• Première version d’un texte débutant par une critique de Lordon. Commentaires bienvenus !

    Vers un socle de subsistance

    Sous le nom de « salaire à vie » ou bien de « revenu de base », des propositions politiques entendent libérer l’individu de la servitude au marché de l’emploi. Les justifications à ces propositions sont diverses mais il nous semble qu’elles conduisent toutes à des bizarreries.

    Prenons comme exemple la proposition de « garantie économique générale » de Lordon, dans l’article « La transition dans la transition » paru en 2020 (1).

    Lordon défend sous ce terme les mêmes propositions que Bernard Friot sous l’expression de « salaire à vie ».
    Passons, dans un premier temps, sur le fait que Lordon défend l’argent et le marché comme ne devant pas être abolis, au motif qu’ils seraient les seuls moyens d’organiser le minimum de division du travail encore nécessaire dans une société communiste.

    Le salaire à vie, nous dit l’auteur, « délivre de toute obligation d’aller s’insérer dans la division du travail sous l’impératif reproductif de l’emploi ». Dès lors, « la question se pose notamment de savoir comment pourvoir les places à faire tenir dont personne ne voudra ».
    Les problèmes de pénuries et de désorganisations matérielles étant les pires ennemis de la révolution, « il faudra envisager une période transitoire (...) qui « gèlera » temporairement les assignations présentes à ces segments « indispensables » de la division du travail ». Dès lors comment différencier la période de transition de la marche normale du capitalisme ?

    Cette « assignation obligatoire » et transitoire à ne pas pouvoir quitter son emploi, est faite « au nom des nécessités de la division du travail, c’est-à-dire des intérêts de tous : il doit alors y avoir une contrepartie spéciale ». A savoir, nous dit Lordon, un salaire plus élevé.

    Mais qu’est-ce que cette « garantie économique générale », qui oblige -en période de transition- certains individus à tenir certains postes, en lieu et place de « la double tyrannie de la valeur d’échange et de l’emploi capitaliste » dans un monde où il y a toujours des salaires, et donc toujours des marchandises à acheter ? Certains devront absolument garder leur emploi pour que d’autres puissent refuser le leur sans crainte (la fameuse garantie), pour que ce soit le cas pour tout le monde, mais plus tard (la fameuse transition). On n’y comprend pas grand chose, si ce n’est que cette « garantie économique générale » est avant tout du pur verbiage. Prévoir et légitimer, comme le fait Lordon, l’obligation « transitoire » des gens à travailler pour une garantie générale en dit long sur le potentiel politique d’une telle proposition.

    Les incohérences qui en découlent devraient démontrer par l’absurde que les postulats de départ sont à reconsidérer.

    Un des ces postulats est à mon avis la nécessité d’imaginer une alternative générale au capitalisme, imposant d’élaborer une proposition située à un même niveau d’abstraction. D’où les problématiques de division de travail, par exemple, comme si les révolutionnaires devaient obligatoirement prendre en charge l’intégralité de la production capitaliste. La proposition de restreindre la question à la « subsistance » est une tentative pour gagner en concrétude et ne pas prendre le problème par n’importe quel bout. La question alimentaire et agricole est en la matière centrale. Nous y reviendront plus loin.

    J’aurais plutôt envie de questionner la notion même de « garantie ». Sous prétexte que le capitalisme précarise les gens en les soumettant au règne de la valeur marchande, le communisme a-t-il pour but de délivrer l’individu de l’inquiétude de la subsistance et de lui garantir « la plus grande tranquillité matérielle sur toute la vie », comme le dit Lordon (2) ? On le voit, dans le raisonnement absurde de Lordon à propos de la « transition », cette garantie est difficile à concevoir sans de puissants mécanismes de coercition, sinon d’obligation sociale. Il est en effet difficile de vouloir ne pas s’occuper des choses importantes de la vie, sans que d’autres s’en occupent par ailleurs. Et comme il y a des chances que cela ne se fasse pas de façon spontanée, Lordon n’hésite pas à substituer au marché capitaliste de l’emploi des propositions de « transition » aussi bizarres que rédhibitoires pour boucler logiquement un système politique bancal à la base.

