13,4 % du PIB - , créant ainsi un déficit oscillant entre 0,2 et 0,5 % du PIB en 2030 au lieu de 0,1 % actuellement. Là aussi, il s’agit de l’épaisseur du trait avec 54 % de dépenses publiques… Ce déficit serait quasiment nul, voire se transformerait en excédent si on se contente simplement d’accroître de 0,3 point de PIB les recettes pour maintenir constante la part du PIB consacrée au financement des retraites. Rien de dramatique donc.
3/ Les retraités partent déjà de plus en plus tard
Alors que le discours gouvernemental plaide pour que les Français travaillent plus longtemps s’ils veulent toucher une retraite à taux plein, faut-il s’alarmer du fait qu’ils ouvrent leurs droits à la retraite bien trop tôt ? Pas d’inquiétude, là non plus. Les nombreuses réformes menées depuis le début des années 1990 ont produit leurs effets : l’âge de départ en retraite monte très régulièrement.
Si on met de côté les salariés qui ont commencé à travailler avant 20 ans, dits en « carrière longue », qui bénéficient de dispositifs particuliers pour partir en retraite plus tôt, l’âge moyen de départ en retraite est déjà de 63,1 ans dans le secteur privé. Quant au public, il est déjà de 62,7 ans dans la fonction publique d’Etat, exception faite des militaires et des policiers, et de 63,2 ans dans les collectivités locales, hors pompiers. Et cet âge continue année après année à augmenter rapidement.
4/ La retraite moyenne baisse déjà
On justifie souvent l’urgence d’une nouvelle réforme des retraites par le niveau de vie relativement élevé des retraités. Celui-ci est équivalent à celui des actifs, sachant qu’« actifs » ne signifie pas en emploi : le niveau de vie moyen des retraités est inférieur à celui des actifs employés mais supérieur à celui des chômeurs, qui font eux aussi partie de la « population active ».
Mais cette situation appartient en réalité déjà au passé : elle reflète la présence parmi les retraités de nombreuses personnes ayant bénéficié de règles qui étaient plus généreuses qu’aujourd’hui. Pour les nouveaux retraités, le niveau des pensions est déjà en recul sensible du fait du durcissement de ces règles : en 2017, 9,8 % des salariés du secteur privé ont dû prendre leur retraite avec une « décote » parce qu’ils n’ont pas cotisé assez longtemps pour obtenir une retraite à taux plein. C’est quasiment le double d’en 2006. Résultat : à l’âge de 66 ans, qui est l’âge où quasiment tout le monde est en retraite, la retraite moyenne n’était plus que de 1 514 euros en 2017 pour les résidents français contre 1 589 euros en 2013, un recul de 4,8 %.
5/ La baisse des pensions devrait se poursuivre
De plus, dans le cadre du système actuel, le mouvement engagé de baisse des pensions devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies selon les projections réalisées par le Conseil d’orientation des retraites. Au point qu’il est surtout urgent de se demander si nous ne sommes pas déjà allés trop loin dans le durcissement des règles et la baisse des pensions futures.
6/ La France est bien un des pays d’Europe où les retraites pèsent le plus lourd
La France est incontestablement un des pays d’Europe, derrière la Grèce et l’Italie, qui dépense la plus grande part de son PIB pour financer les retraites. C’est un des principaux arguments utilisés pour justifier une énième réforme des retraites de manière à contenir cette part dans le futur mais en réalité cet argument ne tient pas la route.
7/ Parce que l’Hexagone dépense beaucoup, il a peu de retraités pauvres
La contrepartie de la part importante du PIB consacrée aux retraites en France est que nous sommes aussi un des pays d’Europe où la part des plus de 65 ans vivant sous le seuil de pauvreté est la plus faible. Le fameux modèle suédois de retraite à points, qui sert de référence dans la réforme engagée, ne se montre pas particulièrement performant en la matière. Mais la situation des personnes âgées est également très difficile en Allemagne ou au Royaume-Uni.
Si l’objectif visé par le gouvernement est de nous ramener dans la moyenne européenne dans ce domaine, le prix à payer va être très élevé pour les futurs seniors… Leur situation est si dégradée chez beaucoup de nos voisins que plusieurs d’entre eux, à commencer par l’Allemagne, sont en train de prendre au contraire des mesures pour augmenter significativement leurs dépenses de retraites dans le futur afin de se rapprocher du « modèle français ».
8/ La France est un des pays d’Europe où la part des retraites dans le PIB devrait baisser le plus
La France est un des pays d’Europe qui consacre une des parts les plus importantes de son PIB aux retraites mais, dans le cadre du système actuel de retraites, cela ne devrait plus être le cas en 2070 compte tenu de la démographie française et des réformes déjà décidées selon les projections réalisées par la Commission européenne (qu’on ne peut guère soupçonner de francophilie excessive dans ce genre de domaine). Avec une baisse de plus de deux points de la part du PIB consacrée aux retraites, la France fait partie des pays européens où le retour de balancier – qui entraînera une réduction des pensions – est le plus fort.
9/ La mauvaise-bonne nouvelle de l’espérance de vie
Enfin, la plupart des scénarios alarmistes débouchant sur des prévisions catastrophiques sont établis sur la base d’une prolongation des tendances passées en matière d’allongement de l’espérance de vie. Or on a eu sur ce plan régulièrement des mauvaises nouvelles ces dernières années. Certes, cet allongement se poursuit mais à un rythme très lent, beaucoup plus lent que celui que l’Insee considérait jusque-là comme son scénario central dans ses prévisions démographiques. Ce qui est une mauvaise nouvelle pour nous toutes et tous, en est néanmoins plutôt une bonne pour le financement du système de retraite…
Bref, notre système de retraites présente certes quelques défauts qu’il faudrait corriger mais il n’y a manifestement pas le « feu au lac ». Le gouvernement entend pourtant changer radicalement le fonctionnement du système. Avec la retraite à points, on passerait en effet d’un système principalement « à prestations définies » – le niveau de la rémunération reçue pendant la période d’activité détermine celui de la retraite future – à un système « à cotisation définie » – ce que l’on paie chaque mois pour la retraite n’engage à rien de précis sur ce qu’on touchera plus tard.
Un tel changement risque de faire de nombreux perdants, notamment parmi les fonctionnaires mais aussi parmi ceux qui auront connu des années difficiles sur le marché du travail – chômage, petits boulots précaires… Il parachèverait également l’étatisation de la protection sociale en donnant les clefs du système à Bercy. Et la tentation serait évidemment forte pour nos grands argentiers d’en profiter pour accélérer encore la baisse des retraites futures afin de diminuer les dépenses publiques.
►https://www.alternatives-economiques.fr/systeme-de-retraites-ne-connait-crise/00091163
La réforme risque de déséquilibrer fortement le financement des retraites
Ce qui frappe dans le projet de réforme des retraites du gouvernement, eu égard à l’ampleur du bouleversement proposé, c’est son imprécision et l’absence de tout chiffrage détaillé et transparent de ses effets tant globaux qu’individuels. Il n’est pas surprenant dans ces conditions que ce projet se révèle aussi anxiogène.
Le plus impressionnant à ce niveau concerne un des points centraux d’une réforme censée créer un système de retraite unique, avec des taux de cotisation eux aussi uniques. « Il est proposé que le taux de cotisation des salariés et assimilés soit fixé à 28,12 %. Il sera partagé à 60 % pour les employeurs et à 40 % pour les assurés », précise le rapport Delevoye qui fait toujours foi avant le projet de loi qui sera examiné en conseil des ministres le 24 janvier. « Tous les salariés et leurs employeurs, quels que soient le secteur d’activité ou la nature juridique de l’employeur, seront traités identiquement du point de vue des cotisations », ajoute le rapport.
Il en résulte un taux unique de cotisation patronale pour les retraites de 16,87 % rapporté au traitement brut des salariés qui devrait s’appliquer à l’avenir uniformément à tous les employeurs, publics comme privés. Or aujourd’hui, ces taux sont très différents suivant les secteurs. Ils sont surtout très supérieurs à ce niveau dans le secteur public : ils sont de 74,28 % dans la fonction publique d’Etat et de 30,65 % dans les collectivités territoriales et la fonction publique hospitalière. Alors que ce taux n’est que de 16,48 % dans le privé selon les chiffres du Conseil d’orientation des retraites (COR).
Ces différences résultent, pour une part, de retraites un peu plus généreuses dans le secteur public : la fameuse « bonne retraite » qui compense des salaires faibles en période d’activité. Mais elles sont aussi et surtout le fruit d’une évolution démographique défavorable à l’emploi public, du fait des mesures restrictives en termes d’embauche dans ce secteur, et en particulier au niveau de l’Etat depuis de longues années maintenant. Il y a de ce fait beaucoup plus de retraités par actif dans le secteur public que dans le secteur privé.
Un manque à gagner de 67 milliards d’euros
Si on calcule la moyenne des cotisations patronales pour la retraite en pondérant les masses salariales des différents secteurs, on aboutit à un taux de 23,8 %. Or ce n’est pas du tout celui prévu par le projet du gouvernement. Ce dernier veut au contraire aligner toutes les cotisations patronales sur le taux le plus bas, celui du secteur privé.
Entre le taux de 16,9 % prévu par le gouvernement et les 23,8 % moyens actuels, il existe donc un trou de presque 7 points de cotisations. Compte tenu des 916 milliards d’euros de salaires bruts distribués en 2018, cela équivaut à un manque à gagner de 63 milliards d’euros par an pour les retraites.
Auxquels il convient d’ajouter les quelque 3,8 milliards d’euros de pertes de recettes estimées par l’Agirc-Arrco, suite à la sortie prévue du système obligatoire des revenus salariaux excédant 120 000 euros annuels, sans baisse équivalente des pensions versées. Alors haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye avait concédé aux syndicats une transition de 15 ans pour atteindre progressivement ce plafond, afin d’adoucir le choc pour les finances publiques.
A terme, la facture sera au total de l’ordre de 67 milliards d’euros de manque à gagner par an pour le financement des retraites, 3 points de PIB ou encore une baisse de 22 % des ressources actuelles du système de retraites. Or nulle part dans le rapport Delevoye comme dans les éléments communiqués depuis par le Premier ministre, il n’est précisé par quel miracle le financement des retraites est supposé rester constant après la réforme malgré cette chute spectaculaire des cotisations employeurs du secteur public.
En fait, parmi les points qui ne tiennent guère la route dans cette réforme, on trouve déjà à la base les éléments les plus fondamentaux de son équation financière.
▻https://www.alternatives-economiques.fr/guillaume-duval/reforme-risque-de-desequilibrer-fortement-financement-retraites/00091464
Garantir la valeur du point ne garantit rien
Les promoteurs de la réforme des retraites reprennent les chiffres donnés par le rapport Delevoye : « A l’instauration du système universel de retraite, un point correspondra à 10 euros de cotisations [et] la valeur du point servant au calcul de la retraite serait fixée à 0,55 euro au démarrage du système universel ». Ils y trouvent aussi des éléments de langage : les droits acquis par le travail « seront revalorisés comme les salaires : cette règle favorable permettra de préserver leur valeur jusqu’au moment du départ en retraite (…) A la liquidation, ces points seront convertis en euros, selon une valeur de service qui obéira à la même règle et la retraite ainsi versée sera indexée sur l’inflation. »
Bref, nous dit-on, la valeur du point est garantie. Mais cette rhétorique rassurante comporte quelques aspérités. La valeur d’achat sera de 10 euros, mais « à l’instauration du système ». Et ensuite ? Pour déterminer le montant de la retraite le point vaudra 0,55 euro « au démarrage du système ». Et plus tard ?
Le rapport Delevoye souligne que « les Français pourront ainsi déterminer en connaissance de cause à quel moment et avec quel revenu ils souhaitent partir en retraite ». A quel moment et avec quel revenu ? N’est-ce pas l’aveu qu’il existera un arbitrage entre âge du départ à la retraite et montant de la pension ?
Une garantie qui ne garantit rien
Comment réconcilier toutes ces affirmations ? La clé se trouve dans cette formule du rapport : « A la liquidation, les points seront convertis en euros selon une valeur de service ». C’est dans cette opération de conversion que gît le lièvre.
Comme l’ont déjà bien montré Justin Benard et Michaël Zemmour, il faut en effet distinguer trois notions :
La « valeur d’acquisition » du point (10 euros de cotisation = 1 point)
La « valeur de service » (1 point = 0,55 euro de pension)
Le « coefficient de conversion » qui permet de calculer la valeur effective du point au moment de la retraite
La formule permettant de calculer sa pension est donc : « ma retraite » = « mon salaire » x « le taux de cotisation » x « valeur de service » x « coefficient de conversion »
Cette équation a des implications bien précises si on la couple avec l’exigence d’équilibre du système comme le souhaite le gouvernement. Admettons, pour simplifier, que la valeur de service soit revalorisée comme les salaires (ce qui est annoncé), que le taux de cotisation est fixe (ce qui est prévu) et le système à l’équilibre : les dépenses (pensions versées) doivent donc être égales aux recettes (cotisations perçues).
Moyennant quelques calculs, ces hypothèses conduisent à un résultat très simple : le coefficient de conversion varie en fonction du rapport entre le nombre de retraités et le nombre de cotisants (aujourd’hui, on a environ un retraité pour 1,5 cotisant). Puisque ce ratio est appelé à augmenter – il y aura encore moins de cotisants pour un retraité –, l’obscur coefficient de conversion est donc arithmétiquement appelé à baisser. En d’autres termes, moins il y aura de cotisants par retraités, plus les pensions futures baisseront.
En janvier 2010, le Conseil d’orientation des retraites (COR) avait d’ailleurs publié un remarquable rapport intitulé Retraites : annuités, points ou comptes notionnels ? dont l’ex-haut-commissariat aux retraites aurait pu s’imprégner un peu plus. Il rassemblait dans un style pédagogique tout le savoir accumulé par les meilleurs spécialistes, et voilà ce qu’on pouvait y lire (page 103) :
« Comme la masse des pensions est égale au produit du nombre de points de tous les retraités par la valeur de service du point, cette dernière peut être ajustée année après année de façon à respecter l’équilibre du régime », tout en pointant « le risque que les pensions durant la période de retraite connaissent une évolution incertaine et non nécessairement en phase avec l’évolution des prix ». Et il enfonçait le clou un peu plus loin (page 177) : « On peut agir année après année sur la valeur d’achat du point et/ou la valeur de service du point pour faire face aux besoins de financement entraînés par le vieillissement de la population ». C’est on ne peut plus clair !
Expérience complémentaire
On a déjà l’expérience de ce genre de situation avec les régimes complémentaires à points de l’Agirc-Arrco : le coefficient de conversion existe déjà, il est baptisé « taux d’appel ». C’est ce qu’explique très bien la CFDT-retraités : « A partir de 1971 à l’Arrco et de 1979 à l’Agirc, les régimes ont pratiqué un taux d’appel supérieur au taux contractuel ». Aujourd’hui, le taux d’appel est de 127 %, cela veut dire qu’il faut cotiser 127 euros pour être crédité de 100 de retraite.
Une ancienne administratrice de l’Agirc et de l’Arrco, Sylvie Durand, vient de dresser un bilan détaillé des régimes complémentaires. Il a l’avantage de montrer à quel point le pilotage d’un système par points n’a vraiment rien d’automatique et qu’il nécessite des calculs extrêmement complexes.
Les accords successifs ont conduit à une baisse des taux de remplacement (le niveau de la pension par rapport au dernier salaire, NDLR) de l’ordre d’un tiers entre 1993 et 2018. Pour parvenir à ce résultat, retrace-t-elle, « le prix d’acquisition du point de retraite augmenta plus vite que les salaires et la valeur de service du point fut au mieux indexée sur les prix, c’est-à-dire gelée en termes de pouvoir d’achat ». Voilà peut-être ce qui nous attend dans le régime à points généralisé.
Espérances de vie
Antoine Bozio, l’inspirateur de la réforme est déçu, puisqu’il parle d’un « formidable gâchis » dans les colonnes du journal Le Monde. Mais il est sans doute le mieux placé pour expliquer les principes que la réforme aurait dû selon lui respecter. Dans une note de l’Institut des politiques publiques (IPP) qu’il dirige, il est explicité que dans un système par points « pur », le montant des pensions est obtenu « en appliquant un coefficient de conversion à la somme des points accumulés. » Et c’est ce coefficient qui « définit le cœur du barème des pensions : pour chaque génération, et pour chaque âge, il détermine la conversion des droits accumulés en pension mensuelle ».
La question clé est donc celle du niveau de ce coefficient de conversion. Comment est-il déterminé ? Un peu comme dans le système suédois, il « dépend négativement de l’espérance de vie au moment de la liquidation ». Un tel système n’a donc pas besoin d’un âge de référence : il est implicite. Admettons par exemple que j’ai 60 ans et que l’espérance de vie de ma génération est de 80 ans. Mon coefficient de conversion va donc dépendre de mon « reste à vivre », soit 20 ans. Si j’attends plutôt d’avoir 65 ans pour faire valoir mes droits à la retraite, il ne me reste plus (statistiquement) que 15 ans à vivre et donc mon coefficient de conversion sera plus favorable et ma pension plus élevée.
Jean-Paul Delevoye ne semblait pas avoir vraiment compris la logique d’un système par points, on verra ce qu’il en est de son successeur. Il n’avait pas besoin d’afficher la notion d’âge dans son rapport en évoquant « un pilotage de l’âge du taux plein pour tenir compte de l’évolution de l’espérance de vie et de l’allongement de la durée passée en retraite ». Le réglage d’un système par points est beaucoup plus opaque : il passe par l’ajustement du coefficient de conversion, ou – ce qui se verrait plus – par l’introduction d’un mécanisme de taux d’appel qui rendrait plus coûteux l’acquisition d’un point.
Déjà dans les tuyaux
Même sans nouvelle réforme, l’appauvrissement des retraités est déjà programmé : c’est un élément qui est souvent oublié dans le débat actuel. Il suffit pour s’en convaincre de consulter les rapports du COR, et notamment celui de juin dernier. On y apprend qu’en 2017, la pension moyenne représentait 51,3 % du revenu d’activité moyen brut. Ce ratio serait en moyenne (selon les hypothèses de taux de croissance) de 47,7 % en 20301, puis de 40 % en 2050 et enfin de 35,8 % en 2070.
