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#fictions

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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 16/06/2025

    Brico Cash et autres maladresses
    ►https://ledibbouk.net

    https://ledibbouk.net/IMG/jpg/marseille-hiver-2021.jpg

    It doesn’t stick or adhere. Given the barely concealed complaint received by email. People send you comments and you don’t respond to them. Right. True, I can’t say otherwise. However, I do read the comments. I read them all, the comments. Not just mine. And the impression each time is strange. A mixture of love, tenderness and clumsiness that’s almost unbearable. So I read, it hurts, but I don’t write comments anymore. Let that be said. Apart from sending my text from time to time to whoever’s concerned. I try to say hello, here’s this or that, best wishes. I could reduce it further, for sure. Just say here, take this. And nothing more. But respect, politeness, a minimum of civility all the same. I’m the one asking in this specific case. You have to put in a minimum of form. Then whether what I write pleases or not, big deal. I’ve come a long way on that front. After walloping my morning peepers so regularly, and my evening ones too from time to time - mustn’t abuse good things though. What I mean is I’ve already had enough grief with people skills in painting that I’m not going to start all over again with writing. I can’t stand three-quarters of people. That’s not mean, what I’m saying. I already bore myself so much that I don’t need some third party holding the candle. But maybe it’s a character writing this, maybe. After all it says autofiction, that’s not for nothing.

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    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 15/06/2025

    Et pour finir – exercice d’immobilité, de fenêtre, de fissure
    ►https://ledibbouk.net

    https://ledibbouk.net/IMG/jpg/remiremont-2009.jpg

    Et pour finir la chaise épouse le fondement, bois sans coussin. Et pour finir le livre posé sur les genoux, immobile comme un chat guettant l’oiseau, gueule mi-ouverte. Et pour finir les mains reposent sur la couverture fraîche et la fraîcheur monte : pulpe des doigts, paume, poignet, avant-bras. Et pour finir parvient à l’épaule qui s’émeut, s’abaisse, dialogue en silence avec sa consœur : abaisse-toi donc aussi ma sœur. Le buste participe au colloque muet, veut aussi en être, fléchit mais pas trop. Et pour finir le crâne se sert du regard pour trouver là-bas la fissure dans le vieux mur.

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    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 14/06/2025

    “Baby Bud” ou “Le Roman qui Bégaie”
    ►https://ledibbouk.net

    https://ledibbouk.net/IMG/jpg/mur-2024.jpg

    Se mettre à dos parce qu’on est beau tout un équipage. Les anges bégaient lorsqu’ils tombent du ciel mais tout le monde s’en fout. Toute l’attention dont on dispose reflue vers la haine seule. L’affreux manque ingérable qui rend sourd aux bégaiements. Était-il ce Baby Bud, on ne le saura jamais. Le roman comme de nombreux autres restera inachevé c’est-à-dire qu’il bégaiera lui aussi et on dira que ce n’est pas fini. Voici qu’un roman tombe du ciel et qu’il est bien empêtré.

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    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 28/05/2025

    Le désir ?
    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article3098

    https://ledibbouk.net/IMG/logo/le-desir.jpg?1748445869

    La fin de Catastrophes, la revue, c’était peut-être un jalon. Ou alors ce livre feuilleté, Chronique imaginaire de la mort vive. À moins que ce ne soit encore cette vieille manie de tâtonner, en quête d’hétéronymes, de voix multiples, de pistes secondaires. Une forme de dispersion, oui, mais pas sans direction — un désordre orienté. Et puis plonger dans Les Haleurs, buter sur lato sensu, stricto sensu, ces mots qui veulent tout encadrer, tout préciser, alors que ce qu’il cherche n’a pas de bord. Plus il essaie de s’élancer vers un avenir centripète, cohérent, structuré, plus l’obsession centrifuge se creuse. Une béance. Quelque chose tourne, mais autour de quoi ? Rien ne se laisse prendre. Pas même lui.

