• Covid-19 à l’école : tests, capteurs CO2... le protocole sanitaire dévoilé par Jean-Michel Blanquer - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-a-lecole-tests-capteurs-co2-le-protocole-sanitaire-devoile-par-j

    Par Thomas Poupeau et Pierre Maurer
    Le 2 janvier 2022 à 16h21

    EXCLUSIF. Alors que le variant Omicron impacte fortement les plus jeunes, le ministre de l’Éducation nationale nous dévoile le nouveau protocole pour la rentrée du lundi 3 janvier. Désormais, si un cas positif au Covid est détecté dans une classe, tous les autres élèves devront faire trois tests en quatre jours pour rester à l’école.

    Via Twitter
    https://twitter.com/CMarcandier/status/1477681621537013766

    Donc pour avoir les dernières infos sur la rentrée scolaire on s’abonne au Parisien ????? (Ce n’est pas le journal que j’incrimine, il vit de ses abonnés, mais le ministre. C’est juste dingue, cette méthode).

    On parle bien, dans un article exclusif du dimanche 2 janvier à 16h21, du protocole sanitaire de la rentrée du lundi 3 janvier à 08h00.

    #paywall #foutage_de_gueule

    • Qu’est-ce qui change dans le protocole sanitaire à l’#école pour cette rentrée ?

      JEAN-MICHEL BLANQUER. La situation est particulière car nous avons un nouveau variant très contaminant. Dès ce lundi, à l’#école_primaire, nous renforçons notre politique de « #contact-tracing ». Elle passera par la multiplication des tests et la participation des familles à ce dispositif fondé sur la responsabilisation [dont ne relève pas la fourniture publique de FFP2, ndc] .

      En quoi consiste-t-elle ?

      On part de ce qui se fait déjà : dès l’apparition d’un cas positif dans une classe, tous les élèves doivent faire un test antigénique ou PCR [faux, dans le secondaire,seuls les élèves ayant été en contact proche sans mesures barrières, sont, théoriquement dans ce cas, en primaire c’est pire, ndc] , avant un retour sur présentation d’un résultat négatif. Ce qui change, c’est que désormais, quand la famille fera le premier test, elle recevra en pharmacie deux autotests gratuits [dealer’s rule : histoire de s’habituer pour aller ensuite en acheter en supermarché, ndc], pour que les élèves se testent à nouveau à la maison à J + 2 et à J + 4. Les parents devront attester par écrit que les tests ont bien été faits et qu’ils sont négatifs. [l’attestation sur l’honneur encore exigée par un gouvernement sans vergogne, on rigole, ndc].

      À quoi cela sert ?

      Ces tests à plusieurs jours d’intervalle permettent de s’assurer qu’un élève qui a été négatif le premier jour ne soit pas devenu positif ultérieurement. L’objectif est de garder l’école ouverte dans des conditions sanitaires sécurisées au maximum, alors même que les deux dernières semaines ont été marquées par une très forte accélération de la circulation d’Omicron.

      Mais les pharmacies vont-elles avoir assez de stocks ?

      Oui. S’il y a eu des tensions au moment des fêtes, des commandes massives ont été passées, en lien avec le ministère de la Santé. [et d’ailleurs, le souci est plutôt la pénurie de réactif pour les PCR, mais pas d’embrouilles en public svp, ndc].

      Et au collège et au lycée ?

      Dans le second degré, le point fort est le taux de vaccination des élèves de plus de douze ans, qui a dépassé les 80 %. [alors là faut fact checker hein, ndc]

      Combien d’élèves seront testés positifs en janvier 2022 ?

      Il est très difficile d’évaluer à l’avance un tel chiffre [alors que les enfants ne se contaminent pas, ndc] . Nous ne connaissons pas ce que seront l’ampleur et la durée de la vague Omicron [ en raison de la grève de Madame soleil, ndc] . Ce qui est clair, c’est que ce variant étant beaucoup plus contagieux que les précédents, [contrairement aux autres, ndc] il circulera dans toutes les classes d’âge. Nous aurons donc chaque jour plusieurs milliers [...] d’élèves concernés [c’est à dire tout compte fait, moins qu’avant, ndc] . D’une certaine manière [de faiseur, ndc] , plus on teste, plus on trouve, plus on protège.

      Pourquoi ne pas revenir à une solution radicale*, celle qui prévoit que la classe ferme dès un cas positif, comme le réclament des* syndicats ?

      Nous faisons le choix inverse : tester plus pour éviter de fermer les classes. C’est une politique personnalisée [car on a décidé d’un traitement VIP pour chacun, ndc] pour que chaque élève dont il est avéré qu’il n’est pas contaminé puisse retourner à l’école.

      Autre proposition : Valérie Pécresse, candidate LR à la présidentielle, avait demandé le report d’une semaine de cette rentrée. L’avez-vous envisagé ?

      On regarde toujours l’ensemble des hypothèses [spécialement lorsqu’elle vienne de la droite, qui en peu, ndc] , mais clairement nous l’avons écartée. J’avoue d’ailleurs avoir été surpris d’entendre cette proposition [de gauchistes, ndc]. Depuis le début de la crise, la France a fait le choix de préserver ses écoles [ un peu comme avec la bombe à neutrons, mais tout ça est en rodage, ndc] . Leur fermeture ne peut être qu’un ultime recours [comme la bombe A que nous en a en France, ndc], et certainement pas l’option première que l’on sort en première intention et par facilité dès qu’une vague [sur laquelle on peut faire du surf, ndc] arrive.

      Le conseil scientifique estime qu’en janvier 2022, un tiers des enseignants seront cas positifs ou en garde d’enfants contaminés. Soit 200 000 profs. Comment les remplacer ? L’école va-t-elle tenir ?

      Cette estimation de 30 % agglomère les personnes positives et cas contact et a été faite avant que nous ne fassions évoluer la doctrine cas contact [un acte qui montre bien que le travail du gouvernement peut changer la donne, ndc] . Dorénavant, les adultes vaccinés appliqueront le même protocole des tests itératifs [et ce mot choisi, dans sa nouveauté et son mystère - mais il n’était pas question de dire répété car il ya top de mauvais esprits auraient cru qu’il s’agissait de répéter des erruers - montre bien que nous sachons, et que les lecteurs du Parisien doivent nous suivre en confiance, ndc] que celui que nous appliquerons pour les enfants. Il n’y aura donc pas d’isolement des personnes dont les tests sont négatifs [encore un truc qui change du tout au tout !! c’est ça le progressisme, ndc]. Mais clairement, janvier sera tendu et on se met en situation d’y faire face. Nous suspendons dans la période toutes les autres causes d’absence que la maladie – par exemple, les formations continues – et recrutons des #contractuels et des #vacataires [on en a d’ailleurs parlé avec Borne, ça va ventiler sec dans les Pôle si il y a des refus, ndc] . Ce qui permet, dans le premier degré, de passer d’une capacité de remplacement de 9 % (sur la totalité des effectifs des professeurs écoles) à 12-15 % selon les académies. Il y a un besoin d’unité nationale et j’observe avec plaisir l’engagement de professeurs #retraités volontaires pour des remplacements. Enfin, chaque établissement a son protocole de continuité pédagogique.

      Quid des enseignants actuellement cas contact ?

      Compte tenu de la doctrine qui s’applique désormais, ils font la rentrée s’ils sont vaccinés après avoir fait un test.

      Pourquoi ne distribuez-vous pas des masques type #FFP2, plus armés face à un variant plus contagieux ?

      Il est très difficile de faire cours avec un masque FFP2 [vous avez d’ailleurs du remarquer que j’ai perdu il y longtemps ma perruque, ndc] ,lequel est d’ailleurs réservé au monde soignant [sinon, il faudrait fabriquer, importer, quel gâchis !, ndc]. Depuis le début de la crise, nous avons fourni 160 millions de masques [en slip, ndc] à nos personnels ainsi que 1 700 000 masques inclusifs pour les petites classes et les professeurs intervenant devant des élèves en situation de handicap. Résultat, depuis le début de la crise sanitaire, les enseignants font partie des catégories professionnelles les moins contaminées [d’après la société française de pédiatrie, ndc] . Donc la stratégie fonctionne, d’abord parce que les enseignants [savent lire, ndc] ont l’esprit de responsabilité, et ensuite parce que les gestes barrière sont appliqués.

      À partir de ce lundi, il sera interdit aux enseignants de prendre leur café debout dans la salle des professeurs. Était-ce une mesure essentielle ?

      C’est une conséquence de la doctrine générale : aujourd’hui, dans un café, on doit avoir des consommations uniquement assis. Mais c’est anecdotique, on se focalise là-dessus pour ironiser sur la gestion de la crise.

      Les réunions parents-profs, les conseils de classe, les galettes des Rois… vont-elles se tenir ?

      Nous demandons de restreindre au maximum les interactions autres que celles liées à la vie scolaire stricto sensu. Ainsi, les cérémonies de vœux ou les moments de convivialité autour de la galette n’auront pas lieu et les réunions parents-enseignants auront vocation à se dérouler à distance.

      Depuis quelques jours, les 5-11 ans peuvent se faire vacciner. Quel sera le rôle de l’école ?

      Dès ce lundi, des messages partent vers les chefs d’établissement et les enseignants, sur les modalités de vaccination. Chaque école est appariée avec un centre de vaccination. Mais ce sont les familles qui ont vocation à prendre rendez-vous et accompagner les enfants – dès lors évidemment qu’ils souhaitent les faire vacciner. Il n’y aura pas de barnum dans les écoles comme cela a été le cas pour les collèges et lycées à la rentrée de septembre, sauf si une action ciblée est jugée nécessaire dans certains territoires. Il faudra dans tous les cas avoir l’autorisation des parents.

      Les spécialistes insistent sur la nécessité de déployer des capteurs de #CO2 dans les établissements scolaires. Pourquoi ne pas mettre le paquet sur ce sujet ?

      Depuis le début je fais cette recommandation [à mon caniche, et qu’en le promenant, ça c’est su, il est temps de le dire à d’autres, ndc] qui est d’abord un instrument de mesure du besoin d’#aération ! Nous estimons à seulement 20 % environ le nombre d’écoles primaires qui sont aujourd’hui équipées. C’est davantage dans les collèges et les lycées mais cela reste totalement insuffisant… Rappelons qu’un capteur coûte environ 50 euros, que c’est une compétence des collectivités et que l’État a débloqué 20 millions d’euros pour celles qui n’auraient pas les moyens financièrement de s’équiper. Elles sont d’ailleurs peu nombreuses à avoir demandé des fonds. Je lance de nouveau un appel aux maires pour une montée en puissance en la matière, et ce fond [des choses, vous voyez, à PL on est radical dès qu’on peut, ndc] sera augmenté si nécessaire. Hélas, je vois que certains essaient d’en faire un sujet de polémique [alors quil faudrait cesser d’en parler, ndc] : je suis surpris d’avoir entendu M. Jadot [obsédé par avril 22, ndc] vouloir créer une polémique parfaitement déplacée sur le sujet (le 20 décembre, le candidat EELV avait qualifié Jean-Michel Blanquer de « complice » du virus, pointant le trop faible nombre de capteurs CO2 dans les écoles), alors que je connais des communes dirigées par EELV qui n’ont pas pleinement équipé en capteurs de CO2 leurs écoles.

      Dans les semaines qui viennent, qu’est-ce qui pourrait entraîner un nouveau changement de protocole ?

      Le maître mot reste pragmatisme et proportionnalité. Les évolutions qui auront lieu tiendront compte de la réalité de terrain. [il n’est évidemment pas question de changement, ndc] Là, on tient compte de l’extrême-contagiosité d’Omicron et de sa plus faible létalité [puisque l’on a guère à se soucier du refus des salariés et de leurs syndicats, qui nous inquiètent davantage pour leur propension à se mettre en arrêt si ils sont covidés et respectent des procédures trop strictes qui n’ont pa lieu d’être, ndc] . J’espère qu’après le pic de cette vague, l’on pourra ralléger les protocoles sanitaires.

      une récup, manque la partie sur la pestilentielle.

      ce sera pas demain mais, après les matons réclamant des FFP2, il devrait y avoir des amorces de ce genre :

      activité coopérative pour les cours de récré des établissements scolaires ce 3 janvier (et dans les établissements Vidal, dans les transports, au taff,.. ), en choeur, multiples variantes possibles
      « Jean-Michel Cluster/ Jean-Michel Cluster/ On va/ on va/ on va te confiner/ On rentre pas/ sans #FFP2 ! »

      (en espérant que les notes de copiste ne nuisent pas trop à la lecture. j’ai besoin de les interrompre, comme je peux...)

    • C’est quel degré de mépris ou d’irresponsabilité de présenter un nouveau protocole qu’1 million de profs et 12,5 millions d’élèves attendent depuis des jours la veille de la rentrée à 16h « en exclu » dans les pages d’un média privé et payant ?
      Ah non ils ont rendu l’article accessible...
      En fait Il déroule ce qu’il fait depuis toujours : détruire l’école publique au profit du tout privé. #Blanquer
      https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-a-lecole-tests-capteurs-co2-le-protocole-sanitaire-devoile-par-j
      La dernière phrase vaut son pesant d’or : « attestation sur l’honneur des parents » :)))

    • Pour mieux faire passer leur loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, il a fallu admettre à l’Assemblée Nationale que ce n’est pas une vague mais un « raz de marée » qui va impacter système hospitalier.

      En raison de cette flambée des contaminations, « probablement plus d’un million de Français sont positifs actuellement au coronavirus » et « 10 % de la population française est cas contact », a estimé le ministre.

      S’appuyant sur le cas de la situation en Angleterre, où l’évolution de la vague épidémique est en avance de huit à dix jours sur la France, M. Véran a dit estimer, suite à un échange informel avec d’autres ministres de la santé, qu’« il y aurait une baisse de 50 % à 70 % des hospitalisations avec le variant Omicron ». « Mais si vous avez six ou sept fois plus de cas, l’impact sanitaire, de toute façon, se fait ressentir », a-t-il immédiatement précisé, en constatant que le variant Omicron est, au 29 décembre, encore peu présent chez les malades hospitalisés en France.

      Le ministre de la santé a ensuite répété la stratégie du gouvernement, axée sur une vaccination massive, pour freiner la hausse du nombre de contaminations. « Le vaccin est efficace après trois doses : quand on est à jour de son rappel, plus de 90 % de réduction des formes graves, y compris face à Omicron », a déclaré Olivier Véran, rappelant que « dans les hôpitaux parisiens de l’AP-HP, 70 % des patients qui sont en réanimation ne sont pas vaccinés ». Le ministre s’est ensuite adressé aux 5,4 millions de personnes non vaccinées en France – notamment les « indifférents », selon M. Véran, « souvent des jeunes » se disant « j’ai pas le temps, je vis ma vie » – et a averti : « Je le dis aux personnes qui ne sont pas vaccinées, il y a vraiment peu de chance que vous puissiez passer, cette fois-ci, entre les gouttes. »

      Multiplication des clusters en prison

      Cette flambée épidémique provoque également la multiplication des foyers de contamination dans les prisons françaises, selon des statistiques communiquées mercredi par le ministère de la justice. Au niveau national, 370 contaminations ont été détectées parmi les quelque 70 000 détenus, 448 parmi le personnel (sur environ 40 000), récapitule ce bilan du ministère établi au 27 décembre.

      Un important foyer a notamment été identifié dans la prison de Perpignan, où 84 détenus et 15 membres du personnel ont été diagnostiqués positifs au Covid-19. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a pour sa part fait état, mercredi sur Franceinfo, d’autres foyers de contamination à « Rennes, à Béziers, à Argentan [et] un autre dans le Lot ».

      « Et c’est normal : avez-vous entendu un mot des prisons dans les allocutions du premier ministre ou du ministre de la santé [le 27 décembre]  ? Moi non », a commenté Mme Simonnot. « Une mesure spéciale serait salutaire. On condamne quelqu’un à de la prison, pas à attraper le Covid », a-t-elle ajouté.

      Plusieurs syndicats de personnels pénitentiaires attendent des mesures renforcées, notamment la distribution de masques FFP2. « Si on n’agit pas très vite, le risque de dysfonctionnement est important. Avec la hausse de la population carcérale, la potentialité de contamination est beaucoup plus importante qu’en 2020 », a estimé Wilfried Fonck, secrétaire national de l’Union française des agents pénitentiaires-Union nationale des syndicats autonomes (UFAP-UNSA) Justice.

      C’est le même enjeu dans les centres de rétention.
      Ces matons sont à l’avant garde ^^ Va-t-on -enfin !- voir les premiers concernés exiger la fourniture de FFP2 par les employeurs, pour eux, et mieux encore pour les usagers et clients (école, transports en commun).

      #prison #FFP2 #paradoxe_de_simpson (mais pas pour le grand public)

    • Si le gouvernement communique peu sur le masque FFP2 (...) c’est aussi parce que les stocks ne sont actuellement pas suffisants.
      https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/masques-sanitaires/covid-19-pourquoi-la-france-n-a-pas-davantage-recours-au-masque-ffp2-al

      ... exiger le masque FFP2 dans tous les lieux accueillant du public pourrait être vu comme une mesure liberticide.

      Pour que cette nouvelle restriction soit acceptée sans heurt par la population, l’exécutif n’aurait sans doute pas d’autre choix que de le proposer gratuitement, à l’entrée des lieux concernés par exemple. C’est en tout cas l’avis de l’épidémiologiste Antoine Flahault. "Comme le masque FFP2 est plus cher que les autres, si le gouvernement le recommandait, il risquerait d’avoir à le proposer gratuitement dans les cas où il serait exigé et cela pourrait ne pas l’enthousiasmer, et en tout cas ne pas hâter sa décision", confirme-t-il à L’Express.

      A moins qu’avec la recrudescence de l’épidémie, notamment depuis Noël, le gouvernement se décide à changer son fusil d’épaule. L’exécutif mise depuis un an sur la stratégie du tout vaccin, conjugée au strict respect des gestes barrières, mais si la courbe des contaminations venait à s’inverser dans les pays qui ont opté pour le port du masque FFP2, il serait sans doute bien obligé de revoir sa copie.

      Parce que des ruptures de stock ne sont pas à exclure

      Si le gouvernement communique peu sur le masque FFP2, malgré les recommandations du Conseil scientifique pour que ce modèle filtrant soit porté par « les personnes les plus fragiles ou non vaccinées, dès que cela est possible », c’est aussi parce que les stocks ne sont actuellement pas suffisants.

      Les autorités françaises disposent actuellement de 600 millions de masques FFP2. Une quantité qui pourrait rapidement se révéler insuffisante si ces masques filtrants venaient à être finalement imposés par le gouvernement et ce même si les industriels locaux – au nombre désormais de 32, contre 4 au début de la crise sanitaire – assurent être capables d’en produire 20 à 25 millions par semaine, selon France 2.

      La fabrication des masques FFP2 a été quasiment à l’arrêt entre avril et octobre, "avec une chute de la production d’environ 90%" par rapport à 2020, souligne Christian Curel, le président du syndicat des fabricants de masques F2M sur BFMTV. Le nombre d’emplois de la filière, estimé à 10 000, a même quant à lui été "divisé par deux", notamment face à la concurrence chinoise.

  • A propos du vaccin qui ne protège pas, et plus précisément, de la déception pour le vaccin qui ne protège pas contre la contamination, et du vaccin qui ne protège pas sur la durée.

    On insiste sur la déception, et sur le fait que bon, un vaccin, ça devrait ceci et cela et que voilà, la preuve ultime qu’il ne fallait en fait ne rien faire. Ne pas se vacciner, ne pas se confiner, ne pas porter de masque.

