• Le gouvernement Meloni à l’épreuve du procès de l’attentat de Bologne


    Sur les lieux de l’attentat à la gare de Bologne (Italie) le 2 août 1980. © Photo Farabola / Leemage via AFP

    La condamnation récente à perpétuité de deux néofascistes dans l’affaire de l’attentat de la gare de Bologne en 1980 provoque l’embarras de l’équipe de Giorgia Meloni qui voudrait réécrire l’histoire. Un ministre et une députée Fratelli d’Italia gravitent dans l’entourage des ex-terroristes.
    Karl Laske
    16 octobre 2023


    LeLe 27 septembre 2023, Gilberto Cavallini, dit « Gigi » ou « Il Nero », ne s’est pas présenté devant les juges. Le #néofasciste, ex-membre des Nuclei Armati Rivoluzionari (#NAR), auteur et coauteur de plusieurs assassinats – notamment ceux du policier Francesco Evangelista et du procureur Mario Amato, en 1980 –, a été condamné en appel à perpétuité pour sa participation à l’attentat commis gare de Bologne le 2 août 1980, qui avait fait 85 morts et 200 blessés . Arrêté en 1983, et déjà condamné pour différents crimes et association de malfaiteurs, l’ancien terroriste de 71 ans est en semi-liberté.
    Il y a peu, les enquêtes journalistiques de La Repubblica et de la Rai ont dévoilé ses réseaux et ses liens avec un membre du gouvernement, le sous-secrétaire d’État à l’environnement et à la sécurité énergétique, Claudio Barbaro. La condamnation en appel d’« Il Nero », et l’incarcération, en juin, d’un autre néofasciste, ex-membre d’#Avanguardia_Nazionale (AN), Paolo Bellini, 70 ans, condamné à perpétuité, en avril 2022, comme le coauteur du même attentat de Bologne, ont clarifié les responsabilités, et embarrassé le gouvernement de Giorgia Meloni, qui n’a jamais admis la mise en cause des néofascistes dans cet attentat.

    La « matrice néofasciste »
    Longues de 1 724 pages, les motivations de la sentence condamnant Bellini relèvent en particulier « la preuve éclatante » du financement de l’attentat par le haut dignitaire de la #loge_P2 (Propaganda Due), le financier d’extrême droite Licio Gelli, décédé en 2015. Preuve de la « #stratégie_de_la_tension » mise en œuvre par des réseaux clandestins au sein de l’#État et les #forces_armées. Sur une comptabilité manuscrite qu’il avait intitulée « Bologna » (un mot que les premiers enquêteurs n’avaient pas retranscrit), apparaissent une provision de 5 millions de dollars et un versement d’un million en espèces (20 %) peu avant l’attentat.

    La sentence souligne aussi les capacités de manipulation des groupes néofascistes par Licio Gelli et Federico Umberto D’#Amato, l’ancien chef du Bureau des affaires réservées du ministère de l’intérieur, également décédé, tous deux mis en cause lors d’un premier procès pour des manœuvres visant à désorienter l’enquête.
    La « coopération opérationnelle » des groupuscules Nuclei Armati Rivoluzionari et Avanguardia Nazionale a été par ailleurs établie par la justice : hold-up communs, faux papiers, caches d’armes partagées… La sentence relève au passage que l’une de ces caches se trouvait dans le local romain du journal Confidentiel, la couverture d’un réseau international impliquant d’anciens dirigeants du groupuscule français Ordre nouveau.
    En dépit de ces investigations, la présidente du Conseil Giorgia Meloni n’a cessé de contester, sur son compte Twitter (aujourd’hui « X »), les décisions de la justice concernant l’attentat de Bologne, réclamant « la vérité ». Et alors que le président de la République Sergio Mattarella a solennellement souligné, en août, « la matrice néofasciste » de l’attentat, Giorgia Meloni a, cette année encore, provoqué une vive polémique, le 2 août, parlant dans un message d’un des « coups féroces infligés » par « le terrorisme » à l’Italie, sans préciser lequel, et en signalant une nouvelle fois qu’il fallait « parvenir à la vérité » sur les attentats. Une façon à peine voilée de contredire l’institution judiciaire.