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    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 27/05/2025

    Un entretien des plus curieux — Chicago, automne 1925
    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article3095

    https://ledibbouk.net/IMG/logo/chicago1925.jpg?1748345144

    Il n’était pas là par conviction, mais par curiosité. Depuis quelques mois, il vivait à New York, rue Clinton, et profitait parfois de billets promotionnels pour visiter d’autres villes. Chicago l’attirait peu — trop neuve, trop rapide — mais il avait entendu parler d’un certain Atkinson, auteur d’ouvrages étranges que l’on trouvait dans les étagères les plus sombres des librairies.
    Il avait même hésité, au moment de réserver son billet, à rester à New York pour aller voir cette comédie musicale dont tout le monde parlait à Broadway : Sunny. La perspective d’un théâtre brillant lui avait traversé l’esprit, comme un mirage. Mais ici, dans cette rue détrempée, ce n’était pas le glamour de Broadway qui l’attendait.

    #fictions

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 14/05/2025

    Le Dibbouk | Le Dibbouk
    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article3048

    https://ledibbouk.net/IMG/logo/ecrire-sans-moi.jpg?1747196036

    Il ferme le carnet, sort sur le balcon, regarde en bas. Le trottoir est toujours là, avec ce type qui vend des roses à moitié fanées. Il se dit que, peut-être, ce n’est pas la fiction qui coince, mais l’idée même d’écrire quelque chose de propre, de pur, sans aspérité. Ça n’existe pas. C’est comme vouloir marcher sans jamais trébucher. Une idée qui ne tient pas debout.

    #fictions

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 12/05/2025

    Le Dibbouk | Le Dibbouk
    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article3042

    https://ledibbouk.net/IMG/logo/feuille-morte.jpg?1747055093

    (Le silence retombe. Une feuille craque sous le pied. Un oiseau passe dans le ciel. L’air est lourd mais calme.)

    –- Et si tu acceptais de ne pas l’être ?
    -- Juste ?
    -- Oui. Si tu acceptais d’être simplement là. Sans lutter.
    -- Tu penses que c’est possible ?
    -- Je pense que ça commence par accepter ce qui est. Sans le juger.

    #fictions

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 8/05/2025

    Le Dibbouk | Le Dibbouk
    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article3035

    https://ledibbouk.net/IMG/logo/trame_web.jpg?1746690152

    Marcher. Courir. Franchir. Grimper. Sauter. S’élancer. Retomber. Glisser. Ramper. Rattraper. Bondir. S’effondrer. S’agenouiller. Se relever. Tourner. Contourner. Percer. Creuser. Fouiller. Tirer. Pousser. Serrer. Ouvrir. Claquer. Frapper. Crier. Chuchoter. Murmurer. Hurler. Gémir. Rire. Pleurer. Balbutier. Gronder. Souffler. Inspirer. Expirer. Se taire. Observer. Fixer. Épier. Suivre. Attendre. Prendre. Saisir. Attraper. Lâcher. Briser. Réparer. Démolir. Construire. Charger. Porter. Soulever. Baisser. Pencher. Redresser. Secouer. Retenir. Cacher. Découvrir. Trouver. Perdre. Chercher. Avancer. Reculer. S’arrêter. Repartir.

    #fictions

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 24/04/2025

    Le Dibbouk | Le Dibbouk
    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article3014

    https://ledibbouk.net/IMG/logo/jonquilles.jpg?1745473603

    Il arrive qu’on lise un texte. Et que ce texte dise quelque chose de vrai. Mais aussi trop fort. Trop tendu. Trop exposé. On perçoit un écart. Un manque de conscience dans le ton. Un désir déguisé. Un cri qui ne sait pas qu’il crie. Alors on est tenté d’intervenir. De le noter. De le dire. De rectifier. Mais il y a aussi un autre chemin. Plus court, plus net, plus exigeant. On peut voir. Et ne pas parler. On peut écrire ce silence. Le reconnaître. L’habiter. Faire de ce renoncement un exercice en soi. Voir. Pouvoir dire. Ne pas dire. Tenir dans ce point d’équilibre. Ce n’est pas une fuite.C’est une forme de netteté. Une fidélité à l’ombre.

