• Pourquoi il faudrait raser les écoles de commerce par #Martin_Parker - 27 avril 2018 - © The Guardia https://www.theguardian.com/news/2018/apr/27/bulldoze-the-business-school?CMP=share_btn_tw
    Un article du Guardian. Merci à Frédéric Durand pour la traduction !
    https://www.pauljorion.com/blog/2018/05/07/pourquoi-il-faudrait-raser-les-ecoles-de-commerce-par-martin-parker

    Il existe 13.000 écoles de commerce dans le monde, c’est 13.000 de trop. Je sais de quoi je parle puisque j’ai enseigné dans ces écoles pendant 20 ans.

    Si vous vous rendez sur le campus d’une #université ordinaire il y a des chances que le bâtiment le plus récent et le plus tape à l’œil soit l’#école-de-commerce. C’est elle qui occupe le meilleur bâtiment parce qu’elle dégage les plus gros profits (par euphémisme « contribution » ou « surplus ») ce qui n’est pas surprenant de la part d’une forme de savoir qui enseigne à réaliser des bénéfices.

    Les écoles de commerces exercent une grande influence mais elles sont aussi considérées par beaucoup comme étant des lieux où la #supercherie intellectuelle règne, encourageant la culture du court-termisme et la #cupidité. (On trouve un tas de blague sur la réelle signification de Maîtrise en administration des entreprises-MBA en anglais- : « #Médiocre et #arrogant », Maitrise et accidents », « Mauvais avis et #duperies », « Maîtrise en #art_foireux » et ainsi de suite. Les critiques des écoles de commerces, sous toutes ses formes, ne manquent pas : les employeurs déplorent le manque d’expérience des diplômés, les conservateurs raillent les #arrivistes, les européens se plaignent de l’américanisation, les radicaux protestent contre la concentration du pouvoir entre les mains des tenants du capitalisme de meute. Beaucoup depuis 2008 ont avancé l’idée selon laquelle les écoles de commerces sont responsables dans l’avènement de la crise.

    Pour avoir enseigné pendant 20 ans dans les écoles de commerce j’en suis venu à la conclusion que la meilleure solution pour faire face à ces problèmes consiste à fermer définitivement ces écoles, une position peu répandue parmi mes collègues. Toutefois depuis ces dix dernières années il est remarquable de constater que la masse de critiques formulées à l’encontre des écoles de commerces proviennent de ces écoles mêmes. De nombreux professeurs des écoles de commerce, notamment en Amérique du Nord, affirment que leurs établissements se sont terriblement détournée du droit chemin. Selon eux les écoles de commerce sont corrompues par les #doyens guidés par l’argent, les #professeurs qui se plient aux attentes des clients, des chercheurs qui débitent des #poncifs dans des revues que personne ne lit et des étudiants qui espèrent obtenir un diplôme à la hauteur de leur investissement (ou plutôt celui de leurs parents). A la fin des fins la plupart des diplômés de toute manière ne deviendront pas des cadres de haut niveau mais occuperons des postes #précaires de petits soldats travaillant dans des boxes à l’intérieur d’une tour aseptisée.

    Ces critiques ne proviennent pas de professeurs de sociologie, de responsables politiques ou même d’activistes anticapitalistes indignés mais de livres écrits par des gens bien informés, des employés d’école de commerce qui eux même ressentent un malaise voire du dégout par rapport à ce qu’ils font. Bien sur ces vues divergentes appartiennent à une minorité. La plupart des écoles de commerce restent complètement indifférentes aux manifestations de doutes, les acteurs étant trop occupés à huiler les rouages pour s’inquiéter de la direction que prend la locomotive. Malgré tout la critique interne résonne de manière importante.

    Le problème c’est que cette contestation des initiés est tellement institutionnalisée dans l’épais velours des couloirs qu’elle passe désormais inaperçue comme simple contrepoint au « #business as usual ». Certains par le truchement de livres ou de journaux font carrière en déplorant vigoureusement les problèmes liés aux écoles de commerce. Deux personnes appartenant au milieu ont décrit l’école de commerce comme « une machine cancérigène produisant des #déchets inutiles et toxiques ». Même des titres tels que : Contre le management, #Management-de-merde et Le guide des salauds #cupides pour les affaires, ne semblent pas exposer leurs auteurs à quelque problème que ce soit. J’en sais quelque chose puisque je suis l’auteur des deux premiers. Franchement qu’on m’ait laissé écrire cela en toute impunité en dit long sur la totale innocuité de ce genre de critiques. En vérité c’est gratifiant car le fait de publier est plus important que ce qui est publié.

    Dans la réponse aux problèmes posées par les écoles de commerce on évite d’avoir recours à des restructurations radicales pour leur préférer un retour à de prétendues pratiques commerciales plus traditionnelles ou alors à une forme de réarmement moral enjolivé de termes comme « #responsabilité » ou « #éthique ». Toutes ces idées n’abordent pas le vrai problème à savoir que les écoles de commerce n’enseignent qu’une forme d’organisation : l’encadrement gestionnaire du marché.

    C’est pourquoi je pense que l’on devrait en appeler aux bulldozers et exiger une toute autre manière de penser le management, les affaires et les marchés. Si nous voulons que les gens du pouvoir deviennent plus responsables alors nous devons arrêter d’apprendre aux étudiants que les dirigeant héroïques dédiés aux œuvres de la transformation sont la réponse à tous les problèmes ou que le but de connaître la #fiscalité est d’échapper à l’impôts ou que la visée de la #stratégie_commerciale est de créer des nouveaux désirs Dans tous les cas l’école de commerce agit par la #propagande en vendant une #idéologie sous les habits de la #science.

    Les universités existent depuis un millénaire mais la grande majorité des écoles de commerce n’est apparue qu’au siècle précédent de commerce. En dépit de la vive et persistante affirmation qu’elles ont été inventé par les Etats-Unis il semble que la première fut L’Ecole Supérieure de Commerce créée en 1819 afin de tenter de façonner une grande école commerciale financée par des fonds privés. Un siècle plus tard des centaines d’écoles de commerces ont émergé dans toute l’Europe et les Etats-Unis pour se répandre rapidement partout ailleurs à partir de 1950.

    En 2011 « Association to Advance Collegiate Schools of Business » estimait à 13000 le nombre d’écoles de commerce dans le monde. L’#Inde à elle seule compterait 3000 écoles de commerces privées. Arrêtons-nous un moment pour se pencher sur ce chiffre. Imaginez le nombre considérable de personnes employées par ces établissements, l’armée de jeunes qui en sortent avec un diplôme en commerce, des sommes gigantesques qui circulent au nom de l’enseignement du monde des affaires. (En 2013, les vingt meilleures écoles de commerce coûtaient an moins 100 000$ (80 000€). En ce moment la #London_Business_School fait campagne en proposant une inscription à 84 5000£ (96 000€) pour son #MBA Pas étonnant dans ces conditions que la tendance continue à gagner du terrain.

