• Guerre à Gaza : quels sont les pays qui continuent de vendre des armes à Israël ?
    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240321-guerre-%C3%A0-gaza-quels-sont-les-pays-qui-continuent-de-vendre-des-arm

    Le mardi 19 mars, le Canada a annoncé l’arrêt des exportations d’armes vers Israël et rejoint donc les rangs de ceux qui ont dit « non ». D’autres, dont la France, continuent cependant d’honorer leurs contrats, voire d’en signer de nouveau.

    Avant le Canada, les Pays-Bas, le Japon, l’Espagne et la Belgique avaient également annoncé l’arrêt d’exportation d’armement vers Israël après le lancement de l’offensive israélienne sur Gaza. « Il faut cependant prendre ces annonces avec précautions, conseille Zain Hussain de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Dans chaque pays, il y a des questions sur le respect total ou non de ces déclarations. » Ce sont quoi qu’il arrive des prises de positions symboliques.

    Depuis l’ordonnance de la Cour internationale de Justice (CIJ) en janvier dernier, il en va également du respect du droit international. En effet, la CIJ a estimé qu’il existait un risque de « génocide » à Gaza. La Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide stipule que les États signataires sont légalement tenus de prévenir le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

    Le traité international sur le commerce des armes interdit à un pays d’exporter des armes vers tout État qu’il soupçonne de pouvoir les utiliser pour un génocide. Pourtant, plusieurs États signataires continus leur commerce, la #France notamment. « Paris ne vend pas des armes majeures, leurs ventes n’apparaissent donc pas dans nos données, explique Zain Hussain. Mais la technologie française est très utilisée dans les armes israéliennes, y compris les capteurs des missiles et ils livrent également de l’équipement militaire. » Interrogé sur la question devant le Sénat, le Premier ministre français Gabriel Attal a rappelé mardi que la France était l’un des premiers pays occidentaux à avoir appelé à un cessez-le-feu durable et qu’elle continuait à le faire. Il n’a cependant pas répondu directement à la question.

    En Europe, les principaux fournisseurs d’armes à Israël sont le Royaume-Uni et l’Allemagne. Là aussi, la discrétion est de mise. Londres fourni majoritairement des composants d’armes. Selon la Campagne contre le commerce des armes (CCAT), 15% des composants des avions F-35 utilisés à Gaza viennent de Londres. Ces contrats d’armements font l’objet d’intenses polémique au niveau national, mais ils n’ont pour l’instant pas été suspendus.

    « L’Allemagne, elle, a augmenté le transfert de véhicule blindé , constate Zain Hussain. Le pays a également des contrats à long terme pour des sous-marins. Ils livrent aussi des frégates. Il semble que de nouvelles licences aient été signées par l’Allemagne après le début de la guerre à Gaza, mais tout comme le Royaume-Uni, l’Allemagne n’est pas transparente sur cette question. »

    L’enjeu principal sur l’armement d’Israël ne se trouve de toute façon pas en Europe, mais sur le continent américain. Les #États-Unis représentent 69% des ventes d’armes à Israël ces cinq dernières années selon SIPRI. « Pour l’instant, nous n’avons pas enregistré une augmentation significative, mais il est certain que ces exportations ne sont pas prêtes de s’arrêter », analyse Zain Hussain.

    Ces dernières semaines, les tractations entre les deux pays ont porté sur un nouveau contrat de vente comprenant des avions de chasses – vingt-cinq F-35 et vingt-cinq F-15 – et un escadron de douze hélicoptères Apache. « Les avions sont primordiaux dans l’offensive sur Gaza puisque la majorité des opérations menée par Israël sont aériennes », rappelle Zain Hussain.

    Au-delà des contrats déjà en cours entre les deux pays, une centaine de ventes d’arme sont passées sous les radars depuis le 7 octobre. Chacune d’entre elle ne dépassait pas le montant nécessaire pour justifier d’être examiné et validé par le Congrès. Des milliers de munitions guidées, de bombes et d’armes légères ont ainsi été vendues sans discussion publique avant d’être finalement révélée par le Washington Post. « Les Autorités américaines suivent des pratiques différentes, selon le pays à qui elles vendent leurs armes, pointe Brian Finucane de l’Institut International Crisis Group (ICG). Dans le cas de l’Ukraine par exemple, il y avait des fiches d’information détaillant chaque arme fournie et le nombre. Il n’y a pas eu une telle transparence dans le cas Israélien. »

    […]

    Les États-Unis ne sont pas signataires du Traité sur le commerce des armes, contrairement à la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Mais des lois américaines interdisent notamment l’assistance militaire à des pays qui limitent l’aide humanitaire des États-Unis. « Étant donné la situation désastreuse à Gaza et le rôle d’Israël dans l’entrave à l’entrée et à la distribution de l’aide à Gaza, la question est de savoir si cette disposition sera appliqué, pointe Brian Finucane. La Maison Blanche refuse de le faire pour l’instant, mais un certain nombre de membres du Congrès tentent de faire valoir ce texte. »

    Joe Biden est actuellement lancé dans une double course contre-la-montre : celle de l’élection présidentielle américaine pour laquelle il ne peut se permettre aucune erreur, et celle déjà bien avancée, de la catastrophe humanitaire en cours à #Gaza où 31 988 personnes ont été tuées selon le Hamas depuis le début de l’offensive israélienne.

  • (Vidéo) François Bégaudeau et Nicolas Framont – La bourgeoisie démasquée
    https://www.frustrationmagazine.fr/video-francois-begaudeau-et-nicolas-framont-la-bourgeoisie-demas

    À l’occasion de sa contribution au numéro annuel de Frustration Magazine, François Bégaudeau mettait la bourgeoisie à nue lors d’une discussion à Paris, le 14 mars dernier, en compagnie de Nicolas Framont, notre rédacteur en chef. Le numéro annuel de Frustration Magazine est à retrouver dans toutes les bonnes librairies au prix de 17.90€, ainsi […]

    • Salle de presse - France-Diplomatie-Ministère des Affaires étrangères
      https://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?fichier=ppfr2024-03-21.html

      Je voudrais ensuite apporter un éclaircissement sur le sujet des soldats franco-israéliens engagés dans l’armée israélienne. À ce sujet, je voudrais notamment rappeler que la justice française est compétente pour connaître des crimes commis par des ressortissants français à l’étranger, y compris dans le cadre du conflit en cours. Conformément aux principes constitutionnels de séparation des pouvoirs, la Justice exerce cette compétence de manière indépendante.

      L’action de la France a toujours été de chercher à éviter une escalade dans la région, et au Liban nos efforts diplomatiques se poursuivent. Nous nous félicitons de la réaction positive des autorités libanaises à nos propositions de sortie de crise et nous étudions avec attention les commentaires qu’elles ont faits sur ces propositions. En étroite coordination avec ses partenaires, la France poursuivra ses contacts pour avancer vers une solution diplomatique, dans le respect de la souveraineté et de la sécurité des deux pays.

      Depuis le début de la guerre à Gaza, la France, en coordination avec ses partenaires, est mobilisée pour éviter une escalade régionale qui serait délétère pour le Liban comme elle le serait pour Israël. Dans un contexte où les échanges de tirs entre Israël et le Liban sont quotidiens, les ministres de l’Europe et des Affaires étrangères et des Armées se sont rendus à plusieurs reprises dans la région depuis le 7 octobre pour appeler toutes les parties concernées à la retenue.

  • La pluie de dividendes ne tombe pas du ciel
    https://www.frustrationmagazine.fr/la-pluie-de-dividendes-ne-tombe-pas-du-ciel

    Chaque année, les records de versement de dividendes explosent. Les médias ne savent plus où aller chercher de nouveaux adjectifs : « année record », « pluie de dividendes », « les dividendes poursuivent leur ascension », « montants inégalés », etc. Ils présentent les dividendes à la manière des résultats sportifs ou de la […]

  • Sur la guerre de Gaza, la diplomatie française en quête d’une boussole, 20 décembre 2023 (Le Monde).
    https://archive.is/2023.12.20-134341/https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/20/sur-la-guerre-de-gaza-la-diplomatie-francaise-en-quete-d-une-boussole_620690

    Le Quai d’Orsay, qui avait été court-circuité, est subitement remobilisé. Feu la « coalition anti-Hamas » a été rebaptisée « initiative pour la paix et la sécurité pour tous ». Et il s’agit de lui donner de la substance. Trois axes de travail sont identifiés : l’humanitaire, le sécuritaire et le politique, avec la relance de la solution à deux Etats. Le premier volet débouche sur la conférence internationale du 9 novembre, à Paris. Emmanuel Macron a mis la pression sur ses équipes pour monter l’événement en moins d’une semaine. Lors des préparatifs, il s’est agacé de l’absence annoncée du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et a lui même sollicité plusieurs dirigeants, comme le président kényan, William Ruto, qui ne viendra pas non plus.

    A l’ouverture des débats, le chef de l’Etat réclame une « pause humanitaire très rapide » et appelle à « œuvrer à un cessez-le-feu ». Des formules encore empreintes de prudence et qui, aux yeux de nombreux participants, dont les ONG représentées, ne sont pas à la hauteur du carnage en cours à Gaza, où l’on compte désormais 10 000 morts et 700 000 déplacés. « Comment aider Gaza sans cessez-le-feu ? L’humanitaire ne peut pas aller sans le politique », déplore Hugh Lovatt, spécialiste du conflit israélo-palestinien au European Council on Foreign Relations, à Berlin.
    Lors des discussions, qui permettent de collecter un milliard d’euros, M. Lazzarini, qui revient d’une première visite à #Gaza destinée à soutenir les employés de l’#UNRWA traumatisés par la mort de près d’une centaine d’entre eux sous les frappes israéliennes, fait un discours remarqué. « Mon collègue Farid est le chef de notre département éducation, raconte le commissaire de l’ONU. Lorsqu’il rencontre des élèves, dans nos abris, ils lui demandent pourquoi nous investissons tant de temps à leur enseigner les droits de l’homme si ces valeurs ne s’appliquent pas à eux. Que doit-il leur répondre ? »

    « Formule magique »
    Le lendemain, plus d’un mois après le début de la guerre, l’horreur des bombardements sur Gaza fait irruption dans le langage du président. (...)

    #Israël #France

  • Cyberattaque contre France Travail : trois personnes interpellées
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/03/19/cyberattaque-contre-france-travail-trois-personnes-interpellees_6222906_4408

    Trois personnes âgées de 19 à 21 ans ont été interpellées, dimanche 17 mars, dans le cadre de l’enquête relative à un vol de #données ayant ciblé #France_Travail, a annoncé le parquet de Paris mardi. Elles ont été présentées à un juge d’instruction dans la journée en vue d’une mise en examen, la section spécialisée J3 du parquet requérant leur placement en détention provisoire.
    L’enquête, confiée à la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) au sein de la préfecture de police de Paris, a établi qu’entre le 6 février et le 5 mars, des comptes « d’agent Cap emploi, habilités à accéder aux ressources présentes sur le système d’information de France Travail, avaient été utilisés pour procéder au téléchargement de données sur la base des demandeurs d’emploi », annonce le parquet dans un communiqué.
    Les suspects interpellés dimanche avaient « pour certains d’entre eux une activité d’escroquerie en recourant à la technique » de l’hameçonnage ....

    https://seenthis.net/messages/1045710

    #vol_de_données

  • Malgré l’hiver et les échecs, des migrants toujours déterminés à traverser la Manche - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55887/malgre-lhiver-et-les-echecs-des-migrants-toujours-determines-a-travers

