• Le FN à la pêche au gros : la haute fonction publique mord bien | Mediapart | 19.02.24

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/190224/de-plus-en-plus-de-hauts-fonctionnaires-sont-sensibles-aux-sirenes-de-l-ex

    Le Rassemblement national communique depuis ce week-end sur le ralliement de Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, à sa liste pour les élections européennes. À la recherche de cadres, le parti puise de plus en plus dans le vivier de l’appareil d’État et la haute fonction publique.

    Là pour le coup, ça pue l’alignement des planètes pour la petite dictature entre amis à venir...

    2011 : Florian Philippot. Énarque et ancien membre de l’Inspection générale de l’administration, l’ancien eurodéputé, aujourd’hui président des Patriotes, a intégré le FN en 2011 par l’intermédiaire du souverainiste Paul-Marie Coûteaux, lui aussi issu de l’école strasbourgeoise.
    [...]
    En 2013, le RN a ainsi recruté Philippe Martel. Diplômé de l’Ena et ex-collaborateur d’Alain Juppé, il est ensuite devenu chef de cabinet de Marine Le Pen. Pour la campagne présidentielle de 2017, la candidate d’extrême droite a annoncé s’appuyer sur les Horaces, mystérieux groupe de hauts fonctionnaires chargés de développer son programme. Mediapart avait révélé en 2018 que plusieurs énarques lui avaient ainsi fourni des notes et des conseils, à l’image de Jérôme Turot, ancien du Conseil d’État et major de la promotion Voltaire de l’Ena.
    [...]
    Pendant longtemps et à l’exception de Jean-Yves Le Gallou, rares sont les diplômés de l’Ena à s’être revendiqués d’extrême droite. Mais depuis, l’école de Strasbourg (Bas-Rhin) a vu passer Jean Messiha, Florian Philippot ou encore Sarah Knafo. « À l’INSP [Institut national du service public, nouveau nom de l’Ena – ndlr], une partie des étudiants affichent leur préférence pour le RN, ce sont de futurs hauts fonctionnaires. Ce n’était pas le cas il y a seulement dix ans », affirme un élu Les Républicains (LR).

    #extreme_droite #entrisme

  • Mayotte : un laboratoire expérimental et une zone néocoloniale pour l’extrême droite – Outside Dana Hilliot
    https://outsiderland.com/danahilliot/mayotte-un-laboratoire-experimental-et-une-zone-neocoloniale-pour-lext

    La manière dont le ministre fait connaître sa décision est tout à fait typique des gouvernances néolibérales. L’effet d’annonce, tout comme la manipulation de rhétoriques grossières, la transformation de toute pensée, de tout concept, de tout la langue politique, en purs « éléments de langage » dont seule compte l’efficacité performative, participe à cette instauration d’un nihilisme de marché : plus rien n’a de sens, la seule valeur qui tienne est celle des marchandises. Les techniques de gouvernance néolibérales jouent en permanence sur l’effet de surprise. Elles créent de l’instabilité, alimentent un flux de crises ininterrompu : à chaque jour sa crise. Il ne faut surtout pas que les esprits gouvernés (pas plus que les corps) se reposent et commencent à penser. La conversion européenne à des politiques d’apartheid et la construction de la forteresse européenne se poursuit sans qu’on ait même pu avoir le temps de leur opposer une autre vision du monde, parce que les chocs se succèdent, entraînent des réactions épidermiques, puis sidèrent. Il est faux de croire que les néolibéraux sont incohérents : ils ont réussi mieux que leurs prédécesseurs à instrumentaliser d’une part les flux d’informations et d’autres part les institutions démocratiques elles-mêmes, les transformant en techniques de gouvernance, mais les objectifs sont clairs et déterminés (la captation d’une part toujours plus importante des capitaux et des richesses pour le bénéfice des élites, la sécurisation des zones d’extraction de minerais humains et non-humains et des flux de marchandises, et la militarisation croissante des frontières externes et internes – je pense ici aux enclaves territoriales au sein même des villes, les quartiers, ou encore une île comme Mayotte – afin d’assurer la protection des intérêts des classes les plus aisées).

  • Nuit et Brouillard (chanson)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Nuit_et_Brouillard_(chanson)

    Nuit et Brouillard est une chanson de Jean Ferrat sortie en décembre 1963 sur l’album du même nom chez Barclay. Jean Ferrat en est l’auteur-compositeur-interprète.

    Commémorant les victimes des camps de concentration nazis de la Seconde Guerre mondiale, Nuit et brouillard évoque également pour Jean Ferrat un drame personnel et douloureux, la disparition de son père, juif émigré de Russie en 1905 et naturalisé français en 1928, arrêté puis séquestré au camp de Drancy par les autorités allemandes, avant d’être déporté (le 30 septembre 1942) à Auschwitz, où il meurt le mois suivant. Jean Ferrat avait alors 12 ans. Sa chanson rend hommage à toutes les victimes de ces déportations.

    […]

    L’heure étant à la réconciliation avec l’Allemagne, la chanson fut interdite à la radio et à la télévision où, sous l’influence directe de l’Élysée, elle fut fortement « déconseillée » par Robert Bordaz, directeur de l’ORTF.

    Robert Bordaz
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Bordaz

    Il tente de licencier la présentatrice Denise Glaser parce qu’elle a diffusé la chanson de Jean Ferrat Nuit et Brouillard, mais il doit faire marche arrière sur pression de son ministre Alain Peyrefitte.

    #fortement_déconseillée

    • Nuit et Brouillard (film)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Nuit_et_Brouillard_(film)

      Le film est également connu pour avoir dû faire face à la censure française qui cherche à estomper les responsabilités de l’État français en matière de déportation. En 1956, la commission de censure exige en effet que soit supprimée du film une photographie d’archives sur laquelle on peut voir un gendarme français surveiller le camp de Pithiviers, pourtant authentique. Les auteurs et producteurs du film refusent mais sont tout de même contraints de masquer la présence française, en l’occurrence en couvrant le képi du gendarme, signe distinctif principal, par un recadrage de la photographie et une fausse poutre. Cet artifice, volontairement visible, a depuis été ôté et l’image a retrouvé son intégrité.

      […]

      Les autorités allemandes demandent également le retrait de la sélection officielle du festival de Cannes 1957, elles reprochent au réalisateur de vouloir perturber la réconciliation franco-allemande. Cette forme de dénégation provoque en retour de nombreuses protestations en Allemagne et en France. Un plan mettant en scène un gendarme français observant les agents de la déportation est jugé inacceptable. Les organisateurs du festival ordonnent la suppression de l’image et, à la demande de l’ambassade d’Allemagne, le film est présenté hors compétition. La Suisse en interdira la diffusion au nom de sa « neutralité ».

  • #protocole_tous_infectés version 12 dans l’#éducation_nationale, les points à retenir (c’est moi qui souligne) :

    Dans quels cas le port du masque est-il obligatoire ou fortement recommandé ?
    Le port du masque demeure obligatoire dans les transports publics ainsi que dans les transports
    scolaires pour tous les enfants âgés de plus de 6 ans.
    Conformément aux recommandations des autorités sanitaires, le port du masque en intérieur est fortement recommandé, à partir de 6 ans, pour les personnes contacts à risque durant les 7 jours après la survenue du cas confirmé ainsi que pour les cas confirmés durant les 7 jours suivant leur période d’isolement.

    • Que se passe-t-il pour les élèves « cas contacts » dans un établissement scolaire ?
      Il appartient aux personnels et aux responsables légaux des élèves d’informer sans délai le directeur ou le responsable d’établissement des situations de cas contact.
      Conduites à tenir :
      • Depuis le 28 février 2022, seul un autotest est à réaliser 2 jours (J2) après le dernier contact avec le cas confirmé (sans isolement entre J0 et J2) ou au moment de l’information de la survenue du cas si elle intervient plus de 2 jours après le dernier contact. Conformément aux recommandations des autorités sanitaires, le port du masque en intérieur est fortement recommandé pendant 7 jours après la survenue du cas confirmé.
      • S’agissant des élèves de 12 ans et plus non vaccinés ou ne disposant pas d’un schéma vaccinal complet, ils doivent s’isoler durant 7 jours. L’isolement prend fin au terme de 7 jours si un test antigénique ou PCR est réalisé et que son résultat est négatif.

      Les élèves ayant contracté la Covid-19 depuis moins de deux mois et identifiés comme cas contact ne sont pas soumis à l’obligation de dépistage ou de quarantaine.

      #fortement_recommandé

    • Comment sont identifiées les « personnes contacts à risque » au sein des collèges et des lycées ?
      Suite à la survenue d’un cas confirmé parmi les élèves, tous les élèves ayant partagé, durant la période considérée, une classe avec le cas confirmé (classe de tronc commun, groupes de spécialités, options, langues...) sont considérés comme contacts à risque, sans distinction entre les élèves ayant ou non porté le masque. Dans la mesure du possible, il est demandé au cas confirmé de lister les élèves des autres classes avec qui il a eu un contact rapproché (déjeuner à la même table ou activité au CDI par exemple)

      Ne portez pas le masque, ça ne sert à rien et vous serez de toute façon traité·e de la même façon que les autres élèves !

    • Mais le plus important, parce que c’est écrit une bonne dizaine de fois dans la F.A.Q ministérielle (reçue vendredi dernier, c’est un effort louable de notre administration) c’est que

      Conformément aux recommandations des autorités sanitaires, le port du masque en intérieur est fortement recommandé pour les contacts à risque durant les 7 jours après la survenue du cas confirmé.

  • Young Australians have long felt like citizens of the world. Covid has ended that | Brigid Delaney | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2020/sep/04/young-australians-have-long-felt-like-citizens-of-the-world-covid-has-e
    https://i.guim.co.uk/img/media/fe25f3f6a27cabe3087b6526be96c553ccf0ff49/0_155_5026_3014/master/5026.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    It is the mark of a privileged person, in the Before Times, that they never really had to think about borders. Their passport has allowed them to go pretty much anywhere, and to come and go from their home country as they pleased. Until Covid-19 hit and borders became hard, many Australians held, at least in their minds and imagination, a sort of dual citizenship. The first citizenship was Australia, a citizen of the world was the second.
    If you came of age in or after the 1990s, reciprocal working visas, cheap flights, the opening up of the international job market and the subsequent ease of movement lulled lucky Australians into thinking that borders were irrelevant.

    For the rich, talented, well-connected, well-educated and those under 31, visas for Australians in places such as the UK, Canada, the US and Europe were easy enough to come by. Dubbed “gold-collar workers”, so many Australians enjoyed the fruits of participating in a global economy that by 2004, a Senate committee was set up to quantify the number of Australians that had left and to investigate how their skills and experience might one day circulate back into the Australian job market and economy. By 2018 there were estimated to be around one million Australians living and working overseas. Freedom of movement was a right that was so fundamental as to be barely considered. That is until this year, when Australia became one of the only democracies in the world that has effectively banned its citizens from leaving the country. Now an Australian citizen or permanent resident is not permitted to travel outbound unless they apply to Border Force for an exemption. The criteria is strict. For sound public health reasons, we’ve built a fortress unlike anything experienced in our lifetimes This long run of hypermobility – ruinous for the environment with all those flights but enriching for those selling their skills to the highest bidder in the global marketplace – came to a dramatic halt on 25 March. What a strange thing it is to log on to Instagram these days and see your British or European friends enjoying holidays on Greek Islands or in Portugal, while we’re locked in our own country. For sound public health reasons, we’ve built a fortress unlike anything experienced in our lifetimes. Almost no one gets in and no one gets out. So far there’s been widespread public support for such far-reaching measures. And in Australia, like New Zealand, there seems to be some antipathy towards those who are stuck overseas and trying to get back in.They had their chance in March, goes the refrain from politicians, including the prime minister and New South Wales premier. Suck it up. An Essential poll has shown last week that a majority of respondents support a hardline approach on border closures. Whether this is due to concerns about more virus getting into Australia, or latent, cultural resentments about those who leave – a new manifestation of tall poppy syndrome – it’s hard to say.

    #Covid-19#migrant#migration#australie#hypermobilite#sante#tradition#forteresse#immobilite#frontiere#nouvellezelande#santepublique

  • #Grèce : accueillir ensemble les #réfugiés ou perdre notre humanité
    https://europeecologie.eu/grece-accueillir-ensemble-les-refugies-ou-perdre-notre-humanite

    « Nous avons abandonné tout ce qui faisait la dignité d’être Européen·ne. L’humanité et le respect des droits humains qui devraient guider l’action de notre continent ont désormais quitté le processus de décision des chef·fe·s de gouvernements européens. Alors que la Grèce, comme l’Italie et l’Espagne, sont soumis à des tensions migratoires liées aux conflits à nos frontières, l’Europe s’est rendue coupable d’externalisation de la gestion des malheurs dont nous sommes en partie responsables. Et elle a perdu la main sur ce qu’elle avait la responsabilité de gérer. Mais loin des yeux, les problèmes n’en disparaissent pas pour autant et deviennent un crève-cœur.

    #asile #europe #forteresse_europe

  • L’UE veut sophistiquer la surveillance de ses frontières boisées…

    La Commission Européenne veut améliorer la détection des passages à ses frontières densément boisées, difficiles à surveiller par des patrouilles.
    Le projet de recherche sur la sécurité FOLDOUT (through FOliage Detection in the inner and OUTermost regions of the EU) doit tester une combinaison de différentes technologies avec des caméras, des radars, des détecteurs de mouvement, des capteurs électromagnétiques et des microphones.

