• Violences sexuelles et sexistes : les enquêtes se multiplient dans l’#enseignement_supérieur, sommé d’agir

    En publiant un vade-mecum pour les #enquêtes_administratives, l’#inspection_générale_de_l’éducation, du sport et de la recherche veut inciter les établissements à mettre un coup d’arrêt aux violences sexuelles et sexistes, objet de multiples saisines depuis plusieurs mois.

    C’est le tournant #metoo de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (#IGÉSR) : en partageant, comme un modèle, lundi 27 septembre, un #guide très détaillé sur l’art et la manière dont ils conduisent une enquête administrative susceptible de suites disciplinaires, les inspecteurs généraux veulent appeler à leurs responsabilités les chefs d’établissement de l’enseignement supérieur sur des questions longtemps considérées comme mineures ou extérieures à la vie d’un campus.

    En 2020-21, l’enseignement supérieur a représenté 50 % des activités de contrôle de l’IGÉSR, avec vingt et une enquêtes administratives sur quarante-quatre. En septembre 2021, l’inspection a été saisie de trois nouvelles missions qui s’ajoutent aux cinquante encore en cours. Parmi elles, une majorité est liée aux #violences_sexuelles_et_sexistes (#VSS), au #harcèlement_moral ou à des #agressions lors de week-ends d’intégration. Viennent ensuite le « #management_brutal et inapproprié » ou encore la carence de dirigeants qui auraient pu faire cesser un scandale, comme celui du #Centre_du_don_des_corps de l’#université_Paris-Descartes, où l’ancien président #Frédéric_Dardel a finalement été mis en examen en juin.

    A l’échelle des #universités et #grandes_écoles, les #enquêtes_administratives menées en interne par l’administration de l’établissement – sans recourir à l’IGÉSR – sont un phénomène nouveau. « Il y a quelques années, nous n’en faisions quasiment pas et, aujourd’hui, certains établissements en sont à quatre par an », illustre Delphine Gassiot-Casalas, secrétaire générale de l’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux et présidente du réseau national des services des affaires juridiques, JuriSup, qui a publié, en juillet, un guide sur les #procédures_disciplinaires.

    Effet cathartique

    L’année 2021 a eu un effet cathartique dans la communauté universitaire et les grandes écoles. Les premiers à en faire les frais sont les #instituts_d’études_politiques (#IEP).

    Accusés d’#immobilisme voire de #complicité avec la « #culture_du_viol », ils ont été submergés en février par une déferlante de #témoignages d’étudiantes, sous le hashtag #sciencesporcs, rapportant avoir été violées ou agressées par des étudiants ou des personnels, sans qu’aucune sanction ait été prononcée. Aussitôt, Frédérique Vidal, la ministre de l’enseignement supérieur, avait diligenté une mission d’inspection, chargée de faire le tour des dix IEP et des sept campus de l’IEP de Paris.

    Remises fin juillet, les #préconisations de l’inspection invitent à dépasser la simple prise de conscience pour professionnaliser les missions de #veille et de #recueil_de_la_parole.

    Un #plan_national de lutte contre les violences sexuelles et sexistes doit être annoncé fin septembre ou début octobre par Frédérique Vidal ; il sera doté de #formations qui auront « vocation à être renforcées et pérennisées à partir de 2022 », assure le ministère. « Renforcer les cellules de veille et d’écoute est important, prévient Delphine Gassiot-Casalas. Mais il faut aussi recruter au sein des #services_juridiques, car ce sont eux qui gèrent les procédures, et nous croulons sous les affaires. »

    Qu’elle soit commise dans les locaux ou à l’extérieur, toute #agression doit faire l’objet d’un #signalement. « Au domicile d’un étudiant, il s’agit de la même communauté qui se regroupe, et le comportement déviant d’un des membres va nécessairement rejaillir sur le fonctionnement de l’établissement », appuie la présidente de JuriSup. Avec des répercussions immédiates en termes d’#image, de #réputation mais aussi d’#atteinte_à_la_santé et à la scolarité de la victime.

    « Un souci de #transparence »

    Trop longtemps tolérées, « les violences sexuelles et sexistes ne doivent plus du tout avoir cours et donc ne jamais être mises sous le tapis », affirme Caroline Pascal, chef de l’IGÉSR.

    Très régulièrement, lors de leurs missions, les inspecteurs généraux font face à des enseignants ou des responsables hiérarchiques qui ont « des habitudes de tutoiement, de bises, de contacts tactiles appuyés, qu’ils perçoivent comme des attributs de leurs fonctions, relate Patrick Allal, responsable du pôle affaires juridiques et contrôle à l’IGÉSR. Ils n’ont pas compris que le temps est révolu où l’on pouvait arriver le matin et hurler sur quelqu’un ou ne pas réagir au fait qu’un directeur de thèse impose des relations intimes à ses doctorantes ».

    A travers son #vade-mecum des enquêtes administratives, l’IGÉSR situe son action sur le volet de la #procédure. « C’est la première fois qu’une inspection générale rend publique la façon dont elle travaille, souligne Patrick Allal. Nous revendiquons un souci de transparence visant aussi à faire taire les critiques qui régulièrement entourent nos travaux : #opacité, absence de contradiction, enquêtes réalisées à charge, instrumentalisation par les ministres, etc. »

    En 2021, trois rapports ont été contestés par des personnes incriminées lors d’une enquête, soit à l’occasion de la procédure disciplinaire engagée conformément aux préconisations de la mission devant le juge administratif, soit lors des poursuites pénales faisant suite au signalement au parquet par l’inspection générale.

    « Fonctions nouvelles et chronophages »

    Le document de 65 pages détaille le déroulement d’une enquête étape par étape, de la préparation de la mission au recueil des pièces en passant par l’attitude durant l’audition des témoins et la procédure contradictoire préalable à la rédaction du rapport définitif.

    « #metoo a fait émerger une charge de travail nouvelle pour nous, sur un sujet qui était d’ordre individuel et qui devient collectif », analyse Caroline Pascal. « On s’interroge désormais sur l’amplitude de systèmes qui ont pu laisser prospérer des situations de harcèlement moral ou des violences sexuelles et sexistes, faute de réaction et de formation, avec à la clé un possible signalement au parquet », en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, qui prévoit que tout fonctionnaire qui acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République.

    En attendant que se professionnalisent réellement les missions exercées par les cellules de veille et d’écoute au sein des universités et des grandes écoles, l’IGÉSR restera le principal recours. « Ce sont des fonctions nouvelles et chronophages pour lesquelles les établissements ne sont pas forcément très armés, même si l’on constate souvent le souci de bien faire », observe Patrick Allal. En témoigne cette mission d’inspection à l’encontre d’un professeur d’université qui vient tout juste de démarrer au sujet d’une suspicion d’agression sexuelle. L’enquête menée en interne est restée vaine : aucun témoin n’a osé s’exprimer, par manque de #confiance dans l’administration de l’établissement.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/09/27/violences-sexuelles-et-sexistes-les-enquetes-se-multiplient-dans-l-enseignem
    #sexisme #violences_sexuelles #violences_sexistes #ESR #France

    ping @_kg_

    –—

    ajouté à la métaliste sur le harcèlement sexuel dans les universités :
    https://seenthis.net/messages/863594
    Et plus précisément sur la France :
    https://seenthis.net/messages/863594#message863596

  • J’aime beaucoup ce surnom... #ministre_Téflon...

    #Frédérique_Vidal, ministre en #distanciel

    Très critiquée pour sa gestion un peu erratique de la crise sanitaire, la ministre de l’Enseignement supérieur promet une rentrée à 100 % en #présentiel.

    Elle est donnée partante à chaque remaniement depuis quatre ans. Mais elle est toujours là, fidèle au poste. Les critiques à répétition des milieux universitaires, la fronde contre sa loi de programmation de la recherche, les polémiques mal venues, les railleries de la Macronie contre ses curieuses absences médiatiques : rien n’y fait. Tout glisse sur Frédérique Vidal, #ministre_Téflon de l’Enseignement supérieur. L’ancienne patronne de la fac de Nice-Sophia Antipolis est inébranlable.

    Ce 15 août lui a permis de repartir pour un tour. Les universités françaises se sont distinguées dans le très select #classement_de_Shanghai, publié tous les ans le jour de l’Assomption. Le fruit de sa politique, assure-t-elle, non sans quelques arguments.

    En guerre contre l’islamo-gauchisme

    Frédérique Vidal promet une rentrée à 100 % en présentiel et sans passe sanitaire aux étudiants et profs de fac. Qui ont un peu de mal à la croire, tant sa gestion de l’enseignement supérieur ces quatre dernières années s’est faite en distanciel. Techno, peu causante, cette docteure en sciences de la vie n’a jamais brillé par sa #présence ou son #empathie. On le lui a beaucoup reproché.

    Elle ne dit pas si elle compte reprendre sa croisade contre l’islamo-gauchisme qui « gangrène la société dans son ensemble et les universités » . Emmanuel Macron avait dû refroidir ses ardeurs guerrières l’hiver dernier. Hors sujet et à contretemps, avait jugé l’Elysée, au moment où le Covid vidait les amphis et plongeait beaucoup de jeunes dans la précarité. La politique est un métier.

    https://www.lesechos.fr/idees-debats/en-vue/frederique-vidal-ministre-en-distanciel-1338843

    #Vidal #ESR #enseignement_supérieur #France #université #recherche #facs #absence #téflon #teflon

  • Crise sanitaire : la nouvelle vie du QR code - Elle
    https://www.elle.fr/Societe/News/Crise-sanitaire-la-nouvelle-vie-du-QR-code-3940665

    Ce n’est pas un hiéroglyphe, mais presque. Un carré fait de carrés, illisible pour l’œil humain. Pour le démystifier, il faut une pierre de Rosette sur batterie : votre smartphone. En terrasse, les nouveaux Champollion n’en mènent parfois pas large, à l’instar de Jihane et d’Oscar, 33 et 34 ans, qui tentent de télécharger le menu d’un resto. « Ah, on peut le faire avec la fonction appareil photo ? » s’étonne la jeune femme. Si, en France, c’est la crise sanitaire qui a imposé l’utilisation du « quick response code », cette technologie est présente en Asie depuis longtemps.

    Imaginé en 1994 par un ingénieur japonais, le QR code sert d’abord à suivre la fabrication des pièces détachées chez Toyota. Il se démocratise à la fin des années 2000 avec l’arrivée des smartphones. En Occident, Snapchat devient, en 2016, la première appli grand public à proposer son lecteur QR. Désormais, il est partout, interface incontournable pour connecter le monde numérique au monde physique. C’est un augmentateur de réalité, en quelque sorte. Un outil marketing pour les marques, une nouvelle expérience culturelle. « Le code-barres représentait la circulation des marchandises et ne nous était pas directement destiné, explique Xavier de La Porte, créateur du podcast « Le Code a changé » sur France Inter. À l’inverse, le QR code permet un transfert d’informations qui nous concerne directement : c’est l’Audioguide au musée, le menu du resto, les notices d’explication… » Reste que ces nouveaux usages ne font que renforcer notre dépendance à la machine. « D’un outil d’augmentation de la réalité superfétatoire, on est passé à un outil incontournable qui ne fait que renforcer la fracture numérique. C’est extrêmement violent », pointe Xavier de La Porte.

    Vue des États-Unis, l’inquiétude française prête à sourire. « Tout le monde ou presque a un smartphone, et le QR code est une technologie sûre et bénigne », s’amuse Fred Turner, professeur de sciences de la communication à Stanford. « La pandémie a accéléré l’adoption de technologies de consommation mais le vrai danger social n’est pas là : c’est le développement du data tracking ou de la reconnaissance faciale, alerte Xavier de La Porte. Et ça, pour le coup, ça se fait sans le concours des citoyens. » La révolution n’aura malheureusement pas lieu en terrasse.

    #Xavier_de_La_Porte #Fred_Turner #QRCode

  • Great Reads in Photography: May 16, 2021 | PetaPixel
    https://petapixel.com/2021/05/16/great-reads-in-photography-may-16-2021

    Every Sunday, we bring together a collection of easy-reading articles from analytical to how-to to photo-features in no particular order that did not make our regular daily coverage. Enjoy!

    Seeing Silicon Valley: Life Inside a Fraying America — Lenscratch
    From “Seeing Silicon Valley: Life Inside a Fraying America” University of Chicago Press, 2021
    Elisa and Family © Mary Beth Meehan, courtesy University of Chicago Press. 2021
    Mary Beth Meehan © Molly Heller

    Acclaimed photographer Mary Beth Meehan and Silicon Valley culture expert Fred Turner join forces to give us an unseen view of the heart of the tech world.

    “With arresting photography and intimate stories, Seeing Silicon Valley makes this hidden world visible,” says Aline Smithson in Lenscratch. “Instead of young entrepreneurs striving for efficiency in minimalist corporate campuses, we see portraits of struggle—families displaced by an impossible real estate market, workers striving for a living wage, and communities harmed by environmental degradation.

    “If the fate of Silicon Valley is the fate of America—as so many of its boosters claim—then this book gives us an unvarnished look into the future.”
    From “Seeing Silicon Valley: Life Inside a Fraying America” University of Chicago Press, 2021
    Ravi and Gouthami © Mary Beth Meehan, courtesy University of Chicago Press, 2021

    Silicon Valley glitters with the promise of extraordinary wealth and innovation. But behind the façade lies a world segregated by race, class, and nationality in complex and contradictory ways.
    Cristobal was born in Bakersfield, out in the desert. After high school, he served eight years in the Army, including one tour in the Iraq war. He now works full time as a security guard at Facebook. He starts at dawn, guiding cars on and off the campus, and making sure walkers looking down at their phones cross safely. Despite this job, he has no health benefits, and he can’t afford to have a home in Silicon Valley. He’d like to go back to Bakersfield, to be near his mother, but there’s no work there. So he keeps doing his best. Cristobal feels he works hard, and has given back to his country, but his pay forces him to live in a rented repurposed shed, in a back yard in Mountain View. He’s starting to get angry. “Silicon Valley is a shithole,” he says.
    Cristobal © Mary Beth Meehan, courtesy University of Chicago Press, 2021

    “For those who have not been fortunate enough to make billionaire lists, for midlevel engineers and food truck workers and longtime residents, the valley has become increasingly inhospitable, testing their resilience and resolve,” say photographer Meehan and Turner in The New York Times.

    #Visages_Silicon_Valley #Fred_Turner #Mary_Beth_Meehan

  • 12 则真实硅谷故事:不一样的硅谷,残酷的人生百态_详细解读_最新资讯_热点事件_36氪
    https://www.36kr.com/p/1220133179347336
    https://img.36krcdn.com/20210512/v2_d8cd77d36e0b4b2783b64ed25a14d3be_img_jpg

    Les journaux chinois en parlent... l’édition originale est en français
    https://cfeditions.com/visages

    则真实硅谷故事:不一样的硅谷,残酷的人生百态
    神译局
    昨天
    关注
    在硅谷看不到未来。

    编者按:作为全球科技精英的圣地,硅谷似乎永远与创新、财富、机会、奇迹、梦想和成功这些令人心潮澎湃的词汇紧密相连。但在创造巨额财富、改变世界进程的同时,硅谷也是美国贫富分化最严重的地区之一,生活成本极其高昂,从赤贫的流浪汉到年入百万的白领精英,硅谷各个阶层的居民们都背负着巨大的生活压力。一起来看硅谷最真实的另一面吧!本文编译自《纽约时报》,作者Mary Beth Meehan和Fred Turner,原标题Seeing the Real Faces of Silicon Valley,希望给您带来启发。

    La véritable histoire de la Silicon Valley : une Silicon Valley différente, une vie brutale
    Le Bureau de la traduction
    Hier
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    L’avenir n’est pas en vue dans la Silicon Valley.

