• La #désinformation qui déstabilise la #démocratie

    « La désinformation est un bouton fantastique sur lequel appuyer pour déstabiliser les démocraties. C’est la #menace la plus sournoise. Parce que la démocratie fonctionne si on a accès à l’#information, pour pouvoir porter un jugement et participer au #débat_public ». C’est ainsi que le professeur adjoint en communication publique et politique à l’ENAP, Philippe Dubois, résumait le problème qui était au coeur du forum La démocratie au temps de la désinformation, tenu le 30 novembre à Montréal.

    La démocratie recule, soulignait d’ailleurs cette année un rapport du Varieties of Democracy Institute de l’Université de Göteborg (Suède) (https://v-dem.net/documents/29/V-dem_democracyreport2023_lowres.pdf), fruit d’une collaboration de près de 4000 experts de 180 pays. La désinformation, la #polarisation et l’#autocratisation se renforcent mutuellement.

    Avec l’ajout récent de la Thaïlande et du Mali, pour la première fois depuis plus de 20 ans, la liste des pays compte plus d’#autocraties que de démocraties : 5,7 milliards de personnes vivent dans des autocraties (72% de la population mondiale) contre 1 milliard de personnes pour les démocraties libérales —soit à peine 13%. Et près d’un tiers du premier groupe vit même au sein d’autocraties fermées (Chine, Iran, Myanmar et Vietnam, par exemple).

    Bref, le niveau de démocratie pour le citoyen mondial moyen est en recul, pour revenir au niveau de 1986. L’Europe de l’Est et l’Asie centrale, ainsi que l’Amérique latine et les Antilles, ont retrouvé leur niveau de la fin de la guerre froide.

    « C’est souvent un idéal que l’on prend pour acquis avec ses opportunités de délibération : presse libre, débats publics, et des institutions publiques pour faire fonctionner cela », avance Philippe Dubois. Ce « modèle le moins pire », comme l’aurait dit Churchill, « a bien souffert lors de la récente pandémie ». Avec ses mesures exceptionnelles et restrictives, la Covid-19 a vu reculer, de manière temporaire, certains droits et libertés. Cela a entaché la confiance dans les institutions démocratiques, et dans leurs acteurs, confiance qui n’était déjà pas si élevée avant la crise sanitaire.

    Or, les #réseaux_sociaux jouent eux aussi un rôle dans cette #régression. Peut-être parce qu’ils répercutent plus les #frustrations et la #colère que la #raison et les #nuances, il y aurait, semble-t-il, plus de cyniques et de mécontents qu’avant. Certaines tranches de la population s’avèrent aussi moins attachées à la démocratie, comme les jeunes, qui s’informent eux-mêmes davantage que les plus vieux par les algorithmes. « Cela ne signifie pas qu’ils rejettent la démocratie. Cela signifie plutôt qu’ils partagent davantage un type de contenu » qui la rejette, note le chercheur.

    L’École des médias de l’UQAM avait mandaté cet été la firme Léger pour sonder la population québécoise sur leurs perceptions sur des enjeux liés à la démocratie et à la désinformation. Le rapport montre que 25% de la population québécoise pense que les gouvernements cachent la réalité sur la nocivité des vaccins —18% pensent que c’est probable, alors que 8% pensent que c’est certain.

    C’est une #méfiance envers les institutions qui augmente, tout comme celle envers les #médias, car selon ce sondage, 44% de la population québécoise pense que les médias manipulent l’information qu’ils diffusent.

    En quête de #littératie_scientifique

    « Nous vivons une #crise_épistémologique avec une remise en question des #figures_d’autorité » constatait, lors du forum du 30 novembre, le professeur au département sciences humaines, lettres et communications de la TÉLUQ, Normand Landry. « Les gens parlent d’#esprit_critique mais c’est un mot galvaudé : où est notre capacité de se remettre en question et de changer d’idées et d’admettre nos erreurs ? »

