• Une note de lecture peu critique mais qui offre un bon résumé des thématiques abordées dans le court ouvrage de Françoise Vergès « Décoloniser le musée » (La Fabrique, 2023).

    Françoise Vergès : un regard décolonial sur le musée
    par Christian RUBY

    En tant qu’institution, le musée occidental s’est construit sur des logiques coloniales d’appropriation, de conservation et d’exposition que l’approche décoloniale entend renverser.

    La politologue Françoise Vergès a publié de nombreux ouvrages sur les questions féministes et antiracistes ; en tant qu’enseignante, elle a créé une chaire intitulée « Global South(s) » au Collège d’études mondiales. Sa dernière publication, parue aux éditions La Fabrique, propose une analyse décoloniale du musée en tant qu’institution, et cherche à encourager l’émergence de ce qu’elle nomme « un post-musée », c’est-à-dire une institution culturelle dépouillée de ses ancrages coloniaux.

    Perspectives décoloniales sur le musée

    La réflexion décoloniale sur les musées s’est concentrée, ces dernières années, sur la question de la restitution des objets pillés ou volés. L’autrice appuie très clairement ce processus, qu’elle considère comme nécessaire : il convient à la fois de permettre aux pays qui en ont été dépossédés d’accéder aux inventaires et aux bourses de recherche permettant d’identifier correctement tous les objets, mais encore que le pays actuellement détenteur de ces objets prenne en charge les coûts de « repatriation » et la formation du personnel à la conservation. Vergès ajoute qu’il est impératif que les citoyens du pays de retour choisissent eux-mêmes les conditions de préservation et d’exposition des objets.

    Au-delà des objets, le cas des restes humains enregistrés dans les institutions et musées européens — dont on sait qu’ils devaient servir (ou ont servi) à entériner, par contraste, l’idéal de beauté censé s’incarner dans la blancheur — est encore plus délicat, quoique certains aient déjà été restitués, comme c’est le cas de la dite « Vénus Hottentote ». Mais la réflexion proposée dans cet ouvrage déborde cette question de la restitution.

    Elle excède également la question de l’analyse décoloniale des œuvres des musées européens. L’auteure revient tout de même sur les visites guidées qu’elle a initiées en 2012 au Louvre, au cours desquelles elle explorait la présence des esclaves dans les œuvres y étant exposées. Elle consacre également un chapitre critique à l’exposition « Le modèle noir » présentée au musée d’Orsay en 2019, dont elle pointe davantage les limites qu’elle n’en salue le travail nécessaire. Vergès commente également des polémiques récentes telles que celle qu’a suscité la fresque jugée antisémite exposée lors de la Documenta 15 de Cassel en 2022, ou encore celle qui a entouré la programmation de la pièce Kanata en 2019, accusée d’appropriation culturelle.

    Ceci dit, le cœur du propos de ce livre se situe ailleurs : il s’agit d’interroger les présupposés colonialistes qui organisent le fonctionnement même du musée, en tant qu’institution historique et politique.

    Critique du « musée universel »

    Pour Vergès, le musée est un produit des Lumières européennes, dont la curiosité scientifique est entretenue par les expéditions coloniales et les découvertes de continents lointains. En tant que lieu de rassemblement et d’exposition des objets récoltés à travers le monde, le musée se présente comme un « dépôt de l’universel », un gardien du patrimoine de l’humanité, et revendique ainsi une démarche neutre et désintéressée. Cette idée a contribué à ériger le Louvre, et à sa suite le British Museum de Londres, le Humboldt Forum de Berlin ou encore le Metropolitan Museum de New York, comme des modèles de « musée universel » à imiter.

    L’ouvrage examine le formidable retournement rhétorique qui a été nécessaire pour produire cette image de « musée universel ». Ce discours dissimule en effet les conditions économiques, sociales et politiques d’une telle entreprise, et notamment les aspects conflictuels et criminels de son histoire. Loin d’une exposition neutre de l’universel, le musée offre une mise en scène unique de la grandeur de l’État-nation européen, par opposition à toutes les sociétés « sauvages » qu’il rencontre au-delà de ses frontières.

