• Grèce : des centaines de migrants secourus durant le week-end au large des îles de Gavdos et de Crète - InfoMigrants
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    Grèce : des centaines de migrants secourus durant le week-end au large des îles de Gavdos et de Crète
    Par La rédaction Publié le : 07/07/2025
    Des centaines de migrants ont été secourus au large des îles de Gavdos et de Crète entre dimanche et lundi, a indiqué la police portuaire grecque. Face à ces arrivées, Athènes veut déployer des frégates en mer pour bloquer les embarcations.
    Au total, plus de 600 migrants ont été secourus au large des îles grecques de Gavdos et de Crète dimanche 6 juillet, selon la police portuaire grecque. Parmi eux, un groupe de 442 personnes à bord d’un bateau de pêche ont été secourues par un cargo battant pavillon du Panama qui naviguait dans la zone, avant d’être transférées par des patrouilleurs grecs au port d’Agia Galini, en Crète. Le même jour, l’agence de surveillance des frontières européennes Frontex a porté assistance à 96 migrants à bord de deux bateaux au large de la Crète, ont indiqué les gardes-côtes grecs.Lors d’un autre incident survenu dimanche, un média grec a publié des images montrant des dizaines de migrants sautant d’un bateau rapide dans l’eau avant d’atteindre les côtes du sud de la Crète.
    Les arrivées en mer de migrants tentant d’atteindre l’Europe depuis le nord-est de la Libye se sont multipliées ces derniers mois. Les candidats au départ sont principalement originaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Parmi eux, de nombreux Soudanais dont le pays est déchiré par la guerre, mais aussi beaucoup d’Égyptiens et de Bangladais.
    Le mois dernier, Athènes a déclaré qu’elle déploierait deux frégates près des eaux territoriales libyennes pour aider à endiguer le flux. Elle a également exhorté la Libye à coopérer plus étroitement avec la Grèce et l’Union européenne afin d’arrêter les migrants qui partent de ce pays ou de les refouler avant qu’ils ne quittent les eaux territoriales libyennes.Le ministre grec des Affaires étrangères, George Gerapetritis, s’est rendu à Benghazi dimanche pour discuter de la migration avec le commandant militaire de l’est de la Libye, Khalifa Haftar.
    « Nous poursuivrons nos relations sans perturbation (...) et nous espérons que dans un avenir proche, nous aurons des résultats tangibles pour le progrès de nos relations », a déclaré le ministre après avoir rencontré Khalifa Haftar.Ces dernières années, les départs de bateaux de migrants depuis Tobrouk, dans l’est de la Libye, en direction de la Crète ou de l’Italie se multiplient.
    Depuis un an, la petite île de Gavdos, qui ne compte que quelque 200 habitants, est devenue une zone d’arrivées pour les migrants partis des rives de l’est libyen. Les plages de Tripiti et Karave voient débarquer ces derniers mois un afflux d’exilés sans précédent, principalement des Égyptiens, mais aussi des Pakistanais, Bangladais, Soudanais et Yéménites.
    Selon la police portuaire grecque, 7 300 migrants sont arrivés en Crète et à Gavdos depuis le début de l’année, contre 4 935 sur toute l’année 2024. Depuis début juin seulement, 2 550 arrivées ont été enregistrées.Cette augmentation pose le problème de l’accueil des demandeurs d’asile sur ces îles dénuées de structures. Selon le média grec Ekathiremini, lors d’une récente visite en Crète, le ministre Makis Voridis a appelé à la création d’un centre d’accueil temporaire à Héraklion ou à Lasithi.
    Fin mai, le ministre des Migrations grec, Makis Voridis, a fait état d’une nette augmentation des arrivées irrégulières depuis la Libye vers la Grèce au cours des premiers mois de 2025. « Grâce à une protection efficace des frontières et à une meilleure coopération avec la Turquie, les flux d’immigration ont diminué d’environ 30 % au cours des quatre premiers mois, bien que l’afflux en provenance de Libye ait augmenté de 174 % », a-t-il déclaré le 22 mai. Athènes reste aussi marquée par le drame de Pylos en juin 2023, lors duquel un chalutier bondé avait sombré au large du Péloponnèse, en Grèce, tuant plus de 600 migrants. Le bateau était là encore parti de Tobrouk, en direction de l’Italie.

    #Covid-19#migrant#migration#libye#grece#mediterranee#frontiere#routemigratoire#frontex#sante

  • Migrants : comment Frontex a alimenté de manière illicite les polices européennes avec les données personnelles de milliers de personnes
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2025/07/07/migrants-comment-frontex-a-alimente-de-maniere-illicite-les-polices-europeen

    Migrants : comment Frontex a alimenté de manière illicite les polices européennes avec les données personnelles de milliers de personnes
    Par Apostolis Fotiadis, Lola Hierro et Ludek Stavinoha
    « Toute ma vie était dans ce dossier de police : mes proches, mes appels à ma mère, même des détails inventés sur ma vie sexuelle. Ils ont voulu me présenter comme une femme débauchée, une lesbienne, en utilisant la morale pour me rendre suspecte », raconte Helena Maleno, une militante espagnole pour les droits humains, qui avertit les autorités lorsque des migrants sont en détresse en mer, lors de leurs traversées vers l’Europe.
    Lorsqu’elle s’est présentée devant un tribunal de Tanger (Maroc), en 2017, accusée de trafic d’êtres humains et de facilitation de migration clandestine, Helena Maleno a été stupéfaite d’entendre le juge évoquer des détails issus de trois rapports de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières.
    Ces rapports ont suivi un parcours complexe : ils figuraient dans le dossier que la police espagnole a transmis – en dehors de toute procédure régulière – aux autorités marocaines, après qu’un procureur espagnol a classé une affaire distincte la visant, ne trouvant rien de criminel dans ses activités. Ils avaient initialement été remis aux autorités espagnoles par Europol, l’agence de coopération policière européenne, qui les avait elle-même obtenus de Frontex. Les rapports avaient été rédigés par des agents de Frontex après qu’ils ont interrogé des migrants arrivés par bateau en Espagne en 2015 et 2016.
    Si le tribunal marocain a acquitté Helena Maleno en 2019, son affaire révèle, pour la première fois, l’implication de Frontex et d’Europol dans la criminalisation d’activistes au moyen de collectes de données opaques et juridiquement fragiles.La militante espagnole fait partie des milliers de personnes dont les données personnelles ont été collectées par Frontex ces dernières années. En décembre 2024, le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD) a conclu que, entre 2019 et 2023, Frontex avait « illicitement » transmis à Europol des données personnelles, qui ont ensuite été stockées dans des fichiers de renseignement criminel pour être utilisées dans des enquêtes menées par les autorités policières des Etats membres de l’Union européenne (UE).
    Au cœur de l’enquête au long cours menée par le CEPD se trouvaient les « entretiens de débriefing » menés par l’agence, qualifiés par certains experts d’« interrogatoires secrets ». Des points de débarquement de Lampedusa et d’Espagne jusqu’aux camps des îles grecques, ces « débriefeurs » – plus de 800 agents en 2024 – mènent chaque année des milliers de ces entretiens, en coordination avec les autorités policières nationales. L’agence a donné pour consigne à ses agents d’interroger les migrants le plus tôt possible après leur interception ou leur arrivée, malgré leur situation de vulnérabilité. Leurs questions portent aussi bien sur les raisons de leur départ et leur parcours que sur le mode opératoire des réseaux de passeurs.
    « Ces entretiens se déroulent dans une boîte noire, en l’absence de procédures pénales normales ou de garanties juridiques qui pourraient limiter le risque de criminalisation de migrants vulnérables », dénonce Daniel Arencibia, avocat spécialisé dans les affaires de trafic dans les îles Canaries.Bien que Frontex présente ces entretiens comme entièrement volontaires et affirme ne pas collecter activement les données personnelles des migrants interrogés, le CEPD souligne que Frontex n’a aucun mandat légal pour collecter de manière proactive « quelque information que ce soit sur des suspects de crimes transfrontaliers ». C’est pourtant exactement ce qu’elle a fait. Un rapport préliminaire du CEPD, publié en mai 2023, a révélé que l’agence avait l’habitude d’étiqueter comme « suspecte » toute personne mentionnée au cours d’un entretien, y compris « des personnes que l’interviewé aurait vues, entendues, sans pouvoir vérifier la crédibilité du nom donné, ou qu’il mentionne sous la peur ou dans l’espoir d’obtenir des avantages ».
    Loin d’être anecdotiques, les témoignages des migrants sont utilisés par les agents de Frontex pour collecter des renseignements sur les personnes soupçonnées d’avoir facilité leur parcours. « Les entretiens de débriefing font pleinement partie d’un système qui envoie des gens en prison », estime Daniel Arencibia.Les conséquences sont d’autant plus sérieuses que les données ne restent pas dans les ordinateurs de Frontex, mais sont directement intégrées aux systèmes d’Europol. Le Monde a pu confirmer que, aux côtés des données de véritables passeurs, les activités de Tommy Olsen, un militant norvégien à la tête l’ONG Aegean Boat Report, ainsi que celles de Natalie Gruber, la cofondatrice autrichienne de Josoor, y figuraient.
    Le mandat actuel de Frontex n’autorise l’agence à partager ces données avec Europol qu’après une évaluation au cas par cas. Le CEPD a pourtant découvert que, entre 2016 et mi-2023, Frontex transmettait automatiquement chaque rapport à ses collègues basés à La Haye, dans le cadre du programme PeDRA (Processing of Personal Data for Risk Analysis). Bien que le gendarme européen de la vie privée n’ait déclaré ces transferts illicites que pour la période 2019-2023, Niovi Vavoula, experte en droit de la protection des données à l’université du Luxembourg, estime qu’ils « n’ont jamais été légaux ».
    Le rapport final du CEPD, obtenu par Le Monde grâce aux lois de transparence européennes, révèle l’ampleur de ces transferts de données : sur la seule période 2020-2022, l’agence a envoyé 4 397 rapports de débriefing – contenant notamment des noms, numéros de téléphone, identifiants Facebook. Sur la base de ces rapports, le centre de lutte contre le trafic de migrants d’Europol a traité les données personnelles de 937 « suspects » et produit 875 « rapports de renseignement », destinés à alimenter les enquêtes des autorités nationales contre le trafic de migrants.
    Données couvrant la période 2016-2021. Frontex a refusé de communiquer des données plus récentes, jugées « sensibles » dans le contexte de ses « activités opérationnelles ».Graphique utilisant des données, utilisez les options d’accessibilité pour voir les données brutes ou renforcer les contrastes.Le CEPD met en garde contre les « conséquences profondes » de ces transferts de données pour les personnes innocentes, qui risquent « d’être à tort associées à une activité criminelle à l’échelle de l’UE, avec tous les dommages possibles pour leur vie personnelle et familiale, leur liberté de circulation et leur emploi ».
    Frontex et Europol continuent de défendre l’idée que la collecte de larges volumes de données peut aider à analyser le mode opératoire des réseaux de passeurs, et contribuer à leur répression. Mais pour Gabriella Sanchez, chercheuse à l’université de Georgetown (Etats-Unis) et ancienne enquêtrice spécialisée dans le trafic de migrants, « cela crée l’illusion que ces données sont fiables ou utiles ; or, nous savons qu’elles ne le sont pas ».L’enquête du CEPD a contraint Frontex à réduire sa coopération avec Europol. Quatre jours seulement après que l’autorité de protection des données a signalé de graves irrégularités, en mai 2023, l’agence de garde-frontières a suspendu les transferts automatiques de données vers son homologue policier.
    Selon Wojciech Wiewiorowski, directeur du CEPD, la notification de ces transferts illégaux par le directeur de Frontex, en janvier 2025, aurait dû obliger Europol à « évaluer quelles données personnelles ont été transmises et à procéder à leur suppression ou à leur restriction ». Mais Europol a refusé d’indiquer au Monde si elle allait effectivement supprimer ces données. Le fait que le CEPD ait réprimandé Frontex « ne signifie pas que le traitement des données par Europol était non conforme », déclare son porte-parole Jan Op Gen Oorth.En réponse à l’enquête du CEPD, Frontex a revu ses protocoles : de nouvelles garanties ont été introduites pour les entretiens de débriefing, et les données personnelles ne sont désormais transmises à Europol qu’à la suite de demandes « spécifiques et justifiées ». Sur les 18 demandes soumises avant mai 2025, seules quatre ont été acceptées par Frontex. « L’agence a tiré des leçons claires de cette expérience et continue d’adapter ses pratiques internes en conséquence », déclare son porte-parole, Chris Borowski. Mais ces efforts se heurtent à des résistances de certains Etats membres. Selon des rapports internes de Frontex consultés par Le Monde, les problèmes sont particulièrement aigus en Espagne, où les autorités font pression sur les agents de Frontex pour qu’ils recueillent un maximum d’informations auprès des migrants nouvellement arrivés. Parallèlement, Europol insiste pour conserver un accès élargi aux données issues des entretiens de débriefing de Frontex.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#frontex#politiquemigratoire#europol#donnees#parcoursmigratoire#sante

