• Brésil : Eduardo Cunha inéligible jusqu’en 2027
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/09/13/bresil-eduardo-cunha-ineligible-jusqu-en-2027_4996632_3222.html

    Membre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre) auquel appartient aussi le nouveau président, Michel Temer, ce natif de Rio de Janeiro était considéré comme un personnage politique de seconde zone jusqu’en février 2015 et sa nomination en tant que président de la chambre des députés. Proche des milieux évangéliques, cet ultraconservateur, anti-avortement et défenseur de l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans, prend alors la tête de l’opposition parlementaire envers le gouvernement de Dilma Rousseff, du Parti des travailleurs (PT, gauche).

    Ennemi juré de la présidente, le quinquagénaire a lancé, en décembre 2015, la procédure de destitution contre la successeure de Luiz Inacio Lula da Silva. « Il n’a jamais eu de projet alternatif pour le pays, mais il a su écouter les députés qu’on dit du “bas clergé” », analyse M. Maringoni, proche du Parti socialisme et liberté (PSOL, gauche).

    Homme de l’ombre, docteur ès manigances politiques, Eduardo Cunha a été interrogé dès mars 2015 au sujet de comptes en Suisse abritant des millions de dollars dont lui et sa seconde épouse Claudia Cruz se sont révélés être les bénéficiaires. Les sommes logées, aux origines douteuses, auraient permis à Mme Cruz, ancienne journaliste, de « dévaliser » les boutiques Chanel, Louis Vuitton, Balanciaga… et à la famille de s’offrir restaurants et hôtels de luxe pendant que le pays traversait l’une des pires récessions de son histoire.

    Les enquêteurs chargés de l’opération « Lava Jato » (« lavage express ») soupçonnent qu’Eduardo Cunha, sa femme et l’une de ses filles, Danielle Dytz – toutes deux ont été inquiétées par la justice – ont ainsi été destinataires de pots-de-vin issus du schéma de corruption lié au groupe pétrolier Petrobras.

    En dépit de preuves de plus en plus accablantes, l’homme a nié devant une commission parlementaire être propriétaire de ces comptes. C’est pour ce mensonge qu’il est aujourd’hui banni. « Comme si tout le monde ne disait que la vérité », s’est-il étonné dans un entretien au quotidien Folha de Sao Paulo, lundi 12 septembre.

    #Fora_Cunha !