Surtout, la part des pensions dans le PIB devrait même baisser, comme l’indique le rapport de novembre. Avec la « convention TCC » (taux de cotisation et de subvention d’équilibre figés à leur niveau de 2018) elle devrait passer de 13,8 % aujourd’hui à moins de 13 % en 2030.
Universalisme, automaticité, équité : aucun de ces arguments rhétoriques ne résiste à un examen détaillé. La volonté de faire passer à tout prix la réforme, au lieu d’améliorer le système actuel, reste une énigme. A moins d’y voir un projet visant à dévaluer un peu plus nos retraites publiques.
▻https://www.alternatives-economiques.fr/michel-husson/garantir-point-ne-garantit-rien/00091288
La valeur du point ne pourra pas baisser… Mais le niveau de votre pension, si.
Dans le débat sur la réforme des retraites et le passage vers un système à point, une inquiétude revient souvent : qu’est-ce qui garantit la valeur du point ? Devant la défiance grandissante face à la réforme, le Premier Ministre a notamment annoncé le 27 novembre 2019 « L’indexation des points de retraite sur le niveau des salaires pour éviter tout risque de décrochage. (…) Nous le savons, nos concitoyens veulent être rassurés au sujet de la valeur du point, ils auront cette garantie ». Cette déclaration donne quelques indications sur le pilotage du futur système. En revanche, on aurait tort d’y voir une garantie sur le niveau des pensions, tout simplement car dans le système envisagé par le gouvernement, le calcul de la pension ne se base pas sur la « valeur du point », mais sur un « coefficient de conversion » qui évoluerait bien moins vite. De ce fait, l’indexation de la valeur du point n’empêchera pas la baisse du niveau des pensions.
Une valeur du point en « pilote automatique », avantages et inconvénient
La déclaration du Premier ministre a un premier sens : elle signifie que la « valeur du point » serait définie « automatiquement », en fonction de la situation de l’économie. Ce ne sera donc pas un paramètre de pilotage du système, dans les mains des gestionnaires (parlementaires). Dans une première version de la réforme (rapport Delevoye), il était envisagé que la valeur d’achat et la valeur de vente du point soient décidés chaque année par les gestionnaires du systèmes (en pratique, par le gouvernement avec un vote du parlement, et après consultation des partenaires sociaux). Cette déclaration renforce donc l’hypothèse d’un système « en pilote automatique » davantage que piloté à la discrétion des pouvoirs publics[1].
Cela dit on peut se demander si cet engagement sera contraignant : dans quelle mesure sera-t-il simple ou compliqué pour un gouvernement futur de dévier de cette indexation de référence ? Il pourrait y avoir différentes raisons à cela : soit pour des raisons d’économies budgétaires, soit à l’inverse pour éviter une baisse en cas d’épisode de récession. D’ailleurs, dans les régimes complémentaires actuels (AGIRC-ARRCO), la liberté des organisations syndicales et patronales de définir la valeur d’achat et de service du point leur a permis d’éviter une baisse des retraites pendant la récession de 2008 (jouant ainsi le rôle d’amortisseur social), puis de levier pour réaliser des économies sur les pensions dans la période suivante.
La valeur du point ne constitue aucunement une garantie contre le décrochage des pensions
Derrière l’appellation de "valeur du point" on entend souvent, en réalité, trois choses tout à fait distinctes :
la "valeur d’acquisition " s’entend de la valeur du point à l’achat. Selon le rapport Delevoye, la valeur du point sera de 10€ en 2025 : pour chaque 10€ de cotisation, vous pourrez accumuler un point retraites
la "valeur de service" (appelé ainsi par le rapport Delevoye) représente la valeur qu’aura chaque point liquidation pour un départ à l’âge d’équilibre. Selon le rapport Delevoye, ce coefficient serait de 0,55€ en 2025 pour un départ à 64 ans.
le "coefficient de conversion", valeur effective du point à la vente
Le coefficient de conversion (« vente ») s’écarte de la valeur de service dès lors que l’âge de départ ne correspond pas strictement à l’âge d’équilibre (ou âge pivot). Pour toute année de départ avant l’âge d’équilibre, le coefficient de conversion est diminué de 5 %. A l’inverse, pour tout année de départ après l’âge d’équilibre, le coefficient de conversion augmente de 5%.
La pension est donc calculée selon la formule suivante :
Pension brute = stock de points x coefficient de conversion (« vente »)
Dans laquelle le stock de points est la somme des points accumulés chaque année, telle que pour une année n :
Nombre de points = salaire brut x taux de cotisation / valeur d’acquisition (« achat »)
Un des engagements du gouvernement est de faire évoluer la valeur d’acquisition du point selon la croissance des salaires (sauf dans les premières années de la réforme où le point évoluerait moins vite). Qu’est-ce que cela signifie ? Tout simplement que, si votre salaire augmente au même rythme que le salaire moyen, vous accumulerez chaque année le même nombre de points que l’année précédente. Et donc qu’en fin de carrière, chacune de vos années de salaire contribuera a égalité à votre stock de points (il n’y a pas d’année qui compte plus que d’autres).
La valeur de service sera indexée sur les salaires… mais pas le coefficient de conversion
Le coefficient de conversion serait donc fixé aux alentours de 0,55€ en 2025 pour un départ à 64 ans. Pour maintenir le niveau des pensions[2], ce coefficient de conversion devrait augmenter à la même vitesse que la valeur d’acquisition, c’est-à-dire selon les salaires.
Ce ne sera pas le cas : ce qui est indexé sur les salaires c’est « la valeur de service », c’est-à-dire la valeur du point à l’âge d’équilibre. Or cet âge d’équilibre augmenterait pour chaque nouvelle génération, notamment selon la hausse de l’espérance de vie.
En pratique, le rapport Delevoye prévoit un décalage de « l’âge d’équilibre » d’environ 1 an tous les 12 ans, mais cela peut aller plus ou moins vite, dans le seul but d’équilibrer le système.. Pour chaque année de départ avant cet âge d’équilibre (64 ans en 2025), votre pension serait affectée d’une « décote », soit d’une diminution de 5 % (10% pour deux années, 15 % pour trois années etc.). Un décalage de cet âge d’équilibre conduirait donc, mécaniquement, à une augmentation de la décote pour un départ au même âge.
Par exemple si une personne part à 63 ans en 2025 alors que l’âge d’équilibre est de 64 ans elle touche pour chaque point 95 % de sa « valeur de service » (5% de décote) car il lui manque un an avant d’atteindre l’âge d’équilibre. Pour une personne née douze ans plus tard, l’âge d’équilibre serait porté à 65 ans. Si cette personne part également à 63 ans, elle touchera donc pour chaque point seulement 90% de sa valeur de service (10% de décote).
Ainsi, même si la "valeur de service", augmente chaque année aussi vite que les salaires (ici 1,3 % par an), le coefficient de conversion (valeur réelle de « vente ») à un âge donné, lui, augmente nettement moins vite (0,8% par an) (figure 1).
Figure 1 : La « valeur de service » (ou valeur du point l’âge d’équilibre) est indexée sur les salaires (hypothèse 1,3 % par an), mais le coefficient de conversion (« valeur effective » du point au moment de la liquidation) à 63 ans, augmente lui, bien moins vite.
La conséquence immédiate de ce mécanisme est que la véritable valeur, en montant de retraite, que l’on touche pour un point à un âge donné, diminuera par rapport au salaire moyen.
Une baisse programmée des taux de remplacement
Pour mesurer l’impact réel de cette baisse sur la pension de chacun, il faut utiliser un indicateur de taux de remplacement (niveau de la retraite par rapport au dernier salaire). Il représente la question que chacun.e se posera au moment de son départ en retraite : de combien vais-je pouvoir (ou non) bénéficier, par rapport à mon niveau de vie au travail ?
Du fait du décrochage du coefficient de conversion par rapport aux salaires, le taux de remplacement diminue mécaniquement. Imaginons un stock de points qui garantit, en 2025, un taux de remplacement de 70 % à 63 ans. Avec la hausse de l’âge d’équilibre, et donc de la décote, le même stock de points (donc la même carrière) ne permet plus, en 2050, qu’un taux de remplacement de 62 % (Figure 2). Il est d’ailleurs tout à fait possible que la baisse soit plus forte ou plus faible, puisque la raison d’être de l’âge d’équilibre (et donc du coefficient de conversion) est de s’ajuster en fonction de l’espérance de vie[3] et des données macroéconomiques, pour équilibrer le système.
Figure 2 : Evolution du taux de remplacement (pension/ dernier salaire) à 63 ans en fonction de l’année de départ. Exemple d’une carrière permettant de partir à 63 ans avec 70% de son dernier salaire en 2025. En 2050, la même carrière fournit le même nombre de points, mais leur valeur effective à 63 ans a évolué moins vite que les salaires. Le taux de remplacement n’est plus que de 62%.
Aussi lorsque le Haut-commissaire affirme « que la valeur du point ne pourra pas baisser », ou le Premier ministre que « la valeur du point sera indexée », ils disent vrai, mais ils jouent sur les mots. Même avec une indexation du point sur les salaires telle que le prévoit le système, et même si la valeur nominale (en euros) du coefficient de conversion ne « baisse » pas, les pensions elles, vont bien décrocher par rapport aux salaires.
Derrière la technicité de l’explication, il y a cette réalité simple que la communication autour de la réforme tend à masquer : le principe même du système à points, c’est que le niveau des pensions serve de variable d’ajustement, à la baisse, pour équilibrer le système.
Ce billet s’inspire en partie des éléments présentés dans une note de l’IPP, ainsi que de nombreux échanges avec Sam.
Justin Benard est membre du collectif @nosretraites
[1] Le rapport Delevoye prévoit par ailleurs une transition d’une durée indéterminée durant laquelle le point est indexé plus que les prix, mais moins que les salaires.
[2] On parle ici du « taux de remplacement, c’est-à-dire ce que la retraite représente par rapport au dernier salaire.
[3] Il s’agit de l’espérance de vie moyenne de chaque génération, pas l’espérance de vie individuelle.
▻https://blogs.alternatives-economiques.fr/zemmour/2019/11/30/la-valeur-du-point-ne-pourra-pas-baisser-mais-le-nive
Conférence de #Michael_Zemmour, très édifiante :
Je l’ai transcrite ici :
▻https://seenthis.net/messages/821185
Je remets ici la transcription :
2 enjeux :
– est-ce qu’on fait une nouvelle réforme de retraite pour faire des économies pour les personnes qui sont à 5 années de retraites ou plus ? —> Baisse de la retraite à partir de 2022
– est-ce qu’on change de régime en passant d’un système à cotisation définie ou alors, comme c’est le cas dans la plupart des pays d’Europe, on veut faire de la retraite publique un premier étage ? En sachant qu’en France la plupart des retraités vivent uniquement de leur retraite, sauf le « top 10 », les retraités riches, qui peuvent avoir un peu d’épargne à côté. En France on a fait le choix de tout mettre dans le système par #répartition. Ce qui est prévu par la réforme c’est que cet étage public se dégonfle pour devenir un premier étage qui ne permet pas de maintenir son niveau de vie quand on part à la retraite et que celles et ceux qui peuvent doivent compléter... comment ? Avec de l’assurance vie, de la spéculation immobilière ou de la retraite par capitalisation.
Qu’est-ce qu’il y a dans le projet de loi ?
Il y a 2 types de systèmes :
– un système à #prestations_définies, le système dans lequel on est aujourd’hui, un système dans lequel la loi inscrit le calcul des prestations. Le droit garanti le niveau des droits sociaux. On voit combien ça coûte à financer et on ajuste les financements, et quand il n’y a pas ces financements, on discute : est-ce qu’on fait une réforme ? Est-ce qu’on met plus de financements ? La loi a comme objectif qu’on maintienne son niveau de vie quand on part à la retraite. On a un objectif de niveau de vie.
– un système à #cotisations_définies —> son objectif premier c’est l’équilibre financier du système, donc « pas de déficit ». L’objectif de niveau de vie disparaît et est subordonné à cela.
Article 1 du #projet_de_loi_organique —> on instaure une #règle_d'or qui interdit le système d’être en #déficit sur une période de 5 ans. On impose l’équilibre.
Ceci signifie que le passage d’un système à cotisations définies, donc on fixe les ressources et on ne sait pas combien vous aurez à la retraite, on n’attend pas le système à points pour le mettre en place, on le met en place tout de suite, en 2022 avec application en 2025.
En quoi c’est un problème la règle d’or ?
D’abord, on change d’objectif politique. On n’a plus un objectif de droit social, mais un objectif d’équilibre du système.
Associée à cette règle d’or, il y a un double contexte :
– le gouvernement et le patronat ont dit leur opposition à toute augmentation des ressources. Or, on sait que la part de retraités dans la population va augmenter. Si vous gelez le niveau des ressources et que la part des retraités augmente et qu’en plus vous voulez être à l’équilibre, c’est mécanique, ça diminue
– le gouvernement et l’Etat ont les moyens de diminuer les recettes même sans changer de taux de cotisation. C’est ce qui s’est fait les années précédentes. Aujourd’hui le gouvernement pointe un déficit de 12 milliards d’EUR. D’où vient ce déficit ? La moitié environ c’est le ralentissement de la masse salariale de l’Etat. En gros, comme l’Etat paie moins ses fonctionnaires et embauche moins, il finance moins le système des retraites et ça génère du déficit. L’autre moitié, ce sont des baisses de compensations qui ne sont plus financées par l’Etat (les parts salariales sur lesquelles on ne paie pas de cotisations sociales, etc.). En gros c’est du définancement.
–-> D’un côté on dit que ça soit à l’équilibre, d’un autre côté on a les moyens de diminuer les ressources.
Donc, la première partie de la réforme, faire 12 milliards d’économie à l’horizon 2027, c’est l’application immédiate de cette règle d’or.
Si vous voulez expliquer la réforme autour de vous... il faut créer 2 cases :
– il y a des gens qui sont nés entre 1960 et 1975 : ce n’est pas vrai qu’ils ne sont pas concernés. Ils ne sont pas concernés par le système à points. Ils sont concernés par des mesures d’économie de l’ordre de 12 milliards d’ici 2027. 12 milliards c’est pas beaucoup si on regarde le système de retraites qui vaut 300 milliards. Par contre, il n’y a que 4 millions de personnes qui partent en retraite entre 2022 et 2027. Si vous concentrer 12 milliards d’économies, pas sur les retraités, pas sur les actives et les actifs, mais sur les personnes qui partent en retraite à ce moment-là, ça fait un choc très important. Comment vont être faites ces économies ? Dans le projet de loi il y avait une indication, c’était l’âge pivot. ça a changé. Pas la volonté de faire 12 milliards d’économies sur 4 milliards de personnes, même pas l’idée qu’on va payer plutôt que de faire des économies, ce qui a changé c’est que le gouvernement est d’accord de ne pas l’écrire dans le projet de loi, mais c’est une décision qu’on prendra par ordonnance. 2 mesures d’économies possibles : report de l’âge légal de retraite ou, plus probable, un allongement de la durée de cotisation. En gros, les gens ne les atteindront pas. On aura une durée tellement élevée qu’on fera payer aux gens un malus.
– Les gens qui sont concernés par le système à points. C’est un système qui s’auto-ajuste avec un âge d’équilibre. L’#âge_d'équilibre sert à cela : on fixe le niveau de ressources, on a de plus en plus de retraités... la même enveloppe pour plus de retraités... pour ajuster, on déplace l’âge d’équilibre. Si vous n’avez pas atteint l’âge d’équilibre, votre point ne vaut pas sa valeur, il faut 5% en moins par année qui vous manque.
Qu’est-ce que ça produit ?
Pour les gens qui sont proches de la retraite, ça produit une baisse de la retraite car ils n’ont pas le temps de s’ajuster. Les gens qui sont loin de la retraite, ils vont devoir, si ils ont les moyens, compléter en cotisant à des systèmes de retraite complémentaires, en général en entreprises. Les gens qui n’ont pas les moyens vont avoir une retraite diminuée et il faudra cumuler emploi et retraite tant qu’on est encore en situation.
Réforme des retraites : « Les #femmes_divorcées seront les grandes perdantes »
Une étude d’impact truquée, nous publions les chiffres corrigés
Publiée ce jour, l’#étude_d’impact du gouvernement de près de 1 000 pages tient plus de l’opération de communication que de l’éclairage sincère du débat parlementaire. Les #cas-types présentés pour rendre compte de l’impact de la réforme sont délibérément faussés.
Par conséquent, l’étude d’impact ne rend pas compte des conséquences du projet de réforme des retraites, ce qui est pourtant l’objectif que la Constitution lui assigne. De plus elle est volontairement trompeuse quant aux résultats de la réforme.
Le projet de loi indique clairement (article 10) que l’âge d’équilibre du système à points sera amené à évoluer d’une génération à l’autre (par défaut, de l’équivalent des deux tiers des gains d’espérance de vie de la génération en question). Mais, au moment de comparer les résultats du système à points avec le système actuel, le gouvernement rétropédale : tous les cas types sont présentés avec un âge d’équilibre gelé à 65 ans, ce qui conduit à faire disparaître une partie du malus. Ce choix est à la fois en contradiction avec le chiffrage macro-économique de l’étude d’impact (qui inclut un âge d’équilibre glissant), et avec le texte de la loi.
Le collectif Nos retraites a donc redressé les données des 28 cas-types du gouvernement, en les corrigeant de cet effet trompeur d’un âge d’équilibre fixe et non évolutif comme le prévoit le projet de loi. Alors que pour la génération 1990 le gouvernement présente 21 situations sur 28 comme avantageuses avec un départ à la retraite à 64 ans, elles ne sont plus que 10 une fois que les données ont été redressées. Pour cette génération, les retraité·e·s perdent 7 % du niveau de leur pension avec nos corrections, 7 % qui ont donc été indûment ajoutés dans l’étude d’impact.
De nombreuses inquiétudes sont confirmées par cette étude et méritent d’être soulignées :
Les #femmes avec enfants sont les grandes perdantes du passage au système Macron, en particulier pour un départ avant l’âge d’équilibre. Une femme, née en 1990 (au SMIC, 2 enfants) qui part à 62 ans, perdra ainsi 15 % de ses droits par rapport au système actuel.
