• Pour une révolution pédagogique
    http://jlvdl.over-blog.com/pages/Sommaire_du_livre-2159402.html

    Il me paraît évident que notre #école, au service d’une société où fleurit l’injustice, finira toujours par recueillir les fruits de son impuissance à changer le monde suite à la dégradation sociale engendrée […].
    Si des avancées ont vu le jour […], l’école reste pour nombre d’#enfants génératrice de violence alors qu’elle se devrait d’être un milieu protégé et protégeant y compris dans les périodes de régressions sociales. […]
    Du fait des difficultés sociales, une pression persiste sur l’école. L’enseignant victime de ces pressions se retrouve le plus souvent seul face à son groupe classe et incarne face à des élèves, victimes eux-mêmes, le poids de l’institution. Rompre avec cette image, sortir du mécanisme infernal d’une pédagogie frontale, s’affranchir d’une gestion autoritariste de la classe restent les voies à baliser afin de mieux pouvoir les parcourir. […]
    Ce que les #enseignants dans leur majorité apprennent avant tout aux enfants bien avant le calcul et la syntaxe, c’est la soumission à l’autorité. […]
    La clef de voûte du nouvel édifice à élaborer sera la notion de #coopération, ce qui implique sans doute une véritable révolution pédagogique.

    Un livre de Jean-Luc VAN DER LINDEN (éditions L’Harmattan, 2009)
    http://www.youscribe.com/catalogue/livres/education/sciences-de-l-education/pour-une-revolution-pedagogique-164037

    #éducation #non_violence #Freinet #pédagogie

  • À l’école de l’autorité (Vacarme)
    http://www.vacarme.org/article1550.html

    Alors que l’école est généralement l’objet de faux-débats particulièrement stériles, Charlotte Nordmann fait œuvre de clarté avec des textes où les questions soulevées redeviennent constructives (et dont les interrogations mériteraient de sortir de l’école pour questionner l’ensemble de la société). À charge à chacun, d’y trouver un cheminement de réponse…