  • Non aux CRA ! Non à l’enfermement ! Non à la politique raciste de l’État !
    https://nantes.indymedia.org/posts/149471/non-aux-cra-non-a-lenfermement-non-a-la-politique-raciste-de-letat

    Rassemblement préfecture de #Nantes mardi 8.07 à 18h30. Mercredi dernier une nouvelle loi votée à l’assemblée repousse une fois de plus la durée légale d’enfermement dans les centres de rétention administratif français. La classe politique a ainsi validé le prolongement de la détention actuelle en centre de rétention, de 90j…

    #anti-cra #anticarcéral #Anticra #Antirep #contrôles_policiers #Frontex #Local

  • Hydrocarbures, flux de migrants : nouvelles tensions en Méditerranée entre la Grèce et la Libye
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/27/hydrocarbures-flux-de-migrants-nouvelles-tensions-en-mediterranee-entre-la-g

    Hydrocarbures, flux de migrants : nouvelles tensions en Méditerranée entre la Grèce et la Libye
    Par Marina Rafenberg (Athènes, correspondante)
    Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, voulait mettre sur la table le problème libyen lors du conseil européen des jeudi 26 et vendredi 27 juin. Son pari est réussi. Le dirigeant conservateur a même obtenu le soutien attendu, puisque ses homologues européens ont condamné à l’unanimité, une nouvelle fois, l’accord signé entre la Turquie et la Libye sur la délimitation des zones de juridiction maritime en Méditerranée, qui sert de base aux projets de prospection d’hydrocarbures des deux pays.
    Le texte, signé en 2019, dressait des frontières maritimes entre les côtes libyennes et turques, en ignorant la revendication par la Grèce et Chypre de certaines zones. « Il était important d’envoyer un message clair à la Libye, que nous n’acceptons pas, non pas en tant que Grèce, mais en tant qu’Europe, un tel accord, un fait accompli », a déclaré à Bruxelles M. Mitsotakis.
    La veille du conseil européen, la signature d’un contrat d’exploration entre la compagnie nationale libyenne de pétrole et la Turkish Petroleum n’a fait que confirmer pour Athènes la nécessité de chercher un appui européen face au rapprochement entre la Turquie et le gouvernement de l’Est libyen – le pays, en proie à une guerre civile, est divisé en deux entités, l’une à l’est et l’autre à l’ouest.
    Selon Konstantinos Filis, directeur de l’Institut des relations internationales à Athènes, « le projet de prospection concerne quatre zones, dont trois sont situées dans le cadre défini par l’accord turco-libyen [de 2019], mais elles ne sont pas dans une zone maritime revendiquée par la Grèce. Ce n’est donc pas vraiment un sujet d’inquiétude pour Athènes, mais il était important d’avoir le soutien européen » pour ne pas reconnaître cet accord de 2019 et endiguer les ardeurs de Tripoli comme de Benghazi appuyés par Ankara.Pour la Libye, ces nouvelles explorations, qui devraient durer neuf mois, avec l’envoi d’un bateau turc de recherches sismiques, sont en fait une réponse aux permis accordés début juin par Athènes aux compagnies Chevron et Exxon au sud de la Crète, dans une zone contestée par la Libye. Mais ces tensions sont surtout, pour Konstantinos Filis, le résultat d’un changement de positionnement du maréchal Haftar, qui contrôle l’est de la Libye : « Son rapprochement récent avec la Turquie est pour beaucoup dans la situation actuelle, et la pression migratoire exercée sur la Grèce est aussi une façon de satisfaire son allié turc. »
    En effet, Athènes a d’autres raisons d’être en colère contre le gouvernement de Benghazi. Depuis un an, les arrivées de migrants partant des côtes de l’est de la Libye vers la Crète et le petit îlot de Gavdos, qui ne compte que 70 habitants hors saison, ont augmenté de 350 %, selon le ministre des migrations, Makis Voridis, interrogé sur la chaîne de télévision Skai, jeudi. Depuis le début du mois de juin, 2 550 migrants ont accosté sur les côtes de la Crète, qui ne dispose d’aucun camp et qui est vite débordée par ces flux. Les locaux commencent à se plaindre de cette situation, et plusieurs manifestations violentes contre l’installation des migrants dans des stades ou autres structures temporaires ont déjà eu lieu.
    M. Voridis a avancé qu’Athènes pourrait suspendre temporairement les procédures d’asile pour les nouveaux arrivants en Crète si la pression continue. Cette décision est contraire à la convention de Genève relative au statut des réfugiés, mais elle avait été déjà prise en mars 2020, et appliquée pendant un mois, lorsque, à la frontière gréco-turque, dans la vallée de l’Evros, des milliers de réfugiés, encouragés par Ankara, tentaient de rejoindre l’Europe.
    Cette hausse des arrivées par la Libye est corrélée à une baisse de 35 % des arrivées de réfugiés sur les îles grecques de la mer Egée. Selon M. Voridis, ce serait le résultat d’une meilleure coopération entre les gardes-côtes grecs et turcs. Mais, pour les humanitaires ou les spécialistes des migrations, ce changement de route est surtout le résultat d’un changement de stratégie des passeurs face aux refoulements incessants des gardes-côtes grecs vers la Turquie. Depuis 2020, plusieurs procédures devant la Cour européenne des droits de l’homme accusent la Grèce de procéder à des refoulements illégaux et violents de migrants vers la Turquie, mais elle a toujours nié avoir recours à cette pratique.Pour éviter qu’une nouvelle route se crée dans le golfe de Libye, le premier ministre grec a annoncé lundi l’envoi de deux navires de la marine en bordure des eaux territoriales de la Libye afin de dissuader les passeurs et les exilés d’emprunter cette route. Un bateau de l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex est déjà déployé depuis quelques jours dans la zone.
    « La Commission européenne a reconnu le risque [qu’une nouvelle route migratoire s’ouvre] et semble être prête à prendre des mesures », s’est réjoui M. Mitsotakis à l’issue du conseil européen. Début juillet, le commissaire européen aux affaires intérieures et à la migration, Magnus Brunner, doit se rendre dans l’est et dans l’ouest de la Libye, accompagné notamment de ministres grec, italien et maltais. « La Libye est un problème géopolitique général, et pas seulement pour la Grèce », estime le ministre des affaires étrangères grec, Giorgos Gerapetritis. Il doit, lui aussi, se rendre dans les prochains jours en Libye.

    #Covid-19#migrant#migration#grece#turquie#libye#meditteranee#routemigratoire#migrationirrreguliere#UE#frontex#droit#sante

  • #f.lotta occupare il #Mediterraneo: mobilitazione marina contro le frontiere
    https://radioblackout.org/2025/06/f-lotta-occupare-il-mediterraneo-mobilitazione-marina-contro-le-front

    Nasce una mobilitazione, indetta per la metà di settembre 2025, verso l’occupazione del mediterraneo centrale. L’obbiettivo quello di denunciare il meccanismo della Fortezza Europa: il sistema di confini sporco del sangue di più di 30.000 #migranti negli ultimi 10 anni. A braccetto con #frontex, il sistema di controllo e confini si fa complice delle politiche […]

    #L'informazione_di_Blackout #fortezza_euopa
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/06/F.mp3

  • The EU donates high-tech equipment worth 1.4 million BAM to strengthen operational capacities of the BiH Border Police

    The European Union donated specialised equipment worth 1.4 million BAM to the Border Police of Bosnia and Herzegovina today, with the aim of enhancing their operational capabilities. The equipment includes 25 short and medium-range drones, 30 handheld thermal imaging cameras, and 5 heartbeat detectors, along with specialised training for drone operators. In addition to advanced surveillance technologies, the donation provides four trailers designed for transporting service dogs which will be delivered next week. Together, these resources will significantly enhance surveillance and inspection capabilities at border crossing points and along the border.

    On behalf of the Delegation of the EU to Bosnia and Herzegovina, the equipment was handed over by Karel Lizerot, Head of the Section for Justice and Home Affairs, Migration, and Public Administration Reform to Border Police Director Mirko Kuprešaković, in the presence of Michael J.F. O’Mahony, Deputy Chief of Mission of the International Organization for Migration (IOM) in Bosnia and Herzegovina, who represented IOM BiH, the organization responsible for implementing the procurement and monitoring process.

    “Border security and migration management are shared priorities for Bosnia and Herzegovina and the European Union. The modern surveillance tools the Border Police officers received today will help strengthen the fight against irregular migration and smuggling. Improvements to the coordination, efficiency and the overall effectiveness of border control not only make Bosnia and Herzegovina’s borders safer but enhance our collective security. The EU is committed to supporting Bosnia and Herzegovina on its path to the EU, including strengthening border security and migration management in line with EU standards.”, said Lizerot.

    Director Kuprešaković expressed his gratitude for the long-standing and continuous cooperation with EU: “We especially appreciate that, through various projects - including donations of specialized equipment, vehicles, facilities, communication tools, and officer training, you have helped that Border police agency respond more effectively to numerous security challenges. Thanks to your support and the donated equipment, we are now able to manage the state border more efficiently and strengthen our own capacities, thereby jointly contributing to a safer environment for all citizens in Bosnia and Herzegovina and the wider region," said director Kuprešaković.

    Migration management requires a comprehensive approach to addressing complex humanitarian and security challenges. Therefore, the EU continuously supports the Ministry of Security and Bosnia and Herzegovina in building a sustainable migration management system. Recognising that this task requires significant resources, the EU funded a seven-month training programme in 2025 for 142 new Border Police cadets (the XII generation), worth one million BAM, building on last year’s training of 150 cadets from the XI generation.

    Over the past seven years, the EU has provided more than 9 million euros to strengthen the capacities of the Border Police of Bosnia and Herzegovina, including supplying specialised equipment, vehicles, communication systems, and IT infrastructure. This investment has directly enhanced the operational readiness and professionalism of border management institutions across the country.

    Cooperation between Bosnia and Herzegovina and the EU on border security and migration management will be further strengthened following the signature of the Frontex Status Agreement in Brussels on 11 June 2025, allowing the European Border and Coast Guard Agency (Frontex) to carry out joint operations with Bosnia and Herzegovina and deploy its standing corps anywhere along the country’s borders.

    The European Union, in cooperation with the International Organization for Migration (IOM), will continue to support the strengthening of Bosnia and Herzegovina’s migration and border management systems through the procurement of equipment, capacity building, and the provision of professional assistance to the Ministry of Security, the Service for Foreigners’ Affairs, Border Police and Sector for Asylum, the Directorate for Coordination of Police Bodies in Bosnia and Herzegovina, and other institutions and agencies responsible for this sector.

    The Border Police of Bosnia and Herzegovina will continue to pursue opportunities to modernise its resources and strengthen the expertise of its staff, reaffirming its commitment to building a secure, reliable, and E-standard border management system.

    https://bih.iom.int/news/eu-donates-high-tech-equipment-worth-14-million-bam-strengthen-operational-
    #Bosnia #Bosnia-Herzégovine #Balkans #route_des_Balkans #frontières #migrations #réfugiés #militarisation_des_frontières #IOM #OIM #équipement #don #UE #EU #union_européenne #drones #police #caméras #training #formations #surveillance_des_frontières #Karel_Lizerot #Mirko_Kuprešaković #coopération #border_management #Frontex_Status_Agreement #Frontex

  • Une cinquantaine de migrants, dont une femme venant d’accoucher, secourus sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65027/une-cinquantaine-de-migrants-dont-une-femme-venant-daccoucher-secourus