    La plupart des écoles de commerces adopte des formes identiques. L’#architecture est moderne sans originalité composée de verre, de panneaux et de briques. A l’extérieur on trouve un affichage dispendieux présentant un #logo anodin, il y a des chances qu’il soit bleu et qu’il comporte un carré. Les portes sont automatiques, à l’intérieur on trouve une réceptionniste bien mise dans un code habit de bureau. Quelques créations d’art abstrait sont accrochées aux murs et il y a un bandeau comportant un ou deux slogans au contenu prometteur “We mean business”, “Teaching and Research for Impact.” On trouvera quelque part au-dessus du hall d’entrée un grand écran diffusant un téléscripteur #Bloomberg, la promotion de conférenciers de passage et des discussions sur la manière de bien formuler son #CV. Des dépliants publicitaires en papier glacé sont à disposition sur des présentoirs, on y voit sur la couverture toutes sorte de visages innocents d’étudiants. Shiny marketing leaflets sit in dispensing racks, with images of a diverse tableau of open-faced students on the cover. Sur les prospectus on trouve la liste des diplômes : MBA, MSc Management, MSc Accounting, MSc Management and Accounting, MSc Marketing, MSc International Business, MSc Operations Management.

    On y trouvera une somptueuse salle de conférence à la moquette épaisse, qui tirera peut-être son nom d’une société ou de donateurs privés. De fait on retrouve empreinte du logo imprimé presque partout comme quelqu’un qui marquerait de son nom ses affaires de peur qu’elles soient volées. Contrairement aux bâtiments défraichis des autres parties de l’université l’école de commerce s’efforce de donner une image d’efficacité et de confiance. L’école de commerce sait ce qu’elle fait et son visage bien poli est fermement tournée vers le futur plein de promesse. Il lui importe de savoir ce que les gens pensent d’elle.

    Même si la réalité n’est pas toujours aussi reluisante, un toit qui fuit des toilettes bloquées, c’est ce que les doyens aiment à penser à quoi ressemble leur école ou telle qu’ils voudraient qu’elle soit. Une rutilante machine qui transforme l’argent des étudiants en bénéfices.

    Mais qu’enseignent réellement les écoles de commerce ? C’est une question plus compliquée qu’il n’y parait. On a beaucoup écrit sur la façon dont « un programme dissimulée » serait dispensé aux étudiants de manière implicite. A partir des années 70 les chercheurs ont étudié la manière dont les catégories comme la classe sociale, le genre, les origines ethniques, la sexualité et d’autres encore étaient enseignées implicitement dans les salles de classes. Cela peut se traduire par la différenciation des étudiants comme mettre les #filles à l’économie domestique et les garçons à la métallurgie d’où découle par la suite une #norme qui’ s’impose aux différents groupes de la population. Ce programme dissimulé peut être aussi dispensé par d’autres manières, par la façon d’enseigner et d’évaluer ou par le contenu même du programme. Il nous dit également ce qui importe, quelles sont les #personnalités importantes, quels sont les lieux les plus influents et quels sont les sujets qui peuvent être écartés.

    Il y a eu de nombreux travaux sur ces sujets dans beaucoup de pays. La documentation est désormais très répandue sur l’histoire des noirs, la place de la femme dans le monde scientifique ou de la chanson populaire et la poésie. Cela ne signifie pas que le programme dissimulé ne pose plus de problème mais qu’au moins dans les systèmes d’éducation les plus progressistes il est communément admis qu’il existe un récit, un groupe d’acteurs, une manière de raconter l’histoire.

    Mais dans les écoles de commerce le programme implicite et explicite ne font qu’un. Le contenu et la forme des enseignements sont telles qu’ils riment avec la #pensée qui tient pour acquis que les vertus de l’encadrement du marché capitaliste représentent la seule vision du monde possible.

    Si l’on enseigne à nos étudiants que le caractère prédateur du #capitalisme est incontournable il ne faut pas s’étonner que l’on finisse par justifier les #salaires démesurés de ceux qui prennent des risques importants avec l’argent des autres. Si l’on enseigne que seul le résultat compte alors des notions comme la viabilité, la #diversité, la responsabilité et autres ne deviennent plus que de simples ornements. Le message souvent dispensé par la recherche en management et l’enseignement sous-tend que le capitalisme soit incontournable et que les techniques financières et légales qui dirigent le capitalisme fassent parties d’une science. Cette conjonction d’idéologie et de technocratie explique le fait que l’école de commerce soit devenue une institution si efficace et dangereuse.

    On peut analyser son fonctionnement en s’intéressant de près à son programme et la façon dont il est enseigné. Prenons la finance par exemple, ce champ qui s’intéresse à la manière dont les gens qui ont du capital investissent leur argent. Elle repose sur le principe que les détenteurs d’argent ou de capitaux peuvent être utilisés comme garantie et suppose donc des différences importantes de revenus ou de richesses. Plus les #inégalités sont importantes dans un pays donné plus les #opportunités s’ouvrent pour la finance comme pour le marché de luxe des yachts. Les universitaires enseignant la finance considèrent que le retour sur le capital (sans se soucier de son acquisition) est une activité légitime et même louable au point d’aduler les investisseurs pour leurs compétences techniques et succès. La forme de ce savoir consiste à maximiser la #rente d’un capital, le plus souvent en développant les mathématiques ou des mécanismes légaux qui permettent de le multiplier. Les stratégies performantes en finances sont celles qui fournissent un retour maximal sur investissement en un temps le plus court, et qui du même coup aggrave d’autant plus les inégalités qui les rendaient au préalable possibles.

    Ou penchons-nous sur le management des #ressources_humains. Ce champ met en mouvement les théories de l’égoïsme rationnel- c’est-à-dire en gros l’idée selon laquelle les hommes agissent en fonction de calculs rationnels qui maximiseront leurs propres intérêts- pour l’appliquer à l’organisation des êtres humains. Le nom de ce champ est en lui-même révélateur en ce sens qu’il laisse entendre que les êtres humains sont semblables à des ressources technologiques ou financières dans la mesure où ils sont utilisés en tant que paramètre par le mangement dans le but de produire une organisation efficace. Malgré l’utilisation du mot humain, les ressources humaines font très peu de cas de ce que signifie être humain. Son intérêt se fixe sur les catégories comme les femmes, les minorités ethniques, les employés qui n’atteignent pas les objectifs, et leur rapport avec le fonctionnement de l’organisation. Cela rentre souvent dans les attributions des écoles de commerces que de s’intéresser aux formes d’organisations, incarnées habituellement par les syndicats, qui s’opposent aux stratégies du management. Et s’il était nécessaire de le rappeler le management des ressources humaines n’est pas du côté des syndicats, ce serait être partisan. Sa fonction, sous sa manifestation la plus ambitieuse, cherche à être stratégique dans le but d’aider les responsables du management à l’élaboration de l’ouverture d’une usine ici ou de la fermeture d’un bureau là.