    On nous dit que le règne du caprice et du #divertissement s’est insinué jusque dans l’#école, ce lieu où l’#autorité semble la plus naturelle, la plus légitime, parce que fondée sur une inégalité apparemment incontestable et imposée pour le seul bien des intéressés. On nous dit que l’autorité du maître a été ruinée, que la supériorité de son âge et de son savoir n’est plus reconnue, que son utilité même est contestée. […] On évoque tout cela pêle-mêle ou successivement, pour conclure que l’école serait désormais dans l’incapacité de remplir sa fonction de transmission d’un patrimoine culturel.
    Le plus frappant dans ces discours est leur force de conviction au regard de leur peu de fondement. Sans entreprendre de rendre raison de cette puissance, contentons-nous de remarquer que ces discours ont pour effet de nous masquer ce qui partout apparaît, dès qu’on parvient à entamer le sentiment d’évidence qui empreint trop souvent notre perception de l’école, à savoir l’omniprésence de relations d’autorité. […]
    Le seuil de #violence toléré à l’école est aujourd’hui singulièrement bas, comparé à ce qu’il a pu être dans les années 1950, par exemple, la nouveauté résidant évidemment en cela que la réaction aux transgressions des règles de « civilité » ne fait plus intervenir seulement l’autorité de l’institution scolaire, mais également l’autorité de la police, de l’institution judiciaire, voire de la psychiatrie.
    […] si l’on se préoccupe, par des moyens d’ailleurs problématiques, d’« intéresser » les élèves, l’activité à l’école relève pour ainsi dire toujours de l’#obligation. À l’école, la #contrainte est omniprésente, il n’est quasi rien qu’on ne fasse sous la menace. […] Le peu d’efficacité de la masse considérable d’injonctions dont les élèves sont assaillis n’entame pas la constance avec laquelle elles sont invariablement proférées. Et la diffusion du modèle du « #contrat » à l’école n’a fait que compliquer un peu plus les choses, marquant la volonté de faire intérioriser la contrainte par l’élève, de sorte que son indiscipline est jugée d’autant plus scandaleuse et appelant des conclusions définitives, tandis que l’élève lui-même est poussé à s’estimer seul responsable de la situation.
    La confusion la plus complète règne à l’école quant à savoir si son but premier est de discipliner les élèves ou de leur permettre d’apprendre quelque chose. […]
    Qu’il doive y avoir une part de contrainte dans l’#éducation, ce n’est pas ce que nous contestons. Mais ce qui est frappant dans l’école, c’est que la contrainte est partout. Les espaces, les domaines d’activité où les élèves choisissent de s’appliquer à telle ou telle chose, de leur propre initiative, sans sanction extérieure, sont extrêmement rares. […]
    C’est pourquoi l’école produit une véritable #infantilisation, en encourageant la soumission inconditionnelle à des normes dont la validité n’est que rarement remise en question. Chez les élèves les plus performants, cela peut atteindre des proportions étonnantes : à travailler parce qu’« il le faut », sans savoir pourquoi, sinon parce qu’on les assure que c’est la voie obligée pour « réussir », ils en viennent à n’être plus capables de produire que sous la pression d’une exigence immédiate, à ne plus s’estimer capables de juger par eux-mêmes de leur travail, à douter constamment d’eux-mêmes […]. Ce modèle n’est-il pas celui d’une absence totale d’#autonomie — si du moins l’on entend par là la capacité à se donner sa propre loi, et non la propension à accepter docilement celle qu’on vous impose ? […]
    Pour sortir du rapport duel entre le maître et l’#élève, rapport essentiellement fondé sur la contrainte, il peut être utile d’introduire entre eux des tiers : à partir du moment où la classe se structure autour d’outils, d’instruments, […] et non simplement de « s’exercer » pour être évalué par le maître, le travail cesse d’être motivé essentiellement par l’obéissance à son autorité. […]
    L’omniprésence de la contrainte a pour autre effet problématique que la question du sens des #savoirs enseignés se voit évacuée de l’acte d’enseignement […]. Les savoirs sont ainsi le plus souvent transmis sous une forme dogmatique, sans qu’il soit fait état de la façon dont ils ont été constitués, de ce sur quoi ils reposent, ni des problèmes qu’éventuellement ils posent, des polémiques qu’ils suscitent. […]
    Cette vision dualiste contribue à décourager toute mise en question de ses propres opinions, toute interrogation sur leurs fondements. Elle présuppose qu’il y a entre le monde de l’« opinion » et des savoirs non académiques et le monde des sciences de l’histoire et de la société une rupture épistémologique, ce qui est pour le moins discutable. Elle peut induire une acceptation acritique de ce qui est perçu comme un savoir incontestable ; elle nourrit le respect pour les « experts », à l’heure où cette figure est l’un des moyens les plus actifs de la négation de la politique et de son assimilation à une pure et simple « gestion », aussi « rationnelle » que possible. […] On comprend dès lors qu’à l’autorité de l’école, les élèves ne se sentent autorisés à opposer qu’une autorité supérieure, un autre discours dogmatique, celui de la religion.
    Se construit ainsi un discours fermé, qui entend donner des cadres mais tend à interdire en réalité son propre dépassement, un discours dont l’objectif est de paraître le plus complet possible, lorsqu’il devrait, pour constituer un véritable #apprentissage intellectuel, faire au moins soupçonner combien il est insuffisant et provisoire. Ainsi, ce qui devrait induire une augmentation de la puissance d’agir devient un facteur d’impuissance. […]
    Ce n’est pas sans raison que les rapports d’autorité qui règnent à l’école sont si rarement remis en question. Ils sont protégés par la croyance selon laquelle l’institution scolaire n’aurait pour fin que le « bien » des élèves, et serait le lieu d’une diffusion universelle de savoirs et de #compétences. Or, ce n’est qu’à partir du moment où l’on reconnaît que l’école est, tout autant, une instance de classement et de hiérarchisation, que l’on peut commencer à s’interroger sur l’ambiguïté de ce qui s’y joue. Ce n’est que sur ce fond que l’on peut comprendre pourquoi son autorité peut être contestée pratiquement par ceux qu’elle n’« élimine » plus, ou bien moins qu’auparavant, mais qu’elle continue à classer et à reléguer. Ce n’est qu’à partir de là que l’on peut voir à quel point l’école peut être une école de #soumission à ce qui est — de sorte qu’il faudrait s’inquiéter non pas de la ruine de son autorité, mais plutôt du peu de contestation que celle-ci suscite.

    #freinet #pédagogie_institutionnelle

  • L’école autrement - Une méthode Freinet
    http://vimeo.com/3065309

    Les méthodes expérimentées ont des bases communes : mettre les enfants sur la voie du savoir en les laissant le découvrir par eux-mêmes, inscrire la classe dans la continuité de la vie en l’ouvrant sur l’extérieur, permettre aux enfants d’accéder à leur sensibilité, à leur subjectivité, à leur individualité.
    Depuis 2001, des enseignants formés à la pédagogie Freinet ont repris le fonctionnement d’une école à Mons-en-Barœul dans la banlieue de Lille.