    L’étude d’un cas d’école structure le propos de l’auteure : celui du musée du Louvre, enfant des Lumières et de la Révolution française. Du fait de ce double héritage, il s’est arrogé le droit d’acquérir et de conserver des œuvres, des archives, des documents saisis, pillés ou volés, pour les exposer dans le pays qui symbolisait désormais la liberté.

    Vergès détaille ainsi les vols, les destructions de palais, les pillages systématiques et l’appropriation de nombreuses richesses. Elle souligne comment la mise sous tutelle des œuvres venues des colonies et des conquêtes a été justifiée, d’un point de vue juridique, grâce à la notion de propriété qui occupe une place centrale dans le droit occidental. Ce processus n’est d’ailleurs pas réductible à l’appropriation des objets, mais s’applique également à celle des individus : Vergès explore pour le montrer l’architecture du Palais-Bourbon et celle de l’Élysée, dont la construction a fait intervenir des compagnies esclavagistes.

    À la lumière de ces réflexions, les objets exposés dans les grands musées européens apparaissent davantage comme des butins de guerre, que les vainqueurs se sont octroyés au détriment des vaincus, que comme les productions d’une humanité universelle. En ce sens, le fonctionnement même du musée repose sur une logique coloniale, que Vergès considère comme structurelle.

    Décoloniser le musée

    En contrepoint, l’auteure cherche à valoriser des cas de « contre-musées » ou de « post-musées », dont les fonds ne proviennent pas du dépouillement d’une culture étrangère. Un tel exemple pourrait être trouvé dans le projet (finalement empêché par le Président du conseil régional de La Réunion, Didier Robert) de Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise. Formulé en 2004, ce projet avait pour objectif de construire un espace d’exposition et de transmission culturelle qui tienne compte des analyses décoloniales en matière d’architecture, d’histoire et d’arts plastiques, et qui sans se focaliser sur des objets soit en mesure de replacer l’île de la Réunion au sein des mondes de l’océan Indien.

    Ce musée « sans objets » convient bien au contre-modèle que souhaite valoriser Vergès, qui n’oublie pas tout au long de son livre que les musées ne sont pas d’abord constitués d’œuvres mais de personnes, dont le travail rend possible le rayonnement de ces institutions. Un véritable « post-musée » devrait dès lors réévaluer les conditions de travail de ceux qui nettoient, gardent, cuisinent, font de la recherche ou administrent les lieux ; mais il devrait également contester les hiérarchies de genre, de classe, de race, de religion et échapper aux impératifs des grands groupes capitalistes qui financent le plus souvent les fondations artistiques.

    Du côté du public, également, il s’agirait d’assurer l’accueil inconditionnel des visiteurs, d’où qu’ils viennent, y compris s’ils ne sont pas familiers de ces institutions, du fait de leur âge ou de leur origine sociale par exemple, et n’en possèdent pas tous les codes.

    C’est donc par des tactiques décoloniales que l’objectif de sortir du modèle du « musée universel » sera atteint selon Vergès. Et ce projet, comme le titre de l’ouvrage l’indique, est un « programme de désordre absolu ». Reprenant la formule à Frantz Fanon — dont elle cite à plusieurs reprises Peau noire, masques blancs ou Les Damnés de la terre — Vergès considère que seul un « désordre absolu » permettrait de mettre fin à un ordre qui structure les différents niveaux de domination et d’oppression au niveau planétaire, et notamment les asymétries et inégalités Nord/Sud.

    Loin d’y voir un appel au chaos, elle reprend à son compte l’injonction de Fanon à renverser ce que les puissants appellent l’« ordre » du monde, et qu’ils veulent faire passer pour immuable. En s’appuyant également sur les analyses des écrivains et militants américains Fred Moten et Stefano Harney, elle associe cet ordre au « monde de la modernité », lequel est « fondé sur la philosophie libérale des droits, qui a accumulé richesses et biens sur la traite, l’esclavage, la colonisation, et le capitalisme racial et patriarcal ».

