• Convocation de l’Ambassadeur d’Israël en France (12 novembre 2024)
    https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/israel-territoires-palestiniens/actualites-et-evenements/2024/article/convocation-de-l-ambassadeur-d-israel-en-france-12-11-2024

    L’ambassadeur d’Israël en France a été convoqué ce jour au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, à la suite de l’incident survenu à l’Eléona, domaine national français, lors de la visite du Ministre à Jérusalem le 7 novembre.

    Il lui a été signifié que la présence de la sécurité israélienne armée au domaine de l’Eléona, ainsi que l’arrestation de deux gendarmes du Consulat général de France à Jérusalem, disposant d’un statut diplomatique, sont inacceptables, a fortiori entre deux pays qui entretiennent une relation bilatérale forte, et dans le cadre d’une visite visant à la désescalade des tensions. Des mesures seront mises en place pour garantir que de tels actes ne se reproduiront pas.

    #FranceDiplo

    • Question au Gouvernement le 12 novembre 2024
      David Guiraud. @GuiraudInd
      https://x.com/GuiraudInd/status/1856354165037089260

      🇵🇸 🇱🇧 Emmanuel Macron et Michel Barnier, n’oubliez pas Jeudi, pendant que vous applaudirez l’équipe représentant un pays qui commet un génocide,

      N’oubliez pas qu’à Gaza il n’y a plus de terrain de football et pourtant l’équipe israélienne tire quand même, mais dans la poitrine des enfants

      N’oubliez pas qu’en Palestine comme au Liban, les frappes sont aériennes et qu’elles massacrent des innocents.

      Il ne sera jamais ni normal ni moral, ni même raisonnable, d’accueillir les bras ouverts Israël en plein génocide.

      https://video.twimg.com/amplify_video/1856353973495549952/vid/avc1/1080x1920/EUjnIPqWDbJrs6GE.mp4?tag=16

    • La conclusion de la réponse de M. Jean-Noël Barrot, ministre des AE au député David Guiraud :
      « Monsieur le député, permettez-moi une petite précision lexicale, nous condamnons avec force toutes les violations du droit international et du droit international humanitaire mais retourner l’accusation de génocide contre la gouvernement d’un peuple qui l’a subi, c’est non seulement une faute morale mais c’est également une faute juridique. »

  • « #Permis_de_tuer » : mise en cause devant l’ONU, la #France s’enfonce dans le #déni

    Interrogés par le #Comité_des_droits_de_l’Homme de l’#ONU sur la hausse du nombre de #décès consécutifs à l’intervention de la police, les représentants de l’État français sont passés à côté du sujet.

    « Étant donné qu’il y a eu un grand nombre d’issues létales lors de contrôles routiers, souhaitez-vous nous dire s’il est prévu de modifier les #conditions_juridiques d’utilisation des #armes_à_feu par la police et la #gendarmerie ? ». En ce 22 octobre, la voix de la juriste Tijana Šurlan, membre du comité d’experts de l’ONU, résonne gravement dans l’ambiance feutrée du Palais Wilson, sur les rives sur Lac Léman. Et pour cause : ce n’est pas tous les jours que les actions des #forces_de_l’ordre françaises sont examinées par le Comité des droits de l’Homme de l’Organisation des nations unies (ONU).

    Le refrain sonne creux

    Au moment d’engager le sixième rapport périodique de la France sur l’application du #Pacte_international_relatif_aux_droits_civils_et_politiques, la cheffe de la délégation française et ancienne magistrate #Isabelle_Rome entonne un refrain bien connu : « les droits de l’Homme sont intimement liés à l’histoire de la France ». Comme pour désamorcer toute critique en matière de doctrine policière, elle appuie : « garantir une plus grande confiance envers la justice, la démocratie et les forces de l’ordre est une condition nécessaire au renforcement de l’État de droit. Une attention particulière est portée aux conditions d’usage de la force, et plus particulièrement au respect des règles de déontologie lors de toutes les opérations de police ».

    Mais la petite musique bien connue de « la France, patrie des droits de l’Homme » a-t-elle vraiment convaincu le comité onusien ? Celui-ci, composé de 18 experts indépendants spécialistes des droits humains, a interpellé le gouvernement sur le #racisme, le #colonialisme, la #surpopulation_carcérale… mais aussi sur la politique de #violence menée grâce aux forces de l’ordre. Sollicité sur le « permis de tuer », un représentant de la délégation française a éludé le sujet en affirmant laconiquement que l’introduction, en 2017, de ce cadeau aux syndicats policiers répondait « à la nécessité des deux forces de [police et gendarmerie] de définir un régime commun d’usage des armes. Je ne donnerai pas lecture du quatrièmement de cet article, qui est très clair et qui concerne plus particulièrement le cas particulier des refus d’obtempérer ».

    Problème : ledit article n’est justement pas « très clair », que ce soit du point de vue de son contenu juridique, de sa déclinaison dans les instructions ministérielles, ou encore de son interprétation par la Cour de cassation. C’est d’ailleurs une mission parlementaire qui reconnaissait ce problème par la voix de l’un de ses rapporteurs (du même parti – socialiste – qui avait introduit cette loi sept ans plus tôt), jugeant que la rédaction actuelle du texte était « trop floue ».

    Silences diplomatiques

    Le comité des droits humains ne s’est peut-être pas laisser abuser par la rhétorique de la délégation française. M. José Manuel Santos Pais, membre du comité onusien, également procureur-général adjoint à la Cour constitutionnelle portugaise, s’est même permis d’épingler la « patrie-des-droits-de-l’homme » : « le nombre de mort a été multiplié par cinq après la #loi de 2017, et la France est devenue depuis quelques années le pays de l’UE où on compte le plus grand nombre de personnes tuées ou blessées par des tirs réalisés par des agents des forces de police. »

    Il en a déduit cette question de bon sens : « est-ce que l’État partie [la France] serait disponible pour réviser le #cadre_légal concernant l’usage des armes et amender l’#article_L435-1 du #Code_de_la_sécurité_intérieure en limitant le recours aux armes à feu aux situations de #légitime_défense ? » Côté délégation française, ce fut silence radio. Ni la cheffe de la délégation, ni personne de la représentation permanente, ni aucun de la dizaine de membres du ministère de l’Intérieur présents à Genève ne piperont mot sur le sujet.

    Alors M. Santos Pais est revenu à la charge : s’inquiétant de « l’accroissement énorme du nombre personnes tuées et de personnes blessées au cours de manifestations ou d’interventions des forces de l’ordre », il a aussi remarqué ne pas avoir « entendu de réponse au sujet que j’ai présenté de réduire les utilisations d’armes seulement aux situations de légitime défense où il y a un danger [imminent] qui pourrait mettre en cause la vie du gendarme ou du policier ».

    Peine perdue. Durant les six heures de tirs courtois entre diplomates, aucune réponse ne sera exprimée par la représentation française à l’ONU sur la volonté ou non de revenir sur le cadre d’emploi des armes policières. Dans les prochains jours, le Comité des droits de l’homme rendra public son rapport sur la France. Si l’ONU identifie dans ses observations conclusives le problème du permis de tuer comme particulièrement prioritaire, la France aura un an pour agir.

    https://paris-luttes.info/permis-de-tuer-mise-en-cause-18824
    #police #violences_policières

    ping @karine4

  • #Fret #SNCF : #disparation programmée au 1er janvier
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/fret-sncf-disparation-programmee-au-1er-janvier-1010519.html

    Extraits ici :

    (...) C’est officiel : Fret SNCF a moins de deux mois à vivre. La direction du groupe public SNCF a annoncé que son entreprise chargée du transport de #marchandises va disparaître le 1er janvier prochain. Elle va laisser la place à deux sociétés distinctes : d’une part, #Hexafret, pour le #transport_de_marchandise, et d’autre part, #Technis pour la #maintenance des locomotives.

    Cette disparition de Fret SNCF « est très dure pour les cheminots », a reconnu Frédéric Delorme, le président de Rail Logistics Europe, la holding regroupant toutes les activités fret de la SNCF (Fret SNCF, Captrain, transport combiné...). Malgré l’affaiblissement de l’entreprise, il estime que les conditions sont réunies « pour se développer sur le plan économique ». « Ces sociétés (Hexafret et Technis) vont bénéficier de facteurs favorables », assure-t-il.

    #Fret_SNCF est actuellement leader du #fret_ferroviaire en #France. L’entreprise représente près de la moitié des parts de marché avec un chiffre d’affaires de 700 millions d’euros annuel.

    Deuxième étape du plan de discontinuité

    Cette décision s’inscrit dans le cadre du #plan_de_discontinuité négocié par le gouvernement français avec la Commission européenne. Fret SNCF était dans le viseur de Bruxelles depuis début 2023 en raison d’aides d’État versées pour combler son déficit. Un soutien considéré comme illégal, qui se serait étalé entre 2005 et 2019, pour un montant estimé à cinq milliards d’euros. (...)

    Dans le cadre de ce plan, Fret SNCF a déjà été contraint d’abandonner 23 flux de marchandises parmi les plus rentables à la concurrence (repris par des opérateurs belges, allemands et français). Soit 20% de son chiffre d’affaires et 30% de ses trafics. Cette opération a été réalisée au premier semestre 2024.

    Après la #suppression de Fret SNCF, il restera encore une troisième et dernière étape. À savoir l’ouverture du capital de #Rail_Logistics_Europe, qui doit avoir lieu fin 2025-début 2026. « Avec une ligne rouge : que le groupe SNCF reste majoritaire », a assuré Frédéric Delorme. (...)

    Menace de grève

    La disparition de Fret SNCF n’est pas sans conséquence au niveau social. 500 suppressions d’emplois sont à la clé, soit 10% des effectifs. Sur les 4.500 salariés conservés, 10% iront chez Technis et le reste chez Hexafret.

    La SNCF et le gouvernement ont promis qu’il n’y aurait aucun licenciement. L’ensemble des cheminots seront pour cela transférés dans d’autres entreprises du groupe ferroviaire. Les premiers salariés concernés devraient ainsi intégrer des filiales nouvellement créées par la SNCF dans le cadre de l’ouverture à la concurrence. Et ce, dès la mi-décembre, à Nice et Amiens.

