• Autour du Mouvement du 2 Juin
    Entretien avec Norbert Knofo Kröcher

    http://lavoiedujaguar.net/Autour-du-Mouvement-du-2-Juin

    Un entretien avec Norbert Kröcher, dit Knofo, réalisé en décembre 2008 par Sergio Rossi à propos du Mouvement du 2 juin et de Berlin-Ouest lors de la période 1965-1975, traduit par Marseille Infos Autonomes (en collaboration avec contra info) depuis le blog de Salvatore Ricciardi contromaelstrom.

    Norbert Kröcher était rédacteur avec Ronald Fritzsch et Peter-Paul Zahl de la revue FIZZ, de la gauche radicale berlinoise, de tendance anarchiste. Tous trois ont ensuite conflué dans le Mouvement du 2 Juin.

    Sur le Mouvement du 2 Juin, il est important de commencer par dire que ceux qui y ont conflué venaient d’un milieu complètement différent de celui de la Fraction Armée rouge (RAF). Nous étions une grande majorité de prolétaires, tandis que la RAF venait de la petite ou de la haute bourgeoisie. Leur monde était complètement séparé et, de plus, les « classifications » sociales étaient alors beaucoup plus marquées. (...)

    #RFA #2_Juin #anarchisme #Fraction_Armée_rouge #archives #mémoires

  • Une jeunesse allemande / Entretien de Jean-Gabriel Périot (avec Alain Brossat) « Le silence qui parle
    http://lesilencequiparle.unblog.fr/2015/10/16/une-jeunesse-allemande-entretien-de-jean-gabriel-periot-ave

    Dès les premières images de ton #film, on mesure à quel point les événements et les personnages qui y sont évoqués se sont éloignés de nous. Ce n’est pas seulement la question du « temps qui passe » – c’est que, distinctement, nous ne sommes plus dans la même époque que les activistes de la #Fraction_Armée_Rouge et le milieu dont ils émanent. Ce n’est pas exclusivement un enjeu de pratiques politiques, mais aussi bien, de sensibilité historique, de conduites sociales, de culture des corps (tabagisme et révolution, révolution et cheveux longs.)… Je me demandais si le choix que tu as fait de ne construire ton film qu’autour de documents d’#archives, en bannissant notamment les témoignages de contemporains de ces événements avait pour vocation d’entériner cet effet d’éloignement – ou bien si, au contraire, à travers la présentation de l’archive, tu incites le spectateur à chercher dans cette scène dramatique de l’Allemagne des années 1970, des pistes conduisant à notre propre actualité ? 

    Il me semble que le film appartient, sans que cela soit contradictoire, à deux temps distincts : un #passé effectivement révolu dont presque tout nous sépare, et notre propre #présent. Cet effet de balancement s’ancre en effet dans le choix d’utiliser uniquement des archives contemporaines de l’histoire en train de se dérouler, sans interview, voix-off ou commentaire rajouté. Généralement quand un film utilise des archives, il y a toujours un narrateur (interviewé ou commentateur) qui a pour rôle d’expliquer, de contextualiser, mais finalement aussi, d’inscrire les archives dans un temps passé et révolu. Pourtant les images d’archive en elles-mêmes sont toujours au « présent de l’indicatif » : elles racontent ou montrent ce qui est en train de se passer au moment où elles sont filmées. Dans mon film, en enlevant tout commentaire contemporain, je fais en sorte que les archives restent au « présent », et le film se déroule comme se déroule un film de fiction : on suit une histoire en train de se raconter, on regarde les personnages évoluer de manière presque « indépendante » (et ce même si certains spectateurs connaissent en partie les événements dont le film traite).
    Une autre raison de ce mouvement de bascule entre le passé et le contemporain est que je fais ce film depuis #aujourd’hui. Si j’ai décidé de faire un film sur cette histoire passée, c’est qu’elle me renseigne sur l’époque dans laquelle je vis. Une jeunesse allemande n’a jamais eu la prétention de raconter in extenso l’histoire de la RAF, ce qui est d’ailleurs impossible. Il est évident que les choix que j’ai opérés dans cette matière très riche proviennent de ce que tel ou tel épisode de cette #histoire ou que telle ou telle archive me touchait ou m’interrogeait plus que d’autres. Il me semble que c’est parce que j’ai assumé ma propre subjectivité que ce film peut jouer en même temps sur deux temps différents.
    Ensuite, chaque spectateur s’empare à son tour du film avec sa propre subjectivité, avec des savoirs et des opinions politiques différentes et il va ressentir différemment que d’autres spectateurs ou différemment de moi ce qui relèverait d’un temps révolu ou ce qui fait écho avec aujourd’hui.

    Bande annonce
    https://www.youtube.com/watch?v=ueEKLDIhb2U

    Une présentation
    http://www.dailymotion.com/video/x2k46l9