    Dans ce dessein, il ne suffit pas d’inciter à des programmes de simple habillage décolonial. L’auteure précise que la décolonisation du « musée universel » est « impossible si elle ne s’inscrit pas dans un programme qui embrasse la construction d’un monde post-raciste, post-impérialiste et post-patriarcal ». Il ne s’agit ni de compassion, ni de compensation altruiste, ni de repentance, mais d’un programme de réinvention radicale des institutions qui contribuent à perpétuer l’ordre dominant.

    #musée #décolonialisme #domination

  • Françoise Vergès. « Le musée occidental a été tragique pour les peuples »
    Afrique XXI > Michael Pauron > 3 avril 2023
    https://afriquexxi.info/Francoise-Verges-Le-musee-occidental-a-ete-tragique-pour-les-peuples

    Entretien · Françoise Vergès, militante féministe et anticoloniale, publie Programme de désordre absolu. Décoloniser le musée. Un essai dans lequel elle remet en cause le musée occidental, modèle qui s’est imposé au monde, et appelle à l’exploration d’une autre voie – ce qu’elle nomme un « post-musée » (...)

  • Entretien avec Françoise Vergès | Radio Informal
    http://www.rybn.org/radioinformal/antivirus

    À propos d’inégalités invisibilisées, de normalité du confinement, de vulnérabilités et de racisme, de solidarité et d’auto-organisation comme contre-pouvoir, d’intersectionalité des luttes, de la métaphore du bateau négrier. Durée : 57 min. Source : Pi-node

    www.rybn.org/radioinformal/antivirus/audio/ANTIVIRUS18-FrancoiseVerges.mp3

  • Le travail invisible derrière le confinement. Capitalisme, genre, racialisation et Covid-19 | Françoise Vergès
    https://www.contretemps.eu/travail-invisible-confinement-capitalisme-genre-racialisation-covid-19

    En France, nous sommes entrés le mardi 24 mars 2020 dans la deuxième semaine de « confinement » décidé par le gouvernement Macron pour faire face à l’épidémie du COVID-19, et déjà cela craque de partout. Je ne reviendrai pas ici sur les demi-vérités, demi-aveux, mensonges par omission, et preuves d’incompétence, d’indifférence, de mépris par le gouvernement amplement dénoncées et analysées dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ce travail d’étude et d’analyse n’est pas terminé ; il doit se poursuivre et s’avère bien plus important – car il nourrit les luttes à venir – que toutes les déclarations sous forme d’oracles (« rien ne sera plus comme avant », « il faudra que… ») ou que toutes les remarques et réflexions sur le confinement comme moment de retour sur soi ou de redécouverte de joies simples. Source : (...)

  • Il y a donc désormais les confiné.e.s et les non-confiné.e.s qui assurent leur vie quotidienne des premiers...

    « Il y a donc désormais les confiné.e.s et les non-confiné.e.s qui assurent leur vie quotidienne des premiers – qui apportent les denrées aux boutiques, qui rangent sur les étagères, nettoient, tiennent la caisse, les éboueurs, les postier.e.s, les livreurs (j’en ai vu 3 déjà depuis ce matin), les conductrices/conducteurs de transport, les femmes de ménage des hôtels et les serveuses/serveurs des hôtels (qui restent ouverts et assurent un room service), et tant d’autres. Classe, genre, âge, racialisation, santé traversent les deux groupes mais les non-confiné.e.s sont les plus exposé.e.s. Dans les éléments du confinement, il y a celles/ceux qui vivent dans 12m2 et celles/ceux dans 150m2, qui peuvent se faire livrer ou pas, qui ont de quoi s’abonner à des tas de sites de streaming ou pas, qui ont un grand débit pour assurer les cours à la maison ou pas, qui peuvent aider les enfants à faire les leçons ou pas, qui ont un ordinateur et une imprimante ou pas, qui sont totalement isolées ou pas, qui ont des papiers ou pas, qui sont financièrement à l’aise ou pas, les femmes et enfants qui vivent avec des compagnons violents, les femmes seules avec des enfants, bref, des milliers et milliers de situations noyées sous le discours d’#union_nationale dans un pays où les #inégalités, les violences d’état, le #racisme et le #sexisme organisent la #vie_sociale depuis des années. Les actes de #solidarité, nombreux, qui s’organisent et sont formidables ne doivent pas remplacer les responsabilités de l’état. (Je parle là de la #vie_quotidienne, pas du personnel médical et de toutes les personnes qui assurent la vie d’un hôpital – donc aussi celles/ceux qui nettoient, gardent, font l’administration…- évidemment très exposé).