    Malgré l’hiver et les échecs, des migrants toujours déterminés à traverser la Manche
    Par RFI Publié le : 19/03/2024
    En baisse de 30% entre l’année 2022 et l’année 2023, les traversées de la Manche par des migrants repartent à la hausse en ce début d’année 2024, malgré les conditions hivernales et une eau à 9°C. C’est le constat que font les associations engagées auprès des exilés dans le nord de la France. Neuf décès dus à des naufrages ont été recensés depuis le début de l’année. Mais ni ces tragédies, ni la forte présence policière, ni même les échecs répétés, ne dissuadent les candidats au départ vers le Royaume-Uni.
    Comme chaque lundi, c’est jour de distribution alimentaire par les bénévoles de l’association Salam. Une longue file d’attente s’est formée sur ce terrain vague boueux de Grande-Synthe, dans le nord de la France. Ici, plusieurs dizaines de migrants tuent le temps en attendant de saisir leur chance : celle de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni.
    Abdoul est Afghan. Il a 19 ans. Et il en est déjà à sa troisième tentative : « On a essayé de traverser la nuit dernière à bord d’une embarcation, mais la police est arrivée et a percé le bateau. Et donc, nous sommes retournés ici dans ce camp. La fois précédente, le bateau n’est jamais venu. Et puis, une autre fois encore, nous sommes restés quatre heures en mer, et le moteur a lâché. C’était terrible, je ne peux même pas expliquer. Il n’y avait personne pour nous aider. On a attendu que la police vienne nous secourir. On les a appelés trois, quatre, cinq fois : ’Aidez-nous ! Aidez-nous !’, parce que le moteur du bateau ne fonctionnait plus. Ils sont venus, mais tellement tard, au bout d’une heure et demie. »
    Sa demande d’asile en France a été rejetée deux fois. Le Royaume-Uni est donc sa prochaine destination. D’autant qu’il parle anglais et son oncle y vit. « Nous allons retenter encore et encore. Si Dieu le veut, nous y arriverons. Nous irons au Royaume-Uni », insiste le jeune homme.
    Lors des échecs de traversée, les migrants se retrouvent livrés à eux-mêmes, dans la nuit, souvent mouillés, divaguant dans le froid. C’est là qu’intervient Thomas, bénévole pour l’association Utopia 56. Au volant de sa voiture, il transporte des vêtements. « On a de quoi rhabiller de la tête au pied, en général, à peu près 80 à 90 personnes », assure-t-il.Après une heure de maraude, le bénévole repère 30 migrants. Il est 4 heures du matin. Le groupe remonte de la plage en longeant une route nationale. Un homme s’avance en boitant, il se plaint de douleurs au pied. Thomas ne peut l’emmener dans sa voiture et l’amener à l’hôpital, alors une ambulance est appelée. Comme d’autres, son jogging est trempé. Le groupe, composé de familles, avec parfois de très jeunes enfants, vient vraisemblablement de tenter une traversée empêchée par les forces de l’ordre.
    Alexis, un autre bénévole, se démène pour leur trouver un hébergement d’urgence. Mais l’hôtel le plus proche est fermé. Il fait deux degrés. Des habits secs et chauds leur sont distribués. « On essaye toujours de faire quelque chose. Même si le 115 ne répond pas, même si l’hôtel est fermé, on fait quand même quelque chose. Le minimum. Pour leur montrer qu’ils ne sont pas tout seuls. » Sur la plage, un sac à dos abandonné, le témoin d’un départ précipité. Cette nuit-là, 320 migrants réussiront à rallier le Royaume-Uni.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#manche#naufrage#mortalite#sante

  • Les raisons du déclin de la recherche en France

    Dépassée par ses concurrents en termes de #productivité_scientifique, la France voit son modèle miné de l’intérieur, dessinant une trajectoire qui l’éloigne toujours plus de son rang historique.

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    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/09/28/recherche-les-raisons-du-declin-francais_6096227_1650684.html

    Non seulement l’Australie n’achètera pas de sous-marins à la France, mais en plus, ses chercheurs sont sur le point de passer devant les nôtres en termes de productivité. C’est ce qui ressort des premières données provisoires sur l’année 2020, communiquées par l’Observatoire des sciences et techniques (OST) au Monde, portant sur le volume des publications scientifiques nationales.

    En 2017, l’Italie était passée devant la France, qui se retrouve désormais à la limite d’être exclue du top 10 par le Canada, l’Espagne et l’Australie, alors qu’elle en était sixième en 2009. « Décrochage rapide depuis quinze ans », écrivaient, pour qualifier la situation française, les auteurs d’un des rapports destinés à nourrir la loi de programmation pour la recherche (LPR), votée fin 2020. Celle-ci était censée stopper l’érosion mais elle a surtout réveillé les contestations d’une communauté scientifique doutant de l’intérêt des réformes structurelles, qui depuis 2005 accompagnent ce décrochage. Même si corrélation n’est pas causalité.

    Et derrière le flétrissement du prestige français, en termes de #publications, de #moyens_financiers, de #salaires, des #fractures apparaissent au sein même de la communauté scientifique nationale, entre laboratoires riches et pauvres, vedettes et secondes lignes, titulaires et précaires… signant la fin de l’exception du #modèle_français dans le paysage mondial.

    (#paywall)

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/09/28/recherche-les-raisons-du-declin-francais_6096227_1650684.html

    #it_has_begun #it_is_the_end #recherche #université #France #déclin #ESR #précarité #précarisation

  • Der Trompeter von Mars-la-Tour, Die Gartenlaube, Heft 34, 1872
    https://de.m.wikisource.org/wiki/Der_Trompeter_von_Mars-la-Tour


    Construction d’un héro et l’apport du poète

    Dans son poème Die Trompete von Vionville , d’abord connu sous le titre Die Trompete von Gravelotte Ferdinand Freiligrath glorifie le courage des troupes allemandes qui se sont faits massacrer par les défenseurs français en 1971. Pourtant l’ancien ami proche de Karl Marx met un contre-point avec sa plainte des morts de cette bataille.

    Le rédacteur de la revue familale Die Gartenlaube n’en retient que la signification nationaliste et donne un semblant d’authenticité à son message par son explication de la prose héroïque qui précède le célèbre poème de Freiligrath. La revue y ajoute une perspective de trou de serrure et pervertit ainsi le simple récit du trompetistte.


    Les rues Gravelottestraße et Vionvillestraße à Berlin

    Le récit du trompettiste

    „Der sechszehnte August brach an. Wir ahnten nicht, welch schwerer Tag dies für uns werden sollte. Es wurde früh alarmirt, und eine halbe Stunde später standen wir schon im Feuer. Der Feind behauptete eine feste Stellung, wir zogen uns zurück, andere Befehle erwartend. Nachdem schon viele Menschen unsererseits geopfert waren, bekam unser Regiment, vereint mit den Sechszehner-Ulanen, den Befehl, das fast Unmögliche zu thun: den Feind durch eine kühne Attaque aus seiner festen Stellung zu werfen. Und das wurde auch ausgeführt, freilich mit schweren Opfern. Zwei Drittel unseres Regiments waren todt und verwundet. Mit völliger Todesverachtung ritt auch ich dem Feind entgegen, jedoch je weiter ich in den Feind hineinritt, desto weniger wurden meiner Cameraden. Zuletzt waren wir noch unser Sechs. Da machten wir denselben Weg über Hunderte von Leichen wieder zurück. Mein Rappe blutete bereits aus fünf Wunden. Endlich angekommen bei meinem Commandeur, befahl mir dieser, Appell zu blasen. Aber welch kläglicher Ton kam da zum Vorschein! Meine Trompete war von einer Kugel durchbohrt worden, ohne daß ich etwas davon wußte. Sie war mir auf dem Rücken zerschossen. Ich brauch’s nicht zu verschweigen, daß ich in Folge dieses Ritts einer der Ersten in unserem Regiment war, der mit dem eisernen Kreuz geschmückt wurde.“

    Commentaire par Die Gartenlaube

    Hier haben wir die einfache Darstellung der Thatsache von der Hand des Trompeters, August Binkebank in Halberstadt selbst. Wir begehen gegen ihn sogar ein Unrecht mit dieser Mittheilung, denn sie ist nicht etwa von ihm direct an uns zur Veröffentlichung, sondern an einen seiner Anverwandten in einem vertraulichen Briefe gerichtet. Wenn aber der brave Mann bedenkt, daß er durch dieses Ereigniß der Geschichte angehört, so wird er zugeben, daß es besser ist, die Nachwelt erfährt dies von ihm selbst, als durch Hörensagen.

    Bekanntlich war die Schlacht bei Vionville mit ihrem großartigen Reitergefecht bei Mars-la-Tour eine der gefahrdrohendsten und deshalb für die Deutschen blutigsten des Krieges. Die Deutschen standen an den für den Tag wichtigsten Stellen einer concentrirteren Uebermacht gegenüber und mußten darum außerordentliche Opfer an tapferer Mannschaft bringen. Namentlich wurde der linke Flügel durch den Feind, der durch Wälder gedeckt und auf Höhen vortheilhaft aufgestellt war, schwer bedroht. Schon hatte in einem Waldgefecht nördlich von Vionville die Division Buddenbrock nur durch große Verluste die feindliche Artillerie verdrängen können; da wurde sie durch eine neue Aufstellung dieser Artillerie auf einem östlichen Plateau in noch größere Gefahr gebracht, und da war es, wo General Bredow den Auftrag erhielt, mit seiner Reiterbrigade durch den kühnen Angriff auf Infanterie und Artillerie der Franzosen der hartbedrängten sechsten Division Luft zu machen. „Das Geschick des Tages hängt vom Erfolge ab!“ So lautete die Weisung.

    Sechs Schwadronen stark, drei vom Kürassierregiment Nr. 7 und drei vom Ulanenregiment Nr. 16, jene geführt vom Oberstlieutenant Grafen v. Schmettow, diese vom Oberstlieutenant v. d. Dollen, sprengte die Brigade gegen den Feind. Vom heftigsten Feuer empfangen, durchbrachen dennoch die Ulanen den rechten Flügel des sechsten französischen Corps, Infanterie, und die Kürassiere drangen in die Batterie ein und hieben deren Bedienung nieder. So gelangten sie auf das zweite Treffen des Feindes. Aber die französische Cavalleriedivision de Forton wirft sich auf ihre Flanke, das erste Infanterietreffen schließt sich hinter ihnen wieder zusammen, und nur mit den größten Verlusten eröffnen sie sich den Rückzug.

    Als das gerettete Häuflein im Sichern war, zählte Schmettow von den dreihundertzehn Mann, die er in’s Gefecht geführt, nur noch hundertvier. Von den Ulanen Dollen’s, der selbst mit dem Roß gestürzt und gefangen war, standen neunzig Mann da! Von elf Trompetern war nur Einer vorhanden – alle anderen waren gefallen, verwundet oder irrten ohne Rosse umher –, und selbst diesem Einen war die Trompete zerschossen. Von Bredow’s sechs Schwadronen kehrten drei schwache Züge zurück, aber die Helden der zwölften Cavalleriebrigade hatten „ihre Schuldigkeit“ gethan.

    Schließen wir diese Erinnerung an einen großen Augenblick der größten deutschen Zeit mit Ferdinand Freiligrath’s unsterblichem Trompeter-Liede:

    Le poème de Freligrath

    Sie haben Tod und Verderben gespie’n:
    Wir haben es nicht gelitten.
    Zwei Colonnen Fußvolk, zwei Batterie’n,
    Wir haben sie niedergeritten.

    Die Säbel geschwungen, die Zäume verhängt,
    Tief die Lanzen und hoch die Fahnen,
    So haben wir sie zusammengesprengt, –
    Kürassiere wir und Ulanen.

    Doch ein Blutritt war es, ein Todesritt;
    Wohl wichen sie unsern Hieben,
    Doch von zwei Regimentern, was ritt und was stritt,
    Unser zweiter Mann ist geblieben.
    [552]

    Die Brust durchschossen, die Stirn zerklafft,
    So lagen sie bleich auf dem Rasen,
    In der Kraft, in der Jugend dahingerafft, –
    Nun, Trompeter, zum Sammeln geblasen!

    Und er nahm die Trompet’, und er hauchte hinein;
    Da, – die muthig mit schmetterndem Grimme
    Uns geführt in den herrlichen Kampf hinein, –
    Der Trompete versagte die Stimme!

    Nur ein klanglos Wimmern, ein Schrei voll Schmerz,
    Entquoll dem metallenen Munde;
    Eine Kugel hatte durchlöchert ihr Erz, –
    Um die Todten klagte die wunde!

    Um die Tapfern die Treuen, die Wacht am Rhein,
    Um die Brüder, die heut gefallen, –
    Um sie alle, es ging uns durch Mark und Bein,
    Erhub sie gebrochenes Lallen.

    Und nun kam die Nacht, und wir ritten hindann;
    Rundum die Wachtfeuer lohten;
    Die Rosse schnoben, der Regen rann –
    Und wir dachten der Todten, der Todten!

    Commentaire par Die Gartenlaube

    Es ist wohl durch Freiligrath, der seinem Gedicht die Ueberschrift „Die Trompete von Gravelotte“ gab, die irrige Bezeichnung der Schlacht entstanden; da das Factum dem 16. August angehört, so kehren wir zur richtigen Benennung des Schlachtorts zurück.
    D. Red.

    Die Trompete von Vionville
    https://www.oxfordreference.com/display/10.1093/oi/authority.20110803105829877

    Quick Reference

    Also occurring as ‘Die Trompete von Gravelotte’, a patriotic war poem by F. Freiligrath. It refers to an incident in the combined battle of Vionville and Mars-la-Tour on 16 August ...

    From: ‘Trompete von Vionville, Die’ in The Oxford Companion to German Literature »

    Subjects: Literature

    #France #Mars-la-Tour #Vionville #Gravelotte

    #Allemagne #histoire #guerre #1870 #1871

    #Berlin #Steglitz #Gravelottestraße #Vionvillestraße

  • US plans to set up #drone #bases in coastal West Africa to stem Islamist advance and counter China – The North Africa Post
    https://northafricapost.com/74350-us-plans-to-set-up-drone-bases-in-coastal-west-africa-to-stem

    (Janvier 2024)

    The United States is reportedly seeking to set up military drones bases along the West African coast in an urgent effort to stop the spread of Islamist militants, counter the Chinese influence in the region, and to support the development and democracy of its African allies.

