• Europe Finds Borders Are Harder to Open After Coronavirus Closures

    Nations begin to let in workers or create ‘#travel_bubbles’ with countries deemed to have contained the new coronavirus.

    Europe is grappling with a problem the whole world will soon face, figuring out how to pry open national
    borders and lift economies without restarting the coronavirus pandemic.
    Some European countries want to move faster than their neighbors do, many want to welcome tourists
    this summer and most need workers who commute to jobs across borders. How Europe handles the
    challenge could offer a model for other continents and set the pace for its own economic recovery.
    Governments world-wide have forbidden or severely limited arrivals by foreign nationals. China, where
    the pandemic began, and a handful of other countries have begun taking small steps to reopen borders.
    South Korea and China this month began allowing accelerated “green lane” travel by businesspeople
    between the countries, once they pass through health screening and quarantine procedures. Australia
    and New Zealand want to ease restrictions on travel between the neighboring countries.
    In Europe, the situation is particularly complex because passport-free travel across borders is normally
    allowed among 22 of the European Union’s 27 countries, plus four neighbors. Almost all European
    countries imposed some degree of border controls in March as the virus spread, sparking chaos and
    fears of shortages.
    Governments adapted their closures to permit transportation of vital goods. Lifting restrictions on
    passenger travel is proving tougher, even just for travel within the bloc.
    How Europe opens its internal borders will shape its economic recovery. Tourism is one of the EU’s
    biggest industries, accounting for roughly 10% of gross domestic product and 12% of jobs, according to
    the EU, so allowing leisure travel would help secure millions of jobs.

    European air traffic plunged almost 90% in April from the year earlier. If governments provide clear,
    uniform rules for resuming flights, traffic next February could be down only 15% from February 2019,
    according to scenarios presented by Eurocontrol, the agency overseeing air traffic across the continent.
    Failure by governments to coordinate could mean a 25% decline over the same period, Eurocontrol said.
    The European Commission, the EU’s executive arm, is trying to coordinate governments, though it can’t
    compel action. It plans to present guidelines on Wednesday for resuming tourism through a staged
    approach.
    Greece, whose economy depends on tourism, recently proposed to the commission a system of bilateral
    agreements between countries that would involve requiring travelers to present a coronavirus test not
    older than 72 hours by the time of entering the country of their destination, according to the proposal
    seen by The Waallll Sttrreeeett JJoouurrnnaall .
    Coordination across the bloc has remained limited so far. EU members Austria, the Czech Republic,
    Denmark and Greece, having made headway containing the coronavirus pandemic, are discussing
    allowing travel among themselves. The group is also talking with non-EU countries Norway, Israel,
    Singapore, Australia and New Zealand, which have similarly controlled the virus.
    Germany, Europe’s largest economy and most populous country — with land borders to nine others — will
    announce a partial lifting of border restrictions this week, a senior government official said. Germany’s
    borders are either closed or tightly controlled through Friday. Like most European countries, Germany
    now requires some arriving travelers to stay confined for two weeks.
    In deciding whether to change the travel regime with another country, Berlin will consider that country’s
    virus situation, the official said.
    Germany’s agency for disease control, the Robert Koch Institute, on Tuesday supported a gradual
    opening of borders with countries that have a similar grip on the disease as Germany does.
    “But when the epidemic is not under control in one country, then it is certainly useful for people who
    come in from that country to be put under house quarantine upon arrival,” said the institute’s vice
    president, Lars Schaade.
    Berlin has made exceptions for migrant workers from Eastern Europe who have been deemed essential
    to the economy. They include farm hands and medical staff for hospitals and nursing homes.
    Neighboring Poland last week eased the commute for its citizens who work in Germany by abolishing a
    requirement for them to quarantine for two weeks upon return, Prime Minister Mateusz Morawiecki said.
    In France, which is still working to contain the virus, officials have said borders will remain closed at
    least through June 15, with exceptions for people who need to cross borders for work and several other
    reasons.

    https://www.wsj.com/articles/europe-finds-borders-are-harder-to-open-after-coronavirus-closures-11589302019
    #paywall

    –---

    Et ce concept de #travel_bubbles qu’on pourrait traduire avec quoi ?
    #Bulles_de_voyage ?
    –-> ça serait intéressant d’imaginer une visualisation/cartographie, @reka ! :-)

    ping @isskein @karine4
    #ouverture_des_frontières #Europe #Schnengen (fin de -) #coronavirus #covid-19 #fermeture_des_frontières

  • #Pierre_Bühler | #Asile et #coronavirus : l’actualité au prisme de l’éthique

    Pierre Bühler, contributeur régulier de la revue Vivre Ensemble, nous livre une analyse fine de la gestion de la crise sanitaire vis-à-vis des populations de personnes exilées. Il scrute ainsi l’actualité de ces dernières semaines en nous aidant à la comprendre à travers le prisme de principes philosophiques éclairants. De la situation dans les camps sur les îles grecques, en évoquant le manque de sauvetage en Méditerranée, pour revenir sur la décision de maintien des procédures d’asile en Suisse, l’auteur interroge les notions d’éthique et de morale qui peuvent entrer en conflit et la façon dont ces conflits sont tranchés. La déontologie est-elle sacrifiée aux diverses finalités politiques ? Ou en d’autres termes : le fait que “chaque être humain doit être protégé” préside-t-il aux décisions et mesures prises dans ce contexte de crise ? S’inspirant de Paul Ricoeur et de John Rawls, Pierre Bühler rappelle que : “ce n’est pas au prix de la déontologie que nous pouvons viser ‘une vie bonne avec et pour l’autre dans des institutions justes’, mais bien plutôt avec elle pour fondement et pour référence. “

    –-------

    L’actualité s’est précipitée, ces dernières semaines, et il est bon de prendre un peu de recul, pour tenter de réfléchir à ce qui se passe du point de vue de l’asile en ces temps de #crise_sanitaire.

    Un petit modèle théorique

    Dans sa grande Théorie de la justice[1], le philosophe anglophone #John_Rawls distingue deux perspectives fondamentales qui peuvent s’entrecroiser et entrer en conflit l’une avec l’autre. Nous avons des visées, des velléités de #justice, nous nous efforçons vers des buts : c’est l’aspect téléologique (du terme grec telos, le but, la finalité). Sous cet angle, #Rawls est en débat avec l’#utilitarisme, une position très répandue dans le monde anglo-saxon et qui peut dire que le #sacrifice de quelques-uns est légitime, si cela contribue au plus grand bien pour le plus grand nombre possible. Selon la formule traditionnelle : la fin justifie les moyens. Pour Rawls, une telle position entre en conflit avec la perspective qu’il appelle déontologique (du grec deon, ce qui doit être, le devoir) : au nom des droits et devoirs humains, il n’est pas légitime de sacrifier qui que ce soit, chaque être humain étant à protéger. Ainsi, pour lui, toutes nos téléologies doivent être constamment soumises à la déontologie.

    Pour faire court, il en déduit deux principes de justice : le premier, c’est que toutes les personnes sont égales de droit et doivent avoir des chances égales ; le second dit que si des #inégalités sont nécessaires, elles doivent toujours être organisées de manière à améliorer la situation des plus défavorisés (c’est ce qu’il appelle la #règle_du_maximin : « #maximaliser_les_minima »).

    Dans ce qu’il a appelé sa « petite éthique » dans son livre Soi-même comme un autre[2], le philosophe français #Paul_Ricœur a repris cette idée, en articulant éthique et #morale : l’éthique est portée par ce que nous visons : nous voulons « une vie bonne avec et pour l’autre dans des institutions justes » ; la morale nous impose un certain nombre de #normes et d’#obligations indispensables auxquelles nous devons nous plier. Le troisième moment de la « petite éthique », c’est ce que Ricœur appelle la « #sagesse_pratique » : parce que les visées et les normes entrent constamment en conflit, il faut apprendre à assumer notre action concrètement, en affrontant les #conflits avec courage.

    Ce petit modèle théorique me permet de relire certaines réalités vécues ces derniers temps, car nous sommes en régime de sagesse pratique, et dans les conflits que nous vivons, c’est bien souvent la déontologie qui est sacrifiée aux diverses téléologies.
    Les mesures d’urgence sanitaire

    Les gouvernements ont pris, plus ou moins rapidement et plus ou moins judicieusement selon les pays, des #mesures_d’urgence contre la propagation du coronavirus. La #protection_sanitaire de la population constitue, certes, une #exigence_déontologique, mais elle menace temporairement la #déontologie plus fondamentale. Elle suspend certains #droits_fondamentaux qui nous sont, en temps normal, garantis constitutionnellement : la #liberté_de_mouvement, la #liberté_de_rassemblement, etc. Pour faire passer l’état d’urgence du #confinement, on peut parler massivement d’une #guerre à mener, comme l’a fait le président Macron. Mais il n’en reste pas moins la nécessité de veiller à la déontologie, car la fin risque ici aussi de justifier trop rapidement les moyens (par exemple, la #surveillance_numérique des rassemblements ou des relations interpersonnelles pour le bien du #traçage de la propagation – danger du « Big Brother is watching you », à l’aide des smartphones !). Comme le confinement, le #déconfinement contient un grand risque de #discriminations, et il faudra y veiller !

    Du point de vue du système démocratique, cette tâche de veilleur reviendrait au pouvoir législatif, et heureusement que les parlements vont enfin reprendre leur travail, après une pause déontologiquement problématique. C’est encore plus catastrophique lorsque le parlement donne plein pouvoir à l’#exécutif, comme c’est le cas en Hongrie !

    La crise sanitaire a révélé des dysfonctionnements majeurs. J’aimerais en évoquer deux, avant d’en venir aux implications pour les questions d’asile.
    a) En amont : ces dernières années, le #système_de_santé a subi d’énormes pressions économiques : il fallait le rentabiliser, et donc le réduire au minimum, en économiser les coûts. La pandémie a montré le danger de ces #téléologies_économistes et souligné la nécessité déontologique d’un système de santé solide, digne de respect (quand on voit des néo-libéraux applaudir à 21h l’héroïsme du personnel soignant, on a juste envie de les pousser de leurs balcons – pardon pour cette parenthèse : elle n’est pas « déontologiquement correcte » !).

    b) En aval : certes, l’économie a souffert, et il est donc légitime de penser à l’avenir de celles et ceux qui sont au chômage, qui ont perdu leur travail, etc. Mais je me demande si ceux qui réclament à grands cris des investissements pour la relance économique pensent aux plus défavorisés et portent le souci déontologique d’un « maximin ». Je crains qu’ils ne songent plutôt à leur propre profit, à se refaire une santé financière, ou tout simplement à faire remonter d’urgence le sacro-saint PIB ! Retour aux affaires, alors que la crise serait une bonne occasion de faire le point, de se demander ce que nous voulons et ce que nous devons (krisis, en grec, signifie le jugement). Et déjà on soupçonne les démunis de vouloir profiter : « l’aide d’urgence ne doit pas devenir un oreiller de paresse », dixit Guy Parmelin.
    Asile : pas de « maximin » !

    Venons-en aux conséquences dans le domaine de l’asile. Ici aussi, le second principe de justice ne s’est pas appliqué. La pandémie a, certes, suscité un grand mouvement de solidarité, mais elle a aussi révélé des disparités dans l’exercice de cette dernière. Ce ne fut pas de la « solidarité sans frontières » … Donnons quelques exemples.

    Je viens de parler de celles et ceux qui ont perdu leur travail, et les requérant-e-s d’asile en sont. Ils risquent de se retrouver parmi les plus défavorisés des plus défavorisés, car on ne se souciera d’eux qu’en tout dernier, si personne ne prend leur défense.
    Nous avons pu observer combien l’idée de l’école à la maison a mis des familles de requérant-e-s d’asile en situation difficile : manque de matériel informatique, connaissances lacunaires de la langue d’enseignement, et donc grandes difficultés d’assumer les tâches déléguées d’enseignement. Il y a un danger de fracture sociale.
    Les plus exposés à la pandémie sont les plus fragilisés, et il était donc du devoir de la société d’appliquer les règles de confinement là où elles sont le plus nécessaires, notamment dans les centres d’accueil de requérants d’asile. Mais combien a-t-il fallu insister, et insister pour que cela se fasse, et à l’heure où j’écris ces lignes, il y a des lieux où cela n’est toujours pas fait.
    Enfin le droit d’asile lui-même est devenu victime de la pandémie. En effet, on a déclaré les frontières fermées, même si les frontaliers pouvaient la passer tous les jours, même si on pouvait rapatrier par milliers des citoyens bloqués à l’étranger. Mais elles sont résolument fermées pour les requérants d’asile : plus de possibilité de déposer une demande d’asile – violation du droit international, et donc problème déontologique fondamental.

    Le sauvetage en mer : une déontologie à la dérive

    J’étends quelque peu les perspectives. Le droit marin est absolument clair : toute personne en danger de se noyer doit être sauvée, qui qu’elle soit. Comment se fait-il que cette déontologie marine soit devenue aussi impossible en Méditerranée au fil des ans ? Au point où il faut lutter pour avoir le droit de faire une opération de sauvetage, puis obtenir un accueil dans un port sans devoir forcer les barrages, puis éviter la mise sous séquestre du bateau ? Alors qu’on compte depuis 1993 à 2018 environ 36’000 naufragés dont la mort a pu être documentée. Pour celles et ceux qui peuvent lire l’allemand, je recommande vivement, sur ce sujet, les livres publiés par les deux jeunes capitaines allemandes Carola Rackete et Pia Klemp, qui se sont battues et se battent encore sur ce front[3].

    La déontologie maritime a été disqualifiée par l’Europe : les sauveteurs sont accusés de faire du trafic d’êtres humains, en collaboration avec les passeurs. Et l’approche du problème se fait économique : si nous offrons un sauvetage, cette offre provoque un appel d’air ; plus il y a de navires de sauvetage, plus il y a de bateaux de fugitifs qui arrivent. Pour « réguler ce flux » (oui, c’est comme ça qu’on parle…), il faut réduire l’attrait. Il n’y a donc plus qu’une téléologie : renforcer la surveillance des frontières extérieures, et donc développer Frontex, à coup de milliards, et quant aux fugitifs sur leurs barques de fortune, la meilleure attitude, c’est de « laisser mourir » ou de « refouler vers les camps de la Libye »[4]. Ce faisant, l’Europe trahit ses principes fondamentaux, la déontologie qui constitue sa base.

    L’arrivée du coronavirus a permis de renforcer cette fermeture de la forteresse Europe. Un à un, les pays déclarent leurs ports pas sûrs et donc fermés à toute arrivée de rescapés (comme s’ils avaient été très ouverts auparavant…) ; les bateaux de sauvetage sont mis en panne ; les sauvetages sont bloqués. Mais les bateaux de fugitifs continuent de partir en mer, ce qui, d’ailleurs, contredit tragiquement la théorie économique de l’offre et de la demande… Mais la téléologie de la fermeture des frontières a pris le pas sur la déontologie du droit marin.
    Les camps des îles grecques : un utilitarisme à outrance…

    Environ 40’000 hommes, femmes et enfants vivent dans des camps prévus pour environ 6’000 personnes, dans des conditions innommables : la gale et d’autres maladies se répandent, la nourriture, distribuée dans des longues queues d’attente, est souvent déjà avariée, l’hygiène est rudimentaire ou inexistante, la violence sévit, les femmes subissent des viols, les enfants s’automutilent ou se suicident par désespoir, et régulièrement des incendies dévastent des parties des habitations, tandis qu’aux alentours, des groupes d’extrême-droite répandent la terreur. La description que fait Jean Ziegler dans son livre Lesbos, la honte de l’Europe[5] est sidérante. Mais ce qui est peut-être encore plus frappant, c’est comme il montre que cette misère est délibérément voulue : l’Europe laisse croupir les fugitifs entassés dans ces camps pour dissuader d’autres de venir, en montrant combien peu attractive et non accueillante est l’Europe. Au sens de Rawls, un utilitarisme à outrance : 40’000 personnes utilisées pour protéger l’Europe d’un « flux migratoire » (toujours le « flux » …) incontrôlable. On signalera en passant que Mme von der Leyen a intégré au département européen pour la migration la tâche de « la protection du style de vie européen ». D’ailleurs, lorsqu’une délégation de Bruxelles est allée visiter la frontière gréco-turque, elle a félicité la Grèce dans sa fonction de « bouclier de l’Europe », et l’aide qui lui a été promise à cette occasion, c’était « plus d’équipement technique, comprenant des bateaux, un avion de surveillance maritime, ainsi que des véhicules (équipés de dispositifs de vision nocturne) avec lumière thermique ». Donc, en somme, plus de Frontex, plus de militarisation des frontières ! Une fois de plus, une téléologie s’est imposée par rapport au devoir moral : l’Europe doit se protéger d’une menace à ses frontières extérieures, et dans l’Est de l’Europe, on entend même dire que ces fugitifs souilleraient la pureté ethnique de la population.

    Une possible propagation du coronavirus dans ces camps de la honte serait une catastrophe, car un confinement est impossible (longues queues d’attente, un robinet d’eau pour 1’300 personnes, familles nombreuses dans de petites tentes de fortune, etc.). La menace de la crise sanitaire a été l’occasion pour les autorités grecques de fermer complètement les camps, si bien que même le personnel des ONGs ne peut plus y entrer. Ce bouclage protège peut-être provisoirement du virus, mais suscite surtout une grande peur dans les camps, qui se décharge facilement dans des émeutes et des affrontements avec la police omniprésente.
    En réponse aux appels de Pâques : « pas de crise »

    La misère qui règne dans les camps grecs, amplifiée par la menace de la pandémie, a conduit de nombreux mouvements à lancer des appels de Pâques au Conseil fédéral, lui demandant de poser un signe clair, susceptible de faire bouger l’Europe, en accueillant immédiatement plusieurs milliers de fugitifs en Suisse, l’impératif déontologique étant d’évacuer ces camps le plus vite possible[6]. La réponse est négative. Comme elle l’avait déjà annoncé depuis plusieurs mois, après une procédure assez compliquée, la Suisse se contentera provisoirement d’accueillir mi-mai 21 ou 22 mineurs non accompagnés ayant de la famille en Suisse, comme le Luxembourg qui vient d’en accueillir 12 et l’Allemagne 47. Comme le disait une journaliste dans le journal allemand Die Republik, le message de telles actions est en somme : « Rassurez-vous, nous vous protégeons des réfugiés. »

    Mais la pression continue, car les appels de Pâques sont portés par une forte vague de sympathie. Je vous propose de relire la petite description de la misère dans les camps des îles grecques faite ci-dessus, puis de lire la réponse aux appels de Pâques de Mario Gattiker, secrétaire d’État aux migrations, dans une interview de la NZZ : « La situation en Grèce est difficile, mais il n’y a pas de crise. » Le gouvernement grec peut et doit faire son travail, et la Suisse l’aidera : en améliorant et en accélérant les procédures d’asile, on résoudra le problème des camps. Que faut-il de plus dans ces camps pour que le fonctionnaire bernois inamovible reconnaisse qu’il y a une crise ? Et surtout, que fait-il de la thèse de Jean Ziegler que ces camps doivent rester pour continuer de dissuader, que la téléologie européenne, c’est que ces « hot spots » doivent rester brûlants, incandescents ?
    L’État de droit – sous plexiglas …

    Dans le cadre du confinement, toutes les procédures judiciaires en Suisse ont été interrompues, sauf en matière d’asile. Même si c’est dans des conditions difficiles, les auditions de requérant-e-s d’asile et les prise de décision au SEM et au TAF ont continué, en mettant en danger la santé des personnes impliquées. Des décisions de renvoi ont été prononcées (en Grèce, notamment !), même si le renvoi ne peut pas se faire. Suite à de nombreuses protestations, appelant à interrompre ces procédures, elles furent brièvement interrompues pour aménager les salles d’audition selon les règles de confinement, notamment par l’installation de vitres en plexiglas, ce qui a permis de les reprendre de plus belle dès le 1er avril (et ce ne fut pas un poisson d’avril !).

    Pour justifier cette poursuite des procédures dans des interviews, Mme Keller-Sutter et Mario Gattiker ont invoqué l’État de droit, je dis bien : l’État de droit ! Joli paradoxe : pour poursuivre leur obsession administrative de liquidation des requêtes d’asile, ils ont revendiqué la déontologie : « Particulièrement en temps de crise, l’État de droit doit se montrer fort. » Même si les juristes et les traducteurs sont à distance – ou manquent –, même si les conseillers juridiques sont en télétravail et s’efforcent du mieux qu’ils peuvent de mener à bien leur mission, même si les médecins luttent contre le virus et n’ont pas le temps de faire des rapports médicaux, l’État de droit sous plexiglas continue son travail… Seule concession : on allonge un peu les délais de recours…

    On prétend d’ailleurs respecter les efforts sanitaires des autorités supérieures, mais les contradictions n’ont pas manqué. Un seul exemple : un requérant d’asile kurde du nom de Sangar Ahmad travaillait depuis plusieurs semaines avec son entreprise de nettoyage à désinfecter les locaux hospitaliers vaudois, mais il a dû interrompre ce travail fort utile le 13 avril, parce qu’un rejet de son recours l’obligeait à quitter ce travail et à entrer dans le régime de l’aide d’urgence. Rendu attentif à ce problème par une pétition, le SEM a prolongé le délai de deux mois : on espère que la crise sanitaire sera terminée ou qu’un vol de renvoi sera possible. Obsession de la téléologie, quand tu nous tiens…
    En guise de conclusion : Dürrenmatt et la Suisse

    Pour parler avec Ricœur : les conflits relevant de la sagesse pratique conduisent souvent à la défaite de la déontologie. Or, ce n’est pas très sage. La sagesse doit nous appeler à tenir tête à cette hégémonie des velléités qui contournent le devoir, qui font que si souvent ce qui doit être n’est que ce qui devrait être et n’est pas. La sagesse pratique nous appelle donc à être des veilleurs de la déontologie, dévoilant sans cesse les fausses téléologies, car ce n’est pas au prix de la déontologie que nous pouvons viser « une vie bonne avec et pour l’autre dans des institutions justes », mais bien plutôt avec elle pour fondement et pour référence.

