René Carmille, un hacker sous l’Occupation
▻https://www.youtube.com/watch?v=IxYg3tdHTY0
(poke @simplicissimus)
René Carmille, un hacker sous l’Occupation
▻https://www.youtube.com/watch?v=IxYg3tdHTY0
Sous l’Occupation, René Carmille, polytechnicien, fonde ce qui deviendra l’#INSEE et crée le futur #numéro_de_sécurité_sociale. Ce militaire devenu cadre dans l’administration de Vichy y développe sa vision moderniste de la mécanographie, l’ancêtre de l’informatique, et multiplie les #enquêtes_statistiques sur la population française, au risque de les voir servir la politique antisémite menée par Pétain. Mais Carmille poursuit secrètement un but résistant : il détourne clandestinement des millions de données et identifie près de 300 000 combattants en zone libre capables de participer à la libération de la France, le jour venu. Trahi en 1944, il mourra en déportation. Entre #collaboration et #résistance, René Carmille incarne ces trajectoires troubles de l’Occupation qui font encore débat aujourd’hui.
Le film est réalisé par Youssr Youssef, 25 ans, fraîchement diplômée de l’École nationale de la statistique, fondée en 1942 par Carmille. Un héritage encombrant. Elle décide alors d’enquêter sur le sujet, qui va résonner pour elle avec nombre de questions contemporaines sur le #Big_Data et les données personnelles.
Un film de Youssr Youssef produit par Tournez s’il vous plaît et Public Sénat
se conclue aimablement sur la nécessité de se former en #éthique_et_droit_des_données
#polytechnique #nationalisme #carte_nationale_d'identité #recensement (projet de) #carnet_signalétique_individuel
merci, très intéressant, excellent documentaire
les interludes d’échanges entre les élèves sont bien vus, sauf, comme le souligne @colporteur, le dernier qui n’est pas loin du grotesque…
n’ayant jamais mis les pieds dans les nouveaux locaux, ça m’a permis de découvrir ce qu’est devenue l’école…
plus sérieusement, le nom de René Carmille était plus ou moins connu à l’époque, deuxième moitié des années 70, où j’étais sur les bancs de l’école, époque où je m’intéressais déjà à l’histoire et, en particulier, à l’histoire de cette période avec une interrogation qui ne m’a jamais quittée et à laquelle je ne suis toujours pas sûr de connaître la réponse : qu’aurais-je fait à cette époque ?
On savait, pour le numéro d’inscription au répertoire (NIR, ou « numéro de sécurité sociale », on savait, plus ou moins précisément, mais je pense un peu plus tard – je ne saurai dire exactement quand – qu’il avait été envisagé d’autres chiffres que le 1 et le 2 pour le chiffre situé en première position (cf. WP)
Numéro de sécurité sociale en France — Wikipédia
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Num%C3%A9ro_de_s%C3%A9curit%C3%A9_sociale_en_France
« la première composante est ainsi définie : 1 et 2 [selon le sexe] désignent les citoyens français y compris les Juifs, 3 et 4 les « Indigènes d’Algérie et de toutes colonies sujets français, à l’exception des Juifs », 5 et 6 les « Juifs indigènes sujets français », 7 et 8 les « étrangers y compris les Juifs ». »
Mais, cela restait dans une pénombre et, surtout, un silence officiel, sans doute parce qu’il n’était toujours pas possible de reconnaître officiellement que certains anciens de la Résistance avaient pu servir loyalement le régime de Vichy, y compris dans une logique de « revanche », au moins au début.