    Une cinquantaine de migrants, dont une femme venant d’accoucher, secourus sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie
    Par La rédaction Publié le : 09/06/2025
    Cinquante-quatre migrants ont été secourus dans la nuit de samedi à dimanche sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie, en Méditerranée centrale. Selon l’ONG Open Arms qui a porté secours au exilés, une femme qui venait d’accoucher et plusieurs enfants faisaient partie du groupe. Ils sont restés bloqués trois jours sur la plateforme après le naufrage de leur embarcation.
    Cinquante-quatre migrants, dont plusieurs enfants et une femme qui venait d’accoucher, ont été secourus dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 juin, par le voilier Astral de l’ONG espagnole Open Arms, sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie, en Méditerranée centrale.Le groupe d’exilés se trouvait là depuis trois jours, à la suite du naufrage de leur canot pneumatique parti mardi de Libye, a expliqué Open Arms dans un communiqué.
    Vendredi, l’une des femmes a donné naissance à un garçon, tandis qu’une autre avait accouché deux semaines auparavant. Sur une vidéo transmise par l’ONG à InfoMigrants, on distingue les sauveteurs récupérer un nouveau-né emmitouflé dans plusieurs couvertures. Deux autres jeunes enfants font partie de ce groupe, a précisé l’ONG. Open Arms a annoncé que l’Astral avait plus tard retrouvé 109 autres migrants, dont quatre étaient à l’eau. Ils avaient également pris la mer en Libye et il y avait dix enfants parmi eux.
    Mais le voilier étant trop petit pour prendre en charge autant de personnes, l’équipage de l’Astral a fourni des gilets de sauvetage aux naufragés, qui ont ensuite été secourus par un autre bateau humanitaire, le Louise Michel. Ce dernier les emmenait dimanche vers un port sûr en Sicile. Vendredi soir, un autre sauvetage a eu lieu en Méditerranée centrale. Le navire humanitaire Sea Eye 5 de l’ONG allemande éponyme, a secouru 50 migrants en difficulté dans leur canot pneumatique, sans donner de précisions sur le lieu du sauvetage.
    Il n’est pas rare que des migrants fassent naufrage et se retrouvent sur des plateformes pétrolières, en Méditerranée centrale. En mars dernier, 32 migrants étaient restés bloqués pendant quatre jours sur une plateforme gazière au large de la Tunisie avaient été secourus par l’ONG Sea-Watch. Ni Malte ni l’Italie n’avaient répondu aux demandes de sauvetage. En mars 2024, l’ONG Emergency avait été prévenue par un avion de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, de la présence d’une quarantaine de migrants sur cette même structure flottante.
    Malgré la multiplication des mesures prises par le gouvernement italien pour tenter de freiner les traversées de la Méditerranée, les migrants continuent de prendre la mer à la recherche d’une vie meilleure en Europe. Depuis le début de l’année, quelque 24 000 exilés ont atteint l’Italie, selon les autorités. Un chiffre stable par rapport à l’an dernier à la même période. Ces derniers mois, les passeurs utilisent également un nouvel itinéraire méditerranéen : ils rallient la Crête depuis l’est de la Libye. Sur les quatre premiers mois de l’année, la Grèce a constaté une augmentation de ce flux de 174 %. La Méditerranée centrale, deuxième route maritime la plus empruntée par les migrants pour atteindre l’Europe après l’océan Atlantique, reste extrêmement meurtrière. Depuis 2014, un peu plus de 25 000 migrants, dont des femmes et des enfants, y sont morts noyés.

    #Covid-19#migrant#migration#frontex#tunisie#mediterranee#routemigratoire#migrationirreguliere#sante

  • Flottille pour la liberté : le bateau pour Gaza avec Rima Hassan et Greta Thunberg porte secours à des réfugiés en mer
    https://www.franceinfo.fr/monde/europe/migrants/flottille-pour-la-liberte-le-bateau-pour-gaza-avec-rima-hassan-et-greta-t

    Rima Hassan a annoncé que l’agence européenne des frontières, Frontex, venait "de passer récupérer les quatre personnes que nous avons secourues".

    • https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/vous-natteindrez-pas-gaza-israel-ordonne-a-larmee-dempecher-larrivee-dun-

      Le navire humanitaire Madleen, en route vers Gaza, va poursuivre sa course malgré l’ordre donné par Israël à son armée de l’empêcher de rallier le territoire palestinien, ont affirmé ce dimanche 8 juin les militants à son bord, parmi lesquels l’activiste suédoise Greta Thunberg.

      « Nous resterons mobilisés jusqu’à la dernière minute – jusqu’à ce qu’Israël coupe Internet et les réseaux », a déclaré l’eurodéputée franco-palestinienne de gauche Rima Hassan, jointe par l’AFP à bord du Madleen, actuellement dans les eaux égyptiennes.

      « Nous n’avons pas peur » des Israéliens, a de son côté affirmé l’activiste allemande Yaesmin Acar, qui compte parmi les douze passagers, les autres étant six Français, une Suédoise, un Brésilien, un Espagnol, un Turc et un Néerlandais. « Le message qu’ils nous envoient […] ne nous fait pas reculer », a-t-elle ajouté.

      Le navire, qui se trouvait à 16 heures heure française à 150 miles nautiques de Gaza selon un live sur Telegram, est parti d’Italie le 1er juin pour « briser le blocus israélien » du territoire palestinien ravagé par 20 mois de guerre entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas, et y livrer une cargaison d’aide.

      Plus tôt ce dimanche, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dans un communiqué ce dimanche 8 juin qu’il avait donné des instructions à l’armée pour que la flottille appartenant à l’organisation internationale « Coalition de la flottille de la liberté » (FFC) n’atteigne pas Gaza. « A l’antisémite Greta Thunberg et à ses amis, je leur dis sans ambages : vous devriez faire demi-tour parce que vous n’atteindrez pas Gaza », a averti le ministre dans son communiqué, relate le journal Haaretz.

      Le navire humanitaire qui a à son bord 12 militants, dont l’activiste écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée LFI franco palestinienne Rima Hassan, avait atteint samedi les côtes égyptiennes et se rapprochait de la bande de Gaza, où la guerre entre Israël et le Hamas est entrée dans son 21e mois.

      Quelques minutes après cette annonce, la députée européenne a publié une vidéo sur son compte Instagram dans laquelle elle déplore cette décision des autorités israéliennes. « Internet sera coupé avant cette intervention. Nous ne pourrons pas communiquer ni filmer. Par la suite, nous allons être amenés au port d’Ashdod, cela va prendre six ou sept heures, anticipe Rima Hassan, qui se filme à l’intérieur du navire. Pendant ce temps, nous serons menottés et sous surveillance des soldats israéliens. Nous allons très probablement subir un interrogatoire avant d’être renvoyés dans nos pays d’origine. »

    • @colporteur
      Ce n’était pas écrit de manière explicite dans cet article de France Infox. Mais merci de cette précision. Cela a également permis à certains sur X de se livrer à de belles leçons de « morale » à l’encontre de l’irresponsabilité des commanditaires de cette mission.

      La flotille Madleen a été arraisonnée (dans les eaux internationales d’après certaines sources) par la marine de guerre israélienne dans la nuit. Et les militaires ont même été gentils ...

      https://video.twimg.com/amplify_video/1931885184988651520/vid/avc1/640x360/RuWoduQKt_UMkQeN.mp4?tag=16

      https://xcancel.com/fayedfa/status/1931909555627143195#m

      خارجية الاحتلال تنشر هذا الفيديو الدعائي في محاولة بائسة لتحسين صورة عملية القرصنة والاعتداء على السفينة مادلين واحتجاز النشطاء الذين على متنها.
      #flotilledelaliberte #FlotillaUnderAttack
      #مادلين
      #Madleen

      (Le ministère israélien des Affaires étrangères a publié cette vidéo de propagande dans une tentative désespérée d’améliorer l’image de la piraterie et de l’assaut contre le navire Madeleine et de la détention des militants à bord.)

  • Das geheime Dokument im Abstimmungskampf

    Mehr Geld für Frontex: Das beschlossen die Schweizer Stimmbürger*innen im Mai 2022. Eine geheime Infonotiz zeigt nun: Die Bundesverwaltung hielt brisante Informationen zurück. Derweil gehen die Menschenrechtsverletzungen an den EU-Aussengrenzen weiter.

    Am 4. April 2022 ist der Abstimmungskampf um die Schweizer Frontex-Finanzierung in vollem Gange. An diesem Tag schickt Christian Bock eine vertrauliche Infonotiz an Bundesrat Ueli Maurer. Er habe soeben den Bericht der EU-Antikorruptionsbehörde über Missstände bei der Europäischen Grenzschutzagentur gelesen: „Der Bericht ist für die Medien und die Frontex-Gegner gerade auch im Zusammenhang mit der Abstimmung am 15. Mai 2022 von grossem Interesse“. Bock ist zu dem Zeitpunkt Direktor des Bundesamts für Zoll und Grenzsicherheit, der Schweizer Schnittstelle zu Frontex.

    Trotz des genannten öffentlichen Interesses hielt der Bund den Inhalt des Berichts unter Verschluss. Währenddessen versprach Ueli Mauer, dass die Schweiz durch ihre Beteiligung an Frontex die Grundrechtslage an den europäischen Aussengrenzen verbessern könne. Was war dieses Versprechen wert?

    Die „No Frontex“-Abstimmung

    Am 15. Mai 2022 stimmte die Schweiz über ihre Beteiligung bei der EU-Grenzschutzagentur Frontex ab. Das Resultat war erdrückend: Über 70 Prozent der Stimmbürger*innen wollten die Frontex-Gelder von damals 14 Millionen auf 61 Millionen jährlich aufstocken und auch die personelle Unterstützung bis 2027 ausbauen.

    Dem ging ein ungewöhnlicher Abstimmungskampf voraus: Aktivist*innen und Basisorganisationen rund um das Migrant Solidarity Network führten als „No Frontex“-Referendumskomitee eine grosse Kampagne. Die Parteien hielten sich dabei auffällig zurück.

    Die Frontex-Gegner*innen warnten: Wer Ja sagt zu Frontex, macht sich mitschuldig an Menschenrechtsverletzungen.

    Die Kritik rund um Frontex befand sich zu diesem Zeitpunkt europaweit auf einem Höchststand. Zahlreiche Berichte von Geflüchteten, Nichtregierungsorganisationen und Medien brachten die Agentur mit schweren Menschenrechtsverstössen in Zusammenhang: Frontex sei systematisch an illegalen Pushbacks von Menschen auf der Flucht beteiligt und habe eine Führungsriege, die die Aufklärung von Missständen aktiv verhindere. Die EU-Kommission leitete eine Untersuchung ein.

    Die Schweiz unterstützt Frontex nicht nur finanziell, sondern auch mit Personal: Sie schickt seit 2009 Grenzbeamt*innen an die EU-Aussengrenzen. Zudem sitzt sie mit zwei Vertreter*innen im Frontex-Verwaltungsrat, dem Führungsgremium der Agentur.

    Diese Beteiligung sei aus zwei Gründen wichtig, argumentierten die Frontex-Befürworter*innen im Abstimmungskampf. Trage die Schweiz den Ausbau nicht mit, falle man wegen der sogenannten Guillotine-Klausel aus dem Schengen und Dublin Abkommen. Und: Man könne sich aus dem Innern der Agentur für den Schutz der Menschenrechte einsetzen. „Wir engagieren uns im Sinne der Rechtssicherheit und der Menschenrechte“, sagte Bundesrat Maurer in der Abstimmungsarena. Dieses Argument vertrat etwas überraschend auch die Operation Libero und forderte Verbesserungen – herbeigeführt von der Schweiz.

    Erstaunlich ruhig blieb es in der ganzen Debatte aus der Ecke der verantwortlichen Behörde – dem Bundesamt für Zoll und Grenzsicherheit (BAZG), das bis im Januar 2022 Eidgenössische Zollverwaltung (EZV) hiess. Das BAZG stellt die beiden Verwaltungsräte bei Frontex und schickt Schweizer Grenzschutzbeamt*innen an die Aussengrenzen. Im Abstimmungskampf traten Vertreter*innen der Behörde kaum in Erscheinung. Doch hinter den Kulissen war das BAZG durchaus aktiv, wie die vertrauliche Infonotiz an Ueli Maurer zeigt, die wir über das Öffentlichkeitsgesetz einsehen konnten.
    Die Informationslücke

    Die Infonotiz von BAZG-Direktor Bock an Bundesrat Maurer macht klar, wie schwerwiegend die Missstände sind, die der Bericht der EU-Antikorruptionsbehörde (OLAF) aufdeckt. Die Notiz hält fest,

    – dass klare Anzeichen für ernsthaftes Fehlverhalten von drei hochrangigen Mitarbeitenden der Agentur bestehen und dass sowohl OLAF als auch das BAZG disziplinarische Massnahmen fordern.
    - dass Personen aus dem Frontex-Verwaltungsrat versucht haben, Menschenrechtsverletzungen zu vertuschen und dass sie die Arbeit des Grundrechtsbeauftragten von Frontex behindert haben.
    – dass die stellvertretende Schweizer Frontex-Verwaltungsrätin den Bericht am 7. März 2022 in Brüssel gelesen hat.
    - dass der OLAF-Bericht für die Medien und Frontex-Gegner*innen gerade auch im Hinblick auf die Abstimmung am 15. Mai 2022 von grossem Interesse ist. Da der Prozess im Frontex-Verwaltungsrat jedoch noch läuft – unter anderem war eine Anhörung der betroffenen Personen geplant –, kann dieser nicht veröffentlicht werden.

    Der geheimgehaltene Bericht hatte Konsequenzen: Der damalige Frontex-Direktor Fabrice Leggeri kam der Forderung nach disziplinarischen Massnahmen zuvor und trat noch Ende April zurück. Heute ist Leggeri Europaabgeordneter für die rechtsextreme Partei Rassemblement National.

