• Le lynx : le fantôme prétentieux des #forêts_boréales

    Il était une fois, un félin solitaire qui se cachait de tous. Mais la fin de l’hiver sonna l’heure de l’amour ! Il était temps pour lui de trouver une femelle, de partir dans la nuit.

    Habituellement, le lynx est un véritable fantôme. Il vit à l’abri des regards et ne sort qu’à la nuit tombée. Direction la taïga Sibérienne en pleine forêt boréale, au milieu des sapins.

    Haut sur pattes, le lynx boréal porte au sommet de ses oreilles pointues des touffes de poils noirs qu’on appelle « pinceaux ». Il ressemble à un gros chat sauvage. Mais en plus gros. Et sa queue, bien plus courte, se termine par un manchon noir.

    Les pinceaux de ses oreilles sont sensibles aux vibrations comme des antennes. Grâce à eux, il capte les moindres mouvements. Il possède aussi un excellent odorat et une très bonne ouïe. Quant à sa vue, on utilise souvent l’expression « avoir un œil de lynx » c’est dire si elle est bonne. Mais pas meilleure que celle de l’aigle.

    Son pelage parsemé de taches noires semblables à ceux d’un treillis militaire lui sert de camouflage. Quelque soit la saison, il est difficile de le distinguer dans son milieu puisque son pelage est beige-gris en hiver et cannelle en été.

    Chez les lynx, ce n’est pas aux mâles d’aller retrouver la femelle sur son territoire mais comme le dit l’adage : « si la montagne ne vient pas à toi, va à la montagne ». Celui des Bestioles a trouvé sa bien-aimée, alors, maintenant, il faut partir parce que la parade a commencé, et on va les laisser roucouler tranquillement.

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/bestioles/le-lynx-le-fantome-pretentieux-des-forets-boreales-1219686

    #lynx #lynx_boréal

  • L’aménagement forestier, un fiasco franco-camerounais
    https://afriquexxi.info/L-amenagement-forestier-un-fiasco-franco-camerounais
    par #Fanny_Pigeaud

    Le #Cameroun, recouvert à 40 % de forêts tropicales qui fournissent aujourd’hui des produits de base traditionnels à environ 8 millions de personnes selon la Banque mondiale, devient au milieu des années 1990 le pays-pilote de ce modèle. Il n’a pas vraiment le choix : sous ajustement structurel, il y est contraint par ses bailleurs de fonds occidentaux, dont la France et la Banque mondiale. En 1994, le Cameroun est le premier État d’#Afrique_centrale à faire entrer dans sa législation le modèle d’#aménagement_forestier conçu par Paris.

    Le dispositif mis en place prévoit que l’État confie aux #entreprises_forestières, sous le régime de #concession et en général pour trente ans, de vastes superficies de forêts appelées « unités forestières d’#aménagement » (UFA). Chaque UFA couvre jusqu’à 200 000 hectares et est divisée en blocs qui sont exploités les uns après les autres, au fil des ans, sur la base d’un inventaire des #essences. L’objectif final : alimenter le marché mondial du bois. Quasiment tout ce qui sera extrait des UFA, bien souvent par des multinationales, quittera le pays.

    [...]

    Le temps a fini par faire tomber certaines croyances. « Quand la #sylviculture_tropicale moderne est née [au lendemain de la Seconde Guerre mondiale], on pensait que les forêts tropicales étaient beaucoup plus productives, que des cycles de coupe sur 30 ou 40 ans étaient suffisants pour une reconstitution durable sur le long terme du stock de #bois prélevé. Les données scientifiques dont on dispose aujourd’hui montrent que ce n’est pas le cas », explique Plinio Sist, écologue des #forêts_tropicales spécialisé sur l’Amazonie et chercheur du #Cirad.

  • Des forêts en vie

    La série documentaire (LSD) de France culture a diffusé le mercredi 6 mars 2024 un formidable opus dédié à l’évolution contemporaine des forêts françaises. Un éblouissement comparable à la découverte à partir de 1975 des trois volumes du Catalogue des ressources, adaptation française du Whole earth catalog, diffusée par la librairie Parallèle, rue Saint Honoré à Paris, fleuron de notre bibliothèque.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/des-forets-en-vie-6125980

  • Comment la thèse des « deux jambes » sur les causes de l’évolution du (...) - Les blogs d’Attac
    https://blogs.attac.org/paix-et-mutations/article/comment-la-these-des-deux-jambes-sur-les-causes-de-l-evolution-du-clima

    Retour sur des anciens documents de l’Organisation Météologique mondiale

    vendredi 19 janvier 2024, par Daniel Hofnung

    Il y a un fossé actuellement entre les conclusions des COP sur le climat, qui attribuent son évolution à l’augmentation du taux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et d’autres voix, comme celle de l’hydrologue Emma Haziza qui met en avant les atteintes au cycle de l’eau pour expliquer des évènements climatiques récents.
    Pourtant, dans les années 70, un concept totalement différent a été porté par l’Organisation Météorologique Mondiale, celui des « deux jambes » de l’évolution du climat : l’occupation des sols et le cycle de l’eau au niveau local, le réchauffement dû aux gaz à effet de serre au niveau global.
    La première explication, environnementale, été éliminée au début des années 80, et il serait temps de revenir à la thèse des deux origines, l’une locale, l’autre globale, à l’évolution du climat.

    Cela a des conséquences : même s’il faut évidemment diminuer le recours aux énergies fossiles, la sauvegarde des milieux naturels, en particulier des forêts, devient une priorité absolue : il est aussi absurde de couper des forêts pour planter des palmiers à huile en Indonésie que de couper des forêts pour installer des panneaux photovoltaïques, comme c’est prévu en France sur la Montagne de Lure. Les priorités deviennent celles décrites dans l’excellent texte du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, « travailler avec les plantes, les sols et l’eau pour refroidir le climat et hydrater les paysages de la Terre ». « La végétation, les sols fertiles et la rétention d‘eau doivent être reconnus comme les principaux régulateurs des cycles de l‘eau, de l‘énergie et du carbone. [...] Les régions forestières particulièrement importantes et sensibles doivent être protégées et gérées en conséquence.
    • Il est de la plus haute importance d‘arrêter la déforestation et d‘accroître les efforts de reboisement dans le monde entier.
    • Les pratiques agricoles devraient se concentrer sur la régénération des sols, la couverture végétale du
    sol tout au long de l‘année et l‘utilisation de méthodes agroforestières ».
    La restauration des cycles de la vie, en particulier dans les sols agricoles permet du stockage de carbone dans le sol, ce qui pose autrement, par exemple, la nécessité d’arrêter les véhicules thermiques et de passer aux véhicules électriques, ou de construire de nouvelles centrales nucléaires.

    #Climat #Agriculture #Forêts #Cycle_eau

  • Japan’s thirst for biomass is having a harmful impact on Canada’s forests

    When you walk through a fresh clearcut in British Columbia, you are surrounded by a “one-dimensional, dead landscape,” says Michelle Connolly of Conservation North, a volunteer conservation group based in the Canadian province.

    The forest’s soft, mossy ground, the birdcalls and the cool moisture in the air are gone. In their place, twigs and debris lay everywhere, occasionally interspersed with pieces of garbage. Sound and movement from plants or animals have almost ceased, except for the buzzing of insects. The smell of burned piles of slash — wood debris not profitable enough to bring to a mill — hangs in the air.

    “That’s the story of conventional forestry in BC,” Connolly says.

    Last month, Connolly visited Japan to share how such scenes are linked to the nation’s “green” energy: A portion of BC’s razed forests are being used to make wood pellets, a type of biofuel that Japan is importing and burning in increasing quantities as an alternative to fossil fuels.

    The Japanese government claims wood pellets are “carbon neutral” because trees absorb carbon dioxide throughout their lives and, therefore, do not result in a net increase of atmospheric carbon dioxide when burned. The Agency for Natural Resources and Energy, which is in charge of Japan’s biomass policy, did not respond to a request for comment.

    Experts in the field, however, warn that this kind of carbon accounting is dangerously misguided.

    Research by British think tank Chatham House details how woody biomass fuels like wood pellets release a large amount of carbon dioxide during combustion — even more than coal — due to having lower energy density. Burning trees for electricity increases atmospheric carbon dioxide in the near term, precisely when the world most needs to reduce greenhouse gas emissions. And when forests are cut, their ability to absorb and sequester carbon is halted for decades.

    The Japanese government plans to have biomass contribute 5% of Japan’s power needs by 2030, putting it on par with wind. Hydrogen and ammonia, the government and industry’s controversial long-term bet to decarbonize the power sector, are expected to only contribute 1% by that year.

    Japan began seriously investing in woody biomass after the 2011 Fukushima nuclear disaster triggered a sudden shortage of zero-emission energy, as the nation took all of its reactors offline. Beginning in 2012, generous government support for renewable energy projects led to 434 approvals for power plants designed to run either partially or fully on woody biomass, although only 191 had come online as of June 2022 and many don’t use imported pellets.

    Still, the country’s wood pellet imports from Canada shot up accordingly, from 76,000 metric tons in 2013 to 1.4 million in 2022, representing 31% of Japan’s total pellet imports that year (other top sources of pellets include Vietnam, the U.S. and Malaysia).

    Japan received 40% of all Canadian wood pellet exports in 2022, according to Canadian government statistics. Over the first 10 months of 2023, that figure rose to 55%, with practically all of that coming from BC.

    However, Connolly and other experts warn that BC’s overstretched and declining forestry sector may not be able to provide Japan with a steady supply of wood pellets for long — and, for the present, it is leaving a trail of environmental destruction in its wake.

    Unknown exploitation

    Wood pellets are enmeshed in BC’s forestry industry, and proponents claim that pellets help utilize waste generated from producing other products, such as lumber. The catch, according to Connolly, is that “BC’s forestry system is fundamentally unsustainable.”

    The province has experienced roughly a century “of forest exploitation, and the last 60 years of that has been ultra-aggressive,” she adds.

    Forest land accounts for roughly two-thirds of BC’s total area, and that’s a large area — the province is three times the size of all of Japan. It’s unknown exactly how much of the province’s 600,000 square kilometers of forest remain untouched by logging, but experts and activists warn that such “primary forests” are dwindling. Although BC does release figures for “old growth” logging, primary forests represent a wider category of ecosystems that don’t contain signs of human disturbance but whose trees might not fit the definition of “old growth.”

