• Pourquoi un manifeste open-source pour la santé globale ?
    https://redasadki.me/2023/06/09/pourquoi-un-manifeste-open-source-pour-la-sante-globale

    Read this in English : Why an open-source manifesto for #Global_health ? La communauté mondiale de la vaccination se concentre désormais sur le « grand rattrapage », en priorisant le rétablissement des services de vaccination suite aux conséquences de la pandémie de COVID-19, alors que les pays—et le personnel de la vaccination en première ligne—s’efforcent d’atteindre les objectifs du Programme pour la vaccination à l’horizon 2030 (IA2030). Lors de la soixante-quatorzième Assemblée mondiale de la santé, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé avait lancé un appel en faveur d’un « vaste mouvement social pour la vaccination qui veillera à ce que la vaccination reste une priorité dans les programmes de santé internationaux et régionaux et contribuera à susciter une vague de soutien ou un (...)

    #The_Geneva_Learning_Foundation ##TheBigCatchUp #français #global_health #Immunization_Agenda_2030 #Manifesto_for_global_health

  • https://www.tract-linguistes.org

    10 argumentations qui titillent les ronchonchons réactionnaires à propos de la langue française :
    1. Le français n’est plus « la langue de Molière »
    2. Le français n’appartient pas à la France
    3. Le français n’est pas « envahi » par l’anglais
    4. Le français n’est pas règlementé par l’Académie française
    5. Le français n’a pas une orthographe parfaite
    6. L’écriture numérique n’@bime pas le français
    7. Le français parlé n’est pas déficient
    8. Le français n’est pas « massacré » par les jeunes, etc.
    9. Le français n’est pas en « péril » face à l’extension du féminin
    10. Linguiste, c’est un métier

    #Linguisme #Français #langue #inclusivité

  • Le RN, « héritier de Pétain » : Macron recadre Borne en Conseil des ministres
    https://www.leparisien.fr/politique/le-rn-heritier-de-petain-macron-recadre-borne-en-conseil-des-ministres-30

    « Il lui a mis un scud », lance un membre du gouvernement, en sortant ce mardi midi du Conseil des ministres. Deux jours après les propos d’Élisabeth Borne sur Radio J, quand elle a parlé du Rassemblement national comme d’une « idéologie dangereuse », allant jusqu’à qualifier le parti de Marine Le Pen d’un « héritier de Pétain », Emmanuel Macron a indirectement fait la leçon à sa Première ministre devant les siens. Une mise au point pour rappeler ce que doit être, selon lui, la bonne stratégie pour cogner contre sa principale rivale à la dernière présidentielle, à savoir l’attaquer « par le concret », le « réel », et non pas en utilisant des « mots des années 90 qui ne fonctionnent plus ». Selon un participant, la Première ministre n’a pas réagi.

    […]

    Ce recadrage en plein Conseil des ministres est plus globalement intervenu au moment de commenter les résultats des dernières législatives en Espagne, où l’extrême droite est devenue la troisième force politique du pays. Et Macron de poursuivre son allusion aux propos de Borne, sans jamais en faire distinctement référence, pour reprocher les « postures morales » qui ne prennent plus dans l’opinion : « Le combat contre l’extrême droite ne passe plus par des arguments moraux. On n’arrivera pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour elle que ce sont des fascistes. »

    • En terme de changement des mentalités, il est plutôt factuellement vrai qu’on arrivera jamais à faire changer l’avis de millions gens en disant « t’es un fasciste bouuuh spas bien, vazy change ». Le principe du « faire honte » ça marchait peut-être quand ils étaient vraiment minoritaires (et encore, est-ce que ça a vraiment marché ? les postures morales de SOS racisme etc des années 80 ça n’a jamais servi non plus) mais maintenant que c’est un si gros paquet, ça peut juste rien faire… surtout quand dans le même temps 90% des autres politiques proposent et font la même chose…

      Comment tu changes un pays où t’as un tiers ou plus des gens qui sont fascistes ?

      Évidemment comme souvent Macron dit un mot vrai pour en vomir du faux, puisque son concret c’est de faire littéralement des actions autoritaires (violence, surveillance, anti démocratisme, etc), alors qu’avec le même constat on pourrait dire qu’il faut faire des actions plus démocratiques, plus d’égalité, plus de solidarité, etc, une vie meilleure, aboutissant à moins de fachos mais ça ça prend des années à changer et voir le résultat…

    • @Nolwenn_Guellec
      https://twitter.com/Nolwenn_Guellec/status/1663551488277483520

      Macron ne peut pas ignorer l’histoire familiale d’Élisabeth Borne.
      « Recadrer » la fille d’un survivant d’Auschwitz sur la façon dont il convient de parler des complices de ceux qui voulaient l’exterminer.
      Ce type est vraiment immonde.
      Et en plus il me fait éprouver une immense sympathie pour Élisabeth Borne ça je peux pas le pardonner.
      Enfin après je comprends pas qu’elle lui ai pas immédiatement envoyé une lettre de démission dans la gueule (peut être c’est pour ça que je serai jamais ministre aussi)

      edit l’histoire est un mot des années 90

    • @rastapopoulos Je ne suis pas tout à fait d’accord. Certes ce que tu décris, c’est ce qu’ont fait les gouvernements jusqu’à présent : d’un côté jouer le jugement moral contre l’extrême-droite, et de l’autre, de manière généralement extrêmement violente et anti-démocratique, imposer la destruction des solidarités, protections sociales, services publics, etc., ce qui évidemment fait monter l’extrême-droite. Évidemment que ça ne peut pas fonctionner.

      En revanche, ça ne veut pas dire que la carte morale est une mauvaise chose en soi. Borne a bien le droit de rappeler que l’extrême-droite actuelle s’inscrit dans la lignée politique de l’extrême-droite d’antan, je ne vois pas ce que ça a de faux, ni de particulièrement contre-productif. Que ce ne soit pas « efficace » en soi, certainement, mais d’où ça lui vaut un « skud » du président ?

      Sauf à faire le calcul qu’il va sauver son quinquennat grâce à l’union avec l’extrême-droite qui va de Ciotti à Le Pen, et donc faudrait voir à pas trop insulter ses alliés de fait ? Perso c’est ça que je lis ici : pas que Borne a raison ou tord (si ces gens avaient la moindre dignité, ils ne seraient pas dans ce gouvernement, n’y seraient pas entrés, et à tout le moins auraient balancé leur démission depuis belle lurette), mais qu’elle se fait « recadrer » pour avoir dit une banalité sur le Front national. Et que cette simple banalité, qui plus est énoncée sur la première radio juive du pays, c’est encore too much…

    • Sinon, croire qu’il n’y a pas non plus un glissement moral, et que c’est juste l’économie-stupid (« le réel »), c’est un demi-mensonge.

      Certains publics ne votaient pas facho : les catholiques ne votaient pas facho, les classes aisées ne votaient pas facho, les gays ne votaient pas facho, les juifs ne votaient pas facho. Maintenant si. Donc il y a bien un glissement moral qui s’opère, « une digue qui lâche », c’est visible dans ces cas-là, parce que la seule économie n’explique pas le basculement. Et je pense que c’est le cas ailleurs. On peut regretter le cantonnement à la moraline, mais d’un autre côté on a des phénomènes de glissement moral à l’œuvre qu’on ne peut pas occulter.

      Par ailleurs, on sait que l’extrême-droite mène des culture-wars en permanence, et on passe notre temps à constater qu’elle arrive à imposer ses thèmes et à envahir l’espace médiatique et pseudo-intellectuel. Alors nier l’importance du discours et prétendre que c’est juste un problème de « réel », ça n’est pas cohérent.

    • Bah c’est très conjoncturel, suivant l’ordre dominant (ou qui s’approche de dominer) à chaque époque. Lors de la montée des fascismes, aussi bien en Italie qu’en Allemagne qu’ensuite en France, les cathos (riches) ou le « bloc bourgeois » ont massivement pris fait et cause pour les fachos, tout de même. Donc « ça dépend ». Et du coup la morale va (un peu souvent) de pair avec se retrouver dans le camp qui domine ou qui en est pas trop loin, et donc au final un choix pas si « intellectuel » que ça, mais bien du matériel derrière. :)

    • Au RN « certains y voient une forme d’aboutissement de la stratégie de dédiabolisation. »
      https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-elisabeth-borne/propos-d-elisabeth-borne-sur-le-rn-le-recadrage-d-emmanuel-macron-divis

      Guillaume Kasbarian [ :] "Les gens aujourd’hui attendent non pas des rappels historiques, mais appellent un combat d’idées, un combat idéologique et un combat sur les propositions concrètes, affirme le député Renaissance. Et concrètement, ils attendent qu’on leur dise en quoi les propositions du RN ne sont pas bonnes et en quoi les nôtres sont meilleures."

      "Je suis ravi de voir qu’Emmanuel Macron a enfin compris qu’il fallait parler des vraies idées", se félicite le député RN de l’Eure Kévin Mauvieux."Que tout le monde se mette au travail pour les Français et qu’on mette fin aux task forces anti-RN qui, au lieu de travailler pour les Français, travaillent pour la politique", poursuit-il.

      edit la proposition de renforcer le contrôle des dépenses de santé et des allocs parmi les étrangers et la décision d’embaucher pour ce faire 1000 agents de contrôle permet à ceux qui ne sont rien de l’oublier un peu en constatant que cette fois (encore) les moins que rien vont trinquer. (pour ce qui est de la gauche, comme pour AdamaTraoré, les Ruffins auront foot)

      #français_d'abord #racisme

    • Sous pression de LR, Macron achève sa clarification par la droite
      https://www.mediapart.fr/journal/politique/300523/sous-pression-de-lr-macron-acheve-sa-clarification-par-la-droite

      Déterminé à faire passer sa loi sur l’immigration, Gérald Darmanin veut durcir son texte pour convaincre la droite d’opposition. Entre son ministre de l’intérieur et sa première ministre, réticente à cette idée, le président de la République doit désormais faire un choix qui dira beaucoup de la suite du quinquennat.

      pour devenir « majoritaires », espérer survivre aux 4 ans qui leur reste, sur le papier, ils n’ont de choix que sur les méthodes à employer. le « scud » contre Borne qui allie la falsification historique à l’atteinte existentielle (elle est la fille d’un juif résistant survivant des camps nazis) montre que rien ne sera trop trash à leurs yeux.

      edit on se zemmourise d’autant plus opportunément que la candidature d’icelui a montré qu’il était enfin possible pour des bourgeois de voter fasciste (cf. les scores Paris VIIe, VIIIe, XVIe), ce que ni le FN ni le RN ne leur avait permis

      #droitisation

    • Sinon encore, l’idée selon laquelle on aurait eu constamment un discours moralisateur anti-Le Pen, et que ça aurait échoué, ça revient à oublier que tous les partis politiques de gouvernement se sont alignés sur les saloperies du FN (tout en proclamant l’étanchéité d’avec ses idées). À gauche on a une belle ligne droite de Chevènement à Valls, à droite du Bruit et l’odeur, Marie-France Garaud, Pasqua-Pandraud à Darmanin en passant par la racaille sarkozyste, les bonnes questions mais les mauvaises réponses, le printemps républicain, Charlie, Fourest, Finkie, Houellebecq… Alors les gentils jeunes des années 80 qui emmerdaient le Front national, c’est assez injuste de leur imputer le fait que leurs discours anti-FN c’est pas un échec mais ça n’a pas marché, alors que l’ensemble des partis de gouvernement sont allés à la soupe raciste et qu’on mangeait de la merde anxiogène tous les midi à 13 heures et tous les soirs à 20 heures.

