• Le gouvernement Meloni à l’épreuve du procès de l’attentat de Bologne


    Sur les lieux de l’attentat à la gare de Bologne (Italie) le 2 août 1980. © Photo Farabola / Leemage via AFP

    La condamnation récente à perpétuité de deux néofascistes dans l’affaire de l’attentat de la gare de Bologne en 1980 provoque l’embarras de l’équipe de Giorgia Meloni qui voudrait réécrire l’histoire. Un ministre et une députée Fratelli d’Italia gravitent dans l’entourage des ex-terroristes.
    Karl Laske
    16 octobre 2023


    LeLe 27 septembre 2023, Gilberto Cavallini, dit « Gigi » ou « Il Nero », ne s’est pas présenté devant les juges. Le #néofasciste, ex-membre des Nuclei Armati Rivoluzionari (#NAR), auteur et coauteur de plusieurs assassinats – notamment ceux du policier Francesco Evangelista et du procureur Mario Amato, en 1980 –, a été condamné en appel à perpétuité pour sa participation à l’attentat commis gare de Bologne le 2 août 1980, qui avait fait 85 morts et 200 blessés . Arrêté en 1983, et déjà condamné pour différents crimes et association de malfaiteurs, l’ancien terroriste de 71 ans est en semi-liberté.
    Il y a peu, les enquêtes journalistiques de La Repubblica et de la Rai ont dévoilé ses réseaux et ses liens avec un membre du gouvernement, le sous-secrétaire d’État à l’environnement et à la sécurité énergétique, Claudio Barbaro. La condamnation en appel d’« Il Nero », et l’incarcération, en juin, d’un autre néofasciste, ex-membre d’#Avanguardia_Nazionale (AN), Paolo Bellini, 70 ans, condamné à perpétuité, en avril 2022, comme le coauteur du même attentat de Bologne, ont clarifié les responsabilités, et embarrassé le gouvernement de Giorgia Meloni, qui n’a jamais admis la mise en cause des néofascistes dans cet attentat.

    La « matrice néofasciste »
    Longues de 1 724 pages, les motivations de la sentence condamnant Bellini relèvent en particulier « la preuve éclatante » du financement de l’attentat par le haut dignitaire de la #loge_P2 (Propaganda Due), le financier d’extrême droite Licio Gelli, décédé en 2015. Preuve de la « #stratégie_de_la_tension » mise en œuvre par des réseaux clandestins au sein de l’#État et les #forces_armées. Sur une comptabilité manuscrite qu’il avait intitulée « Bologna » (un mot que les premiers enquêteurs n’avaient pas retranscrit), apparaissent une provision de 5 millions de dollars et un versement d’un million en espèces (20 %) peu avant l’attentat.

    La sentence souligne aussi les capacités de manipulation des groupes néofascistes par Licio Gelli et Federico Umberto D’#Amato, l’ancien chef du Bureau des affaires réservées du ministère de l’intérieur, également décédé, tous deux mis en cause lors d’un premier procès pour des manœuvres visant à désorienter l’enquête.
    La « coopération opérationnelle » des groupuscules Nuclei Armati Rivoluzionari et Avanguardia Nazionale a été par ailleurs établie par la justice : hold-up communs, faux papiers, caches d’armes partagées… La sentence relève au passage que l’une de ces caches se trouvait dans le local romain du journal Confidentiel, la couverture d’un réseau international impliquant d’anciens dirigeants du groupuscule français Ordre nouveau.
    En dépit de ces investigations, la présidente du Conseil Giorgia Meloni n’a cessé de contester, sur son compte Twitter (aujourd’hui « X »), les décisions de la justice concernant l’attentat de Bologne, réclamant « la vérité ». Et alors que le président de la République Sergio Mattarella a solennellement souligné, en août, « la matrice néofasciste » de l’attentat, Giorgia Meloni a, cette année encore, provoqué une vive polémique, le 2 août, parlant dans un message d’un des « coups féroces infligés » par « le terrorisme » à l’Italie, sans préciser lequel, et en signalant une nouvelle fois qu’il fallait « parvenir à la vérité » sur les attentats. Une façon à peine voilée de contredire l’institution judiciaire.

    Or la « matrice néofasciste » ne concerne pas que l’attentat de la gare de Bologne, mais toutes les « stragi », c’est-à-dire les #massacres, à commencer par l’attentat de #piazza_Fontana, à Milan, le 12 décembre 1969 (16 morts et 88 blessés), ou celui de la piazza della Loggia à #Brescia le 28 mai 1974 (8 morts et 102 blessés), dont les procès se sont conclus par la condamnation de membres du groupuscule néofasciste #Ordine_nuovo et de responsables opérationnels de sa cellule en Vénétie.
    Concernant #Bologne, la « vérité alternative » avancée par l’équipe Meloni tient en une « piste palestinienne » liée à l’incarcération d’un militant palestinien pour trafic d’armes en 1979, une piste explorée mais fermement écartée par la justice vu l’implication matérielle des néofascistes, et par ailleurs les preuves d’un dialogue entre Italiens et Palestiniens au sujet de cet épisode.
    Cette piste internationale avait fait partie des contre-feux ouverts par Licio Gelli lui-même, aux débuts de l’enquête. En 2019, huit députés Fratelli d’Italia ont tenté de la rouvrir par une demande de création d’une commission d’enquête parlementaire, faisant délibérément l’impasse sur les enquêtes judiciaires et les condamnations définitives, en 2007, de trois premiers auteurs de l’attentat, ex-membres des Nuclei Armati Rivoluzionari, Valerio Fioravanti, Francesca Mambro et Luigi Ciavardini.

    Cet été, l’un de ces députés, Federico Mollicone, a encore demandé la « levée du secret » sur d’éventuels documents concernant la piste palestinienne. « Ces documents n’existent pas, c’est le énième rideau de fumée lancé sur le 2 août », a commenté Paolo Bolognesi, le président de l’Association des familles de victimes de l’#attentat_de_Bologne.
    En février, c’est le ministre de la justice, Carlo Nordio, qui a soutenu devant le Sénat la validité des arguments des avocats de Cavallini visant à annuler la condamnation du néofasciste – en s’appuyant sur une jurisprudence inexistante concernant la limite d’âge des juges populaires. « Il a fourni une assistance aux terroristes », s’est indigné encore Bolognesi dans La Stampa.