Dans le système à points, les employé·e·s perdent beaucoup plus que les cadres supérieur·e·s. Ces dernier·e·s seront ainsi “gagnant·e·s” quel que soit leur âge de départ, alors que les employé·e·s seront perdant·e·s pour tout départ avant 66 ans.
Enfin, il est important de souligner qu’il ne s’agit pas d’un simple rapport qui serait un peu trop orienté. Le gouvernement ne s’est pas contenté de simuler sa réforme en prenant des hypothèses excessivement avantageuses ou en ne retenant que les cas qui lui étaient favorables. En incluant des données faussées dans une étude d’impact officiellement remise au Parlement, le gouvernement manque à ses obligations constitutionnelles. Il trompe la représentation nationale et, avec elle, bafoue notre système démocratique.
►https://reformedesretraites.fr/etude
#trucage
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Le dossier en pdf :
Retraites : une étude d’impact truquée, nous publions les chiffres corrigés
Pour les retraites, l’Europe a un plan
Une très bonne chronique à lire !
►https://www.liberation.fr/debats/2020/01/27/pour-les-retraites-l-europe-a-un-plan_1775567
Si cette réforme passe, les retraites vont baisser, c’est mécanique : en passant au système à points, on fixe d’abord les cotisations et donc les recettes et on ajuste ensuite le niveau des retraites. Autrement dit, un nombre plus important de retraités va se partager un gâteau qui ne grossira pas. C’est ce que l’économiste Michael Zemmour explique de façon convaincante (1). La philosophie de la réforme est donc assez simple : la couche de répartition du système actuel est un minimum garanti, une sorte de plancher, mais elle ne sera pas suffisante. Il y a deux couches en plus : la complémentaire obligatoire où on cotise en commun avec d’autres salariés… et le plan épargne retraite qui est destiné à constituer un patrimoine pour la retraite. Assez logiquement, une baisse des prestations devrait inciter les Français à ouvrir des plans d’épargne.
Ça tombe bien, parce que l’industrie est en train de s’organiser pour nous faciliter l’accès à « un produit d’épargne simple, sûr, transparent, favorable aux consommateurs, proposé à un prix raisonnable et transférable dans toute l’Union européenne ». Si, si… Le Parlement et le Conseil européen ont lancé le produit paneuropéen de l’épargne-retraite individuelle (PEPP) en juillet 2019 (2), produit qui « complétera les régimes existants dans les États membres ». Le texte officiel du règlement énonce des arguments économiques que l’économiste que je suis mettent franchement mal à l’aise : plus d’épargne retraite individuelle permettra de financer plus d’investissement dans l’économie réelle ; sauf que l’argument, finance-croissance est sérieusement remis en question aujourd’hui qu’on a compris que trop de finance nuit à la croissance et qu’elle est associée à plus d’inégalités (3).
Second argument : un produit paneuropéen permet de transférer son capital facilement quand on part travailler dans un autre pays membre, et donc cela favorise la mobilité des travailleurs. Seriously ? Et la portabilité des droits sociaux dans l’Union, comme le chômage, la retraite, la maladie ? Ce n’est pas plutôt ça, le vrai frein à la mobilité du travail en Europe aujourd’hui ?
Troisième argument : un seul produit pour plus de transparence et plus de concurrence entre les différents gérants de fonds et assureurs. Le bon vieil argument de la concurrence qui permet de baisser les prix. Sauf qu’aux Etats-Unis (là où le marché est unifié et la retraite capitalisée…), on observe une hyperconcentration des gérants de fonds. Black Rock, Vanguard, Fidelity et quelques mastodontes se partagent l’épargne des Américains et cela a des effets pervers sur la concurrence justement : quand ils possèdent dans leur « portefeuille » des titres de plusieurs concurrents sur un même secteur (plusieurs grosses entreprises de pharmacologie par exemple), on les soupçonne de casser la concurrence du secteur pour augmenter leurs profits (les médicaments sont vendus plus cher par exemple).
En réalité, le sujet en jeu, c’est bien d’avoir un seul produit pour collecter plus facilement l’épargne des ménages européens. L’Autorité européenne en charge des assurances (EIOPA) a pour mission la mise en œuvre du PEPP d’ici 2021 avec un groupe d’experts dont la composition est… bluffante (4). Et là, on se met à douter de l’argument de vente « favorable aux consommateurs » : sur 21 membres, 13 représentants directs de l’industrie (dont Fidelity, Vanguard), 2 représentants de fédérations européennes de fonds de pension et d’assurance, seulement 2 membres de représentants de consommateurs et d’épargnants… Le seul universitaire dans le groupe d’experts est aussi au conseil d’administration d’une société de gestion filiale de la plus grosse banque italienne, déjà représentée…. Et cerise sur le gâteau : une seule femme sur les 21 membres. Non décidément, ils n’ont même pas fait semblant.
un billet à part entière peut-être pour cet article, @marielle ?
Né·e·s avant 1975, voici les économies que le gouvernement prépare pour vous
Né·e avant 1975, vous pensiez ne pas être concerné.e par la réforme des retraites ? C’est sans compter sur la volonté du gouvernement de réaliser 30 milliards d’euros d’économies d’ici à 2030. Nous en avons chiffré les conséquences.
Né.e avant 1975, vous pensiez ne pas être concerné.e par la réforme des retraites ? C’est sans compter sur la volonté du gouvernement de réaliser 30 milliards d’euros d’économies d’ici à 2030. Nous en avons chiffré les conséquences.
Lors de sa conférence de presse du 11 décembre dernier, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé un report du passage dans un système à points aux générations nées après 1975. Dans le même temps, il a cependant réaffirmé la volonté du gouvernement de mettre en place des « mesures d’équilibre » avant la mise en place du système à points (2037), qui toucheront les personnes nées entre 1960 et 1975. L’enjeu : réaliser 30 milliards d’euros d’économies à l’horizon 2030, soit en moyenne 4600€ d’économies par retraité né entre 1960 et 1967, pour l’année 2030.
Ces économies peuvent prendre différentes formes. La mise en place d’un âge pivot, ou « âge d’équilibre », a été présentée par Édouard Philippe comme la solution par défaut. Le gouvernement laisse cependant ouverte la possibilité, pour les partenaires sociaux, d’opter pour au moins deux autres options. Toutes partagent un dénominateur commun : l’incitation à travailler plus longtemps, sanctionnée par une pénalisation dans le cas contraire.
Des économies directes sur les générations 1960 à 1975
Quel serait l’impact de ces mesures d’économies sur les générations 1960 à 1975 ? En nous fondant sur les scénarios présentés par le Conseil d’orientation des retraites (COR) le 22 novembre dernier, nous avons analysé les effets sur trois cas-types des trois principaux scénarios envisagés, tous équivalents en termes budgétaires. Ces simulations permettent de donner une vision concrète des effets des économies envisagées selon l’âge, la durée de cotisation ou encore la profession exercée :
Scénario « par défaut » : un âge pivot à 64 ans. C’est l’option pour l’instant privilégiée par le gouvernement. Avec sa mise en place, une décote serait appliquée en cas de départ en retraite avant 64 ans, même en cas de carrière complète, et la surcote serait diminuée au-delà de cet âge. Dans ce scénario, la retraite d’un·e salarié·e du privé né·e en 1965 et ayant commencé sa carrière à 20 ans, et ayant droit dans le système actuel à une pension à 62 ans de 1927€ nets par mois, serait diminuée de 8 % (- 161€ / mois). Un abaissement simultané de l’âge d’annulation de la décote bénéficierait aux personnes partant aujourd’hui à 67 ans pour éviter la décote : cette option n’est pas simulée ici.
Scénario « alternatif » : une durée de cotisation portée à 44,5 annuités. Une augmentation de la durée de cotisation à 44,5 annuités pour la génération 1965 (soit 2 ans et 3 mois de plus que prévu actuellement) aboutirait à des résultats identiques en termes budgétaires. Pour ce.tte même salarié·e du privé, cette augmentation de la durée de cotisation représenterait une baisse du montant de la pension de 14 % (soit – 269 € / mois sur une retraite de 1927€ nets dans le système actuel).
Scénario « à l’ancienne » : le recul de l’âge légal de départ en retraite. Pour produire des effets financiers similaires, l’âge légal devrait être fixé à 63 ans et 4 mois pour une personne née en 1965. Cette option semble aujourd’hui écartée par le gouvernement.
Dans ces trois cas de figure, les générations nées avant 1975 seraient directement touchées par les mesures d’économies présentées au sein de ce projet de réforme des retraites. Nos simulations mettent en évidence le fait que l’âge pivot n’est que l’une des modalités possibles d’un objectif plus général de baisses des « dépenses » de retraites. Les conséquences pour les futur·e·s retraité·e·s seront, in fine, liées avant tout à l’ampleur des économies recherchées plus qu’à la modalité retenue pour les atteindre.
L’enjeu du retour à l’équilibre d’ici à 2027 : trois pistes principales
Le discours d’Édouard Philippe du 11 décembre dernier a insisté sur la nécessité de retour à l’équilibre, non plus à l’horizon 2025 comme le gouvernement l’entendait initialement, mais à l’horizon 2027. Il s’est, pour cela, appuyé sur une hypothèse principale : la mise en place d’un âge pivot à 64 ans à l’horizon 2027, le chemin pour y parvenir restant à définir par les partenaires sociaux. L’objectif d’économies serait alors de 30 milliards d’euros en 2030 (0,6 % du PIB).
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) suggère plusieurs autres pistes permettant de réaliser ce même objectif d’économies, dont beaucoup ont d’ores et déjà été écartées par le gouvernement. En particulier, la hausse des taux de cotisation ou la désindexation des retraites liquidées ont été, à ce stade, exclues. En affichant un objectif de prolongation de la durée d’activité, le gouvernement privilégie donc implicitement trois scénarios :
L’instauration d’un âge pivot, mesure qui n’a encore jamais été mise en œuvre et qui viendrait alourdir la décote dans le calcul des pensions ;
L’allongement de la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein ;
Le recul de l’âge légal de départ à la retraite.
Dans son dossier de presse, le gouvernement a indiqué souhaiter mettre en place, en l’absence de décision contraire des partenaires sociaux, un âge pivot à 64 ans. Cet âge entrerait en vigueur progressivement, à partir 2022 (génération 1960) à raison d’une augmentation de 4 mois tous les ans (64 ans en 2027, pour la génération 1965).
Parmi les scénarios du COR du 22 novembre 2019, celui qui s’approche le plus de cette hypothèse est également le scénario que l’on pourrait qualifier d’« intermédiaire » : un scénario d’ « équilibre permanent des régimes » (ou EPR, soit le scénario correspondant à la législation actuelle) dans une hypothèse de croissance de la productivité du travail à 1,3 % (soit celle retenue par le rapport Delevoye du 18 juillet 2019).
Nous avons donc chiffré les mesures d’économies envisagées par le gouvernement à partir des scénarios similaires (EPR, 1,3%) pour les deux autres scénarios envisagés : une hausse de la durée de cotisation, progressivement, vers 44,5 annuités, ou une hausse de l’âge légal, progressivement, vers 63 ans et quatre mois.
Population concernée par les différents scénarios envisagés
1. Scénario “par défaut” : Mise en place d’un âge pivot
La mesure qui a été présentée mercredi 11 décembre par Édouard Philippe vise à instaurer un âge pivot, aussi appelé « âge d’équilibre », à 64 ans. Son principe est d’inciter à partir plus tardivement en pénalisant les départs à 62 ans et ce, quelle que soit la durée de cotisation. Le rapport du COR précise les contours d’une telle mesure, sous le nom d’« âge minimal du taux plein ».
Qui serait concerné·e ?
Ne seraient exclues de l’application de cette mesure que :
Les personnes qui, à l’âge pivot, n’atteignent pas encore le nombre de trimestres donnant droit à un taux plein.
Les personnes partant déjà à l’âge d’annulation de la décote (67 ans) et qui ne subiraient donc pas les effets de cette mesure
Au moins les deux tiers des personnes nées entre 1960 et 1975 seraient ainsi concernés : ils verraient leur décote s’aggraver ou leur surcote diminuer.
Si une baisse de l’âge d’annulation de la décote était envisagée, les 15 % de personnes atteignant aujourd’hui le taux plein par l’âge (67 ans) et non par la durée bénéficieraient de cette mesure : elles pourraient en effet partir plus tôt (au nouvel âge d’annulation de la décote). Cette mesure, demandée de longue date par les syndicats, est bien moins coûteuse que les économies réalisées par la mise en place d’un âge du taux plein. Elle pourrait donc être mise en place isolément, sans être assortie de mesures d’économies drastiques. Par manque de données et de précision des intentions du gouvernement, nous ne l’illustrons pas dans ce dossier.
La mise en place d’un âge pivot pénaliserait en outre les personnes disposant d’un petit salaire de référence et d’une carrière longue (à temps partiel par exemple), qui devront attendre non seulement une carrière complète mais également l’âge de 64 ans pour bénéficier des minima de pension.
Âge pivot, ou “âge minimal du taux plein” : l’exemple d’Amira, Omar et Jeannine
Amira est une salariée du privé, non cadre, à carrière continue, qui a commencé sa carrière à 18 ans, tout en ayant déjà validé un trimestre de cotisations avant cet âge (« petit boulot »). Elle est donc éligible à un départ anticipé pour « carrière longue », à partir de 60 ans. Née en 1965, Amira peut partir dans le système actuel à 60 ans en 2025 avec une retraite à taux plein de 1506 €, ce qui représente 71% de son dernier salaire (cf. annexe méthodologique).
Dans le cas de la mise en place d’un âge pivot à 64 ans, il est probable que les conditions de départ soient aménagées pour lessalarié·e·s pouvant prétendre au dispositif dit « carrières longues », comme le suggérait le COR dans son rapport du 22 novembre dernier. Si cet âge d’équilibre était fixé de manière dérogatoire à 62 ans pour les personnes ayant commencé à travailler tôt, Amira pourrait maintenir son départ à 60 ans. Dans ce cas, elle perdrait alors 9% (-164 € par mois) de sa pension. En effet, il lui manquerait alors huit trimestres (deux ans) pour une retraite à taux plein, et elle subirait une décote à la fois sur sa retraite de base et sur sa retraite complémentaire.
Omar est un salarié du privé, non cadre, à carrière continue, qui a commencé sa carrière à 20 ans. Né en 1965, Omar peut partir dans le système actuel à 62 ans en 2027 avec un seul trimestre manquant et une retraite de 1927 €, ce qui représente 69 % de son dernier salaire (cf. annexe méthodologique). Si Omar partait à 64 ans, il bénéficierait d’une surcote sur sa retraite de base (régime général) pour l’équivalent de 7 trimestres et partirait en retraite en 2029 avec une pension de 2 270 €, soit 76 % de son dernier salaire[1].
Dans le cas de la mise en place d’un âge pivot à 64 ans, Omar pourrait maintenir son départ à 62 ans. Dans ce cas, il perdrait alors 8 % (-161 € par mois) de sa pension. En effet, il lui manquerait alors huit trimestres (deux ans) pour une retraite à taux plein, et il subirait une décote à la fois sur sa retraite de base et sur sa retraite complémentaire.
Et, avec un âge pivot à 64 ans, même si Omar partaità 64 ans, il perdrait 6 % (-134 € par mois) de sa pension par rapport à un départ au même âge dans la législation actuelle[2]. En effet, sa surcote au régime général serait annulée.
Jeannine est agente de la fonction publique (catégorie C), ayant commencé à travailler à 20 ans et ayant eu une carrière complète. Née en 1963, elle peut partir dans le système actuel à 62 ans en 2025 avec une retraite à taux plein de 1541 €, qui représenterait 75 % de son dernier salaire (cf. annexe méthodologique). Si Jeannine décide de partir à 64 ans – et si elle le peut -, elle bénéficiera d’une surcote sur sa retraite pour l’équivalent de 8 trimestres et partira en retraite en 2027 avec une pension de 1 724 €, soit 83 % de son dernier salaire[3].
Le gouvernement a précisé que la mise en œuvre d’un âge pivot serait réalisée progressivement, à raison d’un décalage de 4 mois à partir de 2022. Puisqu’elle est née en 1963, l’âge pivot serait fixé, pour Jeannine et sa génération, à 63,25 ans (soit 63 ans et 3 mois[4]).
Dans cette hypothèse, elle pourrait maintenir à un départ à 62 ans. Dans ce cas, elle perdrait environ 6 % (-96 € par mois) de sa pension : il lui manquerait 1 an et 1 trimestre (5 trimestres) pour la retraite à taux plein, et elle subirait donc une décote sur sa retraite publique.
Si Jeannine partait à 64 ans en cas d’âge pivot fixé à 63,25 ans, elle perdrait toujours environ 6 % (-98 € par mois) de sa pension, par rapport à un départ à 64 ans sans réforme[5]. En effet, sa surcote serait atténuée (puisqu’elle aurait une surcote pour trois trimestres au lieu de huit sans la réforme).
Analyse : L’« âge pivot », une proposition qui frapperait de manière uniforme tou·te·s les retraité·e·s, à la fois sur l’âge de départ et le montant de la pension
Aucun « âge pivot » (ou « âge minimal du taux plein » selon l’expression du COR) n’a, jusqu’à présent, encore été mis en œuvre dans le système français de retraite. Le calcul de la décote est en effet fondé uniquement sur une notion de durée de carrière : toute personne qui a cotisé l’intégralité des annuités demandées peut prétendre à une retraite à taux plein, quel que soit son âge de départ. La proposition d’Édouard Philippe vise ici à ajouter à cette règle de durée une règle d’âge : pour prétendre à une retraite à taux plein, il faudrait non seulement avoir cotisé toutes ses annuités, mais également avoir atteint cet âge pivot. Plus les personnes auront commencé à cotiser tôt, et donc auront accumulé toutes leurs annuités avant cet âge, plus elles seraient donc perdantes.
Avec un âge pivot, le nombre de trimestres de décote dépendrait ou bien du nombre de trimestres manquant par rapport à la durée de cotisation de référence (durée), ou bien du nombre d’années manquantes par rapport à l’âge minimal du taux plein (âge) : serait retenue la règle la plus défavorable à l’assuré·e. De même, la surcote serait réduite, dans les mêmes conditions que la décote est augmentée. Sous ses abords relativement « anodins », cette mesure combinerait donc à la fois une hausse de l’âge de départ pour les retraité·e·s, s’ils et elles veulent partir à taux plein (à 64 ans) et une diminution de la pension au même âge. En effet, si aucune réforme n’avait eu lieu, en partant à 64 ans, ces individus toucheraient une surcote. Avec la mise en place de l’âge pivot, ils toucheraient tout juste une retraite à taux plein, malgré une durée de cotisation plus élevée.