    Le jeune Dürrenmatt, dont nous fêterons le centenaire en janvier prochain, l’exprimait dans un texte de 1950 dans lequel il se demandait quel serait l’avenir de la Suisse dans l’Europe en train de se construire. J’en cite quelques phrases qui me paraissent encore d’actualité et qui me serviront de conclusion :
    « Seule une Suisse qui garantit aux réfugiés toute la protection et toute l’aide possibles a un droit d’exister. C’est notre premier devoir politique de penser d’abord aux autres, puis à nous. Nous ne pouvons jamais faire assez pour les exilés, car nous justifions ainsi notre existence. Chaque cuillérée de soupe que nous leur donnons a plus de valeur que tous les discours de nos pères de la patrie et de nos professeurs. […] Aucun État ne repose autant sur la justice que la Suisse. Ce n’est qu’en justice qu’une liberté est possible qui ne soit pas le règne de l’arbitraire. La justice est la plus haute tâche de la Suisse. […] Nous devons comprendre que nous sommes à un tournant de l’histoire. Une Suisse future n’est pensable que comme l’État le plus social du monde, sinon elle sera mentionnée occasionnellement comme une curiosité dans l’enseignement de l’histoire des générations futures. »[7]
    Pierre Bühler,
    Neuchâtel/Zurich

    [1] Publiée en anglais en 1971, elle a paru en traduction française en 1987 (Paris, Éd. du Seuil ; 667 pages !).

    [2] Paris, Éd. du Seuil 1990.

    [3] Carola Rackete, Handeln statt Hoffen. Aufruf an die letzte Generation, Munich, Droemer, 2019 : Pia Klemp, Lass uns mit den Toten tanzen. Roman, Augsburg, MaroVerlag, 2019.

    [4] Cf. l’excellent dossier à ce sujet dans la Gazette de Vivre ensemble #5 que nous venons de recevoir.

    [5] Paris, Éd. du Seuil, 2020.

    [6] Ces appels peuvent être lus sur le site www.asile.ch.

    [7] Friedrich Dürrenmatt, Meine Schweiz. Ein Lesebuch, Zurich, Diogenes, 1998, p. 240-241 (trad. P. Bühler)

    https://asile.ch/2020/05/06/pierre-buhler-asile-et-coronavirus-entre-deontologie-et-teleologie
    #migrations #réfugiés #covid-19 #applaudissements #économie #école_à_la_maison #fermeture_des_frontières #sauvetage_en_mer #droit_marin #Etat_de_droit #Dürrenmatt

    ping @isskein @karine4 @thomas_lacroix

  • En Guinée, la solitude des familles de migrants disparus en mer et oubliés des médias

    La crise du coronavirus « invisibilise » les départs pour l’Europe, et les naufrages, qui se poursuivent malgré la fermeture des frontières.

    Le 3 avril, au large de Tan-Tan, dans le sud du Maroc, l’embarcation sur laquelle se serraient 70 Africains, dont 28 Guinéens au moins, a fait naufrage. La famille d’Abdoulaye Camara, qui selon des témoins fait partie des rares survivants, veut se souvenir et rompre le terrible silence qui est retombé sur les migrants morts en mer sur la route de l’Europe.

    Si les projecteurs n’étaient plus, depuis quelques mois, braqués sur ces naufragés, le Covid-19 a fini de les effacer de la scène médiatique. Pourtant, en dépit de la fermeture des frontières, les départs du continent africain n’ont pas vraiment cessé.

    Vêtu d’un maillot bicolore et d’un short, assis derrière une table de bois, Issiaga, le petit frère d’Abdoulaye, raconte l’inquiétude qui le tenaille depuis le 21 mars, la dernière fois qu’il a parlé à son frère. Depuis des années, Abdoulaye, 27 ans, déposait des demandes régulières de visa à l’ambassade de France, afin de rejoindre sa sœur, mariée à un Français. « Mon frère est footballeur professionnel, il a joué en première et deuxième divisions ici, a disputé la coupe nationale. Il a été sélectionné plusieurs fois dans l’équipe nationale mais ne voulait pas terminer sa carrière en Guinée », explique Issiaga.
    La traversée contre 5 000 euros

    En dépit de sa lettre d’invitation en France, d’un hébergement assuré par sa famille, toutes ses demandes ont été refusées. En France, les Guinéens sont passés dans le peloton de tête des arrivants. En 2018, les citoyens de cet Etat d’Afrique de l’Ouest, ancienne colonie française, se sont même hissés au deuxième rang de la demande d’asile en France, derrière l’Afghanistan, avec 8 433 demandes de protection et représentent la première nationalité des mineurs non accompagnés, soit près du tiers d’entre eux, avec 5 227 mesures de protection en 2018 dans l’Hexagone.

    Faisant une croix sur un départ officiel, Abdoulaye Camara est finalement parti en novembre 2019 en direction du Maroc avec l’idée de déposer là-bas une énième requête officielle. Mais après six mois sur place, sans réponse, le jeune homme s’est tourné vers les passeurs qui lui proposaient « la traversée » contre 5 000 euros. Si ces derniers mois le tarif d’un passage vers l’Europe est plutôt à 3 000 euros, le surcoût demandé au footballeur était, selon lui, la garantie de passer sur « un grand bateau de marchandises » et non sur les trop submersibles pneumatiques qui défrayent la chronique mortuaire. Après de longs mois d’hésitation, Abdoulaye a succombé à la tentation. « Nous, la famille, on ne voulait pas. On voulait qu’il patiente au Maroc. Mais il a perdu patience, ne sachant pas, avec le Covid, combien de temps il allait devoir rester là-bas », explique son jeune frère.

    Et puis, après de longs jours de silence et de rumeurs, l’information a été confirmée le 5 avril : le bateau sur lequel Abdoulaye avait embarqué s’est retourné en mer et ce dernier fait partie des vingt et une personnes secourues par la marine marocaine. On nous a dit qu’il avait recommencé « à parler et à manger, mais personne de la famille n’a pu échanger avec lui directement car il n’a pas de téléphone », raconte Issiaga, en partie soulagé et reconnaissant envers le policier marocain « qui lui a permis d’envoyer un message vocal juste pour indiquer qu’il était en vie ».
    Cinq jours en mer sans vivres

    Pour Alseny Kouta, le sort en a décidé autrement. Parti de Conakry courant février, le jeune Guinéen est aujourd’hui présumé mort et son frère, Ibrahima Sylla, a bien du mal à faire son deuil. « Ma mère l’a pleuré comme si son cadavre était à côté de nous, elle est convaincue de son décès. Moi, je ne peux pas dire s’il est mort ou non, s’il a été enterré quelque part ou non. Et on n’a personne vers qui se tourner », pleure le jeune garçon. Malgré cette somme d’incertitudes, la famille a organisé une cérémonie avec des imams « afin que son âme puisse reposer en paix s’il est mort ou que Dieu prenne soin de lui s’il est toujours en vie ».

    Mais, avec l’interdiction des rassemblements de plus de vingt personnes, cela n’est pas allé de soi. Au final, c’est en toute discrétion que la cérémonie a dû être montée. « On n’a fait ni les sacrifices de moutons, de chèvres ou de vaches qui servent à la préparation du grand repas pour les convives car on ne pouvait pas réunir tout le monde. C’est bizarre de dire au revoir à quelqu’un comme ça ». Et chez Ibrahima Sylla, ce non-respect de la tradition a encore ajouté de la tristesse à la douleur.

    Une douleur rendue très violente depuis que la famille connaît les circonstances terribles de la mort du fils. Selon des témoins vivants, le bateau serait resté cinq jours en mer sans vivres. Plusieurs passagers comme Abdoulaye étaient même inconscients avant le naufrage à cause de la faim. Certains se seraient jetés à l’eau avant l’accident, en désespoir de cause…

    Car c’est bien sûr un pneumatique que le groupe a quitté le Maroc. Le « grand bateau » qui devait venir les chercher n’est jamais arrivé, selon les informations réunies par la communauté guinéenne du Maroc et notamment via plusieurs jeunes qui n’ont pas eu de place sur cette embarcation.
    Une famille en deuil, seule et endettée

    A Nongo, dans la banlieue de Conakry, où vivaient quatre des jeunes passagers, ces informations ont déchaîné la colère. Beaucoup voulaient faire payer Bouba (le prénom a été modifié), celui qui recrute les candidats au départ au sein d’un petit business de famille. Une fois au Maroc, en effet, c’est le frère de ce Bouba qui loge les migrants le temps de leur trouver une place sur un bateau. C’est lui qui faisait la « pub de la traversée » racontant avoir envoyé plusieurs jeunes en Europe ; c’est à lui aussi que la famille d’Alseny Kouta a versé les 5 000 euros, via le réseau habituel. « Tous ceux qui traversent laissent une somme à l’intermédiaire (Bouba). S’ils parviennent à rejoindre l’Europe, elle est partagée entre ceux qui ont aidé au projet. Si le petit meurt, l’argent est rendu. Mais là, Bouba a demandé à la famille de patienter, car certains arrivent à traverser et ne donnent pas de nouvelles tout de suite », explique Ibrahima Sylla. Dans ce contexte plus que tendu, Bouba aussi a disparu tandis que la famille tente de faire son deuil, seule et endettée.

    Quelques jours avant ce naufrage, un autre canot avait déjà chaviré le 27 mars au large de Dakhla, sur la côte Atlantique. Cette fois, six personnes avaient survécu, une était morte et vingt et une autres sont portées disparues. Ce qui fait un total de soixante disparus en l’espace d’une semaine. Plus peut-être, car, depuis mars, Covid-19 oblige, l’Organisation internationale des migrations (OIM) a mis entre parenthèses ses rapatriements vers les pays de départ, et peine donc à faire remonter les informations officielles.

    Ce qui est sûr, c’est qu’à Nongo, jusqu’au 3 avril, les départs allaient bon train. Il a fallu attendre la dernière tragédie pour provoquer une onde de choc sur le quartier et mettre fin aux départs. Du moins pour l’heure. En attendant, Abdoulaye se rétablit au Maroc. A l’issue de la pandémie, il devrait formuler une nouvelle demande de visa.

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/04/28/en-guinee-la-solitude-des-familles-de-migrants-disparus-en-mer-et-oublies-de

    #décès #morts #Méditerranée #mourir_en_mer #ceux_qui_restent #migrations #asile #réfugiés #Guinée #coronavirus #covid-19 #invisibilisation #naufrages #fermeture_des_frontières #celleux_qui_restent

  • Migranti lungo la Rotta, quarantena permanente versione testuale

    A partire da marzo, mano a mano che il coronavirus dilagava per l’Europa, alcuni stati disposti lungo la dorsale balcanica hanno messo in atto provvedimenti che hanno interessato non solamente la popolazione locale, ma anche e soprattutto la popolazione migrante che vive all’interno dei centri di transito e per richiedenti asilo, allestiti e istituiti lungo la cosiddetta Rotta balcanica a partire dal 2016.
    Dopo il 2015, anno della “crisi dei rifugiati”, che ha visto arrivare in Unione europea quasi un milione di persone (di cui oltre 850 mila transitate dalla Grecia), a partire da marzo 2016 la Rotta balcanica è stata dichiarata ufficialmente chiusa, in base al controverso accordo turco-europeo, che prevede fondamentalmente che la Turchia – in cambio di 6 miliardi di euro versati dall’Ue e di un’accelerazione nelle trattative legate all’ingresso in Europa – gestisca i quasi 4 milioni di richiedenti asilo che si trovano nel suo territorio.
    Di fatto, però, quell’accordo (in realtà una dichiarazione congiunta tra le parti coinvolte) non ha fermato il flusso di persone on the move, ma lo ha solamente rallentato e reso più pericoloso; si calcola, in effetti, che tra il 2016 e il 2019 siano comunque passate circa 160 mila persone lungo questo corridoio migratorio.

    Confini incandescenti
    I paesi maggiormente interessati dalla presenza dei migranti in transito sono Grecia, Serbia e – a partire dal 2018 – Bosnia Erzegovina, diventata nella zona nord-occidentale il collo di bottiglia prima di entrare in Croazia e da lì nei Paesi Shengen, la meta cui maggiormente aspirano le persone, che provengono principalmente da Afghanistan, Pakistan, Siria, Iran e Iraq.
    Poco prima che la pandemia prendesse piede a livello globale, a partire da fine febbraio, la Rotta balcanica era tornata sui principali giornali e siti di notizie, perchè il presidente turco Recep Tayyp Erdo?an aveva annunciato di aver aperto i confini del paese ai migranti intenzionati a raggiungere l’Europa. Quella che sino a poco tempo prima sembrava solo una minaccia si è fatta realtà; nel giro di pochi giorni almeno 10 mila persone hanno raggiunto il confine terrestre tra Turchia e Grecia e hanno provato a sfondare i cordoni di sicurezza greci, trovando una risposta violenta, anche con il sostegno delle polizie e dei militari di altri governi europei.
    La situazione incandescente sul confine, che faceva immaginare uno scenario simile a quello del 2015, con migliaia di persone in transito lungo la rotta, si è però interrotta bruscamente con l’arrivo del virus e le misure di chiusura, limitazione di movimento e autoisolamento messe in atto in pratica da quasi tutti gli stati del mondo.
    Gli stati posti lungo la Rotta balcanica hanno non solo imposto misure restrittive alla popolazione locale, ma hanno chiuso la popolazione migrante all’interno dei campi, dispiegando forze speciali a controllarne i perimetri: nessuna nuova persona entra e nessuno esce, in una quarantena permanente.

    Prendono la strada dei boschi
    In Grecia si calcola una presenza di oltre 118 mila tra rifugiati e richiedenti asilo; circa 20 mila abitano nei 30 campi dislocati sul continente, molti vivono in appartamenti o shelter e oltre 38 mila sono bloccati nei campi ufficiali e informali sulle isole di Lesvos, Chios, Samos e Kos.
    In Serbia sono oltre 8.500 i richiedenti asilo e i migranti distribuiti nei 17 centri in gestione governativa all’interno del paese. Durante il mese di marzo polizia ed esercito locali hanno portato le persone che vivevano negli squat delle periferie di Belgrado e di Šid all’interno dei campi, che sono ora sovraffollati.
    Infine si calcola che in Bosnia Erzegovina ci siano circa 5.500 persone alloggiate in 9 campi per l’accoglienza, ma che almeno 2 mila vivano dormendo in edifici e fabbriche abbandonati o in tende e accampamenti di fortuna nei boschi lungo i confini con la Croazia. L’ampia presenza di persone che vivono fuori dai campi ufficiali ha fatto sì che il 17 aprile il consiglio dei ministri della Bosnia Erzegovina decidesse che ogni straniero che non ha un documento di identità valido e un indirizzo di residenza registrato presso l’ufficio stranieri del comune di competenza, verrà obbligatoriamente portato nei centri di ricezione, dove dovrà risiedere senza possibilità di uscire.
    Per questo motivo già dalle settimane precedenti, in località Lipa, cantone di Una Sana, territorio di Bihac, sono stati avviati di gran lena i lavori per mettere in piedi un nuovo centro temporaneo di transito. Il campo, costituito da ampi tendoni in cerata con letti a castello, container sanitari e toilette chimiche, è stato fortumente voluto dalla municipalità di Bihac per spostare dalle strade e da edifici diroccati le migliaia di persone che vagano tra le rovine senza cibo, acqua corrente, elettricità e vestiti. A partire dalla mattina del 21 aprile sono iniziati in maniera pacifica i trasporti dei migranti, scortati dalla polizia locale, al nuove centro in gestione all’Organizzazione mondiale dei migranti e al Danish Refugee Council. Al tempo stesso, decine di persone che non vogliono vivere nei centri e rimanere bloccate in quarantena a tempo indeterminato, hanno deciso di prendere la strada dei boschi e tentare di andare verso la Croazia o rimanere tra le foreste, in attesa che si allentino nei paesi europei le misure anti-Covid.
    Le preoccupazioni nutrite dalle diverse organizzazioni non governative e associazioni in tutti i contesti citati sono le medesime: i campi sono sovraffolati e non permettono di prevenire la diffusione del contagio, in molti centri i servizi igienici e i presidi sanitari sono insufficienti, in alcune realtà l’acqua non è potabile e fondamentalmente è impossibile mantenere le distanze. Le persone passano le giornate chiuse dentro strutture nella maggior parte dei casi fatiscenti, costrette a lunghe file per ricevere i pasti e sotto il controllo o della polizia e dell’esercito (come in Serbia e Grecia), che impediscono i tentativi di fuga dai campi, o delle imprese di sorveglianza private nei campi in Bosnia (campi gestiti da Iom, a differenza di Serbia e Grecia, dove sono in gestione governativa).
    Naturalmente, se già per la popolazione locale è difficile trovare mascherine usa e getta e guanti, per i migranti nei campi è pressochè impossibile, al punto che sia in Grecia che in Serbia, in alcuni dei centri i migranti hanno cominciato a cucire mascherine in stoffa, per la popolazione dei campi ma anche per la popolazione locale, supportati da alcune organizzazioni.
    In tutti i campi le organizzazioni che non si occupano di servizi primari, ma per esempio di interventi psico-sociali come Caritas, hanno dovuto sospendere o modificare le loro attività e instaurare una modalità di lavoro degli staff a rotazione, per preservare i propri operatori.

    Distanziamento impossibile
    Nonostante in Serbia e in Bosnia Erzegovina non siano stati ufficialmente accertati casi di persone positive al Covid19 tra i migranti nei centri, la stessa cosa non si può dire della Grecia, dove sono scoppiati almeno tre focolai, il primo a Ritsona, una ex base militare a 70 chilometri da Atene, che ospita oltre 3 mila persone, il secondo nel campo di Malakasa, dove è stato trovato un caso positivo tra gli oltre 1.600 residenti, il terzo nel sud della Grecia, a Kranidi, dove 150 su 497 persone di un ostello che ospita famiglie monogenitoriali sono risultate positive al test. In tutti i casi i campi sono stati posti in totale isolamento e quarantena per 14 giorni, e le persone non sono autorizzate a uscire dai loro container, stanze o tende. Per evitare che il fenomeno esploda soprattutto nei contesti come le isole, dove i campi sono sovraffolati e le condizioni di vita più miserevoli, il governo greco ha previsto lo spostamento di almeno 2.300 persone considerate più vulnerabili al virus sulla terraferma, in appartamenti, hotel e altri campi.
    In generale le reazioni dei migranti alle misure che sono state messe in atto sono state simili in tutti i luoghi. In primis vi è la sincera preoccupazione di ammalarsi nei campi; le persone sono consapevoli che igiene e misure di distanziamento sociale sono impossibili da tenere. Per fare un esempio, il Bira, un campo in Bosnia Erzegovina per uomini single e minori non accompagnati, che ha una capacità ufficiale di 1.500 persone, ne ospita più di 1.800 e nei container abitativi vivono non 6 persone, ma almeno il doppio. In luoghi così è impossibile fisicamente mettere in atto tutte le procedure necessarie a evitare il contagio.
    Altro punto che risulta particolarmente frustrante, soprattutto nei campi in Serbia e in Bosnia Erzegovina, è l’impossibilità di uscire fisicamente dai centri. Questo significa non poter esercitare nessuna libertà di movimento, non poter andare a comprare beni e cibo, magari non necessari per la sopravvivenza, ma di aiuto per resistere psicologicamente. Significa non poter andare a ritirare i soldi che i parenti mandano tramite Western Union e Money gram e ovviamente significa non poter tentare il game, il “gioco” di recarsi a piedi, da soli o guidati dai trafficanti, verso i confini, per cercare di valicarli.

    Gli interventi Caritas e Ipsia
    La frustrazione di rimanere bloccati a tempo indeterminato è molto alta; in molti dei campi sono scoppiate risse a volte anche molto violente, tra gli stessi migranti ma anche con le forze di polizia e di sicurezza preposte al controllo dei centri. Questi episodi, in Bosnia Erzegovina, sono avvenuti tra i minori non accompagnati del campo Bira, al Miral di Velika Kladuša, a Blažuj vicino a Sarajevo. Stesse dinamiche, con conseguente intervento pesante della security, a Krnja?a, Preševo e Adaševci in Serbia.
    Le organizzazioni impegnate nei centri per migranti potrebbero avere un importante ruolo di stress-relief (supporto in situazione di pressione psicologica) in un contesto di frustrazioni e violenze così diffuse, ma le organizzazioni che gestiscono i campi e i governi locali preferiscono una dimesione di chiusura quasi totale, senza capire che sarebbe importante prevenire la crescita di ulteriori tensioni.
    Caritas e Ipsia Acli, partner dei progetti lungo la rotta dei Balcani dal 2016, continuano – nella misura del possibile – le loro attività in Grecia, Serbia e Bosnia. Gli operatori locali sono portavoce e testimoni dei bisogni delle persone; anche se, a seguito dell’emergenza sanitaria, i ragazzi e le ragazze in Servizio civile all’estero hanno dovuto tornare in patria per non rimanere bloccati, e ciò ha tolto forze ed energie ai team locali, gli operatori sul terreno continuano il supporto alla popolazione migrante lungo la Rotta. Un piccolo apporto, in un mare di bisogni, ma il segno di un’attenzione e una prossimità che non devono essere cancellate dal virus.

    https://www.caritas.it/home_page/attivita_/00008790_Migranti_lungo_la_Rotta__quarantena_permanente.html

    #route_des_balkans #Balkans #Grèce #Croatie #campement #hébergement #camps #forêt #masques #distanciation_sociale #Grèce #Serbie #Bosnie #fermeture_des_frontières #frontières #coronavirus #covid-19 #Lipa #Bihac #OIM #IOM #Danish_Refugee_Council #Ritsona #Athènes #Malakasa #Kranidi #Bira #confinement #liberté_de_mouvement #Miral #Velika_Kladuša #Velika_Kladusa #Blažuj #Blazuj #Preševo #Adaševci #Krnja #Presevo #Adasevci

    ping @luciebacon

    • [Traduit par Chiara Lauvergnac, via Migreurop] 

      Migrants along the Route, permanent quarantine
      April 27, 2020
      Starting in March, as the coronavirus spread to Europe, some states located along the rear Balkan have implemented agreements that have affected not only the local population, but also and above all the migrant population living inside the transit and asylum seeker centers, set up and set up along the so-called Balkan route from 2016.
      After 2015, the year of the “refugee crisis”, which saw almost one million people arrive in the European Union (of which more than 850 thousand passed through Greece), starting from March 2016 the Balkan route was officially declared closed, on the basis of the controversial Turkish-European agreement, which basically provides that Turkey - in exchange for € 6 billion paid by the EU and an acceleration in negotiations related to entry into Europe - handles almost 4 million asylum seekers who we are in its territory.