    Or la « matrice néofasciste » ne concerne pas que l’attentat de la gare de Bologne, mais toutes les « stragi », c’est-à-dire les #massacres, à commencer par l’attentat de #piazza_Fontana, à Milan, le 12 décembre 1969 (16 morts et 88 blessés), ou celui de la piazza della Loggia à #Brescia le 28 mai 1974 (8 morts et 102 blessés), dont les procès se sont conclus par la condamnation de membres du groupuscule néofasciste #Ordine_nuovo et de responsables opérationnels de sa cellule en Vénétie.
    Concernant #Bologne, la « vérité alternative » avancée par l’équipe Meloni tient en une « piste palestinienne » liée à l’incarcération d’un militant palestinien pour trafic d’armes en 1979, une piste explorée mais fermement écartée par la justice vu l’implication matérielle des néofascistes, et par ailleurs les preuves d’un dialogue entre Italiens et Palestiniens au sujet de cet épisode.
    Cette piste internationale avait fait partie des contre-feux ouverts par Licio Gelli lui-même, aux débuts de l’enquête. En 2019, huit députés Fratelli d’Italia ont tenté de la rouvrir par une demande de création d’une commission d’enquête parlementaire, faisant délibérément l’impasse sur les enquêtes judiciaires et les condamnations définitives, en 2007, de trois premiers auteurs de l’attentat, ex-membres des Nuclei Armati Rivoluzionari, Valerio Fioravanti, Francesca Mambro et Luigi Ciavardini.

    Cet été, l’un de ces députés, Federico Mollicone, a encore demandé la « levée du secret » sur d’éventuels documents concernant la piste palestinienne. « Ces documents n’existent pas, c’est le énième rideau de fumée lancé sur le 2 août », a commenté Paolo Bolognesi, le président de l’Association des familles de victimes de l’#attentat_de_Bologne.
    En février, c’est le ministre de la justice, Carlo Nordio, qui a soutenu devant le Sénat la validité des arguments des avocats de Cavallini visant à annuler la condamnation du néofasciste – en s’appuyant sur une jurisprudence inexistante concernant la limite d’âge des juges populaires. « Il a fourni une assistance aux terroristes », s’est indigné encore Bolognesi dans La Stampa.

    Un soutien matériel aux condamnés
    « La strage de 1980 est la plus contestée dans ses résultats judiciaires parce que les enquêtes et les sentences ont touché des points sensibles d’un système encore actif », a commenté l’un des anciens juges de Bologne Leonardo Grassi au Fatto Quotidiano.
    « Il est normal qu’aujourd’hui on revienne à la piste palestinienne, c’est la manière dont la partie politique qui se sent impliquée, et qui est au gouvernement, cherche une voie de sortie, poursuit-il. Parce que le parti de Giorgia Meloni revendique sa continuité avec le Movimento Sociale Italiano (#MSI), et celui-ci est proche du monde d’où proviennent les exécuteurs des stragi. »
    Un monde plus que proche. Comme l’a montré l’enquête de la Rai et de La Repubblica sur l’étrange coopérative Essegi 2012.
    Cette société est justement dirigée par l’un des premiers condamnés dans l’attentat de Bologne, Luigi Ciavardini, 61 ans. Et elle a permis à « Il Nero » Cavallini de décrocher un emploi et la semi-liberté.
    Condamné à treize et dix ans de prison pour les meurtres d’Evangelista et d’Amato, et à trente ans pour l’attentat de Bologne, Ciavardini, dit « Gengis Khan », a fait tourner sa coopérative, dédiée à l’accueil des détenus en semi-liberté, à coups de subventions publiques (plusieurs millions d’euros) de municipalités et collectivités locales amies – jusqu’à la perte de son agrément en juin dernier.
    Ces deux condamnés pour l’attentat de Bologne ont tous deux bénéficié du soutien du sous-secrétaire d’État à l’environnement de #Giorgia_Meloni, Claudio Barbaro, ancien élu du Movimento Sociale Italiano (MSI). Ciavardini a obtenu sa propre semi-liberté grâce à l’emploi que lui a offert Barbaro au sein de l’Alliance sportive italienne (ASI) qu’il a présidée pendant vingt-sept ans. Et le ministre a « contribué à payer » les frais judiciaires de Cavallini, selon un témoin cité par La Repubblica.