    The results of a government-initiated strategic review of old-growth forests in BC noted in 2020 that the province’s “economy is heavily dependent on trees harvested from primary forests of old trees.” This is especially true of logging in the province’s interior, where “large-scale commercial cutting of primary forests” began 50 or fewer years ago and where it can take “several decades” for replanted trees to be ready for a second harvest.

    BC’s pellet industry is located in the interior. As a result, wood pellet feedstock likely comes from clearcut primary forest, whether a pellet mill uses byproducts such as sawmill waste or whole trees sourced directly from a logging site.

    Connolly’s home city, Prince George, lies in an area of the BC interior where forests are currently being harvested — in part, for pellets.

    From 2017, 9% of the output of the 80,000-square-kilometer Prince George timber supply area has been set aside for “bioenergy stands” — trees fit for logging for pellets — defined as “mature, damaged pine-leading stands” with relatively low marketability as saw logs.

    However, Andrew Weaver, a professor at the University of Victoria’s School of Earth & Ocean Sciences and a former member of the province’s Legislative Assembly, told The Japan Times that even harvesting such “damaged” stands could set a dangerous precedent. After being cut, replanted trees will take decades to grow, during which time the wood pellet industry will need more raw materials. The impacts of climate change also make a future second harvest less predictable, Weaver added.

    Connolly argues that BC’s remaining primary forest would be better left as-is.

    Primary forests are the best habitat for much of BC’s wildlife, especially large-bodied mammals, including critically endangered caribou, as well as bears that make dens in large tree trunks. They also keep watersheds clean, an essential ecosystem service that benefits both animals and people (Vancouver, the province’s economic capital, has banned logging in its watersheds since the 1990s).

    In addition, primary forests contribute significant carbon sinks, with much carbon dioxide stored in large, old trees and undisturbed soil and peat. Scientists note that primary forests are more effective at storing carbon than single-species plantation forests; it can take centuries for a replanted forest to store as much carbon as the primary forest it replaced.

    Currently, U.K.-headquartered Drax — a utility at home and a pellet producer in Canada and the U.S. — controls eight of 12 BC pellet mills, roughly 80% of the province’s total wood pellet production capacity.

    At its mills, huge piles of trees await processing. Although the company previously claimed to only use “sawdust and waste wood,” a 2022 investigation by BBC Panorama found evidence that Drax was also sourcing directly from primary forests. Drax responded to the BBC investigation by saying that 80% of its source material is “sawmill residues” and the rest is “waste material” from forests at risk of fire or disease.

    “In Canada, good forest management includes managed removals, which create less dense stands of trees and reduce what’s left lying on the forest floor, helping to protect from fires, pests and diseases, and preserving biodiversity,” a Drax spokesperson told The Japan Times in an email. “We support good forest management by providing a market for this material and turning it into something useful — sustainable biomass — which can be used as fuel for renewable, low carbon power.”

    During her trip to Japan, Connolly felt that Japanese audiences — including wood pellet stakeholders, media and members of the general public — were puzzled and disappointed to learn how BC’s primary forests are being turned into wood pellets.

    “It was actually really emotional for me to see people’s faces fall,” Connolly says.
    A finite amount of wood

    Although wood pellets are often billed as a “sustainable” resource, there may be a limit on the amount of pellets BC can provide Japan, warned Ben Parfitt, a resource policy analyst for the Canadian Center for Policy Alternatives who also covered forestry in BC for many years as a journalist. Parfitt traveled to Japan with Connolly to speak about wood pellets.

    BC’s logging industry, which pellet manufacturers rely on, is shrinking. Roughly 51.3 million cubic meters of timber were logged in 2022, down from 76.6 million in 2013, according to data Parfitt compiled from government statistics. Many companies are moving their operations to the southern U.S., where trees grow faster in a milder climate on already extensive forest plantations. The number of sawmills in BC is also decreasing, down from 111 in 2005 to 64 in 2023.

    In Parfitt’s view, the logging industry is contracting primarily because it logged too much, too quickly. “They have run out of the easiest-to-access and cheapest fiber,” he said.

    With logging in decline, Parfitt predicted increasing competition for resources going forward.

    “That’s pretty much where, I think, the rubber hits the road,” he concludes. “There’s a finite amount (of wood) out there.”

    In a public event during his visit to Japan, Parfitt highlighted both Drax’s overwhelming control of BC’s wood pellet industry and the fact that the company itself consumes vast quantities of wood pellets at its own power plant in the U.K. As competition for resources intensifies, the decisions Drax makes going forward could potentially have a big impact on Japan’s wood pellet supply, Parfitt warned.

    The company itself brushed off such concerns, saying in its statement to The Japan Times that it responsibly manages its commercial agreements and closely analyzes market issues affecting itself and its suppliers.

    “The majority of the sustainable biomass we supply to Japan is sourced from British Columbia in Canada where the forests are sustainably managed and subject to environmental regulation, careful management and third-party certification,” the Drax representative wrote.

    Still, Parfitt is not alone in his concern over the future of Japan’s supply of BC wood pellets. Weaver too sees BC’s relatively slow-growing forest resources as “mismatched” with the wood pellet industry and its eager customers in Japan. Wood pellets aren’t anything more than a “short-term fix” for the country’s energy needs, he said.

    Going forward, Weaver suggested that Japan, known abroad as a nation of innovators, could show more international leadership in renewable energy.

    “Burning wood is literally what our ancestors and Neanderthals did many hundred thousands of years ago,” he says. “Surely we’re better than that.”

    https://www.japantimes.co.jp/environment/2024/01/14/resources/biomass-canada-japan-imports
    #Canada #forêts #déforestation #Japon #transition_énergétique #green-washing #bois #pellets #extractivisme #énergie #bioénergie

  • Terre : aux racines du capitalisme

    L’élément terre, dans son acception économique peut s’entendre de deux manières : la terre à exploiter, dont on peut tirer des ressources et du profit, et la Terre à préserver et à “sauver” d’un #capitalisme_prédateur qui l’épuise. L’idée de parler de capital Terre reprend deux notions incluses dans le terme Terre, à savoir comprendre la Terre à la fois comme notre planète et à la fois comme une ressource foncière. On ressent bien l’ambivalence dans l’expression capital Terre : la Terre est à la fois notre espace de vie, un espace commun et un bien précieux à préserver, mais elle est aussi une ressource dans laquelle puiser des richesses et dont on peut retirer des profits.
    Du 12ème au 19ème siècle : comment la croissance se fonde-t-elle sur le travail de la terre ?

    Selon Alessandro Stanziani, l’histoire économique de la terre comme capital commence au 12ème siècle, il précise "selon Fernand Braudel et Werner Sombart le capitalisme commence au 12ème siècle. Le capitalisme selon Braudel est identifié par le monopole, plutôt que la concurrence, et par la finance. Je complète cette définition avec la notion que les ressources sont uniquement à exploiter et non pas à préserver pour le futur et surtout que le travail doit être soumis à des contraintes sévères au long de plusieurs siècles. De ce point de vue-là, je n’associe pas, comme Marx, le travail et le capitalisme au travail salarié et au prolétaires, au contraire, j’associe les formes multiples du capitalisme aux formes différentes du travail contraint. D’où la possibilité d’inclure les régimes qui commencent au 12ème siècle sous le nom de capitalisme". Par ailleurs, du 12e au 19e, la hausse de la production agricole correspond à une augmentation des surfaces cultivées, en effet les déforestations n’ont cessé d’être présentes du néolithique au haut Moyen-Âge et elles s’accélèrent fortement entre le 8e et le 13e siècle. Cependant, même au 12ème siècle des contestations contre le déboisement et l’exploitation de la terre à des fins productives agraires existaient déjà, Alessandro Stanziani ajoute "les résistances sont importantes, plusieurs acteurs se rendent compte de la nécessité de préserver les forêts afin d’avoir de bonnes récoltes à côté, mais aussi pour des intérêts économiques, politiques et sociaux. Cette résistance est celle d’un capitalisme que j’appelle foncier, agraire et quasi industriel, qui va du 12ème au 19ème siècle".
    De 1870 à 1970 : vers un modèle productiviste et une surexploitation de l’élément terre

    Pendant ces décennies, l’exploitation des ressources de la terre et le système capitaliste connaissent des changements majeurs, marqués par une intensification remarquable. Alessandro Stanziani précise "dans l’agriculture et dans le pays du Nord, la mécanisation est très lente, mais on constate un changement significatif avec les semences. Après la crise de 29, aux Etats-Unis, on s’intéresse aux semences hybrides. Il y a des investissements massifs, on donne des semences hybrides aux fermiers américains et ensuite, on vend ces mêmes semences à l’Europe avec l’aide du plan Marshal et on impose aux agriculteurs européens d’avoir recours aux semences hybrides. L’avantage des semences hybrides, ce sont des rendements faramineux, ça commence par le maïs, la plante des plaines américaines, et de fait on arrive à nourrir de plus en plus de population à l’échelle mondiale. L’inconvénient c’est que les semences hybrides ont une durée de vie très courte, de un ou deux ans, pour qu’elles soient rentables il faut beaucoup de fertilisants chimiques. Les producteurs de semences produisent aussi le fertilisants chimiques, ils sont gagnants des deux côtés. Par ailleurs, ces producteurs ont le monopole et l’exclusivité de ce marché. Enfin, les rendements des hybrides commencent à décroître après 20 ans".
    De 1970 à 2050 : spéculer sur le capital Terre : la terre face à la libéralisation des marchés

    Les bouleversements majeurs ont lieu pendant les années 1970 : la fin du système de Bretton Woods, les chocs pétroliers, le déclin du keynésianisme et de l’État social en Occident et le début des réformes en Chine.
    Par ailleurs, la spéculation sur les produits agricoles s’élargit aux terres elles-mêmes : il ne s’agit pas seulement d’échanger des produits virtuels dont la plupart ne verront jamais le jour, mais de contrôler ces flux hypothétiques à l’échelle mondiale. Selon Alessandro Stanziani "avec le néolibéralisme des années 80 et surtout dans les années 1990, on assiste à la libéralisation totale des Bourses de marchandises, avec les spéculations sur les matières premières et sur le blé, et on arrive jusqu’aux crises de 2008/2010 et jusqu’au crise de nos jours sur la vie chère. C’est-à-dire que c’est une pénurie qui est provoquée, non pas par de mauvaises récoltes, mais surtout par les spéculations".