    Reste que les syndicats du groupe public sont fermement opposés à ce plan. La semaine dernière, ils ont déposé une alarme sociale, à savoir une demande de concertation immédiate avec la direction. Une première réunion de conciliation doit avoir lieu cette semaine, dernière étape avant un probable préavis de grève. (...)

    Dans un communiqué publié le même jour, la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots s’indignent des « multiples réorganisations, déstructurations du système ferroviaire public ». Elles « viennent percuter de plein fouet le nécessaire développement d’un outil public ferroviaire voyageurs et marchandises performant », fustigent les syndicats. Ils demandent donc de « mettre fin » au plan de discontinuité et dénoncent aussi le processus d’ouverture à la concurrence dans le transport de voyageurs. (...)

    https://mcinformactions.net/fret-sncf-disparation-programmee-au-1er-janvier

    #train #transport_ferroviaire #privatisation

    • Un rapport confidentiel étrille la privatisation de Fret SNCF
      https://reporterre.net/Un-rapport-confidentiel-etrille-la-privatisation-de-Fret-SNCF

      Une expertise indépendante, à laquelle Reporterre a eu accès, démonte point par point le plan de démantèlement de la branche marchandises de la SNCF. Une absurdité économique et écologique, jugent les experts.

      La démonstration est pointue et le constat est cinglant. Le démantèlement de la filiale marchandises de la SNCF, décidé par le gouvernement français, est une « punition disproportionnée », « injuste », « brutale » menée en suivant un « calendrier fou ». Et au bout du compte, il ne répondra pas au problème qu’il est censé résoudre.

      Reporterre a mis la main sur trois rapports d’expertise confidentiels du cabinet Secafi, rendus en septembre 2023, mars 2024 et le 29 octobre dernier aux représentants des 5 000 salariés de la branche Fret SNCF. À travers 350 pages de chiffres et d’analyse, ils offrent une plongée déroutante dans le monde ubuesque de l’économie ferroviaire.

      Le 1er janvier 2025, la filiale fret du groupe SNCF, qui transportait la moitié des marchandises circulant sur rails, disparaitra. Ses activités les plus rentables ont été cédées à des entreprises concurrentes ces derniers mois et 40 % de ses actifs (immeubles, locomotives, etc.) doivent être vendus. Pour remplacer ce qui reste de l’ancien fleuron public, deux sociétés nouvelles sont créées : Hexafret pour faire circuler les trains et Technis pour assurer la maintenance. Elles appartiennent encore à la SNCF, mais ne feront plus partie du groupe et pourront être privatisées à 49 % à l’avenir.

  • L’#eau_potable des Français menacée de non-conformité par un #polluant_éternel

    Les #ressources_hydriques sont massivement contaminées par une molécule issue de la dégradation du #flufénacet, un #pesticide récemment classé #perturbateur_endocrinien. Les associations demandent son interdiction en urgence.

    Les autorités françaises et les gestionnaires de l’eau sont à l’aube d’une situation sans précédent : une majorité de Français pourrait prochainement se retrouver avec une eau potable non conforme aux critères de qualité. La faute d’une molécule, l’#acide_trifluoroacétique (#TFA), un « polluant éternel » aujourd’hui non réglementé, et aux #effets_sanitaires mal documentés, qui contamine les ressources hydriques en France et en Europe.

    Le TFA que l’on retrouve dans l’eau est notamment issu de la dégradation d’un pesticide, le flufénacet. Utilisé principalement pour le traitement des cultures de #céréales (#blé et #orge en particulier), le flufénacet est l’un des #herbicides les plus vendus en France. Ses ventes ont quasiment doublé entre 2019 et 2022 (dernière année pour laquelle les données sont disponibles) pour atteindre plus 900 tonnes par an.

    Or, le 27 septembre, le flufénacet a été reconnu comme un perturbateur endocrinien par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Cette requalification devrait conduire automatiquement les autorités françaises à considérer désormais le TFA comme un métabolite « pertinent » pour l’eau potable – c’est-à-dire potentiellement dangereux. En effet, selon la procédure mise en place par l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), dès lors qu’une substance active est un perturbateur endocrinien, ses métabolites doivent être considérés par défaut comme « pertinents », donc soumis à un seuil à ne pas dépasser.

    Cette limite est fixée à 0,1 microgramme par litre (µg/L). Au-delà de cette concentration, bien que sans risque sanitaire avéré, l’eau est déclarée « non conforme ». Selon le code de #santé_publique, les collectivités peuvent obtenir une #dérogation pour distribuer aux usagers une eau non conforme pendant trois ans. En l’état de la législation, cette dérogation est renouvelable une seule fois : au terme de six années, l’#eau doit être redevenue conforme pour pouvoir être distribuée.

    L’#eau_en_bouteille n’est pas épargnée

    Selon les modélisations effectuées par l’Anses pour le compte de l’EFSA dans le cadre du dossier d’évaluation du flufénacet, on sait depuis 2017 que la dégradation de l’herbicide mène à des concentrations en TFA jusqu’à 10 µg/L, soit jusqu’à cent fois supérieures à cette limite. Le réseau Pesticide Action Network (PAN) Europe a réalisé des prélèvements d’eau potable dans une dizaine de pays de l’Union européenne (UE) dont la France entre mai et juin : la limite de #conformité était dépassée dans 86 % des cas et dans trois échantillons d’eau testés dans l’Hexagone sur quatre. Un échantillon prélevé dans l’eau du robinet qui alimente un tiers de Paris a notamment mis en évidence un taux supérieur à 2 µg/L, soit vingt fois supérieur au seuil de qualité.

    Selon nos informations, si le TFA faisait aujourd’hui l’objet d’une surveillance réglementaire, plus de la moitié des Français seraient concernés par une eau non conforme. Interrogée, la direction générale de la santé explique avoir demandé à l’Anses de mener une campagne nationale exploratoire sur les ressources utilisées pour la production d’eau potable portant sur 34 substances per- et polyfluoroalkylées (#PFAS), dont le TFA. Les résultats sont attendus en 2026.

    Selon les mesures réalisées par le réseau PAN Europe, l’eau en bouteille n’est pas épargnée. Douze des dix-neuf échantillons d’eau en bouteille (63 %) testés en Europe contiennent également des traces de TFA, à des teneurs moyennes toutefois inférieures à celle de l’eau du robinet. La plus haute concentration relevée sur une eau minérale était de 3,2 µg/L.

    Face à une situation qu’elle juge « alarmante », l’association Générations futures demande « la suspension immédiate de l’utilisation des produits à base de flufénacet sur le territoire français ». Elle en a recensé pas moins de 80. Par le biais du cabinet d’avocats TTLA, spécialisé en environnement, l’ONG a envoyé des courriers en ce sens, le 5 novembre, aux ministres de l’agriculture, de la santé, de la transition écologique et de la consommation ainsi qu’à l’Anses.

    Pas de réponse du ministère de l’#agriculture

    Contacté par Le Monde, le ministère de la transition écologique mise sur une non-réapprobation du flufénacet par l’UE en juin 2025 en raison de son caractère perturbateur endocrinien. Il assure qu’il « sera vigilant à suivre les décisions de l’Anses en la matière », tout en indiquant que « le suivi de la politique des #produits_phytosanitaires relève du ministère de l’agriculture ». Ce dernier n’a pour sa part pas répondu aux sollicitations du Monde. De son côté, l’Anses indique ne « pas avoir été saisie à ce jour d’une demande d’évaluation de “pertinence” du TFA ».

    Au niveau européen, PAN Europe a écrit, le 7 novembre, à la Commission pour lui demander d’interdire au plus vite le flufénacet. Son autorisation a expiré depuis le 31 décembre 2013 mais elle a fait l’objet de neuf procédures de prolongation – la dernière jusqu’en juin 2025 – dans l’attente que son évaluation soit finalisée.

    « Suite à l’avis de l’EFSA de septembre dernier, le processus législatif pour ne pas réapprouver le flufenacet a débuté », déclare au Monde Stefan De Keersmaecker, le porte-parole chargé des questions de santé au sein de la Commission européenne. Ce processus pourrait aboutir à une interdiction au mieux à l’été 2025.

    Concernant le TFA, « la Commission ne dispose pas d’informations officielles sur [sa] présence dans l’eau potable car les Etats membres n’incluent pas la substance dans les paramètres “pesticides” dans l’eau potable », reconnaît le porte-parole de l’exécutif européen. « Néanmoins, au vu des informations les plus récentes sur la présence de TFA dans les sources de production d’eau potable, la Commission a mandaté l’Organisation mondiale de la santé pour analyser l’impact potentiel des TFA sur la santé, et le cas échéant, de proposer des nouvelles valeurs seuils », indique-t-on de même source. Preuve que Bruxelles est bien embarrassée par cette pollution massive, la Commission a lancé, en parallèle, une étude de faisabilité sur le traitement du TFA dans l’eau potable. Les systèmes de traitement actuel des stations d’épuration sont incapables de l’éliminer.

    L’Allemagne a pris les devants. L’Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité sanitaire a écrit, le 11 octobre, à deux fabricants (Corteva et Adama) bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché pour des pesticides à base de flufénacet, pour les avertir de son intention de les retirer. Les autorités allemandes ont par ailleurs proposé à l’Agence européenne des produits chimiques de classer le TFA comme toxique pour la reproduction.

    Possibles répercussions sur le système immunitaire

    Aux Pays-Bas, l’Institut national de la santé publique et de l’environnement suspecte de possibles répercussions sur le système immunitaire. Relevant également des effets documentés sur le foie, il considère que le TFA est potentiellement aussi toxique que les autres PFAS. Faute d’étude épidémiologique spécifique, de nombreuses zones d’ombre demeurent sur la toxicité du TFA.