    Un soutien matériel aux condamnés
    « La strage de 1980 est la plus contestée dans ses résultats judiciaires parce que les enquêtes et les sentences ont touché des points sensibles d’un système encore actif », a commenté l’un des anciens juges de Bologne Leonardo Grassi au Fatto Quotidiano.
    « Il est normal qu’aujourd’hui on revienne à la piste palestinienne, c’est la manière dont la partie politique qui se sent impliquée, et qui est au gouvernement, cherche une voie de sortie, poursuit-il. Parce que le parti de Giorgia Meloni revendique sa continuité avec le Movimento Sociale Italiano (#MSI), et celui-ci est proche du monde d’où proviennent les exécuteurs des stragi. »
    Un monde plus que proche. Comme l’a montré l’enquête de la Rai et de La Repubblica sur l’étrange coopérative Essegi 2012.
    Cette société est justement dirigée par l’un des premiers condamnés dans l’attentat de Bologne, Luigi Ciavardini, 61 ans. Et elle a permis à « Il Nero » Cavallini de décrocher un emploi et la semi-liberté.
    Condamné à treize et dix ans de prison pour les meurtres d’Evangelista et d’Amato, et à trente ans pour l’attentat de Bologne, Ciavardini, dit « Gengis Khan », a fait tourner sa coopérative, dédiée à l’accueil des détenus en semi-liberté, à coups de subventions publiques (plusieurs millions d’euros) de municipalités et collectivités locales amies – jusqu’à la perte de son agrément en juin dernier.
    Ces deux condamnés pour l’attentat de Bologne ont tous deux bénéficié du soutien du sous-secrétaire d’État à l’environnement de #Giorgia_Meloni, Claudio Barbaro, ancien élu du Movimento Sociale Italiano (MSI). Ciavardini a obtenu sa propre semi-liberté grâce à l’emploi que lui a offert Barbaro au sein de l’Alliance sportive italienne (ASI) qu’il a présidée pendant vingt-sept ans. Et le ministre a « contribué à payer » les frais judiciaires de Cavallini, selon un témoin cité par La Repubblica.

    Mais le ministre n’est pas le seul à soutenir les ex-terroristes des NAR. La députée (Fratelli d’Italia) Chiara Colosimo, une proche de Meloni, a ainsi rendu visite à Ciavardini à la prison de Rebibbia en 2014. L’émission « Report » de la Rai a dévoilé une photo de l’élue accrochée à son bras à cette occasion (voir ci-dessous).
    Malgré cette relation à l’évidence amicale, Chiara Colosimo a été élue en mai dernier présidente de la commission antimafia par le Parlement, provoquant une levée de boucliers parmi les familles des victimes des attentats, et un appel solennel de leur part, en vain.

    Cette nomination à la tête de la commission antimafia est d’autant plus problématique que Luigi Ciavardini a été aussi sous investigation pour ses contacts avec la #Camorra, la mafia napolitaine dans le cadre de l’enquête « Mafia Capitale ». L’ancien terroriste avait détenu un restaurant à Rome, Il Tulipano, en association avec le comptable du clan, Massimiliano Colagrande, alias « Small », condamné définitivement en février 2020, à 30 ans de prison.

    Début août, les néofascistes condamnés ont reçu un autre soutien, plus modeste, celui du responsable de la communication institutionnelle de la région du Lazio, Marcello De Angelis, un ancien parlementaire d’extrême droite, lui-même issu du groupuscule Terza Posizione, auquel avaient appartenu les trois premiers condamnés de l’attentat de Bologne avant de rejoindre les NAR, Valerio Fioravanti, Francesca Mambro et Luigi Ciavardini – ce dernier n’est autre que son beau-frère.
    Sur Facebook, De Angelis a assuré que ses trois camarades, condamnés définitifs, n’avaient « rien à voir avec le massacre de Bologne ». Son post a immédiatement été « liké » par Claudio Barbaro. Le communicant a démissionné fin août des services de la région après la découverte sur son compte de posts antisémites, ou encore célébrant Himmler. On relève au passage que l’ancien activiste dialogue sur Facebook avec un proche de Marine Le Pen, l’ex-chef du GUD #Frédéric_Chatillon installé à Rome depuis ses ennuis judiciaires.

    La « Primula nera »
    L’incarcération surprise de Paolo Bellini, en juin dernier, alors qu’il était dans l’attente de son procès en appel, a été décidée dans l’urgence pour des raisons de sécurité. Placé sur écoute, l’ancien membre d’Avanguardia Nazionale condamné à perpétuité a proféré des « menaces alarmantes » contre son ex-femme et un juge.
    Il a fait savoir qu’il préparait « quelque chose d’apocalyptique » pour « clore la carrière du président de la cour d’assises de Bologne » qui l’a condamné, et qu’il avait découvert que le magistrat avait un fils diplomate au Brésil. Il annonçait aussi avoir « tout juste fini de payer 50 000 euros » pour « descendre » son ex-femme qui a trop parlé lors de son procès. Des mesures de protection ont été prises.
    Quarante ans après les faits, Paolo Bellini a été confondu par l’exploitation d’une série d’images extraites d’un film super-8 tourné par un touriste suisse dans la gare de Bologne, quelques minutes après l’explosion de la bombe, le 2 août 1980. Un homme en tee-shirt bleu, cheveux frisés hirsutes, passe devant la caméra sur le quai numéro un de la gare. C’est lui.