    D’où l’importance de l’#éducation_aux_médias et de la littératie scientifique, soulignait-on dans ce forum organisé par les Fonds de recherche du Québec. Mélissa Guillemette, rédactrice en chef du magazine Québec Science, note que « moins de la moitié des Canadiens ont des bases solides en science (42%), c’est donc à mettre au premier plan. La littératie en santé au Québec reste elle aussi très faible chez 2 personnes sur 3 et pour 95% des 60 ans et plus, il s’avère même difficile de comprendre un médecin. »

    Les #jeunes ont particulièrement du mal à distinguer le #vrai du #faux. « Les adolescents ont du mal à reconnaître la désinformation. Ils manquent de bons critères d’évaluation pour juger de la qualité d’une bonne information », relève l’étudiante à la maîtrise en sciences de l’éducation de l’Université de Sherbrooke, Élise Rodrigue-Poulin.

    « Chez les enseignants aussi, le niveau de pensée critique varie souvent de faible à moyen. Et lorsque la nouvelle fait appel à trop d’#émotion, la plupart d’entre nous ne sommes plus capables de l’évaluer correctement », ajoute-t-elle.

    La solution serait de s’éduquer à reconnaître la désinformation, mais il faudrait aussi développer du contenu scolaire pour soutenir l’esprit critique chez les jeunes – et par ricochet, le personnel enseignant. Des éléments inclus dans le nouveau programme Culture et citoyenneté québécoise, vont dans ce sens.

    Ce serait toutefois insuffisant. « Le programme a plusieurs points positifs : donner des outils et des critères sur les informations et les médias, et l’explication de ce qu’est la démocratie. Comme enseignante, je trouve ça bon, mais il n’est pas obligatoire cette année et il a été présenté aux enseignants quelques jours avant la rentrée », explique Mme Rodrigue-Poulin. Il doit être implanté dans toutes les écoles en septembre 2024.

    Normand Landry renchérit : « Je salue l’adoption d’un programme mais je le pense moins sérieux dans le soutien à développer ce savoir. Depuis plus de 20 ans, l’#école développe du contenu d’éducation aux médias – par exemple, sur les compétences numériques, adopté en 2019 – mais sans se donner les conditions de déploiement et des ressources pour les enseignants. »

    La désinformation à gogo

    « Nous sommes dans une espèce de jungle et trouver la vérité, c’est un casse-tête. La désinformation, cela ne date pas d’hier mais c’est le volume qui augmente. », rappelle Nicolas Garneau, chercheur postdoctoral en informatique à l’Université de Copenhague.

    Et nous pouvons tous partager de la désinformation. Les réseaux sociaux sont conçus pour nous inviter à générer du contenu – « exprimez-vous », « posez des actions » – à partir de messages qui en appellent à nos #émotions.

    Il faut donc apprendre à se méfier des choix des #algorithmes et développer son esprit critique – « d’où ça sort ? », « quelle est la source de l’info ? »

    « Il ne faut pas oublier que ce sont des modèles économiques basés sur nos données. Ils enregistrent ce que l’on regarde et lorsqu’on s’exprime. Les plateformes exploitent nos #failles_psychologiques », rappelle Emmanuelle Parent, directrice générale et recherche du Centre pour l’intelligence émotionnelle en ligne (Le Ciel).

    Le professeur en journalisme à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal, Jean-Hugues Roy, s’intéresse plus spécifiquement à Facebook. Il remarque qu’il y a beaucoup de contenus viraux —et religieux— qui circulent. Qui plus est, en l’absence de véritables informations – en raison du blocage du contenu des médias par Meta – « il n’y a plus rien de pertinent. C’est un véritable marché aux puces de #contenus_viraux dont certains peuvent être toxiques. Cela peut prendre l’apparence de contenu journalistique, en ajoutant des éléments mensongers et trompeurs uniquement pour faire des clics. »

    Il est temps d’encadrer ces plateformes, poursuit-il. Une démarche entamée par le Canada avec le projet de loi C-18 qui vise à forcer les « géants du web » à indemniser les médias d’information —c’est ce projet de loi qui est la raison du boycottage des médias entrepris en ce moment par Meta au Canada.