Et puis, des textes plus explicites et plus précis sont sortis et la personne de Carmille a commencé à sortir de la pénombre. Je trouve, p. ex. en ligne, ce numéro de Population & Sociétés de février 1989 dont l’auteur et, à l’époque, le rédacteur en chef, est le Michel-Louis Lévy du documentaire, qui signe l’article de son NIR… La quasi totalité de la page 2 est consacrée à René Carmille et à son fichier. Il n’est d’ailleurs pas tout-à-fait neutre que ce texte soit publié non pas à l’INSEE, mais à l’INED…
Cette vidéo est donc vraiment intéressante, en ouvrant la question à un public (bon, c’est quand même très orienté vers les statisticien·ne·s…) et surtout qu’il ouvre sur l’actualité de la question (on oubliera la séquence finale…)
sur ce que j’évoque de Vichy, une lecture (postérieure, c’est de 2005) passionnante sur le BMA
Bureau des menées antinationales — Wikipédia
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Bureau_des_men%C3%A9es_antinationales
Simon Kitson, Vichy et la chasse aux espions nazis, 1940-1942, Éditions Autrement, Collection Mémoires
je connaissais les locaux, pour avoir essuyé les plâtres la première année d’installation (et gouter la joie des nouilles sodexo réchauffées au micro-ondes faute de cantine pour manger le midi) ; par contre, je n’en avais jamais entendu parler de René Carmille avant... (mais j’ai toujours gardé l’INSEE a distance raisonnable)
Pour finir, j’ai été vérifier, le lieutenant-colonel Zeller qui le soutient dans la constitution du fichier comme vivier de recrutement de l’armée future est Henri Zeller,
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Zeller
frère d’André Zeller, le putschiste d’Alger
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/André_Zeller
(oui, je suis aussi de la génération qui se souvient du nom de chacun des membres du quarteron de généraux en retraite…)
pour l’intonation, c’est là :
▻https://www.youtube.com/watch?v=Nn3_5m5vALg
(le putch des généraux, pour moi, ça restera la version de au service de la france ▻https://www.netflix.com/title/80097771
Au service de la France, excellente série d’Arte.
Justement, le personnage du Colonel est typique de la vision qui dominait dans les années 70-80 : on avait été soit maréchaliste, jusqu’au bout, soit gaulliste, depuis le début (ou presque, …)
À la réflexion, deux remarques :
• je n’ai pas souvenir d’avoir eu connaissance d’un fondateur de l’ENSAE,…
• l’INSEE se vit fondamentalement comme le successeur de la vénérable SGF (Statistique générale de la France) avec un rattachement ministériel similaire, son personnel initial en provenait d’ailleurs très largement. L’absorption par le Service de la démographie, sous l’égide des militaires a certainement été plutôt mal vécue par les « vrais » statisticiens et René Carmille, militaire, en était la marque flagrante et la « création » de l’INSEE revendiquant fièrement la filiation avec la SGF a permis de placer au second plan (voire plus loin encore…) ce moment délicat.
Pour terminer, (esprit de l’escalier…) c’est intéressant de voir que cette question du #fondateur n’apparaît que maintenant.
Hasard ? Je ne crois pas… :-D
L’ENSAE était une école dépendant directement de l’INSEE, direction du ministère des Finances. En 1994, le GENES regroupe les écoles et la recherche de l’INSEE et reste une direction de l’INSEE.
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_des_écoles_nationales_d%27économie_et_statistique
En 2010, avec effet au 1/01/2011, le groupe acquiert son autonomie juridique et financière avec le statut de Grand établissement
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_établissement
et pour finir (?) au 1/01/2020, le GENES accède aux RCE (Responsabilités et compétences élargies) au sens de la LRU, lui conférant une autonomie identique à celle des universités.
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_relative_aux_libertés_et_responsabilités_des_universités#Nouvelles
À l’issue de cette mise à distance progressive, l’INSEE est toujours présent mais n’assure plus qu’une tutelle technique.
On comprend, dans ce contexte, que l’École, le Groupe d’écoles, revisite son passé et relise son histoire, un peu dégagée des cadres mentaux hérités dudit passé et reprenne à son compte certains aspects passés sous le tapis. Au premier chef, la séquence SNS, sous tutelle militaire, dont Carmille, tout martyr de la déportation qu’il soit, est un rappel douloureux, où vient se mélanger, qui plus est, un fichage généralisé de la population mis en œuvre, certes avec de nobles motifs, à une époque troublée.