    L’enquête est rouverte. Des photos anciennes sont saisies, analysées et comparées par des moyens techniques aux images en super-8. C’est positif. Le film est présenté à son ex-femme. Placée sur écoute, elle déclare à son fils reconnaître son ex-mari, formellement. Elle avoue alors aux juges que l’alibi qu’elle lui a fourni pendant la première enquête était inventé.
    Les menaces de Bellini sont prises au sérieux, car sa vie a été émaillée d’assassinats et de cavales qui lui ont valu le surnom de « Primula nera », le « Fantôme noir ». Après quelques années au MSI, un premier meurtre commis en 1975, il prend la fuite au Paraguay, aidé par le chef d’Avanguardia Nazionale, Stefano Delle Chiaie, l’homme lige de l’internationale fasciste.
    De retour en Italie sous une fausse identité brésilienne, il obtient des facilités de circulation et un port d’armes par des contacts au sein des #services spéciaux, et devient pilote d’avion privé. L’un des portraits-robots établis après l’attentat de Bologne fait émerger son vrai nom et son visage parmi ceux des suspects, mais la « Primula » demeure dans l’ombre.
    Interpellé en 1981, il échappe aux poursuites dans l’affaire de Bologne, mais reste incarcéré jusqu’en 1986 pour d’autres épisodes criminels qui avaient conduit à son départ en cavale. Il se rapproche alors de la #’Ndrangheta, la mafia calabraise, pour laquelle il commet au moins six assassinats entre 1990 et 1992, puis trois autres entre 1998 et 1999. Grâce à des aveux négociés, il bénéficie du statut de « collaborateur de justice » et de remises de peine.

    La mort de juge Falcone
    En 2019, les images de la gare de Bologne permettent aux juges de reconstituer l’histoire de son implication dans l’attentat, en rassemblant les éléments épars, qui s’avèrent accablants.
    Selon un témoin, son frère, Guido, décédé en 1983, avait expliqué à un proche son rôle dans l’attentat, et révélé la présence sur place de Stefano Delle Chiaie avec Gaetano Orlando, un néofasciste connu au Paraguay. D’après Guido, Paolo avait amené « le matériel » utilisé pour l’attentat dans « un sac de sport ou une valise », et était allé chercher Delle Chiaie pour l’accompagner à la gare avec trois complices.
    Selon Guido, Paolo avait reçu 100 000 millions de lires (environ 50 000 dollars) pour l’opération. Les juges relèvent des liens avérés avec Gilberto Cavallini, récemment condamné, et exhument aussi une écoute significative d’un néofasciste, ex-chef de la cellule vénitienne d’Ordine nuovo, Carlo Maria Maggi, condamné définitif pour l’attentat de la piazza della Loggia à Brescia en 1974. Maggi confirme à son interlocuteur l’implication des « NAR », Mambro et Fioravanti, et raconte que c’est « l’aviateur » (Paolo Bellini, donc) qui a apporté la bombe à la gare.
    Bellini, réincarcéré, n’a pas livré tous ses secrets, loin de là. Il est soupçonné dans l’affaire de l’attentat de Capaci qui a tué le juge Giovanni Falcone avec sa femme et son escorte, le 23 mai 1992.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/161023/le-gouvernement-meloni-l-epreuve-du-proces-de-l-attentat-de-bologne

    edit : l’article omet de signaler que Piazza fontana (1969) a immédiatement été attribué à l’extrême gauche

    #Italie #État #extrême_droite #attentat_massacre (s)

  • Soudan : guerre entre généraux massacreurs | Le Journal Lutte Ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/19/soudan-guerre-entre-generaux-massacreurs_622631.html

    Les deux chefs militaires qui gouvernent au #Soudan s’affrontent désormais dans une guerre sanglante, dont les principales victimes sont les habitants. Unis pendant trois ans pour réprimer la population, ces généraux entendent trancher par les armes lequel d’entre eux dominera le pays et mettra la main sur son économie.

    #Abdel_Fattah_Al-Bourhane, le chef de la junte à la tête du pays, et celui qu’on surnomme #Hemetti, son vice-président, dirigent des forces armées rivales. Al-Bourhane commande les #Forces_armées_soudanaises (#FAS), l’armée officielle, équipée de chars, d’hélicoptères et d’avions de chasse. De son côté, Hemetti est à la tête des #Forces_de_soutien_rapides (#RSF), une milice d’environ 100 000 hommes, issue des janjawids, qui mirent à feu et à sang la région du Darfour à partir de 2003. Cette milice constitue depuis 2013 une force indépendante, dotée d’armes modernes. Elle a même participé à la #guerre_du_Yémen du côté de l’#Arabie_saoudite. Le 3 juin 2019, alors que les manifestants avaient installé leur campement à Khartoum autour du siège de l’état-major pour exiger le départ du dictateur Omar el-Béchir, les Forces de soutien rapide se sont déchaînées contre eux et, lorsque les cadres de l’armée ont finalement choisi d’évincer le dictateur, Hemetti a tout naturellement pris une place de choix dans le Conseil de transition qui l’a remplacé. Telles sont les deux bandes de prédateurs qui règlent aujourd’hui leurs comptes dans tout le pays. Les dirigeants de ces bandes armées se partagent en outre l’économie : aux généraux de l’armée le contrôle des entreprises industrielles et commerciales, à Hemetti le trafic de l’or et son commerce avec les Émirats arabes unis.

    La population de la capitale, Khartoum, et des grandes villes de province, prise entre les deux feux, se terre chez elle comme elle peut. Les maisons sont détruites par les tirs d’artillerie et les bombardements de l’aviation. Les hôpitaux voient affluer les blessés qu’ils ne peuvent soigner. Ils doivent évacuer les malades sous les tirs d’armes automatiques et de roquettes. L’eau et l’électricité, qui déjà ne fonctionnent que quelques heures par jour en temps normal, sont totalement coupées dans bien des quartiers. Quant à se nourrir, c’était déjà plus qu’aléatoire avec les pénuries et la hausse vertigineuse des prix, mais c’est désormais impossible, aucun chauffeur ne prenant le risque de ravitailler les rares épiceries ouvertes.

    Le déclencheur de la guerre a été la décision d’intégrer les Forces de soutien rapide dans l’armée officielle. C’est une des clauses mises à la demande d’Al-Bourhane dans l’accord signé le 5 décembre dernier entre la junte militaire et certains partis soudanais, accord qui prévoyait un hypothétique retour à un gouvernement civil. C’était une tromperie, une de plus, et sa signature avait été accompagnée de manifestations hostiles de la part de ceux qui, comme les comités de quartier ou le Parti communiste, dénonçaient cette nouvelle manipulation des militaires et la trahison des partis signataires.

    Depuis le renversement d’#Omar_el-Béchir, acquis après six mois de manifestations en 2019, les chefs militaires qui l’ont remplacé n’ont jamais réussi à mettre fin à la contestation populaire, ni par la répression la plus féroce, ni par la fiction suivant laquelle des responsables civils partageraient le pouvoir avec eux. Les travailleurs et les couches populaires n’ont cessés de contester le pouvoir des militaires, s’organisant pour cela en comités dans les quartiers. Hemetti, quant à lui, avait surtout vu dans cet accord le choix fait par Al-Bourhane de l’éliminer, et signé le texte en attendant son heure.