    « Ce sont des entreprises privées et on s’attend à ce qu’elles prennent leurs responsabilités ou que les autorités le fassent. Nous avons une agence d’inspection des aliments au Canada, il est possible d’imaginer une agence d’inspection des réseaux sociaux alors que nos vies sont dessus et qu’ils font beaucoup d’argent avec nos données », pense M. Roy.

    Autrement dit, il faut un encadrement de ces outils par l’humain. « Leur raison d’être est de nous donner un coup de main, pas de décider à notre place », tranche encore Nicolas Garneau.

    https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2023/12/15/desinformation-destabilise-democratie

  • Cartographier les migrations #1 : Un monde de cartes

    Verbatim

    Cela fait longtemps que l’Humanité produit différents types de cartes. Cartes polynésiennes, table de #Peutinger, portulans, etc., nombre d’entre elles étaient notamment conçues pour le repérage et l’organisation des déplacements humains sur terre ou en mer.

    L’histoire de la cartographie est aussi l’histoire de la représentation du Monde. Si la première carte du monde connu date de l’époque babylonienne (vers 600 avant notre ère), ce sont les grecs qui ont posé les fondements de la cartographie scientifique : mesure de la rotondité de la terre (Ératosthène), systèmes de projection, découpages en zones, etc.

    Les premières représentations de données sous la forme de graphiques sont également très anciennes : elles datent du XIVe siècle et sont signées Nicolas Oresme, un intellectuel né en Allemagne, ancien évêque de Lisieux à qui sont attribués les premiers histogrammes de l’Histoire.

    En 1826, une conjonction graphique qui mêle ces histoires de la mise en graphique et de la cartographie s’ouvre avec les travaux du français #Charles_Dupin. Nait alors la première carte (#choroplèthe) représentant des données statistiques localisées invisibles à l’œil nu, une carte de l’instruction populaire en France. Comme l’indique #Gilles_Palsky, on a effectivement d’abord appris à représenter le temps sous la forme de diagramme, puis l’espace sous la forme de carte.

    Et puis, il y a #Charles_Joseph_Minard, ingénieur civil français qui entreprend, à l’heure de la retraite, un travail considérable de cartographie statistique fondé sur « un calcul par l’œil ». Sa carte figurative sur la Campagne de Russie de 1812-1813 est d’ailleurs considérée aujourd’hui comme le « Gold Standard » de la dataviz.

    Minard produira nombre de cartes et graphiques descriptifs de mouvements de transports, avant d’étudier également ceux de populations humaines. Sa mise au point de plusieurs variables visuelles posera les fondements d’une école française de la sémiologie cartographique.

    La publication illustrée des Lois de la migration à la fin du XIXe siècle par #Ernst_Georg_Ravenstein, cartographe allemand installé à Londres, ouvre la voie vers un changement de paradigme théorique : les approches monographiques, purement descriptives, sont progressivement complétées par une vision idiographique qui donnera lieu à un renouvellement progressif des méthodes et des cartographies correspondantes.

    Le tournant spatial de la fin des années 1960 entraînera dans son sillage un renouvellement de la figure de la carte statistique liée à un double mouvement. D’une part, les principes de sémiologie acquis au cours du temps sont formalisés par Jacques Bertin, dans le registre de la cartographie générale ; ils incluent à la marge des considérations liées aux déplacements. D’autre part, le développement d’une algorithmie spécifique au traitement et à l’analyse de données localisées va devenir une pratique courante avec les travaux de #Waldo_Rudolf_Tobler, géographe américain qui publiera, notamment, les premiers scripts autorisant le dessin automatique sur une carte, décrivant en particulier des interactions territoriales par des flux ; plus généralement l’émergence de nouveaux outils, les Systèmes d’information géographique.