    Mais le ministre n’est pas le seul à soutenir les ex-terroristes des NAR. La députée (Fratelli d’Italia) Chiara Colosimo, une proche de Meloni, a ainsi rendu visite à Ciavardini à la prison de Rebibbia en 2014. L’émission « Report » de la Rai a dévoilé une photo de l’élue accrochée à son bras à cette occasion (voir ci-dessous).
    Malgré cette relation à l’évidence amicale, Chiara Colosimo a été élue en mai dernier présidente de la commission antimafia par le Parlement, provoquant une levée de boucliers parmi les familles des victimes des attentats, et un appel solennel de leur part, en vain.

    Cette nomination à la tête de la commission antimafia est d’autant plus problématique que Luigi Ciavardini a été aussi sous investigation pour ses contacts avec la #Camorra, la mafia napolitaine dans le cadre de l’enquête « Mafia Capitale ». L’ancien terroriste avait détenu un restaurant à Rome, Il Tulipano, en association avec le comptable du clan, Massimiliano Colagrande, alias « Small », condamné définitivement en février 2020, à 30 ans de prison.

    Début août, les néofascistes condamnés ont reçu un autre soutien, plus modeste, celui du responsable de la communication institutionnelle de la région du Lazio, Marcello De Angelis, un ancien parlementaire d’extrême droite, lui-même issu du groupuscule Terza Posizione, auquel avaient appartenu les trois premiers condamnés de l’attentat de Bologne avant de rejoindre les NAR, Valerio Fioravanti, Francesca Mambro et Luigi Ciavardini – ce dernier n’est autre que son beau-frère.
    Sur Facebook, De Angelis a assuré que ses trois camarades, condamnés définitifs, n’avaient « rien à voir avec le massacre de Bologne ». Son post a immédiatement été « liké » par Claudio Barbaro. Le communicant a démissionné fin août des services de la région après la découverte sur son compte de posts antisémites, ou encore célébrant Himmler. On relève au passage que l’ancien activiste dialogue sur Facebook avec un proche de Marine Le Pen, l’ex-chef du GUD #Frédéric_Chatillon installé à Rome depuis ses ennuis judiciaires.

    La « Primula nera »
    L’incarcération surprise de Paolo Bellini, en juin dernier, alors qu’il était dans l’attente de son procès en appel, a été décidée dans l’urgence pour des raisons de sécurité. Placé sur écoute, l’ancien membre d’Avanguardia Nazionale condamné à perpétuité a proféré des « menaces alarmantes » contre son ex-femme et un juge.
    Il a fait savoir qu’il préparait « quelque chose d’apocalyptique » pour « clore la carrière du président de la cour d’assises de Bologne » qui l’a condamné, et qu’il avait découvert que le magistrat avait un fils diplomate au Brésil. Il annonçait aussi avoir « tout juste fini de payer 50 000 euros » pour « descendre » son ex-femme qui a trop parlé lors de son procès. Des mesures de protection ont été prises.
    Quarante ans après les faits, Paolo Bellini a été confondu par l’exploitation d’une série d’images extraites d’un film super-8 tourné par un touriste suisse dans la gare de Bologne, quelques minutes après l’explosion de la bombe, le 2 août 1980. Un homme en tee-shirt bleu, cheveux frisés hirsutes, passe devant la caméra sur le quai numéro un de la gare. C’est lui.

    L’enquête est rouverte. Des photos anciennes sont saisies, analysées et comparées par des moyens techniques aux images en super-8. C’est positif. Le film est présenté à son ex-femme. Placée sur écoute, elle déclare à son fils reconnaître son ex-mari, formellement. Elle avoue alors aux juges que l’alibi qu’elle lui a fourni pendant la première enquête était inventé.
    Les menaces de Bellini sont prises au sérieux, car sa vie a été émaillée d’assassinats et de cavales qui lui ont valu le surnom de « Primula nera », le « Fantôme noir ». Après quelques années au MSI, un premier meurtre commis en 1975, il prend la fuite au Paraguay, aidé par le chef d’Avanguardia Nazionale, Stefano Delle Chiaie, l’homme lige de l’internationale fasciste.
    De retour en Italie sous une fausse identité brésilienne, il obtient des facilités de circulation et un port d’armes par des contacts au sein des #services spéciaux, et devient pilote d’avion privé. L’un des portraits-robots établis après l’attentat de Bologne fait émerger son vrai nom et son visage parmi ceux des suspects, mais la « Primula » demeure dans l’ombre.
    Interpellé en 1981, il échappe aux poursuites dans l’affaire de Bologne, mais reste incarcéré jusqu’en 1986 pour d’autres épisodes criminels qui avaient conduit à son départ en cavale. Il se rapproche alors de la #’Ndrangheta, la mafia calabraise, pour laquelle il commet au moins six assassinats entre 1990 et 1992, puis trois autres entre 1998 et 1999. Grâce à des aveux négociés, il bénéficie du statut de « collaborateur de justice » et de remises de peine.