    « Nous manquons de données pour le TFA. Nous ne savons pas encore s’il a un effet toxique sur notre système immunitaire, note Jacob de Boer, toxicologue à la Vrije Universiteit (Amsterdam) et spécialiste des polluants éternels. Si ce n’est pas le cas, le problème est de moindre importance. Si c’est le cas, alors nous avons un sérieux problème. »

    Les Pays-Bas sont le seul pays à avoir fixé une valeur sanitaire indicative pour le TFA dans l’eau potable, à 2,2 µg/l. Ce seuil s’applique si et seulement si aucune autre PFAS n’est présente. D’après les analyses pratiquées sur les eaux potables en Europe par PAN Europe, cette valeur n’est dépassée que dans 3 % des cas. « Ceci nous pousse à dire qu’il est encore temps d’agir et d’éviter que le TFA, par son extrême persistance dans l’environnement, n’atteigne dans le futur des concentrations dans l’eau potable pouvant générer un risque pour la santé », commente Pauline Cervan, toxicologue à Générations futures.

    Pour les défenseurs de l’environnement comme pour les scientifiques, le flufénacet n’est que le sommet émergé de l’iceberg. D’autres pesticides tout aussi problématiques, comme le fluopyram, produisent également du TFA en se dégradant dans les sols.

    Aussi, ils demandent l’interdiction de tous les pesticides à base de PFAS (environ 12 % des substances actives des pesticides autorisées dans l’UE) susceptibles de se dégrader en TFA, mais également de limiter les autres sources d’émissions comme les gaz fluorés ou les rejets industriels des usines productrices de PFAS dans l’attente d’une restriction plus large de l’ensemble de la famille des polluants éternels, en discussion au niveau européen mais qui devrait prendre encore plusieurs années.

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/11/12/l-eau-potable-des-francais-menacee-de-non-conformite-par-un-polluant-eternel

    #pollution #France #industrie_agro-alimentaire #santé

    déjà signalé ici (@colporteur) :
    https://seenthis.net/messages/1081789

  • « La promesse, c’était de rester cinq ans en RDA et de revenir avec un travail et un logement de fonction » : le rêve allemand des Algériens de Tiaret
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/11/10/le-reve-allemand-des-algeriens-de-tiaret_6385708_3210.html