    • Tu mélanges plusieurs époques il me semble, car à ce moment là des années 80, Touche pas à mon pote, SOS Racisme e tutti, c’était massivement une réponse organisée/impulsée par la gauche politicienne, par l’équipe Jack Lang, etc, à la suite (contre) la marche pour l’égalité et contre le racisme qui l’était par les dominés (83). C’est multi-documenté à la fois côté militants (plusieurs référence sur seenthis), et par les historiens, universitaires (un chapitre entier sur ça dans François Cusset, La décennie, Le grand cauchemar des années 80, je suis en plein dedans).

      Tout ce que tu décris c’est la suite, la montée en parallèle du FN et des autres politiques qui les suivent à chaque fois, dans les années 90 puis 2000. Mais la « création » de la posture seulement morale (péjorativement) et « apolitique », c’est bien les années 80. Et ça n’a strictement en rien endigué la montée des fachos. Notamment, en bonne partie, sans même encore copier le FN, mais parce que ce même gouvernement qui a poussé cette moraline est celui a détruit les rêves d’égalité et de vie meilleure pile au même moment (ceci expliquant cela), et donc une immense partie des prolos voulaient plus entendre parler de la gauche, et que tout ce qu’elle disait et dirait ensuite c’était un mirage. Forcément ça augmente grandement la probabilité de montée du FN dans les catégories pauvres et classes moyennes dans les années qui suivent. Avant Chirac, avant Pasqua, avant Sarko, etc.

    • Touche-pas-mon-pote, c’est juin 1985. Pasqua-Pandraud c’est mars 1986, Malik Oussekine c’est décembre 1986, la grotte d’Ouvéa c’est 1988, le Bruit et l’odeur 1991. On n’a pas attendu les années 90 et la montée du FN pour jouer la carte du gros racistes couillu et fier de l’être. Encore une fois, je suis assez d’accord sur le fait que se contenter d’un discours moraliste tout en faisant une politique de destruction des solidarités, c’est un élément important.

      Mais dans le même temps, on ne peut pas prétendre qu’il y aurait réellement eu une période avec un discours moraliste anti-faf omniprésent (et que donc « ça ne marche pas ») : le discours dominant dans les médias et en politique, en dehors d’une très courte période (je sais pas : 84-86 ? quand la gôche c’est Michel Berger, France Gall et Balavoine…), c’est largement la reprise des thèmes de l’extrême-droite, d’abord par la droite traditionnelle, et assez rapidement par la gauche de gouvernement. De ce que je m’en souviens, c’est en continu et sans interruption depuis 1986.

    • création des CRA, 1983 ; instauration du RMI avec une durée de séjour légal antérieur de 2 ans comme condition d’accès (le PS avait prévu 3 ans), 1988.
      la raréfaction des cartes de séjour de 10 ans qui avait été longue à être attribué l’argement, je ne me souviens plus quand ça a commencé mais c’est les années 80 (va te faire renouveler du 1 an, et tombe dans un trou si pas les bonnes conditions), ce qui était une remise en cause des droit et de la légitimité à être là, et à circuler, des étrangers tout à fait perceptible.

      par ailleurs SOS race fournissant la (fausse) démonstration que l’organisation autonome des premiers concernés ne paye pas, le réflexe de s’en remettre à des chefs (Tontoooon ! le RN) des grands personnages, des orgas qui vont gérer a été martelée en même temps que la centralité de l’entreprise dans la vie sociale (merci PS). une fois bien déboussolé, on s’accroche aux bouées que l’on trouve. et si le RN était un parti de contremaîtres et de petits coms, il a pu surfer sur la désindustrialisation (sans salaire) pour gagner des voix parmi ceux à qui on a assuré que c’est plus bas (coloré et étranger) qu’eux que les coups les plus violents étaient justifiés.

      la gauche chauvine (OCI, d’où venait une bonne part de la couche dirigeante sociliste ; PCF : après le « produisons français » des ’70, bulldozer de Vitry, « chasse aux dealers » et à leurs familles dans les municipalités) n’est pas pour rien dans le succès d’une gauche morale qui avait d’ailleurs dénoncé dès 1983 les grévistes arabes de l’automobile comme sabotant la production nationale.

      outre l’aspect pulsionnel (...) la droitisation/fascisation de masse, ou la tolérance pour ses thèmes, rappelle ces cochons qui deviennent cannibales une fois enfermés sans espace de vie.

    • "Sébastien Chenu (RN) n’est pas un bon mais un très bon vice-président de l’Assemblée.", Yaël Braun-Pivet

      Marine Le Pen est « trop molle », Gérald Darmanin

      MLP a été « plus républicaine » que d’autres, Olivier Dussopt

      Devant les députés LRM, Macron invoque Maurras pour parler du régalien

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/02/12/devant-les-deputes-lrm-macron-invoque-maurras-pour-parler-du-regalien_602929

      En septembre 2019, Emmanuel Macron réclamait aux députés de sa majorité de « regarder en face » le sujet de l’#immigration. Mardi 11 février, il leur a demandé d’ajouter à leur panier les sujets de l’#insécurité et du « séparatisme ». Des questions que l’Elysée estime prioritaires afin que le chef de l’Etat ne se retrouve pas submergé par le Rassemblement national (#RN) en 2022. Pour convaincre ses troupes de l’urgence, le président de la République a usé d’une rhétorique pour le moins surprenante de la part du héraut revendiqué du progressisme.

      « Le problème qu’on a politiquement, c’est qu’on a pu donner le sentiment à nos concitoyens qu’il y avait un pays légal et un pays réel, et que, nous, on savait s’occuper du pays légal – moi le premier –, et que le pays réel ne bougeait pas. Sur le sujet de la sécurité, en [sic] premier chef, il faut faire bouger le pays réel, a estimé Emmanuel Macron devant les députés de sa majorité, réunis à l’Elysée. L’insécurité, c’est le sentiment d’insécurité. Il faut y aller, s’investir sur le terrain, faire bouger les choses, faire aboutir ce Livre blanc [sur lequel travaille le ministère de l’intérieur]. Après, sur certains points, il faut faire bouger le droit. Sur le sujet immigration, sécurité du quotidien, lutte contre les séparatismes, je souhaite qu’on puisse [les] réinvestir, avec des initiatives parlementaires et avec une stratégie d’ensemble. »

      « Plan de reconquête républicaine »

      Charles Maurras, penseur nationaliste et dirigeant de l’Action française, avait théorisé durant la première moitié du XXe siècle cette distinction entre « pays légal » et « pays réel ». Une manière d’opposer des élites nécessairement déconnectées à un peuple en prise avec le « réel ». Aujourd’hui encore, cette notion de « pays réel » est régulièrement convoquée à l’extrême droite. En reprenant à son compte ce vocable, Emmanuel Macron entend montrer qu’il serait à l’écoute des catégories populaires – en partie séduites par le RN –, contrairement à l’image qui lui est accolée depuis le début du quinquennat. En septembre 2019, M. Macron avait utilisé le même argument pour justifier sa volonté de se saisir du sujet migratoire. « Les bourgeois n’ont pas de problème avec ce phénomène parce qu’ils ne les croisent pas. Les classes populaires vivent avec ça », avait-il justifié devant les parlementaires de la majorité.

      « Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent », E.M. , Juin 2017

    • Malaise au sommet de l’Etat face à l’héritage historique du Rassemblement national

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/01/malaise-au-sommet-de-l-etat-face-a-l-heritage-historique-du-rassemblement-na

      [...]

      Lors d’un « colloque » commémorant les 50 ans du parti de la préférence nationale, en octobre 2022, le RN avait distribué un fascicule rappelant que « des profils très différents [avaient] pris part » au mouvement. On y lisait le nom de résistants aux rôles mineurs dans l’histoire de l’ex-FN. Le favori des cadres du RN demeure Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance à la suite de Jean Moulin, et présenté comme un membre fondateur. Dans les faits, rappelle Nicolas Lebourg, historien spécialiste de l’extrême droite, « Georges Bidault ne va même pas jusqu’au bout du processus de création du parti. C’est un ancien résistant, qui est là car partisan de l’Algérie française, mais il ne reste pas. C’est celui qui est passé dix minutes chez vous et que vous présentez plus tard comme votre meilleur ami. »

      A l’inverse, les historiens spécialistes du FN sont unanimes quant au rôle décisif joué par d’anciens collaborationnistes dans la création du parti, ainsi que sur la filiation idéologique avec le régime de Vichy. Selon Laurent Joly, historien spécialiste de la période vichyste et de l’extrême droite, Elisabeth Borne a raison au plan historique, puisque « Marine Le Pen est l’héritière d’un mouvement politique fondé par un ancien pétainiste militant » – étudiant, Jean-Marie Le Pen distribuait le premier journal pétainiste de l’après-guerre, puis dirigeait la campagne néopétainiste de Jacques Isorni, avocat de l’ancien chef du régime de Vichy, élu à Paris.