    Y participent : Autriche, France (Thales), Bulgarie, Finlande, Lituanie, Pologne. Il coute 8 millions d’euros. Les tests commencent en 2021 (frontières bulgaro-turc, puis greco-turc, finlandaise et guyanaise).

    […]
    Die Grenzabschnitte werden zunächst mit konventionellen Systemen überwacht, darunter Kameras, akustische oder Bewegungsdetektoren. Dabei soll etwa „verdächtiger Autoverkehr“ festgestellt werden. Die verschiedenen Sensoren sind in einem gemeinsamen Gehäuse verbaut. Die Behörden wollen sich außerdem die mitgeführten Handys von Geflüchteten zunutze machen. Wird ein Telefon in einer bestimmten Funkzelle festgestellt, erfolgt eine Ortung des Geräts.
    Geostationäre Beobachtung aus 20 Kilometer Höhe
    Anschließend kann eine Kaskade weiterer Maßnahmen in Gang gesetzt werden, darunter die Beobachtung aus dem All und aus der Luft. Dabei sollen auch Radarsatelliten eingesetzt werden, deren Bilder Laub durchdringen können. Werden Personen geortet, können diese mit Drohnen aufgespürt werden. Auch die unbemannten Luftfahrzeuge befördern kleine Radarsensoren oder Wärmebildkameras. Am Ende erfolgt der Zugriff durch die zuständige Grenzpolizei.
    FOLDOUT könnte auch zur dauerhaften Überwachung einer bestimmten Region genutzt werden. Dabei würde die Überwachungstechnik an „stratosphärische Plattformen“ montiert, wie sie von einigen Rüstungsfirmen derzeit entwickelt werden. Die geostationären Anlagen fliegen in rund 20 Kilometer Höhe und bieten daher eine deutlich höhere Auflösung als die Erdbeobachtung per Satellit. Der an FOLDOUT beteiligte Konzern Thales vermarktet ein solches System unter dem Namen „Stratobus“.
    […]

    https://www.heise.de/tp/features/Grenze-zur-Tuerkei-EU-Kommission-will-Gefluechtete-mit-Laubdurchdringung-aufsp
    https://foldout.eu

    #Union_Européenne #frontière #forteresse #surveillance #FOLDOUT #circulation

  • Sur l’#Europe_forteresse, quelques #critiques...

    Extrait d’un entretien avec #Sandro_Mezzadra :

    Vous réfutez la vision d’une Europe forteresse. Réfutez-vous aussi le durcissement des politiques migratoires mises en œuvre par les États membres de l’UE ?

    Je critique la vision unilatérale des frontières les réduisant à leur fonction de mur. Les #frontières excluent, séparent, c’est un fait. Mais elles ne sont pas que cela. Je ne cherche pas à nier la #violence qui s’exerce aux frontières, la manière dont des vies sont exploitées, enlevées. Mais il me semble qu’il faut changer de point de vue afin de retrouver un angle d’attaque plus efficace. Le concept d’Europe forteresse a été inventé dans les années 1990 pour dénoncer les politiques migratoires européennes. La référence de cette métaphore est militaire, puisque l’Europe forteresse désignait les fortifications nazies bordant les rivages de l’Atlantique. Cette image n’est pas inutile. Mais, au cours des dernières années, elle a été récupérée par les institutions européennes elles-mêmes, notamment par Frontex. À trop l’utiliser, on risque de faire le jeu des politiques qu’elle est censée combattre.
    Pour répondre à votre question, il n’existe pas de politique européenne migratoire commune. Mais il existe un cadre global, à travers la mise en place de règles minimales, l’identification de supposées “bonnes pratiques”, le déroulement de négociations informelles ou encore l’établissement de relations bilatérales. Ce cadre global tend à instaurer une politique de sélection inclusive. Le but des politiques migratoires européennes n’est pas de barrer la route aux migrants. Ça, c’est le spectacle. Des centaines de milliers de personnes entrent et s’installent légalement – mais aussi illégalement – chaque année dans l’Union européenne. Les États membres ne s’en plaignent pas. Au contraire, ils en ont besoin, pour des raisons économiques et démographiques identifiées depuis longtemps par Bruxelles. L’Europe vieillit, l’Europe a besoin de main-d’œuvre. Les systèmes de migrations saisonnières, de migrations circulaires, les systèmes à point sont appréciés. Ces dispositifs sélectifs sont compatibles avec la flexibilité exigée par les économies de marché.
    Les dirigeants et experts européens débattent du “management de l’immigration” et de “just-in-time” ou “to-the-point migrations”. Ils ont cru, un temps, comme en Italie, que les quotas étaient une solution adéquate. Or ceux-ci se sont avérés particulièrement rigides, donc inadaptés aux besoins des entreprises. Ce management a à voir avec une gestion entrepreneuriale. L’objectif est de diversifier les compétences des migrants. La figure du migrant peu qualifié, recruté comme OS dans l’industrie automobile, est dépassée en tant que point de référence normatif pour les politiques et expériences migratoires. La figure du migrant est multiple. Les statuts, les expériences des migrants sont plurielles. De même que la figure du citoyen et du travailleur s’est fragmentée, celle du migrant a explosé.

    https://editionsasymetrie.org/frontieres/2019/05/21/interview-mezzadra

    #Forteresse_Europe #Mezzadra #critique #migrations #réfugiés #récupération #vocabulaire #terminologie #mots

    –-----------

    « La “forteresse”, une image dramatiquement fausse. Un article de @isskein

    Tous ces aspects vont à l’encontre du syntagme figé de “forteresse Europe”, dont le succès est grand dans les mouvements altermondialistes. Parfois utile pour mobiliser, il est calamiteux pour l’analyse et l’action. D’abord parce qu’il focalise sur la répression : si l’Europe mène une guerre aux migrants, dont les morts se comptent par milliers, du détroit de Gibraltar aux côtes maltaises et siciliennes, du tunnel sous la Manche à la frontière gréco-turque, on oublie trop souvent que la politique européenne est aussi fondée sur l’utilitarisme : “Nous avons besoin des immigrés, mais ils devront être choisis, contrôlés et placés” déclare Romano Prodi (11 sept 2000, dépêche Ansa). On oublie surtout que la fermeture et le contrôle des frontières sont mis en échec chaque jour : selon Europol chaque année près de 500.000 personnes réussissent à franchir “illégalement” les frontières de l’UE.
    Cette vision victimaire, paternaliste, strictement humanitaire, fait des migrants les victimes d’inévitables catastrophes dues à la globalisation néolibérale, des corps soumis voués à l’invisibilité, à l’errance et à l’attente, alors que, comme le font remarquer Étienne Balibar et Edward Saïd, ils ne sont ni “une masse fluctuante indifférenciée”, ni “d’innombrables troupeaux d’innocents relevant d’une aide internationale d’urgence”.
    Appliquée aux camps, l’image de la forteresse est tout aussi dramatiquement fausse. Ceux que l’on y enferme ne sont pas, comme le voudraient les différents corps policiers, administratifs et humanitaires qui les gèrent, des catégories (“clandestins”, “irréguliers”), mais des femmes et des hommes.
    Il y a une autonomie des migrations, qui les rend irréductibles aux lois internationales de l’offre et de la demande (le « push-pull » des théories classiques), car c’est un mouvement social autonome. Et les migrants sont des sujets, des femmes et des hommes qui, en exerçant quotidiennement leur droit de fuite et de fugue, mettent en question les frontières et la citoyenneté européenne.
    Il ne s’agit pas là de céder au romantisme de l’exil et du nomadisme, ou de considérer que la migration est en elle-même porteuse d’émancipation, mais de placer au premier plan la résistance et la dignité de sujets. »

    https://www.cairn.info/revue-multitudes-2004-5-page-61.htm

    ping @isskein @karine4

  • Quand l’#Union_europeénne se met au #fact-checking... et que du coup, elle véhicule elle-même des #préjugés...
    Et les mythes sont pensés à la fois pour les personnes qui portent un discours anti-migrants ("L’UE ne protège pas ses frontières"), comme pour ceux qui portent des discours pro-migrants ("L’UE veut créer une #forteresse_Europe")...
    Le résultat ne peut être que mauvais, surtout vu les pratiques de l’UE...

    Je copie-colle ici les mythes et les réponses de l’UE à ce mythe...


    #crise_migratoire


    #frontières #protection_des_frontières


    #Libye #IOM #OIM #évacuation #détention #détention_arbitraire #centres #retours_volontaires #retour_volontaire #droits_humains


    #push-back #refoulement #Libye


    #aide_financière #Espagne #Grèce #Italie #Frontex #gardes-frontière #EASO


    #Forteresse_européenne


    #global_compact


    #frontières_intérieures #Schengen #Espace_Schengen


    #ONG #sauvetage #mer #Méditerranée


    #maladies #contamination


    #criminels #criminalité


    #économie #coût #bénéfice


    #externalisation #externalisation_des_frontières


    #Fonds_fiduciaire #dictature #dictatures #régimes_autoritaires

    https://ec.europa.eu/home-affairs/sites/homeaffairs/files/what-we-do/policies/european-agenda-migration/20190306_managing-migration-factsheet-debunking-myths-about-migration_en.p
    #préjugés #mythes #migrations #asile #réfugiés
    #hypocrisie #on_n'est_pas_sorti_de_l'auberge
    ping @reka @isskein

  • Dai dati biometrici alle motovedette : ecco il #business della frontiera

    La gestione delle frontiere europee è sempre di più un affare per le aziende private. Dai Fondi per la difesa a quelli per la cooperazione e la ricerca: l’Ue implementa le risorse per fermare i flussi.

    Sono 33 i miliardi che l’Europa ha intenzione di destinare dal 2021 al 2027 alla gestione del fenomeno migratorio e, in particolare, al controllo dei confini. La cifra, inserita nel #Mff, il #Multiannual_Financial_Framework (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=COM%3A2018%3A321%3AFIN), (ed ora in discussione tra Commissione, Parlamento e Consiglio) rappresenta il budget complessivo Ue per la gestione delle frontiere esterne, dei flussi migratori e dei flussi di rifugiati. E viene notevolmente rafforzata rispetto al periodo precedente (2016-2020) quando i miliardi stanziati erano 12,4. Meno della metà.

    A questo capitolo di spesa contribuiscono strumenti finanziari diversi: dal fondo sulla sicurezza interna (che passa da 3,4 a 4,8 miliardi) a tutto il settore della cooperazione militare, che coincide sempre più con quello dell’esternalizzazione, come accade già per le due missioni italiane in Libia e in Niger. Anche una parte dei 23 miliardi del Fondo Europeo alla Difesa e di quello per la Pace saranno devoluti allo sviluppo di nuove tecnologie militari per fermare i flussi in mare e nel deserto. Stessa logica per il più conosciuto Fondo Fiduciario per l’Africa che, con fondi proveniente dal budget allo sviluppo, finanzia il progetto di blocco marittimo e terrestre nella rotta del Mediterraneo Centrale.

    Un grande business in cui rientrano anche i Fondi alla ricerca. La connessione tra gestione della migrazione, #lobby della sicurezza e il business delle imprese private è al centro di un’indagine di Arci nell’ambito del progetto #Externalisation_Policies_Watch, curato da Sara Prestianni. “Lo sforzo politico nella chiusura delle frontiere si traduce in un incremento del budget al capitolo della sicurezza, nella messa in produzione di sistemi biometrici di identificazione, nella moltiplicazione di forze di polizia europea ai nostri confini e nell’elaborazione di sistemi di sorveglianza - sottolinea Prestianni -. La dimensione europea della migrazione si allontana sempre più dal concetto di protezione in favore di un sistema volto esclusivamente alla sicurezza, che ha una logica repressiva. Chi ne fa le spese sono i migranti, obbligati a rotte sempre più pericolose e lunghe, a beneficio di imprese nazionali che del mercato della sicurezza hanno fatto un vero e propri o business”. Tra gli aspetti più interessanti c’è l’utilizzo del Fondo alla ricerca Orizon 20-20 per ideare strumenti di controllo. “Qui si entra nel campo della biometria: l’obiettivo è dotare i paesi africani di tutto un sistema di raccolta di dati biometrici per fermare i flussi ma anche per creare un’enorme banca dati che faciliti le politiche di espulsione - continua Prestianni -. Questo ha creato un mercato, ci sono diverse imprese che hanno iniziato ad occuparsi del tema. Tra le aziende europee leader in questi appalti c’è la francese #Civipol, che ha il monopolio in vari paesi di questo processo. Ma l’interconnessione tra politici e lobby della sicurezza è risultata ancor più evidente al #Sre, #Research_on_Security_event, un incontro che si è svolto a Bruxelles a dicembre, su proposta della presidenza austriaca: seduti negli stessi panel c’erano rappresentanti della commissione europea, dell’Agenzia #Frontex, dell’industria e della ricerca del biometrico e della sicurezza. Tutti annuivano sulla necessità di aprire un mercato europeo della frontiera, dove lotta alla sicurezza e controllo della migrazione si intrecciano pericolosamente”.