    #carnets #fictions

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 18/04/2025

    Le Dibbouk | Le Dibbouk
    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article944
    ▻https://ledibbouk.net/IMG/logo/essai_sur_la_fatigue-2.webp?1744523089

    Il ne s’agissait pas d’écrire pour séduire ou prouver, mais pour rester au plus près de ce qui vacille. Ce qui demeure, malgré tout. Ce qui fatigue, et pourtant recommence

    #fictions

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @infokiosques
    infokiosques @infokiosques via RSS 4/04/2025

    Squat et écriture
    ►https://infokiosques.net/spip.php?article2185

    « En janvier 2023, un appel à textes a été publié sur plusieurs plateformes Indymedia et Mutu. Il #S'adressait aux personnes qui vivent, ont vécu, s’organisent ou s’organisaient en squat et qui aiment écrire. L’idée, c’était de publier une brochure-recueil à partir de nos textes. Le but n’était pas forcément d’écrire sur le squat, mais de permettre que cet aspect de nos vies influence librement nos écritures (…). » Cela a abouti à la publication en octobre 2024 de ce recueil, réunissant une bonne dizaine de textes. S

    / Infokiosque fantôme (partout), #Squat,_logement, #Fictions,_BD

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    ▻https://infokiosques.net/IMG/pdf/squat-et-ecriture-page-par-page-mars2025.pdf
    ▻https://infokiosques.net/IMG/pdf/squat-et-ecriture-cahier-mars2025.pdf

    infokiosques @infokiosques via RSS
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 27/03/2025

    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article846

    https://ledibbouk.net/IMG/jpg/huard-charles-goriot-vautrin-et-eugene-a-la-pension-vauquer.jpg

    Lire Balzac et se rendre compte que rien, vraiment rien, n’a changé. Les personnages, les décors — vaguement repeints, vaguement usés — passent à peine inaperçus. Et fort à parier que dans cent ans, ce sera pareil. C’est peut-être comme ça que ça fonctionne. À chaque centenaire, une couche de vernis, un coup de pinceau à la va-vite, et on rejoue le drame de la pension Vauquer, le père Goriot, l’ascension et la chute de Rastignac, les illusions qu’on égare. On y croit à peine. Mais on fait semblant. On dit que tout a changé. Pincez-moi. Rien n’a bougé. Rien.

    #fictions

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 26/03/2025

    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article844

    https://ledibbouk.net/IMG/jpg/ubu-roi-rouault.jpg

    On pourrait l’intituler Le roi sans sujet. Titre un peu trop accrocheur, mais allons-y. Cela commence ainsi : un matin, le roi se réveille seul. Non pas seul dans le sens sentimental du terme, non. Seul au sens politique. Son dernier sujet est parti. Le plus fidèle, le plus tordu aussi, le plus tyrannique peut-être : lui-même. Il a attendu que le roi parle. Le roi n’ayant rien dit, le sujet a pris la porte. Il l’a même claquée, après avoir déclaré, sans se retourner : « Je ne sais pas où je vais, mais j’y vais ». Le roi, placide, s’inspectait les ongles. Le silence était son domaine.

    #fictions #art

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @infokiosques
    infokiosques @infokiosques via RSS 24/03/2025

    Fraude mon lapin
    ▻https://infokiosques.net/spip.php?article2088

    « Voici un petit guide pour frauder plus sereinement dans les transports parisiens, parce que le prix du métro c’est a-bu-sé, que les transports sont presque indispensables pour se déplacer en Ile-de-France et que quelques astuces permettent de réduire pas mal le risque de croiser la sale tête des contrôleur.euses et d’éviter les amendes ! (...)C’est pas compliqué, on t’explique : Comment franchir les portiques ? Où s’asseoir ? Quels sont les risques ? Comment esquiver les contrôleur.euses ou saboter leur travail ? » NB : cette brochure date de 2024. Les techniques de contrôle et de fraude sont susceptibles d’évoluer avec le temps. F

    / #Guides_pratiques, Infokiosque fantôme (partout), Fictions, (...)