    Il y aurait pourtant une façon constructive de traiter cette « déception ». Si le vaccin a tant de mal à être efficace dans la durée, n’est-ce pas plutôt du fait que ce virus est autrement plus redoutable que ce que les plus grands médecins de la galaxie l’analysaient en mars 2020 (ceux qui aiment les analogies à base de trottinettes en particulier) ?

    Alors, oui, ce vaccin n’est pas aussi efficace qu’on le souhaiterait. Mais l’immunité naturelle l’est encore moins ! C’est un point qui n’est pas encore assez asséné. Et avec les variants, c’est encore pire ! La réinfection est possible, et il n’est pas assuré qu’elle soit moins grave que la fois précédente.

    Cette accumulation de mauvaises nouvelles concernant Delta - et surtout Omikron - va-t-il provoquer le tête à queue nécessaire dans les politiques de santé suivies dans (presque) tout l’occident ? Rien n’est moins sûr, tellement le déni est fort à tous les niveaux.

    Anecdote pour illustrer ce déni : je file des FFP2 à mes proches. Je constate qu’ils ne sont pas utilisés. Alors que je ne cesse de dire qu’ils sont plus confortables et autrement plus efficaces.

    Le déni est fort, et le massacre à venir ne sera visiblement jamais assez cataclysmique pour inciter à une politique Zéro-Covid. C’est d’une certaine façon le désespoir.

  • Réseaux télécoms : les actes de vandalisme se multiplient La Tribune - Pierre Manière
    https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/reseaux-telecoms-les-actes-de-vandalisme-se-multiplient-892271.html

    Depuis environ un an, les dégradations et destructions visant des antennes de téléphonie mobile ou les réseaux Internet fixe grimpent en flèche, privant à chaque fois des milliers de foyers et d’entreprises de moyens de communiquer. Les opérateurs et le gouvernement se mobilisent pour enrayer ce fléau. Décryptage.

    C’est presque devenu monnaie courante. Pas une semaine ne se passe sans que les réseaux télécoms, mobiles et Internet fixe, essuient des sabotages, incendies volontaires, dégradations ou vols. Ce week-end, des habitants du Tarn en ont fait les frais. Dans la journée de samedi, une antenne-relais a été incendiée près d’Albi. Résultat : pas moins de 52.000 abonnés de Bouygues Telecom et de SFR se sont retrouvés, en un éclair, dépourvus de téléphonie mobile. S’il y a du mieux, « la situation n’est toujours pas totalement rétablie », explique à La Tribune ce lundi Arthur Dreyfuss, le secrétaire général de SFR et président de la Fédération française des télécoms (FFT), le lobby du secteur.


    Depuis la fin du mois d’août, les actes de vandalisme visant des antennes de téléphonie et infrastructures Internet fixe vont crescendo en Ile-de-France. « Plusieurs dizaines de sites ont déjà subi des dégradations », relève Arthur Dreyfuss, le président de la Fédération française des télécoms (FFT). (Crédits : Reuters)

    Le dirigeant précise que c’est un pylône de TDF qui a subi d’importants dégâts. « Or celui-ci irrigue des pylônes d’autres opérateurs, détaille-t-il. Au total, une soixantaine de sites mobiles ont été impactés. » Cette attaque n’a rien d’un cas isolé. Aux côtés de SFR et de Bouygues Telecom, Orange et Free voient régulièrement leurs installations vandalisées dans tout l’Hexagone. Tous sont confrontés à des dégradations d’antennes. « Chez Orange, en moyenne, environ une antenne par semaine est la cible de vandalisme, précise Cyril Luneau, le directeur des relations avec les collectivités locales de l’opérateur. Nous déplorons également des actes de malveillance sur le réseau fixe, dont des vols de câbles en cuivre [essentiels pour apporter la téléphonie et l’ADSL, Ndlr], à hauteur de dix actes par mois. » Il arrive aussi, chez tous les opérateurs, que les points de mutualisation, des installations critiques pour apporter l’Internet fixe à un grand nombre de foyers, soient attaqués.

    Des sabotages en forte hausse en Ile-de-France
    « C’est un fléau », alarme Arthur Dreyfuss. « Les réseaux télécoms sont très sensibles parce qu’ils permettent la connectivité des Français, des entreprises, mais aussi de l’ensemble des services d’urgence, rappelle-t-il. Cela fait dix à douze mois que nous constatons une multiplication des actes de vandalisme. » Le dirigeant précise que les territoires les plus touchés sont aussi, bien souvent, « ceux qui souffrent d’une couverture télécoms compliquée, ce qui est très dommageable pour les habitants et les entreprises ». Lesquels sont parfois extrêmement nombreux à en subir les conséquences. Arthur Dreyfuss se rappelle qu’en début d’année, l’incendie d’une antenne-relais près de Limoges a privé plus d’un million de personnes de télévision pendant plusieurs jours.

    Toutes les régions sont touchées. Mais depuis la fin du mois d’août, les actes de vandalisme vont crescendo en Ile-de-France. « Plusieurs dizaines de sites ont déjà subi des dégradations », relève le chef de file de la FFT. Qui sont, alors, les responsables de ces attaques ? Jusqu’à présent, les enquêteurs semblaient privilégier les pistes de l’ultra-gauche, des anarchistes ou des anti-5G. L’arrivée de la nouvelle génération de téléphonie mobile a notamment suscité une forte opposition et des débats électriques. A gauche et chez les écologistes, beaucoup craignent encore que cette technologie nuise à la planète, et certains redoutent l’impact des ondes sur la santé. Des thèses complotistes ont également circulé, comme celle d’une propagation du coronavirus par la 5G. En mars dernier, le tribunal correctionnel de Valence a ainsi condamné un résident de Pierrelatte (Drôme), opposé à la nouvelle génération de téléphonie mobile, à trois ans de prison - dont un an ferme -, a rapporté France Bleu https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/incendies-a-pierrelatte-un-anti-5g-condamne-a-trois-ans-de-prison-dont-un . En janvier et février, il avait incendié une antenne-relais et une chambre de télécommunications d’Orange. Cela dit, il apparaît bien difficile, aujourd’hui, de dresser des profils types.

    « La question d’un renforcement du dispositif pénal se pose »
    Face à ce vandalisme, les opérateurs et le gouvernement se mobilisent. Ce dimanche, Cédric O, le secrétaire d’Etat en charge du Numérique, a « [condamné] fermement » l’incendie du pylône de TDF dans le Tarn sur Twitter. « Avec Gérald Darmanin [le ministre de l’Intérieur, Ndlr], nous agissons aux côtés de l’ensemble des opérateurs pour mettre fin à ces actes inacceptables, dans le cadre de la convention nationale de lutte contre la malveillance visant les réseaux télécoms, qui met en danger des vies humaines », a-t-il insisté. Cette convention « a vocation à être déclinée localement par les préfectures », précise Arthur Dreyfuss. Elle vise à favoriser le partage d’informations entre les opérateurs, les gestionnaires de sites télécoms, la police, la gendarmerie et la justice. L’objectif est que tous puissent réagir au plus vite lorsque des installations sont vandalisées. Mais aussi d’agir de manière préventive. « Dans ce cadre, nous pouvons transmettre à la police et à la gendarmerie, à l’échelle départementale, des listes de sites sensibles, afin qu’une surveillance puisse, dans certains cas, être mise en place », explique le président de la FFT.

    A ses yeux, cette convention va « dans le bon sens ». Mais « la question d’un renforcement du dispositif pénal et des sanctions se pose lorsque les auteurs de ces faits extrêmement graves sont retrouvés », poursuit-il. Même son de cloche pour Cyril Luneau : « Nous militons notamment pour une politique pénale adaptée en cas de récidive », affirme-t-il. Le message a été bien reçu par le gouvernement. La balle est désormais dans son camp.

    #surveillance #télécoms #internet #orange #pouvoirs #arcep #free #fai #france #opérateurs #neutralité_des_réseaux #smartphone #bigdata #télécommunications #sfr #5g #FFT #numérique #Internet #réseaux #sabotages

    • Deux moines arrêtés pour avoir ciblé des antennes-relais 5G Le Figaro
      https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/deux-moines-arretes-pour-avoir-cible-des-antennes-relais-5g-20210920

      Les deux hommes, âgés de 39 et 40 ans, disent agir pour « prémunir la population des effets nuisibles » de la 5G.

      Deux moines d’un couvent catholique intégriste du Rhône ont été mis en examen, la semaine dernière, pour s’en être pris à des antennes-relais par hostilité au déploiement de la 5G, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

      Selon le parquet de Villefranche-sur-Saône, confirmant des informations du quotidien régional Le Progrès, les deux hommes, âgés de 39 et 40 ans, ont reconnu avoir mis le feu à un premier pylône téléphonique, dans la nuit du 14 au 15 septembre à Saint-Forgeux, au nord-ouest de Lyon. Les dégâts avaient été limités.


      ¨Deux antennes ont été visées par les deux moines. FABRICE COFFRINI / AFP _
      La nuit suivante, les deux moines, membres d’un couvent situé dans le Beaujolais, ont été interpellés en flagrant délit, par les gendarmes, tandis qu’ils tentaient d’incendier une antenne dans une autre commune, à Ancy.

      Mise en examen pour « association de malfaiteurs »
      Placés en garde à vue puis présentés à un juge d’instruction, ils ont reconnu les faits, expliquant avoir agi « pour prémunir la population des effets nuisibles » de la 5G, a précisé à l’AFP la procureure de Villefranche, Laëtitia Francart.

      Mis en examen pour « destruction et tentative de destruction par moyen incendiaire » et « association de malfaiteurs », les deux moines ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils font partie d’une communauté capucine basée au couvent Saint-François, à Villié-Morgon, rattaché au mouvement intégriste de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, selon son site internet.

      Selon Le Progrès, une porte-parole du couvent a évoqué « un acte isolé et une erreur de jeunesse ». « Les ondes sont très nocives à la santé et ils souhaitaient agir pour le bien-être de l’humanité », a-t-elle déclaré au journal.

  • Le gouvernement démasqué
    https://www.liberation.fr/france/2020/12/16/le-gouvernement-demasque_1808867

    « Tout a commencé il y a neuf mois. Le 22 mars, au début du confinement, Antoine Hutt (radiologue), Jonathan Favre, Thibault Puszkarek et moi-même (médecins généralistes) avons lancé le site et collectif Stop-Postillons.fr. Il y avait une pénurie de #masques (quoi qu’on en mente) et il fallait les garder pour les personnels exposés. Néanmoins tout le monde avait chez soi des t-shirts à découper, du tissu à coudre : des écrans anti-postillon » (EAP). Nous voulions "confiner les bouches et les nez" lors des sorties dérogatoires (dans les hypermarchés qui n’imposaient pas de masque à l’époque), puis maintenir cette couverture faciale lors du déconfinement.

    « Nous avions donc un seul message, qui est resté en tête du site : "Portons tous un EAP dans l’espace public pour freiner et arrêter la pandémie. Porter quelque chose sera mieux que rien. Le but des EAP est collectif et altruiste : protéger les autres et être protégé si chacun en porte."

    « Avec un message d’une telle banalité dans le cadre d’une pandémie à contamination respiratoire, nous aurions dû disparaître au bout d’une semaine. Les dirigeants auraient dû répondre : "OK, bonne idée, on fait ça, on demande aux gens de se couvrir le nez et la bouche en attendant les masques", et c’était plié. C’était simple, il suffisait de faire confiance à l’intelligence collective et à la solidarité. [...]

    « Notre message, aussi basique soit-il, était pertinent. Il a progressivement été entendu. Trèèèès progressivement : le masque a été imposé dans les lieux publics clos à partir du 20 juillet, dans les entreprises à partir du 1er septembre, dans les écoles élémentaires à partir du 2 novembre. Ainsi, en pleine pandémie, il aura fallu huit mois après notre premier appel pour généraliser le masque dans la quasi-totalité des espaces recevant du public. (...)

    (...) nous nous basions sur les données scientifiques, les seules qui comptent, au-delà des arguments d’autorité. Depuis le CheckNews de Libération du 13 mars, nous savions que les personnes asymptomatiques pouvaient être contagieuses. Nous avions lu l’étude de Davies et al. dans laquelle 21 volontaires avaient toussé dans une boîte, mise en incubation pendant 48 heures, avant de compter les "colonies" de bactéries de la taille du Sars-CoV-2 : 200 sans masque, 43 avec un masque en coton fait maison, 30 avec un masque chirurgical. Visionnaires en 2013, les auteurs concluaient qu’en cas de pénurie de masques chirurgicaux, un masque fait maison serait mieux que rien - mon expression favorite.
    [...]

    « Nous sommes en décembre, et le masque apparaît toujours en dernière position sur les sites gouvernementaux, après "éviter de se toucher le visage", et avec la consigne de « le porter quand la distance d’un mètre ne peut pas être respectée ». Le risque de transmission par aérosol n’est toujours pas considéré, ce qui permet d’ailleurs d’imposer le masque à l’école et en entreprise et en même temps, de laisser les #cantines scolaires ou d’entreprises en l’état. C’est à désespérer.

    [...]

    « Concernant l’#école enfin, nous avons dû militer, publier des tribunes cet été, écrire des communiqués en août, septembre et octobre, une revue de littérature, intervenir en visioconférence auprès de syndicats d’enseignants en demande d’informations scientifiques… Tout ça parce qu’un ministre déclarait être "préparé à tout" sur la base de l’avis… roulement de tambour… des sociétés savantes de pédiatrie ! Jean-Michel Blanquer avait soudain fait fi de l’OMS : avec un tel niveau en pirouette, il n’est pas étonnant qu’il ait récupéré le ministère des Sports lors du remaniement, remarquez. Toutefois, si la plus haute instance à suivre n’est plus l’OMS mais les sociétés nationales, pourquoi concernant les masques entre avril et juillet le gouvernement a-t-il ignoré l’Académie nationale de médecine le 2 avril, le 22 avril, le 7 mai et le 28 juillet, l’European Centre for Disease Control le 8 avril ou son propre Conseil scientifique le 20 avril ? Il est facile de multiplier les instituts, conseils, centres, agences, sociétés, académies, autorités et organisations pour au final choisir parmi tous leurs avis celui qu’on veut mettre en avant… Mais ça, ce n’est ni de la science, ni de la politique. C’est de la manipulation. »

    #covid-19 #AuPaysdesLumièresÉteintes
    #aérosols #santé_publique #médecine #in_retrospect

    • Distribution de 10 FFP2 par personnel scolaire en Tchéquie

      Measures adopted by the Czech Government against the coronavirus
      https://www.vlada.cz/en/media-centrum/aktualne/measures-adopted-by-the-czech-government-against-coronavirus-180545/#general

      Schools and school facilities will receive up to 2.9 million respirators from state reserves. Each pedagogical and non-pedagogical worker will receive ten respirators of the FFP2 class.

      The move to send personal protective equipment via Czech Post to the endangered population over 60 years of age was approved. Every Czech citizen over the age of 60 should receive a package containing one FFP2 respirator and five face masks.

      The government decided to release 190 000 FFP2 respirators and 1 000 000 masks from the state material reserves in order to provide them free of charge to people benefiting from a disability pension for a third-degree disability and people younger than 18 who were granted a disability card for a severe health disability (ZTP) or severe health disability requiring special assistance (ZTP/P).
      The state will provide personal protective equipment for employees of facilities for children requiring immediate help and vulnerable children, to whom care is also provided during the state of emergency. Up to 26 580 FFP2 respirators, 186 000 masks, 49 500 protective gloves and 2 475 protective shields will be available for these facilities from the state material reserves for the duration of the state of emergency.

      The provision of three milion #FFP2 respirators from state´s material reserve to staff of residential social services and care services have been approved.

      #réduction_des_risques #santé_publique

  • Note d’analyse : La mise en œuvre du #fonds_fiduciaire_d’urgence au #Mali, #Niger et #Sénégal

    Cette note d’analyse actualise le rapport conjoint « Chronique d’un chantage » (https://seenthis.net/messages/652123), publié en 2017 avec le #collectif_Loujna-Tounkaranké et le réseau euro-africain Migreurop, qui dénonçait l’utilisation politique du #FFU.

    Le #fonds_fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique (FFU) de l’Union européenne (UE) a été créé lors du Sommet UE-Afrique sur les migrations de la Valette (Malte) en 2015 en réaction à l’augmentation des arrivées de personnes migrantes sur les côtes européennes.

    Les informations ont été collectées et des entretiens menés avec des acteurs de mise en œuvre dans ces trois pays.

    La Cimade, l’Association malienne des expulsés (AME), Alternative espaces citoyens Niger (AEC) et le Réseau migration et développement du Sénégal (REMIDEV) travaillent depuis de nombreuses années sur la coopération UE-Afrique en matière migratoire et ont choisi les projets en fonction de la pertinence des thématiques et des données disponibles. Certains projets ont dû être écartés (projets régionaux, projets liés à la coopération policière et militaire) par manque d’accès à l’information.

    https://www.lacimade.org/publication/note-analyse-ffu

    Pour télécharger le rapport :
    https://www.lacimade.org/wp-content/uploads/2020/11/LaCim.CollNotes2-UFF-10F-.pdf

    Analyse détaillée sur le Mali :
    https://www.lacimade.org/note-analyse-ffu-mali

    Analyse détaillée sur le Niger :
    https://www.lacimade.org/note-analyse-ffu-niger

    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #rapport #La_Cimade #Cimade

    ping @isskein @_kg_ @rhoumour @karine4

    • La mise en œuvre du fonds fiduciaire d’urgence au Niger

      Analyse détaillé de la mise en œuvre du fonds fiduciaire d’urgence de l’UE au Niger à travers deux projets FFU particulièrement emblématiques en complément de la note d’analyse « La mise en œuvre du fonds fiduciaire d’urgence au Mali, Niger et Sénégal : outil de développement ou de contrôle des migrations ? ».

      Contexte de la mise en œuvre du FFU au Niger

      Un pays d’accueil de toutes formes de mobilités

      Le Niger est régulièrement évoqué comme un pays de transit des personnes migrantes vers les pays du Nord de l’Afrique et vers l’Europe. C’est notamment sur cette base que la coopération avec l’Union européenne (UE) sur les questions migratoires s’est développée. Pourtant, le Niger est avant tout depuis plusieurs années un pays « où se superposent toutes les formes de mobilités, volontaires comme forcées[1] ». Près de 500 000 personnes y sont en effet sous la protection du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR)[2] : des personnes réfugiées fuyant le conflit au Mali depuis 2012, des personnes fuyant le Nigéria ou la zone frontalière avec ce pays en raison des exactions de Boko Haram (réfugié·e·s nigérian·ne·s, personnes nigériennes de retour ou déplacées internes) ainsi que des personnes, en majorité soudanaises, en demande d’asile. Le pays accueille aussi des personnes de retour de Libye et des personnes expulsées d’Algérie (plus de 25 000 en 2019 dont 10 000 ressortissant·e·s nigérien·ne·s)[3].

      Coopération avec l’Union européenne sur les questions de migrations

      La coopération de l’UE avec le Niger sur les questions de migrations n’est pas nouvelle. Elle s’est particulièrement intensifiée à partir de 2015 suite à une augmentation des arrivées de personnes migrantes sur les côtes européennes depuis la Libye, cette année-là. L’UE rencontrant des difficultés à mener des projets destinés à contenir les personnes migrantes en Libye du fait du contexte chaotique depuis la chute de Kadhafi, elle s’est tournée vers le Niger. L’agenda européen en matière de migration adopté en mai 2015 prévoyait déjà plusieurs mesures concernant le Niger. Il a ensuite été un pays clé du Sommet UE-Afrique de La Valette (Malte) sur les migrations en novembre 2015 où les chefs d’État européens et africains ont développé un plan d’action conjoint sur les migrations, et un des principaux bénéficiaires du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique (FFU) adopté à cette occasion.