    In questo contesto, non è marginale il ruolo dell’Italia. “L’idea di combattere i traffici e tutelare i diritti nasce con #Tony_Blair, ma già allora l’obiettivo era impedire alle persone di arrivare in Europa - sottolinea Filippo Miraglia, vicepresidente di Arci -. Ed è quello a cui stiamo assistendo oggi in maniera sempre più sistematica. Un esempio è la vicenda delle #motovedette libiche, finanziate dall’Italia e su cui guadagnano aziende italianissime”. Il tema è anche al centro dell’inchiesta di Altreconomia di Gennaio (https://altreconomia.it/frontiera-buon-affare-inchiesta), curata da Duccio Facchini. “L’idea era dare un nome, un volto, una ragione sociale, al modo in cui il ministero degli Interni traduce le strategie di contrasto e di lotta ai flussi di persone” spiega il giornalista. E così si scopre che della rimessa in efficienza di sei pattugliatori, dati dall’Italia alla Tunisia, per il controllo della frontiera, si occupa in maniera esclusiva un’azienda di Rovigo, i #Cantieri_Navali_Vittoria: “Un soggetto senza concorrenti sul mercato, che riesce a vincere l’appalto anche per la rimessa in sicurezza delle motovedette fornite dal nostro paese alla Libia”, sottolinea Facchini.

    Motovedette fornite dall’Italia attraverso l’utilizzo del Fondo Africa: la questione è al centro di un ricorso al Tar presentato da Asgi (Associazione studi giuridici dell’immigrazione). “Il Fondo Africa di 200 milioni di euro viene istituito nel 2018 e il suo obiettivo è implementare le strategie di cooperazione con i maggiori paesi interessati dal fenomeno migratorio: dal #Niger alla LIbia, dalla Tunisia alla Costa d’Avorio - spiega l’avvocata Giulia Crescini -. Tra le attività finanziate con questo fondo c’è la dotazioni di strumentazioni per il controllo delle frontiere. Come Asgi abbiamo chiesto l’accesso agli atti del ministero degli Esteri per analizzare i provvedimenti e vedere come sono stati spesi questi soldi. In particolare, abbiamo notato l’utilizzo di due milioni di euro per la rimessa in efficienza delle motovedette fornite dall’Italia alla Libia - aggiunge -. Abbiamo quindi strutturato un ricorso, giuridicamente complicato, cercando di interloquire col giudice amministrativo, che deve verificare la legittimità dell’azione della Pubblica amministrazione. Qualche settimana fa abbiamo ricevuto la sentenza di rigetto in primo grado, e ora presenteremo l’appello. Ma studiando la sentenza ci siamo accorti che il giudice amministrativo è andato a verificare esattamente se fossero stati spesi bene o meno quei soldi - aggiunge Crescini -. Ed è andato così in profondità che ha scritto di fatto che non c’erano prove sufficienti che il soggetto destinatario stia facendo tortura e atti degradanti nei confronti dei migranti. Su questo punto lavoreremo per il ricorso. Per noi è chiaro che l’Italia oggi sta dando strumentazioni necessarie alla Libia per non sporcarsi le mani direttamente, ma c’è una responsabilità italiana anche se materialmente non è L’Italia a riportare indietro i migranti. Su questo punto stiamo agendo anche attraverso la Corte europea dei diritti dell’uomo”.

    http://www.redattoresociale.it/Notiziario/Articolo/620038/Dai-dati-biometrici-alle-motovedette-ecco-il-business-della-frontie

    #externalisation #frontières #UE #EU #Europe #Libye #Forteresse_européenne #asile #migrations #réfugiés #privatisation #argent #recherche #frontières_extérieures #coopération_militaire #sécurité_intérieure #fonds_fiduciaire_pour_l'Afrique #technologie #militarisation_des_frontières #fonds_fiduciaire #développement #Horizon_2020 #biométrie #données #données_biométriques #base_de_données #database #expulsions #renvois #marché #marché_européen_de_la_frontière #complexe_militaro-industriel #Tunisie #Côte_d'Ivoire #Italie
    ping @isskein @albertocampiphoto

    • Gli affari lungo le frontiere. Inchiesta sugli appalti pubblici per il contrasto all’immigrazione “clandestina”

      In Tunisia, Libia, Niger, Egitto e non solo. Così lo Stato italiano tramite il ministero dell’Interno finanzia imbarcazioni, veicoli, idranti per “ordine pubblico”, formazione delle polizie e sistemi automatizzati di identificazione. Ecco per chi la frontiera rappresenta un buon affare.

      Uno dei luoghi chiave del “contrasto all’immigrazione clandestina” che l’Italia conduce lungo le rotte africane non si trova a Tunisi, Niamey o Tripoli, ma è in un piccolo comune del Veneto, in provincia di Rovigo, affacciato sul Canal Bianco. È ad Adria, poco distante dal Po, che ha sede “Cantiere Navale Vittoria”, un’azienda nata nel 1927 per iniziativa della famiglia Duò -ancora oggi proprietaria- specializzata in cantieristica navale militare e paramilitare. Si tratta di uno dei partner strategici della Direzione centrale dell’immigrazione e della Polizia delle frontiere, insediata presso il ministero dell’Interno, per una serie di commesse in Libia e Tunisia.

      La Direzione è il braccio del Viminale in tema di “gestione” dei flussi provenienti da quei Paesi ritenuti di “eccezionale rilevanza nella gestione della rotta del Mediterraneo centrale” (parole della Farnesina). Quella “rotta” conduce alle coste italiane: Libia e Tunisia, appunto, ma anche Niger e non solo. E quel “pezzo” del Viminale si occupa di tradurre in pratica le strategie governative. Come? Appaltando a imprese italiane attività diversissime tra loro per valore, fonti di finanziamento, tipologia e territori coinvolti. Un principio è comune: quello di dar forma al “contrasto”, sul nostro territorio o di frontiera. E per questi affidamenti ricorre più volte una formula: “Il fine che si intende perseguire è quello di collaborare con i Paesi terzi ai fini di contrastare il fenomeno dell’immigrazione clandestina”. Tra gli ultimi appalti aggiudicati a “Cantiere Navale Vittoria” (ottobre 2018) spicca la rimessa in efficienza di sei pattugliatori “P350” da 34 metri, di proprietà della Guardia nazionale della Tunisia. Tramite gli atti della procedura di affidamento si possono ricostruire filiera e calendario.

      Facciamo un salto indietro al giugno 2017, quando i ministeri degli Esteri e dell’Interno italiani sottoscrivono un’“intesa tecnica” per prevedere azioni di “supporto tecnico” del Viminale stesso alle “competenti autorità tunisine”. Obiettivo: “Migliorare la gestione delle frontiere e dell’immigrazione”, inclusi la “lotta al traffico di migranti e le attività di ricerca e soccorso”. La spesa prevista -12 milioni di euro- dovrebbe essere coperta tramite il cosiddetto “Fondo Africa”, istituito sei mesi prima con legge di Stabilità e provvisto di una “dotazione finanziaria” di 200 milioni di euro. L’obiettivo dichiarato del Fondo è quello di “rilanciare il dialogo e la cooperazione con i Paesi africani d’importanza prioritaria per le rotte migratorie”. Le autorità di Tunisi hanno fretta, tanto che un mese dopo l’intesa tra i dicasteri chiedono all’Italia di provvedere subito alla “rimessa in efficienza” dei sei pattugliatori. Chi li ha costruiti, anni prima, è proprio l’azienda di Adria, e da Tunisi giunge la proposta di avvalersi proprio del suo “know how”. La richiesta è accolta. Trascorre poco più di un anno e nell’ottobre 2018 l’appalto viene aggiudicato al Cantiere per 6,3 milioni di euro. L’“attività di contrasto all’immigrazione clandestina”, scrive la Direzione immigrazione e frontiere, è di “primaria importanza per la sicurezza nazionale, anche alla luce dei recenti sbarchi sulle coste italiane di migranti provenienti dalle acque territoriali tunisine”. I pattugliatori da “consegnare” risistemati alla Tunisia servono quindi a impedire o limitare gli arrivi via mare nel nostro Paese, che da gennaio a metà dicembre di 2018 sono stati 23.122 (di cui 12.976 dalla Libia), in netto calo rispetto ai 118.019 (105.986 dalla Libia) dello stesso periodo del 2017.


      A quel Paese di frontiera l’Italia non fornisce (o rimette in sesto) solamente navi. Nel luglio 2018, infatti, la Direzione del Viminale ha stipulato un contratto con la #Totani Company Srl (sede a Roma) per la fornitura di 50 veicoli #Mitsubishi 4×4 Pajero da “consegnare presso il porto di Tunisi”. Il percorso è simile a quello dei sei pattugliatori: “Considerata” l’intesa del giugno 2017 tra i ministeri italiani, “visto” il Fondo Africa, “considerata” la richiesta dei 50 mezzi da parte delle autorità nordafricane formulata nel corso di una riunione del “Comitato Italo-Tunisino”, “vista” la necessità di “definire nel più breve tempo possibile le procedure di acquisizione” per “garantire un dispiegamento efficace dei servizi di prevenzione e di contrasto all’immigrazione clandestina”, eccetera. E così l’offerta economica di 1,6 milioni di euro della Totani è ritenuta congrua.

      Capita però che alcune gare vadano deserte. È successo per la fornitura di due “autoveicoli allestiti ‘idrante per ordine pubblico’” e per la relativa attività di formazione per 12 operatori della polizia tunisina (352mila euro la base d’asta). “Al fine di poter supportare il governo tunisino nell’ambito delle attività di contrasto all’immigrazione clandestina” è il passe-partout utilizzato anche per gli idranti, anche se sfugge l’impiego concreto. Seppur deserta, gli atti di questa gara sono interessanti per i passaggi elencati. Il tutto è partito da un incontro a Roma del febbraio 2018 tra l’allora ministro dell’Interno Marco Minniti e l’omologo tunisino. “Sulla base” di questa riunione, la Direzione del Viminale “richiede” di provvedere alla commessa attraverso un “appunto” datato 27 aprile dello stesso anno che viene “decretato favorevolmente” dal “Sig. Capo della Polizia”, Franco Gabrielli. Alla gara (poi non aggiudicata) si presenta un solo concorrente, la “Brescia Antincendi International Srl”, che all’appuntamento con il ministero delega come “collaboratore” un ex militare in pensione, il tenente colonnello Virgilio D’Amata, cavaliere al merito della Repubblica Italiana. Ma è un nulla di fatto.

      A Tunisi vengono quindi consegnati navi, pick-up, (mancati) idranti ma anche motori fuoribordo per quasi 600mila euro. È del settembre 2018, infatti, un nuovo “avviso esplorativo” sottoscritto dal direttore centrale dell’Immigrazione -Massimo Bontempi- per la fornitura di “10 coppie di motori Yamaha 4 tempi da 300 CV di potenza” e altri 25 da 150 CV. Il tutto al dichiarato fine di “garantire un dispiegamento efficace dei servizi di prevenzione e di contrasto all’immigrazione clandestina”.

      Come per la Tunisia, anche in Libia il ritmo è scandito da “intese tecniche” tra ministeri “per l’uso dei finanziamenti” previsti nel Fondo Africa. Parlamento non pervenuto

      Poi c’è la Libia, l’altro fronte strategico del “contrasto”. Come per la Tunisia, anche in questo contesto il ritmo è scandito da “intese tecniche” tra ministeri di Esteri e Interno -Parlamento non pervenuto- “per l’uso dei finanziamenti” previsti nel citato Fondo Africa. Una di queste, datata 4 agosto 2017, riguarda il “supporto tecnico del ministero dell’Interno italiano alle competenti autorità libiche per migliorare la gestione delle frontiere e dell’immigrazione, inclusi la lotta al traffico di migranti e le attività di ricerca e soccorso”. L’“eventuale spesa prevista” è di 2,5 milioni di euro. Nel novembre 2017 se n’è aggiunta un’altra, rivolta a “programmi di formazione” dei libici del valore di 615mila euro circa (sempre tratti dal Fondo Africa). Quindi si parte dalle intese e poi si passa ai contratti.