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/entendez-vous-l-eco/terre-aux-racines-du-capitalisme-8719942

    #capitalisme #terre #agriculture #histoire #économie_capitaliste #terres #Alessandro_Stanziani #capital_terre #spéculation #exploitation #foncier #ressource_foncière #à_écouter #ressources_pédagogiques #croissance #déforestation #forêts #déboisement #mécanisation #semences #semences_hybrides #plan_Marshal #maïs #rendements #industrie_agro-alimentaire #fertilisants #néolibéralisme #blé #matières_premières #pénurie #podcast #audio

    • Capital Terre. Une histoire longue du monde d’après (XIIe-XXIe siècle)

      Et si le cœur du problème de la faim dans le monde n’était pas la hausse de la population mais plutôt les modalités de la production agricole et surtout de la distribution au profit des plus riches ? Dans cet essai engagé pour des sociétés plus solidaires et plus justes, qui retrace l’histoire longue du capitalisme, Alessandro Stanziani propose de renouer avec le contrat social cher à J.-J. Rousseau et de faire de la démocratie, de l’égalité sociale et de l’environnement les trois piliers du monde d’après. Défenseur d’une politique publique conciliant croissance économique et démographique, droits du travail, lutte contre les inégalités et protection de la planète, il plaide pour la fin des spéculations sur les denrées alimentaires, de l’accaparement des terres et de la propriété industrielle, en particulier sur les semences, véritable « patrimoine de l’humanité », et prône une refonte plus égalitaire de la fiscalité et des finances publiques.
      Une pensée économique globale, qui se préoccupe autant de l’avenir de l’Asie et de l’Afrique que de celui de l’Europe, par un brillant historien reconnu à l’international et fort de décennies de recherches sur le terrain dans le monde entier.

      https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/capital-terre-9782228929257
      #livre

  • Au Japon, les attaques d’ours affamés se multiplient
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/12/04/au-japon-les-attaques-d-ours-affames-se-multiplient_6203846_3244.html

    Après un été exceptionnellement chaud et sec, les ursidés ne trouvent pas assez de glands et de faines pour se nourrir. Ces derniers mois, ils sont de plus en plus nombreux à s’aventurer dans les zones urbaines, parfois même dans la grande banlieue de Tokyo.

    Une véritable psychose des attaques d’ours se répand au Japon. Deux cent douze personnes ont été agressées entre avril et novembre dans 193 attaques des puissants mammifères. Six sont décédées, a fait savoir vendredi 1er décembre le ministère de l’environnement. Ce bilan, le plus lourd depuis l’enregistrement de ces données en 2006, est attribué aux évolutions démographiques et climatiques de l’archipel.

    [...]

    Le #Japon abrite deux espèces d’#ours. Les ours bruns vivent sur la grande île du nord, Hokkaido, et les ours noirs d’Asie sur l’île principale de Honshu et sur celle de Shikoku (Ouest). Après avoir été longtemps chassés, ces mammifères bénéficient depuis 1990 de mesures de protection. Ils commencent à hiberner en novembre ou en décembre, jusqu’en avril ou en mai. Il y aurait près de 15 000 ours dans tout le Japon, selon des données gouvernementales de 2014, les dernières disponibles. Chaque année, plusieurs milliers sont pris dans des pièges ou chassés ; 2 600 l’ont été en avril et en août. Des exercices sont régulièrement organisés pour sensibiliser à l’attitude à tenir si un ours est signalé.
    Pour hiberner, les ours doivent avoir accumulé suffisamment de gras par la consommation de glands de chêne japonais (mizunara) et de faines, le fruit du hêtre. Or, l’été a été exceptionnellement chaud et sec dans tout le Japon avec des « températures considérablement supérieures » aux normales de saison, d’après l’Agence japonaise de météorologie. La moyenne de 2023 a dépassé de 1,76 °C les normales habituelles. Jamais l’écart n’avait été si important.

    De ce fait, les mizunara et les hêtres n’ont pas donné beaucoup de fruits. Les observations des hêtres réalisées à l’automne par l’Office régional des #forêts du Tohoku (Nord-Est) sur 145 sites des départements du Nord-Est ont révélé une situation inquiétante, classée « récolte ratée » pour la première fois depuis 2019.

    Habitués à la présence humaine

    Ne trouvant pas suffisamment de nourriture, les ours descendent des montagnes à la recherche de kakis et de châtaignes dans les zones habitées. La désertification des campagnes et le vieillissement des populations font qu’ils ne sont plus chassés ou tenus à l’écart des zones habitées et sont de plus en plus nombreux à s’aventurer dans les secteurs urbains, parfois même dans la grande banlieue de Tokyo.
    Les « ours des villes », comme ils sont baptisés, se sont habitués à la présence humaine et n’hésitent plus à rentrer chez les gens pour fouiller dans leurs poubelles en quête de leur pitance. Les risques d’agressions sont dès lors plus élevés. Le 19 octobre, un de ces « ours des villes » a attaqué cinq personnes, dont des lycéens, à un arrêt de bus du centre de la municipalité de Kita-Akita (Nord-Est).
    La situation pourrait continuer de s’aggraver. Selon une étude de 2014 du ministère de l’environnement titrée « Impacts du #changement_climatique au Japon - évaluation globale et adaptation selon les derniers scénarios », la superficie des forêts de hêtres diminuera de 25 % d’ici à 2100.

    Le #réchauffement perturbe aussi le cycle d’hibernation. « Lorsque l’hiver est plus chaud, les ours peuvent éprouver des difficultés à hiberner car leur température corporelle ne baisse pas suffisamment », explique Hiromi Taguchi, spécialiste des questions environnementales à l’université d’art et de design du Tohoku. « Les ours qui n’ont pas mangé suffisamment et qui n’ont pas pu se préparer à l’hiver peuvent continuer à errer et renoncer à hiberner », ajoute Teruki Oka, directeur de l’Institut de recherche sur les forêts, de la ville de Kochi (Shikoku). Les années passées, des ours ont été aperçus en décembre et en janvier, précise le chercheur.

    #climat

  • #José_Vieira : « La #mémoire des résistances face à l’accaparement des terres a été peu transmise »

    Dans « #Territórios_ocupados », José Vieira revient sur l’#expropriation en #1941 des paysans portugais de leurs #terres_communales pour y planter des #forêts. Cet épisode explique les #mégafeux qui ravagent le pays et résonne avec les #luttes pour la défense des #biens_communs.

    Né au Portugal en 1957 et arrivé enfant en France à l’âge de 7 ans, José Vieira réalise depuis plus de trente ans des documentaires qui racontent une histoire populaire de l’immigration portugaise.

    Bien loin du mythe des Portugais·es qui se seraient « intégré·es » sans le moindre problème en France a contrario d’autres populations, José Vieira s’est attaché à démontrer comment l’#immigration_portugaise a été un #exode violent – voir notamment La Photo déchirée (2001) ou Souvenirs d’un futur radieux (2014) –, synonyme d’un impossible retour.

    Dans son nouveau documentaire, Territórios ocupados, diffusé sur Mediapart, José Vieira a posé sa caméra dans les #montagnes du #Caramulo, au centre du #Portugal, afin de déterrer une histoire oubliée de la #mémoire_collective rurale du pays. Celle de l’expropriation en 1941, par l’État salazariste, de milliers de paysans et de paysannes de leurs terres communales – #baldios en portugais.

    Cette #violence étatique a été opérée au nom d’un vaste #projet_industriel : planter des forêts pour développer économiquement ces #territoires_ruraux et, par le même geste, « civiliser » les villageois et villageoises des #montagnes, encore rétifs au #salariat et à l’ordre social réactionnaire de #Salazar. Un épisode qui résonne aujourd’hui avec les politiques libérales des États qui aident les intérêts privés à accaparer les biens communs.

    Mediapart : Comment avez-vous découvert cette histoire oubliée de l’expropriation des terres communales ou « baldios » au Portugal ?

    José Vieira : Complètement par hasard. J’étais en train de filmer Le pain que le diable a pétri (2012, Zeugma Films) sur les habitants des montagnes au Portugal qui sont partis après-guerre travailler dans les usines à Lisbonne.

    Je demandais à un vieux qui est resté au village, António, quelle était la définition d’un baldio – on voit cet extrait dans le documentaire, où il parle d’un lieu où tout le monde peut aller pour récolter du bois, faire pâturer ses bêtes, etc. Puis il me sort soudain : « Sauf que l’État a occupé tous les baldios, c’était juste avant que je parte au service militaire. »

    J’étais estomaqué, je voulais en savoir plus mais impossible, car dans la foulée, il m’a envoyé baladé en râlant : « De toute façon, je ne te supporte pas aujourd’hui. »

    Qu’avez-vous fait alors ?

    J’ai commencé à fouiller sur Internet et j’ai eu la chance de tomber sur une étude parue dans la revue de sociologie portugaise Análise Social, qui raconte comment dans les années 1940 l’État salazariste avait pour projet initial de boiser 500 000 hectares de biens communaux en expropriant les usagers de ces terres.

    Je devais ensuite trouver des éléments d’histoire locale, dans la Serra do Caramulo, dont je suis originaire. J’ai passé un temps fou le nez dans les archives du journal local, qui était bien sûr à l’époque entièrement dévoué au régime.

    Après la publication de l’avis à la population que les baldios seront expropriés au profit de la plantation de forêts, plus aucune mention des communaux n’apparaît dans la presse. Mais rapidement, des correspondants locaux et des éditorialistes vont s’apercevoir qu’il existe dans ce territoire un malaise, qu’Untel abandonne sa ferme faute de pâturage ou que d’autres partent en ville. En somme, que sans les baldios, les gens ne s’en sortent plus.

    Comment sont perçus les communaux par les tenants du salazarisme ?

    Les ingénieurs forestiers décrivent les paysans de ces territoires comme des « primitifs » qu’il faut « civiliser ». Ils se voient comme des missionnaires du progrès et dénoncent l’oisiveté de ces montagnards peu enclins au salariat.

    À Lisbonne, j’ai trouvé aussi une archive qui parle des baldios comme étant une source de perversion, de mœurs légères qui conduisent à des enfants illégitimes dans des coins où « les familles vivent presque sans travailler ». Un crime dans un régime où le travail est élevé au rang de valeur suprême.

    On retrouve tous ces différents motifs dans le fameux Portrait du colonisé d’Albert Memmi (1957). Car il y a de la part du régime un vrai discours de colonisateur vis-à-vis de ces régions montagneuses où l’État et la religion ont encore peu de prise sur les habitants.