      In fact, however, that agreement (actually a joint declaration between the parties involved) did not stop the flow of people on the move, but really slowed it down and made it more dangerous; it is estimated, in fact, that between 2016 and 2019 around 160 thousand people have passed through this migratory corridor.

      Red-hot borders

      The countries mainly affected by the presence of migrants in transit are Greece, Serbia and - starting from 2018 - Bosnia and Herzegovina, that became the bottleneck in the north-western area before entering Croatia and from there the Shengen countries, the destination which people aspire to, who are mainly from Afghanistan, Pakistan, Syria, Iran and Iraq.

      Shortly before the pandemic took off globally, starting from the end of February, the Balkan Route had returned to the main newspapers and news sites, because Turkish President Recep Tayyp Erdogan announced he had opened the borders to migrants willing to reach Europe. What seemed only a threat became reality; within a few days at least 10,000 people reached the land border between Turkey and Greece and tried to push through the security cordons, finding a violent response, also with the support of the police and military personnel from other EU countries.
      The incandescent situation on the border, which showed a scenario similar to that of 2015, with thousands of people in transit along the route, however, was abruptly interrupted with the arrival of the virus and the measures of closure of movement and the self-isolation put into practice by almost all states of the world.
      The states located along the Balkan route have not only imposed restrictive measures on the local population, but have closed the migrant population inside the camps, deploying special forces to control their perimeters: no new person enters and no one excludes, in a permanent quarantine.
      They take the road in the woods

      In Greece there are an estimated 118,000 refugees and asylum seekers; about 20 thousand inhabitants in the 30 camps located on the continent, many residents in apartments or shelters and over 38 thousand are blocked in the official and informal camps on the islands of Lesvos, Chios, Samos and Kos.
      In Serbia there are over 8,500 asylum seekers and migrants distributed in the 17 government-run centers within the country. During the month of March the police and army brought the people who lived in the squat on the outskirts of Belgrade and Šid into the camps, which are now overcrowded.
      Finally, it is estimated that in Bosnia and Herzegovina there are about 5,500 people housed in 9 camps for reception, but that at least 2,000 live sleeping in abandoned buildings and factories or in makeshift tents and camps in the woods along the borders with Croatia. On April 17, the Council of Ministers of Bosnia and Herzegovina decided that every foreigner who does not have a valid identity document and a residence address registered at the foreign office of the municipality of competence, will be obligatorily taken to the reception centers, where he must reside without possibility to go out. For this reason, work has already started in the past weeks, in Lipa, in the canton of Una Sana, in the Bihac area, to set up a new temporary transit centre. The camp, consisting of large tents with bunk beds, sanitary containers and chemical toilets, was fortuitously desired by the municipality of Bihac to move the thousands of people who wander through streets and ruined buildings without food, running water, electricity and clothes. Transportation of migrants, escorted by local police, to the new centre managed by the the World Organization for Migrants and the Danish Refugee Council began peacefully from the morning of April 21. At the same time, dozens of people who do not want to live in the centres and remain stuck in quarantine indefinitely, have decided to take the road through the woods and try to go to Croatia or stay in the forests, waiting for anti-Covid measures to loosen in the various countries.
      The concerns raised by the various non-governmental organizations and associations in all the contexts mentioned are the same: thecamps are overcrowded and do not allow to prevent the spread of the infection, in many centers the toilets and health facilities are insufficient, in some situations the water is not drinkable and basically it is impossible to keep your distance. People spend their days locked in structures in most cases dilapidated, forced to wait in long lines to receive meals and under the control of the police and the army (as in Serbia and Greece), which prevent attempts to flee the camps, or private surveillance companies in the camps in Bosnia ( managed by IOM, unlike Serbia and Greece, where they are under government management).
      Of course, if it is already difficult for the local population to find disposable masks and gloves, for migrants in the camps it is almost impossible, to the point that both in Greece and Serbia, in some of the centers the migrants have begun to sew masks in cloth , for the population of the campss but also for the local population, supported by some organizations.
      In all camps, organizations that do not deal with primary services, but for example with psycho-social interventions such as IPSIA/Caritas, have had to suspend or modify their activities and establish a rotating staff working mode, to preserve their operators.
      Impossible distancing

      Although cases of positive Covid19 people among migrants in the centers have not been officially recognized in Serbia and Bosnia and Herzegovina, the same cannot be said of Greece, where at least three outbreaks have erupted, the first in Ritsona, a former military base 70 kilometers from Athens, which houses over 3,000 people, the second in the Malakasa camp, where a positive case was found among the more than 1,600 residents, the third in southern Greece, in Kranidi, where 150 out of 497 people from a hostel hosting single parent families tested positive. In all cases the camps were placed in total isolation and quarantined for 14 days, and people are not allowed to leave their containers, rooms or tents. To prevent the phenomenon from exploding especially in contexts such as the islands, where the camps are overcrowded and the living conditions most miserable, the Greek government has disposed the movement of at least 2,300 people considered most vulnerable to the virus on the mainland, in apartments, hotels and other camps.
      In general, the reactions of migrants to the measures that have been put in place have been similar in all places. First of all, there is the sincere concern of getting sick in the camps; people are aware that hygiene and social distancing measures are impossible to maintain. For example, the Bira, a camp in Bosnia and Herzegovina for single men and unaccompanied minors, which has an official capacity of 1,500 people, is home to more than 1,800 and not just 6 people live in one container, but at least twice as many. In places like this it is physically impossible to put in place all the necessary procedures to avoid contagion.
      Another point that is particularly frustrating, especially in the camps in Serbia and Bosnia and Herzegovina, is the impossibility of physically leaving the centers. This means not being able to exercise any freedom of movement, not being able to go and buy goods and food, perhaps not necessary for survival, but of help to resist psychologically. It means not being able to go and collect the money that relatives send via Western Union and Money gram and obviously means not being able to try the game, the “game” to go on foot, alone or guided by traffickers, to the borders, to try to cross them.
      .
      The Caritas and Ipsia interventions

      The frustration of getting stuck indefinitely is very high; in many of the camps brawls sometimes even very violent broke out, among the migrants themselves but also with the police and security forces in charge of the control of the centers. These incidents in Bosnia and Herzegovina occurred among unaccompanied minors from the Bira camp, in Velika Kladuša’s Miral, in Blažuj near Sarajevo. Same dynamics, with consequent heavy security intervention, in Krnja? A, Preševo ​​and Adaševci in Serbia.
      Organizations engaged in migrant centers may have an important stress-relief role (support in situations of psychological pressure) in a context of such widespread frustrations and violence, but the organizations that manage the camps and local governments prefer an almost closed closure total, without understanding that it would be important to prevent the growth of further tensions.
      Caritas and Ipsia Acli, partners of projects along the Balkan route since 2016, continue - as far as possible - their activities in Greece, Serbia and Bosnia. Local operators are spokespersons and witnesses to people’s needs; even though, following the health emergency, the young men and women in the Civil Service abroad had to return to their homeland in order not to get stuck, and this took away local forces and energies. The operators on the ground continue to support the migrant population along the Route. A small contribution, in a sea of ​​needs, but the sign of attention and proximity that must not be erased by the virus.

      Silvia Maraone

      Caritas Italiana - Migranti lungo la Rotta, quarantena permanente

  • The Impending Mass Grave Across the Border From Texas

    As the virus sweeps across the U.S., a dusty migrant camp along the southern border in Mexico is on the brink of becoming a humanitarian disaster.

    The city of Matamoros, Mexico, sits directly across the border from Brownsville, Tex. Over 2,500 people have gathered there since the Trump administration rolled out the “#Remain_in-Mexico” policy, in a squalid encampment along the U.S.-Mexico border, while they wait for their asylum hearings. They live in cramped, unsanitary quarters — some in tents, others in makeshift shelters — without electricity or running water. They are increasingly susceptible to respiratory illness and malnutrition.

    On April 1, the U.S. Department of Homeland Security and the Executive Office for Immigration Review announced that they would be postponing all hearings because of the coronavirus outbreak. They live in constant threat of the virus, all for exercising their human right to claim asylum.

    Volunteers and nonprofit groups have all but vanished. UNICEF left. Doctors Without Borders still offers some services, but Global Response Management, an international nonprofit organization, is the only consistent presence. Its volunteer doctors, nurses and medics, in some cases asylum seekers, have been doing their best.

    But the agency’s best is limited to distributing vitamins, masks and moving tents apart. Under normal circumstances, if you can call any of this normal, doctors and nurses can’t do much aside from tending to a wound that requires stitches, and diagnosing strep throat or the flu. They aren’t able to get tests to diagnose Covid-19.

    The executive director of G.R.M., who is a nurse, reports that within the camp there were five patients with Covid-19 symptoms. The agency reported these to local authorities but were refused testing. It asked that these migrants be taken away from the camp to nearby hotels, but Mexican immigration authorities have not authorized the move.

    Matamoros is the second largest city in the state of Tamaulipas, with a population of over 520,000. While there are no confirmed cases of Covid-19 in the camps, there are some eight confirmed cases in the city. People with mild or moderate cases could be quarantined in their tents and more severe cases sent to local hospitals. But, according to G.R.M., the city’s five public hospitals have 10 ventilators and 40 intensive care unit beds between them. An outbreak would be catastrophic.

    Mexico has been slow to react to the coronavirus threat. In mid-March, President Andres Manuel López Obrador told reporters, “I have faith that we’re going to move our dear Mexico forward, that these misfortunes, pandemics will not harm us.” He has defiantly kissed and hugged supporters at recent events. Mexico has reported at least 4,219 cases of Covid-19 and 273 deaths. Medical workers have protested against the lack of protective gear.

    Western news organizations are abuzz with worry over migrants on our southern border. They fret over what will happen if an outbreak were to erupt in the camp. But the plight of the migrants is nothing but a morbid concern. We’re treated to images, taken from helicopters, of bodies lying on top of each other, swollen by the sun, and drowned children and their parents, embracing. It’s the classic voyeuristic Jonestown footage. This is a mass killing of vulnerable people of color, preyed on because they dreamed of a better life. Despite the worry now about the asylum-seekers in Matamoros, no one is rushing to help them. People are just rushing to read about this impending mass grave.

    As the mounting toll of the coronavirus comes into view, it’s clear that migrants around the world are among the most vulnerable. They often lack health insurance, struggle to make ends meet and are often in poor health. They don’t have the luxury or the freedom to socially distance themselves from others. The undocumented men and women in our communities are on the front lines — often with no protective equipment or safety net — risking their lives to do the jobs most Americans won’t. They are disinfecting hospitals and doctors’ offices, delivering your food and taking care of your elderly relatives.

    President Trump believes the medical community’s insistence on quarantine is a conspiracy to destroy his presidency. My parents are among the aging, immunocompromised and undocumented in New York City. If they get sick, they will die. The Trump administration will not help us. We migrants, on the border, or here in New York, are left to fend for ourselves.

    Do you know about crows? As an undocumented migrant, I’ve always felt an affinity for them. Research has shown that they are as smart as a 7-year-old child. And yet, they are considered pests, undesirable birds, by most. People shoot them, or lay down barbed wire so they will not roost. If you hurt a crow, and it gets a good look at your face, generations of that crow flock could swoop and swerve and attack you. Crows never forget if you hurt them or one of their own.

    As one of the fulfilled prophecies of the American dream, I’ve earned the right to foretell one. If the American and Mexican governments let us die en masse, we will haunt your children, and your children’s children, and their children too. They will never sleep in peace, and they will come to know our names.

    https://www.nytimes.com/2020/04/12/opinion/matamoros-migrants-coronavirus.html

    #immobilité #Mexique #fermeture_des_frontières #USA #Etats-Unis #frontières #migrations #asile #réfugiés #campement #Matamoros #coronavirus #covid-19 #photographie

    via @isskein
    ping @thomas_lacroix

  • #François_Héran : « L’#idéologie du #confinement national n’est qu’un ruineux cauchemar »

    Technique de lutte contre l’#épidémie, le confinement devient une dangereuse idéologie s’il prend prétexte de la #protection_sanitaire pour viser les seuls migrants, souligne le sociologue François Héran dans une tribune au « Monde ».

    Tribune. « Fermer nos frontières », telle serait pour certains la leçon à retenir de la crise sanitaire, une mesure qu’on aurait dû adopter de longue date. Mais les fermer à qui ? Aux seuls migrants ou à tous les voyageurs internationaux ? Dans nos cerveaux, le projet d’ouvrir ou de fermer les frontières est associé à la politique migratoire.

    Or, le virus ne fait aucune différence entre le migrant et le voyageur. Il n’a pas d’idéologie, il obéit à la loi des grands nombres et à cette donnée de base : l’immigration représente une part minime des passages aux frontières, moins de 1 %. Une politique de confinement national qui alléguerait la protection sanitaire pour cibler les migrants tout en négligeant 99 % des passages de frontière renouerait avec les errements du passé, bien décrits par l’historien Antonin Durand dans un article de la revue en ligne De facto.

    La France a délivré en 2019 environ 270 000 titres de séjour d’au moins un an à des migrants non européens

    La somme des franchissements de frontière enregistrés dans le monde en 2018 pour des séjours de moins d’un an s’élève à 1,4 milliard, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Malgré l’essor des communications à distance, ce nombre a progressé de 50 % en dix ans. Voyages de loisir pour une grosse moitié, mais aussi visites aux proches, voyages d’étude, pèlerinages, déplacements professionnels (stages, missions, travaux saisonniers). Sans surprise, l’Europe concentre la moitié des entrées aux frontières. Or le record mondial revient à la France : pas moins de 89 millions d’entrées en 2018, migration non comprise. Devant l’Espagne (83 millions), les Etats-Unis (80 millions), la Chine (63 millions) et l’Italie (62 millions).

    Il est plus difficile d’estimer le nombre d’entrées à des fins de migration permanente. Mais l’ordre de grandeur est cent fois moindre. La France a délivré en 2019 environ 270 000 titres de séjour d’au moins un an à des migrants non européens – dont une part vivaient déjà sur place sans papiers (ce qui empêche d’additionner simplement les illégaux aux légaux). S’ajoute à ce noyau une partie des 170 000 demandeurs d’asile, « dublinés » compris : ceux qui n’obtiennent ni le statut de réfugié ni une régularisation pour raison familiale ou autre (et, donc, ne figureront pas dans la statistique des titres des années suivantes). Au total, en calculant large et sans doubles comptes, on peut estimer à 400 000 environ le nombre d’entrées annuelles de migrants non européens sur le territoire français. Quant aux citoyens de l’Union européenne, qui peuvent s’installer sans titre de séjour, les enquêtes de l’Insee estiment leur afflux, bon an mal an, autour de 140 000.

    Déguiser une politique migratoire en politique sanitaire

    Ainsi, chaque année en France, 540 000 entrées environ relèvent de la migration, ce qui est très peu sur l’ensemble des 90 millions d’entrées provisoires ou durables : 0,6 %. Même assortie d’une grosse marge d’erreur, c’est une donnée incontournable pour le contrôle sanitaire. Les contrôles aux frontières pour ralentir la propagation des épidémies sont légitimes, mais rien ne justifie de les réserver aux migrants, alors que les voyageurs internationaux sont de 140 à 200 fois plus nombreux. Ce serait déguiser une politique migratoire en politique sanitaire.

    Or la confusion est courante. Dans un entretien récent (Le Figaro du 14 avril), Philippe de Villiers jubile : l’épidémie a sonné le glas du mondialisme, la France rentre dans ses frontières et les multiplie à l’envi en interne, sous forme de gestes barrières. Et de fustiger la mondialisation, coupable d’avoir favorisé « quatre crises mortelles : sanitaire, migratoire, économique, et bientôt financière ». J’invite M. de Villiers à se pencher sur un fleuron de la mondialisation qu’il connaît bien, le parc du Puy du Fou. Son site multilingue (français, anglais, espagnol, italien, allemand, néerlandais, russe et chinois) vante la part croissante des visiteurs étrangers (+ 38 % en 2018) et arbore le titre de « meilleur parc du monde » décerné par… le site Internet TripAdvisor. Et j’imagine qu’il ne discrimine pas les immigrés à l’embauche. On le voit, l’intérêt bien compris n’a que faire de l’idéologie du confinement national. Libéré de la crise, le parc vendéen saura renouer avec le succès en misant à nouveau sur la mondialisation.

    On a pris conscience dans la crise que les métiers à forte utilité sociale mobilisent les immigrés plus qu’à leur tour. On vérifie aussi que, sans la clientèle étrangère, des secteurs entiers sont sinistrés. Les 89 millions d’entrées de l’année 2018 ont produit 140 millions de nuitées de non-résidents – autant que les nuitées de clients français ! Le Louvre ne serait pas le premier musée de la planète s’il ne vendait pas 75 % de ses billets à des étrangers. Et ainsi de suite.

    Vous rêviez d’un monde appliquant sans faille l’idéologie du « confinement national » ? La fermeture des frontières à la faveur de l’épidémie vous en apporte la preuve expérimentale : un monde sans migrants ni visiteurs étrangers est un monde à l’arrêt ou sévèrement amputé. C’est un monde où les citoyens des pays du Nord – cuisante ironie – peuvent devenir à leur tour des étrangers indésirables dans les pays du Sud, voire dans leur propre pays, comme l’ont vécu ces Français en croisière interdits de débarquer à Marseille, pris au même piège que les passagers de l’Aquarius en 2018.

    Interdépendance

    Il est bon que les Etats souverains cherchent à garantir sur leur sol certaines productions stratégiques pour la défense et la santé. Mais le souverainisme atteint ses limites avec les effets ruineux du confinement national et sous le coup des décisions souveraines des autres pays. On ne perd pas son indépendance si, au lieu de fabriquer soi-même son pain, on l’achète chez son boulanger ; on entre en interdépendance et c’est ce qu’on appelle le marché, avec son lot de coopérations, d’échanges et de régulations. Ainsi en va-t-il des relations internationales, de l’intégration européenne ou des conventions internationales en matière de mobilité, de migration ou d’asile.

    La tendance à franchir toujours plus les frontières n’est ni une mode ni une anomalie. C’est une lame de fond. Au nom de quoi voudrait-on dissuader les jeunes, les actifs ou les retraités de parcourir le monde ? La migration, à sa modeste échelle, participe de ce mouvement. Il faut réguler cette mobilité, c’est inévitable, mais on voit mal comment inverser la mondialisation croissante des voyages internationaux, sauf à rêver d’un confinement perpétuel.

    Technique de lutte en temps d’épidémie, le confinement se dégrade en idéologie s’il allègue la protection sanitaire des nations pour viser les seuls migrants. L’immigration zéro est un déni de réalité tout autant que le slogan « no border ». De la même façon, le rêve d’un monde fermant ses frontières à tous les étrangers n’est qu’un ruineux cauchemar. Une fois déconfiné, le monde continuera de circuler – et il y aura tout à voir.

    François Héran est sociologue, anthropologue et démographe, titulaire de la chaire migrations et sociétés au Collège de France, ancien directeur de l’Institut national d’études démographiques (INED) de 1999 à 2009, animateur de l’Institut Convergences Migrations. Derniers ouvrages parus : « Avec l’immigration. Mesurer, débattre, agir », (La Découverte, 2017) et Migrations et sociétés (Fayard, 2018).

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/26/francois-heran-l-ideologie-du-confinement-national-n-est-qu-un-ruineux-cauch
    #confinement_national #migrants #migrations #coronavirus #covid-19
    #frontières #fermeture_des_frontières #nationalisme #liberté_de_circulation #liberté_de_mouvement

    –------

    Voir aussi cet autre texte de Héran :
    #Voyageurs_internationaux ou immigrants, le virus ne fait pas la différence
    https://seenthis.net/messages/844270

    ping @thomas_lacroix @karine4 @isskein

    • Entretien. Pour l’épidémiologiste suédois #Anders_Tegnell, “fermer les frontières est ridicule”

      L’épidémiologiste à l’origine de la stratégie controversée de la Suède pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 s’est entretenu avec Nature. Selon lui, l’approche basée sur la responsabilisation a bien fonctionné dans son pays.

      https://www.courrierinternational.com/article/entretien-pour-lepidemiologiste-suedois-anders-tegnell-fermer

      Après, voilà... c’est le gars derrière la stratégie de lutte contre le coronavirus en Suède...

    • Le #nationalisme est-il bon pour la santé ?

      Les gouvernements ont arrêté le monde en sept jours. Dès janvier, alors que l’Organisation mondiale de la santé s’était prononcée contre les restrictions du trafic international de voyageurs (https://www.who.int/news-room/articles-detail/updated-who-advice-for-international-traffic-in-relation-to-the-outbreak-of-the), la circulation en provenance de Chine avait été suspendue par plusieurs pays, voisins ou plus lointains, comme l’Italie.

      Mais c’est à la mi-mars que tout a basculé. Malgré la progression de l’épidémie, de plus en plus d’États ont remplacé les contrôles sanitaires aux frontières par des blocages fondés sur la nationalité. En une semaine, entre le 16 et le 23 mars, la plupart d’entre eux ont interdit l’entrée à toutes les nationalités, à l’exception de leurs propres ressortissants (https://www.iatatravelcentre.com/international-travel-document-news/1580226297.htm).