      Scorrendo quelli firmati dalla Direzione immigrazione e polizia delle frontiere del Viminale tra 2017 e 2018, e che riguardano specificamente commesse a beneficio di Tripoli, il “fornitore” è sempre lo stesso: Cantiere Navale Vittoria. È l’azienda di Adria -che non ha risposto alle nostre domande- a occuparsi della rimessa in efficienza di svariate imbarcazioni (tre da 14 metri, due da 35 e una da 22) custodite a Biserta (in Tunisia) e “da restituire allo Stato della Libia”. Ma anche della formazione di 21 “operatori della polizia libica” per la loro “conduzione” o del trasporto di un’altra nave di 18 metri da Tripoli a Biserta. La somma degli appalti sfiora complessivamente i 3 milioni di euro. In alcuni casi, il Viminale dichiara di non avere alternative al cantiere veneto. Lo ha riconosciuto la Direzione in un decreto di affidamento urgente per la formazione di 22 “operatori di polizia libica” e la riconsegna di tre motovedette a fine 2017. Poiché Cantiere Navale Vittoria avrebbe un “patrimonio informativo peculiare”, qualunque ricerca di “soluzioni alternative” sarebbe “irragionevole”. Ecco perché in diverse “riunioni bilaterali di esperti” per la cooperazione tra Italia e Libia “in materia migratoria”, oltre alla delegazione libica (i vertici dell’Amministrazione generale per la sicurezza costiera del ministero dell’Interno) e quella italiana (tra cui l’allora direttore del Servizio immigrazione del Viminale, Vittorio Pisani), c’erano anche i rappresentanti di Cantiere Navale Vittoria.
      Se i concorrenti sono pochi, la fretta è tanta. In più di un appalto verso la Libia, infatti, la Direzione ha argomentato le procedure di “estrema urgenza” segnalando come “ulteriori indugi”, ad esempio “nella riconsegna delle imbarcazioni”, non solo “verrebbero a gravare ingiustificatamente sugli oneri di custodia […] ma potrebbero determinare difficoltà anche di tipo diplomatico con l’interlocutore libico”. È successo nell’estate 2018 anche per l’ultimo “avviso esplorativo” da quasi 1 milione di euro collegato a quattro training (di quattro settimane) destinati a cinque equipaggi “a bordo di due unità navali da 35 metri, un’unità navale da 22 metri e un’unità navale da 28 metri di proprietà libica”, “al fine di aumentare l’efficienza di quel Paese per il contrasto dell’immigrazione illegale”. Lo scopo è fornire una “preparazione adeguata su ogni aspetto delle unità navali”. Della materia “diritti umani” non c’è traccia.

      Questa specifica iniziativa italiana deriva dal Memorandum d’Intesa con la Libia sottoscritto a Roma dal governo Gentiloni (Marco Minniti ministro dell’Interno), il 2 febbraio 2017. Il nostro Paese si era impegnato a “fornire supporto tecnico e tecnologico agli organismi libici incaricati della lotta contro l’immigrazione clandestina”. È da lì che i governi di Italia e Libia decidono di includere tra le attività di cooperazione anche l’erogazione dei corsi di addestramento sulle motovedette ancorate a Biserta.

      Ai primi di maggio del 2018, il Viminale decide di accelerare. C’è l’“urgenza di potenziare, attraverso la rimessa in efficienza delle imbarcazioni e l’erogazione di corsi di conduzione operativa, il capacity building della Guardia Costiera libica, al fine di aumentare l’efficienza di quel Paese per il contrasto dell’immigrazione illegale”. Anche perché, aggiunge il ministero, “alla luce degli ultimi eventi di partenze di migranti dalle coste libiche”, “appare strettamente necessario ed urgente favorire il pieno ripristino dell’efficienza delle competenti Autorità dello Stato della Libia nell’erogazione dei servizi istituzionali”. E così a fine giugno 2018 viene pubblicato il bando: i destinatari sono “operatori della polizia libica” e non invece le guardie costiere. Il ministero ha dovuto però “rimodulare” in corsa l’imposto a base d’asta della gara (da 763mila a 993mila euro). Perché? Il capitolato degli oneri e il verbale di stima relativi al valore complessivo dell’intera procedura sarebbero risultati “non remunerativi” per l’unico operatore interessato: Cantiere Navale Vittoria Spa, che avrebbe comunicato “di non poter sottoscrivere un’offerta adeguata”.

      Le risorse per quest’ultimo appalto non arrivano dal Fondo Africa ma da uno dei sei progetti finanziati in Libia dall’Unione europea tramite il “Fondo Fiduciario per l’Africa” (EU Trust Fund), istituito a fine 2015 con una dotazione di oltre 4 miliardi di euro. Quello che ci riguarda in particolare s’intitola “Support to integrated Border and Migration Management in Libya – First Phase”, del valore di oltre 46 milioni di euro. Mentre l’Ue è il principale finanziatore, chi deve implementarlo in loco, dal luglio 2017, è proprio il nostro ministero dell’Interno. Che è attivo in due aree della Libia: a Nord-Ovest, a Tripoli, a beneficio delle guardie costiere libiche (tramite la costituzione di un centro di coordinamento per le operazioni di ricerca e soccorso in mare e per la dichiarazione di un’area di ricerca e soccorso in mare autonoma), e una a Sud-Ovest, nella regione del Fezzan, nel distretto di Ghat, per incrementare la capacità di sorveglianza, “in particolare nelle aree di frontiera terrestre con il Niger, maggiormente colpita dall’attraversamento illegale”. È previsto inoltre un “progetto pilota” per istituire una sede operativa per circa 300 persone, ripristinando ed equipaggiando le esistenti strutture nella città di Talwawet, non lontano da Ghat, con tre avamposti da 20 persone l’uno.

      A un passo da lì c’è il Niger, l’altra tessera del mosaico. Alla metà di dicembre 2018, non risultano appalti in capo alla Direzione frontiere del Viminale, ma ciò non significa che il nostro Paese non sia attivo per supportare (anche) la gestione dei suoi confini. A metà 2017, infatti, l’Italia ha destinato 50 milioni di euro all’EU Trust Fund per “far fronte alle cause profonde della migrazione in Africa/Finestra Sahel e Lago Ciad”, con un’attenzione particolare al Niger. Si punta alla “creazione di nuove unità specializzate necessarie al controllo delle frontiere, di nuovi posti di frontiera fissa, o all’ammodernamento di quelli esistenti, di un nuovo centro di accoglienza per i migranti a Dirkou, nonché per la riattivazione della locale pista di atterraggio”. In più, dal 2018 è scesa sul campo la “Missione bilaterale di supporto nella Repubblica del Niger” (MISIN) che fa capo al ministero della Difesa e ha tra i suoi obiettivi quello di “concorrere alle attività di sorveglianza delle frontiere”. Il primo corso “per istruttori di ordine pubblico a favore della gendarmeria nigerina” si è concluso a metà ottobre 2018. Pochi mesi prima, a luglio, era stata sottoscritta un’altra “intesa tecnica” tra Esteri e Difesa per rimettere in efficienza e cedere dieci ambulanze e tre autobotti. Finalità? “Il controllo del territorio volto alla prevenzione e al contrasto ai traffici di esseri umani e al traffico di migranti, e per l’assistenza ai migranti nell’ambito delle attività di ricerca e soccorso”: 880mila euro circa. Il Niger è centrale: stando all’ultima programmazione dei Paesi e dei settori in cui sono previsti finanziamenti tramite il “Fondo Africa” (agosto 2018, fonte ministero degli Esteri), il Paese è davanti alla Libia (6 milioni contro 5 di importo massimo preventivato).

      Inabissatosi in Niger, il ministero dell’Interno riemerge in Egitto. Anche lì vigono “accordi internazionali diretti al contrasto dell’immigrazione clandestina” sostenuti dall’Italia. La loro traduzione interessa da vicino la succursale italiana della Hewlett-Packard (HP). Risale infatti a fine 2006 un contratto stipulato tra la multinazionale e la Direzione del Viminale “per la realizzazione di un Sistema automatizzato di identificazione delle impronte (AFIS) per lo Stato dell’Egitto”, finalizzato alle “esigenze di identificazione personale correlate alla immigrazione illegale”: oltre 5,2 milioni di euro per il periodo 2007-2012, cui se ne sono aggiunti ulteriori 1,8 milioni per la manutenzione ininterrotta fino al 2017 e quasi 500mila per l’ultima tranche, 2018-2019. HP non ha avversari -come riporta il Viminale- in forza di un “accordo in esclusiva” tra la Hewlett Packard Enterprise e la multinazionale della sicurezza informatica Gemalto “in relazione ai prodotti AFIS per lo Stato dell’Egitto”. Affari che non si possono discutere: “L’interruzione del citato servizio -sostiene la Direzione- è suscettibile di creare gravi problemi nell’attività di identificazione dei migranti e nel contrasto all’immigrazione clandestina, in un momento in cui tale attività è di primaria importanza per la sicurezza nazionale”. Oltre alla partnership con HP, il ministero dell’Interno si spende direttamente in Egitto. Di fronte alle “esigenze scaturenti dalle gravissimi crisi internazionali in vaste aree dell’Africa e dell’Asia” che avrebbero provocato “massicci esodi di persone e crescenti pressioni migratorie verso l’Europa”, la Direzione centrale immigrazione (i virgolettati sono suoi) si è fatta promotrice di una “proposta progettuale” chiamata “International Training at Egyptian Police Academy” (ITEPA). Questa prevede l’istituzione di un “centro di formazione internazionale” sui temi migratori per 360 funzionari di polizia e ufficiali di frontiera di ben 22 Paesi africani presso l’Accademia della polizia egiziana de Il Cairo. Il “protocollo tecnico” è stato siglato nel settembre 2017 tra il direttore dell’Accademia di polizia egiziana ed il direttore centrale dell’Immigrazione e della polizia delle frontiere. Nel marzo 2018, il capo della Polizia Gabrielli è volato a Il Cairo per il lancio del progetto. “Il rispetto dei diritti umani -ha dichiarato in quella sede- è uno degli asset fondamentali”.

      “La legittimità, la finalità e la consistenza di una parte dei finanziamenti citati con le norme di diritto nazionale e internazionale sono stati studiati e in alcuni casi anche portati davanti alle autorità giudiziarie dai legali dell’Associazione studi giuridici sull’immigrazione (Asgi, asgi.it)”, spiega l’avvocato Giulia Crescini, parte del collegio dell’associazione che si è occupato della vicenda. “Quando abbiamo chiesto lo stato di implementazione dell’accordo internazionale Italia-Libia del febbraio 2017, il ministero dell’Interno ha opposto generiche motivazioni di pericolo alla sicurezza interna e alle relazioni internazionali, pertanto il ricorso dopo essere stato rigettato dal Tar Lazio è ora pendente davanti al Consiglio di Stato”. La trasparenza insegue la frontiera.

      –-----------------------------

      “LEONARDO” (FINMECCANICA) E GLI INTERESSI SULLE FRONTIERE

      In Tunisia, Libia, Egitto e Niger, l’azienda Leonardo (Finmeccanica) avrebbe in corso “attività promozionali per tecnologie di sicurezza e controllo del territorio”. Alla richiesta di dettagli, la società ha risposto di voler “rivitalizzare i progetti in sospeso e proporne altri, fornendo ai Governi sistemi e tecnologie all’avanguardia per la sicurezza dei Paesi”. Leonardo è già autorizzata a esportare materiale d’armamento in quei contesti, ma non a Tripoli. Il Consiglio di Sicurezza delle Nazioni Unite, infatti, ha approvato la Risoluzione 2420 che estende l’embargo sulle armi nel Paese per un altro anno. “Nel prossimo futuro -fa sapere l’azienda di cui il ministero dell’Economia è principale azionista- il governo di accordo nazionale potrà richiedere delle esenzioni all’embargo ONU sulle armi, per combattere il terrorismo”. Alla domanda se Leonardo sia coinvolta o operativa nell’ambito di iniziative collegate al fondo fiduciario per l’Africa dell’Unione europea e in particolare al programma da 46 milioni di euro coordinato dal Viminale, in tema di frontiere libiche, l’azienda ha fatto sapere che “in passato” avrebbe “collaborato con le autorità libiche per lo sviluppo e implementazione di sistemi per il monitoraggio dei confini meridionali, nonché sistemi di sicurezza costiera per il controllo, la ricerca e il salvataggio in mare”. Attualmente la società starebbe “esplorando opportunità in ambito europeo volte allo sviluppo di un progetto per il controllo dei flussi migratori dall’Africa all’Europa, consistente in un sistema di sicurezza e sorveglianza costiero con centri di comando e controllo”.

      Export in Libia. Il “caso” Prodit

      Nei primi sei mesi del 2018, attraverso l’Autorità nazionale UAMA (Unità per le autorizzazioni dei materiali d’armamento), l’Italia ha autorizzato l’esportazione di “materiale d’armamento” verso la Libia per un valore di circa 4,8 milioni di euro. Nel 2017 questa cifra era zero. Si tratta, come impone la normativa in tema di embargo, di materiali “non letali”. L’ammontare è minimo se paragonato al totale delle licenze autorizzate a livello mondiale dall’Italia tra gennaio e giugno 2018 (3,2 miliardi di euro). Chi esporta è una singola azienda, l’unica iscritta al Registro Nazionale delle Imprese presso il Segretariato Generale del ministero della Difesa: Prodit Engineering Srl. In Libia non ha esportato armi ma un veicolo terrestre modificato come fuoristrada e materiali utilizzabili per sminamento.

      https://altreconomia.it/frontiera-buon-affare-inchiesta

      #Leonardo #Finmeccanica #Egypte #Tunisie #identification #P350 #Brescia_Antincendi_International #Virgilio_D’Amata #Massimo_Bontempi #Yamaha #Minniti #Marco_Minniti #EU_Trust_Fund #Trust_Fund #Missione_bilaterale_di_supporto_nella_Repubblica_del_Niger #MISIN #Hewlett-Packard #AFIS #International_Training_at_Egyptian_Police_Academy #ITEPA

    • "La frontiera è un buon affare": l’inchiesta sul contrasto del Viminale all’immigrazione «clandestina» a suon di appalti pubblici

      Dalla Tunisia alla Libia, dal Niger all’Egitto: così lo Stato italiano finanzia imbarcazioni, veicoli, formazione a suon di appalti pubblici. I documenti presentati a Roma dall’Arci.