      En 1972, l’ancien milicien François Brigneau est pressenti pour prendre la présidence du tout nouveau Front national. La déclaration d’intention du parti, qu’il rédige, « contient quatre points, rappelle M. Lebourg : travail, école, famille et nation. L’inspiration est claire. » Pierre Bousquet, qui en a déposé les statuts, avait intégré la Waffen-SS en 1943, au sein de la division Charlemagne. Quant à Pierre Gérard, qui fut durant la guerre directeur de l’aryanisation économique au Commissariat général aux questions juives, il fut secrétaire général du FN et maître d’œuvre de son programme économique libéral en 1984. « Toutes ces figures sont mortes », évacue l’un des conseillers du chef de l’Etat.
      Mortes, mais jamais reniées. « Nous n’avons pas à rougir de notre histoire », répétait encore Marine Le Pen en octobre 2022, à l’occasion des 50 ans de son parti. A l’époque, dit-elle, le FN est « le point de ralliement de tous ceux qui ont la France au cœur ». Poursuivant par là la constante exprimée par son père : peu importe le comportement durant la guerre, pourvu qu’il ait répondu à une forme de nationalisme. « Depuis l’affaire Dreyfus, deux lignes coexistent dans le nationalisme français : une ligne populiste dont Marine Le Pen est l’héritière et une ligne doctrinaire reprise par Eric Zemmour, rappelle Laurent Joly. D’un côté, les Déroulède et La Rocque ; de l’autre, les Drumont, Maurras, Bruno Mégret ou Marion Maréchal. »
      L’idéologie du « marinisme » s’éloigne de l’héritage pétainiste et creuse le sillon populiste en évacuant les scories antisémites et négationnistes. Sans jamais, pour autant, rompre le fil reliant son parti à certains fidèles ayant pu tenir des propos révisionnistes ou s’amuser de références au IIIe Reich. Sans jamais non plus rompre avec le récit tenu sous de Gaulle et Mitterrand d’une irresponsabilité de la France dans les crimes commis sous l’Occupation – « Je considère que la France était à Londres en 1940 aux côtés du général de Gaulle », a encore répété Jordan Bardella sur RTL.
      Marine Le Pen refuse encore d’imiter Jacques Chirac et ses successeurs en reconnaissant la responsabilité de l’Etat français dans la rafle du Vél’ d’Hiv. En 2017, lorsqu’elle avait rappelé qu’à son sens, « la France n’était pas responsable du Vél’ d’Hiv », Emmanuel Macron avait sauté sur l’occasion à quelques jours du scrutin présidentiel : « D’aucuns avaient oublié que Marine Le Pen est la fille de Jean-Marie Le Pen. »

      Désormais, le chef de l’Etat se veut « en surplomb, président de tous les Français, qui pense pouvoir réintégrer Pétain dans la mémoire nationale », analysent d’anciens proches passés par l’Elysée. L’épisode en évoque un autre : en novembre 2018, le chef de l’Etat avait accepté de rendre hommage aux huit maréchaux de la guerre de 1914-18, dont Philippe Pétain, avant de se rétracter. « Le maréchal Pétain a été (…) un grand soldat », avait-il déclaré, à Charleville-Mézières (Ardennes), provoquant un vif émoi. Une manière, selon son entourage, de garder le contact avec une partie du pays tentée par le vote Le Pen.
      L’historien Laurent Joly souligne un « décalage avec la réalité : l’idée selon laquelle il faut lutter contre le FN non pas sur la morale mais seulement sur la crédibilité, programme contre programme, est un argument vieux de quarante ans. Cette méthode a-t-elle fonctionné sous Macron ? Jamais l’extrême droite n’a été aussi haute qu’à la présidentielle de 2022. »

      « Cette manière de recadrer Elisabeth Borne, volontaire ou non, n’a que des inconvénients, y compris pour Emmanuel Macron »
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/01/cette-maniere-de-recadrer-elisabeth-borne-volontaire-ou-non-n-a-que-des-inco

      [...] A un visiteur, qui lui demandait un jour s’il redoutait de voir arriver Marine Le Pen au pouvoir, le président avait répondu ceci : « Moi, je l’ai battue deux fois. Aux autres de la battre aussi. » Ce visiteur était reparti le cœur troublé, avec le sentiment diffus que M. Macron – qui a mis en scène depuis six ans son affrontement avec le RN, meilleur moyen de conserver le pouvoir – s’en lavait désormais les mains.

      La lutte contre le RN ne peut pas être banalisée
      ÉDITORIAL
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/01/la-lutte-contre-le-rn-ne-peut-pas-etre-banalisee_6175689_3232.html

      Si Emmanuel Macron a quelque légitimité à dire qu’il faut combattre le Rassemblement national par « le fond » et « le concret », Elisabeth Borne est tout aussi fondée à rappeler que le parti d’extrême droite est porteur d’une « idéologie dangereuse ». Adepte du « en même temps », le chef de l’Etat aurait été bien inspiré, sur ce sujet, d’y rester fidèle.

    • plaidoyer pour les « bons sentiments
      https://lmsi.net/Plaidoyer-pour-les-bons-sentiments

      De la vient aussi l’aberrante opposition entre « gauche morale » et « gauche sociale », qui a émergé à la fin des années 1990, alors que se développaient d’importantes mobilisations de sans-papiers, à la suite de l’épisode « Saint-Bernard ». Les principaux partis de gouvernement, secondés par toute l’éditocratie, de gauche comme de droite, serraient alors les rangs derrière des ministres de l’Intérieur qui se nommaient Jean-Louis Debré puis Jean-Pierre Chevènement, en dénonçant « l’angélisme » des militants qui soutenaient les sans-papiers [5]. Une tribune favorable aux lois Chevènement, publiée par Libération en octobre 1997 et signée notamment Alain Finkielkraut, Danièle Sallenave, Pierre-André Taguieff et Emmanuel Todd, donnait le ton en enchaînant, en lieu et place d’une argumentation en positif sur le « réalisme » et la « responsabilité » desdites lois, un flot de punchlines plus acerbes les unes que les autres contre le « pieux rituel des lamentations indignées », l’« irénisme moral » des sans-papiers et de leurs soutiens, leur « auto-complaisance dans la bonne conscience et la bien-pensance », leur « indignation morale plus ou moins théâtralisée », leur « déni de réalité » bien entendu, leur « fuite en avant dans des exigences irréalisables », bref : une politique « fondée sur les élans du cœur ».

      Le summum de l’absurde fut atteint lorsque, dans toute la presse mainstream, on décida de résumer le contentieux, en toute « objectivité », comme un conflit entre une « gauche morale », soutenant les sans-papiers au nom de bons sentiments, et une « gauche sociale », plus raisonnable, soutenant le gouvernement. Par la magie des mots, la lutte sociale menée par ces précaires parmi les précaires que sont les sans-papiers perdait toute dignité « politique » et toute épaisseur « sociale », tandis que, de son côté, la soumission cynique aux « attentes » des franges les plus racistes et xénophobes de l’électorat devenait la marque d’une intelligence politique aiguisée (dont on peut mesurer aujourd’hui les bienfaits, en termes notamment de lutte contre l’extrême droite), mais aussi et surtout d’une authentique « fibre sociale ». Que ladite « gauche sociale » fut celle qui, au pouvoir durant les années 1980 et 1990, avait mené une politique économique libérale et laissé les inégalités se creuser, et que ses tenants soient pour l’essentiel les mêmes qui avaient un an auparavant soutenu le Plan Juppé démantelant le système des retraites et la sécurité sociale, voilà qui importait peu : il suffisait alors, pour être « social », de ne pas signer la pétition initiée par des cinéastes en février 1997, de ne pas manifester, bref : de ne pas soutenir les sans-papiers [6].

      C’est pour ma part depuis ce jour que la formulation « antiracisme politique » versus « antiracisme moral » me parait problématique, ou en tout cas inappropriée. D’abord parce que l’antiracisme superficiel et tendancieux de nos gouvernants n’est en réalité pas plus « moral » qu’il n’est « politique », et que c’est faire trop d’honneur à ces gouvernants que de leur concéder une perspective « morale » qu’ils ne revendiquent même plus, ou plus tellement. Ensuite parce qu’on contribue, en associant la notion de morale à des politiques odieuses, à disqualifier une dimension de l’existence humaine qui n’a pas à l’être. Enfin parce qu’on efface du même coup le caractère indissociablement moral, social et politique de notre antiracisme, celui qu’on est amené à opposer à ces gouvernants : moral, donc impliqué dans le réel social et soucieux d’égalité sociale, et donc engagé dans des luttes politiques.

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    C’est peut-être pas THE meilleure solution, car ça reste un gros machin qui ne passe que par une librairie (Arthaud de Grenoble, si j’ai bien compris), mais ça me semble une bonne solution pour les francophiles/phones qui habitent à l’#étranger pour qu’iels puissent avoir accès à des #livres en #français

    Je l’ai notamment signalé à @reka et @_kg_ -> iels ne feront des retours si jamais iels l’utilisent...

    #commande #alternative #livraison #livres_en_français

  • Près de 50% des migrants qui arrivent en Italie viennent de pays francophones, selon le patron de l’Ofii

    Interrogé vendredi sur Franceinfo, en pleine brouille entre Rome et Paris sur le dossier de l’immigration, le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration a affirmé que près de la moitié des migrants qui arrivent en Italie sont originaires de pays francophones. Les Ivoiriens sont, selon lui, « la première nationalité qui débarque en Italie ».

    Le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), Didier Leschi, a déclaré, vendredi 5 mai, sur Franceinfo (https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/migrants-on-a-une-augmentation-des-tentatives-de-passage-a-travers-les-), que près de la moitié des migrants arrivant en Italie par la Méditerranée venaient de #pays_francophones. Des déclarations qui interviennent en pleine crise diplomatique entre la France et l’Italie après les propos de Gérald Darmanin sur la gestion des arrivées migrants par la Première ministre italienne (https://www.infomigrants.net/fr/post/48708/nouvelle-crise-diplomatique-entre-paris-et-rome-sur-lafflux-de-migrant).

    Sur les plus de 42 000 personnes qui ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, « les nationalités qui arrivent en Italie sont pour près de la moitié d’entre elles des nationalités qui ont un rapport avec l’espace historique francophone des Subsahariens », a indiqué Didier Leschi.

    Parmi eux, les Ivoiriens représentent « la première nationalité qui débarque en Italie », a assuré le patron de l’Ofii, un organe sous tutelle du ministère de l’Intérieur.

    « Il y a aussi des Guinéens et des Maliens. Ces personnes sont peu enregistrées (par les autorités italiennes) pour une partie d’entre elles et donc se dirigent immédiatement vers la France », a-t-il avancé.

    Mécanisme européen

    « C’est pour ça que les tensions entre les deux pays sont fortes. On a une augmentation des tentatives de passage à travers les Alpes parce que, justement, ce sont pour beaucoup d’entre elles des nationalités où on parle le français », a poursuivi Didier Leschi.

    Or, a-t-il déclaré, « l’ensemble du mécanisme européen suppose d’abord qu’il y ait un enregistrement dans le premier pays et qu’après, il y ait une discussion entre les différents pays, en particulier avec la France, et pour ceux qui relèvent vraiment » du statut de réfugié, « qu’il y ait une répartition ». « Il y a urgence à organiser mieux la répartition de la charge de l’asile dans l’ensemble de l’Union » européenne, a encore insisté le directeur général de l’Ofii.

    Les arrivées de migrants sont au plus haut en Italie, et notamment sur l’île de Lampedusa. Le ministère de l’Intérieur italien a récemment demandé aux autorités de l’île d’augmenter la capacité de son hotspot de 400 à 1 250 places pour faire face l’afflux de migrants. Plus de 2 700 personnes sont actuellement recensées dans le centre d’accueil, rendant la situation invivable. Le gouvernement prévoit un examen accéléré des demandes d’asile afin de faciliter les procédures de rapatriement vers des pays sûrs.
    « Incapable de régler les problèmes migratoires »

    La Première ministre française Elisabeth Borne a, elle, annoncé fin avril (https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/immigration-150-policiers-et-gendarmes-supplementaires-) la mobilisation de 150 policiers et gendarmes « supplémentaires » pour faire « face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne » ainsi que la création d’une « #border_force » (force aux frontières).

    Interrogé sur cette situation, le ministre français de l’Intérieur Gérald #Darmanin a déclaré, jeudi, sur RMC, que la Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia #Meloni était « incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue ».

