• Ils ont choisi la défaite 2022. Par Bibi
    http://www.pensezbibi.com/categories/pensees-politiques/ils-ont-choisi-la-defaite-2022-22140

    ils ? Qui ça, « ils » ? Pas de tergiversations : il s’agit du Bon Bourgeois du Bloc Bourgeois, (B.B.B.B) de ce « socialiste moderne » comme l’écrit ironiquement Frédéric Lordon, dans son dernier billet. https://blog.mondediplo.net/france-inter-comme-les-autres

    Comment reconnaître un B.B.B.B.?
    « Depuis quarante ans, on lui a répété, envers et contre toute évidence, que le parti socialiste était « de gauche ». C’est en ce point qu’on mesure la difficulté de défaire les investissements imaginaires dans une identité politique. Une fois qu’on s’est dit de gauche à la manière PS, et qu’on y a été confirmé répétitivement par France Inter, ni les traités européens successifs, ni les privatisations, ni le CICE, ni les démolitions du code du travail, ni finalement aucun des alignements sur les desiderata du capital ne peuvent conduire à quelque reprise de soi politique : on est de gauche, c’est évident ».  Frédéric Lordon.

    Il est des nôtres ? Repérages.
    Ce Bourgeois, nous le connaissons tous, mais trop souvent, nous faisons comme s’il n’avait guère d’importance et de responsabilité dans le désastre présent. Nous haussons les épaules, nous laissons courir, nous le laissons discourir. Il est une de nos bonnes connaissances, un type bien qui est régulièrement présent aux réunions des Parents d’élèves, un type honorable qui dit que Blanquer est insupportable mais qu’il verrait bien Luc Ferry à sa place « à tout prendre, hein ? », il fait ses courses à la supérette, sa femme est au Club de Marche, ils ont la soixantaine approchante. Lui, il avoue que Michel Onfray a dit de jolies choses dont « la Gauche devrait s’inspirer », il dit encore qu’au réveillon du Jour de l’An, il espère manger au restaurant car l’histoire du Covid (« tous vaccinés, on y arrivera ») sera bientôt du passé. (« Tous comptes faits, Macron a bien mené son affaire »)

    Quand on lui demande si le confinement a eu des effets négatifs. « Non financièrement nos fins de mois ont été assurées. C’est surprenant mais rien de changé. Pour nous, c’est comme avant ».

    Ne pas effacer l’historique (de son habitus politique).

    En 1981, notre B.B.B.B sautait dans la fontaine des Cordeliers à Lyon pour fêter l’ère Mitterrand. Il a conservé la Une du Libération tout rose d’alors. Qu’en 1983, Mitterrand ait finalement mis à jour ce qu’il avait caché en manoeuvrant habilement. « Je clame Vive le Programme Commun » mais je fonce dans le libéralisme-façon-Bernard-Tapie » ne lui a jamais posé problème. Nous étions en pleine fascination des Nineties. Les entreprises étaient au Top, le miel de l’argent coulait à flots, le CAC 40 montait, les petites économies placées en bourse lui avaient fait gagner 2%. Même Chirac et ses pommes, Bernadette et ses pièces jaunes, c’était sympa. Sa conscience politique aiguë lui disait que la Cohabitation (on ne disait pas « Collaboration ») c’était finalement une bascule nécessaire dans « L’Epoque Moderne ». Il était toujours de Gauche bien sûr car cette dernière s’était modernisée, il continuait à soutenir le combat avec les Valls, Elkhomry, le futur Macron, Montebourg, Batho et Taubira. Plus de danger avec les Communistes car le Parti de Robert Hue et de Pierre Laurent s’était modernisé, lui aussi, dans le bon sens. C’est sûr : on allait rester la 5ème puissance mondiale comme tous les économistes l’écrivaient. Là-dessus, aucun doute puisque Terra Nova lui envoyait régulièrement ses analyses impeccables. Et il rajoutait : « A l’Institut Montaigne aussi, les études sont vraiment très sérieuses« .

    Et puis, reste le souvenir d’avril 2002.
    Un Jospin à la dérive et un Le Pen au second tour. « Hein ? Quoi ? Catastrophe ! Les gueux sont entrés dans la Ville. Dieu du Ciel, des français manipulés, inconscients, enfoirés sont venus foutre la merde ! Ah l’esprit français, parlez moi z-en ! On a le pire de l’Esprit français, jamais content, rouspéteur. L’esprit de 1940. Populo avachi ». La forme contestataire – via les taux d’abstention majoritaire qui vont suivre – sont ignorés. Et le Non au Référendum 2005 sera, lui aussi, vite dénié, vite refoulé, vite contourné politiquement.


    Va t-il « se défaire de ses investissements imaginaires ? » (Lordon)

    Si l’on était en cours avec Bourdieu, on dirait : « habitus incorporé ». Si l’on a souvenance de certains écrits d’Althusser, on retiendra ceci :

    « Pour passer sur les positions de classe prolétarienne, l’instinct de classe a seulement besoin d’être éduqué. En revanche, l’instinct de classe des petits bourgeois et donc des intellectuels doit être révolutionné ». Pas pour demain cette Révolution.

    Pour notre B.B.B.B et les Droites, le Mal, c’est le même.

    Les déclassés, les antivax, les dans-la-rue-chaque-semaine, les islamo-gauchistes, les gilets-jaunes-trop-jaunes, voilà le Mal. Oh, le B.B.B.B garde encore un restant d’humanisme (« Il faut les aider et rester quand-même bienveillant. C’est qu’on est quand-même en République ») mais c’est pour rajouter « Mais hélas, il faut bien le dire, ils sont « bêtes », « abrutis », « irrécupérables » ou encore « Oui, il faut travailler plus, que voulez-vous, c’est la mondialisation. Le monde a changé ». Pire encore : « Filous et profiteurs, oui quand-même, c’est un peu vrai et, avouons-le, ils sont quelque peu antisémites. J’ai vu une pancarte à la télé (il hausse le ton) « c’est in-to-lé-ra-ble »).

    Chaque matin, le B.B.B.B écoute « France Inter ».
    Mais pas uniquement. Il sait d’avance qu’il partage les opinions inamovibles de L’Obs, de Liberation (qu’il achète assez régulièrement), du Monde (A son travail, le boss laisse traîner des numéros), de Marianne le Mag (« Super leurs Unes ! »). Madame, elle, s’est réabonnée à Télérama. Hier elle s’est ralliée à l’avis de Fabienne Pascaud, l’éditorialiste qui garde de l’espoir pour la Culture avec la nomination de Roselyne Bachelot.

    Le B.B.B.B est un inconditionnel de France Inter. Certes, il n’était pas toujours d’accord avec Bernard Guetta mais « Thomas Legrand et Dominique Seux qui l’ont remplacé disent de belles choses ». Il ignore évidemment ce qu’avait relevé Fakir dans un ancien numéro…


    Liberation et Politiquemedia.

    Et, hier, il est tombé sur cet article de Liberation qui a commandé et approuvé le travail de cet Officine (PolitiqueMedia probablement très influente) sur lequel il faut s’arrêter. Un article qui dit tout du Choix de la Défaite sous des dehors neutres, objectifs.
    Un de mes tweets a suffi à repérer l’esbrouffe, c’est-à-dire les catégorisations acceptées et imposées par le quotidien favori de « gauche » de notre B.B.B.B. Des catégorisations d’évidence of course.


    Notre Bourgeois gentilhomme se dit toujours de gauche.

    Il est persuadé que sa version Droite-Gauche existe toujours. « En 2017, c’est vrai, il fallait bien s’y résoudre : entre le totalitarisme et Macron, y avait pas à hésiter ». Et notre B.B.B.B n’a pas hésité. D’ailleurs, il n’hésite jamais. Il n’hésite pas car – contrairement aux gens de l’Ultra-Extrême-Gauche (un concept trouvé à Liberation et psalmodié par les Fabienne Sintès, Demorand, Salame, Duvic, Dely, Achilli and Co) – ,lui il a réfléchi, il a pris en compte les bouleversements mondiaux, les Chinois, les pays émergents, les Talibans, Bachar, Bolsonaro, Poutine et ses pipe-lines mais aussi les scandaleux paradis fiscaux et les méfaits du « Grand Capital » (il rit en disant ces deux mots façon Georges Marchais). Et donc, y a pas à hésiter. Il sait que la Droite (LR, RN) continue à être très vilaine. Ses opinions se fondent exclusivement dans son horreur du populisme. Horreur de la droite dure. De l’extrême-droite, de tous ces abrutis qu’on manipule. Mais, point nodal tout aussi incontournable : pour lui, Macron, ce n’est ni la Droite, ni des relents d’extrême-droite. « Faudrait pas exagérer, hein ? »

    Parfois – mais il évacue vite – il se dit que certains, à droite, n’ont pas tout à fait tort. Il y trouve des gens intelligents qui disent des choses sensées sur l’islamo-gauchisme, sur le migrant, sur les frontières insuffisamment protégées, sur l’Europe (qui s’affaiblit à cause des râleurs), sur les banlieues (« Ah oui, les banlieues ») et les jeunes qui traînent dans les rues à point d’heure. Mais de la violence symbolique et réelle de la police castanerienne et darminesque, il ne voit rien. Il anônne toujours « je suis de gauche ». Des preuves ? Il est révulsé par les millions que va gagner Messi, par les viols, par Darmanin et les femmes (« Je verrais bien un retour de Cazeneuve, il était bien »), il maudit le Texas qui a interdit d’avorter, il se désole du Climat et de la dégradation de notre environnement (« Perso, j’ai appris à fermer les robinets »). Il est plus-que-jamais pour la solidarité (« j’amène mes vieux habits à Emmaüs »).

    L’Esprit de Communauté comme pilier.

    Mais ces positions-là (acceptons-les) ne le feraient pas tenir debout longtemps si elles n’étaient que personnelles. Si son for intérieur reste indestructible et inébranlable dans ses fondations imaginaires, c’est qu’il peut compter à tout moment sur l’Esprit de Communauté. Une Communauté qui existe car elle écoute – comme lui – France Inter et France Info, elle lit Le Monde, L’Obs, Marianne etc. Il s’offusquerait si on lui disait que sa Communauté n’est Une et n’existe que parce qu’elle pointe les boucs emissaires, qu’elle ne tient debout que grace à ces rejets, qu’elle applaudit fièrement Lallement etc. Un Esprit de Communauté dont les piliers inavoués, refoulés, non-dits sont : la Peur animale de Vivre tous ensemble, l’horreur du Conflit, la Haine de Ceux-Qui-Résistent. Et ceux qui résistent et dont notre B.B.B.B ne veut pas appartiennent à l’extrême. Enfin à « l’extrême-gauche » catégorisé ainsi par Liberation.

    Cette Propagande-Médias rassure notre BBBB. Elle lui dit : « En bon Français qui votera en mai 2022, la bonne Communauté nationale que tu souhaites ne peut pas se soumettre à un extrême, être dirigé par lui, hein ? » Comment s’étonner dès lors que notre B.B.B.B reste indécrottablement accroché à sa propre vision du Monde : « Oui, oui, oui : je suis toujours à gauche ».

    Ils ont choisi la défaite 2022.

    De cette gauche présente à 4% dans les micros des radios publiques, nos BBBB n’en veulent pas. Mélenchon est leur homme à abattre. Je les vois tous fiers de l’avoir écarté en mai prochain. Ce qui change chez nos B.B.B.B, pour aujourd’hui et pour demain, c’est qu’ils disent désormais ouvertement vers qui, vers quoi, prioritairement, ils écument de rage.

    Et pendant tout ce temps, l’ouragan version MEDEF continuera de tout détruire. Et foin de « défaite », nos B.B.B.B se consoleront avec une promotion ministérielle post-2022 (un Enthoven, un Finkielkraut, un Ferry, une Pécresse, un Barnier augmentés de quelques crétins de la Société Civile). Soupçon de culpabilité vite réprimé, j’entends déjà le B.B.B.B d’â côté me dire : « Bah ! Il fallait bien en passer par là ». Et puis, dans une accolade : « Dis-moi, tu as écouté la Matinale de France Inter sans Léa Salame ? Quand-même bien… non ? »

    #bourgeois #bloc_bourgeois #ps #gauches #bachelot #roselyne_bachelot #fabienne_pascaud #Fakir #france_info #france_inter #institut_montaigne #léa_salame #liberation, #lordon #mélenchon #politiquemedia #telerama #blanquer #luc_ferry #michel_onfray #terra_nova #bernard_guetta #thomas_legrand #dominique_seux #Jean_Luc_Mélenchon #enthoven #finkielkraut #luc_ferry #valérie_pécresse #covid #covid_19 #macron #pandémie

    • Très bien dit :

      Et c’est parmi eux qu’on trouve le concentrat de tous ceux qui ont droit à la parole à grande échelle : entrepreneurs complaisamment interviewés, experts, journalistes, qui bourrent les crânes à longueur de journée — avec le bon fourrage.

      À propos des bourgeois du bloc, des bourgeois intellectuels et héréditaires.

      Ne serait-ce pas dans ce livre de Pierre Rimbert dont il est question dans ce blog, qu’est démontré que les personnes qui s’opposent beaucoup, donne des leçons d’écologie, se permettent de faire des leçons sur la nourriture ou les lois injustes etc. sont en grande partie (tous ?) des bourgeois héréditaires ?

      Finalement que ceux qui critique aussi les mouvements anti quelque-chose ou pour quelque-chose, qui prennent tant de temps à écrire dessus, sont en réalité des bourgeois intellectuels héréditaires ?

    • Bingo : le monsieur qui gueule contre la « société victimaire » se pose en victime.

      Affaire Duhamel : « LCI me bâillonne », juge Alain Finkielkraut, écarté de l’antenne
      https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/affaire-duhamel-c2-ablci-me-b-c3-a2illonne-c2-bb-juge-alain-finkielkraut-c3-a9cart-c3-a9-de-l-e2-80-99antenne/ar-BB1cHaj1

      Puis Alain Finkielkraut dénonce la façon dont il a été écarté de la chaîne d’informations du groupe TF 1. « C’est une éviction injuste, une éviction d’une incroyable goujaterie, s’emporte-t-il. LCI me bâillonne. Je suis sous le choc. On ne vire pas les gens pour ça. Comme si j’avais commis un délit irrémédiable. Mais qu’on écoute mes propos dans leur intégralité ! Et si on les trouve toujours ambigus, qu’on me demande de m’expliquer à l’antenne. ». « A aucun moment, je n’ai été complaisant avec Olivier Duhamel. Aucun ! assure encore le philosophe. J’essayais juste d’avoir une pensée subtile. Et je ne changerais rien aujourd’hui. Nous vivons dans un monde de délire collectif et j’en suis la victime. »

      C’est ça pauvre chou : nous vivons dans une société victimaire et j’en suis la victime.

    • La réponse à Pauline Bock (commentaire ouvert), qui précise la position d’André Gunthert sur l’analyse du « marqueur » Finkielkraut dans l’évolution de la société française sur la pédocriminalité :

      Je remercie vivement Pauline Bock d’avoir repris, vérifié et déployé mon hypothèse du « marqueur » Finkielkraut, dont la stabilité des positions permet de mesurer l’évolution des sensibilités et du débat public. Sur Twitter, certaines intervenantes ont prétendu que ma formule équivalait à tirer le rideau sur les combats féministes, et faisait le jeu des masculinistes. C’est évidemment un mauvais procès. Comme le confirme l’enquête de Pauline Bock, mieux que je n’ai pu le faire, l’accueil de la défense des pédocriminels par Finkielkraut a très manifestement évolué entre 2009 et 2021, et on peut légitimement s’en réjouir. Ce progrès ne signifie bien sûr en aucune manière que la France en serait quitte avec la culture du viol. Mais il serait à l’inverse paradoxal de laisser croire que les combats féministes sont incapables de changer la société.

      Pour contribuer à l’analyse que propose Pauline Bock, et pour préciser ma pensée, il me semble que lla réception des propos de Finkielkraut permet de mesurer un progrès, non pas sur l’ensemble des aspects de la culture du viol, mais de façon plus spécifique sur la sensibilité à la pédocriminalité. C’est en effet sur ce point que le débat public a connu la plus importante évolution, notamment avec le livre de Vanessa Springora, Le Consentement. Ce témoignage a fait bouger les lignes sur une question essentielle, auparavant absente du débat : celle de l’emprise. A la différence de Samantha Geimer, qui n’était ni consentante ni amoureuse de Polanski, Vanessa Springora décrit sa relation avec Matzneff comme la fiction d’une relation amoureuse consentie. Mais ce « consentement » apparent doit en réalité être corrigé par la différence d’âge et d’ascendant qui sépare l’adulte de l’enfant, assure son emprise, et déguise sous les traits de l’émancipation ce qui est un assujetissement.

      Cette inégalité de statut, à la source des violences sexuelles, était déjà la question centrale qui avait animé le mouvement #Metoo, à partir du modèle du harcèlement professionnel dans le domaine du cinéma. La prise de conscience de l’importance de l’emprise ôte évidemment toute pertinence à la justification de la pédocriminalité par la mise en avant de l’âge ou de l’expérience sexuelle de la victime – argument des prédateurs repris par Finkielkraut. Dans une relation de majeur à mineur, ce qui compte n’est pas l’âge de la victime, mais la différence d’ascendant entre les protagonistes. Inutile de préciser que l’agression de Samantha Geimer par Polanski, discutée en 2009 comme un « viol », coche toutes les cases de l’emprise, non seulement par la différence d’âge, mais aussi par le statut et la célébrité du violeur. Il ne serait plus possible de défendre aujourd’hui le cinéaste avec les arguments utilisés en 2009, car ils ont été invalidés par de nouvelles connaissances sur la réalité des violences sexuelles.

      En d’autres termes, l’évolution des sensibilités ne s’effectue pas par un progrès magique du débat public, qui irait naturellement de l’avant. Elle s’appuie sur une nouvelle compréhension des faits, qui se diffuse dans la société à l’instar de toute connaissance nouvelle, par l’intermédiaire de témoignages et d’alertes, par la validation et le commentaire d’autorités, mais aussi par la controverse ou les paniques morales, ou encore par l’évolution juridique et institutionnelle. Les progrès de ces différents processus sont variables et parfois contradictoires, et on sera toujours fondé à regretter que sur des questions si cruciales, la société n’avance qu’à pas comptés. Mais en tant qu’historien des cultures, et en comparaison d’autres fronts du débat public, ce qui me frappe en l’occurrence est plutôt la remarquable avancée des mentalités. Cette avancée, dans le contexte d’une résistance acharnée des privilèges du patriarcat qu’incarne Finkielkraut, est dûe à la lutte inlassable de tous les acteurs, militants, témoins, chercheurs, politiques, juristes, journalistes… Constater que leur combat n’a pas été vain est rendre hommage à leur courage et à leur opiniâtreté.

      https://twitter.com/gunthert/status/1350011979759570945
      https://www.arretsurimages.net/discussions/pedophilie-inceste-le-marqueur-finkielkraut?uuid=0d7a5c75-778a-4800-
      https://www.arretsurimages.net/articles/pedophilie-inceste-le-marqueur-finkielkraut

      (abonnées)

  • #Leonora_Miano : « Si la physionomie de la France change, c’est le fait de l’aventure coloniale »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/05/leonora-miano-si-la-physionomie-de-la-france-change-c-est-le-fait-de-l-avent

    Alain #Finkielkraut [#racisme] fait de moi l’annonciatrice réjouie du « grand remplacement » et ne rate pas une occasion de me mentionner pour justifier l’effroi de ceux qui évoquent une « colonisation migratoire ». Je tiens à ne pas m’excuser d’avoir enfoncé une porte ouverte en déclarant que la société française était en mutation et que son passé colonial lui présentait la facture. De même, indiquer que les baby-boomeurs, qui ont puissamment contribué à bâtir le monde actuel, ne seront pas là pour contempler l’achèvement de leur œuvre est une lapalissade. L’énoncé de ces truismes a traumatisé l’auteur de L’Identité malheureuse (Stock, 2013), lui fournissant un prétexte pour faire peser, sur une partie du corps social, la responsabilité d’un projet dont je ne sais rien et auquel je ne crois pas.

  • Lettre à Alain Finkielkraut, par Dominique EDDE (L’Orient-Le Jour), via @mona
    https://www.lorientlejour.com/article/1160808/lettre-a-alain-finkielkraut.html

    Cher Alain Finkielkraut, je vous demande et je demande aux responsables politiques de ne pas minorer ces petites victoires du bon sens sur la bêtise, de la banalité du bien sur la banalité du mal. Préférez les vrais adversaires qui vous parlent aux faux amis qui vous plaignent. Aidez-nous à vous aider dans le combat contre l’antisémitisme : ne le confinez pas au recours permanent à l’injonction, l’intimidation, la mise en demeure. Ceux qui se font traiter d’antisémites sans l’être ne sont pas moins insultés que vous. Ne tranchez pas à si bon compte dans le vécu de ceux qui ont une autre représentation du monde que vous. Si antisionisme n’est plus un mot adapté, donnez-nous-en un qui soit à la mesure de l’occupation, de la confiscation des terres et des maisons par Israël, et nous vous rendrons celui-ci. Il est vrai que beaucoup d’entre nous ont renoncé à parler. Mais ne faites pas confiance au silence quand il n’est qu’une absence provisoire de bruit. Un mutisme obligé peut accoucher de monstres. Je vous propose pour finir ce proverbe igbo : « Le monde est comme un masque qui danse : pour bien le voir, il ne faut pas rester au même endroit. »

    • Lettre à Alain #Finkielkraut - Dominique EDDE - L’Orient-Le Jour

      En général avec Finkielkraut ou BHL, je préfère quand on les ignore tant leur pensée est totalement oblitérée, mais la lettre de Dominique Edde est tellement belle (Merci @mona de me l’avoir fait connaître sur twitter) que ça méritait d’être dûment référencé ici, voire discuté. Je vous encourage chaudement à la lire avec attention.

      Morceaux choisis :

      « Vous êtes parti sans faire de place à ma colère. »

      « votre intelligence est décidément mieux disposée à se faire entendre qu’à entendre l’autre. »

      « nous sommes défaits. Oui, le monde arabe est mort. Oui, tous les pays de la région, où je vis, sont morcelés, en miettes. Oui, la résistance palestinienne a échoué. Oui, la plupart desdites révolutions arabes ont été confisquées. Mais le souvenir n’appartient pas que je sache au seul camp du pouvoir, du vainqueur. Il n’est pas encore interdit de penser quand on est à genoux. »

      « Ne faites pas confiance au silence quand il n’est qu’une absence provisoire de bruit. Un mutisme obligé peut accoucher de monstres. Je vous propose pour finir ce proverbe igbo : « Le monde est comme un masque qui danse : pour bien le voir, il ne faut pas rester au même endroit. »

      l’islam salafiste, notre ennemi commun et, pour des raisons d’expérience, le mien avant d’être le vôtre, vous a-t-il fait plus d’une fois confondre deux milliards de musulmans et une culture millénaire avec un livre, un verset, un slogan. Pour vous, le temps s’est arrêté au moment où le nazisme a décapité l’humanité.