    Le confinement est rendu possible grâce à toutes ces personnes invisibilisées et bien trop souvent mal payées et exploitées. »

    #Françoise_Vergès

    Texte publié le 17 mars 2020 sur la page « Faire lien en vivant le confinement » de l’association grenobloise Modus Operandi :
    https://www.modop.org/se-relier/#17mars

    #confinement #violence #non-confinés #confinés #travail #classes_sociales #invisibilité #invisibilisation #exploitation

    • Confinement révélateur

      « Il a été évident au premier jour du confinement qu’il exacerbait les #inégalités : certains seraient enfermés dans un espace de vie confortable et généreux, quand d’autres le seraient dans des appartements au contraire trop petits pour une famille entière toute une journée et sans possibilité de sortir, voire dans des lieux juste pas prévus pour y passer des journées entières, je pense aux centres d’hébergement du #dispositif_hivernal ; enfin d’autres seraient « #enfermés_dehors ».
      Après une semaine, ce confinement agit comme un révélateur de la #violence restée jusque-là invisible. Désormais, elle devient évidente :
      – des personnes vivent à la rue ; un genre d’indifférence s’était installée sur ces situations, et comme une habitude scandaleuse. Une fois tout le monde confiné « #chez_soi », seules les personnes qui n’ont pas de « chez soi » restent dans les rues, on ne voir plus qu’elles. On a rarement autant parlé d’elles dans les médias.
      Le confinement nous révèle cette anormalité de s’habituer et d’accepter que des personnes vivent dans la rue.
      – pour se nourrir, des personnes dépendent de manière régulière de #distributions_alimentaires organisées par les associations, grâce à des dons et du travail bénévole. Ces pratiques ont été mises hors-jeu au premier jour du confinement, créant le besoin urgent de palier ce manque et en imposant à de nouveaux acteurs de prendre en charge ce besoin, l’a mis sur le devant de la scène. Dans les centres de l’#hébergement_d’urgence, les personnes accueillies ont d’abord manqué de nourriture avant que de nouvelles pratiques puissent se mettre en place pour fournir cette #nourriture. Mais surtout, cette urgence-là a rendu criante combien notre société organise des #dépendances, là où une #autonomie des personnes pourrait trouver une place.
      – les personnels soignants dans les hôpitaux accumulent environ 18 mois de mobilisation pour dénoncer le manque de moyens, les pénuries, la logique néo-libérale qui détruit le service public de santé. S’ils et elles ont pu bénéficier épisodiquement d’une certaine couverture médiatique, rien n’y a changé. Cette épidémie rend insupportable le manque de masques, et d’autres matériels de protection, et dévoile au grand jour des modes de gestion des stocks à l’opposé des logiques médicales de prévention. Des personnes se sont mises à coudre des masques en tissu pour les personnes soignants… alors que le ministère avait fait le choix de réduire le nombre de masques stockés.
      – les inégalités sociales entre les #étudiants ont pu être évoquées l’automne dernier dans la presse au détour d’un événement dramatique ; le confinement en organisant une continuité pédagogique dépendante de moyens technologiques en ordinateurs et connexions Internet rend criante la fracture numérique. Des associations et le CROUS essaient d’y palier en distribuant ici des tablettes, là des portables… mais les exclus des réseaux restent exclus.