    Aujourd’hui, non contents de rançonner un peuple parmi les plus pauvres du monde, les militaires lui font vivre les horreurs de la #guerre pour leurs seuls intérêts de clans. Mais la population et les travailleurs soudanais ont prouvé ces dernières années qu’ils n’entendaient pas renoncer à la lutte pour renverser ce système monstrueux et criminel, qui montre aujourd’hui toute sa nuisance dans un bain de sang.

  • #Rwanda : un document prouve l’ordre de la France de laisser s’enfuir les génocidaires

    Juillet 1994. Les principaux membres du gouvernement responsable du #génocide des #Tutsis sont dans une zone contrôlée par l’#armée_française. Leur arrestation est possible et même réclamée. Un document inédit, émanant du cabinet du ministre des affaires étrangères de l’époque, #Alain_Juppé, prouve aujourd’hui que la #France a préféré les laisser partir. Il est signé de l’actuel patron de la DGSE.

    L’#ordre_politique de laisser s’enfuir à l’été #1994 les principaux membres du gouvernement responsable du génocide des Tutsis au Rwanda, alors que leur arrestation était possible et même demandée, a été directement pris par le #gouvernement_français, selon un document inédit émanant du ministère des affaires étrangères.

    Le massacre des Tutsis du Rwanda, dernier génocide du XXe siècle, a fait près d’un million de morts en cent jours, entre avril et juillet 1994.

    Le document, dont Mediapart a pu prendre connaissance, apparaît vingt-cinq ans après les faits comme la pièce manquante de l’un des épisodes les plus sombres de la #responsabilité française dans la tragédie rwandaise.

    Il a été obtenu par le chercheur François Graner, auteur de plusieurs livres sur le Rwanda et membre de l’association Survie, qui a récemment pu accéder à des #archives inexplorées de la présidence Mitterrand grâce à une décision du Conseil d’État. La plus haute juridiction administrative a mis fin, en juin dernier, à des années d’entraves orchestrées par les gardiens de la mémoire de l’ancien chef de l’État et de la politique de la France durant le génocide des Tutsis.

    Le document en question est un télégramme « confidentiel diplomatie » émis le 15 juillet 1994 par le cabinet du ministre des affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, aujourd’hui membre du Conseil constitutionnel, et adressé à l’ambassadeur #Yannick_Gérard, alors représentant du Quai d’Orsay auprès des militaires français envoyés au Rwanda dans le cadre de l’#opération_Turquoise.

    L’ambassadeur Gérard avait réclamé le jour même des « instructions claires » du gouvernement (pour lui et pour l’armée française) afin de procéder sur place à l’#arrestation des autorités qui, écrivait-il dans un télégramme, « portent une lourde responsabilité dans le génocide ». Le fait est que les principaux membres du gouvernement génocidaire, au premier rang desquels son président, #Théodore_Sindikubwabo, se trouvaient alors dans une zone intégralement contrôlée par l’armée française, à proximité du Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo), pays frontalier du Rwanda.

    « Nous n’avons pas d’autre choix, quelles que soient les difficultés, que de les arrêter ou de les mettre immédiatement en résidence surveillée en attendant que les instances judiciaires internationales compétentes se prononcent sur leur cas », soulignait le haut fonctionnaire, conscient d’avoir des génocidaires identifiés à portée de main.

    La réponse du gouvernement français fut pourtant à l’exact opposé de la requête de l’ambassadeur Gérard. Dans le télégramme du 15 juillet, rédigé à 18 h 22 et adressé à « Yannick Gérard seul », le cabinet du ministre Juppé donne ainsi pour instruction de transmettre aux autorités génocidaires « notre souhait qu’elles quittent » la #zone_contrôlée par les forces armées françaises.

    Le message à transmettre semble si délicat que le cabinet Juppé demande à son ambassadeur de ne pas s’entremettre personnellement avec les génocidaires. « Vous pouvez en revanche utiliser tous les canaux indirects et notamment vos contacts africains, en ne vous exposant pas directement », peut-on lire dans le télégramme, qui a d’ailleurs pour titre : « Le département vous autorise à passer notre message de manière indirecte ».

    « Vous soulignerez que la communauté internationale et en particulier les Nations unies devraient très prochainement déterminer la conduite à suivre à l’égard de ces soi-disantes autorités », précise encore le télégramme, qui, insistant de la sorte sur une décision à venir de la communauté internationale, offre un #sauf-conduit au gouvernement génocidaire pour quitter sans la moindre anicroche le territoire sous contrôle français. Et passer au #Zaïre.

    Le document porte la signature « #EMIE ». Il s’agit de #Bernard_Émié, l’actuel directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), l’un des principaux #services_secrets français, qui était à l’époque conseiller d’Alain Juppé au ministère des affaires étrangères, avant de rejoindre l’Élysée sous la présidence de Jacques Chirac.

    Sollicité par Mediapart, Alain Juppé a fait savoir qu’il ne souhaitait pas répondre à nos questions. Également sollicité, Bernard Émié n’a, pour sa part, pas donné suite.

    Un quart de siècle après la tragédie rwandaise, il n’y a aujourd’hui pas de doute sur le fait que la France savait qui étaient les organisateurs et commanditaires du génocide, et où ils se trouvaient. C’est donc en toute connaissance de cause que le gouvernement et l’Élysée les ont laissés filer.

    D’innombrables documents et témoignages, obtenus depuis des années par des historiens, des journalistes ou des juges, ont déjà largement permis de documenter que la France avait connaissance d’un génocide en préparation avant que celui-ci n’ait lieu et qu’elle a maintenu un soutien indéfectible aux autorités en cause quand le pire a commencé.

    Cela est si vrai que le gouvernement génocidaire, constitué au lendemain d’un attentat ayant tué le président #Habyarimana, jugé trop modéré par la frange la plus radicale du pouvoir hutu, a été formé, le 8 avril 1994, dans les locaux mêmes de l’#ambassade de France à Kigali, sous le nom de « #gouvernement_intérimaire_du_Rwanda » (#GIR).