    Dem WAV Recherchekollektiv und das Lamm liegen neben der vertraulichen Infonotiz auch die interne Sprachregelung vor, die die öffentliche Kommunikation der Behörden zum Thema regelt. Diese erwähnt zwar den OLAF-Bericht, schweigt aber dazu, welch katastrophales Zeugnis dieser Frontex ausstellt – und damit die vorangegangenen Vorwürfe amtlich bestätigt: Frontex sei aktiv an illegalen Pushbacks beteiligt, vertusche diese systematisch und hindere das interne Grundrechtsbüro an der Aufklärung.

    Ein besonders gravierender Fall ereignete sich am 10. April 2020, als Frontex mehrere Boote mit insgesamt 250 Geflüchteten sichtete, die maltesischen Behörden jedoch tagelang nicht eingriffen und schliesslich einen Teil der Menschen nach Libyen zurückdrängten – 12 Menschen starben. Fünf Körper wurden im Boot gefunden, sieben weitere Personen ertranken. Frontex klassifizierte den Vorfall bewusst falsch, um eine Untersuchung durch das Grundrechtsbüro zu vermeiden.

    Ebenso unerwähnt bleibt in der Sprachregelung, dass es sich bei vielen der untersuchten Fälle um Menschenrechtsverstösse in Regionen handelt, in denen auch Schweizer Frontex-Beamt*innen im Einsatz waren. Oder dass die Schweiz mit zwei Verwaltungsrät*innen in jenem Gremium sitzt, das vom Bericht starke Kritik einstecken muss. Marco Benz, einer ebenjener Verwaltungsräte, beteuerte Mitte April an einer Podiumsdiskussion: „Frontex nimmt den Schutz der Grundrechte sehr ernst.“ Was die WOZ Monate später nur vermutete, wird mit der vorliegenden Infonotiz klar: Maurer und die Verwaltung wussten Bescheid. Aber schwiegen bewusst.

    Was war da los? Wäre es angesichts des Zeitpunkts nicht möglich, oder sogar nötig gewesen, die Öffentlichkeit über den Inhalt der Untersuchung zu informieren? Diese erfuhr erst dank einem Leak vom 129-Seiten langen OLAF-Bericht. Dieser wurde im Sommer 2022 dem Spiegel, Lighthouse Reports und Frag den Staat zugespielt und im Oktober in zahlreichen europäischen Medien veröffentlicht. Der Abstimmungskampf war da schon lange vorbei.

    Die SP Schweiz sagt heute auf Anfrage: „Es wiegt schwer, dass unter Alt-Bundesrat Ueli Maurer innerhalb des Departements abstimmungsrelevante Informationen unterdrückt wurden.“ Auch die Grünen betonen, dass gerade bei Volksabstimmungen alle relevanten Tatsachen der Bevölkerung unterbreitet werden müssten, sofern sie veröffentlicht werden dürfen. Gesicherte Hinweise über gravierende Missstände und Fehlverhalten, die im Zusammenhang mit dem Geschäft stehen, gehörten hier dazu.

    Das BAZG will von der Kritik nichts wissen: Der OLAF-Bericht sei ein klassifiziertes Dokument und die Haltung der Schweiz sei im Rahmen der Möglichkeiten kommuniziert worden. Die Rolle der Bundesbehörde beschränke sich auf sachliche und ausgewogene Erläuterungen zur Vorlage. Die Frage, ob das BAZG wegen seiner zentralen Rolle aktiver hätte an der Debatte teilnehmen sollen, lässt die Behörde weitgehend unbeantwortet.

    „Diese Infonotiz so kurz vor der Abstimmung ist in der Tat brisant“, sagt Silvano Möckli, emeritierter Professor für Politikwissenschaften an der Universität St. Gallen und Experte für Abstimmungsfragen. Doch eine rechtliche Pflicht, darüber zu kommunizieren, gebe es nicht. Und überhaupt: Angesichts des deutlichen Abstimmungsergebnisses hätte eine Veröffentlichung das Resultat kaum geändert. Relevant sei aber die Frage, was man daraus lerne.

    Anhaltende Gewalt

    Aus der Vergangenheit lernen und aktiv Verbesserungen anstreben – das wiederholten die Frontex-Befürworter*innen im Abstimmungskampf mantraartig. Doch bis heute reisst die Kritik an Frontex nicht ab, in Menschenrechtsverletzungen verstrickt zu sein.

    Die Agentur solle Leben retten, anstatt seine Infrastruktur für das illegale Abfangen von Flüchtenden auf dem zentralen Mittelmeer zu nutzen. Das fordert Human Rights Watch mit ihrer im April lancierten Kampagne #WithHumanity. Frontex überwacht das Mittelmeer mit einer riesigen Flotte, die anstatt aus Schiffen zunehmend aus Flugzeugen und Drohnen besteht. Wenn sie Boote auf dem Weg nach Europa entdeckt, dann rettet sie diese nicht, sondern informiert aus der Luft meist die aus bewaffneten Milizen hervorgegangene libysche „Küstenwache“. Diese fängt die Boote ab – oft mit Gewalt, manchmal gar mit Schusswaffen – und bringt die Menschen zurück nach Libyen. Dort drohen ihnen Gefängnis, Folter und sexualisierte Gewalt. So dokumentieren es Human Rights Watch und die Schweizer Rechercheagentur Border Forensics, oder die Seenotrettungsorganisation Sea Watch seit vielen Jahren.

    Im Fokus der Kritik stehen nicht nur die hohe See, sondern auch die Landgrenzen – besonders im Dreiländereck Türkei-Griechenland-Bulgarien. Und sie kommt nicht nur von zivilgesellschaftlichen Organisationen, sondern auch aus den eigenen Reihen: So empfahl der Grundrechtsbeauftragte von Frontex, die Tätigkeiten in Griechenland entweder auszusetzen oder ganz einzustellen. Dies, weil es immer wieder zu heftiger Gewalt von griechischen Grenzwächter*innen gegenüber migrierenden Menschen komme. Besonders die Grenze am Fluss Evros ist berüchtigt: Hunderte Berichte schildern, wie Patrouillen Flüchtende aufgreifen, teils schwer misshandeln und anschliessend über den Fluss zurückdrängen.

    Ähnliche Berichte gibt es aus Bulgarien, wo die Schweiz ebenfalls mit Personal stationiert ist: Flüchtende werden von bulgarischen Grenzbeamt*innen nackt ausgezogen, ausgeraubt, tagelang eingesperrt, gezwungen, zurück in die Türkei zu schwimmen, mit Hunden angegriffen und als „Taliban“ beschimpft. Das berichtet die Investigativplattform BIRN im Februar 2024.

    Im Rahmen des Frontex-Ausbaus wurden neu 40 Grundrechtsbeobachter*innen eingestellt, die die Arbeit des Grundrechtsbeauftragten unterstützen. Auch weitere Massnahmen zum Grundrechtsschutz hat die Agentur ergriffen. Haben sie keine Wirkung gezeigt? „Nicht wirklich“, sagt Lena Karamanidou, Migrationsforscherin und Frontex-Expertin. „Die Gewalt besteht weiter. Und sie hat dort, wo Frontex aktiv ist, gar noch zugenommen.“

    Karamanidou arbeitet bei der Nichtregierungsorganisation Border Violence Monitoring Network, die Grenzgewalt dokumentiert und sich gegen Straflosigkeit an den EU-Aussengrenzen einsetzt. Sie spricht von einem System der stillen Aufgabenteilung: Die Präsenz von Frontex legitimiere und schütze das Vorgehen der lokalen, beispielsweise griechischen Grenzschutzbehörden. Diese wiederum führten die Pushbacks und Angriffe aus. Karamanidous Haltung ist klar: Würde sich Frontex wegen der Menschenrechtsverletzungen zurückziehen, würde dies eine starke Botschaft senden. „Denn die jahrelange Präsenz hat die Situation ja nicht verbessert“, sagt die Forscherin insbesondere mit Blick auf die Evros-Region.
    Kritik an der Schweiz

    Sowohl Befürworter*innen wie die Operation Libero als auch Gegner*innen des Frontex-Ausbaus – etwa die SP und die Grünen – kritisieren diese Zustände. Und sie alle sagen auf Anfrage, dass die Schweiz für die anhaltenden Menschenrechtsverletzungen mitverantwortlich sei. Sie müsse ihre Verantwortung wahrnehmen und sich aktiv für Verbesserungen einsetzen.

    Zu den anhaltenden Verstössen wiederholt das BAZG auf Anfrage, was es seit Jahren sagt: Probleme könnten nur erkannt werden, wenn man vor Ort präsent sei. Die Zusammenarbeit mit den Einsatzstaaten und deren Behörden sei für die Einhaltung der Grundrechte zentral. Auf die Frage nach der Mitverantwortung der Schweiz schweigt die Behörde. Nur so viel: Die Schweizer Vertreter*innen von Frontex würden sich im Verwaltungsrat konsequent für die Einhaltung der Menschenrechte einsetzen.

    Bis heute ist die Schweiz in Bulgarien und Griechenland mit zahlreichen Grenzschutzbeamt*innen im Ausseneinsatz. Was machen diese genau? Setzen sie sich für die Menschenrechte ein? Können sie das überhaupt? Im zweiten Artikel der Serie blicken wir auf die Schweizer Frontex-Einsätze in der Evros-Region.

    https://daslamm.ch/das-geheime-dokument-im-abstimmungskampf

    #Frontex #Suisse #financement #votation #migrations #frontières #contrôles_frontaliers #Ueli_Maurer #référendum

  • Les entrées irrégulières dans l’UE ont baissé de 27 % depuis le début de l’année, selon Frontex - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64588/les-entrees-irregulieres-dans-lue-ont-baisse-de-27--depuis-le-debut-de

    Les entrées irrégulières dans l’UE ont baissé de 27 % depuis le début de l’année, selon Frontex
    Par La rédaction Publié le : 15/05/2025 Dernière modification : 16/05/2025
    Selon l’agence Frontex, les franchissements irréguliers des frontières extérieures de l’Union européenne ont diminué d’un quart au cours des quatre premiers mois de 2025. Sur la route des Balkans, cette baisse est de 58 %.
    Le nombre de franchissements illégaux des frontières extérieures de l’Union européenne a baissé de 27 % depuis le début de l’année, a annoncé Frontex. Selon le dernier communiqué de l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières, la baisse concerne toutes les routes migratoires mais elle est particulièrement forte sur celle des Balkans. Entre janvier et avril, 3 093 entrées irrégulières ont été recensées sur cet itinéraire, soit une baisse de 58 % par rapport à l’année précédente.
    Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette chute, selon Helena Hahn, spécialiste des politiques migratoires à l’European policy center. « L’une des principales raisons est la situation des îles grecques, par lesquelles de nombreuses personnes au départ de la Turquie transitent pour arriver au continent européen », avance-t-elle. Et de préciser : « Les pratiques brutales aux frontières maritimes et terrestres de la Grèce et de la Bulgarie, notamment les refoulements, ont également eu un effet dissuasif ». En 2024, l’agence européenne avait déjà noté une baisse de 78 % des passages sur l’année
    Depuis plusieurs années, InfoMigrants a recueilli de nombreux témoignages de migrants racontant les conditions de vie très difficiles et les « pushbacks » violents des autorités. « Sur la route, ceux qui doivent nous protéger [la police, ndlr] nous pillent, nous violentent. La torture n’est pas que physique, elle peut aussi être morale. Tout cela est déprimant », confiait par exemple Pierre, un ressortissant congolais, à InfoMigrants. Plusieurs enquêtes de médias ou ONG ont également documenté ces pratiques. De son côté, Athènes a toujours nié procéder à des refoulements.
    Cette année, la situation en Syrie aurait également un impact sur les flux migratoires. La chute de Bachar al-Assad en Syrie, pays de provenance d’une grande partie des migrants transitant par la route des Balkans, pourrait jouer « sur la décision des gens de partir ou même de retourner dans leur pays », selon elle.Et enfin, les conditions météorologiques dans cette partie de l’Europe, combinées à des « conditions d’accueil inadéquates » réduisent généralement le « nombre de personnes voyageant par cette route pendant la période hivernale », avance l’experte.
    Sur la route de l’Afrique de l’Ouest, la baisse du nombre d’arrivées est aussi notable. Elles ont chuté de plus d’un tiers pour atteindre 10 400 (-34 %). Les principales nationalités sur ce corridor étaient les Maliens, les Sénégalais et les Guinéens. Depuis le début de l’année, la Mauritanie, devenue fin 2023 l’un des principaux points de départ des exilés souhaitant rejoindre l’Europe en traversant l’océan vers les Canaries, mène une politique migratoire plus stricte. Des contrôles sont effectués dans les grandes villes et sur les autoroutes. « Il y a des refoulements tous les jours. La police arrête même des gens dans leurs maisons, des hommes lorsqu’ils vont au travail », racontait, le mois dernier, à InfoMigrants Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur, à Nouakchott.
    Plus de 30 000 migrants ont été interceptés sur le sol mauritanien entre janvier et avril 2025. En quatre mois, le pays a aussi démantelé 88 réseaux de passeurs.
    La Méditerranée centrale est la route la plus fréquentée cette année, avec un tiers de toutes les arrivées dans l’UE. Selon Frontex, 15 718 traversées irrégulières ont été enregistrées au cours des quatre premiers mois de 2025, un chiffre comparable à celui de la même période l’an dernier.L’agence européenne note que les Bangladais sont la principale nationalité signalée depuis le début de l’année. Ils sont 5 858 à avoir transité par cette rouge migratoire ces quatre derniers mois, devant les Érythréens (1 725), les Pakistanais (1 683) ou encore les Égyptiens (1 600).
    Une omniprésence notamment due à « des réseaux de passeurs qui semblent plus sophistiqués », estime Helena Hahn. « Les réseaux de passeurs impliqués dans le trafic de Bangladais organisent l’intégralité du voyage, prenant en charge les vols et les demandes de visa. Le coût total du voyage se situerait entre 9 500 et 13 000 euros », précise de son côté Frontex. La Méditerranée orientale, elle, est la deuxième voie d’entrée la plus active avec plus de 12 200 traversées même si le nombre d’arrivées enregistrées a diminué de 30 % par rapport à l’année précédente. Pour rappel, Frontex prend en compte les franchissements irréguliers de frontières, et non les individus. Une même personne peut donc être comptabilisée à plusieurs reprises, à chacune de ses tentatives de passage.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#FRONTEX#frontiere#routemigratoire#balkans#meditterannee#pushback#sante#droit