    En fait, le communisme ne ressemble certainement pas à une vie de retraité généralisée à tous, comme le laisse entendre Friot, mais plutôt à une vie sociale où les moyens de subsistance essentiels ne sont jamais très loin de tout un chacun. Aussi bien en tant que consommateur qu’en tant que producteur. Si garantie il y a, elle relève bien plus de l’existence de cette « proximité » matérielle et sociale d’un tel socle de subsistance, que de l’abstraction d’un salaire à vie, gros d’une logique d’irresponsabilité à tous les niveaux. Irresponsabilité du consommateur qui en veut pour son argent, irresponsabilité du producteur qui -sans la contrainte capitaliste- a intérêt à en faire le moins possible, irresponsabilité du planificateur qui dispose d’un accès privilégié aux ressources en cas de pénurie.

    En la matière, la façon de produire sa nourriture de façon non-marchande est une source d’inspiration essentielle. Dès lors que des personnes participent sans coercition, dès à présent, au fait de se nourrir et de nourrir les autres, on visualise beaucoup mieux de quoi sera faite une « garantie non-économique générale », qui se passerait du marché de l’emploi capitaliste. L’abolition complète de l’argent et du marché n’est sans doute pas un préalable à cela, mais plutôt une conséquence logique d’une organisation se concentrant sur l’accès à tous aux biens essentiels. Refuser l’économie capitaliste n’impose peut-être pas, en effet, d’abolir l’argent et le marché. Par contre, dès lors que le société s’organise autour de l’accès de tous à la subsistance et à la sa production, nous ne sommes plus dans le cadre d’une société marchande faite de producteurs séparés, et que seule la monnaie ou un autre équivalent général permet de relier. Précisément, comme l’a montré André Orléan, pour des producteurs isolés, l’accès à la monnaie est une question existentielle (3). La valeur abstraite est ce qui caractérise les relations marchandes, comme ce qui motive au plus profond les sujets économiques parce qu’il y va de leur existence même.

    Dès lors, soit on accepte la société marchande dans son principe, et il faut donc accepter que la précarité de l’existence passe par l’accès à la monnaie. Soit on refuse cette forme de précarité comme fondement sociétal, mais alors on ne peut pas rester en société marchande. Il faut inventer autre chose.

    Les propositions du salaire à vie ou de garantie économique générale sont présentées comme l’aboutissement d’une transition post-capitaliste. Au contraire, ne sont-elles pas essentiellement, de même que celles du revenu de base, des solutions précaires et transitoires, qui permettent à une partie de la population de s’extirper du marché de l’emploi, afin de transiter vers des formes de société non-marchandes ?

    Par delà l’actualité contemporaine, gros d’inquiétudes quant à la pérennité de la vie quand diverses limites planétaires physiques sont déjà dépassées, l’existence est précaire et l’a toujours été. En déléguant à un petit nombre d’acteurs la production des biens essentiels, disposant dans les étals de quantités de denrées injustement bon marché, une partie privilégiée du monde a peut-être être eu le sentiment que son existence était garantie. A l’inverse, faire pousser ses propres légumes, s’occuper concrètement de quoi l’on tire sa subsistance, que l’on soit amateur ou professionnel, en bio ou pas, c’est toujours se confronter à maints incertitudes d’un monde non-humain, qu’il s’agisse du climat, des maladies ou des ravageurs.

    Est-ce un privilège que de ne pas être relié à ce monde vivant-là, de ne pas y être un minimum immergé ? Pour la majeure partie de la population, pour qui l’accès à une alimentation saine en quantité suffisante est devenu impossible, cela pourrait bien apparaître comme la question essentielle. Notre objectif n’est plus d’obtenir de l’argent indépendamment d’un emploi, mais de mettre en place un accès inconditionnel à un socle de subsistance. En nature, et non en valeur monétaire. Et de plus, cet accès doit impérativement être couplé à un accès, tout aussi inconditionnel, à son mode de production (4).

    Dès lors, l’accès inconditionnel à un socle de subsistance et à sa production devient une revendication concrète et précise : il s’agit d’accéder aux terres agricoles autour des villes et au-delà, à des savoirs-faire, des moyens matériels, ce qui demande une autre organisation de l’espace compatible avec cet accès, soit une abolition de la distinction entre ville et campagne (5). C’est dans cette optique que le temps arraché au marché de l’emploi a un sens, et c’est dans les marges de l’emploi, et non au centre (6), que s’expérimentent les balbutiements d’un socle de subsistance. C’est d’ailleurs assez logique : comment espérer une validation marchande de pratiques non-marchandes, quand l’économie verrouille toutes les initiatives en vue de prendre soin du vivant ?