    La production cartographique actuelle sur les déplacements, forte des acquis théoriques et méthodologiques du passé, est soutenue ces dernières années par le développement de l’informatique graphique et un engouement général pour la cartographie. Sa fabrique connaît en effet un renouvellement profond dans le contexte de la cartographie 2.0, une évolution en même temps qu’une ouverture des outils et des pratiques qui s’inscrit dans un contexte de permanence de questionnements anciens (figurer des routes, des directions majeures, montrer des zones d’accumulation, …).

    https://neocarto.hypotheses.org/5807

    #vidéo #migrations #cartographie #visualisation #Nicolas_Lambert et #Françoise_Bahoken (@fbahoken) #mobilité #flux #histoire_de_la_cartographie #histoire

    https://www.youtube.com/watch?v=j-QeXDiK1Iw

    #ressources_pédagogiques
    ping @karine4

    • Cartographier les migrations #2 : enjeux théoriques et méthodologiques

      Verbatim

      Les images cartographiques produites au cours du temps sur des mouvements et déplacements apparaissent diverses dans leur forme, dans leur fond et dans leur mise en œuvre. Dans la mesure où elles peuvent être (perçues comme) complexes, il devient intéressant de les examiner de plus près.

      Pour cela, il convient d’adopter une posture critique dé-constructive de ces images pour essayer d’identifier les éléments qui les composent, leur structure élémentaire et plus loin leur fondement théorique. Quel est le processus mis en œuvre pour réaliser cette carte de migrations ? Dans quel cadre théorique (approche réseau, approche gravitaire, approche visuelle) s’inscrit-elle ? Quel phénomène y est symbolisé ? A l’aide de quels procédés ?

      Cette seconde partie du séminaire met en œuvre une approche compréhensive à visée pédagogique, pour présenter les enjeux théoriques et méthodologiques d’une cartographie de migrations. Le rappel des notions mobilisées concernant la mesure de l’information est mis en perspective avec la symbolisation cartographique qui peut être réalisée en lien avec une difficulté spécifique qui se pose d’emblée pour les migrations.

      L’usage de la #flèche génère une erreur qui conduit généralement à interpréter son dessin sur une carte comme une généralisation de comportements individuels, alors qu’elle symbolise plutôt le comportement d’un agrégat – et non celui d’un groupe ou d’un individu. Son examen conduit à arbitrer sur le choix du niveau de chacune des composantes (sociale, spatiale, temporelle …) mobilisée dans l’analyse cartographique des déplacements, en général.

      La prise en compte de ces choix théoriques dans la symbolisation graphique des migrations n’est donc pas sans conséquences sur le type d’images réalisée, sur leur signification. On montre enfin qu’il existe en réalité trois modalités cartographiques de ces déplacements qui diffèrent fondamentalement sur les plan graphique et théorique.

      https://www.youtube.com/watch?v=Xy5M-Irpom0


      https://neocarto.hypotheses.org/5809
      #flèches

    • Cartographier les migrations #3 : enjeux rhétoriques
      Verbatim

      La carte est l’instrument fondamental du géographe. Elle permet de faire émerger des hypothèses, de tester une intuition, de valider un raisonnement, de spatialiser le regard. En sciences, la carte peut d’ailleurs valoir de preuve. L’élaboration d’une carte à la fin d’un processus de recherche permet aussi d’expliquer par l’image le résultat d’un raisonnement donnant toujours lieu à une #représentation donnée du Monde, située. Le fait qu’il y ait 1000 et 1 manières de mettre le Monde en cartes suggère autant de discours envisageables. La carte illustre en réalité, par l’intermédiaire d’un langage graphique plus ou moins formel, un ensemble d’arguments dont la présentation n’est pas dénuée de techniques de rhétorique.

      Certaines cartes de l’agence #Frontex en sont l’exemple frappant. En représentant des migrations sud-nord par de grosses flèches rouges pointant de façon menaçante vers les pays de l’Union européenne, leurs cartes font plus que mettre, simplement, des chiffres en images. Elles racontent un phénomène inscrit dans un espace géographique, de son point de vue : celui d’une autorité qui considère qu’il faut « protéger » les frontières européennes de l’arrivée de migrants jugés trop nombreux. Le mode de représentation traduit un parti pris cartographique indéniable pour soutenir leur position. Et pourtant, d’autres choix étaient possibles : en jouant sur l’#échelle du rendu ou sur les #figurés graphiques eux-mêmes, ou sur les questionnements sous-jacents. Qu’y a-t-il derrière ces grosses flèches rouges ? Quid des histoires individuelles de ces hommes, de ces femmes et enfants en migration ?