    Note de l’éditeur : en tant que Mecque de l’élite mondiale de la technologie, la Silicon Valley semble être associée pour toujours aux mots enivrants d’innovation, de richesse, d’opportunités, de miracles, de rêves et de succès. Mais si la Silicon Valley a créé d’énormes richesses et changé le cours du monde, c’est aussi l’une des régions les plus polarisées des États-Unis. Le coût de la vie y est extrêmement élevé, des sans-abri démunis à l’élite millionnaire en col blanc, les habitants de la Silicon Valley de tous horizons subissent une pression énorme pour vivre. Découvrez le vrai visage de la Silicon Valley ! Cet article a été compilé à partir du New York Times par Mary Beth Meehan et Fred Turner, sous le titre initial Seeing the Real Faces of Silicon Valley, et j’espère qu’il vous inspirera.

    #Fred_Turner #Mary_Beth_Meehan #Visages_Silicon_Valley

  • Providence photographer captures overlooked truths about Silicon Valley - The Boston Globe
    https://www.bostonglobe.com/2021/05/11/metro/providence-photographer-captures-overlooked-truths-about-silicon-valley
    https://bostonglobe-prod.cdn.arcpublishing.com/resizer/mqqHgBHUEptHJkF7FfCDhgzWBfI=/506x0/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/bostonglobe/67J7OLM57BGGVAUNUEHMVARROA.jpg

    From Brockton to Providence, from small-town Georgia to Silicon Valley, photographer Mary Beth Meehan is challenging communities to see themselves in new ways, spurring discussions about race and inequality, the economy and the environment.

    “We want people to see beyond the myths of Silicon Valley’s wealth and innovation to the ways in which real people struggle in that environment,” Meehan said. “They struggle in terms of financial security but also to find connection and community.”

    In “Seeing Silicon Valley,” Meehan introduces us to Cristobal, a US Army veteran who makes $21 an hour working as a full-time security officer at Facebook but lives in a shed because he can’t afford a house in the area’s high-priced housing market.

    Meehan said a former colleague connected her to Turner, a Stanford communications professor who was born in Cambridge, Massachusetts, lived in Boston for 10 years, and graduated from Brown University. The book was designed by a Providence resident, Lucinda Hitchcock.

    Turner, who now lives two miles from Google headquarters, said Silicon Valley excels at marketing itself. “But the actual community that is here on the ground is much more diverse and much more unequal than the mythology tells us,” he said. “Very few people look or make money like Mark Zuckerberg.”

    Turner said Meehan’s large-scale portraits demonstrated her ability to capture images that tell you something about both the person and their community, and as a Brockton native, she brought to bear a working-class background.

    “I hope people can see that the seemingly magical world of technology depends on the really hard work of a whole lot of different people,” he said. “In the same way that the Industrial Revolution in Boston didn’t just depend on the people who went to Harvard, Silicon Valley is not just the Zuckerbergs and Jobs.”

    Turner said the nation’s industries need to sustain the people that build them – not just a few people at the top. “The lesson is that if you just pursue profit and innovation, you can injure your workers, pollute your landscape, and build a society you wouldn’t want to be a member of,” he said. “We can do a lot better than that.”

    As an artist-in-residence at Stanford, Meehan spent six weeks introducing herself to strangers, sitting in kitchens and living rooms, listening to their stories.

    She said she found tremendous unease among the people there, not only among the cashiers and waiters, but among the tech professionals and other high-income earners. And she found the anxieties of Silicon Valley reflect a nationwide gulf between the rich and the poor – the hollowing out of the middle class.

    “Even though the stock market is doing well, people are struggling,” Meehan said. “If people are not doing well in Silicon Valley, then what does that say about where the country is headed?”

    #Fred_Turner #Mary_Beth_Meehan #Visages_Silicon_Valley

  • Seeing the Real Faces of Silicon Valley - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2021/05/08/business/economy/seeing-the-real-faces-of-silicon-valley.html

    The workers of Silicon Valley rarely look like the men idealized in its lore. They are sometimes heavier, sometimes older, often female, often darker skinned. Many migrated from elsewhere. And most earn far less than Mark Zuckerberg or Tim Cook.

    This is a place of divides.

    As the valley’s tech companies have driven the American economy since the Great Recession, the region has remained one of the most unequal in the United States.

    During the depths of the pandemic, four in 10 families in the area with children could not be sure that they would have enough to eat on any given day, according to an analysis by the Silicon Valley Institute for Regional Studies. Just months later, Elon Musk, the chief executive of Tesla, who recently added “Technoking” to his title, briefly became the world’s richest man. The median home price in Santa Clara County — home to Apple and Alphabet — is now $1.4 million, according to the California Association of Realtors.

    For those who have not been fortunate enough to make billionaire lists, for midlevel engineers and food truck workers and longtime residents, the valley has become increasingly inhospitable, testing their resilience and resolve.

    Here are 12 of them, who originally appeared in our book, “Seeing Silicon Valley,” from which this photo essay is excerpted.

    #Fred_Turner #Mary_Beth_Meehan #Visages_Silicon_Valley

  • Stanford scholar’s new collaboration reveals the complexities of life in Silicon Valley
    https://news.stanford.edu/press-releases/2021/05/04/revealing-complee-silicon-valley

    To capture what it’s like to live and work in Silicon Valley – for the affluent, those who are barely getting by and the many people in between – Stanford communication professor and Silicon Valley scholar Fred Turner teamed up with renowned photographer Mary Beth Meehan.

    Turner hopes his new project, a collaboration with renowned photographer Mary Beth Meehan, can shine a spotlight on some of the complexities of the region known as the center of tech innovation.

    “I knew that there were things that photographers could see that I couldn’t quite put into words,” said Turner, the Harry and Norman Chandler Professor of Communication in the School of Humanities and Sciences, “I thought that if I worked with a photographer like Mary Beth Meehan I would find a new way to express some of the kinds of things that I wanted to express in academic work but hadn’t really found an idiom for.”

    The result of their academic-artistic collaboration is a new book, Seeing Silicon Valley: Life Inside a Fraying America, (University of Chicago Press, 2021), an intimate look into the everyday experiences of people who live and work in Silicon Valley, from some of its more wealthy residents to its poorest – and the many people in between. In a collection of over 30 portraits photographed in 2017 and 2019, readers see Silicon Valley workers inside their homes and at their workplaces – images that convey the realities of what life is like in one of America’s wealthiest regions.

    Meehan, who lives in Providence, Rhode Island, had never spent much time in Silicon Valley. What she knew of the region came mostly from stories she read in newspapers and magazines that had for a long time portrayed the region as a place of the future, where tech geniuses were transforming society.

    “Silicon Valley was a mythic idea for me,” Meehan said. “I had this idea of it as a place where everything sparkled, where everything was possible, where people were young and healthy – that it was a place in which all of the best of human ingenuity was put into play.”

    What Meehan encountered was far different from what she imagined.

    “Nothing could have prepared me for the uneasiness and human stress and suffering that went along with being a part of that economy,” Meehan said.

    Over several extended trips, Meehan immersed herself in Silicon Valley culture. She approached strangers she encountered on neighborhood streets and had long conversations with the cashiers she met at the taquerias she frequented. She attended a United Auto Workers meeting and went to a party with tech entrepreneurs – and through these interactions, Meehan began to see themes emerge from the valley’s hustle and bustle.

    Some of Meehan’s observations surprised Turner, particularly the feelings of economic insecurity workers reported experiencing on a daily basis.

    “One of the things that really surprised me was how Mary Beth heard a persistent humming of anxiety in the workers that she was talking with – at every level: from folks at the taqueria up to the executive, C-suite,” he said. “Across the board, you find folks worried about whether they can make it, whether they can survive, whether they can get ahead.”

    The project was supported by the Knut and Alice Wallenberg Foundation, the Stanford Arts Initiative and the Departments of Communication and Art & Art History. An earlier version of the book was published in 2018 by C&F Editions in Paris, France.

    #Fred_Turner #Mary_Beth_Meehan #Visages_Silicon_Valley

  • « Complément d’enquête ». Jeff Bezos : le monde est à lui ? - France 2 - 22 avril 2021 - En replay
    https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/complement-d-enquete/complement-d-enquete-jeff-bezos-le-monde-est-a-lui_4356731.html

    Le monde sort exsangue d’un an de pandémie et de confinements, mais lui affiche une santé insolente. Grâce à l’explosion des ventes en ligne, son entreprise Amazon a augmenté son chiffre d’affaires de près de 40% et engrangé 21,3 milliards de dollars de bénéfices. Ses détracteurs crient à l’indécence, citoyens et gouvernants appellent au boycott de ses produits, mais qui pourra stopper Jeff Bezos, l’homme le plus riche de la planète ?

    « Complément d’enquête » sur le patron qui valait 180 milliards de dollars, un entrepreneur au corps bodybuildé et aux ambitions si vastes qu’elles dépassent les frontières terrestres. Le projet de « Super Bezos » ? Coloniser le système solaire, ni plus ni moins ! Du Texas où il engloutit sa fortune dans la construction de fusées à Seattle, son laboratoire géant, nous avons retracé l’épopée de cet ancien geek qui, en imaginant une simple librairie en ligne il y a vingt-sept ans, a fini par réaliser son rêve : vendre le monde.

    #Jeff_Bezos #Portrait #Amazon #Fred_Turner

  • Silicon Valley photograph book by Mary Beth Meehan and Fred Turner focuses on the unseen in the uber-rich area - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/entertainment/silicon-valley-photography-book-mary-beth-meehan/2021/04/30/4867019e-a46f-11eb-85fc-06664ff4489d_story.html

    Four years ago, New England portrait photographer Mary Beth Meehan received a query out of the blue. A professor in California named Fred Turner wanted to collaborate on a project about the people who live and work in Silicon Valley.

    “It was just so bizarre,” Meehan recalls thinking. “It never occurred to me to think of Silicon Valley as an actual place where people lived.”

    This was precisely Turner’s point. A Stanford University historian and professor of communication who has studied Silicon Valley culture for 20 years, Turner has long been troubled by what he calls the “persistent mythology” of the region, a digital ecosystem in Northern California known mainly as the home of Apple, Google and Facebook, and as the hub of billionaire innovators.

    “We tell ourselves that Silicon Valley is a place where heroic geniuses invent products that somehow harness the invisible powers of electricity and information and magically change the world,” Turner said in an interview. “And the heroes in our stories are almost always White men.”

    Everybody else might as well be invisible. “You can literally be here and see the young tech bros not seeing the people cleaning the stores or their houses or the streets,” he said. “It’s a kind of low-key oblivious arrogance that comes from being genuinely brilliant, spending a lot of time with machines, working with code, which is highly abstract and rational, and being rewarded with lots of money.”
    Image without a caption
    Photographer Mary Beth Meehan. (Molly Heller)

    Turner, a photography aficionado, was familiar with Meehan’s work and knew that invisibility is one of her key themes. Her process is to immerse herself in communities and create large-scale portraits of ordinary, uncelebrated people and install them as huge banners on the sides of buildings in downtown areas. Invariably, her installations prompt townwide dialogue about race, inclusiveness and the meaning of community. Meehan’s work also is evocative of JR, the French photographer and street artist, though she has been influenced by many artists who activate public spaces.
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    “A common thread is moving past preconceptions to understand one another,” said Meehan, who has created installations in Brockton, Mass., where she grew up, Providence, R.I., where she lives now, and, most recently, in Newnan, Ga., a small town striving to embrace and celebrate change in the wake of a white nationalist rally there in 2018.

    Meehan was eager to take on a Silicon Valley project, though she and Turner were fuzzy about the end product. Banners were — and continue to be — a consideration, but, Meehan said, “I haven’t been able to get my head around what banners would look like. There’s no central Silicon Valley space. There’s no there there. It’s a conglomeration of towns.”

    They ultimately landed on a book, featuring text and Meehan’s images. “Seeing Silicon Valley: Life Inside a Fraying America” will be released May 3 by the University of Chicago Press.
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    “Silicon Valley has long been a shining example of those who dream of a society built around individual initiative and enabling technologies,” Turner writes in the introduction. “But what does it feel like to live in such a world? What kind of society does the relentless pursuit of technological innovation and wealth produce?”

    Meehan went to Stanford in the fall of 2018 as an artist in residence and set to work finding the answer. She introduced herself to strangers, sat in their kitchens and living rooms, met them in businesses and shops.

    “I chased them on the street,” she said. “I met people through workers’ rights groups and at a gathering of young tech engineers. I met a couple in a Hindu temple. And then there was the magic of connecting with someone in that moment, photographically.”
    Justyna, one of Meehan’s subjects: “If we want to achieve excellence in technology, why can’t we achieve excellence in being good to each other?”
    Justyna, one of Meehan’s subjects: “If we want to achieve excellence in technology, why can’t we achieve excellence in being good to each other?” (© Mary Beth Meehan)
    Mary came to the United States from Uganda more than a year ago: “I’ve discovered one thing. There are people here who are poorer than we are in Africa . . . because our community cares for each other. . . . This place is lonely.”
    Mary came to the United States from Uganda more than a year ago: “I’ve discovered one thing. There are people here who are poorer than we are in Africa . . . because our community cares for each other. . . . This place is lonely.” (© Mary Beth Meehan)

    She got to know affluent professionals, people behind cash registers and in homeless encampments, rising tech stars, a recent immigrant from Uganda, a food truck worker from Mexico who serves burritos to Tesla employees, a man in his 80s who can’t afford an apartment so he lives in a small trailer a couple of miles from the Google campus; he has no electricity or running water. She met the parents of a 19-year-old girl who had killed herself. They allowed her to photograph the suicide note, in which she apologized and wrote: “i am not super smart or talented.”
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    As Meehan pieced together a narrative about the unseen heart of the tech world, what emerged was a startling view of Silicon Valley.

    “What surprised me, and what stays with me still, was the unease that was palpable in Silicon Valley,” Meehan writes in the book’s afterword. “From those at the lowest end of the economic spectrum to those with higher incomes whose unease was more existential, people conveyed how hard it was to find balance, connection, and community. The sense of distress was so pervasive that I wondered if I was seeing things correctly.”

    Among the people she photographed was the blond-haired Justyna with a piercing gaze, originally from Poland. (No last names are used in the book.) She has a PhD, works on self-driving cars and shares a mansion with other scientists in Cupertino. She told Meehan she used to be idealistic but thinks people have lost track of the core values of integrity, respect for others and being good to each other. “We seem to be losing ourselves,” she said.

    Meehan met Mark, 39, born with severe brain damage. When his mother was pregnant, she worked in the electronics industry making the lasers that scan groceries. She later learned that the greenish substance she was inhaling was toxic — and the cause of her son’s birth defects.
    Image without a caption
    Mark is 39 and needs constant care. His mother worked in a Mountain View electronics plant making laser scanners with a mixture that contained high levels of lead known to cause birth defects. (© Mary Beth Meehan)

    Brenda and Abraham lost their home after the 2008 crash. They lived for a while in improvised shacks that are common in the region, though illegal. They now live in a trailer in a long row of other trailers in Palo Alto, parked in front of the Stanford campus.
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    Mary, from Uganda, told Meehan: “There are people here who are poorer than we are in Africa.”