Vues sous l’angle de l’autonomie universitaire, les rivalités passées (?) entre administrations ne pèsent plus grand chose si l’on peut se revendiquer d’un fondateur résistant.
le débat sur Public Sénat, après diffusion du documentaire
Données personnelles : l’héritage de René Carmille
▻https://www.youtube.com/watch?v=5LDhMsf5L3U
Robin Li, créateur de #Baidu, le « Google chinois », #deuxième #fortune de Chine
La #fortune du #fondateur du #moteur de #recherche chinois atteint 11,9 milliards de dollars selon l’indice Bloomberg.
Le self-made man à la chinoise
▻http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20131121trib000797026/robin-li-createur-de-baidu-le-google-chinois-deuxieme-fortune-de-chine.htm
Revue de Presse Hebdomadaire sur la Chine du 18/11/2013
« Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l’histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l’art. Cette botanique de la mort, c’est ce que nous appelons la culture. »
Les statues meurent aussi un court métrage d’Alain Resnais et Chris Marker.
Une démonstration fascinante de la dénaturation d’une culture par une autre culture.
▻http://www.youtube.com/watch?v=hzFeuiZKHcg
▻http://www.grecirea.net/textes/06TexteFF08.html
Les statues meurent aussi est un court métrage de 30 minutes consacré à l’art africain, réalisé par Alain Resnais et Chris Marker en 1953. Mais c’est aussi un film sur les ravages du #colonialisme en Afrique et la lutte des classes. Un film qui explique et nous fait ressentir comment la beauté et le mystère de ce que l’on appelait à l’époque art nègre a été avili. On y voit vivre et mourir des objets sacrés. La leçon est #universelle, elle vaut pour tous les arts, toutes les #cultures. Le film prouve, comme le disait Marcel Griaule, que la #pensée africaine est « à la hauteur des #civilisations grecque, romaine, chinoise ou de l’Inde ».
#Les_statues_meurent_aussi est #fondateur d’un genre documentaire qu’on appele aujourd’hui l’#essai_filmique. Préfiguration de ce qui va devenir le cinéma de Marker, il est à la fois démodé sans être dépassé. C’est un diamant noir qui n’a rien perdu de son tranchant. Un morceau de #cinéma définitif, comme les masques qu’il nous dévoile. Il est remarquable que l’art africain et le colonialisme aient été l’objet de ce film singulier. Les censeurs ne s’y sont pas trompés, qui l’ont mutilé pendant de longues années. L’histoire du film Les statues meurent aussi, que je vais esquisser ici, montre comment ce film documentaire s’inscrit l’Histoire. A moins, comme #Godard le propose, que l’#Histoire elle-même ne soit qu’un éclat de Cinéma.
Depuis les années 50, le cinéma a beaucoup évolué, et les commissions de censure ont changé de visage. Parallèlement à la censure politique, qui continue d’exister dans certains pays, notamment africains, il existe une censure #économique et #médiatique qui voudrait empêcher l’existence de films indépendants, en Afrique et ailleurs. Il existe une #standardisation des #représentations du #réel qui voudrait #déposséder les cultures et les #individus de leur capacité à créér leurs propres représentations. Le cinéma documentaire est un prisme de lecture particulièrement pertinent pour le comprendre et, c’est ma conviction, construire une alternative à ce phénomène.
#Art #Anthropologie #Afrique #Colonialisme #Anti-colonialisme #Racisme #Documentaire #Censure #Chris_Marker #Alain_Resnais #Vidéo
Les pères fondateurs de l’internet inquiets à propos du sommet de Dubaï
►http://www.pcinpact.com/news/75809-les-peres-fondateurs-l-internet-inquiets-a-propos-sommet-dubai.htm
Alors que les États discutent officiellement depuis lundi de la révision du RTI, Tim Berners-Lee et Vinton Cerf, deux personnalités considérées comme les pères fondateurs de l’internet, viennent de s’élever contre les aspirations de certains pays.
Attention : danger...
« On » en parle ici : La poupée et le Lémur = ►http://blogoliviersc.org/?p=6047