    #Infokiosque_fantôme_partout_ #Fictions,_BD
    ▻https://infokiosques.net/IMG/pdf/fraude_mon_lapin-fev2024-pageparpage.pdf
    ▻https://infokiosques.net/IMG/pdf/fraude_mon_lapin-fev2024-cahier.pdf

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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 18/03/2025

    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article826

    https://ledibbouk.net/IMG/jpg/714px-francisco_jose_de_goya_y_lucientes_-_the_sleep_of_reason_produces_monsters__no._43__from_los_caprichos_-_google_art_project.jpg

    Il suffit parfois de s’allonger. De laisser la pesanteur faire son office, d’appuyer l’arrière du crâne contre une surface plane, de s’assurer que l’on est bien réparti de façon homogène, comme une pâte à tarte trop travaillée. Il suffit ensuite de suivre sa respiration, en bon spectateur, sans interférer. L’air entre, l’air sort. Tout se passe bien. Enfin, normalement.

    Avant cela, bien sûr, il y a la résistance. L’esprit s’agite, fait du bruit, remue des archives entières de conversations passées, ressasse d’antiques préoccupations administratives et tente d’ouvrir un dossier classé sans suite depuis trois ans. Il veut prouver son existence. Mais il suffit d’attendre. On le laisse parler, il finira bien par se lasser. Puis, sans tambour ni trompette, on le débranche.

    C’est alors que l’on traverse sa propre bulle. On passe d’un espace exigu, saturé de réminiscences inutiles, à une sorte d’expansion floue, comme une salle d’attente où il ne se passe rien mais où l’on est bien. Rien de mystique, juste une légèreté bienvenue, une fluidité inhabituelle. La pensée n’a pas disparu, elle est là, mais en version atténuée, en sourdine, comme un téléviseur qu’on aurait oublié d’éteindre.

    #fictions #littérature #écriture

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 15/03/2025

    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article818

    https://ledibbouk.net/IMG/jpg/984px-pieter_bruegel_the_elder_-_the_tower_of_babel__vienna__-_google_art_project_-_edited.jpg

    Tout s’était lentement délité dans la douceur anesthésiante des écrans. La matière, jugée encombrante, s’était évaporée derrière la surface lisse des interfaces, la parole s’était aplatie en un murmure filtré par des correcteurs automatiques, et les gestes s’étaient réduits à une chorégraphie d’index effleurant des surfaces tactiles. Une mécanique irréprochable dictait tout : le matin, l’algorithme recommandait un bleu pétrole pour harmoniser la tenue à l’humeur du jour, ajustait la luminosité selon l’amplitude des cernes et proposait un petit-déjeuner optimisé à la courbe glycémique.

    Les réseaux sociaux ne se contentaient plus d’exister, ils formaient la structure osseuse du monde, une sorte de squelette invisible qui dictait la marche à suivre. Il n’était plus question de vivre, seulement de publier. On s’interpellait en messages filtrés, on s’échangeait des émotions sous forme de pictogrammes, on mesurait l’amitié en flux d’engagement.

    Les gouvernements, las de leurs propres discours, avaient migré vers des instances virtuelles où les lois s’adoptaient à coups d’emojis. Quant aux professions, elles avaient suivi le mouvement : les médecins dispensaient des recommandations sous sponsoring, les enseignants maximisaient leur taux de viralité au détriment des notions essentielles.

    Elias, lui, faisait ce qu’il pouvait. Graphiste, il travaillait au service des caprices des algorithmes, réglant des contrastes avec la ferveur d’un peintre en bâtiment scrutant une façade défraîchie. Pourtant, un léger malaise subsistait en lui, quelque chose de diffus, un soupçon d’inadéquation qu’il ne parvenait pas à évacuer, comme un pied qui dépasse d’une couverture trop courte.