2. Scénario “alternatif” : durée de cotisation portée à 44,5 annuités
La deuxième mesure envisagée est un allongement de la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein. Aujourd’hui, cette durée de cotisation est de 42 ans, soit 168 trimestres. Elle a augmenté progressivement sous l’effet des réformes successives : elle était ainsi de 37,5 annuités (150 trimestres) après la réforme de 1993, et la récente réforme Touraine a prévu son report jusqu’à 43 annuités (172 trimestres) en 2035. Pour la génération 1965, elle serait portée à 169 trimestres.
La proposition serait ici d’allonger encore la durée de cotisation nécessaire, qui passerait progressivement à 44,5 annuités (178 trimestres), à raison d’une augmentation de deux trimestres par an entre 2022 et 2027.
Qui serait concerné·e ?
Toute personne née entre 1960 et 1975 non encore parties en retraite serait concernée.
Hausse de la durée de cotisation : les exemples d’Amira, Omar et Jeannine
En cas d’allongement de la durée de cotisation à 44,5 annuités, si Omar, salarié du privé né en 1965 (voir description ci-dessus) maintenait son départ à 62 ans, il perdrait 14 % (-269 € par mois) de sa pension. En effet, il lui manquerait alors 10 trimestres pour le taux plein, et il subirait une décote à la fois sur sa retraite de base et sur sa retraite complémentaire.
Si, dans ce même cas d’allongement de la durée de cotisation, Omar partait à 64 ans, il perdrait 9 % (-202 € par mois) de sa pension. En effet, il perdrait le bénéfice de sa surcote sur sa retraite de base et subirait même une décote, puisqu’il lui manquerait 2 trimestres pour atteindre le taux plein.
Pour Jeannine (fonctionnaire de catégorie C, née en 1963, voir ci-dessus) et sa génération, la durée de cotisation serait portée à 43,5 annuités.
Dans ce cas, si Jeannine maintenait son départ à 62 ans, elle perdrait environ 11 % (-165 € par mois) de sa pension. Il lui manquerait en effet 6 trimestres pour atteindre le taux plein, et elle subirait donc une décote.
Si, dans ce même cas d’allongement de la durée de cotisation à 43,5 annuités, Jeannine partait à 64 ans, elle perdrait 7 % (-118 € par mois) de sa pension, puisque sa surcote serait diminuée par rapport au système actuel, pour un départ au même âge.
3. Scénario “à l’ancienne” : recul de l’âge légal de départ en retraite
Une dernière mesure, qui semble pour le moment écartée par le gouvernement, est le recul de l’âge d’ouverture des droits, plus connu sous l’appellation d’« âge légal de départ en retraite » (parfois désigné comme âge d’ouverture des droits). Celui-ci représente l’âge en dessous duquel il est interdit de partir en retraite, quel que soit le nombre d’années cotisées. Fixé à 62 ans depuis la réforme Sarkozy de 2010 (précédemment 60 ans) à l’exception de certains métiers pénibles, cet âge connaîtrait alors un nouveau recul accéléré, de trois à quatre mois par génération, de manière à être repoussé à 63,4 ans en 2027 (63 ans et 5 mois pour la génération 1965).
Qui serait concerné·e ?
Seraient concernées toutes les personnes des générations 1960 à 1975 qui ne seraient pas encore parties à la retraite et, ce, quel que soit leur statut actuel (emploi, chômage, invalidité, RSA etc.). Mises à part d’éventuelles exceptions pour les carrières longues – ce qui n’est pas envisagé par le COR – le fait d’avoir commencé à travailler tôt, et donc d’avoir cotisé l’intégralité des annuités requises pour obtenir une retraite à taux plein, serait sans incidence sur le report de l’âge de départ.
Recul de l’âge légal : l’exemple d’Omar et Amira et Jeannine
Amira et Omar sont tous deux né·e·s en 1965. Elle et il subiraient donc de plein fouet les mesures de recul de l’âge légal de départ qui seraient alors décidées. Ainsi, elle et il n’auraient pas le droit de partir comme elle et il l’avaient prévu, respectivement à 60 ans (carrière longue) et 62 ans.
L’âge légal de départ à la retraite reculerait de génération en génération : ainsi Jeannine, née en 1963, ne pourrait partir avant 62 ans et 10 ou 11 mois.
L’ensemble des chiffres et des hypothèses ayant servi à réaliser ce dossier sont répertoriés dans deux annexes en accès ouvert (une annexe méthodologique et une annexe chiffrée).
Le collectif Nos retraites reste en outre à votre disposition pour toute question sur les chiffres, les résultats ou leurs interprétations.
Retrouvez l’étude sur le site du collectif Nos retraites : ▻https://reformedesretraites.fr/neavant1975.
▻https://blogs.mediapart.fr/collectif-nos-retraites/blog/231219/ne-e-s-avant-1975-voici-les-economies-que-le-gouvernement-prepare-po
Retraites : « L’étude envisage une forte paupérisation des #enseignants et plus généralement des #fonctionnaires »
Même le cas type présenté dans l’étude d’impact indique que le pouvoir d’achat de la pension des enseignants connaîtra une forte baisse, analyse, dans une tribune au « Monde », l’économiste #Henri_Sterdyniak.
La réforme des retraites a pour objectif de mettre en place un régime par points. Le niveau de la retraite dépendra de l’ensemble de la carrière, primes comprises. Les fonctionnaires seront donc particulièrement affectés puisque jusqu’à présent, ils ont droit à une retraite représentant 75 % du traitement indiciaire des six derniers mois de leur carrière (hors primes). Le principe selon lequel tous les fonctionnaires qui ont atteint le même grade doivent avoir la même retraite, considérée comme une rémunération différée, serait tout simplement oublié.
En moyenne, le traitement de fin de carrière d’un fonctionnaire représente actuellement 123 % de son salaire moyen de carrière. Dans le nouveau système, qui annonce un taux de cotisation ouvrant des droits de 25,31 % et un taux de rendement de 5,5 %, le taux de remplacement à 65 ans, après 42 années de carrière, serait sur le salaire moyen de 58,47 % (soit 25,31 × 5,5 × 42/100). Sur le salaire de fin de période, il serait de 47,65 % alors qu’il est aujourd’hui de 70,5 % pour un enseignant dont les primes sont de 9 % du traitement – soit une baisse de 32,4 %.
Ce chiffre n’est pas étonnant puisque la réforme vise à réduire le niveau relatif des retraites d’environ 22 % d’ici à 2050, afin de réduire de 0,5 point la part des retraites dans le PIB, ce malgré une hausse de plus de 20 % du nombre des retraités. La baisse relative du niveau des retraites des fonctionnaires avait été assurée jusqu’ici par la stagnation du point d’indice de la fonction publique, dont le pouvoir d’achat a diminué de 15 % depuis 2000.
Malheureusement, ces informations sont totalement masquées dans l’étude d’impact associée au projet de loi.
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/05/retraites-l-etude-envisage-une-forte-pauperisation-des-enseignants-et-plus-g
#paywall
« Notre système de retraites n’a pas de problème de financement… »
–-> Sébastien explique les retraites à un collègue
Alors on répète : notre système de retraites actuel n’a pas de problème de financement. C’est le très officiel Conseil d’Orientation des Retraites qui l’illustre : voir ses deux derniers rapports : Évolutions des retraites et perspectives en France (juin 2019 : ▻https://cor-retraites.fr/sites/default/files/2019-06/doc-4646.pdf) et Perspectives des retraites à l’horizon 2030 (novembre 2019 : ▻https://www.cor-retraites.fr/sites/default/files/2020-01/Rapport_novembre_2019_V4.pdf)
Actuellement il y a ZÉRO #déficit
Vers 2027 le déficit sera à son max : une somme ridicule comprise entre 0.3 et 0.7% du PIB (deux fois plus faible en moyenne que la somme allouée au CICE chaque année, et pourrait être comblé en seulement 3 années de rétablissement de l’impôt sur la fortune ISF).
Et surtout, sans réforme, ce déficit n’est que temporaire et le régime serait excédentaire d’ici 2040 / 2060 (pour les cas de croissance les moins pessimistes, y compris avec les comptabilités défavorables) .
Et le système dispose de fonds disponibles dont certains ont été créés spécifiquement pour absorber les déficits momentanés :
Le #Fond_de_Réserve_des_Retraites (32 Mds actuellement, 3 fois le déficit moyen attendu).
Source : « Ce trésor de guerre qui pourrait faciliter la réforme des retraites », par Solveg Godeluck, Les Échos, 26 février 2018 (▻https://www.lesechos.fr/2018/02/ce-tresor-de-guerre-qui-pourrait-faciliter-la-reforme-des-retraites-985252).
Mais aussi les autres fonds spéciaux des retraites (+ de 130 Mds, 10 fois le déficit moyen attendu)
Source : Évolutions des retraites et perspectives en France, juin 2019.
Sans oublier la disponibilité de la #Caisse_d’amortissement_de_la_dette_sociale #CADES
Source : « L’extinction de la Cades libérera €24 mds à l’horizon 2024 », Reuters, 11 décembre 2018 (▻https://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL8N1YG5NY).
Par contre, la réforme assécherait le financement des retraites :
Forte baisse des cotisations pour les salaires annuels entre 120000 et 324000 euros → manque à gagner de l’ordre de 3,7 milliards d’euros par an.
Source : « Retraites : la fin des cotisations sur les hauts salaires coûterait 3,7 milliards par an pendant 15 ans », par Solveig Godeluck, 22 janvier 2020 (▻https://www.lesechos.fr/economie-france/social/retraites-la-fin-des-cotisations-sur-les-hauts-salaires-couterait-37-millia)
Alignement vers le bas du taux de cotisation patronale public / privé ⇒ manque à gagner de 42 milliards d’euros par an (3.5 fois le déficit max attendu, par an !). Source : « Retraites : salariés, fonctionnaires, indépendants… qui va cotiser plus, qui va cotiser moins », par Solveig Godeluck, 21 janvier 2020 (▻https://www.lesechos.fr/economie-france/social/retraites-salaries-fonctionnaires-independants-qui-va-cotiser-plus-qui-va-c).
Et la réforme et baisserait fortement le montant des retraites :
Prise en compte de l’ensemble de la carrière et non plus des 25 meilleures années : baissera des pensions de tout le monde, en particulier des personnes ayant connu le chômage ou le temps partiel et les femmes..
…et supprimera la dimension méritocratique au calcul de la retraite (un ouvrier qui aurait gravit tous les échelons pour devenir cadre en fin de carrière aura une pension moindre qu’un cadre au salaire identique mais qui aura cotisé dès le début de sa carrière comme cadre)
La réforme sera particulièrement impactant pour les femmes mères de famille (on parle de pertes jusqu’à 15%).
Source : « Réforme des retraites : chute de pension en vue pour les mères de famille », Marie-Cécile Renault, Le Figaro, 26 novembre 2019
Perte de garantie sur le montant des pensions à l’avenir, qui pourra baisser, par ajustement de la valeur point :
Source : François Fillon
Baisse du niveau des pensions qu’il va falloir compléter par capitalisation … auquel même le MEDEF est opposé pour ses hauts cadres.
Source : « Le patronat réclame le maintien de la retraite par répartition pour les hauts salaires », par Solveig Godeluck, Les Échos, 31 janvier 2020 (►https://www.lesechos.fr/economie-france/social/le-patronat-reclame-le-maintien-de-la-retraite-par-repartition-pour-les-hau)
Décalage du départ à la retraite, qui augmentera à chaque génération. Partir avant entraînera une décote pour toute la retraite de 7 à 8% par année de départ anticipé (et non pas 5%).
Source : « Réforme des retraites : les simulations confirment le rôle capital de l’âge pivot », par Adrien Sénécat, Le Monde, 21 janvier 2020 (▻https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/01/21/retraites-les-simulations-du-gouvernement-confirment-le-role-capital-de-l-ag).
Le tout sur fond de malhonnêteté gouvernementale :
Les chiffres donnés par les « cas types » du gouvernement sont … faux : ils ne tiennent pas compte du texte du projet de loi (!) et omettent la prise en compte de l’âge pivot et de sa décote.
Source : « Etude d’impact sur la réforme des retraites : le gouvernement accusé de calculs malhonnêtes », BFMTV, 25 janvier 2020.
Sans parler qu’en plus de ça les cas sont choisis jusqu’à l’absurde pour être favorables (carrière pleine sans aucune augmentation de salaire).
Source : « Retraites : comment le « simulateur » du gouvernement embellit la réforme », par Adrien Sénécat, Le Monde, 20 décembre 2019
La carrière de Christelle : vers une baisse de 36% de la retraite des enseignants
#Henri_Sterdyniak montre que les simulations présentées par le Haut-Commissariat à la Réforme des Retraites incorporent une baisse de 36% du niveau relatif des retraites des professeurs certifiés en 2050 par rapport à 2020.
Le Haut-Commissariat à la réforme des retraites (HCRR) a publié sur son site l’impact de l’introduction du système universel à points sur une vingtaine de cas-types[1]. Dans la plupart des cas, l’impact est très faible, à la hausse ou à la baisse. En fait, ce résultat s’explique par le fait que le système à points n’est pas comparé au système actuel, mais au système tel qu’il serait après 25 ou 35 années de détérioration. Comme la détérioration du système actuel, telle qu’elle était déjà anticipée avant 2019 et le système à points envisagé aujourd’hui se donnent le même objectif de stabiliser (et même de baisser) les parts des dépenses de retraite dans le PIB malgré la hausse de 25% du ratio retraités/actifs, ce résultat n’est pas surprenant.
Cependant, la méthode utilisée pour élaborer ces cas-types est plus que contestable. Nous allons le voir dans le cas de Christelle, en reprenant donc un des cas-type[2] et les hypothèses du HCRR. Christelle fait toute sa carrière de 22 à 67 ans comme professeure certifiée.
Supposons d’abord que Christelle soit née en 1953 et qu’elle prenne sa retraite en 2020. Son dernier traitement[3] est de 3889 euros (en brut) et son taux de prime est de 9%. Dans le système actuel, sa retraite est de 75 % de son dernier traitement, soit 2917 euros, auxquels s’ajoutent environ 23 euros du régime additionnel de la fonction publique (RAFP) sur ses primes, ce qui amène à une retraite d’environ 2940 euros. Dans un système par points, sa retraite aurait été calculée sur l’ensemble des salaires de sa carrière, mais ceux-ci auraient été revalorisés selon la hausse du salaire moyen dans l’ensemble de l’économie. En reprenant la chronique de l’évolution du salaire des professeurs certifiés et du salaire moyen, le calcul montre que la retraite de Christelle aurait été alors de 2197 euros, soit une perte par rapport au système actuel de 25,3 % ou encore de 743 euros par mois.
Le HCRR ne présente pas le bilan ainsi. Il évalue la retraite de Christelle en la faisant naître en 1990 ; elle prendrait donc sa retraite à 65 ans[4] en 2055, dans 35 ans. Le HCRR fait l’hypothèse que, durant ces 35 années, le salaire moyen de l’ensemble des salariés et le SMIC augmenteraient de 1,3% par an en pouvoir d’achat[5]. Pendant toute cette période, selon le HCRR, l’indice des traitements de la fonction publique serait fixe en pouvoir d’achat, tandis que le taux des primes des professeurs monterait de 9% à 17%. Aussi, le pouvoir d’achat du salaire d’un professeur certifié à un échelon donné n’aurait une augmentation que de 0,2% par an, entièrement due à la hausse des primes. Ainsi, le traitement indiciaire d’un professeur certifié à 10 ans de carrière passerait de 1,51 fois à 0,96 fois le SMIC, soit, en tenant compte de la prime, un salaire qui passerait de 1,65 fois le SMIC à 1,12 fois le SMIC, une perte de 32% par rapport au SMIC et au salaire moyen dans l’économie. Le HCRR envisage donc une forte paupérisation des enseignants (et plus généralement des fonctionnaires).
Dans cette situation, selon le HCRR, Christelle partirait à la retraite à 65 ans avec une pension de 2991 euros selon le système actuel, de 2 903 euros (-3%) avec le système à points, mais la promesse du gouvernement que la réforme ne ferait pas baisser la retraite des enseignants, ferait monter ce montant à 3000 euros.
Certes les 2991 euros versés par le régime actuel dégradé sont un peu supérieurs aux 2940 euros actuels, mais, comparés au salaire moyen de l’économie, ils représentent une baisse de 36 %. Il est facile pour le gouvernement de garantir que le nouveau système ne provoquera pas une baisse supplémentaire par rapport à un système ainsi dégradé.
En fait, le nouveau système ne provoque en lui-même qu’une baisse de 3% par rapport au système actuel dégradé que pour 2 raisons. D’une part, le taux de prime est supposé passer à 17%. D’autre part, le salaire des enseignants, tout au long de leur carrière, serait stable en pourcentage du salaire moyen de l’économie : la hausse du salaire due à l’ancienneté serait à peu près équivalente à sa baisse à échelon donné, de sorte que le salaire de fin de carrière serait pratiquement égal au salaire moyen de la carrière revalorisé à 1,3% l’an.
Si les salaires des professeurs certifiés augmentaient à l’avenir normalement, soit comme le salaire moyen de l’économie, Christelle aurait un traitement de fin de carrière de 6113 euros, avec 550 euros de prime. Sa retraite serait de 4628 euros (4585+43), selon les règles actuelles ; de 3102 euros dans le système à points, soit une perte de 33%. C’est le chiffre que le HCRR aurait dû indiquer. Le supplément nécessaire pour maintenir la retraite des professeurs certifiés ne devrait pas être de 97 euros, comme selon le HCRR, mais de 1 527 euros.
La présentation de ce cas-type par le HCRR pose deux questions. Le gouvernement envisage-t-il de baisser de 36% le salaire relatif des enseignants ? Est-il acceptable qu’un ministre, qu’une administration présente des données fallacieuses dans le débat public ?