    C’est ce mouvement vers une réappropriation de la production alimentaire, par tout un chacun, qui nous paraît constituer un chemin désirable, cohérent, possible.

    Ce socle ne reposera pas uniquement sur une autarcie alimentaire locale (7). Celui-ci devant être articulé avec un fonds commun de réserves et de ressources de sécurité en cas d’urgence. C’est ce que l’on pourrait appeler une cotisation sociale en nature, pour une distribution de l’aide également en nature suivant les besoins. Les institutions existantes de sécurité sociale pourraient donc être une source d’inspiration, non pas pour en étendre le fonctionnement, mais pour le transformer sous une forme pertinente pour notre époque. Il est temps de réfléchir et débattre de la nature marchande, et pas seulement capitaliste, de notre société.

    (1) https://blog.mondediplo.net/transition-dans-la-transition

    (2) https://blog.mondediplo.net/ouvertures

    (3) Monnaie, séparation marchande et rapport salarial, 2006
    http://www.parisschoolofeconomics.com/orlean-andre/depot/publi/Monnaie0612.pdf

    (4) C’est par exemple l’objectif des non-marchés de l’association le Jardin de Kodu, inspiré de _Bolo’bolo écrit en 1983. https://kodu.ouvaton.org/?NonMarches http://www.lyber-eclat.net/lyber/bolo/bolo.html

    (5) Pour approfondir cette question, on lira le passionnant article de Jasper Bernes, "Le ventre de la révolution : L’agriculture, l’énergie, et l’avenir du communisme – Jasper Bernes", 2020
    https://choublanceditions.noblogs.org/post/2022/01/13/le-ventre-de-la-revolution-lagriculture-lenergie-et-laven

    (6) Nous partageons ici pleinement les constats faits dans le livre Reprendre la terre aux machines de l’Atelier paysan (2021) de l’impasse de l’agriculture labellisée bio, en tant qu’alternative à l’intérieur de l’économie de marché, intrinsèquement incapable de nourrir toute la population et laissant s’installer une agriculture duale (une chimique pour la majeure partie de la population, une autre plus saine pour ceux qui un pouvoir d’achat suffisant). Pour des raisons économiques, la situation restera bloquée : il ne sera pas possible de sortir de l’agriculture industrielle et chimique dans ce monde marchand. Cependant, les auteurs n’imaginent pas d’autre porte de sortie qu’une captation de la valeur économique par les agriculteurs (au détriment des industries agro-alimentaire et de la distribution), par le biais d’une nouvelle sécurité sociale alimentaire, qui serait une nouvelle branche de la sécurité sociale, à financer par de nouvelles cotisations sociales (proposition directement inspirée de celle du salaire à vie de Friot et Lordon).

    (7) On sait que les flux, en matière alimentaire, sont actuellement totalement irrationnels quels qu’en soient les critères (ils sont rationnels d’un point de vue économique cependant, bien entendu, sans quoi ils n’existeraient pas). Même si chaque territoire a ses caractéristiques propre qui l’amène à s’orienter vers certaines cultures spécifiques, cela ne justifie aucunement le fait que, en France par exemple, n’importe quel territoire autour d’une ville donné alimente à 95 % celui des autres villes.

    #Lordon #Friot #post-capitalisme #post-monétaire #agriculture #subsistance #BoloBolo

  • https://videos.globenet.org/w/p/kyZY39QkN4X8V5JtMUSj3r

    Conférence avec Bernard #Friot, organisée par #Attac Isère, le 30 novembre 2011, à la Maison du tourisme de Grenoble.

    Résumé

    L’impasse anthropologique et écologique du #travail tel que l’organise le #capitalisme est aujourd’hui évidente. Pour en sortir, nous disposons de deux outils, déjà pratiqués à grande échelle dans la sécurité sociale des soins, le salaire à la qualification personnelle et la subvention de l’investissement. Ils font l’objet d’une telle contre-révolution capitaliste que seule leur généralisation permettra de les pérenniser.

    Le débat portera sur une généralisation de la sécurité sociale fondée sur l’attribution à toutes les personnes majeures d’une qualification et donc d’un #salaire comme droit politique reconnaissant, et rendant possible, leur responsabilité sur la production, libérée du capital.