    On pourrait appliquer la même analyse sur les autres modules d’enseignement que l’on trouve dans la plupart des écoles de commerce, la comptabilité, la mercatique, le commerce international, l’#innovation, la #logistique. Mais je finirai par l’éthique dans les affaires et la responsabilité social de l’entreprise, ce sont pratiquement les seuls domaines dans lesquels s’est développé une critique constante des conséquences de l’enseignement du management et de ses pratiques. Ces domaines se targuent d’être la mouche du coche des écoles de commerce et insistent sur la nécessité à réformer les formes dominantes de l’enseignement et de la recherche. Les griefs qui motivent les écrits et les enseignements de ces spécialités sont prévisibles mais n’en demeurent pas moins importantes, il s’agit du développement durable, les inégalités, la fabrique d’étudiants à qui l’on enseigne que la cupidité est bénéfique.

    Le problème c’est que l’éthique des affaires et la responsabilité sont des sujets de façades pour la promotion des écoles de commerce semblable à une feuille de figuier qui recouvrerait la conscience du doyen de l’école de commerce, comme si évoquer l’éthique et la responsabilité équivalait à agir. Ils ne s’attaquent pratiquement jamais à la simple idée que si les relations économiques et sociales actuelles produisent les problèmes qui sont traités par les cours d’éthique et de responsabilités sociale des entreprises alors ce sont ces mêmes relations sociales et économiques qui doivent être changées.

    Vous pourriez penser que chacune de ces spécialités d’enseignement et de recherche sont en elles même inoffensives et qu’ensemble ils ne font que traiter des différents aspects du monde des affaires, de l’argent, de la population, de la technologie, du transport, de la vente et ainsi de suite. Mais il est indispensable d’exposer les présupposés partagés par chacun des sujets étudiés en école de commerce.

    Tous ces champs partagent d’abord l’idée profondément ancrée que les formes managériales du marché qui organisent l’ordre sociale sont requises. L’accélération de commerce mondialisé, l’utilisation des mécanismes de marché et des techniques managériales, le développement des technologies comme dans la comptabilité, la finances et son fonctionnement ne sont jamais remis en cause. Il s’agit du récit progressif du monde moderne fondé sur la promesse technologique, le choix, l’opulence et la richesse.

    Au sein de l’école de commerce, le capitalisme est considéré comme marquant la fin de l’histoire, un modèle économique qui a pris le pas sur tous les autres, et qui est maintenant enseigné en tant que science, plutôt que comme une idéologie.

    La seconde est l’hypothèse selon laquelle le comportement humain, des employés, des clients, des gestionnaires et ainsi de suite, est mieux compris si nous considérons que nous sommes tous des égoïstes rationnels. Cela fournit un ensemble d’hypothèses de base qui permettent de développer des modèles qui conçoivent la façon dont les êtres humains pourraient être dirigés dans l’intérêt de l’organisation de l’entreprise. Motiver les employés, corriger les défaillances du marché, concevoir des systèmes de gestion allégée ou persuader les consommateurs de dépenser de l’argent sont tous des cas qui font partie de la même problématique. L’intérêt majeur réside ici pour celui qui cherche le contrôle, et ceux qui sont objets de cet intérêt, deviennent alors des personnes qui peuvent être manipulées.

    La dernière similitude que je voudrais souligner concerne la nature des connaissances produites et diffusées par l’école de commerce elle-même. Parce qu’il emprunte la robe et le mortier de l’université, et qu’il cache ses connaissances dans l’attirail de la science – revues, professeurs, jargon – il est relativement facile d’imaginer que le savoir prôné par l’école de commerce et la façon dont elle le vend apparaît en quelque sorte moins vulgaire et stupide qu’il ne l’est réellement

    Pour résumer simplement ce qui précède, et qui permettrait à la plupart des gens de comprendre ce qui se passe à l’école de commerce, c’est de les appréhender comme des lieux qui enseignent les méthodes pour prendre de l’argent aux gens ordinaires et de le s’approprier. Dans un certain sens, c’est une description du capitalisme, mais il y a aussi le sentiment que les écoles de commerce enseignent que « l’avidité est bonne ». Comme Joel M Podolny, ancien doyen de la Yale School of Management, a pu déclarer un jour : « La façon dont les écoles de commerce sont aujourd’hui en concurrence amène les étudiants à se demander : » Que puis-je faire pour gagner le plus d’argent ? et la forme de l’enseignement prodigué par les professeurs conduit les étudiants à ne considérer qu’après coup les conséquences morales de leurs actions.

    Cette image est, dans une certaine mesure, étayée par la #recherche, bien qu’une partie soit d’une qualité douteuse. Il existe diverses enquêtes auprès des étudiants des écoles de commerce qui suggèrent qu’ils ont une approche instrumentale de l’éducation, c’est-à-dire qu’ils veulent ce que le marketing et le #branding leur disent qu’ils veulent. En ce qui concerne les cours, ils attendent de l’enseignement des concepts et des outils simples et pratiques qu’ils jugent utiles pour leur future carrière. La philosophie c’est pour les imbéciles.

    Comme j’ai enseigné dans des écoles de commerce pendant des décennies, ce genre de constatation ne me surprend pas, bien que d’autres proposent des constats plus virulents. Une enquête américaine a comparé des étudiants en MBA à des personnes emprisonnées dans des prisons de basse sécurité et a constaté que ces dernières étaient plus éthiques. Un autre a laissé entendre que la probabilité de commettre une forme quelconque de délit d’entreprise augmentait si la personne concernée avait fait des études supérieures en administration des affaires ou si elle avait servi dans l’armée. (Les deux carrières impliquent probablement la dissolution de la responsabilité au sein d’une organisation). D’autres sondages montrent que les étudiants arrivent en croyant au bien-être des employés et à la satisfaction de la clientèle et qu’ils partent en pensant que la valeur actionnariale est la question la plus importante, et également que les étudiants des écoles de commerce sont plus susceptibles de tricher que les étudiants des autres disciplines.