      Ces restrictions peuvent paraître justifiées pour des raisons sanitaires. De fait, la distanciation sociale, lorsqu’elle est parfaitement respectée, réduit efficacement la propagation de l’épidémie. Par extension, ne pourrait-on pas penser que la « distanciation nationale » contribue, elle aussi, à cette réduction ?
      Une stratégie inefficace

      En janvier, lorsque l’OMS recommande de ne pas restreindre le trafic international, son avis est fondé sur l’inefficacité sanitaire d’une telle mesure. Une fois que le virus est présent sur un territoire, il se propage en effet à travers les contacts locaux. Fermer les frontières ne retarde que de peu l’épidémie, comme l’ont montré de nombreuses études sur la propagation des virus de la grippe ou d’Ebola.

      Ces résultats ont été confirmés pour le Covid-19. Un article publié dans la prestigieuse revue Science a étudié les effets des restrictions de voyage sur la propagation de l’épidémie en cours. Il conclut que l’impact d’une forte réduction des voyages vers et à partir de la Chine (à hauteur de 90 %) reste modeste sur la progression de l’épidémie, tant que cette réduction n’est pas combinée avec des efforts importants visant à réduire de 50 % la transmission à l’intérieur des communautés nationales, notamment par un dépistage précoce et isolation.

      L’article compare également l’impact des restrictions internes que la Chine a adoptées le 23 janvier à l’égard de Wuhan à celui des restrictions internationales que les pays ont adoptées à l’égard de la Chine. Les restrictions décidées à Wuhan ont retardé la progression de l’épidémie dans le reste de la Chine de seulement 3 à 5 jours. La raison est que des personnes qui n’avaient pas (encore) de symptômes avaient déjà voyagé dans d’autres villes chinoises avant la quarantaine.

      L’étude montre que les « frontières » installées autour de Wuhan ont eu un effet plus marquant à l’échelle internationale. En prenant cette mesure, la Chine a réduit le nombre de cas importés dans d’autres pays de 80 % jusqu’à la mi-février, lors du déclenchement de l’épidémie dans plusieurs pays.

      Ce résultat n’est pas surprenant : les mesures plus ciblées, à commencer par le dépistage, l’isolement des cas infectés et la distanciation sociale, sont plus efficaces pour contenir une épidémie, que les restrictions de la mobilité.
      https://www.youtube.com/watch?v=gxAaO2rsdIs&feature=emb_logo

      Des dangers pour la santé publique

      Le 18 mars, trois chercheurs américains tentaient encore de montrer l’inutilité de fermer les frontières avec la Chine. Pour cela, ils ont analysé l’évolution du nombre de personnes infectées par pays et par jour, à partir de 27 janvier. Comme le montre leur graphique, certains pays ayant fermé leurs frontières avec la Chine (en rouge) peuvent connaître un nombre d’infections plus élevé que d’autres pays qui ne l’ont pas fait (en bleu).

      Un collectif de seize spécialistes en santé mondiale ont alerté, dans la prestigieuse revue médicale The Lancet, sur le caractère disproportionné des fermetures des frontières – mesures qui contreviennent aux recommandations de l’OMS et qui sont susceptibles d’aggraver la crise sanitaire.

      Les restrictions au trafic international risquent en effet d’aggraver la situation, pour plusieurs raisons. Sanitaires, d’abord : même quand des exceptions sont prévues pour le personnel soignant et les équipements médicaux, la rareté des moyens de transport ralentit la réponse sanitaire.

      Alimentaires, ensuite : même si le stock mondial de céréales est pour le moment suffisant, l’arrêt des exportations peut perturber les prix en provoquant ici des excédants, là des pénuries alimentaires qui aggraveront la crise sanitaire.

      D’équité, enfin : la fermeture des frontières nuit, de façon tragique, aux plus vulnérables. Chaque année, le commerce international permet d’acheminer assez de maïs, de blé et de riz pour nourrir 2,8 milliards de personnes dans le monde. En 2018, l’Afrique subsaharienne, une région où résident un quart des 820 millions de personnes malnutries du monde, avait pu importer plus de 40 millions de tonnes de céréales.


      La fermeture des frontières risque d’augmenter l’insécurité alimentaire des plus pauvres, comme l’indique un récent rapport du Programme alimentaire mondial des Nations unies.
      Fermer les frontières, est-ce légal ?

      Un article publié récemment dans Science rappelle que la restriction du trafic viole le droit international. En effet, la plupart des États qui ont procédé à la fermeture des frontières ne respectent pas le Règlement sanitaire international de l’OMS qu’ils ont eux-mêmes adopté en 2005.

      Ce Règlement, qui constitue un traité légalement contraignant, dispose, à son article 43, que les mesures prises par les États face aux risques sanitaires « ne doivent pas être plus restrictives pour le trafic international, ni plus intrusives ou invasives pour les personnes, que les autres mesures raisonnablement applicables qui permettraient d’assurer le niveau approprié de protection de la santé » (43-1). Pour être proportionnées, les mesures doivent s’appuyer sur « des principes scientifiques » et sur « les éléments scientifiques disponibles » (43-2). Lorsqu’un État prend des mesures qui « entravent de manière importante le trafic international », comme le « refus de l’entrée ou de la sortie des voyageurs internationaux pendant plus de 24 heures », cet État doit « fournir à l’OMS les raisons de santé publique et les informations scientifiques » qui justifient » ces décisions (43-3).

      Or les principes et les informations scientifiques disponibles ne justifient pas les restrictions du trafic international. De plus, la plupart des pays n’ont pas notifié à l’OMS les raisons de santé publique qui ont motivé leur décision. Les chercheurs enjoignent les gouvernements de suivre plutôt les recommandations de l’OMS en augmentant le nombre de tests et en s’assurant que la distanciation sociale est respectée.
      Le biais nationaliste

      Dans des situations de crise, le risque de prendre des décisions biaisées augmente et avec lui, notre capacité à aggraver la situation. L’un de ces biais est de surestimer l’importance des frontières nationales ou des différences entre les populations. En sciences sociales, ce biais est appelé « nationalisme méthodologique », pour le distinguer du nationalisme comme idéologie politique.

      On peut l’illustrer par trois autres exemples. Premièrement, le biais nationaliste nous empêche de percevoir correctement un problème de santé humaine. Ainsi, le virus a été souvent présenté comme étant « chinois ». Le 27 janvier, un journal danois avait même publié une caricature remplaçant chacune des étoiles du drapeau de la Chine par un virus. L’ambassade chinoise au Danemark avait déploré « le manque d’empathie » et une « offense à la conscience humaine ». Le journal danois s’en est défendu, en estimant que les Chinois et les Danois représentaient « deux types de compréhension culturelle ». Or cette surestimation des différences culturelles peut conduire non seulement à l’absence d’empathie, mais aussi à la confiance dans l’idée que pour faire face à un virus perçu comme étranger, la solution est de fermer les frontières.

      Deuxièmement, le biais nationaliste peut expliquer les temps de réaction à un problème sanitaire. Par exemple, l’Italie a fermé ses frontières avec la Chine le lendemain de l’hospitalisation d’un couple de touristes chinois à Rome le 30 janvier. Mais elle a mis plus de trois semaines pour prendre les premières mesures adéquates.

      Pendant trois semaines, les recommandations du ministère de la Santé visaient uniquement les personnes qui revenaient de l’étranger et les médecins cherchaient surtout des patients ayant voyagé. Lorsque le 20 février, un Italien de 38 ans avait développé les symptômes sans lien apparent avec l’Asie, l’anesthésiste qui a décidé de le tester a dû désobéir au protocole qui réservait les tests aux personnes ayant voyagé à l’étranger.

      Troisièmement, le biais nationaliste a conduit les gouvernements à interdire l’arrivée des étrangers tout en faisant une exception pour les ressortissants ou les résidents. Or, si le but est de réduire le nombre d’interactions sur un territoire, pourquoi permettre le retour des nationaux, dont les liens sociaux et familiaux sont plus nombreux que ceux des étrangers ? Et pour les nationaux, la règle qui leur permet de revenir, quelle que soit la prévalence de l’épidémie dans leur pays, leur rend-elle vraiment service ?

      Les gouvernements ont arrêté le monde en sept jours sans en voir toutes les conséquences. Combien de temps nous faudra-t-il pour les corriger ?

      https://theconversation.com/le-nationalisme-est-il-bon-pour-la-sante-135709

      ping @karine4

  • L’Europe forteresse Étude sur le durcissement de la politique de délivrance des visas Schengen, ses conséquences et ses victimes

    « La seule frontière que trace l’Union européenne est celle de la démocratie et des droits de l’Homme ». C’est ce que disait la déclaration du sommet européen de #Laeken, en 2001, portant sur « l’avenir de l’Union européenne ». Aujourd’hui, moins de deux décennies après, ces mots résonnent comme une insulte, tellement la réalité est différente. Les #frontières sont plus que jamais de retour un peu partout, mais surtout entre l’Europe et son voisinage sud. Et la méditerranée est devenue « le plus grand cimetière du monde »[1], tant elle regorge de cadavres de migrants ayant tenté d’en faire la traversée, sans visa.

    https://ftdes.net/leurope-forteresse-etude-sur-le-durcissement-de-la-politique-de-delivrance-de
    #visa #visas_Schengen #visas #Europe #fermeture_des_frontières #Méditerranée #externalisation #Tunisie #rapport #FTDES #morts_en_mer #mourir_en_mer

    ping @isskein @_kg_ @karine4

  • La frontière franco-suisse au temps du coronavirus...

    Photos prises le dimanche 19.04.2020 par #Juliet_Fall

    Sunday morning bike ride with my family chasing newly/temporarily-closed borders around the Canton of Geneva during Covid19 pandemic. France & Switz are both in the Schengen area: these are usually open to people. Fascinating ad hoc use of different material. (#Bardonnex, #Soral)

    We chased closed borders on bicycles for three hours, starting early. Luckily, in Switzerland, we are allowed to exercise outside in family groups as long as we maintain distance to others. On the other side, in France, people are more tightly policed & controlled (Soral)

    Some borders that usually shut at night are now completely closed. The one in #Sézegnin used tape covered in private companies’ names ("La Mobiliaire"), making them seem even more improvised, as though people threw them together using whatever was at hand.

    Did a border professional grab a piece of pink chalk to mark out the line before they laid the concrete blocks? So many personal stories hidden in these geopolitical traces. Geography & history in the making: experiences & sights to remember (the best type of ’homeschooling’)...

    https://twitter.com/JulietJFall/status/1251838051434799104
    #Schengen (fin de-) #fin_de_Schengen #frontières #fermeture_des_frontières #covid-19 #coronavirus #France #Suisse #Juliet_Fall @simplicissimus #Genève #Haute-Savoie
    #rematérialisation #matérialisation

    ping @isskein @reka

  • #Voyageurs_internationaux ou immigrants, le virus ne fait pas la différence

    La relation entre #immigration et #épidémie peut s’envisager sous l’angle des inégalités d’accès au logement, aux soins, au matériel de protection, à l’information. Mais cela ne doit pas faire oublier que la #migration_internationale est peu de chose sur l’ensemble de la #mobilité_internationale.

    Selon l’Organisation mondiale du #tourisme, on comptait dans le monde en 2018 environ 1,4 milliard de franchissements de frontière par des non-résidents pour un séjour de moins de 12 mois, contre seulement 0,9 milliard en 2008. Soit une progression de 50 % en dix ans, malgré l’essor des communications à distance. Voyages touristiques surtout, mais aussi visites familiales, déplacements professionnels, travail saisonnier ou « détaché ». L’Europe en capte la moitié, la France 6,4 %.

    En 2018, en effet, la France a enregistré 89 millions d’entrées de non-résidents pour des séjours inférieurs à 12 mois. C’est le record mondial, devant l’Espagne (83 millions) et les États-Unis (80 millions). Cela correspond à 140 millions de nuitées, autant que les nuitées de résidents nationaux.

    Sur cette masse d’entrées, combien sont le fait d’immigrants venus s’installer en France pour au moins un an ? Environ 400 000 si l’on se limite à l’immigration issue des pays tiers :

    – 280 000 entrées légales (titres de séjour accordés en 2019) ;
    – une partie, difficile à déterminer, des 132 000 premiers demandeurs d’asile (enfants mineurs compris). Une partie seulement, car si 36 % environ obtiennent une protection, d’autres, déboutés il y a déjà plusieurs années, finissent par décrocher un titre de séjour pour motifs familiaux et se retrouvent donc dans la statistique des titres de séjour d’une année ultérieure. D’autres, enfin, repartent ;
    – une partie (sous des hypothèses analogues) des 40 000 demandes « sous statut Dublin », présentées aux « guichets uniques » de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) et des préfectures sans passer par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).

    S’ajoutent à cela les quelque 140 000 entrées annuelles de ressortissants des pays de l’Espace économique européen, non tenus de demander un titre de séjour (Insee Focus, n° 145, février 2019).

    Ces fourchettes sont larges mais seul importe ici l’ordre de grandeur : la migration non européenne représente moins de 0,5 % des 89 millions d’entrées annuelles en France, soit 1/200 des entrées. Européens inclus, les entrées de migrants représentent environ 0,6 % de la mobilité internationale vers la France, soit une entrée sur 170.

    Une fermeture prophylactique des frontières ciblée sur les seuls migrants (européens ou non), n’aurait donc aucun sens, vu leur part minime dans l’ensemble des entrées. Dans notre imaginaire, fermer les frontières, c’est d’abord les fermer aux migrants. Mais le covid-19 se moque de cette distinction ; il se propage d’un pays à l’autre via les voyageurs de toute sorte, sans se demander s’ils sont migrants.

    http://icmigrations.fr/2020/04/07/defacto-018-04

    #migrations #frontières #mobilité #franchissement_des_frontières #statistiques #chiffres #fermeture_des_frontières #coronavirus #covid-19 #François_Héran

  • Des trajectoires immobilisées : #protection et #criminalisation des migrations au #Niger

    Le 6 janvier dernier, un camp du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) situé à une quinzaine de kilomètres de la ville nigérienne d’Agadez est incendié. À partir d’une brève présentation des mobilités régionales, l’article revient sur les contraintes et les tentatives de blocage des trajectoires migratoires dans ce pays saharo-sahélien. Depuis 2015, les projets européens se multiplient afin de lutter contre « les causes profondes de la migration irrégulière ». La Belgique est un des contributeurs du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique (FFUE) et l’agence #Enabel met en place des projets visant la #stabilisation des communautés au Niger

    http://www.liguedh.be/wp-content/uploads/2020/04/Chronique_LDH_190_voies-sures-et-legales.pdf
    #immobilité #asile #migrations #réfugiés #Agadez #migrations #asile #réfugiés #root_causes #causes_profondes #Fonds_fiduciaire #mécanisme_de_transit_d’urgence #Fonds_fiduciaire_d’urgence_pour_l’Afrique #transit_d'urgence #OIM #temporaire #réinstallation #accueil_temporaire #Libye #IOM #expulsions_sud-sud #UE #EU #Union_européenne #mise_à_l'abri #évacuation #Italie #pays_de_transit #transit #mixed_migrations #migrations_mixtes #Convention_des_Nations_Unies_contre_la_criminalité_transnationale_organisée #fermeture_des_frontières #criminalisation #militarisation_des_frontières #France #Belgique #Espagne #passeurs #catégorisation #catégories #frontières #HCR #appel_d'air #incendie #trafic_illicite_de_migrants #trafiquants

    –----

    Sur l’incendie de janvier 2020, voir :
    https://seenthis.net/messages/816450

    ping @karine4 @isskein :
    Cette doctorante et membre de Migreurop, Alizée Dauchy, a réussi un super défi : résumé en 3 pages la situation dans laquelle se trouve le Niger...

    –---

    Pour @sinehebdo, un nouveau mot : l’#exodant
    –-> #vocabulaire #terminologie #mots

    Les origine de ce terme :

    Sur l’origine et l’emploi du terme « exodant » au Niger, voir Bernus (1999), Bonkano et Boubakar (1996), Boyer (2005a). Les termes #passagers, #rakab (de la racine arabe rakib désignant « ceux qui prennent un moyen de trans-port »), et #yan_tafia (« ceux qui partent » en haoussa) sont également utilisés.

    https://www.reseau-terra.eu/IMG/pdf/mts.pdf

  • Hundreds of migrants stuck in #Niger amid coronavirus pandemic

    As countries close borders to curb spread of coronavirus, aid groups in Niger ’overwhelmed’ by requests of support.

    While countries across Africa have been closing their borders as part of efforts to contain the coronavirus pandemic, migrants and people on the move are paying a high price.

    Over the past two weeks, hundreds of women, men and children have been stuck in Niger, a country that represents a traditional corridor of transit for seasonal labourers from West Africa heading to Libya or Algeria, as well as people hoping to move further to Europe across the Mediterranean Sea.

    “We’re being overwhelmed by requests of support,” said Barbara Rijks, Niger director for the International Organization for Migration (IOM).

    Deportations from Algeria to Niger have been a continuing trend since late 2016, with figures decreasing last year only to begin growing again from February onwards. The migrants, who were arrested during police roundups in Algeria’s coastal cities and forced to travel for days in overloaded trucks, were usually offered assistance by the IOM to return to their countries of origin.

    But now amid the pandemic, they are forced to quarantine in tent facilities set up in the military border post of Assamaka, where temperatures touch 50 degrees Celsius (122 degrees Fahrenheit), or in the southern city of Arlit.

    With borders closed all across West Africa, they risk being stuck in Niger much longer than they expected.

    “We’re extremely worried,” said Abderahmane Maouli, the mayor of Arlit, a city that hosts one of the six IOM transit centres in Niger and a new facility for those that end their quarantine in Assamaka.

    “Despite the border closure, we see that movements are continuing: People travel through minor routes to avoid border controls and reach Arlit without going through the quarantine, and this is a major public health issue for our community,” Maouli told Al Jazeera.

    The deportation of more than 8,000 people by Algeria since January this year, he says, had already put local welfare services under strain.

    ’First warning sign’

    An uncommon push-back operation happened also in late March at the border between Niger and Libya, where a convoy of travellers was intercepted and sent back in the middle of the desert, forcing the IOM to organise humanitarian assistance.

    The quarantine of these groups and other travellers - in a makeshift camp set up in record time - fosters worries from both migrants and local communities in a country already standing at the bottom of the United Nations human development index and facing deadly seasonal outbreaks of malaria and measles. Some 1,400 doctors are operational in Niger, according to the government, serving a population of about 22 million.

    “A first warning sign,” Rijks told Al Jazeera, “was the arrival of 767 people, half of which foreigners, at the border between Niger and Algeria, on March 19: From that moment on, we registered continuous arrivals and each one of these people needs to quarantine for 14 days.”

    Later in March, a convoy of pick-up cars carrying 256 people was pushed-back by Libyan militiamen close to Tummo, a military outpost marking the frontier between Niger and Libya, some 900 kilometres (559 miles) northeast of Agadez, where their perilous desert crossing started.

    Blocked in the garrison village of Madama, Nigeriens and migrants mostly from Nigeria, Ghana and Burkina Faso suffered the unmerciful Saharan heat for days before receiving humanitarian assistance by the IOM and Niger’s Civil Protection Department that organised their transfer to Agadez. Their drivers were arrested for breaching anti-smuggling rules.

    In Agadez, a once-coveted tourist destination for Europeans willing to explore Saharan dunes, they were lodged in a tent facility set up by the IOM alongside the main sports arena, where football games have been temporarily suspended due to the coronavirus pandemic.

    “It’s been a huge challenge, we had to boost our activities in less than one week, adopting hygienic measures in our six transit centres, that are already at full capacity, and opening up new structures to lodge people quarantining,” Rijks said.

    Another 44 people were found at Assamaka in the night between April 4-5 and welcomed at IOM’s quarantine site, where Doctors Without Borders (Medecins Sans Frontieres, or MSF) and the International Federation of the Red Cross provide medical and psychosocial assistance.
    ’Humanitarian corridors’

    IOM operations in Niger scaled up after the government enforced anti-smuggling measures in 2015, to prevent migrants from taking dangerous Saharan trails to Libya or Algeria.

    In the span of a few years, the number of crossings reduced, from about 330,000 in 2016 to 100,000 in 2018, while hundreds of “passeurs” - the French word for smugglers and middlemen active in the transportation business - were jailed.

    As a consequence, more and more people ended up being blocked in the country and turned to the organisation’s voluntary return programmes. From 2017 to early 2020, some 32,000 migrants returned home from Niger with IOM assistance.

    “People were usually staying for a few weeks in transit centres, where we arranged travel documents with consulates, before going back to their country of origin, while now they’re stuck in our transit centres and this adds frustrations,” said Rijks.

    She hopes that - despite border closures - governments in West Africa will agree soon on organising “humanitarian corridors to return their citizens from Niger”.

    While Rijks noted that countries are willing to receive back their citizens, the closure of land and air transportation routes, coupled with the need to set up costly quarantine facilities for returnees on arrival, put more strain on an already fragile logistic organisation.

    Currently, 2,371 people - mostly Nigerians, Guineans, Cameroonians and Malians - are lodged in the IOM’s six transit centres, Rijks said, while the size and number of new facilities set up to quarantine migrants are increasing by the day.
    ’Perfect storm’

    Niger has confirmed 342 coronavirus cases and 11 deaths as of Thursday, with the vast majority of cases found in the capital, Niamey. The country has introduced a series of containment measures to slow the spread of COVID-19, the disease caused by the coronavirus, including the closure of international borders, a ban on gatherings and non-essential activities and a night curfew.

    In addition to migrants on the move, humanitarian organisations are particularly concerned about the fate of 420,000 refugees and internally displaced Nigeriens who escaped violence by armed groups along the country’s borders with Nigeria, Chad, Mali and Burkina Faso. These people often live in crowded settlements, where physical distancing is a luxury.

    “On top of displacement caused by jihadists, malnutrition risks and socio-economic vulnerability, COVID-19 represents the perfect storm for Niger,” said Alessandra Morelli, country director for the UN’s refugee agency (UNHCR), pointing also at the interruption of evacuation flights for refugees from Libyan detention centres who are temporarily hosted in Niger while awaiting opportunities to resettle to Europe or North America.

    Morelli said the programme was launched in 2017 to offer “a vital lifeline” for the most vulnerable refugees detained in Libya.

    “We took them out of prisons, brought them here by plane and assisted them in their asylum and resettlement claim.”