    Conférence basée sur l’ouvrage « En travail. Conversation sur le #communisme » avec Bernard Friot et Frédéric Lordon. Éditions La Dispute.

    http://ladispute.fr/catalogue/en-travail-conversation-sur-le-communisme

  • Rappel : c’est la période pour mettre de l’eau tiède pour les oiseaux dont les abreuvoirs naturels sont gelés. Et y’a Marches pour les réquisitions de logements vides cet aprem à Nantes, Grenoble & Paris 👇
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/50791108031

    Flickr

    ValK. a posté une #photo :

    Plus de 300 000 sans logis, 3 millions de logements vides : Application de la loi de réquisition !
    MARCHES DES RÉQUISITIONS ce samedi 2 janvier :
    A #GRENOBLE : 14H passerelle St Laurent
    A #PARIS : 14H30 sortie métro rue du Bac
    A #NANTES : 17H maison du peuple, rue du Préaubert
    A l’appel de la fédération Droit Au Logement et de nombreux signataires : https://44.demosphere.net/rv/5166
    .
    ☆ autres photos : frama.link/valk
    ☆ infos / audios : frama.link/karacole
    ☆ oripeaux : frama.link/kolavalk
    ☆ me soutenir : liberapay.com/ValK
    .
    #gel #glace #frost #ice #hielo #froid #cold #frio #nature #naturaleza #oiseau #bird #pájaro #hiver #winter #invierno #aide #help #ayuda #balcon #balcony #balcón #abri #shelter #alojamiento #logement #accommodation (...)

  • Penser le travail de demain (4/4) : la nécessité d’un changement radical | La plume d’un enfant du siècle
    https://marwen-belkaid.com/2017/08/22/penser-le-travail-de-demain-44-la-necessite-dun-changement-radical

    Popularisé et mis au centre des débats au cours des derniers mois par Benoît Hamon, le revenu universel nous est présenté comme une véritable panacée pour lutter contre la pauvreté et répondre aux mutations du travail. Ledit revenu universel a été farouchement attaqué par François Fillon, par Emmanuel Macron mais aussi par des membres du même parti que le candidat socialiste à la présidentielle. Pour eux, le revenu universel conduirait à une « société du farniente » et à « l’oisiveté » qui va à l’encontre de leur sacro-sainte vie active. D’autres voix s’élèvent contre le revenu universel en considérant que celui-ci est un véritable piège, une « trappe sociale » selon Jean-Luc Mélenchon. Je suis totalement d’accord avec une telle conception et, en allant plus loin, je crois que le revenu universel est le dernier piège du capitalisme néolibéral financiarisé, sa dernière roue de secours. Quand je dis dernier cela ne veut pas dire ultime mais plutôt plus récent (le latest en anglais et non pas le last). Le revenu universel s’inscrit en effet pleinement dans la nouvelle dynamique à l’œuvre depuis des décennies et qui a progressivement substitué la lutte contre la pauvreté à la lutte contre les inégalités. Pour résumer, il ne s’agit plus de combattre les inégalités mais bien de donner un revenu décent à celles et ceux qui seraient en situation de domination. En somme, cela revient à acheter une forme de paix sociale en permettant dans le même temps aux plus riches de devenir toujours plus riches puisque les inégalités ne sont plus présentées comme un problème mais comme la norme.

    #rdb

  • Franck Lepage : « Le revenu universel (revenu de base) est une mesure de droite »
    https://www.youtube.com/watch?v=cQQh67cdYu8

    Quand une mesure présumée "de gauche" recueille les applaudissements de Frédéric Lefebvre, Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Boutin et des économistes du FMI, la méfiance est de mise.

    Donner 800 euros à tous sans condition de revenus. Cette mesure proposée notamment par Benoît Hamon à gauche peut sembler une bonne idée. C’est un piège pour Franck Lepage.

    Dès 2003, le « dividende universel » est une proposition prioritaire du programme politique de Christine Boutin.

    En 2011, lors de la précampagne électorale des présidentielles de 2012, Dominique de Villepin a intégré à son programme l’idée d’un « revenu citoyen » de l’ordre de 850 €

    En novembre 2015, le député Les Républicains Frédéric Lefebvre pose un amendement demandant la rédaction d’un rapport sur le sujet52.

    Devenu candidat à la primaire de 2016, il met l’instauration d’un revenu de base au centre de son programme pour 2017.