    She spent a lot of time with Cristobal, an Army veteran who works full time as a contract security officer at Facebook, earning $21 an hour. Meehan agreed to meet him at his home, which turned out to be a shed.

    “I was shocked,” she said. “[Cristobal and I] shared so much anger in the making of that picture. I mean, for God’s sakes. You have a full-time job, you served in the U.S. military. Should a home be so far outside your reach?”

    It was at times like this that the story she and Turner were telling became personal.

    “I was raised by working-class people, and there was a level of security that could be attained by hard work,” she said. “And when I think of the equivalent of that worker toiling away in Silicon Valley, I don’t see the same level of comfort or security or the ability to build a life or build wealth. It’s not a livable economy.

    “I don’t think the difference is in the character and ambitions of these people. I think the difference is in the system they entered. And that’s the part we’re not talking about.”

    #Mary_Beth_Meehan #Fred_Turner #Visages_Silicon_Valley

  • Visual Arts Review: “Seeing Silicon Valley” - Our Future Dystopia? - The Arts Fuse
    https://artsfuse.org/227474/visual-arts-review-seeing-silicon-valley-our-future-dystopia

    Meanwhile, Turner, now Harry and Norman Chandler Professor of Communications at Stanford, had embarked on similarly disillusioning project. Turner, who lives in Mountain View, in the heart of Silicon Valley, had studied the region’s culture for some two decades. In 2017, he invited Mary Beth Meehan, known for her “large-scale, community-based portraiture,” to spend six weeks in the Valley, photographing its inhabitants and listening to their stories.

    “He told me that he was troubled by the power of the region’s mythology,” Meehan recalls, “and wanted people to see the place as it is. He asked if I’d be willing to come and try to see it through my own eyes.” After her work got underway, Turner asked Meehan to his house once a week for a home-cooked dinner and would “pepper me with questions: ‘What are you seeing? What are you finding out there?’”

    But brevity, succinctness, and personal focus are among the key strengths of this powerful and important book, an account that fans out into other developing narratives about the decline of California as America’s paradise, social media’s mendacity and lack of civic responsibility, and the super-charged rise of economic injustice and insecurity. It is likely to attract a lot of attention, discussion, and controversy.

    Nowadays, the economy of Silicon Valley is based mostly on software, biotech, product development, and gigantic, Internet-based companies like Facebook and Google. Silicon and its industrial byproducts are no longer the raw materials of the region’s wealth, which is mostly generated via brand names and intellectual property. Meehan’s photographs and stories portray a different kind of environmental damage: economic and social disruption, especially the upheavals caused by a catastrophic rise in housing costs.

    Meehan’s photographs are unsentimental. Nobody smiles. The images are saturated in California sunlight and color and classically composed, suggesting the long heritage of Western portraiture. The various poverties they encompass do not immediately strike the eye, as Evans’ images do. The pain lurks below, like Turner’s underground toxic plumes.

    #Visages_Silicon_Valley #Fred_Turner #Mary_Beth_Meehan

  • Short Fuse Podcast #39 : « Seeing Silicon Valley » : The Fraying of Life in America - The Arts Fuse
    https://artsfuse.org/227588/short-fuse-podcast-39-seeing-silicon-valley-the-fraying-of-life-in-america

    N’oubliez pas que la version orginale de ce livre est celle en français de C&F éditions, il y a deux ans. Le livre est toujours d’actualité, c’est pourquoi les Presses de l’Université de Chicago le publient aujourd’hui.
    https://cfeditions.com/visages

    Perception vs. Reality. For many, the words “Silicon Valley” signify the egalitarian opportunities offered by America’s cutting-edge tech industry. Stark reality reveals a much more complicated picture. Growing inequality and an ever rising cost of living are putting pressure on all of the area’s workers: at least seven percent of families live in poverty without access to quality education, health care or housing. Fred Turner and Mary Beth Meehan spotlight these realities in their new book, Seeing Silicon Valley: Life Inside a Fraying America. In a recent conversation with Elizabeth Howard, they talk about the situation they found there, and what it reveals about our country as a whole.

    #Visages_Silicon_Valley #Fred_Turner #Mary_Beth_Meehan

  • Au fait, pourquoi les cookies s’appellent-ils des cookies ?
    https://www.numerama.com/tech/701436-au-fait-pourquoi-les-cookies-sappellent-ils-des-cookies.html

    En fait, comme le raconte un vieil article du New York Times, qui date du 4 septembre 2001 et intitulé La mémoire du Web a coûté la vie privée de ses utilisateurs, le nom des cookies vient des « magic cookies ». Le journal explique que lorsque les machines se transmettaient des bouts de code à des fins d’identification, les programmeurs d’alors surnommaient les données échangées des « cookies magiques ».

    Et ces « cookies magiques » n’ont cette fois rien à voir avec des contes féériques. Ce serait une référence au LSD. C’est une hypothèse crédible : dans l’ouvrage Aux sources de l’utopie numérique — de la contre-culture à la cyber-culture, Stewart Brand, un homme d’influence, Fred Turner relève, explique Xavier de La Porte, l’influence de cette drogue sur l’histoire intellectuelle des nouvelles technologies.

    Dans sa chronique en 2012 sur France Culture, il écrit : « On y comprend tout : comment l’informatique passe des militaires aux hippies, le rôle du LSD et des communautés, la place de la cybernétique et des analyses de McLuhan, le glissement vers l’entreprenariat et la nouvelle économie, Turner explique tout cela avec force détails, l’incarnant dans des trajectoires individuelles et des expériences collectives. »

    Et de toute évidence, cette influence du LSD n’a pas tout à fait disparu.

    Cette hypothèse du LSD se retrouve dans un billet sur Medium écrit par un informaticien et le site Waste of Server. Il s’agirait plus précisément d’une référence LSD issue elle-même d’une vieille bande dessinée de Dan O’neill des années 70 qui était populaire à San Francisco. La BD en question, Odd Bodkins, a été publiée entre 1964 et 1970 dans le San Francisco Chronicle.
    Un extrait d’une BD de Dan O’neill, où il est question du pays merveilleux des cookies magique. // Source : Dan O’neill

    D’autres hypothèses ont aussi été avancées, mais elles apparaissent moins solides que le récit plus haut — qui, bien qu’il tient la corde, reste incertain. Certains ont suggéré que ce serait une référence aux biscuits chinois (fortune cookies) en anglais, d’autres à une marionnette appelée Macaron le glouton (Cookie Monster), ou encore à un bocal à cookies que l’on remplirait et dans lequel on se servirait.
    On sait qui a eu l’idée du nom de cookie

    Toujours est-il que le choix d’utiliser le nom de cookies pour les cookies HTTP est à mettre au crédit d’un informaticien américain, Lou Montulli.

    Alors que ce nom servait déjà dans la programmation, il a décidé de le reprendre pour les communications électroniques. Nous sommes alors en 1994, Lou Montulli a 24 ans et est employé chez Netscape Communications, qui a conçu le premier navigateur grand public, très populaire dans les années 90. « Je suis en grande partie responsable de plusieurs innovations sur le web, notamment les cookies », écrit-il sur son site.

    Cela est confirmé sur le site du CERN. « Lou est surtout connu comme le créateur des cookies, mais il est aussi à l’origine de plusieurs technologies et normes fondamentales du web ». Parmi ses autres faits d’armes figurent l’élément de texte clignotant « Blink », la prise en charge images animées (GIF) dans le navigateur, la liaison sécurisée avec chiffrement SSL (HTTPS). Le détail se trouve sur son site.

    Maintenant, la prochaine fois que vous mordrez à pleines dents dans un cookie, vous aurez une sacrée histoire en tête — et à raconter.

    #Cookies #Fred_Turner #LSD #Sources_utopie_numérique

  • L’usage de l’art - Fred Turner - Babelio
    https://www.babelio.com/livres/Turner-Lusage-de-lart/1283295#critiques

    C’est bien de pouvoir les critiques des véritables lecteurs. merci Babelio.

    Fred Turner nous guide au coeur du festival Burning Man, véritable mythe au sein de la Silicon Valley, puis dans les locaux de Facebook, parmi les plus secrets de la planète. Ses observations nourrissent une analyse sur le nouvel usage de l’art comme outil de management et de création d’une culture d’entreprise.
    Acquisitions, fondations, mécénat : les entreprises utilisent depuis fort longtemps l’art pour manifester leur grandeur et leur rayonnement tant dans leurs bâtiments que dans l’espace public. Depuis quelques années, la Silicon Valley utilise l’art différemment pour créer un nouvel environnement de travail, un nouveau style de vie en entreprise, chaque salarié pouvant apporter ses émotions, son moi profond et sa créativité.

    Pour accompagner leur croissance accélérée, les firmes du numérique ont développé leur propre culture d’entreprise en intégrant un nouvel usage de l’art. On voit ainsi des ingénieurs préparer des performances pour Burning Man, ou des artistes recouvrir de fresques et d’affiches les murs des locaux de Facebook. À l’image des utilisateurs des médias sociaux, les salariés, chargés de « changer le monde », acceptent de rendre floue la frontière entre vie privée et travail, entre leurs sentiments et leur production.

    Dans ce nouvel ouvrage incisif, Fred Turner montre comment les entreprises de technologie ont construit un modèle managérial qui veut rendre invisibles les relations de pouvoir. Elles récupèrent ainsi les idées de la contre-culture, celles d’un monde sans hiérarchie et sans contrats... pour notre bénéfice individuel et pour le plus grand bien des entreprises de la Silicon Valley.

    #Usage_art #Fred_Turner #Babelio

  • Le modèle #Sciences_Po dans la tourmente avec les #polémiques sur la « #culture_du_viol » et l’« #islamophobie »

    Quelque chose serait-il cassé, dans le monde feutré des #instituts_d'études_politiques (#IEP) ? Depuis la déflagration qui a touché début janvier le vaisseau amiral Sciences Po Paris, entraînant la démission à un mois d’intervalle des deux têtes dirigeantes de l’école le directeur, #Frédéric_Mion, a menti en assurant ne pas connaître les accusations d’#inceste visant le président, #Olivier_Duhamel , pas une semaine ne s’écoule sans que « la maison », composée de dix établissements, ne fasse parler d’elle.

    Dernier épisode en date, lundi 22 mars, le collectif féministe de l’IEP de Lyon Pamplemousse et le syndicat Solidaires-Etudiants ont demandé l’exclusion de la #Ligue_internationale_contre_le_racisme_et_l'antisémitisme (#Licra) d’un partenariat noué par leur école. En cause : les « nombreuses ambiguïtés vis-à-vis de son rapport à l’islamophobie, ainsi qu’à la #laïcité » que la Licra aurait manifestées lors d’un débat dans un lycée de Besançon en décembre, donnant lieu à une requête de parents d’élèves et d’enseignants auprès du recteur. « Nous estimons que la lutte contre l’islamophobie, l’#antisémitisme, la #négrophobie ou toute autre forme de #racisme doit être une priorité et qu’à ce titre, les institutions comme Sciences Po Lyon doivent s’entourer de collectifs et associations dont le travail se montre à la hauteur de la lutte. La Licra n’en fait pas partie », soutiennent ces étudiants dans leur communiqué.

    Le 18 mars, à Strasbourg cette fois, le syndicat étudiant UNI a pris à partie la direction de l’IEP qui aurait, selon le syndicat, interdit d’attribuer « #Samuel_Paty » comme nom de promotion, au motif qu’il fallait alterner chaque année entre un homme et une femme. « Ce procédé est révélateur de ce qui se passe à #Sciences_Po_Strasbourg depuis des années. L’#idéologie et les #militants d’#extrême_gauche font la loi et n’hésitent plus à fouler du pied la mémoire d’un martyr de la liberté », affirme François Blumenroeder, président de l’UNI Strasbourg.

    Ces épisodes font suite à deux autres événements à très haute tension : la vague #sciencesporcs, lancée le 7 février par une ancienne élève de l’IEP de Toulouse, la blogueuse féministe #Anna_Toumazoff, pour dénoncer « la culture du viol » dont se rendraient « complices » les directions des IEP en ne sanctionnant pas systématiquement les auteurs de #violences_sexistes et sexuelles. Enfin, le 4 mars, le placardage des noms de deux professeurs d’allemand et de science politique sur les murs de l’IEP de Grenoble, accusés de « fascisme » et d’ « islamophobie », après avoir signifié, avec véhémence parfois, leur opposition à une collègue sociologue sur la notion d’islamophobie. Le syndicat étudiant US a appelé à suspendre un cours d’un de ces enseignants dans le cas où son appel à témoignages lancé sur Facebook permettrait d’établir le caractère islamophobe de certains contenus.

    Cette escalade subite de #tensions s’enracine dans la communauté des étudiants de Sciences Po, lauréats d’un concours aussi sélectif que prestigieux. L’attractivité des instituts, fondés entre 1945 et 1956 puis en 1991 pour les deux derniers (Lille et Rennes), ne s’est jamais démentie et atteint même des sommets depuis leur entrée sur la plate-forme d’affectation dans l’enseignement supérieur Parcoursup en 2020. « Tout ce qui nous est tombé sur la figure depuis janvier a eu pour conséquence 54 % d’augmentation du nombre de candidats », ironise Pierre Mathiot, directeur de Sciences Po Lille, à propos du concours commun des sept instituts de région qui attire cette année 17 000 candidats pour un total de 1 150 places. Hors concours commun, Sciences Po Bordeaux enregistre aussi une poussée sur deux ans, passant de 2 800 à 6 000 candidatures pour 275 places, quand Paris en comptabilise 19 000 pour 1 500 places, en hausse de 50 % sur un an.

    Evolution de la #politisation

    Ces histoires révèlent surtout que la politisation des étudiants, constante, voit ses formes et expressions considérablement évo luer, les IEP se faisant le miroir de la société. « Je vois se former de véritables militants dont les objectifs ont changé. C’est un marqueur générationnel qui n’est pas propre à notre formation », analyse Jean-Philippe Heurtin, directeur de l’IEP de Strasbourg. C’en est fini ou presque de l’engagement dans les partis ou syndicats traditionnels, note Anthonin Minier, étudiant en première année à Sciences Po Paris et représentant des écologistes. « Je pensais arriver dans une école où tout le monde serait encarté ! En fait, il y en a 5 % au plus qui se disent proches d’un parti », rapporte-t-il. Les #discriminations sociales, et plus encore sexuelles et raciales, focalisent l’attention de ceux qui bénéficient la plupart du temps d’enseignements sur les études de genre et sur l’#intersectionnalité, ce qui place les IEP parmi les suspects de militantisme « islamo-gauchiste » dont la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, cherche à établir une liste. « Les IEP ne sont plus des boys’clubs et #Parcoursup n’a fait qu’accentuer le changement, avec des promotions composées à 70 % ou 75 % de filles, relève Vincent Tiberj, professeur à Sciences Po Bordeaux. Le #genre est désormais quelque chose d’important et nos instituts tels qu’ils fonctionnent n’ont peut-être pas bougé assez vite face à des étudiantes qui intègrent complètement ces problématiques. #sciencesporcs raconte aussi cela. » « Le type de débat en classe est différent d’il y a quelques années, et il faut se battre contre des habitudes qui ont été développées par les réseaux sociaux, mais cela ne touche vraiment pas que Sciences Po », relativise Anne Boring, qui dirige la chaire pour l’entrepreneuriat des femmes à Sciences Po Paris.