      #antisémitisme #anisionisme #israël #palstine #occupation #démolition #colonisation #liban #humanité #extrémisme

    • Oui, le monde arabe est mort. Oui, tous les pays de la région, où je vis, sont morcelés, en miettes. Oui, la résistance palestinienne a échoué. Oui, la plupart desdites révolutions arabes ont été confisquées. Mais le souvenir n’appartient pas que je sache au seul camp du pouvoir, du vainqueur. Il n’est pas encore interdit de penser quand on est à genoux.

    • @val_k

      Cher Alain Finkielkraut,

      Permettez-moi de commencer par vous dire « salamtak », le mot qui s’emploie en arabe pour souhaiter le meilleur à qui échappe à un accident ou, dans votre cas, une agression. La violence et la haine qui vous ont été infligées ne m’ont pas seulement indignée, elles m’ont fait mal. Parviendrais-je, dans cette situation, à trouver les mots qui vous diront simultanément ma solidarité et le fond de ma pensée ? Je vais essayer. Car, en m’adressant à vous, je m’adresse aussi, à travers vous, à ceux qui ont envie de paix.

      Peut-être vous souvenez-vous. Nous nous sommes connus au début des années 1980 à Paris, aux éditions du Seuil, et soigneusement évités depuis. Lors de l’invasion du Liban par Israël, vous n’aviez pas supporté de m’entendre dire qu’un immeuble s’était effondré comme un château de cartes sous le coup d’une bombe à fragmentation israélienne. Cette vérité-là blessait trop la vôtre pour se frayer un chemin. C’est l’arrivée impromptue dans le bureau où nous nous trouvions, de l’historien israélien Saul Friedländer, qui permit de rétablir la vérité. Il connaissait les faits. J’ai respiré. Vous êtes parti sans faire de place à ma colère. Il n’y avait de place, en vous, que pour la vôtre. Durant les décennies qui ont suivi, le syndrome s’est accentué. Vous aviez beau aimer Levinas, penseur par excellence de l’altérité, il vous devenait de plus en plus difficile, voire impossible, de céder le moindre pouce de territoire à celle ou celui que vous ressentiez comme une menace. Cette mesure d’étanchéité, parfaitement compréhensible compte tenu de l’histoire qui est la vôtre, n’eût posé aucun problème si elle ne s’était transformée en croisade intellectuelle. Cette façon que vous avez de vous mettre dans tous vos états pour peu que survienne un désaccord n’a cessé de m’inspirer, chaque fois que je vous écoute, l’empathie et l’exaspération. L’empathie, car je vous sais sincère, l’exaspération, car votre intelligence est décidément mieux disposée à se faire entendre qu’à entendre l’autre.

      Le plus clair de vos raisonnements est de manière récurrente rattrapé en chemin par votre allergie à ce qui est de nature à le ralentir, à lui faire de l’ombre. Ainsi, l’islam salafiste, notre ennemi commun et, pour des raisons d’expérience, le mien avant d’être le vôtre, vous a-t-il fait plus d’une fois confondre deux milliards de musulmans et une culture millénaire avec un livre, un verset, un slogan. Pour vous, le temps s’est arrêté au moment où le nazisme a décapité l’humanité. Il n’y avait plus d’avenir et de chemin possible que dans l’antériorité. Dans le retour à une civilisation telle qu’un Européen pouvait la rêver avant la catastrophe. Cela, j’ai d’autant moins de mal à le comprendre que j’ai la même nostalgie que vous des chantiers intellectuels du début du siècle dernier. Mais vous vous êtes autorisé cette fusion de la nostalgie et de la pensée qui, au prix de la lucidité, met la seconde au service de la première. Plus inquiétant, vous avez renoncé dans ce « monde d’hier » à ce qu’il avait de plus réjouissant : son cosmopolitisme, son mélange. Les couleurs, les langues, les visages, les mémoires qui, venues d’ailleurs, polluent le monde que vous regrettez, sont assignées par vous à disparaître ou à se faire oublier. Vous dites que deux menaces pèsent sur la France : la judéophobie et la francophobie. Pourquoi refusez-vous obstinément d’inscrire l’islamophobie dans la liste de vos inquiétudes ? Ce n’est pas faire de la place à l’islamisme que d’en faire aux musulmans. C’est même le contraire. À ne vouloir, à ne pouvoir partager votre malaise avec celui d’un nombre considérable de musulmans français, vous faites ce que le sionisme a fait à ses débuts, lorsqu’il a prétendu que la terre d’Israël était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Vous niez une partie de la réalité pour en faire exister une autre. Sans prendre la peine de vous représenter, au passage, la frustration, la rage muette de ceux qui, dans vos propos, passent à la trappe.

      Vous avez cédé à ce contre quoi Canetti nous avait brillamment mis en garde avec Masse et puissance. Vous avez développé la « phobie du contact » à partir de laquelle une communauté, repliée comme un poing fermé, se met en position de défense aveugle, n’a plus d’yeux pour voir hors d’elle-même. Cette posture typique d’une certaine politique israélienne, et non de la pensée juive, constitue, entre autre et au-delà de votre cas, la crispation qui rend impossible l’invention de la paix. C’est d’autant plus dommage qu’il y a fort à parier que le monde dont vous portez le deuil est très proche de celui d’un nombre considérable de gens qui vivent en pays arabes sous la coupe de régimes mafieux et/ou islamistes. Pourquoi ceux-là comptent-ils si peu pour vous ? Pourquoi préférez-vous mettre le paquet sur vos ennemis déclarés que donner leur chance à de potentiels amis ? Le renoncement à l’idéal, dont j’évoque longuement la nécessité dans mon dernier livre sur Edward Said, est un pas que vous ne voulez pas franchir. J’entends par idéal la projection de soi promue au rang de projet collectif. Or, le seul rêve politique qui vaille, on peut aussi l’appeler utopie, c’est celui qui prend acte de la réalité et se propose d’en tirer le meilleur et non de la mettre au pas d’un fantasme. C’est précisément le contraire de l’idéal en circuit fermé qui fonctionne sur le mode d’une fixation infantile et nous fait brusquement découvrir, à la faveur d’une mauvaise rencontre, qu’il nourrit la haine de ceux qui n’ont pas les moyens de ne pas haïr. Cet homme qui vous a injurié a tout injurié d’un coup : votre personne, les Juifs et ceux que cette ignominie écœure. Il ne suffit toutefois pas de le dire pour le combattre et moins encore pour épuiser le sujet. À cet égard, je vous remercie d’avoir précisé à la radio que l’antisémitisme et l’antisionisme ne pouvaient être confondus d’un trait.

      Peut-être aurez-vous l’oreille du pouvoir en leur faisant savoir qu’ils ne cloueront pas le bec des opposants au régime israélien en clouant le bec des enragés. On a trop l’habitude en France de prendre les mots et les esprits en otage, de privilégier l’affect au mépris de la raison chaque fois qu’est évoquée la question d’Israël et de la Palestine. On nous demande à présent de reconnaître, sans broncher, que l’antisémitisme et l’antisionisme sont des synonymes. Que l’on commence par nous dire ce que l’on entend par sionisme et donc par antisionisme. Si antisioniste signifie être contre l’existence d’Israël, je ne suis pas antisioniste. Si cela signifie, en revanche, être contre un État d’Israël, strictement juif, tel que le veulent Netanyahu et bien d’autres, alors oui, je le suis. Tout comme je suis contre toute purification ethnique. Mandela était-il antisémite au prétexte qu’il défendait des droits égaux pour les Palestiniens et les Israéliens ? L’antisémitisme et le négationnisme sont des plaies contre lesquelles je n’ai cessé de me battre comme bien d’autres intellectuels arabes. Que l’on ne nous demande pas à présent d’entériner un autre négationnisme – celui qui liquide notre mémoire – du seul fait que nous sommes défaits. Oui, le monde arabe est mort. Oui, tous les pays de la région, où je vis, sont morcelés, en miettes. Oui, la résistance palestinienne a échoué. Oui, la plupart desdites révolutions arabes ont été confisquées. Mais le souvenir n’appartient pas que je sache au seul camp du pouvoir, du vainqueur. Il n’est pas encore interdit de penser quand on est à genoux.

      Un dernier mot avant de vous quitter. Je travaille au Liban avec des femmes exilées par la guerre, de Syrie, de Palestine, d’Irak. Elles sont brodeuses. Quelques-unes sont chrétiennes, la plupart musulmanes. Parmi ces dernières, trois ont perdu un fils. Toutes sont pratiquantes. Dieu est pour ainsi dire leur seul recours, leur seule raison de vivre. Réunies autour d’une grande table, sur laquelle était posée une toile de chanvre, nous étions une douzaine à dessiner un cargo transportant un pays. Chacune y mettait un morceau du sien. L’une un tapis, l’autre une porte, une colonne romaine, un champ d’olivier, une roue à eau, un coin de mer, un village du bord de l’Euphrate. Le moment venu d’introduire ou pas un lieu de culte, la personne qui dirigeait l’atelier a souhaité qu’il n’y en ait pas. Face à la perplexité générale, il a été proposé que ces lieux, s’il devait y en avoir, soient discrets. À la suggestion d’ajouter une synagogue, l’une des femmes a aussitôt réagi par ces mots : « S’il y a une église et une mosquée, il faut mettre une synagogue pour que chacun puisse aller prier là où il veut. Et elle a ajouté avec le vocabulaire dont elle disposait : « Nous ne sommes pas antisémites, nous sommes antisionistes. » Toutes ont approuvé, faisant valoir que « dans le temps », tout ce monde-là vivait ensemble.

      Cher Alain Finkielkraut, je vous demande et je demande aux responsables politiques de ne pas minorer ces petites victoires du bon sens sur la bêtise, de la banalité du bien sur la banalité du mal. Préférez les vrais adversaires qui vous parlent aux faux amis qui vous plaignent. Aidez-nous à vous aider dans le combat contre l’antisémitisme : ne le confinez pas au recours permanent à l’injonction, l’intimidation, la mise en demeure. Ceux qui se font traiter d’antisémites sans l’être ne sont pas moins insultés que vous. Ne tranchez pas à si bon compte dans le vécu de ceux qui ont une autre représentation du monde que vous. Si antisionisme n’est plus un mot adapté, donnez-nous-en un qui soit à la mesure de l’occupation, de la confiscation des terres et des maisons par Israël, et nous vous rendrons celui-ci. Il est vrai que beaucoup d’entre nous ont renoncé à parler. Mais ne faites pas confiance au silence quand il n’est qu’une absence provisoire de bruit. Un mutisme obligé peut accoucher de monstres. Je vous propose pour finir ce proverbe igbo : « Le monde est comme un masque qui danse : pour bien le voir, il ne faut pas rester au même endroit. »

      Dominique EDDÉ est romancière et essayiste. Dernier ouvrage : « Edward Said. Le roman de sa pensée » (La Fabrique, 2017).

      –—
      Note de l’auteure

      Rédigée le 23 février dernier, cette lettre à Alain Finkielkraut a été acceptée par le journal Le Monde qui demandait qu’elle lui soit « réservée », puis elle a été recalée, sans préavis, 9 jours plus tard alors qu’elle était en route pour l’impression.

      L’article qui, en revanche, sera publié sans contrepoids ce même jour, le 5 mars, était signé par le sociologue Pierre-André Taguieff. Survol historique de la question du sionisme, de l’antisionisme et de « la diabolisation de l’État juif », il accomplit le tour de force de vider le passé et le présent de toute référence à la Palestine et aux Palestiniens. N’existe à ses yeux qu’un État juif innocent mis en péril par le Hamas. Quelques mois plus tôt, un article du sociologue Dany Trom (publié dans la revue en ligne AOC) dressait, lui aussi, un long bilan des 70 ans d’Israël, sans qu’y soient cités une seule fois, pas même par erreur, les Palestiniens.

      Cette nouvelle vague de négationnisme par omission ressemble étrangement à celle qui en 1948 installait le sionisme sur le principe d’une terre inhabitée. Derrière ce manque d’altérité ou cette manière de disposer, à sens unique, du passé et de la mémoire, se joue une partie très dangereuse. Elle est à l’origine de ma décision d’écrire cette lettre. Si j’ai choisi, après le curieux revirement du Monde, de solliciter L’Orient-Le Jour plutôt qu’un autre média français, c’est que le moment est sans doute venu pour moi de prendre la parole sur ces questions à partir du lieu qui est le mien et qui me permet de rappeler au passage que s’y trouvent par centaines de milliers les réfugiés palestiniens, victimes de 1948 et de 1967.

      Alors que j’écris ces lignes, j’apprends qu’a eu lieu, cette semaine, un défilé antisémite en Belgique, dans le cadre d’un carnaval à Alost. On peine à croire que la haine et la bêtise puissent franchir de telles bornes. On peine aussi à trouver les mots qui tiennent tous les bouts. Je ne cesserai, pour ma part, d’essayer de me battre avec le peu de moyens dont je dispose contre la haine des Juifs et le négationnisme, contre le fanatisme islamiste et les dictatures, contre la politique coloniale israélienne. De tels efforts s’avèrent de plus en plus dérisoires tant la brutalité ou la surdité ont partout des longueurs d’avance.

      Que les choses soient claires : l’antisémitisme n’est pas, de mon point de vue, un racisme comme un autre. Il est le mal qui signe la limite irrationnelle de l’humain dans notre humanité. Le combattre de toutes nos forces n’est pas affaiblir la Palestine, c’est la renforcer. Alerter un certain milieu intellectuel et politique sur les dangers d’une mémoire sioniste exclusive, c’est l’alerter sur la grave injustice qu’elle signifie, mais aussi sur le désastreux effet d’huile sur le feu antisémite que peut produire cette occultation de l’autre.

      D.E.

    • Et aussi

      Note de l’auteure

      Rédigée le 23 février dernier, cette lettre à Alain Finkielkraut a été acceptée par le journal Le Monde qui demandait qu’elle lui soit « réservée », puis elle a été recalée, sans préavis, 9 jours plus tard alors qu’elle était en route pour l’impression.

      L’article qui, en revanche, sera publié sans contrepoids ce même jour, le 5 mars, était signé par le sociologue Pierre-André Taguieff. Survol historique de la question du sionisme, de l’antisionisme et de « la diabolisation de l’État juif », il accomplit le tour de force de vider le passé et le présent de toute référence à la Palestine et aux Palestiniens. N’existe à ses yeux qu’un État juif innocent mis en péril par le Hamas. Quelques mois plus tôt, un article du sociologue Dany Trom (publié dans la revue en ligne AOC) dressait, lui aussi, un long bilan des 70 ans d’Israël, sans qu’y soient cités une seule fois, pas même par erreur, les Palestiniens.


      #le_monde

    • @touti : quand tu préconises Tor, c’est « Tor Browser » ou le réseau Tor ? J’ai pas encore osé me lancer dans ce truc car ça m’a l’air complexe.
      Sinon, j’utilise un service qui fournit des accès à des VPN, ce qui me permet de « délocaliser » mon IP, d’anonymiser mes connections et d’en crypter le contenu. Ça s’appelle « Cyberghost » et c’est payant aussi, mais bon ...

    • Oui TOR browser, et ça utilise le réseau TOR, faut arrêter d’avoir peur (les médias dominants ont bien travaillé avec le dark web, raaaa bouououuoouh TOR c’est le mal) , c’est aussi simple que n’importe quel navigateur.

    • Euh ... En fait, c’est pas le darquouèbe qui me fout les jetons, c’est la complexité technique du bouzin. Faudra que je teste sur une vieille machine sous Linux.
      Sinon, à propos de Cyberghost, un peu de doc ici même :
      https://www.tomsguide.com/us/cyberghost-vpn,review-4458.html

      Mais si j’arrive à maîtriser Tor (et son « brouteur »), j’abandonne derechef mon service payant. (Désolé @monolecte d’avoir squatté ton post avec mes angoisses techniques.)

    • Non mais ya rien à faire, tu ouvres TorBrowser et c’est fini. C’est juste un Firefox pré-configuré pour passer par Tor. Dès que tu l’allumes il fait un chemin au hasard dans les nœuds Tor, et du coup c’est comme si tu faisais ta requête depuis ailleurs (mais le nœud sortant est aussi en France). À tout moment t’as une entrée de menu « rouvrir avec un autre chemin » si tu veux le changer.

  • Je sais que c’est assez déplaisant d’avoir à parler de cet académicien, mais c’est un mécanisme déja souvent dénoncé ici dont voici un nouvel exemple du passage de l’antisionisme à l’antisémitisme.
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/02/16/01016-20190216ARTFIG00186-emmanuel-macron-denonce-les-injures-antisemites-a

    Macron dénonce les injures antisémites contre Finkielkraut

    En marge de l’Acte XIV des « gilets jaunes », le philosophe Alain Finkielkraut a été injurié par un groupe de manifestants. « Barre-toi, sale sioniste de merde », lui ont-ils crié.

    En milieu d’après-midi, Alain Finkielkraut a été injurié et sifflé en marge de la manifestation des « gilets jaunes » dans le quartier de Montparnasse à Paris, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et qui ont déclenché une vague d’indignation au sein de la classe politique.

    « Barre-toi, sale sioniste de merde », « grosse merde sioniste », « nous sommes le peuple », « la France elle est à nous », ont crié plusieurs manifestants qui défilaient boulevard du Montparnasse, et qui venaient d’apercevoir l’académicien, d’après une vidéo diffusée par Yahoo ! Actualités.

    Aucune insulte antisémite n’est rapporté dans les exemples, il n’est question que de sionisme et tous les commentaires utilisent le mot antisémitisme et pas une fois antisionisme.

    #antisémitisme #antisionisme #sionisme #langage #vocabulaire #gilets_jaunes

    • Héhé, c’est bien rodé son petit jeu pourri, car c’est ainsi qu’on parle de lui. Monsieur aime qu’on parle de lui, et adore tant prendre des bains de foule, or, grand malheur ! la foule n’est pas dupe et lui dit clairement merde, chaque fois. Alors, il se tourne vers ses camarades les médias qui ne cessent de lui tendre crachoir afin qu’il pleure dans leur giron que la foule est antisémite en plus de manger les enfants.

    • Les insultes sont violentes : « Sale sioniste de merde », « bâtard », « grosse merde », « nique ta mère »… Le philosophe Alain Finkielkraut, pris à partie ce samedi après-midi par des Gilets jaunes à Paris, raconte avoir été ciblé en raison de ses positions vis-à-vis d’Israël mais dit ne pas avoir entendu l’insulte de « sale Juif ». Il a notamment reçu un appel de soutien d’Emmanuel Macron.

      http://www.leparisien.fr/politique/alain-finkielkraut-insulte-il-y-a-un-sentiment-d-hostilite-tres-fort-a-l-

      Le Parisien préfère titrer : "Finkielkraut violemment insulté : « Il y a un sentiment d’hostilité très fort à l’égard des Juifs »"

    • Réfléchir, prendre de la distance, définir à nouveau sérieusement et précisément les termes (antisémitisme, antisionisme), garder son calme, dénoncer de manière raisonnable (au sens propre du terme) sans toutefois faire de compromis sur les valeurs fondamentales très largement bafouées par Macron et ses servant·es ces derniers mois autant que par Finkielkraut depuis des années (sans d’ailleurs qu’il ne soit inquiété). La tentation de l’insulter est grande, et j’avoue qu’il m’est arrivé de m’être totalement lâché. Je le regrette aujourd’hui parce que je sais que c’est totalement inutile et destructif, et j’essaye de ne plus le faire (je veux dire insulter. Parfois c’est vraiment difficile de se retenir...).
      Je suis aussi d’origine juive, avec une famille originaire d’Europe de l’Est qui depuis un siècle en a payé le prix du sang, avec déportations, humiliation, meurtres, rafle du 16 juillet 1942 suivi aussi de meurtre, et nous, enfants de cette histoire, nous en portons quotidiennement le poids. Nous savons de quoi nous parlons.

      L’acte antisémite est toujours totalement condamnable, et je le condamnerai toujours vigoureuement. Alors, [corr : merci @touti ! c’était écrit trop vite] anti sionisme n’est pas du tout antisémitisme, mais alors pas du tout [je signale l’opus de Dominique Vidal sur cette question http://www.editionslibertalia.com/catalogue/poche/antisionisme-antisemitisme - de nombreu·ses israélien·nes sont antisionnistes en ce qu’elles et ils refusent d’adhérer à ce qui est une idéologie politique, refusent donc de soutenir la politique de colonisation du gouvernement israélien, ils ne sont bien entendu pas pour autant antisémites. Pas du tout du tout.

      Il semble que ces nuances échappent totalement à l’entendement de la classe politique française] Il faut absolument revenir sur les définitions et sur l’histoire. Je veux dire aussi que ce n’est pas une raison pour se taire face aux politiques d’humiliation et de colonisation et de violations de droits humains que font subir les autorités israéliennes aux personnes palestiniennes d’une part, et de rester silencieux face aux torrents de haine que Finkielkraut déverse sur des personnes racisées et des jeunes de banlieues depuis des années en les excluant de fait de la société française. Je veux dire aussi que la violence extrême exprimée par Finkielkraut de manière permanente envers tout un pan de notre société française n’est pas non plus une raison pour l’insulter, car au lieu de l’insulter, il vaudrait mieux sérieusement dénoncer ses propos en les analysant avec tous les arguments réfléchis, possibles et disponibles, dans des termes de débats « policés », ce qui en montrerait - d’une manière plus puissante encore - toute l’obscénité et le caractère décadent.

      J’écris cela, et pourtant, je resens envers cette élite miteuse un immense colère qu’il me faut contenir.