    Je doute que les causes et les effets (ou même les résultats) soient aussi nets que le suggèrent des enquêtes comme celle-ci, mais il serait tout aussi stupide de suggérer que l’école de commerce n’a pas d’effet sur ses diplômés. Avoir un MBA peut ne pas rendre un étudiant cupide, impatient ou contraire à l’éthique, mais les programmes explicites et cachés de l’école de commerce enseignent des leçons. Non pas que ces leçons sont reconnues quand quelque chose ne va pas bien, parce qu’alors l’école de commerce nie habituellement toute responsabilité. C’est une position délicate, car, comme le dit un éditorial d’Economist de 2009, » Vous ne pouvez pas prétendre que votre mission est d’éduquer les leaders qui changent le monde » et de vous laver les mains des actes de vos anciens élèves lorsque leur changement a un impact nuisible. »

    Après la crise de 2007, il y avait comme un jeu à se renvoyer la balle, Il n’est donc pas surprenant que la plupart des doyens des écoles de commerce essayaient aussi de blâmer les consommateurs d’avoir trop emprunté, les banquiers d’avoir un comportement si risqué, les #brebis_galeuses d’être si mauvaises et le système d’être, eh bien, le système. Qui, après tout, voudrait prétendre qu’ils n’ont fait qu’enseigner la cupidité ?

    Dans les universités les sortes de portes qui ouvrent sur le savoir sont basées sur des exclusions. Un sujet est constitué par l’enseignement de ceci et non pas de cela, de l’espace (géographie) et non du temps (histoire), des collectifs (sociologie) et non des individus (psychologie), etc. Bien sûr, il y a des fuites et c’est souvent là que se produisent les pensées les plus intéressantes, mais cette partition du monde est constitutive de toute discipline universitaire. On ne peut pas tout étudier, tout le temps, c’est pourquoi il y a des noms de départements au-dessus des portes des immeubles et des couloirs.

    Cependant, l’école de commerce est un cas encore plus extrême. Elle est bâtie sur le principe qui isole la vie commerciale du reste de la vie, mais subit ensuite une spécialisation supplémentaire. L’école de commerce assume le capitalisme, les entreprises et les managers comme forme d’organisation par défaut, et tout le reste comme histoire, anomalie, exception, alternative. Du point de vue du programmes d’études et de recherche, tout le reste est périphérique.

    La plupart des écoles de commerce sont intégrées dans des universités, et celles-ci sont généralement appréhendées comme des institutions ayant des responsabilités envers les sociétés qu’elles servent. Pourquoi, dans ce cas, supposons-nous que les filières d’études commerciales ne devraient enseigner qu’une seule forme d’organisation – le capitalisme – comme si c’était la seule façon d’organiser la vie humaine ?

    Ce n’est pas un monde agréable celui qui est produit par la gestion de marché et que l’école de commerce professe. C’est une sorte d’#utopie pour les riches et les puissants, un groupe que les étudiants sont encouragés à s’imaginer rejoindre, mais ce privilège est acheté à un coût très élevé, entraînant des catastrophes environnementales, des #guerres de ressources et des migrations forcées, des inégalités à l’intérieur et entre les pays, l’encouragement de l’#hyperconsommation ainsi que des pratiques #antidémocratiques persistantes au travail.

    Promouvoir l’école de commerce fonctionne en passant outre de ces problèmes, ou en les mentionnant comme des défis et ne pas les prendre en considération ensuite dans les pratiques d’enseignement et de recherche. Si nous voulons être capables de répondre aux défis auxquels est confrontée la vie humaine sur cette planète, nous devons faire des recherches et enseigner autant de formes d’organisation différentes que nous sommes capables d’imaginer collectivement. Pour nous, supposer que le capitalisme mondial peut continuer tel qu’il est c’est prendre la responsabilité d’emprunter la voie qui mène à la destruction. Donc, si nous voulons nous écarter du business as usual, nous devons également ré-imaginer radicalement l’école de commerce telle qu’elle est. Et cela signifie plus que des murmures pieux sur la responsabilité sociale des entreprises. Cela signifie en finir avec ce que nous avons érigé, et reconstruire.

  • L’UE se divise sur les impôts des géants du web L’essentiel - nxp/afp - 28 Avril 2018
    http://www.lessentiel.lu/fr/economie/story/L-UE-se-divise-sur-les-impots-des-geants-du-web-30439268

    LUXEMBOURG - Augmenter les impôts des géants du web ne fait pas l’unanimité au sein de l’UE, notamment chez les petits pays à la fiscalité avantageuse comme le Luxembourg.

    La proposition visant à mieux taxer au niveau européen les géants du numérique, portée par la France, a rencontré samedi la résistance des petits pays comme #Malte ou le #Luxembourg, accusés de tirer profit de leur #fiscalité avantageuse vis-à-vis de ces entreprises.

    La taxation des géants du net, tels #Facebook ou #Amazon, « doit être discutée avec les Américains, car si l’#UE fait ça de son côté, cette taxe sera très inefficace et mauvaise pour la compétitivité européenne », a averti le ministre des Finances luxembourgeois Pierre Gramegna, à son arrivée à une réunion avec ses homologues de l’UE à Sofia consacrée à cette question.

    C’est la première fois que les #ministres_européens débattent du sujet depuis la proposition de la #Commission_européenne présentée fin mars. Cette discussion a lieu dans un contexte déjà tendu entre les États-Unis et l’UE au niveau commercial, bien que le #commissaire_européen à la #Fiscalité, #Pierre_Moscovici, ait insisté samedi sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’une « taxe contre les Etats-Unis ».

    Le texte de la Commission prévoit dans un premier temps de taxer à 3% les revenus - et non les bénéfices comme le veut l’usage - générés par l’exploitation d’activités numériques.

    Chiffre d’affaires supérieur à 750 millions
    Cette taxe ne visera que les groupes dont le chiffre d’affaires annuel mondial s’élève à plus de 750 millions d’euros et dont les revenus dans l’UE excèdent 50 millions d’euros. Outre cette mesure « ciblée » de taxation du chiffre d’affaires des entreprises numériques, la Commission a proposé une réforme de fond des règles relatives à l’imposition des sociétés, qui prendrait le relais de la première proposition de « court terme ». Cette proposition permettrait aux pays de l’UE de taxer les bénéfices qui sont réalisés sur leur territoire, même si une entreprise n’y est pas présente physiquement.

