• #Université, service public ou secteur productif ?

    L’#annonce d’une “vraie #révolution de l’Enseignement Supérieur et la Recherche” traduit le passage, organisé par un bloc hégémonique, d’un service public reposant sur des #carrières, des #programmes et des diplômes à l’imposition autoritaire d’un #modèle_productif, au détriment de la #profession.

    L’annonce d’une « #vraie_révolution » de l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) par Emmanuel Macron le 7 décembre, a pour objet, annonce-t-il, d’« ouvrir l’acte 2 de l’#autonomie et d’aller vers la #vraie_autonomie avec des vrais contrats pluriannuels où on a une #gouvernance qui est réformée » sans recours à la loi, avec un agenda sur dix-huit mois et sans modifications de la trajectoire budgétaire. Le président sera accompagné par un #Conseil_présidentiel_de_la_science, composé de scientifiques ayant tous les gages de reconnaissance, mais sans avoir de lien aux instances professionnelles élues des personnels concernés. Ce Conseil pilotera la mise en œuvre de cette « révolution », à savoir transformer les universités, en s’appuyant sur celles composant un bloc d’#excellence, et réduire le #CNRS en une #agence_de_moyen. Les composantes de cette grande transformation déjà engagée sont connues. Elle se fera sans, voire contre, la profession qui était auparavant centrale. Notre objet ici n’est ni de la commenter, ni d’en reprendre l’historique (Voir Charle 2021).

    Nous en proposons un éclairage mésoéconomique que ne perçoit ni la perspective macroéconomique qui pense à partir des agrégats, des valeurs d’ensemble ni l’analyse microéconomique qui part de l’agent et de son action individuelle. Penser en termes de mésoéconomie permet de qualifier d’autres logiques, d’autres organisations, et notamment de voir comment les dynamiques d’ensemble affectent sans déterminisme ce qui s’organise à l’échelle méso, et comment les actions d’acteurs structurent, elles aussi, les dynamiques méso.

    La transformation de la régulation administrée du #système_éducatif, dont nombre de règles perdurent, et l’émergence d’une #régulation_néolibérale de l’ESR, qui érode ces règles, procède par trois canaux : transformation du #travail et des modalités de construction des #carrières ; mise en #concurrence des établissements ; projection dans l’avenir du bloc hégémonique (i.e. les nouveaux managers). L’action de ces trois canaux forment une configuration nouvelle pour l’ESR qui devient un secteur de production, remodelant le système éducatif hier porté par l’État social. Il s’agissait de reproduire la population qualifiée sous l’égide de l’État. Aujourd’hui, nous sommes dans une nouvelle phase du #capitalisme, et cette reproduction est arrimée à l’accumulation du capital dans la perspective de #rentabilisation des #connaissances et de contrôle des professionnels qui l’assurent.

    Le couplage de l’évolution du système d’ESR avec la dynamique de l’#accumulation, constitue une nouvelle articulation avec le régime macro. Cela engendre toutefois des #contradictions majeures qui forment les conditions d’une #dégradation rapide de l’ESR.

    Co-construction historique du système éducatif français par les enseignants et l’État

    Depuis la Révolution française, le système éducatif français s’est déployé sur la base d’une régulation administrée, endogène, co-construite par le corps enseignant et l’État ; la profession en assumant de fait la charge déléguée par l’État (Musselin, 2022). Historiquement, elle a permis la croissance des niveaux d’éducation successifs par de la dépense publique (Michel, 2002). L’allongement historique de la scolarité (fig.1) a permis de façonner la force de travail, facteur décisif des gains de productivité au cœur de la croissance industrielle passée. L’éducation, et progressivement l’ESR, jouent un rôle structurant dans la reproduction de la force de travail et plus largement de la reproduction de la société - stratifications sociales incluses.

    À la fin des années 1960, l’expansion du secondaire se poursuit dans un contexte où la détention de diplômes devient un avantage pour s’insérer dans l’emploi. D’abord pour la bourgeoisie. La massification du supérieur intervient après les années 1980. C’est un phénomène décisif, visible dès les années 1970. Rapidement cela va télescoper une période d’austérité budgétaire. Au cours des années 2000, le pilotage de l’université, basé jusque-là sur l’ensemble du système éducatif et piloté par la profession (pour une version détaillée), s’est effacé au profit d’un pilotage pour et par la recherche, en lien étroit avec le régime d’accumulation financiarisé dans les pays de l’OCDE. Dans ce cadre, l’activité économique est orientée par l’extraction de la valeur financière, c’est à dire principalement par les marchés de capitaux et non par l’activité productive (Voir notamment Clévenot 2008).
    L’ESR : formation d’un secteur productif orienté par la recherche

    La #massification du supérieur rencontre rapidement plusieurs obstacles. Les effectifs étudiants progressent plus vite que ceux des encadrants (Piketty met à jour un graphique révélateur), ce qui entrave la qualité de la formation. La baisse du #taux_d’encadrement déclenche une phase de diminution de la dépense moyenne, car dans l’ESR le travail est un quasi-coût fixe ; avant que ce ne soit pour cette raison les statuts et donc la rémunération du travail qui soient visés. Ceci alors que pourtant il y a une corrélation étroite entre taux d’encadrement et #qualité_de_l’emploi. L’INSEE montre ainsi que le diplôme est un facteur d’amélioration de la productivité, alors que la productivité plonge en France (voir Aussilloux et al. (2020) et Guadalupe et al. 2022).

    Par ailleurs, la massification entraine une demande de différenciation de la part les classes dominantes qui perçoivent le #diplôme comme un des instruments de la reproduction stratifiée de la population. C’est ainsi qu’elles se détournent largement des filières et des établissements massifiés, qui n’assurent plus la fonction de « distinction » (voir le cas exemplaire des effectifs des #écoles_de_commerce et #grandes_écoles).

    Dans le même temps la dynamique de l’accumulation suppose une population formée par l’ESR (i.e. un niveau de diplomation croissant). Cela se traduit par l’insistance des entreprises à définir elles-mêmes les formations supérieures (i.e. à demander des salariés immédiatement aptes à une activité productive, spécialisés). En effet la connaissance, incorporée par les travailleurs, est devenue un actif stratégique majeur pour les entreprises.

    C’est là qu’apparaît une rupture dans l’ESR. Cette rupture est celle de la remise en cause d’un #service_public dont l’organisation est administrée, et dont le pouvoir sur les carrières des personnels, sur la définition des programmes et des diplômes, sur la direction des établissements etc. s’estompe, au profit d’une organisation qui revêt des formes d’un #secteur_productif.

    Depuis la #LRU (2007) puis la #LPR (2020) et la vague qui s’annonce, on peut identifier plusieurs lignes de #transformation, la #mise_en_concurrence conduisant à une adaptation des personnels et des établissements. Au premier titre se trouvent les instruments de #pilotage par la #performance et l’#évaluation. À cela s’ajoute la concurrence entre établissements pour l’#accès_aux_financements (type #Idex, #PIA etc.), aux meilleures candidatures étudiantes, aux #labels et la concurrence entre les personnels, pour l’accès aux #dotations (cf. agences de programmes, type #ANR, #ERC) et l’accès aux des postes de titulaires. Enfin le pouvoir accru des hiérarchies, s’exerce aux dépens de la #collégialité.

    La généralisation de l’évaluation et de la #sélection permanente s’opère au moyen d’#indicateurs permettant de classer. Gingras évoque une #Fièvre_de_l’évaluation, qui devient une référence définissant des #standards_de_qualité, utilisés pour distribuer des ressources réduites. Il y a là un instrument de #discipline agissant sur les #conduites_individuelles (voir Clémentine Gozlan). L’important mouvement de #fusion des universités est ainsi lié à la recherche d’un registre de performance déconnecté de l’activité courante de formation (être université de rang mondial ou d’université de recherche), cela condensé sous la menace du #classement_de_Shanghai, pourtant créé dans un tout autre but.

    La remise en question du caractère national des diplômes, revenant sur les compromis forgés dans le temps long entre les professions et l’État (Kouamé et al. 2023), quant à elle, assoit la mise en concurrence des établissements qui dépossède en retour la profession au profit des directions d’établissement.

    La dynamique de #mise_en_concurrence par les instruments transforme les carrières et la relation d’#emploi, qui reposaient sur une norme commune, administrée par des instances élues, non sans conflit. Cela fonctionne par des instruments, au sens de Lascoumes et Legalès, mais aussi parce que les acteurs les utilisent. Le discours du 7 décembre est éloquent à propos de la transformation des #statuts pour assurer le #pilotage_stratégique non par la profession mais par des directions d’établissements :

    "Et moi, je souhaite que les universités qui y sont prêtes et qui le veulent fassent des propositions les plus audacieuses et permettent de gérer la #ressource_humaine (…) la ministre m’a interdit de prononcer le mot statut. (…) Donc je n’ai pas dit qu’on allait réformer les statuts (…) moi, je vous invite très sincèrement, vous êtes beaucoup plus intelligents que moi, tous dans cette salle, à les changer vous-mêmes."

    La démarche est caractéristique du #new_management_public : une norme centrale formulée sur le registre non discutable d’une prétérition qui renvoie aux personnes concernées, celles-là même qui la refuse, l’injonction de s’amputer (Bechtold-Rognon & Lamarche, 2011).

    Une des clés est le transfert de gestion des personnels aux établissements alors autonomes : les carrières, mais aussi la #gouvernance, échappent progressivement aux instances professionnelles élues. Il y a un processus de mise aux normes du travail de recherche, chercheurs/chercheuses constituant une main d’œuvre qui est atypique en termes de formation, de types de production fortement marqués par l’incertitude, de difficulté à en évaluer la productivité en particulier à court terme. Ce processus est un marqueur de la transformation qui opère, à savoir, un processus de transformation en un secteur. La #pénurie de moyen public est un puissant levier pour que les directions d’établissement acceptent les #règles_dérogatoires (cf. nouveaux contrats de non titulaires ainsi que les rapports qui ont proposé de spécialiser voire de moduler des services).

    On a pu observer depuis la LRU et de façon active depuis la LPR, à la #destruction régulière du #compromis_social noué entre l’État social et le monde enseignant. La perte spectaculaire de #pouvoir_d’achat des universitaires, qui remonte plus loin historiquement, en est l’un des signaux de fond. Il sera progressivement articulé avec l’éclatement de la relation d’emploi (diminution de la part de l’emploi sous statut, #dévalorisation_du_travail etc.).

    Arrimer l’ESR au #régime_d’accumulation, une visée utilitariste

    L’État est un acteur essentiel dans l’émergence de la production de connaissance, hier comme commun, désormais comme résultat, ou produit, d’un secteur productif. En dérégulant l’ESR, le principal appareil de cette production, l’État délaisse la priorité accordée à la montée de la qualification de la population active, au profit d’un #pilotage_par_la_recherche. Ce faisant, il radicalise des dualités anciennes entre système éducatif pour l’élite et pour la masse, entre recherche utile à l’industrie et recherche vue comme activité intellectuelle (cf. la place des SHS), etc.

    La croissance des effectifs étudiants sur une période assez longue, s’est faite à moyens constants avec des effectifs titulaires qui ne permettent pas de maintenir la qualité du travail de formation (cf. figure 2). L’existence de gisements de productivité supposés, à savoir d’une partie de temps de travail des enseignants-chercheurs inutilisé, a conduit à une pénurie de poste et à une recomposition de l’emploi : alourdissement des tâches des personnels statutaires pour un #temps_de_travail identique et développement de l’#emploi_hors_statut. Carpentier & Picard ont récemment montré, qu’en France comme ailleurs, le recours au #précariat s’est généralisé, participant par ce fait même à l’effritement du #corps_professionnel qui n’a plus été à même d’assurer ni sa reproduction ni ses missions de formation.

    C’est le résultat de l’évolution longue. L’#enseignement est la part délaissée, et les étudiants et étudiantes ne sont plus au cœur des #politiques_universitaires : ni par la #dotation accordée par étudiant, ni pour ce qui structure la carrière des universitaires (rythmée par des enjeux de recherche), et encore moins pour les dotations complémentaires (associées à une excellence en recherche). Ce mouvement se met toutefois en œuvre en dehors de la formation des élites qui passent en France majoritairement par les grandes écoles (Charle et Soulié, 2015). Dès lors que les étudiants cessaient d’être le principe organisateur de l’ESR dans les universités, la #recherche pouvait s’y substituer. Cela intervient avec une nouvelle convention de qualité de la recherche. La mise en œuvre de ce principe concurrentiel, initialement limité au financement sur projets, a été élargie à la régulation des carrières.

    La connaissance, et de façon concrète le niveau de diplôme des salariés, est devenu une clé de la compétitivité, voire, pour les gouvernements, de la perspective de croissance. Alors que le travail de recherche tend à devenir une compétence générale du travail qualifié, son rôle croissant dans le régime d’accumulation pousse à la transformation du rapport social de travail de l’ESR.