    Washington is holding preliminary talks with Ghana, Ivory Coast and Benin to allow American unarmed reconnaissance drones to use airfields in these countries on the Atlantic Ocean, according to recent reports by The Wall Street Journal. Relatively stable and prosperous, the three coastal countries, along with Togo, now find themselves threatened by al-Qaeda and Islamic State militants that have plagued neighboring Mali, Burkina Faso and Niger in the Sahel region. The plan to station reconnaissance aircraft in Ghana, Ivory Coast and Benin may thus signal a shifting US strategy of retrenchment from these coup-hit and conflict-torn Sahel states.

    The recent coup in #Niger has reportedly prompted the United States and #France to announce last October that they were actively exploring alternative countries to host their drone bases for counter-terrorism and surveillance missions. “There are several locations I’ll say that we’re looking at, but nothing’s firmed up. We have talked to some countries about it,” General James Hecker, commander of US Air Forces in Europe and Africa, stated. According to Military Africa, by establishing drone bases closer to the Atlantic Ocean, the US hopes to enhance its ability to monitor and respond to the activities of al Qaeda and Islamic State affiliates and also to deter and disrupt the plans of China, which is seeking to establish its first permanent naval base on the Atlantic coast, in Equatorial Guinea.

    #états-unis #chine #afrique

  • Paris : Les bébés doivent aussi avoir un billet pour les JO lessentiel.lu

    Les bébés se verront refuser l’accès aux sites s’ils n’ont pas leur propre billet. Les parents demandent une modification des règles.

    Jeunes ou futurs parents, ils doivent assister aux Jeux olympiques cet été à Paris, mais ces spectateurs ont découvert que leurs bébés se verront refuser l’accès aux sites s’ils n’ont pas leur propre billet. Ils demandent une modification des règles.

    Quand ils ont acheté leurs tickets l’année dernière, leur enfant n’avait pas encore vu le jour, à l’image de Margaux Giddings, une infirmière de 33 ans. Elle a décroché sa place pour les épreuves de gymnastique lors de la première mise en vente, puis est tombée enceinte et a accouché il y a peu.

    « J’aurais aimé l’emmener avec moi dans une écharpe »
    « J’allaite ma fille et elle aura cinq mois au moment des Jeux », explique à l’AFP cette habitante de Bayonne. « Cela m’embête de la laisser. J’aurais aimé l’emmener avec moi dans une écharpe ou un porte-bébé ».

    La réglementation des Jeux (26 juillet-11 août), stipule que « tous les spectateurs auront besoin d’un billet valide pour accéder à un site olympique, y compris les enfants de tous âges ». « Je n’arrivais pas à y croire quand j’ai appris que dès qu’un bébé naissait, il avait besoin de sa propre place », témoigne Tom Baker, un Londonien de 37 ans détenteur de billets pour les JO et qui attend son premier enfant avec son épouse Kate pour le mois de mai.

    Tarifs réduits pour les enfants
    Il a contacté le comité d’organisation (Cojo) et on lui a conseillé d’acheter des billets pour les Jeux paralympiques, où des tarifs réduits pour les enfants sont disponibles, contrairement aux Jeux olympiques.

    « J’ai dit : +Attendez une seconde ! Nous avons acheté des billets un an et demi avant l’événement, nous ne savions même pas que nous allions avoir un enfant+ », raconte-t-il à l’AFP. « On ne pouvait pas être au courant et on ne peut pas résoudre le problème en achetant d’autres billets car ils sont vendus ». Kate et lui, ainsi que son frère et sa mère, ont dépensé environ 3 000 euros pour assister notamment aux épreuves de kayak et de beach-volley.

    Les sites peuvent être « inadaptés » aux enfants
    Le comité d’organisation des Jeux, qui a déjà essuyé des critiques concernant le prix des billets, a maintenu sa décision d’exiger que tous les participants, y compris les bébés dans les bras, aient leur propre place.

    « D’une manière générale, Paris-2024 ne recommande pas aux parents d’emmener leurs enfants de moins de quatre ans sur les sites de compétition », a indiqué le comité dans un communiqué transmis à l’AFP. « Paris-2024 les invite à prendre en compte l’environnement des sites sportifs qui peut être inadapté au bien-être des jeunes enfants. »

    « C’est discriminatoire à l’égard des femmes »
    Dans d’autres sports, les politiques varient. Pour l’Euro et la Coupe du monde de football, les enfants de tous âges doivent être assis et de nombreux grands clubs déconseillent d’emmener des bébés, mais ils sont souvent les bienvenus gratuitement dans des sports comme le rugby, le cricket ou l’athlétisme. Les JO-2012 à Londres avaient instauré la même réglementation que Paris, mais les organisateurs l’ont modifiée sous la pression du public et des médias.

    Adrien Pol, un travailleur social originaire de Liège en Belgique, qui doit devenir père en juin, espère un revirement similaire. « C’est discriminatoire à l’égard des femmes. Nous voulons que notre enfant soit allaité et c’est donc ma compagne Marine qui devra rester avec lui. Elle devra peut-être faire ce sacrifice alors que c’est quelque chose que nous voulions vivre ensemble », déplore-t-il.

    « Prenez une baby-sitter »
    Une pétition a été lancée sur le site change.org pour dénoncer des règles « injustes, contre nature et contraires à l’esprit de l’Olympisme », et a recueilli à ce jour environ 170 signatures.

    Une discussion à ce sujet sur la plateforme en ligne Reddit a donné lieu à de nombreux commentaires et conseils peu amènes adressés aux néo-parents.

    « Faites une faveur à votre enfant et trouvez-lui une baby-sitter, car aucun enfant n’appréciera de se retrouver dans une grande salle avec des milliers de personnes, beaucoup de germes en circulation et un bruit assourdissant », écrit un des participants du forum.

    Adrien Pol a fait valoir que les parents devraient être libres de faire leurs propres choix, ajoutant que les sessions de basket et de beach-volley ne duraient que trois heures.

    #JO #France #bébé #jeux_olympiques #Paris #paris_2024

    Source : https://www.lessentiel.lu/fr/story/paris-les-bebes-doivent-aussi-avoir-un-billet-pour-les-jo-103064471

  • Raphael Pradeau sur X : « Depuis la Révolution industrielle, la mortalité infantile n’a cessé de diminuer en #France au fur et à mesure que l’État se développe et investit dans la #santé. Mais ça c’était avant la #casse du système public de santé : la France est repassée derrière les pays d’Europe du Sud ! » /
    https://twitter.com/raphpradeau/status/1769282325223715193

    • Pays d’Europe riverains de la mer Méditerranée considérés par les ceusses « qui ont fait l’Europe » comme étant « arriérés ». Excepté l’Italie du Nord plus urbanisée et industrialisée que le « Mezzogiorno ».
      C’est surtout d’un point de vue social que l’on pourrait parler d’arriération avec le maintien d’une économie de plantation et son lot d’ouvriers précarisés comme jamais.
      De plus ces régions qui bordent la méditerranée sont fortement impactées par le changement climatique.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mezzogiorno

  • (en accès libre aujourd’hui 17 mars 2024)
    Au musée Picasso, la muse et martyre #Françoise_Gilot en majesté
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/160324/au-musee-picasso-la-muse-et-martyre-francoise-gilot-en-majeste

    La peintre, compagne de Pablo Picasso entre 1943 et 1953, finit par plaquer le créateur. Celui-ci chercha ensuite à la réduire à néant. Dans son nouvel accrochage, le Musée national Picasso-Paris fait enfin justice à cette femme hors du commun.

  • Ô mon #français !

    J’ai passé ma jeunesse à suer sur des dictées à quatre points la faute, j’ai même fini par aimer ça. Suffisamment pour m’en infliger en dehors de l’école. J’ai le souvenir d’une dictée de Pivot, retransmise en direct à la télé, que j’avais tenu mordicus à faire. Télé vieillotte, en noir et blanc avec un écran qui crépitait et un son qui grésillait, dont il fallait ajuster la fréquence de la chaine à la main à l’aide d’un bouton-potentiomètre. Évidemment, je n’étais pas très fort, et j’enfilais les fautes comme les perles. Mais j’étais fier de faire mon maximum pour faire honneur à ma langue maternelle. Paternelle aussi, d’ailleurs. Et puis j’ai appris l’anglais, avec difficulté, tant bien que mal. Ça me paraissait au moins autant abscons et complexe que le français, mais c’était ainsi. Plus tard, j’étais en Italie, alors j’ai appris l’#italien. Également avec des efforts (je ne suis pas particulièrement doué pour les langues étrangères), mais le quotidien aidant, au bout de quelques mois (enfin, environ douze !) je fus capable de tenir une conversation. J’ai compris que l’italien était bien plus simple (et cela n’empêche pas les Italiens d’avoir une culture très riche !) que le français, ne serait-ce que parce qu’il se prononce quasiment comme il s’écrit (et inversement). Contrairement au français (et à l’anglais). De quoi avoir 20/20 à une dictée d’italien. Mais pour la peine, ça ne serait pas drôle. Donc il n’y a pas de dictée en italien.

    Plus tard je suis tombé sur la vidéo d’une courte conférence intitulée « la faute de l’orthographe » par deux profs belges (inventez un mot, puis calculez combien il y aurait – théoriquement – de manières de l’écrire en français). Cette vidéo m’a ouvert l’esprit. J’ai compris que l’orthographe n’était qu’un #outil. Que la langue n’était qu’un outil ; pour communiquer, transmettre des idées, en l’occurrence. Et que si l’outil était moins complexe à utiliser qu’il ne l’est, le temps incommensurable que l’on passe à l’étudier, à tenter d’essayer de l’apprivoiser, à éventuellement vouloir le maitriser, pourrait être dédié à faire des choses plus constructives. Des maths, de la physique, écrire, lire, réfléchir, jouer de la musique, ou avec son chat, faire du ski de rando ou grimper, bref, d’autres trucs. L’orthographe devait redescendre du piédestal sur lequel mes études l’avaient placé.

    Dans le même temps (ou avant, même, plutôt), cette histoire d’#écriture_inclusive commençait à infuser. Franchement, ajouter des points au milieu des mots dans une langue aussi complexe, ça n’allait pas aider. N’était-ce pas barbare ? En plus l’#Académie_française avait pris position contre cette incongruité. Alors…

    Et puis j’ai commencé à faire pas mal de vélo, je me suis acheté un casque à conduction osseuse pour pouvoir écouter des podcasts assis sur ma selle. J’en écoute à la pelle. Je suis tombé sur les émissions de Binge Audio, je ne sais plus trop comment, et surtout sur le podcast de #Laélia_Véron, « Parler comme jamais » (https://www.binge.audio/podcast/parler-comme-jamais). Notamment un épisode intitulé « Écriture inclusive : pourquoi tant de haine ? » que j’ai écouté par curiosité (https://www.binge.audio/podcast/parler-comme-jamais/ecriture-inclusive-pourquoi-tant-de-haine). J’ai compris alors que l’écriture inclusive ne se limitait pas au point médian, loin s’en faut. Il y a beaucoup d’autres choses à côté. Mais alors pourquoi autant d’efforts à vouloir peser sur l’usage ? Simplement parce que les linguistes ont montré qu’une #langue_genrée avait un effet pas du tout négligeable sur les #inégalités_de_genre dans la société. Le linguiste #Pascal_Gygax, auteur de telles études, conclut un article de vulgarisation ainsi : « L’histoire nous enseigne que la société patriarcale a eu un effet sur la #masculinisation de la langue et les données disent que la #masculinisation_de_la_langue a une influence sur notre manière de percevoir le monde. À partir de là, ce qu’il faut se demander, c’est : veut-on changer cela ? Si oui, alors le langage inclusif est un outil pour y parvenir » (https://www.revue-horizons.ch/2021/09/02/comment-le-masculin-forge-la-pensee-de-lenfant). Quand il a commencé à vulgariser son travail, il a reçu une flopée d’insultes. Décidément, touchez pas au français… Et pourtant, y toucher, volontairement, c’est changer potentiellement les rapports au monde de la moitié de l’humanité (tout au moins des francophones).

    L’oppression de la femme par l’homme ne date pas d’hier, et le langage a été modelé par l’homme en ce sens au cours de l’histoire (comme pour leur interdire l’accès à certaines professions, par exemple). Le #patriarcat a ainsi fait son œuvre notamment via ce moyen de communication entre les humains et les humaines. Il semble n’y avoir que peu de langues, dans le monde, tout au moins celui qui vit dans les sociétés dites occidentales (même si elles sont aussi à l’orient suite aux colonisations), qui ne sont pas genrées, et ainsi, masculinisées.

    Le patriarcat est une forme de #capitalisme. Ce dernier est l’#exploitation des ressources naturelles (ce que l’on nomme pudiquement externalités !) ad nauseam, qui génère des pollutions (autres externalités) ad nauseam, mais c’est aussi l’exploitation des humains (ressources « humaines »). Dans ce cadre, le patriarcat se fait un malin plaisir à exploiter un peu plus les femmes. Dès qu’il s’agit d’augmenter les profits et de trouver des marchés, le capitalisme n’a aucune limite, même si l’Histoire a tout de même réussi à mettre fin au marché de l’esclavagisme. Enfin, pas partout ; et les femmes y sont probablement les plus mal loties.