      La loi 2015-036 sur le trafic illicite des migrants

      C’est dans ce contexte que le Niger a adopté la loi 2015-036 sur le trafic illicite des migrants en mai 2015, quelques mois avant le Sommet UE-Afrique de la Valette, durant lequel le Niger a présenté un plan spécifique de « lutte contre les migrations irrégulières ». Cette loi criminalise l’aide à l’entrée ou la sortie illégale du Niger et l’aide au maintien sur le territoire de personnes en situation irrégulière.

      Elle a été appliquée durement plusieurs mois après son adoption (été 2016), notamment dans la région d’#Agadez, et sans information préalable et préparation des populations concernées et des instances étatiques régionales. Les transporteurs (chauffeurs de bus ou d’autres véhicules privés) se dirigeant vers le Nord en dehors des convois officiels ont été particulièrement visé. Les véhicules ont été saisis et les chauffeurs déférés en justice sur la base d’une suspicion d’entrée irrégulière à venir en Algérie ou en Libye[4]. Elle a également visé les hébergeurs, les intermédiaires mais aussi les vendeurs de cartes téléphone ou d’eau…

      À Agadez, les revenus liés à la migration étaient une ressource importante pour l’économie locale. L’application de la loi a été très mal perçue par la population. Le transport des personnes dans cette région est une activité majoritairement exercée par des membres des communautés touarègue et Toubou, disposant d’agences de voyage créées à l’époque où l’économie du tourisme était encore florissante, puis reconverties dans le transport des personnes migrantes depuis la fin de la rébellion touarègue au milieu des années 1990. Cette activité était parfaitement légale et s’exerçait majoritairement avec des permis estampillés dans les mairies et escortes militaires[5]. La loi 2015-036 a interdit cette activité du jour au lendemain et criminalisé les transporteurs. Ces conséquences ont été telles sur l’économie d’Agadez et une partie de sa population qu’elles ont fait craindre pour la stabilité de celle-ci. C’est la Haute autorité à la consolidation de la paix (HACP) créé en 1995 pour la mise en œuvre des accords de pays après la rébellion touarègue, qui a alerté sur ces enjeux.
      La mise en œuvre du FFU au Niger

      Le Niger est l’un des premiers pays bénéficiaires du FFU et a bénéficié des tous premiers projets signés en 2016. Il est aussi concerné par certains projets régionaux. 12 projets nationaux sont mis en œuvre au Niger (pour un montant total de 253 millions d’euros).

      A l’image de l’ensemble des projets du FFU, la majorité (6) est gérée par des coopérations européennes ou par des organisations internationales (OIM et HCR) (3). Seuls deux projets sont gérés par un acteur nigérien (la HACP), et un par un consortium d’ONG. Cette gestion pose question, notamment en ce qui concerne la pertinence des projets comme réponses aux besoins des États bénéficiaires et leur appropriation[6]. Au Niger, un responsable de la HACP souligne que les fonds du FFU « ne vont pas aux pays bénéficiaires », ce qui revient à « affaiblir l’État qui perd en crédibilité[7] ». Dans le même sens, le bilan migration 2018-2019 du gouvernement du Niger indique que certains projets « exécutés au compte du Niger par les partenaires ne correspondent pas toujours aux besoins réels des populations au niveau des collectivités », notamment car ils ne tiennent pas compte des « plans de développement communaux et régionaux », ce qui « fait courir (…) le risque d’un déphasage par rapport aux besoins réels des populations[8] ».

      En termes d’objectifs, bien que le FFU soit principalement financé par le Fonds européen de développement (FED), une grande partie des projets pour la région Sahel (48% des fonds, 1,6 milliards d’euros) sont affectés à des projets « directement liés à la migration[9] », contrairement aux principes de l’aide au développement[10]. Le Niger reçoit la plus grosse part (24% du budget) et fait figure de pays pilote en matière de lutte contre le trafic de personnes ou les migrations « irrégulières ».

      Ainsi, concernant les objectifs des 12 projets nationaux, trois projets concernent directement la « gestion » de la migration à travers le développement local (coopération allemande – GIZ), le renforcement de la chaîne pénale (AFD) et la création d’une équipe conjointe d’investigation (ECI) « pour la lutte contre les réseaux criminels liés à l’immigration irrégulière, la traite des êtres humains et le trafic des migrants » (coopération espagnole – FIIAPP) ; deux projets de l’Organisation internationale des migrations (OIM) concernent l’assistance aux personnes migrantes et leur retour « volontaire ».

      Par ailleurs, sur la quinzaine de projets régionaux concernant le Niger, sept projets portent sur l’appui au G5 Sahel[11] (cinq projets pour 177 millions d’euros) et aux forces de police ; deux projets financent l’assistance et le retour des personnes migrantes détenues en Libye ; et un seul porte sur la mobilité légale (initiative Erasmus+ d’échanges entre étudiant·e·s universitaires avec l’Europe).

      Le projet PAIERA (Plan d’actions à impact économique rapide à Agadez) – projet terminé

      Ce projet d’un montant de 8 millions d’euros est devenu un projet phare du FFU au Niger, mis en exergue dans la communication de l’UE pour ses « success stories ». Pourtant, celui-ci a été élaboré et mis en œuvre de manière très différente des autres projets.

      Preuve du manque de prise en compte des besoins des pays concernés et de leur contexte dans l’élaboration des projets (cf. note d’analyse), celui-ci n’était pas prévu initialement. Il est un des très rares projets émanant des autorités nationales et géré directement par un organisme d’un État bénéficiaire. Ce sont en effet les autorités nigériennes, notamment la HACP, qui ont sollicité l’UE. Révélant d’une part, la capacité des autorités nigériennes à négocier avec l’UE, mais surtout l’urgence de la situation, qui a contraint l’UE à valider un tel projet, non prévu.

      Face au mécontentement de la population et aux tensions à Agadez, il vise à compenser les conséquences économiques et politiques de l’application de la loi 2015-036 en offrant « des opportunités d’emploi et d’insertion socioprofessionnelle aux acteurs économiques qui bénéficient directement ou indirectement des retombées financières liées aux migrant·e·s ».

      Le projet est géré par la HACP et par Karkara, une des plus importantes ONG de développement nigérienne. Sa mise en œuvre a été compliquée. La sélection des bénéficiaires a été longue et contestée, certaines personnes dénonçant le faible nombre de personnes retenues, leur profil et des montants alloués insuffisants. Dès la première phase de sélection, des personnes ont été exclues, notamment celles estimées être des « trafiquants » (généralement les propriétaires de véhicules ou de maisons). Il a été jugé que d’une part, elles n’avaient pas besoin du soutien du projet car elles « gagnaient beaucoup d’argent », et d’autres part qu’il n’était pas éthique de les soutenir puisqu’elles seraient des « criminelles »[12]. Par ailleurs, les montants alloués par personne se sont très vite avérés insuffisants. Des pourparlers ont été menés pendant plusieurs mois entre la HACP, Karkara et l’UE afin d’augmenter les montants pour certaines catégories de personnes. Au final, il a été convenu que les projets des ménages vulnérables pourraient atteindre 500 000 à 600 000 CFA (1000€) et ceux des acteurs de la migration jusqu’à 1,5 millions de CFA (2 287€).

      Au total, sur les 23 mois du projet, 6 565 personnes ont été recensées, 1 447 écartées, 2 345 ont déposé un dossier (constituant un projet de reconversion professionnelle) parmi lesquelles seules 371 personnes ont reçu une aide, soit à peine 6%.

      Le projet a aussi financé des activités génératrices de revenus à haute intensité de main-d’œuvre (comme la réhabilitation de la veille ville, la création de petites infrastructures dans les communes, etc.). 1 713 personnes en ont bénéficié en percevant un petit salaire (1 000 à 2 500 CFA/jour soit 1,50 à 3,80€) durant la réalisation de ces activités (en moyenne 45 à 90 jours).

      Selon les acteurs, l’évaluation finale réalisée en décembre 2019 (et dont le rapport était en cours début 2020), serait très positive. 80% des bénéficiaires auraient trouvé une occupation loin de la migration et seraient devenus autonomes financièrement.

      Mais, si le projet a eu un impact sur la stabilisation de la région d’Agadez et a permis des créations d’emplois en dehors de la migration, les emplois créés restent peu qualifiés et précaires (vendeurs de crédits de téléphone, taxi-moto, etc.). Par ailleurs, leur nombre demeure faible (371) au regard des sommes investies (8 millions d’euros) et des objectifs initiaux (65 000 emplois étaient prévus dans la fiche projet). Au final, le projet apporte une aide individuelle de court terme qui ne crée pas de valeur ou de débouchés économiques globaux pour la région comme cela pourrait être pensé dans un projet de développement à la hauteur du budget dédié.

      Le projet Mécanisme de réponse et de ressource pour les migrants (MRRM) – OIM

      Le développement impressionnant de l’OIM au Niger et de ses activités de soutien aux retours « volontaires » est sans doute un des principaux résultats du FFU au Niger. Présente depuis 2006 au Niger, l’OIM est passée d’un bureau de 39 personnes en 2015 à plus de 500 personnes en 2020 selon la Cheffe de mission. Le projet « Mécanisme de réponse et de ressources pour les migrants (MRRM) » a été un des premiers validés pour la fenêtre Sahel et Lac Tchad en janvier 2016. Il correspond à la mise en œuvre d’une « approche globale » proposée par l’OIM dès juin 2015[13] et qui a donné lieu à l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration financée à hauteur de 638 000 000€ dans le cadre du FFU et mise en œuvre dans 27 pays d’Afrique dont le Niger. Bien que déjà développée sur le continent africain, notamment en Tunisie, cette approche est pour la première fois mise en œuvre dans sa forme la plus poussée. Le Niger est ainsi « pionnier dans cette approche » et est considéré comme « une bonne pratique » pour l’OIM[14]. Le financement de cette « approche globale » est justifié dans la fiche projet FFU quasiment uniquement sur le fait que le Niger soit un pays de transit.

      Au Niger, le MRRM est une réponse à « la crise migratoire » reposant sur 5 piliers[16] :

      Le « sauvetage humanitaire » : il se déroule essentiellement dans la zone frontalière avec l’Algérie, autour d’Assamaka. Il concerne les personnes expulsées par les autorités algériennes – en dehors de tout cadre légal – et abandonnées à la frontière en plein désert (à environ 12 kilomètres d’Assamaka). Les personnes secourues sont accueillies dans un centre de transit temporaire de l’OIM à Assamaka où elles reçoivent des premières aides (nourriture, soins médicaux d’urgence). Puis l’OIM assure le transfert jusqu’à son centre de transit à Agadez des personnes qui acceptent de retourner dans leur pays d’origine. Les autres sont livrées à elles-mêmes, certaines choisiraient de tenter de repartir en Algérie. Selon l’OIM, 80 à 90% des personnes iraient au moins jusqu’à Arlit (entre Assamaka et Agadez). On retrouve ici une des composantes majeures de l’OIM au Niger : la conditionnalité de l’aide à un retour « volontaire ». L’OIM mène aussi des opérations avec la protection civile nigérienne autour de Dirkou (route de la Libye) lorsqu’elle reçoit une alerte. En 2019, environ 1000 personnes ont été assistées[17].
      L’assistance directe : elle est fournie dans les centres de transit de l’OIM (Niamey, Agadez, Dirkou, Arlit). En 2019, 18 534 personnes ont été assistées dans le centre de transit d’Agadez, dont environ 17 000 sont retournées dans leur pays « volontairement », soit 92% des personnes assistées. Le nombre de personnes migrantes « en transit » assistées par l’OIM serait marginal, l’organisation assiste essentiellement de personnes de retour de Libye ou expulsées d’Algérie. Pourtant, l’identification, le référencement et les mesures de protection des personnes en demande d’asile, et des personnes vulnérables ou victimes de violations des droits humains n’est pas (ou peu) faite. Un seul protocole semble mis en place pour les victimes de traite. Il n’existe pas de procédure systématique d’identification des personnes souhaitant demander l’asile. L’OIM ne réfère au HCR que les personnes déclarant spontanément lors du premier entretien être déjà reconnues réfugié·e·s dans un autre pays ou vouloir demander l’asile. Ainsi, seuls 23 « cas » ont été transmis au HCR en 2018, et 60 à 80 en 2019 sur les 18 534 personnes assistées. En ce sens, l’utilisation du terme « protection » ne recouvre que les besoins primaires des personnes.
      L’aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) : Le Niger est devenu en peu de temps le premier pays au monde d’où partent les retours volontaires de l’OIM[18]. Ces retours concernant essentiellement des personnes de retour ou refoulées de Libye (2016-2017) ou expulsées d’Algérie (depuis fin 2017) ou, plus rarement, des personnes en transit bloquées au Niger, le caractère volontaire de ces retours peut être questionné, d’autant qu’il est la condition sine qua none pour avoir accès au centre de l’OIM à Agadez et à ses services. Comme le soulignait en 2018 le Rapporteur spécial sur les droits de l’Homme des migrants « lorsqu’il n’existe aucune solution valable susceptible de remplacer l’aide au retour volontaire (par exemple, des mesures visant à faciliter l’obtention d’un permis de séjour temporaire ou permanent, assorties d’un appui administratif, logistique et financier approprié), le retour peut difficilement être qualifié de volontaire[19] ».
      La sensibilisation à la migration « sûre et informée » : L’OIM déploie des campagnes de communication sur « la migration sûre et informée » ou « les risques de la migration irrégulière », notamment à Agadez à travers une cinquantaine de « mobilisateurs communautaires ». L’OIM utilise également les réseaux sociaux et d’autres outils comme des panneaux d’affichage dans les lieux stratégiques et une caravane de sensibilisation a eu lieu en avril 2019 baptisée In da na sa’ni (« Si seulement jamais su » en langue haussa)[20]. Des cartes avec un numéro vert sont aussi distribuées, mais l’assistance proposée sera un retour « volontaire ».
      Le suivi des flux migratoires (displacement tracking mechanism – DTM) à certains « points de suivi des flux ».

      Ainsi, le FFU au Niger a contribué à financer et à mettre en œuvre des politiques migratoires sécuritaire tournées vers le contrôle des frontières, la coopération policière et « la lutte contre les migrations irrégulières ». Sous couvert d’humanitarisme, les personnes se retrouvent bloquées le long des routes, contraintes à emprunter des routes toujours plus dangereuses et risquées au lieu de prendre des transports officiels, et sont éloignées des frontières européennes à travers les retours « volontaires » assistés de l’OIM.

      Sources :

      [1] Florence Boyer et Harouna Mounkaila, « Européanisation des politiques migratoires au Sahel, Le Niger dans l’imbroglio sécuritaire », L’Etat réhabilité en Afrique. Réinventer les politiques publiques à l’ère néolibérale, 2018.

      [2] HCR, portail opérationnel crises des réfugiés, Niger, 30/04/2020

      [3] Entretien avec l’OIM Niamey du 07/02/2020

      [4] La Cimade – Migreurop – Loujna-Tounkaranké, Chronique d’un chantage, Coopération UE-Afrique, Décryptage des instruments financiers et politiques de l’Union européenne, 2017

      [5] International Crisis Group, Garder le trafic sous contrôle dans le Nord du Niger, 06/01/2020

      [6] La Cimade, Chronique d’un chantage, op. cit

      [7] Entretien avec la HACP au Niger du 04/02/2020

      [8] Secrétariat permanent du Cadre de concertation sur la migration, Bilan migration Niger 2018-2019, 2020

      [9] Altai Consulting, EUTF Monitoring and Learning system SLC yearly 2019 report, 2020

      [10] Site de l’OCDE, Aide publique au développement, novembre 2020.

      [11] Cadre de coordination en matière de sécurité et développement réunissant le Burkina Faso, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad.

      [12] Entretien avec Karkara Agadez, 12/02/2020

      [13] OIM, Addressing Complex Migration Flows in the Mediterranean : IOM Response Plan, 06/2015

      [14] Entretien avec l’OIM Niamey du 07/02/2020

      [15] OIM, État de la migration dans le monde 2020

      [16] Entretien avec l’OIM Agadez du 10/02/2020

      [17] Entretien avec l’OIM Niamey du 07/02/2020

      [18] OIM, 2019 return and reintegration key highlights, 2020

      [19] Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, Rapport du Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants sur sa visite au Niger, A/HRC/41/38/Add.1, 2019

      [20] OIM, « Une caravane de sensibilisation part pour un périple d’un mois à travers le Niger », 04/05/2019

      https://www.lacimade.org/note-analyse-ffu-niger

    • La mise en œuvre du fonds fiduciaire d’urgence au #Mali

      Analyse détaillé de la mise en œuvre du fonds fiduciaire d’urgence de l’UE au Mali à travers deux projets FFU particulièrement emblématiques en complément de la note d’analyse « La mise en œuvre du fonds fiduciaire d’urgence au Mali, Niger et Sénégal : outil de développement ou de contrôle des migrations ? ».

      Contexte de la mise en œuvre du FFU au Mali

      Le contexte sécuritaire au Mali est particulièrement dégradé. Depuis 2012, le pays est en proie à un conflit interne qui déstabilise l’État en perte de contrôle sur son territoire et complexifie notamment l’accès des organisations humanitaires à certaines régions. La situation sécuritaire reste particulièrement problématique dans le nord et le centre du pays, à travers la présence de milices et de groupes armés non-étatiques. Cette situation a favorisé la résurgence de conflits communautaires qui ont fait des centaines de mort·e·s en 2019. Ce conflit a entraîné d’importants déplacements de populations vers les pays voisins ou à l’intérieur du pays (164 500 réfugié·e·s et 844 400 déplacé·e·s en 2019[1]).

      Pays à forte émigration, en particulier vers la sous-région, le Mali est aussi ciblé par l’UE comme pays de retour. Tout d’abord des populations réfugiées, selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 76 000 personnes ont été rapatriées depuis le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et l’Algérie[2]. Par ailleurs, le Mali a accueilli en 2019, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), 5 622 personnes de retour « volontaire » de Libye, mais aussi du Niger (personnes expulsées d’Algérie) et de Mauritanie (personnes expulsées d’Espagne).

      Le Mali a lancé en 2015 une politique nationale migratoire (PONAM) mais sa mise en œuvre tarde, faute de financement. Cette politique se focalise sur la protection des Malien·ne·s de l’extérieur, l’information sur les risques de la migration irrégulière, la réinsertion des Malien·ne·s de retour (volontaire ou non) et la valorisation de la diaspora. Néanmoins, elle ne prévoit aucune mesure visant à garantir l’accueil et la protection des droits des personnes en situation de migration au Mali. En 2019, le Mali a également inauguré une brigade de répression du trafic de migrants et de la traite des êtres humains.

      La coopération de l’Union européenne avec le Mali sur les questions migratoires

      L’Union européenne (UE) est très impliquée au Mali, au même titre que la France, dans le règlement du conflit au Nord. Elle appuie la mise en œuvre de l’accord d’Alger (2015) et y intervient à travers deux missions civiles (EUTM-European training mission, ciblant les forces armées et EUCAP Mali – mission civile de formation des forces de sécurité intérieure). L’UE et la France appuient aussi le G5 Sahel[3] qui, en 2017 s’est doté d’une force conjointe transfrontalière de lutte contre le terrorisme, le crime organisé transfrontalier et le trafic d’êtres humains. Le portefeuille de l’UE était de 948,5 millions d’euros en 2017[4]. La France y intervient également militairement à travers l’opération « Barkhane ».