    #éducation #école #freinet

  • Notre système actuel n’a jamais été aussi éloigné de la pédagogie Freinet (Christian Rousseau)
    http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/21005

    La spécificité [de la pédagogie Freinet] est toujours la même : c’est une pédagogie qui a l’ambition d’être « populaire » au sens premier du terme, c’est-à-dire s’adressant à tous les enfants ; une pédagogie qui inclut, qui accueille, qui permet la rencontre entre les individus en utilisant des pratiques qui tendent à respecter au plus près le cheminement de chacun.

    #éducation #pédagogie #freinet

  • La dernière classe (Arte Radio)
    http://www.arteradio.com/son.html?615991

    Instituteur à l’école publique Jules-Verne à Rouans (Loire-Atlantique), Jean-Yves Vlahovic prend sa retraite après 38 ans de bons et loyaux services. Sa fille l’a suivi dans ses derniers jours de classe. L’adepte du dialogue avec les élèves et de l’expérimentation quitte l’école sur une note amère. A l’heure des suppressions de postes, portrait d’une Education nationale en danger.

    #éducation #freinet

  • Empêcher... empêchés de penser
    http://www.amisdefreinet.org/lebohec/empecher.html

    Mais l’auteur des programmes a vraiment une vision nostalgique des choses. C’est simple pour lui : pour avancer vraiment, il faut revenir soixante ans en arrière. Lorsqu’on lit le programme du CP-CE1, on croirait se retrouver au milieu du siècle précédent, comme si rien n’avait bougé, comme si la vie était immuable ; alors qu’il s’est passé bien des avancées qui changent fondamentalement les choses. Les enfants sont dans les mêmes conditions qu’autrefois. Le but est le même : les empêcher de penser. Et c’est pour ça que les instructions de 1923 lui plaisent tant.

    Revenons-en à cette « magnifique » école d’autrefois : elle durait 30 heures par semaine sans compter les heures d’études pour les enfants des villes. Pour quels résultats ?
    Prenons une classe de certif (il se passait alors à 12 ans) : 55 élèves, tous fils de cheminots. 54 reçus à l’examen. Et qu’est-il sorti de cette promotion ? Trois instits, deux employés des impôts, dont un cadre, deux divers et, presque tout le reste : cheminots. Et plus de 80% des élèves de cette classe ont posé le porte-plume dès le lendemain de l’examen. Et ils ne l’ont même pas repris pour les lettres de bonne année parce que les femmes s’en chargeaient.
    Pourtant, ils savaient parfaitement écrire le français. Ils avaient passé six années de leur vie à l’apprendre. Oui, mais pour quoi faire ? On ne leur avait pas dit qu’ils pourraient avoir des choses intéressantes à exprimer. « C’est quand on commence à écrire qu’on commence à penser. » (Ricardou). On s’est bien gardé de les mettre en condition de pouvoir commencer à écrire.

    Cependant, malgré les difficultés, il existe des enfants heureux, essentiellement parce qu’on a libéré leur parole. Ils disposent de six langages, et ils s’en servent parfois de façon stupéfiante. Ils aiment venir à l’école parce qu’ils ont l’impression qu’ils vivent à plein leur enfance. Leurs parents sont étonnés de leur élan, de leur dynamisme. Mais que s’est-il donc passé pour qu’ils soient tellement différents ? C’est que, progressivement, année après année, technique après technique, ils sont devenus sujets de leurs apprentissages. C’est une sorte de révolution copernicienne face aux ridicules ambitions des programmes. On s’est installé dans de nouvelles visions des choses. En voici la formulation.
    L’enseignement doit permettre à chacun de se constituer sa propre culture, sur la base de ses données particulières de départ, par le moyen de l’expression-création et de la communication dans un groupe positif.

    #éducation #programmes #nostalgie #Freinet #pédagogie #lire #écrire

  • Douze propositions pour l’école (Coop’ICEM)
    http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/18227

    A propos des enfants en souffrance, les pratiques de mise à l’écart et de stigmatisation des enfants en difficulté doivent être absentes. Le fonctionnement collectif - coopératif doit permettre de ne pas laisser l’individu se faire envahir par ses souffrances personnelles. On ne cherche pas à transformer à tout prix l’enfant en souffrance en élève en difficulté ayant besoin d’une aide pour s’en sortir. C’est par le travail de la classe et en classe que l’enfant est élève. Et ce sont les formes de travail (conférences, textes libres, expression libre, conseils…) qui mettent en avant le collectif sans discrimination et permettent à l’enfant en souffrance de se construire en tant qu’élève. C’est là où le rapport entre le collectif et l’individuel prend son sens, la classe n’est pas un agrégat d’individus mais un collectif qui coopère.

    #éducation #pédagogie #réforme #école #freinet