    L’#année_à_l'étranger, obligatoire depuis le début des années 2000, explique en partie ces nouveaux comportements, note Francis Vérillaud qui a dirigé pendant vingt-cinq ans les relations internationales de l’institut parisien. « Sciences Po est challengé depuis longtemps par ses propres #étudiants parce qu’ils sont très internationalisés. Quand ils rentrent d’un an au Canada, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas ou en Allemagne, où les sujets des violences sexuelles et sexistes sont traités dans les universités, ils viennent avec un apport. Je me souviens de discussions compliquées, car ce n’était pas évident dans la #culture_française. »

    Les IEP ont bien changé depuis leur création, précisément lors du passage de la scolarité de trois à cinq ans pour se conformer aux standards internationaux, à partir de l’an 2000. Les fondamentaux demeurent, autour des cours d’histoire, de sociologie, de science politique et de droit, mais il a fallu revoir les maquettes, notamment en master, là où les étudiants se spécialisent, chaque école proposant des dizaines de voies différentes. « Penser qu’on fait Sciences Po uniquement pour passer le concours de l’Ecole nationale d’administration est une image d’Epinal, relève Yves Déloye, directeur de l’IEP de Bordeaux. Les concours administratifs, qui étaient au coeur de la création des instituts après la guerre, n’attirent qu’un tiers de nos étudiants. Les autres aspirent à des carrières de plus en plus diversifiées en entreprise, dans des ONG, dans l’économie sociale et solidaire. »

    Enseignement passe-temps

    Le profil des enseignants a lui aussi évolué, les instituts cherchant à « s’académiser » en recrutant davantage d’enseignants-chercheurs que de personnalités politiques et économiques vacataires, qui prenaient comme un passe-temps le fait d’enseigner à Sciences Po. « Je me souviens du grand cours d’économie de deuxième année fait par Michel Pébereau [président de la Banque nationale de Paris qui deviendra BNP Paribas], sourit Vincent Tiberj, ex-étudiant de l’IEP parisien. Il distribuait un polycopié qui datait de 1986. Or nous étions en 1993 et entre-temps, il y avait eu la chute du mur de Berlin, mais dans ce monde élitaire classique, le temps était suspendu. » Ce décalage entre l’élite dirigeante et l’apport en temps réel des #recherches en #sciences_sociales fonde l’#incompréhension actuelle autour des accusations d’ « islamo-gauchisme . Les #gender_studies se banalisent, Sciences Po Toulouse ayant même constitué un master dédié tandis que presque tous les autres IEP en font des modules ou des thématiques abordés en cours de sociologie. « Ces questions sont analysées au même titre que d’autres formes de discriminations, ce qui est tout à fait légitime », appuie Jean-Philippe Heurtin, à Strasbourg.

    Le débat est pourtant loin d’être clos parmi les étudiants : « Se présenter en fonction de son sexe, de sa position sociale et de sa couleur est une pratique en vogue dans ce type d’enseignement, ce que je trouve ahurissant, lâche Quentin Coton, étudiant de Sciences Po Paris et membre de l’UNI. Ce sont des questions que les gens ne se posaient même plus dans la société française et qui reviennent à Sciences Po. Elle n’est pas là, la déconnexion de notre école ? » L’objet des débats politiques change, mais le ton reste vif.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/03/31/polemiques-sur-la-culture-du-viol-l-islamophobie-le-modele-sciences-po-dans-

    Et cette phrase prononcée par un étudiant... au demeurant, évidemment, (certainement) un homme (très probablement) blanc et (probablement) d’origine sociale pas vraiment modeste...

    « Se présenter en fonction de son sexe, de sa position sociale et de sa couleur est une pratique en vogue dans ce type d’enseignement, ce que je trouve ahurissant, lâche Quentin Coton, étudiant de Sciences Po Paris et membre de l’UNI. Ce sont des questions que les gens ne se posaient même plus dans la société française et qui reviennent à Sciences Po. Elle n’est pas là, la déconnexion de notre école ? ».

    #déni

    Ajouté à ce fil de discussion sur les événements qui ont eu lieu à #Sciences_Po_Grenoble :
    https://seenthis.net/messages/905509

    ping @karine4 @cede

  • Projet de #loi sur les #principes_républicains : le niveau des eaux continue de monter

    Il se passe quelque chose d’assez étrange en ce moment : si de nombreux·ses collègues et de nombreuses institutions se sont résolument élevé·es contre les attaques en « #islamo-gauchisme » et autres « #militantismes » lancées de toutes parts dans le sillage de #Frédérique_Vidal, les dispositions concernant les #universités qui ont été introduites dans le projet de loi confortant le respect des principes de la République ne semblent, en revanche, pas émouvoir grand monde.

    Pourtant, nous avons désormais dépassé le seul stade des paroles odieuses sur les plateaux de télévision : le parlement travaille en ce moment à les transformer en #obligations et #interdictions concrètes.

    Peut-être cet intérêt tout relatif de la communauté universitaire s’explique-t-il par le fait que ce sont les étudiant·es qui se trouvent le plus frontalement visé·es. Peut-être est-ce aussi l’effet d’une grande fatigue : le caractère ininterrompu des #attaques contre l’ESR fait qu’il est de moins en moins pertinent de parler de « vagues » réactionnaires, alors qu’il s’agit, en réalité, d’une implacable et continue montée des eaux aux émanations pestilentielles.

    Double discours de la #CPU

    Rien, pas une réaction de la #conférence_des_présidents_d’université (CPU), par exemple, à la suite des deux nouveaux articles introduits le 18 mars 2021 dans le projet de loi confortant le respect des principes de la République, alors que c’est le versant étudiant des #franchises_universitaires qui se trouve remis en question par le parlement, comme nous l’avons déjà expliqué.

    Pire même, le président de la CPU, #Manuel_Tunon_de_Lara a fait le choix de mettre encore un peu d’huile sur le feu : le 16 mars dernier, il a écrit à tou·tes les membres de la commission des lois et membres de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat – dans une lettre qu’Academia s’est procurée, mais que la CPU s’est bien gardée de rendre publique – pour alimenter la grande peur panique en cours :

    « La vraie #menace [écrit Manuel Tunon de Lara] réside dans le risque d’#intrusion des #religions et d’#idéologies diverses dans la #science, le contenu des #enseignements ou des champs de #recherche, au mépris de la #liberté de chaque enseignant d’exprimer sa pensée et de la #liberté des étudiantes et étudiants inscrits d’assister aux enseignements dispensés, et en violation des franchises universitaires ».

    Il apparaît que c’est un véritable double discours que tient la CPU, quand on sait que deux jours plus tard, elle twittait publiquement toute autre chose de sa rencontre avec le président du Sénat, #Gérard_Larcher :

    https://twitter.com/CPUniversite/status/1372593687000125440

    https://twitter.com/mtunondelara/status/1374734620533608452

    Très introduit, le président Tunon de Lara n’hésite jamais à utiliser ses rencontres parlementaires pour sa communication personnelle1. Au vu des éléments dont nous disposons et du ciblage dont les étudiant·es font l’objet, tant d’un point de vue social que politique, on peu s’intérroger sur ce que prépare réellement la CPU à leur endroit.

    Que le nouvel #article_24 sexies du projet de loi confortant le respect des principes de la République subordonne la mise à disposition de locaux aux étudiant·es à la signature d’un « #contrat_d’engagement_républicain » – dont, pourtant, la Commission nationale consultative des droits de l’homme vient solennellement de demander l’abandon – cela ne pose aucun problème à la CPU. Faire des communiqués grandiloquents contre la ministre, elle sait faire. Défendre concrètement les libertés étudiantes – l’un des grands acquis de la #loi_Faure de 1968 – en revanche, elle s’en garde bien. Peut-être même est-elle directement à l’origine de l’autre article du projet de loi qui concerne les étudiant·es, l’#article_24_septies qui, lui, élargit de manière considérable les possibilités, pour les présidences d’établissement, de limiter la #liberté_de_réunion et la #liberté_d’expression des étudiant·es chaque fois qu’elles estiment être en présence d’ « actions de #propagande » et de « #troubles » au « bon fonctionnement du #service_public », comme Academia l’a déjà expliqué.

    Nouvelle vague d’#amendements au Sénat

    Il est désormais presque certain que ces deux articles seront adoptés lors de l’examen en hémicycle du projet de loi par le Sénat, qui commence demain, mardi 30 mars 2021, à 14h30 au Sénat et durera jusqu’au 8 avril.

    Pour cet examen en hémicycle, d’autres amendements ont en outre été déposés ces tout derniers jours. Ces amendements ont une chance moindre d’être adoptés, mais il nous paraît important de les signaler pour rappeler à quel point, au Parlement, les universités sont désormais visées de manière quasi ininterrompue.

    1° Bien sûr, comme plusieurs fois déjà ces trois derniers mois, des élus Républicains sont remontés au front pour faire interdire le port du #voile dans les établissements d’enseignement supérieur. C’est le cas de l’amendement n° 379 du sénateur #Henri_Leroy ou de l’amendement n° 35 du sénateur #Bascher – qui entend d’ailleurs interdire tous

    signes, tenues ou actes qui constitueraient des actes de pression, de provocation, de #prosélytisme ou de propagande, perturberaient le déroulement des activités d’enseignement de recherche ou troubleraient le fonctionnement normal du service public ».

    On signalera tout particulièrement l’amendement n° 487 du sénateur des Bouches-du-Rhône #Stéphane_Ravier, qui recourt allègrement au vocabulaire de l’#extrême_droite pour parler des « #racistes_anti-blancs de l’UNEF«  :

    À l’Université, des professeurs sont empêchés de citer des auteurs ou d’aborder certains thèmes sous la pression de groupes d’élèves. Le rôle des syndicats d’étudiants, les racistes anti-blancs de l’UNEF en tête, qui organisent ou participent à des évènements de ségrégation et de division, n’y est pas pour rien. Il convient donc de rétablir l’enseignement public dans sa vocation de #neutralité, de #laïcité et d’#universalité en interdisant les avancées communautaires, via le port de tenues ou de #signes_religieux ostensibles, au premier rang desquels le #voile_islamique est le plus conquérant.

    2° À côté de ces amendements sur les signes religieux, on trouve plusieurs offensives directement dirigées contre les associations étudiantes que le code de l’éducation désignent comme représentatives et qui, à ce titre, siègent au CNESER. Par un amendement n° 81, vingt-cinq sénateurs et sénatrices de droite se sont en particulier allié·s pour proposer que l’on inscrive dans la loi que ces associations « sont soumises au respect strict de l’ensemble des #valeurs de la République et de la laïcité ». Le retour, donc, des fameuses « valeurs de la République« , dans lesquelles on pourra tout mettre à l’avenir et qui avaient tant agité les #facs en novembre dernier lorsqu’elles avaient surgi dans la loi de programmation de la recherche…

    Le sénateur #Max_Brisson, par ailleurs inspecteur général de l’éducation nationale et plutôt mesuré jusqu’ici dès qu’il s’agissait d’ESR, fait mieux encore : dans un amendement n° 235, il propose rien moins que :

    « Ne peuvent participer aux élections d’associations représentatives d’étudiants les listes dont un ou plusieurs candidats ont tenu dans des lieux publics, par quelque moyen que ce soit, y compris écrit, des propos contraires aux principes de la #souveraineté_nationale, de la #démocratie ou de la laïcité afin de soutenir les revendications d’une section du peuple fondées sur l’#origine_ethnique ou l’#appartenance_religieuse. »

    3° Quant aux sénateurs et sénatrices socialistes, ils et elles ne veulent visiblement pas être en reste, proposant de subordonner le droit à la mise à disposition de locaux dont disposent les étudiant·es au titre des franchises universitaires depuis 1968 à la signature non d’un « #contrat_d’engagement_républicain » comme le prévoit le nouveau #article_24_sexies, mais, grande différence, à une « #charte_d’engagements_réciproques » par laquelle ces étudiant·es s’engageraient à « promouvoir et à faire respecter toutes les valeurs de la République » (amendement n° 109). « Contrat d’engagement républicain » ou « charte d’engagements réciproques », il existe sans doute des différences, mais le problème de principe demeure : voilà donc que l’exercice même d’une liberté – la liberté de réunion des étudiant·es qui est particulièrement protégée sur les campus grâce au versant étudiant des franchises universitaires – se trouvera subordonné à la signature d’un contrat imposant des obligations dont le contenu est, n’en doutons pas, appelé à augmenter tendanciellement.

    C’est bien le niveau des eaux pestilentielles qui monte.

    Encore et encore.

    https://academia.hypotheses.org/32007

  • https://lafabrique.fr/figures-du-communisme

    Le capitalisme détruit les existences. Il les détruit même deux fois. D’abord d’angoisse et de précarité en remettant la survie matérielle des individus aux mains de deux maîtres fous : le « marché » et l’« emploi ». Ensuite en rendant la planète inhabitable : surchauffée, asphyxiante, et désormais pandémique. Il faut regarder ces faits bien en face et s’astreindre maintenant à un exercice de conséquence. 1/ Le capitalisme met en péril l’espèce humaine. 2/ En 40 ans de néolibéralisme, l’espace social-démocrate où se négociaient des « aménagements » dans le capitalisme a été fermé : ne reste plus que l’alternative de l’aggravation ou du renversement. 3/ Il ne faut pas douter que la minorité qui en tire avantage soit prête à tout pour se maintenir. 4/ Sortir du capitalisme a un nom : communisme.

    Mais sortir du capitalisme demeure un impensable tant que le communisme demeure un infigurable. Car le communisme ne peut pas être désirable seulement de ce que le capitalisme devient odieux. Il doit l’être pour lui-même. Or, pour l’être, il doit se donner à voir, à imaginer : bref se donner des figures.

    La fatalité historique du communisme est de n’avoir jamais eu lieu et pourtant d’avoir été grevé d’images désastreuses. À la place desquelles il faut mettre enfin des images de ce qu’il pourrait être lui, réellement.

    #Frédéric_Lordon

    https://www.youtube.com/watch?v=sBLwC6BQX-s

    Dans cette discussion avec Julien Théry, F. Lordon revient sur « les impératifs directeurs d’une autre organisation sociale » qu’il s’est efforcé de définir. Il s’agit de relever chacun de la précarité, de l’inquiétude de la subsistance, en créant une « garantie économique générale », selon l’idée de « salaire à vie » proposée par Bernard Friot. Il s’agit aussi d’abolir la subordination au travail. Il s’agit enfin de déterminer collectivement et se tenir à des limites quantitatives et qualitatives de la production à même de permettre la préservation de l’environnement tout en maintenant une qualité de vie acceptable pour tous.