      En matière migratoire, l’UE a soutenu la création du CIGEM (Centre d’information et de gestions des migrations) en 2008 à hauteur de 12 millions d’euros contre 8 prévus initialement à travers le 9ème Fonds européen de développement (FED)[5]. Elle a aussi appuyé la définition et la mise en œuvre de PONAM, toujours sur le financement du FED. Depuis 2015, l’UE a intensifié la coopération en matière migratoire avec certains pays d’Afrique, dont le Mali qui fait partie des cinq pays prioritaires pour la mise en œuvre d’un « nouveau cadre de partenariat en matière de migration »[6]. En ce sens, le Mali est un des pays bénéficiaires du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique (FFU) adopté à l’occasion du Sommet UE-Afrique sur les migration de La Valette (Malte) en 2015[7].

      La mise en œuvre du FFU au Mali

      Au Mali, l’élaboration des projets s’est déroulée en deux temps. Tout d’abord, les projets ont été écrits directement depuis Bruxelles et répartis entre les États membres. Puis, une équipe de consultant·e·s s’est rendue à Bamako pour recenser les besoins du gouvernement. Les discussions se seraient faites par ministère et non au global avec le gouvernement, ce qui, selon certains acteurs, a donné lieu à une concurrence effrénée entre ministères. Selon le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME), « le Mali a présenté des projets au FFU. Il y a eu 8 réunions sur cette question. Des propositions chiffrées ont été faites pour le développement local, la réinsertion, etc. mais (…) au final, des négociations parallèles ont eu lieu avec certains départements (sécurité, territoire pour état-civil) et l’UE a choisi ces projets[8] ».

      Cette manière d’élaborer les projets est problématique en termes de prise en compte des besoins des pays bénéficiaires et de leur implication. La PONAM, par exemple, dont la mise en œuvre n’est pas encore entièrement financée, aurait pu constituer une stratégie ou une référence pour la sélection de projets portant sur la migration, ce qui n’a pas été le cas. Un seul projet soutient directement la mise en œuvre de cette politique nationale, mais il n’n’apparaît pas dans le portefeuille du Mali car il est porté par un autre pays, le Maroc (projet coopération sud-sud).

      Pour quelques projets, des unités de gestion de projet ont été mises en place, permettant aux coopérations de déléguer la gestion à une équipe internationale et locale, sous la responsabilité d’un ministère national. Ce n’est pas le cas de tous les projets et en particulier ceux de coopération militaire et policière, gérés par les États membres.

      Le Mali s’est vu attribuer 12 projets nationaux, pour un montant total de 214,5 millions d’euros[9] dont huit sont confiés à des coopérations des États membres de l’UE et un à l’OIM. Seuls trois sont mis en œuvre par des ONG ou le secteur privé et aucun par une organisation locale. Cette gestion pose question, notamment en ce qui concerne la pertinence des projets comme réponses aux besoins des États bénéficiaires et leur appropriation[10].

      Huit projets sont orientés vers le soutien à l’économie, la création d’emplois et la résilience des communautés (projet d’assistance humanitaire essentiellement)
      Deux soutiennent les forces de sécurité intérieures,
      Un projet sur la gestion de la gouvernance des migrations, le retour et la réintégration au Mali,
      Et un projet pour le renforcement de l’état civil au Mali.

      A ces projets, s’ajoutent des projets régionaux :

      Huit portent sur l’appui au G5 Sahel (cinq projets pour 177 millions d’euros), et aux forces de police.
      Huit autres portent sur le redressement économique, le soutien aux entreprises et l’assistance aux personnes déplacées ou réfugiées.
      un projet finance l’assistance au retour et à la réintégration des personnes migrantes
      et un seul projet porte sur la mobilité légale (Initiative Erasmus+ d’échanges entre étudiant·e·s universitaires avec l’Europe.

      Il apparaît clairement que les projets soutenus par le FFU au Mali ont été orientés vers le développement et la sécurité en raison du conflit au Nord Mali. Au final, très peu de projets sont directement liés aux migrations si ce n’est réintégrer les personnes de retour et favoriser les investissements de la diaspora.

      Projet de renforcement de la gestion et de la gouvernance des migrations et le retour et la réintégration durable au Mali – T05-EUTF-SAH-ML-07

      Ce projet de 15 000 000€ est mis en œuvre par la coopération espagnole (AECID) et l’OIM. Il a pour objectif de « contribuer au renforcement de la gestion et de la gouvernance des migrations et assurer la protection, le retour et la réintégration durable des migrants au Mali ». En clair, il vise à soutenir la « réintégration » des Malien·ne·s de retour dans leur pays (OIM) et à « sensibiliser sur les risques de l’émigration irrégulière » (AECID). C’est un des 18 projets de l’OIM financés par le FFU et mis en œuvre dans 27 pays d’Afrique pour soutenir les retours « volontaires » et la réintégration des personnes migrantes dans leur pays de retour.

      Dans la fiche projet, le Mali est ciblé comme pays de départ, l’UE ayant établi qu’en 2015 « les migrants originaires d’Afrique de l’Ouest occupent une part croissante des flux migratoires ». Il est aussi présenté comme un pays de retour (forcé ou volontaire) des personnes migrantes maliennes (estimées à 90 000 de 2002 à 2014). Le Mali est enfin présenté comme « stratégique » en termes de « sensibilisation aux risques de la migration irrégulière » au sein de la CEDEAO, représentant « 70% des mouvements migratoires de la région, liés pour la plupart à la recherche d’emploi ».

      Le projet devait initialement assurer l’assistance à 1 600 personnes en transit, soutenir 4 000 « retours volontaires » de l’OIM et la réintégration de 1 900 personnes, et sensibiliser 200 communautés et 70 000 migrants·e·s en transit. Ces objectifs ont été largement dépassés à l’heure actuelle à tel point qu’une rallonge d’un an a été accordée par l’UE à l’OIM. Selon l’OIM à Bamako, 180 personnes sont accueillies tous les trois jours à la Cité d’accueil des Maliens de l’extérieur (centre de transit à Bamako). Cela représente 8 000 à 8 500 personnes par an, soit 18 000 personnes depuis le début du projet en 2017 dont 50% arrivent de Libye et 50% du Niger.

      Concernant l’aide à la réintégration, le projet reçoit certaines critiques notamment du HCME qui souligne les inégalités qu’il créé parmi les personnes de retour. Ainsi, en cas de retour collectif, toutes les personnes sont accueillies durant 72h au centre de transit de Bamako géré par le HCME et la direction générale des Maliens de l’extérieur (DGME). L’OIM y intervient pour l’enregistrement. Les personnes de retour dans le cadre du programme de l’OIM reçoivent un pécule de 52 000 FCFA (79€) pour rejoindre leur région d’origine. Les autres reçoivent de la DGME un pécule de 10 000 FCFA (15€), somme parfois insuffisante pour prendre le transport en charge jusqu’à la ville d’origine.

      Le HCME souligne également que la « réintégration » n’est pas à la hauteur des attentes. Auparavant, une aide financière et matérielle était donnée aux personnes de retour en fonction d’un projet formulé. Or, elle a été arrêtée et l’aide à la réintégration consiste uniquement à une formation en gestion de sa microentreprise, pour à peine 6% des personnes de retour sous financement OIM. Par ailleurs, les personnes ne bénéficient d’aucun suivi ni soutien par la suite.

      Enfin, ce programme fait concurrence à un autre projet de la DGME financé sur le budget spécial d’investissement qui, pour éviter les doublons, s’adresse aux personnes qui n’entrent pas dans les critères du programme de l’OIM et leur propose une aide à la création d’activité économique. Or ces personnes ne sont pas forcément en capacité de présenter des projets (projets à hauteur de 3 à 5 millions de FCFA (soit 4 573€ à 7 622€). Ainsi, selon le HCME, seuls 130 projets individuels ou collectifs ont été financés depuis 2017.

      Concernant l’assistance aux personnes en transit au Mali, le projet prévoyait la construction de trois centres de transit au Mali (Bamako, Gao et Kayes). Or, un centre de transit, dédié à l’accueil des personnes de retour, existait déjà à Bamako (la Cité), construit par le HCME dans ses locaux et géré conjointement avec la DGME. Les centres de Gao et Kayes semblent par ailleurs être l’objet de controverse. Un existe déjà à Gao à travers les locaux et la prise en charge de la protection civile. Quant à Kayes, la construction d’un centre est jugée peu pertinente, les personnes de retour dans la région se rendant directement dans leur famille. Néanmoins, la délégation de l’UE au Mali maintient construire des centres de transit, tandis que l’OIM affirme construire des bureaux régionaux pour la DGME malienne[11].

      Le volet « sensibilisation » est indépendante de la partie « retour ». Confié à la coopération espagnole (AECID), il est géré par une unité de gestion du projet sous la tutelle du ministère des Maliens de l’extérieur. 27 agents de terrain (12 à Bamako, 7 Sikasso, 7 à Kayes) sont chargés de mettre en œuvre des activités de sensibilisation notamment dans les lycées. Selon AECID, le projet ciblait 70 000 jeunes (alors que la fiche projet mentionne 70 000 « migrants en transit »), objectif déjà atteint. Par ailleurs, l’unité de gestion du projet gère directement des formations auprès d’acteurs institutionnels (agents aux frontières, douanes, journalistes, spots radio grand public, etc.). Les organisations de la société civile maliennes sont également mises à contribution à travers un fonds d’appui. Le programme est également censé promouvoir les « opportunités de migration régulière » dans l’espace CEDEAO, mais celles-ci sont uniquement utilisées comme une alternative à la migration irrégulière – sous-entendu vers l’Europe.

      La pertinence de ce projet peut être questionnée. Il n’y pas d’indicateurs de résultats, mais uniquement d’activité, ainsi son évaluation porte uniquement sur la réalisation de telle ou telle activité sans analyser l’impact de celle-ci ou ce qu’elle a pu apporter comme changement. Alors que l’impact des campagnes de sensibilisation menées dans différents pays de départ et de transit depuis des années reste toujours à démontrer[12], ce projet une fois encore finance cette sensibilisation sans savoir si elles ont un réel impact sur la migration dite irrégulière.

      Projet d’appui à la filière de l’anacarde au Mali – PAFAM – T05-EUTF-SAH-ML-02

      Ce projet d’un montant de 13 000 000 €, vise à « contribuer à la lutte contre la pauvreté et au développement durable de la population du Mali par la mise en valeur de la chaine de valeur de l’anacarde (noix de cajou) ». Il est mis en œuvre par la coopération espagnole (AECID).

      Selon le coordinateur international de l’unité de gestion du projet, celui-ci a été demandé par le gouvernement malien afin de poursuivre un projet similaire déjà mené par AECID en 2010 avant le FFU bien que de ce dernier, n’a pas été pérennisé du fait de la fermeture de l’usine créée[13]. Les objectifs « d’augmentation des opportunités économiques et d’emploi et d’amélioration de la sécurité alimentaire » poursuivis par le projet, sont justifiés par le fait qu’ils permettront « d’atténuer les causes de l’émigration par le biais de l’amélioration de la production, la transformation et la commercialisation de l’anacarde ».

      En réalité le lien de ce projet avec la migration est assez faible, si ce n’est les zones de mise en œuvre, Kayes étant la plus importante région d’origine des ressortissant·e·s malien·ne·s en France et étant également une zone de production de la noix de cajou. Le projet se base ainsi sur le lien préconçu entre pauvreté et migration qui reste peu démontré à ce jour, voire remis en cause. En effet, comme le souligne le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les études montrent que « les progrès réalisés en matière de développement (…) favorisent les migrations », ainsi, « la plupart des pays africains [auraient] tout juste atteint les niveaux de croissance et de développement auxquels l’émigration commence à s’intensifier[14] ». Le faible lien avec les migrations, conjugué au fait que le projet a été approuvé parmi les premiers en 2016, laisse supposer que ce projet était déjà validé sur d’autres instruments financiers de l’UE et intégré dans le FFU.

      Pour répondre aux objectifs du FFU, les « personnes de retour » ont été intégrées parmi les bénéficiaires. Néanmoins début 2020, l’équipe de gestion du projet était toujours en cours de réflexion pour mettre en œuvre cet aspect du projet. En effet, il ne s’agit pas du public habituel des acteurs de mise en œuvre, qui n’ont pas, par ailleurs, d’expérience spécifique sur l’identification et l’accompagnement des personnes migrantes, notamment de retour.

      Un des indicateurs du projet prévoit également la réduction de 100% du nombre de personnes émigrantes (émigration saisonnière ou de longue durée), tout comme l’augmentation de la population de retour grâce à la création d’opportunités d’emplois. Des indicateurs qui semblent bien difficiles à atteindre d’autant que l’équipe de coordination ne semble pas disposer de données de départ sur le nombre de personnes émigrant par manque d’opportunités économiques.

      La mise en œuvre du FFU au Mali illustre son utilisation comme un outil de financement de la coopération des États membres de l’UE et de leurs priorités politiques. Au Mali, la plupart des projets sont orientés vers la stabilisation du pays et le rétablissement de la sécurité pour « créer des pôles de développement » et soutenir l’État malien dans la reprise du contrôle du territoire et la lutte anti-terrorisme. Côté migrations, les seules actions financées sont principalement l’aide au retour « volontaire » et à la réintégration des personnes de retour à travers l’OIM, et ce, malgré l’existence de programmes gouvernementaux.

      Sources :

      [1] UNHCR, Global report 2019

      [2] Cluster protection Mali, Rapport sur les mouvements de population, 31 décembre 2019

      [3] Cadre de coordination en matière de sécurité et développement regroupant le Burkina Faso, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad.

      [4] https://eeas.europa.eu/sites/eeas/files/delegation_ue_mali_10.2017.pdf

      [5] Voir également sur ce sujet : La Cimade, Prisonniers du désert, 2010

      [6] Commission européenne, Communication relative à la mise en place d’un nouveau cadre de partenariat avec les pays tiers dans le cadre de l’agenda européen en matière de migration, 7 juin 2016.

      [7] La Cimade – Loujna-Tounkaranké – Migreurop, Chronique d’un chantage, 2017

      [8] Entretien avec le HCME du 03/03/2020

      [9] Site internet du FFU : https://ec.europa.eu/trustfundforafrica/region/sahel-lake-chad/mali

      [10] La Cimade, Chronique d’un chantage, op. cit

      [11] Entretiens avec la Délégation de l’UE au Mali du 04/03/2020 et avec l’OIM Bamako du 05/03/2020

      [12] OIM, Evaluating the impact of information campaigns in the field of migration, a systematic review of the evidence, and practical guidance, Central Mediterranean Route Thematic Report Series, Issue n°1

      [13] Foreingpolicy.com, “Europe slams its gates – a foreign policy special investigation”, “The paradox of prosperity”, 2017

      [14] PNUD, Au-delà des barrières : voix des migrants africains irréguliers en Europe, 2019

      https://www.lacimade.org/note-analyse-ffu-mali

  • Coronavirus : Au CHU de Nantes, des soignants positifs continuent de travailler | Le HuffPost
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/coronavirus-au-chu-de-nantes-les-soignants-positifs-continuent-de-tra

    Cette situation est autorisée pour "assurer la continuité des soins" dans les hôpitaux où les médecins contaminés ne peuvent pas être remplacés.

    HÔPITAUX - Des cas signalés à Nice, à Bourgoin-Jallieu, au Puy-en-Velay et désormais au CHU de Nantes. Faute de remplaçants, “plus de 11 soignants” asymptomatiques de l’hôpital de Loire-Atlantique continuent de travailler et d’assurer leur mission de soins, alors qu’ils sont actuellement positifs et contagieux au coronavirus, annoncent nos confrères de Ouest-France et d’Europe 1 ce samedi 10 octobre.

    Cette situation est légale et validée par le Haut conseil de la santé publique depuis la fin mai, si le médecin positif est asymptomatique et ne peut être remplacé pour “raison de tensions particulières en ressources humaines” au sein de l’établissement.

    “Les soignants se contaminent entre eux”

    Cette décision inquiète cependant le personnel du CHU, selon les syndicats qui tirent la sonnette d’alarme. “Onze, c’était avant-hier, et on nous a informé hier qu’il y en avait encore plus”, a précisé au micro d’Europe 1, Olivier Terrien, le secrétaire général CGT du CHU, précisant que plusieurs services étaient concernés. “Cela provoque un climat complètement délétère, car les agents ont peur”, relaie le représentant du syndicat majoritaire dans l’établissement. 

    “Aujourd’hui, on sait qu’au CHU de Nantes, on a un taux d’incidence supérieur à celui de la population. Les soignants se contaminent entre eux”, ajoute Olivier Terrien. La CGT dénonce “une mise en danger du personnel et des usagers de l’hôpital”.

    #hôpital #crise_sanitaire #santé_publique #soignants

  • Using ffmpeg to compress, convert, and resize videos - DEV
    https://dev.to/benjaminblack/use-ffmpeg-to-compress-and-convert-videos-458l

    Réglages de compression mp4 ou webm avec FFMPEG.
    Voir aussi :
    – discussion sur les différentes options : https://gist.github.com/lukehedger/277d136f68b028e22bed

    ffmpeg -i input.mp4 -vcodec h264 -acodec aac output.mp4
    

    – utiliser le codec h265 à la place de h264 : https://marwanshamaa.com/?page_id=1248
    – Web video codec guide sur MDN : https://developer.mozilla.org/en-US/docs/Web/Media/Formats/Video_codecs
    – les résolutions vidéos standards : https://en.wikipedia.org/wiki/16:9_aspect_ratio#Common_resolutions
    – les 20 commandes de base de FFMPEG expliquées : https://ostechnix.com/20-ffmpeg-commands-beginners
    – la doc officielle de FFMPEG : https://ffmpeg.org/documentation.html
    – uiliser Shotcut pour faire la compression : page 15 de https://shotcut.org/howtos/getting-started/Premier%20pas%20avec%20Shotcut.pdf

    #vidéo #ffmpeg #compression #h264 #codec #howto

  • Mascherine e tamponi : i 4 errori del governo sui medici

    Rileggere con gli occhi di oggi la lunga teoria di circolari, ripensamenti, contrordini e indicazioni ad interim prodotta dal governo, dalle regioni e dagli organi tecnico- scientifici che ne hanno puntellato le scelte, è utile per spiegare la strage dei medici e degli infermieri. Una peculiarità tutta italiana, che, al di là dei lutti e del dolore dei familiari, costerà caro allo Stato in termini di risarcimento dei danni. La più drammatica delle giravolte, all’origine del perché l’Italia ha tardato nell’individuare i primi casi di Covid 19 e del perché gli ospedali sono diventati dei focolai, è quella iniziale. Risale a gennaio, quando a Wuhan già contano centinaia di morti e il nostro Paese è convinto che l’onda non arriverà. Tanto convinto da mandare al governo di Pechino, sotto forma di donazione, una parte della già esigua scorta nazionale di mascherine.

    Il 22 gennaio il ministero della Salute emette la sua prima circolare (“Polmonite da nuovo coronavirus, 2019 nCov, in Cina”: https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=Polmonite+da+nuovo+coronavirus%2C+2019+nCov%2C+i) diretta a tutti gli assessorati alla Sanità, con la quale definisce i criteri per considerare un paziente “caso sospetto”, da sottoporre quindi a tampone: oltre a chi è stato in Cina, include qualsiasi persona «che manifesta un decorso clinico insolito o inaspettato, soprattutto un deterioramento improvviso nonostante un trattamento adeguato, senza tener conto del luogo di residenza o storia di viaggio». Insomma, un’indagine a largo spettro.