    « La promesse, c’était de rester cinq ans en RDA et de revenir avec un travail et un logement de fonction » : le rêve allemand des Algériens de Tiaret
    Par Julia Pascual
    Dans cette ville des hauts plateaux algériens, le drapeau allemand est partout. Des générations d’hommes ont émigré outre-Rhin cultivant, encore aujourd’hui, l’espoir d’un eldorado. Cette histoire particulière puise ses origines dans les années 1970 avec l’accord conclu entre l’Algérie, soucieuse de prendre ses distances avec l’ancien colonisateur français, et la RDA communiste, avide de main-d’œuvre.
    C’est une histoire méconnue, presque oubliée, qu’on n’arrive à reconstituer que par touches impressionnistes. Celles-ci dessinent une relation entre deux pays, nouée au creux de la guerre froide, bâtie au nom de l’amitié socialiste et qui a subsisté dans le cœur des hommes jusqu’à aujourd’hui. C’est une histoire d’amour entre l’image d’une nation et les habitants d’une ville des hauts plateaux algériens, Tiaret, à laquelle le destin n’a réservé ni l’opulence ni la renommée.
    Dans les rues de cette ville située aux portes du Sahara, à 230 kilomètres au sud-est d’Oran, dans une wilaya (région) de près de 900 000 habitants, on rêve d’Allemagne depuis cinquante ans. Dans les gradins du stade où les jeunes se rendent pour soutenir l’équipe locale, la JSM Tiaret, c’est le drapeau allemand qu’on brandit avec passion. Sur les écharpes des supporteurs, le bleu et blanc de la ville se mêlent au noir, rouge, jaune de la Mannschaft, l’équipe nationale de football d’Allemagne.
    Sur un mur du centre, l’aigle impérial a été dessiné. Il arbore sur la poitrine le croissant de lune et l’étoile algériens. Dans les échoppes des quartiers, des téléviseurs diffusent des chaînes où l’on parle la langue de Goethe. Une situation unique dans le pays. Pour la jeunesse désœuvrée de cette région céréalière, l’eldorado n’est pas français. Il s’appelle Francfort, Stuttgart ou Berlin.
    Dès leur plus tendre enfance, les Tiarétiens goûtent son évocation à travers la figure d’un cousin qui vient au volant de sa BMW rutilante passer l’été au pays, celle d’un voisin qu’on a entendu vanter ces contrées où « tu as des droits, tu peux faire ta vie, avoir un travail et un logement ». Mais aussi à travers la parole des anciens qui racontent ce passé lointain, quand tout a commencé et qu’ils sont allés par centaines se former aux métiers de la sidérurgie ou de la chimie en République démocratique d’Allemagne (RDA) et en sont revenus riches d’un vécu pouvant susciter mille désirs.
    A l’époque, Houari Boumédiène (1932-1978) préside la jeune République algérienne démocratique et populaire. Figure des non-alignés, il ambitionne de faire de son pays une puissance industrielle en s’appuyant sur ses ressources pétrolières. Déterminé à asseoir son autonomie économique à l’égard de la France, il contribue à mettre fin à l’émigration de main-d’œuvre vers l’ancien colonisateur, en dénonçant le climat de racisme et les mauvaises conditions d’emploi qui y règnent. Une position qui coïncide, en France, avec la fin des « trente glorieuses » et la mise en place d’une politique d’immigration restrictive.
    L’Allemagne de l’Est a au contraire besoin de cette main-d’œuvre pour faire tourner son industrie. Un accord de coopération est signé entre les deux pays en 1974, qui prévoit l’envoi de travailleurs temporaires en RDA, en échange de leur formation. Il s’agit du « premier contrat de ce type conclu par un État socialiste avec un pays en développement progressiste », peut-on lire dans les archives politiques du ministère des affaires étrangères est-allemand de l’époque. D’autres suivront, avec Cuba, le Mozambique, le Vietnam, l’Angola, la Chine ou encore la Corée du Nord. Mais « l’accord avec l’Algérie était le premier de ce type qui prévoyait une immigration limitée dans le temps et associée à une qualification professionnelle », souligne la sociologue Almut Zwengel, qui a effectué sa thèse sur ces travailleurs algériens passés par la RDA, affectés, à leur retour, dans les entreprises publiques.
    En Algérie, on lance, avec le concours financier et technique de la RDA, la construction d’usines à Alger, Oran, Biskra, Batna ou Berrouaghia. La ville de Tiaret est choisie pour y implanter l’une des plus grandes fonderies du pays : la SN Metal. « Les dirigeants algériens utilisent cet accord pour obtenir de meilleures conditions pour leurs travailleurs que dans les pays impérialistes (notamment la France) et pour assurer leur retour en Algérie et leur réintégration dans l’économie du pays, valorise alors la diplomatie est-allemande. En outre, les dirigeants algériens considèrent cet accord comme une contribution de la RDA à la résolution du problème aigu du chômage et de la pénurie de cadres. »
    La coopération prend fin peu après la mort du président Boumédiène, en 1978 : les derniers contingents sont envoyés en RDA en 1981. Au total, estime Almut Zwengel, quelque huit mille Algériens – des hommes âgés de 20 à 40 ans – ont été envoyés dans des dizaines d’entreprises du charbon, de l’énergie, des mines, de la métallurgie ou de la construction de machines agricoles… Un nombre insignifiant comparé aux huit cent mille Algériens qui se trouvent en France au début des années 1970. Mais, à Tiaret, cette époque a laissé une empreinte durable. Et c’est à travers la mémoire des anciens que l’on parvient à saisir comment le « rêve allemand » s’est distillé de génération en génération.
    En 1976, Hmida (il n’a pas souhaité donner son nom de famille, comme tous les témoins algériens rencontrés en Allemagne) avait 20 ans et ce n’était certainement pas le plus bel âge de sa vie. A l’époque, le jeune homme s’achemine péniblement vers la fin de ses études secondaires. Avec ses parents et ses frères et sœurs, ils s’entassent dans une petite maison, à Tiaret. L’avenir est incertain. Jusqu’à ce qu’il entende parler d’une société, la SN Metal, qui va former des stagiaires en RDA. « La promesse, c’était de rester cinq ans là-bas et de revenir avec un travail et un logement de fonction », résume cet Algérien de 68 ans, aujourd’hui installé à Gladbeck, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. (...)
    Mohamed a, lui, débarqué à Leipzig en 1979. A 72 ans, cet homme élancé porte toujours la moustache chevron de ses 20 ans. Il compare l’arrivée des Tiarétiens en RDA à une rencontre heureuse entre deux jeunesses. Celle d’une nation qui se construit et celle d’un pays exsangue, « tombé dans l’escarcelle des Soviétiques ». Les Tiarétiens soignent alors leur descente d’avion. Ils portent des jeans pattes d’eph’, des chemises ouvertes et des lunettes aviateur. Ils ont les cheveux longs, le teint mat. A travers eux, un vent d’Ouest souffle en RDA. « Le racisme était présent en Allemagne de l’Est, mais le statut social des Algériens n’était pas aussi mauvais qu’en France, souligne l’historien Jan Daniel Schubert, l’un des rares à s’être intéressés à ces travailleurs algériens, via le centre de recherche sur l’histoire orale de l’université allemande d’Erfurt. La vie n’était pas chère, ils étaient payés autant que les Allemands au même poste et recevaient une prime de congés en devises. »
    Hebib est à l’époque l’un des meilleurs amis de Mohamed. A Tiaret, il était agent administratif au service des impôts. C’est son frère aîné qui l’a encouragé à partir en RDA. Les deux garçons ont perdu leur père trois mois auparavant et Hebib, 22 ans, quatrième d’une fratrie de sept, passe alors plus de temps à s’assurer de ses charmes auprès des filles qu’à se construire un avenir. « Je connaissais des gens qui étaient en Allemagne et revenaient pour les vacances, raconte-t-il. Ils m’avaient dit : “Là-bas, personne ne t’emmerde, chacun veut te connaître, il y a les filles et la bière.” » Arrivé à Leipzig en février 1977, le jeune homme doit d’abord suivre six mois de cours intensifs d’allemand. Mais c’est ailleurs qu’il fait ses meilleures classes.
    « J’ai rencontré Inge au bout de dix jours, se souvient-il. Je ne parlais pas sa langue. On se rendait en discothèque dans un bus bondé. Elle m’a regardé. C’était une très belle femme. En descendant du bus, elle m’a donné la main. On est resté douze ans ensemble. » Inge, qui est aussi blonde que Hebib est brun, travaille comme bobinière dans une usine. Lui est formé au métier de modeleur en fonte. Ils emménagent rapidement ensemble et se marient en juillet 1980, cinq mois après la naissance de leur premier fils, Halim. Puis vient le moment du retour au pays pour Hebib, qui doit embaucher à la SN Metal. Inge le suit.
    « Pour les femmes d’Allemagne de l’Est, le mariage était aussi un moyen de sortir de la RDA », souligne Jan Daniel Schubert. Mais, arrivé à Tiaret, le couple déchante. « On habitait avec ma mère et mes frères, il n’y avait pas l’eau courante dans le quartier. Inge a mal vécu l’Algérie. Et moi, tout le monde me disait de foutre le camp. » La petite famille reste six mois, de mai à décembre 1981, avant de repartir en Allemagne. Cette fois, cap vers l’ouest. Ils passent par le camp de transit de Giessen où sont enregistrés les réfugiés de RDA. Hebib obtient un poste de contremaître dans une usine de Bad Windsheim, en Bavière. « C’était une bonne position, bien payée », rapporte-t-il. De retour de Leipzig, en 1982, Mohamed se confronte quant à lui au démarrage laborieux de la fonderie de Tiaret. « L’usine n’était pas prête et je n’ai rien fait pendant un an. Beaucoup sont alors repartis en Allemagne et ceux qui sont restés pour rebâtir le pays s’en sont mordu les doigts. » La grande fonderie, finalement inaugurée en 1983, est aujourd’hui une petite usine sans grande importance. Tiaret n’a pas marqué les mémoires par sa grandeur industrielle, mais plutôt pour avoir abrité l’un des plus grands haras du pays, destiné à fournir la cavalerie française.
    Mohamed a malgré tout travaillé treize ans pour la SN Metal avant de quitter son pays une seconde fois, à la fin des années 1990, quand il a eu le sentiment de compromettre l’avenir de ses filles en Algérie. S’il avait pu, il se serait installé avec son épouse en Allemagne, où le Mur était tombé, mais la présence de ses beaux-parents émigrés dans le Pas-de-Calais et le fait que ses enfants aient suivi une scolarité en français ont eu raison du choix d’implantation familiale. C’est à Lens qu’il vit désormais. Comme s’il était épris à jamais d’une forme de nostalgie, il prend régulièrement le volant de sa petite Citroën, traverse la Belgique puis remonte le bassin de la Ruhr pour retrouver d’anciens camarades d’Allemagne de l’Est.
    Mohamed, qui a été formé à Leipzig puis a travaillé à la SN Métal, vit actuellement en France.
    L’espace de quelques jours, ils partagent autour de pils fraîches les souvenirs de leur « petit paradis ». Dans l’esprit de Mohamed, la France n’a jamais été une option. « J’ai été élevé dans la haine de la France, explique-t-il. Pour les Algériens de ma génération, la guerre était encore très présente dans les mémoires. Ma mère, militante du FLN, a vécu l’enfer. Elle a été arrêtée, torturée, violée, condamnée à cinq ans de prison, détenue à Caen. Et c’est la même chose pour énormément de gens. Ce contentieux terrible, il n’existe pas avec l’Allemagne et ça fait toute la différence. »
    Après avoir attendu en vain pendant un an le démarrage de la SN Metal à Tiaret, Hmida est retourné en 1983 en Allemagne avec sa femme, Cornelia, rencontrée dans une discothèque de Leipzig lors de son premier séjour en RDA. Lui non plus ne voulait pas s’installer dans l’Hexagone, même si, enfant, il y passait régulièrement des vacances. « C’est un beau pays, mais ils ont torturé mon père », confie-t-il. Aujourd’hui remarié, grand-père et propriétaire d’un petit pavillon avec jardin, il effectue toujours, de temps à autre, des remplacements comme laborantin dans une fonderie à 15 kilomètres de Gladbeck, au nord d’Essen. Sa retraite s’écoule, paisible. Il se sent à sa place. « J’habite dans un quartier où il n’y a que des Allemands. J’ai la nationalité. Ici, ce n’est pas comme en France, ce qui compte, c’est l’intégration. »
    Hebib, lui, se sent « à 95 % allemand ». Il n’est pas retourné à Tiaret depuis presque dix ans. Divorcé, il vit seul dans un appartement modeste et propret au premier étage d’un immeuble de Hagen, une ville industrielle de la Ruhr où il s’est installé en 1992. Dans l’entrée de son domicile, il a accroché une vue de Tiaret en noir et blanc. Elle montre la rue Bugeaud, du nom du maréchal français auteur de massacres durant la colonisation, qui a été débaptisée après l’indépendance et où Hebib avait l’habitude de parader aux bras de ses fiancées. Mais les photos que l’Algérien de 70 ans aime montrer aux visiteurs, ce sont celles, nombreuses, de ses enfants, dont il décline fièrement les situations. L’un est responsable aux ressources humaines à la Deutsche Post, deux sont dans l’industrie automobile, le plus jeune est professeur de langue et sa seule fille veut devenir journaliste.
    C’est cette promesse de réussite qui continue d’attirer les Tiarétiens. Selon les données du recensement allemand de 2023, il y avait 46 000 immigrés algériens dans le pays, loin derrière les 2,5 millions d’immigrés turcs et le 1,2 million d’immigrés syriens. C’est aussi moins que les immigrés polonais, russes, ukrainiens, kazakhs, roumains, afghans… La présence algérienne est invisible dans ce patchwork de près de 85 millions d’habitants. Mais, à Tiaret, il n’y a pas une maison où l’on ne connaît pas quelqu’un qui vit en Allemagne. Dans les années 1990, pendant la « décennie noire », en Algérie, ils ont été nombreux à prendre la même route que les anciens, pour échapper au service militaire, à la violence, à la misère. Entre 1992 et 1997, plus de 26 000 Algériens ont demandé le statut de réfugié en Allemagne, sans grand succès.
    A mesure que les voies légales se sont raréfiées, les parcours sont devenus plus tortueux. On en trouve un témoignage dans l’ancienne prison de la police de Klapperfeld, dans le centre-ville de Francfort. Construite à la fin du XIXe siècle, elle a notamment servi de centre de détention pour les étrangers en voie d’expulsion jusqu’à sa fermeture définitive, en 2002. Le collectif Faites votre jeu, qui gère le lieu aujourd’hui, a recensé plus de mille inscriptions laissées par ces détenus, dans plus de trente langues. Parmi elles, sur les portes et les murs des cellules, le nom de Tiaret revient souvent.
    Bouabdellah a pour sa part migré à Dresde en 1994 grâce à un visa de tourisme pour la Pologne. A défaut d’obtenir l’asile en Allemagne, ce Tiarétien a mis près de quatre ans à régulariser sa situation et travaille aujourd’hui comme agent de sécurité à l’université de Francfort. Djamel, arrivé à la fin des années 1990, se souvient, lui, avoir dû débourser 6 000 francs de bakchich pour obtenir un visa pour l’Allemagne. Tous ses frères et sœurs, restés à Tiaret, s’étaient cotisés. « J’ai galéré à mon arrivée, mais j’ai eu la chance de rencontrer mon ex-femme », dit-il. À 53 ans, Djamel est chauffeur de taxi à Francfort.
    Désormais, c’est en canot pneumatique que les Algériens gagnent l’Europe. A l’image de Sid Ali, 35 ans. En 2009, ce Tiarétien avait tenté une première fois de migrer, en passant par la Turquie. Il a été expulsé. Il a renouvelé sa tentative en 2011, en 2013, en 2014, en 2018 et c’est en 2019 qu’il a réussi à rejoindre Francfort, après avoir traversé la Méditerranée sur un canot semi-rigide. On fait sa connaissance dans un petit salon de coiffure du quartier de la gare, où il a été embauché il y a trois ans et demi. Ici, les restaurants afghans jouxtent les épiceries turques. Et tous, y compris Sid Ali, qui en arbore le sweat-shirt, roulent pour l’équipe de football de l’Eintracht Francfort. Sid Ali a été bercé par les récits de son père, Bouazza, formé à Leipzig dans les années 1970, comme Mohamed, Hmida et Hebib. Il a appris l’allemand en écoutant la télévision et en se payant des cours de langue dans une école privée de Tiaret, alors qu’il avait quitté le lycée après la seconde. « L’Allemagne coule dans nos veines », affirme-t-il. Il a une petite amie allemande et gagne correctement sa vie, quand il émargeait péniblement à 150 euros par mois à Tiaret, l’équivalent du salaire minimum algérien.
    Sid Ali, coiffeur, 35 ans, arrivé en Allemagne depuis cinq ans. Son père, Bouazza, a étudié à Leipzig et a travaillé à la SN Metal pendant vingt ans. Avant de parvenir à s’installer à Francfort, il a été expulsé cinq fois, notamment depuis la Turquie ou l’Espagne. A Francfort (Allemagne), le 17 septembre 2024.
    Sid Ali, coiffeur, 35 ans, arrivé en Allemagne depuis cinq ans. Son père, Bouazza, a étudié à Leipzig et a travaillé à la SN Metal pendant vingt ans. Avant de parvenir à s’installer à Francfort, il a été expulsé cinq fois, notamment depuis la Turquie ou l’Espagne. A Francfort (Allemagne), le 17 septembre 2024. RAMZY BENSAADI POUR M LE MAGAZINE DU MONDE

