• Le Burkina Faso, désabusé, largue le coton transgénique
    http://www.lapresse.ca/environnement/201604/12/01-4970227-le-burkina-faso-desabuse-largue-le-coton-transgenique.php

    « La fibre de coton que nous produisons aujourd’hui est devenue courte », et donc plus difficile à filer, « ce qui signifie que sur le marché c’est une activité qui n’est plus très intéressante pour nous », a expliqué à l’AFP le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.

    Autrefois très apprécié sur le marché mondial pour sa pureté et la longueur de sa fibre, le coton burkinabè a décliné.

    Cela a fait perdre son label au coton burkinabè, occasionnant des pertes évaluées à 48,3 milliards de FCFA (110 millions de dollars canadiens) pour la période 2011-2016.

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    Il y a quinze 15 ans, le coton CGM avait généré d’immenses espoirs. On parlait alors de résistance à la sécheresse dans ce pays sahélien et d’éradication des parasites, notamment des chenilles « hélicoverpa armigera » qui ont ruiné des milliers de paysans en 1991, 1996 et 2000.

    On promettait aussi une réduction du nombre de traitements phytosanitaire (pesticides) et de meilleurs rendements, avec une augmentation de 50 % à 90 % de la production.

    En 2003, le Burkina avait accordé des autorisations d’expérimentation à Monsanto et à la multinationale suisse Syngenta. En 2007, le pays a lancé la production à grande échelle du coton transgénique et, à partir de 2009, les autorités ont ordonné aux paysans d’en ensemencer jusqu’à 80 % de leur production, permettant une réduction du temps et de la pénibilité au travail.

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    Toutefois, Célestin Dala, comme les sociétés cotonnières, souligne qu’il n’y a pas eu d’augmentation des rendements.

    Des chercheurs, leaders politiques ou de la société civile s’étaient montrés critiques dès le lancement. « Le principe de précaution n’a pas été respecté », affirme Jean-Didier Zongo, généticien à l’Université de Ouagadougou, accusant Monsanto de pratiques « criminelles » et d’avoir fourni des variétés insuffisamment testées.

    Le président burkinabè a toutefois confié à l’AFP que le pays « poursuivait les discussions avec Monsanto ».

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