    Se questa circolare fossa stata in vigore anche a febbraio, quando a Codogno #Mattia, il paziente uno, si rivolge al pronto soccorso, e a #Vo_Adriano #Trevisan, la prima vittima del virus, si sente male, le loro positività sarebbero emerse ben prima del famoso 21 febbraio, data di inizio del contagio italiano. Ma, nel frattempo, il 27 gennaio il ministero ha cambiato idea, e ha scritto una seconda circolare (http://www.trovanorme.salute.gov.it/norme/renderNormsanPdf?anno=2020&codLeg=72847&parte=1%20&serie=null), di senso opposto alla prima, nella quale autorizza il test solo su pazienti che, oltre ad avere importanti sintomi, hanno avuto «contatti stretti con un infetto»,hanno «visitato o lavorato in un mercato di animali vivi a Wuhan», «frequentato un reparto Covid». In sintesi: tamponi solo a chi proviene dalla Cina. È il primo vagito di una linea governativa “anti-tampone”, che segue l’orientamento dell’Organizzazione mondiale della Sanità, e che durerà sino al 16 marzo, quando la stessa Oms farà inversione con un tweet: «Test, test, test». Prima del cambio di rotta, è solo violando il protocollo che due medici sottopongono al tampone Mattia e Trevisan. Scoprendo così che, da giorni, i loro ospedali sono diventati potenziali focolai.
    Il decreto mascherine

    L’onda è arrivata. E occorre arginarla. Ma dell’arma principale, le mascherine professionali (le famose FFp2- #FFp3) per medici e infermieri, l’Italia è sprovvista. A differenza di quanto successo in Germania, nessuno ha attuato i piani pandemici (che prevedevano di farne scorta non appena si fosse avuta notizia di un contagio uomo-uomo, circostanza verificatasi il 31 dicembre), e anzi, una buona parte dello stock è stata mandata, come detto, a Wuhan. Il governo capisce di essere con l’acqua alla gola, deve inviare i suoi soldati al fronte ma non ha fucili da fornire. Le prime 42 mila FFp2, infatti, saranno consegnate dalla Protezione civile solo il 3 marzo. Così, fa quello che può: si arrangia. Con il decreto legge n.9 del 2 marzo (https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2020/03/02/20G00026/sg), «in coerenza con le linee guida dell’Oms», decide di equiparare le mascherine chirurgiche — che non sono Dpi (Dispositivi di protezione individuale) perché non proteggono chi le indossa ma filtrano solo in uscita — a quelle professionali. Gli operatori sanitari, per decreto, possono andare nei reparti Covid indossando solo queste. Sono seguite diverse precisazioni, ma ancora il 19 marzo regna la confusione, come dimostra un documento interno dell’ospedale Molinette di Torino, in cui si considerano idonee anche le chirurgiche, se non disponibili le rare #FFp2, all’«esecuzione del tampone in pazienti Covid-19 positivi». Niente quarantena per i medici

    Il 9 marzo il governo emette il decreto numero 14 (https://www.gazzettaufficiale.it/eli/id/2020/03/09/20G00030/sg), nel quale dispone che «la quarantena obbligatoria non si applica agli operatori sanitari», i quali si fermano solo nel caso di sintomi manifesti o esito positivo di test. È un’altra mossa della disperazione, bisogna evitare il rischio che i reparti rimangano sguarniti. Addirittura la regione Lombardia va oltre, e pubblica il 10 marzo una direttiva che nega il test all’operatore asintomatico «che ha assistito a un caso confermato Covid senza adeguati Dpi». «La confusione sulle norme — sostiene Andrea Filippi, segretario della Cgil-medici — e quei decreti folli sono i motivi principali per cui gli operatori sanitari si sono ammalati. L’Oms ha sbagliato a dare linee guida che, evidentemente, erano pensate per Paesi del Terzo mondo che hanno zero possibilità di reperire Dpi».

    Tamponi e suicidi

    Siamo a metà marzo, nel pieno della crisi. La linea ora sarebbe quella di fare tamponi a tappeto, a cominciare da chi sta in prima linea. Tre circolari del ministero della Salute (20 marzo, 25 marzo, 3 aprile) lo imporrebbero. Ma, ancora una volta, la Lombardia si distingue. «Continua a farli solo a medici e infermieri che hanno la febbre superiore a 37 e mezzo», denuncia Carmela Rozza, consigliera regionale Pd. «L’assessore Giulio Gallera sostiene di aver disposto tamponi per tutti a partire dal 3 aprile, ma non risulta».

    «Così — lamenta il portavoce della Federazione degli infermieri, Paolo Del Bufalo — ci siamo infettati e abbiamo continuato a lavorare negli ospedali, nelle cliniche private e nelle Rsa per anziani, liberi di diffondere il virus». Una situazione pesante anche dal punto di vista psicologico. Oltre ai molti decessi tra gli infermieri si sono registrati due casi di suicidio: «Erano colleghi devastati dal senso di colpa per aver contagiato colleghi e assistiti». E c’è una nuova paura che da qualche giorno soffia in corsia: la richiesta dei risarcimenti. «Dobbiamo sollevare i professionisti da responsabilità, che non hanno», suggerisce Filippi della Cgil. «Ma no ai colpi di spugna: avere un soggetto che si assume l’onere dei risarcimenti è un diritto di cittadini e operatori». Poche protezioni per lavorare in corsia e test in ritardo: due mesi di tira e molla pagati a caro prezzo.

    https://rep.repubblica.it/pwa/generale/2020/04/10/news/mascherine_e_tamponi_i_4_errori_del_governo_sui_medici-253609627
    #Italie #coronavirus #masques #stock #responsabilité #politique #médecine #science #test #dépistage #Codogno #patient_zéro
    #in_retrospect #OMS #chronologie #ordonnance #masques_chirurgicales #décret #décret #confinement #Lombardie #travail #conditions_de_travail

    #décès #morts (d’#infirmiers et #médecins à l’occurrence, dans cet article...)
    #suicide #suicides #culpabilité #culpabilisation
    #indemnisation #justice

    ping @simplicissimus @fil —> ça vaut la peine de traduire, avec deepl ça devrait suffire

  • FUSE-based #transcoding filesystem with #video support from many formats to MP4, WebM, OGG, MP3, OPUS, MOV, ProRes or WAV.
    https://nschlia.github.io/ffmpegfs

    FFmpegfs is a read-only FUSE filesystem which transcodes between audio and video formats on the fly when opened and read.

    source https://github.com/nschlia/ffmpegfs
    reviews https://www.linuxuprising.com/2020/03/ffmpegfs-is-fuse-based-filesystem-for.html & https://korben.info/ffmpegfs-un-systeme-de-fichiers-qui-convertit-vos-videos-automatiquement.ht

    #ffmpeg ping @kent1

  • Masques de protection : la piste prometteuse du recyclage

    Aujourd’hui, les #masques_chirurgicaux et #FFP2 doivent être jetés après quelques heures d’utilisation… Des scientifiques, des médecins et des industriels se sont donc réunis pour explorer les pistes permettant de les réutiliser sans risque. Entretien avec le professeur #Philippe_Cinquin qui nous dresse l’inventaire des méthodes expérimentées par ce consortium.

    L’épidémie de Covid-19 met en lumière la tension sur les masques de protection. Dans ce contexte, vous avez mis sur pied une task force pour étudier la question de leur réemploi. De quoi s’agit-il ?
    Philippe Cinquin1 : Les masques dits chirurgicaux, qui visent à éviter la projection de sécrétions des voies aériennes par celui qui le porte, tout comme les masques FFP2 qui protègent le porteur contre les risques d’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie aérienne, sont jetés après seulement quelques heures d’utilisation.

    Dans la situation actuelle, pour permettre à chacun d’entre nous de porter un masque chirurgical dans ses interactions sociales afin de protéger notre entourage, ou bien dans l’hypothèse, qui heureusement n’est pas d’actualité, où ces masques viendraient à manquer en milieu hospitalier, nous nous sommes demandé s’il serait possible d’imaginer un protocole permettant de les recycler. Précisément d’en éliminer la charge virale après une première utilisation tout en garantissant le maintien de leur niveau de performance.

    Concrètement, que proposez-vous ?
    P. C. : Plusieurs pistes sont à l’étude. Dans le cadre d’un consortium interdisciplinaire mis en place par le CNRS et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) qui rassemble des médecins, des scientifiques et des industriels, nous explorons ainsi actuellement les avantages comparés d’un lavage avec un détergent à 60 ou 95 °C, d’un passage en autoclave à 121 °C pendant 50 minutes, d’une irradiation par des rayonnements gamma ou bêta, d’une exposition à l’oxyde d’éthylène et d’un chauffage à 70 °C en chaleur sèche ou dans l’eau.

    En plein confinement, la mise en place d’un tel programme n’a pas dû être simple !
    P. C. : En effet ! Pour autant, tout s’est mis en place extrêmement rapidement par prises de contact successives entre les différents membres du consortium. Tout a débuté le 4 mars lorsque ma collègue hygiéniste au CHU de Grenoble-Alpes Caroline Landelle m’a demandé s’il existait un moyen de diminuer la charge virale contenue dans un masque.

    Dans un premier temps, j’ai tout de suite pensé à l’irradiation par des rayons gamma, un procédé utilisant des photons de très haute énergie, que nous avions utilisé dans le cadre d’un projet sur les biopiles à glucose pour l’alimentation en énergie de dispositifs médicaux implantables. J’ai ainsi contacté mon collègue Laurent Cortella au CEA de Grenoble, spécialiste des rayonnements ionisants, qui avait mis au point le protocole de stérilisation de notre biopile : le projet était parti !

    Concrètement, au sein du CHU Grenoble-Alpes, le service d’hygiène, avec l’aide méthodologique du Centre d’investigation clinique – Innovation technologique, a commencé par mettre en place un protocole de collecte des masques usagés que nous avons ensuite compactés sous vide au sein du laboratoire P3 du service de virologie de l’hôpital. Le 19 mars, un premier « colis » était prêt et les essais d’irradiation ont débuté dès le lendemain. En parallèle, nous avons obtenu des informations sur la composition des masques, ce qui a permis aux collègues du CEA-Saclay et du Centre de recherches sur les macromolécules végétales du CNRS, de commencer à travailler sur les conséquences d’une irradiation de leur matériau constitutif, en l’occurrence du polypropylène.

    Grâce aux conseils de Sandrine Chazelet, de l’Institut national de recherche et de sécurité de Nancy, Laurence Le Coq, du laboratoire de Génie des procédés-Environnement-Agro-alimentaire2 a également mis en place un premier banc de test très proche des conditions de la norme s’appliquant aux masques chirurgicaux pour tester leur performance après traitement. Enfin, avec le service de bactériologie du CHU Grenoble-Alpes, nous avons mis en place un protocole de test de l’efficacité de nos protocoles de désinfection sur les bactéries présentes dans le masque.

    Dans le même temps, d’autres pistes pour le traitement des masques sont apparues ?
    P. C. : Dès les premiers essais d’irradiation, la question d’un éventuel passage à une échelle compatible avec les exigences de santé publique nous a fait prendre contact avec Ionisos, un industriel spécialiste de la stérilisation gamma, mais également bêta, c’est-à-dire avec des faisceaux d’électrons, et du traitement à l’oxyde d’éthylène. Nous leur avons envoyé des masques pour des tests de ces trois voies de décontamination reconnues pour leur action aussi bien virucide que bactéricide.

    De même, d’autres discussions nous ont mis sur la piste de l’autoclave, un procédé connu de stérilisation qui permet d’exposer les masques à 121 °C, et du chauffage sec ou humide à 70 °C, dont la littérature nous incitait à penser qu’il pourrait être suffisant pour détruire les virus. Il était enfin très important de tester l’impact du lavage sur les performances des masques qui, au-delà de l’action virucide des autres procédés, vise notamment à éliminer les résidus organiques pouvant former des couches protectrices autour des pathogènes et ainsi réduire l’efficacité des protocoles de décontamination.

    À ce stade, avez-vous déjà des premiers éléments de conclusion ?
    P. C. : Concernant les masques chirurgicaux, nous avons montré qu’ils conservent leurs performances après un lavage jusqu’à 95 °C. Nous avons également de très bons résultats avec l’autoclave et les rayons gamma. Précisément, nous observons une perte d’efficacité de filtration inférieure à 2 %, ce qui conduit les meilleurs masques usagés et traités testés à de meilleures performances que celles de masques neufs moins bons.

    Sur les masques FFP2, les premiers résultats obtenus par l’agence Apave de Grenoble montrent que le traitement à l’oxyde d’éthylène en conserve les performances. En revanche, il apparaît que les rayons gamma ne les conservent pas. Enfin, Olivier Terrier, du Centre international de recherche en infectiologie3, vient de réussir à démontrer que la chaleur sèche à 70 °C détruit très efficacement une charge virale calibrée déposée sur des masques chirurgicaux et FFP2.

    Quelle suite allez-vous donner à vos travaux ?
    P. C. : Dès les prochains jours, nous testerons la combinaison du lavage et d’autres méthodes de désinfection. Deux nouveaux bancs, au Laboratoire réactions et génie des procédés4 à Nancy et au CEA-Grenoble, permettront par ailleurs de tester le niveau de performance des masques chirurgicaux. Et nos collègues du Centre d’investigation Clinique – Innovation Technologique du CHU de Nancy explorent la possibilité de renforcer nos capacités de collecte des masques usagés. De plus, nous venons tout juste de rejoindre la task force internationale « ReUse » qui travaille exactement sur les mêmes sujets que nous et avec laquelle nous allons partager tous nos résultats.

    Par ailleurs, l’enjeu de la semaine qui s’ouvre sera de définir pour les deux types de masque la meilleure méthode de traitement. D’une part la plus efficace en tant que telle, mais aussi d’autre part, la plus adaptée pour une mise en œuvre à grande échelle, d’abord pour la population générale, mais aussi pour les professions exposées, voire en cas de pénurie extrême pour les professionnels de santé. De fait, si on peut imaginer un traitement par autoclave au sein des CHU, une irradiation ou une exposition à l’oxyde d’éthylène nécessitera un processus plus centralisé.

    Concrètement, il s’agit de définir, avec l’aide des spécialistes de l’hygiène et des maladies infectieuses, un circuit complet adapté aux besoins dans des conditions qui garantissent la sécurité de l’ensemble de la chaine, de la collecte au traitement et à la remise en service des masques. Sur ces problématiques, nous avons rejoint un groupe de travail interministériel tout juste créé et piloté par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Cela nous a en outre permis d’identifier la vapeur de peroxyde d’hydrogène et le plasma d’oxygène comme autres sources possibles de désinfection. Nous allons donc les tester avec la méthodologie et les outils que nous avons mis en place.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/masques-de-protection-la-piste-prometteuse-du-recyclage

    #masques #recyclage

  • Comment l’Europe contrôle ses frontières en #Tunisie ?

    Entre les multiples programmes de coopération, les accords bilatéraux, les #équipements fournis aux #gardes-côtes, les pays européens et l’Union européenne investissent des millions d’euros en Tunisie pour la migration. Sous couvert de coopération mutuelle et de “#promotion_de_la mobilité”, la priorité des programmes migratoires européens est avant tout l’externalisation des frontières. En clair.

    À la fois pays de transit et pays de départ, nœud dans la région méditerranéenne, la Tunisie est un partenaire privilégié de l’Europe dans le cadre de ses #politiques_migratoires. L’Union européenne ou les États qui la composent -Allemagne, France, Italie, Belgique, etc.- interviennent de multiples manières en Tunisie pour servir leurs intérêts de protéger leurs frontières et lutter contre l’immigration irrégulière.

    Depuis des années, de multiples accords pour réadmettre les Tunisien·nes expulsé·es d’Europe ou encore financer du matériel aux #gardes-côtes_tunisiens sont ainsi signés, notamment avec l’#Italie ou encore avec la #Belgique. En plus de ces #partenariats_bilatéraux, l’#Union_européenne utilise ses fonds dédiés à la migration pour financer de nombreux programmes en Tunisie dans le cadre du “#partenariat_pour_la_mobilité”. Dans les faits, ces programmes servent avant tout à empêcher les gens de partir et les pousser à rester chez eux.

    L’ensemble de ces programmes mis en place avec les États européens et l’UE sont nombreux et difficiles à retracer. Dans d’autres pays, notamment au Nigeria, des journalistes ont essayé de compiler l’ensemble de ces flux financiers européens pour la migration. Dans leur article, Ils et elle soulignent la difficulté, voire l’impossibilité de véritablement comprendre tous les fonds, programmes et acteurs de ces financements.

    “C’est profondément préoccupant”, écrivent Maite Vermeulen, Ajibola Amzat et Giacomo Zandonini. “Bien que l’Europe maintienne un semblant de transparence, il est pratiquement impossible dans les faits de tenir l’UE et ses États membres responsables de leurs dépenses pour la migration, et encore moins d’évaluer leur efficacité.”

    En Tunisie, où les investissements restent moins importants que dans d’autres pays de la région comme en Libye, il a été possible d’obtenir un résumé, fourni par la Délégation de l’Union européenne, des programmes financés par l’UE et liés à la migration. Depuis 2016, cela se traduit par l’investissement de près de 58 millions d’euros à travers trois différents fonds : le #FFU (#Fonds_Fiduciaire_d’Urgence) de la Valette, l’#AMIF (Asylum, Migration and Integration Fund) et l’Instrument européen de voisinage (enveloppe régionale).

    Mais il est à noter que ces informations ne prennent pas en compte les autres investissements d’#aide_au_développement ou de soutien à la #lutte_antiterroriste dont les programmes peuvent également concerner la migration. Depuis 2011, au niveau bilatéral, l’Union européenne a ainsi investi 2,5 billions d’euros en Tunisie, toutes thématiques confondues.

    L’écrasante majorité de ces financements de l’UE - 54 200 000 euros - proviennent du #Fond_fiduciaire_d'urgence_pour_l'Afrique. Lancé en 2015, lors du #sommet_de_la_Valette, ce FFU a été créé “en faveur de la stabilité et de la lutte contre les #causes_profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique” à hauteur de 2 milliards d’euros pour toute la région.

    Ce financement a été pointé du doigt par des associations de droits humains comme Oxfam qui souligne “qu’une partie considérable de ses fonds est investie dans des mesures de #sécurité et de #gestion_des_frontières.”

    “Ces résultats montrent que l’approche des bailleurs de fonds européens vis-à-vis de la gestion des migrations est bien plus axée sur des objectifs de #confinement et de #contrôle. Cette approche est loin de l’engagement qu’ils ont pris (...) de ‘promouvoir des canaux réguliers de migration et de mobilité au départ des pays d’Europe et d’Afrique et entre ceux-ci’ (...) ou de ‘Faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable’”, détaille plus loin le rapport.

    Surveiller les frontières

    Parmi la vingtaine de projets financés par l’UE, la sécurité des frontières occupe une place prépondérante. Le “#Programme_de_gestion_des_frontières_au_Maghreb” (#BMP_Maghreb) est, de loin, le plus coûteux. Pour fournir de l’équipement et des formations aux gardes-côtes tunisiens, l’UE investit 20 millions d’euros, près d’un tiers du budget en question.

    Le projet BMP Maghreb a un objectif clairement défini : protéger, surveiller et contrôler les #frontières_maritimes dans le but de réduire l’immigration irrégulière. Par exemple, trois chambres d’opération ainsi qu’un système pilote de #surveillance_maritime (#ISmariS) ont été fournis à la garde nationale tunisienne. En collaboration avec le ministère de l’Intérieur et ses différents corps - garde nationale, douane, etc. -, ce programme est géré par l’#ICMPD (#Centre_international_pour_le_développement_des_politiques_migratoires).

    “Le BMP Maghreb est mis en place au #Maroc et en Tunisie. C’est essentiellement de l’acquisition de matériel : matériel informatique, de transmission demandé par l’Etat tunisien”, détaille Donya Smida de l’ICMPD. “On a fait d’abord une première analyse des besoins, qui est complétée ensuite par les autorités tunisiennes”.