    • Depuis hier je me torture la tête : faire ou ne pas faire un décryptage de la vidéo de Yahoo sur Seenthis ?
      Honte sur moi, j’ai choisi de ne pas le faire, et de ne même pas chercher le sujet par là, de peur de voir, comme sur twitter, des gens que j’aime ne pas accepter ma demande de nuance : ne pas confondre anti-sionisme et anti-sémitisme.
      Il y a clairement un groupe politique racisé pro-Palestine qui s’est fait piéger dans sa volonté de virer Finkelkraut, et pourtant le dernier qu’on entend parler face caméra dit lui même que c’est une provocation.
      Il y a tout aussi clairement, à un moment, un dieudo-machin ou soral-truc qui en profite en passant pour cracher son anti-sémitisme en agitant son gilet, faisant ainsi référence à l’étoile jaune, c’est absolument sordide. Mais c’est le seul que j’entends, il n’est pas à l’origine du truc et d’ailleurs se contente de passer.
      A aucun moment je n’entends « sale juif ». L’un des moment qu’une personne a mis en ligne, en isolant et ralentissant, s’avère être un « p’tite bite » (je ne sais pas comment les gens font pour y entendre sale juif, d’ailleurs !)
      Ce qui m’a fait encore plus mal, c’est que je me rappelle parfaitement mon isolement quand j’ai dénoncé la coup monté quenelleur du Sacré Coeur le 23 décembre. Comment parfois les mêmes me sont tombée dessus en minorant totalement la chose, voire en niant un salut nazi flagrant.
      Et on me cite comme « gauche antisémite » pour avoir osé relayer deux (excellents) articles sortis juste avant le buzzz de #Jette_toi_dans_le_canal_Finkie :
      Israël s’aliène les Juifs américains : https://www.monde-diplomatique.fr/2019/02/ALTERMAN/59542
      Comment Israël manipule la lutte contre l’antisémitisme : https://orientxxi.info/magazine/comment-israel-manipule-la-lutte-contre-l-antisemitisme,2892
      Article que je n’ai pas osé, non plus, seenthisser...
      Alors autant je suis prête à « perdre » sur #Facebook et #Twitter ou autres réseaux régis par des choix capitalistes, à m’y isoler pour oser y apporter des nuances au milieu des meutes, autant ... j’ai manqué lamentablement de confiance en vous ! Et je le regrette. Parce que tomber ce matin sur ce billet et ses réponses m’aurait grandement soulagée !
      Encore une fois, #Seenthis, merci pour tes nuances éclairantes <3

    • Je me permets d’ajouter (désolée, j’en ai gros sur la patate) qu’au passage, deux femmes pour lesquelles je n’ai aucune sympathie, s’en prennent plein la tronche par des meutes et que visiblement, malgré la vague #LigueduLoL, tout le monde s’en fout :

      ~ Ingrid Levavasseur, qui se fait traiter plusieurs fois de « sale pute » et doit être exfiltrée sous des huées. Elle a apparemment aussi été visée par un pétard et, sur une vidéo d’une chaine que je me refuse quand même à promouvoir, on y entend clairement des personnes lui dire « rentre chez toi sale pute »...

      #GiletsJaunes à #Paris : prise à partie par des gilets jaunes qui ont commencé à l’insulter et qui sont devenus violents avec elle, #IngridLevavasseur exfiltrée de la manif. « Elle était extrêmement choquée, elle tremblait » ? Le point avec @Charlinehurel sur #La26

      vidéo : https://twitter.com/LCI/status/1097146198023200768

      #Paris #IngridLevavasseur insultée et malmenée par quelques gilets jaunes. Elle est évacuée par le SO et les FDO. #GiletsJaunes #ActeXIV #Acte14 #16Fevrier #16fevrier2019 #ActeXV

      vidéo : https://twitter.com/Steph_Roy_/status/1097139503444213762

      ~ Aude Lancelin, qui a eut le malheur de questionner dès le départ l’absence des mots « sale juif », et qui a le courage de maintenir ses propos malgré sa désignation comme cible par Benjamin Griveaux hier soir. Voici sa réponse aujourd’hui :

      Je précise pour celles et ceux qui ne me connaissent pas et viendraient à passer par là que je critique les bases soralo-dieudo-gentils-virus du mouvement des Gilets Jaunes depuis son tout début, preuves à l’appui, et que j’ai invisibilisé Aude Lancelin il y a quelques temps lors du grand chambardement au Media, qui ne fait pas partie de mes sources d’informations...
      (c’est terrible de se sentir l’obligation de se justifier comme ça !)

    • Merci @biggrizzly ;)

      La « bonne nouvelle » c’est que ni Finkelkraut ni CheckNews n’ont entendu « Sale juif » :
      Qu’entend-on sur la vidéo de l’altercation entre Finkielkraut et des gilets jaunes" ?
      https://www.liberation.fr/checknews/2019/02/17/qu-entend-on-sur-la-video-de-l-altercation-entre-finkielkraut-et-des-gile

      La « mauvaise » nouvelle c’est que CheckNews s’aligne quand même sur la position de Benoît Hamon consistant à dire que malgré tout il s’agit bien d’une agression anti-sémite ...

      Au passage, je découvre dans une vidéo que je n’avais pas vue https://twitter.com/CharlesBaudry/status/1096775851654418432 que celui que je pensais franchement antisémite porte un kefieh à la taille... du coup je ne sais plus quoi penser !

      Le confusionnisme est total : une des photos qui a énormément circulé montrant un manifestant avec une kippa qui souhaitait prouver que les juifs n’avaient aucun risque à se montrer a été très rapidement contrée par autant de personnes présentant le manifestant comme un anti-sémite notoire. Le hic est que lorsque qu’on arrive sur son profil, impossible de se faire une réelle opinion, ses « like » en sont l’illustration : https://www.facebook.com/Pascal.alias.Abdelhakim/likes : le seule rapprochement politique que je puisse faire encore une fois est avec... Dieudonné :/

    • Merci @touti, j’ai corrigé dans le corps du texte, j’ai posté un peu rapidement après avoir relu un peu rapidement. J’ai été stupéfait par les déclarations quasi unanimes des politiques, des personnalités, des journalistes, il semble que pas une ou un se soient posé·es la moindre petite question, ce qui est effrayant. L’ami Vidal pourtant mène ce combat depuis très longtemps (voir son bouquin en référence plus haut). Sur FB pas loin de mon compte, il y a même des gens qui semblent comprendre et faire la différence, mais qui ne peuvent s’empêcher de dire quand même que lorsqu’on est antisonniste, « l’antisémitisme » n’est jamais très loin. On croit rêver. Le moins que je puisse dire, c’est que je suis inquiet pour la suite des débats.

    • @val_k je comprends très bien ton désarroi, je me suis aussi posé beaucoup de questions au sujet d’Aude Lancelin dont je désapprouve les méthodes. Il y en a d’autres que je désapprouve, Le Média comme le Monde ou le Monde Diplo, mais lorsque j’adhère à une idée, à une approche qu’elles ou ils véhiculent, je cite et j’appuie. J’ai longtemps hésité (j’ai aussi plus ou moins réussi à invisibiiser sur ma « pratique réseaux ») et finalement je me suis dit que c’était stupide de nier cette existence. Et je cite. J’avais vu et lu la réaction d’Aude Lancelin et je suis d’accord avec toi. C’est une position courageuse. Je note aussi dans ce que je lis, qu’on peut reconnaître à Finkielkraut une forme d’honnêteté quand il dit qu’il ne fallait pas en faire tout un plat et que lui même n’avait pas interprété ces insultes comme un acte antisémite apocalyptique mais plutôt comme une critique de sa position sur les choix politiques du gouvernement israélien.

    • j’ai commencé par échanger avec @reka sur FB (oui c’est mal) donc je reprends ici : Philippe, je suis d’accord avec toi sur Finkielkraut, qui est une ordure dangereuse (et un piètre intellectuel, tout juste médiocre commentateur de sa propre nullité réactionnaire). D’accord aussi sur la différence antisémitisme antisioniste. Il n’empêche que des phrases comme « on est chez nous » et « retourne chez toi à Tel Aviv » (qui sont dans la video, alors qu’on n’entend pas "sale Juif) sont inadmissibles et odieuses. C’est dégueulasse de se cacher derrière l’antisionisme pour justifier ça. C’est tout aussi dégueulasse d’en profiter pour généraliser à tous les GJ. Et ne pas oublier l’urgence d’être attentifs/ves à l’antisémitisme, au racisme, à l’homophobie et au sexisme partout

    • Une autre vision et d’autres questionnements que l’on doit à notre amie Emma Walter sur FB justement. Questionnements qui suscitent sans doute des questionnements, mais il faut écouter toute le monde, et essayer de comprendre :

      Mais enfin. J’ai écouté la fameuse vidéo 4 fois et entendu très clairement « Sale Juif » adressé à Finki. Je ne comprends pas pourquoi il est si compliqué de dire que 1. C’est une agression verbale antisémite 2. Dont un groupe de Gilets jaunes est responsable 3. Et oui Finki est raciste et islamophobe mais ça n’empêche pas d’affirmer que oui (retour au 1), c’est une agression antisémite. Point barre.

      Alors après avoir lu que « sale Juif ! » ne figurait pas sur la vidéo, il semble qu’elle y figure si on en croit Emma mais aussi d’autres personnes sur les réseaux. Sur la version que j’ai écouté, je ne l’ai pas entendu, mais il y a peut-être plusieurs versions qui circulent, je ne sais pas.

    • J’ai écouté la vidéo des dizaines de fois, écouté en boucle les passages qu’on me signalait « mais siiiii à 0’25 », les « à 0’30 », etc. Pour l’instant, j’entends à chaque fois « Palestine », et truc chelou que j’ai, un moment, cru être effectivement « sale juif » pour me rendre compte que ça provenait du mec qui porte un masque. D’ailleurs, la fois juste après, il dit un « Palestine » bien plus distinct. Il y a un autre passage, qui a été mi au ralenti sur twitter ( https://twitter.com/Sifaoui/status/1097060739372720129 ) et je ne vois vraiment pas comment on arrive à y entendre « Sale juif » : c’est un truc genre « p’tite bite » que j’entends !
      Je veux bien croire qu’il y a autant de nuances de réception dans les oreilles que de perception des couleurs dans les yeux, mais à ce point là... ?
      La découverte, dans la journée, que celui qui a dit cette phrase abjecte « on est chez nous » que je ne supporte nulle part, ni dans une AG de la ZAD le 18 janvier 2018, ni dans la rue face à Finkelkraut, que ce type donc, portait un kefieh à la taille, a fini par me convaincre qu’il s’agissait bien avant tout d’anti-sionisme et, au vu des visages, de personnes très concernées par le massacre Palestinien.
      De toute façon, au final, s’il y a bien une chose que j’ai appris ces dernières années, c’est que c’est à la victime de décider et que Finkie a tranché : il a été attaqué pour ses opinions politiques : sou soutien au sionisme (et là dessus, je n’ai même pas d’opinion archi-tranchée, n’ayant aucun goût pour les frontières) et son soutien inconditionnel à la politique du gouvernement israélien (et là dessus par contre ma position est très tranchée).
      Bref : Alea Jacta Est !
      (Hélas, non :/ )

    • C’est un truc que je déteste fondamentalement avec Finkelkraut et sa meute de chiens de garde de la bourgeoisie, c’est son #auto-essentialisation.

      Il a commencé la manœuvre depuis quelques années. Cela consiste à taxer toute critique de son œuvre, de sa pensée, de ses déclarations et affirmations d’antisémitisme. Cela revient à dire (de sa part) que tout ce qui sort de lui est intrinsèquement et donc par essence, de l’ordre de la #judéité. Autrement dit, Finkelkraut n’est pas philosophe, écrivain, journaliste, intellectuel, il est totalement juif, ce qui l’autorise à traiter toute critique envers lui d’antisémitisme.

      Et ça, ça me fout tellement en colère. Parce que cette instrumentation de sa judéité pour éteindre toute velléité de critique, pour baillonner tout détracteur est profondément dégueulasse et plus particulièrement pour les différentes communautés juives qui n’ont peut-être pas envie d’être associées par défaut à toutes les idées de ce monsieur.

    • Par ailleurs, et au-delà de la manipulation sémantique honteuse de ce triste personnage, il y a aussi les manœuvres sémantiques concomittantes d’authentiques racistes et antisémites qui, se sachant poursuivables s’ils attaquent quelqu’un sur la base de sa judéité, codent leur antisémitisme bien réel sous le vocable antisioniste, rajoutant encore plus à la confusion… de la même manière que certains racistes se revendiquent islamophobes pour ne pas déclarer ouvertement qu’ils en ont contre les arabes.

    • J’écoutais la chronique de Jean Michel « Apathique » (enfin pas tant que ça tout de même car cette petite #crapule était en mode « rageux ») sur Europe 1 ce matin (à l’insu de mon plein gré œuf corse) et j’ai eu comme une vieille montée d’adrénaline, ce qui a valu à ma compagne une longue diatribe enflammée sur la manipulation et la médiacratie, toussa ... #abjection #propagande

      Le pire dans cette affaire c’est que nous prêtons encore attention à ce salmigondis que d’aucun nomme « analyse ». Ça ne vaut vraiment plus la peine d’accorder du temps de cerveau disponible à toute cette merde. On a mieux à faire (enfin personnellement, je le crois). Vous allez rire mais je me surprends à regarder RT-France (canal 359 chez Free) pour éviter la pensée unique. Ce qu’on est pas obligé de faire tout de même ... Mais, je pense qu’il faut quand même en profiter (avec modération, bien sûr) parce que, si ça se trouve, la « voix de la Russie » sera bientôt interdite.
      https://www.youtube.com/watch?v=tHQzZClpL9o

    • "Aucune insulte antisémite" ? ! Ben voyons. Et « Rentre chez toi en Israël ! », « A Tel-Aviv, à Tel-Aviv ! » c’est une antisioniste ? pro-palestinien ?

      Edit je vois que @isskein a déjà souligné ce point décisif

      Finkielkraut, c’est le énième communicant macronien à venir illustrer l’adage gouvernemental "c’est nous ou le RN", cette fois à l’occasion du 14ème samedi #Gilets-Jaunes. Performance réussie donc. Et bénéfice inespéré pour le conservatisme, cette "la gauche" débile qui fait mine de ne pas voir et de ne pas entendre l’antisémitisme.

      #néocon #provocateur #gauche_de_merde

    • Ce qu’il y a de bien, dans le camps du Bien, avec un grand B, c’est qu’on se paie beaucoup de mots pour faire la morale à ceux qui parlent. Et quand on est plutôt vers la gauche, à ne pas confondre avec l’énoncé différent quand on est "lagauche", on parle parfois, ou parfois pas tellement parfois les ficelles sont énormes. Et dans les deux cas, la « morale » parle beaucoup elle aussi pour dire que les gauchistes, ceux qui sont plutôt vers la gauche de « lagauche », ils ne parlent pas assez. Ou qu’ils parlent trop.

      Dans les actes, on a un agent provocateur qui se prétend victime de pogrom, on a tout l’appareil d’état et médiatique qui hurle au pogrom, on a quelques personnes qui ont fait savoir que l’agent provocateur était un agent provocateur, en des termes peu élogieux, mais sans en venir même rien qu’aux mains. Et évidemment, c’est toute la gauche de « lagauche » qui est accusée d’antisémitisme. Y compris par les moralisateurs habituels tireurs dans le dos habituels, même lorsque la manipulation est grossière.

      Le plus triste, c’est que comme Corbyn, la seule possibilité que nous allons avoir, c’est de nous excuser de ne pas avoir condamné ces mots de travers avec suffisamment de componction et de ferveur.

      Crétins.

    • "Aucune insulte antisémite" ? ! Ben voyons. Et « Rentre chez toi en Israël ! », « A Tel-Aviv, à Tel-Aviv ! » c’est une antisioniste ? pro-palestinien ?

      Je pense que ce sont juste des insultes anti-israëliennes. Maintenant, si être contre la politique d’apartheid de l’état d’Israël (et pas forcément des citoyens de ce pays car il y a aussi des gens honnêtes, là-bas), c’est être « anti-sémite » .... rubbish !

      (Bon ceci dit, @colporteur, je vais pas passer ma journée à éditer ma réponse parce que tu as modifié la tienne, hein ! Même que t’as oublié un mot. Franchement, j’ai autre chose à foutre. Mais tu joues à quoi au juste ? C’est une partie de « Mélenchon-bashing » que tu nous proposes ? Non parce que je viens d’aller faire un tour sur twitt’zob et il s’en dit de belles là-bas ... )

      Sinon, vous savez quoi ?

      DeepL Traducteur
      https://www.deepl.com/translator#de/fr/Finkielkraut

      « Le pauvre homme ! » (Molière, le Tartuffe, acte I, scène 4).

    • Pour poursuivre le débat.

      Insultes contre Alain Finkielkraut : « Quand on lui dit ’sale sioniste de merde’, on n’est plus dans la théorie politique »
      https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/insultes-contre-alain-finkielkraut-quand-on-lui-dit-sale-sioniste-de-me

      Pour vous, les insultes proférées contre Alain Finkielkraut relèvent-elles de l’antisionisme ou de l’antisémitisme ?

      Aucune insulte n’est antisioniste. L’insulte est forcément antisémite. A partir du moment où il y a un caractère haineux dans les propos, comme c’était le cas des « gilets jaunes » face à Alain Finkielkraut, il s’agit forcément d’un délit, condamnable par la justice. Quand on lui dit « sale sioniste de merde », on n’est plus dans la théorie politique. C’est juste purement raciste.

      Est-ce que le fait d’utiliser « sioniste » n’est pas aussi une manière de remplacer le mot « juif » pour échapper à une condamnation en justice ?

      Bien sûr. Cette opération de passe-passe linguistique a notamment été utilisée par Dieudonné et Alain Soral. A partir du moment où ils étaient poursuivis en justice pour leur incitation à la haine antisémite, ils ont changé de manière de s’exprimer. « Juif » est devenu « sioniste » et « antisémitisme » est devenu « antisionisme » dans leur discours. Ceux qui s’en sont pris à Alain Finkielkraut ont fait la même opération. Ils méritent d’être condamnés avec la plus grande clarté. Moi qui me suis souvent opposé aux idées d’Alain Finkielkraut, je considère que ce qui est arrivé hier est inacceptable.

    • Est-ce qu’on peut juste demander ce que viennent foutre ici Finkie et la Palestine ?...

      On ne sait toujours pas qui va tirer les marrons du feu des gilets jaunes, mais y a beaucoup de trucs qui puent et faut être vigilant.

      Finkie tout bouffon qu’il soit est problématique, l’équation juif = État d’Israël ne l’est pas moins.

      En l’occurrence l’amalgame est implicite, personne ne dit explicitement dans les vidéos « Finkie = juif = État d’Israel », mais c’est tellement répandu aujourd’hui comme rhétorique de la part de tous ceux qui ont intérêt à cet amalgame, sionistes racistes et antisionistes antisémites, que c’est difficile ici de ne pas l’imputer aux seconds.

      Moralité : plutôt que nous crêper le chignon entre nous, virons Finkie et l’antisémitisme ensemble.

    • Je reviens de twitter...
      Je suis atterrée.

      Des députés veulent que l’antisionisme soit reconnu comme un délit au même titre que l’antisémitisme
      https://mobile.francetvinfo.fr/culture/alain-finkielkraut/des-deputes-veulent-que-l-antisionisme-soit-reconnu-comme-un-del

      Et pendant ce temps là des ... allié-e-s (?!) partagent allégrement des articles qui présentent le principal personnage anti-sioniste vénère comme un « suspect » et un fondalentaliste islamiste...
      Dans 2 heures le GIGN va arrêter ce groupe de terroristes, vous allez voir.
      Je ...
      #impuissance.

    • Plusieurs personnes recommandent cet article disant qu’il élève le débat

      Le dernier sacrifice d’Alain Finkielkraut
      > Le Monde Moderne - https://www.lemondemoderne.media/le-dernier-sacrifice-dalain-finkielkraut
      Le titre me fait peur mais je vais le lire de ce pas.
      ...
      Mais comment, comment peut-on voir des allié-e-s céder à l’injonction de privilégier l’anti-sémitisme à l’anti-sionisme et criminaliser ce dernier ?
      La base d’être allié, c’est ne jamais choisir à la place des victimes.

    • Dire « rentre chez toi » en Israel, c’est raciste et en l’occurence antisémite, sur ce mode, ce serait pas étonnant que ce soit d’un salafiste puisque c’est ni pro palestinien, ni anti israélien de dire (comme les sionistes...) « la place des Juifs est en Israel ».
      Le seul rapport avec Bagelstein (une intox) c’est l’exploitation politique à quoi ça donne lieu, mais cette fois les faits sont là et bien là. Si ce très sale type a parié qu’il allait donner la quant à cette journée Gilets jaunes, c’est en s’appuyant sur la garantie de pouvoir jouer sur des dispositions façonnées par les divers antisémitisme populaires actuellement à l’oeuvre. Mais continuez à vous boucher les oreilles, aveuglés par telle ou telle idéologie ou au nom d’on ne sait quel calcul si tel est bien votre souhait.

      #déni

    • après le figaro, twittoland, facebook etc... l’inévitable francetv.info n’oublions pas RTL

      Le ministre de l’Intérieur a déclaré sur Twitter qu’"un suspect, reconnu comme le principal auteur des injures, a(vait) été identifié". Il serait connu des services de police mais n’apparaît pas dans le Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation (FSPRT).

      https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/injures-antisemites-contre-finkielkraut-ce-que-l-on-sait-du-suspect-identifie-77
      en effet ça n’a pas traîné

      et BFM aussi où Finkielkraut était en boucle hier.

      Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a souhaité sur RTL que le président de la République soit de la marche contre l’antisémitisme ce mardi. Mais le chef de l’Etat n’y participera finalement pas.

      https://www.bfmtv.com/politique/olivier-faure-appelle-emmanuel-macron-a-se-joindre-a-la-marche-contre-l-antis
      du délire, bientôt l’union sacré contre les gilets jaunes

    • Je vais le redire encore plus clairement. Je condamne le « Rentrez chez vous, on est chez nous » dans n’importe quel espace public. Je me le suis pris dans la gueule par des zadistes et des « copains » le 18 janvier 2018 quand iels ont actés préférer négocier et faire le « nettoyage » de la zad aux côtés de l’ACIPA pour « éviter la guerre » ... et bien sûr nous avons eut la guerre et depuis, puis c’est le déshonneur qui surgit par toutes les saloperies mal cachées que certain-e-s se sont cru le devoir d’accomplir pour « sauver la zad » : mensonges, manipulations, milice.
      Il y a 2 semaines un groupe de 5 personnes a été arrêtés pour « séquestration et coups et blessures en réunion ». Une dizaine de zadistes sont convoqués le 4 mars.
      Hier j’ai appris le suicide d’un jeune, fragile, qui avait été chassé après la « guerre ».
      ...
      Les horreurs de l’acceptation des conséquences du choix du « Rentrez chez vous, ont est chez nous », oui je l’ai vécu et le vis encore.
      Mais pour moi, faire le tri plutôt que tenter de comprendre et aider à cohabiter les différences, ne proposer qu’une vision binaire, rejoindre la meute qui a le plus de « pouvoir », ça n’a jamais fait partie de ma vision d’une éducation populaire émancipatrice.
      Malgré tout ce que nous avons mis en place, d’incitation au décryptage avant décision réellement collective, de dé-personnification pour privilégier le fond politique, force est de constater l’échec, chaque jour un peu plus cuisant, partout.
      J’ai la sensation d’avoir échoué dans ma volonté que toutes les voix soit entendues, dans la certitude que les personnes blessées puissent être écoutées et soignées par la collectivité même si elles mordaient. Qu’il paraîtrait évident qu’une victime d’oppressions serait comprise, quelle que soit sa façon de s’exprimer... Et c’est tellement la même chose que je vois ici.
      ...
      J’ai peur.