    C’est à partir du système d’#innovation, en ce que la recherche permet de produire des actifs de production, que l’appariement entre recherche et profit participe d’une dynamique nouvelle du régime d’accumulation.

    Cette dynamique est pilotée par l’évolution jointe du #capitalisme_financiarisé (primauté du profit actionnarial sur le profit industriel) et du capitalisme intensif en connaissance. Les profits futurs des entreprises, incertains, sont liés d’une part aux investissements présents, dont le coût élevé repose sur la financiarisation tout en l’accélérant, et d’autre part au travail de recherche, dont le contrôle échappe au régime historique de croissance de la productivité. La diffusion des compétences du travail de recherche, avec la montée des qualifications des travailleurs, et l’accumulation de connaissances sur lequel il repose, deviennent primordiaux, faisant surgir la transformation du contenu du travail par l’élévation de sa qualité dans une division du travail qui vise pourtant à l’économiser. Cela engendre une forte tension sur la production des savoirs et les systèmes de transmission du savoir qui les traduisent en connaissances et compétences.

    Le travail de recherche devenant une compétence stratégique du travail dans tous les secteurs d’activité, les questions posées au secteur de recherche en termes de mesure de l’#efficacité deviennent des questions générales. L’enjeu en est l’adoption d’une norme d’évaluation que les marchés soient capables de faire circuler parmi les secteurs et les activités consommatrices de connaissances.

    Un régime face à ses contradictions

    Cette transformation de la recherche en un secteur, arrimé au régime d’accumulation, suppose un nouveau compromis institutionnalisé. Mais, menée par une politique néolibérale, elle se heurte à plusieurs contradictions majeures qui détruisent les conditions de sa stabilisation sans que les principes d’une régulation propre ne parviennent à émerger.

    Quand la normalisation du travail de recherche dévalorise l’activité et les personnels

    Durant la longue période de régulation administrée, le travail de recherche a associé le principe de #liberté_académique à l’emploi à statut. L’accomplissement de ce travail a été considéré comme incompatible avec une prise en charge par le marché, ce dernier n’étant pas estimé en capacité de former un signal prix sur les services attachés à ce type de travail. Ainsi, la production de connaissance est un travail entre pairs, rattachés à des collectifs productifs. Son caractère incertain, la possibilité de l’erreur sont inscrits dans le statut ainsi que la définition de la mission (produire des connaissances pour la société, même si son accaparement privé par la bourgeoisie est structurel). La qualité de l’emploi, notamment via les statuts, a été la clé de la #régulation_professionnelle. Avec la #mise_en_concurrence_généralisée (entre établissements, entre laboratoires, entre Universités et grandes écoles, entre les personnels), le compromis productif entre les individus et les collectifs de travail est rompu, car la concurrence fait émerger la figure du #chercheur_entrepreneur, concerné par la #rentabilisation des résultats de sa recherche, via la #valorisation sous forme de #propriété_intellectuelle, voire la création de #start-up devenu objectifs de nombre d’université et du CNRS.

    La réponse publique à la #dévalorisation_salariale évoquée plus haut, passe par une construction différenciée de la #rémunération, qui rompt le compromis incarné par les emplois à statut. Le gel des rémunérations s’accompagne d’une individualisation croissante des salaires, l’accès aux ressources étant largement subordonné à l’adhésion aux dispositifs de mise en concurrence. La grille des rémunérations statutaires perd ainsi progressivement tout pouvoir organisationnel du travail. Le rétrécissement de la possibilité de travailler hors financements sur projet est indissociable du recours à du #travail_précaire. La profession a été dépossédée de sa capacité à défendre son statut et l’évolution des rémunérations, elle est inopérante à faire face à son dépècement par le bloc minoritaire.

    La contradiction intervient avec les dispositifs de concurrence qui tirent les instruments de la régulation professionnelle vers une mise aux normes marchandes pour une partie de la communauté par une autre. Ce mouvement est rendu possible par le décrochage de la rémunération du travail : le niveau de rémunération d’entrée dans la carrière pour les maîtres de conférences est ainsi passé de 2,4 SMIC dans les années 1980 à 1,24 aujourd’hui.

    Là où le statut exprimait l’impossibilité d’attacher une valeur au travail de recherche hors reconnaissance collective, il tend à devenir un travail individualisable dont le prix sélectionne les usages et les contenus. Cette transformation du travail affecte durablement ce que produit l’université.

    Produire de l’innovation et non de la connaissance comme communs

    Durant la période administrée, c’est sous l’égide de la profession que la recherche était conduite. Définissant la valeur de la connaissance, l’action collective des personnels, ratifiée par l’action publique, pose le caractère non rival de l’activité. La possibilité pour un résultat de recherche d’être utilisé par d’autres sans coût de production supplémentaire était un gage d’efficacité. Les passerelles entre recherche et innovation étaient nombreuses, accordant des droits d’exploitation, notamment à l’industrie. Dans ce cadre, le lien recherche-profit ou recherche-utilité économique, sans être ignoré, ne primait pas. Ainsi, la communauté professionnelle et les conditions de sa mise au travail correspondait à la nature de ce qui était alors produit, à savoir les connaissances comme commun. Le financement public de la recherche concordait alors avec la nature non rivale et l’incertitude radicale de (l’utilité de) ce qui est produit.

    La connaissance étant devenue un actif stratégique, sa valorisation par le marché s’est imposée comme instrument d’orientation de la recherche. Finalement dans un régime d’apparence libérale, la conduite politique est forte, c’est d’ailleurs propre d’un régime néolibéral tel que décrit notamment par Amable & Palombarini (2018). Les #appels_à_projet sélectionnent les recherches susceptibles de #valorisation_économique. Là où la #publication fait circuler les connaissances et valide le caractère non rival du produit, les classements des publications ont pour objet de trier les résultats. La priorité donnée à la protection du résultat par la propriété intellectuelle achève le processus de signalement de la bonne recherche, rompant son caractère non rival. La #rivalité exacerbe l’effectivité de l’exclusion par les prix, dont le niveau est en rapport avec les profits anticipés.

    Dans ce contexte, le positionnement des entreprises au plus près des chercheurs publics conduit à une adaptation de l’appareil de production de l’ESR, en créant des lieux (#incubateurs) qui établissent et affinent l’appariement recherche / entreprise et la #transférabilité à la #valorisation_marchande. La hiérarchisation des domaines de recherche, des communautés entre elles et en leur sein est alors inévitable. Dans ce processus, le #financement_public, qui continue d’endosser les coûts irrécouvrables de l’incertitude, opère comme un instrument de sélection et d’orientation qui autorise la mise sous contrôle de la sphère publique. L’ESR est ainsi mobilisée par l’accumulation, en voyant son autonomie (sa capacité à se réguler, à orienter les recherches) se réduire. L’incitation à la propriété intellectuelle sur les résultats de la recherche à des fins de mise en marché est un dispositif qui assure cet arrimage à l’accumulation.

    Le caractère appropriable de la recherche, devenant essentiel pour la légitimation de l’activité, internalise une forme de consentement de la communauté à la perte du contrôle des connaissances scientifiques, forme de garantie de sa circulation. Cette rupture de la non-rivalité constitue un coût collectif pour la société que les communautés scientifiques ne parviennent pas à rendre visible. De la même manière, le partage des connaissances comme principe d’efficacité par les externalités positives qu’il génère n’est pas perçu comme un principe alternatif d’efficacité. Chemin faisant, une recherche à caractère universel, régulée par des communautés, disparait au profit d’un appareil sous doté, orienté vers une utilité de court terme, relayé par la puissance publique elle-même.

    Un bloc hégémonique réduit, contre la collégialité universitaire

    En tant que mode de gouvernance, la collégialité universitaire a garanti la participation, et de fait la mobilisation des personnels, car ce n’est pas la stimulation des rémunérations qui a produit l’#engagement. Les collectifs de travail s’étaient dotés d’objectifs communs et s’étaient accordés sur la #transmission_des_savoirs et les critères de la #validation_scientifique. La #collégialité_universitaire en lien à la définition des savoirs légitimes a été la clé de la gouvernance publique. Il est indispensable de rappeler la continuité régulatrice entre liberté académique et organisation professionnelle qui rend possible le travail de recherche et en même temps le contrôle des usages de ses produits.

    Alors que l’université doit faire face à une masse d’étudiants, elle est évaluée et ses dotations sont accordées sur la base d’une activité de recherche, ce qui produit une contradiction majeure qui affecte les universités, mais pas toutes. Il s’effectue un processus de #différenciation_territoriale, avec une masse d’établissements en souffrance et un petit nombre qui a été retenu pour former l’élite. Les travaux de géographes sur les #inégalités_territoriales montrent la très forte concentration sur quelques pôles laissant des déserts en matière de recherche. Ainsi se renforce une dualité entre des universités portées vers des stratégies d’#élite et d’autres conduites à accepter une #secondarisation_du_supérieur. Une forme de hiatus entre les besoins technologiques et scientifiques massifs et le #décrochage_éducatif commence à être diagnostiquée.

    La sectorisation de l’ESR, et le pouvoir pris par un bloc hégémonique réduit auquel participent certaines universités dans l’espoir de ne pas être reléguées, ont procédé par l’appropriation de prérogatives de plus en plus larges sur les carrières, sur la valorisation de la recherche et la propriété intellectuelle, de ce qui était un commun de la recherche. En cela, les dispositifs d’excellence ont joué un rôle marquant d’affectation de moyens par une partie étroite de la profession. De cette manière, ce bloc capte des prébendes, assoit son pouvoir par la formation des normes concurrentielles qu’il contrôle et développe un rôle asymétrique sur les carrières par son rôle dominant dans l’affectation de reconnaissance professionnelle individualisée, en contournant les instances professionnelles. Il y a là création de nouveaux périmètres par la norme, et la profession dans son ensemble n’a plus grande prise, elle est mise à distance des critères qui servent à son nouveau fonctionnement et à la mesure de la performance.

    Les dispositifs mis en place au nom de l’#excellence_scientifique sont des instruments pour ceux qui peuvent s’en emparer et définissant les critères de sélection selon leur représentation, exercent une domination concurrentielle en sélectionnant les élites futures. Il est alors essentiel d’intégrer les Clubs qui en seront issus. Il y a là une #sociologie_des_élites à préciser sur la construction d’#UDICE, club des 10 universités dites d’excellence. L’évaluation de la performance détermine gagnants et perdants, via des labels, qui couronnent des processus de sélection, et assoit le pouvoir oligopolistique et les élites qui l’ont porté, souvent contre la masse de la profession (Musselin, 2017).

    Le jeu des acteurs dominants, en lien étroit avec le pouvoir politique qui les reconnait et les renforce dans cette position, au moyen d’instruments de #rationalisation de l’allocation de moyens pénuriques permet de définir un nouvel espace pour ceux-ci, ségrégué du reste de l’ESR, démarche qui est justifié par son arrimage au régime d’accumulation. Ce processus s’achève avec une forme de séparatisme du nouveau bloc hégémonique composé par ces managers de l’ESR, composante minoritaire qui correspond d’une certaine mesure au bloc bourgeois. Celles- et ceux-là même qui applaudissent le discours présidentiel annonçant la révolution dont un petit fragment tirera du feu peu de marrons, mais qui seront sans doute pour eux très lucratifs. Toutefois le scénario ainsi décrit dans sa tendance contradictoire pour ne pas dire délétère ne doit pas faire oublier que les communautés scientifiques perdurent, même si elles souffrent. La trajectoire choisie de sectorisation déstabilise l’ESR sans ouvrir d’espace pour un compromis ni avec les personnels ni pour la formation. En l’état, les conditions d’émergence d’un nouveau régime pour l’ESR, reliant son fonctionnement et sa visée pour la société ne sont pas réunies, en particulier parce que la #rupture se fait contre la profession et que c’est pourtant elle qui reste au cœur de la production.

    https://laviedesidees.fr/Universite-service-public-ou-secteur-productif
    #ESR #facs #souffrance

  • Comme si la réforme des #retraites et les annonces autour de la #LPPR n’étaient pas suffisants... voilà que sort du chapeau ministeriel le #pacte_productif

    LPPR : le Pacte de productivité, jumeau maléfique de la Loi de programmation pluri-annuelle de la recherche ?

    « Il y aura des textes forts politiquement, des textes qui viendront avec le « Pacte Productif », par exemple sur la réforme de la recherche et de l’#enseignement_supérieur » – Emmanuel #Macron, Président de la république,11 février 2020 (https://twitter.com/ebothorel/status/1227334119132143617)

    Annoncé en avril 2019, le Pacte productif ambitionne de construire « un nouveau modèle français respectueux de l’environnement pour atteindre le #plein_emploi ». Pour ce faire, il s’intéresse de près au #financement de la #recherche mais aussi à l’#enseignement.