  • Mer Méditerranée : 190 migrants secourus par le navire humanitaire Sea-Watch 5 - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64459/mer-mediterranee--190-migrants-secourus-par-le-navire-humanitaire-seaw

    Mer Méditerranée : 190 migrants secourus par le navire humanitaire Sea-Watch 5
    Par La rédaction Publié le : 09/05/2025
    Jeudi 8 mai, le navire Sea-Watch 5 a porté secours à environ 200 personnes, en détresse en pleine Méditerranée centrale. Sur l’ensemble de la semaine, 370 migrants ont été recueillis à bord des deux navires humanitaires (Sea-Watch et Aurora) de l’ONG allemande. Depuis le début de l’année, un peu plus de 300 migrants sont déjà morts dans cette zone maritime en tentant de rallier l’Europe.
    « Ce (jeudi) matin, notre Sea-Watch 5 a secouru 190 personnes sur deux embarcations en détresse », en mer Méditerranée, a posté l’ONG allemande Sea-Watch sur X, le jeudi 8 mai. « Nous sommes maintenant en route vers Civitavecchia qui nous a été attribué comme port sûr ». Quatre jours avant, l’équipe du navire Aurora, qui appartient à la même ONG, avait déjà porté secours à 71 migrants, dans la nuit du 3 au 4 mai.
    Enfin, le 1er mai, le Sea-Watch 5 avait déjà porté assistance à 109 personnes - avant de les débarquer le 3 mai en Italie et de repartir dans la zone de sauvetage. Ce jour-là, 104 migrants, dont 41 mineurs, avaient dans un premier temps été secourus dans une embarcation. Puis cinq autres personnes avaient été récupérées directement dans l’eau alors que le navire humanitaire était à la recherche d’un autre canot en détresse. En dix jours donc, l’ONG a secouru au moins 370 personnes en Méditerranée centrale.
    L’ONG française SOS Méditerranée n’a pas non plus chômé. Les équipes de l’Ocean Viking ont sorti des eaux 108 personnes dans la matinée du 5 mai. Elles avaient repéré deux embarcations surchargées en détresse dans la zone de recherche et de sauvetage libyenne. Un bébé de 11 mois fait partie des rescapés. « Beaucoup souffraient d’épuisement et du mal de mer, nécessitant une prise en charge urgente par l’équipe médicale », a écrit sur X l’ONG qui fat actuellement route vers le port d’Ortona « situé à 1 296 km de la zone de sauvetage ».
    Ces derniers jours, les traversées de la Méditerranée ont été nombreuses à la faveur d’une météo clémente. « Avec l’amélioration des conditions météorologiques, nous avons constaté une augmentation des traversées dangereuses en Méditerranée centrale ces derniers jours », a tweeté Frontex, fin avril. Entre le 26 et le 30 avril, 1 612 migrants ont été débarqués sur la petite île italienne de Lampedusa. La Méditerranée centrale reste la route migratoire la plus meurtrière au monde. Depuis 2014, date des premiers recensements de l’agence onusienne, plus de 24 000 exilés ont péri dans cette zone maritime. Parmi eux, près de 3 500 enfants sont morts ou portés disparus, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l’Afrique du Nord et l’Italie, d’après un rapport de l’Unicef. Et depuis le début de l’année 2025, 316 personnes sont déjà mortes en Méditerranée centrale. Un chiffre qui pourrait être beaucoup plus élevé : de nombreuses embarcations disparaissent en mer sans laisser de traces, sans être répertoriées. On les appelle les « naufrages invisibles ».

    #Covid-19#migrant#migrant#mediterranee#naufrage#frontex#humanitaire#mortalite#sante

  • Il ricatto europeo targato #Frontex sui rimpatri “volontari” dei migranti

    In sei anni il numero di persone straniere a cui l’Agenzia ha dato supporto per “ritornare” è aumentato del 2.181%. Con un #budget superiore al miliardo di euro, le “divise blu” sono le vere protagoniste della politica europea sulle frontiere.

    “Giro per strada e mi vergogno. Tutti sanno che non ce l’ho fatta e che non sono riuscito a restituire neanche i soldi necessari per pagare il mio viaggio per l’Europa”. Nuha sospira mentre descrive una quotidianità difficile a Sukuta, città del Gambia che dista una ventina di chilometri dalla capitale Banjul. “Non ho un lavoro stabile e anche se sono passati tanti anni spesso ripenso al giorno in cui sono stato rimpatriato -racconta-. Non avevo commesso nessun reato: solo una volta non ho pagato il biglietto dell’autobus ma sono tornato nel mio Paese con le manette ai polsi”.

    Era il novembre 2019 e dopo cinque anni vissuti tra Italia e Germania, Nuha è stato rimpatriato su un volo gestito da Frontex. Come lui, negli ultimi dieci anni, altri 1.158 cittadini gambiani sono tornati nel loro Paese con l’assistenza dell’Agenzia europea della guardia di frontiera e costiera, che nel 2025 ha superato per la prima volta dalla sua istituzione il miliardo di euro di budget.

    “Soffrono molto”, sottolinea Bakary Camara, direttore sanitario dell’ospedale psichiatrico Tanka Tanka che si trova proprio a Sukuta, nella città in cui vive Nuha. “Spesso vengono ricoverati qui per problemi di salute mentale e dipendenza da sostanze stupefacenti sviluppate in Europa. Non è facile ricominciare da capo”.

    Guardare dal Gambia l’ossessione europea per i rimpatri dei cittadini irregolari è particolarmente significativo. Da quando nel 2017 è finita la dittatura dell’ex presidente Yahya Jammeh, molti giovani hanno deciso di lasciare uno dei più piccoli Paesi del continente africano che conta 2,5 milioni di abitanti in poco più di 11mila chilometri quadrati.

    L’aumento dell’emigrazione ha avuto un effetto decisivo sull’economia di uno Stato che nel 2022 era al 174esimo posto su 191, secondo l’indice di sviluppo umano delle Nazioni Unite. I 513 milioni di dollari inviati nel 2023 dagli emigrati ai propri familiari dall’estero (le cosiddette rimesse) hanno coperto il 21,9% del Prodotto interno lordo del Paese. Una fetta fondamentale dell’economia.

    Anche per questo il presidente Adama Barrow è stato duramente contestato quando nel 2018 ha siglato un accordo con l’Unione europea in materia di rimpatri. “Quando una persona è deportata non si perdono solo i soldi che questa inviava alla famiglia -spiega Yahya Sonko, attivista gambiano che dal 2015 vive in Germania- ma anche lo sviluppo di realtà imprenditoriali in loco. Dall’Europa io garantisco lavoro a 15 persone nella mia città di origine”.

    Le proteste hanno costretto Barrow a un passo indietro e all’inizio di un braccio di ferro con le istituzioni europee che più volte, l’ultima a luglio 2024, hanno minacciato una stretta sul rilascio dei visti come punizione per la mancata cooperazione sui rimpatri. “Un ricatto inaccettabile e uno spreco di soldi per gli europei -osserva Sonko-. Rimandare indietro una persona costa tantissimo e non è detto che questa, una volta rientrata, non riparta. Una politica dannosa e inutile”. Una strategia che numericamente ha fallito.

    Prendiamo come esempio il terzo trimestre del 2024: in Europa su un totale di 112.055 persone che hanno ricevuto un cosiddetto “ordine di espulsione”, quelle poi effettivamente rimpatriate sono state 28.630. Uno ogni cinque. “Una percentuale troppo bassa”, ha sottolineato la presidente della Commissione europea Ursula von der Leyen nel presentare, a inizio marzo, il nuovo sistema comune di rimpatrio europeo che prevede procedure più snelle e che ha un protagonista indiscusso: Frontex.

    “Ricordo bene gli agenti che ci hanno accompagnato sull’aereo”, riprende Nuha. Sono quelli di Frontex, l’Agenzia guidata oggi dall’olandese Hans Leijtens che quest’anno celebra vent’anni di attività e si è vista destinare dalla Commissione europea la stratosferica cifra di 1,1 miliardi di euro, un budget che non ha eguali in istituzioni simili. Ad esempio, supera di ben 42 volte quello dell’Agenzia europea sulla cybersicurezza e dieci volte quello dell’Agenzia europea per l’ambiente.

    Di questa cifra monstre solo 2,5 milioni di euro vengono destinati alle attività relative ai diritti umani mentre ben 133 milioni ai rimpatri, con un aumento del 42% rispetto al 2024. “Nel nuovo Regolamento proposto dalla Commissione -spiega Silvia Carta, advocacy officer della Piattaforma per la cooperazione internazionale sui migranti senza documenti (Picum)- emerge chiaramente la centralità dell’Agenzia e si prevede un ulteriore aumento delle disponibilità di spesa per i rimpatri”. L’attività di Frontex in questo settore non è una novità.

    Fin dalla sua nascita, infatti, ha collaborato con gli Stati membri supportandoli con la copertura dei costi degli aerei e delle attività pre-partenza ma è con il nuovo regolamento del 2019 che si è ritagliata un ruolo sempre più importante. Grazie a maggiori possibilità di operare anche in Paesi terzi dell’Ue, attraverso agenti dislocati sul territorio, è diventata protagonista della delicata attività di cooperazione con le autorità locali.

    I problemi principali dei bassi numeri di rimpatri dall’Europa, infatti, oltre ai costi stratosferici (almeno quattromila euro a persona, solo per il noleggio dell’aereo, per l’espulsione di un cittadino dall’Italia alla “vicinissima” Tunisia) sono proprio gli accordi con gli Stati di origine: spesso, come si è visto nel caso del Gambia, questi sono restii ad accettarli.

    Così, per ovviare a questo problema, l’Agenzia con sede a Varsavia e le istituzioni europee puntano sempre di più sui cosiddetti rimpatri volontari che hanno almeno due vantaggi: non richiedono il coinvolgimento dei Paesi di origine perché la persona collabora e il viaggio costa meno perché avviene su un volo di linea. E infatti, oggi, più della metà delle persone che lasciano l’Europa lo fanno “volontariamente” e Frontex è sempre più protagonista.

    Dal 2019 l’Agenzia può aiutare i Paesi Ue anche sui rimpatri volontari assistiti e i dati dimostrano che la sua attività da quell’anno è esplosa. Si passa dalla collaborazione con nove Stati membri per 155 persone rimpatriate alle 35.637 (+2.181%) del 2024 da 26 Stati Ue diversi. Inoltre cresce tantissimo anche il numero dei Paesi di destinazione coinvolti nell’attività delle “divise blu” che oggi sono 117 contro i 41 di sei anni fa. In totale quindi Frontex supporta i rimpatri nel 74% degli Stati del mondo extra-Ue: se si guarda al continente africano mancano all’appello solo eSwatini e Malawi.

    “La strategia di Bruxelles su questa tipologia di rimpatri è ambigua. Il nuovo Regolamento prevede una stretta sui rientri volontari ma lascia la possibilità alle autorità nazionali di implementare forme di premialità per persone che ‘cooperano’ con la propria deportazione, accettando di partecipare a programmi di rimpatrio assistito -riprende Carta di Picum-. Una forma di ricatto che deriva dalla riduzione degli anni del divieto di reingresso sul territorio europeo e dal supporto economico”.

