Suite à la première AG, le mardi 22 juillet, les participants semblaient plutôt portés par la volonté de jouer malgré tout ! il faut bien manger... certes, nous parlons d’un milieu déjà très #précaire et dont certains se disent même prêts à être encore plus précaires mais qui continueront de toute façon à faire la seule chose qu’ils sachent faire : créer ! C’est tout à leur honneur et c’est d’ailleurs tout naturel dans un #festival dont l’apport économique repose principalement sur la pratique de métiers parmi les plus précaires : les arts de la rue.
En effet, que ce soit la Fédération Nationale des Arts de la Rue, les compagnies précaires (in et off confondus) ou Alexandre, j’en voyais beaucoup le cul entre deux chaises, entre la volonté qu’il se passe quelque chose et la crainte qu’une chose (incontrôlée) ne se produise.
Ce qui est arrivé, finalement, c’est un flou pas très artistique des lignes d’opposition « entre nous » et « entre eux et nous ». Un flou dans nos relations avec les institutions, les médias, les autorités.
Ce fut notamment l’erreur de chercher un médian entre les différentes façons de percevoir la lutte sur un temps aussi réduit. Le médian aurait été le consensus ? Consensus impossible à trouver dans de telles conditions politiques et temporelles et dans ces dispositions de lutte, sans #grève générale et avant tout, sans aucun objectif commun sinon qu’il devait à tout prix se passer quelque chose mais pas trop !
Ainsi, les #AG servaient surtout de point d’information, de prise de température et de prises de becs et malgré cela, des discours s’y sont reconnus, et ont permis de nouvelles expériences collectives de lutte, des pensées et des pratiques qui avancent.
Dès lors que le jeudi sembla plus franchement s’orienter vers une grève, ce qui prédominait surtout, c’était le droit de grève « individuel » qui retirait son pouvoir décisionnel aux AG. L’écho maintes fois relancé traduisait surtout l’angoisse de voir des spectacles bloqués bien qu’aucune proposition allant en ce sens n’avait été formulée [3]. Il s’agissait donc bien de s’en prémunir.
Donc des dispositions de lutte timides et de façade pour beaucoup : derrière un discours de détermination et de fermeté, surtout la volonté de ne pas trop faire de vagues. Ce qui allait de fait dans le sens contraire d’un renforcement de la lutte.
Alors que nous cherchions à nous prémunir des guerres fratricides [4], en écrasant autant de fois qu’on le prononçait le mot « bienveillance », nous avions bien de la peine à définir un « nous », à savoir qui s’oppose à ce nous et comment.
Ainsi, comment déterminer ce « nous » sans faire de catégories, sans « cliver » ?
Il y avait, en assemblée générale, les artistes, les techniciens, les bénévoles, les administrateurs de compagnies, chargé-e-s de prod/de diff, directeurs artistiques etc. Ainsi ce « nous » vague, est constitué des personnes présentes en AG d’abord parce qu’elles y ont été invitées, grévistes ou non, en lutte ou non ! Cherchez l’erreur...