    • De la bouffonnerie là encore. D’une part Macron a déclaré légitime de rendre hommage à Pétain, il est pas sûr que dans ce contexte il n’y ait pas du monde pour s’en souvenir, d’autre part il ne peut mettre un pied dans la rue sans des hélicoptères, du filtrage et des CRS, et des journalistes triés. Gageons qu’il fera passer un message pour cette messe.

    • Mais enfin, « rentre chez toi en Israel » c’est plus clair que « on est chez nous » (par ailleurs utilisé, je rappel dans « 1ère, 2ème 3ème génération, on est chez nous », et qui s’entend aussi ces derniers temps comme ’votre quartier bourgeois , c’est aussi chez nous")

      @mad_meg @valk, si je vous disait « rentrez dans votre cuisine ! » je crois pas que vous vous demanderiez si c’est par gourmandise ou par sexisme.

    • @val_k, merci pour l’article recommandé, je plussoies.

      Condamner le racisme et l’antisémitisme ne signifie pas condamner le mouvement des gilets jaunes, comme l’aimeraient tant les tenants de la confusion organisée.

    • @colporteur J’ai pas été écouté les fichiers je reconnais que c’est un tord de ma part. Les exemples d’antisémisisme supposé dont j’avais connaissance sont ceux que j’ai mis au début. Ces exemples ne permettaient pas de conclure à de l’antisémitisme.

      Par contre ceux que tu as rapporté ici sont effectivement plus problématiques. Je vais écouté les vidéos, et réfléchir à tout ca. Merci pour ces échanges et informations.

      de retour après écoute du fichier, celui sur lequel je suis tombé comporte beaucoup de « rentre chez toi » et « à tel aviv » on l’entend bien et plusieurs fois. Dire ceci à un sioniste ca ne me semble pas antisémite, comme libé à du pensé pareil, mais je ne suis pas concernée n’étant pas juive je passe probablement à coté de beaucoup de choses.

    • Comparaison n’est pas raison, mais bon sang, quand est-ce que cet état va-t-il être nommé comme il le mérite ? Des élus d’extrême-droite, poursuivis par leur justice pour népotisme, sont à la tête de l’état sans discontinuer depuis des années. Ce pays, des gens disparaissent des années, sont torturés, sont enfermés, sans procès, ni charges. Des gens y sont abattus dans la rue, parfois sans raison aucune (à part celle d’être mal nées évidemment, ce n’est jamais purement au hasard). Les manifestations font l’objet d’exécutions par balle et de mutilations. Tout cela, ça ressemble par exemple au Chili ou à l’Argentine des années 70, mais... impossible de faire le moindre parallèle... Car comparaison n’est pas raison. Et parce que chaque situation ignoble mérite évidemment que l’on en nuance chaque parallèle...

      Partout, à toutes les époques, ces faits auraient du conduire la plupart des observateurs à conclure que la politique menée par les gouvernements de cet Etat est une ignominie. Mais aujourd’hui, rien que le penser peut nous conduire en prison. Je sais, je devrais parler au futur... mais dans plus en plus d’endroits, il faut le dire au présent. La définition scélérate est en cours de passage dans le droit dans la plupart des pays d’Occident.

      Alors quand les plus grands zélateurs de cet Etat gouverné par des élus d’extrême-droite (on a le droit de le dire ou pas ? c’est juste purement factuel, mais sait-on jamais ?) se permettent de faire de la provocation auprès du petit peuple, blam, il faudrait que le petit peuple soit capable de faire la part des choses et de disserter (vous vous en souvenez du coup du boxeur qui a pour circonstance aggravante de ne pas parler comme un gitan ?). Et nous là, les aveugles , il faudrait qu’on décide qu’il y a un méchant et un gentil, et un méchant très très méchant, et un gentil pas si gentil mais bon, faut pas se leurrer hein, les méchants méchants existent. Évidemment qu’ils existent, QUI a dit le contraire ? Alloooo ?

      L’ignominie des actes et des faits ne produit pas le Bien. En premier lieu chez ceux qui la tolèrent et nos pays la tolèrent beaucoup trop à mon goût.

      Alors des insultes sorties de leur contexte face à une énième provocation... ... ... franchement. Là, je me sens comme Ponce Pilate...

    • On perd aussi de vue que le monsieur venait tout juste de vomir ses propres saloperies dans le Figaro (interviouvé par Eugénie Bastié) tout juste ce vendredi là :
      http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2019/02/15/31003-20190215ARTFIG00248-les-82168216gilets-jaunes-avocats-involontaires-d

      On va faire semblant de ne pas voir que, une fois de plus, c’est le monsieur lui-même qui agresse toute une partie de la société au nom de sa religion et/ou son origine géographique, et applique la notion de « alya intérieure » à la France (ça c’est pour celui qui, ici, s’indigne qu’on importe les problématiques du conflit israélo-arabe…) :

      Les actes antisémites ont augmenté de 74 % en 2018. Si on n’avait pas vu certains « gilets jaunes » faire la quenelle ou d’autres associer les noms de Macron et de Rothschild, et si deux portraits de Simone Veil n’avaient pas été recouverts par des croix gammées, ces chiffres seraient probablement passés inaperçus. Comme les voitures quotidiennement incendiés, ç’aurait été « business as usual ». Là, l’occasion était belle de rapatrier l’antisémitisme et de dénoncer la résurgence d’une haine bien de chez nous. Mais ce n’est pas la faute des « gilets jaunes » si la France connaît aujourd’hui ce qu’Édouard Philippe a appelé une « alya intérieure ». De plus en plus de Juifs quittent les communes de banlieue où leur vie devient infernale pour certains quartiers de Paris ou pour… Limoges, justement. Un antisémitisme venu du Maghreb, de Turquie, du Moyen-Orient, d’Afrique et des Antilles s’implante en France et on en a pour longtemps. Quand, lors d’une de mes émissions de France Culture, Georges Bensoussan a mis cette réalité en évidence, il a été accusé par Olivier Schrameck, alors président du CSA, d’« encourager des comportements discriminatoires ». Dans sa lettre envoyée à France Culture, le même Schrameck m’a reproché (en me nommant « l’animateur ») de « n’avoir, à aucun moment, contribué à la maîtrise de l’antenne ». Bensoussan a été poursuivi en justice et finalement relaxé par la 17e chambre. Sa mésaventure témoigne de la force en France du parti du déni. Ce parti est très prompt à se mobiliser contre l’extrême droite. Mais ce ne sont pas des « gilets jaunes » qui ont scié les deux arbres plantés à la mémoire d’Ilan Halimi là où il a été retrouvé agonisant. Ce ne sont pas non plus des excités de la fachosphère qui ont traité l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui de « pute à Juifs » parce que après l’attentat de Strasbourg elle a osé déclarer : « Il faut que l’islam se soumette à la critique ! Qu’il se soumette à l’humour ! Qu’il se soumette aux lois de la République ! On ne peut pas venir à bout de cette idéologie en disant aux gens : “L’islam est une religion de paix et d’amour et c’est juste le terrorisme qui est mal.” »

      Auparavant, les considérations vachement intéressantes sur les « émeutiers » qui « appellent de leurs voeux » la bavure à la Malik Oussekine :

      Aux États-Unis, si les policiers avaient été attaqués, frappés ou lynchés par des manifestants, ils auraient fait usage de leurs armes létales, et, au nom de la légitime défense, ils n’auraient subi aucune sanction. Ce n’est certes pas un exemple à suivre, mais ne nous trompons pas d’époque : nous sommes entrés dans l’âge de la banalisation des violences antipolicières. En 1968, on criait bêtement « CRS SS » mais aucun étudiant, aucun ouvrier n’aurait eu l’idée de jeter sur les policiers des boules de pétanque, des bouteilles d’acide ou des billes d’acier. Dans les quartiers dit sensibles ou lors de toutes les manifestations, ce sont les flics désormais qui ont peur. Il y a des violences de leur côté, c’est vrai, mais la plupart d’entre eux font preuve d’une retenue exemplaire et parfois héroïque, hantés qu’ils sont par la mort de Malik Oussekine pendant une manifestation contre la loi Devaquet. Malik Oussekine : c’est précisément la bavure que les émeutiers parmi les manifestants appellent de leurs vœux pour faire converger les luttes et embraser le pays.

      Et comme par hasard, le type raciste qui pense que les manifestants appellent de leur voeux de se faire arracher les yeux et les mains, le lendemain, il tombe sur un groupe de GJ et il se fait – quelle surprise ! – insulter devant des caméras qui filment.

      Donc dans l’ordre de mes idées :

      – premièrement number one : je m’en contrefous. Je ne suis pas allé ausculter la vidéo, parce que je m’en tape. Comme vient de poster simplicissimus : « effet d’imposition de problématique ». Mais comme ça dérape ici sur Seenthis, je donne mon avis.

      – a priori, je me méfie d’individus qui beuglent des « Retourne à Tel Aviv », dans la vraie vie je pense qu’un excité comme ça, il risque de glisser vers du plus explicite et con rapidement ;

      – mais en même temps, face à un sioniste, ça peut tout à fait être une façon (assez conne, mais pas illégitime) de retourner l’idéologie du monsieur contre lui-même. La version du sionisme qui a établit Israël, et qui est clairement dominante dans ce pays, mais aussi (surtout ?) parmi les principaux soutiens historiques à Israël repose sur deux idées centrales : l’intégration des juifs ne serait pas possible dans leurs pays d’origine, et le refus historique de l’assimilation des sionistes européens à leur environnement arabe en Palestine. À partir de là, on peut tout à fait considérer qu’on renvoie avec cette phrase le pseudo-philosophe à la logique même de ce qu’il soutient.

      Je l’ai écrit auparavant : ce n’est pas la lecture que j’adopterai spontanément face à un excité qui hurle des phrases toutes faites, mais en même temps, la phrase elle-même peut tout aussi bien se lire comme l’expression de la logique de Finkie.

      – et même dans le cas d’une lecture plus négative de l’expression, faut vraiment avoir les oeillères pour s’indigner qu’un type qui vient, 24 heures auparavant, de désigner toute une partie de la population comme extérieure à notre culture et porteuse d’un antisémitisme atavique, se mange en retour sa propre potion. Ce type vient tout juste de proclamer que les pas-de-chez-nous musulmans sont antisémites.

      Il a aussi marqué les esprits pour avoir commenté, pour un quotidien Israélien (on se demande qui « importe » quoi…), la situation très « intifada » des banlieues françaises, en des termes fleuris :
      https://www.nouvelobs.com/societe/20051123.OBS6303/finkielkraut-les-noirs-et-les-arabes.html

      « En France, on a tendance à réduire ces émeutes à leur dimension sociale, de les voir comme une révolte des jeunes des banlieues contre leur situation (…) », affirme l’éditorialiste. « Le problème, c’est que la plupart de ces jeunes sont des noirs ou des Arabes avec une identité musulmane. » Selon lui, la preuve en est que, « en France, il y a également d’autres immigrants en situation difficile -Chinois, Vietnamiens, Portugais- et ils ne prennent pas part aux émeutes. Donc, il est clair qu’il s’agit d’une révolte avec un caractère ethnico-religieux ».

      « Serait-ce la réponse des Arabes et des noirs au racisme dont ils sont victimes ? », s’interroge-t-il tout de même, avant de se répondre : « Je ne le crois pas, parce que cette violence a eu des signes précurseurs très inquiétants ». L’écrivain en veut pour preuve le match France-Algérie de football, en octobre 2001, au cours duquel des jeunes avaient sifflé La Marseillaise. "Les gens disent que l’équipe nationale française est admirée par tous parce qu’elle est « black-blanc-beur ». En réalité, l’équipe nationale est aujourd’hui « black-black-black », ce qui en fait la risée de toute l’Europe."

      « Un pogrom anti-républicain »

      Alain Finkielkraut explique par ailleurs que, « sur ce sujet, il faut être clair ». « On a tendance à avoir peur du langage de vérité, pour des raisons ’nobles’. On préfère dire ’les jeunes’ que ’noirs’ ou ’Arabes’. Mais on ne peut sacrifier la vérité, quelles que soient les nobles raisons. Il faut bien entendu éviter les généralisations : Il ne s’agit pas de tous les noirs et de tous les Arabes, mais d’une partie des noirs et des Arabes. »

      S’il précise ne pas avoir employé le terme « Intifada » pour désigner les violences urbaines, l’écrivain a « pourtant découvert qu’eux aussi envoyaient en première ligne de la lutte les plus jeunes, et vous en Israël vous connaissez ça, on envoie devant les plus jeunes parce qu’on ne peut pas les mettre en prison lorsqu’ils sont arrêtés. Quoiqu’il en soit, ici, il n’y a pas d’attentats et on se trouve à une autre étape : je pense qu’il s’agit de l’étape du pogrom antirépublicain. Il y a des gens en France qui haïssent la France comme République. »

      Alors voilà, même si je trouve que « retourne à Tel Aviv », c’est pas jojo, en gros, le type se prend exactement sa propre saloperie dans la tronche. Et plutôt en moins impoli que ce qu’il raconte dans tous les crachoirs qu’on lui tend.

    • Le niveau monte :

      @mad_meg @valk, si je vous disait « rentrez dans votre cuisine ! » je crois pas que vous vous demanderiez si c’est par gourmandise ou par sexisme.

      MadMeg et ValK ne passent pas leur temps à promouvoir un État fondé sur l’idée que la cuisine est le pays exclusif des femmes, que les femmes ne peuvent être en sécurité que dans la cuisine, qu’il faut installer les femmes dans la cuisine de quelqu’un d’autre en prétendant que la cuisine était de toute façon mal tenue, et qui passe son temps à bombarder le salon des voisins parce que ça menacerait l’existence de la cuisine des femmes.

      Si elles faisaient la promotion d’une telle idéologie et défendaient les conséquences pratiques d’une telle idéologie, alors leur dire de retourner dans cette cuisine qu’elles aiment tant ne serait pas totalement illégitime (ce serait con, parce que oui ça reviendrait en partie à donner raison à cette fadaise, mais ce ne serait pas non plus totalement farfelu de leur retourner leur propre logique).

      Et, oui, c’est sans doute l’analogie la plus ridicule que j’ai lue depuis bien longtemps.

    • « qui, ici, s’indigne qu’on importe les problématiques du conflit israélo-arabe »

      Que ce soit importé n’implique pas de tomber dans le panneau.

      Alors voilà, même si je trouve que « retourne à Tel Aviv », c’est pas jojo, en gros, le type se prend exactement sa propre saloperie dans la tronche.

      Et donc faudrait laisser passer ? C’est de la merde, c’est pas interdit de le dire et pourquoi mais manifestement ça pose problème.

    • Merci @nidal. J’ai préféré ne pas relever tellement j’ai eut le souffle coupé par un tel argument. Puis je me suis dit que j’avais mal compris. (Formément, en tant que femme, je suis imprégnée par la pré-culpabilité). Puis je me suis dit que ça allait faire dévier le débat, même si ça m’aurait permis d’en remettre une couche au sujet de Ingrid Levavasseur qui, pour le coup, elle, a été réellement, physiquement, agressée (bon sang mais elle s’est pris une explosion dans les jambes quoi !)... et dont personne ne parle ; quelqu’un-e m’a dit sur twitter avec un humour jaune : « pour les agressions contre les femmes, veuillez attendre le 8 mars ! »
      Puis au final je me suis dit que je m’étais faite mal comprendre, qu’en plus l’expression n’était pas complète, pas exactement celle là. Le « on est chez nous », j’ai adoré l’accompagner dans les manifs anti-racistes justement, et c’est effectivement comme ça qu’il faut prendre l’interjection du futur terroriste qui agite son kefieh palestinien en le hurlant face à l’un des représentants les plus prolixe de ses oppresseurs. Alors j’ai ré-écrit mon témoignage de manière plus précise, pour accompagner celui de @touti qui m’a énormément touchée. Pour expliquer pourquoi, en étant tou-te-s blessé-e-s après des années de luttes, il nous est impossible de ne pas réagir dès qu’on voit des détournements comme ça. Même si, oui, il s’agit peut-être d’un effet d’imposition de problématique. Enfin c’est pas comme ça que je le vois non plus. Depuis des semaines, de moins en moins de gens font le travail épuisant de contextualiser et documenter les bases jaunes de ce mouvement. J’ai accompagné un temps @arnoferrat sur ce chemin, j’avoue avoir un peu lâché l’affaire pour plein de raisons. Mais oui il y a du racisme (dont l’antisémitisme) dans ce mouvement depuis le début, toute la dieudosphère et la soralsphère s’y est donné rendez-vous. Et c’est horrible de l’avoir vu nié, minoré, particulièrement le 22 décembre, et de le voir exploser sur une fausse circonstance qui va laminer encore plus la cause palestinienne.
      Et d’ailleurs voir Finkelkraut se rattraper au branches pour dire que ce n’est pas son judaïsme qui a été agressé mais son sionisme, alors que Dieudonné et Soral lancent leur meute contre lui, ...
      C’est l’horreur intégrale.
      Alors oui, j’avoue que tes propos, ici, dans toutes ces contextualisations, dans un milieu évidemment complètement anti-raciste, me font très très peur @colporteur.

    • ça pose problème

      On le met en prison l’insulteur ?! Et tous les zantisémites avec !? Ou on les dézingue à coup de LBD40 ? On me susurre à l’oreille qu’on devrait les rééduquer. A coup de programme scolaire © Blanquer avec drapeau Frâââânçais pour se tenir au chaud !

      Non. J’ai compris.

      On psalmodie tous en chœurs.

      Et je sors le martinet et je me flagelle : j’ai pas réagi comme y faut, les insultes c’est le mal, les insultes à finki, c’est l’antisémitisme, mélenchon est un antisémite parce qu’il a pas réagi assez vite é comme y faut lui aussi, et tous ceux qui parlent dans le poste ont raison.

      On a un gouvernement au bas mot pétainiste, qui prend des mesures qui distilleront leurs effets délétères pendant au bas mot 20 ans, et il faudrait défendre les manipulations de ce pouvoir pervers et malveillant ?

      #démission_de_la_pensée

    • Ben les injures raciales oui, c’est puni par la loi, en l’occurrence faudra la changer en effet pour que ça colle mais on est bien partis pour (sarcasme parce que les trucs trop gentils ici ça passe pas on se croirait sur twitter :p ).

    • ... d’ailleurs :

      Pénalisation de l’antisionisme : « On met le doigt dans un processus totalitaire » avec un retour du délit d’opinion

      Dominique Vidal

      https://www.francetvinfo.fr/societe/antisemitisme/penalisation-de-l-antisionisme-on-met-le-doigt-dans-un-processus-totali

      Évidemment que c’est une forme d’antisémitisme, une provocation grossière et ceux qui s’y sont livrés méritent d’être poursuivis par la justice. On ne peut pas faire semblant de camoufler l’antisémitisme derrière des paroles antisionistes. Évidemment qu’il faut les condamner.

    • Oui, Macron et A.F. cherchent à imposer des problématiques, « nous ou le RN » dit le manager en chef face au GJ, « le système républicain et ses élites ou l’antisémitisme et la décadence » dit l’autre atrabilaire. Et là ça a bien marché. Il se pointe avec la garantie qu’il y aurait des réactions antisémites, et du filmage, Il se marre parce que ça marche impec. Une fois que ce scénario à trouvé ses figurants à quoi ça rime de prétendre qu’il y a pas d’antisémitisme là dedans ? Non, il n’y a pas besoin d’être « moraliste », favorable à A.F. ou à Macron, ni même « Juif » pour entendre ce qui a été dit.

      La gauche dont je cause c’est pas simplement la FI et son nationalisme, c’est celle que l’on trouve aussi ici, prise dans le retour du #socialisme_des_imbéciles comme #campisme_de_zombies.

    • Finalement, plus personne n’a entendu « sale juif », et pas Finkelkraut en tout cas, mais on a quand même qq chose d’autre à se mettre sous la dent. OUF ! Et je vais te dire. Je te crois. Le gars il est antisémite, et les GJ sont confis d’antisémites. En fait, je ne m’étais pas posé la question. Et je n’étais pas allé voir. Je ne m’étais pas positionné sur ce sujet. Alors me faire mettre dans un sac ma foi fort peu... solide ?... ça me fout en rogne.

      Note que la Justice va être contente, elle va pouvoir faire ce qu’elle sait bien faire : condamner. Parce que tout le monde le dit : c’est le mal réincarné ce gars là, bien connu des services de police et même qu’il serait salafiste, j’vous l’avais bien dit que... Z’avez même pas honte d’aller patauger dans cette fange.

      D’un côté, faut pas moufter (gvt). De l’autre, faut accepter de se faire insulter (moralinator), alors même qu’on a refusé de cautionner cette #imposition_de_problématique. La super alternative.

    • Ta définition du Point Godwin, @nidal, me parait assez flottante. À ce compte il n’y aurait d’antisémitisme que Nazi et passé. Ben non, le socialisme des imbéciles c’était dans le Mouvement ouvrier et avant le NSADP. Quand au campisme des zombies, il a émergé pendant le guerre froide sous Staline et continue ses petites mues au gré des survivances d’un anti-impérialisme « évidemment » de gauche.

      Et non ce n’est pas que l’oubli de la guerre de classes voulut par le pouvoir et ses média. La guerre de classes dans le salariat généralisé, elle divise les salariés entre eux, ici, derrière l’unitarisme proclamé des GJ, division entre ceux qui veulent voir chacun à sa place, le Juif en Israel et l’ouvrier au travail, et ceux qui d’emblée troublent et récusent ce jeu des places.

    • On notera que le seul juif dont il est documenté qu’il se soit fait ouspiller par des GJ est un insulteur compulsif officiant à la radio et qui s’est dit qu’il allait aller faire un bain de foule parmi les GJ, accompagné par des caméras, cela va de soit, et cela a déjà été signalé.

      Si les GJ se filtraient les uns les autres par religion, ça se saurait, et pas qu’un peu. Mais nan. Et il faut orchestrer une provocation pour que la chose prenne enfin.

      C’est qui les idiots utiles ? (J’ai pas ta culture historique pour glisser une référence bien sentie, désolé)

    • MadMeg et ValK ne passent pas leur temps à promouvoir un État fondé sur l’idée que la cuisine est le pays exclusif des femmes, que les femmes ne peuvent être en sécurité que dans la cuisine, qu’il faut installer les femmes dans la cuisine de quelqu’un d’autre en prétendant que la cuisine était de toute façon mal tenue, et qui passe son temps à bombarder le salon des voisins parce que ça menacerait l’existence de la cuisine des femmes.

      Merci @nidal pour ce développement, effectivement je ne prône pas de retour des femmes à la cuisine !
      C’est un sujet bien sensible que j’ai lancé, je ne m’était pas rendu compte que c’était aussi sensible.
      Merci pour toutes ces infos pour se faire un avis et merci @val_k pour ta veille assidue sur les GJ.