    Per Frontex questi aiuti avvengono nell’ambito del “Reintegration program” che garantisce un “supporto a breve termine” (615 euro per i rimpatri volontari, 205 per quelli forzati) e uno a “lungo termine” che prevede forme indirette di aiuto per un anno (dalla copertura dell’assistenza sanitaria alla possibilità di supporto nell’aprire un’attività) per un importo di duemila o mille euro, a seconda di rientro volontario o forzato per il richiedente principale, più mille per ogni familiare.

    Questa dote è gestita da sei Ong che sono state selezionate tramite bando pubblico per operare in 38 diversi Paesi del mondo: Caritas international Belgium, Women empowerment, literacy and development organization (Weldo), Irara, European technology and training centre (Ettc), Life makers foundation Egypt, Micado migration. Se nel 2022 i cittadini rimpatriati supportati all’interno di questo progetto erano 867, nel 2024 sono cresciuti del 1.362% (12.676): le principali nazionalità delle persone sono Turchia (2.750), Iraq (2.469), Georgia (1.472), Gambia (1.162), Nigeria (816), Pakistan (794) e Bangladesh (620).

    “Spesso queste forme di aiuto non sono efficaci per chi ritorna nel proprio Paese perché è molto problematico l’utilizzo dei fondi -chiarisce Rossella Marino, professoressa all’Università di Gent in Belgio che ha svolto un dottorato proprio sul tema dei progetti di reintegrazione in Gambia-. Sono estremamente utili però alle istituzioni europee perché descrivono attraverso una narrazione positiva e accettabile, ovvero aiutare le persone che rientrano, quello che è un approccio neocoloniale e che mira in definitiva al controllo della mobilità”. Marino sottolinea, infatti, come la “macchina” dei rimpatri coinvolga tantissimi attori sul campo. “Tutte attività che consolidano la presenza delle istituzioni europee su quel territorio ma soprattutto che aiutano a evitare la ripartenza di chi è rientrato. Questo processo avviene anche attraverso la digitalizzazione di tutte le informazioni”.

    Proprio con questo scopo è stata sviluppata la piattaforma digitale Reintegration assistance tool (Riat), finanziata dalla Commissione europea e implementata dal Centro internazionale per lo sviluppo delle politiche migratorie (Impcd), attraverso cui avviene un monitoraggio costante dei casi che accedono al programma di Frontex e viene migliorata la cooperazione degli Stati.

    C’è poi un enorme tema di responsabilità rispetto al ruolo di Frontex nei rimpatri. Tutto ruota attorno alla questione se le divise blu siano o meno responsabili di quello che avviene prima del rimpatrio. Che cosa succede ad esempio se il decreto di espulsione alla base del rimpatrio della persona è illegittimo? Chi ne risponde? Oppure se, nel caso della partenza volontaria, la persona non si trovava in una condizione adeguata per decidere liberamente? Questo aspetto è decisivo. “Frontex si fa forte del fatto che la responsabilità di tutto ciò che succede prima del rimpatrio ricade unicamente sullo Stato membro. Ma non è così -spiega Laura Salzano, docente di diritto dell’Ue dell’Università Ramon Llull di Barcellona che da anni si occupa di queste tematiche-. L’Agenzia deve valutare caso per caso se quella espulsione sia legittima o meno: glielo impone il suo stesso Regolamento all’articolo 80. O si cambiano le regole di ingaggio, oppure è così”.

    Tutto questo riguarda da vicino anche l’Italia. Il nostro Paese è il fanalino di coda in Europa, insieme alla Romania, per il numero di rimpatri volontari. In dieci anni (2015-2024), secondo i dati forniti dal ministero dell’Interno ad Altreconomia, sono state 4.059 le persone rimpatriate con questo programma per un totale di 35,5 milioni di euro investiti dal Viminale. Nel 2024 tutti i 290 casi di rimpatrio assistito, che riguardavano per il 42% persone in posizione di irregolarità, sono stati gestiti dall’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim).

    Negli ultimi mesi, però, nei Centri di permanenza per il rimpatrio (Cpr) italiani crescono le testimonianze di chi racconta una forte pressione da parte degli operatori per accedere a quelle che vengono definite “partenze volontarie”. Un funzionario di Oim che preferisce mantenere l’anonimato ci conferma che l’organizzazione per cui lavora non attiva rimpatri volontari dal Cpr.

    A intervenire è Frontex con il suo “Reintegration program”, che ora sembra una priorità anche per l’Italia: tutto è gestito dalla questura che segue caso per caso segnalando a Varsavia coloro che accettano di lasciare subito il Paese. La longa manus dell’Agenzia è arrivata così anche nei centri di detenzione italiani. E chi lo sa, forse presto sbarcherà anche in Albania.

    “A sei anni di distanza -conclude Nuha- una delle cose che mi fa più male è non aver potuto abbracciare mia moglie e mia figlia prima di partire: mi hanno fatto uscire dal retro della stazione di polizia, lei ha provato a seguire la macchina ma l’hanno seminata. Piangeva, urlava e con lei anche la bambina. Questa è l’ultima immagine che ho dell’Europa”.

    https://altreconomia.it/il-ricatto-europeo-targato-frontex-sui-rimpatri-volontari-dei-migranti
    #retours_volontaires #renvois #expulsions #migrations #réfugiés #sans-papiers #Europe #EU #UE #politiques_migratoires #chiffres #statistiques #santé_mentale #toxicodépendance #Gambie #réfugiés_gambiens #visas #chantage #coût #coûts #réintégration #Reintegration_program #Caritas_international_Belgium #Women_empowerment_literacy_and_development_organization (#Weldo) #Irara #European_technology_and_training_centre (#Ettc) #Life_makers_foundation_Egypt #Micado_migration #Reintegration_assistance_tool (#Riat) #International_Centre_for_Migration_Policy_Development (#ICMPD)

  • Lampedusa : plus de 1 600 arrivées en 5 jours « avec l’amélioration des conditions météorologiques », note Frontex - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64309/lampedusa--plus-de-1-600-arrivees-en-5-jours-avec-lamelioration-des-co

    Lampedusa : plus de 1 600 arrivées en 5 jours « avec l’amélioration des conditions météorologiques », note Frontex
    Par La rédaction Publié le : 01/05/2025 Dernière modification : 02/05/2025
    Selon les chiffres des autorités italiennes, 1 600 migrants sont arrivés à Lampedusa ces cinq derniers jours. Pour Frontex, l’agence européenne des gardes-côtes, qui a participé à certains sauvetages en Méditerranée, « l’amélioration des conditions météorologiques » favorisent les départs en mer depuis les côtes nord-africaines.
    « Avec l’amélioration des conditions météorologiques, nous avons constaté une augmentation des traversées dangereuses en Méditerranée centrale ces derniers jours », a tweeté Frontex, le 30 avril avant de détailler les opérations de secours. « Des bateaux italiens, lituaniens et danois [ont participé et] permis de secourir près de 400 personnes se trouvant à bord de cinq petites embarcations impropres à la navigation ».
    Selon l’agence européenne de surveillance des frontières, sept autres embarcations avec plus de 450 personnes en détresse ont également été secourues – grâce aux repérages effectués par les avions de Frontex. En tout, ces cinq derniers jours, entre le 26 et le 30 avril, 1 612 migrants sont arrivés sur la petite île italienne de Lampedusa.
    D’après les données officielles italiennes, pour l’ensemble du mois d’avril 2025, ils sont 6 300 migrants à avoir débarqués à Lampedusa. Avec un pic de 899 arrivées comptabilisées le 6 avril. Un chiffre plus élevé qu’en 2024 sur la même période (4 700).
    Il n’est pas rare que l’agence européenne surveille la Méditerranée centrale. Elle le fait depuis des nombreuses années pour repérer les canots en détresse avant de les signaler aux autorités compétentes alentours (Malte, Italie, Libye, Tunisie, notamment) pour leur porter secours. Frontex avait même lancé un appel d’offres de plusieurs millions d’euros en août 2024 pour améliorer la détection des embarcations de migrants perdus au milieu de la mer et mieux lutter contre l’immigration clandestine. Dans le détail, cet appel concernait notamment l’achat de drones affectés à la surveillance maritime – bien que leur utilisation soit controversée.
    Car si Frontex communique sur ces opérations de sauvetages – « L’UE unie pour sauver des vies en mer », a-t-elle aussi écrit sur X – l’agence est régulièrement pointée du doigt pour son manque de coopération avec les ONG en mer. Selon les navires humanitaires, Frontex serait plus prompte à partager ses informations avec les gardes-côtes libyens plutôt qu’avec eux. Dans une enquête publiée en février 2024, le média allemand Der Spiegel avait montré que l’agence européenne donnait presque systématiquement les localisations des canots d’exilés en détresse en Méditerranée aux Libyens. Et ce, en dépit de la violence des autorités maritimes libyennes envers les exilés et de la torture bien documentée qui les attend dans les centres de détention en Libye.
    Au mois de juin 2024, les organisations Refugees in Libya et Front-LEX avaient déposé un recours afin que Frontex cesse sa surveillance aérienne de la Méditerranée centrale. Aux yeux des plaignants, l’agence se rend donc complice des crimes commis par le pays en leur livrant les coordonnées GPS des canots en détresse.L’agence s’était défendue en expliquant à InfoMigrants que les données de localisations des canots en difficulté étaient envoyées « immédiatement aux centres de coordination de sauvetage maritime concernés dans la région : l’Italie et Malte, ainsi que la Libye et la Tunisie […] La priorité de Frontex est de sauver des vies », affirmait-elle.
    Reste que ce soutien de Frontex aux Libyens n’est pas illégal. L’Union européenne (UE) et Tripoli sont liés par un partenariat stratégique et financier en mer Méditerranée depuis de nombreuses années. Dans le cadre de cet accord, l’UE forme même les gardes-côtes libyens et leur fournit des navires dans le but d’empêcher les migrants de rejoindre l’Europe.

    #Covid-19#migrant#migration#mediterranee#lampedusa#libye#traversee#frontex#migrationirreguliere#routemigratoire#sante

  • Διοικητής Frontex : Δημιουργήσαμε « μια αίσθηση ατιμωρησίας » στην Ελλάδα
    https://wearesolomon.com/mag/format/investigation/dioikitis-frontex-dimioyrgisame-aisthisi-atimwrisias-ellada

    Ο εκτελεστικός διευθυντής Χανς Λέιτενς ανέλαβε να αποκαταστήσει την φήμη της Frontex, μετά τις αποκαλύψεις για συγκάλυψη παράνομων επαναπροωθήσεων στην Ελλάδα. Τρία χρόνια μετά, όμως, οι βίαιες επαναπροωθήσεις σε Ελλάδα, Βουλγαρία, και Σερβία συνεχίζονται.

    • Envie de dire que la traduction automatique est défaillante.

      Deepl.com nous dit que :

      Le directeur exécutif Hans Leutens a été chargé de rétablir la réputation de #Frontex après les révélations sur la dissimulation des retours illégaux en Grèce. Trois ans plus tard, les refoulements violents se poursuivent en #Grèce, en #Bulgarie et en #Serbie.

      Tandis que Google Translate baragouine :

      Le directeur exécutif Hans Leitens s’est entrepris de restaurer la réputation de Frontex, à la suite de révélations de couvrer la résiortation illégale de re -re -re -re en Grèce. Trois ans plus tard, cependant, les redéfinitions violentes en Grèce, en Bulgarie et en Serbie se poursuivent.

  • Frontex enquête sur des refoulements de migrants aux frontières de la Grèce

    L’agence européenne de surveillance des frontières a indiqué mardi avoir ouvert une enquête concernant des allégations de « pushbacks » de migrants aux frontières grecques. Athènes est accusée depuis des années de pratiquer des refoulements illégaux dans la région de l’Evros ou en mer Égée, ce que les autorités ont toujours nié.

    La Grèce est de nouveau pointée du doigt pour sa gestion de l’immigration à ses frontières. Mardi 8 avril, Frontex a annoncé avoir ouvert une enquête concernant des allégations de refoulement illégal de migrants aux frontières grecques.

    Les investigations portent sur la période allant de 2023 à début 2025, a précisé l’agence européenne de surveillance des frontières. Douze incidents graves présumés, dont neuf survenus en 2024, sont ainsi examinés par le Bureau des droits fondamentaux de l’organisation.

    « Chaque cas fait l’objet d’un examen approfondi », a déclaré mardi Chris Borowski, porte-parole de Frontex, ajoutant que l’agence avait récemment renforcé son mécanisme de plaine. « L’époque du soutien inconditionnel est révolue », a encore dit Borowski. « Frontex insiste désormais sur le respect des normes et attend des #mesures_correctives si nécessaire. »

    Frontex prévient les États membres de l’UE, dont la Grèce, que le fait de ne pas signaler les violations des droits pourrait désormais entraîner la #suspension du #cofinancement des opérations aux frontières.