    Pour mettre fin à ce capitalisme destructeur (de la planète, des sociétés humaines, de l’humanité), et à ses avatars que sont les nombreuses inégalités, dont les inégalités de #genre sous la forme du patriarcat qui perdurent y compris en France, il n’y a pas qu’une façon de faire, une méthode idéale, tracée, parfaite, avec un protocole qui resterait à appliquer. Ce qui est sûr, c’est que sans aplanir ces inégalités, c’est voué à l’échec, comme en témoigne le mouvement des Gilets Jaunes. La « solution » est nébulaire et diffuse, c’est pourquoi il faut faire feu de tout bois et utiliser tous les leviers disponibles. La langue, qui est l’outil avec lequel nous communiquons, est dans cette lutte d’une capitale importance : elle fabrique et façonne notre société ainsi que les rapports que nous avons entre nous.

    La langue française actuelle (re)construite historiquement petit à petit par la classe bourgeoise masculine dominante comme un outil d’accès réservé à l’#élite (masculine) n’est pas immuable : l’outil peut très bien être retourné pour servir la cause. Et donc évoluer dans une direction souhaitable. Inclusive. En somme, un effort minuscule (changer à la marge notre façon d’écrire et de parler) pour un résultat immense : une diminution des inégalités de genre ! Le jeu en vaut certainement la chandelle d’autant qu’il est appuyé par les résultats de la #linguistique. Les enjeux écologiques de frontières planétaires que nous sommes en train de dépasser sont très liés à la question des #inégalités : toute l’humanité n’est pas responsable des pollutions diverses et variées, seulement une minorité, la plus riche. Inégalités de richesse donc, mais aussi, et c’est lié, de genre, de race, de handicap, de classe, de religion, nord-sud, et j’en passe. Dans le jeu de celui qui est le plus fort, ce dernier trouve toujours un moyen d’enfoncer les plus faibles ; et tous les coups sont permis.

    Quand on identifie un nouvel outil dont il est démontré [1] qu’il pourrait permettre de diminuer une partie de ces inégalités pourquoi s’enfoncer dans un #conservatisme mortifère ? Allons-y ! Qu’avons-nous à perdre ? Le #français_inclusif, même si les études scientifiques se trompaient sur sa propension à diminuer les inégalités de genre, n’en serait pas moins toujours le moyen de communication au sein des sociétés francophones. Quant au #point_médian, ce n’est jamais qu’un raccourci à l’écrit, il n’est pas obligatoire [2], alors pourquoi tant de haine ? Je vous conseille la lecture de « Eutopia » de Camille Leboulanger, un roman qui raconte une société où la notion de propriété privée est abolie (non seulement des habitations, mais aussi de la nature, et même la notion de famille est revisitée !), seule perdure la propriété d’usage. Le roman est écrit au féminin générique. Vous verrez, ça rafraichit !

    Mais la langue française n’attise pas les passions que sur les questions de genre. Je vous invite à lire le tract Gallimard « Le français va très bien, merci » par le collectif des Linguistes atterrés (https://tracts.gallimard.fr/fr/products/le-francais-va-tres-bien-merci). Quelques citations glanées çà et là pour un panorama de ce que j’en retiens : « Le français n’a jamais été homogène. Le #standard unique est un mythe. » 300 millions de personnes parlent français dans le monde, il fait partie des cinq langues les plus parlées sur la planète. « Le français n’est pas envahi par l’anglais. […] Le contact entre les langues ressemble davantage à un jeu à somme positive qu’à une guerre : ce que « gagne » l’une, l’autre ne le perd pas. […] Le #mélange, l’impur sont signe de vitalité pour une langue. Le séparé, le pur, une vue de l’esprit, un idéal, une langue statufiée. La langue se renouvèle d’abord parce que le monde change et qu’il faut le nommer, pour le meilleur et pour le pire (« covid » est-il un mot anglais ou français ?), mais aussi par besoin expressif, par jeu, pour faire place aux jeunes, aux autres, à l’altérité. » Autre idée reçue : « le français n’est pas règlementé par l’Académie française. » Elle n’a aucun pouvoir sur la langue, et ne renferme aucun (ni aucune d’ailleurs) spécialiste de la langue puisqu’aucun (ni aucune) linguiste n’y siège. Son dictionnaire est obsolète et sa grammaire encore plus. Dans leur ouvrage « Le français est à nous ! », les linguistes Laélia Véron et Maria Candea posent la question « Au XXIe siècle, à quoi sert l’Académie française ? » Elles répondent : « À rien. Rigoureusement à rien. C’est une institution d’opérette. […] qui sert encore à recycler confortablement des personnalités, grâce à un patrimoine exorbitant et à des finances opaques. » L’orthographe est compliquée : « Il est devenu pratiquement impossible d’écrire sans faire aucune faute. » Cela parce que l’orthographe n’a pas été réformée depuis quasiment deux siècles : la dernière réforme en date, celle de 1990 « peine à s’imposer dans les pratiques. […] Et si notre orthographe ne parvient pas à faire peau neuve, c’est parce qu’elle est devenue un #marqueur_social extrêmement puissant qui donne l’illusion de pouvoir juger des facultés linguistiques de quelqu’un sans entrer dans la complexité de la syntaxe, du vocabulaire ou de tout ce qui constitue la véritable qualité d’un texte écrit. » Bref. Convaincu que réformer l’orthographe est un nivèlement par le haut, j’ai décidé, depuis la lecture de cet opus, d’appliquer la réforme de 1990 au mieux. Pour cela, je m’aide du logiciel Antidote (https://www.antidote.info/fr/blogue/enquetes/redaction-inclusive), qui est également utilisé par les étudiantes et les étudiants à l’université au Québec, tout comme elles (et les nôtres aussi) utilisent la calculatrice. Il y a beaucoup d’autres choses dans ce petit livre, que je vous laisse découvrir. Car vous allez le lire, maintenant, n’est-ce pas ?

    [1] « Le langage inclusif […] a bien l’effet pour lequel il est préconisé : réduire les stéréotypes de genre et augmenter la visibilité des femmes. »

    [2] Même si : « L’usage du point médian permet de supprimer le biais de représentation vers le masculin. » selon le psycholinguiste Léo Varnet.

    http://gblanc.fr/spip.php?article780
    #langue #langue_française #orthographe 

    • La faute de l’orthographe | #Arnaud_Hoedt et #Jérôme_Piron

      Nous avons été profs de français. Sommés de nous offusquer des #fautes_d'orthographe, nous avons été pris pour les curés de la langue. Nous avons écrit pour dédramatiser, pour réfléchir ensemble et puis aussi parce que nous avons toujours pensé que l’#Académie_Française avait un vrai potentiel comique. « Les deux belges qui veulent simplifier la langue française » : tout est faux dans cette phrase. Pas « simplifier » mais bien faire preuve d’esprit critique, se demander si tout se vaut dans notre orthographe. Pas deux Belges, mais bien deux curieux qui veulent transmettre le travail des linguistes de toute la francophonie, pas même la « langue française », seulement son orthographe. Car l’orthographe, c’est pas la langue, c’est juste le code graphique qui permet de la retranscrire. Passion pour les uns, chemin de croix pour les autres, elle est sacrée pour tous. Et pourtant, il ne s’agit peut-être que d’un énorme #malentendu. Arnaud Hoedt et Jérôme Piron sont linguistes de formation. Ils ont vécu 25 ans sans se connaître, mais c’était moins bien. Ils ont ensuite enseigné pendant 15 ans dans la même école. Quand Arnaud participe à la rédaction des programmes de français en Belgique, Jérôme se spécialise en médiation culturelle. En 2016, ils écrivent et mettent en scène le spectacle « La Convivialité », au Théâtre National de Bruxelles. Ce spectacle conférence qui traite de la question du rapport dogmatique à l’orthographe tourne depuis 3 ans dans toute la francophonie. Dans la foulée, ils publient l’ouvrage « La faute de l’orthographe », aux éditions Textuel. Ils se définissent comme suit : « Linguistes dilet(t)antes. Pédagogues en (robe de) chambre. Tentent de corriger le participe passé. Écrivent des trucs. Vrais-Faux Comédiens. Bouffeurs d’Académicien ». A la question « est-ce que ça se dit ? » , Arnaud et Jérôme répondent invariablement « oui, tu viens de le faire ».

      https://www.ted.com/talks/arnaud_hoedt_jerome_piron_la_faute_de_l_orthographe
      #tedx

    • Comment le masculin forge la pensée de l’#enfant

      Les données disent que la langue masculinisée influence nos pensées. C’est du moins la conclusion du nouveau livre du psycholinguiste fribourgeois Pascal Gygax.

      Le cerveau pense-t-il au masculin ? C’est la question que pose Pascal Gygax, psycholinguiste à l’Université de Fribourg, en titre d’un livre* publié récemment avec la linguiste Sandrine Zufferey et la psychologue sociale Ute Gabriel. Pas de suspense inutile : la réponse est oui. L’ouvrage le montre à travers une multitude d’études suisses et internationales qui ont analysé l’influence du langage genré sur les représentations sexistes. « Sur ce sujet, il y a cinquante ans de recherches et quelque 200 études, explique Pascal Gygax, premier auteur. Il était temps d’écrire un livre grand public pour recadrer le débat, qui est devenu très passionnel. » Les réactions à l’ouvrage en attestent. « Depuis dix-sept ans que je travaille sur cette thématique, je n’ai jamais reçu autant d’insultes, confie le Biennois. Il s’agit surtout d’hommes blancs quinquagénaires ou sexagénaires dans des positions dominantes qui m’écrivent pour m’expliquer leur point de vue, souvent très peu documenté. C’est dommage, car le but était justement de prendre de la hauteur de manière scientifique. »

      Le livre se penche en particulier sur l’interprétation de la forme grammaticale dite « générique ». En français, en allemand, en anglais et dans d’autres langues, le genre masculin est également utilisé pour le genre « neutre », au singulier ou au pluriel (en plus de son sens « spécifique »). Exemple tiré du livre : « When a kid goes to school, he often feels excited on the first day » (« Quand un enfant va à l’école, il se sent souvent excité le premier jour »). Le « he » a ici fonction de générique. En français, on peut l’expliquer de la manière suivante : dans « Il y a beaucoup d’excellents chercheurs en Suisse », le mot « chercheur » devrait également inclure tous les genres. Problème : ce sens générique n’est pas perçu comme tel.
      Le générique n’est pas neutre

      En 1984, Janet Hyde, une chercheuse étatsunienne, a demandé à des personnes en formation d’âges différents d’écrire une histoire commençant par la phrase avec l’enfant citée au paragraphe précédent. Chez les universitaires, 21% des récits portaient sur un personnage féminin contre 7% chez les 5-12 ans. Pour l’immense majorité, le masculin a donc induit une représentation masculine.

      En 2008, une étude de Pascal Gygax et de ses collègues a montré qu’en français et en allemand, il était difficile d’appréhender des suites de phrases présentant des femmes après des amorces avec un métier ou une activité au masculin pluriel (« les musiciens », par exemple), donc pouvant agir comme générique. En clair : il est naïf de penser que le générique puisse être complètement détaché du masculin.

      L’ouvrage regorge aussi d’exemples qui témoignent à quel point la langue a été construite autour du masculin. Il n’est pas innocent que l’on dise « Adam et Eve » et « mari et femme ». Selon une méta-analyse réalisée en 2016 par Peter Hegarty et ses collègues, l’ordre de mention est souvent lié à l’importance perçue des entités mentionnées. Et cette masculinisation est au moins en partie intentionnelle, expose le livre. On apprend par exemple qu’aux Etats-Unis et en Angleterre, le pronom pluriel neutre « they » était utilisé jusqu’au XIXe siècle comme singulier lorsque l’on ne connaissait pas le genre d’une personne. Mais que des grammairiens ont imposé le pronom « he » (« il ») comme générique, le jugeant plus « digne ». Le « they » revient en force aujourd’hui.