    • Je vois pas où est le problème de reconnaître que Finkielkraut a été victime d’antisémites. Faut quand même être soit sacrément de mauvaise foi soit avoir vécu dans une cave depuis 15 ans pour pas comprendre qu’aujourd’hui tous les antisémites à la mode Soral/Dieudonné n’ont que le mot « sioniste » à la bouche au lieu de « Juif », pour ne pas tomber trop facilement sous le coup de la loi (d’où la réaction du pouvoir qui veut donc rendre ça synonyme, prenant acte de la manip de l’extrême droite). Du coup effectivement ça devient plus compliqué d’être antisioniste aujourd’hui (sans doute faut-il se questionner sur la pertinence du concept). Tout cela ne m’empêche pas de détester Finkielkraut mais faut avouer qu’il a fait un joli coup (il sourit sur les vidéos, vous avez vu ?).

    • Merci @sinehebdo pour ce texte très pertinent que je n’avais pas lu. Il me suggère qu’il faudrait peut-être que je me taise, donc, sur le sujet, n’étant ni juive ni gilet jaune puisque, à force de militer sur le web, j’ai sans doute développé moi aussi une tendance à une « vigilance » peut-être exacerbée. Et pourtant, c’est cette vigilance même qui fait, exactement, ce que je suis aujourd’hui, et qui a permis les multiples décryptages auxquels j’ai participé ici et ailleurs...
      Mais là... Je n’ai plus de mots pour lutter.

      Ce matin une grosse vague blanche et bleue a déferlé pour faire condamner l’antisionisme. Et on apprenait que "_le principal suspect*" avait "_évolué en 2014 dans la mouvance radicale islamiste, d’obédience salafiste." Et malgré ça, il n’avait "_*jamais fait l’objet d’un suivi au titre du Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT)._"
      Dixit un policier qui l’aurait reconnu :
      http://www.leparisien.fr/faits-divers/injures-contre-alain-finkielkraut-le-suspect-a-evolue-dans-la-mouvance-is
      Voici donc actuellement la seule "preuve".
      Pourtant, sur le sujet, on peut dire que ces dernières années, il en faut bien peu pour être fiché terroriste. Je continue donc à douter, et non à nier, parce que pour condamner, il me faut des preuves tangibles, désolée. Et s’il n’est plus permis de douter, alors je n’aurai plus aucune raison de m’exprimer publiquement.
      Et dois-je le répéter encore et encore, j’exècre l’antisémitisme comme tous les autres racismes, profondément, viscéralement.

      Ce soir, à 19h, j’ai entendu des propos absolument immondes, abjects, et précisément racistes, de la par de Finkielkraut, parlant de grand-remplacement sur le plateau de BFMtv. A une heure de grande écoute. Et là les faits sont têtus. Renseignés. Enregistrés. Et diffusés avec une audience énorme (comme à chacun de ses buzz). Je viens, enfin, quatre longues heures plus tard, de voir un de mes innombrables contacts twitter s’inquiéter de ce que personne ne condamne lesdits propos... Ce silence n’est absolument pas un détail pour moi. Pourquoi ne l’ai-je pas fait moi-même ? Devinez... (une des réponse est à la fin de ce comment-taire)

      En te lisant sous l’article de Claude Askolovitch, @aude_v, tu as fait écho à ce que j’ai ressenti encore aujourd’hui : du #mépris_de_classe parce qu’il faudrait s’exprimer, face à un philosophe, comme un philosophe, et même mieux que ce philosophe ! Pas d’injure, pas de haine, de la mesure, sans foi mais avec loi, quand bien même tu connaitrais intimement des gens, peut-être même des ami-e-s, peut-être même de la famille, qui seraient mort-e-s en Palestine... N’est pas Alain Badiou qui veut : https://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151112.OBS9357/lettre-ouverte-a-alain-finkielkraut-par-alain-badiou.html
      Sur ce point, sensible, je n’ai pas de preuve, je ne le développerai pas plus que la condamnation. Mais il n’est pas moins une autre piste pour ce déchainement de haine, que je n’ai jamais niée.

      J’ai aussi assisté aujourd’hui à une #indignation_sélective puisque les attaques sexistes et physiques (bon sang : une explosion à ses pieds !) contre une femme, toute ignoble et menteuse soit-elle, n’ont quasiment pas été dénoncées.

      Je ne me vois pas défiler demain aux côtés de celleux qui instrumentalisent l’antisémitisme. J’aurai aimé être Place Jean Ferrat mais... Peut-être le meilleur des hommages à toutes les victimes de l’antisémitisme et de tous les racisme sera juste de faire silence.

      Pour finir, donc, je ne te répondrai pas sur twitter, @colporteur, mais ta manière de faire, ici comme là-bas, signifie beaucoup pour moi, quand, face à une personne qui doute, tu ne sais apporter que certitudes (mal) biaisées, injonctions à la condamnation, insinuant qu’à défaut je soutiendrai l’antisémitisme : tu me méprises donc.
      Ce ne sont pas les injonctions qui me décident. Au contraire. Comme le prosélytisme, elles me font fuir (le temps de comprendre) puis combattre, que j’ai eut raison ou tord, ce qu’il faut combattre. Mais je n’ai jamais eut la moindre difficulté à reconnaitre mes tords, et même à les reconnaitre publiquement, sachant que cet acte grandit bien plus qu’il ne détruit. Ce n’est pas à cet endroit que je situe une éventuelle fierté qui, comme l’égo, fait partie des choses que j’apprends à déconstruire, la trouvant souvent mal placée sauf à la fin d’une tache fastidieuse bien accomplie... Et c’est loin d’être fini...

    • Il faut se taire, oui, mais pas parce qu’on n’est pas juif ni gilet jaune, il faut se taire parce que ce sujet qu’on nous impose n’est PAS intéressant, c’est juste un piège tendu par Finky, dans lequel on tombe à pieds joints.

      Si l’antisémitisme, en général, est condamnable et grave, dans ce cas précis, je n’en ai rien à battre. C’est comme si quelqu’un avait traité Finky d’enculé et qu’on passait 25 pages à discuter de l’homophobie de cette insulte. Certes c’est homophobe, mais une fois qu’on l’a dit, il est temps de rapidement passer à autre chose.

    • Tout cela ne m’empêche pas de détester Finkielkraut mais faut avouer qu’il a fait un joli coup (il sourit sur les vidéos, vous avez vu ?).

      (Tiens, tiens ...) Oui, oui, moi je l’ai vu. Et la première remarque que je me suis faite c’est : « Mais qu’est-il allée faire dans cette galère ce Môssieu Finkielkraut ? »
      Mais bon, pour penser ça, il faut surement être un anti-sémite crypto-soralien mâtiné de dieudonnisme. J’ai entendu « complotiste » dans le fond de la salle. Vous savez c’qu’y vous dit, le « complotiste », bande de petits salopiaux ?

    • Sinon, (les petits salopiaux du fond de la salle) pour un petit retour aux fondamentaux, je vous recommande la lecture fort roborative de « Comprendre l’antisémitisme » (Agnès Maillard). Je l’ai lu (si, si) et ça n’a rien à voir avec l’antisémitisme de circonstance ayant cours au ministère de la post-vérité et relayé par la médiacratie qui instinctivement va toujours du même côté : celui où la gamelle est la mieux remplie.

    • Je trouve quand même que la discution est interessante, et j’ai pas l’impression d’avoir perdu mon temps. A la base je n’avais que l’article du figaro qui ne rapportait pas d’injure antisémite et c’est plus tard que j’ai eu connaissance du « retourne chez toi à tel aviv » via @colporteur et qui reste ambigüe.

      @alexcorp tu dit :
      il faut

      ...avoir vécu dans une cave depuis 15 ans pour pas comprendre qu’aujourd’hui tous les antisémites à la mode Soral/Dieudonné n’ont que le mot « sioniste » à la bouche au lieu de « Juif », pour ne pas tomber trop facilement sous le coup de la loi

      J’avoue ne pas beaucoup lire ou écouté Soral/Dieudo ni Finky et ne pas etre experte dans leur rhétorique et sur @seenthis on en parle pas tant que ca. Soral/Dieudonné utilisent le mot sionisme à la place de juif pour masquer leur antisémitisme. Je le reconnais sans soucis.
      Mais est ce que je doit jeter l’intégralité de l’antisionisme avec et laisser l’antisionisme devenir un sujet prohibé et réprimé par la loi au prétexte que certain·nes utilisent mal le mot ? Je dit ca car c’est ceci qui nous est suggéré vigoureusement actuellement.

      Je pense que non, d’où l’intérêt pour moi de la discutions.
      Si on doit interdire les mots car certain·nes s’en servent mal, a ce compte là je voudrais d’abord qu’on interdise et réprime le mot amour vu le nombre de viols, de meurtres et de haine qu’il sert à dissimuler.

      –----------

      Comme le souligne @val_k pour Levavasseur pas beaucoup de réactions ( de moi y comprise). Merci @val_k pour ta vigilance.

      Manifestement on en aurais parlé si on l’avais traité de « sale juive ». Mais selon checknews on l’a traité en fait de « sale pute » ce qui à l’air de rendre les choses totalement inoffensive !

      https://www.liberation.fr/checknews/2019/02/18/la-gilet-jaune-ingrid-levavasseur-a-t-elle-ete-victime-de-propos-antisemi

      A mon avis la putophobie tue plus aujourd’hui en France que l’antisémitisme mais tout le monde s’en fiche.

      –------
      @sinehebdo dit

      C’est comme si quelqu’un avait traité Finky d’enculé et qu’on passait 25 pages à discuter de l’homophobie de cette insulte. Certes c’est homophobe, mais une fois qu’on l’a dit, il est temps de rapidement passer à autre chose.

      Pour moi c’étais pas si claire le fait que ces insultes soient antisémite, d’ou l’intérêt de l’échange ici pour moi. Désolé d’avoir fait perdre leur temps à celleux qui ont cette impression, ce n’est pas du tout la mienne. Je pense que étant connaisseur du sujet ca doit te fatigué plus que moi (comme je peu être usé sur certains sujets féministes dont j’ai deja parlé en détail 700 fois). Je ne suis pas très engagé sur la cause palestinienne et j’ai grandi dans une famille plutot antisémite (même si le sujet n’était jamais ouvertement abordé) alors je ne me sent pas très à l’aise avec tout ceci et je peu me faire manipulé facilement sur ce sujet. Il faut que je lise ton livre @monolecte j’en ai manifestement un grand besoin, merci pour le rappel @sombre .

      Les journaux/politiques entretiennent cette confusion antisémitisme=antisionisme qui a quand même des chances d’avoir des conséquences sur tou·tes les antisionistes, qu’illes soient antisémites ou pas. Il me semble que c’est un des désirs du gouvernement d’extrême droit au pouvoir en Israël actuellement de crée cet amalgame. Connaissant le contexte actuel il y a plus de chance que ca ait des conséquences sur les antisionistes que les antisémites. Je ne sais plus qui rappelait judicieusement que Macron voulais commémoré Pétain et qu’on a eu droit aussi à des tentatives officielles de commémoration de Maurras l’année dernière.

      Le gouv cherche à faire croire que les GJ sont des antisémites et il cherche aussi à interdire toute forme d’expression antisioniste (interdiction du BDS par exemple). Le gouv a d’ailleurs plutot un problème quant les supposés antisémites sont racialisé·es ou de gauche (ici l’antisémite GJ identifié est maintenant un crypto-salafiste) que quant c’est des pétainistes maurrassien·nes catholiques blanc·hes de la manif pour tous (à celleux ci le gouv propose de commémoré Pétain & Maurras et de repousser la PMA ad vitam æternam). Le décorticage de leurs méthodes et des implications du problème fait collectivement ici me semble une bonne manière de faire. Merci @seenthis

    • Enfin on reconnait le talent de cette crapule d’A.F. ! Il a retenu de son gauchisme passager l’usage de la provocation, ici pour lancer un #scandale_médiatique afin de supplanter la contestation dans le débat publique. Arrivé à ses fins, il peut déverser ses habituels propos racistes.
      Cet aide de camp du régime mis à part, je ne comprends toujours pas pourquoi ce serait un tel problème d’admettre que ce que l’on entend sur ce bobino a été dit et est antisémite.

      Mon point est ni méprisant ni Godwin : on vérifie avec cette (mise en) scène qu’il existe bien une exploitation de l’antisémitisme, ça n’autorise pas à taire l’antisémitisme réellement existant qui se manifeste à cette occasion. C’est quoi votre problème ?

    • L’image que tu fournis ne laisse aucune ambiguité @colporteur
      et je pense que le fait que des GJ puissent être antisémite n’est pas nié ici. Ce qui sème la confusion il me semble c’est qu’au niveau du vocabulaire, les propos rapporter référaient au sionisme et non au sémitisme de A.F. Et comme ce gouv et la loi ne font pas dans la dentelle, le projet semble être de réprimé l’antisionisme comme étant une forme d’antisémitisme.
      Avec les éléments que tu apporte, effectivement on peu quant même dire que A.F à reçu des insultes antisémites. Et à mon avis si c’etait pas cette fois là, je doute pas que des GJ peuvent être antisémite et insulté A.F. ou des juif·ves sur le mode de l’affreuse pancarte que tu rapporte. Ce constat fait, il me semble qu’il y a de quoi aller plus loin.

      Derrière ceci ce qui me semble interessant c’est la complexité du mouvement GJ qui mélange des gens d’extrème gauche et d’extrème droite ainsi que des absentionnistes dont on sais pas trop ce qui va sortir et quant on regarde l’Italie ca demande quant même qu’on réfléchissent. A.F. est effectivement un fin manipulateur bien toxique. Le gouv qui cherche à montré le coté FN des GJ et réduit le future à des alternance droite-droite à bien reconnu son talent en faisant de lui un immortel en charge de l’excision de la langue.

      Peut être que vous avez l’impression de dire des choses que vous avez déjà dit 100 fois, mais j’ai pas pu tout lire et en faire un synthèse ici, même si c’est à partir du cas de A.F. ca me semble bien.

    • @mad_meg

      Soral/Dieudonné utilisent le mot sionisme à la place de juif pour masquer leur antisémitisme. Je le reconnais sans soucis.
      Mais est ce que je doit jeter l’intégralité de l’antisionisme avec et laisser l’antisionisme devenir un sujet prohibé et réprimé par la loi au prétexte que certain·nes utilisent mal le mot ? Je dit ca car c’est ceci qui nous est suggéré vigoureusement actuellement.

      Personnellement je pense que l’antisionisme est un concept galvaudé qui avait du sens au début du 20ème siècle (et pouvait être de gauche) mais qui aujourd’hui est fortement sujet à caution et sa récup ostensible par l’extrême droite doit nous poser des questions. Cela ne veut pas dire qu’être antisioniste veut dire être antisémite, on est d’accord. Cela dit, aujourd’hui, quand quelqu’un dans une conversation utilise le terme « sioniste » pour désigner (et dénigrer) quelqu’un, je tique un peu, y a 9 chances sur 10 pour que la personne ait un problème avec les juifs en général. Il faudrait quand même se poser des questions sur ce que veut dire être antisioniste aujourd’hui. Je suis fermement opposé à la politique israélienne mais je ne me considère pas comme antisioniste, étant plutôt pour une solution à 2 États (mais tout ça n’est que le point de vue d’un petit français qui n’a jamais mis les pieds là bas).

      @sombre

      (Tiens, tiens ...) Oui, oui, moi je l’ai vu. Et la première remarque que je me suis faite c’est : « Mais qu’est-il allée faire dans cette galère ce Môssieu Finkielkraut ? »
      Mais bon, pour penser ça, il faut surement être un anti-sémite crypto-soralien mâtiné de dieudonnisme. J’ai entendu « complotiste » dans le fond de la salle. Vous savez c’qu’y vous dit, le « complotiste », bande de petits salopiaux ?

      Finkielkraut adore se victimiser, lui et ses idées, rien de nouveau, il suffit de l’écouter sur France Culture tous les jours (bon courage). Il savait pertinemment qu’il se passerait ce genre de trucs, comme à Nuit Debout, c’est ça qu’il cherchait, pour se donner de l’importance. C’est un peu triste qu’à chaque fois ça marche.

    • Je crois que je me réfère à une tout autre toile de fond que les autres intervenants ici. Cela fait des semaines qu’une lutte politique oppose de nombreux gilets jaunes à des tendances confusionnistes et fascistes présentes au sein du mouvement. Il ne s’agit pas de morale mais d’interventions orales et d’actions concrètes où le racisme n’a pas cours : alliances et appels communs avec le Comite justice et vérité pour Adama, appel de Commercy ; autodéfense collective contre les incursions des fafs dans les manifs, revendications non limitées aux « Français », etc.
      Et c’est pas gagné ! des collectifs se divisent (par exemple sur le rapport aux migrants), des conspirationnistes sabotent des ag (comme ce fut le cas la semaine dernière pour une coordination Ile de France interrompue par un tonitruant : « Le franc maçon il parle pas ! » suivi de 45 minutes de bordel).
      Comme racisme, l’antisémitisme a pour particularité fort piègeuse de se présenter comme émancipateur : il s’attaque à une « race inférieure » qui est la seule du genre a être considérée comme « dominante ». Sur fond de complotisme (du peu de récits « explicatifs » disponibles), voilà un implicite (qui se dit parfois) qui soude une potentielle unité (le centrement sur Rotschild en donne un exemple), à défaire.

    • @alexcorp dit

      Personnellement je pense que l’antisionisme est un concept galvaudé qui avait du sens au début du 20ème siècle (et pouvait être de gauche) mais qui aujourd’hui est fortement sujet à caution et sa récup ostensible par l’extrême droite doit nous poser des questions. Cela ne veut pas dire qu’être antisioniste veut dire être antisémite, on est d’accord. Cela dit, aujourd’hui, quand quelqu’un dans une conversation utilise le terme « sioniste » pour désigner (et dénigrer) quelqu’un, je tique un peu, y a 9 chances sur 10 pour que la personne ait un problème avec les juifs en général. Il faudrait quand même se poser des questions sur ce que veut dire être antisioniste aujourd’hui. Je suis fermement opposé à la politique israélienne mais je ne me considère pas comme antisioniste, étant plutôt pour une solution à 2 États (mais tout ça n’est que le point de vue d’un petit français qui n’a jamais mis les pieds là bas).

      C’est effectivement une chose que j’ignorais, à mes yeux ce mot est utilisable pour désigné la lutte pro-palestiniennes et inclue la solution à 2 états.
      En relisant la discution @reka dès le début parle de la définition de mots. Merci à toi @alexcorp de commencé ce travail de définition.

    • « L’homme barbu, qui n’est pas un petit blanc, me dit : "elle est à nous la France". Cette phrase est terrible. Il est en train de dire "nous sommes le grand remplacement et tu vas être le premier à le payer" »

      Soutenir Finkielkraut contre l’antisémitisme et ne pas lui tendre le micro pour qu’il diffuse sa propagande sur le « Grand remplacement », ça devrait être possible (et c’est essentiel).

      https://twitter.com/Melusine_2/status/1097782953718005760
      Bah non ce n’est pas possible et le piège a bien été là ; faire fi de toute l’ambiguïté et du personnage et de la situation pour se retrouver au final à servir la soupe à l’islamophobie et au racisme.

    • Bien sûr que non faut pas se taire, c’est donner raison à la provocation et à l’intimidation. C’est pas parce qu’il y a injonction à se positionner qu’on n’a le choix qu’entre le silence et une position de merde.

      Ce qui est dingue là c’est qu’il ne semble même pas possible de condamner à la fois l’antisémitisme et tout ce que représente Finkie. Parce que c’est Finkielkraut ça passe. Ben non. Si Dieudonné était la cible d’injures racistes ça resterait du racisme. Là tout le monde serait d’accord pour dire bien fait pour sa gueule donc ça passerait crème. Délire.

      Là faudrait laisser passer le torrent de merde qui se déverse depuis trois jours, un antisémitisme refoulé et un racisme antiarabe déboutonné (je précise que je ne parle pas de ce fil — marre des assignations gratuites — mais du barnum politique et médiatique), au pire en s’en foutant royalement parce qu’au fond on n’est pas concerné·e, au mieux en croisant les doigts pour que ça n’ait aucune conséquence.

      Alors oui, il y a une issue, la manif place Jean Ferrat à Menilmontant, en plus ça claque. Regardez les signataires, s’il y en a qui vous débectent tant pis n’y allez pas mais s’il vous plaît ne vous taisez pas.

      (pour Levavasseur pareil ça m’a tordu le bide — pas laisser faire, pas se taire)

    • Contre les actes antisémites, contre leur instrumentalisation,
      pour le combat contre toutes les formes de racisme

      Les tags antisémites du week-end du 9 Février comme la dégradation du lieu de mémoire d’Ilan Halimi s’inscrivent dans le contexte de cette période de brouillage politique et informatif. Une période qui favorise la résurgence d’un racisme identitaire rappelant celui de l’entre-deux guerres. Ces actes antisémites portent bien la signature idéologique de l’extrême-droite nostalgique du nazisme (croix gammés, croix celtiques, « juden » etc.). Ils témoignent de la progression de la dialectique d’extrême droite à l’échelle nationale et planétaire dans un contexte d’aggravation des inégalités sociales. Or le gouvernement et ses alliés ont choisi d’instrumentaliser ces actes contre les Gilets jaunes, dénonçant leur supposée violence, antiparlementarisme et antisémitisme.

      Pourtant, c’est bien ce gouvernement qui, récemment, entreprenait de réhabiliter le Maréchal Pétain, chef du régime collaborationniste de Vichy. C’est bien cette même classe politique qui trouvait si peu à redire des hommages rendus à Maurras ou à Céline, écrivains violemment antisémites. L’antisémitisme est une affaire bien trop grave pour la laisser à celles et ceux qui, jour après jour, s’emploient à stigmatiser et à réprimer les minorités. Le sommet du cynisme est atteint lorsque, déjà, nous pouvons percevoir le glissement dangereux consistant à attribuer la montée de l’antisémitisme au « communautarisme musulman », comme n’a pas manqué de s’y adonner un Eric Ciotti hélas pas isolé. Le racisme structurel n’est ni le fait des Gilets jaunes, ni le fait des minorités. Il est celui de l’État qui organise une société inégalitaire et violente.

      Nous n’acceptons pas la manipulation dégradante de la lutte antiraciste par tous ceux qui, le plus souvent, ont favorisé le racisme. Nous luttons contre le racisme sous toutes ses formes, nous n’oublions pas non plus tous les actes racistes et toutes les violences policières islamophobes, négrophobes, rromophobes, visant les asiatiques, les personnes LGBT. Ce que disent les chiffres depuis des années tient en une phrase : le racisme avance en France et en Europe. Nous ne manifesterons pas ni ne participerons à la grand-messe organisée par les forces et partis politiques, ceux qui se disent progressistes avec ceux qui s’inscrivent contre le mouvement social, et qui affirment ensemble : « le racisme, ce n’est pas la France. » Cet « antiracisme », vidé de sens social et politique, est celui des pompiers pyromanes. L’antiracisme que nous revendiquons reconnaît la responsabilité politique du gouvernement français et des forces politiques alliées qui défileront avec lui. Manifester contre le racisme avec ceux qui, LREM en tête, en sont responsables et l’instrumentalisent relève pour nous de la contradiction et de la faute politique. Nous affirmons que cela ne peut être que contre-productif.