    La mort de juge Falcone
    En 2019, les images de la gare de Bologne permettent aux juges de reconstituer l’histoire de son implication dans l’attentat, en rassemblant les éléments épars, qui s’avèrent accablants.
    Selon un témoin, son frère, Guido, décédé en 1983, avait expliqué à un proche son rôle dans l’attentat, et révélé la présence sur place de Stefano Delle Chiaie avec Gaetano Orlando, un néofasciste connu au Paraguay. D’après Guido, Paolo avait amené « le matériel » utilisé pour l’attentat dans « un sac de sport ou une valise », et était allé chercher Delle Chiaie pour l’accompagner à la gare avec trois complices.
    Selon Guido, Paolo avait reçu 100 000 millions de lires (environ 50 000 dollars) pour l’opération. Les juges relèvent des liens avérés avec Gilberto Cavallini, récemment condamné, et exhument aussi une écoute significative d’un néofasciste, ex-chef de la cellule vénitienne d’Ordine nuovo, Carlo Maria Maggi, condamné définitif pour l’attentat de la piazza della Loggia à Brescia en 1974. Maggi confirme à son interlocuteur l’implication des « NAR », Mambro et Fioravanti, et raconte que c’est « l’aviateur » (Paolo Bellini, donc) qui a apporté la bombe à la gare.
    Bellini, réincarcéré, n’a pas livré tous ses secrets, loin de là. Il est soupçonné dans l’affaire de l’attentat de Capaci qui a tué le juge Giovanni Falcone avec sa femme et son escorte, le 23 mai 1992.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/161023/le-gouvernement-meloni-l-epreuve-du-proces-de-l-attentat-de-bologne

    edit : l’article omet de signaler que Piazza fontana (1969) a immédiatement été attribué à l’extrême gauche

    #Italie #État #extrême_droite #attentat_massacre (s)

  • Le trésorier de #Marine_Le_Pen se déchaîne sur Facebook
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060417/le-tresorier-de-marine-le-pen-se-dechaine-sur-facebook

    © Document Mediapart Derrière sa page Facebook officielle et lisse, le trésorier du microparti de Marine Le Pen étale ses idées radicales sur plusieurs comptes anonymes. Mediapart et Marianne ont retrouvé les multiples pages Facebook d’Axel Loustau, bien loin de la fameuse « dédiabolisation » de la candidate du #FN.

    #France #Axel_Loustau #Frédéric_Chatillon #Front_national #GUD

  • Frédéric Chatillon, la propagande collée au Front
    https://lesjours.fr/obsessions/communication-politique/ep8-chatillon-fn-le-pen

    Frédéric Chatillon a toujours été un prestataire discret du FN, notamment en période électorale. Son habitude n’est pas de figurer dans un organigramme de campagne, pas plus cette année qu’en 2012. Au sein de l’équipe de Marine Le Pen, la com est prise en main par Florian Philippot, vice-président du FN, membre du conseil stratégique et grand habitué des médias, ainsi que par le sénateur David Rachline, promu au poste de directeur de campagne. Une cellule « idées-images » a aussi été créée. Elle est dirigée par le beau-frère de Marine Le Pen, Philippe Olivier (mari de sa sœur aînée, Marie-Caroline) et par Sébastien Chenu, transfuge de l’UMP, parti au sein duquel il créa GayLib, son association de défense des droits des homosexuels. Absents des médias, ils soignent les visuels, organisent les déplacements et chapeautent les meetings. Aucune agence ayant pignon sur rue ne veut travailler avec le FN, sous peine de perdre des clients.