    Cette fourniture de matériel s’ajoute à des #formations dispensées par des #experts_techniques, encore une fois coordonnées par l’ICMPD. Cette organisation internationale se présente comme spécialisée dans le “renforcement de capacités” dans le domaine de la politique migratoire, “loin des débat émotionnels et politisés”.

    "Cette posture est symptomatique d’un glissement sémantique plus général. Traiter la migration comme un sujet politique serait dangereux, alors on préfère la “gérer” comme un sujet purement technique. In fine, la ’gestionnaliser’ revient surtout à dépolitiser la question migratoire", commente #Camille_Cassarini, chercheur sur les migrations subsahariennes en Tunisie. “L’ICMPD, ce sont des ‘techniciens’ de la gestion des frontières. Ils dispensent des formations aux États grâce à un réseau d’experts avec un maître-mot : #neutralité politique et idéologique et #soutien_technique."

    En plus de ce programme, la Tunisie bénéficie d’autres fonds et reçoit aussi du matériel pour veiller à la sécurité des frontières. Certains s’inscrivent dans d’autres projets financés par l’UE, comme dans le cadre de la #lutte_antiterroriste.

    Il faut aussi ajouter à cela les équipements fournis individuellement par les pays européens dans le cadre de leurs #accords_bilatéraux. En ce qui concerne la protection des frontières, on peut citer l’exemple de l’Italie qui a fourni une douzaine de bateaux à la Tunisie en 2011. En 2017, l’Italie a également soutenu la Tunisie à travers un projet de modernisation de bateaux de patrouille fournis à la garde nationale tunisienne pour environ 12 millions d’euros.

    L’#Allemagne est aussi un investisseur de plus en plus important, surtout en ce qui concerne les frontières terrestres. Entre 2015 et 2016, elle a contribué à la création d’un centre régional pour la garde nationale et la police des frontières. A la frontière tuniso-libyenne, elle fournit aussi des outils de surveillance électronique tels que des caméras thermiques, des paires de jumelles nocturnes, etc…

    L’opacité des #accords_bilatéraux

    De nombreux pays européens - Allemagne, Italie, #France, Belgique, #Autriche, etc. - coopèrent ainsi avec la Tunisie en concluant de nombreux accords sur la migration. Une grande partie de cette coopération concerne la #réadmission des expulsé·es tunisien·nes. Avec l’Italie, quatre accords ont ainsi été signés en ce sens entre 1998 et 2011. D’après le FTDES* (Forum tunisien des droits économiques et sociaux), c’est dans le cadre de ce dernier accord que la Tunisie accueillerait deux avions par semaine à l’aéroport d’Enfidha de Tunisien·nes expulsé·es depuis Palerme.

    “Ces accords jouent beaucoup sur le caractère réciproque mais dans les faits, il y a un rapport inégal et asymétrique. En termes de réadmission, il est évident que la majorité des #expulsions concernent les Tunisiens en Europe”, commente Jean-Pierre Cassarino, chercheur et spécialiste des systèmes de réadmission.

    En pratique, la Tunisie ne montre pas toujours une volonté politique d’appliquer les accords en question. Plusieurs pays européens se plaignent de la lenteur des procédures de réadmissions de l’Etat tunisien avec qui “les intérêts ne sont pas vraiment convergents”.

    Malgré cela, du côté tunisien, signer ces accords est un moyen de consolider des #alliances. “C’est un moyen d’apparaître comme un partenaire fiable et stable notamment dans la lutte contre l’extrémisme religieux, l’immigration irrégulière ou encore la protection extérieure des frontières européennes, devenus des thèmes prioritaires depuis environ la moitié des années 2000”, explique Jean-Pierre Cassarino.

    Toujours selon les chercheurs, depuis les années 90, ces accords bilatéraux seraient devenus de plus en plus informels pour éviter de longues ratifications au niveau bilatéral les rendant par conséquent, plus opaques.

    Le #soft_power : nouvel outil d’externalisation

    Tous ces exemples montrent à quel point la question de la protection des frontières et de la #lutte_contre_l’immigration_irrégulière sont au cœur des politiques européennes. Une étude de la direction générale des politiques externes du Parlement européen élaborée en 2016 souligne comment l’UE “a tendance à appuyer ses propres intérêts dans les accords, comme c’est le cas pour les sujets liés à l’immigration.” en Tunisie.

    Le rapport pointe du doigt la contradiction entre le discours de l’UE qui, depuis 2011, insiste sur sa volonté de soutenir la Tunisie dans sa #transition_démocratique, notamment dans le domaine migratoire, tandis qu’en pratique, elle reste focalisée sur le volet sécuritaire.

    “La coopération en matière de sécurité demeure fortement centrée sur le contrôle des flux de migration et la lutte contre le terrorisme” alors même que “la rhétorique de l’UE en matière de questions de sécurité (...) a évolué en un discours plus large sur l’importance de la consolidation de l’État de droit et de la garantie de la protection des droits et des libertés acquis grâce à la révolution.”, détaille le rapport.

    Mais même si ces projets ont moins de poids en termes financiers, l’UE met en place de nombreux programmes visant à “développer des initiatives socio-économiques au niveau local”, “ mobiliser la diaspora” ou encore “sensibiliser sur les risques liés à la migration irrégulière”. La priorité est de dissuader en amont les potentiel·les candidat·es à l’immigration irrégulière, au travers de l’appui institutionnel, des #campagnes de #sensibilisation...

    L’#appui_institutionnel, présenté comme une priorité par l’UE, constitue ainsi le deuxième domaine d’investissement avec près de 15% des fonds.

    Houda Ben Jeddou, responsable de la coopération internationale en matière de migration à la DGCIM du ministère des Affaires sociales, explique que le projet #ProgreSMigration, créé en 2016 avec un financement à hauteur de 12,8 millions d’euros, permet de mettre en place “ des ateliers de formations”, “des dispositifs d’aides au retour” ou encore “des enquêtes statistiques sur la migration en Tunisie”.

    Ce projet est en partenariat avec des acteurs étatiques tunisiens comme le ministère des Affaires Sociales, l’observatoire national des migrations (ONM) ou encore l’Institut national de statistiques (INS). L’un des volets prioritaires est de “soutenir la #Stratégie_nationale_migratoire_tunisienne”. Pour autant, ce type de projet ne constitue pas une priorité pour les autorités tunisiennes et cette stratégie n’a toujours pas vu le jour.

    Houda Ben Jeddou explique avoir déposé un projet à la présidence en 2018, attendant qu’elle soit validée. "Il n’y a pas de volonté politique de mettre ce dossier en priorité”, reconnaît-elle.

    Pour Camille Cassarini, ce blocage est assez révélateur de l’absence d’une politique cohérente en Tunisie. “Cela en dit long sur les stratégies de contournement que met en place l’État tunisien en refusant de faire avancer le sujet d’un point de vue politique. Malgré les investissements européens pour pousser la Tunisie à avoir une politique migratoire correspondant à ses standards, on voit que les agendas ne sont pas les mêmes à ce niveau”.

    Changer la vision des migrations

    Pour mettre en place tous ces programmes, en plus des partenariats étatiques avec la Tunisie, l’Europe travaille en étroite collaboration avec les organisations internationales telles que l’#OIM (Organisation internationale pour les migrations), l’ICMPD et le #UNHCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), les agences de développement européennes implantées sur le territoire - #GiZ, #Expertise_France, #AfD - ainsi que la société civile tunisienne.

    Dans ses travaux, Camille Cassarini montre que les acteurs sécuritaires sont progressivement assistés par des acteurs humanitaires qui s’occupent de mener une politique gestionnaire de la migration, cohérente avec les stratégies sécuritaires. “Le rôle de ces organisations internationales, type OIM, ICMPD, etc., c’est principalement d’effectuer un transfert de normes et pratiques qui correspondent à des dispositifs de #contrôle_migratoire que les Etats européens ne peuvent pas mettre directement en oeuvre”, explique-t-il.

    Contactée à plusieurs reprises par Inkyfada, la Délégation de l’Union européenne en Tunisie a répondu en fournissant le document détaillant leurs projets dans le cadre de leur partenariat de mobilité avec la Tunisie. Elle n’a pas souhaité donner suite aux demandes d’entretiens.

    En finançant ces organisations, les Etats européens ont d’autant plus de poids dans leur orientation politique, affirme encore le chercheur en donnant l’exemple de l’OIM, une des principales organisations actives en Tunisie dans ce domaine. “De par leurs réseaux, ces organisations sont devenues des acteurs incontournables. En Tunisie, elles occupent un espace organisationnel qui n’est pas occupé par l’Etat tunisien. Ça arrange plus ou moins tout le monde : les Etats européens ont des acteurs qui véhiculent leur vision des migrations et l’État tunisien a un acteur qui s’en occupe à sa place”.

    “Dans notre langage académique, on les appelle des #acteurs_épistémologiques”, ajoute Jean-Pierre Cassarino. A travers leur langage et l’étendue de leur réseau, ces organisations arrivent à imposer une certaine vision de la gestion des migrations en Tunisie. “Il n’y a qu’à voir le #lexique de la migration publié sur le site de l’Observatoire national [tunisien] des migrations : c’est une copie de celui de l’OIM”, continue-t-il.

    Contactée également par Inkyfada, l’OIM n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.

    Camille Cassarini donne aussi l’exemple des “#retours_volontaires”. L’OIM ou encore l’Office français de l’immigration (OFII) affirment que ces programmes permettent “la réinsertion sociale et économique des migrants de retour de façon à garantir la #dignité des personnes”. “Dans la réalité, la plupart des retours sont très mal ou pas suivis. On les renvoie au pays sans ressource et on renforce par là leur #précarité_économique et leur #vulnérabilité", affirme-t-il. “Et tous ces mots-clés euphémisent la réalité d’une coopération et de programmes avant tout basé sur le contrôle migratoire”.

    Bien que l’OIM existe depuis près de 20 ans en Tunisie, Camille Cassarini explique que ce système s’est surtout mis en place après la Révolution, notamment avec la société civile. “La singularité de la Tunisie, c’est sa transition démocratique : l’UE a dû adapter sa politique migratoire à ce changement politique et cela est passé notamment par la promotion de la société civile”.

    Dans leur ouvrage à paraître “Externaliser la gouvernance migratoire à travers la société tunisienne : le cas de la Tunisie” [Externalising Migration Governance through Civil Society : Tunisia as a Case Study], Sabine Didi et Caterina Giusa expliquent comment les programmes européens et les #organisations_internationales ont été implantées à travers la #société_civile.

    “Dans le cas des projets liés à la migration, le rôle déterminant de la société civile apparaît au niveau micro, en tant qu’intermédiaire entre les organisations chargées de la mise en œuvre et les différents publics catégorisés et identifiés comme des ‘#migrants_de_retour’, ‘membres de la diaspora’, ou ‘candidats potentiels à la migration irrégulière’", explique Caterina Giusa dans cet ouvrage, “L’intérêt d’inclure et et de travailler avec la société civile est de ‘faire avaler la pilule’ [aux populations locales]”.

    “Pour résumer, tous ces projets ont pour but de faire en sorte que les acteurs tunisiens aient une grille de lecture du phénomène migratoire qui correspondent aux intérêts de l’Union européenne. Et concrètement, ce qui se dessine derrière cette vision “gestionnaire”, c’est surtout une #injonction_à_l’immobilité”, termine Camille Cassarini.

    https://inkyfada.com/fr/2020/03/20/financements-ue-tunisie-migration
    #externalisation #asile #migrations #frontières #Tunisie #EU #UE #Europe #contrôles_frontaliers #politique_de_voisinage #dissuasion #IOM #HCR #immobilité

    Ajouté à la métaliste sur l’externalisation des frontières :
    https://seenthis.net/messages/731749#message765330

    Et celle sur la conditionnalité de l’aide au développement :
    https://seenthis.net/messages/733358#message768701

    ping @karine4 @isskein @_kg_

    • Aussi transparent que le sont des masques revendus.

      Conférence de presse du ministre de la santé, Olivier Véran
      https://www.lemonde.fr/planete/live/2020/03/21/epidemie-due-au-coronavirus-le-premier-week-end-de-confinement-en-direct_603

      Je veux me livrer aujourd’hui a un exercice de transparence absolue et vous présenter la situation telle qu’elle est :

      Suite a de premières alertes serieuses (...) les pouvoirs publics ont décidé il y a une dizaine d’années d’équiper la France de nouveaux masques. Quels que soient les processus de décision qui ont conduit à ce que ces stocks ne soient pas renouvelés, ils se sont réduits année après année. Il ne restait notamment aucun stock d’Etat de masque FFP2.

    • Ces 50 masques par foyer qui nous manquent, ou l’affaire du rapport enterré

      Un rapport remis en mai 2019 à Santé publique France recommandait de fournir, en cas de pandémie, une boîte de 50 masques par foyer, soit un milliard d’unités au total. Dix mois plus tard et faute de stocks suffisants pour faire face au Covid-19, le gouvernement dissuade les citoyens de se couvrir le visage, y compris dans un magasin. En revanche, veuillez remettre vos exemplaires en pharmacie messieurs-dames !

      « On ne peut pas dire qu’il y a eu un défaut d’anticipation de cette crise, bien au contraire », défendait la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, sur CNews, lundi 23 mars. Pourtant, cette semaine encore, la pénurie de masques, de tests et de réactifs pèse sur la capacité de la France à lutter correctement contre l’épidémie de coronavirus Covid-19, dont le nombre de victimes dépassera probablement les 2.000 d’ici 24 ou 48 heures.

      Devant la représentation nationale, le ministre de la Santé concédait d’ailleurs mardi que des marchandises étaient encore attendues en provenance des Etats-Unis et de Chine.

      De l’aveu même d’Olivier Véran, interrogé le 17 mars sur France Inter, l’Etat ne dispose alors plus que de 110 millions de masques chirurgicaux dans ses stocks stratégiques, malgré les réquisitions annoncées quatre jours plus tôt par le premier ministre.

      Pis, aucun masque FFP2, plus performant, ne traîne dans ses greniers. Jusqu’en 2011, un milliard de masques chirurgicaux et 700 millions de FFP2 étaient entreposés en permanence à travers le pays.

      Des instructions ministérielles passées à partir de 2011, sous les mandats de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande, ont causé ce désarmement. L’après-H1N1 est marqué par de vives accusations de gabegie visant Roselyne Bachelot. Les gouvernements successifs mènent une politique de réduction des dépenses publiques, qui conduit l’Etat à transférer la charge des équipements de protection vers les employeurs.

      Les pouvoirs publics misent sur la capacité des usines chinoises à irriguer le marché en cas de crise. Sans anticiper l’effet qu’aurait une pandémie apparaissant précisément dans ce pays !

      Les responsabilités sont collectives, mais Emmanuel Macron ne peut toutefois pas se défausser sur ses prédécesseurs. Il était informé du problème. L’actuel directeur général de la santé, Jérôme Salomon, avait remis une note de cinq pages au futur candidat à la présidentielle le 5 septembre 2016.

      « Le risque doit être considéré comme important »

      Une alerte encore plus récente aurait pu, ou dû, amener le gouvernement à revoir sa doctrine.

      Un rapport commandé par la Direction générale de la Santé (DGS) [1] en 2016 et remis à l’agence nationale de santé publique en mai 2019 établi noir sur blanc la nécessité d’équiper la population en masques.

      Le groupe d’experts présidé par le Pr Jean-Paul Stahl formule plusieurs recommandations. Celles relatives aux masques sont exprimées en deuxième position, immédiatement après la question des antiviraux.

      « En cas de pandémie, le besoin en masques est d’une boîte de 50 masques par foyer, à raison de 20 millions de boîtes en cas d’atteinte de 30 % de la population. » Cela équivaut donc à un milliard de masques. Le même nombre qu’il y a dix ans.

      « Le risque [de pandémie] doit être considéré comme important », soulignent les scientifiques, qui alertent dès la quatrième page de leur rapport sur la nécessité de faire primer les enjeux sanitaires sur les considérations d’ordre économiques.

      « Un stock peut arriver à péremption sans qu’il y ait eu besoin de l’utiliser. Cela ne remet pas en cause la nécessité d’une préparation au risque. La constitution d’un stock devrait être considérée comme le paiement d’une assurance, que l’on souhaite, malgré la dépense, ne jamais avoir besoin d’utiliser. Sa constitution ne saurait ainsi être assimilée à une dépense indue. »

      « Rapidité d’intervention »

      Ils ne précisent cependant pas la taille de ce stock, estimant qu’elle est « à considérer en fonction des capacités d’approvisionnement garanties par les fabricants ». Capacités qui, on l’a vu, se sont révélées pour le moins défaillantes, la production ayant été délocalisée en Asie. Ce rapport ne propose pas de modélisation médico-économique, en l’absence des données nécessaires, selon ses auteurs.

      Plus loin, les professionnels insistent sur la « rapidité d’intervention ». L’exemple de nos voisins helvètes guide leur préconisation.

      « La Suisse a recommandé à ses habitants de constituer un stock de 50 masques disponibles en préventif au domicile. Pour cela, la Suisse a dû créer le marché et nouer un accord avec l’industrie pour réduire les coûts d’achat (pour le fixer à environ 7 centimes). Cette recommandation a été relativement bien suivie par la population. »

      Loin d’écouter ce conseil, la France demeure en situation de pénurie plus de deux mois après la première alerte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant le Covid-19. Bien que le pic épidémique ne soit pas encore atteint et que le bilan officiel fasse déjà état, au 26 mars, de 1.696 morts dans l’hexagone, le gouvernement demande aux Français de remettre leur stock personnel en pharmacie afin d’équiper les soignants.

      Sur l’île de La Réunion, ce sont des matériels de protection périmés et parfois même moisis qui ont été livrés dans les officines par l’Agence régionale de santé.

      Autre écueil identifié par les rapporteurs, le manque de coordination entre pays voisins. Leur septième principe préalable concerne en effet « le besoin d’une collaboration européenne ». C’est pourtant tout le contraire qui s’est produit, la Commission en étant toujours à l’élaboration d’un « marché public conjoint » au 26 mars, bien après que le vieux continent est devenu l’épicentre mondial de la pandémie.

      Les pays asiatiques absents du rapport

      Ces recommandations auraient pu être encore plus strictes, mais le rapport n’est lui-même pas dépourvu de biais.

      Il s’appuie en effet sur une comparaison internationale des performances, un « benchmark », qui ne s’appuie que sur cinq pays occidentaux : le Canada, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Suisse.

      Le tableau comparatif ne comporte aucun pays d’Asie, zone pourtant confrontée au premier chef par l’épidémie de Sras en 2003-2004. Aujourd’hui, les données montrent que la Corée du Sud, Taïwan, Singapour, le Japon et même la Chine savent bien mieux répondre à la crise que les pays choisis par le sous-groupe d’experts.

      Le compte rendu de l’audition du Pr Fabrice Carrat est en cela révélatrice. S’il estime, au regard d’un faible corpus d’études, que « peu d’éléments factuels permettent d’affirmer que le masque est une protection très efficace dans la communauté » [l’ensemble de la population, NDR], il observe aussi que « le port du masque n’est pas culturellement admis en Europe, contrairement à ce qui est observé en Asie ».

      Notre #prophylaxie déficiente nous mène au confinement

      « L’adoption du masque diffère donc de façon très significative suivant les zones géographiques, contrairement à l’utilisation de la solution hydro-alcoolique qui est désormais mieux admise en communauté, poursuit-il. De ce fait, les recommandations devront être assorties de mesures sociales en vue d’inciter les personnes à rester à leur domicile. »

      En d’autres termes, notre prophylaxie déficiente et en particulier l’absence de campagne de prévention nous mène au confinement. Avec son cortège de défaillances économiques.

      Une étude portant sur ces différences culturelles rapidement balayées aurait-elle permis d’adapter nos méthodes ? Les experts insistent sur « l’impérieuse nécessité de communication et de pédagogie coordonnée, à destination du grand public ».