    #communisme #capitalisme

  • Silicon Valley’s Hidden Voices
    https://lareviewofbooks.org/article/silicon-valleys-hidden-voices

    Très belle critique de la version anglaise « Seeing Silicon Valley » qui va paraître en avril aux Presses de l’université de Chicago.
    Rappel : la première édition de ce livre est parue en France :
    Visages de la Silicon Valley
    25 € - ISBN 978-2-915825-86-2 - nov. 2018
    https://cfeditions.com/visages

    Two new books — Seeing Silicon Valley and Voices from the Valley — reveal, if not the future I thought I would find, a critical part of Silicon Valley that most people never look for or think about, let alone see. These two books’ goal is the same: to reveal the Valley’s forgotten but essential communities — obscured more often than not by hyperbolic press releases, lawyers waving non-disclosure agreements, and journalists’ myopic view of what “working in tech” means. In some cases, these are the “people behind the platforms” — the unheralded engineers and programmers who, despite being paid far above the median salary still find themselves living precariously in houses they can’t afford to furnish. In other cases, they are the nannies, cooks, and gardeners whose hidden labor keeps the Valley’s financial, familial, and social circuits humming. That newly minted billionaire you read about might drive a McLaren but someone has to wash and wax it.

    After a brief essay from Fred Turner, a communications scholar at Stanford, Seeing Silicon Valley deploys an array of pictures captured in 2017 by Mary Beth Meehan, a photographer known for her “community-based portraiture.” For six weeks, Meehan rented an Airbnb in Menlo Park, introduced herself to strangers, and took photographs. She kept the statement “Invisible Community, Invisible Relationships, Invisible Human Beings” written on a sticky note above her desk.

    Meehan’s color photographs are accompanied by short but powerful life histories of her subjects. Along the way we meet, for example, Justnya, a Polish-born engineer who shares a mansion in Cupertino with other technologists, and Victor, an elderly man originally from El Salvador who lives in a small trailer a few miles from Google’s campus. Each photograph tells a story, and it’s rarely the one you might imagine. There’s a photo, for example, of “Mark,” a young white man. On closer inspection, you sense something wrong with his body position and facial expression. You learn that Mark’s mother worked for years in an electronics plant making lasers for supermarket checkout scanners. Every night she came home with “green gunk” on her face and hands. Only years later, after Mark was born with extreme developmental issues, mental and physical, did she learn this gunk was a mixture of chemicals, primarily lead. What was once billed as “the Valley of Heart’s Delight” became the eventual home of nearly two dozen Superfund sites created by now-defunct electronics companies. The non-defunct ones have taken their manufacturing, their jobs, and their gunk overseas.

    Meehan’s photos and captions sometimes reveal human warmth transcending the tragedy and unfairness. In another photograph, Abraham and Brenda are captured hugging each other in that special golden glow one sees near sunset in coastal California. But that glow can only do so much. They are in front of their dilapidated RV, which they have lived in since they lost their house in 2008. Normally, they parked on the edge of Stanford University’s land holdings along El Camino Real. But not on game days when the university forces them to move. On those days, like Steinbeck’s Okies, they drive their aged vehicle over the Santa Cruz Mountains to Half Moon Bay and look at the ocean together.

    The aforementioned essay by Stanford professor Fred Turner, which heads the Meehan collection of photographs, is titled “The Valley on the Hill.” It compares Silicon Valley’s present to the worldview of 17th-century Pilgrims recently arrived in the New World and seeking to build a “City Upon a Hill.” Technologists, many from outside the United States, flock to the Bay Area with “their sense of mission and their search for profits,” and — like their Puritan ancestors — they are motivated by deep, almost compulsive work ethics, argues Turner. He doesn’t say quite enough to give the analogy the depth it deserves — in part because his essay is a mere six pages, a disappointment given his oft-cited expertise on the topic. Still, in his erudite yet truncated telling, the idea of a “New Jerusalem,” a.k.a. Silicon Valley, goes back some 50 years to when Santa Clara County became a hotbed of innovation, albeit one eventually strewn with oozing Superfund sites.

    Turner’s comparison to the Puritans perfunctorily cuts in a couple of other ways. As a religious sect, the Puritans were notoriously dogmatic, and eager to sacrifice heretics. Some programmers share their belief in eschatology and denial of the body, he suggests. It thus makes a kind of sense that Soylent — a start-up company based on marketing a meal-replacement product named after a creepy post-apocalyptic movie — was developed there. But Turner sees present-day “denials of the body” primarily in people’s eager atomization into digital data to be “aggregated and repurposed.” He could go further. Believers in a coming technological Singularity imagine dispensing with the body altogether by uploading their minds. A hundred years ago, the mirage factory of Los Angeles produced the evangelist-huckster Aimee Semple McPherson. Today we have engineer and self-confessed felon Anthony Levandowski and his scheme for a religion based around worship of artificial intelligence. Long live the new flesh. Or, if another variant of Silicon Valley’s fixations is to be believed, long live the old flesh, rejuvenated by steroids and blood transfusions from the young.

    Eventually fruit and vegetable production in the Valley became the dominant crop. The number of workers needed — then and now — exceeded the local population. And so the labor-intensive work of picking and preserving the fruit fell largely to invisible Japanese, Chinese, Italian, Filipino, and Mexican workers. Much of it was performed by women employed as seasonal contractors and segregated by race and ethnicity, and they were the first to be let go when hard times came. The xenophobia, discrimination, and misogyny that runs throughout both books thus goes back a lot farther than when William Shockley, co-inventor of the transistor and committed racist, arrived in the Valley in 1956 and started an electronics company.

    Shockley Semiconductor begat Fairchild Semiconductor begat Intel and scores of other companies, large and small. Engineers accordingly multiplied. They flocked to the region and in general came to represent the second largest segment of American professionals — behind school teachers. Engineering was the most common occupation pursued by white-collar men.

    Along with their readers, the people who cover “tech” — whatever that term even means these days — too often portray Silicon Valley as a place apart from America. But, as Seeing Silicon Valley and Voices from the Valley reveal, with its racism, casual misogyny, economic inequality, and environmental devastation concentrated among poor communities, Silicon Valley is America. Given its innumerable sins, venal and moral alike, punching at Silicon Valley is as easy as ordering an Uber. Critiques of it take many forms, and the best of these are informed by an understanding of the region’s long and fraught history. These two books don’t fully take that history into account but they do point to the heart of what makes the region run: people, many of them hidden or invisible. Making them visible is a start to creating a more praiseworthy place. Silicon Valley may never be the Puritan’s “City Upon a Hill.” But in its pursuit of the future, it can and must do better.

    #Fred_Turner #Mary-Beth_meehan #Visages_silicon_valley

  • Je cherchais la première accusation, prononcée par #Macron, du monde universitaire français de séparer/casser la République...

    La voilà, c’était juin 2020 :

    « Le monde universitaire a été #coupable. Il a encouragé l’#ethnicisation de la #question_sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. Cela revient à #casser_la_République_en_deux », estime en privé le chef de l’Etat, qui souligne notamment les ambivalences des discours racisés ou sur l’#intersectionnalité.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/10/il-ne-faut-pas-perdre-la-jeunesse-l-elysee-craint-un-vent-de-revolte_6042430

    L’article complet :

    Après le déconfinement, l’Elysée craint un vent de révolte : « Il ne faut pas perdre la jeunesse »

    Pour Emmanuel Macron, le confinement a été pénalisant avant tout pour les jeunes et pourrait, si l’on n’y prend garde, déboucher sur un « conflit de générations ».

    Jusqu’ici silencieux sur le mouvement de protestation contre les violences policières et le racisme, Emmanuel Macron devrait pour la première fois s’exprimer sur le sujet dimanche 14 juin, lors de son allocution depuis l’Elysée. L’occasion pour le chef de l’Etat d’apparaître en père de la nation, alors que les manifestations se multiplient et que certains craignent des débordements lors du rassemblement qui doit se tenir samedi 13 juin, à Paris, à l’appel de la famille d’Adama Traoré. « Le président va montrer qu’il est le président de tous les Français, qu’il considère et protège tous les enfants de la République », estime un proche soutien.

    Au sein de l’exécutif, on ne cache plus la crainte de voir se lever un vent de révolte au sein de la jeunesse. Si les Etats-Unis ne sont pas la France, l’affaire George Floyd sert de vecteur au mal-être de la partie la plus jeune de la population, estime-t-on à l’Elysée.

    « On a fait vivre à la jeunesse quelque chose de terrible à travers le confinement : on a interrompu leurs études, ils ont des angoisses sur leurs examens, leurs diplômes et leur entrée dans l’emploi. Il est normal qu’ils trouvent dans la lutte contre le racisme un idéal, un universalisme », répète M. Macron à ses interlocuteurs.

    La maxime du dentifrice

    Pour le chef de l’Etat, le confinement a été pénalisant avant tout pour les jeunes, alors qu’il a d’abord été décidé pour protéger les plus âgés, davantage exposés au coronavirus. Un paradoxe qui, si l’on n’y prend garde, pourrait déboucher sur un « conflit de générations », craint Emmanuel Macron.

    Le président partage les analyses de ceux qui estiment que la génération de Mai 68 est responsable d’un certain nombre de maux du pays mais aussi du monde, notamment en matière d’écologie. « Il ne faut pas perdre la jeunesse », résume-t-on au sommet de l’Etat, où l’on répète à l’envi la maxime du dentifrice, qui veut qu’une fois les lycéens ou les étudiants sortis dans la rue, il est difficile de les faire rentrer chez eux.

    Le risque est d’autant plus grand pour la République que la menace sécessionniste est réelle au sein du pays, affirme-t-on au sein de l’exécutif. Pour le chef de l’Etat, l’affaire George Floyd entre en résonance avec un passé colonial non encore digéré. « La guerre d’Algérie reste un impensé », aime répéter le locataire de l’Elysée, qui a tenté à plusieurs reprises de faire évoluer les mentalités sur ce sujet depuis le début de son quinquennat mais dit se heurter à l’absence d’interlocuteurs. « Il y a tout un travail à faire avec les historiens, mais cela prend du temps », explique-t-on au cabinet présidentiel.

    « Effacer les traces ne traite pas le traumatisme »

    De la même façon, le chef de l’Etat tient des propos très durs contre une partie des élites qui se trompe de combat en raisonnant sur le plan des communautés. « Le monde universitaire a été coupable. Il a encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. Cela revient à casser la République en deux », estime en privé le chef de l’Etat, qui souligne notamment les ambivalences des discours racisés ou sur l’intersectionnalité.

    Pas question pour M. Macron de déboulonner les statues au nom de la lutte contre le racisme, comme certains le réclament pour celle de Colbert à l’Assemblée nationale. « Effacer les traces ne traite pas le traumatisme », rappelle-t-il à son entourage. En revanche, il faut amplifier la lutte contre les discriminations, notamment à l’embauche.

    Quelle réponse le chef de l’Etat peut-il apporter sur les violences policières ? Emmanuel Macron dit ne pas craindre une « FNisation » de la police. « Ce sont des citoyens comme les autres », répète-t-il. Mais il se dit prêt à faire évoluer les techniques d’interpellation en milieu urbain, comme le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a commencé à le faire en interdisant l’étranglement. De même, il milite pour la multiplication des caméras-piétons portées par les policiers. « Il faut aller vers davantage de transparence, on n’est pas encore allés au bout », dit-on au sommet de l’Etat.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/10/il-ne-faut-pas-perdre-la-jeunesse-l-elysee-craint-un-vent-de-revolte_6042430

    #séparatisme #Emmanuel_Macron #islamo-gauchisme (même si il n’était pas encore prononcé en tant que tel dans les paroles de Macron ici) #sécession #secessionnisme #origine #culpabilité #université #facs #France #monde_universitaire

    –—

    La suite, dans la bouche de #Vidal, à partir de février 2021 :
    https://seenthis.net/messages/902062
    #Frédérique_Vidal

    Fil de discussion sur ce fameux "séparatisme" :
    https://seenthis.net/messages/884291

    ping @cede @karine4 @isskein

    • Mais qui souffle aux oreilles de MM. Macron et Blanquer ?

      « On ne compte plus au quotidien le militantisme, le sectarisme, l’uniformité idéologique qui sévit dans de trop nombreuses écoles ou universités. Encore récemment, en septembre, un jeune étudiant en science politique de l’université Lyon 2 a eu le courage de témoigner publiquement de l’idéologie qui gangrenait l’ensemble de ses cours de licence. On y retrouvait toute l’obsession pour la race et le genre, toutes les théories les plus incroyables venues des campus américains, comme les théories décoloniales, l’indigénisme, l’immigrationnisme, les théories du genre, le néo-féminisme, l’intersectionnalité, bref tout ce qui aujourd’hui contribue à malheureusement désunir notre peuple, dresser les communautés les unes contre les autres, et surtout laver le cerveau de toute une génération au détriment des savoirs bien sûr, des connaissances et de l’acquisition des compétences ».

      Mais qui a tenu ces propos il y a presque un an ? Qui donc a soufflé les idées d’Emmanuel Macron (https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/10/il-ne-faut-pas-perdre-la-jeunesse-l-elysee-craint-un-vent-de-revolte_6042430) et de Jean-Michel Blanquer (https://twitter.com/mart1oeil/status/1320281485631459330) ?

      Réponse :

      https://www.youtube.com/watch?v=_jPtwjaSTa0&feature=emb_logo


      #Marion_Maréchal, directrice de l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques, 2 janvier 2020.

      A partir de la minute 0’38 :

      "Des succès [de l’ISSEP] que je crois indispensables au regard d’un certain nombre de dérives que nous constatons aujourd’hui dans notre système universitaire ou éducatif au sens large. On ne compte plus au quotidien et bien le #militantisme, le #sectarisme, l’#uniformité_idéologique qui sévit dans de trop nombreuses écoles ou universités. Encore récemment, en septembre, un jeune étudiant en sciences politiques de l’Université Lyon 2 a eu le courage de témoigner publiquement de l’#idéologie qui gangrenait l’ensemble de ses cours de licence. On y retrouvait toute l’obsession pour la #race et le #genre, toutes les théories les plus incroyables venues des #campus_américains, comme les théories décoloniales, l’#indigénisme, l’#immigrationnisme, les théories du genre, le #néo-féminisme, l’#intersectionnalité, bref tout ce qu’aujourd’hui contribue malheureusement désunir notre peuple, dresser les communautés les unes contre les autres et surtout laver le cerveau de toute une génération au détriment des #savoirs bien sûr, des #connaissances et de l’acquisition des #compétences. Ça va évidemment beaucoup plus loin puisque même des établissements comme la #Sorbonne ont intégré au sein du conseil d’administration certaines de leurs unités de formation des profils comme #Daniel_Obono dont on sait qu’elle est députée proche des #théories_indigénistes, députée de la #LFI. On voit aussi régulièrement des conférences empêchées, annulées sous la pression d’un certain nombre de #syndicats d’#extrême_gauche : je pense notamment à la conférence à Lille, l’université de Lille, qui a été empêchée pour la venue de François Hollande. Je pense aux insultes qu’a subi #Alain_Finkielkraut lorsqu’il a souhaité intervenir à Sciences Po. (...) Je pense aussi à tous ces enseignants qui sont vilipendés, harcelés, mis au ban, privés de cours voire littéralement virés parce qu’à un moment donné ils ont ont tenté de se dresser face précisément à cette uniformité idéologique ou face à ce rouleau compresseur militant.