▻https://blogs.mediapart.fr/les-economistes-atterres/blog/261219/la-carriere-de-christelle-vers-une-baisse-de-36-de-la-retraite-des-e
#Simulations de carrières et retraites à points dans 3 cadres macro-économiques : #modèle du gouvernement Philippe (#âge-pivot_bloqué) modèle du gouvernement Philippe corrigé (#âge-pivot_glissant) modèle Destinie 2 (avec #revalorisation_de_la_fonction_publique) version avec tableaux détaillés
merci @cdb_77 . Je viens de regarder le cas des maîtres de conf, et il y a un truc me chiffonne : début de carrière à 23 ans ? Euhhh, je vois pas trop comment c’est possible... Sauf à compter les heures de monitorat/vacation/ATER etc. mais dans ce cas la personne n’est pas encore MCF.
Je m’appelle Déborah, je suis française, musulmane et j’ai retiré mon foulard pour redevenir une musulmane anonyme – Lallab
▻http://www.lallab.org/je-mappelle-deborah-je-suis-francaise-musulmane-et-jai-retire-mon-foulard-po
J’ai éliminé le voile.
Pas parce que je ne suis plus convaincue de son bien-fondé, pas que je ne sois plus en accord avec ce qu’il représente, pas non plus que ma foi ait diminuée mais parce que j’ai besoin de mon énergie pour sortir la tête de l’eau et qu’être une musulmane voilée en France est très, très, énergivore !
Sourire et répondre avec douceur ou ironie alors qu’on a juste envie de sortir la phrase la plus malpolie qu’on connaisse demande une énergie folle !
Je me bats pour mes enfants, pour leurs rires, leur liberté, je me bats pour mon travail, ma passion, je me bats pour ne pas répondre aux horreurs par l’horreur. Je devais éliminer un combat pour pouvoir affronter les autres. J’ai éliminé le voile.
J’ai éliminé les justifications permanentes, j’ai éliminé les explications longues et houleuses. J’ai éliminé « l’obligation » d’être aimable. J’ai éliminé mon rôle de représentante officieuse de l’Islam en France.
Je m’appelle Déborah, je suis française, musulmane et j’ai retiré mon foulard pour redevenir une musulmane anonyme parce que je n’ai plus la force ni de me battre pour mon droit d’être libre ni de représenter l’Islam avec bienveillance et douceur.
Opinion | Black Women Are Leaders in the Climate Movement - The New York Times
▻https://www.nytimes.com/2019/07/25/opinion/black-women-leaders-climate-movement.html?smtyp=cur&smid=tw-nytimes
Despite stereotypes of a lack of interest in environmental issues among African-Americans, black women, particularly Southern black women, are no strangers to environmental activism. Many of us live in communities with polluted air and water, work in industries from housekeeping to hairdressing where we are surrounded by toxic chemicals and have limited food options that are often impacted by pesticides.
Environmentalism, in other words, is a black issue.
We live in pollution, play around it, work for it and pray against it. Hell, we even sing about it. Black women are everyday environmentalists; we just don’t get the headlines too often.
Rarely do we see or hear black voices as part of national conversations about policy solutions, the green economy or clean energy. We’re relegated to providing a comment on environmental justice issues like the water crisis in Flint; or we’re the faces in the photos when candidates need to show that they’re inclusive when talking about climate solutions.
Analyse de la situation des réfugiées. Analyse de la situation des #femmes et des #filles relevant du domaine de l’asile dans les #centres_fédéraux pour requérants d’asile et les centres d’hébergement collectif cantonaux. Rapport du Conseil fédéral,en réponse au postulat 16.3407, Feri, du 9 juin 2016
#Rapport #asile #migrations #réfugiés #réfugiées #femmes_réfugiées #Suisse #centre_fédéral #victimes #hébergement #CFA #violences_sexuelles #violence_sexuelle #exploitation_sexuelle #centres_d'hébergement_collectifs
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Le postulat :
Les réfugiées sont particulièrement exposées à la violence et à l’exploitation sexuelles, non seulement dans les zones de guerre qu’elles fuient, mais également pendant leur fuite et même dans le pays dans lequel elles demandent l’asile. Cette situation nous amène à reconsidérer deux pans de notre politique :
1. La question se pose de savoir dans quelle mesure l’encadrement, le traitement et le soutien que la Suisse offre aux réfugiées victimes de violence et d’exploitation sexuelles remplissent leur fonction. En parallèle se pose également la question de savoir s’il ne serait pas judicieux que ces victimes puissent compter sur le soutien des organes d’aide aux victimes. Ce soutien ne leur est pas garanti à l’heure actuelle. En effet, l’article 3 de la loi sur l’aide aux victimes prévoit qu’il n’est accordé que lorsque l’infraction a été commise en Suisse.
2. La question se pose de savoir si un besoin d’action existe aussi dans le cadre de l’hébergement des femmes et des filles requérantes d’asile, si ces dernières sont suffisamment encadrées et si elles bénéficient d’une protection suffisante contre le harcèlement. Par ailleurs, la question se pose de savoir s’il existe suffisamment de directives de qualité et de mesures sensibles au genre concernant l’hébergement des femmes et des filles requérantes d’asile, comme les dortoirs séparés pour les femmes seules et les familles ou la formation du personnel encadrant.
Face à tant d’incertitudes, je demande au Conseil fédéral de rédiger un rapport dans lequel il analysera la situation d’encadrement actuelle des réfugiées et déterminera s’il y a lieu d’agir.
▻https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20163407
Sécurité des femmes dans le domaine de l’asile : le Conseil fédéral adopte des mesures décevantes
Les femmes et les jeune-filles qui déposent une demande d’asile en Suisse ont souvent été victimes de violence ou d’exploitation sexuelle dans leur pays d’origine ou durant leurs parcours migratoires. Elles sont aussi souvent des cibles idéales dans les centres fédéraux ou les centres cantonaux et subissent régulièrement des actes de violence.
Sur les cinq dernières années la proportion des requérantes d’asile nouvellement arrivées en Suisse représente en moyenne 30% du nombre total des demandes d’asile. Parmi elles se trouvent une majorité de femmes érythréennes, syriennes, afghanes, somaliennes, turques, irakiennes ou encore iraniennes. Souvent elles n’osent pas parler de leurs traumatismes ou encore reçoivent les mauvais soins. Certaines n’osent pas aller se doucher de peur de croiser certains hommes au passage, d’autres ne ferment pas l’oeil car elles ne peuvent verrouiller leur porte. Et si elles osent communiquer un problème grave elles n’ont personne pour traduire.
Les témoignages de femmes, accessibles sur le site de l’organisation TERRE DES FEMMES Suisse et les informations révélées dans l’excellent rapport du Centre suisse de compétence pour les droits humains (CSDH) sur la situation dans les cantons, font froid dans le dos.
Enquête sur la sécurité des femmes et des filles dans le domaine de l’asile
Il y a quelques jours, le Conseil fédéral adoptait un rapport important en réponse au postulat Feri (16.3407) soumis en juin 2016 et qui avait pour objectif de déterminer quelles améliorations devaient être apportées à l’hébergement et à l’encadrement des femmes et des filles requérantes d’asile en Suisse.
Il se base sur le rapport plus détaillé du Secrétariat d’État aux migrations (SEM), publié en septembre 2019 et élaboré avec la collaboration de représentants du SEM, de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) et de plusieurs organisations qui ont fait partie du “groupe de suivi”.
Le Centre suisse de compétence pour les droits humains (CSDH) a eu pour mission titanesque d’analyser la situation dans les cantons à la demande des cantons (CDAS). Son rapport séparé sur la situation des femmes hébergées dans plusieurs cantons est une mine d’information sur la pratique des autorités cantonales. Les autres organisations, le Centre d’assistance aux migrantes et aux victimes de la traite des femmes (FIZ), l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), TERRE DES FEMMES Suisse et le Haut Commissariat des Nations-unies pour les réfugiés (HCR) se sont penchés sur tous les aspects de protection et d’assistance aux femmes et aux filles dans le domaine de l’asile y compris celles victimes de violence. Constituant le “groupe de suivi” qui a accompagné l’élaboration du rapport du SEM ces organisations se sont concentrées sur la situation des femmes dans les centres fédéraux (CFA).
Après deux ans d’enquêtes dans les centre fédéraux et dans les foyers de plusieurs cantons, le SEM propose 18 mesures en précisant que les cantons devront s’aligner autant que possible sur ces dernières.
Les mesures adoptées par le Conseil fédéral…
Parmi les changements envisagés, celles qui concernent la sécurité des femmes dans les hébergements fédéraux et cantonaux sont prioritaires. Le SEM est d’avis que les structures d’hébergement doivent mieux tenir compte des différences entre les sexes. Les femmes doivent avoir la possibilité de verrouiller leurs dortoirs, accéder librement et sûrement aux sanitaires dont beaucoup devront être dotés d’éléments pare-vues pour garantir l’intimité. L’accès aux soins médicaux doit mieux prendre en compte les besoins spécifique des femmes et des victimes de violence. Le SEM reconnaît aussi le besoin de mettre en place des formations adaptées pour le personnel en charge de l’administration, de la sécurité et de l’encadrement dans les centres d’hébergement. Un programme de formation est aussi prévu pour les prestataires fournissant des soins médicaux. Comme il n’existe aucune donnée sur le nombre de femmes et de filles victimes de violence, le SEM prévoit de saisir les données sur les incidents de violence ou d’exploitation sexuelles.
…Sont décevantes !
Le HCR comme les autres organisations ont salué l’adoption de ces premières mesures tout en recommandant de les étoffer et de les compléter car elles sont jugées trop minimalistes et incomplètes. Ces organisations reprochent aussi le manque de professionnalisme du SEM qui aurait dû mener son enquête autrement. Ce n’était pas au SEM d’évaluer lui-même la situation dans les centres fédéraux. Il aurait fallu confier ce travail à une organisation externe. Pourquoi les requérantes d’asile n’ont pas été interrogées ? Pourquoi ce rapport ne contient aucun chiffre sur les violences subies par les femmes et les filles réfugiées ? Pour l’enquête, les organisations estiment que des mesures destinées à générer des données aurait dû être prises.
Parmi les mesures recommandées par ces organisations mais passées à la trappe citons l’installation d’espaces non mixtes intérieurs et extérieurs dans les centres, des lieux d’hébergement externes aux centres fédéraux pour les personnes particulièrement vulnérables, la présence continue d’un personnel féminin formé à intervenir en cas de problèmes dans les hébergements, la prise en charge médicale par des doctoresses, un accès permanent à un service d’interprétariat professionnel et enfin l’instauration d’un système de dépistage systématique à l’arrivée dans les centres fédéraux.
Les femmes à l’aide d’urgence et en détention provisoire doivent aussi bénéficier des mesures d’aide
Avec les mesures du Conseil fédéral, on est encore bien loin des exigences d’assistance sans discrimination prévue par la Convention d’Istanbul qui est entrée en vigueur pour la Suisse en 2018. Selon ce texte toutes les femmes victimes de violence doivent avoir accès à des services de soutien facilitant leur rétablissement. Pourtant notre Loi fédérale sur l’aide aux victimes d’infractions (LAVI) conditionne les mesures d’assistances au lieu de l’infraction ou de résidence de la victime au moment des faits, à savoir la Suisse. Ainsi les violences subies par les femmes et les filles pendant leur fuite ou dans leur pays d’origine ne donnent pas droit à une prise en charge.
Pour l’instant, le Conseil fédéral n’envisage pas de modification de la loi mais propose des “solutions pragmatiques” pour les femmes qui ne sont pas couvertes par la loi. Quelles solutions pragmatiques ? Comment les mettre en place dans les centres fédéraux et dans chaque canton ?
Dans un Appel adressé aujourd’hui au Conseil fédéral et aux cantons, TERRE DES FEMMES Suisse et 108 services spécialisés, organisations, institutions religieuses et partis politiques demandent à la Confédération et aux cantons que des solutions pragmatiques soient mises en place rapidement.
“Nous demandons qu’il n’y ait plus de discriminations selon le statut. Notre demande est très actuelle puisque le Conseil fédéral a annoncé dans son récent communiqué de presse du 16 octobre que ces solutions pragmatiques devront être trouvées. Nous exigeons l’accès à l’aide pour toutes les victimes de violence, indépendamment du lieu du crime ou de leur statut de résidence.” explique Georgiana Ursprung.
L’organisation revendique beaucoup d’autres mesures et estime que les femmes réfugiées ne sont pas du tout en sécurité dans le système d’asile. Elle insiste pour que des mesures de protection et d’assistance soient mises en place dans les cantons suisses pour les femmes et les filles à l’aide d’urgence ou celles placées en détention administrative. La pratique de l’expulsion des femmes enceintes jusqu’à la 36e semaine de grossesse est particulièrement grave et doit cesser.
Le groupe de suivi n’est plus et c’est dommage
Fallait-il attendre 2019 pour concevoir des accès sécurisés aux toilettes, des verrouillages aux portes, des activités et des pièces réservées aux femmes, des formations spécifiques au personnel encadrant et au personnel de sécurité encore trop rarement féminin ?
En adoptant ces mesures le Conseil fédéral reconnaît pour la première fois la nécessité d’aider les victimes de violence ou d’exploitation dans leur pays d’origine ou durant leur fuite. Féliciter le Conseil fédéral pour une telle reconnaissance c’est un peu désolant après toutes les informations à disposition des autorités sur les violences subies par les femmes déplacées de force dans le monde.
Difficile de savoir si la restructuration de l’asile a permis des améliorations pour les femmes dans le domaine de l’asile. Le SEM prétend que oui parce qu’il a pu intégrer certains standards dans son Plan d’hébergement (PLEX) qui est sensé évoluer prochainement. Ce plan n’est pas accessibles au public.
Pour Eliane Engeler, porte-parole de l’OSAR, « le fait de concentrer tous les intervenants dans les centres fédéraux est une opportunité pour améliorer l’encadrement et la protection des femmes et filles. Mais cela nécessite une bonne collaboration entre tous les acteurs dans les centres, ainsi qu’une étroite collaboration avec des professionnels externes. » Elle estime que c’est encore trop tôt pour le dire.
Pour conclure, il faut préciser que rien n’oblige le SEM à mettre en oeuvre les mesures adoptées par le Conseil fédéral (sur ses propres recommandations) et le groupe de suivi pour l’élaboration du rapport n’est pas habilité à surveiller la suite des travaux. Il serait donc judicieux que les ONG s’organisent pour suivre les actions du SEM et des autorités cantonales. Enfin, aucun calendrier d’exécution n’est prévu pour l’instant. Seul un “rapport sur l’avancement de la mise en oeuvre des mesures prises au niveau fédéral” devra être soumis au Conseil fédéral dans deux ans. Les termes sont choisis pour ne pas aller trop vite en besogne.
Heureusement, l’OSAR a bien l’intention de veiller à leur mise en place comme l’explique Eliane Engeler. “ Nous allons suivre les mesures qui seront prises. Le groupe de suivi a été constitué pour l’élaboration du rapport dans le cadre du postulat Feri. Le postulat ne prévoit pas de suivi. Néanmoins nous avons appelé à ce que les lacunes soient comblées au plus vite . Indépendamment du postulat Feri, nous avons élaboré des standards minimaux destinés aux hébergements.”
▻https://blogs.letemps.ch/jasmine-caye/2019/10/31/securite-des-femmes-dans-le-domaine-de-lasile-le-conseil-federal-adopt
Bon, on n’est pas près d’avoir les résultats des élections boliviennes, puisque certains tribunaux électoraux départementaux (qui effectuent le décompte officiel) ont été brûlés par l’opposition, avec les bordereaux dedans. Comme le décompte partiel indiquait qu’il n’y aurait sûrement pas le second tour qu’ils espéraient, la droite a choisi la manière violente.
Il est possible qu’il faille revoter (dans deux semaines ?) dans certains bureaux des départements de Potosí et Chuquisaca. mise à jour : aucun bordereau brûlé à Chuquisaca, 200 bordereaux brûlés à Potosí, mais les photos ont été utilisés pour le décompte final.
Autre info importante : le gouvernement a proposé à l’OEA (Organisation des États Américains) d’effectuer un audit des élections ; son sécrétaire, Almagro, s’est empressé d’accepter en insistant sur le fait que le résultat de l’audit devra être contraignant pour les deux parties. L’OEA, dont on peut fortement douter de l’objectivité vu les déclarations et actions précédentes d’Almagro, obtient donc un rôle central dans cette phase de conclusion des élections.
Après le dépouillement de 95,3 % des bulletins, le président bolivien sortant, qui brigue un quatrième mandat, arrive en tête avec 46,87 % des voix, son principal adversaire, Carlos Mesa, obtenant 36,73 %.
Alors que le TSE avait interrompu le dépouillement dimanche soir, “la violence a débordé dans les neuf départements du pays pour dénoncer la fraude électorale”, souligne Los Tiempos.
Le quotidien indique que les bâtiments des Tribunaux électoraux départementaux ont été incendiés dans les villes de Potosí, Chuquisaca et Tarija. “À Riberalta, des citoyens ont tenté de faire tomber une statue inaugurée par le président Evo Morales en l’honneur de [l’ancien président vénézuélien] Hugo Chávez”, ajoute Los Tiempos.
▻https://www.courrierinternational.com/une/elections-nuit-de-violences-en-bolivie-apres-lannonce-de-la-p
Tiens, en passant, j’ai une question pour les statisticiens.nnes / matheux.ses de Seenthis (@simplicissimus @fil) : comment appelle-t-on l’évolution de la somme cumulative d’une permutation ?
Dans notre cas, l’OEP (Organe Électoral Plurinational) publie la somme des votes de chaque candidat, après N bureaux validés, et tout le monde suit l’évolution de cette courbe... Évidemment, il y a des sauts importants, car l’ordre dans lequel les bordereaux sont vérifiés n’a aucune raison d’être représentatif de la répartition des forces : si les nouveaux bordereaux proviennent du Chapare, le MAS fera un bond en avant, s’ils viennent du centre de Santa Cruz, c’est l’opposition qui progressera d’un coup.
Mais... tout le monde (en Bolivie, mais aussi dans les quotidiens français) semble ignorer cette logique, sûrement par mauvaise foi, et commente les sauts « aléatoires » selon ce qui les arrange. Pour l’opposition, si leur candidat passe sous le seuil du deuxième tour, c’est qu’il y a fraude, alors que quand il était au dessus (à 80% des bulletins), c’était le résultat de l’expression démocratique du peuple bolivien. De la même manière, les soutiens du président ont commencé à fêter la victoire lors de ce basculement, alors que depuis, un nouveau « saut » a fait passer le résultat en faveur d’un second tour.