    Grâce à ses revenus, il a pu offrir un pèlerinage à La Mecque à ses parents. Mais à quelques centaines de mètres de son salon de coiffure, place de Konstablerwache, les fantasmes allemands d’autres Tiarétiens viennent mourir entre les vols des pigeons et l’indifférence des passants. « Ce n’est plus comme avant. Venir en Europe, ça ne rime à rien », lâche Mohamed, sentencieux. Hmida est du même avis : « Je ne conseillerais pas à quelqu’un de venir en Allemagne aujourd’hui. Il n’a aucune chance d’avoir des papiers ou de travailler. Et qui va l’épouser ? »
    Sur cette place centrale de Konstablerwache, le consommateur de cannabis ou de cocaïne sait qu’il peut venir s’approvisionner à toute heure grâce aux jeunes Algériens que les réseaux criminels ont tôt fait de mettre à l’ouvrage lorsqu’ils arrivent dans le pays. Ils passent leurs journées à héler le client et à vider leur paquet de cigarettes. Mohamed, 27 ans, a débarqué dans la capitale économique allemande il y a un peu plus d’un an, en Flixbus, après avoir traversé la Méditerranée. Il n’a pas trouvé ce qu’il espérait.
    Le rêve qu’on lui a vendu ? « De la foutaise », lâche-t-il. Un de ses camarades d’infortune, Amine, 32 ans, doit le reconnaître, « entre la légende et la réalité, il y a toujours un décalage, mais, insiste-t-il, je préfère vivre la misère ici que repartir ». Les jeunes de la place de « Konsta » demeurent énigmatiques sur leurs parcours émaillés de déboires judiciaires et déroutent leur interlocuteur entre la part qu’ils taisent et celle qu’ils réécrivent à leur avantage. Aucun n’a de papiers.
    Mais Pako, 19 ans, porte des lunettes Versace, un jogging Lacoste et une enceinte JBL en bandoulière. Sur les réseaux sociaux, c’est ce que voient ceux qui sont restés au bled. Sur le pilier d’un des immeubles qui entourent la place, le numéro de la wilaya de Tiaret, 14, a été tagué à la peinture blanche. Indélébile.

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#algerie#colonialite#integration#enonomie#politiquemigratoire#maindoeuvre#france#sante

  • #Bergère_de_France : la #filature de #laine reprise par ses salariés

    Le salon Made in France ouvre ses portes le 8 novembre 2024. 100 000 visiteurs sont attendus, l’occasion de découvrir des produits locaux et des entreprises symboles du savoir-faire français. Parmi ces marques : Bergère de France, l’incontrounable du secteur de la laine.

    Dans une mercerie parisienne, Chantal Berchot vend des pelotes de laine depuis plus de 45 ans. Aujourd’hui, la marque Bergère de France représente l’essentiel de ses ventes. Pour elle, c’est un soulagement d’apprendre que cette laine fabriquée en France a été sauvée. Pour Chantal, la marque aurait commis plusieurs erreurs : changer la qualité de sa laine et surtout augmenter trop rapidement ses prix. Depuis le début de l’année 2024, une pelote coûte un euro de plus.
    La réussite d’une longue aventure industrielle

    Il reste quand même des clientes fidèles, toujours prêtes à tricoter : “C’est bien que les employés aient repris et que cela continue parce que nous pourrons continuer à réaliser de belles choses”, se réjouit une cliente. Lancée en 1946 à Bar-le-Duc dans la Meuse, Bergère de France a su préserver son héritage jusqu’à aujourd’hui. En avril dernier, la marque avait été placée en redressement judiciaire. Depuis deux semaines, l’entreprise est officiellement une société coopérative reprise par ses salariés.

    https://www.francetvinfo.fr/economie/entreprises/bergere-de-france-la-filature-de-laine-reprise-par-ses-salaries_6885701
    #France #coopérative

  • Risques et périls : les assurances face aux #catastrophes_naturelles

    Alors que le mois d’octobre a été marqué par des inondations impressionnantes en France et en Espagne, la capacité de notre #système_d’assurance à affronter la multiplication des #sinistres pose question. Dans quelle mesure le #changement_climatique bouleverse-t-il l’écosystème assurantiel français ?

    Ces dernières années ont été marquées par une multiplication et une intensification des catastrophes naturelles en France et dans le monde, ce qui mécaniquement accroît le nombre et le montant des sinistres.

    En France, les spécificités du modèle d’#indemnisation des catastrophes naturelles, introduit en 1982 sous la présidence Mitterrand, garantit un cadre protecteur à la fois pour les assureurs et pour les assurés. Côté assureurs, le risque de défaut est minimisé grâce à l’existence de la #Caisse_Centrale_de_Réassurance (#CCR), organisme à #capitaux_publics, qui “assure les assureurs” ; côté assurés, l’obligation légale de souscrire au régime dit “#Cat-Nat” dès lors qu’un contrat d’#assurance_habitation est signé permet de garantir un taux de couverture supérieur à 95% - alors qu’il n’est que de 60% en Europe.

    Toutefois, cette intensification manifeste interroge sur la capacité des assurances à maintenir un modèle économique viable : la Caisse Centrale de Réassurance a annoncé avoir enregistré un déficit technique de 80 millions d’euros en 2023 ; dans certains pays, les #primes_d’assurances sont si élevées que les populations ne peuvent plus s’assurer. De plus, la multiplication des catastrophes naturelles dans certaines régions et le perfectionnement progressif des modèles prédictifs incite les compagnies d’assurance à se retirer du marché, ce qui pose le défi du “#protection_gap” (i.e. d’écarts de couverture entre les territoires).

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/entendez-vous-l-eco/risques-et-perils-les-assurances-face-aux-catastrophes-naturelles-992748

    #assurances #risques_climatiques
    #audio #podcast

  • Cash investigation - Multinationales : hold-up sur nos fruits et légumes (Intégrale) - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Mgd0_jv6TS4

    #soiled_seeds

    Inde en 2015 : 16% des travailleurs qui produisent des graines de légumes sont des enfants de moins de 14 ans

    Aujourd’hui, qu’ils soient bio ou pas, presque tous les fruits et légumes que vous achetez sont calibrés comme des produits industriels. Pour cela, les multinationales ont mis au point des semences totalement standardisées.

    Linda Bendali et l’équipe de Cash Investigation révèlent pourquoi, en un demi-siècle, nos tomates ont perdu par exemple plus de 50% de leurs vitamines.

    Les semences à l’origine des fruits et légumes que nous consommons sont désormais la propriété d’une poignée de géants mondiaux comme l’Allemand Bayer ou le Français Limagrain, qui pèse, lui, plus de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un business mondialisé où la graine se vend plus chère que de l’or.

    La réalisatrice Linda Bendali est partie en Inde, où les multinationales font produire leurs graines. Elle a découvert des femmes et des enfants qui triment pour une poignée de roupies.

    Cette course à la semence high-tech peut aussi avoir des conséquences sur notre santé. Elle a enquêté sur ces blés destinés à la fabrication de nos baguettes ou de nos pains de mie que certains consommateurs ne digèrent plus. L’hypersensibilité au gluten n’est pas qu’une mode, vous comprendrez pourquoi les partisans du « sans gluten » sont si nombreux !

    Menace pour la santé, perte de nutriments, « privatisation » du vivant, le grand hold-up des industriels sur nos fruits et légumes.

    #limagrain (#vilmorin)
    #bayer #monsanto
    #syngenta
    #dow_dupont
    #gnis

    #france #israel #inde
    #semences #catalogue_des_semences #F1 #alimentation #tomates #pastèques #enfance #exploitation_des_enfants #karnataka #legumes #fruits #gluten

    Plouf plouf

    1:11:16 2009 à la tribune de l’ONU, Olivier De Schutter, rapporteur pour le droit à l’alimentation ONU (2008-2014) : « 75% des plantes cultivées ont disparu ».

  • UN Human Rights sur X :
    https://x.com/UNHumanRights/status/1854796565950402805

    Even in the face of the fiercest disagreements, attacks such as those we have recently seen against the Special Rapporteur on the Occupied Palestinian Territory - where her safety, that of her family members and colleagues is threatened - are unacceptable.

    As @volker_turk has said, aggressive verbal attacks, threats and reprisals against Special Procedures mandate holders must stop.

    #Francesca_Albanese

  • #Carto_droma. Une #cartographie_collaborative de l’#accueil dans la #Drôme

    Carto Droma est une cartographie collaborative de l’accueil dans la Drôme.
    Elle est destinée aux personnes qui arrivent ou qui sont déjà accueillies sur ce territoire, aux personnes qui les accompagnent et au grand public.

    Cette initiative rassemble depuis 2022 une dizaine de collectifs et associations de la Drôme (voir les membres du collectif, ci-dessous). Ensemble, nous avons construit cette carte en ligne pour répertorier un maximum de lieux, acteur⸱ices et ressources dans différents domaines de l’accueil : Aide sociale, Droits/papiers, Emploi/insertion, Formation/cours de français, Logement, Manger pas cher, Mobilité, Santé, Solidarités/loisirs, Vie quotidienne.

    Nous avons élaboré ces catégories et ces informations en fonction de ce que nous observons et vivons sur le terrain. Au fil de nombreuses réunions et d’ateliers, nous avons cherché à produire une image au plus près de la réalité pour que l’information disponible puisse être à jour, utile et utilisée.
    Cependant, comme toute carte, CartoDroma est imparfaite et est destinée à évoluer.
    C’est pourquoi la carte en ligne est collaborative : tout⸱e internaute peut l’alimenter en proposant de nouveaux points.

    Notre souhait est que cette carte circule un maximum pour qu’elle puisse servir aux personnes exilées, aux habitant⸱es et à l’ensemble de la société : n’hésitez donc pas à la partager, à nous contacter, à l’augmenter !


    Ce projet a été réalisé avec l’aide des bénévoles de l’association CartONG.

    La carte :


    https://droma.gogocarto.fr/map

    https://droma.gogocarto.fr
    #France #cartographie #visualisation #migrations #réfugiés #solidarité

    ping @reka @karine4

  • Tatiana Ventôse - « Les élites ont atomisé la classe ouvrière française »

    https://www.youtube.com/watch?v=d7HjQeyiexU

    Depuis 50 ans, la France s’endette, s’appauvrit, diluée dans une Union Européenne qui l’essore et une finance mondialisée qui la pille.
    Notre pays est de moins en moins souverain, de plus en plus dépendant des nations à qui elle a abandonné sa production.
    Mais nos producteurs existent toujours : ils sont dans la France périphérique, tandis que les élites logent dans des métropoles déconnectées du réél.
    Dans Il est venu le temps des producteurs (éditions du Fil d’Actu), la youtubeuse politique Tatiana Ventôse en appelle à leur réveil.