    En somme, l’État salazariste veut faire entrer ces Portugais reculés dans la modernité.

    Il y a eu des résistances face à ces expropriations ?

    Les villageois vont être embauchés pour boiser les baldios. Sauf qu’après avoir semé les pins, il faut attendre vingt ans pour que la forêt pousse.

    Il y a eu alors quelques histoires d’arrachage clandestin d’arbres. Et je raconte dans le film comment une incartade avec un garde forestier a failli virer au drame à cause d’une balle perdue – je rappelle qu’on est alors sous la chape de plomb du salazarisme. D’autres habitants ont aussi tabassé deux gardes forestiers à la sortie d’un bar et leur ont piqué leurs flingues.

    Mais la mémoire de ces résistances a peu été transmise. Aujourd’hui, avec l’émigration, il ne reste plus rien de cette mémoire collective, la plupart des vieux et vieilles que j’ai filmés dans ce documentaire sont déjà morts.

    Comment justement avez-vous travaillé pour ce documentaire ?

    Quand António me raconte cette histoire d’expropriation des baldios par l’État, c’était en 2010 et je tournais un documentaire, Souvenirs d’un futur radieux. Puis lorsqu’en 2014 un premier incendie a calciné le paysage forestier, je me suis dit qu’il fallait que je m’y mette.

    J’ai travaillé doucement, pendant trois ans, sans savoir où j’allais réellement. J’ai filmé un village situé à 15 kilomètres de là où je suis né. J’ai fait le choix d’y suivre des gens qui subsistent encore en pratiquant une agriculture traditionnelle, avec des outils de travail séculaires, comme la roue celte. Ils ont les mêmes pratiques que dans les années 1940, et qui sont respectueuses de l’écosystème, de la ressource en eau, de la terre.

    Vous vous êtes aussi attaché à retracer tel un historien cet épisode de boisement à marche forcée...

    Cette utopie industrialiste date du XIXe siècle, des ingénieurs forestiers parlant déjà de vouloir récupérer ces « terres de personne ». Puis sous Salazar, dans les années 1930, il y a eu un débat intense au sein du régime entre agrairistes et industrialistes. Pour les premiers, boiser ne va pas être rentable et les baldios sont vitaux aux paysans. Pour les seconds, le pays a besoin de l’industrie du bois pour décoller économiquement, et il manque de bras dans les villes pour travailler dans les usines.

    Le pouvoir central a alors même créé un organisme étatique, la Junte de colonisation interne, qui va recenser les baldios et proposer d’installer des personnes en leur donnant à cultiver des terres communales – des colonies de repeuplement pour résumer.

    Finalement, l’industrie du bois et de la cellulose l’a emporté. La loi de boisement des baldios est votée en 1938 et c’est en novembre 1941 que ça va commencer à se mettre en place sur le terrain.

    Une enquête publique a été réalisée, où tout le monde localement s’est prononcé contre. Et comme pour les enquêtes aujourd’hui en France, ils se sont arrangés pour dire que les habitants étaient d’accord.

    Qu’en est-il aujourd’hui de ces forêts ? Subsiste-t-il encore des « baldios » ?

    Les pinèdes sont exploitées par des boîtes privées qui font travailler des prolos qui galèrent en bossant dur. Mais beaucoup de ces forêts ont brûlé ces dernière décennies, notamment lors de la grande vague d’incendies au Portugal de 2017, où des gens du village où je filmais ont failli périr.

    Les feux ont dévoilé les paysages de pierre qu’on voyait auparavant sur les photos d’archives du territoire, avant que des pins de 30 mètres de haut ne bouchent le paysage.

    Quant aux baldios restants, ils sont loués à des entreprises de cellulose qui y plantent de l’eucalyptus. D’autres servent à faire des parcs d’éoliennes. Toutes les lois promues par les différents gouvernements à travers l’histoire du Portugal vont dans le même sens : privatiser les baldios alors que ces gens ont géré pendant des siècles ces espaces de façon collective et très intelligente.

    J’ai fait ce film avec en tête les forêts au Brésil gérées par les peuples autochtones depuis des siècles, TotalEnergies en Ouganda qui déplace 100 000 personnes de leurs terres pour du pétrole ou encore Sainte-Soline, où l’État aide les intérêts privés à accaparer un autre bien commun : l’eau.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/021223/jose-vieira-la-memoire-des-resistances-face-l-accaparement-des-terres-ete-

    #accaparement_de_terres #terre #terres #dictature #histoire #paysannerie #Serra_do_Caramulo #communaux #salazarisme #progrès #colonisation #colonialisme #rural #modernité #résistance #incendie #boisement #utopie_industrialiste #ingénieurs #ingénieurs_forestiers #propriété #industrie_du_bois #Junte_de_colonisation_interne #colonies_de_repeuplement #cellulose #pinèdes #feux #paysage #privatisation #eucalyptus #éoliennes #loi #foncier

  • #Chartreuse : un #marquis privatise la #montagne, les randonneurs s’insurgent

    Des centaines de personnes ont manifesté dans le massif de la Chartreuse contre un marquis qui interdit de traverser ses terres. Elles réclament un véritable #droit_d’accès à la nature.

    « Entends nos voix, #marquis_de_Quinsonas… » Malgré la fraîcheur de cette matinée de dimanche, ils étaient plusieurs centaines, jeunes et vieux, à être venus pousser la chansonnette au #col_de_Marcieu (#Isère), aux pieds des falaises du massif de la Chartreuse. L’objet de leur chanson et de leur colère ? #Bruno_de_Quinsonas-Oudinot, marquis et propriétaire d’une zone de 750 hectares au cœur de la #Réserve_naturelle_des_Hauts_de_Chartreuse, et sa décision, il y a quelques semaines, d’en fermer l’accès aux randonneurs.

    C’est fort d’une loi du 2 février 2023, qui sanctionne le fait de pénétrer sans autorisation dans une « propriété privée rurale et forestière » [1] que le marquis a fait poser pendant l’été des panneaux « #Propriété_privée » aux abords de son terrain. Et si ces panneaux changent la donne, c’est parce qu’ils sont désormais suffisants pour verbaliser le randonneur qui voudrait entrer ici, chamboulant ainsi des siècles de culture de partage des montagnes.

    Immédiatement après la découverte de ces panneaux, une #pétition rédigée par le #collectif_Chartreuse a été publiée en ligne, réclamant « la liberté d’accès à tout-e-s à la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse » et récoltant plus de 35 000 signatures en quelques semaines (https://www.change.org/p/pour-la-libert%C3%A9-d-acc%C3%A8s-%C3%A0-tout-e-s-%C3%A0-la-r%C3%A9serve-nat). Ciblant le « cas » de la Chartreuse, elle s’oppose « plus globalement à l’accaparement du milieu naturel par quelques personnes pour des objectifs financiers, au détriment du reste de la population », souligne le collectif.

    Car c’est aussi ce qui cristallise la grogne des manifestants en Chartreuse. Tout en fermant l’#accès de son terrain aux #randonneurs et autres usagers de la montagne, le marquis de Quinsonas y autorise des parties de #chasse_privée au chamois, autorisées par le règlement de la #réserve_naturelle, que paient de fortunés clients étrangers.

    « C’est complètement hypocrite »

    « C’est complètement hypocrite », disent Stan et Chloé, deux grenoblois âgés d’une trentaine d’années, alors que le marquis avait justifié sa décision par la nécessité de protéger la faune et la flore de son terrain des dommages causés par le passage des randonneurs.

    « On n’a rien contre les chasseurs, et les #conflits_d’usage ont toujours existé. Mais on dénonce le fait qu’il y a deux poids, deux mesures », explique Adrien Vassard, président du comité Isère de la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM), venu « déguisé » en marquis pour mieux moquer le propriétaire des lieux.

    Beaucoup de manifestants craignent que l’initiative du marquis ne fasse des émules parmi les propriétaires privés d’espaces naturels, alors que 75 % de la forêt française est privée. « On n’est pas là pour remettre en cause la propriété privée, mais un propriétaire ne peut s’octroyer le droit d’accès à toute une montagne, il faut laisser un #droit_de_circulation », martèle Denis Simonin, habitant du massif et bénévole du collectif Chartreuse.

    Propriété privée contre liberté d’accéder à la nature, faudra-t-il choisir ? Les députés Les Écologistes de l’Isère Jérémie Iordanoff et de la Vienne Lisa Belluco ont en tout cas annoncé leur volonté de déposer un projet de loi pour abroger la contravention instaurée par la loi de février 2023, pour ensuite engager « un travail commun vers un vrai droit d’accès à la nature ». Rejoignant les revendications des manifestants, toujours en chanson : « Sache que les gueux ne s’arrêt’ront pas là, notre droit d’accès, oui on l’obtiendra ! »

    https://reporterre.net/Chartreuse-un-marquis-privatise-la-montagne-les-randonneurs-protestent
    #privatisation #résistance

    • Dans le massif de la Chartreuse, #mobilisation contre la « privatisation » de la montagne

      Fort d’une nouvelle législation, le propriétaire d’une zone de 750 hectares dans une réserve naturelle de la Chartreuse a décidé d’en restreindre l’accès aux randonneurs. Partisans d’un libre accès à la nature et défenseurs de la propriété privée s’affrontent.

      « Chemin privé – Passage interdit. » Tous les 500 mètres, le rouge vif des petits panneaux tranche sur le vert des arbres ou le gris de la roche. Les indications parsèment le chemin qui mène jusqu’à la tour Percée, une immense arche rocheuse émergeant à environ 1 800 mètres d’altitude, au cœur de la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, à quelques kilomètres de Grenoble (Isère). Ces panneaux, tout récemment posés, cristallisent depuis quelques semaines un conflit entre les différents usagers de la montagne… et ses propriétaires.