      Ce langage activement androcentré « nous force à voir le monde au travers d’un prisme masculin », participant aux inégalités entre les genres, soutient l’ouvrage. C’est là qu’intervient le langage inclusif, boîte à outils permettant de « démasculiniser » l’expression orale et écrite. En français ou en allemand, les doublets (« écrivaines et écrivains ») ou les formes contractées des doublets (« écrivain·es ») peuvent par exemple être utiles pour réduire les stéréotypes associés aux métiers. Sabine Sczesny le confirme. Professeure de psychologie sociale à l’Université de Berne, elle a notamment réalisé des travaux mettant au jour un lien entre attitude sexiste et opposition au langage inclusif : « Les filles sont plus intéressées par les professions typiquement masculines lorsqu’elles leur sont présentées sous forme de conomination par rapport à la forme masculine. »
      Le chat des voisins

      Anne Dister, professeure de linguistique à l’Université Saint-Louis de Bruxelles, pense également qu’il est judicieux de mentionner les professions avec un double nom si elles sont stéréotypées masculines, et de mentionner les titres de postes masculins et féminins dans les offres d’emploi. Toutefois, elle juge inutile de vouloir systématiquement tout féminiser et plaide pour « l’économie du langage ». « Dans certains contextes, ce n’est simplement pas pertinent. Si je raconte que mes voisins ont adopté un chat, quel est l’intérêt de préciser leur genre ? »

      Anne Dister juge par ailleurs que le générique, dans les interactions langagières au quotidien, est très bien compris comme tel : « Qui pense sérieusement que les femmes ne peuvent pas traverser sur un passage pour piétons ? » Elle conteste aussi les affirmations selon lesquelles la langue aurait été entièrement masculinisée par les grammairiens : « Le lexique pour certains noms, assurément. Mais pas la grammaire. On prend d’ailleurs toujours les mêmes exemples. » Et de poursuivre : « Ce qui invisibilise, ce n’est pas tant le masculin que notre connaissance du monde. Aujourd’hui, le terme « ministre » qui est épicène n’active pas les mêmes représentations qu’il y a cinquante ans. » La linguiste sait de quoi elle parle. Avec Marie-Louise Moreau, elle a analysé l’évolution des termes utilisés par les candidates aux élections européennes en France et en Belgique pour se décrire depuis 1989 (« sénatrice » ou « sénateur », typiquement). Résultat : la féminisation est massive.

      Accordons-nous trop d’importance au langage ? N’est-il pas uniquement le reflet de la société et appelé à évoluer avec elle ? « Il ne sert presque à rien de se poser cette question, répond Pascal Gygax. L’histoire nous enseigne que la société patriarcale a eu un effet sur la masculinisation de la langue et les données disent que la masculinisation de la langue a une influence sur notre manière de percevoir le monde. A partir de là, ce qu’il faut se demander, c’est : veut-on changer cela ? Si oui, alors le langage inclusif est un outil pour y parvenir. »

      Les attaques personnelles subies après la publication du livre n’entament d’ailleurs en rien l’engagement du chercheur, très présent dans les médias : « J’ai toujours eu envie de sortir de la bulle académique. »

      *« Le cerveau pense-t-il au masculin ? », Pascal Gygax, Sandrine Zufferey, Ute Gabriel, Le Robert, 2021, 176 pages

      https://www.revue-horizons.ch/2021/09/02/comment-le-masculin-forge-la-pensee-de-lenfant

    • Le français va très bien, merci

      « Nous, linguistes de France, de Belgique, de Suisse, du Canada, sommes proprement atterrées par l’ampleur de la diffusion d’idées fausses sur la langue française. » Les Linguistes atterrées
      Les discours sur les "fautes" saturent quasiment l’espace éditorial et médiatique contemporain. Mais la différence entre une faute et une évolution, c’est la place qu’elle occupera à long terme dans l’usage. Et l’usage, ça s’étudie avec minutie. C’est le travail des linguistes. Face aux rengaines déclinistes, il devient indispensable de rétablir la rigueur des faits. Non, l’orthographe n’est pas immuable en français. Non, les jeunes, les provinciaux ou les Belges ne "déforment" pas la langue. Oui, le participe passé tend à devenir invariable. Non, le français n’appartient pas à la France. Oui, tout le monde a un accent, voire plusieurs. Dix idées reçues sur la langue, et surtout trente propositions pour en sortir.

      https://tracts.gallimard.fr/fr/products/le-francais-va-tres-bien-merci
      #Linguistes_atterrées

    • J’ai écrit : il meure. Tranquilou. Au bout de deux jours je me suis dit mmm il y a quelque chose qui ne va pas. J’ai cherché et trouvé : il meurt ! Me suis dit ,mais pourquoi écrire il meure comme ça ? Quelle raison logique ? Pas trouvé de réponses satisfaisantes . Il y a toujours moyen de faire des fautes, TOUJOURS ! C’est pénible.

  • Comment « éduquer aux médias » en 2023 ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/etre-et-savoir/comment-eduquer-aux-medias-aujourd-hui-7548028

    Comment parler de l’actualité avec les élèves et répondre à leurs questions dans ce moment si conflictuel ? Et au long cours ?

    Avec
    Isabelle Feroc-Dumez Directrice scientifique et pédagogique du CLEMI
    Sophie Bocquet Professeure documentaliste au collège (académie de Rouen)
    Marion Thibaut Directrice du bureau de l’AFP (Agence France-Presse) à Montréal, membre du Conseil d’administration de l’association d’éducation aux médias et à l’information Entre les lignes
    Anne Cordier Professeure des universités en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine
    Bernard Heizmann Ancien professeur-documentaliste à l’ÉSPÉ de Lorraine et ancien responsable de la préparation au concours interne dans l’académie de Nancy-Metz
    Dans cette émission, Louise Tourret vous propose de revenir sur ce qu’on appelle l’éducation à l’information, alors que le Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information, le CLEMI, fête ses 40 ans, et que s’ouvre la semaine annuelle de la presse et des médias à l’école. Comment l’actualité et les émotions qu’elle provoque – l’année dernière il s’agissait de la guerre en Ukraine, cette année du mouvement social contre les retraites et il est encore possible d’évoquer le covid ou les gilets jaunes - peuvent devenir un sujet de conversation et de réflexion en classe, alors que le ministre de l’Education appelle de ses vœux la généralisation de l’EMI (éducation à l’information). Quelles sont les ressources pour les professeurs suivant le niveau d’enseignement ? Quel est le rôle spécifique des professeurs documentalistes qui s’occupent plus précisément de ce sujet ? Et quel peut être celui des journalistes, de plus en plus nombreux à intervenir auprès des élèves dans les établissements ?

    Louise Tourret en débat avec ses invités, enseignants, journaliste, et chercheuses, qui travaillent sur la question depuis de nombreuses années : Anne Cordier, ancienne professeure documentaliste, professeure des universités en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine, chercheuse au Centre de recherche sur les médiations (CREM), coresponsable du Master SIDOC Meef Documentation à Nancy, autrice de Grandir Connectés (C & F Editions, 2015) et de Grandir Informés : Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes (C & F Editions, à paraître en mai), Sophie Bocquet-Tourneur, professeure documentaliste au collège (académie de Rouen), Isabelle Feroc-Dumez, directrice scientifique et pédagogique du CLEMI, maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de Poitiers et membre du laboratoire Techné (Technologies Numériques pour l’Education), Marion Thibaut, directrice du bureau de l’AFP (Agence France-Presse) à Montréal, membre du Conseil d’administration de l’association d’éducation aux médias et à l’information Entre les lignes, et Bernard Heizmann, ancien professeur-documentaliste à l’ÉSPÉ de Lorraine et ancien responsable de la préparation au concours interne dans l’académie de Nancy-Metz, coauteur avec Elodie Royer de Le professeur documentaliste (Réseau Canopé, 2019).

    la citation

    « Il faut rappeler que l’accès à l’information est un droit, que c’est une chance de pouvoir s’informer aujourd’hui, et on pourrait même aller plus loin en disant que c’est une chance de prendre le risque de tomber sur une mauvaise information et d’exercer son esprit critique. On parle de stress et de fatigue, mais il y a une notion qui est importante c’est celle de plaisir, la joie de s’informer en famille ou à l’école, ensemble », Anne Cordier

    #Education_médias_information #Anne_Cordier #France_Culture

  • D’après l’enquête sur la mort d’au moins 27 personnes dans la Manche, les secours français n’écoutaient pas le canal radio de détresse lors du drame
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/15/naufrage-de-migrants-la-responsabilite-des-secours-de-nouveau-montree-du-doi

    D’après l’enquête sur la mort d’au moins 27 personnes dans la Manche, les secours français n’écoutaient pas le canal radio de détresse lors du drame
    Par Abdelhak El Idrissi et Julia Pascual
    Un nouvel élément accablant, dans la recherche des responsabilités qui ont conduit à la mort d’au moins vingt-sept personnes, dans la Manche, le 24 novembre 2021, qui tentaient de rejoindre le Royaume-Uni, a été ajouté au dossier judiciaire. Selon de nouveaux éléments consultés par Le Monde, les enquêteurs ont établi que l’équipage du navire de la marine nationale le Flamant, qui patrouillait en mer cette nuit-là, ne surveillait pas le canal 16, la fréquence internationale de détresse, sur laquelle le centre de secours britannique de Douvres a émis quatre messages d’alerte « mayday ». Les Britanniques demandaient alors à tous les bateaux sur zone de porter assistance à l’embarcation transportant une trentaine de passagers. La veille du canal 16 est « obligatoire », soulignent les enquêteurs dans une synthèse versée en procédure, fin 2023.
    A côté des investigations portant sur l’identification des passeurs qui ont fourni aux victimes une embarcation pneumatique impropre à la navigation, la justice enquête depuis le 5 janvier 2023 sur des faits de non-assistance à personne en danger, qui ont conduit à la mise en examen de sept militaires en mai et juin 2023. Cinq d’entre eux étaient en service au sein du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez (Pas-de-Calais) et deux officiaient à bord du Flamant.
    Déjà, les enquêteurs s’étaient étonnés que le Cross, chargé de la coordination des secours, ait refusé d’envoyer le Flamant dans la zone où était localisée l’embarcation en détresse. Les secours français sont soupçonnés d’avoir attendu que le canot pneumatique passe dans les eaux anglaises pour se décharger sur leurs homologues britanniques. L’instruction a permis d’établir qu’aucun moyen de sauvetage n’avait été envoyé vers le bateau de migrants, malgré leurs nombreux appels aux secours français.
    Lors de sa garde à vue, l’officier du Cross Frédéric J. avait expliqué avoir « privilégié la surveillance d’une embarcation ne demandant pas assistance », rappellent les enquêteurs. Les militaires du Cross avaient aussi plaidé au cours des auditions que le mayday est destiné aux navires sur zone, afin de les informer d’une urgence et qu’ils puissent apporter leur aide. Or, il est désormais établi que le Flamant, qui avait précisément pour mission de secourir des embarcations de migrants, n’a pas veillé le canal 16 pendant sept heures, soit entre 22 h 12, le 23 novembre, et 5 h 15, le 24 novembre, heure française. « On ne veille pas le canal 16 », a d’ailleurs déclaré l’un des chefs de quart. Des propos recueillis par le biais de l’exploitation de la bande sonore de la passerelle du navire français. « La veille du canal 16 est une obligation réglementaire, et c’est également une consigne d’application permanente au sein de la marine nationale », soulignent les enquêteurs, qui voient dans la violation de cette consigne une infraction pénale punie, dans le code de justice militaire, de deux ans de prison.
    L’instruction révèle que les militaires du Flamant ont malgré tout été destinataires de trois alertes émises par les secours britanniques. En dépit de l’absence de veille de la fréquence de détresse, ces alertes leur sont parvenues par radio VHF, sous la forme d’un puissant signal sonore qui ne s’arrête qu’après une manipulation de la radio. Pour autant, « aucun des personnels présents ne s’est inquiété de ces alarmes situées en zone britannique » ni n’a repris la veille du canal 16 pour en savoir davantage. Au contraire, lors de la première alerte, survenue à 3 h 27 du matin, un militaire fait ce commentaire : « Pas de panique hein. (…) On n’est pas payés au Zodiac non plus. » Une nouvelle alerte retentit en passerelle, un peu plus d’un quart d’heure plus tard. Le personnel ne réagit pas davantage. « Parce que, si on s’en occupe… après… euh… pfff… », commente sommairement le chef de quart. A 4 heures du matin, une troisième alerte est diffusée. Cette fois, le chef de quart commente les coordonnées géographiques de l’embarcation, partagées par les Britanniques, et s’exclame : « Putain, mais c’est…. là où j’ai le curseur. » Son collègue officier lui répond alors : « Eh ben, c’est [chez] les Anglais. » A 4 h 18 du matin, un dernier mayday est émis par Douvres, mais il n’est pas reçu par le Flamant.
    Lors de son audition, en 2023, par les gendarmes de la section de recherche maritime de Cherbourg (Manche), Audrey M., la commandante du Flamant, avait expliqué ne plus se souvenir des messages d’alerte envoyés par les Britanniques. Elle a été mise en examen, aux côtés de l’officier Thomas H., également de service sur la passerelle du navire la nuit du drame. Il avait reconnu devant les enquêteurs que le Flamant n’était pas engagé sur une urgence, mais n’avait pas de souvenir d’un quelconque message de détresse. Toutefois, il n’excluait pas, à l’époque, un « défaut de veille du canal 16 ». Thomas H. a également mis en cause le personnel du Cross, en lien direct avec les migrants, mais dont la communication « n’a pas été à la hauteur des alertes ». « Du coup, nous avons été trop passifs sur la mer. On n’a pas pu mettre les moyens qu’on aurait pu utiliser. » Sollicitée par Le Monde, la marine nationale n’a pas souhaité faire de commentaire.
    Le travail des enquêteurs et de la juge d’instruction aboutira-t-il un jour à un procès ? Selon nos informations, les avocats de l’un des secouristes du Cross Gris-Nez ont déposé une requête en nullité, afin d’obtenir l’annulation de l’ensemble de la procédure portant sur les faits de non-assistance à personne en danger. « Etant militaire, notre client a soulevé l’incompétence de la juridiction d’instruction actuellement saisie », ont confirmé au Monde Stanislas Lequette et Sébastien Schapira, tout en refusant de détailler leur initiative.
    Dans leur requête de trente et une pages, que Le Monde a pu consulter, les avocats estiment que l’enquête sur leur client aurait dû être menée par un magistrat spécialisé en matière militaire et non par la juge d’instruction de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée du tribunal de Paris. Les avocats rappellent que leur position est partagée par le ministère des armées qui estimait, dans un avis rendu en décembre 2022, que la juge d’instruction n’était pas compétente pour enquêter sur des militaires. Un argument balayé par le parquet de Paris, qui considérait dans son réquisitoire supplétif, en janvier 2023, que « l’enquête portant sur le réseau ayant organisé le passage des victimes en Angleterre (…) ne saurait être dissociée de l’enquête portant sur les circonstances ayant conduit au naufrage et à l’absence de secours efficace porté aux victimes ».
    La cour d’appel de Paris devrait se prononcer prochainement sur ce point de procédure pouvant entraîner l’annulation des gardes à vue, des écoutes téléphoniques et surtout des mises en examen des militaires. La requête de la défense « ne fait que refléter le refus de certains de faire face à leur responsabilité », fustigent Matthieu Chirez et Thomas Ricard, avocats de nombreuses familles de victimes. En parallèle de l’enquête pénale, l’épouse et les enfants de Fikiru Gizaw, un Ethiopien mort noyé le 24 novembre 2021, ainsi que la Ligue des droits de l’homme et l’association d’aide aux migrants Utopia 56 ont par ailleurs déposé, jeudi 14 mars, une requête indemnitaire auprès du tribunal administratif de Lille. Ce recours vise à « obtenir réparation du préjudice subi en raison des carences commises par l’Etat dans l’organisation des secours en mer », fait valoir l’avocat Emmanuel Daoud.