      L’intégration de spécialistes des sciences humaines et sociales dans le groupe d’experts aurait-elle corrigé cet angle mort ? On peut l’imaginer.

      Quoi qu’il en soit, il est surtout permis de douter des capacités du gouvernement à en tenir compte. Jean-Paul Stahl se demande lui-même dans Le Canard Enchaîné du 25 mars si son rapport « n’a pas servi à caler une table au ministère ». Le dogme libéral dominait toujours jusqu’au déclenchement de « la plus grave crise sanitaire qu’ait connu la France depuis un siècle ». Parole de président.

      https://ladeviation.com/agiter/rapport-masques-coronavirus-2019

  • #Elaine_Grisé : Le Québec dira-t-il enfin que c’en est assez à Gabrielle Bouchard de la #FFQ ?
    https://tradfem.wordpress.com/2020/02/25/le-quebec-dira-t-il-enfin-que-cen-est-assez-a-gabrielle-bouchard-

    La scène politique et féministe québécoise a été turbulente dernièrement. Pour être juste, c’est vrai des dernières années. Les débats politiques et idéologiques se retrouvent au cœur même des valeurs de la société et suscitent beaucoup de divisions. Aujourd’hui, les désaccords nous placent du « bon » ou du « mauvais » côté – les ennemis sont rapidement déterminés et traités comme immuables, que nous soyons de droite, de gauche ou dans le mouvement féministe.

    Longtemps reconnue comme un groupe phare pour les droits des femmes au Québec et sur la scène internationale, la Fédération des femmes du Québec (FFQ) n’est plus ce qu’elle était et suscite régulièrement la controverse. (...) Dans son gazouillis, Bouchard se moquait une énième fois des abolitionnistes, arguant que la prostitution n’a pas été un facteur dans la mort de cette jeune femme, et affirmant que nous pourrions tout aussi bien interdire l’hétérosexualité si nous voulons argumenter contre le commerce du sexe. Le commentaire sur la religion était une tentative de s’en prendre aux femmes qui appuient la loi québécoise sur la laïcité, et de dépeindre celles-ci comme des hypocrites.

    Il semble que ce fut la goutte de trop pour les médias et le public, qui ont fait grand cas du gazouillis de Bouchard. La FFQ s’est dissociée de ses propos, tandis que plusieurs politiciens, journalistes et membres du grand public ont demandé sa démission et que le gouvernement du Québec retire le financement de l’organisme. (La FFQ est aussi largement subventionnée par le gouvernement fédéral, jusqu’à hauteur de 500 000 $ par année). Depuis, la FFQ et Bouchard sont demeurés silencieux.

    Traduction : Elaine Grisé
    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2020/02/19/will-quebec-finally-say-enough-is-enough-to-ffq-president-gabrielle
    #trans-activisme #système_prostitutionnel #ressac_antiféministe #Québec

  • iWantHue
    https://medialab.github.io/iwanthue

    i want hue

    Colors for data scientists. Generate and refine palettes of optimally distinct colors.

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    Colorgorical
    http://vrl.cs.brown.edu/color

    About

    Colorgorical was built by Connor Gramazio with advisement from David Laidlaw and Karen Schloss.

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    Happy Hues - Curated colors in context.
    https://www.happyhues.co/palettes/17

    Curated colors in context.

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    Viz Palette
    https://projects.susielu.com/viz-palette

    Colors in Action

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    Font color: ⬤ #000000

    #couleur

    • Pédophilie dans le sport : des défaillances à répétition, des centaines de victimes

      Depuis 1970, pas moins de 77 affaires de violences sexuelles dans le sport ont été étouffées ou auraient pu être évitées. Révélations sur de lourds dysfonctionnements qui ont fait près de 300 victimes, la plupart âgées de moins de 15 ans au moment des faits, et qui mettent en cause des fédérations, des clubs, des collectivités locales et la #justice.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/111219/pedophilie-dans-le-sport-des-defaillances-repetition-des-centaines-de-vict

    • Huit affaires de pédophilie dans le monde sportif breton décryptées

      Sur les 77 cas révélés de récidive de pédophilie dans le milieu du sport en France, l’enquête de Disclose décrypte huit cas de dysfonctionnements en #Bretagne.

      1 Quinze plaintes contre un entraîneur de basket-ball déjà condamné

      En 2019, deux adolescents portent plainte pour agressions sexuelles contre leur entraîneur de basket, par ailleurs coordinateur jeunesse à la mairie de Bouchemaine, près d’Angers (49) – l’éducateur est présumé innocent à ce stade de la procédure. Les enquêteurs enregistrent une quinzaine de plaintes et découvrent que l’homme a sévi depuis les années 1990 dans le Maine-et-Loire, le Finistère et le Morbihan. Déjà condamné pour atteinte sexuelle sur mineur, l’entraîneur était parvenu à faire effacer sa condamnation auprès du ministère des sports, jusqu’à la faire retirer de l’extrait numéro 1 de son casier judiciaire – réservé à la justice. Dysfonctionnements : récidive et en poste malgré une condamnation.

      2 Un entraîneur de basket avec un suivi sociojudiciaire

      Condamné en 2015 à Évreux pour agression sexuelle et détention d’images pédopornographiques, un entraîneur bénévole est parvenu à intégrer un club de basket de la région rennaise malgré son suivi sociojudiciaire. Il y commet alors une nouvelle agression sur un adolescent. Condamné pour agression sexuelle en juin 2019, il a désormais l’interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole au contact de mineurs. Dysfonctionnements : récidive et en poste malgré une condamnation.

      3 À la tête d’une équipe de foot féminin malgré son casier judiciaire

      En 2014, un entraîneur de football de la section féminine d’un club brestois est condamné pour des atteintes sexuelles contre deux jeunes filles de 16 ans. Il écope d’un an de prison, dont huit mois avec sursis, avec interdiction d’exercer auprès des mineurs pendant cinq ans. Il avait déjà été condamné pour des attouchements sur sa nièce, et s’est retrouvé, malgré tout, à la tête d’une équipe de football féminin. Dysfonctionnements : récidive et en poste malgré une condamnation.

      4 Sept gymnastes victimes de l’entraîneur récidiviste

      En 2013, un entraîneur d’un club de gymnastique de la région vannetaise a été condamné pour agressions sexuelles sur sept enfants du club. Il avait déjà été condamné en 2007 pour détention d’images pédopornographiques. Le président du club de gymnastique a quant à lui été condamné en avril 2015 à six mois de prison avec sursis. Motif : il n’a pas tenu compte de l’interdiction de l’entraîneur d’exercer auprès de mineurs. Dysfonctionnements : récidive, en poste malgré une condamnation.

      5 L’entraîneur-violeur a retrouvé les tables de ping-pong

      Entre les années 1980 et 1990, un entraîneur de tennis de table à Lyon, viole à plusieurs reprises un adolescent et agresse sexuellement plusieurs jeunes mineurs. L’un d’entre eux portera plainte une fois adulte, conduisant à la condamnation de l’entraîneur à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, en 2006. Disclose a retrouvé l’homme qui officie dans un club de la région brestoise où il anime des tournois et arbitre des compétitions pour la Fédération française de tennis de table – parfois auprès de mineurs. Contacté par Disclose et Envoyé Spécial, l’homme assure qu’il n’entraîne plus de mineurs. La direction du club actuelle confirme et affirme n’avoir jamais eu à se plaindre du comportement de l’intéressé. Pour autant, le Code du sport interdit à toute personne condamnée pour un délit ou un crime sexuel d’encadrer ou d’animer en milieu sportif. Dysfonctionnement : en poste malgré une condamnation.

      6 Devenu président d’un club, l’agresseur démissionne après un article de presse

      En 2006, un entraîneur de tennis de table est condamné par le tribunal correctionnel de Vannes à six mois de prison avec sursis pour atteinte sexuelle sur mineure. Cinq ans plus tard, l’agresseur présidait toujours la section tennis de table d’un club du Morbihan, département où réside la victime. Le président de la ligue de Bretagne, Claude Brossard, assure alors au journal L’Équipe « ne rien pouvoir faire » ne sachant rien de sa condamnation. « J’ai appelé la direction départementale et régionale de Bretagne de la jeunesse et des sports, déclare-t-il alors au quotidien sportif. On m’a répondu qu’il fallait du temps pour savoir ce qu’il avait fait, s’il était sur une liste d’interdits administratifs ». Devenu président de club, l’homme a démissionné à la suite de la publication de l’article. Dysfonctionnement : En poste malgré une condamnation.

      7 Interdit d’exercer, le prof de tennis coache à nouveau les jeunes

      En 1999, un entraîneur de tennis est condamné à deux ans de prison ferme pour viol et agression sexuelle sur une mineure de moins de 15 ans. Il écope alors d’une interdiction d’exercer auprès de mineurs pendant dix ans. Cette période écoulée, il redevient entraîneur auprès d’enfants d’un club brestois. Selon nos informations, il entraîne encore des mineurs dans deux clubs du Finistère. Pourtant, le Code du sport interdit à toute personne condamnée pour un délit ou un crime sexuel d’entraîner en milieu sportif. Dysfonctionnement : En poste malgré une condamnation.

      8 Condamné, il crée son propre club de tir à l’arc

      Condamné en 2000 par le tribunal de Guingamp pour des agressions sexuelles sur mineurs, l’homme devient entraîneur de tir à l’arc à Paimpol quelques années plus tard. Il obtient même un certificat professionnel. Selon nos informations, il est poussé vers la sortie en 2016 en raison de son « comportement inadapté » avec des jeunes filles. Le club prévient alors la ligue de tir à l’arc mais personne ne prend la peine de signaler les faits à la justice. Libre de ses mouvements, il crée son propre club dans une commune voisine, à Pleubian et récidive. Il est condamné à huit ans de prison en août 2019. Dysfonctionnements : Récidive, en poste malgré une condamnation, signaux ignorés.

      https://www.letelegramme.fr/dossiers/pedophilie-dans-le-monde-sportif/huit-cas-averes-de-pedophilie-dans-le-monde-sportif-breton-11-12-2019-1

    • Pédophilie dans le sport : « On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas »

      Le média d’investigation Discolose a récemment publié une longue et édifiante enquête sur les violences sexuelles dans le sport, en particulier envers les enfants. Pour notre éditorialiste Virginie Phulpin, il y aura un avant et un après.

      >> C’est une enquête choc que le média d’investigation Discolose, en partenariat avec Envoyé Spécial, sur France, 2, a publié jeudi soir. Elle concerne la pédophilie dans le sport, avec des chiffres et des témoignages édifiants. Pour notre éditorialiste Virginie Phulpin, le monde du sport doit ouvrir les yeux et se saisir enfin du problème.

      On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas. Bravo à Disclose pour son enquête qui va faire date. Si ce travail a mis au jour 77 affaires dans 28 sports avec 276 victimes de moins de 15 ans pour la plupart, c’est en partie parce que jusque-là, à tous les niveaux, on préférait taire les affaires de pédocriminalité dans le sport. Maintenant on va pouvoir travailler sur les problèmes de fond.

      Le premier, c’est la récidive. Dans le sport amateur, ce sont des bénévoles qui encadrent nos enfants. Et pour eux, la vérification du casier judiciaire n’est pas obligatoire. Donc il y a des clubs qui font confiance à un coach sans vérifier ses antécédents. Il y a aussi le problème du maintien en poste. Dans la grande majorité des cas, l’agresseur garde son poste même s’il est sous le coup d’une procédure judiciaire. Et sinon, il change juste de club ou de région. Il y a le silence coupable aussi. Souvent, des gens dans les clubs ou dans l’entourage des victimes ont été alertées de faits précis, mais elles n’ont pas informé la justice.

      Un enfant victime d’abus a du mal à se faire entendre. Les témoignages auprès de Disclose sont édifiants. Le club ou l’institution scolaire prend souvent fait et cause pour l’agresseur. Vous vous rendez compte, il rapporte des médailles, on ne va quand même pas l’embêter.
      Maintenant qu’on a ouvert les yeux, quelles sont les solutions ?

      D’abord il faut instaurer une instance indépendante pour recueillir les témoignages et faire remonter les informations à la justice. C’est très efficace aux Etats-Unis. Ensuite il faut rendre obligatoire la vérification des antécédents judiciaires des encadrants. Vous êtes peut-être parents, moi aussi, et on doit être certains que les coaches de nos enfants n’ont pas d’antécédents de pédocriminalité.

      Il faut aussi rappeler aux clubs qu’ils ont l’obligation de dénoncer quelqu’un quand ils ont des informations. C’est la loi. Et puis une personne condamnée pour une infraction sexuelle sur mineur devrait être systématiquement interdite d’exercer auprès d’enfants. A vie.

      Alors merci à Disclose, et maintenant, il faut que tout le monde s’y mette, des clubs au ministère en passant par les fédérations. On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas.

      https://www.europe1.fr/sport/edito-pedophilie-dans-le-sport-on-ne-pourra-plus-dire-quon-ne-savait-pas-393

    • Pédophilie dans le sport : ces témoignages qui brisent l’omerta

      Le sport n’est pas épargné par la pédocriminalité. Ses spécificités en font même un terrain de chasse privilégié pour des prédateurs sexuels.

      Violé par un éducateur de rugby dans son enfance, Sébastien Boueilh recueille depuis des témoignages qui donnent la nausée. Le fondateur de l’association « Colosse aux pieds d’argile » prévient et sensibilise aux risques de pédocriminalité. Comme ce jeudi dans la région lyonnaise. « Une jeune fille vient de me raconter qu’elle a été violée pendant dix ans par son entraîneur de tir à l’arc », confie-t-il.

      Une enquête relayée par plusieurs médias français et réalisée par Disclose pointe une réalité effrayante : 276 victimes, âgées de moins de 15 ans au moment des faits, sont recensées dans 77 affaires de pédophilie depuis 1970. « J’ai découvert l’ampleur du phénomène en arrivant au ministère, confie Roxana Maracineanu, la ministre des sports. Dans le milieu, on préférait parfois mettre ça sous le tapis parce qu’on est enfermés dans l’image du sport idéal. Ce n’est pas possible de penser que le sport est épargné avec parfois des adultes qui ont des emprises fortes sur les jeunes par rapport à la performance. »
      « Dans le sport, il y a aussi des contacts corporels qui attirent les criminels »

      En France, chaque jour, 500 enfants sont victimes de violences sexuelles. « Les pédocriminels colonisent les univers avec des enfants, comme le sport, précise Muriel Salmona psychiatre, auteur de « Le livre noir des violences sexuelles » (Collection « Que sais-je ? », Editions Puf). L’entraînement de haut niveau est un facteur de risque qui génère une relation avec l’éducateur dans la durée avec des enjeux importants. Dans le sport, il y a aussi des contacts corporels qui attirent les criminels plus qu’ailleurs. »

      Il existe l’histoire d’un pongiste lyonnais violé par son coach pendant des années. « Envoyé Spécial », le magazine de France 2 qui a travaillé avec le média d’investigation Disclose, a recueilli son témoignage diffusé ce mercredi soir et retrouvé les traces de son bourreau. Celui-ci exerce dans un club breton au contact d’autres enfants. Il y a aussi le cas de cet éducateur de basket condamné, reconverti dans le base-ball à l’autre bout de la France sans aucun suivi. « Avant de laisser s’engager un bénévole, tout président de club peut faire vérifier son casier judiciaire. Mais les gens ne sont pas tous sensibilisés donc ils ne le font pas assez. J’ai mis en place des mesures pour y remédier avec le contrôle systématique de l’honorabilité que nous expérimentons avant de le généraliser » affirme la ministre des sports.
      « Si un président de fédé me dit que son sport n’est pas touché… »

      Mais rien n’est possible sans un changement de mentalités. « Pour minimiser des coûts de déplacement, des clubs mettent encore des gamins mineurs à coucher dans la chambre d’un éducateur adulte. C’est intolérable ! », s’emporte Sébastien Boueilh.

      La ministre des sports a elle-même été confrontée au fléau avant d’entrer au gouvernement. Un entraîneur du club de natation de Clamart, où elle est toujours licenciée, a été mis en examen en 2017 après une plainte pour agression sexuelle sur mineure. « En tant que maman et bénévole, j’ai connu cet entraîneur. Il a été écarté il y a deux ans avec interdiction d’exercer auprès des mineurs. Depuis, le club a mis en place des processus : les enfants ne font plus la bise aux entraîneurs, ils font des checks. Si je prends des mesures : c’est que je sais que ça existe », précise l’ancienne championne de natation.

      Celle-ci est néanmoins montrée du doigt pour ne pas avoir répondu à un courrier d’avocats de parents qui avaient porté plainte et lui demandaient d’ouvrir une enquête administrative. Deux enquêtes étaient malgré tout en cours, l’une administrative et l’autre judiciaire.

      « Si un président de fédé me dit que son sport n’est pas touché, c’est un menteur, peste Boueilh. Elles le sont toutes. Je sais aussi que des dirigeants ont étouffé des affaires pour ne pas salir leur discipline comme l’a fait l’Église. »

      http://www.leparisien.fr/sports/pedophilie-dans-le-sport-ces-temoignages-qui-brisent-l-omerta-12-12-2019-

  • Le Niger, #nouvelle frontière de l’Europe et #laboratoire de l’asile

    Les politiques migratoires européennes, toujours plus restrictives, se tournent vers le Sahel, et notamment vers le Niger – espace de transit entre le nord et le sud du Sahara. Devenu « frontière » de l’Europe, environné par des pays en conflit, le Niger accueille un nombre important de réfugiés sur son sol et renvoie ceux qui n’ont pas le droit à cette protection. Il ne le fait pas seul. La présence de l’Union européenne et des organisations internationales est visible dans le pays ; des opérations militaires y sont menées par des armées étrangères, notamment pour lutter contre la pression terroriste à ses frontières... au risque de brouiller les cartes entre enjeux sécuritaires et enjeux humanitaires.

    On confond souvent son nom avec celui de son voisin anglophone, le Nigéria, et peu de gens savent le placer sur une carte. Pourtant, le Niger est un des grands pays du Sahel, cette bande désertique qui court de l’Atlantique à la mer Rouge, et l’un des rares pays stables d’Afrique de l’Ouest qui offrent encore une possibilité de transit vers la Libye et la Méditerranée. Environné par des pays en conflit ou touchés par le terrorisme de Boko Haram et d’autres groupes, le Niger accueille les populations qui fuient le Mali et la région du lac Tchad et celles évacuées de Libye.

    « Dans ce contexte d’instabilité régionale et de contrôle accru des déplacements, la distinction entre l’approche sécuritaire et l’approche humanitaire s’est brouillée », explique la chercheuse Florence Boyer, fellow de l’Institut Convergences Migrations, actuellement accueillie au Niger à l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Géographe et anthropologue (affiliée à l’Urmis au sein de l’IRD, l’Institut de recherche pour le Développement), elle connaît bien le Niger, où elle se rend régulièrement depuis vingt ans pour étudier les migrations internes et externes des Nigériens vers l’Algérie ou la Libye voisines, au nord, et les pays du Golfe de Guinée, au sud et à l’ouest. Sa recherche porte actuellement sur le rôle que le Niger a accepté d’endosser dans la gestion des migrations depuis 2014, à la demande de plusieurs membres de l’Union européenne (UE) pris dans la crise de l’accueil des migrants.
    De la libre circulation au contrôle des frontières

    « Jusqu’à 2015, le Niger est resté cet espace traversé par des milliers d’Africains de l’Ouest et de Nigériens remontant vers la Libye sans qu’il y ait aucune entrave à la circulation ou presque », raconte la chercheuse. La plupart venaient y travailler. Peu tentaient la traversée vers l’Europe, mais dès le début des années 2000, l’UE, Italie en tête, cherche à freiner ce mouvement en négociant avec Kadhafi, déplaçant ainsi la frontière de l’Europe de l’autre côté de la Méditerranée. La chute du dictateur libyen, dans le contexte des révolutions arabes de 2011, bouleverse la donne. Déchirée par une guerre civile, la Libye peine à retenir les migrants qui cherchent une issue vers l’Europe. Par sa position géographique et sa relative stabilité, le Niger s’impose progressivement comme un partenaire de la politique migratoire de l’UE.