      (#paywall)
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/15/dans-le-massif-de-la-chartreuse-mobilisation-contre-la-privatisation-de-la-m

    • .... « Chemin privé – Passage interdit. » Tous les 500 mètres, le rouge vif des petits panneaux tranche sur le vert des arbres ou le gris de la roche. Les indications parsèment le chemin qui mène jusqu’à la tour Percée, une immense arche rocheuse émergeant à environ 1 800 mètres d’altitude, au cœur de la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, à quelques kilomètres de Grenoble (Isère).
      ... Théoriquement, un randonneur qui se rendrait à la tour Percée pourrait donc désormais recevoir une amende allant jusqu’à 750 euros.
      ... le conflit en Chartreuse est devenu « le cas d’école d’une situation qui va se développer sur tout le territoire ». « L’intention affichée du texte, de limiter l’engrillagement pour permettre la circulation de la faune sauvage, était bonne », souligne Jérémie Iordanoff. Mais, quand 75 % de la forêt est privée, ce n’est pas acceptable de dire aux gens qu’ils ne peuvent se promener que sur 25 % du territoire. »
      ... Dans les faits, l’application de la loi du 2 février et de la contravention qu’elle instaure s’avère complexe. Selon les textes, seuls les gendarmes et les gardes privés, agréés par la préfecture puis assermentés par le tribunal judiciaire, peuvent verbaliser les randonneurs au titre de la violation de la propriété privée rurale et forestière. Un sujet qui a pu faire naître des tensions autour de la tour Percée, des chasseurs ayant reçu la mission – informelle – de surveiller la propriété. Selon les informations du Monde, à l’heure actuelle, aucun garde privé n’a été dûment habilité pour contrôler le terrain du marquis.

      La tour Percée est une double arche de 30 mètres de haut, située sur la parcelle du marquis de Quinsonas-Oudinot, à 1 800 mètres d’altitude. Le 8 octobre 2023. SOPHIE RODRIGUEZ POUR « LE MONDE »

      avec une série de photos

      https://archive.ph/yCAI1

      #forêts #propriété_foncière

  • Les feux de forêt en juin 2023 au Québec, en cartes et en chiffres | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/environnement/792384/les-feux-de-forets-au-quebec-en-cartes-et-en-chiffres


    Worldview NASA Les brasiers du Québec génèrent des panaches de fumée visibles depuis l’espace. [au sol, les habitants de Montréal, Toronto et N-Y vivent dans la fumées]

    La saison des feux de forêt débute à toute allure au Québec. La superficie atteinte est trente fois plus grande en date de mercredi que la moyenne annuelle des dix dernières années. La fumée se propage sur l’est de l’Amérique du Nord et dégrade la qualité de l’air. Survol de la situation en cartes et en graphique.

     
    Au Québec, le début de la saison des feux de forêt est véritablement exceptionnel. En date de mercredi, plus de 500 000 hectares avaient été « affectés » par les feux de forêt au sud du 51e parallèle, selon la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU). À pareille date, dans la dernière décennie, on rapportait en moyenne moins de 250 hectares atteints.

    En fait, la saison part sur de tels chapeaux de roue que, déjà, le bilan de la jeune année est trente fois plus élevé que la moyenne de la superficie atteinte pendant les saisons entières de 2013 à 2022 (15 815 hectares). Il faut souligner que la moyenne annuelle des superficies atteintes varie énormément au fil des ans (95 000 hectares par année entre 1999 et 2008 ; 34 000 hectares par année entre 2008 et 2017).

    Environ 150 feux de forêt faisaient rage au sud du 51e parallèle du Québec, mercredi après-midi. Depuis le début de la saison 2023, ce sont plus de 440 incendies qui ont été répertoriés dans la province : deux fois plus que le bilan moyen des dix dernières années à pareille date. Avec les changements climatiques, le nombre de grands feux de forêt va considérablement augmenter au pays. Les conditions plus chaudes et plus sèches vont notamment allonger la saison propice aux feux.

    #forêts #réchauffement_climatique #incendies

  • Infiltration au cœur du trafic illégal de bois entre la France et la Chine
    https://disclose.ngo/fr/article/infiltration-au-coeur-du-trafic-illegal-de-bois-entre-france-et-chine

    Pour assouvir l’appétit de la Chine en chêne français, des négociants asiatiques ont mis en place un système de blanchiment du bois reposant sur une myriade de sociétés écrans et la complicité de revendeurs peu scrupuleux, comme le révèle une infiltration de Disclose au cœur d’un réseau de trafiquants franco-chinois. Lire l’article

  • Trafic de bois : l’Etat ferme les yeux sur le pillage des forêts publiques françaises
    https://disclose.ngo/fr/article/trafic-de-bois-etat-ferme-les-yeux-sur-le-pillage-des-forets-publiques-fra

    Le bois de chêne coupé puis vendu par l’Office national des forêts (ONF) est au cœur d’un vaste commerce illégal entre la France et la Chine. Disclose dévoile comment des traders asiatiques et des scieries françaises profitent du manque de contrôle de l’administration pour contourner l’interdiction d’exporter le bois brut hors de l’Union européenne. Lire l’article

  • 13 décembre 1996 : conférence de #Lutte_Ouvrière (#LO) : Le communisme, l’écologie et les écologistes

    Texte intégral : https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/le-communisme-l-ecologie-et-les

    Sommaire :

    L’homme et la #nature

    Montée de la bourgeoisie et progrès des connaissances

    La révolution de l’industrialisation capitaliste
    – Une nouvelle branche de la biologie
    – Société industrielle et nature ne sont pas incompatibles
    – Ce qui est en cause : la loi du profit capitaliste
    – Les courants anti-industrialistes

    Le mouvement écologiste des années 1970
    – Dans un contexte idéologique précis
    – La protection des ressources naturelles a servi à justifier les plans d’austérité (#écologie)

    L’écologisme et le mythe de la #surpopulation
    – Retour à #Malthus (#malthusianisme)

    Le capitalisme et la destruction sauvage de l’environnement
    – Catastrophes « naturelles » ?
    – Le #capitalisme et la destruction des #forêts
    – Conséquences de la course au profit
    – L’#environnement, une valeur marchande

    Une évolution réactionnaire (#réaction_politique)
    – La couverture « verte » de l’impérialisme
    – Un nouveau « péril jaune » ?
    – Le « sommet de la Terre » - Rio de Janeiro, 1992

    Pour l’avenir de l’humanité comme celui de la planète, il faut renverser l’#impérialisme
    – Pour une Terre sans frontières...
    – ... débarrassée de la propriété privée ...
    – ... et de la loi du profit

    La #société_communiste, ou la maîtrise des rapports de l’homme avec la nature et la biosphère (#communisme)

  • The Invasion of the Super Insects - Nautilus
    https://nautil.us/the-invasion-of-the-super-insects-246813

    New generations of insects are devouring Earth’s forests.

    […]

    “It was very surprising to find such unprecedented levels of damage, despite widespread insect declines,” Azevedo-Schmidt says.

    Their findings, published this October in the Proceedings of National Academy of Sciences, add an ominous new twist to the environmental fate of plants and trees.3 Today we need forests more than ever to sequester carbon and to convert carbon dioxide into oxygen to fight climate change. But nations are razing forests to make room for animal feedlots. Timber companies are running the chainsaws around the clock to supply wood for houses, furniture, guitars, paper, you name it. Trees like the mighty Dutch elm are being felled by a pandemic of diseases. And now along comes the possibility that our age is breeding swarms of super insects that are chomping their way through forests.

    #insectes #forêts #climat

  • « Comme au Moyen Âge, les Européens font des réserves de bois pour cet hiver »  L’essentiel - afp
    À Moscou, le président russe a répété que la balle était dans le camp de l’UE concernant la reprise des livraisons de gaz. Il a aussi qualifié les fuites de Nord Stream de « terrorisme international ». 

    Vladimir Poutine a accusé mercredi le G7 et l’UE de « détruire » le marché mondial de l’énergie en voulant plafonner le prix du pétrole russe, assurant que Moscou était prêt à reprendre ses livraisons vers l’Europe via les gazoducs Nord Stream.


    Vladimir Poutine a souligné qu’une partie du gazoduc Nord Stream 2 fonctionnait toujours. AFP

    S’exprimant lors d’un forum de l’énergie à Moscou, le président russe a affirmé que « certains hommes politiques occidentaux détruisent en réalité l’économie mondiale de marché » et « menacent le bien-être de milliards de personnes » avec ce projet de plafonnement. Il a par ailleurs affirmé que les graves fuites ayant touché en septembre les gazoducs Nord Stream, qui relient la Russie à l’Allemagne, étaient le résultat d’un acte de « terrorisme international ».

    « Elle n’a qu’à ouvrir le robinet »
    « Les bénéficiaires sont clairs (...) Car (cet incident) renforce l’importance géopolitique des systèmes gaziers restants, ceux qui passent par le territoire de la Pologne (...) et de l’Ukraine, et que la Russie a construit à ses frais. Mais aussi aux Etats-Unis qui peuvent désormais livrer leur énergie à des prix élevés », a-t-il estimé.

    Néanmoins, il a souligné qu’une partie du gazoduc Nord Stream 2, un tube sous-marin qui n’a jamais été mis en service à cause de l’offensive contre l’Ukraine, fonctionnait toujours et a assuré que Moscou pouvait livrer du gaz via ce segment. « La Russie est prête à reprendre les livraisons », a-t-il indiqué. « La balle est dans le camp de l’UE, si elle le veut, elle n’a qu’à ouvrir le robinet », a-t-il jugé, ajoutant que les autres gazoducs du système Nord Stream ne seraient réparés que si leur exploitation était garantie.

    « Des Européens ordinaires souffrent »
    Il a aussi proposé, sans donner de détails concrets, de faire désormais transiter l’essentiel du gaz russe par la mer Noire. « Nous pourrions (...) faire passer les principales voies de livraison de notre carburant et de notre gaz via la Turquie, en créant en Turquie le plus important hub de gaz ».

    Vladimir Poutine a aussi déclaré que la situation actuelle faisait revenir certains Européens au « Moyen Âge ». « Des Européens ordinaires souffrent. En un an, leurs factures d’électricité et de gaz ont plus que triplé. La population, comme au Moyen Âge, a commencé à faire des réserves de bois pour se chauffer cet hiver », a-t-il assuré.

    #bois #forêts #déforestation #énergie #gaz #électricité #charbon #nucléaire #bûches #pellets #NOx #SOX #soufre #benzène #goudron #particules_fines #fumées #ue #union_européenne #ursula_von_der_leyen

    Source : https://www.lessentiel.lu/fr/story/comme-au-moyen-age-les-europeens-font-des-reserves-de-bois-pour-cet-hiver

  • Environ 75 % des forêts françaises sont privées, un défi pour leur adaptation au changement climatique
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/08/08/75-des-forets-francaises-sont-privees-un-defi-pour-leur-adaptation-au-change


    La répartition des surfaces forestières en France en fonction du statut de propriété. IGN2021

    Selon le Centre national de la propriété forestière (CNPF), établissement public chargé d’accompagner la gestion des #forêts privées, 11 % des propriétaires (soit 380 000 personnes physiques ou morales) possèdent des forêts de plus de 4 hectares, qui totalisent à eux seuls 76 % de la forêt privée. Seuls 50 000 possèdent des surfaces dépassant 25 hectares. Ils assurent les trois quarts de la commercialisation de bois à des professionnels tels que des scieries. L’usage dépend ensuite de l’âge du #bois (chauffage quand il est coupé jeune, construction quand la coupe est effectuée des décennies plus tard).