    Pourtant, #Frédéric_Chatillon est bien présent sur la campagne présidentielle de Marine Le Pen. Il a été aperçu en marge de la convention nationale organisée par la candidate les 4 et 5 février à Lyon, véritable lancement de la campagne. Il était aussi à Brachay (Haute-Marne) lors de la rentrée politique de Marine Le Pen en septembre. Riwal avait imprimé les affiches de l’événement. Ou lors de l’inauguration de L’Escale, le QG de la candidate, rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, deux mois plus tard. Il est considéré comme un rouage essentiel du système Marine Le Pen, et la candidate n’a aucune intention de s’en passer. Comme autrefois Jean-Marie Le Pen avec son imprimeur, Fernand Le Rachinel, aussi grand bailleur de fonds du parti, le FN a besoin de professionnels totalement acquis à sa cause. Avec Riwal, Frédéric Chatillon n’a plus le droit d’entretenir de relations commerciales avec le FN. Mais comme l’a relevé le site d’Europe 1, l’agence e-Politic, qui gère le site internet de la candidate et sa stratégie numérique, appartient au groupe Erer, qui est aussi la maison-mère de Riwal. D’ailleurs, sa compagne, Sighild Blanc, a déposé, le 13 juin 2016, à l’Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi), le slogan de la candidate, « Au nom du peuple ». Bref, Chatillon est loin d’avoir déserté et la justice ne lui fait pas peur.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • Quand l’ex-leader du GUD Frédéric Chatillon cherchait 10 millions pour le FN - Challenges.fr
    https://www.challenges.fr/election-presidentielle-2017/quand-l-ex-leader-du-gud-frederic-chatillon-cherchait-10-millions-pour-le

    Le patron de Riwal (...) mentionne « un accord de principe de nos amis italiens » pour un prêt de 10 millions d’euros gagé sur la « subvention annuelle ». Sans doute l’aide publique de 5 millions d’euros que touche le Front national chaque année depuis 2012 grâce à son résultat aux élections législatives.

    Frédéric Chatillon évoque « quatre échéances de 2,5 millions d’euros directement subrogées sur la subvention annuelle » et un taux d’intérêt de 10%. « C’est assez élevé, mais c’est la seule solution que nous avons pour l’instant », note Frédéric Chatillon. Interrogé un an et demi plus tard par les juges d’instruction Aude Buresi et Renaud Van Ruymbeke dans l’enquête sur le financement des campagnes FN où il est mis en examen, le communicant assume. « Etes-vous en charge de la recherche d’un financement du Front national ? », s’étonnent les magistrats. « Comme de nombreuses personnes, répond-il. Toutes les bonnes volontés étaient les bienvenues. J’ai d’ailleurs tout intérêt à ce que le FN me paie. » Un prestataire aux petits soins, en somme.

    Quelques mois plus tard, le trésorier du Front national Wallerand de Saint-Just reconnait aussi le rôle joué par l’ancien leader du GUD dans la recherche d’un prêt pour le parti. « Monsieur Chatillon a effectivement essayé de trouver des prêts pour financer les campagnes électorales, notamment en Italie. Cela n’a pas marché. J’ai réussi en Russie », relate-t-il. Une allusion au prêt de 9,4 millions d’euros que le Front national a finalement souscrit auprès d’une banque tchéco-russe en 2014.

    Plus largement, depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du Front national, Frédéric Chatillon a été, avec son agence Riwal, un prestataire incontournable pour les tracts et affiches des candidats FN, largement remboursés sur fonds publics. Début 2011, c’est même la présidente du Front national qui a convoqué dans un petit restaurant à Nanterre les imprimeurs qui avaient l’habitude de travailler avec le Front pour leur imposer Riwal comme intermédiaire entre eux et les candidats.