On est donc dans l’attente, qui risque d’être longue puisqu’une partie du matériel électoral est parti en fumée, et qu’il faudra donc peut-être revoter avant d’avoir le résultat final d’ici deux ou trois semaines.
Pour celleux qui veulent des chiffres :
– le site ►https://trep.oep.org.bo est le système de décompte « rapide » effectué par le tribunal électoral national sur la base de photos des bordereaux,
– tandis que ►https://computo.oep.org.bo est le système de consolidation des résultats vérifiés par les 9 tribunaux départementaux (dont 2 ou 3 ont été brûlés).
Attention, dans les deux cas, la page d’accueil n’affiche que les résultats internes à la Bolivie. Il faut sélectionner « Mundo » dans le menu pour obtenir l’ensemble des résultats (internes à la Bolivie + votes de l’étranger), qui est la valeur qui nous intéresse.
On peut dire que l’OEP (Organe Électoral Plurinational) a pêché par manque de clarté en publiant deux types de résultats à la fois sans expliquer clairement que les résultats partiels ne sont pas représentatifs du résultat final, et en tardant autant à valider les résultats finaux ce qui laisse la place aux suspicions.
Note : il y a quatre organes indépendants dans la constitution bolivienne. Ce n’est pas le ministère de l’intérieur qui organise les élections, contrairement à la France.
La victoire au premier tour est obtenue avec 50% des voix, ou 40% des voix et un écart d’au moins 10% sur le deuxième.
Et donc, ce matin :
– pour le décompte rapide sur ►https://trep.oep.org.bo, avec 33 044 bordereaux vérifiés sur 34 555, on a Evo Morales à 46.85% et Carlos Mesa à 36.74% -> pas de second tour
– pour le décompte officiel sur ►https://computo.oep.org.bo, avec 33 442 bordereaux vérifiés sur 34 555, on a Evo Morales à 46.49% et Carlos Mesa à 37.01% -> second tour
Débrouillez-vous avec ça.
Les principaux médias en (et sur la) Bolivie.
Dépendants du Ministère de Communication :
– Agencia Boliviana de Información : ▻https://www.abi.bo
– Cambio : ▻http://cambio.bo
– Bolivia TV : ▻http://www.boliviatv.bo
Proche du gouvernement :
– La Razón : ▻http://www.la-razon.com
– Abya Yala : ►http://www.rtpbolivia.com.bo
– Rebelión : ▻http://www.rebelion.org/seccion.php?id=10
– TeleSur : ►https://telesurtv.net
– (moi aussi)
Plutôt neutres :
– ATB : ▻https://www.atb.com.bo
– RTP : ►http://www.rtpbolivia.com.bo
Proche de l’opposition :
– Erbol : ▻https://www.erbol.com.bo
– El Deber : ▻https://eldeber.com.bo
– Los Tiempos : ▻https://www.lostiempos.com
– Página Siete : ▻https://www.paginasiete.bo
– Unitel : ▻http://unitel.tv
– Blog de Mediapart : ▻https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-lavaud/blog
Sur les soupçons de fraude électorale dénoncés dans la plupart des médias, il faut être clair : ça ne repose sur aucun élément. Aucun observateur électoral (que ce soit de l’UE, de l’OEA, des députés européens ou de l’ONU) n’a dénoncé d’irrégularités ou montré d’indices ou de preuves de fraude. Tous les soupçons sont basés sur l’évolution brusque des scores dans le TREP (►https://trep.oep.org.bo), alors que comme je l’ai expliqué plus haut, il n’y a aucune raison qu’elle évolue de manière stable, puisqu’elle est proche d’un mouvement brownien (▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_brownien). Prudence donc avant de parler de fraude électorale.
L’évolution du cumul d’une variable aléatoire s’appelle une marche aléatoire (random walk) dont, effectivement, le modèle le plus connu est le mouvement brownien.
Je ne suis pas un spécialiste des processus stochastiques, mais il est en effet parfaitement normal qu’il y ait des sauts brutaux. D’autant plus ici, qu’on est en présence d’un électorat fortement bipolarisé.
Quant au critère pour le second tour, il augmente encore l’instabilité puisqu’il repose sur la différence entre 2 variables qui sont corrélées négativement entre elles (ce que l’un perd est gagné par l’autre…)
Par ailleurs, à cette heure-ci, les deux comptages se sont beaucoup rapprochés :
– officiel : MAS 46,4% — CC 37,1% (95,6% des bordereaux traités)
– provisoire : MAS 46,0% — CC 37,3% (96,6% des bordereaux)
soit 9,3% d’écart officiel contre 8,7% provisoire.
Il me semble que le Mexique dispose d’un système électoral similaire avec numérisation des bordereaux de chaque bureau de vote, mise en ligne pour suivi et validation populaire et décompte provisoire et comptage définitif.
Enfin, on a quelques soucis (normaux…) avec les données, très probables erreurs de saisie. En premier jet, je trouve 31 bureaux (sur 64 763…) où le pourcentage de vote pour le MAS est strictement supérieurs au nombre des votes valides (avec un record de 40 fois supérieur - 40 voix pour le MAS pour 1 vote valide, c’est au Colegio Cristo Rey à Cochabamba).
Merci pour les explications. Et c’est sûr que c’est un système compliqué à expliquer et à comprendre, tout le contraire de ce dont on a besoin pour une élection et pour avoir confiance dans les résultats.
Pour la bipolarisation, ce graphique vite fait un point pour chaque bureau de vote, en abscisses, le % de vote MAS, en ordonnées, le % de vote CC.
Pour les résultats que tu mentionnes, attention, c’est le vote « Bolivia », c’est à dire sans les votes des boliviens de l’étranger. Il faut sélectionner « Mundo » pour avoir le résultat total. Ça devrait être l’option choisie par défaut, mais malheureusement ce n’est pas le cas.
Quant à Almagro, on peut citer sa modération toute relative dans la crise vénézuélienne : le régime de Maduro commet des crimes contre la paix du continent, s’appuyant sur des actes terroristes ou encore, la dictature de Maduro commet des délits de lèse-humanité (on remarque que le crime s’est transformé en « simple » délit…)
Almagro asegura que Maduro atenta contra la paz | RCN Radio
▻https://www.rcnradio.com/politica/maduro-sigue-cometiendo-delitos-de-lesa-humanidad-luis-almagro
Excellent, le graphe. Quelques points dans le quadrant du haut, qui correspondent donc à des résultats faux. Et comme on le voit, beaucoup plus de bureaux où presque 100% des votes vont à Evo, alors que ça n’arrive presque jamais pour Mesa. C’est la logique du « voto en línea » dans beaucoup de communautés : 100% pour Evo.
J’ai eu la flemme de faire un diagramme triangulaire qui serait plus correct…
Tu sais où on pourrait trouver une carte avec le découpage administratif de la Bolivie (municipio, au moins ; localidad s’il y a, voire au bureau de vote, recinto). En ce moment, je découvre Python (que j’ai dû enseigner…) et j’en profite pour jouer un peu avec des cartes.
Hmmm. C’est pas simple, car :
– il n’y a pas de limites légales ou officielles pour tous les municipios (beaucoup de conflits territoriaux, et de nouveaux municipios sont créés régulièrement, donc c’est une donnée qui change avec le temps - 339 municipios en ce moment, normalement)
– il y a des points pour les localidades mais pas de découpage (on peut appliquer Voronoï si on veut)
– l’OEP ne diffuse pas les points des recintos en open data (je crois)
Mais :
– municipios sur le portail open data officiel de l’État bolivien : ▻https://geo.gob.bo/geonetwork/srv/spa/catalog.search#/metadata/7a2ac686-6f6f-4015-999e-3660f85719fa
– localidades : ▻https://geo.gob.bo/geonetwork/srv/spa/catalog.search#/metadata/5f1a7b1f-22e9-4905-829f-eb4316ec7601
– sinon, voir aussi ►http://geoelectoral.gob.bo -> les données SQL sont dans ▻https://gitlab.agetic.gob.bo/adsib/geoelectoral-datos
Merci, je vais voir si je fais quelque chose.
Sinon, j’ai ressorti mon modèle de diagramme triangulaire. Il ne tousse pas trop avec les 64 763 points…
En rouge, l’étranger, encore plus bipolarisé. J’imagine que ce que j’ai mis dans les autres doivent avoir des implantations plus régionales.
excellent.
Oui, les autres c’est pas grand chose :
– Ortiz (4%) n’a des votes qu’à Santa Cruz et Beni
– Chi (8%) est un extraterrestre facho qui doit son score surprise aux déclarations anti-LGBT ces dernières semaines, et c’est difficile de dire qui a voté pour lui
Difficile de reporter sur une carte, les données électorales ne contiennent pas un identifiant géographique et les noms de municipios ne font pas l’affaire (quelques doublons, hélas,… 4 Santa Rosa, p. ex.)
Du coup, pas possible de joindre avec le fond de carte des municipios.
Ah oui, c’est naze, le código de mesa ne contient pas l’identifiant. Pour départager les municipios homonymes, on peut utiliser la province, mais ça devient compliqué. Pour info, normalement, chaque municipio a un code, genre 010203, où 01 correspond au département, 02 à la province et 03 au municipio. Dans les données à télécharger sur ▻https://computo.oep.org.bo/#, il nous manque le numéro de province pour pouvoir reconstruire les données et les croiser facilement avec des shapefiles.
oui, j’ai vu le code s’appelle c_ut et j’ai essayé de le reconstituer à partir des numéros de département et numéro de municipio, mais il manque le numéro de province et ça collait pas. Alors, j’ai pas insisté.
Pff, c’est carrément galère !
J’ai réussi à recoller les données de comptages avec le code des unités territoriales en utilisant le contenu du fichier dbf des shapefiles et en triant, comme dans le fichier acta, par département, province et municipio.
Il y a - et c’est normal - un nouveau municipio qui porte leur nombre à 340 (Cochabamba, Mizque, Raqaypampa). Mais surtout il y a un souci : quand j’essaie de joindre fond des municipios (qui se charge bien) et données dans Magrit, il me dit qu’il y a des valeurs non uniques sur la clé de jointure et ce, quelle que soit la clé que j’utilise (c_ut, id ou objectid). Comme je ne vois pas de tels doublons dans mon fichier de données, je suppose que le problème est dans le shapefile ; peut-être des entités géographiques multizones qui ne seraient donc pas traitées proprement dans le shp…
Tu peux essayer avec le GeoJSON -> ▻https://geo.gob.bo/geoserver/fondos/ows?service=WFS&version=1.0.0&request=GetFeature&typeName=fondos:municipal&m
(17Mo quand même)
On a 344 « features », ce qui doit correspondre à 339 municpios et 5 lacs ou salares.
Chargé dans ►http://geojson.io, tout marche bien.
Ça marche !
En fait, j’avais des lignes vides à la fin de mon fichier de données (Excel ne les supprime pas quand on exporte en csv).
Je t’envoie le projet Magrit par mail ?
(j’ai mis 3 couches (MAS, CC, autres) sur le même fond, il faut les voir à tour de rôle)
Tiens, j’essaie la « gaufre » (waffle) de Magrit qui me semble donner un bon compromis. Mais pas forcément lisible immédiatement…
Sinon, pour la Chambre des députés et le Sénat, je vois que WP[es] donne une courte majorité MAS au Sénat (19 sur 36, proportionnelle par département), majorité qui lui échappe de justesse à la Chambre (64 sur 130, mélange moitié-moitié d’uninominal et de proportionnelle par département).
▻https://es.wikipedia.org/wiki/Elecciones_generales_de_Bolivia_de_2019
EDIT : il faudrait que j’intervertisse les champs MAS et autres pour mettre celle-ci au milieu.
Le décompte officiel est fini !
Une partie des derniers bordereaux ayant été brûlés par l’opposition, l’OEP a utilisé les photos prises le jour de l’élection.
4 bordereaux ont été annulés au Béni, et il y aura un nouveau vote qui déterminera le vainqueur dans ce département et modifiera peut-être à la marge la composition de l’Assemblée.
Le résultat est donc :
– Evo Morales élu président
– majorité absolue à l’Assemblée et au Sénat
– première place dans 6 départements sur 9, et dans 85% des municipios
La carte des municipios (choroplète, donc ne représentant pas la population mais les territoires) : ▻https://mobile.twitter.com/SachaLlorenti/status/1187541877588926464
Une très bonne (et trop courte) analyse en français de @louca sur Twitter :
▻https://mobile.twitter.com/gringokolla/status/1187470687696347143
@louca : viens-nous raconter ici :)
La même analyse sur le TREP, plus en détails et en espagnol, par notre ami hacker Niv Sardi :
▻http://www.agenciapacourondo.com.ar/patria-grande/que-esta-pasando-en-las-elecciones-bolivianas
L’opposition présente des chiffres pour la première fois pour dénoncer une fraude : ▻http://erbol.com.bo/el-%C3%A1nfora-1/comunidad-ciudadana-cuestiona-109-mil-votos-por-presunto-fraude
L’audit qu’effectuera l’OEA aidera peut-être à ajuster la marge d’incertitude s’il y des incohérences, mais étant données les prises de position virulentes de son secrétaire général et de certains de ses puissants membres (EEUU, Canada, Brésil, Argentine, Colombie) on peut fortement douter de son impartialité.
Dans l’étape post-électorale qui s’ouvre, les observateurs internationaux (OEA, UE, ONU) auront-ils la volonté de vérifier méticuleusement les résultats, ou resteront-ils sur leur « sensation d’irrégularité » (terme utilisé dans le rapport de la mission de l’OEA) non chiffrée ?
mise à jour : la réponse de la majorité concernant les chiffres présentés par l’opposition : ▻http://www.la-razon.com/nacional/animal_electoral/gobierno-responde-Alarcon-denuncias-electoral-bolivia_0_3245075518.html
Ce qui est sûr, comme le cite Le Monde, c’est que
il y a une bataille pour le récit
Illustré parfaitement par deux erreurs dans le même article :
– « processus de dépouillement des bulletins, interrompu subitement par le Tribunal suprême électoral » -> faux : le dépouillement a continué normalement (computo.oep.org.bo), c’est le système de décompte rapide (trep.oep.org.bo) qui n’a pas été mis à jour
– « Antonio Costas, a claqué la porte de cette institution, critiquant le système de comptage » -> faux : il a critiqué la décision de ne pas mettre à jour le TREP, et a indiqué clairement le lendemain qu’il ne s’agissait pas de fraude
▻https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/25/presidentielle-en-bolivie-morales-reelu-au-premier-tour-la-mobilisation-se-p
Merci pour ces liens.
Ce qui est certain, c’est qu’un double système de comptage est nécessairement générateur de divergences : les rythmes et les zones dépouillées diffèrent et donc les résultats aussi.
Dans la période de tension du dépouillement, ça peut (et ça s’est) amplifier assez vite.
Par ailleurs, la mise en ligne systématique de l’ensemble des résultats des bureaux au fur et à mesure de leur arrivée – qui est maintenant la norme dans de nombreux pays (pour ceux que j’ai suivis, Mexique et Russie, p. ex.) montre qu’il serait peut-être temps de moderniser le système du ministère de l’intérieur français.
Quant au biais de la presse française, …
Je ne suis pas certain que le « politologue » cité en conclusion soit un modèle de neutralité.
« Nous sommes devant un scénario hautement conflictuel et inflammable », estime Ludwig Valverde. « Il faut qu’Evo Morales désamorce le conflit. A ce stade, il n’y a que deux solutions : soit convoquer de nouvelles élections, car ce processus électoral est entaché d’irrégularités, soit accepter un second tour. S’il ne le fait pas, il va avoir plus de la moitié du pays dans la rue. »
Ce qui est certain, c’est qu’un double système de comptage est nécessairement générateur de divergences : les rythmes et les zones dépouillées diffèrent et donc les résultats aussi.
Oui, c’est le nœud du problème dans le cas bolivien. Pour info, le TREP est un projet mis en place ces dernières années grâce au financement de la coopération européenne, et porté au sein de l’OEP par Antonio Costas.
Costas est (était) le « technique » au sein du tribunal, prenant en charge la modernisation de l’institution alors que les autres vocales délaissaient ces questions technologiques. Ça ne concernait pas seulement pour les élections, l’OEP administrant également le registre civil : naissances, mariages, décès. Avant d’être élu membre du tribunal électoral, Costas avait mis en place entre 2010 et 2015 le SEGIP (service d’identification personnelle, qui émet les cartes d’identité) avec un grand succès, apportant pour la première fois un service moderne et rapide à la population. C’est un grand promoteur de la biométrie et il a toujours cherché à incorporer des nouveautés technologiques, tant en prenant des positions et des mesures en faveur de la protection des données personnelles (la moindre des choses dans un état qui gère au moins trois fichiers de population centralisés—registre électoral, cartes d’identité, registre civil—).
Selon moi, la démission de Costas est due avant tout à sa frustration concernant le TREP, car ça devait être un succès technologique et ça a été un fiasco. Et je ne sais pas si la position de l’Union Européenne (exiger un second tour) a un lien ou non avec son financement du projet de TREP, mais la question se pose.
L’intégration de technologie dans les processus électoraux génère souvent plus de problèmes que de solutions : ici la divergence entre le TREP et le décompte officiel, dans d’autres pays les scandales du vote électronique ou par Internet.
200 bordereaux (actas) ont été brûlés à Potosí, et le décompte s’est finalement fait à partir des photos qui avaient été transmises pour le TREP (comme quoi, il aura quand même servi à quelque chose).
▻https://eldeber.com.bo/154517_tse-concluye-computo-y-sustituye-actas-por-fotos-de-la-trep-en-po
Des photos de bordereaux observés :
▻https://www.erbol.com.bo/el-%C3%A1nfora-1/investigaci%C3%B3n-muestra-casos-de-alteraci%C3%B3n-y-anomal%C3%ADas-en-el
On peut se rendre compte que le travail de décompte effectué par l’OEP n’est pas du tout facile, et on comprend que ça puisse prendre du temps : observations à la main à prendre en compte, colonnes inversées, sommes qui ne correspondent pas, photos de mauvaise qualité...