    #fictions #littérature

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 10/03/2025

    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article805
    ▻https://ledibbouk.net/IMG/webp/woodman17.webp

    L’organe est le contraire de la vie, tout comme le membre. Je ne suis ni membre ni organe, je suis tout autre, l’inorganisé. Non plus que je ne suis cerveau, cœur, rate, ou couille ou bite. Ce n’est toujours pas ça. Parce que ça déborde au-delà, au dehors.
    Ça envahit tout le vide et s’y confond sans s’y conformer de trop comme de l’eau, libre avant tout de s’enfuir, d’emprunter une pente, de se tirer comme on tire l’eau d’un puits sans fond. Mais dans le langage encore trop — corps constitué de règles syntaxiques, orthographiques, grammaticales, etc.
    Si je m’amuse à penser le désordre d’un langage, je pense en creux son ordre, ça ne va pas. Il ne faut pas que ça vienne du cerveau, je ne le crois pas, mais de la plante du pied lorsqu’elle arpente la braise ardente du sens et du non-sens.
    -- Tu es tellement détaché...
    C’est tombé comme ça, sans préméditation. Ce n’était sûrement pas un reproche, juste une phrase, un constat. Pourtant, ça s’est logé en moi immédiatement, avec la précision d’une lame.
    Détaché.
    Ça voulait dire quoi ?
    La distance, l’éloignement, presque une fuite. Une lâcheté.

    #fictions #littérature

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 7/03/2025

    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article788

    https://ledibbouk.net/IMG/jpg/automat-edward-hopper-1927.jpg

    C’était une station-service comme les autres. Aire d’autoroute, enseigne fatiguée, quelques pompes, un panneau publicitaire pour un menu burger-frites affreusement agrandi, pixels visibles, comme si quelqu’un avait pris la photo avec un téléphone des années 2000.

    Il s’était garé sans réfléchir, découpé la route en tronçons pratiques, en unités de temps mesurables : un plein d’essence, une pause pour manger, repartir. Répéter l’opération jusqu’à destination, sauf qu’il n’avait pas de destination.

    Il entra dans le restaurant de la station, toujours ce même décor générique : tables vissées au sol, éclairage blafard, affiches d’offres spéciales pour des plats que personne ne choisissait jamais. Il y avait peu de monde. Un routier enfoncé dans son plateau-repas, un homme en costume froissé qui fixait un verre d’eau comme s’il venait de recevoir une mauvaise nouvelle.

    Il prit un plateau, commanda une viande trop cuite et un accompagnement flasque, puis s’installa près de la baie vitrée.

    L’homme en face apparut comme un fait accompli. Cinquante ans, veste en cuir usée, visage à la fois anonyme et marqué. Une de ces présences qui vous paraissent insignifiantes, mais qui, une heure plus tard, pourraient vous obséder sans raison. Il posa un sac plastique froissé sur la table, sortit un sandwich triangulaire encore sous cellophane, et déclara après quelques bouchées :

    -- Vous allez loin ?

    C’était dit sans curiosité, comme on pourrait demander l’heure.

    -- Aucune idée, répondit-il.

    #fictions #littérature #écriture

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @infokiosques
    infokiosques @infokiosques via RSS 6/03/2025

    Un matin
    ►https://infokiosques.net/spip.php?article2178

    BD - témoignage de vécu de violences conjugales au sein d’un couple cis hétéro dans un milieu rural isolé (en Ariège dans les montagnes). Une meuf qui habite un petit village d’Ariège se réveille un matin et se fait agresser violemment par son copain. Elle témoigne de cette matinée, raconte la suite et raconte ce qui a précédé cet événement. #M

    / Infokiosque fantôme (partout), #Fictions,_BD, #Violences_patriarcales,_autodéfense_féministe

    #Infokiosque_fantôme_partout_

    infokiosques @infokiosques via RSS
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  • @infokiosques
    infokiosques @infokiosques via RSS 18/02/2025