    L’orientation des moyens de la #recherche_publique vers un #développement_industriel précis

    « La loi de programmation de la recherche devrait être l’occasion de réfléchir à une augmentation des moyens consacrés à des #programmes_de_recherche publique en #contrepartie de leur orientation vers un développement industriel précis. » – Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, 15 octobre 2019 (https://www.economie.gouv.fr/pacte-productif/discours-de-bruno-le-maire-ministre-de-leconomie-et-des-finances)

    L’idée est donc de concentrer les moyens de la recherche sur des « #chaînes_de_valeur_stratégiques » définies par « la qualité de la #base_industrielle en #France, la situation du #marché et les #performances de notre recherche ». En clair, il s’agit de concentrer les moyens sur l’#innovation à certains secteurs rentables décidés par le haut, au détriment de la recherche en général dont les thématiques sont décidées par le bas.

    L’inquiétante disparition de la recherche

    La consultation sur le Pacte productif 2025 (Synthèse des contributions, France Stratégie : https://www.economie.gouv.fr/files/files/ESPACE-EVENEMENTIEL/Pacte_Productif/Pacte_Productif_Synth%C3%A8se_des_Contributions.pdf) s’est articulée en 6 thématiques. La thématique portée par Mme Vidal est celle de l’innovation, et la recherche n’apparaît pas malgré sa pertinence dans le sujet, ne manquant pas de faire écho à la suppression initiale.

    Plusieurs propositions sont faites dans la thématique innovation, toutes allant dans le sens d’un contrôle accru du #secteur_privé sur le secteur public, telles que :

    « le doublement de l’assiette qui existe pour la #R&D sous-traitée aux #organismes_publics_agréés » pour le #crédit_d’impôt_en_faveur_de_la_recherche (#CIR) : c’est-à-dire l’augmentation du contrôle des #entreprises sur le #financement_public de la recherche publique ; ou
    « encourager les chercheurs du public à s’investir dans le monde de l’entreprise ou en #partenariat avec lui, notamment en majorant la pondération des activités de #création_d’entreprise, de #consultance ou de dépôt de #brevets d’invention, dans l’ensemble des critères retenus pour la #progression_de_carrière » : c’est-à-dire affaiblir les #libertés_académiques en incitant les chercheurs publics à un rapprochement avec le privé.

    Autre témoin inquiétant : alors que les rapports de la LPPR prennent la peine de traiter le cas des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines et Sociales (LLASHS) à part puisqu’ils n’entrent pas dans le plan global, le Pacte productivité ne prend pas cette peine et les ignore complètement.

    MESRI vs. Bercy : un arbitrage perdu qui pourrait avoir de lourdes conséquences

    Globalement, il ressort de l’idée générale du Pacte productif de financer l’innovation, et donc essentiellement le secteur privé, avec les moyens de la recherche publique, y compris de la « #recherche_d’excellence ». Cela traduirait d’un arbitrage perdu entre le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de le l’innovation de Mme Vidal et le Ministère de l’économie et des finances de M. Le Maire, qui pourrait bien représenter une #menace réelle et critique sur l’appareil de recherche public français.

    Si la LPPR est « une loi financière » comme l’annonce Mme Vidal, alors un arbitrage perdu avec Bercy pourrait avoir des conséquences beaucoup plus profondes que simplement budgétaires.

    http://blog.educpros.fr/julien-gossa/2020/02/20/lppr-le-pacte-de-productivite-jumeau-malefique-de-la-loi-de-programmat

    #pacte_productivité #ESR #liberté_académique

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    Sur les réformes dans l’ESR en France :
    https://seenthis.net/messages/820330

    • Discours de Bruno #Le_Maire , ministre de l’Economie et des Finances

      Mesdames et Messieurs les ministres,
      Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs,

      Il nous faut bâtir un agenda des transitions à horizon 2025 pour donner une visibilité à chacun.
      Nous avons besoin d’une stratégie collective pour la nation, un pacte productif permettant d’atteindre le plein emploi en 2025"

      Voilà la commande qui a été passée par le président de la République aux membres du Gouvernement en avril à l’occasion de la restitution du Grand débat national.

      Depuis 6 mois, nous travaillons, avec les membres du Gouvernement, les fédérations professionnelles, les organisations syndicales, les chambres de commerce et les chambres de métiers, pour bâtir ce pacte productif.

      Je tiens à remercier tous ceux qui, depuis 6 mois, ont participé à ce travail : mes collègues ministres, les responsables syndicaux, les 2 000 chefs d’entreprises qui se sont exprimés grâce aux consultations des chambres de commerce et des chambres de métiers, les 74 organisations professionnelles et collectivités qui ont participé. Grâce à eux, nous avons pu faire un diagnostic précis de la situation économique de la France et en tirer des orientations pour les années à venir, avec un objectif : concilier puissance économique et protection de la planète, pour que la France reste une grande puissance au 21è siècle.

      1. Il est d’autant plus nécessaire de donner de la lisibilité à nos choix économiques que nous sommes confrontés à une double révolution technologique et environnementale.

      1ère révolution : la révolution technologique

      L’intelligence artificielle est la rupture technologique du 21è siècle. Elle va transformer tous les métiers et tous les secteurs.

      Elle peut apporter le meilleur : créer des centaines de milliers d’emplois ou combattre des maladies incurables.

      Comme elle peut apporter le pire : détruire des milliers d’emplois ou aliéner nos libertés.

      Une seule certitude, cette révolution technologique changera l’ordre des puissances. La Chine est déjà le premier investisseur mondial en matière d’intelligence artificielle. L’atelier du monde est en train de devenir le cerveau de la planète.

      2è révolution : la révolution environnementale

      Nous prenons conscience que notre planète peut devenir invivable pour l’homme. Nous réalisons que le progrès mal maîtrisé peut être une régression.

      Le politique doit désormais réconcilier progrès technologiques et protection de notre planète. Le pacte productif doit être un pacte environnemental. Un pacte passé avec les salariés, avec les entrepreneurs mais aussi un pacte passé avec notre planète.

      2. Face à cette double révolution, comment la France se positionne-t-elle ?

      Elle a des atouts considérables. Elle a des laboratoires de recherche exceptionnels : le CNRS, l’INRIA, le CEA. Elle a des infrastructures de grande qualité. Elle a des services publics irréprochables. Elle a une énergie nucléaire qui est un atout majeur pour faire face à la lutte contre le réchauffement climatique et à la réduction des émissions de CO2.

      Elle réussit dans une conjoncture internationale difficile. La croissance française s’établira à 1,4 % en 2019 et 1,3 % en 2020. Ce sont des niveaux de croissance supérieurs à la moyenne de la zone euro.

      Mais nous avons toujours trois faiblesses structurelles majeures.

      notre fiscalité de production reste trop élevée par rapport à nos partenaires européens. Elle est

      7 fois plus élevée qu’en Allemagne et 2 fois plus élevée que la moyenne de la zone euro ;

      notre spécialisation sur des produits et des services de moyenne gamme est mauvaise. Elle ne crée pas suffisamment de valeur pour les industriels et pour les producteurs agricoles. Elle nous ferme des marchés ;
      Le nombre d’heures travaillées est plus faible que chez nos partenaires européens. Si bien que nous nous sommes appauvris relativement aux États du G7 au cours des dernières années. Notre PIB a augmenté mais la richesse par habitant a augmenté moins vite que dans les autres grandes nations industrialisées du G7.

      3. Ces faiblesses structurelles expliquent en grande partie la désindustrialisation de la France depuis 10 ans. Elles nous menacent de déclassement économique.

      La part de l’industrie dans le PIB est passée de 17 % à 12 % en France en 20 ans. Elle s’est maintenue à 23 % en Allemagne, à près de 18 % en Italie et à 14 % en Espagne. 100 usines par an ont été fermées depuis 10 ans, 1 million d’emplois industriels ont été supprimés. Ces chiffres sont sans appel.

      Nous nous en sortons dans trois secteurs : l’aéronautique, le luxe, les vins et spiritueux. Mais on ne bâtit pas une force industrielle sur trois secteurs, qui plus est, trois secteurs qui sont les mêmes depuis 20 ans.

      Certains secteurs se sont fragilisés : je pense à l’agroalimentaire ou à l’industrie pharmaceutique. Enfin, d’autres secteurs n’ont trouvé leur salut qu’en délocalisant leur production. Je pense, par exemple, à l’industrie automobile. La production automobile française est passée d’un excédent commercial de 13 milliards d’euros en 2004 à un déficit de 12 milliards d’euros en 2018. Dans le même temps, l’excédent commercial allemand a progressé de 70 à 122 milliards d’euros.

      En résumé : la France a fait le choix de la consommation plutôt que le choix de la production. Elle a fait le choix de la redistribution plutôt que de la création de richesses. Elle a accepté les délocalisations plutôt que de valoriser nos technologies, nos savoir-faire et notre intelligence collective.

      Les conséquences de ces choix économiques, nous les connaissons : le chômage reste élevé, des centaines de milliers d’emplois restent non pourvus, les inégalités territoriales menacent l’unité de la nation française.

      4. Pourtant, les résultats que nous avons obtenus depuis plus de deux ans montrent que ce risque de déclassement n’est pas une fatalité. Nous pouvons inverser la tendance. Nous avons commencé à le faire. Le Pacte productif doit permettre d’aller plus loin dans la transformation économique du pays et d’ouvrir le deuxième temps de la transformation économique du quinquennat.

      Cela suppose de faire les choix politiques clairs devant et avec nos compatriotes.

      1er choix : rester une nation de production. C’est un choix qui ne va pas de soi. Nous pourrions très bien faire le choix d’une économie de services : devenir la plateforme financière

      et le pays des services en Europe. C’est le choix qu’ont fait les Britanniques avec Margaret Thatcher dans les années 1980 en libéralisant les marchés financiers et la bourse londonienne. Ce n’est pas le choix que nous faisons. La France ne serait pas la France sans production industrielle et sans production agricole. Elle ne serait pas davantage la France si nous abandonnions certains territoires et si nous concentrions la production de richesses dans les seules métropoles. Le pacte productif doit aussi être un pacte territorial.

      2è choix : réussir dans les échanges internationaux. Je ne crois pas au repli sur soi. Je crois dans les vertus du libre-échange sur la base du principe de réciprocité. L’économie française sera plus forte si nos entreprises exportent davantage.
      3è choix : rester une des nations technologiquement les plus avancées. Nous voulons préserver notre indépendance technologique par rapport à la Chine et aux des États-Unis en matière d’intelligence artificielle ou de stockage d’énergie. Nous voulons rester dans la course à l’innovation pour maîtriser les innovations futures et préserver notre souveraineté politique. Il n’y aura plus au 21è siècle de souveraineté politique sans souveraineté technologique.

      Sur la base de ces choix, nous vous présentons 5 orientations stratégiques pour la production française dans les années à venir.
      1ère orientation : atteindre une économie zéro carbone en 2050

      Nous nous sommes fixés comme objectif dans le Plan climat zéro émission nette de CO2 en 2050. Cet objectif est accessible mais il implique d’être cohérent.

      La cohérence est de ne pas augmenter notre empreinte carbone, c’est-à-dire les biens et les services carbonés que nous consommons, quand nous baissons nos propres émissions de CO2.

      C’est pourtant la situation actuelle. Nos émissions nationales ont baissé de près 20 % en 20 ans tandis que nos émissions liées à nos importations ont doublé. Au final, notre empreinte carbone globale a augmenté de 10 %.

      Nous fixons des contraintes environnementales à notre industrie, elle perd en compétitivité, elle délocalise sa production. Et nous continuons à consommer ailleurs les mêmes produits carbonés. C’est inefficace pour notre économie et ce n’est pas cohérent avec nos objectifs environnementaux.

      Nous devons gagner en cohérence et faire que toutes les politiques publiques décarbonent notre production et notre consommation.

      Cela suppose de mettre en place le plus rapidement possible des réponses européennes : une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne est nécessaire. Sans elle, toutes les politiques publiques européennes seront dépourvues d’efficacité.

      Cela suppose également de mettre en place une taxation européenne des moyens de transport les plus polluants. Il est incompréhensible que des objectifs d’émissions carbone aient été fixés pour nos voitures et qu’aucun objectif n’ait été fixé pour les avions ou les bateaux. Nous proposons de travailler à une taxation européenne du carburant des avions et des bateaux.

      Cela suppose aussi de dégager les financements nécessaires. La Banque européenne d’investissement pourrait devenir une banque verte, avec au moins la moitié des encours dédiée à la transition énergétique

      Cela suppose, enfin, de montrer la voie en matière de finance verte en créant une taxonomie européenne qui permette de distinguer en toute transparence les investissements verts des autres investissements. Le nucléaire doit être maintenu dans cette taxonomie européenne et être considéré comme une énergie indispensable à la lutte contre le réchauffement climatique. Nous en débattrons avec nos partenaires allemands, mais le GIEC et de nombreux scientifiques sont formels sur la nécessité de recourir au nucléaire pour lutter contre le réchauffement climatique.