    Ce sont ces propos qui ont suscité une nouvelle poussée de fièvre, sur ce sujet qui empoisonne les relations diplomatiques entre les deux alliés. Ils ont ainsi provoqué l’annulation jeudi de la première visite à Paris du ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani. Ce dernier a exigé des excuses du ministre français de l’Intérieur.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/48734/pres-de-50-des-migrants-qui-arrivent-en-italie-viennent-de-pays-franco
    #frontière_sud-alpine #Alpes #Italie #France #français #langue #frontières #migrations #asile #réfugiés #Côte_d'Ivoire #enregistrement #empreintes_digitales #Alpes #répartition #militarisation_des_frontières

    • Nouvelle #crise_diplomatique entre Paris et Rome sur l’afflux de migrants à la #frontière_franco-italienne

      Le ministre français de l’Intérieur a accusé, jeudi, la Première ministre italienne d’être « incapable de régler les problèmes migratoires ». Depuis le début de l’année, les arrivées en France depuis l’Italie ont fortement augmenté. En réaction, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a annulé sa première visite à Paris, qualifiant d’"inacceptables" les propos tenus par le ministre français.

      C’est une nouvelle crise sur le dossier de l’immigration dont la diplomatie française se serait bien passée. Jeudi 4 mai, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin, interrogé sur la radio RMC, a accusé la première ministre italienne Giorgia Meloni d’être « incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue ».

      La réaction de Rome ne s’est pas fait attendre et le jour même, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a annulé sa première visite à Paris, jugeant « inacceptables » les propos du ministre de l’Intérieur.

      Gérald Darmanin a fait ces déclarations alors qu’il répondait à une question du président du parti d’extrême droite Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, au sujet de la situation migratoire à la frontière franco-italienne, où les forces de l’ordre françaises repoussent des migrants vers l’Italie.

      « Oui, il y a un afflux de personnes migrantes et notamment de mineurs » dans le sud de la France, a reconnu le ministre de l’Intérieur, qui en a rejeté la faute sur Rome : « La vérité, c’est qu’il y a en Tunisie (...) Une situation politique qui fait que beaucoup d’enfants notamment remontent par l’Italie et que l’Italie est incapable (...) de gérer cette pression migratoire ». « Meloni, c’est comme Marine Le Pen, elle se fait élire sur ’vous allez voir ce que vous allez voir’ et puis ce qu’on voit c’est que ça [l’immigration] ne s’arrête pas et que ça s’amplifie », a-t-il poursuivi.

      « Les offenses contre le gouvernement et l’Italie lancées par M. Darmanin sont inacceptables », a dénoncé le chef de la diplomatie italienne. « Ce n’est pas l’esprit avec lequel on doit affronter les défis européens communs ». Le chef de la Ligue (parti anti-migrants) Matteo Salvini, vice-Premier ministre de Mme Meloni, s’est lui aussi insurgé : « Je n’accepte pas de leçons sur l’immigration de la part de ceux qui renvoient en Italie des femmes, des enfants et des hommes », a-t-il affirmé.

      L’immigration, une question européenne

      Face à l’escalade, Paris a tenté de calmer le jeu. « J’ai parlé à mon collègue Antonio Tajani au téléphone », a tweeté, en italien, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna. « Je lui ai dit que la relation entre l’Italie et la France est basée sur le respect mutuel, entre nos deux pays et entre leurs dirigeants », a-t-elle ajouté, soulignant qu’elle espérait « pouvoir l’accueillir prochainement à Paris ».

      « Cette question [de l’immigration] doit être traitée par l’ensemble des Etats membres, en gardant à l’esprit que nous ne pourrons réussir et être efficaces que dans la concertation et un dialogue apaisé », a également indiqué le ministère français des Affaires étrangères.

      L’immigration est depuis des années un sujet ultra-sensible dans les relations franco-italiennes.

      Ces derniers mois, les traversées de la Méditerranée, notamment depuis la Tunisie, sont en forte hausse, mettant l’Italie sous pression. Selon le ministère italien de l’Intérieur, plus de 42 000 personnes sont arrivées par la Méditerranée en Italie cette année contre environ 11 000 sur la même période en 2022.

      Lampedusa en première ligne

      Face à ces arrivées, l’île italienne de Lampedusa se trouve en première ligne et peine à gérer la redistribution des migrants. Le ministère de l’Intérieur italien a récemment demandé aux autorités de l’île d’augmenter la capacité de son hotspot de 400 à 1 250 places pour faire face l’afflux de migrants. Plus de 2 700 personnes sont actuellement recensées dans le centre d’accueil, rendant la situation invivable. Outre l’augmentation de la capacité du centre d’accueil, le gouvernement italien envisage également de déployer des navires et des avions militaires pour envoyer les migrants vers le continent.

      Fin mars, Rome avait aussi annoncé une série de mesures pour désengorger Lampedusa. Le gouvernement prévoyait un examen accéléré des demandes d’asile afin de faciliter les procédures de rapatriement vers des pays sûrs. Il a aussi envisagé d’augmenter les places en centre de rétention du pays pour renforcer les expulsions des personnes non éligibles à l’asile. L’exécutif souhaitait enfin la création d’un centre dans chaque région du pays.

      En France, la Première ministre française Elisabeth Borne a, elle, annoncé fin avril la mobilisation de 150 policiers et gendarmes « supplémentaires » pour faire « face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne » ainsi que la création d’une « border force », une force aux frontières.

      En novembre, les deux pays avaient déjà connu une forte poussée de fièvre lorsque le gouvernement Meloni, à peine au pouvoir, avait refusé de laisser accoster un navire humanitaire de l’ONG SOS Méditerranée qui avait fini par être accueilli par la France à Toulon avec plus de 200 migrants à bord. L’épisode avait suscité la colère de Paris qui avait convoqué une réunion européenne pour que ce scénario inédit ne se reproduise pas.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/48708/nouvelle-crise-diplomatique-entre-paris-et-rome-sur-lafflux-de-migrant

    • Immigration : 150 policiers et gendarmes supplémentaires dès la semaine prochaine à la frontière de Menton

      Au cours de son discours présentant sa feuille de route pour les « 100 jours d’apaisement », la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre l’immigration illégale dans les Alpes-Maritimes.

      Des renforts policiers pour surveiller la frontière franco-italienne dans les Alpes-Maritimes dès la semaine prochaine. C’est la mesure que vient d’annoncer la Première ministre Élisabeth Borne ce mercredi.

      Bientôt une « border force »

      La Première ministre annonce également la création d’une « border force » dès l’été prochain : "plus largement, d’ici l’été nous lancerons l’expérimentation d’une « force aux frontières », ou "border force, à la frontière italienne. Elle associera plus étroitement forces de sécurité intérieure, douaniers et militaires. Sa mise en place devra être effective dans les six mois.
      Unité Police réclame des effectifs pérennes

      « On ne peut pas bouder l’arrivée d’effectifs, c’est une annonce que nous saluons, assure Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police dans les Alpes-Maritimes. Mais on manque de précision, policiers mobiles, pérennes ? On pense que c’est des forces mobiles alors que l’on souhaite des forces pérennes à Menton, qui resteraient sur place. »

      "Nous avons actuellement deux compagnies de CRS à Menton : des LIC, pour « lutte contre l’immigration clandestine », le problème, c’est qu’on les voit rarement sur le terrain, déplore le représentant du syndicat policier. Trop souvent détournés de leur mission pour aller ailleurs sur le territoire, comme dernièrement à Nantes.

      Le député LR des Alpes-Maritimes Eric Pauget a salué cette décision, parlant d’une « nécessité absolue ».
      « Il était temps ! »

      Dans un communiqué, Alexandra Masson « salue cette décision tardive, mais reste vigilante pour que ces effectifs supplémentaires restent de manière pérenne. Je n’accepterai pas que cette annonce ne soit qu’une réponse ponctuelle à la crise migratoire actuelle » écrit la députée de la 4e circonscription des Alpes-Maritimes.
      « Une vague de fonds migratoire qui progresse de jour en jour. »

      « Face à une pression migratoire hors norme, l’annonce de la Première ministre est une bonne nouvelle, estime Charles Ange Ginésy, le président du Département des Alpes-Maritimes. Espérons que cette décision se concrétise rapidement et ne soit pas éphémère pour répondre à une vague de fonds migratoire qui progresse de jour en jour. »

      « Je réaffirme, avec François Sauvadet, président de l’assemblée des Départements de France, que la décision louable d’augmentation des effectifs aux frontières, ne résoudra pas la problématique des mineurs non accompagnés qui nous échoit d’office, alors que depuis longtemps je demande à l’Etat d’assumer sa responsabilité face à la montée en puissance massive de cette immigration. »
      Plus de 1200 mineurs étrangers pris en charge

      Le département des Alpes-Maritimes fait face, depuis plusieurs mois, a un nombre inhabituellement élevé d’arrivée de migrants, notamment mineurs. La semaine dernière, la préfecture des Alpes-Maritimes a, sur demande du Département, réquisitionné ce lieu pour héberger en urgence des migrants (https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/un-gymnase-requisitionne-a-menton-pour-accueillir-des-m).

      Depuis le début de l’année 2023, 1.202 mineurs non accompagnés ont été pris en charge par les services du Conseil départemental, dont 110 pour la semaine du 7 au 13 avril précise la préfecture des Alpes-Maritimes.

      Le projet de loi sur l’immigration ne serait finalement pas présenté dans l’immédiat : « aujourd’hui, il n’existe pas de majorité pour voter [le projet de loi sur l’immigration] Nous allons continuer les échanges pour trouver un chemin autour du projet de loi. Et si nous ne trouvons pas un accord global, nous présenterons un texte à l’automne avec comme seule boussole l’efficacité ».

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/immigration-150-policiers-et-gendarmes-supplementaires-

      –—

      voir aussi :
      Frontière franco-italienne : une « borderforce » pour aggraver les dangers de la traversée et les violations des droits des personnes exilées ?
      https://seenthis.net/messages/1008647

      #borderforce #border_force

  • Englisch ist das neue Französisch : Wie Berlin von anderen Sprachen geprägt wird
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/kolumne-harmsens-welt-englisch-ist-das-neue-franzoesisch-wie-berlin
    Je viens de passer une journée à Berlin avec des jeunes chercheurs venu du monde entier. On communiquait en anglais. C’est la lingua franca de notre époque. L’impérialisme anglo-américain a définitivement chassé les rudiments féodaux qui survivaient encore à l’époque de l’impérialisme britannique nettement moins toralitaire que son successeur oûtre-atlantique. Dans la rue on n’entend plus que l’anglais bâtardisé par l’usage des non-native-speakers. Parfois c’est drôle mais en général c’est ennuyeux car il n’y a plus qu’une seule lange étrangère capable de transformer l’allemand.