    #analyse #France #analyse #pillage #élites #ue #union_européenne #dette #économie #bruno_lemaire #bruno_lemaire

  • Dans le Pas-de-Calais, cinq corps découverts en mer et sur une plage en deux jours
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/06/dans-le-pas-de-calais-cinq-corps-decouverts-en-mer-et-sur-une-plage-en-deux-

    Dans le Pas-de-Calais, cinq corps découverts en mer et sur une plage en deux jours
    Un corps a été découvert sur la plage de Calais et deux autres ont été repêchés en mer, mercredi 6 novembre, au lendemain de la récupération de deux autres corps dans la Manche, dans un contexte de nombreuses traversées migratoires, a annoncé le parquet de Boulogne-sur-Mer. Depuis mardi, cinq corps ont donc été découverts en mer, sur le littoral ou au large de Calais, a dit à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras. En une semaine, neuf corps ont été retrouvés dans cette zone. Contacté par l’AFP mercredi soir, le procureur a fait état de « deux corps hier [mardi] en mer, un ce matin [mercredi] au niveau de la digue de la plage de Calais, un [autre] corps qui dérivait en mer vers 11 heures et un dernier à 16 heures ».
    Le procureur a précisé que les corps découverts en mer mardi et mercredi étaient « altérés et difficilement identifiables », mais que celui découvert mercredi sur la plage portait « des papiers évoquant qu’il s’agit du corps d’un homme de nationalité syrienne ». « Outre des investigations médico-légales, les actes d’enquête auront pour but de déterminer si ces corps peuvent être rattachés aux naufrages ou événements maritimes avec décès survenus dernièrement, en déterminant l’événement en cause », a ajouté M. Le Bras.
    Le 23 octobre, au moins trois migrants sont morts dans un naufrage, pour lequel les autorités évoquaient de possibles victimes disparues. Le parquet avait fait état quelques jours plus tard d’une « interrogation » persistante en raison d’un écart entre le nombre de personnes repêchées et certains témoignages sur le nombre de passagers à bord. Samedi, un autre corps avait été trouvé sur la plage de Sangatte, toute proche de Calais, et trois l’avaient été sur la plage de Saint-Etienne-au-Mont, près de Boulogne-sur-Mer, mercredi dernier, jour où un migrant avait également trouvé la mort dans une tentative de traversée.
    Au moins 60 personnes ont trouvé la mort dans les tentatives de traversées maritimes de migrants vers l’Angleterre depuis le début de l’année. Cela fait déjà de 2024 l’année la plus coûteuse en vies humaines depuis l’apparition en 2018 du phénomène des traversées de la Manche sur de petites embarcations. « La Manche ramène les corps des personnes que les choix politiques tuent à la frontière. Nos pensées vont aux familles qui cherchent et pleurent les leurs », a écrit mercredi sur X l’association l’Auberge des migrants, qui vient en aide aux exilés sur le littoral. « L’année n’est pas terminée et tant que les politiques aux frontières ne changeront pas, ces drames vont se répéter, inlassablement », s’alarme l’association. Entre le 1er et le 5 novembre, 874 migrants sont parvenus à rejoindre les côtes anglaises à bord de small boats, selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur britannique.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#routemigratoire#manche#mortalité#migrationirreguliere#sante#boulognesurmer#frontiere

  • Incident à Jérusalem : qu’est-ce que l’Éléona, cette enclave française qui fait l’objet de tensions
    Adélie Aubaret, le 07/11/2024 à 17:51 Modifié le 07/11/2024 à 19:55
    https://www.la-croix.com/religion/incident-a-jerusalem-qu-est-ce-que-leleona-cette-enclave-francaise-qui-fai

    Jean-Noël Barrot, le ministre des affaires étrangères, a dénoncé jeudi 7 novembre, une intrusion de policiers israéliens sur le sanctuaire de l’Éléona. Deux gendarmes français ont été arrêtés sur ce site de pèlerinage appartenant à la France. (...)

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    Sami Boukhelifa
    @sambklf
    4:21 PM · 7 nov. 2024
    https://x.com/sambklf/status/1854544683646558335?t=eCMntuqx_QTDTJsSowAwMA

    La police israélienne arrête 2 gendarmes français dans le domaine de l’Eleona, propriété française à Jérusalem-Est. Les gendarmes avaient demandé aux policiers de ne pas entrer dans ce lieu, avant la visite prévue du MAE ⁦@jnbarrot

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1854544590306512897/pu/vid/avc1/720x1280/AAJXQK1yRyojXA1X.mp4?tag=12

  • Sami Boukhelifa sur X : « La police israélienne arrête 2 gendarmes français dans le domaine de l’Eleona, propriété française à Jérusalem-Est. Les gendarmes avaient demandé aux policiers de ne pas entrer dans ce lieu, avant la visite prévue du MAE ⁦ jnbarrot⁩ »
    https://x.com/sambklf/status/1854544683646558335

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1854544590306512897/pu/vid/avc1/720x1280/AAJXQK1yRyojXA1X.mp4?tag=12

    #France

  • Interview de Marc Borgna : action judiciaire pour acquisition de l’îlot Chirac.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4684

    Dans un entretien, Marc Borgna, dirigeant du groupe Adothia Capital, revient sur la situation judiciaire qui entoure l’îlot Jacques Chirac et les événements récents ayant perturbé la vente du terrain initialement promise à son groupe. 4- Projets locaux : Les grands travaux des régions.

    / #France_justice_politique_scandale_PS_PCF, #UE_-_Union_Européenne, économie

    #4-_Projets_locaux_:_Les_grands_travaux_des_régions. #économie_

  • Ukrainiens, Syriens, Afghans : ces réfugiés qui assemblent à Sochaux les Peugeot 3008
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/11/04/ukrainiens-syriens-afghans-ces-refugies-qui-assemblent-a-sochaux-les-peugeot