      La puissance publique nationale doit aussi s’engager pour atteindre cette économie zéro carbone en 2050.

      Nous avons déjà établi, avec Gérald Darmanin, un budget vert pour l’Etat. 20 milliards d’investissement sont dédiés à la transition écologique au cours du quinquennat. L’enveloppe dédiée au bonus automobile et à la prime à la conversion augmentera de 50 % cette année. Le crédit d’impôt pour la transition écologique sera transformé en aide directe et concentré pour aider les ménages les plus modestes.

      Cette politique publique nationale exige également, comme l’a indiqué le président de la République à l’Assemblée générale des Nations Unies, que l’État cesse de financer des projets qui contribuent à la croissance des émissions de CO2 en dehors de nos frontières. Nous engagerons donc une revue globale précise des garanties du trésor à l’exportation. Nous communiquerons les résultats de cette revue au premier trimestre 2020. Nous en tirerons les conséquences avec un objectif : réduire l’empreinte carbone des garanties du trésor. Nous engageons déjà cette politique dans le PLF 2020 en interdisant toute garantie du trésor pour les projets charbon.

      2è orientation : anticiper les besoins de compétences et former pour 2025.

      La France n’a pas connu le plein emploi depuis 50 ans. Nous n’avons pas réussi à atteindre le plein emploi pour deux raisons : nous avons mal formé et nous avons un coût du travail trop élevé. Nous avons réduit ce coût du travail grâce aux allègements de charges, nous ne reviendrons pas dessus.

      Mais le prix du plein emploi ne peut pas être et ne sera pas le dumping salarial. Nous voulons élever les compétences plutôt que baisser les salaires. En cela, nous nous inscrivons en rupture claire avec les politiques de minijobs ou de contrat « zéro heure » qui ne correspondent pas à notre vision du capitalisme responsable.

      Nous voulons mettre en place une gestion prévisionnelle des compétences à l’échelle nationale pour la première fois en France : comprendre nos besoins et notre offre de compétences en France et région par région.

      Cette gestion prévisionnelle nous permettra de concevoir les formations initiales en secondaire et en universitaire et de fixer des objectifs pour 2025. 80 000 emplois sont aujourd’hui vacants dans le secteur du numérique et ce nombre va aller croissant si nous n’agissons pas. Nous devons augmenter massivement le nombre de techniciens, d’ingénieurs, de docteurs formés pour demain. Nous avons pour objectif de doubler le nombre d’étudiants formés en IA.

      Cette gestion permettra aussi de créer les formations continues et les accompagnements pour requalifier les emplois menacés par la robotisation ou la numérisation de notre économie.

      Cette politique doit nous amener à diviser par deux le nombre d’emplois non pourvus en le ramenant de 200 000 à 100 000. Elle pourra être complétée, comme le Premier ministre l’a indiqué à la représentation nationale, par une immigration de travail choisie pouvant inclure des quotas par branche professionnelle.

      Nous sommes prêts à ouvrir ces travaux avec les organisations syndicales et les représentants des salariés et des entreprises.

      3è orientation : devenir une économie de rupture technologique

      La France est une économie de l’innovation : nous avons les chercheurs, les ingénieurs, un écosystème de start-up. Mais la France n’est pas une économie de rupture technologique. Nous suivons les innovations américaines ou chinoises plutôt que de montrer la voie. Pour inverser la tendance, nous devons travailler dans trois directions : les financements, la recherche et les chaînes de valeur technologiques.

      Nous avons besoin de plus de financements. Sur les 100 plus grandes entreprises numériques cotées en 2018, 49 sont américaines, 14 sont chinoises et 2 entreprises seulement sont françaises. Ce n’est pas une question de talent ou de créativité, c’est une question de manque de financement.

      Le PIA III arrive à son terme, c’est l’occasion de lancer une nouvelle vague d’investissement d’avenir, une vague plus ambitieuse. Comment faire ? Quelle enveloppe dédier ? Quel véhicule utiliser ? Pourquoi ne pas utiliser le fonds d’innovation de rupture ?

      La structure est en place. Elle garantit un financement sûr et régulier de l’innovation. Nous pourrions rassembler dans le même fonds un possible nouveau PIA et le fonds pour l’innovation de rupture, pour disposer d’un rendement sûr et plus élevé chaque année.

      Par ailleurs, nos pépites technologiques ne trouvent pas les financements nécessaires pour devenir des géants mondiaux. Elles lèvent 5, 10, 15 millions d’euros mais ne trouvent pas des tickets de 50 ou 100 millions.

      Résultat : elles se font racheter par des entreprises américaines qui récupèrent le siège, les emplois et la propriété intellectuelle. Le contribuable français n’a pas vocation à financer des startup qui finissent ensuite dans les mains de grandes entreprises américaines.

      Nous avons fait une première étape pour augmenter les financements sur le marché français : des investisseurs institutionnels se sont engagés à investir 5 milliards. Nous pourrions maintenant nous fixer cet objectif : 20 milliards d’euros de levées de fonds publics et privés pour le financement des entreprises innovantes à échéance 2025.

      Enfin, nous avons besoin de plus de protections. Nos start-up se font racheter parce qu’elles manquent de financement, mais aussi parfois parce qu’elles manquent de protection. C’est pourquoi nous avons renforcé les décrets IEF dans la loi PACTE.

      Nous proposons de renforcer encore ces protections : le seuil de prise de participation dans une entreprise stratégique déclenchant le contrôle pourrait être abaissé de 33,3 % à 25 %. Le champ des secteurs protégés pourrait être élargi aux médias et à la sécurité alimentaire.

      Sur la politique de recherche

      Nous avons une recherche publique d’excellence et une industrie de haute technologie. Mais recherche et industrie ne travaillent pas ensemble. Il existe encore un mur entre la recherche publique et son développement industriel. Nous devons casser ce mur. Nous avons commencé à le faire dans PACTE, nous devons aller plus loin.

      La loi de programmation de la recherche devrait être l’occasion de réfléchir à une augmentation des moyens consacrés à des programmes de recherche publique en contrepartie de leur orientation vers un développement industriel précis.

      Enfin, nous devons développer une stratégie claire de chaînes de valeur technologiques.

      Nous l’avons fait pour la nanoélectronique. C’est un succès. STMicroelectronics ou SOITEC maintiennent en France et en Europe une production de semi-conducteurs qui auraient été totalement délocalisée en Asie si l’Etat n’était pas intervenu.

      Nous le faisons aussi sur les batteries électriques. Nous produirons dès 2022 des batteries électriques en France et Allemagne car nos deux Etats sont intervenus pour conserver une industrie automobile européenne puissante et souveraine.

      Mais dans quelles chaînes de valeurs investir ? Quelles technologies assureront notre croissance et notre souveraineté ? Et comment les choisir ?

      Nous devons croiser trois critères : la qualité de la base industrielle en France, la situation du marché et les performances de notre recherche. Sur la base de ces critères, nous avons identifié des chaînes de valeur qui pourraient être immédiatement renforcées pour 2025 et considérées comme des chaînes de valeur stratégiques.

      Je pense par exemple aux nouvelles thérapies et à la médecine personnalisée, à la chaîne de traction électrique, au-delà des batteries, ou encore aux technologies avancées de recyclage, qui permettent de fabriquer des matières premières recyclées aussi qualitatives que des matières vierges.

      D’autres chaînes de valeur moins matures aujourd’hui seront absolument incontournables à horizon 2030. Là aussi, nous devons développer une stratégie complète pour préparer l’avenir. Je pense par exemple à l’hydrogène pour la mobilité, à l’internet des objets industriels ou encore à de nouveaux agro-équipements, permettant de réduire massivement l’usage de pesticides

      Nous ne décrétons pas que ce sont les seules chaînes de valeur stratégiques, nous lançons le débat. Nous devons maintenant utiliser les mois qui viennent pour les confronter à des experts, des scientifiques, des économistes et des industriels.

      4è orientation : être compétitif pour produire en France

      Si nous voulons rapatrier les capacités de production en France, nous devons retrouver une compétitivité fiscale.

      L’enjeu des impôts de production n’est pas de faire un cadeau aux entrepreneurs, c’est de rapatrier la production dans nos territoires. Pour cela, nous avons besoin d’une baisse massive, régulière et définitive.

      Cela implique de faire un choix politique collectif : avec les présidents de Régions, de départements, avec les maires, avec les industriels et avec l’ensemble des Français.

      Cela suppose de prendre le temps de débattre ensemble pour répondre aux vraies questions : quel impôt baisser ? A quelle vitesse les baisser ? Comment les baisser suffisamment pour relancer la production sans couper les ressources des collectivités ?

      Nous pouvons être audacieux et imaginer des solutions nouvelles :

      une priorité à la suppression de la C3S ;
      une trajectoire de baisse claire sur plusieurs années ;
      une possibilité pour les régions de faire de baisser la CVAE comme le propose le Premier ministre ;
      une déduction fiscale pour les entreprises qui investiraient dans la transition énergétique et digitale.

      Autant de pistes de réflexion que je livre au débat. Je propose de les étudier avec les partenaires sociaux, avec l’Association des maires de France et dans le cadre du conseil Etat-Régions. Donnons-nous 6 mois pour aboutir.

      5è orientation : engager un nouvel acte de décentralisation en matière de développement économique

      Un pas a déjà été fait sur la politique d’innovation lors de la phase IV des pôles de compétitivité. La gestion des pôles sera transférée aux régions et les appels à projets seront désormais gérés par les régions.

      Nous pouvons aller plus loin en matière fiscale. Les régions pourraient définir des stratégies de compétitivité territoriale avec de nouvelles compétences fiscales et sociales.

      En matière industrielle : un conseil Etat-région pourrait être mis en place pour partager les orientations des politiques industrielles nationales et régionales.

      Voilà nos 5 orientations, elles ne sont pas inscrites dans le marbre. Elles ont vocation à être débattues. Nous devons maintenant concerter, consulter et évaluer. C’est la méthode du pacte productif.

      La concertation est ouverte avec les collectivités, avec les maires de France, avec les responsables syndicaux et les chefs d’entreprise.
      Une consultation publique est lancée ce matin. Chaque Français pourra réagir à ces orientations sur un site internet dédié au pacte productif.
      Enfin, une évaluation des chaînes de valeurs stratégiques sera demandée au conseil de l’innovation. Pour faire cette évaluation, il sera renforcé par des économistes, des chefs d’entreprise, des associations, des scientifiques, des syndicats.

      Cette méthode permettra au président de la République de présenter aux Français la stratégie collective dont nous avons besoin pour atteindre le plein emploi en 2025.

      Elle pourra conduire si nécessaire à une loi PACTE 2 à l’automne 2020 et des dispositions fiscales dans le PLF 2021.

      Je vous remercie.

      https://www.economie.gouv.fr/pacte-productif/discours-de-bruno-le-maire-ministre-de-leconomie-et-des-finances

  • L’UE sous forte pression pour cesser de financer l’industrie militaire israélienne
    2 juillet 2018 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine
    http://www.chroniquepalestine.com/ue-sous-forte-pression-pour-cesser-de-financer-industrie-militai

    Quelque 154 organisations et ONG poussent l’Union européenne à exclure les « sociétés militaires israéliennes » de son fonds de développement.

    Un certain nombre d’entreprises israéliennes risquent de perdre des milliards de dollars si l’Union européenne décide d’exclure Israël de son prochain fonds de recherche et de développement scientifique.

    Quelque 154 organisations de 16 pays ont exhorté les législateurs européens à exclure les « compagnies militaires israéliennes » d’un programme de recherche et d’innovation de 117 milliards de dollars, a rapporté dimanche le quotidien israélien Hayom. (...)

  • Le refus de No Billag interprété comme un oui à un #service_public fort RTS - Tamara Muncanovic - 19 Avril 2018
    http://www.rts.ch/info/suisse/9497205-le-refus-de-no-billag-interprete-comme-un-oui-a-un-service-public-fort.h

    Le non à l’initiative No Billag peut être compris comme une volonté de maintenir un service public fort dans toute la #Suisse, montre l’analyse VOTO sur les votations du 4 mars. Les jeunes sont ceux qui ont le plus clairement dit non.

    Dans le camp du non, le rapport positif des Suisses avec le service public #audiovisuel en général - et avec la SSR en particulier - a pesé, explique l’enquête VOTO publiée jeudi. Ces deux facteurs ont été cités comme motif principal de refus par respectivement 43% et 26% de ceux qui ont dit non à l’initiative, qui visait la suppression du financement public de l’audiovisuel.