      Faire une carte, ce n’est pas mettre en image le réel, c’est en représenter une facette. C’est porter un regard sur le Monde, donner une représentation nécessairement tronquée et simplifiée de la réalité. La réalisation d’une carte résultant de choix pris dans un éventail de possibles, elle n’est ni totalement objective, ni complètement neutre ; elle se doit donc d’être conçue avec honnêteté.

      Les cartes servent aussi à dénoncer, à alerter. C’est l’objectif de celles qui sont réalisées depuis 2003 sur les morts et portés disparus aux frontières de l’Europe. En montrant les logiques spatiales et leurs évolutions à travers le temps, ces cartes permettent de mettre directement en cause les politiques de durcissement des frontières extérieures de l’Union européenne et leurs conséquences. Chaque fois qu’un point de passage est fermé (détroit de Gibraltar, Iles Canaries, Lampedusa,  etc.), les #flux_migratoires sont déviés mais non stoppés. En d’autres termes, chaque fermeture conduit à des morts… La carte réalisée dans ce contexte joue alors un rôle de contestation qui n’est pas sans rappeler la démarche du géographe américain #Wiliam_Bunge.

      Enfin, l’exemple de la cartographie des migrants syriens permet de montrer à quel point les images cartographiques peuvent être sujettes à caution. En changeant les mots, les couleurs, la taille des symboles, l’emprise de la vue, il est possible de faire tout dire à une carte, et son contraire ! À travers cet exercice de #déconstruction, l’esprit critique est de mise. Cette mise en garde permet de démontrer qu’aucune carte n’est innocente ; que derrière chacune d’elles se cachent des choix et des intentions qu’il faut savoir débusquer pour bien comprendre son message.

      https://neocarto.hypotheses.org/5811
      #rouge #préjugés #invasion #afflux

  • Qui sont les grandes #figures_féminines historiques du continent africain ? - RFI
    http://www.rfi.fr/emission/20190418-sont-grandes-figures-feminines-historiques-continent-africain

    Elles sont reines, prophétesses, militantes, et ont contribué à l’histoire du continent africain. Si l’on pense volontiers à la reine Nefertiti, d’autres #femmes ont marqué le continent africain à l’image d’Anne Zingha d’Angola, qui a permis d’éviter la colonisation du pays au XVIIème siècle, la Nigériane Funmilayo Ransome Kuti qui a livré un combat exemplaire pour l’émancipation et l’autodétermination des femmes sur l’#Afrique de 1923 à sa mort en 1977, ou encore Aoua Keïta, sage-femme, militante et femme politique malienne au XXème siècle. Entre sources orales et écrites, comment s’y prendre pour retracer leur #histoire ? Comment expliquer que ces femmes soient absentes des #enseignements ?

  • Film « Les figures de l’ombre » : l’histoire des mathématiciennes noires qui ont fait décoller la #NASA

    Elles ont rendu possibles par leurs calculs les premiers vols spatiaux habités américains dans les années Soixante... rattrapant l’Union soviétique. « Les #figures_de_l'ombre » raconte à travers l’histoire de ces femmes l’effervescence de la course à l’espace.

    https://www.science-et-vie.com/galerie/film-les-figures-de-l-ombre-l-histoire-des-mathematiciennes-noires-d
    #film #cinéma #femmes #Noires #mathématiques #histoire
    cc @fil

  • #Figures_d’Europe : une question d’#image(s)

    L’organisation géographique de l’Union européenne a souvent été réduite à l’opposition de deux figures spatiales, la #Banane_bleue et l’#Arc_atlantique, qui traduisent elles-mêmes la division de l’espace européen entre un centre et une périphérie. On discute de la pertinence, relative, de ces schémas de lecture. On montre ensuite que les #représentations courantes de l’#espace_européen oublient ou négligent l’#Europe_maritime et atlantique. Cette lacune invite à concevoir de nouvelles images susceptibles d’influencer la #métagéographie_de_l’Europe, c’est-à-dire les structures spatiales à travers lesquelles s’organise notre connaissance du monde. Certaines illustrations, notamment prospectives, modifient en effet notre regard sur l’espace européen, ce qui leur confère une portée mobilisatrice voire auto-réalisatrice en guidant les stratégies de développement des acteurs. Nous avons donc intérêt à imaginer des visualisations géographiques plurielles, attentives à la diversité des lieux et des représentations mentales.