    « Le Niger est la nouvelle frontière de l’Italie. »

    Marco Prencipe, ambassadeur d’Italie à Niamey

    Le rôle croissant du Niger dans la gestion des flux migratoires de l’Afrique vers l’Europe a modifié les parcours des migrants, notamment pour ceux qui passent par Agadez, dernière ville du nord avant la traversée du Sahara. Membre du Groupe d’études et de recherches Migrations internationales, Espaces, Sociétés (Germes) à Niamey, Florence Boyer observe ces mouvements et constate la présence grandissante dans la capitale nigérienne du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) et de l’Organisation internationale des migrations (OIM) chargée, entre autres missions, d’assister les retours de migrants dans leur pays.

    https://www.youtube.com/watch?v=dlIwqYKrw7c

    « L’île de Lampedusa se trouve aussi loin du Nord de l’Italie que de la frontière nigérienne, note Marco Prencipe, l’ambassadeur d’Italie à Niamey, le Niger est la nouvelle frontière de l’Italie. » Une affirmation reprise par plusieurs fonctionnaires de la délégation de l’UE au Niger rencontrés par Florence Boyer et Pascaline Chappart. La chercheuse, sur le terrain à Niamey, effectue une étude comparée sur des mécanismes d’externalisation de la frontière au Niger et au Mexique. « Depuis plusieurs années, la politique extérieure des migrations de l’UE vise à délocaliser les contrôles et à les placer de plus en plus au sud du territoire européen, explique la postdoctorante à l’IRD, le mécanisme est complexe : les enjeux pour l’Europe sont à la fois communautaires et nationaux, chaque État membre ayant sa propre politique ».

    En novembre 2015, lors du sommet euro-africain de La Valette sur la migration, les autorités européennes lancent le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique « en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique ». Doté à ce jour de 4,2 milliards d’euros, le FFUA finance plusieurs types de projets, associant le développement à la sécurité, la gestion des migrations à la protection humanitaire.

    Le président nigérien considère que son pays, un des plus pauvres de la planète, occupe une position privilégiée pour contrôler les migrations dans la région. Le Niger est désormais le premier bénéficiaire du Fonds fiduciaire, devant des pays de départ comme la Somalie, le Nigéria et surtout l’Érythrée d’où vient le plus grand nombre de demandeurs d’asile en Europe.

    « Le Niger s’y retrouve dans ce mélange des genres entre lutte contre le terrorisme et lutte contre l’immigration “irrégulière”. »

    Florence Boyer, géographe et anthropologue

    Pour l’anthropologue Julien Brachet, « le Niger est peu à peu devenu un pays cobaye des politiques anti-migrations de l’Union européenne, (...) les moyens financiers et matériels pour lutter contre l’immigration irrégulière étant décuplés ». Ainsi, la mission européenne EUCAP Sahel Niger a ouvert une antenne permanente à Agadez en 2016 dans le but d’« assister les autorités nigériennes locales et nationales, ainsi que les forces de sécurité, dans le développement de politiques, de techniques et de procédures permettant d’améliorer le contrôle et la lutte contre les migrations irrégulières ».

    « Tout cela ne serait pas possible sans l’aval du Niger, qui est aussi à la table des négociations, rappelle Florence Boyer. Il ne faut pas oublier qu’il doit faire face à la pression de Boko Haram et d’autres groupes terroristes à ses frontières. Il a donc intérêt à se doter d’instruments et de personnels mieux formés. Le Niger s’y retrouve dans ce mélange des genres entre la lutte contre le terrorisme et la lutte contre l’immigration "irrégulière". »

    Peu avant le sommet de La Valette en 2015, le Niger promulgue la loi n°2015-36 sur « le trafic illicite de migrants ». Elle pénalise l’hébergement et le transport des migrants ayant l’intention de franchir illégalement la frontière. Ceux que l’on qualifiait jusque-là de « chauffeurs » ou de « transporteurs » au volant de « voitures taliban » (des 4x4 pick-up transportant entre 20 et 30 personnes) deviennent des « passeurs ». Une centaine d’arrestations et de saisies de véhicules mettent fin à ce qui était de longue date une source légale de revenus au nord du Niger. « Le but reste de bloquer la route qui mène vers la Libye, explique Pascaline Chappart. L’appui qu’apportent l’UE et certains pays européens en coopérant avec la police, les douanes et la justice nigérienne, particulièrement en les formant et les équipant, a pour but de rendre l’État présent sur l’ensemble de son territoire. »

    Des voix s’élèvent contre ces contrôles installés aux frontières du Niger sous la pression de l’Europe. Pour Hamidou Nabara de l’ONG nigérienne JMED (Jeunesse-Enfance-Migration-Développement), qui lutte contre la pauvreté pour retenir les jeunes désireux de quitter le pays, ces dispositifs violent le principe de la liberté de circulation adopté par les pays d’Afrique de l’Ouest dans le cadre de la Cedeao. « La situation des migrants s’est détériorée, dénonce-t-il, car si la migration s’est tarie, elle continue sous des voies différentes et plus dangereuses ». La traversée du Sahara est plus périlleuse que jamais, confirme Florence Boyer : « Le nombre de routes s’est multiplié loin des contrôles, mais aussi des points d’eau et des secours. À ce jour, nous ne disposons pas d’estimations solides sur le nombre de morts dans le désert, contrairement à ce qui se passe en Méditerranée ».

    Partenaire de la politique migratoire de l’Union européenne, le Niger a également développé une politique de l’asile. Il accepte de recevoir des populations en fuite, expulsées ou évacuées des pays voisins : les expulsés d’Algérie recueillis à la frontière, les rapatriés nigériens dont l’État prend en charge le retour de Libye, les réfugiés en lien avec les conflits de la zone, notamment au Mali et dans la région du lac Tchad, et enfin les personnes évacuées de Libye par le HCR. Le Niger octroie le statut de réfugié à ceux installés sur son sol qui y ont droit. Certains, particulièrement vulnérables selon le HCR, pourront être réinstallés en Europe ou en Amérique du Nord dans des pays volontaires.
    Une plateforme pour la « réinstallation »
    en Europe et en Amérique

    Cette procédure de réinstallation à partir du Niger n’a rien d’exceptionnel. Les Syriens réfugiés au Liban, par exemple, bénéficient aussi de l’action du HCR qui les sélectionne pour déposer une demande d’asile dans un pays dit « sûr ». La particularité du Niger est de servir de plateforme pour la réinstallation de personnes évacuées de Libye. « Le Niger est devenu une sorte de laboratoire de l’asile, raconte Florence Boyer, notamment par la mise en place de l’Emergency Transit Mechanism (ETM). »

    L’ETM, proposé par le HCR, est lancé en août 2017 à Paris par l’Allemagne, l’Espagne, la France et l’Italie — côté UE — et le Niger, le Tchad et la Libye — côté africain. Ils publient une déclaration conjointe sur les « missions de protection en vue de la réinstallation de réfugiés en Europe ». Ce dispositif se présente comme le pendant humanitaire de la politique de lutte contre « les réseaux d’immigration économique irrégulière » et les « retours volontaires » des migrants irréguliers dans leur pays effectués par l’OIM. Le processus s’accélère en novembre de la même année, suite à un reportage de CNN sur des cas d’esclavagisme de migrants en Libye. Fin 2017, 3 800 places sont promises par les pays occidentaux qui participent, à des degrés divers, à ce programme d’urgence. Le HCR annonce 6 606 places aujourd’hui, proposées par 14 pays européens et américains1.

    Trois catégories de personnes peuvent bénéficier de la réinstallation grâce à ce programme : évacués d’urgence depuis la Libye, demandeurs d’asile au sein d’un flux dit « mixte » mêlant migrants et réfugiés et personnes fuyant les conflits du Mali ou du Nigéria. Seule une minorité aura la possibilité d’être réinstallée depuis le Niger vers un pays occidental. Le profiling (selon le vocabulaire du HCR) de ceux qui pourront bénéficier de cette protection s’effectue dès les camps de détention libyens. Il consiste à repérer les plus vulnérables qui pourront prétendre au statut de réfugié et à la réinstallation.

    Une fois évacuées de Libye, ces personnes bénéficient d’une procédure accélérée pour l’obtention du statut de réfugié au Niger. Elles ne posent pas de problème au HCR, qui juge leur récit limpide. La Commission nationale d’éligibilité au statut des réfugiés (CNE), qui est l’administration de l’asile au Niger, accepte de valider la sélection de l’organisation onusienne. Les réfugiés sont pris en charge dans le camp du HCR à Hamdallaye, construit récemment à une vingtaine de kilomètres de la capitale nigérienne, le temps que le HCR prépare la demande de réinstallation dans un pays occidental, multipliant les entretiens avec les réfugiés concernés. Certains pays, comme le Canada ou la Suède, ne mandatent pas leurs services sur place, déléguant au HCR la sélection. D’autres, comme la France, envoient leurs agents pour un nouvel entretien (voir ce reportage sur la visite de l’Ofpra à Niamey fin 2018).

    Parmi les évacués de Libye, moins des deux tiers sont éligibles à une réinstallation dans un pays dit « sûr ».

    Depuis deux ans, près de 4 000 personnes ont été évacuées de Libye dans le but d’être réinstallées, selon le HCR (5 300 autres ont été prises en charge par l’OIM et « retournées » dans leur pays). Un millier ont été évacuées directement vers l’Europe et le Canada et près de 3 000 vers le Niger. C’est peu par rapport aux 50 800 réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés auprès de l’organisation onusienne en Libye au 12 août 2019. Et très peu sur l’ensemble des 663 400 migrants qui s’y trouvent selon l’OIM. La guerre civile qui déchire le pays rend la situation encore plus urgente.

    Parmi les personnes évacuées de Libye vers le Niger, moins des deux tiers sont éligibles à une réinstallation dans un pays volontaire, selon le HCR. À ce jour, moins de la moitié ont été effectivement réinstallés, notamment en France (voir notre article sur l’accueil de réfugiés dans les communes rurales françaises).

    Malgré la publicité faite autour du programme de réinstallation, le HCR déplore la lenteur du processus pour répondre à cette situation d’urgence. « Le problème est que les pays de réinstallation n’offrent pas de places assez vite, regrette Fatou Ndiaye, en charge du programme ETM au Niger, alors que notre pays hôte a négocié un maximum de 1 500 évacués sur son sol au même moment. » Le programme coordonné du Niger ne fait pas exception : le HCR rappelait en février 2019 que, sur les 19,9 millions de réfugiés relevant de sa compétence à travers le monde, moins d’1 % sont réinstallés dans un pays sûr.

    Le dispositif ETM, que le HCR du Niger qualifie de « couloir de l’espoir », concerne seulement ceux qui se trouvent dans un camp accessible par l’organisation en Libye (l’un d’eux a été bombardé en juillet dernier) et uniquement sept nationalités considérées par les autorités libyennes (qui n’ont pas signé la convention de Genève) comme pouvant relever du droit d’asile (Éthiopiens Oromo, Érythréens, Iraquiens, Somaliens, Syriens, Palestiniens et Soudanais du Darfour).

    « Si les portes étaient ouvertes dès les pays d’origine, les gens ne paieraient pas des sommes astronomiques pour traverser des routes dangereuses. »

    Pascaline Chappart, socio-anthropologue

    En décembre 2018, des Soudanais manifestaient devant les bureaux d’ETM à Niamey pour dénoncer « un traitement discriminatoire (...) par rapport aux Éthiopiens et Somaliens » favorisés, selon eux, par le programme. La représentante du HCR au Niger a répondu à une radio locale que « la plupart de ces Soudanais [venaient] du Tchad où ils ont déjà été reconnus comme réfugiés et que, techniquement, c’est le Tchad qui les protège et fait la réinstallation ». C’est effectivement la règle en matière de droit humanitaire mais, remarque Florence Boyer, « comment demander à des réfugiés qui ont quitté les camps tchadiens, pour beaucoup en raison de l’insécurité, d’y retourner sans avoir aucune garantie ? ».

    La position de la France

    La question du respect des règles en matière de droit d’asile se pose pour les personnes qui bénéficient du programme d’urgence. En France, par exemple, pas de recours possible auprès de l’Ofpra en cas de refus du statut de réfugié. Pour Pascaline Chappart, qui achève deux ans d’enquêtes au Niger et au Mexique, il y a là une part d’hypocrisie : « Si les portes étaient ouvertes dès les pays d’origine, les gens ne paieraient pas des sommes astronomiques pour traverser des routes dangereuses par la mer ou le désert ». « Il est quasiment impossible dans le pays de départ de se présenter aux consulats des pays “sûrs” pour une demande d’asile », renchérit Florence Boyer. Elle donne l’exemple de Centre-Africains qui ont échappé aux combats dans leur pays, puis à la traite et aux violences au Nigéria, en Algérie puis en Libye, avant de redescendre au Niger : « Ils auraient dû avoir la possibilité de déposer une demande d’asile dès Bangui ! Le cadre législatif les y autorise. »

    En ce matin brûlant d’avril, dans le camp du HCR à Hamdallaye, Mebratu2, un jeune Érythréen de 26 ans, affiche un large sourire. À l’ombre de la tente qu’il partage et a décorée avec d’autres jeunes de son pays, il annonce qu’il s’envolera le 9 mai pour Paris. Comme tant d’autres, il a fui le service militaire à vie imposé par la dictature du président Issayas Afeworki. Mebratu était convaincu que l’Europe lui offrirait la liberté, mais il a dû croupir deux ans dans les prisons libyennes. S’il ne connaît pas sa destination finale en France, il sait d’où il vient : « Je ne pensais pas que je serais vivant aujourd’hui. En Libye, on pouvait mourir pour une plaisanterie. Merci la France. »

    Mebratu a pris un vol pour Paris en mai dernier, financé par l’Union européenne et opéré par l’#OIM. En France, la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal) confie la prise en charge de ces réinstallés à 24 opérateurs, associations nationales ou locales, pendant un an. Plusieurs départements et localités françaises ont accepté d’accueillir ces réfugiés particulièrement vulnérables après des années d’errance et de violences.

    Pour le deuxième article de notre numéro spécial de rentrée, nous nous rendons en Dordogne dans des communes rurales qui accueillent ces « réinstallés » arrivés via le Niger.

    http://icmigrations.fr/2019/08/30/defacto-10
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #frontières #Europe #UE #EU #sécuritaire #humanitaire #approche_sécuritaire #approche_humanitaire #libre_circulation #fermeture_des_frontières #printemps_arabe #Kadhafi #Libye #Agadez #parcours_migratoires #routes_migratoires #HCR #OIM #IOM #retour_au_pays #renvois #expulsions #Fonds_fiduciaire #Fonds_fiduciaire_d'urgence_pour_l'Afrique #FFUA #développement #sécurité #EUCAP_Sahel_Niger #La_Valette #passeurs #politique_d'asile #réinstallation #hub #Emergency_Transit_Mechanism (#ETM) #retours_volontaires #profiling #tri #sélection #vulnérabilité #évacuation #procédure_accélérée #Hamdallaye #camps_de_réfugiés #ofpra #couloir_de_l’espoir

    co-écrit par @pascaline

    ping @karine4 @_kg_ @isskein

    Ajouté à la métaliste sur l’externalisation des frontières :
    https://seenthis.net/messages/731749#message765325

  • The village that built its own wi-fi network - BBC News
    https://www.bbc.com/news/av/world-africa-47723967/internet-access-in-africa-are-mesh-networks-the-future

    28 Mar 2019 - Internet access in Africa - Are mesh networks the future?

    With data costs in South Africa amongst the highest on the continent, how can poor rural communities be expected to get online and join the fourth industrial revolution?

    Well, the village of Mankosi has been at the forefront of an experiment to bridge the internet gap and make cheap wi-fi a reality.

    And it’s a project that could have major implications for similar communities around the world.

    Video journalist: Christian Parkinson, Reporter: Vauldi Carelse

    La vidéo : https://www.bbc.com/news/av/embed/p074s3t1/47723967

    #internet #Afrique #mesh_network

  • La #multiplication réinventée | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-multiplication-reinventee

    Adaptation des proportions d’une recette, calcul de pourcentages, résolution de problèmes de $mathématiques, programmes informatiques… La multiplication est cruciale dans bien des domaines. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle soit l’une des quatre opérations algébriques rudimentaires enseignées à l’école – avec l’addition, la soustraction et la division. Or voilà que lors de travaux récents, Joris van der Hoeven, du Laboratoire d’#informatique de l’École polytechnique1, à Palaiseau (Essonne), et son collègue australien David Harvey, de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud, sont parvenus à développer une méthode permettant de multiplier plus rapidement les #nombre_entiers (donc sans virgule). De quoi « aider à augmenter la vitesse de #calcul des #ordinateurs », se réjouit Joris van der Hoeven.

    • Problème : pour l’instant la nouvelle méthode n’est valable que pour de très grands nombres, « avec plus de 20 milliards de milliards de milliards de chiffres », détaille Joris van der Hoeven.
      […]
      « Des variantes de notre algorithme pourraient aussi être implantées dans des logiciels utilisant l’algorithme dit de la “transformation de Fourier rapide” (ou #FFT), utilisé couramment pour traiter et interpréter des signaux numérisés dans divers domaines : simulation informatique, mécanique des fluides, traitement d’images, etc. », ajoute l’informaticien.

  • Le FAI associatif Mycélium dans l’Écho des Gnous

    Il y a 10 jours à la radio, nous recevions Mycélium, le fournisseur d’accès Internet associatif du Nord, membre de la Fédération FDN.

    Une émission passionnante durant laquelle Antoine nous a expliqué comment fonctionne l’Internet, et comment se le réapproprier !

    Vous pouvez réécouter l’émission à cette adresse : https://podcast.grossard.fr/?name=2019-06-25_echo_des_gnous_16-06-2019_19h00.mp3

    Rejoignez le projet Mycélium sur https://mycelium-fai.org

    #association #Mycélium #FAI #Neutralité-du-Net #NeutralitéDuNet #Internet #FFDN
    #Écho-des-Gnous #Logiciel-Libre #Radio-Campus #ÉchoDesGnous #LogicielLibre #RadioCampus #podcast #Lille

  • Les Educateurs de Rue
    http://www.radiopanik.org/emissions/la-voix-de-la-rue/les-educateurs-de-rue

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    http://www.radiopanik.org/media/sounds/la-voix-de-la-rue/les-educateurs-de-rue_06484__1.mp3

  • Rapprocher la #science du public
    http://www.radiopanik.org/emissions/dans-une-heure-c-est-termine/rapprocher-la-science-du-public

    Dans cette émission le Köllektoef met en lumière deux initiatives pertinente qui visent à rapprocher la science du public. D’abord le Festival du Film Scientifique de Bruxelles avec deux des organisateurs et ensuite le #podcast québecois 20% qui vise à vous faire connaître les femmes qui oeuvrent dans les milieux scientifiques et technologiques.

    Retrouvez également le Journal des News de l’Actu de la Science en début d’émission et la fiction radiophonique en épisode du Köllektoef « Les Supermanneke ».

    #féminisme #québec #vulgarisation #ffsb #féminisme,québec,podcast,science,vulgarisation,ffsb
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/dans-une-heure-c-est-termine/rapprocher-la-science-du-public_06400__1.mp3