    About 3,000 people have been evacuated to Niger so far and more than 2,300 resettled to Canada, Germany, Sweden, Netherlands, France and other countries.

    All operations are currently suspended.

    While the number of coronavirus cases grow by the day, with deepening worries over the effect of a severe outbreak in already fragile countries in the region, some refugees hosted in the reception centre of Hamdallaye started producing soap for local communities.

    “It’s a sign of hope in the midst of this situation,” said Morelli, whose WhatsApp account blinks continuously with information on new displacements and violence along Niger’s sealed borders.

    https://www.aljazeera.com/news/2020/04/hundreds-migrants-stuck-niger-coronavirus-pandemic-200409131745319.html
    #IOM #OIM #immobilité #confinement #fermeture_des_frontières #Assamaka #épidémie #Arlit #Afrique_de_l'Ouest #centre_de_transit #centres_de_transit #renvois #Algérie #refoulement #push-back #quarantaine #migrerrance #frontières #Tummo #Madama #Agadez #passeurs
    ping @ceped_migrinter_afrique @karine4 @isskein

  • Le Covid-19, nouveau danger pour les migrants en #Méditerranée

    Seul bateau humanitaire à opérer en ce moment, le « #Alan_Kurdi » cherche en vain un port pour débarquer 150 rescapés. Avec l’épidémie, l’Italie et Malte ont fermé leurs ports et disent n’être plus en mesure de mener des opérations de sauvetage.

    La scène est devenue d’une triste banalité. Depuis cinq jours, le bateau de sauvetage Alan Kurdi, de l’ONG allemande Sea-Eye, erre en Méditerranée entre Malte et l’île italienne de Lampedusa. Aucun des deux Etats n’est prêt à accueillir les 150 rescapés que le bateau a recueillis le 6 avril au large de la Libye. Avec l’épidémie de Covid-19 qui fait rage (plus de 18 000 morts en Italie, deux dans le petit archipel maltais), ils s’opposent même à un débarquement temporaire des migrants avant une relocalisation dans d’autres pays, alors que 150 villes allemandes se sont dites prêtes à accueillir des réfugiés, selon Sea-Eye. Rome aurait également refusé d’approvisionner le bateau en nourriture, médicaments et carburant.

    Le coronavirus et la fermeture du continent européen ont rendu les traversées de la Méditerranée plus risquées encore, et le travail des ONG plus difficile. Le Alan Kurdi est actuellement le seul navire humanitaire à patrouiller en Méditerranée centrale. Le bateau de l’ONG espagnole Open Arms est en réfection. Sea Watch et MSF ne sont pas retournés en mer après avoir été placés en quarantaine au large de l’Italie début mars.

    Fermeture des ports

    Après l’annonce du sauvetage effectué le 6 avril par le Alan Kurdi, et alors que le bateau demandait à l’Italie et à Malte une autorisation de débarquer, Rome et La Vallette ont choisi de fermer complètement leurs ports. Le 8 avril, le gouvernement italien annonçait que tant que l’état d’urgence sanitaire serait en vigueur, « les ports italiens ne pourraient être considérés comme "sûrs" pour le débarquement de navires battant pavillon étranger ». « A l’heure actuelle et en raison de l’épidémie de Covid-19, les ports ne présentent plus les conditions sanitaires nécessaires », a précisé le ministère des Transports.

    Malte a suivi le même chemin le 9 avril. « Il n’est actuellement pas possible d’assurer la disponibilité d’une zone sûre sur le territoire maltais sans mettre en danger l’efficacité des structures nationales de santé et de logistique », affirme le gouvernement, qui incite les migrants à ne pas tenter le voyage. « Il est de leur intérêt et de leur responsabilité de ne pas se mettre en danger en tentant un voyage risqué vers un pays qui n’est pas en mesure de leur offrir un abri sûr. »
    Selon l’agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, les arrivées illégales en Europe ont diminué avec la pandémie, sans s’arrêter pour autant. Ainsi, 800 personnes ont quitté la Libye en mars, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés. De l’autre côté de la Méditerranée, 177 personnes ont débarqué en Italie entre le 2 et le 8 avril, selon l’OIM. « Nous avons constaté une augmentation des traversées cette semaine en Méditerranée centrale, probablement due à l’instabilité croissante en Libye et à un temps clément », précise une porte-parole d’Alarm Phone, ONG qui alerte les garde-côtes si elle repère des embarcations en détresse. Dans la nuit du 6 au 7 avril, 67 personnes ont ainsi réussi à atteindre Lampedusa par elles-mêmes après avoir dérivé plusieurs dizaines d’heures. Alertés, les garde-côtes italiens et maltais ne sont pas intervenus.

    Sabotage

    « Notre ligne d’urgence pour les personnes en détresse a constaté ces derniers jours un comportement de plus en plus irresponsable des garde-côtes européens. Les Maltais ou les Italiens n’interviennent pas toujours ou n’arrivent que très longtemps après les alertes », affirme Alarm Phone. L’ONG accuse les gardes-côtes de Malte d’avoir saboté le 9 avril un bateau transportant 70 personnes, qui se trouvait à 20 miles au sud-ouest de l’île. D’après un enregistrement consulté par le New York Times, les garde-côtes auraient coupé le câble d’alimentation du moteur. On y entend aussi l’un d’eux dire : « On va vous laisser mourir dans l’eau. Personne n’entre à Malte. » L’embarcation a finalement été secourue plusieurs heures plus tard.

    Avec la fermeture des ports, les garde-côtes devraient encore limiter leurs interventions. La Vallette a prévenu qu’elle ne serait plus en mesure de mener des missions de sauvetage. « Les personnes qui fuient la Libye devront rejoindre les points les plus méridionaux de Malte ou de l’Italie par elles-mêmes. C’est un pari extraordinairement risqué pour ces bateaux fragiles et trop chargés », s’inquiète Alarm Phone. « Malgré la pression que la pandémie fait peser sur tous les aspects de la société, nous sommes extrêmement préoccupés par ces décisions politiques qui, de fait, outrepassent le droit international.  Le débarquement des rescapés dans un lieu sûr est une obligation pour les capitaines de navire et les États ont la responsabilité juridique de coopérer à la désignation d’un lieu "sûr" approprié, rappelle une porte-parole de SOS Méditerranée.  Nous craignons que les gouvernements européens établissent une hiérarchie entre deux devoirs de priorité égale : sauver des vies à terre et sauver des vies en mer ».

    La situation est d’autant plus préoccupante que le nombre de traversées devrait repartir à la hausse, comme c’est habituellement le cas au printemps. Et pour la première fois, la marine libyenne pourrait refuser de pourchasser les migrants, là aussi en raison de la pandémie. Tripoli a suivi ses voisins du nord et déclaré ses propres ports « non sûrs ». Un bateau officiel des garde-côtes avec 280 rescapés à bord a été interdit d’aborder dans la capitale libyenne. Selon Sea-Eye, leurs collègues à terre exigent quant à eux des masques pour continuer les opérations d’interception.


    https://www.liberation.fr/planete/2020/04/10/le-covid-19-nouveau-danger-pour-les-migrants-en-mediterranee_1784859
    #ONG #sauvetage #Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #Mer_Méditerranée #ports #ports_fermés #fermeture_des_ports #frontières #fermeture_des_frontières

    ping @thomas_lacroix

    • Les migrants abandonnés en Méditerranée

      Le navire humanitaire allemand Alan Kurdi est coincé en mer avec 150 personnes à bord, l’Italie et Malte ayant fermé leurs ports pour cause de coronavirus. En raison de la guerre qui sévit à Tripoli, la Libye refuse de faire débarquer sur son sol 280 migrants interceptés par les gardes-côtes libyens.
      Il n’y a plus de port en Méditerranée centrale prêt à accueillir les demandeurs d’asile sauvés en mer. Les bateaux humanitaires se trouvent pris en étau entre les ports italiens et maltais, fermés pour cause de coronavirus, et les ports libyens, qui se ferment également pour cause de guerre.

      L’Alan Kurdi, le bateau de l’ONG allemande Sea Eye, avait tout juste repris du service en mer depuis quelques heures, après plus d’un mois d’absence de navire humanitaire en Méditerranée, qu’il a été amené à secourir, lundi 6 avril au matin, 62 personnes qui avaient lancé un appel de détresse depuis leur embarcation de bois surchargée dans les eaux internationales au large de la Libye.

      L’ONG rapporte que pendant le sauvetage, un hors-bord battant pavillon libyen les a menacés en tirant des coups de feu en l’air. Pris de panique, la moitié des migrants se sont alors jetés à l’eau, mais ils ont pu être sauvés par l’équipage de l’Alan Kurdi.

      Les ports italiens décrétés « peu sûrs »

      Quelques heures plus tard, le bateau était amené à secourir une deuxième embarcation, avec 82 personnes à bord dont une femme enceinte. Selon l’ONG, le bateau italien de ravitaillement de plates-formes pétrolières Asso Ventinove, présent à proximité du bateau en détresse, avait refusé de procéder au sauvetage.

      En raison de la pandémie de Covid-19, les autorités italiennes et maltaises ont informé l’Allemagne qu’elles refusaient tout débarquement sur leurs côtes, même si une répartition des personnes sauvées entre les États européens était organisée. Le 7 avril, le gouvernement italien a publié un décret déclarant ses ports « peu sûrs » tant que durera l’urgence de santé publique.

      Depuis, l’Alan Kurdi reste en mer avec, à son bord, les 150 personnes secourues. Une nouvelle errance en Méditerranée qui rappelle la crise de l’été dernier, lorsque sous, l’impulsion de son ministre de l’intérieur d’extrême droite, Matteo Salvini, l’Italie avait fermé ses ports.

      Gorden Isler, président de Sea-Eye, veut croire que l’Allemagne saura leur venir en aide. « Le gouvernement fédéral a réussi à rapatrier 200 000 de ses propres citoyens de l’étranger dans un effort immense. Il doit être imaginable et humainement possible d’envoyer un avion pour 150 personnes en quête de sécurité en Europe du Sud », a-t-il plaidé.

      Une situation « tragique » à Tripoli

      De l’autre côté de la Méditerranée, la guerre bat son plein. Un an après le lancement, le 4 avril 2019, de l’offensive sur Tripoli par le maréchal Haftar et ses troupes de l’est libyen, le conflit a « dégénéré en une dangereuse et potentiellement interminable guerre par procuration alimentée par des puissances étrangères cyniques »,dénonçait la mission des Nations unies en avril dernier.

      Selon elle, 150 000 personnes ont été forcées de fuir leurs foyers, et près de 350 000 civils restent dans les zones de la ligne de front, sans compter 750 000 autres qui vivent dans les zones touchées par les affrontements. Pour la troisième fois de la semaine, l’hôpital Al-Khadra de Tripoli a été bombardé. « Des éclats d’obus ont touché une salle d’opération et un chirurgien en train d’opérer un patient », précise le journal The Libya observer.

      280 migrants bloqués au large de Tripoli

      En raison de l’intensification des bombardements, y compris sur le port de Tripoli, les autorités libyennes ont refusé, le 9 avril, de laisser débarquer 280 migrants interceptés par les gardes-côtes libyens contraints de rester à bord du bateau, a alerté l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’OIM, présent au point de débarquement pour fournir une aide d’urgence, a jugé la situation « tragique ».

      Selon elle, au moins 500 migrants à bord de six bateaux ont quitté la Libye en une semaine en raison de l’intensification du conflit et de l’amélioration des conditions météorologiques. 150 d’entre eux se trouvent à bord de l’Alan Kurdi, et 177 sont arrivés en Italie (soit près de 3 000 depuis le début de l’année).

      « Le droit maritime international et les obligations en matière de droits de l’homme doivent être respectés pendant l’urgence Covid-19 », revendique l’OIM. « Le statu quo ne peut pas continuer », dénonce-t-elle, en réclamant « une approche globale de la situation en Méditerranée centrale ».

      https://www.la-croix.com/Monde/migrants-abandonnes-Mediterranee-2020-04-10-1201088875
      #port_sûr #ports_sûrs

    • L’Italie - par un décret signé par 4 ministres - annonce le 7 avril que l’Italie ne peut plus être considéré un #POS (#place_of_safety) pour les migrants interceptés par des bateaux battant pavillon étranger hors des eaux nationales.

      https://www.avvenire.it/c/attualita/Documents/M_INFR.GABINETTO.REG_DECRETI(R).0000150.07-04-2020%20(3).pdf

      Nombreuses les réaction de dénonciation de cette décision par la société civile

      –> l’appel du Tavolo Asilo (circulé hier sur la liste)
      –> l’appel des ong de sauvetage en mer https://mediterranearescue.org/news/ong-decreto-porto-sicuro

      –> un appel signé par parlementaires, sénateurs, conseillers régionaux et parlementaires européennes (de majorité gouvernementale)

      Hier Malte annonce aussi la fermeture de ses ports

      https://timesofmalta.com/articles/view/malta-says-it-cannot-guarantee-migrant-rescues.784571
      pour ensuite décider - hier à 22:30 - de laisser débarquer un bateau avec à bord 61 migrant(e)s 41 heures après avoir lancé un sos (source : alarm phone) https://twitter.com/alarm_phone/status/1248503658188140545

      Tripoli se déclare aussi un port non sure et refoulé un de ses propres motovedettes avec à bord 280 migrant(e)s, dont semblerait aussi femmes et enfants

      https://www.avvenire.it/amp/attualita/pagine/tripoli-si-dichiara-porto-non-sicuro-e-respinge-una-propria-motovedetta-con
      Selon l’OIM la Libye se déclare port non sures à cause de l’intensification du conflit qui toucherait aussi le port de Tripoli-
      Le Gouvernement de Al Serraj déclarait de ne avoir presque plus le control du port de Tripoli.

      Cette semaine serait autour de 500 les migrants partis des cotes libyennes. 67 ont pu arriver par leur moyen à Lampedusa, 150 sont toujours à bord du bateau Alan Kurdi (sans pouvoir trouver un port de débarquement) et les autres ont été interceptés par les « Gardes Cotes Libyennes ». 280 sont à bord d’une motovodette libyenne au large de Tripoli après etre en mer depuis 72heures.

      –-> Message de Sara Prestianni, reçu via la mailing-list Migreurop, le 10.04.2020

      #Malte #Libye

    • Migrants trapped on boat in Tripoli due to shelling

      The plight of 280 migrants trapped on a boat in Tripoli harbour due to shelling has shown that EU states and other regional powers needed “a comprehensive approach to the situation in the central Mediterranean,” the International Organisation for Migration, a UN agency, has said. The Libyan coast guard intercepted the migrants en route to Europe, but port authorities refused to let them disembark due to the intensity of fighting.

      https://euobserver.com/tickers/148047

    • The Covid-19 Excuse: Non-Assistance in the Central Mediterranean becomes the Norm

      The Covid-19 pandemic has allowed states to enact emergency measures which curtail the right and freedom to move, within Europe and beyond. While some measures seem justified in order to contain the spread of a dangerous virus, European authorities have used this health crisis to normalise the already existing practice of non-assistance at sea. In the central Mediterranean, the consequences are particularly devastating. These measures, implemented in the name of ‘saving lives’, have the opposite effect: people are left at serious risk of dying in distress at sea. Under the veil of the health crisis, European authorities are carrying out racist border security policies that make sea crossings even more dangerous and deadly.
      Over 1,000 people try to escape Libya in one week

      In only one week, 5-11 April 2020, over 1,000 people on more than 20 boats have left the Libyan shore. The Alarm Phone was alerted to 10 boats in total, two of which were rescued by Alan Kurdi on 6 April. Over 500 people are reported to have been returned to Libya within merely three days. Some of the survivors have informed us that six people drowned. Many of those returned were kept imprisoned on a ship at Tripoli harbour. Moreover, the fate of some boats remains unclear. At the same time, we have also learned of several other boats that reached Italy autonomously, arriving in Lampedusa, Sicily, Linosa and Pantelleria.

      At the time of writing, 14.30h CEST on 11 April, four boats are still in severe distress at sea. The Armed Forces of Malta refuse to rescue a boat in the Maltese Search and Rescue (SAR) zone. The people on board tell us: “People are without water, the pregnant woman is so tired, the child is crying, so thirsty. Please if you don’t want to save us give us at least water.”
      Creating a deadly Rescue Gap

      In the central Mediterranean, a dangerous rescue gap is actively being created. European coastguards and navies, as well as the so-called Libyan coastguards are stating that they will not engage in SAR activities. One civil rescue boat, the Alan Kurdi, was able to rescue two boats in the current good weather period. However, with 150 people now on board, they are searching for a Port of Safety and cannot carry out further operations. All other rescue NGOs are not allowed or unable to carry out SAR operations.

      For the Alarm Phone, the greatest challenge is the systematic withdrawal of European authorities from the central Mediterranean area. We have documented several scandalous delays and even acts of sabotage at sea. One of the boats that reached out to us was rescued by Italian authorities to Lampedusa only after it had fully crossed the Maltese SAR zone, with the Armed Forces of Malta refusing to intervene. Another boat already in the Maltese SAR zone with 66 people on board was rescued only after about 40 hours. The people on board told us that the Armed Forces of Malta tried to cut the cable of the engine, telling them: “I leave you to die in the water. Nobody will come to Malta.”

      We have experienced irresponsible behaviour by European authorities in all distress cases that have reached the Alarm Phone. Routinely, the so-called “Rescue Coordination Centres” hang up the phone, refuse to take down new information, or are not reachable for hours.
      “Libya is worse than the Corona virus”

      We call on all European authorities to cease endangering the lives of people who seek to escape torture, rape, and war in Libya. Despite the Covid-19 crisis, Europe is still safe compared to Libya and has the resources to carry out vital SAR operations. People trying to flee from Libya are aware of the danger of crossing the sea and the spread of Covid-19 within Europe. Still, as they tell Alarm Phone: “Libya is worse than the Corona virus.”

      https://alarmphone.org/en/2020/04/11/the-covid-19-excuse/?post_type_release_type=post

  • #Coronavirus : quand les #gens_du_voyage ne peuvent plus voyager

    Le #confinement vaut pour tout le monde. Le « restez chez vous » se conçoit aussi sur quatre roues. La #Wallonie impose leur maintien sur place, même sur des sites officieux.

    Le confinement d’une population est une décision forte et contre-nature. Mais que dire lorsque l’#interdiction_de_circuler concerne les gens du voyage dont le propre est de prendre la route et de s’installer au bord de celle-ci, parfois au petit bonheur la chance ? Etienne Charpentier est de ceux-là. Il témoigne de sa #frustration depuis le terrain de #Pont-à-Celles où il a installé sa caravane et une dizaine d’autres, avec sa famille : « Quand tout cela sera fini, les roues vont chauffer ! », résume celui qui préside le comité national des gens du voyage, déjà dans les starting-blocks.

    Combien sont-ils en Wallonie ? On cite le chiffre de 10.000, à la belle saison. Mais le recensement est difficile. Traditionnellement, beaucoup de Français sillonnent nos routes. Le confinement annoncé, ils ont préféré rentrer chez eux. Ils reviendront tôt ou tard.

    En hiver, beaucoup de gens du voyage ont aussi un point de chute fixe. C’est le cas d’Albert Zepp à #Mons : « J’y ai une maison et une caravane dans le jardin, où je dors. J’y suis confiné comme tous les Belges. Mais s’il n’y avait pas de coronavirus, j’aurais déjà repris la route, vers les Ardennes, la France. L’été, c’est la saison de #pèlerinages. J’attends le feu vert des autorités. » D’autres, comme Etienne Charpentier, ont été surpris par le confinement et n’ont plus bougé depuis lors.

    « Or, l’hiver est fini et on a l’habitude de dire que les gens du voyage bougent toutes les trois semaines à partir de mars. Les consignes les empêchent de #repartir, cette fois », note Ahmed Hakim qui dirige le centre de médiation des gens du voyage. Avec cette structure, la Wallonie s’est dotée d’un outil qui combat les idées reçues et tente d’améliorer les relations de ces citoyens avec les autorités et la population.

    « Des gens responsables »

    Le directeur peut témoigner d’une application stricte des instructions fédérales : « Je suis agréablement surpris. Les gens du voyage se montrent très sensibles à la situation sanitaire. Ils prennent ça très au sérieux. Les familles sont dans une sorte de #promiscuité, mais elles cherchent elles aussi à respecter la #distanciation_sociale. A ma connaissance, aucun foyer épidémique n’a été enregistré dans ces communautés. »

    Le centre de médiation a publié une affichette qui recense les gestes et les attitudes à adopter face au coronavirus : lavage des mains, distances, éternuements… Mais d’autres pictogrammes font référence à ce mode de vie particulier : éviter les discussions en groupe devant les caravanes, ne pas laisser courir les enfants en bande… Ici, le « restez chez vous » se conçoit sur quatre roues !

    « Nous ne sommes pas des gens à part. Nous savons que nous devons aussi nous protéger et protéger les autres. Nous sommes des gens responsables », explique Etienne Charpentier. Il n’empêche : quand la question d’un confinement a été mise sur la table, les gens du voyage ont bien senti que les rapports parfois compliqués avec les populations sédentaires risquaient de s’exacerber un peu plus.

    Leurs responsables s’en sont même ouverts dans un communiqué à l’intention des autorités : « A l’heure où les mesures de confinement et les fermetures des frontières se multiplient, plusieurs groupes de la communauté installés dans différentes communes wallonnes subissent les affres de la population et se voient sommés de déguerpir. Ce sont des “villages” entiers qui sont contraints de se déplacer. »

    Le respect des consignes

    Etienne Charpentier évoque des cas en #Hainaut, mais il n’en dira pas plus. A Pont-à-Celles où il a trouvé refuge avec les siens, l’accueil a été correct. « Mais cela n’a pas été simple parce que le terrain choisi est dans le centre-ville. Nous avons eu des expériences difficiles, des difficultés quand d’autres communautés ont choisi de s’installer sur le site de l’Arsenal », explique Pascal Tavier (PS), le bourgmestre. Quand le confinement a été décrété, certains habitants ont craint que les gens du voyage « dévalisent » les commerces locaux.