      Voici seulement quelques uns des exemples éloquents de ce confinement comme un révélateur de #ce_qui_déconne. Qu’avons-nous envie de faire de ces « révélations », maintenant qu’elles ont éclaté au grand jour ? Serons-nous capables de fermer à nouveau les yeux ? Et de continuer à bricoler pour les réparer avec les moyens imparfaits du bénévolat ? Ou bien voulons-nous profiter de cette aubaine que nous donne l’épidémie pour s’en saisir et chercher à transformer ces situations ?

      Aidez-nous à recenser de telles situations révélées au grand jour par la gestion de l’épidémie par le confinement, là où vous les observez, là où vous êtes, pour essayer de faire ensemble la première étape sous la forme d’un diagnostic le plus large possible de ces situations. »

      https://www.modop.org/se-relier/#27mars
      #SDF #vivre_à_la_rue

  • Pour un féminisme décolonial | Brasero
    https://www.canalsud.net/spip.php?page=article&id_article=3312

    Françoise Vergès, militante féministe anti coloniale, est venue présenter son livre "le Ventre des femmes, capitalisme, racialisation et féminisme" à la librairie Terranova de Toulouse. Un livre qui invite « à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c’est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société. Durée : 50 min. Source : Canal Sud

    https://www.canalsud.net/IMG/mp3/190221_brasero_f-verges_terranova.mp3

  • BALLAST | Françoise Vergès : « La lutte décoloniale élargit les analyses » (1/2)
    https://www.revue-ballast.fr/francoise-verges-la-lutte-decoloniale

    C’est une bonne image ! Le Sud, ce n’est pas un espace purement géographique, mais politique. C’est le produit d’une longue fabrication par le Nord et par le système capitaliste, qui en a fait un espace de vulnérabilité, à piller et à exploiter. Ce qu’on a appelé le « #Tiers_monde » et qu’on appelle maintenant le « Sud global », c’est cette constante division de l’humanité et de la planète en deux espaces, avec des frontières mouvantes qui distinguent d’un côté les gens qui ont droit à une vie décente, qui ont accès à de l’eau ou de l’air propre, et de l’autre ceux qui n’y ont pas droit. Dans le même temps, on trouve dans ce qu’on appelle le « Nord » (y compris en Europe) des espaces construits comme des Suds. Une géographie urbaine en enclaves se développe, et partout les classes moyennes et riches se protègent en construisant des « gated communities ». Leurs membres passent d’une enclave à l’autre, de leur maison climatisée au centre commercial climatisé — autant d’espaces entretenus par des femmes et des hommes racisés (mais surtout des #femmes), surexploités puis rejetés dans des quartiers excentrés où l’eau et l’air sont pollués. Le confort de quelques-uns est construit sur l’#invisibilisation et l’#exploitation de plusieurs. Et cette construction en enclaves sécurisées, surveillées, interdites aux pauvres, est visible y compris dans les villes du Sud. Il faut constamment affiner les cartographies que construisent des États autoritaires, le #néolibéralisme et l’#impérialisme, mais aussi intégrer le fait d’un monde multipolaire.

    #colonialisme #racisme #esclavage #capitalisme #consommation

  • #Françoise_Vergès, le temps « décolonie » - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2019/03/06/francoise-verges-le-temps-decolonie_1713402

    Décoloniser les institutions, les arts, le féminisme, soi-même… La Réunionnaise Françoise Vergès a toujours « la décolonisation »au bout des lèvres. Un prisme inconcevable pour ceux qui ne pensent pas que la société française soit profondément raciste. Et qui braque les universalistes, persuadés qu’un tel discours peut creuser une fracture au sein de la société à force d’opposer « dominants » et « dominés », « Blancs » et « racisés ».

    #colonisation #décolonisation