      #2019 #gangrène #féminisme #désunion #lavage_de_cerveau

      https://academia.hypotheses.org/27305

  • Solidarity with French Academics - Info collection about the political debate

    Context
    French social sciences and the humanities are attacked by members of the government, including the Minister of Education, the Minister of Higher Education and members of the National Assembly. Specifically scholars working in the field of gender studies, critical race theory and postcolonial studies are concerned. These attacks have been criticized by many official instances (CNU, CNRS, CPU, CNFG), trade unions and collective initiatives. In the last weeks especially researchers affiliated to several French universities (Angers, Grenoble, Tours, Paris) suffered attacks. Anne-Laure Amilhat Szary, a political geographer and border scholar and director of the PACTE laboratory at the University Grenoble Alpes received hate messages and death threats following a mediatized conflict. These extremely serious attacks touch independence, transparency and quality of higher education and research. The entire scientific community is targeted and the debate lead to question the place of the university in our society.

    More information and a petition to sign below:

    Petition
    International Statement of Solidarity with Decolonial Academics and Activists in France
    https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSc46U844ETt0fBsq-6v9n1pcaVIx_U8LLMiU16VpMo5NwgU_w/viewform

    #France #Higher_Education #Academia #Frédérique_Vidal #islamo-leftism #separatism

    ping @cdb_77 @aslitelli

    • Are ’woke’ academics a threat to the French republic? Ask Macron’s ministers | Didier Fassin (The Guardian)
      https://seenthis.net/messages/907328

      Academic Freedom under Attack in France (Academe blog)
      https://seenthis.net/messages/907327

      Growing concern inside French academia due to controversy about “Islamo-leftism” (Center for Research on Extremism)
      https://seenthis.net/messages/907326

      “Islamo-leftism” is not a scientific reality (CNRS)
      https://seenthis.net/messages/907325

      –-
      Islamo-leftism - reporting in Germany (German)
      https://seenthis.net/messages/908197

      –-

      More infos collected here (mainly French)
      Separatism/islamo-leftism: https://seenthis.net/messages/884291
      Frédérique Vidal: https://seenthis.net/messages/902062
      First statements: https://seenthis.net/messages/907514

      –-
      Collection about the situation in Grenoble (mainly French)
      https://seenthis.net/messages/905509
      Support statements to Pacte laboratory and its director
      https://seenthis.net/messages/907501
      How ’Islamophobia’ row erupted at French political sciences school (Mediapart)
      –-> see below:

    • How ‘Islamophobia’ row erupted at French political sciences school

      A national controversy blew up in France earlier this month over a ‘naming and shaming’ campaign by students at a political sciences school who accused two of their teachers of Islamophobia, prompting police protection for the pair. While there has been widespread political and media condemnation of the students’ campaign, this investigation by Mediapart found that the case is far more complex than so far presented, and that the controversy was fanned by the timidity of the school’s management to intervene in a simmering dispute within its walls. David Perrotin reports.

      The Institut d’études politiques (IEP) in Grenoble, south-east France, one of the ten French public political sciences schools more commonly known as Sciences Po, became the centre of a national controversy earlier this month after students publicly denounced and named two of their lecturers who they accuse of Islamophobia.

      The students’ actions have been criticised as placing the lives of the two men in danger, notably following the beheading last October of Samuel Paty, a secondary school teacher in the Paris suburb of Conflans-Sainte-Honorine. He was assassinated by an 18-year-old man of Chechen origin after the Muslim father of a pupil at the school posted angry messages on social media over Paty’s presentation, in a class on free speech, of caricatures of the Prophet Muhammad.

      The controversy at the IEP in Grenoble had already been building in the media when, on March 9th, around 20 students gathered at midday outside the entrance to their establishment. They had taped a banner on a wall which read “Islam ≠ Terrorisme”, below which were propped strips of cardboard with the slogans “Racism is an offence” and “Halt to Islamophobia”.

      A few journalists were there to cover the event, waiting to interview the protestors. The atmosphere was tense; the young students present were wary of the press which they accuse of biased reporting.

      One of the students addressed the gathering, and while the reporters present had expected that the group were ready to publicly excuse themselves for their actions, they in fact reiterated their accusations. “Do you realise that you are ‘assassinating’, between quotes, your prof?” asked one of the journalists angrily.

      “I shouldn’t have spoken out. I didn’t make myself understood,” said, later, the tackled student.

      A few days earlier, posters had been put up on those same walls at the IEP with the names of the two lecturers the students accuse of Islamophobia. One of them read: “Fascists in our lecture halls”, and “Vincent T. […] and Klaus K. resign. Islamophobia kills.” While the posters were rapidly taken down, they had already been posted on social media by the local branch of the UNEF, the principal French students’ union, before it also withdrew the contents, in which the lecturers’ names appeared.

      The events were reported in French weekly Marianne and daily newspaper Le Figaro following which the Grenoble public prosecution authorities opened a preliminary investigation into potential offences of engaging in “public insults” and “defacement”.

      The French political class were unanimous in denouncing the students for placing the lecturers’ lives at risk. “I firmly condemn [the fact that] just six months – not even – after the assassination of Samuel Paty, [people’s] names have been thrown to the lions,” said Éric Piolle, the EELV Green party mayor of Grenoble. “Freedom of expression is constitutional for teachers and researchers.”

      Meanwhile, France’s junior minister for higher education, Frédérique Vidal, called for an internal administrative report on the matter, saying that “attempts at bringing pressure” on individuals, and “the establishment of doctrinaire thought”, had no place in universities.

      At the gathering outside the entrance of the IEP on March 9th, the students were also apparently unanimous in criticising the naming of the two teaching staff. “The poster pasting was a true cockup and placed the two profs in danger,” commented one third-year student whose name is withheld. “The UNEF should never have relayed them either.” Emma, the president of the Grenoble branch of student union UNEF admitted that, “Our communication was clearly clumsy”. For Maxime Jacquier, a member of the IEP’s students’ union representative body, “We don’t tolerate [the fact] that posters can put the lives of profs in danger”. All of them said they do not know who put up the posters.

      “Since all that blew up, the media compare this affair with what happened to Samuel Paty,” said Thibault, a master’s degree student at the Grenoble IEP. “There’s talk of intellectual terrorism, of Islamo-leftist entryism or fatwa. But there is a ginormous gap between the reality of what goes on at the IEP and the hijacking [of the events] by politicians. It’s a much more complex business that began well before.”

      One of the two lecturers targeted by the posters is Klaus Kinzler, 61, who teaches German language and civilisation. He has been giving numerous interviews to the media in which he offers his version of how the affair began. What he calls a “cabal” came about, he has said, after he simply questioned the proper use of the term “Islamophobia” alongside “racism” and “anti-Semitism” in the title of a project at the IEP. He has also said that “freedom of expression no longer exists at Science Po”. In an interview with French weekly news magazine Le Point , he said of some of the students that, “They wanted to have my hide and that of my colleague.”

      Questioned by Mediapart, Kinzler, 61, who has spent 35 years in the teaching profession, began by saying he was pleased that the media are “so many” to take an interest in the events. “It’s a proper marathon, but the most interesting was CNews,” he said, referring to a French TV news channel to whom he spoke at length. “There are extracts from the programme which have been seen more than 100,000 times on social media.” He said he now wants to concentrate on the legal aspects of the affair. “Thanks to the essayist Caroline Fourest, I took on the lawyer Patrick Klugman to prepare my riposte,” added Kinzler, who accused his colleagues of having deserted him.

      Kinzler said he had been excluded from a staff-student working group at the IEP for having contested the use of the term “Islamophobia” in the title of the group’s project, and said he was accused of harassment after he questioned the contrary arguments of one of his colleagues, Claire M., (last name withheld) and who sat on the working group, in email exchanges on the subject. Kinzler also said the director of the IEP Grenoble, Sabine Saurugger, had made him remove a page of his own website for having published details of the exchanges.

      “The problem is that there are lots of errors and lies in his account,” one of Kinzler’s IEP colleagues, whose name is withheld, told Mediapart, and who insisted that the lecturer received immediate support from teaching staff.

      “We are scandalised by what he said on CNews,” said Florent Gougou, a senior lecturer at the IEP. “He regrets not having had support whereas there was a loop of emails [of support] straight after the posters were pasted. Our support was unanimous and immediate, and the condemnation of these posters was very firm.”

      Earlier this month, the IEP supervisory board voted in favour of a motion which “firmly” disapproved of the posters “which are a matter of insult and intimidation”. But the motion also insisted on the importance of “a duty of confidentiality” and respect for “established and legitimate rules on academic exchanges” – a key element in understanding the build-up to the poster controversy, and which began last November. To trace the sequence of events, Mediapart has interviewed lecturers, students and management from the Grenoble political sciences school, and obtained access to the initial emails and exchanges that sparked the row.

      It was at the end of November 2020 when seven IEP students and one of their teachers, senior lecturer Claire M., formed a working group for a project entitled “Racism, Islamophobia, anti-Semitism”. The project was created to prepare a one-day forum of discussion on the same theme in early January, as part of a yearly “Week of equality and against discrimination” programme in place since 2017.

      Klaus Kinzler joined the working group after it had been constituted, and immediately brought into question the project’s title. “Good evening everyone,” began his email, addressed to his colleague Claire M. and with the students of the group copied in. “Concerning our group thematic ‘Racism, Islamophobia, anti-Semitism,’ I am quite intrigued by the revelatory alignment of these three concepts of which one should certainly not figure here (one can even debate whether this term has a real sense or if it is not simply the propaganda weapon of extremists cleverer than us).” Kinzler then went on to explain why he had chosen to join the group: “I won’t hide from you that it is because of this obvious nonsense in the name of our thematic group that I chose it.”

      Claire M. responded the next day, when she defended the name of the project, although it was not her who was behind it. The name was chosen on the basis of an online poll organised by the IEP administration, and was approved by a committee. “The notion of Islamophobia is indeed contested and taken to task in the political and partisan field,” wrote Clair M. in reply. “That is not the case in the scientific field,” she added. She also commented that “to use a concept does not dispense with questioning its pertinence, to aske oneself if it is effective”.

      A few hours later, Kinzler replied, with the students still copied in to the exchange. “To peremptorily affirm, as Claire does, that the notion of Islamophobia would be ‘not contested in the academic field’ seems to me to be an imposture,” he wrote. “Or, let’s be frank and recognise immediately this: the ‘academic field’ which [Claire] speaks about, and of which she is a perfect example, has itself, at least in certain social sciences (which at the IEP is called ‘soft sciences’), become partisan and militant since a long time.”

      He continued: “Contrary to what Claire affirms, ex cathedra, the academic debate on the highly problematic notion of ‘Islamophobia’ is absolutely not closed.” Kinzler wrote of a “hotchpotch” of ideas “completely invented as an ideological weapon by the ‘Fous de Dieu’ [fanatics of god] (in the literal sense) against the ‘impious’ peoples, a notion which appears to have invaded numerous minds, including within our venerable institute […] It is because of that that I categorically refuse to allow it to be suggested that the (imaginary) persecution of Muslim extremists (and other Muslims led astray) today really has its place alongside millenary and almost universal anti-Semitism or the racism that our own Western civilisation (just like the Muslim civilisation indeed) has become world champion of during the course of centuries.”

      He went on to denounce “the veritable scandal” of the name given to the working group, “a re-writing of history” that will “shame” the IEP, and concluded: “I have decided that, in the case that the group decides to maintain [what is] this absurd and insulting name for the victims of racism and anti-Semitism, I will immediately leave it (that’s almost the case, in fact).”

      Shortly after that email was sent, Vincent T., a senior lecturer in political sciences, and who Kinzler had hidden in copy to his email, joined the discussion although he was not part of the group. He took up Kinzler’s defence and directly targeted Claire. M., writing that he had discovered “with alarm to what degree academics are sunk in militantism and ideology”, adding: “To associate the Grenoble IEP to the combat led by Islamists, in France and in the world, and what’s more at a time when the government has just dissolved the CCIF, well, have you become mad or what?”

      The CCIF he referred to is the French acronym for the ‘Collective against Islamophobia in France’, which was dissolved after the murder of Samuel Paty, when it was accused by interior minister Gérald Darmanin as being a “radical Islamic” body and an “enemy” of France.

      Claire M. replied citing several scientific publications to support her view that the use of the term “Islamophobia” was not problematical.

      But the situation became further inflamed when Vincent T. responded to her, copying in the IEP management. He wrote of how the weekly magazine Charlie Hebdo, the target of a 2015 terrorist attack for having published caricatures of the Prophet Muhammad which left 12 people dead, had been “accused of Islamophobia”, citing also the murder of Samuel Paty, “accused of Islamophobia”, adding that he could not imagine “for one moment that the Grenoble IEP finds itself in this camp”. He invited the institute’s management to make known its position.

      Meanwhile, Klaus Kinzler followed up with a lengthy email, in which he noted that, “Every day, the departments in ‘gender studies’, ‘race studies’, and other ‘post-colonial studies’ (the list is far from exhaustive!) of the world’s most prestigious universities come out with their production of new ‘scientific’ books and articles, the conclusions of which are strictly staggering (for persons of a normal constitution)”. He deplored a “cancel culture” that was at work, and commented that social sciences produce “a whole lot of implausible things” unlike the “hard sciences”.

      “I am going to be clear,” he wrote. “I absolutely refuse to accept that we can continue, as Claire proposes to the group, to keep the title for the planned day.”

      When questioned by Mediapart, Kinzler admitted to a taste for provocation. Meanwhile, one of his staff colleagues, whose name is withheld, commented: “He and Vincent are two profs with a reputation for being rightwing, and sometimes very militant.”

      In one email Kinzler wrote: “Were the Muslims made slaves and sold as such for centuries, like were the Blacks (who are still today numerous in suffering real racism)? No, historically Muslims were for a long while major slave traders themselves! And there is among them, still today, at least as much racism against Blacks as [there is] among Whites.” He added that Muslims had never been “persecuted”, “killed” or “exterminated” as have Jews, and that among them are “a very large number of virulent anti-Semites”.

      Kinzler wrote that while he had “no sympathy” for Islam “as a religion”, he had no “antipathy” towards Muslims. Regarding a rejection of terrorism by Muslims, he asked, “Why aren’t there millions of Muslims out in the street to say it clear and loud, immediately, after each attack. Why?”

      Finally, he proposed that the working group project be renamed as “Racism, anti-Semitism and contemporary discrimination”, the latter to encompass “homophobia, Islamophobia and misogyny”.
      Police protection for all three teaching staff in the dispute

      “Following these exchanges, Claire M. considered herself to have been the victim of an aggression, and even harassment,” commented one of her colleagues, who did not want to be named. Claire M. reportedly criticised Kinzler for opposing his personal opinions in face of scientific arguments, and also of denigrating her as being an extremist. For her, he had surpassed professional requirements of moderation, and also secular principles in his praising of the values of Christian religion.

      Her request for the IEP management to intervene in the dispute was met with a refusal on the grounds of the right to free expression. “We accompanied her move because we felt that the management had a duty to react,” said a representative of the CGT trades union branch at the University of Grenoble, which is home to the IEP. “We even gave a warning of imminent, serious danger.”

      Kinzler, who told Mediapart he had “never exceeded” the boundaries of politeness in his emails, said he was finally excluded from the working group. One of the students taking part said he had in fact excluded himself from the project. She added that, contrary to what Kinzler has said in media interviews, at the time of the email exchanges the students did not take part in the controversy.