    http://norois.revues.org/604
    #Europe
    cc @reka

  • Stuck in the rubble: Gaza artist deploys frozen human figures - Al Arabiya News

    http://english.alarabiya.net/en/life-style/art-and-culture/2014/11/11/Gaza-s-human-figurines-one-artist-s-portrayal-of-the-war.html

    A fragile ceasefire looms over the Gaza Strip as those affected by the seven-week war in July and August scramble to piece back their lives, including one artist who tried to restore one of the many elements lost with the war.

    In October, human figurines stood among the destroyed houses of the Shejaiya district, the area believed to have witnessed the height of the war.

    Palestinian sculptor Eyad Sabbah erected the statues, made out of fiber-glass and covered with clay, as an expression of his vision of the war.

    #gaza #art

  • Les #mots de la migration.
    La #migration mise en #discours, en #récits et en scène, renvoient à trois types d’espace de #parole où se construisent des #images, des #figures et des paroles de migrants.

    En Afrique, les #voyageurs, les #migrants ou les #aventuriers, ainsi qu’ils se nomment variablement selon les lieux, les langues et les moments, font l’objet d’un ensemble de #productions_langagières, artistiques ou discursives souvent sous-estimées dans les travaux sur les migrations. Ancrés dans les sociétés ouest-africaines, les récits et les discours autour des migrations montrent que les perceptions qu’elles suscitent s’inscrivent dans des historicités et des dispositifs sociaux et politiques à chaque fois spécifiques. C’est cette relation que ce numéro se propose d’examiner en étudiant comment la circulation des récits et des discours sur les migrants ou par les migrants eux-mêmes constituent un ensemble narratif (de textes écrits ou oraux, privés ou publics) déterminant pour comprendre d’une part, les fonctions et les processus migratoires et, d’autre part, mesurer l’impact qu’ils possèdent sur ces mêmes processus.
    Qu’il s’agisse de productions locales ou internationales, de discours politiques, culturels ou ordinaires, de récits de vie ou de chants (officiels ou populaires), qu’ils soient relayés par les médias, le cinéma ou la littérature, toutes ces mises en mots circulent dans les espaces sociaux et prennent une valeur performative dont les effets portent sur les #imaginaires, mais aussi sur les décisions prises au cours des migrations : les départs, les trajectoires, les pratiques sociales, les itinéraires, les modalités de résidence, les formes de vie ailleurs, les retours…


    http://editions.ehess.fr/revues/numero/la-migration-prise-aux-mots
    #narration #langue
    cc @reka

    • SOMMAIRE
      C. Canut & A. Sow — Les voix de la migration. Discours, récits et produtions artistiques.

      La migration mise en discours
      M. Timera — Mots et maux de la migration : de l’anathème aux éloges.
      J. Mazzocchetti — Le « diplôme-visa » : entre mythe et mobilité. Imaginaires et migrations des étudiants et diplômés burkinabé.
      S. Degli Uberti — Victims of their Fantasies or Heroes for a Day ? Media Representations, Local History and Daily Narratives on Boat Migrations from Senegal.
      C. De Rosis — Mobilités féminines internes à Gondar et VIH : entre construction de discours et parole de femmes aux marges leur avenir (région Amhara, Éthiopie).
      D. Gary-Tounkara — De Dakar à New York. Récits de marins l’Afrique francophone à la « découverte » de l’Amérique tournant des années 1920.
      A. Pian — Des « maux » de la migration à la promotion développement local : de l’enjeu d’un cadre discursif.
      A. Levatino & A. Pécoud — Une analyse du discours international sur la « fuite des cerveaux » : un consensus en trompe-l’oeil.