    Le côté plurilingue du jargon berlinois se perd. Parmi les habitants de la capitale allemande d’aujourd’hui les « vieux berlinois » ne constituent plus qu’une petite minorité qu’on trouve là où la petite bougeoisie possédait ses petites maisons particulières et dans les quartiers habités par ceux dont déjà les grands parents étaient trop pauvres pour fuir la ville pendant les bombardements il y a 80 ans. On manifeste son appartenance à cette caste de berlinois aux racines historiques en utilisant les expressions berlinoises contenant des mots repris du français, du russe et polonais, du yiddish et du « Rotwelsch », cet argot de la pègre locale du dix neuvième siècle avec ses traditions qui remontent au Moyen Âge tardif .

    On exprime ainsi la nostalgie d’une époque révolue, on retourne à la case de départ révolutionnaire de 1919.

    A lire
    Jettchen Gebert
    https://www.projekt-gutenberg.org/autoren/namen/hermanng.html
    Ein Mann will nach oben
    https://www.projekt-gutenberg.org/autoren/namen/fallada.html
    Berliner Dialekt
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Berliner_Dialekt

    9.2.2023 von Torsten Harmsen - Früher machte man „allet aus de Lameng“ oder „pö a pö“. Heute gehts ums „Einchecken“, „Recyceln“ oder „Downloaden“. Das Prinzip ist das gleiche geblieben.

    Was für Berlin heute das Englische ist, war früher das Französische. Ich habe ja neulich geschrieben, dass sich Ende des 19. Jahrhunderts deutschtümelnde Sprachreformer bei Post und Bahn bemüht haben, alle französischen Begriffe aus dem Alltag zu tilgen, also etwa „Couvert“, „Perron“, „Billet“ und „Coupé“.

    Doch noch 1937 – so schrieb mir ein Leser – hätten seine Berliner Großtanten ganz bewusst und vornehm die verpönte „welsche Sprache“ genutzt und so geredet: „Neulich ging ich auf dem Trottoir der Chaussee zur Station, dort auf den Perron, suchte meinen Waggon, setzte mich ins Coupé, und da kam der Conducteur und fragte nach dem Billet.“ Der Berliner sagte übrigens „Trittoar“ oder sogar „Trittewar“.

    Bis heute wird das Berlinische vom Französischen geprägt, das im 17. und 18. Jahrhundert hier einzog. Wir machen Dinge „imma pö a pö“ oder „aus de Lameng“, gehen mal „ums Karree“, essen „Buletten“, machen „Fisimatenten“, sitzen „in de Bredullje“, sagen „tschö“ (von „adieu“). Doch manches ist auch wieder verschwunden.
    Die „janze Bagasche“ gab „ihre Kledasche in de Jadrobe“ ab

    Einst gehörte es „zum Bongtong“ (guten Ton), „in de Belletasche“ zu wohnen. Wenn „Madamken“ die Nase voll hatte, hatte sie „de Neese pleng“. Die „janze Bagasche“ gab „ihre Kledasche in de Jadrobe“ ab. Der Spruch „chacun à son goût“ (jeder hat seinen Geschmack) wurde verkorkst zu „Jeder nach seinem Schaköng“. Und es entstanden unzählige französisch klingende Eigenschöpfungen: „schauderös“, „schikanös“, „sachtemang“, „spendabel“, „Schmierage“, „Kneipier“.

    Der Einfluss kam von hugenottischen Einwanderern, französischen Besatzern, Adligen, dem Militär und anderen. Französisch war in Mode wie heute das Englische. Die preußischen Könige „kujonierten“, „verunjenierten“, „verprobiantierten“. Und wenn ein König etwas verkünden musste, dann klang das so: Hiermit werde einer Dame „concediret, ihre hierein Specifizierte Limonade und andere liqueurs, zur refraichirung der daselbst promenierenden Personen öffentlich feil zu haben“. Wow, was für ein Satzgebilde für eine simple königliche Schankgenehmigung.

    Sprängen wir allerdings heute wieder zurück ins Jahr 1727, dann würde der König das Pesthaus vor den Toren der Stadt wohl nicht „Charité“ (Barmherzigkeit) nennen, sondern „Berlin Friedrich Wilhelm Center for Plague and Other Diseases“ – natürlich konsequent ohne Bindestriche. Auch dies ist eine Mode.

    Fremde Wörter werden zu etwas ganz Vertrautem

    Wie damals gibt es auch heute diese eine Hauptsprache – neben anderen –, aus der man lauter Bruchstücke in den eigenen Sprachgebrauch einführt. Ob es richtig ist oder nicht. Vieles wird auch einfach eingedeutscht. Irgendwann wurde niemand mehr stutzig, wenn man als Ur-Berliner zum Beispiel sagte: „Jenier dir mal nich.“ – „Du sollst dir nich echauffieren.“ – „Möblier endlich mal deine Bude!“ – „Du kannst eenen aber ooch deprimieren.“ – „Damit musste dir arrangieren!“ In solchen Sätzen sah man nicht mehr die einstigen Fremdworte. Sie hatten sich in vertraute Verben verwandelt.

    Es war in den 1970er-Jahren, als ich im Radio zum ersten Mal die Worte „antörnen“ und „ausflippen“ hörte. Das klang ganz neu und fremd. Heute nutzt man ganz selbstverständlich aus dem Englischen übernommene Worte wie „einchecken“, „durchstylen“, „aufpeppen“, „recyceln“, „brainstormen“ und „downloaden“. Der Verwurstungsprozess ist überhaupt nichts Neues. Nur die Sprachen wechseln. Wer weiß, welche es in hundert Jahren sein wird. Vielleicht Chinesisch.

    #Berlin #allemand #français #anglais #langue #métissage #histoire

    • Et pour celleux qui ne voient pas les images, dans le centre de Toulouse, les plaques des rues indiquent souvent le nom original en Occitan mais également le nom de la rue en français. Ici, on peut lire que la « Carrièra del Salvatge » qui signifie la rue du sauvage est devenue « Rue de l’homme armé ». #civilisation

  • Projet - écri+
    https://ecriplus.fr/projet

    Des outils de qualité universitaire gratuits pour les établissements publics de l’enseignement supérieur, leurs étudiantes et étudiants

    Service en ligne partagé d’évaluation, de formation et de certification de compétences
    Espaces de partages et d’échanges pour l’enseignement, l’accompagnement, la pédagogie et la recherche

    La mise en place de formations consacrées à ces compétences transversales dans les universités

    Principalement pour le niveau Licence
    Pouvant également répondre aux besoins d’autres niveaux de formation (préparation des lycéennes et lycéens à l’université, besoins en Français Langue Seconde d’étudiantes et étudiants de masters, formation tout au long de la vie, etc ).

    https://app.tests.ecriplus.fr

  • Pourquoi lit-on toujours ? | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/pourquoi-lit-toujours

    Qu’ils nous permettent d’expérimenter d’autres vies ou de prendre conscience de certaines réalités, les livres tiennent encore aujourd’hui une place centrale dans notre société. Comment expliquer ce succès intemporel  ? Quelles sont les évolutions récentes de la littérature  ?

    #Littérature #Français #Livre #Lecture

  • Réviser le bac avec le rap, oxymore ou pléonasme ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/reviser-le-bac-avec-le-rap-oxymore-ou-pleonasme-4849595

    Dans les artistes les plus streamés ces dernières années, du phocéen Jul à PNL ou encore Nekfeu, les rappeurs français remportent encore une nouvelle fois la palme d’or des écoutes dans l’Hexagone. Vous avez entre 15 et 25 ans ? Il est fort probable que comme pour 70% de la population française, votre style de prédilection soit le rap. Au-delà de sa dimension purement esthétique, ce genre musical entretient des liens parfois étroits avec la littérature. En retard dans les révisions ou simplement curieux d’étendre ses connaissances, voici une petite session de rattrapage avant le coup d’envoi des épreuves du baccalauréat de français…

    #Bac #Français #Révisions #Rap #Littérature #Lycée

  • #Langue. Quelques #helvétismes à connaître si vous partez en #Suisse

    Une #exposition sur les #expressions qui ne se disent qu’en Suisse s’est ouverte à Neuchâtel. Le quotidien Le Temps en profite pour mettre en avant plusieurs helvétismes utilisés au quotidien.

    En Suisse, on ne parle pas français, allemand ou italien comme ailleurs. Car les quatre langues officielles du pays (avec le romanche) s’inspirent les unes des autres, selon le journal suisse Le Temps. Pour s’intégrer, les expats doivent donc se pencher sur le parler local, émaillé d’expressions typiquement helvètes. Le quotidien précise :
    Tournures de phrases, emprunts lexicaux ou expressions, les helvétismes sont parfois employés à dessein, mais souvent de manière inconsciente [par la population].”

    La dernière exposition du Centre Dürrenmatt de Neuchâtel le montre, de nombreuses formules suisses sont difficilement compréhensibles par les expatriés. Peu de Français savent ce qu’est un bancomat (distributeur bancaire), un schlouc (une gorgée de liquide) ou encore un foehn (sèche-cheveux). Quant au Röstigraben (la différence de mentalités entre la Suisse romande et la partie alémanique du pays), il décrit une réalité essentiellement nationale, rappelle Le Temps.

    Les étrangers installés dans les parties non francophones du pays ne sont pas en reste, d’après le journal. Comme les expats de Romandie, ils doivent mémoriser des expressions idiomatiques que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Dans le canton italophone du Tessin, on utilise par exemple “bouillotte” et “classatore” (classeur), des mots issus du français qui n’existent pas en Italie. En allemand, les Suisses préféreront dire “Ferien” plutôt qu’“Urlaube” comme leurs voisins d’outre-Rhin pour désigner les vacances.

    Interrogée par Le Temps, l’une des organisatrices de l’exposition conclut :

    La force d’un pays comme le nôtre, ce sont nos différences. En ce sens, l’exposition donne un message à nos voisins.”

    https://www.courrierinternational.com/article/langue-quelques-helvetismes-connaitre-si-vous-partez-en-suiss

    ping @simplicissimus

  • Enquête sur l’#accessibilité des #écritures_inclusives

    Les résultats de l’enquête que j’ai mené sur l’accessibilité des écritures inclusives pour les personnes dyslexiques sont désormais disponibles. Ils sont présentés, ainsi que l’état de l’art et la méthodologie utilisée, dans un mémoire accessible sur cette page web. Ce mémoire marque l’aboutissement de mon stage et initie une suite de travaux qu’il semble nécessaire.