      Nous ne nous laisserons pas prendre en otage entre les instrumentalisations du gouvernement ou celles des officines et ambassades poursuivant un agenda n’ayant rien à voir avec le combat contre le racisme et l’antisémitisme. Notre refus de la haine antisémite comme de toutes les haines raciales nous l’exprimerons sur un terrain dégagé de tout ce qui produit et entretient ces haines. Le mouvement anti-raciste ne servira pas de caution pour salir les Gilets jaunes. La période est dangereuse nous en sommes conscients, et une sortie de crise qui se contenterait de rétablir l’ordre, serait porteuse de conversion à la haine raciale et au fascisme. Les mobilisations exigent des réponses sociales et démocratiques. La responsabilité gouvernementale est totalement engagée.

      Nous appelons à manifester contre les actes antisémites, contre leur instrumentalistion, contre le racisme sous toutes ses formes :

      Mardi 19 février à 19h
      Place Jean Ferrat (Place devant lé métro Ménilmontant) Paris 75020
      Premiers signataires :

      UJFP, PIR, Collectif Rosa Parks, ATMF, FTCR, Femmes plurielles, Fondation Frantz Fanon, AFPS 63, AFPS Paris 14-6, AFPS Paris Sud, Action Antifasciste Paris-Banlieue, FUIQP, Argenteuil Solidarité Palestine, Comité Adama, CEDETIM/IPAM, AFD International, Urgence notre police assassine (UNPA), NPA, Le temps des lilas...

      Personnalités : Ivar Ekeland (mathématicien), Ahmed Abbes (mathématicien), Sonia Dayan-Herzbrun (sociologue),Stathis Kouvelakis (philosophe), Julien Thery (historien), Maryse Tripier (sociologue), Véronique Bontemps (anthropologue), Gustave Massiah (économiste), Catherine Samary (économiste), Judith Bernard (metteure en scène), Dominique Grange (artiste chanteuse), Alain Gresh (journaliste), François Gèze (éditeur), Barbara Glowczewsky (anthropologue), Geneviève Sellier (professeur émérite), Patrick Simon (démographe), Nicolas Frize (compositeur), Yves Chilliard (biologiste), Michel Harris (mathématicien),Taoufiq Tahani (mathématicien, président d’honneur de l’AFPS), Ugo Palheta (sociologue), Laurent Lévy (essayiste), Saïd Bouamama (sociologue), Kader Attia (écrivain), Isabelle Cambourakis (éditrice), Alima Boumediene Thiery (avocate), Dominique Vidal (historien et journaliste), Olivier Le Cour Grandmaison (universitaire), Didier Epsztajn (animateur du blog « entre les lignes entre les mots »), Patrick Silberstein (mèdecin et éditeur), Alain Cyroulnik (éducateur syndicaliste), Philippe Cyroulnik (critique d’art), Bernard Dreano (militant associatif), Thierry Labica (études britanniques), Marie Hélène Bacqué (sociologue), Rony Brauman (médecin et enseignant), Hubert Krivine (physicien), Ron Naiweld (historien), Daniel Mermet (journaliste), Irène Jami (professeure d’histoire), Alain Bertho (anthropologue), Armelle Andro (démographe), Michel Maric (économiste), Julien Talpin (sociologue), Toni Negri (philosophe), Nacira Guénif (sociologue), Alexis Cukier (philosophe), Michelle Guerci (journaliste), Fabien Marcot (graphiste), Michaël Löwy (sociologue), Eric Hazan (éditeur), Eyal Sivan (cinéaste et professeur AHK), Christine Delphy (sociologue et militante féministe), José Luis Moraguès (psychologie clinique et psychopathologie, militant antiraciste ), Simone Bitton (cinéaste), Philippe Poutou (porte parole du NPA), Christine Poupin (porte parole du NPA), Olivier Besancenot (porte parole du NPA), Louis Weber (éditeur), Isabelle Garo (philosophe), Anne Jollet (historienne), François Burgat (politologue)...

    • L’antisémitisme est une affaire bien trop grave pour la laisser à celles et ceux qui, jour après jour, s’emploient à stigmatiser et à réprimer les minorités. Le sommet du cynisme est atteint lorsque, déjà, nous pouvons percevoir le glissement dangereux consistant à attribuer la montée de l’antisémitisme au « communautarisme musulman », comme n’a pas manqué de s’y adonner un Eric Ciotti hélas pas isolé. Le racisme structurel n’est ni le fait des Gilets jaunes, ni le fait des minorités. Il est celui de l’État qui organise une société inégalitaire et violente.

      https://christinedelphy.wordpress.com/2019/02/19/antisemitisme-islamophobie-negrophobie

    • @mad_meg je ne dis pas qu’il ne faut jamais parler d’antisémitisme. Il faut en parler quand c’est vraiment l’objet de l’actualité. Mais ici ce n’est pas le cas. C’est la troisième fois depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes qu’une tentative de déstabiliser le mouvement utilise la grosse ficelle de l’antisémitisme. La première fois a bien été démasquée par Askolovitch, c’est pour ça que j’ai remis son article. La seconde fois c’est le tag « Juden » sur la boutique Bagelstein, scandaleux, mais sans rapport avec les GJ. Et la troisième fois c’est Finky qui vient provoquer les GJ comme il était venu provoquer Nuit Debout. Il se fait insulter et jeter comme il le mérite, et quelques unes des insultes font l’objet de discussions sans fin ici. Désolé, je continue à trouver que c’est très largement hors de proportion. Comme à chaque fois, je trouve même que c’est contreproductif dans la lutte contre l’antisémitisme, parce que quand il y a, quand il y aura, de véritables actes antisémites, on se souviendra de toutes ces manipulations, et plus personne n’y croira...

    • @sinehebdo
      Je suis en grand désaccord surtout dans le cas présent ou il faut que toute ambiguïté n’éxiste plus.
      Ambiguïté vis à vis de ce qu’il c’est passé et de la figure de F mais aussi toute ambiguïté quant aux réponses apportées
      et aux motivations qui les soutiennent. Je dis un grand merci @mad_meg pour avoir fait débuter son traid de cette manière.

    • @sinehebdo je ne comprends pas cette volonté de minimiser les actes antisémites (ou peut-être ai-je mal compris tes propos). Pour rappel, l’antisémitisme a fait plusieurs morts en France depuis 4 ans : l’attentat de l’hyper cacher en 2015, le meurtre de Sarah Halimi en 2017 et celui de Mireille Knoll l’année dernière. Donc dire

      parce que quand il y a, quand il y aura, de véritables actes antisémites, on se souviendra de toutes ces manipulations, et plus personne n’y croira

      cela me semble vraiment déplacé.

      Un peu de lecture pour enrichir le débat : http://mondialisme.org/spip.php?article2756

    • Rien ne démontre le caractère antisémite du meurtre de Mireille Knoll. Mais là n’est pas a question.

      Il se trouve que sous prétexte de l’exploitation éhontée faite de l’antisémitisme pour donner un illusoire lustre éthique à des gouvernements, des partis, des organes de pouvoir, des media , on peut répondre ici à « La gauche dont je cause c’est pas simplement la FI et son nationalisme, c’est celle que l’on trouve aussi ici, prise dans le retour du #socialisme_des_imbéciles comme #campisme_de_zombies, » qu’il s’agirait d’un « point Godwin » (...). Dire qu’il y a d’autres modalités d’antisémitisme populaire que le nazisme parait inaudible. Il faut bien plutôt faire l’exégèse de ce « retourne chez toi » afin d’en découvrir le sens. On rigolerait si ce n’était pas si saumâtre.

      pour mémoire à propos de ce qui se diffuse, non par l’entremise de livres mais au moyen de vidéos qui comptent des centaines de milliers voire des millions de « vues »

      L’antisémitisme, apparenté au racisme, est puni par la loi. Mais l’antisionisme, en tant que critique d’un projet politique, ne l’est pas. D’où un usage de plus en plus répandu du terme « antisionisme » pour parler en réalité d’antisémitisme, voire de « sioniste » pour « juif ».

      Le rôle de #Dieudonné et #Soral
      Dans ce glissement sémantique, il y a eu « deux personnes moteurs », selon M. Vidal : Dieudonné et Alain Soral. Deux personnalités qui viennent de la gauche et qui sont passées à l’extrême droite : le premier est un très proche de Jean-Marie Le Pen, le second a été membre du comité central du Front national jusqu’en 2009.
      L’un comme l’autre ont fini par être poursuivis pour leurs propos antisémites, interdits par la loi (comme tout appel à la haine contre un groupe religieux ou une minorité). Alain Soral a, lui, été condamné à de la prison ferme pour appel à la haine raciale. Les promoteurs de ce discours se sont adaptés : « Ils ne sont pas idiots, ils ont pris le soin de ne plus utiliser le mot “juif” mais “sioniste” pour compliquer les poursuites », ajoute M. Vidal.
      Ce glissement est illustré par une intervention de Dieudonné sur la chaîne iranienne Sahar en septembre 2011 dans laquelle il déclarait que « le sionisme [avait] tué le Christ ». Dans cet extrait, le procédé d’adaptation est grossier : la désignation de « sioniste » est mise en lieu et place de celle de « juif », pour rappeler une vieille rengaine de l’antisémitisme, rendant les juifs – le « peuple déicide » – coupables de la mort de Jésus. Rappelons que le sionisme ici invoqué est postérieur de quelque dix-neuf siècles à la mort de Jésus.

      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/02/19/antisemitisme-aux-origines-du-glissement-de-vocabulaire-de-juif-a-sioniste_5

    • Quand des Gilets jaunes lancent des insultes antisémites et xénophobes contre Alain Finkielkraut ils ne font que suivre les traces de leurs prédécesseurs de Nuits debout
      http://npnf.eu/spip.php?article617&lang=fr

      Aujourd’hui, samedi 16 février 2019, est en quelque sorte la continuation des insultes de dizaines de participants aux Nuits debout le 17 avril 2016 contre l’intellectuel réactionnaire Alain Finkielkraut qui est obsédé par l’islam et les musulmans comme en témoignaient encore ce matin ces propos dans son émission sur France-Culture, à laquelle il avait invité Gilles Keppel et un ancien ambassadeur de France... Et où ces deux personnages, fort modérés par ailleurs, ont été obligés de le rappeler à une décence élémentaire sur une radio publique....

      Quoi t’es-ce ?

      https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/le-chaos-moyen-oriental

      Déclenchée le 20 mars 2003, l’invasion américaine de l’Irak avait pour but, chacun s’en souvient, de faire émerger une société civile qui poserait les bases d’un Moyen Orient démocratique pro-américain et en paix avec Israël . On sait ce qu’il advint : une fois ôté le couvercle de la dictature, ce n’est pas une société civile avide de pluralisme que l’on a vu surgir, c’est un affrontement féroce entre sunnites et chiites qui a conduit à la création de Daech et à une exaspération du Djihad.

      Moi je me souviens d’une boucherie sans nom et dont le sang n’a pas fini de coulé.
      https://www.franceculture.fr/politique/manifestation-des-gilets-jaunes-alain-finkielkraut-cible-dinjures-anti

    • Ces deux constats ne sont pas contradictoires ni exclusifs, au contraire, et il serait souhaitable de les associer à chaque fois que c’est nécessaire. Comme ici en l’occurrence.

    • A l’appel du NPA et d’associations antiracistes, un rassemblement alternatif à celui de République était organisé dans le XXe arrondissement de Paris pour dénoncer la récupération des récents événements par les grandes formations.
      https://www.liberation.fr/france/2019/02/19/a-menilmontant-le-rassemblement-des-vrais-antiracistes-contre-l-antisemit
      https://www.liberation.fr/france/2019/02/19/l-antisionisme-notion-sous-influence_1710407

    • Remarques de taille cependant pour ton premier constat @aude_v : il est faux de dire que l’antisémitisme aujourd’hui ne s’exprime plus comme hier et la formulation peut laisser penser que l’antisémitisme aujourd’hui ne s’exprime plus que sous couvert d’antisionisme.

      Non seulement l’antisémitisme s’exprime encore aujourd’hui comme hier, mais le faux drapeau de l’antisionisme ne fait qu’en recycler la vieille thématique complotiste et ça peut se décliner à l’infini sous d’autres bannières.

    • Et donc, quelques mois plus tard, plus aucune trace de l’expression « sale juif » mais l’auteur des injures est quand même condamné à 2 mois de prison avec sursit dont il va faire appel :

      « Les injures apparaissent ici avoir été proférées à raison de la religion de la personne visée, le terme “sioniste” venant ici purement et simplement dissimuler le caractère antisémite des propos », a encore considéré le tribunal.

      Le condamné conteste le caractère antisémite de ses propos

      « Mon client conteste tout antisémitisme et on considère qu’il y a un deux poids, deux mesures, quand on voit les propos tenus régulièrement sur tous les plateaux télévisés par Alain Finkielkraut et qui n’ont jamais été repris par le ministère public », a réagi l’avocat de Benjamin W., Me Ouadie Elhamamouchi. Il a annoncé son intention de faire appel.

      https://www.20minutes.fr/societe/2562851-20190712-gilet-jaune-condamne-deux-mois-prison-sursis-avoir-insult

      Peut-être est-ce aussi à ajouter à ta compilation https://seenthis.net/messages/761775 @sinehebdo ?

    • Benjamin W., l’homme le plus reconnaissable sur les vidéos qui ont circulé, s’était notamment écrié : « Espèce de sioniste », « grosse merde », « elle est à nous, la France », ou encore « sale race » ou « t’es un haineux et tu vas mourir ».

      À un moment faut arrêter de chercher des excuses au confusionnisme, ça rend service à personne et surtout pas aux premières concernées.

      C’est de la merde — c’est. de. la. merde.

    • @val_k semblait dire qu’à partir du moment où il n’avait pas dit « sale juif », c’était pas condamnable. Je me suis contenté de rappeler ce qu’il avait dit en citant une autre partie de l’article.

      Il n’est pas question de la peine mais de défendre des déclarations indéfendables … Au nom de quoi au juste ?

      Mais là je fatigue, je vous laisse en penser ce que vous voulez.

    • Le tribunal exclut explicitement l’antisionisme des motifs de sa décision :

      le terme « sioniste » venant ici purement et simplement dissimuler le caractère antisémite des propos

      L’antisionisme n’est pas constitutif du caractère jugé antisémite des propos. C’est le « recours aux stéréotypes habituels antisémites, décrivant les personnes de confession juive comme n’appartenant pas à la communauté nationale », le « c’est chez nous la France » adressé à quelqu’un « comme personne de confession juive », qui est jugé.

      On peut discuter de la pertinence ou non de la condamnation, son motif en soi n’est pas déraisonnable ni scandaleux.

      On peut aussi parler de l’injustice flagrante entre le traitement de propos publics indéfendables d’un anonyme et celui des insanités racistes permanentes d’un académicien éditocrate. Mais dans ce fil il est question d’assimilation de l’antisionisme à l’antisémitisme, de censure de l’antisionisme par imputation d’antisémitisme. Et en l’occurrence, dans ce jugement, ce n’est pas le cas.

      Personne ici n’admet l’utilisation antisémite de l’antisionisme, donc faut être cohérent quand un tribunal l’épingle quelque part, quoi qu’on pense du jugement par ailleurs.

      Au-delà de ça, interrogez-vous sur le bénéfice politique de négliger, d’euphémiser ou de relativiser ce genre de propos, prononcés de bonne foi ou non, dans le contexte français actuel.

    • Merci les assignations gratuites et bien dégueulasses. Jamais je me suis réjouis de ce qui lui arrive et je me réjouis pas du tout de la condamnation, au contraire, mais c’est pas le problème.

      J’ai cru comprendre que ce jugement pouvait être considéré ici comme une condamnation de l’antisionisme, ce qu’il n’est pas d’après moi et c’est pas plus mal par les temps qui courent.

      J’ai peut-être mal compris, j’ai peut-être paru insister à tort, c’est pas une question d’avoir raison à tout prix, qu’est-ce que je m’en fous, mais de pas tout mélanger.

      Et le contexte français… pfff, Elizabeth Levy sans déconner… ben justement entre autres contre Elizabeth Levy et son monde, ce serait trop demander de juste faire remarquer que « c’est chez nous la France », là, c’est pas malin, réfléchis, pas seulement parce que tu risques un procès ?

    • Oui, mais ça c’est du confusionnisme positif. Il ne collabore pas avec les vrais antisémites lui. Alors que le confusionnisme de gauche, c’est un confusionnisme des idiots utiles, celui qui collabore avec l’hydre islamiste et fachiste qui nous gouverne du fin fond de sa cinquième colonne (désolé).

  • Radio France : S’adresser au médiateur (afin d’obtenir un certificat de #souchien isation Le lien

    http://mediateur.radiofrance.fr/mediateur

    Bruno Denaes est journaliste à Radio France depuis 1980. Il a été rédacteur en chef dans plusieurs stations locales (France Bleu), puis à France Info, avant d’en devenir le secrétaire général. Il est médiateur des antennes depuis août 2015.

    • De : mediateur@radiofrance.com

      Votre message a bien été envoyé au Médiateur des antennes de Radio France. Il est en cours de traitement.
      De : Monsieur XXXXXXXXXXXXXX
      Concernant la chaîne : France Culture

      Votre message :
      Monsieur,

      Pourriez vous, en tant que Médiateur des Antennes du Service Public de Radio France transmettre à Monsieur Finkielkraut (France Culture) une demande d’information sur la façon d’obtenir une carte de Souschien ?

      En effet, ce Samedi 9 Décembre 2017, étant cloué chez moi par une gastro-entérite (certificat médical possible) et je n’ai pu me rendre à l’enterrement officiel de Monsieur Johnny Hallyday né Jean-Philippe Smet.

      Ayant appris que Monsieur Alain Finkielkraut, de l’Académie Française dénonçait les non-souchiens qui brillaient par leur absence lors de l’hommage National à notre immense chanteur, je ne voudrai pas que ma famille en pâtisse.

      Quelle sont donc les formalités à remplir afin d’obtenir la carte de Souchien ?
      Nombre des auditr(ices)eur du service public doivent être intéressé(e)s par cette démarche.

      Ma famille, du côté maternel est française depuis de nombreuses générations (originaire de l’Aisne, une région martyre).

      Du côté paternel nous sommes de nationalité Française depuis 4 générations.
      Il y a bien eut un moment délicat, avec la naissance de mon grand père, qui bien que de parents ayant la nationalité française, a du faire une demande de naturalisation à sa naissance, mais ce n’est que broutille.

      Je vous rassure, durant la précédente occupation allemande, ma famille avait obtenu ses certificats d’aryanité, que je conserve pieusement dans les archives de ma famille.

      Ces éléments suffisent ils pour obtenir une carte de Souchien ?
      A qui envoyer, certificat de naissance, R.I.B. profil facebook, adresse IP de mon ordinateur, N° de GSM, . .

      Dans l’attente de vous lire, ou d’écouter les explications sur les démarches à faire afin d’obtenir ce certificat Républicain qui va s’avérer indispensable, je vous prie d’agréer, Monsieur le Médiateur des Antennes du Service Public de Radio France, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

      #souchien isation #france-culture #Finkielkraut

    • Sur Wiktionary, à propos du mot chien : https://fr.wiktionary.org/wiki/chien

      un chien regarde bien un évêque.
      si les chiens avaient des scies, il n’y aurait plus de poteaux. : (Proverbial) (Québec)
      qui couche avec les chiens se lève avec des puces.
      qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.
      les coups de bâton sont pour les chiens.
      il est comme le chien du jardinier qui ne mange point les choux et n’en laisse point manger aux autres.
      il y a trop de chiens après l’os.
      Pendant que le chien pisse le loup s’en va.
      merci, mon chien.
      bon chien chasse de race, ou les bons chiens chassent de race.
      le chien aboie, la caravane passe.

      à chair de loup dent de chien.
      à chien qui mord il faut jeter des pierres.
      à mauvais chien, âpre lieu.
      bon chien chasse de race, ou les bons chiens chassent de race.
      ce n’est pas pour les chiens.
      ce sont deux chiens après un os.
      cela n’est pas tant chien.
      c’est le chien de Jean de Nivelle, il s’enfuit quand on l’appelle.
      c’est saint Roch et son chien.
      c’est un chien qui aboie à la Lune.
      c’est une charrue à chiens.
      chien hargneux a toujours l’oreille déchirée.
      chien qui aboie ne mord pas.
      il est comme le chien du jardinier qui ne mange point les choux et n’en laisse point manger aux autres.
      c’est un chien sur de l’orge
      il n’attache pas son chien avec des saucisses.
      il ne faut point se moquer des chiens qu’on ne soit hors du village.
      il ne faut pas tuer son chien pour une mauvaise année.
      il n’est chasse que de vieux chiens.
      il n’est pas nécessaire de montrer le méchant au chien.
      il vaut autant être mordu d’un chien que d’une chienne.
      il y a trop de chiens après l’os.
      jamais bon chien n’aboie à faux ou vieux chien n’aboie en vain.
      le chien aboie, la caravane passe.
      les coups de bâton sont pour les chiens.
      leurs chiens ne chassent pas ensemble.
      merci, mon chien.
      pendant que le chien pisse le loup s’en va.
      petit chien, belle queue : Petit homme, bel esprit.
      qui couche avec les chiens se lève avec des puces.
      qui m’aime aime mon chien ou encore qui aime Bertrand aime son chien.
      qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.
      si les chiens avaient des scies, il n’y aurait plus de poteaux.
      son chien est mort.
      un chien regarde bien un évêque.

      Pour aider Monsieur Finkielkraut à faire son émission de Samedi Matin sur France Culture.
      Vous voyez, je ne suis pas Chien.

    • La question ne sera pas posée à l’intéressé.
      Dommage.
      Une question de style sans doute.

      La dernière question publiée sur le site du médiateur date du 18/12/2017 à 16:35.
      On peut en conclure que cette demande éclaircissements sur les formalités administratives afin d’être reconnu sous chien par Monsieur Finkielkraut n’a aucun intérêt pour les référents culturels.