      «Quando si parla di esternalizzazione della frontiera e di diritto di asilo bisogna innanzitutto individuare i Paesi maggiormente interessati da queste esternalizzazioni, capire quali sono i meccanismi che si vuole andare ad attaccare, creare un caso e prenderlo tempestivamente. Ma spesso per impugnare un atto ci vogliono 60 giorni, le tempistiche sono precise, e intraprendere azioni giudiziarie per tutelare i migranti diventa spesso molto difficile. Per questo ci appoggiamo all’Arci». A parlare è Giulia Crescini, avvocato dell’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione, che insieme a Filippo Miraglia, responsabile immigrazione di ARCI, Sara Prestianni, coordinatrice del progetto #externalisationpolicieswatch, e Duccio Facchini, giornalista di Altreconomia, ha fatto il punto sugli appalti della Direzione centrale dell’immigrazione e della Polizia delle frontiere, insediata presso il ministero dell’Interno e più in generale dei fondi europei ed italiani stanzianti per implementare le politiche di esternalizzazione del controllo delle frontiere in Africa.

      L’inchiesta. Duccio Facchini, presentando i dati dell’inchiesta di Altreconomia «La frontiera è un buon affare», ha illustrato i meccanismi di una vera e propria strategia che ha uno dei suoi punti d’origine in un piccolo comune del Veneto, in provincia di Rovigo, affacciato sul Canal Bianco - dove ha sede una delle principale aziende specializzate in cantieristica navale militare e paramilitare - e arriva a toccare Tripoli, Niamey o Il Cairo. Il filo rosso che lega gli affidamenti milionari è uno solo: fermare il flusso di persone dirette in Italia e in Europa. Anche utilizzando fondi destinati alla cooperazione e senza alcun vaglio parlamentare.

      Il Fondo Africa, istituito con la legge di bilancio 2017, art. 1 comma 621 per l’anno 2018, è pari a 200 milioni di euro, cifra che serve per attivare forme di collaborazione e cooperazione con i Paesi maggiormente interessati dal fenomeno della migrazione, anche se l’espressione in sé significa tutto e niente. «Questo fondo - ha spiegato Facchini in conferenza nella sede Arci lo scorso 6 febbraio - viene dato al ministero degli Affari esteri internazionali che individua quali sono questi Paesi: nello specifico il ministero ha indicato una sfilza di Paesi africani, dal Niger alla Libia alla Tunisia, passando per l’Egitto la Costa d’Avorio, indicando anche una serie di attività che possono essere finanziate con questi soldi. Tra queste c’è la dotazione di strumentazioni utili per il controllo della frontiera». Gli autori dell’inchiesta hanno chiesto al ministero l’elenco dei provvedimenti che sono stati messi in campo e per attivare questa protezione alla frontiera. «Siamo alla fine del 2017 e notiamo che tra questi ce n’è uno che stanzia 2 milioni e mezzo per la messa in opera di quattro motovedette. Da lì cominciamo a domandarci se in base alla normativa italiana è legittimo dare una strumentazione così specifica a delle autorità così notoriamente coinvolte nella tortura e nella violenza dei migranti. Quindi abbiamo strutturato un ricorso giuridicamente molto complicato per cercare di interloquire con il giudice amministrativo». Notoriamente il giudice amministrativo non è mai coinvolto in questioni relative al diritto di asilo - per capire: è il giudice degli appalti - ed è insomma colui che va a verificare se la pubblica amministrazione ha adempiuto bene al suo compito.

      l punto di partenza. «Il giudice amministrativo e la pubblica amministrazione – ha spiegato Giulia Crescini dell’Asgi - stanno sempre in un rapporto molto delicato fra loro perché la pubblica amministrazione ha un ambito di discrezionalità all’interno del quale il giudice non può mai entrare, quindi la PA ha dei limiti che vengono messi dalla legge e all’interno di quei limiti il ministero può decidere come spendere quei soldi. Secondo noi quei limiti sono superati, perché la legge non autorizza a rafforzare delle autorità che poi commettono crimini contro i migranti, riportando queste persone sulla terra ferma in una condizione di tortura, soprattutto nei centri di detenzione». I legati hanno dunque avviato questo ricorso, ricevendo, qualche settimana fa, la sentenza di rigetto di primo grado. La sentenza è stata pubblicata il 7 gennaio e da quel giorno a oggi i quattro avvocati hanno studiato le parole del giudice, chiedendo alle altre organizzazioni che avevano presentato insieme a loro il ricorso se avessero intenzione o meno di fare appello. «Studiando la sentenza - continua Crescini - ci siamo accorti di come. pur essendo un rigetto, non avesse poi un contenuto così negativo: il giudice amministrativo in realtà è andato a verificare effettivamente se la pubblica amministrazione avesse speso bene o meno questo soldi, cioè se avesse esercitato in modo corretto o scorretto la discrezionalità di cui sopra. Un fatto che non è affatto scontato. Il giudice amministrativo è andato in profondità, segnalando il fatto che non ci sono sufficienti prove di tortura nei confronti dei migranti da parte delle autorità. Dal punto di vista giuridico questo rappresenta una vittoria. Perché il giudice ha ristretto un ambito molto specifico su cui potremo lavorare davanti al Consiglio di Stato».

      La frontiera è un buon affare. L’inchiesta «La frontiera è un buon affare» rivela che lo sforzo politico che vede impegnate Italia e istituzioni europee nella chiusura delle frontiere si traduce direttamente in un incremento del budget al capitolo della sicurezza, nella messa in produzione di sistemi biometrici di identificazione, nella moltiplicazione di forze di polizia europea ai nostri confini e nell’elaborazione di sistemi di sorveglianza.

      La dimensione europea della migrazione - si legge in un comunicato diffuso da Arci - si allontana sempre più dal concetto di protezione a favore di un sistema volto esclusivamente alla sicurezza e alla repressione del fenomeno migratorio. La logica dell’esternalizzazione, diventata pilastro della strategia tanto europea quanto italiana di gestione delle frontiere, assume in questo modo, sempre più, una dimensione tecnologica e militare, assecondando le pressioni della lobby dell’industria della sicurezza per l’implementazione di questo mercato. L’uso dei fondi è guidato da una tendenza alla flessibilità con un conseguente e evidente rischio di opacità, conveniente per il rafforzamento di una politica securitaria della migrazione.

      Nel MFF - Multiannual Financial Framework - che definisce il budget europeo per un periodo di 7 anni e ora in discussione tripartita tra Commissione, Parlamento e Consiglio - si evidenzia l’intento strategico al netto dei proclami e dei comizi della politica: la migrazione è affrontata principalmente dal punto di vista della gestione del fenomeno e del controllo delle frontiere con un incremento di fondi fino a 34 miliardi di euro per questo settore.

      A questo capitolo di spesa - si legge ancora nel comunicato - contribuiscono strumenti finanziari diversi, dal fondo sulla sicurezza interna - che passa dai 3,4 del 2014/20120 ai 4,8 miliardi del 2021/2027 e che può essere speso anche per la gestione esterna delle frontiere - a tutto il settore della cooperazione militare che coincide sempre più con quello dell’esternalizzazione, una tendenza che si palesa con evidenza nelle due missioni militari nostrane in Libia e Niger.

      Dei 23 miliardi del Fondo Europeo alla Difesa e quello per la Pace, una buona parte saranno devoluti allo sviluppo di nuova tecnologia militare, utilizzabili anche per la creazione di muri nel mare e nel deserto. Stessa logica anche per il più conosciuto Fondo Fiduciario per l’Africa che, con fondi provenienti dal budget allo sviluppo, finanzia il progetto di blocco marittimo e terrestre nella rotta del Mediterraneo centrale.

      Sulla pelle dei migranti. Chi ne fa le spese, spiegano gli autori dell’inchiesta, sono i migranti, obbligati a rotte sempre più pericolose e lunghe, a beneficio di imprese nazionali che del mercato della sicurezza hanno fatto un vero e proprio business. Questa connessione e interdipendenza tra politici e lobby della sicurezza, che sfiora a tutto gli effetti il conflitto di interessi, è risultata evidente nel corso del SRE «Research on security event» tenutosi a Bruxelles a fine dicembre su proposta della presidenza austriaca. Seduti negli stessi panel rappresentanti della commissione dell’Agenzia Frontex, dell’industria e della ricerca del biometrico e della sicurezza, manifestavano interesse per un obbiettivo comune: la creazione di un mercato europeo della sicurezza dove lotta al terrorismo e controllo della migrazione si intrecciano pericolosamente

      «Il Governo Italiano si iscrive perfettamente nella logica europea, dalle missioni militari con una chiara missione di controllo delle frontiere in Niger e Libia al rinnovo del Fondo Africa, rifinanziato con 80 milioni per il 2018/2019, che condiziona le politiche di sviluppo a quelle d’immigrazione», dichiara ancora Arci. «Molti i dubbi che solleva questa deriva politica direttamente tradotta nell’uso dei fondi europei e nazionali: dalle tragiche conseguenze sulla sistematica violazione delle convenzione internazionali a una riflessione più ampia sull’opacità dell’uso dei fondi e del ruolo sempre più centrale dell’industria della sicurezza per cui la politica repressiva di chiusura sistematica delle frontiere non è altro che l’ennesimo mercato su cui investire, dimenticandosi del costo in termine di vite umane di questa logica».

      https://www.repubblica.it/solidarieta/immigrazione/2019/02/07/news/la_frontiera_e_un_buon_affare-218538251
      #complexe_militaro-industriel

    • Appalti sulle frontiere: 30 mezzi di terra alla Libia dall’Italia per fermare i migranti

      Il ministero dell’Interno italiano si appresta a fornire alle autorità di Tripoli nuovi veicoli fuoristrada per il “contrasto del fenomeno dell’immigrazione irregolare”. Un appalto da 2,1 milioni di euro finanziato tramite il “Fondo Fiduciario per l’Africa”, nell’ambito del quale l’Italia accresce il proprio ruolo. Il tutto mentre l’immagine ostentata di una “Libia sicura” è offuscata dagli stessi atti di gara del Viminale

      Il ministero dell’Interno italiano si appresta a fornire alle autorità della Libia trenta nuovi veicoli fuoristrada per le “esigenze istituzionali legate al contrasto del fenomeno dell’immigrazione irregolare”. L’avviso esplorativo pubblicato dalla Direzione centrale dell’immigrazione e della Polizia delle frontiere, insediata presso il Viminale, risale al 5 marzo 2019 (scadenza per la presentazione della manifestazione d’interesse all’8 aprile di quest’anno).

      La fornitura riguarda 30 mezzi “Toyota Land Cruiser” (15 del modello GRJ76 Petrol e 15 del GRJ79 DC Petrol), in “versione tropicalizzata”, relativamente ai quali le autorità libiche, il 24 dicembre 2018, avrebbero esplicitato alla Direzione di Roma precise “specifiche tecniche”. Il Viminale la definisce una “richiesta di assistenza tecnica” proveniente da Tripoli per le “esigenze istituzionali legate al contrasto del fenomeno dell’immigrazione irregolare”. In forza di questa “strategia”, dunque, il governo italiano -in linea con i precedenti, come abbiamo raccontato a gennaio nell’inchiesta sugli “affari lungo le frontiere”– continua a equipaggiare le autorità del Paese Nord-africano per contrastare i flussi migratori. L’ammontare “massimo” degli ultimi due lotti (da 15 mezzi l’uno) è stimato in 2,1 milioni di euro.

      E così come è stato per la gara d’appalto da oltre 9,3 milioni di euro per la fornitura di 20 imbarcazioni destinate alla polizia libica, indetta dal Viminale a fine dicembre 2018, anche nel caso dei 30 mezzi Toyota le risorse arriveranno dal “Fondo Fiduciario per l’Africa” (EU Trust Fund), istituito dalla Commissione europea a fine 2015 con una dotazione di oltre 4 miliardi di euro. In particolare, dal progetto implementato dal Viminale e intitolato “Support to integrated Border and Migration Management in Libya – First Phase”, dal valore di oltre 46 milioni di euro e il cui “delegation agreement” risale a metà dicembre 2017 (governo Gentiloni, ministro competente Marco Minniti).

      Questo non è l’unico progetto finanziato tramite l’EU Trust Fund che vede il ministero dell’Interno italiano attivo nel continente africano. Alla citata “First Phase”, infatti, se ne sono affiancati nel tempo altri due. Uno è di stanza in Tunisia e Marocco (“Border Management Programme for the Maghreb region”), datato luglio 2018 e dal valore di 55 milioni di euro. L’altro progetto, di nuovo, ricade in Libia. Si tratta del “Support to Integrated border and migration management in Libya – Second Phase”, risalente al 13 dicembre 2018, per un ammontare di altri 45 milioni di euro. Le finalità dichiarate nell’”Action Document” della seconda fase in Libia sono -tra le altre- quelle di “intensificare gli sforzi fatti”, “sviluppare nuove aree d’intervento”, “rafforzare le capacità delle autorità competenti che sorvegliano i confini marittimi e terrestri”, “l’acquisto di altre navi”, “l’implementazione della rete di comunicazione del Maritime Rescue Coordination Centre” di Tripoli, “la progettazione specifica di programmi per la neocostituita polizia del deserto”.