    Le ministre slovaque des Finances, Peter Kazimir, s’est montré dubitatif samedi sur la mesure de court terme : « Au niveau européen, je doute qu’un accord soit pour bientôt, parce que sur la fiscalité, il n’est pas facile de trouver un consensus. » Dans l’Union en effet, toute réforme sur la fiscalité requiert l’unanimité. « Nous sommes plutôt prudents. Nous ne sommes pas contre, mais nous voulons écouter. C’est assez compliqué », a pour sa part commenté son homologue maltais Edward Scicluna.

    Le projet de taxation du numérique à l’échelle européenne, qui fait partie des priorités du président français Emmanuel Macron, a jusqu’à présent reçu le soutien des autres grands pays de l’UE : l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Le ministre français des Finances Bruno Le Maire espère que la solution de court terme sera adoptée par tous les pays au plus tard début 2019.

    #gafa #facebook #internet #google #apple #fiscalité #paradis_fiscaux #évasion_fiscale #luxleaks #union_européenne #finance

  • Ethel Ayres Purdie — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ethel_Ayres_Purdie#cite_note-26

    #Ethel_Ayres_Purdien est une #experte-comptable, #militante_suffragiste et féministe britannique, née le 2 octobre 1874 à Islington et morte le 26 mars 1923 à l’hôpital de Charing Cross (Londres).

    Première femme certifiée expert-comptable du Royaume-Uni, elle est l’une des figures majeures de la lutte contre l’exclusivité masculine dans les métiers de la comptabilité. Elle s’implique dans la lutte pour l’obtention du droit de vote des femmes et dans leur défense face aux politiques discriminatoires de l’administration fiscale. Mêlant son combat politique et son activité professionnelle, elle fait figure d’experte sur les questions juridiques, fiscales et administratives pour plusieurs associations suffragistes féminines dont elle tient la #comptabilité. L’importance de sa contribution au mouvement suffragiste, longtemps sous-estimée par les historiens, est réévaluée aujourd’hui à la lumière de travaux récents

    #féminisme #droit_de_vote #imposition #fiscalité

  • #Ferrero : mic-mac en #Normandie autour de son usine géante
    https://reporterre.net/Ferrero-mic-mac-en-Normandie-autour-de-son-usine-geante

    Dans la vallée normande de l’#Austreberthe, la plus grande usine Ferrero au monde a décidé de s’étendre dans une zone sujette aux #inondations. Pour devancer les désirs de ce géant économique local, les élus proposent différents #aménagements, négligeant, dans leur empressement, l’#environnement et la #concertation_publique.

    #aménagement_du_territoire #fiscalité_locale #transport_routier #transport_ferré

  • En #Italie, des programmes politiques très à droite
    https://www.mediapart.fr/journal/international/030318/en-italie-des-programmes-politiques-tres-droite

    Petite revue des programmes des principaux partis en lice pour les #élections_législatives italiennes de dimanche, autour de trois points clés : l’Europe, la politique fiscale, la question migratoire.

    #International #Beppe_Grillo #fiscalité #Forza_Italia #immigration #Liberi_e_Uguali #Ligue_du_Nord #Luigi_Di_Maio #M5S #Matteo_Renzi #Matteo_Salvini #PD #Potere_al_Popolo #Silvio_Berlusconi #union_européenne

  • Défiscaliser les heures sup’ : un coup politique, un risque pour l’emploi
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120218/defiscaliser-les-heures-sup-un-coup-politique-un-risque-pour-lemploi

    Le gouvernement d’Édouard Philippe relance l’idée d’exonérer de cotisations sociales les #Heures_supplémentaires à partir de 2020, s’inspirant de la mesure prise par Sarkozy en 2007. C’est une mesure de communication politique, mais qui est très discutable sur le plan économique, le risque étant de faire augmenter le chômage.

    #France #Economie #economie #emplois #fiscalité

  • #Fnac-Darty: la manœuvre fiscale d’Alexandre Bompard
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/080218/fnac-darty-la-manoeuvre-fiscale-d-alexandre-bompard

    Lorsqu’il dirigeait le groupe Fnac-Darty, l’actuel patron de #Carrefour lui a fait économiser plus de 10 millions d’euros d’impôts lors de la fusion des sièges sociaux des deux enseignes, par le biais d’une manœuvre acrobatique effectuée alors qu’un risque juridique avait été diagnostiqué en interne.

    #Economie #Alexandre_Bompard #distribution #emploi #entreprises #fiscalité #social

  • Une nouvelle fois, un village américain défend son eau face à Nestlé RTS - 4 Février 2018 - afp/mh _
    http://www.rts.ch/info/monde/9305618-une-nouvelle-fois-un-village-americain-defend-son-eau-face-a-nestle.html

    Au nord des Etats-Unis, la commune d’Osceola Township dans le Michigan tente d’empêcher le géant suisse Nestlé d’extraire davantage l’eau de ses rivières. Son cas n’est pas unique.

    Selon la population locale, les rivières ont rétréci depuis le début des années 2000, lorsque le géant de l’agroalimentaire Nestlé a commencé à pomper l’eau de la région pour la vendre sous la marque Ice Mountain, présentée comme eau de source, donc plus chère que de l’eau purifiée.

    Située à 320 kilomètres au nord de Detroit, la commune agricole de quelque 900 habitants ne veut pas autoriser le géant suisse à construire une station de pompage visant à extraire 1500 litres d’eau par minute, contre 950 litres actuellement.

    Montant dérisoire
    Osceola Township a fait appel en janvier d’une décision d’une juge au motif que le projet de Nestlé allait affecter l’aquifère. Des données de scientifiques rémunérés par Nestlé montrent qu’il n’y a pas d’impact sur l’environnement, mais il n’existe pas d’étude indépendante.

    La colère du village est en grande partie nourrie par le sentiment d’être exploité. Nestlé paie 200 dollars par an à l’Etat du Michigan pour pomper près de 500 millions de litres.

    BONUS :
    Levée de boucliers aux Etats-Unis
    Le village d’Osceola Township n’est pas le premier à s’opposer à Nestlé. En 2015, la bourgade de Cascade Locks, dans l’Oregon, s’est insurgée contre la privatisation de la gorge du Columbia.

    Entre économie et écologie, Nestlé à nouveau critiqué dans l’ouest des USA (Cascade Locks (Oregon))
    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/reperages-web/6963777-entre-economie-et-ecologie-nestle-a-nouveau-critique-dans-l-ouest-des-us

    La même année, les Californiens s’élevaient contre le pompage de l’eau par Nestlé alors que la région faisait face à une sécheresse dramatique, au point de rationner la consommation des habitants.