  • http://www.bondyblog.fr/201712131124/messieurs-finkielkraut-bussereau-joffrin-vous-savez-ce-quelle-vous-dit-la-

    Messieurs Finkielkraut, Bussereau, Joffrin, vous savez ce qu’elle vous dit la Seine-Saint-Denis ?
    mercredi 13 décembre 2017

    Plusieurs maires, députés, conseillers municipaux, départementaux et régionaux de #Seine-Saint-Denis et de région parisienne prennent la plume pour dénoncer les propos tenus par trois personnalités publiques sur la prétendue absence des habitants du département à l’hommage rendu à Johnny Hallyday. Des propos que ces élu.e.s jugent “gravissimes“

    #Alain_Finkielkraut s’est plaint de l’absence de “#non-souchiens” à l’hommage rendu à Johnny Hallyday. “Le petit peuple blanc est descendu dans la rue pour dire adieu à #Johnny. Il était nombreux et seul. Les non-souchiens brillaient par leur absence“, avait-il affirmé dimanche 10 décembre sur l’antenne de la radio #RCJ. Des propos qui n’ont pas été condamnés par la puissance publique et les autorités.

    Doit-on rappeler que Monsieur Finkielkraut est coutumier du fait ? Qu’il anime une émission sur une radio du service public, #France_Culture, qu’il est donc payé grâce à notre redevance audiovisuelle et qu’il est de surcroît membre de l’#Académie_française ?

    Sa formule a été reprise le 11 décembre sur l’antenne de #Sud_Radio par un ancien ministre, ancien député, ancien secrétaire d’Etat et actuel président #Les_Républicains de l’Assemblée des Départements de France, #Dominique_Bussereau, : “Je n’ai pas vu en effet le peuple de Seine-Saint-Denis mais peut-être qu’il était là partiellement. C’était une certaine #France qui était là.”

    Enfin, #Laurent_Joffrin, directeur du journal #Libération y est également allé de sa sortie dans un reportage sur la chaîne publique #France_2. “C’est vrai que les #banlieues n’y étaient pas, j’imagine que ce n’est pas leur goût, chacun a ses goûts”.

    Ces propos sont gravissimes, car ils essentialisent la population de tout un département. Ces trois personnalités publiques sous-entendent qu’ils n’ont vu aucune personne #noire ou #arabe lors de l’hommage national rendu à #Johnny Hallyday.

    Dominique Bussereau était-il présent tout le long de cet hommage ? Partout ? Et ce, depuis l’annonce de la mort du chanteur ? Etait-il présent dans chaque foyer de ce prétendu “peuple de Seine-Saint-Denis” pour vérifier si les familles n’étaient pas, elles aussi, touchées par cette disparition ?

    Était-il muni d’un détecteur de souche ? Est-il enfin habilité à décerner un diplôme de bon français “de #souche” donc à certaines catégories de la population ? Si oui, sur quels critères ?

    Que signifie cette injonction à témoigner sa tristesse exclusivement en se déplaçant en famille à #Paris ? Sur les #Champs-Elysées ?

    Monsieur Bussereau serait bien inspiré de s’intéresser au quotidien de ce “peuple de Seine-Saint-Denis” qui dans sa très grande majorité n’a jamais connu les arcanes du pouvoir ou les ors de la #République.

    Une population populaire, qui vit de son travail, qui se bat au quotidien pour que ses enfants aient les mêmes droits, pour une égalité pleine et entière. Une population diverse, assumée avec fierté, tout ce que Monsieur Bussereau semble regretter et rejeter. Nous le répéterons en effet jamais assez mais la Seine-Saint-Denis est forte et fière de toutes ses identités, qui sont autant de richesses.

    En tant que Président de l’Assemblée des Départements de France, on aurait préféré voir Monsieur Bussereau s’exprimer sur les difficultés sociales rencontrées dans certaines villes, le manque de services
    publics, les discriminations, le désengagement de l’Etat…. Mais il a préféré l’anathème et l’insulte.

    Messieurs #Bussereau, #Finkielkraut et #Joffrin, nous ne souhaitons plus être les prétextes de vos frustrations identitaires, ce “peuple de Seine-Saint-Denis” est la France, il faudrait songer à vous y faire.

    Signataires :

    El Madani Ardjoune, 1er adjoint au maire de Tremblay-en-France

    Bally Bagayoko, adjoint au maire de Saint-Denis

    Elsa Bardeaux, adjointe au maire de Villeneuve-Saint-Georges

    Mounia Benail, conseillère municipale de Juvisy-sur-Orge

    Brahim Benramdan, conseiller municipal de Bagnolet

    Habiba Bigdade, adjointe au maire de Nanterre

    Salah Bourdi, adjoint au maire d’Epinay-sur-Seine

    Mehdi Bouteghmes, conseiller municipal de La Courneuve

    Silvia Capanema, vice-présidente du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis

    Fethi Chouder, adjoint au maire d’Aubervilliers

    Amel Jaouani, adjointe au maire de Tremblay-en-France

    Ramej Kassamaly, adjoint au maire d’Epinay-sur-Seine

    Samia Kasmi, conseillère régionale Ile-de-France

    Fatiha Kernissi, conseillère municipale déléguée d’Epinay-sur-Seine

    Rajaa Krata, adjointe au Maire de Parempuyre (33)

    Madjid Messaoudene, conseiller municipal délégué de Saint-Denis

    Abdelfattah Messoussi, conseiller municipal délégué de Stains

    Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis

    Laurent Russier, maire de Saint-Denis

    Abdel Sadi, vice-président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis

    Samia Saidj, conseillère municipale de Nanterre

    Fouad Sari, conseiller municipal de Vigneux-sur-Seine

    Aissata Seck, adjointe au maire de Bondy

    Azzédine Taibi, maire de Stains, conseiller départemental délégué de Seine-Saint-Denis

    Marie Christine Vergiat, députée européenne

    Mélissa Youssouf, conseillère régionale d’Ile-de-France

    Ali Zahi, adjoint au maire de Bondy

    Wahiba Zedouti-Rhouzli, adjointe au maire de Saint-Ouen

    • On va de surprise en surprise dans ce pays : pour être un bon citoyen, si je résume, faut manger de la charcuterie, aimer la bibine et vibrer aux chansons de Johnny Hallyday. Ça risque de laisser pas mal de gens de côté cette affaire là. Mais on a bien compris qui est visé, faut pas vous donner tant de mal les adeptes de la théorie du grand remplacement !

  • L’Académie Française un organe d’état pour la promotion du racisme et de la misogynie ;

    « L’un des objectifs de la campagne #balancetonporc était de noyer le poisson de l’islam : oubliée Cologne, oubliée la Chapelle-Pajol, oubliés les cafés interdits aux femmes à Sevran ou Rillieux-la-Pape, on traquait le sexisme là où il était une survivance honnie et l’on couvrait du voile pudique de la lutte contre les discriminations les lieux où il façonnait encore les mœurs. »

    et

    « L’écriture inclusive prétend remonter aux origines du mal. Le pouvoir des hommes commence dans les mots, affirment ses partisans. Alors, pour extirper les racines du viol, ils disent mécaniquement “celles et ceux”, “chacune et chacun”, “toutes et tous”, ils écrivent besogneusement “Les Marseillais·e·s ont déferlé” ou “vos député·e·s En marche !” et ils abîment un peu plus, par ce bégaiement ridicule, une langue qui n’avait vraiment pas besoin de ça. L’écriture inclusive est l’inepte caricature du féminisme originel. »

    « féminisme originel » Ah ces féministes quelles bande de pécheresse.
    Je sais qu’il y a pas grand chose à dire de #Finkielkraut mais comme c’est un de nos académicien j’archive ce que dit ce représentant de l’état sacré « Immortel » par la République Française.

    #racisme #islamophobie #misogynie #masculinisme #antiféminisme et n’oublions pas le #capacitisme ou #validisme avec sa moquerie du béguayement.
    #académie_française

  • Le retour de la terreur - Épandage #16

    Admirative du clergé médiatique mobilisé contre la violence des casseurs, Nada-info a retrouvé un document exceptionnel dans ses archives : il illustre l’abnégation des ministres du culte qui, de tous temps, se sont dressés contre les barbares.

    Nada-info vous offre cette petite vidéo, fruit d’un collectif regroupant des anciens des « Nouveaux chiens de Garde » associé à la Compagnie Jolie Môme (lien de la vidéo)
    https://www.youtube.com/watch?v=12vDPeFSBZ8&feature=youtu.be


    Pour information, cette vidéo est encore et toujours le fruit d’un travail militant.
    Pour que Nada-info puisse continuer d’exister, produire des documentaires et une information alternative, à l’heure où les médias montrent encore plus leur visage réactionnaire, n’hésitez pas à nous aider financièrement (lien http://nada-info.fr/site/nous-soutenir.

    #code_du_travail #nada #Droit_du_travail #loi_El_Khomri #Emploi #Médias #Médias_libres #Médias_dominants #propagande #Finkielkraut

  • Le chef d’orchestre au mégaphone c’est quand même mythique ! #OrchestreDebout jouait la symphonie du Nouveau monde, de Dvorak :

    https://www.periscope.tv/FloryanR/1rmGPBwowAQxN

    préparation du concert de 22h #51mars #nuitdebout
    https://www.periscope.tv/FloryanR/1BRJjoaBjmLxw

    Orchestre - le nouveuxmonde#51mars #nuitdebout
    https://www.periscope.tv/FloryanR/1jMJgDamvoexL

    Et à la fin la foule essaye de relancer l’orchestre en reprenant l’air de Dvorak... l’orchestre répond avec Bella Ciao :

    orchestre nuitdebout2 #nuitdebout #livedebout
    https://www.periscope.tv/FloryanR/1lPJqDWEPzdGb

    Pendant ce temps #Finkielkraut jouait la symphonie du Gnagnagnagna(cat) :

    https://vine.co/v/iFWbBIB9WbU

  • La canaille (de l’obscénité des puissants en général et d’Alain Finkielkraut en particulier)

    Qu’un essayiste faisant partie de ce petit groupe d’éditorialistes et d’intellectuels qui depuis une vingtaine d’années ont mis l’espace médiatique français en coupe réglée revendique « le droit à la parole » à l’instar (et au milieu) de ceux qui en sont chaque jour privés est d’une malhonnêteté intellectuelle crasse, et foncièrement obscène.

    Pour paraphraser Lacan, ne devient pas exclu ou privé de parole qui veut.

    Phénomène médiatique, « l’exclusion » de la place de la République d’A. F., personnalité éponyme s’il en est, n’a pas d’autre but que d’éclipser (par la mise en scène qu’elle révèle, par le traitement journalistique dont elle a aussitôt fait l’objet) l’exclusion sociale de millions d’anonymes - la violence sourde ou nue de l’ordre libéral mais peut-être, surtout, et plus insidieusement, la charge conflictuelle dont le mouvement contre la loi travail est, au moins en puissance, porteur.

    Car tout arrogants qu’ils puissent être, et si puissants qu’ils soient encore, ces gens ont peur, et nous sommes dangereux.

    Ce tour de bonneteau (d’une exclusion réelle à une exclusion factice) poursuit toujours le même effet : gommer la dissymétrie totale des situations sociales en postulant une égalité de situation qui, dans les faits, n’existe pas ; dénoncer par ricochet, comme l’a toujours fait la bourgeoisie haussmannienne depuis le début du mouvement ouvrier et les premières insurrections parisiennes, le peuple, l’ordure, la populace, la canaille et son monde.

    (Dimitris Alexakis, Athènes, 19 avril 2016)

    #Finkielkraut #Joffrin #Haussmann #canaille #nuitdebout

    • La nuit debout c’est, nous dit-on une agora, une agora où la discussion règne. En réalité, c’est le même qui fraye avec le même. L’autre c’est l’ennemi. C’est intéressant, malgré tout, je ne veux pas donner trop d’importance à ce qui m’est arrivé. Il s’agit pour Nuit Debout en quelque sorte de manifester le besoin d’un monde postérieur à la bourgeoisie et au capital, où pourrait s’épanouir une véritable communauté humaine et on commence par purger, comme s’il n’y avait pas eu de XXe siècle, comme s’il n’y avait pas eu d’expériences totalitaires, on commence par purger cette communauté de toute présence divergente, dissidente, étrangère. Je pense qu’il y avait des gens à Nuit Debout qui étaient désolés de ce qui m’était arrivé, mais ils étaient apparemment très minoritaires.

      Alain Finkielkraut

      Ce que j’ai pu constater en traversant la rue, c’est que ça ne prend pas. C’était samedi soir, les gens allaient au théâtre, en sortaient (...) ils ne prêtaient aucune attention à ce qui se passait à quelques mètres d’eux. C’est comme une petite bulle révolutionnaire, au milieu d’une ville complétement indifférente. Je m’interroge sur l’extraordinaire publicité donnée à ce mouvement par les médias. On lui a fait le lancement de Star Wars alors que c’est une petite kermesse sous cloche.

      #Alain_Finkielkraut
      #France_culture : les matins http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-18.04.2016-ITEMA_20964073-2.mp3

    • Je signal qu’il y a une erreur, non minime (même si tout le reste est bien) :

      Peu après, il lance : « Des coups de latte, hein, qu’il me faut ? Des coups de latte, hein ? » « N’en rajoutez pas non plus… », réplique un participant. « Mais ça va ! Je me fais insulter : je peux répondre », rétorque M. Finkielkraut.

      à 1m42s il est clair que c’est bien la situation inverse, c’est à dire Finkielkraut et sa femme qui menacent la manifestante de coups de lattes et elle qui s’en offusque :

      Sylvie Topaloff, femme de Finkielkraut (on la voit avancer sa tête) :
      « C’est des coups de lattes qui seront indiqués. »

      Finkielkraut :
      « Des coups de lattes hein qu’il te faut ! C’est des coups de lattes hein qu’il te faut ! »

      La manifestante :
      « Des coups de lattes ?! Des coups de lattes !! Qu’il me faut ?!!! »

      Et la seconde d’après Finkielkraut justifie brillamment ses menaces :

      Oh mais ça va je me fait insulter je peux répondre aussi !

      On notera que les manifestant n’ont pas menacer de coups de lattes Alain Finkielkraut, ils n’ont fait que le qualifier de facho et lui demander de partir.

      Peut-être qu’à la prochaine manif en marchant contre la loi travail Marine Le Pen viendra et si elle se fait virer elle accusera les manifestants de fascisme et de privatisation de l’espace public ?

      https://www.youtube.com/watch?v=0XWuQbRCo18

    • En fait, après moult écoutes du passage, on s’aperçoit que Finkielkraut et sa femme fantasment « une attaque à coups de lattes » par les manifestants et, situation étonnante, leur expression craintive de cette attaque se formalise par une menace envers la manifestante de coups de lattes - en tout cas c’est comme ça qu’elle le comprend puisque l’idée qu’elle même porte des coups de lattes à Finkie et Topaloff ne lui traverse même pas l’esprit.

      Au final on a là une illustration parfaite de la pensée de Finkielkraut marquée par une paranoïa permanente qui, en inventant des ennemis imaginaires, agresse réellement des personnes réelles qui n’ont rien demandées ni fait - ce qui les pousses à se défendre, ce que Finkielkraut interprète comme une confirmation de l’existence des attaques qu’il croit subir.

      Bref Finkielkraut est un grand malade paranoïaque.

    • Sa Suffisance Finkielkraut et les « fascistes »
      La #place_de_la_République est devenue le lieu d’un immense forum et d’innombrables rencontres et discussions. De cette heureuse situation, déjà saluée ici, certains ont cru pouvoir déduire qu’il s’agit de l’endroit où il importe de se montrer devant micros et caméras (en nombre, il est vrai).

      #Finkielkraut, #crétin_de_service_public, ratiocineur de la déploration moisie, ami et caution du fasciste antisémite Renaud Camus, un type qui petit déjeune au #Medef comme vous et moi au bistrot du coin, bref l’une des incarnations les plus infectes de la nouvelle réaction s’est cru autorisé hier soir samedi à parader en bordure des assemblées et groupes divers.

      S’étant refusé à quitter les lieux, comme cela lui a d’abord été gentiment recommandé, M. Finkielkraut s’est donc fait proprement virer de la place sous les quolibets. Démontrant à la fois son humiliation d’avoir mal évalué les effets de sa notoriété, et sa légendaire finesse d’analyse politique, l’histrion de France-culture a répliqué en traitant ses raccompagnateurs/trices de « fascistes ».

      Dans certaines bouches, tous les mots sont doux à entendre.
      http://lignesdeforce.wordpress.com/2016/04/17/sa-suffisance-finkielkraut-et-les-fascistes


      http://twitter.com/histgeoblog/status/722526687750176769/photo/1?ref_src=twsrc%5Etfw

  • #intellectuels et critique politique
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/04/02/intellectuels-et-critique-politique

    Les intellectuels s’attribuent souvent un rôle politique de premier plan, surtout en France. Mais, à part pour alimenter les débats réactionnaires, les intellectuels ne servent à rien. En France, la place des intellectuels dans le débat politique est souvent interrogée. … Continue reading →

    #LUTTES #apparatchik #classe_sociale #encadrement #finkielkraut #friot #intellectualisme #lordon #lutte_des_classes #manuel_cervera-marzal #onfray #pensée_critique #rôle_social #séparation #zemmour #zones_subversives

  • Une « répliques » de trop
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/131015/une-repliques-de-trop

    L’émission Répliques a une fois de plus franchi, ce matin du samedi 10 octobre, le seuil du tolérable. On sait que, depuis des années, son philosophe-animateur Alain Finkielkraut s’échine à mettre en scène un semblant de débat démocratique, en invitant des intellectuels aux positions antagonistes. Bien qu’il ne sorte souvent pas grand-chose de ces face-à-face, certains se plaisent encore à y trouver quelques références, et l’opportunité d’un débat d’idées policé. Mais de fait, cette émission est devenue depuis longtemps l’antichambre faussement feutrée de la banalisation des idées les plus réactionnaires.

    Jusqu’ici, nous nous contentions d’en regretter l’audience et la publicité. Mais lors de l’émission consacrée au « sens de la République », les propos tenus par l’un des invités, Georges Bensoussan, historien, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah et responsable éditorial au Mémorial de la Shoah, ont très largement dépassé le cadre de ce que le service public peut accepter en son sein.

    À la 28e minute, Georges Bensoussan, souhaitant étayer son hypothèse d’un antisémitisme généralisé des populations dites « musulmanes » en France, prononce ces mots : « Aujourd’hui nous sommes en présence d’un autre peuple au sein de la nation française, qui fait régresser un certain nombre de valeurs démocratiques qui nous ont portés. (...). Il n’y aura pas d’intégration tant qu’on ne se sera pas débarrassé de cet antisémitisme atavique qui est tu, comme un secret. Il se trouve qu’un sociologue algérien, Smaïn Laacher, d’un très grand courage, vient de dire dans le film qui passera sur France 3 : "C’est une honte que de maintenir ce tabou, à savoir que dans les familles arabes, en France, et tout le monde le sait mais personne ne veut le dire, l’antisémitisme, on le tète avec le lait de la mère". » À cet instant, nous assistons en direct au glissement assumé d’un racisme culturel à un racisme biologique, condamnant au délit, sans distinction, une partie de la population française dès la naissance.

    #répliques #France_Culture #Finkielkraut #antisémitisme #Bensoussan

  • Finkielkraut, la décolonisation et la rigueur intellectuelle (ou son absence)
    http://blogs.mediapart.fr/blog/frederic-debomy/300715/finkielkraut-la-decolonisation-et-la-rigueur-intellectuelle-ou-son-a

    Fanon est tout sauf le chantre de l’identité. Son rapport à certaines versions de la négritude en témoigne13 : « en aucune façon je ne dois tirer du passé des peuples de couleur ma vocation originelle. En aucune façon je ne dois m’attacher à faire revivre une civilisation nègre injustement méconnue. » Il était loin d’être convaincu, rappelle Macey, « de l’existence d’un « peuple noir », reconnaissant plutôt dans Antillais et Africains l’existence d’un « peuple africain » et celle d’un « peuple antillais » avant de corriger « peuple » et de lui substituer « monde ». »14 Nous l’avons vu plus haut : pour lui, le « nègre n’est pas. Pas plus que le Blanc. » A l’instar de Sartre qui estimait que l’antisémite crée le Juif, Fanon estime que le Noir (ou nègre) est produit par le regard du Blanc, et que le Blanc se produit lui-même par le regard en retour du Noir. Le Noir doit donc être saisi dans sa « dimension pour-autrui ».15

    Fanon a le racisme en horreur. Il déplore que la démarche de la bourgeoisie colonisée se soit teintée « de plus en plus de racisme. » L’exigence de « négrification ou d’arabisation des cadres présentée par la bourgeoisie », loin de procéder d’une « entreprise authentique de nationalisation », n’a visé selon lui qu’à « accaparer les postes anciennement détenus par les étrangers ». Et ceux-ci étant de nouveau occupés, « le prolétariat des villes, la masse des chômeurs, les petits artisans, ceux que l’on a coutume d’appeler les petits métiers » vont calquer « leur attitude sur celle de leur bourgeoisie. Si la bourgeoisie nationale entre en compétition avec les Européens, les artisans et les petits métiers déclenchent la lutte contre les Africains non nationaux. » En fin de compte, écrit-il, il n’est pas étonnant d’entendre « dans un pays qui se dit africain, [...] des réflexions rien moins que racistes et de constater l’existence de comportements paternalistes qui laissent l’impression amère qu’on se trouve à Paris, à Bruxelles ou à Londres. »

    Bref : on voit décidément mal en quoi Fanon serait le promoteur d’une pensée qui, par le détour de l’essentialisme, mènerait à un régime de parti unique qu’il considérait d’ailleurs être « la forme moderne de la dictature bourgeoise sans masque, sans fard, sans scrupules, cynique. »16

    #Finkielkraut #Fanon #identité #racisme #colonialisme #décolonisation

    • @monolecte que c’est drôle : j’ai lu l’article hier en revenant du Sovkhoze, parce que j’aime beaucoup Fanon, et j’avais pensé écrire en en commentaire "Dommage de prendre l’inutile Finkielkraut comme prétexte pour parler de l’admirable Fanon, Finkie [en effet] ne méritait même pas 5 lignes dans ce contexte. Puis je me suis dit que @mona allait encore me dire que j’étais fatigant :)

      Cela dit, l’auteur de l’article parle très bien de Fanon et du coup, ça m’a donné l’occasion de me replonger, tard dans la nuit, dans quelques textes que j’avais sélectionné de lui [et d’autres auteurs caribéens] lors des débats avec Christiane Taubira sur le mariage homosexuel d’une part, et d’autre part à l’occasion d’un projet de recherche que je mène avec l’équipe du musée Garage à Moscou sur les relations culturelles entre l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Union soviétique, au cours duquel nous avons replongé dans les interventions des participants (dont fanon) du congrès des écrivains et des artistes noirs à Paris en 1956.

      Ici l’époustouflante intervention de Fanon :

      http://www.ina.fr/audio/PH909013001

      Avec un truc génial entre 6’ et 7’

      Et enfin oui, on ne devrait pas se sentir obligé de pondre 40 000 signes à chaque débilité publique de BHL ou Finkie ou équivalent. On peut évoquer l’oeuvre de Fanon sans prononcer une fois le nom de ... ou de ... :) Mais je comprends aussi qu’on a chacun nos petits traumatisme et nos petites aliénations.