      “We asked to be left out of this loop of emails,” she said. “We contacted the management which didn’t want to react. As a result, we let it be known that in these conditions we didn’t want to work with [Kinzler] anymore. His aggressiveness and his anti-Islam talk put us ill at ease, but there was not a will to shut him up or exclude him […] These emails attacking Islam or Muslims in this way were difficult to live with for some students.”

      In an email dated December 4th, Kinzler told Claire M.: “I have just re-read our exchange. On your side, a perfectly moderate and polite tone; on my side, I admit it, I did not have the same control of language and, in the heat of the action, I at moments let myself get carried away. I regret it.” Interviewed by Mediapart, he said: “I excused myself to calm things down, it was diplomatic, but I maintain that there was no problem in my emails.”

      According to people close to her, Claire M. was upset at the IEP management’s refusal to intervene and she was even given sick leave between December 7th-11th. Shortly before that, she raised the case with her on-campus social sciences research unit, the PACTE, which is jointly run by the IEP, the University of Grenoble and the French national scientific research centre, the CNRS. The PACTE prepared a statement sent out to internal departments expressing its “full support” for Claire M., who it said had been the target of personal attacks. Although it refrained from naming Klaus Kinzler in person, it said her scientific work of several years on issues surrounding Islam and Muslims had been called into question, and denounced a form of “harassment” she had been subjected to, underlining that scientific debate required “freedom, calm and respect”.

      A colleague within the PACTE told Mediapart: “We didn’t want to target management, but we couldn’t allow a teacher to denigrate the SHS [Human and Social Sciences] in this manner, to copy in a prof who has nothing to do with this working group, and to let them so violently have a go at a colleague in emails in front of the students. It was a call to order of form, given that management refused to intervene.”

      According to the student from the working group cited above, the affair should have stopped there. All the more so given that the original title of the project, ‘Racism, Islamophobia, anti-Semitism’ had finally been changed to ‘Feminisms and anti-racism’.

      “Besides, we were careful not to publicly mention his emails,” she said. “In reality, it’s Klaus who was the first to publicise them.” This was an important part in the chronology of events, and which Kinzler did not mention in his recent media interviews. For, angry at the reaction of the PACTE, he sent out numerous emails within the academic community exposing the row and complaining about Claire M.

      “He even used the email exchanges and the response of the lab [PACTE] as a teaching tool to discuss with his students the ‘cancel culture’ which he said he was a victim of,” said one of Kinzler’s colleagues, who did not want to be named. “Claire M. had asked for nothing, and it was firstly her name which was thrown to the lions. He is careful not to say that he went so far.” Mediapart has seen a document illustrating how the row was used for a German-language course for third-year students on the subject of “cancel culture”.

      Questioned by Mediapart, Kinzler confirmed that he had posted all the email exchanges on his website, but said he did so because the PACTE had made its statement public. In fact, the statement was sent by email to only those involved in the dispute and also the IEP management. “It was never made public on our site,” one member of the PACTE unit told Mediapart, although he admitted it had been a mistake to describe the text as a “statement”.

      In its report on the controversy, weekly news magazine Marianne echoed Kinzler’s account that the student collective, “le collectif Sciences Po Grenoble en lutte”, published extracts from the emails on January 7th, when it denounced Kinzler’s arguments as “rooted on the far-right”. However, the extracts published, in which Kinzler’s name was not mentioned, were copied from among those he had already published on his own website.

      “I don’t regret having circulated them because it was my only means of defending myself,” Kinzler told Mediapart, although he said he now regretted publishing the name of Claire M. “I should have withdrawn her name but I had other anger to deal with.” He finally withdrew her name when the row became the national controversy that erupted earlier this month. “But I don’t understand too well that a song and a dance is made about the safety risk for my colleague,” he added.

      However, like Kinzler and Vincent T., Claire M. has been given special police protection since March 6th, and a CGT union official said earlier this month she had received a hate message by email.

      In a riposte to the IEP management’s failure to intervene, Claire M. also made a complaint last December to the office of France’s rights watchdog, the Défenseur des droits, which, beyond its role as ombudsman with regard to administrative matters, also has authority to probe situations of alleged discrimination and deontological misdemeanours. Mediapart understands that the watchdog sent a letter on January 11th to IEP director Sabine Saurugger, through its regional office in Grenoble, in which, while not commenting on the substance of the issues behind the dispute, it underlined the requirement for mutual respect between staff, concluded that Vincent T. and Klaus Kinzler had failed to show proper respect to Claire M., and noted that the latter had not been given support by the management.

      Questioned by Mediapart, Saurugger refutes any inertia over the affair. “These events led to very firm action by the management, which moreover led to the writing of apologies by Klaus Kinzler,” she said. Indeed, on December 16th Kinzler again offered his excuses – while also publishing the email exchanges on his website, and justifying his position in a message sent to the PACTE in response to their statement. “It is incorrect to say we didn’t react, but we tried to have a constructive dialogue,” added Saurugger
      ’Calm must be brought to this debate’

      Contrary to what was reported, the IEP’s internal administration had, before the posters naming the Kinzler and Vincent T. were put up, been largely made aware of the problems. The students’ union council, which represents their different unions in one body, had also criticised the management inaction and sent a letter asking it to express its disapproval of Kinzler’s comments. “Islamophobia does not have its place in our institute, just like other discriminations that can be racism and anti-Semitism,” it wrote on January 9th, while expressing its support for Claire M.

      In response, IEP director Sabine Saurugger underlined the importance of the teaching staff’s freedom of expression, but also principles of “tolerance and objectivity” as required by “university tradition and the code of education”. On January 13th, student representatives reiterated their demands, arguing that the IEP should “not hide behind pedagogic freedom to defend Islamophobia”. They also requested that the agenda for the next IEP board meeting include a motion to cancel a course led by Vincent T. called “Islam and Muslims in contemporary France”. On February 22nd, the students’ union council launched an appeal on Facebook asking students to report Islamophobic comments during lectures. “We had had several problematic reports,” said a students’ union representative.

      Vincent T. is a member of an association of academics called the Observatoire du décolonialisme (“Observatory of de-colonialism”), signing an opinion article on the subject in the weekly news magazine Le Point in January, and also regularly contributes to the news website Atlantico. “His opinion articles are all cited in the IEP’s official press review,” commented a staff colleague, who said it was an illustration that the IEP is far from being “a university undermined by ‘Islamo-leftism’”.

      “Islamo-leftist and decolonial ideologies have become so powerful that the official authorities try to protect them,” commented Vincent T. in an interview published by Atlantico in February. “Our best students are today conditioned to react in a stereotyped manner to the major problems of society,” he said, further into the interview. “They are for example convinced that French society is racist, sexist and discriminatory, that immigrants were brought by force to France to be exploited and placed in ghettos, that Napoleon was a sort of fascist, or that colonisation was synonymous with genocide.”

      “Vincent is known for being on the right of sociology,” said a lecturer at IEP Grenoble, whose name is withheld. “Having said that, there is no element today that allows to prove that he made Islamophobic comments in his lectures […] What is certain is that he makes an obsession of it. But there is also a large [presence of] fright within him.”

      Contacted by Mediapart, Vincent T. declined to personally comment on the events, and instead invited us to contact his lawyer and the management at the Grenoble IEP.

      Following the murder of Samuel Paty last October, Vincent T. sent an email to the Grenoble university presidency. “The caricatures published by Charlie Hebdo have become a demarcation line between civilisation and barbarism, between us and our enemies,” he wrote. “Either we accept these caricatures, or either we refuse them: it is for each one to choose their camp.”

      “In the framework of my teaching, it happens that, as certainly for other colleagues, I present these drawings when I broach the case of the caricatures,” he added. “For this reason, my life is therefore potentially in danger. It will stop being so if every academic takes up solidarity by posting the caricatures everywhere they can.” He concluded: “In the absence of such an elementary measure of solidarity and courage, you will put my life in danger.” The university administration said it would alert the police if it believed there was a need.

      For that reason, some teaching staff and students believe the Facebook appeal by the students’ unions for reports of Islamophobic comments was a mistake. “This appeal for reports, even if it didn’t mention his name, should have been kept to internal [messaging] and not posted on social media,” said one. “Vincent was too identifiable.” After Vincent T. discovered the post on social media, he sent an email to the students: “For reasons I cannot explain by email, I ask all the students who belong to the union called ‘union council’ to immediately leave my lecture classes and to never set foot in them again.” He concluded: “I am Charlie and I will remain so.”

      The same day, Klaus Kinzler sent an email to both students and management, presented as a humorous note, following a stormy meeting between students and teaching staff, during which he had drunk alcohol. “Good day, above all to our little Ayatollahs in germination (what is the gender-inclusive again for Ayatollah?),” he began. “I see that it is beginning to be a habit with you to launch fatwas against your profs […] It shocks you so much, you the self-declared ‘Guardians of good mores’ that, after four interminable hours spent with you […] I had the need to knock back a few glasses behind the tie in order not to blow a fuse?” he asked, before reiterating his support for Vincent T. He then signed off: “A teacher ‘in the struggle’, Nazi by his genes, an Islamophobe repeat offender.”

      One of Kinsler’s colleagues described the events as, “A succession of faults, he went too far”. Once again, the students contacted the IEP management over the email, but to no reaction. The union council filed a formal legal complaint for “defamation and discrimination because of union activities”, which was eventually dismissed. It was four days later when the names of Kinzler and Vincent T. appeared on the posters pasted on the IEP’s walls.

      While all the teaching staff have unreservedly condemned the posters, some are unhappy with the account Kinzler has been giving in television interviews and the accusations made against his colleagues, students, management and the PACTE research unit. “I very firmly condemn these posters but I contest any responsibility of the [PACTE] in the allegations made against these two lecturers, one of who is also a member of the PACTE,” said Anne-Laure Amilhat-Szary, head of the joint research unit.

      All of the teaching staff, including Klaus Kinzler, agree that the contagious conflicts resulting from the countless exchange of emails had aggravated the situation. “The timid reactions from management as well,” said one teacher.

      “We gave support to these two teachers, condemned the posters, but the affair that is reported in the media puts a slant on the matter that presents the educational community as thoughtless Islamo-leftists,” said IEP Grenoble lecturer Simon Persico. “That’s false. Calm must be brought to this debate which has become unprecedented in scale, aggravated by the lockdown situation which is very heavy for the students, and which prevents any peaceful and respectful discussion.”

      French junior minister for higher education minister Frédérique Vidal has ordered two education authority inspectors to interview the different protagonists, and meanwhile Klaus Kinzler has continued with his media appearances. “Just after the programme I was on at CNews, I chatted twenty minutes with Serge Nedjar, the head of the channel, who wanted me to come along more regularly,” he told Mediapart. “That flattered me. I’m going to think about it.”

      https://www.mediapart.fr/en/journal/france/220321/how-islamophobia-row-erupted-french-political-sciences-school?_locale=en&o

  • #Démission de #Frédérique_Vidal : la pression monte !

    Les appels à la démission de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (#ESR), Frédérique #Vidal, se multiplient depuis qu’elle a annoncé vouloir commander une enquête sur les ravages de « l’islamo-gauchisme » à l’Université (https://www.soundofscience.fr/2648). Les raisons de mettre un terme à son sinistre mandat ne manquent pas : chasse aux sorcières « islamo-gauchistes » donc, appuyée sur des rumeurs fallacieuses (https://blogs.mediapart.fr/edition/fac-checking/article/280221/un-seminaire-sur-la-deradicalisation-annule-pantheon-sorbonne-octobr), mais aussi abandon des étudiant·es pendant la pandémie (https://universiteouverte.org/2021/01/13/face-a-notre-detresse-rassemblons-nous-jeudi-14-janvier-2021-plac) (voir et signer cet appel des étudiants de la cité U de Nanterre : https://www.change.org/p/emmanuel-macron-appel-des-%C3%A9tudiants-de-la-cit%C3%A9-u-de-nanterre), marchandisation xénophobe de l’université avec la hausse des frais d’inscription pour les étudiant·es étrangèr·es (https://universiteouverte.org/2019/04/28/officialisation-de-la-hausse-des-frais-que-retenir-des-decrets), duplicité intellectuelle, duplication de bandes de gel (https://academia.hypotheses.org/24479), mandarinat et recrutement local.

    Ah, et on oubliait la Loi de Programmation de la Recherche (LPR), une loi de précarisation (https://universiteouverte.org/2020/09/25/loi-de-programmation-de-la-recherche-une-loi-de-precarisation) !

    –---

    Liste des #appels_à_la_démission de la ministre Vidal :

    - La #pétition et tribune parue dans le Monde (https://www.wesign.it/fr/science/nous-universitaires-et-chercheurs-demandons-avec-force-la-demission-de-freder) qui a dépassé les 22 000 signatures individuelles et qu’il faut encore signer et faire signer !
    - La pétition initiée par l’ANCMSP (https://www.wesign.it/fr/science/vidal--demission-#), que nous avons co-signée avec d’autres organisations, ouverte également aux signatures individuelles :
    - les associations professionnelles ANCMSP (Association nationale des candidat·e·s aux métiers de la science politique), ASES Association des Sociologues Enseignant.e.s du Supérieur, Association des enseignant·es-chercheur·ses en science politique (AECSP), Confédération des Jeunes Chercheurs (CJC)
    - Les collectifs : CDNT Collectif des non-titulaires de Lyon 2, DICENSUS, EFiGiES Association de jeunes chercheur-euse-s en Études Féministes, Genre et Sexualités, FASOPO (Fonds d’Analyse des Sociétés Politiques), Les Jaseuses, Réseau de jeunes chercheur-euse-s travaillant sur des corpus féminins, féministes et queer, Noria Research, Université Ouverte
    - Les groupes de recherche GIS études africaines en France, Unité de Recherches Migrations et Société (URMIS)
    - Les syndicats L’Alternative, Solidaires étudiant-e-s/syndicat de luttes, SUD Education, Sud Recherche EPST
    Les syndicats SNCS (https://sncs.fr/2021/02/23/le-sncs-fsu-demande-la-demission-de-la-ministre-frederique-vidal) et SNESUP (https://www.snesup.fr/article/frederique-vidal-doit-etre-remplacee-lenseignement-superieur-et-la-recherche-) de la FSU, Ferc-sup (https://cgt.fercsup.net/les-dossiers/enseignement-superieur/lppr-frederique-vidal-2019-2021/article/declarations-de-la-ministre-sur-l-islamo-gauchisme-a-l-universite-la-ru) de la CGT, SUD Recherche et SUD Education (https://www.sudeducation.org/communiques/vidal-porte-atteinte-a-la-liberte-de-recherche-des-universitaires-un-t)
    – La Commission Permanente du Conseil National des Universités (CP-CNU) : https://www.lavue.cnrs.fr/actions-publiques/article/lettre-de-la-cp-cnu

    D’autres textes, sans appeler explicitement à la démission de Frédérique Vidal, expliquent qu’il est n’est plus possible de travailler avec elle :

    - Communiqué de presse de la CEPED (Conférence Permanente des chargé·es de mission Égalité, Diversité ou mission assimilée des établissements d’enseignement supérieur et de recherche : https://www.cped-egalite.fr/wp-content/uploads/2021/02/CP-CPED-Islamo-gauchisme-et-manque-de-moyens-24022021-1.pdf) du 24 février 2021, qui explique que « les engagements de la ministre ne sont pas suivis d’effets et l’histoire de leur annonce est réécrite par le ministère, comme pour les effacer de notre mémoire » et que « le manque de soutien et de moyens sont les principaux facteurs justifiant la difficulté des chargé·es de mission égalité–diversité. » En conséquence, « la CPED ne transmettra plus au Ministère, comme elle en avait l’habitude, les actions des établissements d’enseignement supérieur et de recherche autour des problématiques d’égalité femmes-hommes et de lutte contre les discriminations. »
    - Les conseils d’administration (CA) des universités Bordeaux Montaigne ou de Lyon 2 condamnent les propos de la ministre.