    En 2015, Bruno Lemaire, le conseiller économique de Marine Le Pen, propose quant à lui un « Revenu minimum de dignité » (RMD), idée qu’il avait déjà avancé en 2011 sur son blog personnel53. Le 19 avril

    2016, Marine Le Pen se prononce lors d’une interview pour l’instauration d’un revenu universel, mais le Front national ne l’a pas encore inscrit officiellement dans son programme

    Durant la primaire de la droite et du centre de 2016, Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Frédéric Poisson l’ont inclus dans leur programme.

    Source : http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/franck-lepage-le-revenu-de-base-72190

    #revenu_universel #revenu_de_base #Franck_Lepage #Piege_à_cons

    • Je ne suis pas spécialiste, mais ça me semble un peu caricatural. Si le revenu de base sert juste à supprimer la solidarité nationale ou à baisser le prix des salaires, effectivement. Mais rien n’empêche qu’il vienne en complément au reste (bon ça se budgétise), notamment dans une optique de gauche.

    • @nicolas, Ce qu’explique Franck Lepage, c’est que cette idée servira à à supprimer la solidarité nationale à baisser les salaires, supprimer la Sécurité Sociale, les retraites, l’Ecole encore en grande partie gratuite.
      => Lire la liste des bienfaiteurs de l’Humanité qui en parlent.

      Gauche : Attention, il ne faut pas confondre la Gauche et le ps.

      Le ps trahit toujours ses électeurs.
      hamon, il était ministre d’hollande.

    • Ça dépend surtout de qui le défend.
      – Sécurité Sociale
      – Retraite
      – Ecole Laïque gratuite.
      T’as vu comment ils les défendu, les politiques français ?

      Surtout lit bien le détail des articles sur SeenThis, tu en apprendras beaucoup.

    • Les mots sont importants, #revenu vs #salaire.

      Un salaire à vie, ça vaut mieux qu’un Revenu (de subsistance) Universel Garanti ! (Partie 1) | Article | Réseau Salariat
      http://www.reseau-salariat.info/881077f7d3805a456d4f7c3f33795f07?lang=en

      (...) mais sans modifier ni la #propriété_lucrative ni les rapports sociaux de production et d’échange qui sont structurés autour du #travail et de la valeur travail.

      cf https://seenthis.net/messages/481675 (@gastlag)

    • Une belle illustration entendue à l’instant par Jean-Luc Bennahmias, un revenu de base pour les enfants (200-300€), qui remplacerait les allocations familiales, et qui serait placé sur un compte de l’enfant dispo à ses 16 ans. Bon c’est cool pour le gosse, par contre pour le foyer qui se fait sucrer les allocs qui sont censées couvrir les frais inhérents à la vie des enfants...

    • C’est cette question centrale du travail et du Droit collectif au travail, à la différence du droit individuel de (ne pas) travailler qui sera traitée dans la partie II, ainsi que de la valeur du travail : étant dans l’impossibilité de valider l’utilité économique et sociale du jeu et de l’oisiveté, les partisans du DRUG en revendiquent l’inconditionnalité. On verra alors qu’ils militent de fait pour une individualisation des rapports sociaux qui repose sur une éthique profondément libérale, voire libertarienne. Ne s’attaquant en rien aux fondements du capitalisme, les bénéficiaires du RUG sont maintenus comme des citoyens qui continuent d’avoir néanmoins des besoins qu’il leur faut satisfaire : ce sont essentiellement des consommateurs à qui on conseille de réduire leurs besoins au nom de la décroissance. La section III sera dédiée au Salaire qualifié à vie et au statut politique de producteur de tout-e salarié-e, proposés par le Réseau Salariat.

      J’attends la suite avec impatience. Merci @fredlm pour le lien vers cet article qui repose bien les problèmes liés au travail, et au concept de la valeur.

  • http://sortirducapitalisme.fr/179-une-analyse-critique-des-videos-d-usul

    Seul youtubeur politique « de gauche » ayant environ autant d’audience qu’un Alain Soral, et comme tel « rempart » face au déferlement de l’extrême-droite online avec ses vidéos bien faites techniquement, pédagogiques et relativement critiques (même de l’institution policière), il n’en fallait pas moins faire une analyse critique des vidéos d’Usul – avec Sylvain de Zones Subversives.