J’ai fait quelques essais avec les données de l’OEP :
▻https://twitter.com/severo_fr/status/1188607698688004096
Pour l’instant, rien de bien nouveau. On voit :
– la polarisation des Boliviens de l’étranger : Argentine et Brésil pour Evo, Espagne, Chili, États-Unis et Italie pour Mesa
– l’importance du vote rural pour Evo,
– et la confirmation que si les votes ruraux sont comptabilisés après les votes urbains, les courbes peuvent se croiser, avec un différentiel de 12% à peu près.
Beau boulot.
Mais je trouve que les cartes ne permettent pas de voir l’effet de structure.
Effet de structure, car :
• il y a 84% de votes dans le dépouillement provisoire et 16% dans le complément,
• dans le décompte provisoire, il y a 78% _de votes urbains et _22% de votes ruraux, (presque 4 sur 5)
• dans le décompte complémentaire, 67% d’urbains, 33% de ruraux,
• or le vote rural est très majoritairement Morales (65%), Mesa (15%) les autres sont intermédiaires (20% du vote rural)
Le dépouillement complémentaire, avec un poids rural plus fort, n’apporte que très peu de voix rurales supplémentaires à Mesa.
Je cherche à visualiser ça avec un graphique en « compartimentage » (terme Excel) dit aussi plus classiquement treemap.
Pb : avec Excel, on n’est pas maître de la disposition des différents morceaux, ça dépend de la hauteur, de la largeur et du rapport d’aspect… Pour bien faire, il faudrait utiliser des bibliothèques où on a le contrôle complet sur la disposition des morceaux (en R par exemple ou avec plotly avec Python).
Article de Florence Poznanski, qui etait présente sur place durant les élections. ▻http://www.medelu.org/La-Bolivie-sur-le-chemin-du-Venezuela
Comme on s’y attendait, l’OEA ne reconnaît pas les résultats des élections.
▻http://la-razon.com/nacional/animal_electoral/bolivia-elecciones-informe-oea-irregularidades-manipulacion_0_3255274450.h
Un des principaux arguments : utilisation des photos des « Actas » du TREP (décompte rapide), pour le décompte final, au lieu des documents en papier. « Actas » qui avaient été brûlées par l’opposition, rendant leur comptabilisation officielle impossible.
L’OEA continue à jouer son rôle au service de la droite en Amérique Latine.
Que pouvait-on attendre d’autre d’Almagro ?
Ceci dit, l’argument est quand même plutôt faible… On se demande à quoi joue l’Union européenne.
Un article pas vraiment neutre de l’Express
Révolte citoyenne en Bolivie : « l’une des plus grandes mobilisations pacifiques jamais vues » - L’Express
▻https://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-sud/revolte-citoyenne-en-bolivie-l-une-des-plus-grandes-mobilisations-pacifique
Ana Maria Quevedo, Bolivienne installée en France et membre du « réseau international des Boliviens à l’étranger », revient sur les tensions qui secouent le pays.
Et un long article très documenté (pro-Morales) décrivant les manipulations et la montée de la pression anti-Evo.
La longue campagne du « Tout sauf Evo » - Mémoire des luttes
▻http://medelu.org/La-longue-campagne-du-Tout-sauf-Evo
Bolivie : une mairesse humiliée à la façon de Cersei Lannister dans ‘Game Of Thrones’ - LINFO.re - Monde, Amérique
▻https://www.linfo.re/monde/amerique/bolivie-une-mairesse-humiliee-a-la-facon-de-cersei-lannister-dans-game-of-thro
Marche de la honte
Tous les fans de la série ‘Game Of Thrones’ se souviennent de la scène choc lorsque Cersei Lannister, considérée comme l’une des meilleures méchantes du petit-écran, a fait sa marche de la honte. Sa longue chevelure blonde a été coupée et elle a été obligée à marcher toute nue dans la rue aspergée de toutes sortes de choses immondes dans l’épisode 10 de la saison 5.
La même scène, ou presque, s’est déroulée en Bolivie, dans la petite ville de Vinto. Ce pays d’Amérique du Sud traverse actuellement une crise après la réélection controversée du président socialiste Evo Morales. Des manifestants ont humilié la mairesse le mercredi 6 novembre. Ils l’ont forcée à marcher pieds nus dans les rues, mise à genoux, lui coupant les cheveux avant de l’asperger de peinture rouge.
On aura donc de nouvelles élections. On aura une énorme bataille pour la composition du nouveau tribunal électoral.
Au final, « seulement » 3 morts après 20 jours de conflits, et les trois sans que les circonstances soient bien établies (accident de manipulation d’arme pour l’un ? règlement de compte opportuniste pour les deux autres ? en tout cas pas l’oeuvre de la police ni de l’armée...)
Hier, coup d’État alors que de nouvelles élections avaient été annoncées sous la pression de l’OEA. Les militaires restent « neutres » pour l’instant alors que la police est lancée dans une chasse aux sorcières. Les habitants de El Alto se sont soulevés contre le coup d’État, et aujourd’hui devraient essayer de récupérer La Paz.
▻https://mobile.twitter.com/MaximCombes/status/1193817563345620997
Bonjour @JY_LeDrian
@EmmanuelMacron
Est-ce trop demander que @francediplo
@Elysee
s’expriment rapidement, haut et fort, contre l’opération militaire en Bolivie et pour le strict respect des institutions démocratiques et de la Constitution boliviennes ?
ça urge...
C’est très important, l’ambassade de France à La Paz doit accueillir et donner l’asile aux ami×e×s persécuté×e×s.
Mon live-pouet sur mastodon : ▻https://mamot.fr/@severo_bo/103118667034958349
Après les démissions en cascade des dirigeants des institutions boliviennes, la deuxième vice-présidente du Sénat, issue des rangs de l’opposition à Evo Morales, s’est autoproclamée présidente par intérim. Elle a annoncé vouloir convoquer de nouvelles élections “dès que possible”. Quelques instants auparavant, elle s’était déjà proclamée présidente du Sénat, dont elle était, jusqu’alors, deuxième vice-présidente, rapporte le média argentin Perfil.
▻https://www.courrierinternational.com/article/politique-qui-est-jeanine-anez-presidente-de-la-bolivie-par-h
De mieux en mieux...
Doorways: Homeless women’s stories of trauma and resistance
After spending many years sleeping rough, Bekki Perriman has created a gallery of doorways to share the untold stories of Britain’s homeless women.
▻https://lacuna.org.uk/equality/homeless-women-stories
#SDF #femmes #femmes_SDF #trauma #traumatisme #résistance #portes #portes_fermées
Pourquoi les #travailleuses_du_sexe chinoises à #Paris se sont-elles mobilisées ?
Lassées des contrôles de #police, des Chinoises migrantes se prostituant à Paris décident, en 2013, de se faire entendre et s’allier à d’autres travailleuses du sexe. Soutenues par Médecins du Monde, qui mène auprès d’elles un programme de prévention santé depuis 2004 avec le #Lotus_Bus, elles rencontrent policiers et élus et se font connaître du #Strass, le #syndicat du Travail Sexuel.
Hélène Le Bail, politologue spécialiste des migrations chinoises, a suivi cette mobilisation. Elle revient sur ce qui a déclenché le mouvement, la façon dont il a été perçu et sur ce qu’il a représenté pour ces femmes chinoises qui ne s’étaient jamais mobilisées auparavant.
▻http://icmigrations.fr/2019/10/15/defacto-012-02
#mobilisation #lutte #femmes #femmes_migrantes #France #migrantes_chinoises #Chine #femmes_chinoises
L’#histoire méconnue des étrangères en grève à #Marseille dans l’entre-deux-guerres
Précaires parmi les précaires, les #ouvrières étrangères de l’entre-deux-guerres en France ont pris plusieurs fois le risque de se mettre en #grève pour dénoncer leurs #conditions_de_travail. Italiennes, Arméniennes ou Grecques, leurs luttes ont été oubliées.
►http://icmigrations.fr/2019/10/15/defacto-012-01
#histoire #femmes #migrations #France #précarité #ouvrières_étrangères #intersectionnalité #femmes_migrantes #invisibilisation #invisibilité #historicisation
La migration par le travail n’est pas toujours une expérience émancipatrice pour les femmes
Le #déclassement professionnel est souvent au rendez-vous en migration. Il est particulièrement marqué pour les #femmes_chinoises formées sous le régime communiste qui sont arrivées à #Paris à la fin des années 1990. Elles se retrouvent assignées à des activités qui leur seraient « naturellement » destinées en tant que femmes et surtout femmes chinoises.
Come face-to-face with Artemisia and her paintings in the first major exhibition of her work in the UK.
At a time when women artists were not easily accepted, Artemisia Gentileschi was exceptional. She enjoyed a long and successful career as a painter, spanning more than 40 years, and she was the first woman to gain membership to the artists’ academy – the Accademia delle Arti del Disegno – in Florence.
Around 35 works from public and private collections around the world come together to give a selective overview of Artemisia’s career: From her training in Rome, where she learnt to paint under the guidance of her father Orazio Gentileschi, to her time in Florence, where she established herself both personally and professionally, and the last 25 years of her life, during which she set up a studio in Naples and undertook a brief trip to London.
The exhibition features some of her best-known paintings and self portraits, as well as more recently discovered works, and gives visitors a unique chance to encounter Artemisia.
▻https://www.nationalgallery.org.uk/exhibitions/artemisia
#femmes_peintre #historicisation #art #femmes #exposition #musée
Derrière le nom de Le Corbusier, 3 œuvres cultes de Charlotte Perriand
▻https://www.franceculture.fr/architecture/derriere-le-nom-de-le-corbusier-3-oeuvres-cultes-de-charlotte-perriand
Elle a révolutionné l’architecture d’intérieur en rejetant le style art déco pour élaborer des meubles directement inspiré de l’univers industriel. Pourtant, on attribue encore à #Le_Corbusier des pièces conçues par cette architecte résolument moderne.
’Abuse is virtually constant’: female MPs speak about the threats they face | Politics | The Guardian
▻https://www.theguardian.com/politics/2019/sep/26/abuse-is-virtually-constant-female-mps-speak-about-the-threats-they-fac
▻https://i.guim.co.uk/img/media/b2f2665f7fdd59c143245969a9ca5ad5b4719602/0_0_2560_1536/master/2560.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali
The Guardian spoke to female MPs about the intimidation they face, including Paula Sherriff – whose speech about Cox and the threats she receives was dismissed as “humbug” by the prime minister in the House of Commons.
#violence_verbale #harcèlement #sexisme #intimidation #réduction_au_silence #femmes_politiques
Les #femmes_ordinaires et le #Deuxième_Sexe
Le Deuxième Sexe est aujourd’hui considéré comme la bible du féminisme. Malgré ou à cause de ses lacunes, de nombreuses femmes et féministes se sont inscrites dans son sillage.
Le #Maroc à l’assaut de #Ceuta et #Mellila
Durant ces derniers mois, le Maroc a entravé la #contrebande avec les deux enclaves espagnoles de Ceuta et Mellila et suspendu le #commerce légal avec cette dernière. Une manière de pousser Madrid à renoncer à sa #souveraineté sur ces territoires.
▻https://orientxxi.info/magazine/le-maroc-a-l-assaut-de-ceuta-et-mellila,3236
#frontières #Espagne #femmes_mules #femmes-mules #femmes_mulets #femmes-mulets
ping @reka
Des images très fortes de ce « mur » dans le #documentaire #Muros de Pablo Iraburu et Migueltxo Molina (2015)
▻http://cse2018.funambulesmedias.org/muros
▻https://vimeo.com/118134951
Marie-Noëlle, Denise, Asyath, Odile, Lizana, Emina ou encore Augustine et d’autres, toutes femmes réfugiées en France, se retrouvent à l’association Femmes en Luth à Valence et se sont confiées sur les raisons qui les ont contraintes à quitter leurs pays, souvent pour leur survie, laissant parfois leurs proches et leurs biens derrière elles. Portant le poids d’une culpabilité qui ne les quittera pas, elles évoquent les violences subies, les tortures au travers de leurs témoignages, affichent leur courage et transmettent malgré tout un message de paix. Elles chantent, dansent, peignent et sourient ! Présent dans l’association, Vincent Djinda les a accompagnées durant une année.
Pouvoir, Racisme, lutte des classes
Picoré sur twitter (ou FB, je me souviens plus)
spécialement pour @kassem ...
Et, assez instructif, voir aussi les prises de parole lors la #grève_féministe qui a eu lieu en #Suisse le 14.06.2019 :
« Le féminisme doit retrouver son tranchant antiraciste, anticapitaliste »
▻https://renverse.co/Le-feminisme-doit-retrouver-son-tranchant-antiraciste-anticapitaliste-1898
#anti-racisme #anti-capitalisme #féminisme
Et le #manifeste de la grève revendique :
Parce que nous en avons assez des inégalités salariales et des discriminations dans le monde du travail.
Parce que nous voulons des rentes qui nous permettent de vivre dignement.
Parce que nous voulons que le travail domestique, éducatif et de soins soit reconnuet partagé, de même que la charge mentale.
Parce que nous nous épuisons à travailler, nous voulons réduire le temps de travail.
Parce que le travail éducatif et de soins doit être une préoccupation collective.
Parce que nous revendiquons la liberté de nos choix en matière de sexualité et d’identité de genre.
Parce que notre corps nous appartient, nous exigeons d’être respectées et libres de nos choix.
Parce que nous refusons la violence sexiste, homophobe et transphobe, nous restons debout !
Parce que nous voulons que la honte change de camp.
Parce que lorsque nous venons d’ailleurs, nous vivons de multiples discriminations.
Parce que le droit d’asile est un droit fondamental, nous demandons le droit de rester, lorsque nos vies sont en danger.
Parce que l’école est le reflet de la société patriarcale, elle renforce les divisions et les hiérarchies fondées sur le sexe.
Parce que nous voulons des cours d’éducation sexuelle qui parlent de notre corps, du plaisir et de la diversité sexuelle.
Parce que les espaces relationnels doivent devenir des lieux d’échange et de respect réciproque.
Parce que les institutions ont été conçues sur un modèlepatriarcal et de classe dans lequel nous n’apparaissons qu’en incise.
–-> les luttes féministes aujourd’hui semblent vraiment bien plus globales que "juste féministes"... et ce manifeste le démontre très bien.
Merci @reka,
Je me suis probablement mal exprimé mais la caricature du haut n’a rien à voir avec le reproche que fait mon frère à une partie de la gauche ; il ne s’agit pas du tout d’une revendication du pouvoir de la part des populations racisées, mais d’un passage au second plan de la lutte contre le racisme institutionnalisé au nom de la priorité donnée aux luttes sociales.
Et il n’a rien contre la caricature du bas bien entendu.
Pareil que @kassem : aucune lutte n’est moins « urgente » que les autres, c’est pour cela que je suis plutôt intersectionnelle aujourd’hui. Même si une « féministe anti-voile » est venue m’expliquer que l’intersectionnalité est « un concept mal importé des USA » auquel je « ne comprends rien ».
Pardonnez-moi si j’m’excuse, mais l’intersectionnalité c’est comme la convergence des luttes ou j’dis une connerie ?
[edit] Et c’était bien une connerie si j’en crois cet article : ►https://fr.wikipedia.org/wiki/Intersectionnalit%C3%A9
En fait, l’intersectionnalité permet, notamment en sciences sociales (ça vient des approches post-coloniales et féministes) d’analyser des processus complexes de domination.
Il ne suffit pas de parler de la domination masculine vis-à-vis des « femmes ». Cela n’est pas suffisant... car une femme peut être, par exemple une femme noire ou blanche, d’une classe sociale plutôt que d’une autre, riche plutôt que pauvre...
Comme je dis à mes étudiant·es :
« En tant qu’acteur socialisé, je suis inscrit dans une #matrice_de_dominations (je suis ouvrier ou bourgeois, homme ou femme, étudiant ou prof). Mais je m’inscris aussi à toutes ces matrices à la fois : l’expérience d’une femme blanche n’est pas la même que celle d’une femme noire. En tant que femme blanche je ne vis pas la même chose qu’une femme noire ni d’un homme blanc. »
Il y a aussi un chapitre dédié à l’#intersectionnalité dans la #BD « Féministes » :
►https://videcocagne.fr/catalogue/feministes
Voici une planche qui résume l’idée :
Et quelques liens sur seenthis...
▻https://seenthis.net/messages/787710
►https://seenthis.net/messages/759770
▻https://seenthis.net/messages/740038
▻https://seenthis.net/messages/697233
▻https://seenthis.net/messages/630603
▻https://seenthis.net/messages/607928
▻https://seenthis.net/messages/473949
▻https://seenthis.net/messages/439208
Et voilà un exemple concret dans lequel une approche avec entrée « femme », ne suffit pas...
« Etats-Unis : pourquoi cette mortalité record pour les femmes noires dans les maternités ? »
▻https://seenthis.net/messages/667551
Le problème n’est pas celui des femmes... mais bien des femmes noires... et probablement femmes noires pauvres... pour comprendre cela, il faut croiser les éléments qui composent une seule personne : femme, noire, pauvre (#genre, #race et #classe).
Ou la question des #femmes_autochtones :
▻https://seenthis.net/messages/440457
Et voir le film « Ouvrir la voix » :
@sombre : ça t’aide un peu ?
Merci @cdb_77 : je viens seulement de prendre connaissance de ta réponse suite à une longue éclipse dans ma vie de Seenthisien, due à de multiples tâches et soucis à gérer au quotidien. Mais je sais que, ici, quand on se pose des questions, avec un peu de patience, on finit toujours par obtenir matière à réflexion. Donc, merci pour la doc. Je vais me plonger dans la lecture pour me faire une meilleure idée de l’intersectionnalité.
Et peut-être aussi, @sombre, une vidéo que je viens de découvrir :
What is Intersectionality ?
Intersectionality is not a question of counting our identities to see how many marginalized identities we have. Intersectionality is not something that only applies to people color or to women. It applies to us all, as intersectionality involves an analysis of how multiple systems of oppression shape all of our lives.