    Toutes les parcelles relèvent du code forestier (promulgué en 1827 et actualisé depuis), mais au-delà de 25 hectares, les propriétaires sont tenus de faire valider « un plan de gestion », décrivant les coupes de bois et travaux qu’ils prévoient sur leurs forêts dans les dix ou vingt prochaines années. Pour les plus petites, le suivi est moins attentif. Le simple recensement des propriétaires relève de la gageure, souligne le CNPF, dont le rôle est, avec ses quelque 300 agents, de les conseiller et de les former.

  • La Face cachée de nos consommations - Quelles surfaces agricoles et forestières importées ?

    Cette étude menée par Solagro éclaire la question des #importations sous un angle inédit. Elle s’intéresse aux #surfaces_agricoles et forestières dont nous avons besoin, à l’autre bout de la planète, pour produire nos #biens_de_consommation courante, alimentaires et non-alimentaires et elle présente les impacts induits de l’#exploitation de ces surfaces. L’originalité de cette étude consiste à ne plus seulement mesurer les #importations en euros et en tonnes mais en #surfaces, éclairant les enjeux environnementaux sous un angle nouveau. La #France est exportatrice nette de 2,7 millions d’hectares. Néanmoins, ce solde positif cache de nombreux flux d’imports et d’exports : « La face cachée de nos consommations ». En effet, la France reste très dépendante de l’étranger. Les produits que nous importons (soja, cacao, café, viandes, huile de palme, coton, fruits et légumes, bois...) nécessitent une surface de 14 millions d’hectares hors de nos frontières soit 25% de la surface de la France. Pour la plupart, ces productions génèrent de fortes pressions environnementales : déforestation, assèchement des nappes, usage massif de pesticides... Cette #brochure illustrée décrit 7 des principaux produits d’importation et leurs conséquences. Elle présente les raisons pour lesquelles notre système n’est plus durable et décrit les leviers qui peuvent être mobilisés pour réduire notre empreinte importée : #sobriété, #efficience, #relocalisation, #substitution, #équité.

    https://solagro.org/travaux-et-productions/publications/la-face-cachee-de-nos-consommations

    #solagro #forêts #dépendance #terre

    ping @odilon @reka

  • #israel Boisement au Neguev : des centaines de Bédouins affrontent la police Emanuel Fabian et Times of Israel - 13 Janvier 2022
    https://fr.timesofisrael.com/boisement-au-neguev-des-centaines-de-bedouins-affrontent-la-police

    Des manifestants bloquent une autoroute ; les policiers répondent avec des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes ; 3 hospitalisés, 13 arrestations au 3e jour


    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)


    Des centaines de manifestants bédouins ont affronté la police jeudi après-midi pour la troisième journée consécutive au sujet d’un projet de boisement controversé dans le désert du Neguev, malgré des informations indiquant que le gouvernement était à la recherche d’un compromis.

    Les manifestants ont bloqué l’autoroute Route 31 située près du village méridional de Sawe al-Atrash, et certains ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, selon la police.

    Une vidéo publiée en ligne montrait des agents en train d’utiliser des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser les participants.

    Au moins 12 manifestants auraient été blessés lors des heurts. Trois d’entre eux ont dû être hospitalisés à l’hôpital Soroka de Beer Sheva.
    . . . . . .
    Un reportage du radiodiffuseur public Kan indiquait mercredi que le gouvernement serait en train d’élaborer un plan global destiné à reconnaître certains villages non reconnus.

    Selon Kan, qui a cité des sources anonymes proches du dossier, un plan « sans précédent » devant être avancé par le gouvernement comprendrait la reconnaissance de 10 à 12 villages bédouins qui sont actuellement considérés comme illégaux. Le plan sera accéléré en raison de la poursuite des émeutes et les négociations devraient commencer ce jeudi, selon le reportage.


    La police israélienne détient un homme alors que des Bédouins protestent dans le désert du Néguev contre un projet de plantation du Fonds national juif (JNF), le 12 janvier 2022. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

    Le reportage indique que les plantations d’arbres prévues dans les zones les plus litigieuses – où vit le clan bédouin al-Atrash – ne reprendront pas la semaine prochaine afin de donner une chance aux négociations. La plantation dans d’autres zones, cependant, devait se dérouler comme prévu.

    Le boisement et les violents affrontements avec la police qui ont suivi menacent aussi de faire tomber l’actuelle coalition hétéroclite, le parti islamiste Raam ayant promis de boycotter les votes en session plénière tant que l’opération de boisement se poursuivrait dans le Neguev, où se trouve le plus grand soutien électoral de Raam.

    « Nous n’avons pas le droit d’exister sans le Neguev », a déclaré le chef de Raam, Mansour Abbas, au micro de la Vingt-troisième chaîne mercredi. « Nous souffrons chaque jour pour être partenaires de la coalition ».

    Plus de 250 000 Bédouins vivent dans le désert du Neguev, et une partie d’entre eux sont installés de longue date dans des villages non reconnus par l’Etat hébreu.

    Ce projet, dénoncent-ils, revient à une prise de contrôle par le gouvernement de terres qu’ils estiment être les leurs, et constitue donc un obstacle à leur lutte pour une reconnaissance officielle de leurs villages par l’Etat.

    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)
    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)

    Des centaines de manifestants bédouins ont affronté la police jeudi après-midi pour la troisième journée consécutive au sujet d’un projet de boisement controversé dans le désert du Neguev, malgré des informations indiquant que le gouvernement était à la recherche d’un compromis.

    Les manifestants ont bloqué l’autoroute Route 31 située près du village méridional de Sawe al-Atrash, et certains ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, selon la police.

    Une vidéo publiée en ligne montrait des agents en train d’utiliser des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser les participants.

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    Au moins 12 manifestants auraient été blessés lors des heurts. Trois d’entre eux ont dû être hospitalisés à l’hôpital Soroka de Beer Sheva.

    شاهد| لحظة قمع الاحتلال تظاهرة في النقب المحتل، نظمها الفلسطينيون رفضًا لمحاولات السيطرة على أراضيهم.#انقذوا_النقب pic.twitter.com/taEK0Qwvjg

    — المقدسي للإعلام (@AlmakdesyMedia) January 13, 2022

    La police a déclaré que 13 personnes avaient été arrêtées lors des heurts de jeudi.

    La police a ajouté qu’en raison de la manifestation, l’autoroute était restée fermée de Shoket Junction à Tel Arad Junction. « Nous encouragerons le droit à manifester tant que ça sera fait conformément à la loi, et nous agirons avec une tolérance zéro à l’encontre des troubles », lit-on dans le communiqué de la police.

    Un reportage du radiodiffuseur public Kan indiquait mercredi que le gouvernement serait en train d’élaborer un plan global destiné à reconnaître certains villages non reconnus.

    Selon Kan, qui a cité des sources anonymes proches du dossier, un plan « sans précédent » devant être avancé par le gouvernement comprendrait la reconnaissance de 10 à 12 villages bédouins qui sont actuellement considérés comme illégaux. Le plan sera accéléré en raison de la poursuite des émeutes et les négociations devraient commencer ce jeudi, selon le reportage.
    La police israélienne détient un homme alors que des Bédouins protestent dans le désert du Néguev contre un projet de plantation du Fonds national juif (JNF), le 12 janvier 2022. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

    Le reportage indique que les plantations d’arbres prévues dans les zones les plus litigieuses – où vit le clan bédouin al-Atrash – ne reprendront pas la semaine prochaine afin de donner une chance aux négociations. La plantation dans d’autres zones, cependant, devait se dérouler comme prévu.

    Le ministre de la Protection sociale, Meir Cohen (Kakhol lavan), l’homme de référence du gouvernement en ce qui concerne la légalisation des villages bédouins non reconnus, avait déclaré mercredi avoir réussi à négocier un accord entre les parties afin de tenir des négociations à partir de ce jeudi pour trouver un compromis sur la question.

    La police a déclaré jeudi matin que 21 émeutiers avaient été arrêtés pendant la nuit à Tel Sheva, Segev Shalom et Rahat. La nuit précédente, 18 personnes avaient été arrêtées.

    Le boisement et les violents affrontements avec la police qui ont suivi menacent aussi de faire tomber l’actuelle coalition hétéroclite, le parti islamiste Raam ayant promis de boycotter les votes en session plénière tant que l’opération de boisement se poursuivrait dans le Neguev, où se trouve le plus grand soutien électoral de Raam.

    « Nous n’avons pas le droit d’exister sans le Neguev », a déclaré le chef de Raam, Mansour Abbas, au micro de la Vingt-troisième chaîne mercredi. « Nous souffrons chaque jour pour être partenaires de la coalition ».

    Plus de 250 000 Bédouins vivent dans le désert du Neguev, et une partie d’entre eux sont installés de longue date dans des villages non reconnus par l’Etat hébreu.

    Ce projet, dénoncent-ils, revient à une prise de contrôle par le gouvernement de terres qu’ils estiment être les leurs, et constitue donc un obstacle à leur lutte pour une reconnaissance officielle de leurs villages par l’Etat.

    Cette controverse suscitée par l’entreprise de boisement avait commencé il y a quelques semaines, quand le JNF-KKL avait commencé des activités forestières dans une région où sont installés les Bédouins du clan al-Atrash. Un responsable municipal bédouin avait estimé que des milliers de personnes vivaient sur les lieux où travaillait le JNF-KKL et que si les plans de reforestation continuaient, elles risquaient d’être finalement expulsées.

    Le gouvernement a déterminé que les terres étaient publiques mais les résidents bédouins affirment qu’elles leur appartiennent.

    Les Bédouins du Neguev ont une relation difficile avec l’État. Pendant des décennies, le gouvernement a cherché à les faire s’installer dans des villes planifiées, reconnues, mais un grand nombre d’entre eux vivent dans tout un ensemble de hameaux illégaux répartis dans le sud du désert israélien.