    En pleine sécheresse, Nestlé continue de pomper l’eau californienne
    https://www.rts.ch/info/monde/6685785-en-pleine-secheresse-nestle-continue-de-pomper-l-eau-californienne.html

    #vol #pillage #eau #extractivisme #résistance #USA #Etats-Unis #Michigan #multinationales #nestlé #privatisation #fiscalité

    Pour faire suite à https://seenthis.net/messages/651061
    ainsi que : https://seenthis.net/messages/632003
    https://seenthis.net/messages/628888

  • LES PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES SUR LE CAPITAL PERMETTENT-ILS D’APPREHENDER LA CAPACITE CONTRIBUTIVE DES MÉNAGES ? Conseil des prélèvements obligatoires.
    https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2018-01/20180125-rapport-particulier3-prelevements-obligatoires-capital-des-menages

    Impact de la suppression de l’ISF et de son remplacement par l’IFI (Impôt sur la fortune immobilière ), les 1% de ménages au patrimoine net le plus élevé verront leur impôt baisser de 83%...

    #fiscalité #patrimoine #inégalités

  • #Emmanuel_Macron et #Donald_Trump en leur miroir
    https://www.mediapart.fr/journal/international/201217/emmanuel-macron-et-donald-trump-en-leur-miroir

    En apparence, tout sépare le président américain et le président français. Pourtant, comme l’a relevé l’économiste #Thomas_Piketty, il y a plus une différence de degré que de nature dans leur politique fiscale. Ils mènent la même #Stratégie_du_choc, au profit du 1 % voire du 0, 1 % les plus riches.

    #International #Economie #Capital #fiscalité #inégalités

  • 4 000 milliards d’euros gérés au Luxembourg L’Essentiel - 30 Octobre 2017
    http://www.lessentiel.lu/fr/economie/story/4-000-milliards-d-euros-geres-au-Luxembourg-31051256

    LUXEMBOURG – Les Fonds installés au Grand-Duché ont franchi la barre des quatre trillions d’euros. Ce qui place le pays en deuxième position au niveau mondial.

    Une très grande richesse est entreposée et gérée au Luxembourg. Les fonds d’investissements enregistrés au pays contiennent au total plus de quatre trillions d’euros (4 000 milliards d’euros), comme l’a indiqué lundi l’Alfi (« Association of the Luxembourg Fund Industry »). Le Grand-Duché « est le deuxième marché mondial pour les fonds après les États-Unis », explique Denise Voss, présidente de l’Alfi.


    « La croissance des sommes gérées au Luxembourg est assez impressionnante », poursuit la responsable. Le total des actifs est ainsi passé de trois à quatre milliards en seulement trois ans. Depuis le début de l’année, la hausse a atteint 8%. « Cette croissance est une bonne nouvelle non seulement pour le Luxembourg, mais aussi pour les gestionnaires de fonds de toute l’Europe », se réjouit Denise Voss.

    #union_européenne #paradis_fiscaux #fraude #évasion_fiscale , #économie , #optimisation_fiscale , #fiscalité #richesse #pauvreté

  • Pour rappel, le revenu médian des artistes affiliés est inférieur au seuil de pauvreté.

    HAUSSE DE LA CSG : NON À LA BAISSE DU POUVOIR D’ACHAT DES ARTISTES-AUTEURS !
    « Le gouvernement n’a rien envisagé pour compenser la perte de pouvoir d’achat des artistes-auteurs qui résultera automatiquement de l’augmentation de la CSG qu’il a décidé. Le gouvernement a prévu des mesures compensatoires pour les salariés du privé, pour les fonctionnaires et pour les indépendants du RSI mais rien pour les artistes-auteurs. Les artistes-auteurs - dont les syndicats n’ont jamais été consultés - seraient donc les seuls dans la population active à subir une forte baisse de leur pouvoir d’achat. »
    http://caap.asso.fr/spip.php?article535

    Le gouvernement balaie d’un revers de main la précarité des artistes-auteurs ! au travers d’un avis défavorable à un amendement au parlement.
    https://www.youtube.com/watch?v=GY_TB6zKfRA

    Pétition pour la suppression de la majoration de l’assiette sociale des artistes-auteurs La pétition signalée par @vazi
    https://seenthis.net/messages/639826

    Pétition peut-être plus efficace que celle lancée avant :
    CSG : NON A L’APPAUVRISSEMENT DES ARTISTES ET AUTEURS !
    https://www.petitions24.net/csg__non_a_lappauvrissement_des_artistes_et_auteurs

    #CSG #paupérisation #pétition #fiscalité #France #précarité #inégalité

  • Les milliards net d’impôt de #Volkswagen au #Luxembourg
    https://www.mediapart.fr/journal/international/271017/les-milliards-net-d-impot-de-volkswagen-au-luxembourg

    Hans Dieter Pötsch, président du conseil de surveillance de Volkswagen et ancien directeur financier du groupe © Reuters Le constructeur #Automobile, déjà au cœur du « Dieselgate », a logé 5,8 milliards d’euros en trois ans dans une coquille au Luxembourg qui n’a payé que 1,7 million d’euros d’impôt. Au préjudice de l’Allemagne, mais aussi de la France. Les dirigeants de Volkswagen avaient pourtant juré n’avoir « jamais joué le jeu » de l’optimisation fiscale agressive.

    #International #Economie #fiscalité #Hans_Dieter_Pötsch #multinationales #optimisation_fiscale #paradis_fiscaux

  • #Impôts sur la fortune et le capital : l’absurdité de la réforme
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/271017/impots-sur-la-fortune-et-le-capital-l-absurdite-de-la-reforme

    Le président de la commission des finances du Sénat a obtenu des chiffrages inédits de Bercy sur les effets de la fin de l’ISF et de l’introduction de la « flat tax » sur les revenus du capital. Les 100 premiers contribuables à l’ISF économiseront en moyenne 582 380 euros. Tandis que le PIB en sera à peine augmenté.

    #Economie #budget #fiscalité #gouvernement #inégalités #ISF #PFU #PLF2018

  • #Impôts sur la fortune et le capital : l’absurdité de la réforme
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/271017/impots-sur-la-fortune-et-le-capital-labsurdite-de-la-reforme

    Le président de la commission des finances du Sénat, Vincent Éblé, a obtenu des chiffrages inédits de Bercy sur les effets de la fin de l’ISF et de l’introduction de la « flat tax » sur les revenus du capital. Les 100 premiers contribuables à l’ISF économiseront en moyenne 582 380 euros. Tandis que le PIB en sera à peine augmenté.