    #Covid-19#migrant#migration#france#manche#mortalite#naufrage#traversee#sante#justice

  • « L’immigration participe à la vitalité de l’économie américaine »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/15/l-immigration-participe-de-la-vitalite-de-l-economie-americaine_6222194_3232

    « L’immigration participe à la vitalité de l’économie américaine »
    Hillel Rapoport, Economiste
    S’il y a consensus parmi les économistes pour constater le déficit de croissance de l’Europe par rapport aux Etats-Unis, les analyses divergent sur les facteurs à mettre en avant pour expliquer le creusement progressif d’un fossé économique qui s’élargit depuis maintenant trois décennies et ramène l’Europe, en termes relatifs, à sa position d’avant les « trente glorieuses ». Les facteurs conjoncturels récents – la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie – ont creusé ce fossé de façon spectaculaire et permis une prise de conscience. Mais seuls des facteurs structurels peuvent expliquer l’aspect graduel et apparemment inexorable du déclin européen.
    Parmi ceux-ci, l’immigration est un facteur fondamental, étrangement absent du débat sur le « décrochage ». Pourtant, l’immigration participe à la vitalité de l’économie américaine d’un point de vue tant conjoncturel que structurel. En comparaison, l’immigration vers l’Europe, pourtant équivalente en volume, fait pâle figure. Pour l’expliquer, deux aspects paraissent déterminants : d’une part, la structure de l’immigration est beaucoup plus qualifiée aux Etats-Unis, ce qui permet d’alimenter en continu les sources de la croissance à long terme que sont l’innovation, l’entrepreneuriat et l’insertion dans l’économie globale (« L’immigration qualifiée, un visa pour la croissance », Emmanuelle Auriol et Hillel Rapoport, note du Conseil d’analyse économique n° 67, novembre 2021) ; et, d’autre part, l’immigration aux Etats-Unis réagit beaucoup plus à la conjoncture économique, à laquelle elle s’ajuste, permettant d’amortir les chocs conjoncturels.
    Pour l’essentiel, l’immigration vers l’Europe a une structure pyramidale, avec une base peu qualifiée assez large. Aux Etats-Unis, un tiers des immigrés sont diplômés du supérieur (soit la même proportion que parmi les Américains). Il faut dire que, pour les plus qualifiés, l’attractivité des Etats-Unis est exceptionnelle, donc difficile, voire impossible, à concurrencer. Cela tient au fait que le capital humain se caractérise par des « rendements croissants », qui font que celui-ci tend à s’agglomérer, à se concentrer là où il est déjà abondant : plus il y a d’ingénieurs ou de chercheurs quelque part, plus leur productivité – donc leur rémunération – est forte. Les immigrés de première génération représentent ainsi plus du tiers des inventeurs ou des créateurs d’entreprises, contre 15 % de la population active aux Etats-Unis. En France ou en Allemagne, pour une même part de 15 % de la population active, ils ne fournissent que 10 % des inventeurs et entrepreneurs, soit trois fois moins.
    Le « coussin » migratoire
    Par ailleurs, l’immigration vers les Etats-Unis est beaucoup plus sensible à la conjoncture économique : les immigrés (notamment mexicains) sont largement retournés chez eux lors de la grande récession de 2008… et massivement revenus lors du rebond post-Covid-19 et des pénuries de main-d’œuvre qui l’ont accompagné depuis lors. L’immigration joue donc un rôle de « coussin », qui permet d’amortir les chocs en phase de récession comme de surchauffe. Elle a ainsi contribué au soft landing (« atterrissage en douceur ») et, plus généralement, à la bonne santé actuelle de l’économie américaine (« How Immigrants Are Saving the Economy », Paul Krugman, New York Times, 13 avril 2023).
    Au risque de caricaturer, l’immigration vers l’Europe est aujourd’hui largement déterminée par les push factors dans les pays d’origine – conflits, guerres civiles, catastrophes naturelles, crises politiques et économiques –, qui poussent les personnes à partir et à se réfugier politiquement ou économiquement en Europe, au nom du droit humanitaire ou familial. Aux Etats-Unis, ce sont en revanche les pull factors, c’est-à-dire les « facteurs d’attractivité », qui dominent : la concentration et la forte rémunération du capital humain, la fluidité du marché du travail, la perception diffuse de l’espoir de participer au rêve américain. C’est affaire de degré plus que de nature, mais les faits sont là.
    Quelles sont, dès lors, les marges de manœuvre de l’Europe ? Elles sont étroites et passent inévitablement par une reconsidération du rôle de l’immigration dans la construction de l’Europe démographique, économique et sociale. Le déficit d’attractivité de l’Europe est certes en partie le produit d’une géographie et d’une histoire que l’on ne peut modifier. Mais il provient également, pour une bonne part, d’attitudes négatives et stéréotypées et de politiques frileuses dont on peut s’affranchir. Il s’agit de s’ouvrir à l’immigration de travail de façon plus large et moins subie, de s’engager plus résolument dans la compétition internationale pour attirer les talents, de réfléchir à la place à reconnaître aux immigrés des première et seconde générations dans l’économie, la culture et la société, et de leur proposer un futur et une citoyenneté partagés.

    #Covid-19#migration#migrant#france#etatsunis#economie#attractivite#immigration#croissance#emploi#sante

    • https://www.youtube.com/watch?v=n8igCKFvv4Y&t=171s


      Se c’avessi diciott’anni
      Co quer fuoco che c’hai dentro
      Je direi a tutti quanti
      Me ne vado cor fomento

      Se c’avessi diciott’anni
      Co quer fuoco che c’hai dentro
      Je direi a tutti quanti
      Questa è l’ora der fomento

      Quando Serpico morì ero lì,
      fuori da scuola
      Sette colpi di pistola
      Abbiamo avuto, il piombo, il fango e tutto quanto
      Ciò che sognavamo era un altro mondo mica l’altro mondo
      Chiamo a casa, faccio tardi ma
      Tra ambulanze e sirene corro qua e di là
      In quell’età che non fa rima con paura
      Ventotto maggio dell’ottanta, chiamo la questura

      Lacrime di cenere, celere e grida
      Occhi di ragazza fra questa cortina
      In questa guerra lei che cura ogni mia ferita
      Otto e dieci di mattina questa è la mia vita

      Se c’avessi diciott’anni
      Co quer fuoco che c’hai dentro
      Je direi a tutti quanti
      Me ne vado cor fomento

      Se c’avessi diciott’anni
      Co quer fuoco che c’hai dentro
      Je direi a tutti quanti
      Questa è l’ora der fomento

      Quando Serpico morì stavo lì, banco di bambino
      C’era Francesco, Egidio e Federico
      Oggi la campanella suona prima che c’è un fatto grave
      Evangelista cade
      Dice la maestra e poi mia nonna, roba da grandi
      Sì, va a casa, mamma, che si è fatto tardi
      Fabio non ci sta, lui non salta un pranzo
      Dieci anni più di me e sembra così alto
      Dopo arriva pure pa’, urla corri mano (?)
      A casa c’è la polizia, quando arriviamo
      Mia madre piange dice, «Non ha fatto niente
      Mio figlio non mente, è solo uno studente»

      Se c’avessi diciott’anni
      Co quer fuoco che c’hai dentro
      Je direi a tutti quanti
      Me ne vado cor fomento

      Di colpo come pioggia hanno sparso l’erba
      Da Villa Ada a Val Padana e l’Africano intero
      Fiamma dello squaglio, conca di cucchiaio
      Sangue sul divano ricordo operaio

      In rivolta perduta
      generazione dissolta, illusa rivoluzione
      Mentre Serpico controlla a colpi di pistola
      Ucciso una mattina così, fuori da scuola

      Se c’avessi diciott’anni
      Co quer fuoco che c’hai dentro
      Je direi a tutti quanti
      Me ne vado cor fomento

      Se c’avessi diciott’anni
      Co quer fuoco che c’hai dentro
      Je direi a tutti quanti
      Me ne vado cor fomento

      Se c’avessi diciott’anni
      Co quer fuoco che c’hai dentro
      Je direi a tutti quanti
      Me ne vado cor fomento

      Se c’avessi diciott’anni
      Co quer fuoco che c’hai dentro
      Je direi a tutti quanti
      Me ne vado cor fomento

      Questa è l’ora der fomento

      #Serpico #terrorisme #Italie #musique #chanson #musique_et_politique #Francesco_Evangelista #Nuclei_Armati_Rivoluzionari (#Nar) #Piotta

  • J’ai découvert une BD sur la division Charlemagne. Vous savez, ces engagés français du côté nazi qui ont eu carrément droit à une division SS rien qu’a eux. Certains fuyaient la pendaison parce que les alliés cavalaient vers Berlin, d’autres la répression ou l’exécution sommaire.
    Et donc on les retrouve à Berlin, après avoir passé un petit temps sur le front polonais.
    Et franchement, c’est instructif. C’est écrit sans trop d’idéologie, juste ce qu’il faut d’authentique, et c’est très renseigné.

    B.D. : Berlin sera notre tombeau

    https://editionspaquet.com/shop/9782889324163-berlin-sera-notre-tombeau-integrale-1185#attr=5765,576

    Et donc pourquoi lire ça aujourd’hui ? Perso, ça me semble fini le cordon de sécurité face à l’extrême droite qui s’est imposé pendant 70 ans. Je crois même que ce mode de ségrégation des débats a fait du mal et ne nous a pas aidé à nous préparer à ce qui nous tombe dessus aujourd’hui. Pour lutter contre toutes les formes et tous les élans droitiers qui nous bousculent tous les jours, si on peut glaner des éléments dans ces bribes du passé, ça pourrait nous armer mentalement. Mieux vaut savoir détecter plutôt qu’être surpris.

    #WW2 #nazi #berlin #francais #histoire #collabo

    • épuisé, € 103,00 d’occasion, #bof il nous faudrait une bd sur les membres de la 14. Waffen-Grenadier-Division der SS (galizische Nr. 1) https://fr.m.wikipedia.org/wiki/14e_division_SS_(galicienne_no_1) et les trawniki ukrainiens.

      Demjanjuk-Prozess - « Ukrainische Wachmänner waren schlimmer als die SS »
      https://www.spiegel.de/panorama/justiz/demjanjuk-prozess-ukrainische-wachmaenner-waren-schlimmer-als-die-ss-a-66874

      La brigade Charlemagne n’était qu’un phénomène éphémère. La collaboration des services secrets ouest-allemands avec les travniki et banderistes par contre n’a jamais cessé et trouve son expression actuelle dans le soutien inconditionnel des forces ukrainiennes par l’Allemagne.