    C’est un certain Théodore #Sindikubwabo, ancien président de l’Assemblée nationale, qui sera choisi pour diriger le pays avant que celui-ci ne s’enfonce dans les ténèbres. Pédiatre de formation, Sindikubwabo est considéré comme l’un des commanditaires du génocide, soupçonné d’avoir personnellement incité aux #massacres – notamment à l’occasion d’un discours retransmis le 19 avril sur Radio Rwanda – et d’avoir démis de leurs fonctions les préfets et autorités qui ne tuaient pas assez.

    Sindikubwabo fait partie des responsables politiques du génocide qui ont pu rallier le Zaïre en juillet 1994 avec l’aval du gouvernement français. Il est mort en 1998 dans des circonstances mal connues et sans jamais avoir été inquiété pour ses crimes.

    L’ordre de Juppé, l’ombre de Védrine

    Il existe dans les archives disponibles la trace d’un contact, en mai 1994, entre Sindikubwabo et le général #Christian_Quesnot, le chef d’état-major particulier du président de la République. Dans une note du 6 mai écrite à l’attention de #François_Mitterrand, après son échange avec le nouveau chef de l’État génocidaire – les massacres ont débuté un mois plus tôt –, le militaire indique que le dignitaire rwandais le « remercie » pour tout ce qu’il a « fait pour le Rwanda ».

    Dans ses commentaires personnels à la fin du document, le général Quesnot préconise alors d’appuyer, même au prix d’une « #stratégie_indirecte », le pouvoir rwandais face aux forces armées tutsies. Le général Quesnot dit, en effet, craindre l’établissement d’un « #Tutsiland » (sic), le tout « avec l’aide anglo-saxonne et la complicité objective de nos faux intellectuels remarquables relais d’un lobby tutsi auquel est également sensible une partie de notre appareil d’État ». Le document est annoté de la main du secrétaire général de la présidence de la République, #Hubert_Védrine, d’un mot : « Signalé ».

    Pourtant, sur le terrain, la diplomatie et les services de renseignements français ne cessent d’accumuler des éléments sur la responsabilité du gouvernement intérimaire dans le génocide.

    Un télégramme « confidentiel diplomatie » daté du 10 juillet 1994 de l’ambassadeur Gérard, également découvert par le chercheur François Graner grâce à la décision du Conseil d’État de juin dernier, évoque même « un témoignage digne de foi qui confirme la responsabilité collective et personnelle des autorités de #Gisenyi [le gouvernement génocidaire – ndlr] dans les massacres ». Le diplomate ajoute que, selon d’autres témoignages « directs et concordants », le président Sindikubwabo a personnellement appelé à plusieurs reprises à « l’élimination totale des Tutsis » et que l’une de ses ministres a, en particulier, réclamé le massacre « des femmes et des enfants ».

    Cinq jours plus tard, c’est donc en parfaite connaissance de cause que l’ambassadeur Gérard demande des « instructions claires » au gouvernement pour pouvoir mettre aux arrêts ou, au moins, en résidence surveillée les génocidaires.

    En vain.

    À Paris, la question de l’arrestation des membres du gouvernement génocidaire a pourtant été source de confusion au sommet de l’État, comme le prouvent plusieurs autres documents.

    Dans les archives de l’Élysée figure notamment la copie d’une dépêche émise depuis Paris, le 15 juillet en fin de matinée, par l’agence de presse Reuters sous un titre éloquent : « Paris prêt à arrêter les membres du gouvernement ». « Les membres du gouvernement intérimaire rwandais […] seront mis aux arrêts s’ils tombent aux mains de soldats de français dans la #zone_humanitaire_protégée par l’opération Turquoise », indiquait l’agence de presse internationale, qui disait tenir ses informations d’une « source autorisée à Paris ».

    Seulement voilà : une annotation manuscrite, inscrite par Hubert Védrine dans la marge de la dépêche imprimée par les services de l’Élysée, montre qu’il n’en était, en réalité, rien. « Lecture du Président : ce n’est pas ce qui a été dit chez le Premier ministre », peut-on lire sous la plume du secrétaire général de l’Élysée.

    Le document du cabinet Juppé sur l’ordre de laisser filer les génocidaires, daté lui aussi du 15 juillet, vient aujourd’hui conforter le soupçon d’un ministre des affaires étrangères, Alain #Juppé, en accord avec la politique élyséenne, bien qu’appartenant à un gouvernement de cohabitation dirigé par #Édouard_Balladur. Ce dernier fera d’ailleurs savoir à ce sujet, en 1998, qu’il « n’était pas question » aux yeux de Mitterrand « de châtier les auteurs hutus du génocide ». « Et il n’était pas question aux miens, ajoutait-il, de permettre à ceux-ci d’aller se mettre à l’abri au Zaïre ».

    C’est pourtant exactement ce qui s’est passé, et ce, sur ordre de son propre ministre Alain Juppé. Sur le terrain, l’#exfiltration est pilotée par le lieutenant-colonel #Jacques_Hogard, qui commande le groupement Sud-Turquoise au Rwanda, formé de troupes de la #Légion_étrangère.

    Dans un supplément spécial consacré aux opérations au Rwanda, la revue militaire Képi blanc a résumé des années plus tard la situation dans un style d’une raideur militaire qui ne fait guère dans la contorsion : « L’#EMT [#état-major_tactique] provoque et organise l’#évacuation du gouvernement de transition rwandais vers le Zaïre. »

    Le lieutenant-colonel #Hogard confirmera lui-même à plusieurs occasions les faits, notamment au journaliste David Servenay et à l’universitaire Gabriel Périès, auteurs du livre Une guerre noire (La Découverte). Dans cet ouvrage, le militaire raconte être allé voir en ces termes son homologue zaïrois pour lui parler des génocidaires qu’il s’apprêtait à laisser partir : « Vous ne fermez pas les #frontières, vous les laissez poreuses, je ne veux pas que vous empêchiez ces gens-là de partir, le Zaïre est grand, ils n’ont que ça pour partir. »

    Dès le 16 juillet, c’est-à-dire au lendemain du télégramme envoyé par le cabinet Juppé, le lieutenant-colonel Hogard rencontre le chef de l’État du Rwanda pour lui faire savoir que lui et ses hommes doivent – et peuvent – partir dans les vingt-quatre heures. Et c’est ainsi que la France escorte du Rwanda à la frontière zaïroise parmi les principaux responsables politiques du génocide.

