Ainsi donc, à la suite de la confirmation du rejet des comptes de campagnes du candidat Nicolas Sarkozy par le Conseil constitutionnel, on a appris que Christian Bourquin, Président (PS) du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon, avait apporté son soutien au renflouement de l’UMP, en faisant un chèque de 150 € à ce parti.
Je ne saurais faire injure à l’intéressé en songeant à de basses préoccupations électoralistes à courtes vues qui auraient pu motiver un geste aussi ostentatoirement altruite. Il faut donc, à mon sens, prendre au pied de la lettre la principale préoccupation qu’il a avancé, à savoir, la défense du pluralisme politique.
En soit, cela ne me choque pas. Après tout, il n’y a pas une très grande différence idéologique entre l’UMP et le PS sur les questions économiques et sociales aujourd’hui, seules les questions sociétales semblant les distinguer clairement. Mais promouvoir le pluralisme exigerait alors une contribution financière personnelle au bénéfice de partis plus éloignés dans le spectre politique, comme le Front de Gauche, le NPA, voire...le FN. Il faut être cohérent.
Surtout, si on raisonne a contrario on dira que le président de la région accuse le Conseil constitutionnel d’avoir porté atteinte au pluralisme politique en appliquant la législation sur le financement des campagnes électorales. En effet, c’est bien la décision du Conseil constitutionnel de ne pas valider les comptes de campagnes de Nicolas Sarkozy qui menace l’existence de l’UMP.
Rappelons néanmoins que cette législation a au contraire pour but de mettre un terme à la corruption des élus par l’interdiction des dons des personnes morales, et d’assurer entre les candidats des modalités de financement équivalentes. Toutes préoccupations qui ne sont pas étrangères à la promotion du pluralisme des courants d’idées et d’opinions. Ainsi, en violant ces dispositions, c’est le candidat Sarkozy et son parti qui ont porté atteinte au pluralisme et à l’égalité des citoyens devant la loi. Contribuer au renflouement de l’UMP, pour un opposant politique, c’est accorder par avance un blanc seing à toute violation grave des règles de financement de la vie politique et encourager les candidats à ne pas les respecter.
Tout le contraire d’un esprit républicain, M Bourquin
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