    Dykes vs Bastards
    ▻https://infokiosques.net/spip.php?article2158

    Dykes VS Bastards est une fiction #D'ultra-violence, à se lire gaiement au coin du feu (de bois ou de bagnole). « — Je croyais que tu détestais la violence ? lui demanda-t-elle. (...) — La violence, c’est avec des armes. Avec des outils, je vois plus ça comme du bricolage. Le seul policier encore vivant était celui qui s’était pris un coup de masse. » D

    / #Fictions,_BD, Infokiosque fantôme (partout), #Queer,_transpédébigouines

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    ▻https://infokiosques.net/IMG/pdf/dykevsbastard-20p-a5-cahier-2022.pdf
    ▻https://infokiosques.net/IMG/pdf/dykevsbastard-20p-a5-page-par-page-2022.pdf

    infokiosques @infokiosques via RSS
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 12/02/2025

    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article751
    ▻https://ledibbouk.net/IMG/logo/9782072763953_1_75-copie.webp?1739350223

    Plus tard, beaucoup plus tard, André Citroën a eu la brillante idée d’installer ses usines sur le quai de Javel. L’endroit sentait l’eau de Javel, ce qui était logique vu le nom, mais ça ne dérangeait personne. Les ouvriers fabriquaient des voitures qui ressemblaient à des boîtes de conserve roulantes, mais ça marchait. Aujourd’hui, il reste un parc. Les enfants jouent là où on assemblait des carburateurs. L’histoire a de ces ironies.

    #fictions #paris15ème #littérature

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 12/02/2025

    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article750

    https://ledibbouk.net/IMG/logo/cite-verte-paris-mademoiselle-voyage-4-1-1440x1080.jpg?1739349302

    « On pourrait commencer par traverser ce quinzième, le plus vaste des arrondissements parisiens, si vaste qu’on finirait peut-être par ne jamais en sortir, absorbé dans ses marges, englué dans son urbanisme hésitant. Une sorte de ville dans la ville, effectivement, qui s’étire vers le sud-ouest avec l’air de ne pas trop savoir où elle va. Les rues y sont d’humeur changeante, passant sans transition d’une discipline haussmannienne à des poussées d’Art Déco, avant de s’effondrer, sans préavis, dans une modernité de hasard, une façade vitrée ou un immeuble sans charme mais fonctionnel, ce qui n’est déjà pas si mal. »
    #fictions #paris15ème #littérature

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 9/02/2025

    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article745
    ▻https://ledibbouk.net/IMG/logo/870x489_613caf3b08159-50562538357-5339cc4316-o.webp?1739134855
    « Voilà qu’Hermine – il est temps de préciser qu’elle portait ce jour-là des chaussures peu adaptées à la course – rata son bus de dix-sept heures douze. Le véhicule s’éloigna dans un nuage de particules fines dont la composition chimique précise nous importe peu. Elle demeura plantée là, ses bras effectuant ce mouvement pendulaire caractéristique des situations d’attente contrariée. Cette oscillation dura exactement – nous l’avons chronométrée – dix secondes. » #histoireàdormirdeboutenbus
    #fictions

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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  • @patrick_blanchon
    patrick blanchon @patrick_blanchon 9/02/2025

    ▻https://ledibbouk.net/spip.php?article743

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    « Mexico, septembre 1951. La chaleur qui colle aux murs, cette putain de chaleur mexicaine qui rend tout possible. Joan est là, assise sur une chaise, un verre à la main. Elle sourit. William tient son flingue. Ils sont bourrés, comme d’hab. Comme tous les jours depuis des mois. L’alcool, c’est leur truc à eux. Joan a arrêté l’héroïne, elle se défonce au Benzédrine. William continue les deux.
    Ils jouent à Guillaume Tell. Un jeu de bourgeois défoncés qui se croient immortels. Joan pose un verre sur sa tête. William vise. Le coup part. La balle traverse le crâne de Joan. Elle s’effondre. Pas de sang, pas de cri. Juste le bruit mat d’un corps qui tombe. »
    #fictions #Burroughs #littérature

    patrick blanchon @patrick_blanchon
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    patrick blanchon @patrick_blanchon 1/02/2025

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    edito de février
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