    Le mémoire se base sur une enquête en ligne testant la compréhension de plusieurs formes d’écriture genre-inclusives : #double_flexion totale, double flexion partielle (point médian), #néologie, #écriture_épicène et #genre_neutre (par Alpheratz). Le texte testé est une ré-écriture du conte « Les habits de l’Empereur » (celui où « le roi est nu »). Les résultats sont très différenciés - selon l’adhésion des répondant-e-s aux principe de l’écriture inclusive par exemple. Voici un extrait de la conclusion :

    « Il existe des grandes tendances de l’impact du contexte socio-politique sur l’accessibilité des écritures inclusives qui interfère avec la complexité des contextes personnels. Cela remet en question la pertinence de l’établissement d’une classification d’accessibilité entre les différentes formes d’écriture inclusive et montre le caractère contingent de l’accessibilité aux écritures inclusives. De plus, il est important de rappeler que cette étude montre aussi que la langue écrite française reste fondamentalement inaccessible aux personnes dyslexiques. »

    Pour télécharger le mémoire :
    https://inclusiviteetdyslexie.files.wordpress.com/2021/09/memoire-v1-4.pdf

    https://inclusiviteetdyslexie.wordpress.com
    #écriture_inclusive #enquête #dyslexie #langue_française #français

  • #Grammalecte

    Grammalecte est un #correcteur_grammatical et #typographique #open_source dédié à la langue française, pour Writer (#LibreOffice, #OpenOffice), #Firefox & #Thunderbird, Chrome, etc.

    https://grammalecte.net
    #langue_française #typographie #aide #grammaire #français

    Témoignage sur twitter :

    Je viens de télécharger grammalecte et je suis bluffé.

    Ami·e·s des #coquilles, de l’#écriture_épicène et des logiciels libres, cette #extension pour Firefox et LibreOffice est pour vous

    https://twitter.com/pierre_bat/status/1381942105682100230

    déjà signalé par @cy_altern :
    https://seenthis.net/messages/849569

  • Le « parler petit nègre », une invention coloniale
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/22/le-parler-petit-negre-une-invention-coloniale_6067162_3224.html

    Contrairement à ce que l’on croit souvent, le « petit nègre » n’est pas un « français élémentaire usité par les Nègres des colonies », comme l’affirmait en 1926 le Larousse du XXe siècle, mais un idiome inventé par l’administration française. « Comment voudrait-on qu’un Noir, dont la langue est d’une simplicité rudimentaire et d’une logique presque toujours absolue, assimile rapidement un idiome aussi raffiné et illogique que le nôtre ?, écrit en 1904 l’administrateur colonial Maurice Delafosse. Si nous voulons nous faire comprendre vite et bien, il nous faut parler aux Noirs en nous mettant à leur portée, c’est-à-dire leur parler petit-nègre. »

    Je me souviens qu’on a déjà référencé des textes qui expliquent ça.

  • Les #discriminations liées au #genre dans la langue française

    Cet article a été rédigé dans le cadre du projet Plateforme. Plateforme est une initiative créée et menée conjointement par les équipes de l’éducation, du commissariat et de l’expérience du·de la visiteur·euse de la Fondation PHI. Par diverses activités de recherche, de création et de médiation, Plateforme favorise l’échange et la reconnaissance des différentes expertises des membres de l’équipe de l’expérience du·de la visiteur·euse, qui sont invité·e·s à explorer leurs propres voie/x et intérêts.

    Je me rappelle très clairement la première fois que j’ai entendu la règle grammaticale « le masculin l’emporte sur le féminin ». Alors en deuxième année du primaire, âgée de huit ans, je ne comprenais pas pourquoi cette règle existait et je la trouvais profondément frustrante. Mon enseignante était manifestement mal à l’aise avec cette leçon qu’elle devait nous donner et, à mon grand désespoir, je voyais que cette convention grammaticale réjouissait plusieurs de mes camarades masculins. Aujourd’hui, en tant que féministe queer, je suis encore plus choquée par cette règle car je connais les causes systémiques de son existence. Celle-ci trouve sa source dans la manière dont on nous force depuis des siècles à conceptualiser le genre en Occident, soit en se basant sur « la structure idéologique, morale, sociale, culturelle, politique qui consiste à figer les identités de genre des membres d’une société selon deux polarisations uniques et distinctes : les genres “homme” et “femme” » [1] et en décrétant que le genre est défini par les organes génitaux.

    Comme n’importe quel aspect d’une société, le langage est malléable. Il évolue au fil du temps et peut être mis au service de différentes idéologies. Le français est porteur de plusieurs problématiques, dont les discriminations liées au genre. Ces dernières sont fortement ancrées dans la langue française, qui enferme ses sujets dans les catégories socialement construites d’« homme » et de « femme » et rendent ainsi invisibles les personnes non binaires. Ces discriminations sont la résultante d’une extrême violence physique et psychologique qui a sévi partout sur la planète à cause du colonialisme européen. De nombreuses cultures respectaient et incluaient pourtant activement dans leurs sociétés des identités traditionnelles de genre non binaires depuis des temps immémoriaux, par exemple les personnes bispirituelles de l’Île de la Tortue (Amérique du Nord), les Quariwarmi de la société inca du Pérou précolonial et les Hijras en Asie du Sud [2], pour n’en citer que quelques-unes. Le terme « non binaire » est employé comme terme parapluie par celleux qui ne sont « ni exclusivement un homme ni exclusivement une femme [3] », ces personnes pouvant s’identifier partiellement à un genre, mais pas entièrement, à plusieurs genres, à aucun genre, etc [4]. Il y a autant d’expériences de genre qu’il y a d’individus, le genre étant plus qu’un spectrum mais bien une intersection unique que nous occupons comme une position mobile sur une carte, un univers abstrait et complexe qui ne se situe pas simplement entre deux pôles distincts. C’est un concept socialement et culturellement construit qui existe indépendamment de la biologie et qui est indissociablement lié avec différents types d’oppressions (classisme, racisme, validisme, etc.) qui influencent la manière dont il est vécu. Tout comme les femmes, les personnes non binaires sont effacées du discours francophone, car différentes règles grammaticales prônent la supériorité du genre masculin, un biais cognitif qui s’intègre inconsciemment dans l’imaginaire collectif. Appliquer la grammaire française à la lettre renforce le sexisme et la transphobie dans notre société. Heureusement, de nouvelles formes d’écriture viennent pallier la situation. Celles-ci seront présentées plus loin dans le texte.

    Historiquement, le français n’a pas toujours été dominé par le masculin. C’est au 17e siècle qu’il commence à se masculiniser, à la suite de la création de l’Académie française en 1635. Cette réforme de la langue n’est pas un choix linguistique, mais bien un choix politique. En effet, l’Académie française, alors formée exclusivement d’hommes, se base sur des arguments sexistes pour faire disparaître des termes comme peintresse, philosophesse, médecine, autrice et poétesse de l’usage courant [5]. Louis-Nicholas Bescherelle, créateur de l’ouvrage grammatical portant le même nom, l’énonce clairement : « on ne dit pas professeuse, graveuse, compositrice […] par la raison que ces mots n’ont été inventés que pour les hommes qui exercent ces professions [6] ». Pourtant, au Moyen Âge, les termes qui évoquaient des positions de pouvoir ou des métiers valorisés existaient tant au féminin qu’au masculin : c’est la preuve que la masculinisation de la langue a été un choix motivé par une idéologie patriarcale. Jusqu’au 17e siècle, il était également question de l’utilisation de l’accord de proximité. Par exemple, dans la phrase « les hommes et les femmes sont intelligentes », le mot « intelligent » s’accordait au féminin puisque le nom commun « femmes » est plus proche de l’adjectif que le nom commun « hommes ». Cependant, en 1647, Claude Favre de Vaugelas, un des premiers académiciens, déclare que « le genre masculin étant le plus noble [il] doit prédominer toutes les fois que le masculin et le féminin se trouvent ensemble [7] ». La règle fut donc changée pour que la forme masculine soit désignée comme la forme dite « neutre », communément appelée le masculin générique. Dans plusieurs langues, le genre neutre est présent, entre autres en anglais, en allemand et en suédois, ce qui peut faciliter l’inclusion des genres non binaires, chose plus difficile en français. Si on observe la phrase « il fait beau », on se rend vite compte que même l’impersonnel est régi par le masculin générique. Questionner la binarité rigide de notre grammaire nous permet de remettre en question bien plus que des accords et des mots, mais la construction même de notre organisation sociale.

    Heureusement, dans plusieurs pays francophones, on observe une évolution à partir du milieu des années 1980 quant à la place de la rédaction non sexiste dans la société, et ce, malgré la réticence de l’Académie française, qui opte pour une position réactionnaire et conservatrice. Le Québec est alors un précurseur en ce qui a trait à la féminisation du français, et c’est en 1979 que l’Office de la langue française présente un décret qui recommande la féminisation lexicale des titres et des métiers [8]. Bref, la langue française n’a pas toujours été ce qu’elle est aujourd’hui à cause de l’influence d’idéologies politiques oppressantes, mais elle continue, malgré les avancées, à avoir grand besoin d’être adaptée pour qu’on puisse y intégrer toutes les personnes qui composent la société, notamment en ne s’arrêtant pas à sa féminisation mais en visant sa neutralisation.

    Le langage inclusif est une forme d’activisme du quotidien, puisqu’il permet d’inclure la présence des femmes et des personnes non binaires dans notre corps social. Le langage est ce qui permet de concevoir la réalité qui nous entoure. Il influence notre façon de s’y projeter, car c’est par l’association de concepts et d’images qu’on peut se positionner dans le monde. Dans l’ouvrage Grammaire non sexiste de la langue française, l’autrice Suzanne Zaccour et l’auteur Michaël Lessard mentionnent une étude qui a comparé l’emploi d’une grammaire binairement inclusive et celui d’une grammaire exclusive. Dans cette étude, on a demandé aux participant·e·xs de s’imaginer une personne connue en utilisant le masculin générique, c’est-à-dire en utilisant des termes comme « un artiste », « un héros », etc. Les résultats sont les suivants : « En moyenne, 23% des représentations mentales sont féminines après l’utilisation d’un générique masculin, alors que ce même pourcentage est de 43% après l’utilisation d’un générique épicène » [9]. Cette étude appuie l’idée que d’omettre d’utiliser un langage inclusif contribue à maintenir les stéréotypes de genre dans l’imaginaire populaire. Ainsi, chaque fois qu’un terme est utilisé uniquement au masculin générique, on occulte la possibilité des femmes et des personnes non binaires de s’identifier à ce dont il est question. Pour ces raisons, rendre la langue française inclusive représente un projet important, c’est un projet politique de tous les jours qui permettra à toutes les personnes qui composent la société d’y trouver leur place et d’y participer activement.

    Les prochaines lignes se veulent un petit guide de rédaction inclusive. Il faut noter que le processus de transformation de la langue est dynamique. Les réalités sociales étant sujettes à évoluer rapidement, il se peut que les procédés à privilégier aujourd’hui évoluent avec le temps ou que de nouveaux procédés soient créés. Il n’existe pas encore de règles fixes pour encadrer l’utilisation de certaines des techniques qui suivent, car celles-ci résultent d’une grammaire émergente. Pour obtenir un texte fluide, il est recommandé d’écrire dès le départ de manière inclusive au lieu d’essayer de modifier des textes déjà écrits au masculin générique. On peut également varier les méthodes dans un même texte ou discours oral. Il est très important de noter que les méthodes de rédaction qui permettent l’inclusion des personnes non binaires sont à privilégier (un tableau récapitulatif se trouve à la suite de la liste des techniques).