    Mais le climat s’est apaisé dans cette commune proche de Charleroi : « Ils se sont installés sans accord et sont peu nombreux. Nous avons négocié. Cette famille respecte le voisinage, il y a eu une ou deux #plaintes, mais c’est tout. Ils ont pris contact avec Ores et la SWDE pour l’accès à l’électricité et à l’eau. Etienne Charpentier et les siens sont là jusqu’à la fin du confinement. »

    Pont-à-Celles respecte à la lettre les instructions du gouvernement wallon. Alerté de possibles difficultés par les représentants de la communauté, Pierre-Yves Dermagne (PS), le ministre des Pouvoirs locaux, a adressé un courrier aux gouverneurs de provinces et à travers eux à toutes les communes. La principale recommandation porte sur « le maintien des installations actuelles sur les sites officiels et officieux. »

    Le même exécutif avait déjà gelé toutes les procédures d’#expulsion. Il a affiné sa réflexion pour les gens du voyage : le temps de la crise, « ceux-ci doivent pouvoir y demeurer sans être inquiétés et sans entrave ni dans l’exercice de leurs #droits ni dans l’accomplissement de leurs #obligations », précise le ministre qui demande aussi que « les autorités communales organisent l’accès à l’#eau et à l’#électricité. »

    Un impact économique

    Pas question donc d’un cadeau à une communauté minoritaire : il s’agit de protéger des citoyens en difficulté dans des temps troublés. Mais le gouvernement wallon s’inscrit aussi dans une logique unanimement partagée : pendant le confinement, les #déplacements sont interdits. En caravane, aussi !

    Etienne Charpentier nous a demandé de l’écrire : « L’intervention wallonne a été très appréciée. » Le maintien sur place est pourtant pénible à vivre. Les familles et les groupes ne peuvent plus se rencontrer, se croiser. La fête de #Pâques approche et elle compte beaucoup pour les gens de la route, elle se vivra cette fois en petit comité.

    Le moment venu et comme partout ailleurs, il faudra aussi parler de l’après-coronavirus : « Ce confinement, c’est toute une #économie en panne sur les marchés, le spectacle ou les fêtes foraines. Beaucoup sont indépendants et leurs activités au jour le jour ne permettent pas d’engranger de la trésorerie. Il faudra aussi aider les gens du voyage », plaide déjà Ahmed Hakim.

    Les terrains, sujet sensible

    En Wallonie, onze communes ont conclu une convention avec la Région pour assurer l’accueil des gens du voyage. Trois d’entre elles (#Namur, #Ath et #Bastogne) disposent de #terrains officiels et équipés. En 2019, la législation a été renforcée et un appel à projets a été lancé. Neuf communes ont été retenues pour bénéficier d’une subvention de 500.000 euros qui permettra d’aménager des sites nouveaux : Amay, Charleroi, Mons, Ramillies, Verviers, Lessines, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Sambreville et encore Bastogne. La procédure suit son cours, elle est suivie de près par Christie Morreale (PS), la ministre des Affaires sociales.

    Et à #Bruxelles ? Aucun site officiel n’est disponible actuellement pour les gens du voyage. « Des sites officieux ont existé du côté de #Schaerbeek, #Anderlecht ou #Bruxelles-Ville, mais ils ne sont plus accessibles », déplore le Wallon Ahmed Hakim qui suit la situation de près parce que les familles de la route ne connaissent pas de frontières. Il ajoute : « C’est dommage parce qu’en 2012, la capitale avait approuvé une ordonnance qui considérait que la #caravane était bien un habitat. »

    https://plus.lesoir.be/293333/article/2020-04-08/coronavirus-quand-les-gens-du-voyage-ne-peuvent-plus-voyager
    #Roms #Belgique #mobilité #immobilité #covid-19 #préjugés #fermeture_des_frontières

    ping @thomas_lacroix

  • Frontières européennes et #Covid-19 : la commission des affaires européennes du Sénat sensible à l’inquiétude du directeur exécutif de #Frontex

    Jeudi 9 avril 2020

    La commission des affaires européennes du Sénat a entendu, le 8 avril
    2020, par audioconférence, Fabrice LEGGERI, directeur exécutif de
    Frontex, agence européenne chargée de la sécurité des frontières
    extérieures de l’Union européenne (UE).

    Les sénateurs ont interrogé le directeur sur la façon dont Frontex avait
    adapté ses missions à la #fermeture_des_frontières européennes et à la
    période de #confinement actuelle, sur l’évolution récente des #flux_migratoires, sur la situation à la frontière gréco-turque, et enfin sur les moyens alloués à Frontex pour remplir ses missions, en particulier mettre en place le corps européen de 10 000 gardes-frontières et gardes-côtes annoncé pour 2027.

    Fabrice LEGGERI a indiqué que Frontex devait actuellement gérer une
    double #crise : sanitaire, avec les #contrôles imposés par l’épidémie de
    Covid-19, et géopolitique, avec la pression migratoire qu’exerce la
    Turquie sur l’Union européenne en ne régulant plus le flux migratoire à
    la frontière, au mépris de l’accord conclu en 2016. Fin février-début
    mars, 20 000 migrants hébergés en Turquie se sont ainsi présentés aux
    frontières terrestres et maritimes grecques : moins de 2 000 – et non
    pas 150 000 comme allégué par les autorités turques – les ont franchies,
    dans un contexte parfois violent tout à fait inédit. Les autorités
    grecques ont été très réactives, et, avec l’appui de l’UE, la situation
    est aujourd’hui maîtrisée. En dépit du confinement, Frontex a déployé
    900 de ses garde-frontières équipés de protections sanitaires sur le
    terrain, dont 600 en Grèce, priorité du moment pour assurer la
    protection des frontières extérieures européennes.

    Le directeur exécutif a insisté sur le risque budgétaire qui pèse
    lourdement sur Frontex. Alors que cette agence devait se voir allouer 11
    milliards d’euros sur les années 2021 à 2027, les Présidences
    finlandaise puis croate du Conseil de l’UE ont proposé de réduire ce
    budget de moitié. Fabrice LEGGERI a qualifié cette situation de
    « catastrophique » : non seulement, la création du corps européen ne
    serait pas financée, alors que 7 000 candidatures ont été reçues pour
    700 postes à pourvoir au 1er janvier prochain, mais l’agence ne pourrait
    pas renforcer sa contribution au retour effectif des étrangers en
    situation irrégulière vers leur pays d’origine, question pourtant
    essentielle pour la crédibilité de la politique migratoire de l’Union
    européenne.

    Fabrice LEGGERI a indiqué que les flux migratoires avaient logiquement
    diminué dans le contexte actuel de confinement de la majorité de la
    population mondiale, mais qu’il était trop tôt pour évaluer l’effet de
    l’épidémie sur leur évolution de moyen terme. Des sorties de crise à des dates différentes selon les régions du monde devront en tout cas
    conduire à renforcer les contrôles sanitaires aux frontières extérieures
    de l’Europe pour ne pas relancer l’épidémie quand elle sera en voie de
    résorption dans l’UE.

    Le président #Jean_BIZET a déclaré : « Vouloir une Europe qui protège tout en assurant la libre circulation, qui plus est dans un contexte
    d’épidémie, requiert des moyens : il faut absolument sécuriser le #budget de Frontex pour les prochaines années ».

    http://www.senat.fr/presse/cp20200409.html
    #coronavirus #crise_sanitaire #contrôles_frontaliers #crise_géopolitique #pression_migratoire #Turquie #EU #UE #Union_européenne #accord_UE-Turquie #Grèce #frontières #migrations #asile #réfugiés #gardes-frontières #frontières_extérieures #risque_budgétaire

    –----

    –-> commentaire reçu via la mailing-list Migreurop, le 10.04.2020 :

    D’après ce communiqué du Sénat, la pandémie cause des inquiétudes
    à Frontex.
    Mais apparemment ça ne concerne pas la santé des migrants bloqués aux frontières européennes.

    ping @thomas_lacroix @luciebacon

  • Nouvelle forme de #confinement aux portes de l’Union européenne. Actes de la conférence de Madrid (2019)

    Depuis la mise en place de « l’#approche_hotspot », en 2015, par l’Union européenne (UE), Migreurop décrypte ses conséquences et dérives dans ses publications et à l’occasion de diverses rencontres internationales (Calais 2015, Rabat 2016). Le but de ce dispositif, qui n’a rien de nouveau, est en d’empêcher les arrivées et de criminaliser la migration, ce qui s’accompagne d’une montée de la #violence et d’atteintes aux droits des migrant·e·s dans le cadre d’une politique du tout sécuritaire. Cinq ans après, qu’en est-il en Europe et au-delà ?

    Pour faire le point, Migreurop a organisé le 8 juin 2019 à Madrid une #conférence sur les nouvelles formes de confinement aux portes de l’UE, qui a permis de mettre à jour les connaissances sur les situations de #détention dans divers pays de la zone géographique couverte par le réseau.

    Grâce à nos membres et invité.e.s, ont ainsi été abordées la situation dans les hotspots grecs et italiens – véritables « #oubliettes_modernes » et indignes –, ainsi que dans les « centres de séjour temporaires pour immigrés » (#CETI) dans les enclaves de #Ceuta et #Melilla, véritables lieux de #tri et d’#attente à l’entrée de l’Europe ; les pratiques de #non-accueil à #Malte et en #Espagne et également les politiques d’#externalisation, intrinsèquement liées à « l’approche hotspot », avec les cas marocain, égyptien et libyen. Finalement, dans les hotspots, ou lieux affiliés, les exilé.e.s sont cantonné.e.s dans des espaces qui ne sont pas destinés à accueillir, mais en réalité au service de la gestion des frontières fermées.

    http://www.migreurop.org/article2976.html

    –—

    En anglais : http://www.migreurop.org/article2977.html

    #hotspot #hotspots #Europe #EU #UE #migrations #asile #réfugiés #frontières #frontières_extérieures #Maroc #Italie #Grèce #Egypte #Libye #contrôles_frontaliers #fermeture_des_frontières

    ping @karine4 @_kg_

  • Vidéo hotspots

    #Migreurop lance aujourd’hui une vidéo pour dénoncer les politiques migratoires européennes mortifères, et en particulier les #hotspots en Grèce et en Italie. Au vu de la situation sanitaire actuelle, cette vidéo est accompagnée d’un communiqué (FR/EN/ES), auquel les membres du réseau ont eu l’occasion de contribuer, pour exiger que tous les camps d’étranger.e.s soient vidés et que ces dernier.e.s aient également le droit d’être protégé.e.s.

    La vidéo :
    https://vimeo.com/402154419


    (elle existe en français, anglais et espagnol)

    #vidéo #migrations #réfugiés #asile #hotspot #Grèce #Italie #militarisation_des_frontières #fermeture_des_frontières #Règlement_Dublin #Dublin #approche_hotspot #tri #catégorisation #migrants_économiques #relocalisation #ressources_pédagogiques #renvois #expulsions #renvois_forcés #décès #morts #indifférence #politiques_migratoires

    Le communiqué :
    https://seenthis.net/messages/838573

    ping @karine4 @_kg_

  • De « la guerre contre le virus » à la guerre aux exilé·e·s : les réponses sécuritaires au #Covid-19 exacerbent les violences aux frontières

    Les #hotspots grecs dans lesquels sont entassé·e·s les exilé·e·s sans protection de leurs droits ou de la pandémie exemplifient la précarisation de leurs trajectoires par les politiques sécuritaires des États. Migreurop dénonce les violences infligées aux exilé·e·s exercées au nom de la « guerre contre le virus », l’inégalité de traitement à leur égard face à la pandémie, et demande la fermeture immédiate de tous les espaces de détention pour garantir leur droit à être protégé·e·s.

    Migreurop publie aujourd’hui une vidéo dénonçant l’existence et le fonctionnement des hotspots, ces espaces de tri des personnes migrantes déployés par l’Union européenne (UE) en Italie et en Grèce en 2016. Dans ce dernier pays, ni les relocalisations vers les États membres [1] ni les renvois vers la Turquie en vertu d’un « troc indigne » [2] ne se sont matérialisés à la hauteur des engagements et sont aujourd’hui bloqués. Les hotspots ont ainsi été de facto transformés en prisons à ciel ouvert. Plus de 42 000 personnes migrantes sont actuellement parquées dans 5 hotspots grecs, dont la capacité est de 6 000 places. Celui de Moria, sur l’île de Lesbos, en contient à lui seul 20 000 (pour 2 800 places). A l’intolérable surpopulation, au manque d’infrastructures sanitaires (eau potable, douches, toilettes) et de nourriture, à l’hébergement sous tentes qui se solde chaque année par des morts par hypothermie, aux incendies à répétition, s’ajoute aujourd’hui le Covid-19. Face à cette pandémie, les États demandent à leurs citoyen·ne·s de prendre des mesures pour se protéger, notamment à travers l’auto-confinement, mais les personnes migrantes n’ont pas ce privilège. Le 22 mars 2020, les autorités grecques ont annoncé le confinement forcé des exilé·e·s dans les camps sur le territoire grec, dont les hotspots [3]. Leur surpopulation rend la prévention de la propagation du virus pratiquement impossible, malgré les efforts des exilé·e·s qui s’auto-organisent [4]. Ces mesures les exposent sciemment à un risque grave et imminent de contamination [5].

    La situation dans les camps grecs est emblématique de l’amplification de la violence liée au contrôle des migrant·e·s sous les effets du virus et des politiques sécuritaires visant à contenir sa propagation. Alors que dans ce but les États européens ont limité les mouvements de population tant à l’intérieur que vers l’extérieur de l’UE, ils amalgament la « guerre contre le virus » avec la guerre contre les migrant·e·s illégalisé·e·s qu’ils mènent depuis des années [6]. Le durcissement des politiques de fermeture et la suspension des procédures d’asile dans plusieurs pays européens exacerbent encore la précarisation des trajectoires des personnes migrantes, alors que les raisons qui les poussent à fuir la violence sous toutes ses formes pour chercher protection ne sont pas moins impératives.

    En tentant de traverser la Méditerranée, les exilé·e·s ne peuvent compter sur la présence d’aucun secours puisque les ONG de sauvetage en mer ont été contraintes de cesser leurs activités après la fermeture des ports italiens et les risques liés au virus [7]. Les refoulements sous-traités aux garde-côtes libyens continuent de plus belle, tout comme ceux exécutés par les autorités grecques ou chypriotes [8]. Les actes de violence à l’égard des exilé·e·s se multiplient également tout au long de la route des Balkans [9] et celles et ceux-ci font face à des conditions de précarité extrêmes amplifiées par le virus. Les violences aux frontières sont exacerbées également à l’intérieur du territoire de l’UE : les autorités françaises par exemple continuent de refouler vers l’Italie, alors que ce pays est actuellement l’un des épicentres de la pandémie.

    La fermeture des frontières devient la règle, même pour les populations les plus vulnérables, ce alors même que les expert·e·s remettent en question l’efficacité de ces mesures pour empêcher la propagation du Covid-19 [10], et que des réponses alternatives existent. Le HCR a ainsi appelé les États à ne pas fermer les routes vers l’asile, mais à adopter des « tests de dépistage » lors du passage des frontières [11].

    A l’heure de la pandémie, la logique du « chacun chez soi » domine [12]. Or les politiques de confinement ne peuvent suspendre le droit de fuite saisit par les exilé·e·s face à la violence sous toutes ses formes. Nous dénonçons les violences et les dénis des droits à l’égard des migrant·e·s exercés au nom de la « guerre contre le virus », ainsi que leur inégalité de traitement face à la pandémie. Nous saluons l’initiative du Portugal de régulariser les personnes migrantes pour garantir leurs accès aux soins, et demandons l’extension de cette mesure à travers l’Europe et qu’elle soit rendue permanente [13].

    Migreurop dénonce depuis sa création la politique d’enfermement dans les camps formels et informels et se joint aujourd’hui aux appels demandant la fermeture immédiate des camps grecs surpeuplés [14], ainsi que de tout autre espace de détention de personnes migrantes en Europe et aux frontières de celle-ci. Cette fermeture immédiate et le relogement des exilé·e·s dans des lieux où ils/elles puissent vivre dignement, y compris dans d’autres pays européens si nécessaire, sont les conditions pour qu’ils et elles puissent exercer leurs droits fondamentaux, dont le droit à être protégé·e·s du virus [15].

    Notes :

    [1] AEDH, Fin des relocalisations : pour quel bilan ?, 29 septembre 2017

    [2] Migreurop, UE–Turquie : le cynisme en partage, 18 mars 2020

    [3] Centre légal de Lesbos, Greece : Move Asylum Seekers, Migrants to Safety Immediate Hotspot Decongestion Needed to Address COVID-19, 24 mars 2020

    [4] Stand by me Lesvos, Creation of Corona Awareness Team in Moria Camp, 11 mars 2020

    [5] Médecins sans frontières, COVID-19 : Evacuation of squalid Greek camps more urgent than ever in light of coronavirus pandemic, 18 mars 2020

    [6] Open Democracy, What happens to freedom of movement during a pandemic ?, 24 mars 2020

    [7] la Repubblica, Coronavirus, le Ong fermano le missioni di salvataggio in mare. Migranti senza più soccorsi, 18 mars 2020

    [8] Kisa, 21st March – International Day Against Racism, 21 mars 2020

    [9] le Courrier des Balkans, Réfugiés : la haine se réveille tout au long de la route des Balkans, 22 mars 2020

    [10] Courrier International, Malgré le coronavirus, la France continue de refouler les migrants à Vintimille, 22 mars 2020

    [11] Heidi News, Rony Brauman : « Le coronavirus rappelle que, sans Etat, les plus vulnérables sont écrasés », 8 mars 2020

    [12] Blog Mediapart, Coronavirus : on ferme les frontières !, 15 mars 2020

    [13] News 24, Le Portugal traitera les migrants comme des résidents pendant la crise des coronavirus, 28 mars 2020

    [14] MSF, COVID-19 : Evacuation of squalid Greek camps more urgent than ever in light of coronavirus pandemic, 13 mars 2020 ; Mediapart, Coronavirus : des eurodéputés appellent à évacuer les migrants les plus vulnérables des camps grecs, 23 mars 2020 ; Centre légal de Lesbos, Lettre ouvert de 152 organisations, 25 mars 2020

    [15] Libération, L’inégalité des vies en temps d’épidémie, 18 mars 2020

    https://www.lacimade.org/presse/de-la-guerre-contre-le-virus-a-la-guerre-aux-exile%C2%B7e%C2%B7s-les-repon
    #guerre_aux_migrants #frontières #violence #asile #migrations #réfugiés #coronavirus #Grèce #précarisation #pandémie #épidémie #guerre_contre_le_virus #rétention #détention_administrative #fermeture_des_frontières #droit_de_fuite #confinement #immobilité #communiqué

    ping @thomas_lacroix @luciebacon

  • Migranti e Covid-19: la profezia che si autoavvera prima del tempo

    Stiamo assistendo in queste ultime ore ad una delle peggiori e becere strumentalizzazioni legate alle politiche e alla propaganda d’odio verso le persone migranti che tentano di andarsene dalla Libia o viaggiano attraverso i Balcani.

    A seguito delle misure che tutti gli Stati nazione stanno via via assumendo all’interno dei propri territori e verso l’esterno, uno pare essere il leit motiv. A priori incolpare il rifugiato, il richiedente asilo, il migrante per la diffusione del #Covid-19.

    Come riporta Amnesty International, il presidente degli Stati Uniti, Donald Trump non ha perso tempo ordinando di respingere sia verso il Messico che verso il Canada tutte le persone entrate negli Stati Uniti, senza dare loro il permesso di essere ascoltate nelle istanze di richiesta di protezione.

    In Olanda il ministro della Giustizia Ferd Grapperhaus ha dichiarato che il parlamento ha decretato di non ammettere più nuovi ingressi all’interno dei centri di accoglienza. “Non possiamo sapere in quanti e quali altri Paesi queste persone siano passate prima di giungere a destinazione e con chi possano essere entrate in contatto”, questa la motivazione alla base della decisione.

    In Serbia il presidente Vučić ha proclamato in conferenza lo stato d’emergenza nazionale elencando le varie misure adottate tra cui il dispiegamento dell’esercito a controllo degli ospedali, delle frontiere e dei centri collettivi per richiedenti asilo e il divieto a chi vi viene registrato di poter uscire. Misura che ha ricevuto il plauso da parte dell’Assessore alla Sicurezza del Friuli Venezia Giulia, Pierpaolo Roberti, dato che servirebbe a prevenire il contagio anche nella regione del nordest italiano. Nell’ ultimo report dell’UNCHR sulla situazione in Serbia si evidenzia un aumento delle persone registrate all’interno dei 16 campi governativi, salito dai 5912 a 8328 in una settimana, sebbene alla data del 25 marzo ancora non siano emersi casi di Covid-19 tra i richiedenti asilo. Da qualche settimana, in diverse città serbe tra cui Subotica e Belgrado, erano state autorizzate manifestazioni pubbliche contro la presenza e l’accoglienza di migranti

    La Grecia già il 27 febbraio, prima dell’annuncio dell’apertura dei confini da parte della Turchia, aveva deciso di aumentare i controlli alle frontiere per impedire ai migranti potenziali portatori di coronavirus, di entrare in territorio ellenico. “Adesso la migrazione include una nuova dimensione, dato che i flussi verso la Grecia comprendono anche persone provenienti dall’Iran – dove ci sono stati molti casi – e altre che sono passate per l’Afghanistan” aveva dichiarato il primo ministro Mitsotakis. “Le nostre isole, già gravate da problemi di salute pubblica, devono essere doppiamente protette”. Due settimane dopo, lunedì 9 marzo, è stato confermato il primo caso di COVID-19 nell’isola di Lesbo. A portare l’infezione in Grecia è stata una greca di ritorno da un viaggio in Israele, non un richiedente asilo.