    Les raisons financières, tel que le risque de facture finale plus salée sans service public, ont convaincu principalement 15% des votants. Au final, le non l’a emporté par 71,6% le 4 mars.
    Shéma 1, Raison principale invoquée par ceux qui ont voté non (en %), voir le site de la TSR
    http://www.rts.ch/info/suisse/9497205-le-refus-de-no-billag-interprete-comme-un-oui-a-un-service-public-fort.h

    Chez les Suisses qui ont accepté No Billag, 36% ont mentionné les critiques envers la redevance radio-TV comme motif principal d’approbation, 25% celles envers la SSR et 17% la volonté d’un marché plus #libéral, indique l’analyse financée par la Chancellerie fédérale.

    Shéma 2 : Raison principale invoquée par ceux qui ont voté oui (en %) voir le site de la TSR
    http://www.rts.ch/info/suisse/9497205-le-refus-de-no-billag-interprete-comme-un-oui-a-un-service-public-fort.h

    La fin de la SSR en cas de oui a convaincu
    Les opposants à l’initiative ont réussi à rendre convaincant l’argument de la fin de la #SSR en cas de oui le 4 mars, précise l’enquête VOTO. Ainsi, 60% des votants n’ont pas cru que la SSR continuerait à exister sans #financement_public.

    Mais malgré le non massif au texte, une majorité de répondants (58%) ont estimé que la SSR était devenue trop imposante et qu’elle devrait réduire son offre.

    L’électorat UDC divisé
    L’initiative a été le plus fermement rejetée par les partisans des Verts, des socialistes, des Vert’libéraux et du PDC, entre 90 et 84%. Chez les sympathisants UDC, 54% se sont prononcés en faveur du texte, ce qui signifie que près de la moitié des votants UDC se sont éloignés de la ligne officielle du parti, note VOTO.
    Shéma 3 : Non (en %) selon la sympathie politique voir le site de la TSR
    http://www.rts.ch/info/suisse/9497205-le-refus-de-no-billag-interprete-comme-un-oui-a-un-service-public-fort.h

    Non résolu des jeunes
    Les moins de 30 ans, surnommés durant la campagne la « Génération #Netflix » - en référence à la plateforme de contenus vidéos à la demande - sont ceux qui ont balayé le plus fortement No Billag (non à 80%). A l’opposé, les quadragénaires ont été les plus convaincus (oui à 40%).

    L’enquête relève par ailleurs que la SSR bénéficie de la confiance de la population. En effet, 73% des votants lui font grandement et très grandement confiance. Par ailleurs, 70% des répondants affirment consulter l’offre de la SSR quotidiennement et 69% jugent la qualité de ses programmes bonne à très bonne. Des résultats qui sont similaires dans les différentes régions linguistiques.

  • La science à portée de tous !

    #Jean-Claude_Marcourt poursuit la mise en place du #décret « Open Access » en Fédération #Wallonie-Bruxelles.

    Sur proposition de Jean-Claude MARCOURT, Vice-Président du Gouvernement et Ministre de l’enseignement supérieur et de la Recherche, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles adopte, en dernière lecture, le projet de décret « Open Access », un texte fondateur visant l’établissement d’une politique de libre accès aux #publications_scientifiques.

    Le projet de décret vise clairement à intégrer les institutions de recherche et d’enseignement supérieur de la Fédération dans le mouvement de la « #science_ouverte » , c’est-à-dire un ensemble de pratiques de la recherche scientifique basées sur l’utilisation des outils de l’Internet ; archivage numérique, copie déverouillée sur le web, etc. Le décret « Open Access » et, in fine, l’#accès_libre aux résultats de la recherche ayant bénéficié d’un #financement_public, en est le premier pilier.

    Le texte voté par le gouvernement de ce mercredi 28 février 2018 est le fruit d’un dialogue constructif instauré avec l’ensemble des acteurs, que ce soit le milieu scientifique et académique ou encore les éditeurs belges. Des balises ont été adoptées afin de répondre aux préoccupations principales exprimées par ces derniers comme, par exemple, la limitation du champ d’application du décret aux articles scientifiques paraissant dans les périodiques et non aux ouvrages édités.

    Le Ministre MARCOURT tient à préciser : « La Fédération adopte un texte fondateur qui place les institutions de recherche et d’enseignement supérieur dans le peloton de tête des institutions mondiales actives dans la « science ouverte ». Et d’ajouter : « La Wallonie et Bruxelles s’engagent ainsi aux côtés d’acteurs de renommée mondiale tels que l’Université d’Harvard ou encore les universités Suisse telles que Zurich, Lausanne ou encore Genève . En favorisant le partage des résultats de la recherche ayant fait l’objet d’un financement public, le décret « Open Access » permet la libre circulation du savoir, la promotion de la science et de l’innovation ».

    Concrètement, le décret prévoit que les chercheurs déposent dans une archive numérique institutionnelle leurs publications scientifiques issues de leurs recherches réalisées sur fonds publics et recommande que lors de l’évaluation des publications, de prendre exclusivement en considération, les listes générées à partir de ces archives numériques institutionnelles.

    Pour conclure, le Ministre tient à rappeler que le décret Open Access renforce la visibilité des chercheurs, de leurs travaux et des institutions d’enseignement supérieur. « Le fruit de la recherche émanant de la Fédération Wallonie Bruxelles devient accessible partout dans le monde et, plus spécifiquement, auprès des chercheurs dont les institutions ne pouvaient jusqu’ici se permettre d’acheter ces publications scientifiques. » se réjouit le Ministre. « C’est une avancée sociétale fondamentale ».

    https://marcourt.cfwb.be/la-science-a-portee-de-tous
    #open_access #savoir #université #recherche #Belgique #édition_scientifique #résistance

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’éditions scientifique :
    https://seenthis.net/messages/1036396

    • L’Open Access adopté par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles

      Ce mercredi 28 février, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté en dernière lecture le projet de décret "Open Access" porté par le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Jean-Claude Marcourt.

      Le texte du décret stipule que tous les articles scientifiques subventionnés par des fonds publics devront être déposés dans un répertoire institutionnel (aussi appelé « archive ouverte »). Les insitutions devront également utiliser exclusivement les listes de publications provenant de ces répertoires pour l’évaluation des chercheurs.

      À l’Université de Liège, cette politique existe déjà depuis presque 10 ans et est mise en place via le répertoire ORBi.

      https://lib.uliege.be/en/news/l-open-access-adopte-par-le-gouvernement-de-la-federation-wallonie-bruxel

    • Attention :

      « La Wallonie et Bruxelles s’engagent ainsi aux côtés d’acteurs de renommée mondiale tels que l’Université d’Harvard ou encore les universités Suisse telles que Zurich, Lausanne ou encore Genève .

      En #Suisse, c’est le #golden_open_access qui est visé... ce qui n’est pas exactement dans la logique d’un accès gratuit aux résultats de recherche... mais c’est une manière de plus d’enrichir les éditeurs scientifiques prédateurs :
      https://seenthis.net/messages/651822
      #FNS

    • La #voie_verte

      La voie verte ou green open access est la voie de l’auto-archivage ou dépôt par l’auteur dans une #archive_ouverte.

      Une archive ouverte est un réservoir où sont déposées des publications issues de la recherche scientifique et de l’enseignement dont l’accès est libre et gratuit. Elle peut être institutionnelle (ex. OATAO de l’ Université de Toulouse), régionale (ex. OpenAIRE pour l’Europe), nationale (HAL pour la France) ou disciplinaire (ex. arXiv en Physique, RePEC en Economie).


      http://openaccess.couperin.org/la-voie-verte-2
      #green_open_access #archives_ouvertes #post-print #pre-print

    • ‘Big Deal’ Cancellations Gain Momentum

      An increasing number of universities are ending, or threatening to end, bundled journal subscriptions with major publishers.

      Florida State University recently announced plans to cancel its “big deal” with Elsevier, but it is far from the first university to do so.

      In recent years, there has been an uptick in the number of reports of libraries dropping their bundled journal deals with big publishers, which can cost upward of $1 million annually.

      Rather than subscribing to a large volume of journals in a publisher’s collection, often at a substantial discount off the individual list price, some institutions are choosing to pay only for the journals they determine they need the most.

      Rick Anderson, associate dean for collections and scholarly communications at the Marriott Library at the University of Utah, said that more cancellations are likely, but “how big the snowball is going to get” is an unanswered question.

      “Will big-deal cancellations continue to bubble along at a slow but steady pace? Will they peter out altogether as libraries and publishers work out new terms that allow the libraries to renew? Will more and more libraries cancel their big deals until publishers finally abandon them?” asked Anderson. “It’s impossible to say at this point; I think all three of those scenarios are possible, though I think the first two are more likely than the third.”

      Last year, Anderson published an article at The Scholarly Kitchen looking at big-deal cancellations by North American libraries. He identified 24 libraries that had canceled big deals, another four libraries that canceled but later resubscribed, and three libraries that announced cancellations but didn’t follow through.

      Also last year, #SPARC, an advocacy group for open access and open education, launched a resource tracking big-deal cancellations worldwide. Greg Tananbaum, a senior consultant at SPARC, said that there is a “growing momentum” toward cancellations.

      According to data from SPARC (which may not be comprehensive, said Tananbaum), in 2016 five U.S. and Canadian institutions announced cancellations with big publishers such as Springer Nature, Wiley, Taylor & Francis and Elsevier. In 2017, seven more North American institutions said they planned to cancel their big deals, including the University of North Carolina at Chapel Hill and Kansas State University, among others.

      Motivation for Cancellation

      Both Tananbaum and Anderson agree that one factor driving cancellations of big deals is that library budgets are not growing at the same rate as the cost of subscriptions. Given budget restrictions, “there’s just a reality that tough choices have to be made,” said Tananbaum. He added that in each of the cases documented in the SPARC tracking resource, the institutions ran “meticulous assessments” to determine the value of their current arrangements, and found that “the value was not positive.” Typically a bundled deal would allow an institution to subscribe to a couple of thousand titles for the same list price as a few hundred individual subscriptions.

      “What makes the big deal unsustainable isn’t the structure of the model, but the fact that it absorbs so much of a library’s materials budget, and the price rises steadily from year to year,” said Anderson. “That dynamic leads to an inevitable breaking point, at which the library can no longer afford to pay for it — or is forced to cancel other, equally desirable (or more desirable) subscriptions in order to keep paying for it.”

      Another factor driving cancellations is a desire among some librarians to “stick it to the publishers,” said Anderson. “There is a truly remarkable level of anger that many librarians feel towards the publishers who sell subscriptions under the big-deal model,” he said. “This makes the prospect of canceling a big deal very attractive at a political level.”

      Librarians are able to consider canceling big deals because it doesn’t mean going “cold turkey” anymore, said Tananbaum. Interlibrary loan systems can return a journal article in less than 24 hours at relatively low cost to the library, and many articles are available in open-access format for free, with tools like Unpaywall making them easy to find. If a researcher needs a paywalled paper instantly, they can still access that content, without a subscription, for around $30.

      Though it is talked about less, the ease of accessing copyrighted papers though sites such as Sci-Hub and ResearchGate have also emboldened librarians, said Joseph Esposito, senior partner at publishing consultancy Clarke & Esposito.

      Hard-Core Negotiating

      In 2015, the Université de Montréal combined usage and citations data with the results of an extensive survey of faculty and students to determine that 5,893 titles were essential to research needs at the university — accounting for 12 percent of the institution’s total subscriptions, and around a third of all titles included in big deals.

      A similar analysis has since been performed by 28 university libraries in Canada, with some “truly considering unbundling or exiting consortium negotiations to get better deals,” said Stéphanie Gagnon, director of collections at Université de Montréal.

      Gagnon and her colleague Richard Dumont, university librarian at Montréal, said that unbundling big deals was a “last resort” strategy for the institution. The institution will first offer what it considers to be a “fair price” based on the needs of the community and the publishers’ pricing, said Dumont.

      This approach “seems reasonable,” said Dumont, since four major publishers have accepted the institution’s offers — Wiley, SAGE, Elsevier and Cambridge University Press. Currently, the institution has two big deals unbundled: Springer Nature (2,116 titles canceled) and Taylor & Francis (2,231 titles canceled).

      The Taylor & Francis big deal cost Montréal around half a million U.S. dollars per year for over 2,400 titles. Per title, the average cost was around $200. But Montréal calculated that only 253 titles were being used regularly, meaning the “real” cost was closer to $2,000 per title, said Gagnon. By unbundling this deal and the Springer Nature deal, and by renegotiating all big-deal subscriptions, the institution saves over $770,000 annually, said Gagnon.

      Gagnon said she did not think teaching or research has been hindered by the cancellations, since the big deals that were unbundled did not contribute greatly to the needs of the community. Researchers can still access paywalled content they don’t have immediate access to through the interlibrary loan system. “Content is still available, with some hours’ delay,” said Gagnon.

      Value for Money

      Unlike Montréal, some institutions that have canceled big deals have not ended up saving much money, or negotiating a better deal. Brock University in Ontario, for example, canceled its big deal with Wiley in 2015, only to return a year later for the same price.