    Cette situation de quasi-monopole a permis à l’agence de com’ de dégager de confortables marges, allant de 38% à 68% sur les dépenses de campagne des candidats aux élections législatives de 2012. Et jusqu’à 74% sur les affiches officielles et profession de foi de la campagne présidentielle de Marine Le Pen. Soit 1,8 millions d’euros de marge sur les 2,4 millions remboursés par l’Etat ! Une forme d’industrialisation des subventions publiques qui est dans le viseur de la justice et vaut à #Frédéric_Chatillon, au trésorier du Front national et au FN en tant que parti d’être renvoyés en procès.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • Frédéric Chatillon, salarié borderline de la campagne de Marine Le Pen - L’Express
    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/fn/frederic-chatillon-salarie-borderline-de-la-campagne-de-marine-le-pen_18914

    « Personne n’est dupe. Il détourne les obligations du contrôle judiciaire mais reste formellement dans les clous » en n’agissant pas officiellement au nom de Riwal, estimait en septembre une source proche de l’enquête. « Il joue avec le feu mais sait très bien être borderline. »

    Un jeu avec le feu qui commence à donner quelques sueurs froides en interne. « On ne nous les montre pas mais nous savons que ce sont toujours les mêmes qui sont en piste sur le matériel », glissait en février à L’Express un membre du comité stratégique de Marine Le Pen au sujet de Frédéric Chatillon et de son proche, Axel Loustau, trésorier du micro-parti Jeanne.

    Ulcéré par le rôle présumé que l’ancien « gudard » joue toujours dans la mécanique FN, ce cadre disait avoir « engueulé » Marine Le Pen à ce sujet. « Elle m’a répondu : ’c’est un fournisseur’ », racontait-il. « Il a prouvé un certain nombre de compétences, ça veut dire qu’on a besoin de lui », justifiait un autre cadre frontiste, proche, lui, de Frédéric Chatillon.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Frederic_Chatillon

  • Frédéric Chatillon, ami de Marine Le Pen accusé d’antisémitisme, est... salarié du FN - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170321.OBS6938/frederic-chatillon-ami-de-marine-le-pen-accuse-d-antisemitisme-

    Un très proche de Marine Le Pen disait aussi récemment « comprendre en partie » les doutes de la communauté juive à l’égard de #Frédéric_Chatillon, qui « a été très loin dans le passé ».

    La députée Marion Maréchal-Le Pen et sa mère Yann Le Pen - sœur de Marine Le Pen et chargée des grandes manifestations au FN - l’évitent au possible.

    Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen, s’inquiète lui aussi parfois de la place des « gudards » dans le parti.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • Le réquisitoire de l’eurodéputé Chauprade contre le #FN
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170317/le-requisitoire-de-l-eurodepute-chauprade-contre-le-fn

    Aymeric Chauprade L’ancien conseiller de #Marine_Le_Pen, #Aymeric_Chauprade, se confie sur les affaires du FN dans un livre, Marine est au courant de tout… et un documentaire d’« Envoyé spécial », en partenariat avec Mediapart et Marianne. Pour l’eurodéputé, la candidate « est tenue » par les anciens du GUD. « Si elle arrive au pouvoir, ces gens seront le pouvoir. »

    #France #Financements #Frédéric_Chatillon #Front_national #GUD_connection

  • « Marine Le Pen n’est pas libre »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160317/marine-le-pen-nest-pas-libre

    Aymeric Chauprade L’ancien conseiller international de la présidente du #FN, #Aymeric_Chauprade, se confie pour la première fois sur les affaires du FN dans un livre, Marine est au courant de tout…, et un documentaire diffusé ce jeudi dans « Envoyé spécial », en partenariat avec Mediapart et Marianne. Pour l’eurodéputé, la candidate « est tenue » par le groupe des anciens du GUD. « Si elle arrive au pouvoir, ces gens seront le pouvoir. »

    #France #Financements #Frédéric_Chatillon #Front_national #GUD_connection #Marine_Le_Pen

  • « Soirées nazies » : le témoignage qui accuse
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150317/soirees-nazies-le-temoignage-qui-accuse

    Dans une enquête diffusée jeudi par « #envoyé_spécial » sur #France 2, en partenariat avec Mediapart, Marianne et Flammarion, un ancien membre de la « #GUD connection » qui entoure la présidente du #FN témoigne des soirées ponctuées de « saluts nazis » et d’une obsession vis-à-vis des juifs.

    #Axel_Loustau #France_2 #Frédéric_Chatillon #Front_national #Marine_Le_Pen

  • Le micro-parti de #Marine_Le_Pen visé par une nouvelle enquête judiciaire
    https://www.mediapart.fr/journal/france/221116/le-micro-parti-de-marine-le-pen-vise-par-une-nouvelle-enquete-judiciaire

    © Reuters Selon des informations obtenues par Mediapart, le service antiblanchiment Tracfin a transmis à la justice un signalement portant sur des flux de plusieurs millions d’euros jugés suspects, sur les comptes du micro-parti de Marine Le Pen, #Jeanne, et son prestataire, #Riwal. Le parquet de Paris a ouvert le 26 octobre une information judiciaire contre X pour « escroqueries » et « abus de biens sociaux ».