    #usul #lordon #friot

  • #intellectuels et critique politique
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/04/02/intellectuels-et-critique-politique

    Les intellectuels s’attribuent souvent un rôle politique de premier plan, surtout en France. Mais, à part pour alimenter les débats réactionnaires, les intellectuels ne servent à rien. En France, la place des intellectuels dans le débat politique est souvent interrogée. … Continue reading →

    #LUTTES #apparatchik #classe_sociale #encadrement #finkielkraut #friot #intellectualisme #lordon #lutte_des_classes #manuel_cervera-marzal #onfray #pensée_critique #rôle_social #séparation #zemmour #zones_subversives

  • ‘The Other Side of the American Dream’: Powerful Portraits Document the Abuse of Migrants Passing Through Mexico

    For Al Otro Lado del Sueño, or The Other Side of the American Dream, photographer Nicola “#Ókin” Frioli catalogues the heartbreak and devastation suffered by migrant families and individuals seeking security and stability in the United States. Having left El Salvador, Honduras, Guatemala, or Nicaragua in hopes of escaping from the gang violence that pervades much of Central America and delivering their families from the brink of economic collapse, a great number of men, women, and children pass through Mexico.


    http://www.featureshoot.com/2014/08/the-other-side-of-the-american-dream-powerful-portraits-document-the-a

    #frontière #photographie #portrait #violence #USA #Mexique #Etats-Unis #Nicola#Frioli #enfants #mineurs #migration
    cc @albertocampiphoto @reka

  • Critique : Un transport en commun, réalisé par Dyana Gaye |
    critikat.com, le site de critique de film

    http://www.critikat.com/Un-transport-en-commun.html

    Ce film, petit road-movie africain, est une petite merveille, simple et modeste, mais magique et très subtil. Un vrai grand moment de plaisir.

    Faire émerger musique et chant dans l’espace de la fiction, les films de Christophe Honoré viennent immédiatement à l’esprit, puis d’autres, moins emblématiques et connus, comme Nice de Maud Alpi, Grand Prix du festival Côté court en 2009. Sans convaincre tout à fait, ce dernier intégrait ces éléments à une chronique sociale réaliste, dans laquelle le non-dit était chanté. C’est précisément dans le réel que débute Un transport en commun ; quelques plans, captivants, que l’on considèrera comme documentaires dévoilent la gare routière de Dakar.

    http://www.critikat.com/IMG/jpg/un-transport-en-commun.jpg

    Sauf que l’espace filmique va très vite devenir une scène de jeu, autour de laquelle on sentira, délicatement en tension, très souvent le souffle du réel. Mais il faut écarter la comparaison avec les exemples ci-dessus ; on est ici en présence d’une franche comédie musicale, de tableaux chantés et chorégraphiés. Pas d’essaimage, loin de là, d’un Christophe Honoré, mais difficile de ne pas céder au fait de mentionner Jacques Demy, notamment dans cette manière de (se) jouer du réel, ainsi que le talent de coloriste.

    Pour filer la métaphore musicale, Un transport en commun est un film choral abritant une multitude de personnages dont le point de ralliement est d’accomplir le trajet de Dakar à Saint-Louis. La narration par le chant et la danse permet, malgré le format moyen du film (48 minutes), de faire exister avec une belle efficacité des protagonistes qui ainsi se racontent par les mots, mais aussi les corps ; on est très loin de la comédie musicale-gadget pour faire chouette et original. Chacun des personnages est situé à un palier, petit ou grand, de son existence, parfois avec le recoupement de trajectoires inversées, où la pesanteur centripète – qu’il est difficile de « décoller » de la capitale (attente du 7e passager pour remplir le taxi brousse, embouteillages…) ! – côtoie la tentation centrifuge, celle du départ. Madame Barry, superbe femme mûre dodue en boubou, retourne voir ses enfants qu’elle avait délaissés pour s’accomplir professionnellement à Dakar, tandis que Souki est en route pour l’enterrement d’un père qu’elle n’a pas connu. Alors qu’Antoine, le toubab de la troupe, est venu chercher quelque chose au Sénégal, il ne sait pas encore très bien quoi, Malick s’apprête à partir pour l’Italie : « Ce n’est qu’un arrivederci » entonne-t-il, « je la connais ta chanson » lui rétorque sa voisine. Et, dans le même morceau, pointe un réel inquiet et tragique : « L’Atlantique ne cesse de nous avaler. »

    #cinéma #film #frioque #transport_en_commun