    Un militaire de l’opération Turquoise, Guillaume Ancel, a raconté des années plus tard dans un livre (Rwanda, la fin du silence, éditions Belles Lettres) avoir vu le lieutenant-colonel Hogard quelque temps après cette scène. « Certes, il est convaincu que ce n’est pas notre rôle de rendre justice, mais escorter poliment des décideurs qui ont de terribles responsabilités dans les massacres et “du sang jusqu’au cou” le tourmente. Il aurait pu les arrêter, il aurait même pu les neutraliser, mais ses ordres ne lui laissaient pas le choix », a-t-il témoigné.

    Un document déclassifié de l’état-major de l’armée française confirme que les membres du gouvernement génocidaire « ont franchi la frontière rwando-zaïroise » le 17 juillet en fin de journée, « l’option clairement avouée étant de replier également le reste des #FAR [#forces_armées_du_gouvernement – ndlr] avec leur armement au Zaïre, afin de poursuivre la #résistance depuis ce pays ».

    En un mot : que les génocidaires soient à l’abri pour que le sang, lui, continue de couler.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/140221/rwanda-un-document-prouve-l-ordre-de-la-france-de-laisser-s-enfuir-les-gen
    #génocide #Quesnot #Balladur #Edouard_Balladur

    signalé par @arno : je mets ici le texte complet

    • Une guerre noire. Enquête sur les origines du génocide rwandais (1959-1994)

      Au printemps 1994, au Rwanda, près d’un million de personnes ont été exterminées en quelques semaines. À un rythme trois fois plus élevé que le génocide des juifs d’Europe. Comment un tel crime de masse a-t-il été rendu possible ? Quelle est la responsabilité des grandes puissances occidentales et de la France, surtout, si proche des génocidaires ? Après quatre ans d’enquête, dans les archives du monde entier, sur le terrain, auprès des militaires français, rwandais et belges, à interroger diplomates et politiques, Gabriel Périès et David Servenay tentent de répondre à ces questions. À l’aide de témoignages inédits et de documents confidentiels, ils lèvent le voile sur l’une des origines secrètes du génocide rwandais : la doctrine française de la « guerre révolutionnaire ». Des opérations clandestines menées dans le « pré carré » au moment de la décolonisation, en passant par le trouble jeu du général De Gaulle, ils établissent la généalogie de ce qui fut pendant des décennies un véritable savoir-faire de l’armée française. Formalisé pendant la guerre d’Indochine et appliqué en Algérie, il a largement inspiré les dispositifs répressifs mis en place dans un grand nombre d’États africains… dont le Rwanda des années 1960. Et ce n’est pas le fruit du hasard si l’un des meilleurs élèves africains de la « guerre révolutionnaire » perpétra, plus de trois décennies plus tard, le dernier génocide du XXe siècle : hiérarchies politico-militaires parallèles, gardes présidentielles transformées en escadrons de la mort, action psychologique, quadrillage administratif et militaire des populations formèrent un système efficace susceptible de mobiliser toute une société au service du projet exterminateur de ses dirigeants. Cette histoire inconnue éclaire d’un jour nouveau la responsabilité de l’État français dans le génocide rwandais.

      https://www.editionsladecouverte.fr/une_guerre_noire-9782707149145

      #livre #Gabriel_PÉRIÈS #David_SERVENAY

    • Rwanda, la fin du silence. #Témoignage d’un officier français

      Au lourd secret qui entoure le véritable rôle de la France et de son armée lors du génocide des Tutsi au Rwanda, #Guillaume_Ancel oppose la vérité de ses carnets de terrain, témoignage des missions auxquelles il a participé durant l’opération Turquoise. La fin du silence est aussi le récit du combat mené par cet ancien officier pour faire savoir ce qui s’est réellement passé durant cet été 1994 et « rendre hommage, dignement, aux centaines de milliers de victimes rwandaises que nous n’avons pas su empêcher. »
      Officier de la Force d’action rapide, détaché au sein d’une unité de la Légion étrangère, le capitaine Ancel mène avec ses hommes des opérations d’extraction de personnes menacées. Sous couvert d’une opération humanitaire destinée à mettre fin aux massacres, cet officier comprend vite que la France soutient le gouvernement génocidaire rwandais dont elle a formé l’armée. Il décrit les errements de l’armée française, ballotée au gré de décisions politiques dont les motivations sont toujours tenues secrètes, les archives officielles restant inaccessibles. Ce témoignage dévoile également certains épisodes méconnus de cette opération « #humanitaire » durant laquelle l’armée française a tué. Parfois pour défendre, parfois pour des raisons moins avouables.

      https://www.lesbelleslettres.com/livre/3565-rwanda-la-fin-du-silence
      #opération_humanitaire

  • #Guerre et #paix... et #écologie. Les risques de #militarisation durable

    La militarisation du monde est la cause principale de la détérioration de nos environnements, sur terre, en mer et dans l’espace. Notre planète, qui mérite des soins intensifs, est de plus en plus abîmée par ceux-là mêmes qui s’en font les défenseurs auto-proclamés : les #forces_armées. Limiter les dégâts des #armes de tout calibre. Contrer la démesure, dans la répartition internationale de la menace de mort du #complexe_militaro-industriel, un complexe qui détourne nos ressources vitales, accapare nos territoires et militarise nos esprits. Intégrer le mot d’ordre de « #Halte_à_la_Croissance » dans le domaine de l’armement, à une époque où les écosystèmes sont victimes de reconfigurations stratégiques sur fond de dérèglement et manipulation climatiques. Concevoir la #sécurité_écologique en neutralisant la nocivité des préparatifs de guerre en temps de paix. Tout cela dépendra de la façon dont agiront en tandem écologistes et pacifistes, sans chercher à savoir qui est le mieux placé ou le mieux armé pour « sauver » la planète

    https://www.souffledor.fr/ecologie/1268-guerre-et-paix-et-ecologie-9782364290556.html
    #livre #Ben_Cramer #pacifisme

    ping @karine4

  • #ChileDespertó
    Le Chili : 30 ans après la fin de la dictature

    Depuis le 17 octobre dernier, des millions de Chilien.ne.s sont dans les rues pour protester contre le gouvernement en place de Sebastián #Piñera, dont le #néolibéralisme extrême est hérité de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). C’est pour un nouveau modèle de société mais aussi contre la #répression_étatique que les Chilien.es se mobilisent. En effet, depuis cette date, les violations des droits de l’homme se multiplient de la part des #forces_armées et de la police : #arrestations_sommaires, #violences_sexuelles, #assassinats, #blessures graves sont rapportés par les ONG nationales et internationales pour le respect des droits de l’homme.