  • Rappel à Michel Onfray : la « théorie du genre » n’existe pas (et l’informatique est utile) (NouvelObs.com)
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/09/10/rappel-a-michel-onfray-theorie-genre-nexiste-linformatique-est-util

    Et si, à l’école , au lieu de la théorie du genre et de la programmation informatique , on apprenait à lire, écrire, compter , penser ?

    -- Michel ONFRAY (<arobase>michelonfray) 10 Septembre 2014

    #MichelOnfray #genre_de_théorie #NTIC_ta_mère #philosophie_du_matin_chagrin #Je_pense_donc_je_twitte

  • Alain Finkielkraut : la nouvelle doxa - France 24, Opinion, Gauthier Rybinski
    http://www.france24.com/fr/20140413-alain-finkielkraut-nouvelle-doxa-editorial-gauthier-rybinski

    Mara Goyet, enseignante, écrivain et admiratrice critique du philosophe, résume parfaitement la tromperie : « Stéphane Hessel dit : ‘Indignez-vous’ et ça ne fait pas une pensée. Finkielkraut dit : ‘Désolez-vous’, mais ça ne fait pas non plus une pensée ».

    #finkielkraut

  • FINKIELKRAUT ET LES «FRANCAIS DE SOUCHE» | Camp - Volant
    http://campvolant.wordpress.com/2014/02/11/finkielkraut-et-les-francais-de-souche

    Dans une récente émission de télé, on a pu entendre Finkielkraut demander au ministre Valls de « ne pas oublier les Français de souche », validant du même coup le slogan xénophobe selon laquelle « il n’y en a que pour les immigrés ». Se défendant avec énergie et une fois de plus de tout racisme après cette émission dans le Figaro, il eut cette phrase terriblement révélatrice : « « Mes parents sont nés en Pologne, j’ai été naturalisé en même temps qu’eux en 1950 à l’âge de un an, ce qui veut dire que je suis aussi Français que le général de Gaulle mais que je ne suis pas tout à fait Français comme lui. »(6)

    C’est tout simplement la vision de l’extrême-droite que s’applique à lui-même Finkielkraut. C’est la théorie de l’immonde Alain Soral, par exemple, selon lequel, puisque Français de Souche il y a, les autres ne sont que des « Français de branche ». Des Français de « papiers » seulement, comme on dit au FN ou à l’UMP. Il se l’applique à lui-même, mais on voit bien que c’est pour s’en prendre à d’autres.

    #racisme #xénophobie #antisémitisme #Finkielkraut #extrêmedroite #réaction

    • oui on en a parlé ici, http://seenthis.net/messages/226416, mais alors ce qui suit c’est tout aussi édifiant.. Franchement Dieudonné c’est un épouvantail bien pratique pour Zemmour et Finkielkraut...

      Si l’on veut bien débarrasser la pensée de Finkielkraut (..) de ses précautions de Sioux pour éviter l’accusation de xénophobie et de racisme, la thèse que défend le philosophe est en effet très simple et trop bien connue : l’immigration menace de mort l’ « identité française ». Une identité imaginaire qu’il s’arroge le droit de définir comme étant celle dont il regrette la « disparition ». Ce qui l’amène à comprendre, nous dit-il, « la France de Maurice Barrès et d’Amélie Poulain, la France qui regrette le bon vieux temps où les Français de souche ne croisaient que leurs pareils(sic), la France sépia qui pleure son homogénéité perdue (..)

    • Je laisse de côté, pour le moment, les mesures très nombreuses que nous avons prises ou qui sont déjà envisagées pour rouvrir à la France meurtrie les portes de l’avenir : épuration de nos administrations, parmi lesquelles se sont glissés trop de Français de fraîche date , répression de l’alcoolisme, qui était en train de détruire notre race ; encouragement à la famille, cellule essentielle de la société et de la patrie ; réforme de l’instruction publique, en vue de la ramener à sa fonction éducatrice et à son rôle national.

      Philippe Pétain, Appel du 13 août 1940

  • Misère de notre addiction numérique
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/01/02/misere-de-notre-addiction-numerique_4342308_3232.html
    Un tribune du groupe Marcuse, parue dans Le Monde du 03/01, sur l’après #Snowden et ses révélations sur la #NSA. Peut-être l’un des textes les plus cohérents que j’aie lu sur la question. via @s_surveillance.

    L’affaire Snowden, du nom de l’ex-consultant pour l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) à l’origine des fuites sur le programme de surveillance électronique, a révélé l’ampleur du contrôle des citoyens du monde entier. Que faire face à ce phénomène ?

    La cascade de « révélations » sur les programmes de surveillance électronique, déclenchée par Edward Snowden au mois de juillet, continue. Après les classes politiques européennes et la presse, ce sont maintenant des écrivains du monde entier qui s’indignent et réclament l’édiction par l’ONU d’une déclaration des droits de l’homme numérique (« Refusons la société de surveillance ! », Le Monde daté 11 décembre). (…)

    Pour tous ceux qui défendent le projet de « société de la connaissance », il n’y a là que des dérives. Les nouvelles technologies restent à leurs yeux un vecteur de libération sans précédent, une panacée économique, politique, sanitaire.

    Les nations démocratiques doivent simplement ériger des garde-fous légaux contre les possibilités de surveillance qui s’offrent aux services de renseignement policier (version pirate : des communautés d’internautes libres doivent s’organiser contre les géants du Net).

    Et surtout :

    Les Etats et les grandes entreprises devraient vraiment faire preuve d’une vertu surnaturelle pour ne pas être tentés de tirer profit du fait que nous vivons dans une société où tout est enregistré, mémorisé.

    #peur #Finkielkraut ;-) mais surtout #big_data

    • Les copains d’Oblomoff et de Marcuse m’indiquent qu’il préfère que l’on relaye l’ancienne version de l’article dans laquelle tous les noms apparaissait clairement. Je vous relais leur préférence :

      Misère de notre addiction numérique
      LE MONDE | 02.01.2014 à 17h21 • Mis à jour le 03.01.2014 à 18h35 | Groupe Marcuse

      Comment combattre la tyrannie de la surveillance ? L’affaire Snowden, du nom de l’ex-consultant pour l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) à l’origine des fuites sur le programme de surveillance électronique, a révélé l’ampleur du contrôle
      des citoyens du monde entier. Que faire face à ce phénomène ?

      La cascade de « révélations » sur les programmes de surveillance électronique, déclenchée par Edward Snowden au mois de juillet, continue. Après les classes politiques européennes et la presse, ce sont maintenant des écrivains du monde entier qui s’indignent et réclament l’édiction par l’ONU d’une déclaration des droits de l’homme numérique (« Refusons la société de surveillance ! », Le Monde daté 11 décembre).
      Les opinions publiques, qu’ils appellent à se soulever en défense de ces droits, semblent, elles, largement indifférentes.

      Dans cette affaire, ceux qui ne s’émeuvent point font preuve de plus de cohérence et de mémoire que ceux qui se montrent surpris et choqués. Car pour qui s’intéresse quelque peu au cours suivi par notre société-monde ces dernières décennies, l’ampleur des données aujourd’hui automatiquement à disposition des officines de surveillance politique et d’intelligence économique n’a rien d’étonnant.

      PAS DES RÉVÉLATIONS : UNE MISE À JOUR

      Face à l’ampleur des transformations de la vie quotidienne et du travail, face à la puissance du mouvement d’interconnexion de tous les réseaux de communication, des milliers d’articles de journaux, des dizaines d’ouvrages ont annoncé au fil des ans la situation où nous nous trouvons désormais.

      Pour ne citer que quelques livres très parlants : Tous fichés ! (Louisette Gouverne et Claude-Marie Vadrot, First, 1994), Surveillance électronique planétaire (Duncan Campbell, Allia, 2001), Sous l’oeil des puces (Michel Alberganti, Actes Sud, 2007),
      RFID : la police totale (collectif Pièces et main-d’oeuvre, L’Echappée, 2008), Surveillance globale (Eric Sadin, Climats, 2009).

      C’est dire à quel point les informations qui font régulièrement la « une » des journaux depuis cet été ne sont pas des révélations. Elles sont tout au plus une mise à jour : ça y est, ce n’est plus une projection ou une menace, nous sommes pour de bon dans ce monde-là.

      Un monde où toute une partie des libertés civiles conquises aux siècles passés s’évanouissent de facto dans les réseaux de fibre optique, les ondes émises par les antennes-relais et les serveurs des immenses datacenters. Où le souci de sa vie privée devient, selon le mot du journaliste Jean-Marc Manach, un « problème de vieux con ».

      Où le travail de renseignement de la police et le marketing des entreprises n’ont la plupart du temps pas besoin de se faire à l’insu des gens : avec les réseaux sociaux, on peut savoir sans violer l’intimité de personne qui préfère telle marchandise et pourquoi, qui professe telle opinion, etc.

      IL N’Y A LÀ QUE DES DÉRIVES

      Pour tous ceux qui défendent le projet de « société de la connaissance », il n’y a là que des dérives. Les nouvelles technologies restent à leurs yeux un vecteur de libération sans précédent, une panacée économique, politique, sanitaire.

      Les nations démocratiques doivent simplement ériger des garde-fous légaux contre les possibilités de surveillance qui s’offrent aux services de renseignement policier (version pirate : des communautés d’internautes libres doivent s’organiser contre
      les géants du Net).

      Or, considérer la surveillance comme un aspect négatif mais contingent est absurde.
      Il n’est pas possible, par exemple, d’opposer les avantages des cartes à puce RFID aux possibilités de contrôle à distance qu’elles recèlent, car la technologie de radio-identification repose sur la transmission automatisée de données d’une machine à une autre (de la puce au lecteur, du lecteur à l’ordinateur, etc.). La possibilité
      d’un contrôle instantané en découle directement.

      Plus globalement, à partir du moment où l’ensemble de nos activités sont informatisées, il y a beaucoup plus d’informations sur nous et elles ne peuvent jamais dans leur totalité être effacées, rendues anonymes ou inutilisables – que les logiciels soient libres ou pas.

      De même qu’il est impossible de bâtir une maison en amiante où personne ne serait jamais en contact avec de l’amiante, il est illusoire de penser que l’informatisation de toute la vie sociale pourrait ne pas générer des torrents d’informations sur toutes choses, à toutes fins utiles.

      Les Etats et les grandes entreprises devraient vraiment faire preuve d’une vertu surnaturelle pour ne pas être tentés de tirer profit du fait que nous vivons dans une société où tout est enregistré, mémorisé.

      UNE DES FORMES DE DOMINATION POLITIQUE

      Il est temps d’admettre que notre addiction aux écrans et aux réseaux est une des formes de domination politique qui s’exerce sur nous. L’affaire Snowden n’appelle pas des mises au point diplomatiques, des aménagements techniques ou juridiques –
      surtout pas une énième rénovation de la mal nommée Commission informatique et libertés.

      Elle est une mise en cause de notre mode de vie ultra-branché. Plutôt que de nous pousser à interpeller les puissants pour les supplier de ne pas abuser de leur pouvoir, elle devrait nous interpeller sur ce que notre époque entend par culture, amitié, amour ou gratuité.

      L’audace d’Edward Snowden restera vaine si elle ne répand pas l’idée que la nuit politique où nous sommes plongés est vouée à s’épaissir, tant que des aspirations à se détacher de nos machines intelligentes ne souffleront pas sur la société.

      Groupe Marcuse

      Signataires
      Cette tribune a été signée Matthieu Amiech, Aurélien Berlan, Julien Mattern et Nicolas Eyguesier qui sont des auteurs de La Liberté dans le coma. Essai sur l’identification électronique et les moyens de s’y opposer, paru en 2013 sous la signature du groupe Marcuse (Mouvement autonome de réflexion critique à l’usage des
      survivants de l’économie).

    • @bug_in : le mieux serait de publier leur tribune dans un média alternatif sur lequel ils garderaient un minimum de contrôle sur leur texte (d’ailleurs quand tu vois l’article à côté duquel ils ont été publiés, ça fait un peu mal : http://seenthis.net/messages/213141 ).

      Est-ce que tu pourrais leur demander si on peut publier leur texte sur paris-luttes.info ? Ou même s’ils peuvent l’envoyer eux-mêmes c’est encore mieux :)

    • Pas d’accord avec leur argumentaire technique que toute utilisation de l’informatique générant plein de données, l’ultra-surveillance est inévitable. On peut techniquement diminuer la quantité d’informations distribuée et les chercheurs ont plein d’idées pour cela, dont quelques unes sont mises en œuvre (Tor). On ne peut pas arriver au « zéro donnée » mais on peut diminuer le problème. C’est par exemple les travaux au sein du groupe perpass à l’IETF http://www.bortzmeyer.org/ietf-securite-espionnage-bis.html

    • Voila :

      Salut Florian,

      l interet de publier dans Le Monde, c est que ce soit lu par des personnes qui ne pensent pas ca, que ce genre de propos sorte des milieux ou ils sont couramment tenus, que des personnes improbables puissent avoir envie d acheter le livre. Bon, ça cest dans l ideal... Le fait qu ils mettent a cote un texte qui dise l inverse n est pas etonnant et a mon sens, pas grave, ca met meme en valeur ce qu’on dit dans ce cas, je trouve.

      C est une tentative, on n avait jamais fait ca, et on ne va pas se mettre le faire tous les jours quoi qu il arrive.

      Pour le site paris-luttes, je propose de leur envoyer un texte plus long dans quelques jours (je ne l ai pas sous la main, suis en voyage famille ces jours ci), le texte qu on avait ecrit au depart pour cette tribune ; on l a ensuite taille pour donner une chance a son pssage dans un gros quotidien, et par ailleurs ces rigolos en ont chnge le titre sans nous le dire ; donc je te fais passer tres prochainement un texte un peu plus long intitule « informatique ou liberte ? » dont ils pourront dire (ou pas) sur leur ste que c est une version longue de la tribune « Misere de nos addicitions... »

      Ca irait ?

      Merci pour les relais, passages de messages, etc. et a bientot.

      Matthieu

      J’ai répondu qu’évidemment, il n’y avait aucun problème :)

    • Bon. Voici le copier coller du texte librement diffusable. C’est la version longue de la tribune publiée le 3 janvier par le journal Le
      Monde, sous le titre « Misère de notre addiction numérique » (titre qu’ils n’avaient pas choisi). Les signatures individuelles exigées par le quotidien du soir sont supprimées, puisque qu’elles ne leur apparaissaient pas nécessaires de leur point de vue.

      J’ai hébergé le fichier word original (pouah) et un fichier pdf que j’ai crée a partir de lui, ici : https://www.mediafire.com/folder/dz8jwl744ta3t/Marcuse

      Informatique ou liberté ?
      par le groupe MARCUSE

      La cascade de « révélations » sur les programmes de surveillance électronique, déclenchée par Edward Snowden au mois de juillet dernier, continue ces jours-ci. Après les classes politiques européennes et la presse, ce sont maintenant des écrivains du monde entier qui s’indignent et réclament l’édiction par l’ONU d’une déclaration des droits de l’homme numérique (cf. la tribune « Refusons la société de surveillance ! » dans Le Monde du 11 décembre). Les opinions publiques, qu’ils appellent à se soulever en défense de ces droits, semblent, elles, largement indifférentes.
      Dans cette affaire, ceux qui ne s’émeuvent point font sans doute preuve de plus de sagesse et de mémoire que ceux qui se montrent surpris et choqués. Car pour qui s’intéresse quelque peu au cours suivi par notre société-monde ces dernières décennies, l’ampleur des données aujourd’hui automatiquement à disposition des officines de surveillance politique et d’intelligence économique n’a rien d’étonnant. Face à l’ampleur des transformations de la vie quotidienne et du travail, face à la puissance du mouvement d’interconnexion de tous les réseaux de communication modernes, des milliers d’articles de journaux, des dizaines d’ouvrages sont parus au fil des ans pour annoncer la situation où nous nous trouvons désormais. Pour ne citer que quelques titres de livres très parlants : Tous fichés ! (Louisette Gouverne et Claude-Marie Vadrot, journaliste à Politis, 1994), Surveillance électronique planétaire (Duncan Campbell, 2001, à propos du projet Échelon), Sous l’œil des puces. Les RFID et la démocratie (Michel Alberganti, journaliste au Monde, 2007), RFID : la police totale (collectif Pièces et Main d’œuvre, 2008), Surveillance globale (Éric Sadin, 2009), L’œil absolu (Gérard Wajcman, psychanalyste, 2010), La Vie privée en péril. Des citoyens sous contrôle (Alex Türk, sénateur UMP longtemps président de la CNIL, 2011).
      C’est dire à quel point les informations qui font régulièrement la une des journaux depuis cet été ne sont pas des révélations. Elles sont au plus une mise à jour : ça y est, ce n’est plus une projection ou une menace, nous sommes pour de bon dans ce monde-là. Un monde où toute une partie des libertés civiles conquises aux siècles passés s’évanouissent de facto dans les réseaux de fibre optique, les ondes émises par les antennes-relais et les serveurs des immenses datacenters. Un monde où le souci de sa vie privée devient, selon le mot du cyber-journaliste Jean-Marc Manach, un « problème de vieux con ». Un monde où le travail de renseignement de la police et le marketing des entreprises n’ont la plupart du temps pas besoin de se faire à l’insu des gens : avec les « réseaux sociaux », on peut savoir sans violer l’intimité de millions de personnes qui préfère telle marchandise et pourquoi ; voire, quels actes seront commis au nom de telle conviction politique ou religieuse.
      Dans ce monde-là, qui menace le plus notre liberté, de la NSA ou de Facebook ? D’Obama ou d’Amazon ? De François Hollande le chef d’État, qui se porte garant des programmes de surveillance menés par la Direction du Renseignement Intérieur, ou de François Hollande le président du Conseil Général de Corrèze, qui distribuait gratuitement en 2010 des ordinateurs portables à tous les collégiens de son département pour les rendre addicts à la vie.com dès l’âge de 12 ans ? Bien sûr, tout cela va de pair : il n’y a pas de sens à opposer les aspects commerciaux et culturels de l’emprise numérique à ses aspects directement policiers.
      Pourtant, seul le versant policier pose problème de temps à autres, et encore est-ce apparemment aux yeux d’une minorité. A tous les étages de la société, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication sont célébrées depuis leur émergence comme un vecteur de libération sans précédent, une panacée économique, sociale, culturelle et sanitaire : les écrans sont censés éveiller les enfants en soulageant les parents des soins à leur prodiguer ; la numérisation de tous les textes met à disposition de chacun une bibliothèque universitaire (voire universelle) sans sortir de son salon ; les technologies médicales rendent possible d’opérer un malade du cœur à 5 000 kilomètres de l’endroit où il se trouve ; les sites de rencontre permettent de trouver l’amour même quand on est timide, puis de tromper son conjoint dès qu’on s’en est lassé ; la robotique est en passe de créer des automates pour tenir compagnie aux vieux, etc. Il se trouve que dans ce merveilleux monde connecté de toutes parts, à peu près tout va mal mais il serait indélicat de se demander si cela n’a pas directement à voir – si l’informatisation n’est pas d’abord vecteur de chômage, d’abus de pouvoir managérial, de solitude, d’impuissance politique, de perte de mémoire... Et en prime, on s’aperçoit maintenant que les libertés fondamentales qui rendaient l’air des démocraties libérales malgré tout respirable, ces libertés sont en partie liquidées par les traces que nous laissons constamment sur internet, dans les bases de données des opérateurs téléphoniques, dans les lecteurs de puces RFID qui se multiplient dans l’espace public ou encore dans les bornes biométriques (au travail ou à l’aéroport).
      Pour tous ceux qui défendent avec ardeur le projet de « société de la connaissance », il n’y a là que des dérives, un mauvais côté des Nouvelles Technologies contre lequel les nations démocratiques doivent absolument ériger des garde-fous légaux et éthiques (version pirate : contre lequel des communautés d’internautes libres doivent s’auto-organiser). Or, considérer la surveillance comme un aspect négatif mais contingent des NTIC est absurde. Il n’est pas possible, par exemple, d’opposer les prétendus avantages des cartes à puce RFID aux possibilités de contrôle à distance qu’elles recèlent, car la technologie RFID repose sur la transmission automatisée de données d’une machine à une autre (de la puce au lecteur, du lecteur à l’ordinateur, etc.). La possibilité d’un contrôle instantané en découle donc directement. Plus globalement, à partir du moment où l’ensemble de nos activités sont informatisées, il y a beaucoup plus d’informations sur nous et elles ne peuvent jamais dans leur totalité être effacées, rendues anonymes ou inutilisables – que les logiciels soient libres ou pas. De même qu’il est impossible de bâtir une maison en amiante où personne ne serait jamais en contact avec de l’amiante, il est illusoire de penser que l’informatisation de toute la vie sociale pourrait ne pas générer des torrents d’informations sur toutes choses, à toutes fins utiles.
      Les États et les grandes entreprises dont nous sommes étroitement dépendants, matériellement et moralement, devraient vraiment faire preuve d’une vertu surnaturelle pour ne pas être tentés de tirer profit du fait que nous vivons actuellement dans une société où tout est enregistré, tracé, mémorisé. De cette vertu surnaturelle il n’est question dans aucun traité de philosophie politique, dans aucun manuel d’économie-gestion. Il est donc temps d’admettre que notre addiction aux écrans et aux réseaux est la forme que prend à notre époque la domination qui s’exerce sur nous. L’affaire Snowden n’appelle pas à notre sens des mises au point diplomatiques, des aménagements techniques ou juridiques – surtout pas une énième rénovation de la mal nommée Commission Informatique et Libertés. Elle est une mise en cause de notre mode de vie ultra branché. Plutôt que de nous pousser à interpeller les puissants pour les supplier de ne pas abuser de leur pouvoir, elle devrait nous interpeller sur ce que notre époque entend par « culture », « amitié », « amour » ou « gratuité ». L’audace d’Edward Snowden restera vaine si elle ne répand pas l’idée que la nuit politique où nous sommes plongés est vouée à s’épaissir, tant que des aspirations à se détacher de nos machines intelligentes ne souffleront pas sur la société.

      Après un premier livre contre la publicité en 2004, le groupe MARCUSE a publié en 2013 La Liberté dans le coma. Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer (éditions La Lenteur).

  • Toutes les époques ont-elles eu peur de leur technologie ?
    http://www.franceculture.fr/emission-ce-qui-nous-arrive-sur-la-toile-toutes-les-epoques-ont-elles-

    Patrick Boucheron, j’aimerais soumettre à l’historien que vous êtes quelques considérations tirées de diverses sources : « La condition intellectuelle contemporaine est caractérisée par un cerveau incapable de travailler normalement. Du dans une grande mesure à l’empressement et à l’excitation de la vie moderne, avec ses facilités pour la locomotion rapide et la communication presque instantanée entre des points très éloignées du globe ».

    #19e_siècle #Civilisation #Internet #Histoire #Idées #Informatique #Innovation #Technique