    Les Bédouins accusent le JNF-KKL de chercher à les déplacer, mais l’organisation explique, pour sa part, qu’elle ne fait que répondre à une demande gouvernementale sur des terres publiques. Le KKL-JNF travaille sur tout le territoire israélien et met en œuvre des projets de préservation de la nature, mais certains l’accusent d’avoir un agenda politique.

    . . . . . .
    De son côté, le chef de l’opposition, Benjamin Netanyahu, avait émis un communiqué au ton belliqueux, disant que « personne n’arrêtera de reboiser la terre d’Israël. J’apporte mon soutien aux forces de sécurité et je demande à Bennett une condamnation immédiate des incitations de Raam, son important partenaire gouvernemental ».
    . . . . . .
    #Palestine #bédouins #arbres #expulsions #forêt #climat #arbre #déforestation #écologie #environnement #forêts #nature #terres #réfugiés #colonisation #Palestine_assassinée

    • Deux officiers de Tsahal tués par des « tirs amis » près d’une base en Cisjordanie Judah Ari Gross
      https://fr.timesofisrael.com/deux-officiers-de-tsahal-tues-par-des-tirs-amis-pres-dune-base-en-

      Le major Ofek Aharon et le major Itamar Elharar ont tiré en l’air vers un soldat lors d’une patrouille qu’ils ont pris pour un suspect. Se croyant attaqué, le soldat a tiré sur eux.

      Deux officiers d’une unité commando de l’armée israélienne ont été tués dans un accident de « tir ami » près d’une base militaire de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé l’armée israélienne.


      Photos non datées du Major Itamar Elharar, à gauche, et du Major Ofek Aharon, qui ont été tués par un tir ami à l’extérieur de leur base dans la vallée du Jourdain, le 12 janvier 2022. (Crédit : armée israélienne)

      Les officiers, tous deux membres de l’unité d’élite Egoz, effectuaient une patrouille autour de leur base, appelée Nabi Musa, au nord de la mer Morte, après un entraînement.

      Peu après, ils ont identifié ce qu’ils pensaient être un individu suspect et ont tiré en l’air. Ensuite, un soldat de la même unité, qui était apparemment en patrouille à proximité, a tiré en direction des officiers – qu’il n’avait pas identifiés comme des militaires – croyant qu’il était sous le feu, tuant deux d’entre eux.

      Les officiers, qui ont été identifiés plus tard comme étant le major Ofek Aharon et le major Itamar Elharar, ont tenté d’arrêter ce « suspect », lui demandant d’abord de s’arrêter, puis ont tiré des coups de semonce, selon l’armée.

      Le troisième officier, entendant les coups de feu mais ne sachant apparemment pas qu’ils étaient tirés par des collègues soldats, a alors tiré en retour, les blessant mortellement tous les deux.
      . . . . . . . .
      #bavure

  • Bois hors de prix ou introuvable : la scierie Foulon, à Lumbres, met la clé sous la porte !
    https://www.lavoixdunord.fr/1101000/article/2021-11-18/bois-hors-de-prix-ou-introuvable-la-scierie-foulon-lumbres-met-la-cle-s

    Un gâchis. Le 31 décembre, Francis, Florent et Fabrice Foulon mettront un terme à 111 ans d’histoire dédiée au bois. La filière, qui a perdu les pédales, a mis fin aux illusions de la famille Foulon, sans perspective de développement à Lumbres. Une décision imputable à plusieurs difficultés.

    Une filière qui a perdu la tête
    « Au niveau de la production, c’est devenu compliqué d’avoir des grumes, relève Fabrice Foulon, 35 ans, qui gère l’entreprise avec son frère Florent, 41 ans. Il est devenu plus facile de trouver de l’iroko du Cameroun que du douglas de la forêt de Boulogne.  »

    derrière barrière de péage, mais circule sur FB l’argumentaire de la scierie :

    On explique tout !
    Cela fait pile un mois que la fin d’activité a été annoncée. Nous avons reçu des centaines de messages de votre part et nous vous en remercions sincèrement.

    Quasi systématiquement, il nous a été demandé les raisons de cet arrêt. On en parle plus en dessous, ce sera l’occasion de faire un (triste) bilan du secteur bois en France 🧐

    Tout d’abord, comme indiqué en Novembre, tout va bien pour nous 🙂 Il ne s’agit pas d’une faillite, personne n’est malade. Tout va bien de ce coté. Au contraire, c’est durant ces 5 dernières années que la scierie a investi le plus, que ce soit en matériel, ou en termes de stock (et oui, quand on fait rentrer des gros volumes de zebrano, il ne faut pas trembler quand on signe le bon de commande 😃)

    Les raisons sont plutôt à chercher ailleurs. Si nous étions amenés à continuer en 2022, nous n’aurions déjà pas grand chose à vendre et de deux, les risques d’attraper une « mauvaise surprise » auraient été élevés
    Pour rappel, nous avons la double casquette de producteur et de négociant, c’est à dire que nous scions nous-mêmes nos arbres, mais nous achetons aussi du bois « semi travaillé », généralement dans des essences bien spécifiques que l’on ne trouve pas localement 🌳🌲

    Et l’on attaque à la raison principale du problème : on ne trouve plus de matières premières ! Nous ne sommes certes pas dans
    une région énormément boisée, mais il y’a largement de quoi faire fonctionner des dizaines de scieries comme la notre, tout en gardant
    une gestion durable des ressources. Le hic, c’est que l’immense majorité des bois français s’en vont à l’étranger. USA ou Chine, au choix. Dans les Hauts de France, c’est plutôt nos amis Chinois qui raflent la mise.

    Vous voulez rigoler ? La Chine a justement décrété un moratoire sur l’abattage des arbres pendant 99 ans. Pendant quasiment un siècle,
    les Chinois n’exploiteront pas leurs forêts. Inutile de préciser que cela ne s’applique aux forêts des autres pays.... 😏 On ne vise personne en particulier, les USA ne sont guère mieux, avec des méthodes d’achat pour le moins, agressives 👊

    D’autant plus ironique quand on sait que notre scierie, comme la plupart des acteurs de la filière, ont financé pendant des décennies le Fond Forestier National, une contribution financière destinée au … reboisement et à l’entretien des forêts nationales. En résumé, on nous a taxé pour avoir de belles forêts, qui sont maintenant revendues à l’étranger. Le rôle de l’Etat est clairement pointé, puisque les scieries de taille « intermédiaire » sont ignorées. Les seuls lots proposés sont généralement des frênes malades ou des épicéas scolytés. Inutilisable en scierie, destinés au bois de chauffage. C’est sympa d’avoir pensé à nous 🤬

    Les critères d’attribution des lots sont le pour moins opaques. On en arrive à un point où il est plus facile pour nous de trouver de l’iroko du Cameroun, que du douglas des Hauts de France...

    C’est une situation que nous dénonçons depuis près de 20 ans, mais qui s’est furieusement accentuée après le déconfinement. C’est surement cela le « monde d’après » 🤥

    La partie Négoce n’est pas mieux lotie. Nous travaillions essentiellement avec la Scandinavie pour le Sapin Rouge du Nord, pour ses qualités naturelles et de longévité sans équivalent. Sur cette essence, et comme sur d’autres (coucou le Mélèze 🙂 ), les prix ont explosé depuis un an. On ne parle pas de petite augmentation, mais bien d’explosion. Sur certains sections, le coût a quasiment triplé. Le tout avec des délais en forte hausse, et surtout une qualité qui n’a jamais été aussi mauvaise. La demande étant tellement forte que le processus de séchage des bois est bâclé ! Les planches restent moins longtemps, et dans des séchoirs à trop haute température. Il en résulte des bois cassants, tordus, nerveux. Du jamais vu ! On en arrive à un point où acheter du Sapin Rouge revient à jouer au trader : il faut acheter en aveugle, sans avoir aucune idée de la date de livraison, et avec des qualités totalement aléatoires. Qui veut jouer à la roulette russe ? 🤦‍♂️

    Le tout dans un contexte économique épouvantable. Il y’a certes du boulot, mais la plupart des entreprises se sont endettées pour
    continuer à avoir de la marchandises, tout en devant réduire ses marges. En devant rembourser les charges sociales non prélevées, et toujours avec une menace sanitaire qui n’est jamais loin 💊💉 La plupart des fédérations de commerce annoncent de la casse pour 2022

    Vous avez maintenant conscience du contexte général. On résume ? Vous n’avez plus de matières premières pour produire, des grosses difficultés pour trouver de la marchandise à revendre, et potentiellement vous aurez beaucoup d’impayés l’an prochain. Que souhaitez vous faire dans ce cas précis ? C’est vite vu 🛑❌

    Agir de la sorte nous permet de nous « retirer » de cette course folle qui n’a ni queue ni tête, tout en préservant nos intérêts : nous
    restons maitre de nos futurs choix. Pour revenir dans le futur ? Pourquoi pas, c’est une possibilité à laquelle nous travaillons fortement

    Si vous suivez cette page depuis un moment, vous connaissez la passion qui nous habite. Nous restons persuadés qu’il est possible de proposer du bois de qualité, hors de la grande distribution et de ses bois traités. Qu’il est possible de trouver des essences extraordinaires, tout en continuant de valoriser les bois locaux. A vrai dire les idées ne manquent pas 💡

    Reste quelques questions en suspens :
    –Faut-il garder le même emplacement ?
    –Où trouver de la matière ?
    –Quand le marché se calmera ?

    Il serait suicidaire de reprendre dans 6 mois. Il faut une remise en question en cause profonde de la gestion des forêts en France, dans les niveaux les plus hauts de l’Etat. A l’heure des COP et des grands discours sur le climat, comment expliquer que nos arbres se font travailler à l’autre bout du monde (dans des conditions humaines précaires), avant de refaire le trajet inverse et de retrouver dans les rayons de grande surface avec une belle étiquette « Chêne d’origine Française » 🇫🇷🤔

    Vous savez maintenant tout. De ce qui nous a amené à prendre cette décision, jusqu’à nos plans hypothétiques pour le futur

  • Palm Oil Destroys Rainforests But World Not Buying Sustainable Crop
    https://www.bloomberg.com/graphics/2021-palm-oil-deforestation-climate-change

    Seventeen climate summits ago, one of the world’s first sustainability efforts in global food production was set up to stop palm oil plantations from destroying the rainforest. Yet more than 80% of the market remains untouched by the effort because no one wants to pay for it.

    merci @fil #plantations #industrie_palmiste

  • En Roumanie, Ikea accusé de « massacrer » les forêts

    Après plus de deux années d’investigations, l’ONG roumaine Agent Green a publié mi-août un rapport dénonçant la gestion par Ikea de ses 50 000 hectares de forêts en Roumanie. D’après elle, des coupes rases au pied des Carpates entraînent des glissements de terrain qui risquent de mettre en danger la forêt primaire et les habitants.