    Face à l’urgence chilienne, l’équipe d’espagnol de l’IEP de Grenoble et leurs étudiants ont jugé nécessaire de communiquer. Un contact via les réseaux sociaux a été établi avec plusieurs photographes chiliens amateurs basés sur Santiago. Ceux-ci ont répondu à l’appel dans l’objectif de donner de la #visibilité, au-delà des frontières, à la situation actuelle dans leur pays. Ce projet de soutien au Chili entend diffuser une vision nationale-populaire de la crise sociale, grâce à ces clichés qui sont autant d’actes artistiques de résistance.
    Ce travail est le fruit d’une collaboration riche entre les enseignants d’espagnol et les bibliothécaires de Sciences Po Grenoble en charge de la médiation culturelle, qui ont réalisé ce site afin de finaliser ce projet malgré les contraintes de confinement. C’est pourquoi l’évènement, qui aurait dû avoir lieu dans l’institut, est ainsi proposé en exposition virtuelle.

    https://sites.google.com/iepg.fr/chiledesperto

    Les photographes :
    #Luis_Fernández_Garrido
    #Camilo_Aragón_Guajardo
    #Patricio_Acuña_Pérez
    #Yerko_Jofre_Amaru
    #Roberto_Vega_Sotelo

    –-> zéro #femmes (sic)
    #femmes_photographes

    https://sites.google.com/iepg.fr/chiledesperto/lexpo/les-photographes

    #Chili #exposition #droits_humains #police #héritage #dictature #résistance #visibilisation #photographie

    ping @reka @albertocampiphoto

  • La délégation aux droits des #femmes et à l’#égalité des chances entre les hommes et les femmes de l’Assemblée_nationale prépare un rapport d’information sur les femmes et les #forces_armées.

    Vidéo de l’audition de la directrice des ressources humaines du ministère des armées, Mme Anne-Sophie AVÉ.
    http://videos.assemblee-nationale.fr/video.6353608_5b3dc657c5854.delegation-aux-droits-des-fem

  • Les soldats birmans pratiquent « systématiquement » des viols collectifs de Rohingyas, selon l’ONU | Courrier international
    https://www.courrierinternational.com/depeche/les-soldats-birmans-pratiquent-systematiquement-des-viols-col

    Les #forces_armées birmanes pratiquent « systématiquement » des #viols_collectifs de #femmes #Rohingyas, a déclaré dimanche une représentante spéciale de l’ONU qui a recueilli des témoignages dans le sud-est du Bangladesh où sont réfugiés des centaines de milliers de membres de cette minorité musulmane.

    Pramila Patten, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU chargée d’enquêter sur la violence sexuelle dont sont victimes les femmes Rohingyas, a visité le district de Cox Bazar où ont trouvé refuge quelque 610.000 Rohingyas au cours des dix dernières semaines.

    Beaucoup de ces atrocités, « orchestrées » par les forces armées birmanes, « pourraient être des #crimes_contre_l'humanité », a-t-elle déclaré à la presse à Dacca.

    « J’ai entendu d’horribles récits de viols et de viols collectifs, de nombreuses femmes et #filles étant mortes à la suite du #viol », a-t-elle ajouté.

    #Birmanie

  • Le reflux des gauches en Amérique du Sud
    http://america-latina.blog.lemonde.fr/2016/12/11/le-reflux-des-gauches-en-amerique-du-sud/#xtor=RSS-32280322

    Depuis la fin 2015, on assiste à un tournant politique en Amérique du Sud : le reflux de la gauche et du #populisme, qui ont marqué la région après l’élection du lieutenant-colonel #Hugo_Chavez à la présidence du #Venezuela (1999-2013). En … Continuer la lecture →

    #Argentine #Bolivie #Brésil #Chili #Colombie #Cuba #Diplomatie #Droits_de_l'homme #Economie #Equateur #Histoire #Nicaragua #Pérou #Salvador #Uruguay #Action_démocratique #André_Singer #Armée_de_libération_nationale #Belem #budget_participatif #Carlos_Minc #castrisme #centre_gauche #chavisme #corruption #Cristina_Kirchner #Dilma_Rousseff #ELN #Evo_Morales #FARC #Fernando_Gabeira #Fernando_Henrique_Cardoso #Fernando_Lugo #Fidel_Castro #Forces_armées_révolutionnaires_de_Colombie #Forum_social_mondial #Frente_Amplio #guerrillas #Internationale_socialiste #Isabel_Peron #José_Mujica #Juan_Domingo_Peron #Lava_Jato #Luiz_Eduardo_Soares #Luiz_Inacio_Lula_da_Silva #Margarita_Lopez_Maya #mensalão #Mercosur #Michel_Temer #Minustah #MRTA #Nestor_Kirchner #Odebrecht #Olivio_Dutra #Parti_communiste_de_Cuba #Parti_communiste_du_Brésil #Parti_de_la_social-démocratie_brésilienne #Parti_du_mouvement_démocratique_brésilien #PCdoB #PDVSA #Pemex #péronisme #Petrobras #PMDB #Porto_Alegre #PRI #PSDB #PT #Rafael_Correa #Raul_Castro #Raul_Pont #Ricardo_Lagos #São_Paulo #scandale_Petrobras-BTP #Sebastian_Piñera #Sentier_lumineux #Tarso_Genro #Teodoro_Petkoff #théologie_de_la_libération #transition_démocratique_au_Chili #Unasur #Veronika_Mendoza

  • Les États-Unis lancent des cyberattaques sur l’EI
    http://www.lapresse.ca/international/dossiers/le-groupe-etat-islamique/201604/26/01-4975272-les-etats-unis-lancent-des-cyberattaques-sur-lei.php

    « Nous avons commencé à utiliser nos magnifiques cyber-capacités dans cette lutte contre Daech » [...] a déclaré à des journalistes le général Gersten, basé à Bagdad.