    « Pratiques du passé »

    L’agence européenne a, elle aussi, été plusieurs fois critiquée pour son rôle dans le contrôle de l’immigration aux frontières grecques. En octobre 2022, un rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) se concentrait sur ses activités en Grèce du printemps à l’automne 2020. Il révélait que Frontex n’avait pas traité correctement des preuves de refoulements maritimes et terrestre, allant jusqu’à les dissimuler. Or, ces « puschbacks » sont contraires au #droit_international et européen, puisqu’ils empêchent tout examen d’une demande de protection.

    L’agence avait alors reconnu de « graves fautes de conduites » commises par les dirigeants de Frontex d’alors, et affirmait qu’il s’agissait de « pratiques du passé ». Le numéro un, Fabrice Leggeri, directeur général depuis 2015, avait démissionné fin avril 2022 face aux accusations relayées dans la presse.

    Athènes n’a pas encore réagi à cette nouvelle enquête menée par Frontex. Mais un responsable des gardes-côtes a défendu leurs opérations, affirmant à Reuters qu’ils agissaient « avec un sens aigu des responsabilités et dans le plein respect des vies humaines et des droits humains ».

    Au cours de la décennie écoulée, la Grèce n’a jamais reconnu l’existence de ces refoulements et a toujours nié les pratiquer. Elle a rappelé à plusieurs reprises que depuis 2015, les gardes-côtes grecs ont secouru plus de 250 000 personnes en mer Égée.

    #Condamnation de la #CEDH

    Mais en janvier dernier, Athènes a été épinglée par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) dans une affaire de « pushback ». Une première. La requérante, une Turque, avait été expulsée le jour-même de son arrivée en Grèce vers la Turquie - puis arrêtée et emprisonnée par les autorités turques. La CEDH a condamné la Grèce a lui verser 20 000 euros.

    Lors du verdict, la Cour a accusé la Grèce de se livrer à des « #refoulements_systématiques » de demandeurs d’asile vers la Turquie. Dans son #arrêt, « la Cour estime qu’elle dispose d’indices sérieux laissant présumer qu’il existait (en 2019) une pratique systématique de refoulements par les autorités grecques de ressortissants de pays tiers depuis la région d’Evros vers la Turquie ».

    Depuis des années, des rédactions internationales - dont InfoMigrants - récoltent de nombreux témoignages d’exilés victimes de ces expulsions illégales en Grèce, qu’elles se déroulent dans la région de l’Evros ou en mer Égée.

    En mai 2020, Samuel, un Africain avait filmé et raconté son refoulement. « Nous avons quitté les côtes turques vers 4h du matin le 30 avril depuis la ville d’Izmir. Nous étions une quarantaine dans l’embarcation dont des femmes et des enfants. Nous n’étions qu’à une vingtaine de kilomètres de l’île de Lesbos. Mais nous avons été repérés par la marine grecque car un jeune enfant a fait de la lumière avec le téléphone de son père. Il faisait encore nuit. »

    Et le jeune homme de continuer. « Les gardes-côtes sont alors montés sur de petits canots et sont venus à notre rencontre. Ils nous ont demandé de leur donner notre bidon d’essence. Puis, ils nous ont lancés une corde. Nous pensions qu’ils nous dirigeaient vers Lesbos mais en fait ils nous ont emmenés en plein milieu de la mer. Ils nous ont laissés là et sont repartis. »

    En 2021, InfoMigrants avait même rencontré un ex-policier grec aujourd’hui à la retraite qui a confirmé l’existence de « pushbacks » dans la rivière de l’Evros, entre la Turquie et la Grèce. « Les ’pushbacks’ existent, j’ai moi-même renvoyé 2 000 personnes vers la Turquie », avait-il déclaré sous couvert d’anonymat.

    En mai 2023, une vidéo accablante du New York Times montrait des gardes-côtes grecs remettre des migrants à l’eau, direction la Turquie.

    Pire encore, selon une enquête de la BBC menée en juin 2024, en trois ans, 43 exilés sont morts en mer Égée après avoir été refoulés par les autorités grecques. Selon le média britannique, neuf d’entre eux ont été directement jetés à l’eau par les gardes-côtes, et se sont noyés.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63887/frontex-enquete-sur-des-refoulements-de-migrants-aux-frontieres-de-la-
    #Frontex #enquête #Grèce #frontières #refoulements #push-backs #migrations #réfugiés

  • Frontex enquête sur des refoulements de migrants aux frontières de la Grèce - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63887/frontex-enquete-sur-des-refoulements-de-migrants-aux-frontieres-de-la-

    Frontex enquête sur des refoulements de migrants aux frontières de la Grèce
    Par La rédaction Publié le : 09/04/2025
    L’agence européenne de surveillance des frontières a indiqué mardi avoir ouvert une enquête concernant des allégations de « pushbacks » de migrants aux frontières grecques. Athènes est accusée depuis des années de pratiquer des refoulements illégaux dans la région de l’Evros ou en mer Égée, ce que les autorités ont toujours nié.
    La Grèce est de nouveau pointée du doigt pour sa gestion de l’immigration à ses frontières. Mardi 8 avril, Frontex a annoncé avoir ouvert une enquête concernant des allégations de refoulement illégal de migrants aux frontières grecques.
    Les investigations portent sur la période allant de 2023 à début 2025, a précisé l’agence européenne de surveillance des frontières. Douze incidents graves présumés, dont neuf survenus en 2024, sont ainsi examinés par le Bureau des droits fondamentaux de l’organisation."Chaque cas fait l’objet d’un examen approfondi", a déclaré mardi Chris Borowski, porte-parole de Frontex, ajoutant que l’agence avait récemment renforcé son mécanisme de plaine. « L’époque du soutien inconditionnel est révolue », a encore dit Borowski. « Frontex insiste désormais sur le respect des normes et attend des mesures correctives si nécessaire. »
    Frontex prévient les États membres de l’UE, dont la Grèce, que le fait de ne pas signaler les violations des droits pourrait désormais entraîner la suspension du cofinancement des opérations aux frontières.
    L’agence européenne a, elle aussi, été plusieurs fois critiquée pour son rôle dans le contrôle de l’immigration aux frontières grecques. En octobre 2022, un rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) se concentrait sur ses activités en Grèce du printemps à l’automne 2020. Il révélait que Frontex n’avait pas traité correctement des preuves de refoulements maritimes et terrestre, allant jusqu’à les dissimuler. Or, ces « puschbacks » sont contraires au droit international et européen, puisqu’ils empêchent tout examen d’une demande de protection.
    L’agence avait alors reconnu de « graves fautes de conduites » commises par les dirigeants de Frontex d’alors, et affirmait qu’il s’agissait de « pratiques du passé ». Le numéro un, Fabrice Leggeri, directeur général depuis 2015, avait démissionné fin avril 2022 face aux accusations relayées dans la presse. Athènes n’a pas encore réagi à cette nouvelle enquête menée par Frontex. Mais un responsable des gardes-côtes a défendu leurs opérations, affirmant à Reuters qu’ils agissaient « avec un sens aigu des responsabilités et dans le plein respect des vies humaines et des droits humains ».Au cours de la décennie écoulée, la Grèce n’a jamais reconnu l’existence de ces refoulements et a toujours nié les pratiquer. Elle a rappelé à plusieurs reprises que depuis 2015, les gardes-côtes grecs ont secouru plus de 250 000 personnes en mer Égée.
    Mais en janvier dernier, Athènes a été épinglée par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) dans une affaire de « pushback ». Une première. La requérante, une Turque, avait été expulsée le jour-même de son arrivée en Grèce vers la Turquie - puis arrêtée et emprisonnée par les autorités turques. La CEDH a condamné la Grèce a lui verser 20 000 euros. Lors du verdict, la Cour a accusé la Grèce de se livrer à des « refoulements systématiques » de demandeurs d’asile vers la Turquie. Dans son arrêt, « la Cour estime qu’elle dispose d’indices sérieux laissant présumer qu’il existait (en 2019) une pratique systématique de refoulements par les autorités grecques de ressortissants de pays tiers depuis la région d’Evros vers la Turquie ».
    Depuis des années, des rédactions internationales - dont InfoMigrants - récoltent de nombreux témoignages d’exilés victimes de ces expulsions illégales en Grèce, qu’elles se déroulent dans la région de l’Evros ou en mer Égée. (...En 2021, InfoMigrants avait même rencontré un ex-policier grec aujourd’hui à la retraite qui a confirmé l’existence de « pushbacks » dans la rivière de l’Evros, entre la Turquie et la Grèce. « Les ’pushbacks’ existent, j’ai moi-même renvoyé 2 000 personnes vers la Turquie », avait-il déclaré sous couvert d’anonymat. En mai 2023, une vidéo accablante du New York Times montrait des gardes-côtes grecs remettre des migrants à l’eau, direction la Turquie. Pire encore, selon une enquête de la BBC menée en juin 2024, en trois ans, 43 exilés sont morts en mer Égée après avoir été refoulés par les autorités grecques. Selon le média britannique, neuf d’entre eux ont été directement jetés à l’eau par les gardes-côtes, et se sont noyés.

    #Covid-19#migrant#migration#grece#turquie#meregee#pushback#frontex#evros#sante#routemigratoire#migrationirreguliere#CEDH#droit

  • Finland will exit global #land_mine treaty as #Russia fears grow – POLITICO - United Kingdom
    https://www.europesays.com/uk/1126

    Last month, #Poland and the three #Baltic countries announced they would leave the international convention as well. #Finland shares a 1,340-kilometer border with Russia.

    C’est #frontex qui se frotte les mains... dans la mesure où comme tu le sais, les russes mènent une guerre hybride, en laissant les noirs et les arabes envahir la sainte europe depuis leurs frontières. Et avec des champs de mines, ça sera plus facile de ne pas laisser passer les barbares.

  • Manche : une vingtaine de migrants secourus au cours du week-end - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63154/manche--une-vingtaine-de-migrants-secourus-au-cours-du-weekend

    Manche : une vingtaine de migrants secourus au cours du week-end
    Par La rédaction Publié le : 03/03/2025
    La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a indiqué dimanche dans un communiqué que le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez était intervenu quatre fois durant le week-end pour porter secours à 24 personnes, sur des embarcations en difficulté. L’une d’elles se trouvait au large de la baie de Somme, d’où de plus en plus de bateaux prennent le départ.
    C’était un week-end chargé pour les services de secours en mer français, sans doute en raison de la météo favorable de ces derniers jours. Dans un communiqué publié dimanche 2 mars, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar) a indiqué que quatre opérations de sauvetage avaient été menées par les services de secours maritimes français pour porter secours à 24 personnes en mer. « En milieu de nuit de samedi 1er au dimanche 2 mars, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez est informé d’un départ d’embarcation de migrants proche de Wimereux, secteur de la Pointe aux Oies. Le CROSS engage alors le patrouilleur Géranium de la Gendarmerie maritime afin de relocaliser l’embarcation », écrit la Prémar dans son communiqué.
    La seconde opération a lieu, elle aussi, en pleine nuit. « Le CROSS Gris-Nez engage également le patrouilleur de service public Pluvier pour assurer la surveillance d’une embarcation au large de Calais. Après plusieurs heures de navigation, sept migrants demandant assistance sont récupérés par le Pluvier tandis que le reste des migrants reprennent leur route. Le Pluvier débarque ensuite les sept personnes à quai à Boulogne-sur-Mer en milieu de journée », détaille encore la préfecture.
    Le Pluvier est ensuite réengagé pour « relocaliser une nouvelle embarcation de migrants au large de la Pointe de la Rochette, dans le secteur de Wimereux ». Certains occupants du canot demandent de l’aide. « Le CROSS engage alors le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS) Abeille Normandie en appui […] Une partie des migrants restés sur l’embarcation reprennent leur route sous la surveillance du Géranium tandis que l’Abeille Normandie récupère à son bord 12 migrants. Ces derniers sont déposés en début d’après-midi au port de Boulogne-sur-Mer », indique la Premar.
    La dernière intervention a eu lieu dimanche matin pour venir en aide à une embarcation partie de la baie de Somme et qui s’est échouée sur la plage d’Hardelot, avant de reprendre la mer et de s’échouer de nouveau avec 54 personnes à son bord. Deux personnes ont été secourues en mer par le navire de la Marine nationale la Garonne et par la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer). Les autres occupants du bateau ont été pris en charge par des services de secours à terre, et ne sont donc pas comptabilisés par la Prémar, précise à InfoMigrants son service de communication, confirmant le nombre de 24 personnes secourues en mer.
    Parmi ces personnes sauvées à terre se trouvaient notamment trois blessées, « dont une en état critique prise en charge par les services de secours sur la plage d’Hardelot, après avoir été secourue à bord [du bâtiment de la Marine nationale] Garonne ». « Deux autres victimes souffrant d’hypothermie ont également été secourues, par les équipes de secours à terre déployées sur le secteur », détaille la préfecture.
    Malgré la hausse des contrôles policiers sur le littoral français, les tentatives de traversées de la Manche ne faiblissent pas. Mais, pour échapper aux interceptions policières, les départs ont tendance à se déplacer vers le sud de Calais pour se rapprocher de la baie de Somme et même de Dieppe. Cette ville se trouve à près de 200 km de Calais, lieu historique des départs de migrants vers l’Angleterre. Depuis deux ans environ, on observe un changement de méthode des trafiquants. La militarisation de la frontière sur le littoral nord – déploiement policiers, drones, caméras thermiques, avions Frontex – a poussé les passeurs à envisager d’autres endroits pour mettre à l’eau les embarcations, à des dizaines de kilomètres plus au sud, en Normandie et dans la Somme.
    Une stratégie qui n’est pas sans risques. « Si avant, les migrants mettaient six ou huit heures pour aller de Calais à Douvres [port de débarquement des migrants en Angleterre, ndlr], désormais, ils partent de Berck, du Touquet... Ils doivent donc doubler, voire tripler, ce temps de trajet en mer », assurait à InfoMigrants en juin Salomé Bahri de l’association Utopia 56. « Le problème, c’est qu’une durée de traversée plus longue, c’est plus de chances d’avoir une panne moteur, de se retrouver à la dérive ou d’avoir l’embarcation qui se crève », rappelait Célestin Pichaud, coordinateur d’Utopia 56 à Grande-Synthe, interrogé par RFI en juillet.
    Face à ces départs extrêmement risqués, certains maires des communes du littoral se disent désemparés. En novembre, plusieurs d’entre eux avaient publié un communiqué demandant à l’État un sursaut concernant la situation migratoire dans la Manche. « Quelles que soient les communes, ce sentiment d’abandon est réel. De jour comme de nuit, les maires sont en première ligne, contraints de faire face, sans détenir les moyens nécessaires, à une problématique dont la gestion incombe pourtant à l’État », pouvait-on lire dans le communiqué. Plus récemment, le maire d’Ambleteuse Stéphane Pinto a invité le Premier ministre britannique Keir Starmer à « venir voir les plages » françaises pour se rendre compte de la situation.
    Arrivé au pouvoir en juillet 2024, Keir Starmer a, comme son prédécesseur, fait de l’immigration irrégulière l’une de ses priorités. Mais, sept mois après sa prise de fonction, force est de constater que son bilan en matière de lutte contre les traversées de la Manche reste maigre. Selon les données du ministère de l’Intérieur, 25 135 personnes ont traversé la Manche depuis la victoire du parti travailliste l’été dernier. Et le nombre d’arrivées depuis le début de l’année 2025 frôle déjà la barre des 2 000. Et les naufrages se multiplient. Depuis le 1er janvier, on compte déjà cinq morts dans la Manche, et deux sur terre. L’année 2024 a été la plus meurtrière dans cette zone maritime depuis l’apparition en 2018 des « small boats », ces frêles embarcations pneumatiques utilisées pour atteindre les rives anglaises. Les autorités françaises ont ainsi dénombré 78 décès en mer l’an dernier.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#traversee#migrationirreguliere#routemigratoire#PREMAR#FRONTEX#CROSS#sante