#bell_hooks #oppression #systèmes_d'oppression #patriarcat #Patricia_Hill_Collins #capitalisme #racisme #classisme #Kimberlé_Crenshaw
Dans la vidéo, on cite l’article de Kimberlé Crenshaw de 1991 qui porte sur la question de l’intersectionnalité :
Mapping the Margins : Intersectionality, Identity Politics, and Violence against Women of Color
▻https://www.jstor.org/stable/1229039?seq=1#page_scan_tab_contents
#violence
Samuel Hayat sur Twitter : « Face à cela que faire ? L’état actuel des forces peut sembler laisser peu de possibilités. C’est faux. Il y a eu un choix historique des syndicats, partis, mouvements de gauche radicale, sauf exception, d’abandonner la lutte antifasciste, ou ne ne pas en faire une priorité » / Twitter
▻https://mobile.twitter.com/samuelhayat/status/1178411870828584960
Fées et gestes : #femmes_pyrénéennes, un statut social exceptionnel en Europe
de #Isaure_GRATACOS
▻https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33455636.texteImage
#Pyrénées #livre #statut #femmes #montagne
ping @mad_meg
Référence trouvée dans le numéro zéro de la revue Nunatak :
►https://seenthis.net/messages/795974
Dans l’#histoire oubliée, celle des femmes l’est à un degré supplémentaire. Il fallut attendre l’ouvrage de la béarnaise Isaure Gratacos en 1987, "Femmes pyrénéennes, un statut social exceptionnel en Europe", pour révéler le rôle fondamental des femmes dans l’ouest pyrénéen, pays de ‘‘l’aînesse absolue’’ où dans la #propriété, la #transmission se faisait par les femmes ‘‘les #aïreteras’’ si une femme était l’aînée. Ce qui en faisait le chef de la maisonnée, et quand elle se mariait, le mari prenait son #nom à elle. Elle siégeait aux assemblées de vallées, avec le même #droit_de_vote que tous les membres. Ainsi ces femmes pyrénéennes votaient depuis des siècles, alors que la France ne connaîtra que le suffrage universel masculin jusqu’à 1945. Ce statut, comme tous les #droits_coutumiers, dégénéra au fil du temps. Cet air de #liberté était sensible dans tous les aspects de la #vie_féminine, et dès la jeunesse. Il faudra l’action combinée à la fin du XIXè siècle de l’#Église et de l’#État, venus tard ici pour venir à bout de pratiques comme les #veillées_amoureuses, les #rites_sexuels dans des lieux déterminés près des villages, les #mariages à l’essai, etc. Isaure Gratacos raconte qu’elle a recueilli des témoignages sur une ‘‘coutume encore pratiquée en #Ariège dans les années 1920’’ : « C’était une #coutume que les jeunes filles se promènent en groupe de 8 ou 10. Elles espéraient rencontrer un jeune homme seul. Les hommes mariés étaient laissé en paix. Même les jeunes hommes du village étaient épargnés. Mais si un étranger se rencontrait dans un endroit solitaire, les jeunes filles se précipitaient sur lui et se conduisaient comme les filles du Pacifique, sauf qu’on ne le tuait jamais. » Cette pratique, qu’I. Gratacos compare à celles des ‘‘#filles_du_Pacifique’’, plonge dans les profondeurs de la #ritualité_païenne. Et il faudrait parler de cet univers spirituel des montagnards, de leurs chants, leurs contes, leurs danses, leurs rites, intimement liés à leur vie quotidienne elle-même imprégnée des travaux et des jours, mais aussi de la fréquentation des mystères de leur haut pays, tout près des étoiles et des profondeurs de la terre.
Le numéro 0 de la revue #Nunatak , Revue d’histoires, cultures et #luttes des #montagnes...
La revue est disponible en ligne :
▻https://revuenunatak.noblogs.org/files/2016/09/nunatakzero.pdf
Je mettrai ci-dessous des mots-clés et citations des articles...
–-----
métaliste des numéros recensés sur seenthis :
►https://seenthis.net/messages/926433
Traduction de l’édito du numéro zéro de la revue italienne Nunatak, paru il y a dix ans.
Nous sommes convaincus que la montagne est une zone de “#frontière” où il est encore possible de trouver #accueil et de développer le #conflit nécessaire pour se libérer de la #domination et du soit-disant “#progrès” qui ont transformé nos vallées, détruit nos cultures, imposé laideur et désastre au nom du #tourisme et des #marchandises
Ici aussi est imprégnée la mentalité du #travail comme seule fin de l’existence, et bien d’autres caractéristiques négatives de notre société.
Montagnes comme lieux de #résistance :
Endroits qui, grâce à leurs aspérités géographiques, ont ralenti et entravé pendant des siècles l’avancée des armées, offrant refuge à des groupes de fugitifs et d’hérétiques.
Dans un monde désormais dominé par le #profit et le #contrôle, les montagnes témoignent de la #résistance des hommes et des roches. Les #roches qui ont entendu les halètements des #contrebandiers, qui ont protégé les armes des #rebelles, qui ont caché des #bandes de #brigands. Les roches qui ont encore beaucoup à raconter.
« Notre seul #drapeau est celui de la #révolte de la montagne à la mer ... »
Depuis, les numéros 1, 2, 3, 4 sont parus en français (web ou papier). Beaucoup de choses passionnantes à lire. Une revue à encourager !
En effet, @la_feuille. Et je les ai tous, mais... si seulement j’avais le temps de tout lire ce que j’avais envie de lire !
Des petits résumés/citations vont donc suivre sur seenthis, mais il faut avoir de la patience.
Entretemps, il y a déjà quelque chose sur le numéro 1 :
►https://seenthis.net/messages/784730
La parole (ou, à vrai dire, la plume) est aussi donnée à #Christine_Ribailly dans ce numéro de Nunatak.
Son article :
"La #transhumance à pied. Quand de jeunes étrangers font revivre le #pastoralisme"
#herbassier #élevage #bergers #brebis #moréousse #Vallon #liberté #métier
–-------------
Pisser dans l’herbe… le blog de Christine Ribailly
►https://enfinpisserdanslherbe.noblogs.org
#emprisonnement #prisons #France #témoignage
Pour archivage, même si le blog a déjà été signalé sur seenthis :
▻https://seenthis.net/messages/556112
▻https://seenthis.net/messages/555114
« Vivre dans la montagne ne signifie pas fuir un système nuisible mais s’y opposer. »
(p.33)
Le Ratanakiri est depuis quelques années une zone d’installation de néo-arrivants : paysans sans terres venus de #Kompong_Cham et autres provinces « du bas », attirés par les offres à bas prix d’un gouvernement spéculant sur la forêt ou sur les terres des communautés autochtones. Comble de l’absurde : il faut parfois les défricher en utilisant la vieille technique agricole de ceux que l’on appelle #phnong (« #sauvages », en #khmer) – ou #Khmer_Loeu (« Khmers d’en haut », à connotation plus paternaliste) selon les situations : le #brûlis. #Coupes_illégales, pression démographique, spéculation foncière : la taille des #forêts du nord-ouest (comme les #Cardamomes, dans l’ouest, ou #Prey_Lang, au centre du pays) diminue chaque jour. Partout s’observent les conséquences tragiques d’un développement « incontrôlé ». La région connut un premier bouleversement des équilibres traditionnels lors de la conquête et de la #colonisation_françaises (1858-1945). Après des décennies d’instabilité (guerre du Vietnam, régime Khmer rouge), elle est aujourd’hui livrée à la voracité des investisseurs et du gouvernement. Les projets sont innombrables : #développement, #tourisme, #centrales_hydroélectriques, #barrages, #exploitations_minières, #plantations etc.
Si « l’adaptation » est quasi-inévitable, et la perte des anciennes autonomies un fait, les projets extérieurs ne sont pas acceptés ici avec la résignation qui est souvent de mise ailleurs (Laos, Thaïlande). Des villageois #Kachok ou #Jorai refusent toute intrusion des ONG et agences de développement dans la gestion de leurs affaires ; et divers projets d’envergure, comme celui de barrage sur la rivière #Srepok, rencontrent des résistances. Dans la bourgade de #Thmey, des villageois tenaces préfèrent préserver leur mode de #subsistance et se passer d’#électricité plutôt que subir les conséquences de l’installation dudit barrage : inondation des terres cultivables, disparition des ressources poissonnières.
On dit des sociétés sans État qu’elles n’ont pas d’histoire, puisqu’elles ne l’écrivent pas. De cette #histoire, on sait donc peu de choses, si ce n’est qu’elle fut mouvementée.
#Zomia #Thaïlande #Cambodge #Laos #Yao #Ban Lung #Banlung #Ratanakiri #déforestation #barrages #barrages_hydroélectriques #résistance #Cha_Ong #Phum_Tun #colonisation #colonialisme #mines #extractivisme #autonomie
Les « #communances » alpines, fromes d’#autogestion montagnarde
La gestion collective et non divisée des terrains et des ressources utiles à la survivance est et reste une constante dans le temps et l’espace chez des cultures humaines différentes et éloignées entre elles, semblables toutefois par l’exigence de bien conserver les environnements peu hospitaliers ou pauvres en certaines #ressources. Elle représente non tant un #système_juridique qu’un système de #valeurs profond enraciné et partagé. Ses marques sont encore bien visibles dans les montagnes, non pas car les caractéristiques environnementales l’imposent (souvent dans les mêmes vallées, on retrouve des formes d’organisations différentes selon l’origine des implantations, qui bien qu’elles soient proches, font référence, par exemple, à des aires linguistiques et culturelles différentes), mais bien plus parce que la #colonisation est devenue plus ardue ou moins attrayante.
#collectivisme #terres #biens_communs #bien_commun #propriété_privée #principe_d'appropriation #appropriation #Code_Napoléon #histoire #servitudes #autonomie_locale
Sous la IIIè République, #Paul_Bert, ministre de l’Instruction Publique en 1881, promoteur de l’#enseignement_gratuit et obligatoire déclarait : « Il n’est pas possible de supporter que des indigènes arrêtent le #progrès.Il n’est pas acceptable que le développement de la #civilisation soit arrêté par des traditions arabes ». Ce qu’ils pensent des ‘‘#indigènes’’ de l’hexagone, qualifiés de tous les noms d’oiseaux, est du même tonneau. Un fonctionnaire des Eaux et Forêts peut affirmer que c’est « la nature perverse des délinquants » qui est cause des délits.
Peuples de ceux, de celles qui vont, qui viennent, qui passent. Car on allait, venait beaucoup en ces temps-là, été comme hiver dans tous les coins de la montagne. Les transports se faisaient à pied, à dos d’hommes, de femmes, d’ânes et de mulets. C’est l’arrivée de la #modernité qui a fait des #Pyrénées une chaîne difficilement franchissable
Et puis, tout un peuple de l’illégal, et comme poisson dans l’eau. Insoumis à la conscription ou au fisc, #contrebandiers, #désobéissants en tout genre à ce qui venait du véritable étranger : l’#État. Ainsi #Banyuls, république de contrebandiers, pêcheurs et montagnards ; #Mérens, place forte de #brigands ; ou « le peuple de #Seix qui ne respire que par la #fraude ». Tout ce qui se passait et passait par les ‘‘chemins scabreux’’ où il était beaucoup plus risqué d’être douanier que contrebandier. #Subversion, #légitimité_inversée. De toute façon, un peuple aux #valeurs autres que celles de l’#ordre_national existant.
v. aussi :
Fées et gestes : #femmes_pyrénéennes, un statut social exceptionnel en Europe
▻https://seenthis.net/messages/796103
En ce début de XXIe siècle, les voix féminines se font de mieux en mieux entendre. Démonstration avec les parcours de femmes de conviction : Hillary Clinton, Michelle Bachelet, Inna Shevchenko. Une révolution tranquille est en marche. Petit à petit, le combat pour l’égalité des sexes progresse, dans les coulisses du pouvoir comme dans certains villages du tiers-monde. Aux quatre coins de la planète, à travers leurs trajectoires mêmes, des femmes contribuent à inspirer cette volonté de changement. Ce documentaire passe en revue leurs réussites et leurs combats : les militantes indiennes et nigériennes luttant pour leurs droits, mais aussi des personnalités telles que Christine Lagarde, Michelle Bachelet ou la Femen Inna Shevchenko. D’autres femmes engagées, comme Hillary Clinton, la théologienne Margot Käßmann (ex-évêque de Hanovre) et Melinda Gates, s’expriment dans ce film et donnent leur point de vue sur la condition féminine. Un documentaire qui montre comment, peu à peu, leurs comparses font tomber les barrières qui les empêchaient d’avancer.
▻https://www.senscritique.com/film/Les_femmes_de_pouvoir/19821282
#film #documentaire
#politique_étrangère_féministe #égalité #leadership_féminin #maternité #Christine_Lagarde #Minouche_Shafik #revenu #quota_féminin #Angela_Merkel #droits_des_femmes #féminisme #Michelle_Bachelet #préjugés #politique #Inde #Daphne_Jayasinghe #toilettes #corruption #Suède #Chili
#Margot_Wallström, qui déclare :
«Sexual violence against women is not cultural, is criminal»
#viol_comme_arme_de_guerre #sens_de_culpabilité #armes #commerce_d'armes #Haifaa_al-Mansour #invisibilité #invisibilisation #Arabie_Saoudite #sous-représentation_féminine #religion
#femmes_du_mur (#mur_des_lamentations)
#Elana_Sztokman —> #mouvement_féministe_juif_orthodoxe
(#judaïsme #judaïsme_orthodoxe)
ligne de bus « #meandrine » (= de stricte observance)
#ségrégation #patriarcat #radicalisme_religieux #Femen #auto-détermination #mariage_forcé #Niger #mortalité_maternelle #droit_à_l'avortement #avortement #droits_sexuels_et_reproductifs #IVG #Morena_Herera
#El_Salvador #Las_17 (▻https://las17.org)
#machisme
contrôle de la #fertilité
Incroyable maire d’un village en #Inde :
#Chhavi_Rajawat
Représentation(s) des femmes dans le jeu vidéo - YouTube
▻https://www.youtube.com/watch?v=7GgdbzgEyj0
Le 15 juin, la Cité des sciences et de l’industrie a invité le public à s’interroger sur l’évolution de la place de la femme dans l’univers vidéoludique. Les femmes, aujourd’hui, représentent en effet la moitié des joueuses. Valorisant la mixité et la diversité des profils dans l’industrie du jeu vidéo, des chercheuses, des créatrices et des développeuses sont venues dans l’e-Lab partager avec le public leurs expériences et donner leurs conseils à celles et ceux qui souhaitent en faire leur métier. La conférence aborde le traitement de l’image des femmes dans le jeu vidéo allant des rôles des personnages à l’hypersexualisation graphique.
Intervenantes Sophie Krupa : Directrice de publication de JV le mensuel de la culture du jeu vidéo Nat’Ali : Streameuse de jeux vidéo Marie-Eline Guillet : Psychologue clinicienne et chercheuse Chloé Desmoineaux : Artiste, curatrice La table ronde est modérée par Peter Pescari, chargé de médiation jeux vidéo
Je trouve que c’est une redite du travail de Mare_lard en moins fouillé et moins incisif et sans la cité. Le présentateur explique que aujourd’hui les genres sont déconstruits car les hommes peuvent être féminins grâce aux LGBT++
Au niveau du contenu c’est principalement sur Bayonetta qui serait un exemple d’hypersexualisation positive.
L’association #femmes_dans_le_jeu_vidéo est pourtant un collectif bien organisé et impactant. Toutefois, ce sont des personnes forcément en moyenne moins politisées que @mare_lard. Y’a encore du chemin a faire, mais c’est en route.
Jamila Woods - Legacy ! Legacy ! (2019)
Avec des morceaux consacrés à... :
1. « Betty » (Betty Davis)
2. « Zora » (Zora Neale Hurston)
►https://www.youtube.com/watch?v=NO0_3XwBb5s
Les paroles :
▻https://genius.com/albums/Jamila-woods/Legacy-legacy
#Musique #Musique_et_politique #Femmes #Féminisme #Femmes_Noires #Jamila_Woods #Zora_Neale_Hurston #Nikki_Giovanni #James_Baldwin #USA #Soul
à rajouter aussi à la playlist de chanteuses féministes de @mad_meg :
►https://seenthis.net/messages/392880
François Ruffin
Vous vous préoccupez des femmes de ménage, @MarleneSchiappa. Tant mieux ! On se bagarre depuis un an pour celles de l’Assemblée, face aux questeurs. Alors, si on commençait par donner l’exemple dans les Palais de la République ? On y bosse ensemble ?
Marlène Schiappa : « Je veux défendre les femmes de chambre »
La secrétaire d’Etat s’engage pour l’amélioration des conditions de travail de ces salariées du secteur de la propreté, souvent en situation de précarité. . . . .
▻http://www.leparisien.fr/economie/marlene-schiappa-je-veux-defendre-les-femmes-de-chambre-22-06-2019-810039
Source : ▻https://twitter.com/Francois_Ruffin/status/1143803160768786434
#Twitter#Marlène_Schiappa de l’ #oligarchie #france #enMarche en pleine #hypocrisie assume sa #guerre_aux_pauvres comme les #Femmes_de_ménage du #Palais.
Elle assume aussi son #racisme envers les #femmes qui #travail , les #inégalités leur #précarité
VOODOO RHYTHM RECORDS
▻https://www.voodoorhythm.com/images/HI_RESOLUTION_PICTURES/MP3/the_monsters_iggy_pop_bbc6.mp3
▻https://reverendbeat-man.bandcamp.com/track/macorina
They first met up in Los Angeles at a show. He asked if she could play the organ and drums. She said yes, and the the bond between them was made. A couple days later they played their first show at Alex’s Bar in Long Beach. A couple months after that they toured Europe. Now you hold in your hands, for the first time ever, the fruits of their labor. Some of the songs are originals and others are covers. Macorina is a song by Chavela Vargas a Mexican icon in traditional folk noir music. She was a strong fighter for women’s rights in Mexico and across the globe. Black Metal is by Venom, Beat-Man’s favorite band, they created their own music style and inspired millions of kids to be different and they created their very own music style, Black Metal. LOVE ME TWO TIMES was written by The Doors from Los Angeles (Venice Beach) and is played as a scary mellow graveyard rocker version. All of this was recorded either in Italy, Switzerland, or Los Angeles .. have fun with BAILE (dance) BRUJA (witch) MUERTO (death) this Album is Full of Garage and Weird Rock’n’Roll and Cumbia
Comment ça, Susana Baca n’est pas sur la playlist de chanteuses féministes de @mad_meg ?
►https://seenthis.net/messages/392880
#Musique #Musique_et_politique #Femmes #Féminisme #Femmes_Noires #Pérou