    Anche per il governo greco il coronavirus è diventato un pretesto non solo per rafforzare le frontiere ma anche per dare avvio alla detenzione di massa dei richiedenti asilo, sia nelle isole dell’Egeo sia nella Grecia continentale. Nei due campi profughi di Lesbo, Moria e Kara Tepe, le autorità hanno annunciato che si potranno muovere solo 100 persone all’ora, dalle 7 alle 19. Su una popolazione totale di 20 mila persone significa che solo una su 20 ha il diritto di muoversi ogni giorno. Inoltre in tutti i campi della Grecia sono state cancellate le attività ludiche ed educative, è stato vietato l’ingresso agli esterni ed è stato messo i coprifuoco dopo le 19. Nulla, a parte campagne di informazione sul coronavirus e allestimento di cliniche ad hoc, è stato fatto per prevenire un possibile focolaio all’interno dei campi. I tanti appelli delle organizzazioni umanitarie greche e internazionali che chiedevano l’evacuazione delle persone dagli hotspot delle isole dell’Egeo sono rimasti inascoltati. A questo, si è aggiunta la linea dura che la Grecia ha portato avanti dall’1 marzo, a seguito dell’annuncio turco dell’apertura delle frontiere: sospensione del diritto d’asilo fino al 31 marzo per chi è entrato in territorio ellenico in maniera illegale, respingimenti di massa al confine marino e terrestre, e detenzione per chi è riuscito a varcare la frontiera.

    L’Ungheria, negli stessi giorni, ha interrotto l’accesso dei richiedenti asilo ai campi collocati nelle zone di transito al confine con la Serbia, giustificando la misura per questioni sanitarie e sostenendo che l’arrivo del contagio in terra magiara fosse da imputare ad iraniani universitari. Ma nella decisioni di Orban ha avuto peso anche il timore di un nuovo flusso di arrivi dopo il confronto telefonico con Erdogan.

    In Bosnia e Erzegovina sia la Federazione che la Repubblica Serba di Bosnia hanno separatamente dichiarato lo stato d’emergenza. Anche in questo caso, particolare attenzione è stata data al tema dei migranti e dei richiedenti asilo presenti all’interno del territorio, con la conseguente apertura di una nuova tendopoli nel Cantone Una-Sana, precisamente a Lipa, dove verrrano coattivamente trasportate le persone che vivono in aree informali fuori dai campi gestiti dall’OIM.

    Come avvenuto in Serbia, anche in Bosnia l’esercito è stato incaricato di controllare le frontiere e di monitorare i campi vietando l’uscita delle persone; nel frattempo anche la tendopoli alla stazione di Tuzla è stata sgomberata e le persone portate a Blazuj nei pressi di Sarajevo, dove già si viveva in condizioni di sovrannumero.

    All’Hotel Porin di Zagabria, prima del terremoto del 22 marzo, è stata montata una rete a circoscrivere l’area attorno al campo.

    A Gorizia, nell’area di Trieste e lungo i valichi di confine, sono stati eretti posti di blocco sulle vecchie frontiere che sono tornate ad esistere per iniziale volontà del governo sloveno. Al confine opposto ha disposto invece nuovi container dove trattenere i migranti catturati per poi consegnarli alle forze dell’ordine croate. Il presidente della regione Friuli ha ottenuto il dispiegamento di polizia e militari sul confine sloveno per fermare chi arriva dalla rotta balcanica, dopo che già da gennaio Salvini aveva chiesto il blocco delle frontiere per evitare l’arrivo di migranti.

    Filippo Grandi dell’Alto Commissariato delle Nazioni Unite per i Rifugiati (UNHCR), in una dichiarazione del 20 marzo sulla crisi COVID-19 ha dichiarato:

    “Sono sempre più preoccupato per le misure adottate da alcuni Paesi che potrebbero bloccare del tutto il diritto di chiedere asilo […] queste misure non devono portare alla chiusura delle vie d’asilo, né costringere le persone a ritornare in situazioni di pericolo”.

    Solo qualche giorno prima a Ginevra gli esperti ONU riuniti avevano rilevato i rischi dell’utilizzo dei poteri speciali come misure repressive. “Pur consci della gravità dell’attuale crisi sanitaria e riconoscendo che l’uso dei poteri in stato di emergenza è consentito dal diritto internazionale in risposta a minacce significative, ricordiamo con urgenza agli Stati che qualsiasi risposta all’emergenza coronavirus deve essere proporzionata, necessaria e non discriminatoria”

    L’Alto Commissario per i Diritti Umani delle Nazioni Unite aveva espresso perplessità simili.

    Il Portogallo il 29 marzo ha dichiarato l’intenzione di regolarizzare chiunque abbia inoltrato domanda di permesso di soggiorno retroattivamente dalla data d’inizio dell’emergenza, il 18 marzo. Tutti saranno trattati come cittadini ed avranno lo stesso diritto di ogni portoghese all’accesso alla sanità e cure.

    Ad oggi il Portogallo è l’unico Paese a compiere un’azione normativa, e quindi politica, che anzitutto guardi alla crisi legata al coronavirus come a un problema globale per tutti gli individui e nel fare ciò amplia le maglie del diritto e dei diritti anzichè restringere e rinchiudere come si è visto fare in tutti gli altri contesti.

    https://lungolarottabalcanica.wordpress.com/2020/03/30/migranti-e-covid-19-la-profezia-che-si-autoavvera-p
    #Balkans #fermeture_des_frontières #frontières #migrations #asile #réfugiés #coronavirus #route_des_Balkans #mobilité #immobilité #Hongrie #Serbie #Bosnie-Herzégovine #Bosnie #Gorizia
    ping @luciebacon

  • #COVID-19 Restrictions

    In response to COVID-19, national governments have introduced a series of restrictions to slow the spread of the virus. Below is a map showing various constraints implemented by countries across Europe.


    https://frontex.europa.eu/media-centre/news-release/covid-19-restrictions-4IdY3J
    #mobilité #fermeture_des_frontières #Europe #migrations #frontières #coronavirus #cartographie #visualisation #état_d'urgence #liberté_de_circulation #liberté_de_mouvement #Schengen (fin de -)
    ping @karine4 @reka @thomas_lacroix @isskein

    • How COVID-19 is changing border control

      The pandemic is teaching border agencies in Europe important lessons about operational preparedness in times of crisis. This has implications for the future in terms of training, staffing, cross-border information sharing and the use of technologies.

      COVID-19 has triggered an unprecedented chain reaction of border closures around the world in an effort to stop the virus, including in the Schengen area. This has raised the question of whether border controls are effective in containing such outbreaks; how well prepared were border agencies for the emergency; and where next for border management in a post-pandemic world.

      Operational realities and preparedness

      After the creation of the Schengen area 25 years ago, many of Europe’s border guards were re-assigned to the EU’s external borders or given other responsibilities inside their own Member States. Hence, when the pandemic hit, governments were suddenly under pressure to re-apply border infrastructure that has not existed in any real operational sense for decades. Some states reacted by limiting the number of entry/exit points; others mobilised border reserve units or asked the army or civil protection for support.

      Furthermore, border guards did not initially have the right information or training in public health issues. It took almost two weeks for the role of border agencies to be clarified as an auxiliary/support to public health services. In practice, border officials were directing vehicles and passengers to the specialists responsible for medical checks on the spot, while strict internal checks as prescribed by the Schengen Border Code and relevant national legislation were relaxed.

      At first, the new internal travel restrictions resulted in major congestion, but after a period of adjustment by travellers, border traffic actually declined sharply due to the growing awareness of the new reality. Consequently, some staff were redeployed internally to assist law enforcement with enforcing behavioural restrictions such as social distancing.

      The operational realities facing border agencies in the first stages of the outbreak highlighted the need to step up capacities and technical assistance on health-related issues, including crisis management and contingency planning.

      Lessons from the pandemic

      The need for improvement in three other headline areas is also clear: First, base-level cooperation between border guards, customs services and sanitary agencies must improve. Although the Guidelines for Integrated Border Management (IBM) in EC External Cooperation define health agencies as key players in IBM, the part on sanitary inspections in border management has to date received less attention than aspects related to security and trade. Hitherto, in the northern hemisphere at least, this was more a nice thing to have for most national administrations rather than a necessity. COVID-19 is changing that, making clear the need for better involvement of health inspections in border management.

      Second, countries need to cooperate better on early warning and risk assessment. This should start with agreed mechanisms to trigger the adoption of safeguards against the spread between countries, regions and continents. The fact that infected persons may be asymptomatic adds to the seriousness and scale of the pandemic and highlights the need to share information across borders, including threat perception and risk analysis. In addition, staff at borders must have a minimum level of awareness about sanitary risks related to persons, but also to goods.

      Third, the existing trend towards modernisation needs to accelerate. The current mobility restrictions have changed communication and working methods. This will affect how services provide training, capacity building and technical assistance to staff and key partners through a combination of traditional face-to-face approaches with remote actions (e.g. e-learning, webinars). Modernisation also needs to happen downstream so that operational staff have better access to virtual platforms (including via smart devices) to improve the flow of real-time information and raise overall preparedness at the borders.

      Border technology after the coronavirus pandemic

      Travel to some countries in Africa has since long been preconditioned on the submission of an international vaccination certification prior passport control; a number of countries have required to present international certificate on vaccination against yellow fever, for instance. At the major airports, measuring body temperature by thermovision or contactless thermometers is a regular part of the entry processes, too. In the future, a medical certification and medical card containing information about the current health status and health history will probably be required when traveling to countries in other regions of the world, too. This may even be required as early as at the planning or booking stages.

      The current crisis might even fuel developments in the area of travel documents, with a move from the traditional paper passport to a smartphone-based one possibly being the next step. Such a digital passport (or ‘AppPassport’) would allow integrating sensitive and - for privacy and personal data protection reasons - highly secured medical records, including the vaccination history for example, in addition to the current biometric data already contained in passports or identity cards. Given the high numbers of smartphone users and the broad mobile coverage, this would be feasible.

      The use of artificial intelligence in border management could furthermore help avoid physical contacts in situations when physical distancing is required for the prevention of infections. Increased use of contactless equipment (fingerprint scanners, facial recognition cameras, etc.) and robotic voice commands would enhance the health security of both border guards and travellers.

      Finally, technology could help solve some of the conflicting objectives of border security agencies, which must reconcile secure but speedy border checks and ensure cost-effectiveness but also the convenience for travellers. Automated border controls, so-called e-gates, have improved border checks at several border crossing points worldwide, especially at air borders. Airport passengers have widely accepted the intuitive and user-friendly automatic controls. E-gates can read biometric data; there is no reason why they should not also be able to read medical data in a secured manner. There will be a need to add additional parameters, for example by equipping e-gates with body temperature measuring devices and expand their installation to arrival halls at land and maritime border crossing points. Such e-gates would provide an early warning system to take the necessary precautions in a timely manner. Installing automatic sanitiser dispensers at e-gates or in arrival hall areas is another feasible option and a strong preventive tool.

      The process of reverting to regular mobility across international borders will take time as states will gradually assess the extent to which the coronavirus is contained. In the long-term, border controls as we knew them are going to change. If we manage to learn the right lessons from the crisis, this does not mean things have to change for the worse.


      https://www.icmpd.org/news-centre/news-detail/expert-voice-how-covid-19-is-changing-border-control
      #contrôles_frontaliers #dessin

      Avec ce commentaire de Marie Martin, via la mailing-list Migreurop, le 21.04.2020 :

      j’attire votre attention sur un article d’ICMPD paru la semaine dernière (publication de Borut Eržen, Monika Weber et Sandra Sacchetti).

      On croirait lire du Frontex dans le texte sur « la gestion des risques » (la criminalisation des personnes migrantes en moins cependant), et donc un discours très consensuel sur l’importance des contrôles aux frontières.

      Comme souvent, le bureau d’étude parvient à se positionner en tant qu’expert sans avoir à aborder les sujets « qui fâchent », notamment toute la question des droits fondamentaux. On se situe davantage sur la protection des intérêts des Etats, comment « gérer au mieux leurs frontières », ce qui fait d’ICMPD le chouchou de la Commission européenne et un interlocuteur privilégié pour voir ses recommandations reprises par les institutions régionales et nationales (ICMPD conseille aussi les autorités afghanes ou turques sur la question par exemple, et est allocataire de pas mal de fonds issus du Fonds Fiduciaire).

    • France : 73 Bulgares venus travailler comme saisonniers ont été refoulés à #Roissy

      Bien que ressortissants de l’Union européenne, 73 Bulgares, venus travailler comme saisonniers ont été refoulés jeudi après leur arrivée à l’aéroport de Roissy. Pour les défenseurs de ces migrants, ces refoulements vont à l’encontre des #dérogations annoncées par le ministère de l’Intérieur.

      Soixante-treize Bulgares, qui avaient atterri mardi à l’#aéroport de Roissy, en banlieue parisienne, pour venir travailler comme saisonniers, ont été refoulés jeudi 7 mai du territoire français.

      Dès leur arrivée, ces ressortissants de l’Union européenne ont été placés en #zone_d'attente au sein de l’aéroport, zone où sont notamment maintenues les personnes non admises, en vue de leur renvoi en Bulgarie, a affirmé à l’AFP Laure Palun, directrice de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé).

      Ils étaient pourtant munis d’#attestations_de_travail en France, prouvant qu’ils avaient été recrutés par des entreprises pour travailler dans le #maraîchage ou le #BTP, poursuit Laure Palun, qui s’est rendue sur place.

      Interrogée par l’AFP, une source aéroportuaire a affirmé que les 73 Bulgares avaient été refoulés car leur motif d’entrée en France ne relevait pas d’un « #intérêt_économique_national », comme la production de masques.

      ’’Violation des droits fondamentaux’’

      Pour les défenseurs des migrants toutefois, ce motif va directement à l’encontre des annonces du gouvernement. Si les restrictions aux frontières de la France avec les pays de l’espace européen (Union européenne, espace Schengen, Royaume-uni) seront prolongées a minima jusqu’au 15 juin, « certaines dérogations supplémentaires seront rendues possibles », a expliqué, jeudi 7 mai, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Parmi les dérogations, « un #motif-économique_impérieux, en particulier les #travailleurs_saisonniers_agricoles », a énoncé ce dernier.

      https://twitter.com/anafeasso/status/1258327723908481024

      « D’après les dernières circulaires, [ces ressortissants bulgares] avaient la possibilité de se déplacer », déplore encore Laure Palun, qui affirme avoir saisi en vain le Défenseur des droits ainsi que la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté. Ces travailleurs ont été « refoulés en violation de la #protection_de_la_santé et des #droits_fondamentaux », explique-t-elle.

      L’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) a pour sa part estimé dans un communiqué que les 73 personnes renvoyées avaient « subi les pressions non seulement du gouvernement français mais aussi des autorités bulgares qui se sont rendues en zone d’attente (mercredi) soir ».

      « Contrairement à ce qui est annoncé depuis plusieurs semaines, les frontières ne sont pas ’fermées’, les refoulements continuent et ce, au mépris des préconisations de l’OMS quant aux risques d’exportation du virus », a dénoncé l’OEE.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/24617/france-73-bulgares-venus-travailler-comme-saisonniers-ont-ete-refoules

      #Bulgarie #migrants_bulgares #travailleurs_bulgares #refoulement #saisonniers #fermeture_des_frontières

    • 78 Européens enfermés dans la zone d’attente de Roissy en pleine épidémie du Covid-19 : L’acharnement du gouvernement doit cesser !

      Depuis le 5 mai, 73 ressortissant·es européen·nes sont maintenu·es dans la zone d’attente de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle après s’être vu refuser l’entrée sur le territoire français. La plupart ont des contrats de travail avec des attestations de déplacements professionnels national et international. Il y a, parmi elles, une famille avec un enfant de plus de 13 ans et 6 résidents permanents en France.

      Arrivées le matin à l’aéroport, ces personnes ont été entassées toute la journée, et pour certaines une partie de la nuit, dans deux pièces sans fenêtre d’une quinzaine de mètres carrés chacune, devant les postes de police dans les aérogares A et E du terminal 2. Au cours de la soirée et durant une partie de la nuit, elles ont progressivement été transférées dans le lieu d’hébergement de la zone d’attente de Roissy, la ZAPI 3.

      Ces personnes viennent s’ajouter aux 5 ressortissants chinois maintenus en ZAPI, qui se sont vu refuser l’entrée sur le territoire lundi 4 mai. En provenance de Shanghai, ces derniers ont été refoulés depuis Mexico à Paris. La PAF (police aux frontières) veut les renvoyer vers Shanghai.

      Les gestes barrières et la distanciation sociale ne peuvent pas être respectés en ZAPI. L’étage où se trouvent les chambres, les couloirs et les sanitaires et douches n’est pas équipé en gel hydroalcoolique. Les cabines téléphoniques et lieux collectifs ne sont pas désinfectés après chaque usage. Chaque occupant·e se verrait délivrer un masque par jour, alors que les préconisations sanitaires recommandent le changement de masque toutes les 4 heures maximum.

      Cette situation met en danger à la fois les personnes maintenues et le personnel qui travaille dans la ZAPI 3, lequel ne dispose pas toujours, lui non plus, du matériel nécessaire pour se protéger.

      Depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, l’Observatoire de l’enfermement des étrangers n’a cessé d’alerter sur les risques sanitaires et les atteintes aux droits humains du fait de la privation de liberté en zone d’attente. Ses inquiétudes actuelles concernent principalement les conditions de maintien en ZAPI, notamment l’impossibilité de respecter les gestes barrières et la distanciation sociale, mais aussi la violation des droits des personnes.

      Des avocats des barreaux de Bobigny, de Paris et de Pontoise ont saisi le juge des référés du tribunal administratif de Montreuil pour qu’il mette un terme à cette situation inacceptable.

      Contrairement à ce qui est annoncé depuis plusieurs semaines, les frontières ne sont pas « fermées », les refoulements continuent et ce, au mépris des préconisations de l’OMS quant aux risques d’exportation du virus. Les 73 ressortissants bulgares qui avaient explicitement manifesté leur volonté d’entrer sur le territoire, ont subi les pressions non seulement du gouvernement français mais aussi des autorités bulgares qui se sont rendues en ZAPI hier soir. Ce matin, elles ont été réveillées vers 5h et sont en cours de tentative d’embarquement, un vol étant prévu à 10h20.

      L’OEE demande une nouvelle fois que le gouvernement en finisse avec son acharnement. Il faut fermer les zones d’attente et tous les lieux privatifs de liberté. La politique migratoire ne saurait prévaloir ni sur l’impératif de protection de la santé, quels que soient le statut et la nationalité des personnes concernées, ni sur le respect des droits fondamentaux.

      https://www.gisti.org/spip.php?article6390

    • Des réfugiés à la rescousse d’exploitants agricoles en #Aquitaine

      Dans le sud-ouest de la France, l’association bordelaise #Ovale_Citoyen a créé un pont entre des réfugiés sans activité professionnelle et des exploitants agricoles en manque de personnel à cause de la pandémie de Covid-19.

      Arshad, un Afghan de 22 ans, n’avait jamais rêvé d’être charpentier. Réfugié statutaire à Bordeaux, il a pourtant suivi une formation dans ce sens et s’est retrouvé à exercer ce métier, faute d’autre option. Mais voilà que, le confinement venu et son activité professionnelle mise à l’arrêt, une nouvelle opportunité s’est présentée à ce jeune homme : travailler dans l’agriculture.

      Grâce à l’association Ovale Citoyen, qui oeuvre en temps normal à l’intégration des migrants et personnes en situation d’exclusion via la pratique du rugby, Arshad a suivi en avril une formation de deux jours pour apprendre les rudiments de la viticulture. Depuis, il a commencé à travailler dans une exploitation. « Quand on lui parle d’agriculture, il a les yeux qui pétillent, il est hyper heureux », commente Jeff Puech, président de cette association basée en Aquitaine, dans le sud-ouest de la France.

      Arshad fait partie d’un groupe de 70 personnes qui ont pu bénéficier d’une formation professionnelle accélérée mise sur pied en pleine crise sanitaire. « Nous sommes partis d’un double constat : d’une part, tous nos réfugiés statutaires et jeunes de quartiers défavorisés vont pâtir de cette période de confinement due au Covid-19 au niveau professionnel. C’est déjà compliqué pour eux de trouver du travail, alors avec la crise économique qui s’annonce… », explique Jeff Puech. « D’autre part, le monde agricole manque de bras [en raison des fermetures de frontières qui causent une pénurie de travailleurs saisonniers, venus principalement du Maroc, de Tunisie et de Turquie, NDLR]. Or l’agriculture représente un pôle économique crucial pour la région Aquitaine. »

      L’idée a donc germé de mettre en relation ces personnes dans le besoin et ces agriculteurs en attente de main d’oeuvre. Un peu comme une « agence d’intérim » mais constituée de bénévoles, s’amuse Jeff Puech. Après avoir obtenu l’aval de la préfecture, le projet « Un drop dans les champs », inspiré du terme « drop » qui désigne un type de coup de pied au rugby, était né.

      « Beaucoup ne savaient pas ce qu’était un pied de #vigne »

      Le monde viticole a été le premier à être ciblé par l’association, qui envisage de collaborer dans un futur proche avec les exploitations de maïs et d’autres cultures maraîchères. Pour ce faire, Jeff Puech a pu compter sur l’aide de Jacky Lorenzetti, président du club de rugby Racing 92, partenaire d’Ovale Citoyen, qui possède des exploitations dans le Bordelais.


      https://twitter.com/OvaleCitoyen/status/1258073068150427661?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

      « Le personnel d’une de ces exploitations a été mis à disposition des apprentis », se réjouit l’organisateur. « Certains apprentis avaient déjà des connaissances en agriculture mais beaucoup ne savaient pas ce qu’était un pied de vigne. Ils ont notamment été formés à l’épamprage, une opération qui consiste à couper les branches en trop sur un pied. »

      Depuis, 38 personnes, âgées de 18 ans à 48 ans, ont déjà commencé à travailler. Parmi ce groupe, 75% sont des réfugiés statutaires, originaires majoritairement d’Afghanistan, d’Érythrée, de Somalie et d’Éthiopie, 10% sont des personnes « en très grande précarité, parfois logées dans les hébergements du 115 », et le reste vient des quartiers défavorisés de Bordeaux.