      Évidemment l’armée ukrainienne n’est pas une organisation plus fasciste que n’importe quelle armée du monde. C’est plutôt une question allemande et états-unienne qui tourne autour du positionnement de l’Allemagne contre la Russie depuis la guerre qu’on appelle la première guerre mondiale

      Du côté francais il faudrait travailler sur les ex-SS allemands qui ont rejoint la légion étrangère. L’armée francaise employait ces vieux messieurs jusqu’au départ du contingent tricolore de Berlin en 1990 ou 1991. Il n’est pas exclus qu’il y a là un lien avec la division SS Charlemagne mais je n’en sais rien.

      Alors j’attends la bd antifasciste qui raconte la vie de John Demjanjuk et des trawniki ukrainiens. Elle serait forcément d’une grande actualité.

      #nazis #Ukraine #Bandera #Allemagne #holocauste

  • L’accueil des étudiants internationaux, un outil de soft power politique, scientifique et économique
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2024/03/12/l-accueil-des-etudiants-internationaux-un-outil-de-soft-power-politique-scie

    L’accueil des étudiants internationaux, un outil de soft power politique, scientifique et économique
    Par Eric Nunès
    Publié aujourd’hui à 06h00, modifié à 07h48
    Dans sa nouvelle vie d’étudiant francilien, il ne manque à Joep Salet, 22 ans, que les vagues de la plage de Scheveningen, à La Haye (Pays-Bas) en mer du Nord où, jusqu’en 2023, le jeune homme surfait. Aujourd’hui élève en master de développement de parfum à l’Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l’aromatique alimentaire, sur le campus de Versailles, le natif de La Haye a décidé, à 17 ans, qu’il deviendrait parfumeur, « un métier qui allie sciences et création et dont les meilleures écoles sont ici et à Grasse » (Alpes-Maritimes). Dans sa classe d’une vingtaine d’élèves, il côtoie une étudiante colombienne, un Coréen, un Chinois, une Italienne… et deux Français. Dans cette niche de l’enseignement supérieur, la réputation des meilleurs établissements français n’a pas de frontière.
    Milica Ritopecki, 24 ans, ressent aussi un brin de nostalgie lorsqu’elle évoque ses soirées auprès de ses amis sur les bords du Danube, à Pancevo en Serbie. Mais en 2022, l’étudiante en bachelor de physique-chimie à l’université de Belgrade cherche en Europe « le meilleur programme européen dans [sa] spécialité ». Elle quitte la Voïvodine, province du nord de la Serbie, pour l’Ile-de-France, direction l’université Paris-Saclay et le site de Gif-sur-Yvette (Essonne). Elle n’est pas la seule. Sur 48 000 étudiants, l’établissement compte 35 % d’internationaux.
    Pour Dario Cervera Jorda, nouvellement parisien, c’est la chaleur du soleil de sa ville natale, Valence, en Espagne, qui lui fait défaut. Titulaire d’une licence de piano de l’université de sa ville, l’homme de 27 ans pose un pied au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris à l’occasion d’un échange Erasmus en 2022. En 2023, il est reçu, après concours, en master de clavecin. Le Graal, pour le jeune Espagnol. « Cette école, ouverte au monde entier, a pour tous les musiciens un statut légendaire. Ses ressources sont impressionnantes et ses professeurs exceptionnels, souligne l’étudiant. Les années d’études en son sein ouvrent beaucoup d’opportunités professionnelles », poursuit-il.
    500 000 internationaux en 2027
    A la recherche de compétences et d’établissements pour construire leur avenir, ils sont, en 2024, plus de 400 000 internationaux à avoir fait le choix de l’Hexagone pour poursuivre leurs études. Ils sont également les futurs ambassadeurs de la France et un baromètre précis de l’attractivité du pays. Selon un rapport de Campus France, l’agence nationale chargée de la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger, publié en juin 2023, les universités françaises sont les premiers établissements à accueillir des étrangers (65 %), devant les écoles de commerce (14 %) et les écoles d’ingénieurs (7 %). Les premières zones d’origine sont l’Afrique du Nord (75 477 personnes) en 2021-2022, l’Afrique subsaharienne (71 221), l’Union européenne (46 938) et l’Asie (44 498).
    Le plan gouvernemental « Bienvenue en France » de 2018 prévoit d’accueillir 500 000 internationaux en 2027. Un objectif antinomique avec la loi sur l’immigration adoptée par le Parlement, le 19 décembre 2023, qui prévoyait un durcissement des conditions d’accès aux étudiants étrangers. La majorité d’entre eux ne restent pourtant pas en France, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, qui rappelle que 43 % des étrangers arrivés en 2010 avaient quitté le pays après la fin de leur séjour d’études. Et 80 % dix ans plus tard. Les dispositions les visant ont été intégralement censurées par le Conseil constitutionnel, le 25 janvier.
    Accueillir des étudiants internationaux, depuis la réforme de l’autonomie des universités en 2007, est devenu un enjeu « prioritaire », souligne Sandrine Lacombe, vice-présidente relations internationales et affaires européennes à l’université Paris-Saclay. « La restructuration de nos établissements a rendu l’enseignement supérieur français plus attractif et compétitif au niveau international. » Alors que les universités françaises étaient à la peine pour intégrer le top 50 des meilleures universités du monde, Paris-Saclay s’est hissée en 2023 à la 15e place du classement de Shanghaï. D’autant que le coût des études universitaires est modeste : 170 euros pour une année en cycle de licence, 243 euros pour une année en cycle de master pour celles et ceux membres de l’Union européenne, de l’Espace économique européen et les Suisses. Quant aux extracommunautaires, ils sont, depuis 2019, susceptibles de payer des frais majorés, soit 2 770 euros pour une année de licence et 3 770 euros un master. Mais seules treize universités sur soixante-quinze appliquent cette possibilité, quarante-deux exonérant totalement leurs élèves non européens, les soulageant ainsi d’une partie importante de leurs charges financières.
    Les grandes écoles françaises les plus onéreuses attirent également les étudiants internationaux. Sur les cinq dernières années, le nombre d’internationaux qui intègrent une école de commerce française a doublé. Neoma Business School, compte 25 % d’internationaux, qui doivent chacun s’acquitter de frais de scolarité de 16 000 euros par an. Les plus importantes cohortes sont originaires du Maroc, d’Inde et de Chine. « Ils viennent en France chercher un enseignement de qualité, commente Delphine Manceau, directrice de l’établissement. Nos institutions sont reconnues par nos pairs sur la scène internationale, c’est la garantie d’une poursuite d’études dans le monde entier et un passeport pour l’emploi. » Selon le classement des meilleures écoles de commerce européennes du quotidien britannique Financial Times, en 2023, cinq établissements français sont dans le top 10 et vingt-trois figurent dans les quatre-vingt-dix premières.
    Pour les écoles payantes, les étudiants internationaux sont une source de chiffre d’affaires devenue indispensable, d’autant que le nombre d’étudiants français baisse. En effet, les étudiants du baby-boom de l’année 2000 entrent sur le marché du travail et les bancs des écoles et des universités françaises se dégarnissent. En 2022, l’enseignement supérieur comptait 44 000 étudiants de moins qu’en 2021, selon l’Insee. « Dans une concurrence débridée avec les pays anglo-saxons et l’Allemagne, nous sommes obligés de recruter à l’étranger, sur un marché où il y a plus d’écoles et moins d’étudiants français, le gâteau à partager est plus petit », concède Elodie Saint-Yves, directrice des partenariats internationaux de Rennes School of Business.
    Cette baisse démographique inquiète également les écoles d’ingénieurs, « le vivier de bons candidats commence à se tarir, avertit Alexis Michel, président de la commission international et développement de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, former des ingénieurs et des doctorants est stratégique pour le pays. Il faut donc anticiper ! » Recruter les meilleurs étudiants étrangers est une urgence car dans cette guerre internationale des talents, « les Américains sont les maîtres en la matière » rappelle Olivier Lesbre, directeur de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace. Les Etats-Unis accueillent 1,5 million d’étudiants étrangers. Et 21 % des étudiants du monde entier sont sur le continent américain.
    Le temps où les étudiants se contentaient de chercher le meilleur diplôme de leur pays est révolu. « Les meilleurs étudiants recherchent les meilleures écoles », poursuit Olivier Lesbre, qui compte 40 % d’étrangers en provenance de soixante-dix pays différents. « Dans cette compétition internationale, les écoles d’ingénieurs doivent également faire la preuve qu’elles sont compétitives et former en France d’excellents étudiants étrangers qui compenseront le départ des Français à l’international », souligne le directeur. Pour exister dans un monde globalisé, écoles et universités doivent attirer les meilleurs, peu importe leur lieu de naissance.
    Cette internationalisation des établissements façonne en partie les pédagogies. Les langues d’abord, « à la fin des années 1990, peu d’écoles françaises avaient des cursus en anglais, se souvient Elian Pilvin, directeur de l’école de management EM Normandie, maintenant, c’est un impératif. » Dans les écoles de commerce, les écoles d’ingénieurs et aussi à l’université. « L’attractivité internationale de Paris-Saclay nous a conduits à ouvrir des parcours en anglais », abonde Sandrine Lacombe. Ensuite, les campus cosmopolites adaptent aussi le fond de leurs enseignements, « les sujets liés à la transition écologique ne sont pas vécus de la même façon en France, en Norvège ou en Malaisie, il faut les traiter en intégrant des nuances pour une problématique qui est planétaire », expose Delphine Manceau.
    L’internationalisation des étudiants et des enseignants conduit les établissements à innover. « Tenir compte de ce qui se fait dans d’autres pays nous permet d’introduire une dimension comparée de nos enseignements et de notre recherche, cela ouvre chacun à d’autres paradigmes. Cela enrichit l’expérience scientifique autant que les mentalités », note Irini Tsamadou-Jacoberger, vice-présidente Europe et relations internationales de l’université de Strasbourg, qui compte 22 % d’élèves internationaux pour 2022-2023. Cet apprentissage de la multiculturalité permet aux Français d’être plus agiles, adaptables et sensibles à la compréhension d’autres sociétés. « C’est une meilleure préparation pour ceux qui se destinent à une carrière internationale », résume Delphine Manceau pour Neoma. Les étudiants étrangers sont également une source de revenus pour le pays. Selon une étude de Campus France publiée en 2022, ils constituent une manne financière de par leurs dépenses, dont le montant s’élève à 5 milliards d’euros par an. En retranchant les 3,7 milliards de dépenses publiques qui leur sont consacrées – aides au logement, bourses, accès aux soins de santé et les dépenses de personnels pour la diplomatie culturelle et d’influence – le solde net est évalué à 1,35 milliard d’euros en 2022.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les étudiants internationaux, manne économique pour la France
    Au-delà des besoins nationaux, l’accueil est un soft power politique, scientifique, économique et culturel. En misant sur cette jeunesse éduquée, la France construit les relais de son influence. « Ces étudiants nous permettent d’instaurer des relations paisibles et durables entre les sociétés, de nous ouvrir à des façons de penser et de faire différentes et d’apporter des clés de compréhension à nos étudiants que nous formons pour qu’ils soient des citoyens du monde éclairés », analyse Anne Chalard-Fillaudeau, vice-présidente communication de l’université Paris-VIII. « Les anciens élèves deviennent des ambassadeurs de nos universités, de nos écoles, et participeront à de nouvelles collaborations, de nouveaux projets », souligne également Irini Tsamadou-Jacoberger. La diplomatie scientifique doit être une priorité, elle passe aussi par le meilleur accueil possible des étudiants étrangers.

    #Covid-19#migration#migrant#france#etudiant#accueil#economie#softpower#politiquemigratoire#universite#sante

  • L’impérialisme électoral de la France en Afrique : jusqu’à quand ? | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/fanny-pigeaud/blog/110324/l-imperialisme-electoral-de-la-france-en-afrique-jusqu-quand?at_medi

    L’impérialisme électoral de la France en Afrique : jusqu’à quand ?
    Pour comprendre les soubresauts politiques auxquels on assiste en Afrique francophone (coups d’État militaires, processus électoraux manipulés, mandats présidentiels inconstitutionnels...), il faut remonter à la période coloniale et s’intéresser à l’histoire de l’impérialisme électoral, à savoir la manière dont les élections ont été utilisées pour servir et légitimer l’empire français.

    #démocraties_ouest_africaines #Afrique #France #françafrique

  • Quels #impôts les #milliardaires paient-ils ?
    (publié juin 2023)

    A l’aide de données administratives inédites, reliant les déclarations de revenus des particuliers aux #déclarations_fiscales des entreprises en #France en 2016, les auteurs mesurent les #taux_d’imposition directe effectifs des ménages situés au sommet de la distribution des revenus. Cette nouvelle mesure, distincte du traditionnel revenu fiscal de référence en ce qu’elle intègre notamment les revenus non distribués des sociétés détenues par ces ménages, les amène à interroger la réalité de la progressivité de l’impôt.