    1. LES TERMES ÉPICÈNES

    – Cette technique consiste à employer des termes ayant la même forme au masculin et au féminin.

    – Exemples : le·a responsable, unE guide, des personnes, mon adelphe [10]

    2. LES TOURNURES GÉNÉRIQUES

    – C’est l’utilisation de noms collectifs pour désigner un groupe.

    – Exemples : la présidence, le public, la direction

    3. LES GRAPHIES TRONQUÉES

    – Avec l’aide d’un signe typographique, on ajoute les finales féminines et neutres aux termes masculins.

    Pour conclure, il est important que toutes les personnes composant la société prennent conscience de l’héritage sexiste et transphobe de la langue française et prennent une distance critique face à certaines règles qui la régissent. Il est aussi primordial de reconnaître l’impact que peut avoir l’emploi du masculin générique sur chaque individu, et de faire l’effort d’utiliser une grammaire inclusive pour toustes, que le contexte soit professionnel ou personnel. Il ne faut pas s’arrêter à la féminisation des termes, mais viser des changements plus radicaux en privilégiant la queerisation [13] (ou neutralisation) du français pour inclure les personnes non binaires dans le langage. Pour s’assurer de respecter l’identité de chacun·e·x, on peut aussi, lors d’un échange de vive voix ou par écrit, introduire ses pronoms (elle, il, iel, ielle, ul, al, etc.) et ensuite inviter son interlocuteur·trice·x à faire de même. Il ne faut pas présumer, par exemple, qu’une personne qui a « l’air d’une femme » selon les standards de notre société s’identifie nécessairement comme telle. Cette pratique simple gagne à être normalisée, tout comme l’utilisation de la grammaire inclusive.

    À propos de l’auteure

    Anna Hains-Lucht explore par une pratique pluridisciplinaire les thèmes de l’identité, du corps, de la temporalité, de la psyché et du militantisme. Intéressée par la justice sociale et la relation d’aide dans les milieux communautaires, elle aspire à devenir travailleuse de rue et d’inclure l’art comme outil thérapeutique dans ses interventions.

    Références :

    [1] Seinouille. 2016. « Décolonisons le genre. Genre et (post-)colonialisme : comment ces mots sont-ils liés ? »
    https://seinseya.wordpress.com/2016/04/12/decolonisons-le-genre-genre-et-post-colonialisme-comment-ces-mot
    [2] La vie en queer. 2018. « Genres en dehors de la binarité occidentale »
    https://lavieenqueer.wordpress.com/2018/05/06/genres-en-dehors-de-la-binarite-occidentale
    [3]La vie en queer. 2018. « Les erreurs d’utilisation du terme non-binaire. » https://lavieenqueer.wordpress.com/2018/06/02/les-erreurs-dutilisation-du-terme-non-binaire
    [4] La vie en queer. 2018. « Les identités de genres non-binaires. »
    https://lavieenqueer.wordpress.com/2018/06/02/les-identites-de-genres-non-binaires
    [5] Lessard, Michaël et Zaccour, Suzanne. 2017. Grammaire non sexiste de la langue française. Saint-Joseph-du-Lac : M Éditeur, p. 10
    [6] Lessard, Michaël et Zaccour, Suzanne. 2017. Grammaire non sexiste de la langue française. Saint-Joseph-du-Lac : M Éditeur, p. 11
    [7] Lessard, Michaël et Zaccour, Suzanne. 2017. Grammaire non sexiste de la langue française. Saint-Joseph-du-Lac : M Éditeur, p. 12
    [8] Lessard, Michaël et Zaccour, Suzanne. 2017. Grammaire non sexiste de la langue française. Saint-Joseph-du-Lac : M Éditeur, p. 181
    [9] Lessard, Michaël et Zaccour, Suzanne. 2017. Grammaire non sexiste de la langue française. Saint-Joseph-du-Lac : M Éditeur, p. 18
    [10] Martin, Gabriel. 2016. « La queerisation du français – De frère et soeur à adelphe (Tribune Libre). »
    http://www.lecollectif.ca/la-queerisation-du-francais-de-frere-et-soeur-a-adelphe-tribune-libre
    [11] Alpheratz, 2018. « Genre neutre »
    https://www.alpheratz.fr/linguistique/genre-neutre
    [12] Ashley, Florence. 2019. « Les personnes non-binaires en français : une perspective concernée et militante. » H-France Salon Volume 11, Issue 14, #5. https://www.florenceashley.com
    [13] Martin, Gabriel. 2016. « La queerisation du français – La création du genre épicène »
    http://www.lecollectif.ca/la-queerisation-du-francais-la-creation-du-genre-epicene

    https://fondation-phi.org/fr/article/discriminations-liees-genre-langue-francaise/#six

    #français #langue #écriture_inclusive

  • Un Genevois crée la première #typo inclusive

    Étudiant à la HEAD, #Tristan_Bartolini a inventé plus de 40 caractères typographiques non genrés. Il vient de recevoir le Prix Art Humanité 2020 de la Croix-Rouge.

    On aurait adoré ponctuer cet article de mots comprenant des signes typographiques inventés par Tristan Bartolini. Juste pour rendre le propos limpide et distrayant. Mais c’est impossible. Notre clavier ne connaît pas ces caractères-là. Notre clavier est vieux jeu. Mais dans dix ans peut-être, tous les rédacteurs de la planète utiliseront « l’inclusif-ve » pour taper leur prose.

    On notera au passage la mocheté de ce « sif-ve » à la fin d’« inclusif-ve ». C’est justement pour éviter ces acrobaties graphiques – et œuvrer pour un monde meilleur – que le jeune Tristan a créé une typo épicène. Et raflé conséquemment le Prix Art Humanité 2020 de la Croix Rouge la semaine dernière.
    Coup de foudre pour la typo

    Mais reprenons depuis le début. Un CFC de graphisme en poche, Tristan Bartolini se retrouve sur les bancs de la HEAD. Il y découvre les arcanes de la typographie. Coup de foudre. « C’est une activité sans fin, quasi méditative. Il y a toujours une courbe à rectifier. J’adore. On s’immerge corps et âme dans ce travail. D’abord, j’ai redessiné des lettres qui existaient déjà. Et puis j’ai voulu m’échapper de l’alphabet. »

    Le Genevois cherche un thème pour son travail de diplôme. « Un thème au service d’une cause, en accord avec mes engagements et convictions. » Une police de caractères inclusive s’impose comme une évidence. « L’idée m’est tombée du ciel. Il y avait beaucoup de débats autour de l’écriture épicène. Elle devenait de plus en plus fréquente dans les documents administratifs, les publicités. Je me suis dit que ce n’était pas qu’une affaire de linguistes, que l’on pouvait amener des solutions graphiques. »

    Le concept ? Simple et lumineux : la création de nouveaux caractères non genrés, en lovant deux ou plusieurs lettres. Oui, comme dans le joli bisou du O et du E dans notre vieux « Œ ». Tristan enlace donc le E et le A de Le et La ; le P et le M de Père et Mère ; voire le HO et FE de Homme et de Femme. Adieu barbants tirets, points et parenthèses. Voyez l’osmose typographique. Voyez l’ouverture du champ des possibles entre les deux pôles extrêmes que sont le masculin et le féminin.

    Encore fallait-il rendre cette étreinte élégante. C’est là que l’art du graphiste entre en scène. Après des mois de cogitations et préalables théoriques, Tristan se met à la création graphique proprement dite en mars dernier, alors que sonne le sinistre clairon du confinement. « Il me fallait une systématique. J’avais un critère de base : la visibilité. Je voulais des caractères évidents, pratiques, faciles d’utilisation. J’ai opéré d’interminables allers-retours, en poussant l’expérimentation au plus complexe pour souvent revenir au plus simple », sourit le jeune homme.
    Le début d’un grand chamboulement

    À l’orée de l’été, « l’inclusif-ve » déroule une quarantaine de nouveaux signes épicènes, superposables aux terminaisons genrées, pronoms et même à certains mots. C’est ingénieux. C’est poétique. C’est peut-être aussi le début d’un grand chamboulement graphique et sociétal.

    Et maintenant ? « J’aimerais que ce projet ne soit qu’un début. Ce système de caractères peut s’adapter à d’autres polices d’écriture. Dès lors, ce serait bien que des typographes intègrent mes signes dans leurs propres créations. J’ai simplement créé un outil de communication. D’autres pourraient l’utiliser pour faire passer un message. »

    https://www.tdg.ch/un-genevois-cree-la-premiere-typo-inclusive-168461901432
    #typographie #écriture_inclusive #écriture_épicène #français #langue #écriture #langue_française

    ping @reka @nepthys

  • Écriture inclusive : un premier bilan de la #controverse

    Le 18 septembre 2020, une tribune publiée dans Marianne (https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/une-ecriture-excluante-qui-s-impose-par-la-propagande-32-linguistes-listen) signée par 32 linguistes prenait clairement position contre l’écriture inclusive ou, plus exactement, contre l’utilisation des graphies abrégées (par exemple : les étudiant·e·s). Cette tribune se présentait comme une mise au point objective dénonçant une pratique qui, selon ses signataires, « s’affranchit des #faits_scientifiques ».

    Les réactions ne se sont pas fait attendre. Le 25 septembre 2020, une tribune signée par 65 linguistes (https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/250920/au-dela-de-l-e-criture-inclusive-un-programme-de-travail-pour-la-lin) prenait le contre-pied de la première, alors que paraissaient en même temps un texte signé par Éliane Viennot et Raphaël Haddad et diverses analyses critiques (https://sysdiscours.hypotheses.org/155). Cette controverse pourrait paraître anecdotique. En réalité, on peut en tirer quelques enseignements intéressants sur les langues et leur fonctionnement, ainsi que sur l’utilisation du discours scientifique expert pour fonder des discours prescriptifs (« il faut… il ne faut pas… ») (https://information.tv5monde.com/video/l-ecriture-inclusive-pour-mettre-fin-l-invisibilisation-des-fe).

    Quelques jalons historiques

    Il y a 30 ans, en #France, un mouvement a conduit à la #féminisation des noms de fonctions, de métiers, de titres et de grades. Très vite relayé par les instances politiques, il visait à « apporter une légitimation des #fonctions_sociales et des #professions exercées par les #femmes » (Décret du 29 février 1984). Il a réussi à imposer, dans les usages et jusque sous la coupole de l’#Académie_française (déclaration du 28 février 2019), l’emploi de #formes_féminines qui ont été tantôt créées (une ingénieure, une sapeuse-pompière), tantôt réhabilitées (une autrice, une officière) ou tantôt simplement plus largement diffusées (la présidente, la sénatrice).

    Cette #prise_de_conscience a permis de faire évoluer la #langue_française de manière à répondre aux besoins des personnes qui s’expriment en #français. La difficulté à laquelle les francophones font face aujourd’hui concerne les (bonnes) manières d’utiliser ces #noms_féminins dans tous les domaines de la vie : administration, enseignement, politique, création artistique, entreprise, vie quotidienne, etc. L’écriture inclusive désigne non plus la féminisation, mais l’usage de ces noms féminins à côté des noms masculins dans les textes.