    Ukrainiens, Syriens, Afghans : ces réfugiés qui assemblent à Sochaux les Peugeot 3008
    Par Sophie Fay (Sochaux (Doubs), envoyée spéciale)
    Ils sont arrivés de Baghlan, une ville de plus de 100 000 habitants au nord de Kaboul, en septembre 2021. Les deux frères Mamozai, Abdelrahman (25 ans) et Bilal (22 ans), travaillent désormais sur la chaîne de montage de l’usine Stellantis, à Sochaux (Doubs). Ce n’était pas leur métier ; ils étaient tous deux dans le commerce. Les voilà maintenant aguerris à l’« habillage caisse », sur un site qui sort une voiture toutes les soixante secondes : des Peugeot 3008 ou 5008, électriques, hybrides ou hybrides rechargeables à plus de 40 000 euros. Il faut tenir la cadence.
    Dans cette usine, qui emploie 6 000 personnes, dont un millier d’intérimaires, ils ne sont pas les seuls réfugiés. Leur parcours n’est pas même atypique. « Nous avons cinquante-huit nationalités », indique Séverine Brisson, responsable emploi. Il y a deux ans, en septembre 2022, en faisant visiter à la presse ce site complètement réorganisé pour être compacte et plus efficace, un responsable signalait la présence nouvelle sur la ligne de réfugiés ukrainiens, « avec même un couple d’avocats ».
    Le 13 septembre 2023, alors que Linda Jackson, patronne de la marque Peugeot, révélait la nouvelle 3008 aux loueurs de voitures (Avis, Hertz, Europcar…), des jeunes Syriens posaient tout sourire pour le photographe du Monde. Un an après, le 3 octobre, Elsa Pattarozzi, responsable de l’atelier de formation, a présenté au directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, et au ministre délégué à l’industrie, Marc Ferracci, une trentenaire turque, installée depuis neuf ans à Montbéliard (Doubs), mais aussi un jeune recruté dans un quartier prioritaire de la ville et un réfugié afghan. La députée (Rassemblement national) du Doubs Géraldine Grangier, présente pendant la visite, est restée imperturbable. « Sans l’immigration, on ne sait pas faire dans l’industrie », constatait le ministre une dizaine de jours plus tard sur France Inter, alors qu’il était interrogé sur une éventuelle nouvelle loi sur l’immigration.
    Lire le reportage (septembre 2023) : Article réservé à nos abonnés Chez Peugeot, à Sochaux, nouveau modèle et petit moral
    Une fois formés, ils pourront intégrer la nouvelle équipe de nuit. Elle commence son activité lundi 4 novembre. Les ventes de Peugeot 3008 démarrent bien : 75 000 commandes, dont un quart d’électriques, ont déjà été enregistrées.Neuf sociétés d’intérim, sélectionnées par Stellantis, ont lancé le recrutement de 450 ouvriers (la moitié d’une équipe de jour). Les réfugiés sont les bienvenus. Dans l’usine, la moitié des travailleurs temporaires sont étrangers.
    Dans la salle de travaux pratiques de l’école de formation, à quelques dizaines de mètres de la chaîne de montage, les stagiaires, de quatre nationalités différentes, sont installés dans une petite cabine ouverte avec du matériel pour s’entraîner à la connectique. Il faut réaliser les bons branchements, selon les matériels, dans l’ordre
    Avant de commencer l’exercice, chaque « élève » regarde une vidéo sur une tablette : les bons gestes y sont filmés avec des explications simples. On sélectionne la langue de son choix. Les plus utilisées du moment apparaissent à l’écran : arabe, bosnien, perse, français, indonésien, pachtou, serbe, turc et ukrainien. Une intelligence artificielle a traduit les instructions. Un formateur encadre une quinzaine de stagiaires. Depuis août, pour préparer la mise en place de l’équipe de nuit, il en arrive une soixantaine par semaine. Et cela continue. Pour la plupart, c’est leur premier emploi.
    Avant d’arriver à Sochaux, dont ils avaient entendu parler « par des amis », les frères Mamozai sont passés par le programme hébergement, orientation, parcours vers l’emploi (HOPE), de l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA). Ce dispositif existe depuis 2017. « Nous hébergions des réfugiés dans nos logements, mais une fois leur demande d’asile acceptée, on ne les retrouvait pas dans nos centres de formation », explique Elise Bord-Levère, directrice des programmes nationaux de l’AFPA.
    HOPE est né pour leur en faciliter l’accès, avec quatre cents heures de cours de français à usage professionnel, un hébergement par l’AFPA et un soutien pour les démarches administratives et la recherche de logement pérenne. A la fin du programme, 78 % ont aussi un emploi. « Nous constituons des groupes de douze personnes dès que nous avons validé les besoins dans un métier avec une ou plusieurs entreprises », détaille-t-elle. Les candidats sont sélectionnés avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration.
    La SNCF, Barilla, Suez, Starbucks, les entreprises du bâtiment ou de travail temporaire sont partenaires de ce programme qui a accueilli soixante-quatre nationalités, au rythme de 1 000 réfugiés par an. Les plus représentés sont soudanais, afghans, érythréens ou somaliens, et surtout des hommes jeunes. « Dans nos centres de Belfort ou de Vesoul, nous formons deux à trois groupes par an, en direction de l’industrie ou de l’intérim », explique Elise Bord-Levère.
    Au terme du programme HOPE, Abdelrahman et Bilal Mamozai ont été recrutés par une agence de travail temporaire d’insertion, Inéo, qui a pris le relais de l’AFPA. En moins de deux mois, les frères étaient installés dans un trois-pièces, formés aux droits et devoirs d’un locataire en France, aux règles de ponctualité professionnelle.
    « Le choc culturel est énorme », rappelle Stéphanie Pellicioli, qui supervise l’agence Inéo d’Arbouans (Doubs). « Les deux semaines de formation chez Stellantis, cet été, n’ont pas été faciles, mais une fois qu’ils ont été en activité, les retours ont été excellents », note Samir Lakcher, responsable adjoint de l’agence.
    L’objectif est maintenant qu’Abdelrahman et Bilal Mamozai obtiennent un contrat à durée indéterminée intérimaire – un CDII – dans une agence d’intérim classique et non plus d’insertion, comme Inéo. Un contrat stable, tout en travaillant, à la demande, pour plusieurs employeurs industriels de la région. Le CDI chez Stellantis, promesse d’une carrière au sein du géant de l’automobile, n’arrive pratiquement jamais.
    Est-ce un des facteurs qui rendent ces contrats d’intérim auprès de l’ancien Peugeot difficiles à pourvoir ? Dans la salle des fêtes La Roselière, jeudi 24 octobre, où se tient la huitième édition du Forum recrutement de la ville de Montbéliard – plus de 9 % de taux de chômage –, les agences de travail temporaire sont au coude-à-coude pour recueillir les CV. Plusieurs affichent le logo de Stellantis.
    Mais pas Triangle Intérim, dont la représentante, qui préfère ne pas donner son nom, est plus libre de parole. La première difficulté, c’est le salaire. « Les gens qui cherchent un emploi raisonnent généralement en fonction de leurs besoins, pas de leurs compétences. Ils additionnent leur loyer, leurs dépenses… et demandent à gagner 1 800 euros net par mois. L’industrie ne propose pas ça. Et chez Stellantis, tout le monde sait que les cadences sont élevées. Ils chôment aussi, de temps en temps », explique-t-elle. Le constructeur précise qu’un intérimaire gagne 1 900 euros brut par mois, 2 300 euros en équipe de nuit.
    Trouver les candidats n’est donc pas si facile. « Regardez mes cernes », plaisante à demi Donia (qui n’a pas souhaité donner son nom), très souriante. Elle travaille pour Gojob, start-up de l’intérim très liée à Stellantis. Elle a pris toute la journée des candidatures pour le constructeur. « On sait quelles sont les cadences, on le dit aux gens, on ne vend pas du rêve, mais notre adage est de donner sa chance à tout le monde », dit-elle en expliquant qu’elle est même allée recruter à la maison d’arrêt.
    L’agence, avec le constructeur, France Travail et l’appui de la sous-préfecture, multiplie aussi les opérations séduction dans les quartiers prioritaires de la ville. « J’en suis moi-même issue », tient à préciser la jeune femme, qui se bat pour mettre en place des navettes entre ces quartiers et l’usine, leur « poumon économique », dit-elle.Installées au marché de Montbéliard ou à Valentigney (Doubs), au sud de l’agglomération, avec une 3008 en démonstration, les équipes de recrutement parviennent à intéresser une centaine de personnes par opération. « Souvent, on nous dit que Stellantis paraît inaccessible », note Séverine Brisson. Brice Gaisser, responsable de l’équipe consacrée aux entreprises de France Travail pour le pays de Montbéliard, salue aussi ces formations longues que le constructeur propose aux personnes très éloignées de l’emploi. C’est « une belle opération, ça redonne un côté humain à Stellantis ».
    En attendant de convaincre les locaux, les premiers à se plaindre des salaires, le constructeur automobile a besoin des réfugiés pour tourner. « Au fond, rien ne change, cela a toujours été comme ça », souligne Sylvie Hummel, directrice de l’association Accueil résidentiel, insertion, accompagnement dans le logement, bailleur social et propriétaire d’une résidence face à la barrière d’entrée de l’usine. « Nous logeons encore les chibanis [“anciens” en arabe, des travailleurs âgés, souvent maghrébins, venus en France pendant les “trente glorieuses”], qui sont là depuis soixante ans, ne parlent pas français et se retrouvent à vieillir seuls dans nos résidences », explique-t-elle.
    C’est d’abord parce que l’obtention d’un logement est plus facile et moins cher que dans les métropoles, du fait de la démographie fléchissante dans le nord de la Franche-Comté, que les réfugiés y arrivent, expliquent Asmaé Doublali et Séverine Fulbat, responsables de l’hébergement à l’Association départementale du Doubs de sauvegarde de l’enfant à l’adulte (ADDSEA), qui gère des centres d’accueil pour demandeurs d’asile (218 places). L’emploi vient seulement après.« Stellantis est intéressant car il n’exige ni qualification ni niveau de langue. Les jeunes qui arrivent veulent travailler, vite », constate Séverine Fulbat. L’intérim qui leur permet de toucher les primes et les congés payés ne les gêne finalement pas tant que ça. Chez Stellantis, Frédéric Renaud, directeur des ressources humaines de l’usine de Sochaux, insiste sur la durée des contrats proposés : ils sont d’abord d’un mois, après la formation, pour voir si tout se passe bien, et plus longs ensuite. Pas de mission à la journée ni même à la semaine, très précaires.
    « Le risque, une fois qu’ils sont entrés chez Stellantis, est qu’ils renoncent aux cours de français, prévient tout de même Séverine Fulbat. Après leur journée ou leur nuit de travail, ils sont fatigués. » Or, la maîtrise de la langue est un facteur-clé de l’intégration.
    Après les Ukrainiens, les Syriens, les Afghans, qui seront les prochains sur la ligne de montage ? « On commence à voir arriver des Palestiniens et des Palestiniennes, des Géorgiens aussi », notent les deux responsables de l’ADDSEA, confrontées quotidiennement aux drames humains, qui accompagnent les vagues migratoires.

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  • « Les trafiquants sont partis, nous laissant pour morts » : 25 migrants décédés dans un naufrage au large des Comores - InfoMigrants
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    « Les trafiquants sont partis, nous laissant pour morts » : 25 migrants décédés dans un naufrage au large des Comores
    Par La rédaction Publié le : 05/11/2024
    Au moins 25 personnes sont mortes dans la nuit de vendredi à samedi dans l’océan Indien en tentant de rejoindre l’île française de Mayotte depuis l’archipel des Comores. Selon l’un des cinq survivants, le naufrage a été provoqué par des passeurs qui ont coulé l’embarcation, avant de prendre la fuite.
    Dans la nuit de vendredi 1er à samedi 2 novembre, une embarcation avec une trentaine de migrants a fait naufrage dans l’océan Indien, entre l’archipel des Comores et l’île française de Mayotte, a indiqué l’Organisation internationale des migrations (OIM) dans un communiqué publié lundi. À bord du canot en route vers le territoire française se trouvaient sept femmes, quatre mineurs dont deux enfants de six et deux ans, et deux nourrissons.
    Seules cinq personnes ont été secourues par des pêcheurs samedi matin, et ramenées aux Comores. Au moins 25 autres sont mortes « après que leur bateau a été délibérément coulé par des trafiquants », a précisé l’agence onusienne.
    Parmi les survivants, figure un jeune Comorien de 19 ans voulant retourner à Mayotte où il a vécu six ans avant d’en être expulsé en mai. Il dit avoir eu la vie sauve parce qu’il sait nager. « Le moteur de l’embarcation était éteint, les trafiquants ont dit que le moteur était en panne et ils ont refusé d’appeler à l’aide. Le bateau était en train de couler quand il a été retourné par une grosse vague », a ajouté le jeune homme qui veut rester anonyme. Selon lui, « les trafiquants sont partis sur une autre vedette, nous laissant pour morts »."Par chance, je sais nager, j’ai donc pu me maintenir à flot. Et j’ai pu aider deux autres personnes à s’accrocher à la coque. C’est le lendemain que des pêcheurs nous ont repérés", a poursuivi le jeune homme. « J’aimerais qu’ils soient retrouvés et jugés parce qu’à cause d’eux, beaucoup de personnes sont mortes. »
    Il ne souhaite en revanche pas porter plainte : « J’ai peur de ce qui pourrait m’arriver si je me présentais à la gendarmerie ou à la police »."La traversée m’a coûté cher, j’ai payé 300 euros. Je ne sais pas si je vais tenter de nouveau la traversée pour Mayotte", où vivent également ses frères."Je vais bien, même si mes jambes sont brûlées à cause de l’essence", a déclaré le jeune Comorien. Une photo montrant une grande plaie rouge sur sa jambe a été envoyée à l’AFP par une personne hébergeant l’adolescent à Anjouan.
    Selon Fatima Ahamada, la porte-parole du gouvernement comorien, « les autorités sont en train de collecter des informations pour comprendre ce qu’il s’est passé » et « une enquête formelle sera diligentée ». Le procureur de Mutsamudu, aux Comores, a indiqué à l’AFP qu’"une enquête est déjà ouverte". Chaque année, des milliers de migrants prennent la mer depuis l’archipel des Comores pour rejoindre l’île française de Mayotte. Mais le bras de mer de 70km séparant les deux territoires est une route migratoire particulièrement meurtrière. Deux autres naufrages de « kwassa kwassa », du nom des pirogues comoriennes, ont eu lieu ces trois derniers mois dans la même zone. En septembre, « un bateau avec 12 personnes à bord avait quitté les côtes d’Anjouan et n’avait jamais atteint Mayotte », signale l’OIM. En août, « huit personnes avaient perdu la vie dans un incident similaire, dont un garçon de 12 ans ».