      La strategia di contrasto paga, sostiene la Commissione europea. “Gli sforzi dell’Ue e dell’Italia nel sostenere la Guardia costiera libica per migliorare la sua capacità operativa hanno raggiunto risultati significativi e tangibili nel 2018”, afferma nel lancio della “seconda fase”. Di “significativo e tangibile” c’è il crollo degli sbarchi sulle coste italiane, in particolare dalla Libia. Dati del Viminale alla mano, infatti, nel periodo compreso tra l’1 gennaio e il 7 marzo 2017 giunsero 15.843 persone, scese a 5.457 lo scorso anno e arrivate a 335 quest’anno. La frontiera è praticamente sigillata. Un “successo” che nasconde la tragedia dei campi di detenzione e sequestro libici dove migliaia di persone sono costrette a rimanere.

      È in questa cornice che giunge il nuovo “avviso” del Viminale dei 30 veicoli, pubblicato come detto il 5 marzo. Quello stesso giorno il vice-presidente del Consiglio e ministro dell’Interno, Matteo Salvini, ha incontrato a Roma il vicepremier libico Ahmed Maiteeq. Un “cordiale colloquio”, come recita il comunicato ministeriale, che avrebbe visto sul tavolo “i rapporti tra i due Paesi, in particolare su sicurezza, lotta al terrorismo, immigrazione e stabilizzazione politica della Libia”.

      Ma l’immagine ostentata dal governo Conte di una “Libia sicura” è offuscata dagli stessi atti di gara del ministero dell’Interno. Tra i quesiti presentati al Viminale da parte dei potenziali concorrenti al bando dei 20 battelli da destinare alla polizia libica, infatti, si trovano richieste esplicite di “misure atte a garantire la sicurezza dei propri operatori”. “Laddove si rendesse strettamente necessario effettuare interventi di garanzia richiesti in loco (Libia)”, gli operatori di mercato hanno chiesto alla Direzione centrale dell’immigrazione e della Polizia delle frontiere “che tali prestazioni potranno essere organizzate a patto che le imbarcazioni si trovino in città (Tripoli, ndr) per garantire la sicurezza degli operatori inviati per tali prestazioni”. Il ministero dell’Interno conferma il quadro di instabilità del Paese: “Le condizioni di sicurezza in Libia devono essere attentamente valutate in ragione della contingenza al momento dell’esecuzione del contratto”, è la replica al quesito. “Appare di tutto evidenza che la sicurezza degli operatori non dovrà essere compromessa in relazione ai rischi antropici presenti all’interno dello Stato beneficiario della commessa”. Per gli operatori, non per i migranti in fuga.

      https://altreconomia.it/appalti-libia-frontiere-terra
      #Libye

  • Morts aux frontières (de 1988 à 2011)
    –-> la carte n’a pas été mise à jour... c’est Filippo Furri qui me l’a signalée... je la mets ici pour archivage (inspiration peut-être ?) :


    #visualisation #décès #mourir_aux_frontières #Forteresse_europe

    On peut y voir aussi les #causes_du_décès pays par pays.

    Ici par exemple la Suisse :

    http://app.owni.fr/mortsauxfrontieres

    #frontières #migrations #asile #réfugiés

    ping @reka

    • Je l’avais déjà archivée en 2014 sur seenthis...
      https://seenthis.net/messages/234408
       :-)

      @reka y signalait déjà quelques problèmes...

      Cristina, cette carte et cet article posent des problèmes un peu ennuyeux.

      Nous connaissons bien ce projet qui a été mené par un copain (#Jean-Marc_Manach) au début de l’année 2011. Nous avions été avec @fil discuter avec lui et l’équipe d’#Owni en janvier 2011 si je me souviens bien, puisqu’ils nous avaient demandé la permission de reproduire quelques documents établis par Olivier Clochard pour Migreurop, et repris et édité par moi pour le Monde diplo en 2010.

      Je trouve que l’idée du mémorial est plutôt originale et intéressante, pour lutter contre l’oubli. Mais puisque la forme du mémorial est une carte interactive, il faudrait qu’elle soit régulièrement mise à jour, au moins deux fois par an quand United publie ses précieuses statistiques, et ce n’est pas le cas, et pour cause : Owni n’existe plus.

      Ça m’ennuie de voir publier en mars 2014 un article en référence à une initiative de 2011 basé sur des chiffres de 2010 (qui étaient même incomplets au moment où la carte a été faite). Je veux dire par là que Vivre ensemble peut tout à fait mentionner l’initiative qui est légitime et importante, mais il faudrait l’accompagner d’une note visible, d’un texte précisant la date et expliquant ce qui s’est passé depuis.

      Aujourd’hui, et selon les dernières statistiques de United (toujours des chiffres à minima d’ailleurs puisqu’ils ne référencent que les cas reconnus et documentés) on est passé à 17 300 morts.

      http://www.unitedagainstracism.org/campaigns/the-fatal-realities-of-fortress-europe

      C’est le chiffre qu’on retient, mais officieusement, on craint qu’il ne soit en réalité beaucoup plus élevé puisqu’on sait que beaucoup de migrants disparaissent sans laisser de trace, où sans que leur mort ne fasse l’objet d’une citation ou d’un article de presse qui est le matériau primaire avec lequel United travaille pour établir ses chiffres.

      Entre temps, il y a eu la révolution en Tunisie, en Libye et en Egypte (puis la Syrie un peu plus tard) ce qui a aussi considérablement changé le contexte, contribué à une très sensible augmentation des flux et donc des décès en mer et sur terre, sans qu’il soit aujourd’hui vraiment possible de les évaluer avec précision.

      Tous les chiffres de l’article de Vivre ensemble sont ceux de mi-2010 (ce qui est normal puisque c’est une reprise de l’article d’Owni). Mais il faudrait les compléter avec les derniers chiffres, à défaut de pouvoir mettre à jour la carte interactive.

      Sur la carte, ce qui est aussi très ennuyeux (je suppose que c’est un bug que les auteurs n’ont pas pu corriger), comme les données de 2010 étaient incomplètes et qu’il n’y avait pas de données pour 2011, le point des courbes revient à zéro, laissant penser que le phénomène diminue ou même disparait. Or, 2011 a été une des années la plus meurtrière (la cause, c’est conjointement le début des révoltes arabes en Afrique du Nord et renforcement des politiques anti-migrants). Ainsi, tous les graphiques produit interactivement sont faux dans la forme pour les trois dernières années, et donnent une impression visuelle qui fait comprendre au lecteur le contraire de ce qui s’est passé en réalité.

      Voilà, en espérant que ces remarques soient utiles et servent de base à une discussion avec les membres de Vivre ensemble pour compléter l’article publié en référence à la mention faite au Mémorial proposé par Jean-Marc et Owni en février 2011.

  • 30 years on since first migrant death, still no end to tragedies at sea

    When the body of a Moroccan man washed up on a beach in #Tarifa in 1988, no one knew that it would be the first of more than 6,700 fatalities.

    The body lay face up in the sand with its arms in a cross. It was swollen but clothed. The small boat had run aground and swept up on the shores of a beach in Tarifa, a town in Spain’s southern province of Cádiz. Four survivors recounted in French the story of the shipwreck that “froze the heart.”

    It was November 1, 1988, a date that continues to haunt journalist Ildefonso Sena. He took 10 photos of the scene with his Nikon compact camera but only one was needed for the incident to send shock waves through Europe. Without intending to, he had immortalized the first migrant death in the Strait of Gibraltar.

    “I wasn’t aware of the number of deaths that would follow,” Sena told the local newspaper Diario de Cádiz. Two bodies were found the following day, another two on November 3 and one more in Ceuta, the Spanish exclave city in North Africa. A total of 11 people died and seven disappeared. It was the first time a migrant boat had shipwrecked off Spain’s southern border. Thirty years on, there is no sign of an end to the deaths. “There has not been one single year where there have not been deadly tragedies,” says Gabriel Delgado, who has been director of the Migration Office of the Cádiz and Ceuta Diocese since 1993.

    Since November 1, 1988, 6,714 migrants have died or gone missing in the Strait of Gibraltar, according to a report by the migrant support group Andalucía Acoge. As the sun sets one afternoon in late October, Antonio Ruiz and his son Francisco Ruiz visit the graves at Tarifa cemetery. Antonio was mayor for the Socialist Party (PSOE) when Tarifa was shocked by the first migrant death. Now his son is the mayor and the people of the town, home to 118,116 residents, jump into action to lend a hand and provide resources to hundreds of migrants when the system is unable to cope.

    In Tarifa, they now know that when the wind is calm or gently blowing from the west, boats will arrive to the shore. And, if there is a sudden easterly gust, that there will be more deaths at sea. “We have 30 years of experience. We have been living with this situation for many years and are used to it. You have to normalize providing shelter, but you must never normalize death,” says Francisco Ruiz.

    This is the unwritten wisdom of a town committed to solidarity at all costs – a hundred or so locals spent their summer helping migrants sheltered in the municipal pavilion – and one that is becoming increasingly more familiar with the arrival of bodies of North African and Sub-Saharan migrants to their shores.

    It was not like this in the 1980s, when the town had no idea about the scope of the problem. “We could not imagine that this was going to lead to what it has led to,” explains Antonio Ruiz. Sena agrees: “The migration phenomena was gradually revealed. Between 1982 and 1983, boats began to arrive and the Civil Guard thought at first they were bringing in drugs. Later it happened more frequently but nobody gave it any importance until November 1, 1988.” That was the day the journalist was told by a Civil Guard officer: “Go to Los Lances beach, a body has appeared.”

    Sena remembers the scene when he arrived: “There was an infernal wind. The dead young man was two meters from the bow of the boat. He was around 25 years old and covered with grime from the sea.”

    He squatted down to take the photos. An officer then approached him and asked if he could interpret from French for the four Moroccan survivors. “They told me that 23 of them had set sail at 12 from a beach in Tangier. Halfway into the trip, they were surprised by a very strong easterly wind. They got close to the coast but the ship capsized,” recalls the 67-year-old, who has now retired.

    The 11 migrants who were found dead in the following days had no name, affiliation or known family – a pattern that would become all too familiar. Their bodies were moved from the morgue to a common grave in Tarifa cemetery, which is marked by a simple tombstone: “In memory of the migrants who died in the Strait of Gibraltar.” Delgado placed the tombstone when he took office. Since then, he and his team have discovered that, unlike other dioceses, the brunt of their work is in assisting migrants, not emigrants.

    Delgado has 25 years of bittersweet experiences, of migrants who were able to move forward and others who became just another anonymous legal process of a tomb in the cemeteries of Tarifa, Barbate and Conil de la Frontera in Cádiz, and in Ceuta. In these years, Delgado has seen blood trails on beaches and dead children, like Samuel, who was found at the beginning of 2017 in Barbate. “Fatal tragedies hit me very hard. I cannot get used to it,” explains the priest, who has officiated dozens of migrant burials.

    Every second Wednesday of the month, Delgado organizes Circles of Silence meetings in cities in Ceuta and Cádiz. “We don’t want anyone to get used to tragedy. Now I fear that, what’s more, we have gone from the globalization of indifference to the globalization of rejection,” he says in a serious tone.

    Every date marks the death of a migrant at sea. But back on November 1, 1988, it was difficult to imagine the Strait of Gibraltar would become the mass grave it is today. That windy morning was just a day when Sena pressed the shutter on his camera, “without calibrating the importance the photo would have.”


    https://elpais.com/elpais/2018/11/01/inenglish/1541074865_689521.html?id_externo_rsoc=TW_CC
    #Etroit_de_Gibraltar #mourir_en_mer #30_ans triste (#anniversaire) #histoire #photographie #migrations #frontières #fermeture_des_frontières #Espagne #Méditerranée #Forteresse_Europe #1988

    ping @reka

  • De l’intérieur des murs – lettre d’Athènes Par Dimitris Alexakis

    Dans cette lettre sont exposés les motifs qui poussent l’auteur à décliner l’invitation à participer à des rencontres autour de « l’#Europe de la #culture ». Cette Europe campée sur ses privilèges ne peut continuer à célébrer ainsi sa grandeur et à se gargariser de son dynamisme culturel, alors qu’elle ferme ses portes à de plus en plus de populations démunies, qu’elle cède aux courants réactionnaires et s’enferme dans ses murs.

    Dans quelle mesure est-il possible de « réenchanter le projet européen » ? La réalité politique de l’Europe me paraît autrement plus sombre que ne le laisse supposer le texte en forme de manifeste qui semble inspirer ces rencontres. Elle s’illustre dans des « opérations de sauvetage » à l’envers ; les plus riches sont évacués dans l’heure et les plus démunis laissés sur le carreau. Elle repose sur la collaboration de l’#UE avec des régimes de type dictatorial (Turquie, Soudan…) et des territoires mis en coupe réglés par les esclavagistes (Libye) ; les #frontières de l’Europe, et ses #camps, sont bien au-delà de l’Europe. En feignant d’être mise en crise par l’arrivée des #réfugié.e.s syrien.ne.s, l’Europe s’efforce en réalité de construire un consensus contre les exilé.e.s. Face à des guerres et des dérèglements qui s’inscrivent pourtant dans le long terme, elle adopte en urgence des textes toujours plus répressifs. Lorsqu’elle finit par les accepter sur son sol, elle « dispatche » les réfugié.e.s aux quatre vents en leur déniant la qualité de sujets porteurs d’histoires. Elle induit une acceptation de la mort à ses portes de ceux qui demandent secours (fuyant aujourd’hui la #guerre, demain les effets du #réchauffement climatique et les guerres d’un nouveau genre que la raréfaction des ressources naturelles engendrera) et une insensibilisation des opinions publiques à ces morts.