    #Cyberattaque #Cyberespace #Cyberguerre #Forces_armées_des_États-Unis #Internet #Lutte_contre_le_terrorisme #État_islamique_(organisation) #États-Unis

  • Moscou et Damas utilisent les réfugiés pour déstabiliser l’Europe, accuse un général de l’OTAN
    http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201603/01/01-4956179-moscou-et-damas-utilisent-les-refugies-pour-destabiliser-leurope

    Le général américain à assurer que Damas utilisait des barils d’explosifs largués par hélicoptère et Moscou les bombes non guidées dans le but de pousser des Syriens hors des frontières du pays.

    « Je ne vois pas d’autre raison » d’employer ces méthodes « que de mettre en mouvement les réfugiés et de faire en sorte qu’ils deviennent le problème de quelqu’un d’autre », a-t-il estimé.

    [...]

    Le budget américain de la défense pour l’année 2017 prévoit un quadruplement à 3,4 milliards de l’enveloppe consacrée au renforcement des forces américaines en Europe.

    Ces fonds permettront d’avoir en permanence trois brigades de combat (de 4000 à 5000 hommes) américaines déployées en Europe, contre deux jusqu’à maintenant.

    La nouvelle enveloppe permettra également de stocker en Europe l’équipement d’une nouvelle brigade blindée, dont des dizaines de chars, prêt à servir en cas d’agression russe.

    #Crise_migratoire_en_Europe #Europe #Forces_armées_des_États-Unis #Organisation_du_traité_de_l'Atlantique_nord #Propagande #Russie #Syrie #États-Unis

  • Attaques terroristes, cette affreuse impression de déjà-vu et d’impuissance
    https://reflets.info/attaques-terroristes-cette-affreuse-impression-de-deja-vu-et-dimpuissance

    Nous avions eu la Loi sur le Renseignement en réponse aux attaques de #Janvier_2015. A l’époque, déjà, #François_Hollande adoptait un ton martial et annonçait un plan #Vigipirate porté à « un niveau jamais atteint« , un nombre de militaire supplémentaires « exceptionnel » déployés pour protéger les Français. Toute ressemblance avec un discours récent serait purement fortuite. […]

    #Breves #Forces_armées #Novembre_2015 #Terrorisme

  • Renseignement : l’armée française prête à interconnecter son système d’information
    http://www.itespresso.fr/renseignement-armee-francaise-prete-a-interconnecter-systeme-information-

    La direction générale de l’armement (DGA) qui pilote le programme de système d’information des armées (SIA), a chargé Airbus Defence and Space de l’industrialisation, du déploiement et du support des systèmes DOPEC (Dispositif pour l’optimisation de l’emploi des capteurs) et CSD (Coalition shared data server).

    L’initiative s’inscrit dans le cadre des travaux de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) visant à coordonner la collecte, le traitement, la diffusion et le partage de données de renseignement, surveillance et reconnaissance interarmées (JISR).

    [...]

    D’ici 2020, des systèmes de renseignement militaire de 9 pays de l’OTAN – États-Unis, Canada, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas et Norvège – devraient être interconnectés. Les systèmes DOPEC et CSD constituant le volet français de ce réseau [...].

    DOPEC peut décliner un ordre politique ou de commandement en actions pour capteur embarqué dans un drone, un satellite d’observation, un avion de mission, etc., et pour chaque acteur impliqué dans le bon fonctionnement des opérations de renseignement sur le terrain. Les images, les vidéos et les communications obtenues sur le terrain et/ou sur Internet sont collectées, exploitées et alimentent le personnel autorisé.

    #Airbus_Defence_and_Space #Coalition_shared_data_server #Direction_générale_de_l'Armement #Dispositif_pour_l’optimisation_de_l’emploi_des_capteurs #Forces_armées_françaises #France #Organisation_du_traité_de_l'Atlantique_nord #Renseignement_militaire #Surveillance_globale #Système_d'information_des_armées

  • Les #forces_armées dans les systèmes politiques arabes : #Égypte, #Maroc, #Tunisie

    Suite aux évènements dits du printemps arabe, plusieurs pays ont changé de constitution, et ce après différents évènements : révolution, coup d’État, changement institutionnel. Ceci entraîne une évolution des relations entre les forces armées, institution à la base du paradigme wébérien, et le pouvoir civil. Ces transformations seront d’autant plus intéressantes à comparer que les forces armées, acteurs présents dans chacun des États de mon étude, ont agi différemment lors des évolutions politiques qu’ont traversé leurs pays : soumission au pouvoir civil en toutes circonstances au Maroc, retrait volontaire de la scène politique en Tunisie, intervention de premier plan en Égypte.


    http://irmc.hypotheses.org/1795

  • L’armée fait-elle de la contre-propagande djihadiste sur Internet ?
    http://www.nextinpact.com/news/93176-l-armee-fait-elle-contre-propagande-djihadiste-sur-internet.htm

    Suite à différentes révélations de presse, le député Bruno Le Maire (UMP) vient de demander au ministre de la Défense si une unité militaire dédiée à la lutte contre la propagande djihadiste sur Internet avait oui ou non été mise en place par les autorités.

    Pour le coup, je pense que c’est (ou que ce serait) pourtant une mesure pertinente. Je suis cependant pas convaincu que ce soit le rôle de l’armée, mais plutôt celui de la police administrative. Et il convient bien entendu d’établir clairement la mission, les méthodes et le champ de compétence en amont.

    #Attentats_de_janvier_2015_en_France #Communication #Djihadisme #Désinformation #Forces_armées_françaises #France #Guerre_de_l'information #Influence_sociale #Internet #Propagande

  • L’armée française, l’une des plus puissantes d’Europe ?
    http://www.lecourrierderussie.com/2014/07/armee-francaise-europe

    La France possède un puissant complexe militaro-industriel [voir chiffres ci-dessous], qui fournit presque totalement les forces armées du pays en équipement et en technologieThe post L’armée française, l’une des plus puissantes d’Europe ? appeared first on Le Courrier de Russie.