    #Economie #budget #fiscalité #gouvernement #inégalités #ISF #PFU #PLF2018

  • Le gouvernement affaiblit la lutte contre la #pollution en pompant le budget des Agences de l’eau
    https://reporterre.net/Le-gouvernement-affaiblit-la-lutte-contre-la-pollution-en-pompant-le-bud

    C’est un naufrage silencieux qui se joue dans les coulisses du budget 2018. Le projet de loi de finances, examiné en ce moment même par le Parlement, prévoit une ponction d’une ampleur sans précédent du budget des agences de l’eau. Syndicats du personnel et associations environnementales estiment que les six structures vont perdre un quart de leurs moyens. « C’est un nouveau coup dur qui va mettre à mal la politique de l’eau en France sacrifiée sur l’autel des arbitrages budgétaires », déploraient les présidents des sept comités de bassin dans une lettre publiée mi-septembre.

    Pour bien comprendre les dessous de cette saignée, il faut se pencher sur le fonctionnement particulier de ces agences créées en 1964. « Chaque agence fonctionne comme une mutuelle, nous explique Jacques Pulou, membre de France nature environnement et vice-président du comité de bassin Rhône-Méditerranée. Ceux qui polluent — industriels, agriculteurs, usagers — payent une redevance qui va dans une caisse commune et qui sert à financer des actions et des politiques de dépollution et de préservation des milieux. » C’est ce qu’on appelle le principe du pollueur-payeur.

    Cette année, l’État a donc décidé de puiser dans cette caisse afin de doter d’autres politiques environnementales en mal de financements. 37 millions d’euros pour l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, 65 millions d’euros pour les Parcs nationaux et 195 millions pour la jeune Agence française de la biodiversité. Dans son dossier de presse, le ministère de la Transition écologique justifie cette mesure par « un objectif de maîtrise des dépenses publiques ». Autrement dit, on déshabille Pierre pour habiller Paul !

    #eaux #communs #fiscalité_affectée

  • Non, #Emmanuel_Macron, le premier de cordée ne part pas : il se rend au guichet
    https://reflets.info/non-emmanuel-macron-le-premier-de-cordee-ne-part-pas-il-se-rend-au-guichet

    Les métaphores du président Emmanuel Macron permettent au bon peuple d’accéder à sa pensée complexe. Dans une récente interview télévisée, il a filé celle du premier de cordée en alpinisme. Selon le président, si l’on jette […]

    #Economie #France #Fiscalité #François_Hollande #ISF #Mossack_Fonseca

  • « La “flat tax” est une bombe à retardement pour les finances publiques », Gabriel Zucman
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/25/la-flat-tax-est-une-bombe-a-retardement-pour-les-finances-publiques_5205612_

    Le prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital, mesure phare du programme présidentiel d’Emmanuel Macron, va coûter beaucoup plus d’argent à Bercy que le 1,5 milliard d’euros budgétisés, sans doute de l’ordre de dix fois plus. Cette faille remet fondamentalement en cause l’équilibre comptable du projet de loi de finances, et fait basculer une réforme fiscale déjà injuste vers l’iniquité la plus totale. Voici pourquoi.

    Jusqu’à présent, la fiscalité française tentait, tant bien que mal, de maintenir une certaine neutralité entre l’imposition des dividendes et celle des salaires. Une telle neutralité est essentielle au bon fonctionnement de l’impôt. Car si les revenus du capital sont moins taxés, alors tous ceux qui sont à la fois salariés et actionnaires de leur entreprise — patrons, entrepreneurs, cadres dirigeants et indépendants — ont intérêt à percevoir le fruit de leur labeur sous forme de dividendes plutôt que de revenus salariaux, siphonnant ainsi les recettes de la Sécurité Sociale et de l’Etat.

    Prenons un exemple concret, celui de Marcel, patron d’une grosse PME dont il possède 100 % du capital, et qui fait face au taux marginal supérieur de l’impôt sur le revenu. Il a le choix entre se verser un salaire, soumis aux cotisations, prélèvements sociaux et à l’impôt sur le revenu, ou à se payer sous forme de dividendes, soumis à l’impôt sur les sociétés — 25 % à l’issue du quinquennat — et à la « flat tax » Macron.

    Une faille similaire aux Etats-Unis

    Les réformes souhaitées par le nouveau pouvoir vont creuser un abîme entre ces deux options. Si Marcel choisit la voie « salaires », son taux marginal d’imposition sera, tout compris, de 65 % ; s’il choisit l’option « dividendes », il sera de 50 %. Soit une différence de 15 points, un écart considérable et sans précédent dans l’histoire de la fiscalité française.

    Faut-il s’en inquiéter ? Oui, car tous les éléments de preuve disponibles démontrent que les hauts revenus, bien conseillés par leurs gestionnaires de fortune et avocats fiscalistes, sont particulièrement sensibles à de tels écarts d’imposition.

    CETTE FAILLE REMET FONDAMENTALEMENT EN CAUSE L’ÉQUILIBRE COMPTABLE DU PROJET DE LOI DE FINANCES ET FAIT BASCULER UNE RÉFORME FISCALE DÉJÀ INJUSTE VERS L’INIQUITÉ LA PLUS TOTALE
    En 1993, la Finlande a adopté une réforme très similaire à celle aujourd’hui débattue au Parlement — impôt progressif pour les revenus du travail, « flat tax » pour les revenus du capital. Les résultats sont sans appel : la plupart de ceux qui l’ont pu ont basculé leurs revenus salariaux vers la nouvelle assiette plus avantageuse (« Income Shifting within a Dual Income Tax System : Evidence from the Finnish Tax Reform of 1993 », par Jukka Pirttilä et Håkan Selin, « The Scandinavian Journal of Economics », 2011).

    Les Etats-Unis ont une faille similaire — quoique d’ampleur beaucoup plus faible qu’en France, puisque l’écart de taux entre capital et travail n’y est que de 2,5 points (six fois moins qu’en France à l’issue du quinquennat Macron). Cet écart pourtant modéré donne lieu à des comportements d’optimisation fiscale massive.

    Des centaines de milliards de dollars déguisés en dividendes

    Une étude récente qui regarde à la loupe les millions de déclarations de revenus déposées par les hommes d’affaires outre-Atlantique montre ainsi que 54 % des dividendes que les patrons de PME, cadre dirigeants et indépendants se versent correspondent en fait à des revenus qui devraient être taxés comme du travail. Ce sont des centaines de milliards de dollars de salaires qui sont ainsi, chaque année, déguisés en dividendes dans le seul but de payer moins d’impôts (« Capitalists in the Twenty First Century », par Matthew Smith, Danny Yagan, Owen Zidar et Eric Zwick, juillet 2017, voir le lien PDF). Et cela même alors que cette manipulation est illégale, et que l’IRS, le fisc américain, n’est pas particulièrement réputé pour sa clémence ni pour son incompétence.