    Frédérique Vidal doit donc partir !
    Voici pourquoi : petite liste non-exhaustive de ses dernières casseroles.

    1. Les contradictions

    Pour Vidal, « l’islamo-gauchisme » n’existait pas en octobre 2020 ; elle le voit partout en février 2021. Duplicité dans le discours ? Dans les expériences scientifiques aussi, apparemment :

    2. L’affaire des duplications de bandes de gel

    Grâce au carnet Academia (https://academia.hypotheses.org/24479) qui a retranscrit et traduit le billet de Leonid Schneider (https://forbetterscience.com/2019/04/01/frederique-vidal-minister-for-research-and-gel-band-duplication/amp/?__twitter_impression=true) nous avons accès aux suspicions de fraude qui pèsent sur les travaux de Frédérique Vidal.

    « La #fraude repose, selon l’article, sur des dispositifs élaborés. Pour étayer leurs résultats, les autrices et les auteurs ont réemployé des clichés, plus ou moins éclaircis par logiciel, comme preuves distinctes. Après avoir publié un premier article sur un cas de fraude dans un article publié 2001 dans le Journal of Cell Science, l’auteur a poursuivi son enquête à propos de deux nouveaux articles et établit la preuve du réemploi du même matériel pour illustrer des processus cellulaires différents, sans le préciser. On apprend par ailleurs, après investigation auprès de l’équipe, que les archives de laboratoire, sous la responsabilité de Frédérique Vidal, sont illisibles ou, dans le cas du carnet de laboratoire, ont carrément disparu ! »

    3. Mandarinat et recrutement local, publié par le Canard enchaîné

    4. Les poursuites qui se finissent en douche froide

    Comme l’explique Gilles d’Hallouaran (https://blogs.mediapart.fr/gilles-dhallouaran/blog/200221/douche-froide-pour-frederique-vidal-et-pour-l-ex-president-de-l-univ), Frédérique Vidal a tout fait pour voir sanctionnés deux universitaires nantais mobilisés pour le retrait du dispositif de sélection « ParcourSup » et de la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants (ORE) adoptée le 8 mars 2018. Or, le 11 février dernier, le conseil de discipline national des enseignants-chercheurs vient d’infliger en appel un camouflet à Frédérique Vidal et à l’ancien président de l’Université de Nantes.
    5. La porte ouverte à l’alt-right – qu’il est préférable d’appeler « extrême-droite », ou « droite suprémaciste »

    La privatisation de l’université et de la recherche publiques, les mesures racistes et xénophobes, les discours qui font la part belle aux idées d’extrême-droite et aux « raisonnements complotistes » : on peut dire que Frédérique Vidal a un agenda politique clair, qui n’est favorable ni au service public de l’ESR, ni au travail scientifique, mais qui prépare le terrain pour les thématiques fascistoïdes des extrêmes-droites contemporaines.

    C’est ce que montre parfaitement David Chavalarias (https://politoscope.org/2021/02/islamogauchisme-le-piege-de-lalt-right-se-referme-sur-la-macronie), dans son article du 21 février intitulé « Islamogauchisme : Le piège de l’Alt-right se referme sur la Macronie », en s’appuyant sur une analyse des échanges sur Twitter.

    « En résumé, la première étape pour ancrer l’idéologie alt-right et arriver à saboter une démocratie est de concrétiser dans l’imaginaire collectif la représentation d’un ennemi de l’intérieur qui pilote nos élites et fait alliance avec des ennemis de l’extérieur (non-blancs). La notion d’« islamo-gauchisme » est en cela une trouvaille géniale qui véhicule en quelques lettres cette idée maîtresse. En France, l’alt-right n’aurait pu rêver mieux que l’intervention récente de la Ministre : l’« islamo-gauchisme » pourrait être en train de corrompre les têtes pensantes de nos Universités ; propos amplifié par le Ministre de l’Éducation Nationale qui le voit “« comme un fait social indubitable ». La polémique nationale que cela a suscité est un service rendu inestimable. »

    Avec Frédérique Vidal, la destruction du service public (https://blogs.mediapart.fr/bernard-gensane/blog/210221/frederique-vidal-voit-des-islamo-gauchistes-partout-et-privatise-l-u) et les discours fascistoïdes font bon ménage. Elle fait peser sur la recherche et sur les libertés académiques de graves menaces, qui sont celles que nos collègues de Turquie, de Hongrie, de Russie ou de Pologne connaissent hélas déjà trop bien. C’est ce que dénoncent nombre de collègues, comme Pinar Selek (https://blogs.mediapart.fr/pinar-selek/blog/210221/lettre-frederique-vidal) ou Alain Blum et Juliette Cadiot (https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/23/en-france-les-sciences-humaines-et-sociales-ne-sont-pas-au-service-du-politi).
    6. Son mépris pour les deux chercheur·ses détenu·es en Iran

    Comme l’explique parfaitement Jean-François Bayart (https://blogs.mediapart.fr/jean-francois-bayart/blog/220221/trois-raisons-de-la-necessaire-demission-de-frederique-vidal), ce mépris est indéniable :

    « Le 5 juin 2019 deux chercheurs français ont été arrêtés en Iran de manière arbitraire et réduits au statut de monnaie d’échange. Roland Marchal a été troqué contre un membre des Gardiens de la Révolution, le 20 mars 2020. Fariba Adelkhah, elle, est toujours retenue contre son gré en Iran, assignée à résidence et sous contrôle d’un bracelet électronique. Alors que le comité de soutien à ces deux prisonniers scientifiques a été reçu à l’Élysée et au ministère des Affaires étrangères, il n’a jamais enregistré le moindre signe d’empathie de la part de la ministre ou de son cabinet. Interrogée par des parlementaires ou des journalistes, celle-ci a toujours botté en touche, comme si le problème ne la concernait pas. Elle n’a pas non plus rencontré Roland Marchal à son retour en France. Voilà qui en dit long. »

    7. En 2021, toujours moins de postes d’enseignant·es-chercheur·ses ouverts…

    Ça se passe de commentaires, hélas.

    https://universiteouverte.org/2021/02/24/demission-de-frederique-vidal-la-pression-monte

    #université #ESR #facs #France

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  • « Nous voulons exprimer ici notre solidarité avec les universitaires français », par #Angela_Davis, #Gayatri_Spivak, #Achille_Mbembe...

    Dans une tribune que nous publions en exclusivité, des intellectuels du monde entier, dont l’américaine Angela Davis, l’indienne Gayatri Spivak ou le camerounais Achille Mbembe, dénoncent les #attaques de Frédérique Vidal.

    Nous voulons ici exprimer notre solidarité avec les universitaires, activistes et d’autres producteurs de savoir, qui, en France sont visés par les déclarations faites en février 2021 par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Elle y dénonce « l’#islamo-gauchisme » et son effet de « #gangrène » sur la France, et appelle à une enquête au sein du CNRS et de l’université. Les travaux en question analysent et critiquent le #colonialisme et le #racisme, et soutiennent des projets décoloniaux, antiracistes et anti-islamophobes au sein de l’académie comme dans l’espace commun. Les déclarations de Vidal montrent l’embarras de l’État devant ces défis, et, partant, la volonté de les réprimer plutôt que de s’y intéresser.

    Les intentions de l’État apparaissent dans le langage utilisé. Le terme relativement nouveau d’« islamo-gauchisme » reflète une convergence beaucoup plus ancienne d’#idéologies de droite, coloniales et racistes opposées aux luttes anticoloniales, anti-islamophobes et antiracistes.

    Vidal affirme que la critique anticoloniale, décoloniale et postcoloniale, antiraciste, anti-islamophobie, l’#intersectionnalité, ainsi que les analyses féministes et queer décoloniales, sont des importations étrangères depuis les universités américaines.

    Une image blanchie de la République

    Elle ignore que la théorie décoloniale s’est développée à #Abya_Yala (Amérique latine), la théorie postcoloniale en #Inde, et que les femmes et les queers dans les luttes anticoloniales et antiracistes ont toujours pensé aux liens entre toutes ces #relations_de_pouvoir. Vidal oublie également que la théorie postcoloniale et décoloniale est redevable aux travaux antérieurs d’auteurs francophones racisés et du sud, tels que #Frantz_Fanon, #Aimé_Césaire et d’autres.

    Ce faux récit et ces actes de #répression retirent effectivement la France d’un débat mondial animé et urgent. Ils soumettent les universitaires racisé.e.s - déjà peu nombreux.ses et marginalisé.e.s - qui produisent des études critiques sur le colonialisme, l’#islamophobie, le #racisme_anti-noir, etc., ainsi que leurs allié.e.s, à des risques encore plus importants.

    L’attaque contre les universitaires et activistes progressistes et radicaux cherche à tout prix à préserver « l’#exceptionnalisme_français » et une image blanchie de la République lavée des vérités qui dérangent. Il s’agit notamment du fait que la #France reste une #puissance_coloniale (par exemple à la Réunion, en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, aux Iles des Saintes, la Désirade, Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, etc.), et néocoloniale en termes de relations économiques, politiques et militaires avec les anciennes colonies.

    Cette #mentalité_coloniale se manifeste dans les structures de gouvernance de la France, en particulier vis-à-vis des citoyen.ne.s et des immigré.e.s racisé.e.s, comme en témoignent des mesures comme la dissolution du #CCIF (#Collectif_contre_l’islamophobie_en _France), et un ensemble de #lois telles que : la loi contre le port du voile ; les lois sur l’immigration ; la loi islamophobe contre le « #séparatisme » qui menace toutes les formes d’autonomie ; le projet de loi en cours d’adoption sur la « sécurité globale », qui légaliserait et institutionnaliserait la surveillance de masse, y compris au moyen de drones ; la loi interdisant de filmer les brutalités policières ; la loi (maintenant abrogée) qui exigeait que le #colonialisme ne soit enseigné que comme le décidait l’État ; lois antiterroristes abusives et discriminatoires ; et d’autres. Ces mesures visent à « intégrer » de force les populations suspectes dans des rôles de subordonnés au sein de la société française.

    Lois répressives et enquêtes internes

    C’est précisément la critique de cette #histoire_coloniale, de ce qui s’en perpétue, avec le racisme, et l’islamophobie, que l’État souhaite censurer et rendre invisible.

    Une partie de la gauche blanche, ainsi que des féministes qui ne font aucune analyse anticoloniale, anti-islamophobe et antiraciste, sont également des complices de l’#invisibilisation de l’#oppression_coloniale et du #racisme, en fournissant des #rationalisations_idéologiques au #racisme_structurel porté également par l’État. Cela aussi montre l’incohérence du terme « islamo-gauchisme ».

    La répression en France n’est pas isolée. Au Brésil, en Turquie, en Hongrie, en Pologne, aux États-Unis, en Inde et dans d’autres pays, nous assistons à la montée de la #répression_du_savoir, des études, et de mouvements sociaux critiques par des gouvernements néolibéraux, de droite et autoritaires.

    Mais partout où il y a de la répression, il y a également des formes de #résistance en réseau avec des chaînes mondiales de solidarité.

    La déclaration de Vidal et l’enquête envisagée sont apparues dans un contexte où, à la fois à l’université et dans les rues, s’est exprimée énergiquement la volonté de lutter contre l’#injustice_coloniale, raciale et économique. Par exemple, en France, les manifestations pour la défense d’#Adama_Traoré, et d’autres manifestations antiracistes dans le monde après le meurtre de George Floyd sont des formes courageuses d’#engagement qui ne peuvent qu’inquiéter Vidal et tous ceux qui l’encouragent et la soutiennent. Les lois répressives et les enquêtes n’arrêteront ni cette production de savoir, ni ces recherches, ni ces mouvements.

    En tant que chercheurs et activistes internationaux, nous nous engageons à être solidaires de nos homologues de France. Nous nous engageons à suivre attentivement la situation, à faire connaître les cas de répression à l’échelle mondiale, à inviter ceux qui sont confrontés à la répression et à la censure à s’exprimer dans nos pays, à co-rédiger des essais avec elles et eux et à les aider à traduire leur travail, à co-encadrer des étudiant.e.s et des jeunes collègues, et à s’engager dans d’autres formes de collaboration qu’elles et ils désirent.

    "1. Talal Asad, Professor of Anthropology Emeritus, Graduate Center, City University of New York""2. Paola Bacchetta, Professor, UC Berkeley""3. Homi K. Bhabha, Anne F. Rothenberg Professor of the Humanities, Harvard University""4. Angela Y Davis, Distinguished Professor Emerita, University of California, Santa Cruz""5. Gina Dent, Associate Professor, Feminist Studies, History of Consciousness, and Legal Studies. University of California, Santa Cruz""6. Roxane Dunbar Ortiz, Historian and Author""7. Nick Estes, Assistant Professor of American Studies, University of New Mexico""8. Miriam Grossi, Professor at Federal University of Santa Catarina – Brazil""9. Jin Haritaworn, Associate Professor, York University, Toronto""10. Azeezah Kanji, Legal academic and Journalist""11. Robin DG Kelley, Distinguished Professor and Gary B. Nash Endowed Chair in U.S. History, UCLA""12. Nelson Maldonado-Torres, Professor and Director, Rutgers Advanced Institute for Critical Caribbean Studies, Rutgers University""13. Achille Mbembe, University of the Witwatersrand, Johannesburg""14. Walter D Mignolo, William H. Wannamaker Distinguished Professor of Romance Studies and Professor of Literature, Duke University""15. Trinh T. Minh-ha, Professor of the Graduate School, Departments of Gender & Women’s Studies and of Rhetoric, UC Berkeley""16. Chandra Talpade Mohanty, Distinguished Professor of Women’s and Gender Studies & Dean’s Professor of the Humanities, Syracuse University""17. Cherrie Moraga, Poet, Playwright-Director, Educator, Activist""18. David Palumbo-Liu, Professor, Stanford University""19. Shailja Patel, Activist, Writer. US/Kenya""20. Vijay Prashad, Executive Director, Tricontinental : Institute for Social Research""21. Jasbir Puar, Professor, Rutgers University""22. Kamila Shamsie, Novelist and Professor of Creative Writing, University of Manchester""23. Gayatri Chakravorty Spivak, University Professor, Columbia University""24. Keeanga-Yamahtta Taylor, Assistant Professor & Charles H. Mcilwain University Preceptor, Princeton University""25. Amina Wadud, National Islamic University, Yogjakarta"

    Les autres signataires :
    https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSc46U844ETt0fBsq-6v9n1pcaVIx_U8LLMiU16VpMo5NwgU_w/viewform

    https://www.nouvelobs.com/idees/20210317.OBS41524/nous-voulons-exprimer-ici-notre-solidarite-avec-les-universitaires-franca

    #solidarité #solidarité_internationale #université #ESR #France #recherche #Spivak #Mbembe #Vidal #Frédérique_Vidal

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