      La migration mise en récits
      C. Vium — Icons of Becoming : Documenting Undocumented Migration from West Africa to Europe.
      A. Maitilasso — « Raconte-moi ta migration » : l’entretien biographique entre construction ethnographique et autonomie d’un nouveau genre li-ttéraire.
      C. Mazauric — Livres de passages : trajectoires migrantes vers et depuis Dakar.
      A. Degorce — Mobilités et migrations dans les discours et la lift érature orale moose (Burkina Faso).
      M. Bourlet — Mobilité, migrations et li- ératures en réseaux. Exemple des romans poulâr.
      M. Maskens — « C’est Dieu qui nous a voulu ici... » : récit de migration et engagement religieux des pasteurs et fi dèles pentecôtistes euro-africains à Bruxelles. A. Seck — Le « migrant » introuvable. Récit de parcours et parcours du récit en compagnie d’Abdou Khadre.

      La migration mise en scène
      C. Canut & A. Sow — « Nous nous appelons les voyageurs ». Mise en scène des parcours migratoires dans le théâtre des réfugiés d’Afrique centrale à Bamako.
      S. Moulard-Kouka — Le regard entre deux rives : la migration et l’exil dans le discours des rappeurs sénégalais.
      N. Negrel — Les migrations subsahariennes dans les oeuvres de créations sur TV5 Monde. Une programmation entre ruptures et continuités.
      G. Pizzolato — From Casamance to Turin : Lao Kouyate’s Modern Travelling Griot. The Creation of a Space for Discursive Mobility.
      M. Lafay & C. Mick — À l’écoute du « Cri de la Tourterelle ». La performativité du chant et du cinéma sur la migration au Niger.

  • « Les représentations du corps humain. Expressions littéraires, manifestations artistiques, témoignages historiques et enjeux idéologiques » (Appel à communication)

    Date limite : 1er décembre 2013

    « Le blog de l’APAHAU
    http://blog.apahau.org/appel-a-communication-les-representations-du-corps-humain-expressions-l

    L’Université du Havre organise une journée d’études interdisciplinaire qui, cette année 2014, sera consacrée aux diverses représentations du corps humain, au cours des siècles et selon les différentes cultures. Les études porteront aussi bien sur les expressions littéraires, les manifestations artistiques, les témoignages historiques et les enjeux idéologiques.

    Les domaines de recherche sont donc ouverts. La diversité des champs d’études aura pour objectif de montrer la richesse du sujet, son importance et son impact au cours des siècles, tout en essayant de trouver des points communs dans les diverses visions et représentations dont il a fait l’objet. Le corps pourra être vu en tant qu’objet culturel, le langage du corps dans le contexte quotidien et rituel étant suffisamment riche et développé pour pouvoir produire du sens.

    Autrement dit, le corps peut être représenté comme un système de signes, ce qui permet d’aborder le sujet sous angles différents et de proposer des sujets variés et enrichissants.

    Sa représentation a été plus au moins acceptée aux cours des âges et dans les diverses cultures, et les valeurs qui s’y attachent vont de la simple image anonyme ou personnifiée, où les hommes se regardent comme dans un miroir rassurant, jusqu’aux représentations religieuses, mythologiques ou allégoriques.

    visuel : Jérôme Bosch - détail du Portement de croix

    #représentations #art #histoire #corps #idéologie #littérature #peinture #figures #allégories #culture #langage #Bosch #Jérôme_Bosch

  • Jospin et le zeugme tranquille | Langue sauce piquante
    http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2013/11/15/jospin-et-le-zeugme-tranquille
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=VhUq7ocJTSQ

    Pas mal, cette figure de style, ce zeugme dans l’article « Lionel Jospin, un “homme tranquille” au Louxor » d’abord paru sur Le Monde.fr puis dans Le Monde.print daté mardi 12 novembre, en DH*. Voilà donc “l’austère qui se marre” dans ce grand cinéma ayant repris ses esprits et que l’on surplombe du métro aérien vers la station Barbès. Résumé : l’“austère” fut invité par le Louxor à choisir un film, ce sera L’Homme tranquille de Ford. Echanges avec le public, dont cette réponse marrante et austèrement zeugmatique de Josp’ : “ma mère était sage-femme et mon père progressiste”.

    #figures-de-style
    #Lionel-Jospin, un “homme tranquille” au Louxor »,
    #zeugme.