      « Une opération d’urgence qui va peut être aboutir à un projet pérenne »

      Cette mobilisation de main d’oeuvre fait écho à un appel lancé dès le mois de mars par le ministre français de l’Agriculture, lequel avait encouragé les personnes sans activité à rejoindre « la grande armée de l’agriculture française » sujette à un manque de 200 000 travailleurs saisonniers.

      L’initiative « Un drop dans les champs » est considérée comme la bienvenue par les premiers concernés. « La réaction du monde agricole a été plus que favorable, se félicite » Jeff Puech. « Cela n’arrive pratiquement pas que l’on nous dise ’Ah non, je ne veux pas de ces gens-là dans mon champs !’, au contraire, on reçoit des appels d’agriculteurs qui ont entendu parler du projet et qui sont intéressés. »

      Face à la demande, Ovale Citoyen, qui depuis la mi-mars organise des distributions de nourriture pour environ 900 personnes par semaine, compte mettre en place de nouvelles formations. L’association a déjà recensé 150 candidats et espère pouvoir faire travailler entre 200 et 220 personnes au plus fort de la saison. « Certains ont signé des CDD de six mois jusqu’à la fin des vendanges », commente Jeff Puech. « D’autres sont partis sur des contrats de deux-trois mois, comme cela se fait généralement dans ce secteur. » Plusieurs, en tout cas, se projettent plus loin.

      « Beaucoup m’ont déjà dit qu’ils avaient envie de continuer à travailler dans l’agriculture. Il y a, par exemple, un gros manque de conducteurs de tracteur, cela pourrait être un débouché… Au final, cette opération qui répondait à une urgence va peut être aboutir à un projet sur le long terme », veut croire Jeff Puech. À condition, toutefois, précise ce dernier, que des solutions soient trouvées pour la mobilité de ces salariés souvent sans permis et devant se rendre dans des zones rurales non desservies par les transports en commun. « Il faudrait un plan d’action permis de conduire pour les réfugiés. »

      En attendant, l’activité principale de l’association, le rugby, ne devrait pas reprendre de sitôt en raison de la pandémie. « Durant les matchs, on doit être au contact et on ne veut prendre aucun risque avec le coronavirus », dit encore le président de l’association. Certains réfugiés pourraient cependant avoir trouver une solution à ce problème. « On me demande de plus en plus de jouer au cricket. Mais ça, ça ne va pas être possible », rit Jeff Puech.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/24635/des-refugies-a-la-rescousse-d-exploitants-agricoles-en-aquitaine

    • Communiqué - Collectif de Défense des travailleur-euses étranger-ères dans l’agriculture

      Créé en 2003, les objectifs du CODETRAS restent la lutte contre l’exploitation de la main-d’œuvre étrangère, contre les dénis de droits, contre les discriminations et contre toutes formes d’exploitation dans l’agriculture. Il associe en son sein des paysans, des syndicats, des associations, des militants, des chercheurs.ses, des journalistes, des avocats et juristes…

      Une main d’œuvre saisonnière aux abonnés absents et une armée de « volontaires » sur la paille pour sauver les productions agricoles, arboricoles, horticoles, assurer une distribution logistique de proximité, achalander les rayons frais des supermarchés et alimenter les populations confinées.

      « Continuez à aller faire vos courses, nous nous occupons du reste... »

      Dès le début de la pandémie, les questions liées à l’approvisionnement de l’alimentation ont pris une ampleur politique et médiatique rare. Les images de rayons de supermarchés vides ont vite laissé place aux mots d’ordre pour la reconstitution des stocks et le maintien de l’approvisionnement. La grande distribution a martelé qu’il n’y aurait pas de rupture de stock.

      Pourtant, en France comme d’autres pays, la fermeture des frontières et l’arrêt des flux migratoires a révélé la survaleur du travail des saisonnier-ères étranger-ères dans la chaîne productive du travail de la terre : de la taille aux semis, jusqu’au conditionnement et à l’expédition des récoltes. Depuis quelques semaines, le gouvernement a appelé les chômeur-euses, étudiant-es, réfugié-es et autres précaires à remplacer ces travailleur-euses saisonnier-ères immigré-es via la plateforme numérique « des bras pour ton assiette », largement relayé par la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA).

      La crise sanitaire liée au Covid-19 a bien mis en difficulté le modèle « agro-industriel » qui garantit aux consommateurs d’avoir toute l’année des fruits et légumes à foison et à bas prix. Ce dernier s’appuie sur une production intensive sous serre et en plein champs, une distribution reposant sur une logique de « flux tendus » et, à la base de cette filière, sur une main-d’œuvre migrante précarisée qui pourvoit habituellement à (main)tenir l’intensité du travail et la constitution des stocks alimentaires, assurant ainsi la performance économique des filières des secteurs agricole et agro-alimentaire. La fermeture des frontières a rendu manifeste la dépendance de la société entière dans tous les États européens à ces travailleur-euses issu-es du Maroc, d’Espagne, de Pologne, de Roumanie ou encore d’Equateur.

      Le travail de cette main-d’œuvre agricole immigrée prend différentes formes : du travail non-déclaré des sans-papiers, aux contrats de l’Office national d’immigration en 1945 (Maroc, Pologne, Italie), puis aux contrats d’introduction de main-d’œuvre de l’Office des Migrations Internationales, jusqu’aux contrats de mission dans des exploitations de mise à disposition, via des agences d’intérim internationales basées en Europe (ETT).

      Censée répondre au besoin de main d’œuvre « temporaire » des exploitations agricoles françaises, la présence annuelle de ces travailleur-euses étranger-ères est en réalité une base invariable de l’agro-industrie intensive, prédatrice et exportatrice. En effet, ce statut de « travailleur saisonnier » ne décrit pas une réalité liée au cycle des saisons mais la nécessité capitaliste de réduire les coûts dans le cadre d’une production intensive sous serres et en plein champs. Cette fiction d’une temporalité saisonnière naturelle permet par contre au secteur de justifier une main-d’œuvre flexible, révocable à tout moment, moins chère et non informée de ses droits. Non-paiement des heures supplémentaires, logement indigne et harcèlement moral, physique et sexuel dans le cas des ouvrières, sont monnaie commune.

      La crise actuelle a mis en évidence l’invisibilité de ces travailleur-euses dans l’espace public et leur division dans les espaces privés des exploitations. La loi et l’imaginaire politique dominant en font une catégorie périphérique et marginalisée alors qu’ils occupent au contraire le cœur de la production et reproduction de notre société. Cette exclusion sociale est d’ailleurs redoublée par une ségrégation spatiale, puisqu’ils et elles sont souvent logé-es directement sur les exploitations ou dans des campings, loin des regards mais toujours disponibles pour l’employeur. Cela éloigne et complexifie l’organisation de réseaux de solidarité entre et avec ces travailleur-euses de l’ombre.

      Leur absence a créé un vide dans la filière logistique et agro-industrielle, conduisant dans un premier temps les employeurs agricoles et les pouvoirs publics à s’assurer de la disponibilité d’autres catégories de la population pour répondre à la demande des consommateurs et continuer à faire tourner la machine de l’agriculture intensive : ont été « volontairement » enrôlé-es les chômeur-euses, les étudiant-es, les demandeur-euses d’asile, les solidaires...

      De même, à l’heure où de nombreux pays européens mettent en place des ponts aériens pour acheminer des travailleur-euses dans les zones agricoles sous tension, la crise révèle à quel point la question sanitaire se révèle cruciale. En dépit des dangers sanitaires encourus habituellement dans le secteur (surexposition aux produits phytosanitaires, surcharge de travail, non-respect des règles de sécurité, absence de fourniture des équipements de protection), les travailleur-euses étranger-ères « temporaires » n’ont ni prévenance, ni prévoyance, ni assurance face aux risques de maladie, d’accident, de péril... dans les pays de mise à disposition. En outre, les risques de contracter le Covid-19 sont exacerbés par la promiscuité des espaces de travail et l’exiguïté des lieux résidentiels qui ne garantissent pas les distances spatiales de sécurité. L’urgence liée à la crise sanitaire et économique ne peut supplanter le respect des conditions de vie, d’accueil et de travail décent de ces travailleur-euses.

      Suivre la composition du travail agricole dans les prochains mois et ses effets au-delà de la pandémie permettra de comprendre, au croisement d’enjeux sociaux, économiques et géopolitiques, les éxigences de « libre » circulation des travailleur-euses pour assurer la « libre circulation » des marchandises dans le marché unique. Alors que la crise a mis en lumière la centralité structurelle et la performance, dans les circonstances actuelles, de ces travailleur-euses étranger-ères intra et extracommunautaires dans les agricultures européennes, comment faire pour que la parenthèse ouvre un champ de lutte réunissant premier-ères concerné-es, réseaux solidaires et acteur-rices du monde paysan ?

      #CODETRAS - Collectif de défense des travailleur-euses étranger-ères dans l’agriculture

      https://mars-infos.org/communique-collectif-de-defense-5051

  • What happens to freedom of movement during a pandemic ?

    Restrictions are particularly problematic for those who need to move in order to find safety, but whose elementary freedom to move had been curtailed long before the Covid-19 outbreak.

    The severe consequences of the Covid-19 pandemic dominate headlines around the globe and have drawn the public’s attention unlike any other issue or event. All over the world, societies struggle to respond and adapt to rapidly changing scenarios and levels of threat. Emergency measures have come to disrupt everyday life, international travel has largely been suspended, and many state borders have been closed. State leaders liken the fight against the virus to engaging in warfare – although it is clear that the parallel is misleading and that those involved in the “war” are not soldiers but simply citizens. The situation is grim, and it would be a serious mistake to underestimate the obvious danger of infection, loss of life, the collapse of health services and the economy. Nonetheless, there is a need to stress that this phase of uncertainty entails also the risk of normalising ‘exceptional’ policies that restrict freedoms and rights in the name of crisis and public safety - and not only in the short term.

    “Of all the specific liberties which may come into mind when we hear the word “freedom””, philosopher Hannah Arendt once wrote, the “freedom of movement is historically the oldest and also the most elementary.” However, in times of a pandemic, human movements turn increasingly into a problem. The elementary freedom to move is said to be curtailed for the greater good, particularly for the elderly and others in high-risk groups. (Self-)confinement appears key – “inessential” movements and contact with others are to be avoided. In China, Italy and elsewhere, hard measures have been introduced and their violation can entail severe penalties. Movements from A to B need (state) authorisation and unsanctioned movements can be punished. There are good reasons for that, no doubt. Nevertheless, there is a need to take stock of the wider implications of our current predicament.

    In this general picture, current restrictions on movement are problematic for people who do not have a home and for whom self-quarantine is hardly an option, for people with disability who remain without care, and for people, mostly women, whose home is not a safe haven but the site of insecurity and domestic abuse. Restrictions are also particularly problematic for those whose elementary freedom to move had been curtailed long before the Covid-19 outbreak but who need to move in order to find safety. Migrants embody in the harshest way the contradictions and tensions surrounding the freedom of movement and its denial today. It is not surprising that in the current climate, they tend to become one of the first targets of the most restrictive measures.
    Migrant populations who moved, or still seek to move, across borders without authorisation in order to escape danger are subjected to confinement and deterrence measures that are legitimized by often spurious references to public safety and global health. Discriminatory practices that segregate in the name of safety turn those at risk into a risk. “We are fighting a two-front war”, Hungary’s Prime Minister Viktor Orban declared, “one front is called migration, and the other one belongs to the coronavirus, there is a logical connection between the two, as both spread with movement.” The danger of conflating the declared war on the pandemic with a war on migration is great, and the human costs are high. Restrictive border measures endanger the lives of vulnerable populations for whom movement is a means of survival.

    About two weeks ago, it was documented that the Greek coastguard opened fire on migrants trying to escape via the Aegean Sea and the land border between Turkey and Greece. Some people died while many were injured in a hyperbolic deployment of border violence. The European reaction, as embodied in the person of European Commission president Ursula von der Leyen, was to refer to Greece as Europe’s “shield”. About a week ago, it was uncovered that a migrant boat with 49 people on board which had already reached a European search and rescue zone was returned to Libya through coordinated measures taken by the EU border agency Frontex, the Armed Forces of Malta, and Libyan authorities. In breach of international law and of the principle of non-refoulement, the people were returned to horrid migrant camps in Libya, a country still at war. With no NGO rescuers currently active in the Mediterranean due to the effects of the Coronavirus, more than 400 people were intercepted at sea and forcibly returned to Libya over the past weekend alone, over 2,500 this year.

    Such drastic migration deterrence and containment measures endanger the lives of those ‘on the move’ and exacerbate the risk of spreading the virus. In Libyan camps, in conditions that German diplomats once referred to as “concentration-camp-like”, those imprisoned often have extremely weakened immune systems, often suffering from illnesses like tuberculosis. A Coronavirus outbreak here would be devastating. Doctors without Borders have called for the immediate evacuation of the hotspot camps on the Greek Islands, highlighting that the cramped and unhygienic conditions there would “provide the perfect storm for a COVID-19 outbreak”. This is a more general situation in detention camps for migrants throughout Europe and elsewhere, as it is in ‘regular’ prisons worldwide.

    Together with the virus, a politics of fear spreads across the world and prompts ever-more restrictive measures. Besides the detrimental consequences of curtailing the freedom to move already experienced by the most vulnerable, the worry is that many of these measures will continue to undermine rights and freedoms even long after the pandemic has been halted. And yet, while, as Naomi Klein notes, “a pandemic shock doctrine” may allow for the enactment of “all the most dangerous ideas lying around, from privatizing Social Security to locking down borders to caging even more migrants”, we agree with her that “the end of this story hasn’t been written yet.”

    The situation is volatile – how it ends depends also on us and how we collectively mobilize against the now rampant authoritarian tendencies. All around us, we see other reactions to the current predicament with new forms of solidarity emerging and creative ways of taking care of “the common”. The arguments are on our side. The pandemic shows that a global health crisis cannot be solved through nationalistic measures but only through international solidarity and cooperation – the virus does not respect borders.

    Its devastating effects strengthen the call to universal health care and the value of care work, which continues to be disproportionately women’s work. The pandemic gives impetus to those who demand the right to shelter and affordable housing for all and provides ammunition to those who have long struggled against migrant detention camps and mass accommodations, as well as against migrant deportations. It exposes the ways that the predatory capitalist model, often portrayed as commonsensical and without alternatives, provides no answers to a global health crisis while socialist models do. It shows that resources can be mobilized if the political will exists and that ambitious policies such the Green New Deal are far from being ‘unrealistic’. And, the Coronavirus highlights how important the elementary freedom of movement continues to be.
    The freedom of movement, of course, also means having the freedom not to move. And, at times, even having the freedom to self-confine. For many, often the most vulnerable and disenfranchised, this elementary freedom is not given. This means that even during a pandemic, we need to stand in solidarity with those who take this freedom to move, who can no longer remain in inhumane camps within Europe or at its external borders and who try to escape to find safety. Safety from war and persecution, safety from poverty and hunger, safety from the virus. In this period in which borders multiply, the struggle around the elementary freedom of movement will continue to be both a crucial stake and a tool in the fight against global injustice, even, or particularly, during a global health crisis.


    https://www.opendemocracy.net/en/can-europe-make-it/what-happens-freedom-movement-during-pandemic

    #liberté_de_circulation #liberté_de_mouvement #coronavirus #épidémie #pandémie #frontières #virus #mobilité #mobilité_humaine #migrations #confinement #autorisation #restrictions_de_mouvement #guerre #guerre_aux_migrants #guerre_au_virus #danger #fermeture_des_frontières #pandemic_shock_doctrine #stratégie_du_choc #autoritarisme #solidarité #solidarité_internationale #soins_de_santé_universels #universalisme #nationalisme #capitalisme #socialisme #Green_New_Deal #immobilité #vulnérabilité #justice #Sandro_Mezzadra #Maurice_Stierl

    via @isskein
    ping @karine4

  • Aide aux agriculteurs : « Nous n’entendons pas demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas de traverser toute la #France pour aller récolter des #fraises », précise Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement

    https://twitter.com/BFMTV/status/1242810900387631106
    #agriculture #main-d'oeuvre #fermeture_des_frontières #aide #solidarité

    Et cette belle petite phrase...

    « Il va s’en dire que nous nous entendons pas demander à un #enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas compte tenu de la fermeture des écoles de traverser la France entière pour aller récolter des fraises »...

    –-> on dirait que #Sibeth_Ndiaye n’a pas entendu parler du #plan_de_continuité_pédagogique #continuité_pédagogique

    • Pour Sibeth Ndiaye, les enseignants ne travaillent pas actuellement

      Oups.

      La déclaration passe mal. Alors que la porte-parole du gouvernement Sibeth #Ndiaye précisait en sortie de Conseil des ministres l’appel aux personnes sans activité à venir « rejoindre la #grande_armée_de_l'agriculture_française », un des exemples utilisés a provoqué l’ire des enseignants. « Nous n’entendons pas demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas compte tenu de la fermeture des écoles de traverser toute la France pour aller récolter des fraises », a-t-elle lancé avec aplomb.

      Petit bémol, comme le martèle le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer depuis le début de la crise sanitaire, les élèves et par conséquent leurs enseignants ne sont pas en vacances. Ces derniers rivalisent d’ailleurs d’ingéniosité pour assurer la fameuse « continuité pédagogique » à distance, la plupart du temps via des outils numériques plus ou moins saturés. D’autres sont également encore dans les locaux pour assurer la garde des enfants des personnels soignants.

      Les profs n’ont pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux. Certains se demandent avec une pointe d’ironie s’ils doivent cesser leurs efforts, tandis que d’autres réclament des excuses. Des parents d’élèves n’ont pas hésité non plus à apporter leur soutien. Deux heures après sa fameuse déclaration, Sibeth Ndiaye a fait son « mea culpa » sur Twitter : « Mea culpa. Mon exemple n’était vraiment pas le bon. Je suis la première à mesurer combien l’engagement quotidien des professeurs est exceptionnel. »

      https://www.liberation.fr/direct/element/sibeth-ndiaye-declare-que-les-enseignants-ne-travaillent-pas-actuellement

    • Tu voudrais aller cueillir des fraises quand :

      tu te fais engueuler par une mère de famille parce que tu as appelé sur le portable de Monsieur, alors que son portable à elle ne fonctionne plus, que le fixe ne fonctionne plus, que le numéro de portable écrit sur Pronote pour monsieur ne fonctionne plus, que tu avais un deuxième numéro de fixe (et que tu en étais déjà au 4e numéro essayé) mais que la dame t’explique être la grand-mère de l’élève que tu désespères pouvoir un jour joindre parce qu’en fait, « vous gardez ça pour vous », Monsieur est revenu vivre un temps ici, donc c’est son numéro qu’il avait écrit, et donc elle te file le nouveau numéro de portable de Monsieur, mais que ça ne plaît pas à Madame que tu aies appelé Monsieur alors que tu t’en fous royalement de leurs histoires...

      tu appelles une famille qui vient d’apprendre que la maman et le fiston sont malades (Covid 19) et que tu te retrouves complètement démunie face à l’injonction d’appeler les familles une fois par semaine, sans savoir si tu ne vas pas être intrusive à un moment où, franchement, l’exercice d’histoire non fait, on s’en fout...

      tu viens d’écrire un mail pour expliquer un exercice de technologie alors que tu es prof d’histoire-géo

      tu te lèves avec 50 mails en attente parce que les mômes galèrent à déposer sur Pronote avec une fonction que tu n’as jamais pu leur montrer puisque tu n’y as eu accès qu’après la fermeture du collège

      tu viens de signer un mail à une maman d’élève « Bénée » comme tu le fais quand c’est un mail pour tes collègues

      tu n’as aucune idée du jour qu’il est, mais tu es devant ton ordinateur à répondre à des mails alors que tu as quitté l’université pour ne pas vivre à courir après les mails

      * tu commences tous tes pots Facebook avec une histoire de fraises

      texte de @ville_en posté sur Facebook :
      https://www.facebook.com/benedicte.tratnjek.2/posts/229925068373116

  • South Africa to build 40km fence along #Zimbabwe border

    Authorities say fence will stem irregular migration as well as spread of coronavirus in the country.

    Authorities in South Africa have said they will build a 40km (25 miles) fence along its border with Zimbabwe to prevent undocumented migrants from entering and spreading coronavirus - even though the neighbouring country has no confirmed cases.

    The planned fence is to be erected on either side of the Beitbridge Land Port of Entry to “ensure that no undocumented or infected persons cross into the country,” Patricia de Lille, the public works minister, said in a statement on Thursday.

    As of Friday, South Africa has reported 202 confirmed cases of the virus and no deaths. President Cyril Ramaphosa has already ordered 35 of 53 land entry points closed.

    “This measure will ... not be effective if the fences at the border are not secure, which in many places, they are not,” de Lille said in the statement.

    "All 40km of fence will be finished within one month. Local labour will be sourced by the contractor.

    “We are certainly not xenophobic. We have had thorough consultations with all the countries that are our neighbours. What is important for South Africa is to protect our own citizens and people coming into our country because at the border post now, you’ve got health inspectors and you’ve got environmental professionals and they are doing the testing and screening at the border. But if somebody just walks over the border, there are no such facilities,” she added.

    South Africa, the continent’s most industrialised country, has long sought to reduce irregular migration from Zimbabwe, which it sees as a threat to local jobs in a country with unemployment of around 30 percent.

    Countries around the world have been cancelling flights, banning travel from certain countries and tightening controls at borders to prevent the virus’s spread.

    According to the World Health Organization (WHO), more than 209,000 people have tested positive for COVID-19, the infection caused by the novel coronavirus, around the world.

    The virus has claimed the lives of at least 8,700, according to the UN health body.

    The outbreak reached Africa later than other continents, but at least 33 countries have now confirmed cases, with 13 reported deaths.

    https://www.aljazeera.com/news/2020/03/south-africa-build-40km-fence-zimbabwe-border-200320062936120.html
    #murs #frontières #Afrique_du_Sud #barrières_frontalières #migrations #asile #réfugiés #fermeture_des_frontières #coronavirus

    ping @fil @mobileborders @thomas_lacroix