    #France #Axel_Loustau #FN #Frédéric_Chatillon #Front_national

  • Comment #Marine_Le_Pen prépare sa #campagne présidentielle
    https://www.mediapart.fr/journal/france/171016/comment-marine-le-pen-prepare-sa-campagne-presidentielle

    Le discours de clôture de Marine Le Pen à Fréjus, le 18 septembre 2016. © Reuters Équipe, financements, programme : comment la présidente du #Front_national prépare-t-elle sa campagne présidentielle de 2017 ?

    #France #élection_présidentielle #équipe #FN #Frédéric_Chatillon #Riwal

  • #Financement de #campagnes : le #FN renvoyé en correctionnelle
    https://www.mediapart.fr/journal/france/061016/financement-de-campagnes-le-fn-renvoye-en-correctionnelle

    Marine Le Pen au parlement européen le 5 juillet 2016. © Reuters D’après nos informations, le FN est renvoyé en correctionnelle dans l’affaire de ses financements de campagnes des législatives de 2012. Dans leur ordonnance de renvoi, datée du 5 octobre, les juges suivent l’essentiel des réquisitions du parquet. Dix personnes physiques et morales sont concernées, dont deux dirigeants du parti.

    #France #Frédéric_Chatillon #Front_national #Jeanne #Marine_Le_Pen #micro-parti

  • Le #Front_National, un parti « anti-système », « contre l’oligarchie économique » ? Vous n’y pensez pas !
    http://lahorde.samizdat.net/2016/05/12/le-front-national-un-parti-anti-systeme-contre-loligarchie-economi

    Lu sur le site de Visa : Le FN voudrait apparaître comme « le » parti anti-système, mais, dans le même temps, sachant que son parti clive l’opinion publique, Marine Le Pen souhaite placer sa campagne pour 2017 sous le slogan de La France apaisée. Toujours est-il que la prétendue opposition à « la mondialisation sauvage » et à [&hellip

    #Extrême_droite_institutionnelle #Frédéric_Chatillon

  • « Panama Papers » : le #FN ne s’estime « pas concerné »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/050416/panama-papers-le-fn-ne-sestime-pas-concerne

    Après les révélations du Monde, ce mardi, concernant plusieurs proches de #Marine_Le_Pen et leurs montages financiers, le #Front_national tente d’éteindre l’incendie et affirme que ni le #parti, ni sa présidente ne sont « concernés » directement par ces affaires.

    #France #Frédéric_Chatillon #Gérald_Gérin #Jean-Marie_Le_Pen #Riwal

  • Wikileaks. L’extrême droite française rend des comptes au Régime Assad : « Syria is Fine ».
    http://lahorde.samizdat.net/2013/09/12/wikileaks-lextreme-droite-francaise-rend-des-comptes-au-regime-ass

     Un nouvel article qui évoque les liens entre l’extrême droite française et le régime syrien. Tout cela avait été déjà évoqué il y a quelques années par REFLEXes : Le chemin de Damas de Monsieur C. De Damas à Paris… De l’amitié, de l’argent et des emmerdes http://contresubversion.wordpress.com/2013/09/11/wikileaks-lextreme-droite-francaise-rend-des-comptes-au- « Source de la fuite : la présidence (...)

    #Extrême_droite_institutionnelle #Extrême_droite_radicale #Frédéric_Chatillon #Front_National #GUD #Syrie

  • Les réseaux de financement de Marine le Pen

    http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article485

    Lors d’un précédent article, nous posions la question de savoir si les amitiés syriennes de Frédéric Chatillon allaient rester anecdotiques ou bien devenir un problème pour Marine Le Pen (MLP). La réponse est arrivée le 25 janvier dernier sur France Inter, station sur laquelle MLP était l’invitée de la Matinale pour répondre aux questions de Patrick Cohen et Bernard Guetta.

    #Marine_Le_Pen, #FrontNational, #Syrie, #Riwal, #Frédéric_Chatillon, #France, #GUD