    « La #sécurité de chaque Européen se construit dans les #barbelés de la frontière orientale et dans les profondeurs de l’Egée » dit un graffiti aperçu ces jours-ci dans une petite rue du quartier de Patíssia. « La solidarité est notre arme », répond un slogan tagué près de la station Àgios Nikólaos.

    #Grèce #2015 #gauche #écologie #migrants #Frontex #big_society #forteresse #Méditerranée #UE #Union #racisme #police #austérité #hospitalité #solidarité #résistances #mouvements

    https://aoc.media/opinion/2018/08/23/de-linterieur-murs-lettre-dathenes

    • Chère L.,

      Le hasard fait que je termine cette lettre le 21 août, jour marquant la fin officielle du programme de tutelle auquel la Grèce est soumise depuis plusieurs années. Je peux imaginer la façon dont politiques et journalistes salueront l’événement en France. Ici, la nouvelle a été effacée il y a quelques semaines par les incendies qui ont ravagé une zone résidentielle du bord de mer, faisant 96 morts. Sur l’île de Tínos, nous avons été avertis de l’incendie par une odeur de bois brûlé sur la mer. Nous avons appris le lendemain la disparition de C., que nous connaissions à peine mais qui nous avait quelques fois rendu visite au KET, l’espace de création théâtrale que nous avons fondé en 2012. Nous avons été soulagés lorsque Sotíris, dont la maison de campagne se trouve à quelques kilomètres du sinistre, a fini par répondre au téléphone. Le souvenir des incendies qui avaient en 2007 dévasté le Péloponnèse nous est revenu en mémoire. Avec l’assassinat d’Alèxandros Grigorópoulos, le 6 décembre 2008, et l’attaque à l’acide contre Konstantína Koúneva, représentante syndicale des employées du nettoyage, les incendies de 2007 font partie des premiers signes avant-coureurs de « la crise grecque ».

      Combien de morts ont « fait » les programmes d’austérité ? Nous ne l’apprendrons jamais, car ils ne sont simplement pas comptables.

      Tu m’as demandé récemment si je souhaitais participer aux rencontres autour de « l’Europe de la culture » que ton institut organise cet automne en Grèce. Cette lettre a pour objet de préciser les raisons pour lesquelles je ne le souhaite pas.

      Le lieu choisi – un des plus beaux sites archéologiques de Grèce – me paraît en porte-à-faux par rapport au réel dont nous sommes témoins – celui des quartiers populaires, des aires de jeux désaffectées, des hôpitaux publics où on apprend un jour que tel service d’importance vitale (celui des transfusions sanguines) a fermé, que tel appareil ne marche plus (et qu’on en fera venir un de l’hôpital le plus proche, mais seulement dans six jours) ou que tel médicament n’est plus distribué en Grèce qu’au compte-gouttes (et qu’il va donc falloir faire le tour des pharmacies de la ville ; depuis quelques mois, les produits prescrits ici sous une même ordonnance doivent être retirés auprès d’un point de vente unique).

      La police française nous permettait de discuter au calme des « nouvelles formes de mobilisation » tandis que, de l’autre côté du fleuve, elle réprimait celles et ceux qui se mobilisaient.

      Nous sommes trop proches des ruines de l’État-providence pour que celles du monde antique nous disent grand-chose. Nous nous efforçons de parler à partir du lieu où nous sommes, et la mobilité dont nous continuons de jouir nous paraît déplacée quand tant d’autres sont condamnés à l’immobilité des camps.

      J’avoue avoir de moins en moins envie d’intervenir dans ces panels où jeunes artistes, diplômé.e.s de grandes écoles et responsables de startups sont invités à incarner la face lumineuse ou positive d’une Europe « malmenée » mais « tournée vers l’avenir ». Ce sont des espaces voués à rapprocher des individus aux profils sociaux identiques et où les problèmes qui fâchent et ceux qui font mal sont laissés au dehors.

      Le dernier panel de ce type auquel j’ai eu l’occasion de participer, ce printemps, était consacré aux « activistes de la culture » et se tenait dans une grande université française. Les accès aux bâtiments étaient gardés ; une manifestation de lycéen.ne.s, d’étudiant.e.s et de cheminots solidaires avait lieu au même moment de l’autre côté du fleuve dans le cadre du mouvement contre Parcoursup, le nouveau dispositif de sélection des candidat.e.s aux études supérieures. La police française nous permettait de discuter au calme des « nouvelles formes de mobilisation » tandis que, de l’autre côté du fleuve, elle réprimait celles et ceux qui se mobilisaient.

      C’est une image de l’Europe.

      La violence que les autorités exercent contre les réfugié.e.s, les collectifs de malades ou de précaires, les professionnel.le.s de l’éducation, de la santé, de la Poste, les syndicats paysans et ouvriers, les sans-logis, la jeunesse, les retraité.e.s du Sud et les individus offrant assistance aux sans-papiers et criminalisés à ce titre – toute cette violence multiforme, policière, sociale, symbolique ne traverse ces espaces que comme un écho assourdi. Les intervenant.e.s y ont tendance à dépeindre l’Europe comme un corps en souffrance et à y éluder toute critique directe des instances, des partis et des personnes de pouvoir – a fortiori lorsqu’une institution d’État accueille ou coorganise le forum. Par opposition à un discours politique « dépassé », l’accent est porté sur les alternatives (« novatrices ») et les solutions d’avenir que seraient censées fournir l’ingénierie culturelle, la mise en réseau, la culture digitale ou les « nouvelles solidarités » (dont le projet que tu m’as envoyé omet de rappeler qu’elles prennent racine en Grèce dans la contestation des programmes d’austérité – comme si, à partir de juillet 2015, tout un champ d’expérimentation sociale s’était détaché des conditions politiques qui l’ont fait naître et avait vocation à être capté par l’entreprenariat). Peut-être est-ce là, d’abord, que le bât blesse : dans une période marquée par l’effritement ou la disparition de la gauche traditionnelle, à quelles conditions ces « activistes de la culture » peuvent-ils briguer la place vacante du politique ? Sans doute en partageant le risque assumé par celles et ceux qui vivent et luttent en marge et sans filet sur tout le continent. Nous devons tisser nous-mêmes les alliances et les réseaux dans lesquels nous nous inscrivons et nous démarquer du processus en cours de gentrification des « quartiers créatifs » ; concevoir nos lieux comme des espaces politiques socialement hétérogènes où de jeunes artistes et de jeunes précaires côtoient les mineurs isolés hébergés par telle structure du voisinage, les employées de ménage et aides à domicile originaires de Géorgie ou d’Ukraine et les retraitées frappées par les coupes budgétaires aux côtés desquelles nous vivons.

      Dans quelle mesure est-il possible de « réenchanter le projet européen » ? La réalité politique de l’Europe me paraît autrement plus sombre que ne le laisse supposer le texte en forme de manifeste qui semble inspirer ces rencontres [1]. Elle s’illustre dans des « opérations de sauvetage » à l’envers ; les plus riches sont évacués dans l’heure et les plus démunis laissés sur le carreau. Elle repose sur la collaboration de l’UE avec des régimes de type dictatorial (Turquie, Soudan…) et des territoires mis en coupe réglés par les esclavagistes (Libye) ; les frontières de l’Europe, et ses camps, sont bien au-delà de l’Europe. En feignant d’être mise en crise par l’arrivée des réfugié.e.s syrien.ne.s, l’Europe s’efforce en réalité de construire un consensus contre les exilé.e.s. Face à des guerres et des dérèglements qui s’inscrivent pourtant dans le long terme, elle adopte en urgence des textes toujours plus répressifs. Lorsqu’elle finit par les accepter sur son sol, elle « dispatche » les réfugié.e.s aux quatre vents en leur déniant la qualité de sujets porteurs d’histoires. Elle induit une acceptation de la mort à ses portes de ceux qui demandent secours (fuyant aujourd’hui la guerre, demain les effets du réchauffement climatique et les guerres d’un nouveau genre que la raréfaction des ressources naturelles engendrera) et une insensibilisation des opinions publiques à ces morts [2].

      « La sécurité de chaque Européen se construit dans les barbelés de la frontière orientale et dans les profondeurs de l’Egée » dit un graffiti aperçu ces jours-ci dans une petite rue du quartier de Patíssia. « La solidarité est notre arme », répond un slogan tagué près de la station Àgios Nikólaos.

      Les invocations aux « valeurs humanistes », à « l’État de droit » ou à la « démocratie transnationale » dont le projet européen serait porteur rappellent par ces temps de violence ce qu’écrivait Hannah Arendt en 1951 à propos du « fossé entre les efforts des "idéalistes" (…) qui s’entêtent à considérer comme inaliénables ces droits humains dont ne jouissent que les citoyens des pays les plus prospères et les plus civilisés, et la situation des sans-droit. » Ces appels en faveur d’une « Europe des droits » passent trop aisément sous silence la part tenue dans l’histoire de nos libertés par la privation de liberté et l’exploitation d’autrui, l’appropriation de ses ressources et la guerre.

      Cette volonté de sauvegarde d’un mode de vie qui ne peut, faute de ressources, être étendu ou partagé, concerne aussi la place tenue par ces nations dans le commerce des armes ; la France, en particulier, semble d’autant moins disposée à offrir refuge aux victimes des conflits qu’elle joue un rôle de premier plan dans ce commerce criminel.

      La réinvention du politique, partout à l’œuvre, est partout en butte à la violence d’État. Il ne se passe pas un jour sans que le nouveau contrat social que les dirigeants des pays les plus riches proposent à leurs ressortissants, un pacte fondé sur l’égoïsme, l’indifférence, le maintien par tous les moyens des privilèges dont les sociétés développées ne pourront continuer à jouir qu’au détriment du reste du monde, rencontrent des résistances ; et aucune de ces résistances ne se déploie dans un cadre et selon un imaginaire purement et simplement européens.

      C’est peut-être un élément-clef du paysage actuel et de l’échec prévisible des propositions alternatives à l’échelle de l’Europe ou de l’Union (la distinction entre les deux paraissant de plus en plus rhétorique) qui se font jour depuis 2015 et court-circuitent au passage le niveau local. Les succès électoraux récents de formations néo-libérales (en France) ou néo-fascistes attestent à leur façon de la vivacité mortifère de l’idée européenne. Une part croissante de l’électorat semble acquise à l’idée que le maintien des privilèges du Nord en matière environnementale passera par une politique de fermeture des frontières et de collusion avec des régimes de terreur.

      Cette volonté de sauvegarde d’un mode de vie qui ne peut, faute de ressources, être étendu ou partagé, concerne aussi la place tenue par ces nations dans le commerce des armes ; la France, en particulier, semble d’autant moins disposée à offrir refuge aux victimes des conflits qu’elle joue un rôle de premier plan dans ce commerce criminel. Ce nouveau contrat social est peut-être l’implicite, au XXIesiècle, de « l’idée européenne » et conduit à envisager la politique actuelle et à venir de l’Union à la lumière du phénomène du réchauffement climatique, de la place dévolue à l’industrie des armes dans les économies développées, des migrations forcées que ces deux phénomènes ne cesseront de produire et des formes contemporaines de violence coloniale.

      Politique d’expulsions et de « gestion des flux » sans égard pour la situation des demandeurs d’asile et pour celle de leurs pays d’origine, renforcement du contrôle, « externalisation » de la détention, abandon des naufragés au mépris du droit de la mer. La violence contre les migrant.e.s et le refus des grandes puissances de répondre au défi du réchauffement climatique apparaîtront probablement dans les années qui viennent comme deux phénomènes non pas disjoints mais de plus en plus convergents. Incapables de remettre en cause le modèle sur lequel elles sont assises, et qui ne peut qu’être bouleversé par l’adoption de politiques à la mesure de la destruction environnementale en cours, nos sociétés semblent se préparer à répondre aux conséquences les plus dramatiques de la crise écologique par le renforcement de leur arsenal policier et militaire : réponse ciblant non les causes du réchauffement mais ses premières victimes, tenues à l’extérieur des murs.

      La fermeture des frontières aux victimes du réchauffement climatique, si absurde qu’elle soit (le phénomène ne s’arrêtera pas plus aux frontières que le nuage radioactif de Tchernobyl ne s’était arrêté en 1986 à la frontière franco-allemande), apparaît sous cet angle comme le socle d’un nouveau contrat social et les politiques contre les migrants comme des préparatifs de guerre, acclimatant les opinions publiques occidentales à cette violence qui vient et est déjà exercée, de façon plus ou moins avouée, en leur nom.

      Mais « notre » mode de vie ne nous appartient pas.

      Parler, écrivait Descartes dans sa belle "Lettre à Newcastle", parler comme un être humain et non comme une machine, c’est répondre à propos. L’incapacité de la gauche politique, traditionnelle ou en voie de recomposition, à articuler un discours novateur à la mesure de notre époque tient vraisemblablement à ce qu’elle ne cesse pas d’inscrire sa pensée et son action dans un mode de vie radicalement inégalitaire – puisqu’il ne peut être que l’apanage d’un petit nombre. Ce discours soucieux de ménager justice environnementale, accueil des réfugiés et poursuite des objectifs de croissance – voire, dans certains cas, soutien à l’industrie de l’armement – n’est tout simplement pas crédible, faute de cohérence interne.