      Ian Gibson, acting head of collections services at Brock, said the Wiley cancellation was prompted by a “perfect storm” of a weak Canadian dollar and a library budget that was not increasing in line with subscription costs. “The institution had no extra funds to buffer the FX crisis, and the hole in our budget was so big that only canceling Wiley or Elsevier would fill it,” said Gibson.

      The institution looked into purchasing back just the most essential titles from Wiley, and found “there was no way to do it for less than we were paying for the big deal.” Gibson said that the university upped the library budget soon after, “and we jumped back into the Wiley deal through our consortium, and the pricing was as if we had never left.”

      “Although the overall dollar cost for a big deal is typically enormous, the package usually includes so much content that the per-journal cost is quite low and would be dramatically higher on a per-journal basis if the titles were acquired as individual subscriptions,” said Anderson. Limiting titles, of course, also means that not everyone will get immediate access to the content they want. “This is probably the primary reason so many libraries (mine included) have held on to their big deals as long as they have.”

      Getting Faculty on Board

      At Montréal, the library worked hard to get faculty and student support before making any cancellations, said Gagnon. “We put in a lot of energy to explain, convince, answer and demonstrate to our staff and to the community what we were doing,” said Gagnon. The library built a website, published press releases and organized meetings. “It was a really global community project,” she said.

      Perhaps one of the most surprising aspects of Florida State University’s pending cancellation of its big deal with Elsevier is that the Faculty Senate approved it, despite concerns that they would not be able to access journals as freely as they do now.

      “The one question I keep getting asked is, ‘How did you get your faculty to agree to it?’” said Roy Ziegler, associate dean for collections and access at Florida State University. It hasn’t been an easy process, but outreach efforts have helped faculty to understand why this route is necessary. “Our faculty are willing to roll with it for now,” he said. “We don’t think our new model will do harm, but it will force faculty to change their behavior slightly — there’s a re-education piece.”

      FSU will offer unmediated, instant access to content that is not subscribed to for faculty and graduate students at a cost of around $30 to the library, but will encourage them to access materials through the slower interlibrary loan system as much as possible. Undergraduate students will only have the option to go the slower (cheaper) route. Avoiding duplicated instant-access purchases will be a key factor in keeping costs down, said Ziegler.

      By pulling out of its statewide agreement with Elsevier, FSU will lose access to Elsevier’s Freedom Collection — a system by which institutions have access to all nonsubscribed journal content at a significantly reduced rate. Ziegler said that FSU does “have an offer on the table right now” from Elsevier, but it’s not what they wanted. “If that offer gets better, we could stay in,” he said. FSU’s current deal with Elsevier costs around $1.8 million annually — 22 percent of the library’s total materials budget.

      In an emailed statement, Elsevier said that the Freedom Collection is “still preferred by the vast majority of our customers who want the best value we can provide, but some customers want more purchasing options, and for them we’re happy to provide such flexibility.” The statement continued, “We generally see more new Freedom Collection customers than those who move to title by title, but there’s no particular trend over time.”

      Taylor & Francis, Wiley, SAGE and Springer Nature declined to comment for this article.

      A Shortsighted Decision?

      Kent Anderson, CEO of publishing data analytics company RedLink, and former president of the Society for Scholarly Publishing, said that institutions that cancel big deals are making a “selfish” and shortsighted decision, an issue he also wrote about in a recent article for The Scholarly Kitchen. He compared canceling a big deal to canceling a newspaper subscription; journalists lose their jobs, local media collapses and soon no one knows what’s happening inside government.

      Canceling big deals means that down the road, publishers won’t be able to keep up with the volume of research that is being produced, he said. He warned that if libraries and publishers continued to be “at loggerheads against each other,” they would ultimately alienate the researchers they are both trying to serve.

      A loss of diversity in the publishing ecosystem concerns Kent Anderson. The survival of journals from smaller scholarly societies depends on their inclusion in big deals, he said. As the choice of publications to publish in gets “fewer and worse,” time to publication will get longer.

      While many libraries say they are forced to cancel big deals because of budget constraints, Kent Anderson points out that library budgets are often just a tiny fraction of an institution’s total budget, suggesting that the money could be better allocated to prioritize these resources.

      But Rick Anderson, of the University of Utah, said that suggesting the root of the issue is a funding problem, rather than a pricing problem, “feels a little bit like the bully on the playground taking our lunch money and then saying, ‘Hey, I’m not the problem, your mom needs to give you more lunch money.’”

      https://www.insidehighered.com/news/2018/05/08/more-institutions-consider-ending-their-big-deals-publishers

    • Le #business des publications scientifiques
      VRS n° 412 - Printemps 2018

      « Un pays qui exporte sa matière première à bas prix, et réimporte le produit fini au prix le plus fort, est dans une logique de sous-développement. C’est cette logique qui prévaut dans l’édition scientifique internationale. (…) Jusqu’à maintenant, l’édition scientifique électronique reproduit en grande partie les schémas archaïques de production, parce qu’elle émane des éditeurs scientifiques commerciaux… », écrivait Anne Dujol en 1996. « Il y a fort à parier que, dans un très proche avenir, de nombreux auteurs s’affranchiront des contraintes actuelles de la publication d’articles scientifiques et ‘publieront’ électroniquement les résultats de leurs travaux, » poursuivait-elle.

      Hélas, elle sous-estimait la puissance et l’« agilité » des éditeurs mondialisés qui tiennent ce qui est devenu un des business les plus lucratifs au monde. Et elle surestimait la compréhension des enjeux de la part des scientifiques et de leur bureaucratie, dans un monde où, comme à la chasse, la publication est devenue une performance où le/la scientifique exhibe ses trophées.

      L’inflation des publications est telle que les bibliographies, bien souvent stéréotypées, résultent davantage de la collecte de résumés que de discussions scientifiques. On écrit mais on ne lit pas ; et la critique des résultats, les vérifications, le dialogue s’en ressentent.

      Peut-être plus grave encore, les scientifiques leur ayant délégué l’évaluation de leurs travaux en leur décernant le label « d’excellence » (« où publies-tu » plutôt que « que publies-tu »), les revues – et donc les éditeurs qui les possèdent – ont acquis un pouvoir exorbitant sur la politique scientifique des institutions, voire des Etats.

      Mais le vent tourne. Les institutions de recherche et d’enseignement supérieur et leurs bibliothèques croisent le fer avec les éditeurs commerciaux. Et les chercheur·e·s commencent à reprendre en main l’édition de leur travail.


      http://www.snesup.fr/article/le-business-des-publications-scientifiques-vrs-ndeg-412-printemps-2018

    • Offensive contre les géants de l’édition scientifique en Europe

      Les conseils de recherche de onze pays européens, dont la France et le Royaume-Uni, prennent les grands moyens pour endiguer la soif de profits des géants de l’édition scientifique, qui siphonnent les budgets des bibliothèques universitaires.

      Ces onze États viennent de dévoiler un plan qui obligera d’ici deux ans leurs chercheurs subventionnés à publier le fruit de leurs travaux sur des plateformes en libre accès. Le but : mettre fin à la domination commerciale des cinq plus grands éditeurs scientifiques, qui font des profits considérables en publiant des articles fournis par les universitaires.

      « Il ne faut pas enfermer la science derrière des murs payants », indique le manifeste du nom de « Plan S » dévoilé la semaine dernière par Science Europe, un regroupement d’organisations européennes vouées à la promotion et au financement de la recherche.

      « Aucune raison ne justifie un modèle d’affaires établi sur des abonnements à des publications scientifiques. À l’ère numérique, le libre accès augmente la portée et la visibilité de la recherche universitaire », précise le document signé par Marc Schiltz, président de Science Europe.

      Outre Paris et Londres, cette offensive est appuyée par les organismes subventionnaires des pays suivants : Suède, Norvège, Pays-Bas, Autriche, Irlande, Luxembourg, Italie, Pologne et Slovénie. Ces États, comme bien d’autres (dont le Québec et le Canada), en ont assez des coûts astronomiques des abonnements aux publications scientifiques comme Nature ou Science.

      Comme Le Devoir l’a rapporté au cours de l’été, les frais d’abonnement aux magazines scientifiques accaparent désormais 73 % des budgets d’acquisition des bibliothèques universitaires. Les cinq grands éditeurs publient à eux seuls plus de la moitié des articles savants dans le monde. Les abonnements à ces magazines coûtent tellement cher que certaines bibliothèques n’ont plus les moyens d’acheter des livres.

      L’offensive des pays européens contre ces tarifs jugés déraisonnables risque de faire mal aux géants de l’édition — notamment les groupes Elsevier, Springer Nature, John Wiley Sons, Taylor Francis et SAGE Publications — qui dominent le marché mondial.

      « Ce ne sera pas la mort demain de ces grands ensembles-là, mais cette campagne s’ajoute aux désabonnements [aux périodiques scientifiques] de beaucoup d’universités en réaction à la hausse des coûts d’abonnement », dit Vincent Larivière, professeur à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal (UdeM). Il dirige la Chaire de recherche du Canada sur les transformations de la communication savante.

      Crise mondiale

      Les grandes revues comme Nature sont attrayantes pour les chercheurs. Ces magazines sont prestigieux. Ils sont lus, donc beaucoup cités. Et pour réussir en tant que professeur — être embauché, obtenir une promotion —, il faut être cité par ses pairs. C’est pour ça que les magazines scientifiques peuvent se permettre de facturer une fortune en abonnements aux bibliothèques universitaires.

      Les éditeurs scientifiques obtiennent pourtant leurs articles tout à fait gratuitement : les chercheurs ne sont pas payés par les magazines pour publier leurs travaux. Ça fait partie de leur tâche de professeur. Et les articles sont révisés bénévolement par des pairs. Plus troublant encore, un nombre croissant de revues scientifiques imposent des frais de 3000 $ ou 5000 $, par exemple, aux professeurs qui veulent que leurs articles soient en libre accès.

      Ce modèle d’affaires des revues savantes soulève un tollé partout dans le monde, rappelle Vincent Larivière. Le biologiste Randy Schekman, de l’Université de Californie, a même appelé au boycottage des magazines ayant publié ses travaux qui lui ont valu le prix Nobel. Il a fondé en 2012 son propre journal, eLife, qui publie ses articles en libre accès.

      Aux États-Unis, de puissants organismes comme la Fondation Bill Melinda Gates et les Instituts nationaux de santé (National Institutes of Health) exigent aussi que les recherches scientifiques qu’ils financent soient publiées en libre accès.

      https://www.ledevoir.com/societe/education/536595/offensive-europeenne-contre-les-geants-de-l-edition-scientifique

    • Négociations #SPRINGER : Arrêt de notre abonnement

      La bibliothèque vous avait informé au mois d’avril des négociations difficiles du #consortium_Couperin avec l’éditeur #SpringerNature au sujet des revues #Springer.

      Les #négociations se sont achevées la semaine dernière, et l’ENS de Lyon n’est pas satisfaite des dernières conditions proposées par l’éditeur. La #bibliothèque_Diderot de #Lyon ne renouvèlera donc pas son #abonnement aux revues Springer pour 2018-2020.

      Nous sommes conscients de la difficulté qu’occasionnerait la perte des abonnements aux revues Springer pour 2018.

      Néanmoins, nous conservons sur la plateforme Springer :

      • L’accès jusqu’en 2017 inclus aux 39 titres de notre abonnement historique, selon les termes du contrat précédent, pendant au moins deux ans et sans frais supplémentaires.
      • L’accès aux ressources acquises de manière définitive en Licences Nationales dans le cadre du projet istex : origine à 2014 pour les revues Springer.


      http://www.bibliotheque-diderot.fr/negociations-springer-arret-de-notre-abonnement-365193.kjsp?RH=
      #France

    • Que faut-il faire pour que la science soit plus ouverte ?