    Enseignements clés

    - Le taux d’imposition effectif des ménages français apparaît en 2016 progressif jusqu’à des niveaux élevés de revenu. Il atteint 46 % pour les foyers appartenant aux 0,1 % les plus riches.
    - Le taux d’imposition effectif devient régressif au sommet de la distribution, passant de 46 % pour les 0,1 % les plus riches, à 26 % pour les 0,0002 % les plus riches.
    – Pour les « milliardaires », l’impôt sur le revenu ou l’ISF ne représentent qu’une fraction négligeable de leurs revenus globaux, alors que l’impôt sur les sociétés est le principal impôt acquitté.
    - Le taux plus faible d’imposition des plus hauts revenus s’explique par le fait que l’imposition des bénéfices des sociétés est plus faible que l’imposition des revenus personnels.

    https://www.ipp.eu/publication/16253

    #riches #fisc #fiscalité

    • The billionaire’s guide to doing taxes

      Do you want to pay less taxes? Great. Step one, be a rich person. Then, buy a yacht. Or a sports team. Give a lot to charity. Lose some money in the stock market. Above all, make sure most of your money exists in the form of assets, not cash — stocks, real estate, a Dutch master painting, fine jewelry, or whatever else strikes your fancy.

      They say that money is a universal language, but it speaks at different volumes. When you have a fathomless bounty of wealth, money doesn’t quite register as an expense until you add a lot of zeros to the end — so spending a lot to save a lot is a no brainer. It’s why the mega-rich often hire expensive tax lawyers, wealth managers, or even set up a whole office dedicated to tax strategy. “It’s not just preparing the return,” says Paul Wieseneck, a tax accountant and director of the Fuoco Group. “There’s so much more involved in planning, in accumulating, offsetting, and trying to mitigate the taxes as best as possible.”

      For the rich, taxes aren’t a springtime affair with a quick visit to H&R Block, but a year-round endeavor.

      How much tax a wealthy person owes in a given year is a complex tapestry threaded with exemptions, deductions, credits, and obscure loopholes you’ve never heard of. The ideal is to owe zilch. If that sounds impossible to achieve, just look at the leaked tax returns of the wealthiest Americans that nonprofit news site ProPublica analyzed in 2021: Over several years, billionaires Elon Musk, Jeff Bezos, and Michael Bloomberg, among others, paid no federal income taxes at all.

      How do they do it? Here are some basic rules they live by.
      Don’t take a paycheck

      If your income is earned through wages paid to you by an employer, chances are your taxes are on the simpler side of the spectrum. Not as simple as it is for wage earners in other countries, where the government simply tells you how much you owe, but getting a paycheck from your boss means your taxes are automatically withheld each pay period. Filing your tax return might be as easy as filling out one form.

      You can pick and choose which deductions to take (like for student loan interest, or for having a home office), but the vast majority of households take the simpler standard deduction, which this year erases $14,600 from your tax bill. For tax year 2024, you’ll pay a 37 percent tax on any income you rake in over $609,350. That sounds like it would add up to a sizable amount for multimillionaires and billionaires — unless that income is just a minuscule share of their increasing wealth.

      Jeff Bezos, when he was still Amazon CEO, had a base salary of around $80,000 a year. Elon Musk doesn’t take a salary at all at Tesla. Apple CEO Tim Cook does get a $3 million salary, but it’s a small slice of the $63 million he received overall last year. Most wealthy entrepreneurs are paid in bountiful stock rewards; Musk is currently fighting to keep his record-breaking Tesla pay package, made up of a bunch of stock options and now valued at almost $56 billion. ProPublica found that, because their income fell below the threshold, at least 18 billionaires got a Covid-19 stimulus check.

      Paul Kiel, a ProPublica reporter who was an integral part of the newsroom’s billionaire tax return stories, says the income versus wealth divide was crucial in helping the public understand how differently the wealthy operate. “If you can avoid income as it’s defined in our system, and still get richer, that’s the best route,” he tells Vox.

      Stocks aren’t taxed until they’re sold — and even then, what’s taxed is the profit on the sale, called a capital gains tax. Billionaires (usually) don’t sell valuable stock. So how do they afford the daily expenses of life, whether it’s a new pleasure boat or a social media company? They borrow against their stock. This revolving door of credit allows them to buy what they want without incurring a capital gains tax. Though the “buy, borrow, die” strategy isn’t quite as sweet right now because interest rates are high, a Wall Street Journal piece from 2021 notes that those with $100 million or more could get interest rates as low as 0.87 percent at Merrill Lynch. The taxable value of a stock also resets when it’s passed on to an heir, so that if a wealthy scion chooses to sell their inherited stock, they’d only pay a tax on the increase in value since the original owner’s death.
      Plan on losing money

      If you do, regrettably, have to sell assets, fret not: just lose a lot of money, too, and pile on the offsets. “We do what’s called tax-loss harvesting,” says Wieseneck, using a simple example to illustrate. Say someone owns Pepsi stock, and it tanks. They sell at a loss, but then buy about the same amount of Coca Cola stock. The Pepsi loss can erase some (or even all, if you play your cards right) of the taxes owed on the gains made on Coca Cola stock.

      “During the year we try to accumulate losses,” says Wieseneck. “At the end of the year, if I know you have a capital gain on a sale of a property or a house or another investment, I’ll accumulate some losses for you that can offset [it].” Capital losses don’t also have to be applied in the same year — if you know you’ll be selling more assets next year, you can bank them for later.

      It’s illegal to quickly sell and then buy the same stock again — a practice called a “wash sale” — just to save on taxes, but the key word is “same.” Public companies often offer different classes of stock that essentially trade the same, and it’s not hard to trade similar-enough stocks back and forth. Exchange-traded funds (ETFs), for example, are like buckets containing a mix of stocks that can themselves be traded like a stock. A few different ETFs might perform roughly the same on the stock market; a person could sell one ETF and quickly buy another while avoiding the “do not sell and buy the same stock within 30 days” rule.
      Play tax rate arbitrage

      Another tool in the tax shrinking arsenal: leveraging the differences in tax rates, which vary based on the type of asset and how long someone owned it. Long-term gains — assets held for longer than a year — from the sale of stocks and bonds are taxed at rates as low as zero percent and as high as 25 percent. Short-term gains, meanwhile, can face a tax as high as 37 percent. Collectibles, which include art, antiques, cards, comic books, and more, have a max rate of 28 percent.

      The basic strategy here is to always get the lowest tax rate possible for your gains. A favorite tactic of billionaire investor Jeff Yass, according to reporting from ProPublica, is to place bets both for and against large companies, trying to amass a bunch of short-term losses on one end and long-term gains, which already enjoy a lower tax rate, on the other.

      Another kind of magic trick is to place high-tax income into lower-tax or no-tax wrappers, which can include things like tax-advantaged retirement accounts. One example is what’s called the private placement life insurance policy, a niche product that only the very wealthiest of the wealthy use. It can cost millions of dollars to set up, so it’s not worth it unless you’re rich, but the premiums a policyholder pays into the policy can be invested in high-growth investment options, such as hedge funds. The money you’d get back if you decide to cancel the policy isn’t taxed, but it’s not even necessary to take the money out. You can borrow money from the policy at low interest rates, and its benefits pass on tax-free to beneficiaries upon the original holder’s death. It’s insurance, says Michael Kosnitzky, co-chair of the law firm Pillsbury Winthrop Shaw Pittman’s Private Client & Family Office practice group, “but it also holds investment assets and, like any permanent insurance policy, the cash surrender value grows tax free.”

      A recent report from Sen. Ron Wyden (D-OR), the chair of the Senate Committee on Finance, laid out how big the scheme had gotten, currently sheltering at least $40 billion. The report found that the average net worth of people with such life insurance policies was over $100 million.
      Business or pleasure?

      When you’re very rich, it’s important to treat everything as a business expense. Private jets are expensive luxuries, but the cost can be fully tax deductible if the plane is mostly being used for business — and what counts as “mostly business” isn’t clear cut. Maybe you take a trip on your jet partly to take a business meeting, but also to spend a few relaxing days in a beautiful getaway spot. Private jet owners often set up LLCs and rent out their planes when they’re not personally using them to take advantage of the tax deduction, reported ProPublica.

      In fact, many expensive hobbies of the ultra-rich coincidentally turn into business expenses — yachts, racehorses, golf courses, and more. They’re often run very professionally, says Kiel, “but never quite seem to make a profit.”

      “Generally you’re not supposed to write stuff off that’s a hobby,” he continues. “But the wealthier you are, the more your hobbies appear to be businesses or are operated like businesses.”

      Despite the ubiquity of this practice, there’s risk to it, especially as the IRS ramps up audits of tax write-offs for private jets. If the wealthy are going to buy exorbitantly expensive yachts and claim it’s being used for a business, says Kosnitzky, “you’d better be on very solid ground.”
      Philanthropy pays

      Charity is a time-worn way the ultra-rich reduce their taxes — and it has the added bonus of putting a nice luster on their reputation. Many charitable organizations set up by billionaires are tax-exempt, and charitable donations are tax deductible. You can completely control when to make a donation, and of what size, depending on how much taxable income you have in a given year; it’s a nimble method of offsetting taxes.

      But the worthiness of charitable deductions can be questionable, because they’re “very, very loosely regulated,” says Kiel. The donations themselves can range from buying mosquito nets to prevent malaria to “paying for your kid’s private school.” Recall, for example, that former President Donald Trump once used money from his foundation to buy a painting of himself. Often, the wealthy can pour money into foundations and funds with philanthropic aims without actually distributing that money to anyone. One popular charitable medium today is called a donor-advised fund. Rich people put their money into these funds, and “advisers” who manage the account eventually give away the money — eventually being the key word. Even if the money hasn’t gone to a good cause yet, donors can take the tax deduction right away.

      In other cases, what raises eyebrows is whether an ostensibly charitable organization actually serves a public good. These charities get tax-exempt status because they’re supposed to have a “pro-social” purpose, says Daniel Reck, an economics professor at the University of Maryland who recently co-authored a paper analyzing tax evasion among the ultra-rich. Some billionaires claim their foundations qualify because they’re opening up a historical mansion or private art collection to the public. In fact, there are many examples of tax-exempt organizations not holding up their end of the bargain. As ProPublica reported, the historic landmark Carolands Chateau enjoys tax benefits but is open to the public just two hours per week. A private art gallery established by the late billionaire Sheldon Solow only recently became open to visitors, despite some of the art being held in a tax-exempt foundation.

      Also crucial to utilizing charity as a tax avoidance strategy is pumping up the value of your generosity. “You donate some fancy piece of fine art to a museum, you get an assessment for the art, it’s much more than you could actually ever sell it for,” explains Reck. “You get a big tax write-off.” It’s not just fine art, either — one popular form of overvaluation (until Congress passed a bill putting an end to it last year) involved inflating the value of land. Called a “syndicated conservation easement,” it took advantage of an incentive for environmental conservation, in which landowners who agree not to develop their land would get a tax break proportional to the fair market value of the land. “The game is that people just massively, ludicrously inflate these fair market values,” says Reck. In the syndicated version of this tax break, a group of investors buys land, gets an overvalued assessment on it, and shares the tax write-off between themselves. “Now there are a bunch of court cases about it,” Reck says.
      The gray area and the illegal stuff

      Some of the above tactics occupy an ambiguous, blurry zone of legality — it might be okay or not on a case-by-case basis. Some wealthy people may be alright with the risk, but Kosnitzky notes that it isn’t wise to play the “audit lottery” — there’s also reputational risk to consider. For those determined to take an “aggressive” tax position, a lot of documentation and even having their lawyer prepare a memo defending their tax strategy may be necessary. They might still end up paying a penalty and owing taxes, but exactly how much is up for negotiation.

      The paper Reck co-authored found that sophisticated tax evasion methods used by the very wealthy, including evasion through pass-through businesses or offshore accounts, often goes undetected by random audits. This suggests that current estimates of the “tax gap,” or the difference between taxes paid to the IRS and the amount it’s actually owed, is very likely an undercount.

      The difference between avoidance (legal) and evasion (illegal) is hard to untangle at times because wealthy people will dispute their audit, deploying brilliant tax lawyers to argue that the government is mistaken. These battles can take years to settle. It’s not just that the IRS needs a bigger budget to do all the audits it wants to — it did get extra funding in the Inflation Reduction Act — but that auditing a wealthy taxpayer is costlier, and much more time-consuming, than auditing a poor one. The structures of the well-off’s businesses are often extremely complex, too, which also makes auditing them more expensive.

      Reck noted that rich people dispute a greater share of the tax that the IRS says they should pay after an audit. In the middle of the income distribution, about 10 percent of the auditor’s recommended adjustment is disputed, says Reck. Among people with the highest income, however, the disputed share exceeds 50 percent. “That suggests that the taxpayer and their advisers, at least, believe that they’re either in some gray area or were allowed to do what they did.”

      “We’ve talked to a lot of former IRS agents, and they would often hear the line that for wealthy taxpayers, their tax return is like an opening offer,” says Kiel.

      How the very rich lose money, overvalue art, buy very expensive life insurance, and somehow profit.

      https://www.vox.com/money/2024/3/13/24086102/billionaires-wealthy-tax-avoidance-loopholes
      #philantropie

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