    Les Carpates roumaines. © Agent Green

    La délégation d’Ingka nous propose de monter dans leur voiture pour visiter l’une des exploitations forestières décrites dans le rapport d’Agent Green, située à proximité de la localité de Tătaru. La piste pour arriver jusqu’au village est chaotique, poussiéreuse, parsemée de rochers et rythmée par des pentes abruptes. Moins de 500 âmes vivent dans ce village, le dernier avant que la route ne s’arrête et ne laisse place à une forêt sauvage et extrêmement dense [1].

    Avant de descendre vers le village pour visiter la parcelle forestière que détient Ikea, notre voiture s’arrête. « Vous la voyez la déforestation ? » questionne avec ironie Constantin Moisa, directeur d’Ingka Investments en Roumanie. Les 50 000 hectares que détient le géant de l’ameublement via sa filiale en Roumanie sont fragmentés dans tout le pays, principalement dans le sud-est.

    « Ikea ne respecte absolument pas ses engagements. »
    Les parcelles situées dans les forêts de Dălhăuți et de Tătaru sont particulièrement ciblées dans le rapport d’Agent Green, puisqu’elles se situent parfois en plein milieu d’aires protégées ou Natura 2000. « Cela fait deux ans que nous menons des investigations avec des experts pour récolter des preuves », dira plus tard à Reporterre Mircea Barbu, coordinateur de l’enquête pour l’ONG. « Grâce à de nombreuses images satellites, de drones et des enquêtes de terrain, nous avons montré qu’Ikea ne respecte absolument pas ses engagements pour réguler durablement ses forêts, c’est même tout le contraire. » Des ingénieurs forestiers ont notamment été diligentés par Agent Green pour se rendre sur les lieux.

    « Au lieu d’effectuer des coupes d’arbres progressives pour laisser le temps aux arbres de se régénérer, Ikea pratique des coupes rases [abattage de la totalité des arbres d’une parcelle], c’est une catastrophe pour la biodiversité. Sur la zone de Tătaru, c’est clairement visible, nous avons constaté une érosion massive des sols et des glissements de terrains », affirme Mircea Barbu. « Pour la communauté de Tătaru, cela pourrait même être dangereux si un glissement de terrain venait à couper la seule route qui les relie au monde extérieur. »

    . . . . .


    Costel Bucur sur la parcelle coupée à blanc, près du village de Taratu. © Justin Carrette/Reporterre

    La suite : https://reporterre.net/En-Roumanie-Ikea-accuse-de-massacrer-les-forets

    #ikea #multinationales #suède #forêt #déforestation #climat #forêts #écologie #environnement #biodiversité #arbres

    • . . . . . .
      Le bois coupé en Roumanie est une manne financière pour Ikea. Il est majoritairement revendu à d’autres entreprises ou aux communautés locales pour le chauffage individuel. Mircea Barbu estime qu’il est également « possible » que du bois provenant de forêts primaires ou anciennes se retrouvent dans des meubles Ikea vendus au grand public.

      L’entreprise suédoise est peu transparente sur la traçabilité de son bois coupé. « Ikea avait affirmé en 2017 avoir arrêté de collaborer avec l’entreprise HS Timber, qui avait perdu sa certification FSC après de nombreux soupçons concernant des coupes de bois illégales. Pourtant, Ikea via sa filiale Ingka, continue de vendre du bois à cette entreprise et entretient ce marché frauduleux », affirme le militant d’Agent Green.
      Six gardes forestiers tués en six ans
      . . . . . .

  • Aux arbres, citoyens ! : dans le #Morvan, des résistants achètent la forêt pour la sauver

    « Il faut sauver ce qui peut encore l’être » : dans le Morvan, des citoyens rachètent des forêts traditionnelles de #chênes, #hêtres et autres #châtaigniers pour empêcher leur #destruction au profit d’#arbres_résineux, plus rentables mais « catastrophiques » pour la #biodiversité.

    Plus rien ne se dresse sur la colline dénudée. Au milieu de l’ancienne forêt devenue désert, la statue de Saint Marc, où les randonneurs se reposaient à l’ombre, garde dorénavant un cimetière de troncs couchés attendant d’être ramassés. « C’est une catastrophe écologique et visuelle », enrage Régis Lindeperg, de l’association Adret Morvan qui lutte contre l’enrésinement. Dans cette parcelle du Vieux Dun (#Nièvre), une vingtaine d’hectares d’#épicéas viennent d’être coupés.

    « Les coupes rases libèrent du carbone, assèchent les sources et appauvrissent les sols, ce qui empêche plus d’une ou deux replantations. Les sylviculteurs scient la branche sur laquelle ils sont assis », raille M. Lindeperg. « En un siècle, on aura tout grillé », abonde Frédéric Beaucher, qui défend la « vraie » forêt, de #feuillus, contre les rangs d’oignon de pins « plus proches du champ de maïs » en terme de biodiversité, selon Régis Lindeperg.

    Contre les « planteurs de résineux », qui représentent selon lui une bonne partie des propriétaires forestiers ou des sylviculteurs du Morvan, M. Beaucher a créé en 2015 #Le_Chat_Sauvage, un groupement forestier de citoyens prêts à acheter des feuillus, et ainsi « sauver ce qui peut encore l’être ». « On a maintenant 120 hectares de forêts et plus de 500 sociétaires ».

    Roger Denis est de ceux-là. En 45 ans de médecine de campagne à parcourir le Morvan, ce retraité de 69 ans a vu « le #paysage se modifier » et a investi plus de 10.000 euros dans le Chat Sauvage.

    Jadis marginaux, les #résineux représentent 47% des 155.000 hectares de forêts du Morvan, selon des chiffres de 2016 du Parc naturel régional (PNR). Et « le phénomène s’accélère », assure Jean-Sébastien Halliez, maire PS de Brassy (Nièvre). « Sur la commune, il existe peut-être une dizaine de coupes rases. Il y a une dizaine d’années, il n’y en avait qu’une de temps en temps ».

    – « Une goutte d’eau » -

    Entre 2005 et 2016, 4.270 ha de feuillus ont été rasés et 10.860 ha de résineux plantés, selon le parc régional. C’est que le calcul est simple, explique Tristan Susse, expert forestier : le #pin_Douglas, résineux préféré dans le Morvan, « produit 400 m3 l’hectare, à 60-70 euros le m3, le feuillu 100 m3 et pour 50 euros le m3 en moyenne ».

    Le cours du #Douglas a de plus quasiment doublé en deux ans, notamment en raison de la mode des #constructions_en_bois. « Si on ne fait rien, on ne voit pas ce qui empêcherait l’enrésinement total du Morvan », avertit Sylvain Mathieu, président du PNR et vice-président PS de Bourgogne-Franche-Comté en charge de la forêt.

    « La seule solution est une loi interdisant les #coupes_rases, comme en Suisse », répond Lucienne Haèse, 80 ans et figure historique du mouvement. En 2003, cette pionnière a créé à Autun (Saône-et-Loire) le #Groupement_forestier_pour_la_sauvegarde_des_feuillus_du_Morvan (#GFSFM), premier du genre en France.

    Aujourd’hui, le GFSFM, en charge du sud du Morvan, a 350 ha et 970 sociétaires. Avec Le Chat Sauvage, son petit-frère dans le nord, cela fait moins de 500 ha. « Oui, c’est une goutte d’eau », reconnaît M. Beaucher. « Mais cela permet d’interpeller. Et ça fonctionne : il y a une prise de conscience ».

    De plus en plus de petits propriétaires vendent leurs forêts aux groupements citoyens « pour qu’elles échappent à l’#enrésinement », affirme Mme Haèse. Et certains forestiers assurent avoir évolué, comme la Société forestière, qui gère 6.900 ha dans le Morvan.

    « Depuis deux ans, la Société forestière n’a programmé aucune transformation de feuillus en résineux au sein du #parc_du_Morvan », affirme ainsi Amaury Janny, directeur pour la région centre. La surface de #monocultures de résineux va même « diminuer », selon lui, car les replantations vont dorénavant se faire avec un « mélange de trois #essences » et non plus seulement du Douglas par exemple.

    https://www.ipreunion.com/france-monde/reportage/2021/09/19/aux-arbres-citoyens-dans-le-morvan-des-resistants-achetent-la-foret-pour-

    #forêt #résistance #France #déforestation #pins #collectivisation

    –-

    On en parlait déjà en 2016 sur seenthis :
    Contre l’enrésinement du #Morvan, des habitants ont créé un groupement forestier pour protéger leurs #forêts.
    https://seenthis.net/messages/515235

  • Au #Laos, la #répression silencieuse. Expulsée pour avoir osé parler

    Juriste dans une ONG suisse de développement durable, #Anne-Sophie_Gindroz s’installe durant trois années dans un Laos en pleine mutation. Le pays s’ouvre à l’#économie_de_marché et aux investisseurs étrangers. Construction de #barrages, exploitation des #ressources_hydroélectriques, forestières, minières… l’impact est catastrophique pour la population et l’#environnement. Ce livre sincère et engagé était une nécessité pour l’auteure, qui dénonce la #corruption, l’#opacité des autorités, la répression dont sont victimes des Laotiens. La détermination et le courage d’Anne Sophie Gindroz lui ont valu d’être expulsée du pays.

    https://www.rfi.fr/fr/emission/20160514-laos-repression-silencieuse-expulsee-avoir-ose-parler-anne-sophie-gindr
    (je n’arrive pas à ouvrir la page de la maison d’édition du livre :-(
    https://asieinfopublishing.com

    #livre #développement #extractivisme #forêts #mines #barrage_hydroélectrique

    –—

    En 2018, quand @albertocampiphoto et moi-même étions au Laos :
    https://seenthis.net/messages/709331

    Et notamment ce portfolio de Alberto sur Mediapart :
    Le Laos, « batterie de l’Asie du Sud-Est » en court-circuit


    https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/le-laos-batterie-de-lasie-du-sud-est-en-court-circuit