    L’écriture inclusive, dite aussi #écriture_épicène (en Suisse et au Canada), #écriture_non_sexiste ou #écriture_égalitaire, représente un ensemble de #techniques qui visent à faire apparaître une #égalité, ou une #symétrie, entre les #femmes et les #hommes dans les textes et à adopter un langage non discriminant par rapport aux femmes. Nous choisissons ici de considérer l’écriture inclusive sans l’#écriture_non_genrée, dite aussi neutre ou #non_binaire, qui poursuit un objectif d’inclusion bien sûr, mais également très spécifique : ne pas choisir entre le féminin et le masculin et ne pas catégoriser les personnes selon leur genre.

    Les règles qui ne font (presque) pas polémique

    Certaines règles de l’écriture inclusive sont largement acceptées et figurent dans l’ensemble des guides. Il n’y a pratiquement pas de divergences concernant les éléments suivants :

    (1) Utiliser des noms féminins pour désigner des femmes dans leur fonction, métier, titre ou grade : dire « Madame la Présidente » et non « Madame le Président », « la chirurgienne » et non « le chirurgien », « l’officière de la Légion d’honneur » et non « l’officier de la Légion d’honneur ». Notons que certains noms, malgré des racines connues, ne sont pas encore accueillis sans retenue (par exemple : autrice ou professeuse).

    (2) Utiliser l’expression « les femmes » dès qu’on désigne un groupe de femmes et réserver l’expression « la femme » (ou « la Femme ») pour renvoyer à un stéréotype : dire « la journée internationale des droits des femmes » ou « la situation des femmes en Algérie » ; mais dire « cette actrice incarne la femme fatale ».

    (3) Utiliser « humain, humaine » plutôt que « homme » pour désigner une personne humaine, comme dans « les droits humains », « l’évolution humaine ».

    (4) Toujours utiliser le terme « Madame » lorsqu’on s’adresse à une femme (comme contrepartie féminine de « Monsieur » lorsqu’on s’adresse à un homme) et ne plus utiliser « #Mademoiselle », qui crée une asymétrie, puisque « #Mondamoiseau » est rarement utilisé.

    (5) Ne pas nommer une femme d’après la fonction ou le titre de son mari : dire « la femme de l’ambassadeur » et non « l’ambassadrice ».

    (6) Utiliser les noms propres des femmes comme on utilise ceux des hommes. Ne pas utiliser le prénom d’une femme lorsqu’on utilise le nom de famille d’un homme, par exemple dans un débat politique (ne pas dire « Ségolène contre Sarkozy », ni « Ségo contre Sarko »). Faire de même pour les noms communs (ne pas dire « les filles de la Fed Cup » et « les hommes de la Coupe Davis »).

    Les règles qui suscitent la polémique

    D’autres règles suscitent encore des polémiques (en France et en Belgique notamment), parce qu’elles créent des façons d’écrire ou de parler qui paraissent inhabituelles. Les arguments invoqués pour défendre ou pour refuser ces règles relèvent de l’histoire de la langue, de la linguistique, de la sociologie ou de la psychologie du langage, et parfois de l’idéologie. Les études actuelles (une bibliographie est disponible ici : https://osf.io/p648a/?view_only=a385a4820769497c93a9812d9ea34419) nous apportent pourtant un regard scientifique qui devrait nous aider à naviguer dans les méandres de ce sujet.

    (1) Utiliser le masculin pour désigner une personne dont on ne connaît pas le genre, comme dans une offre d’emploi : « recherche informaticien (H/F) ». Il est prouvé que cette règle ne favorise pas un traitement équitable des femmes et des hommes. De nombreuses études scientifiques ont montré que l’emploi de termes uniquement au masculin (« un mathématicien, un directeur commercial, un musicien ») engendrait des #représentations_mentales masculines chez les adultes d’une part, mais également chez les jeunes. Même si cet usage est permis par la grammaire française, il semble, par exemple, influencer les #aspirations_professionnelles des jeunes. Il a comme conséquence, notamment, de diminuer le degré de confiance des filles et leur sentiment d’auto-efficacité à entreprendre des études pour ces #métiers). Il donne également l’impression aux jeunes que les hommes ont plus de chances de réussir dans ces métiers : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2015.01437/full). Dans des secteurs où l’on cherche à créer plus de mixité, comme les sciences et technologies, ou les soins infirmiers, le masculin dit générique devrait être évité.

    (2) Utiliser le #masculin_pluriel pour désigner des groupes qui contiennent des femmes et des hommes, comme « les musiciens » pour désigner un groupe mixte. Il est prouvé que cette règle ne favorise pas une interprétation qui correspond à la réalité désignée. Des scientifiques ont montré de manière répétée (et dans plusieurs langues) que, même si la grammaire autorise une interprétation « générique » du masculin pluriel, cette interprétation n’est pas aussi accessible ou fréquente que l’interprétation spécifique (masculin = homme) (https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0388000120300619?dgcid=author). Cette différence d’accessibilité a été expliquée par différents facteurs), comme l’apprentissage du genre grammatical, qui suit invariablement la même séquence : nous apprenons le sens spécifique du masculin (masculin = homme) avant son sens générique. En d’autres termes, quand on dit « les musiciens », la représentation mentale qui se forme le plus aisément est celle d’un groupe d’hommes, le sens spécifique du masculin étant beaucoup plus simple et rapide à activer. La représentation mentale d’un groupe de femmes et d’hommes est plus longue à former et plus difficile d’accès. Le #biais_masculin induit par la forme grammaticale masculine a été démontré dans différents contextes et différents pays (par exemple, en France : https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2008_num_108_2_30971 ; en Suisse : https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/20445911.2011.642858 ; et récemment au Québec). Fait assez rare en sciences, il n’existe, à notre connaissance, aucune donnée contredisant la dominance automatique du sens spécifique du masculin.

    Si l’on souhaite activer l’image de groupes mixtes, il est préférable d’utiliser d’autres stratégies que le masculin, comme les doublons : « les chirurgiennes et les chirurgiens ». Malgré ces résultats, certaines personnes, parfois au travers de guides d’écriture, engagent à ne pas utiliser de doublons. Différentes raisons sont avancées, souvent sans réels fondements scientifiques. Par exemple, les #doublons entraveraient la lecture. À notre connaissance, aucune étude ne corrobore cette idée. Il existe une étude qui montre que même si à la première occurrence d’un doublon, la lecture est ralentie, dès la deuxième occurrence, la lecture redevient tout à fait normale (effet d’habituation : https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2007_num_107_2_30996)). L’idée que les personnes qui utilisent des doublons ne parviendraient pas à réaliser les accords grammaticaux dans les textes est également étonnante, surtout si l’on observe un retour de l’accord de proximité : https://journals-openedition-org.sid2nomade-2.grenet.fr/discours/9542), accord particulièrement adapté à l’utilisation des doublons.

    En revanche, des études scientifiques (https://doi.apa.org/doiLanding?doi=10.1037%2Fpspi0000094) montrent que l’#ordre choisi pour présenter chaque élément de la paire (« les boulangères et les boulangers » vs « les boulangers et les boulangères ») a un effet sur l’interprétation : l’élément présenté en premier est perçu comme plus central ou plus important : http://epubs.surrey.ac.uk/811895.

    (3) Certaines personnes engagent aussi à ne pas utiliser de #formes_abrégées qui permettent de présenter les doublons à l’écrit : « les étudiant·es », « les pharmacien-nes ». Les résultats actuels de la recherche scientifique sont trop limités pour se prononcer de manière définitive à ce sujet. Une étude : https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2007_num_107_2_30996) a mesuré l’effet des doublons sous forme abrégée sur la lecture. Elle concerne un public d’étudiantes et d’étudiants pour lesquels un léger ralentissement de la lecture était mesuré à la première apparition de ces formes, mais se normalisait ensuite. Pour autant, on ne peut pas conclure de cette étude que l’effet serait identique, ou différent, pour d’autres populations. Et les raisons de l’effet de ralentissement, comme de l’effet d’habituation, ne sont pas encore réellement connues.

    Il a également été montré que présenter des métiers sous une forme contractée (à l’époque avec une parenthèse) pouvait augmenter le degré de confiance des filles et le sentiment d’auto-efficacité à entreprendre des études pour ces métiers (https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2005_num_105_2_29694). La recherche doit néanmoins continuer de tester l’effet de ces #formes_abrégées : en fonction du signe typographique utilisé (tiret, point médian, etc.) ; en fonction des publics de différents âges, niveaux d’éducation, niveaux socio-économiques ; en fonction des types de textes. Seules des recherches complémentaires permettront de proposer des règles mieux informées pour réguler l’usage de ces formes, apparues principalement pour répondre aux limites de signes imposées dans différents domaines (journalisme, Internet…).

    (4) Enfin, certains guides recommandent plus de souplesse dans la gestion des #accords. À la règle établie de l’accord au masculin générique (« le frère et les sœurs sont arrivés »), ils suggèrent de laisser la possibilité d’appliquer l’#accord_de_proximité (avec le terme le plus proche : « le frère et les sœurs sont arrivées »), l’#accord_de_majorité (avec l’élément le plus important en nombre : « les sœurs et le frère sont arrivées »), ou un #accord_au_choix. L’argument historique est souvent invoqué, à juste titre : l’accord de proximité s’observe dans les textes anciens à hauteur de 45 % des cas (https://books.openedition.org/pusl/26517), mais il reste toujours moins fréquent que l’accord au masculin. L’argument historique ne permet ni de revendiquer un « retour » exclusif à l’accord de proximité, puisqu’il a toujours cohabité avec d’autres formes d’accords. Il ne permet pas non plus de l’exclure, puisqu’il a eu de l’importance. La recherche devrait montrer quels problèmes spécifiques, dans l’apprentissage, la rédaction ou la compréhension des textes, posent ces différents types d’accords.

    La guerre de l’écriture inclusive n’aura pas lieu

    Les connaissances scientifiques actuelles permettent de clarifier le #bien-fondé de certaines règles qui suscitent des #désaccords. Pour d’autres règles, pourtant défendues ou contestées de manière très assertive, il faut savoir reconnaître que les connaissances actuelles ne permettent pas encore de trancher. La recherche doit continuer à se faire afin d’apporter des arguments aux outils proposés.

    La #langue_française n’est pas seulement le domaine des scientifiques. En tant que scientifiques, nous pensons qu’il faut laisser les #usages se développer car ils répondent à des besoins communicatifs et sociaux fondamentaux. Tous les usages ne sont pas appropriés à tous les genres de l’écrit, mais la norme ne doit pas s’imposer de manière étouffante. Faisons confiance aussi aux francophones.

    https://theconversation.com/ecriture-inclusive-un-premier-bilan-de-la-controverse-147630

    #écriture_inclusive #choix #neutralité #catégorisation #masculin_générique