      « La France s’engage pour que les résultats de la recherche scientifique soient ouverts à tous, chercheurs, entreprises et citoyens, sans entrave, sans délai, sans payement. »

      La science ouverte est la diffusion sans entrave des publications et des données de la recherche. Elle s’appuie sur l’opportunité que représente la mutation numérique pour développer l’accès ouvert aux publications et -autant que possible- aux données de la recherche.

      https://www.ouvrirlascience.fr

    • #Plan_national_pour_la_science_ouverte : #discours de #Frédérique_Vidal

      Frédérique Vidal est intervenue sur la politique nationale de science ouverte au congrès annuel de la LIgue des Bibliothèques Européennes de Recherche (LIBER), mercredi 4 juillet au LILLIAD Learning center Innovation - Université de Lille à Villeneuve d’Ascq.

      http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid132531/plan-national-pour-la-science-ouverte-discours-de-fre

    • Des #identifiants_ouverts pour la science ouverte

      La quasi-totalité de la production scientifique mondiale est désormais signalée, ou même mieux, rendue disponible sur le web. Des millions d’artefacts (publications, jeux de données, etc.) produits par autant d’auteurs ou de contributeurs affiliés à des centaines de milliers d’organisations sont désormais disponibles en ligne. L’exploitation de cette masse de données nécessite de pouvoir identifier chaque entité, de manière univoque et pérenne, grâce à des systèmes d’identifiants adaptés. De tels systèmes ont été développés au cours des années récentes, mais une partie d’entre eux sont encore en phase de consolidation ou même de développement. De plus, pour répondre aux objectifs de la science ouverte, il est nécessaire de s’assurer que ces #identifiants s’appuient sur une architecture ouverte, documentée, libre et qu’ils sont portés par et pour les communautés scientifiques.
      La présente note d’orientation a pour but de proposer une #action concertée à l’échelon national destinée à améliorer la structuration des identifiants les plus utiles, à accélérer leur adoption par les communautés, et à les rendre plus libres et pérennes afin de rendre l’accès à l’information scientifique plus aisé pour tous les chercheurs et les citoyens.


      https://www.ouvrirlascience.fr/wp-content/uploads/2019/07/2019.06.07-Note-orientation-Identifiants_pour_la_science_ouverte.pdf

      –-------

      Quatre actions distinctes ont été définies et sont menées en parallèle :

      1. « Identifiants de structures et d’organisations »

      2. « Identifiants de personnes »

      3. « Identifiants de publications »

      4. « Identifiants de données et d’objets numériques »

    • L’ANR finance le réseau #CO-OPERAS_IN dans le cadre de son appel à projet Science Ouverte sur les données de la recherche

      Le réseau de collaboration CO-OPERAS IN (#Implementation_Network), coordonné conjointement par la TGIR Huma-Num et l’université de Turin, a déposé une proposition de projet dans le cadre de l’appel à projets ANR science ouverte sur les pratiques de recherche et les données ouvertes. Cette proposition a été retenue et sera pilotée par #OpenEdition, illustrant ainsi la collaboration entre les deux infrastructures françaises.

      CO-OPERAS IN a pour objectif d’organiser et de superviser l’implémentation des données de la recherche en sciences humaines et sociales selon les principes de l’initiative #GO_FAIR (Findable, Accessible, Interoperable and Reusable) dans le cadre du développement de l’infrastructure européenne #OPERAS (Open access in the European research area through scholarly communication). Le projet est financé à hauteur de 100 000 € pour deux ans.

      Des données faciles à trouver, accessibles, interopérables et réutilisables pour la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) : c’est l’enjeu de CO-OPERAS IN, qui vise à fédérer les services et les plateformes de communication savante existants et, plus largement, à impliquer la communauté SHS au niveau international.

      Regroupant 45 membres issus de 27 institutions et organismes de recherche européens et internationaux, ce réseau travaillera en étroite collaboration avec les autres réseaux internationaux de GO FAIR impliqués dans la construction du European Open Science Cloud (EOSC). Différents groupes de travail au sein de CO-OPERAS IN ont été définis dans le cadre de la feuille de route du réseau validée par GO FAIR.

      La réunion de lancement de CO-OPERAS IN le 1er juillet dernier a permis de structurer les activités et de débuter la réflexion sur la définition des données selon les disciplines SHS.

      Prochaine étape : le workshop “Defining FAIR in the SSH : issues, cultures and practical implementations” lors de l’Open Science Fair en septembre à Porto, qui permettra aux communautés SHS de définir leur propre feuille de route pour la « FAIRification » de leurs données.

      6 groupes de travail se structurent pour débuter leurs activités :

      - Stratégie
      - Définition des données FAIR en SHS
      - Enquêtes et cartographie
      - Cadre d’application
      - Perspectives de l’écosystème FAIR
      - Communication et formation.

      https://humanum.hypotheses.org/5461

    • Baromètre de la science ouverte : 41 % des publications scientifiques françaises sont en accès ouvert (Plan national pour la science ouverte)

      Le baromètre de la science ouverte est construit à partir de données ouvertes issues d’Unpaywall, base mondiale de métadonnées sur les publications scientifiques qui renseigne sur le statut d’ouverture des publications sur la base d’une méthodologie ouverte.

      Développé dans un premier temps uniquement sur les publications scientifiques, le baromètre propose d’analyser dans le temps, selon les disciplines et les éditeurs, parmi les publications dont au moins un auteur relève d’une affiliation française, la part des publications en accès ouvert, c’est-à-dire mises à disposition librement sur internet. La méthode, le code et les données sont également publiques.

      Dans sa première édition, le BSO montre que 41 % des 133 000 publications scientifiques françaises publiées en 2017 sont en accès ouvert, avec de fortes variations selon les disciplines. Ainsi, en mathématiques, le taux d’accès ouvert atteint 61 % alors qu’il n’est que de 43% en informatique ou encore de 31% en recherche médicale. Une note flash publiée par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation (MESRI) reprend en détail ces indicateurs ainsi que la méthodologie utilisée.

      https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid146157/barometre-de-la-science-ouverte-41-des-publications-s
      #baromètre

    • Notes du Comité

      La mise en œuvre de la science ouverte nécessite la prise en compte de l’ensemble des processus et activités de recherche dans l’évaluation. Dans ce but, le document liste les types de documents et productions élaborés pendant le cycle de la recherche et leurs modes de diffusion ouverte ainsi que les types d’activités éligibles à une évaluation.

      Types de documents, productions et activités valorisées par la science ouverte et éligibles à une évaluation
      Comité pour la science ouverte, version 1, novembre 2019

      De nombreux acteurs s’accordent à dire que la mise en œuvre de la science ouverte nécessite la prise en compte de l’ensemble des processus et activités de recherche dans l’évaluation. Celle-ci concerne tout autant les publications que les projets de recherche, les personnes, les collectifs ou les institutions, et leurs interactions avec la société. Le Plan national pour la science ouverte souligne en particulier l’importance de prendre en compte une approche qualitative plutôt que quantitative et cite le manifeste de Leiden (Hicks & al., 2015) et la déclaration de San Francisco sur l’évaluation de la recherche (DORA, 2012). Même si des démarches similaires préexistaient au mouvement pour la science ouverte, ce dernier vise à les rendre visible, à les légitimer et à les pérenniser.

      Ces recommandations du Comité pour la science ouverte s’appuient sur celles de l’Open Science Platform Policy (OSPP) qui fédère les efforts et les stratégies de l’Union Européenne autour de 8 piliers prioritaires dont deux propres aux questions d’évaluation : l’incitation aux pratiques d’ouverture et à leur reconnaissance ; le déploiement d’une nouvelle génération d’indicateurs de la recherche. Dans ces recommandations, destinées à l’ensemble des institutions pilotant des systèmes d’évaluation, nous avons retenu deux dimensions essentielles qui sont au cœur de la science ouverte.

      1/ Le Comité pour la science ouverte encourage la valorisation des bonnes pratiques de science ouverte, en particulier celles qui incitent à la mise à disposition de l’ensemble des types de documents et plus largement de produits de la recherche, incluant mais ne se limitant pas aux données et aux publications. En effet, cette mise à disposition facilitera d’une part la pleine prise en compte de la diversité des contributions individuelles et collectives à la recherche, d’autre part incitera à la prise de connaissance du contenu de ces productions et à leur évaluation qualitative.

      2/ Le Comité pour la science ouverte soutient la reconnaissance de la gamme complète des activités de recherche, dans la pluralité des champs disciplinaires, par opposition à des dispositifs qui seraient uniquement centrés sur les publications scientifiques, voire sur une partie limitée d’entre elles ou sur des indicateurs qui en résultent (McKiernan & al., 2019). De même, il s’agit de renforcer la reconnaissance des nouvelles configurations des formes de savoirs, pluridisciplinaires, et notamment de science citoyenne.

      Pour ce faire, sont distinguées dans ce qui suit :

      17 types de produits et documents ; tableau 1 : « Types de documents et productions élaborés au sein de l’ensemble du cycle de la recherche et leurs modes de diffusion ouverte »,
      12 types d’activités ; tableau 2 : « Types d’activités valorisées par la science ouverte et éligibles à une évaluation ». Les activités du tableau 2 peuvent donner lieu à de la production documentaire, et dans ce cas, elle relève des recommandations du tableau 1.

      Dans le respect des principes légaux et réglementaires encadrant l’ouverture et la diffusion des résultats et données de recherche, nous recommandons de suivre le principe « aussi ouvert que possible, aussi fermé que nécessaire ».

      Les documents et productions visés au tableau 1 ne peuvent être considérés comme pleinement ouverts que s’ils sont rendus publics sous les conditions d’une licence dite libre ou ouverte. En effet, un objet diffusé sans licence est certes consultable par les tiers, ce qui constitue une forme minimale d’ouverture, mais ses modalités de réutilisation ne sont pas connues. Le choix final de la licence appartient à ceux qui rendent publics leur production, dans le respect du décret n° 2017-638 (Premier Ministre, 2017) [1].)).

      Au-delà d’une licence, les dispositifs de publication, d’hébergement et d’archivage des documents et productions ont vocation à se conformer aux critères d’exemplarité, définis par le Comité pour la Science ouverte (2019).

      Le Comité pour la science ouverte recommande à toutes les instances et institutions ayant des activités d’évaluation de discuter, diffuser et d’adapter ces bonnes pratiques à leur contexte. Cela inclut notamment les organismes de financement de la recherche, les instances de publication et d’évaluation. Les communautés et institutions demeurent souveraines dans leurs adaptations de ces recommandations, notamment dans l’agrégation, la qualification et la hiérarchisation des types de productions et documents. Le Comité pour la science ouverte attend une transparence de ces opérations, et notamment la justification des raisons pour lesquelles certaines productions ou activités ne seraient pas pris en compte dans leurs évaluations.
      Contact

      Ce document a vocation à être enrichi et mis à jour. Pour le commenter, écrivez à coso@recherche.gouv.fr
      Bibliographie citée et documents utilisés

      Comité pour la Science ouverte (2019). Critères d’exemplarité en vue de financements par le Fonds national pour la science ouverte via les plateformes, infrastructures et contenus éditoriaux. Disponible sur : https://www.ouvrirlascience.fr/criteres-dexemplarite-financements-fonds-national-science-ouverte

      Commission européenne (2017). Evaluation of Research Careers fully acknowledging Open Science Practices Rewards, incentives and/or recognition for researchers practicing Open Science, 2017. Disponible sur : https://ec.europa.eu/research/openscience/pdf/ospp_rewards_wg03112017.pdf

      DORA (2012). San Francisco Declaration on Research Assessment. Disponible sur : https://sfdora.org/read

      HCERES, Guides des produits de la recherche, 2019. Disponible sur : https://www.hceres.fr/fr/guides-des-produits-de-la-recherche-et-activites-de-recherche-0

      Hicks, D., Wouters, P., Waltman, L., de Rijcke, S., & Rafols, I. (2015). The Leiden Manifesto for research metrics. Nature, 520, pp. 429-431. Disponible sur : http://www.leidenmanifesto.org

      McKiernan EC, Schimanski LA, Muñoz Nieves C, Matthias L, Niles MT, Alperin JP. (2019). Use of the Journal Impact Factor in academic review, promotion, and tenure evaluations. PeerJ Preprints DOI : 10.7287/peerj.preprints.27638v2

      Premier Ministre (2017). Décret n° 2017-638 du 27 avril 2017 relatif aux licences de réutilisation à titre gratuit des informations publiques et aux modalités de leur homologation, JORF n°0100 du 28 avril 2017. Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000034502557&categorieLien=id

      Bibliographie indicative pour aller plus loin

      European Commission. (2016). Evaluation of Research Careers fully acknowledging Open Science practices. Disponible sur : https://ec.europa.eu/research/openscience/pdf/os_rewards_wgreport_final.pdf

      Krzton, A. (2019). Support Scholars Who Share : Combating the Mismatch between Openness Policies and Professional Rewards. In ACRL 2019 (pp. 578–586). ACRL. Disponible sur : http://aurora.auburn.edu/handle/11200/49374

      Nichols, D. M., Twidale, M. B., (2017). Metrics for Openness. JASIST 68 (4), 1048–1060.
      Disponible sur : https://researchcommons.waikato.ac.nz/bitstream/handle/10289/10842/nichols-metrics-openness-jasist.pdf

      Turckheim, E. de, Legouy, É. L., & Leclerc, L.-A. (2016). EREFIN Groupe de travail inter-établissements sur l’évaluation de la recherche finalisée. Rapport. Disponible sur : https://prodinra.inra.fr/?locale=fr#!ConsultNotice:352302

      Wynne, R. (2019). Using ORCID to Re-imagine Research Attribution. Disponible sur : https://orcid.org/blog/2019/07/25/using-orcid-re-imagine-research-attribution

      https://www.ouvrirlascience.fr/types-de-documents-productions-et-activites-valorisees-par-la-scienc

    • swissuniversities et Elsevier concluent un accord pilote #Read&Publish

      swissuniversities a conclu un nouvel accord pilote de transformation avec Elsevier pour l’accès à la recherche et la publication en Open Acess en Suisse.