    En dépit de ces expériences internationales édifiantes, le projet de loi de finances fait l’hypothèse que la réforme Macron ne provoquera aucun comportement d’optimisation fiscale — d’où le faible coût budgété pour la « flat tax », 1,5 milliard seulement. Cette projection relève soit de l’incompétence pure et simple, soit de la volonté de tromper la représentation nationale et le pays.

    IL N’Y AUCUNE RAISON PERTINENTE POUR QU’À REVENU ÉGAL, LES DÉTENTEURS DE REVENUS DU PATRIMOINE PAYENT MOINS D’IMPÔT QUE LES SALARIÉS
    En réalité, si l’on fait des hypothèses prudentes, l’écart de 15 points entre taxation des salaires et des dividendes coûtera à terme 10 milliards par an. Si les Français qui le peuvent optimisent autant que leurs homologues américains, le manque à gagner pour la Sécurité sociale et le budget de l’Etat pourrait atteindre les dizaines de milliards d’euros chaque année. Un cadeau fiscal d’ampleur bien supérieure à la suppression de l’ISF, qui n’a été soumis à aucune discussion publique, qui n’est pas budgétée, et que les parlementaires de La République en marche ont déjà votée une première fois, comme un seul homme.

    #fiscalité #flat_tax #dividendes #finances_publiques #déficit_organisé #guerre_aux_pauvres

    • Flat tax : un budget insincère

      Dans une tribune du Monde, l’économiste Gabriel Zucman démontre de manière limpide que la « flat tax » coûtera au moins 10 milliards d’euros à l’Etat au lieu des 1,5 avancés. En cause, l’effet d’aubaine de ce bouclier du capital pour tous ceux qui, actuellement, complètent leur revenu en salaire ou honoraires.

      Dans ce cas, les cadeaux fiscaux totaux seraient de 16,5 milliards d’euros, soit plus que la baisse globale des dépenses publiques. Le projet de loi de finances 2018 est donc un budget insincère.

      Ce coût supplémentaire nous annonce en outre des baisses de dépenses publiques dans l’année à venir pour respecter la sacro-sainte règle d’or bruxelloise.

      Décidément, en enrichissant le capital, le gouvernement va appauvrir l’Etat et la nation.

      Communiqué du groupe « La France Insoumise »

    • https://youtu.be/bRnFa0BP-T8

      Le 25 octobre 2017, en plein débat parlementaire sur le PLF et le PLFSS pour l’année 2018, les députés Ugo Bernalicis et François Ruffin demande à maintes reprises à Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics de s’expliquer sur la sincérité du budget compte tenu des révélations d’une tribune du monde de l’économiste Gabriel Zucman, selon lequel et selon des hypothèses prudentes, l’écart de 15 points entre taxation des salaires et des dividendes coûtera à terme 10 milliards par an. Ce débat parlementaire montre le mutisme du ministre Gérald Darmanin, qui se retrouve obliger de répondre qu’après un travail acharné des deux députés de la France insoumise. Référence de la tribune : le 25 octobre 2017, l’économiste Gabriel Zucman (Professeur d’économie à l’université de Berkeley en Californie) a publié une tribune dans le journal Le Monde (http://www.lemonde.fr/idees/article/2...) intitulée « La "flat tax" est une bombe à retardement pour les finances publiques », dans lequel il considère que le prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital, mesure phare du programme présidentiel de Macron, va coûter beaucoup plus cher que prévu. L’économiste considère que « cette projection relève soit de l’incompétence pure et simple, soit de la volonté de tromper la représentation nationale et le pays ».

  • L’omerta sur les cadeaux de Macron aux ultrariches
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/181017/l-omerta-sur-les-cadeaux-de-macron-aux-ultrariches

    Le gouvernement refuse de fournir une évaluation détaillée du gain pour les 100 plus grandes fortunes de la suppression de l’ISF. Explication inavouée : les chiffres scandaliseraient l’opinion.

    #Economie #Emmanuel_Macron #fiscalité #fiscalité_de_l'épargne #flat_tax #impôt_sur_le_revenu #ISF

  • L’omerta sur les cadeaux de Macron aux ultrariches
    https://www.mediapart.fr/journal/france/181017/l-omerta-sur-les-cadeaux-de-macron-aux-ultrariches

    Le gouvernement refuse de fournir une évaluation détaillée du gain pour les 100 plus grandes fortunes de la suppression de l’ISF. Explication inavouée : les chiffres scandaliseraient l’opinion. Mais les ultrariches sont aussi les grands gagnants des autres réformes fiscales, dans des proportions à donner le tournis. Mediapart donne les éléments.

    #France #Economie #Emmanuel_Macron #fiscalité #fiscalité_de_l'épargne #flat_tax #impôt_sur_le_revenu #ISF

  • L’environnement, nouvelle frontière du capitalisme, par Marc Laimé (Les blogs du Diplo, 13 octobre 2017)
    http://blog.mondediplo.net/2017-10-13-L-environnement-nouvelle-frontiere-du-capitalisme

    Les orientations du projet de loi de finances 2018 dans le domaine de l’environnement signent symboliquement les contours du « monde nouveau » que M. Emmanuel Macron déclare vouloir porter sur les fonts baptismaux. Accentuant des dérives initiées il y a une dizaine d’années, le projet que dessinent ces mesures est bien celui d’une financiarisation de tous les actifs naturels, préalable incontournable à la poursuite effrénée d’une « croissance » mortifère.
    par Marc Laimé, 13 octobre 2017

    #eau #biens_communs #environnement (financiarisation de l’) #fiscalité_affectée

  • Taxer les riches ne nuit pas à la croissance, selon le #FMI
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/121017/taxer-les-riches-ne-nuit-pas-la-croissance-selon-le-fmi

    Préoccupé par le creusement des #inégalités au sein même des pays avancés, le FMI préconise de rétablir une progressivité plus grande de l’impôt sur les revenus les plus élevés. « Il n’existe pas de preuves empiriques solides montrant que cette progressivité a été préjudiciable à la croissance », dit-il. La France prend le chemin inverse.

    #Economie #fiscalité #grandes_fortunes

  • Les ultrariches paient très peu d’impôts: la preuve!
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/071017/les-ultrariches-paient-tres-peu-d-impots-la-preuve

    Les dernières statistiques disponibles ruinent le message alarmiste du gouvernement sur une prétendue surimposition des grandes fortunes. Elles attestent que les ultrariches paient, au contraire, très peu d’impôts sur le revenu, avec un taux moyen d’imposition de 21 % pour les 163 foyers les plus favorisés.

    #Economie #Emmanuel_Macron #fiscalité #impôt_sur_le_revenu #ISF