      Articuler un autre discours exige de rompre en pensée et pratique avec ces formes de vie et de production dans lesquelles la gauche ne cesse, comme dans des sables mouvants, de s’enliser. S’il ne peut être identifié au « nous » des nations développées, le sujet politique à partir duquel cet autre discours devient possible est à l’œuvre dans la pratique des mouvements de solidarité associant ressortissants de l’UE et non-ressortissants de l’UE, Européens et extra-Européens. Son paradigme est naïf, fraternel, humaniste et anticolonial. Il repose sur un certain sentiment de la dignité et de la beauté des autres, sur l’alliance de militant.e.s, de citoyen.ne.s et de personnes de bonne volonté du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest et refuse de manière aussi simple que frontale de se soumettre aux frontières établies qui sont d’abord des frontières intérieures, des lignes de partage subjectives.

      L’implicite serait alors le suivant : refuser les frontières en place et la partition mondiale entre privilégiés et démunis reviendrait à contester à la racine la perpétuation d’un système de production, de développement et de domination condamnant une partie croissante de l’humanité à l’exil, à l’esclavage ou à la mort.

      La rencontre, les échanges d’idées, les échanges amoureux, le dialogue, l’invention et la création ne peuvent avoir lieu qu’au travers et de part et d’autre de ce mur.

      Je reviens à la citation d’Hannah Arendt, tirée du dernier chapitre de "L’Impérialisme" :

      « Aucun paradoxe de la politique contemporaine ne dégage une ironie plus poignante que ce fossé entre les efforts des idéalistes bien intentionnés, qui s’entêtent à considérer comme “inaliénables” ces droits humains dont ne jouissent que les citoyens des pays les plus prospères et les plus civilisés, et la situation des sans-droit. Leur situation s’est détériorée tout aussi obstinément, jusqu’à ce que le camp d’internement – qui était avant la Seconde Guerre mondiale l’exception plutôt que la règle pour les apatrides – soit devenu la solution de routine au problème de la domiciliation des “personnes déplacées”. »

      Comme le note Christiane Vollaire [3], cette « ironie poignante », éprouvée par Arendt moins de dix ans avant l’écriture de ces lignes, alors qu’elle fuyait le nazisme, « est au cœur du monde contemporain ». Pour un grand nombre de migrants, l’Europe a cessé d’être un lieu, et a fortiori un lieu d’accueil. Pour un grand nombre d’Européen.ne.s, l’Europe a dans le même temps cessé d’être un horizon (de projection, de désir, de pensée politique ou de création) pour devenir un mur, un enclos et un piège, espace où « notre liberté » dépend plus que jamais de la sujétion des autres. La rencontre, les échanges d’idées, les échanges amoureux, le dialogue, l’invention et la création ne peuvent avoir lieu qu’au travers et de part et d’autre de ce mur. C’est dans ses failles que quelque chose de l’ordre du désir et de la politique peut recommencer et recommence à circuler. Pas au centre du monde mais de l’intérieur des murs où nous nous battons pour respirer, en attendant qu’ils cèdent.

      (Athènes, mardi 21 août 2018)

      [1] https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/idees/europe-annee-zero

      [2] Lire le travail de recension entrepris depuis 1993 par le réseau United : http://unitedagainstrefugeedeaths.eu/wp-content/uploads/2014/06/ListofDeathsActual.pdf

      [3] « Langue du déplacement, barbarie de l’enfermement ». intervention de C. Vollaire le 6 février 2016 pour l’association Le sujet dans la Cité. http://www.lesujetdanslacite.com/1/upload/languedudeplacement_christiane_vollaire.pdf

      Dimitris Alexakis, animateur d’un espace de création dans le quartier de Kypsèli, Athènes

      @colporteur

  • Banu Cennetoğlu: ’As long as I have resources, I will make The List more visible’ | World news | The Guardian

    https://www.theguardian.com/world/2018/jun/20/banu-cennetoglu-interview-turkish-artist-the-list-europe-migrant-crisis

    http://unitedagainstrefugeedeaths.eu

    http://unitedagainstrefugeedeaths.eu/about-the-campaign

    http://unitedagainstrefugeedeaths.eu/map

    http://unitedagainstrefugeedeaths.eu/about-the-campaign/fortress-europe-death-by-policy

    he artist Banu Cennetoğlu can remember precisely the moment she was overwhelmed by the List, a catalogue, made by volunteers, of those who had died in their attempt to make a new life in Europe. It was 2002. She was based at the Rijksakademie in Amsterdam, studying photography. Researching the architecture of border posts for a project, she stumbled across it on the website of United for Intercultural Action, a network of NGOs supporting migrants and refugees. Back then, it was a document of 15 pages and 6,000 names; now it has over 30,000. “I started to read, and that was it,” she says. It was the start of a relationship that still continues in all its original fervour. “I know,” she adds, “that as long as I have resources as an artist I will continue to make this list more visible.”

    Cennetoğlu, an intense, warm woman in her mid-40s, immediately realised that she wanted – needed – people to encounter the List, in all its terrible rawness and cumulative power. She printed it out and pressed it on to people she met, left copies in cafes, made stickers and stuck them on ATMs around the city. It didn’t seem enough. She liked the idea of hiring billboards – not enormous hoardings but the kind of eye-level, poster-size advertising sites that were dotted around Amsterdam. The question was where to get the money, though that seemed easy enough – the Netherlands, at the time, had plenty of money for artists. “But then there were five years of constant attempts and they all failed,” she says. The conversations with potential funders played out repetitively. “People would ask me, ‘Is it an artwork?’ I would reply that it wasn’t. And they would say, ‘Well, if it’s not art, we cannot give you the money.’”

    –---

    The Guardian publishes the full UNITED List of 34,361 Refugee Deaths on 20 June International Refugee Day

    In recognition of World Refugee day, The Guardian, in collaboration with artist Banu Cennetoglu, Chisenhale Gallery and Liverpool Biennial is distributing the full UNITED ’List of Deaths’ in its print and online edition.

    Since 1993, UNITED for Intercultural Action has recorded the reported names, origins and causes of death for more than 34,000 refugees and migrants who have died whilst trying to get into Europe due to the restrictive policies of “Fortress Europe”. The List, which currently contains 56 pages of names, will be included in full in print and available to download on The Guardian’s as well as the UNITED website.

    In a 64-page print supplement, The List is accompanied by thought pieces covering how the shape of the refugee crisis has changed over the years. There are also case studies taking a deeper look behind some of the names of those listed and an interview with artist Banu Cennetoglu, who since 2007, facilitates distribution of the List around the world.

    Free of charge copies of the newspaper with the 64-page supplement will be available at Chisenhale Gallery (28 June-26 August 2018) and Liverpool Biennial (14 July-28 October 2018).

    UNITED Campaign “Fatal Policies of Fortress Europe”: No More Deaths - Time for Change!
    Fortress Europe is nearly impenetrable. Several deals made over the last years, such as the EU-Turkey deal or the more recent Italy-Libya deal, as well as the continued construction of walls and fences increasingly close routes to a life in safety. As a last chance, many are forced to choose a journey of life and death crossing the Mediterranean. However, most Lifeseekers don’t get to the other side of the Mediterranean. Refugees die suffocated in trucks, crossing rivers and mountains or are shot by guards. They die due to the inhumane conditions of detention centers or lack of medical assistance, commit suicide out of despair, or are killed after being deported to their country. They are denied both protection of our authorities and recourse to justice. Rescue boats are stranded on the Mediterranean for weeks while their passengers try to survive under inhumane conditions until an EU member state agrees to accept them at their port, such as in the recent case of the Aquarius. As diverse as they may seem, all of these deaths are direct results of EU border militarization, asylum laws, detention policies and deportations.

    Many national governments throughout Europe have shifted to the right and changes in asylum legislation follow suit. Afghanistan today is categorised as a safe country of origin to deport people to, whereas European citizens are not advised to travel there claiming the country is one of the most dangerous in the world. Such explicit double standards are persistent and established in migration legislation throughout the European Union. Italy’s recent deal with Libya has resulted in severe human rights violations by the Libyan coast guards and increased the risk of [refugees to be subject to] human trafficking.

    Every human has the right to look for a safe place to live, and the EU needs to establish secure access and humane treatment for those seeking refuge in Europe. We demand that death by policy ends and all member states provide safety and dignity for all as a minimum standard of human rights.

    Mark Rice-Oxley, special projects editor, Guardian News & Media, said:
    “This List of Deaths is a startling and heroic piece of work by UNITED for Intercultural Action. It exposes a terrifying truth of mounting human misery, of utterly preventable death stretching back more than 25 years - and of a failure of imagination by the world’s biggest bloc of liberal democracies. That is why The Guardian is publishing it in full on 20 June.”

    Banu Cennetoglu, artist, said:
    “I believe the power of printed material and its possible impact especially in the case of this List. I hope the dissemination and the contextualisation through The Guardian and its editors will remind people of the capacity they do have in order to interfere with those fatal policies and their makers.”

    Geert Ates, UNITED, said:
    “Since 1993, we have recorded the names and incidents of refugee deaths to draw public attention to the deadly consequences of the building of a Fortress Europe. The dissemination of our full list by the world’s leading newspaper, The Guardian, on World Refugee Day, will help UNITED enormously to find wider support for the necessary change of policies: No More Deaths! Time for Change!”

    For more information, please contact:
    Geert Ates (UNITED)
    +31-6-48808808
    listofdeaths@unitedagainstracism.org

    #migrations #asile #Réfugiés #mourir_en_mer #forteresse_europe

  • Migreurop | 6 février 2014 : Massacre de Tarajal
    https://asile.ch/2018/02/13/migreurop-6-fevrier-2014-massacre-de-tarajal

    Le 6 février 2018, les familles des victimes et leurs soutiens commémorent, pour la quatrième année consécutive, le massacre de Tarajal. Cette date est devenue l’un des symboles tragiques de politiques migratoires qui portent atteinte aux droits et à la vie des personnes en exil.

  • Frontex | Migratory routes map

    http://frontex.europa.eu/trends-and-routes/migratory-routes-map

    Il y avait les « flêches », @isskein nous signale que Frontex a inventé les « entonnoirs ».

    Source: FRAN and JORA data as of 3 July 2017. The data presented refer to detections of illegal border-crossing rather than the number of persons, as the same person may cross the external border several times. However, there is currently no EU system in place capable of tracing each person’s movements following an illegal border-crossing. Therefore, it is not possible to establish the precise number of persons who have illegally crossed the external border.

    #cartographie #représentation #visualisation #réfugiés #migrations #frontex

  • Les murs de la mer
    par Maël Galisson,
    paru dans CQFD n°148 (novembre 2016)
    http://cqfd-journal.org/Les-murs-de-la-mer

    Moins exposé médiatiquement que les routes migratoires de Méditerranée centrale ou de mer Égée, le détroit de Gibraltar est resté un lieu de passage où les soldats marocains jouent le rôle de supplétifs des politiques européennes. Les voyageurs sans visa y vivent de longues périodes d’attente, de violence et de misère. Reportage à Tanger, Ceuta et Melilla.

    #Ceuta, #Melilla, #Tanger, #Routes_Migratoires, #Forteresse_Europe

  • Vienna refugee conference reaffirms Europe’s closed-border policy - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2016/09/29/refu-s29.html

    Rien de neuf, mais la confirmation d’une attitude européenne désespérante pour ne pas dire obscène.

    #régression

    Vienna refugee conference reaffirms Europe’s closed-border policy
    By Martin Kreikenbaum
    29 September 2016

    At the Vienna refugee conference, where 11 countries participated along with European Union (EU) representatives, a decision was adopted to completely seal off the so-called Balkan route so as to prevent, if possible, any refugees from coming to Europe. In addition, repatriation agreements along the lines of the dirty deal with Turkey are to be concluded with North African states, Afghanistan and Pakistan.

    The representatives of the EU—Hungary, Slovenia, Croatia, Serbia, Macedonia, Bulgaria, Greece, Germany and Albania—who came to the meeting were implementing the decisions taken at the EU’s Bratislava summit on 16 September. There, the EU and German government abandoned all pretenses and fully exposed their inhumane refugee policies.

    #migrations #asile #frontières #europe #fermeture_des_frontières

  • Deadly crossings to Europe

    The world is facing the most significant migratory crisis in its history. Even today, millions of refugees are scrambling to reach the EU after fleeing war-torn countries such as Iraq, Syria and Libya. According to the International Organization for Migration (IOM), around 35,000 of them have died or gone missing between January 2000 and September 2016. The majority of deaths were due to drowning or exhaustion. In 2015, 1 million of refugees tried to cross the Mediterranean — more than 3,770 were reported to have died. Even more worrying for the future, 2016 could be the deadliest year for refugees.


    http://www.davidbihanic.com/deadly-crossings-to-europe
    #Méditerranée #mourir_en_mer #cartographie #visualisation #asile #migrations #forteresse_europe #réfugiés
    cc @reka @fil