      L’#accord est le résultat de négociations organisées par le #Consortium_des_bibliothèques_universitaires_suisses (#CSAL) et Elsevier, une entreprise d’analyse d’informations spécialisée dans les domaines de la science et de la santé. Yves Flückiger, Président de swissuniversities et chef de l’équipe de négociation, a déclaré : « Nous nous sommes engagés à réaliser l’Open Access complet au plus tard en 2024, et cet accord est une étape importante en vue d’atteindre cet objectif. »

      Par conséquent, toutes les institutions membres de swissuniversities et les autres institutions membres du Consortium CSAL, de même que leurs chercheurs affiliés en Suisse auront un accès continu à Freedom Collection et ScienceDirect, la plate-forme leader d’Elsevier consacrée à la littérature scientifique revue par les pairs. Par le biais de ScienceDirect, les chercheurs affiliés aux institutions membres du Consortium CSAL peuvent accéder à 16 millions de publications provenant de plus de 2500 revues publiées par Elsevier et ses sociétés partenaires. Par ailleurs, ils seront en mesure de publier en Open Access de la majorité des revues gold et hybrid pour atteindre 100% en 2023.

      Il s’agit là d’une étape décisive dans la stratégie Open Access de swissuniversities, qui a pour objectif d’atteindre 100% d’Open Access au plus tard en 2024. Cet accord sur quatre ans conclu par le CSAL est le premier signé avec un éditeur majeur sur le plan national et il va soutenir toutes les institutions académiques et de recherche en Suisse dans leur transition vers l’Open Access.

      Cet accord a été publié et est disponible sur la page d’accueil du Consortium des bibliothèques universitaires suisses : https://consortium.ch/wp_live/wp-content/uploads/2020/05/Elsevier_agreement_2020-2023.pdf

      Vous trouverez plus d’informations au sujet de la portée de l’accord pilote sur www.elsevier.com.

      https://www.swissuniversities.ch/fr/actualite/communiques-de-presse/swissuniversities-et-elsevier-concluent-un-accord-pilote-readpubli

    • « L’argent public doit aller à la recherche, pas aux éditeurs »

      La signature fin mai d’un accord pilote entre swissuniversities et l’éditeur Elsevier marque une nouvelle étape dans la stratégie nationale suisse sur l’open access. Son objectif : que la totalité des publications scientifiques financées par des fonds publics soient en accès libre en 2024

      Le 26 mai, swissuniversities annonçait la signature d’un accord Read & Publish avec l’éditeur Elsevier, valable dès janvier et pour une durée de quatre ans (2020-2023). L’accès aux publications scientifiques est ainsi garanti et les chercheurs et chercheuses de la communauté académique suisse ne paieront plus de frais de publication chez cet éditeur (à l’exception de certains titres). Cet accord est le premier résultat de longues négociations initiées en 2018 avec les principaux éditeurs scientifiques – Elsevier, Springer Nature et Wiley –, dans le cadre de la stratégie nationale suisse sur l’open access.

      Président de swissuniversities, le recteur de l’UNIGE, Yves Flückiger, a mené ces discussions pour la Suisse. Il explique : « Chaque année, les dépenses annuelles pour les abonnements aux revues scientifiques augmentaient de 3% à 5%, sans véritable hausse des prestations. Ce coût n’était plus supportable pour les universités, en Suisse comme ailleurs. Pour mettre fin à cette croissance et pour développer la publication en open access, l’Allemagne s’est très rapidement profilée sur le chemin des négociations, suivie par les pays du nord de l’Europe, puis par la Suisse. »

      Une position dominante à combattre

      La signature de cet accord, longuement négocié avec Elsevier, réjouit le président de swissuniversities : « L’argent public devient rare et il doit être utilisé le plus efficacement possible, pour favoriser la recherche et non pas pour soutenir les éditeurs. Maintenant qu’une impulsion a été donnée avec un premier grand éditeur, les autres vont suivre, ce qui devrait nous mener vers l’open access intégral en 2024. » Un accord avec Springer Nature est d’ailleurs à bout touchant – des points de détail restent encore à régler – et celui avec Wiley devrait être signé cette année encore, promet le négociateur. « Dans ce bras de fer avec les éditeurs, nous étions prêts à ce que les chercheurs et chercheuses suisses soient coupées de l’accès à ces revues pourtant essentielles. C’était un pari risqué, mais il n’y a pas eu de levée de boucliers de la communauté académique. Ma plus grande crainte était qu’une institution décide de négocier individuellement pour garantir ce service à ses membres, mais personne n’a fait cavalier seul. Notre position unanime et soudée a été décisive. L’accord, d’un montant global de 13,8 millions d’euros, couvre la publication, en 2020, de 2850 articles en open access, un nombre qui ne cessera de croître par la suite pour atteindre 100% en 2024 pour toute la communauté académique suisse. Il s’agit maintenant d’encourager les chercheurs et chercheuses qui publient chez Elsevier à le faire en Open Access. »

      Si de nombreux observateurs ont longtemps déploré la position de force détenue par certains grands éditeurs grâce à quelques revues clés dans lesquelles tout le monde souhaite être publié, Yves Flückiger souligne également la responsabilité des universités dans la constitution de ce quasi-monopole. « La manière d’évaluer les dossiers des jeunes chercheurs et chercheuses doit aujourd’hui être revue, explique le recteur. Il faut sortir du côté métrique des facteurs d’impact des revues, en utilisant d’autres dimensions pour évaluer la qualité de la recherche. »

      Négocier à l’échelle européenne

      Par ailleurs, les universités ont beaucoup insisté pour rendre ces accords transparents, un élément qui reste toutefois délicat pour des éditeurs habitués à imposer une clause de confidentialité. Mais le recteur observe de plus en plus d’échanges d’informations entre les consortiums de négociation en Europe. « Si l’on pouvait négocier à l’échelle européenne, la Suisse serait probablement l’un des grands gagnants de l’opération, car les coûts de publication (Article Processing Charges (APC)) ne sont actuellement pas identiques pour chaque pays », précise Yves Flückiger.

      https://www.unige.ch/lejournal/ejournal/ejournal-08/negociations-editeurs

  • Conservatoires de musique. Inquiétude sur le financement par l’Etat
    http://www.ouest-france.fr/conservatoires-de-musique-inquietude-sur-le-financement-par-letat-30611

    Après la décision de l’État de ne plus contribuer à leur financement, les organisations professionnelles de la musique ont créé le collectif "Tous pour la musique".

    Selon un communiqué diffusé par la Sacem, ce collectif est le résultat de l’inquiétude de ces organisations professionnelles sur l’avenir des conservatoires départementaux et régionaux de musique. 

    Un soutien de 6 à 8 % 

    « En 2015, le ministère de la Culture a décidé de supprimer complètement ses crédits aux conservatoires départementaux et régionaux, après une baisse de 35% en 2014 et après avoir mis fin à son aide aux écoles de musique associatives en 2010 », s’insurgent les professionnels de la musique. 

    Ce soutien de l’État était certes minoritaire (6 à 8%) par rapport au financement « essentiellement porté par les collectivités territoriales », mais « dans un moment de crise des financements, chacun prenant modèle sur l’autre, il est à craindre que cet exemple soit suivi par les collectivités territoriales et les autres soutiens », souligne le collectif.

    • Dans le communiqué de Tous pour la musique

      L’Etat lâche les conservatoires départementaux et régionaux
      http://www.tplmusique.org/letat-lache-les-conservatoires-departementaux-et-regionaux

      Il convient de rappeler que la loi de 2004 relative aux responsabilités locales prévoyait un transfert des crédits des enseignements spécialisés aux collectivités, ce qui n’avait jamais été mis en oeuvre. La responsabilité incombe désormais aux collectivités qui se retrouvent seules et sans le moindre transfert pour porter le réseau national d’enseignement spécialisé.
      Il est peu compréhensible que l’intervention de l’Etat disparaisse dans de telles conditions, même si elle ne représentait qu’une très petite partie d’un financement porté essentiellement par les collectivités territoriales.
      Il faut sans doute rapprocher cette décision de la critique portée par de nombreuses collectivités, toutes tendances politiques confondues, à l’égard de cet enseignement jugé trop « élitiste » comparé à l’éducation artistique et culturelle prévue dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires qui se limite à une rencontre fugitive avec la musique, contrairement à la durée inscrite dans l’enseignement spécialisé.

    • pareil pour les écoles d’art :
      http://www.liberation.fr/culture/2014/12/23/les-beaux-arts-de-perpignan-menaces_1169340

      La Haute Ecole d’art de Perpignan (Heart) n’ouvrira probablement plus ses portes à partir de la rentrée 2016. La décision de la mairie, qui planait déjà depuis cet été sur l’école, a été confirmée début décembre.

      L’école aurait fêté son bicentenaire en 2017. Elle se confronte cependant au manque de subventions publiques lié aux coupes budgétaires des collectivités territoriales : ses 85 élèves ne suffisent plus pour équilibrer les 880 000 euros annuels de budget pour la mairie. Les inscriptions en première année ont d’ores et déjà été suspendues, malgré des discussions lors du conseil d’administration de la ville en septembre dernier.

  • UMP : coup de projecteur sur les comptes et la dette abyssale - Yahoo Actualités France
    https://fr.news.yahoo.com/ump-coup-projecteur-comptes-dette-abyssale-074912760.html;_ylt=Ajea1V

    Une dette abyssale de plusieurs dizaines de millions d’euros : les grandes lignes d’un audit financier commandé par la nouvelle direction de l’UMP seront dévoilées mardi, en pleine guerre des ambitions à quelques mois de l’élection du nouveau président.

    Les principaux cadres de l’UMP, réunis dans le huis clos du siège du parti fondé en 2002, s’apprêtent à vivre mardi à partir de 18H00 un nouvel épisode de la crise financière et morale traversée depuis 2012.

    En proie à de graves difficultés de trésorerie depuis plusieurs années, l’UMP est désormais au bord du gouffre.

    D’après des documents que l’AFP a pu consulter, la dette était de 76 millions d’euros à la fin de l’année 2013, contre 96 millions à la fin de l’année 2012.

    D’après ces documents, la ligne « propagande et communication » de l’année électorale 2012 affiche à elle seule 33,329 millions d’euros. Il s’agit de l’année où l’UMP aurait pris en charge des dépenses de campagne, notamment des meetings, du candidat Nicolas Sarkozy, selon les affirmations de la société Bygmalion et de l’ex-directeur adjoint de campagne, Jérôme Lavrilleux (10 à 11 millions selon Bygmalion).

    Ce marasme financier vient encore noircir un tableau judiciaire déjà bien sombre.

    S’est encore ouvert lundi un nouveau front avec l’ouverture d’une enquête pour « abus de confiance » concernant le paiement par l’UMP des pénalités infligées à Nicolas Sarkozy - plus de 300.000 euros - après l’invalidation de ses comptes de campagne. François Fillon s’était récemment interrogé sur « la légalité » de ce paiement par le parti.

    D’après une source judiciaire, l’alerte a été donnée début juillet par les commissaires qui ont par ailleurs certifié les comptes de l’UMP fin juin.........

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    D’après des documents que l’AFP a pu consulter, la dette était de 76 millions d’euros à la fin de l’année 2013, contre 96 millions à la fin de l’année 2012.

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    #UMP
    #Dette qui explose
    #audit_financier
    #CNCCFP Commission nationale des comptes de campagne et du financement de la vie politique
    #emprunts
    #banques

    #financement_public

  • Voyage dans la comptabilité de l’UMP
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/07/07/la-derive-des-comptes-de-l-ump-en-neuf-graphiques_4452547_4355770.html

    Ce sont des fichiers Excel quelque peu austères, mais qui ont le mérite d’exister : la Commission nationale des comptes de campagne et du financement de la vie politique (CNCCFP) donne désormais accès aux comptes des partis politiques français.

    Et alors que l’UMP demeure dans la tourmente financière, en attente d’un audit financier qui s’annonce dévastateur, il n’est pas inintéressant de regarder de plus près ce que racontent ses comptes (notre tableur est disponible ici en intégralité)
    Qui dirigeait à quelle période ? L’UMP, créée en 2002, était présidée par Nicolas Sarkozy jusqu’en 2007. De cette date à janvier 2009, plusieurs personnes ont assuré une direction intérimaire. Entre janvier 2009 et novembre 2010, c’est Xavier Bertrand qui a pris la tête du parti, comme secrétaire général. Et le 17 novembre 2010, Jean-François Copé l’a remplacé, jusqu’à son élection controversée comme président du mouvement, en novembre 2012. Il en a démissionné le 27 mai 2014. Depuis, une direction collégiale a été mise en place, avec Luc Chatel comme secrétaire général......

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    un parti gravement endetté

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    #UMP
    #Dette qui explose
    #CNCCFP Commission nationale des comptes de campagne et du financement de la vie politique
    #emprunts
    #banques
    #financement_public