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  • Traversées de la Manche : jusqu’à quinze ans de prison pour 18 membres d’un vaste réseau de passeurs de migrants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/05/traversees-de-la-manche-jusqu-a-quinze-ans-de-prison-pour-18-membres-d-un-va

    Traversées de la Manche : jusqu’à quinze ans de prison pour 18 membres d’un vaste réseau de passeurs de migrants
    Le Monde avec AFP
    Des peines allant jusqu’à quinze ans de prison ont été prononcées mardi 5 novembre à Lille à l’encontre de 18 membres d’un vaste réseau de passeurs dans la Manche, principalement irako-kurdes, décrits par le parquet comme des « marchands de mort ». Ce réseau, soupçonné d’avoir organisé plus de 10 000 traversées clandestines, selon les autorités britanniques, était, selon l’enquête française, l’un des principaux organisateurs de passages de migrants en Angleterre en traversant la Manche entre 2020 et 2022.
    Dans ce volet, qui fait suite à plusieurs autres procès, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur en infligeant la plus lourde peine, quinze années d’emprisonnement avec une période de sûreté des deux tiers, à l’encontre d’un Irakien de 26 ans, Mirkhan Rasoul. Soupçonné d’avoir piloté l’ensemble du réseau de sa cellule de prison, en France, il s’est également vu infliger une interdiction définitive du territoire français et 200 000 euros d’amende.
    Vêtu d’un gilet matelassé noir et portant une barbe sombre, il a écouté avec calme le prononcé de sa peine derrière un box vitré. Déjà condamné à deux reprises pour aide au séjour irrégulier, il avait été expulsé de l’audience au troisième jour du procès, en octobre, après avoir menacé des interprètes. Les 17 autres prévenus, parmi lesquels figurait une femme, ont été condamnés à des peines allant d’un à douze ans d’emprisonnement et jusqu’à 150 000 euros d’amende. Tous ont été condamnés à une interdiction définitive du territoire. Des mandats d’arrêt ont été émis à l’encontre de neuf de ces prévenus condamnés par défaut.
    Le tribunal a également ordonné une confiscation de biens : plusieurs milliers d’euros en numéraire, une berline allemande, la restitution de papiers d’identité, hollandais, britannique, irakien ou canadien. Les prévenus ont dix jours pour faire appel.
    Ce procès s’est tenu entre la fin septembre et le début octobre, devant la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lille. Au début de ses réquisitions, la procureure avait décrit un « dossier tentaculaire », aux ramifications internationales. « Les prévenus ne sont pas des bénévoles aidant leur prochain mais des marchands de mort », avait accusé la procureure, décrivant des canots chargés de passagers « jusqu’à 15 fois leur contenance théorique ».
    Plus de 50 perquisitions avaient permis de saisir 1 200 gilets de sauvetage, près de 150 canots pneumatiques et 50 moteurs de bateaux, lors d’opérations menées conjointement par la France, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, coordonnées par les agences Europol et Eurojust.« Ce réseau était l’un des plus prolifiques que nous ayons connus en termes de nombre de traversées qu’il était capable d’organiser », a déclaré mardi dans un communiqué Craig Turner, le directeur adjoint de l’Agence nationale britannique de lutte contre la criminalité (NCA).
    Ce réseau est soupçonné d’avoir monté plus de 10 000 traversées clandestines de la Manche vers le Royaume-Uni, et chaque voyage devait lui rapporter environ 100 000 euros, selon la NCA. L’unique motivation de ces passeurs « était le profit, et ils ne se souciaient pas du sort des migrants qu’ils mettaient en mer dans des embarcations totalement inappropriées et dangereuses », a ajouté M. Turner.
    Depuis 2018, le phénomène des traversées clandestines de la Manche sur de petites embarcations n’a cessé de prendre de l’ampleur, avec un nombre toujours croissant de migrants par canot. Naufrages et bousculades mortelles ont fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis le début de ce phénomène, avec au moins 60 morts à ce jour dans des tentatives de traversées. Hewa Rahimpur, un autre leader du réseau, de nationalité iranienne, avait été arrêté à Londres par la NCA en 2022 puis extradé en Belgique, où il a été condamné l’an dernier à onze ans de prison. En janvier, des membres du même réseau avaient déjà été condamnés à des peines allant de quinze mois à cinq ans d’emprisonnement et trois autres doivent être jugés en Belgique l’an prochain.

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  • #François_Durovray, le cumulard de la République
    https://carfree.fr/index.php/2024/11/05/francois-durovray-le-cumulard-de-la-republique

    Ce qu’il y a de bien avec François Durovray, le nouveau ministre des #transports, c’est qu’on peut le traiter sans problème de cumulard, car il le revendique et il l’assume. Lire la suite...

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  • Far-right governments seek to cut billions of euros from research in Europe

    Anti-immigration parties are pushing policies that are hostile or indifferent towards science.

    A surge in far-right parties entering governments across Europe is raising concerns for science. The parties, whose focus is typically immigration, care little about research, say policy experts. In the Netherlands — where the Party for Freedom (PVV), led by the anti-Islam firebrand Geert Wilders, entered a coalition government in July — researchers are bracing for €1 billion (US$1.1 billion) in cuts to the budget, the worst in decades.

    “We’re talking about historic cutbacks,” says Caspar van den Berg, president of the Universities of the Netherlands umbrella body. “It’s really striking how research, education, innovation is being hit the hardest of all sectors.”

    Italy, Hungary, Slovakia and Croatia have also elected governments that include far-right parties. In June, populist parties made gains in the European Parliament elections. And in September, the far-right Freedom Party of Austria topped polls in a legislative election.

    Although there are exceptions, these parties are typically not interested in research and innovation, says Léonie de Jonge, who specializes in far-right parties at the University of Groningen in the Netherlands, leaving scientists vulnerable to cuts.

    Deep cuts

    The Netherlands — which punches above its weight in global science — is among the nations seeing drastic changes to its research system. The government’s budget last month unveiled the nearly €1-billion-a-year cut to universities and research, slashing support for early-career research grants, open science and international students.

    The cuts are the equivalent of scrapping around one large university in a country that has only 14, says van den Berg. Several universities have already frozen hiring over the summer. The University of Amsterdam has described the cuts as the biggest since the 1980s.

    One of the budget’s biggest victims is starter and stimulus grants, introduced in 2022 to give new and existing academics a one-off €300,000 grant to hire PhD students and laboratory assistants, for example.

    “The aim of those grants was to create room for independent, curiosity-driven research, but also to reduce work pressure,” says Eddie Brummelman, chair of the Young Academy, a science-policy group in Amsterdam. Dutch academics have repeatedly gone on strike in the past few years over heavy workloads.

    But with these funds gone, young academics will be even more dependent on competitive grants from industry and the already oversubscribed Dutch Research Council (NWO), he says.

    The NWO also faces cutbacks: the changes remove €30 million a year from its budget for scientific infrastructure. Its funds for open science are being halved.

    In a separate set of cuts, the new government has scrapped the final tranches of the Netherland’s National Growth Fund, which supported green hydrogen projects and medical research, saving €6.8 billion.

    Immigration focus

    International students are also in the government’s crosshairs. The coalition wants their enrolment numbers to fall, and is slashing nearly €300 million from university education budgets to ensure this happens.

    A spokesperson for the Ministry of Education, Culture and Science said that the government had chosen to prioritize security, health care and ensuring “that people have more money in their wallets” (the government is cutting personal taxes). “To make that possible, unfortunately, cutbacks are needed in many areas, including education and science.”

    The Dutch Parliament is considering a ‘balanced internationalization’ law, designed to push back against the growth of English-language teaching and research, which has helped to attract international talent.

    To universities’ alarm, if the law passes, all undergraduate courses would have to seek permission to be taught in English or another foreign language.

    It’s so far unclear how many courses would be forced to switch to Dutch, says van den Berg. But the move could trigger an exodus of foreign academics who don’t want to, or can’t, teach in the language. “A drain of the most talented people is feared,” he says.

    The policies align with the goals of parties whose central issue is immigration, says de Jonge. “That’s, at the end of the day, the one thing that they care about,” she says. “Their voters do not care about innovation.”

    Although indifference towards research is one concern, such parties are often also hostile to universities, seen as a bulwark of left-wing “indoctrination”, she adds, making higher education a tempting target for cuts.
    Science neglect

    In Italy, where Prime Minister Giorgia Meloni’s right-wing Brothers of Italy party won power in 2022, university funding has effectively been cut this year by around €500 million, leaving a budget of roughly €9 billion, said a spokesperson for the Conference of Italian University Rectors. A government spokesperson countered that much of this drop is because funding was brought forward in 2023.

    Neglect of science isn’t always confined to the far right. France’s new centre-right government has disappointed scientists by scrapping long-term budget increases, as it tries to lower government debt.

    But the rise of far-right parties focused obsessively on immigration bodes particularly ill for research, says Robert-Jan Smits, president of the executive board of Eindhoven University of Technology in the Netherlands. “These are single-issue parties,” he says. On science, “they don’t really seem to care, and they don’t have a policy”.

    https://www.nature.com/articles/d41586-024-03506-y

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