  • Exclusif : la #Commission_européenne s’apprête à proposer des « #centres_de_retour » pour les migrants

    La Commission européenne réfléchit à une nouvelle législation européenne sur le #retour des migrants, alors que de nombreux pays insistent sur la nécessité d’adopter une ligne dure.

    La Commission européenne est désormais prête à inclure les « centres de retour » situés en dehors des frontières de l’Union et à partir desquels les migrants peuvent être renvoyés dans leur pays d’origine dans une prochaine proposition législative visant à accélérer le retour des demandeurs d’asile déboutés. Cette information émane des « minutes » d’une réunion informelle des ministres de l’Intérieur de l’UE qui s’est tenue la semaine dernière et qu’euronews a pu consulter.

    Lors du Conseil informel qui s’est tenu à Varsovie le 30 janvier, le nouveau commissaire autrichien à l’immigration, Magnus Brunner, a discuté de propositions « innovantes » pour la gestion de l’immigration avec des représentants des Etats membres de l’espace Schengen et des institutions de l’UE (https://fr.euronews.com/my-europe/2024/10/15/delocalisation-des-migrants-hors-de-lue-la-commission-europeenne-favora). A ce stade, il a surtout été question de la #législation sur les #retours, d’après le compte-rendu.

    Les réunions informelles du Conseil sont des rassemblements réguliers des États membres et des institutions de l’UE, organisés par la présidence tournante du Conseil de l’UE, cette fois-ci dirigée par la Pologne, qui a accueilli l’événement dans sa capitale.

    Interrogé par euronews, un porte-parole de la Commission a refusé de commenter les informations divulguées.

    La proposition de l’UE visant à accélérer le retour des migrants devrait être publiée par la Commission dès la fin de ce mois, donnant ainsi le coup d’envoi du processus législatif.

    Le commissaire Brunner a proposé des « règles plus strictes en matière de #détention » et la « possibilité de développer des centres de retour » au cours de la réunion, selon le document.

    Les centres de retour sont des lieux proposés en dehors de l’UE, où les personnes dont la demande d’asile a été rejetée au sein de l’Union pourraient être envoyées avant d’être renvoyées dans leur pays d’origine. C’est le genre de solution que l’Italie a déjà mis en place après un accord avec l’Albanie, mais qui soulève beaucoup de questions juridiques.

    L’#Autriche, la #Bulgarie, la #République_tchèque, le #Danemark, l’#Allemagne, la #Grèce, l’#Italie, la #Lettonie et #Malte ont accueilli favorablement la proposition de centres de retour et l’ont décrite comme « un moyen de #dissuasion possible de l’#immigration_irrégulière ».

    Les décisions en matière d’immigration sont prises à la majorité qualifiée, ce qui signifie qu’au moins 15 des 27 États membres représentant au moins 65 % de la population de l’Union européenne doivent approuver la proposition.

    Lisbonne et Madrid ont émis des doutes

    D’autres Etats membres, tels que le Portugal et l’Espagne, ont émis des « #doutes » d’un point de vue juridique et opérationnel, tandis que d’autres, tels que l’Irlande et la Belgique, ont « souligné la nécessité de mesures réalistes et réalisables, dans le respect des #droits_fondamentaux », selon le compte-rendu.

    Lors de son audition de confirmation au Parlement européen à l’automne dernier, M. Brunner avait déclaré que l’Union européenne devait rester « ouverte » à l’exploration de « nouvelles idées » pour freiner l’immigration irrégulière.

    L’établissement de ces centres pourrait se faire d’une manière « humaine et juridiquement saine », avait-il déclaré à l’époque, ajoutant qu’une réflexion plus approfondie était nécessaire pour « découvrir à quoi ce type de concept pourrait ressembler » dans la pratique.

    Les organisations humanitaires ont déjà rejeté cette initiative, affirmant que ces centres conduiraient à des détentions sans fin et à des souffrances endémiques. La législation européenne actuelle interdit aux autorités d’envoyer des migrants contre leur gré dans des pays avec lesquels ils n’ont pas de lien.

    Mais la pression politique exercée pour améliorer le #taux_d'expulsion a eu raison de ces avertissements, favorisant une approche plus stricte dans de nombreux États membres.

    La présidente de la Commission, #Ursula_von_der_Leyen, a également soutenu fermement les « centres de retour » dans une lettre adressée aux dirigeants de l’UE avant un sommet de deux jours à Bruxelles dominé par les discussions sur l’immigration en octobre dernier. Dans cette lettre, Mme Von der Leyen estimait qu’un protocole de migration conclu entre l’Italie et l’Albanie - qui a fait l’objet d’une contestation juridique - pourrait déterminer les prochaines étapes de la politique migratoire de l’UE.

    Autres détails de la future #loi

    Mme Brunner a également proposé d’introduire une obligation pour les personnes renvoyées de « coopérer et d’énoncer des conséquences claires » en cas de non-respect des règles, de renforcer les règles pour les « personnes renvoyées qui représentent une #menace_pour_la_sécurité » et de faciliter la reconnaissance mutuelle des décisions de retour au sein de l’Union.

    Les ministres du Danemark, de l’Islande, du Liechtenstein, de la Lituanie, de Malte, de la Norvège, de la Roumanie, de la Slovénie et de la Suède ont salué les « obligations claires des rapatriés et les sanctions » pour ceux qui refusent de coopérer.

    Plusieurs pays ont accepté l’idée d’une #reconnaissance_mutuelle des décisions de retour entre les Etats membres, la France étant la seule à s’y opposer totalement, selon le compte-rendu.

    L’Espagne, soutenue par le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et l’Islande, a demandé un renforcement du rôle de #Frontex, l’agence européenne des frontières, pour les retours. L’agence « a accepté la proposition [...] et a souligné la nécessité d’avoir des ressources adéquates pour cela », selon le compte-rendu.

    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé dans son discours de réélection l’été dernier qu’elle avait l’intention de tripler le personnel de Frontex.

    Enfin, le document indique que la plupart des Etats membres considèrent qu’il est préférable de rédiger la loi sous la forme d’une #directive plutôt que d’un #règlement, afin de donner aux Etats membres plus de #flexibilité dans son #application.

    Suspension du #droit_d'asile

    Le procès-verbal fait également état d’une discussion sur le trafic de migrants aux frontières de la Russie et du Bélarus, sous le titre « #armement_des_migrants ».

    M. Brunner a rappelé aux États membres qu’ils peuvent prendre les « mesures nécessaires pour s’opposer aux acteurs hostiles » qui envoient des migrants aux frontières de l’UE. Cependant, toute action contre ces #acteurs_hostiles pouvant avoir un impact sur les demandeurs d’asile doit être considérée comme une « mesure exceptionnelle » et doit être conforme au droit international, a-t-il déclaré.

    À cet égard, la Suède a présenté la #suspension des régimes d’asile « dans des circonstances exceptionnelles » comme une réponse possible à ces « acteurs hostiles ».

    Cette idée reflète des initiatives similaires prises récemment par la Finlande et la Pologne.

    Prochaines étapes

    Après la publication de la proposition sur le retour des demandeurs d’asile, la Commission européenne entamera son processus législatif, qui dure généralement deux ans.

    Le commissaire Brunner sera chargé de mettre en œuvre le nouveau #pacte_pour_l'immigration_et_l'asile, la réforme de grande envergure que l’#Union_européenne a achevée en mai après près de quatre ans de négociations acharnées. Le Parlement considère le nouveau pacte comme une réussite historique et souhaite que tous les États membres se conforment aux nouvelles règles.

    Cependant, la Pologne et la Hongrie ont ouvertement déclaré qu’elles ne le feraient pas, ce qui alimente les craintes que la réforme complexe ne s’effondre avant d’avoir eu la chance de produire des résultats.

    Le nouveau commissaire s’est engagé à poursuivre en justice ceux qui ne respectent pas les règles. « Si cela s’avère nécessaire et justifié, des procédures d’infraction pourraient être engagées », a-t-il déclaré.

    https://fr.euronews.com/my-europe/2025/02/04/exclusif-la-commission-europeenne-sapprete-a-proposer-des-centres-de-re
    #migrations #asile #réfugiés #expulsions #innovation #renvois #guerre_hybride #externalisation

    via @karine4

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...

    https://seenthis.net/messages/1043873

  • "Ce n’est plus ma guerre" : voyage sur les traces des #déserteurs ukrainiens, dans les neiges des #Carpates roumaines

    Plus de 22 000 Ukrainiens ont traversé illégalement la frontière avec la Roumanie, pour déserter l’armée ou échapper à la #mobilisation. Un quart d’entre eux ont emprunté une route périlleuse à travers les #montagnes. Les autres ont choisi de passer la #rivière #Tisza à la nage.

    Leur visage est creusé par la fatigue, mais les deux compagnons sont en vie. Roman* retire en toute hâte ses bottes, grossièrement doublées avec des sacs en plastique. En guise de bienvenue, un rayon de soleil éclaire sa barbe mal rasée. « Je suis de Poltava », déclare-t-il en tirant de sa poche un écusson des forces armées ukrainiennes. Ce jeune homme vient de franchir illégalement la frontière pour arriver en Roumanie, au prix d’un périple éprouvant. Il y a quelques semaines, il combattait encore dans le Donbass, comme tireur d’élite. Son camarade Mykhaïlo* semble perdu. Son regard trahit les épreuves des derniers jours, là-haut dans les montagnes.

    Les deux Ukrainiens ont été repérés dans la matinée, après avoir accompli l’essentiel de leur expédition à travers la chaîne des Carpates. Pris en charge par les secours, ils sont conduits dans les locaux de la police aux frontières, où leur sera notifiée leur entrée illégale sur le territoire. Et si les sommets enneigés paraissent majestueux, depuis le village de #Poienile_de_Sub_Munte, ils recèlent également d’innombrables pièges. Les deux fuyards l’ignorent encore, mais un groupe de secouristes a passé la nuit entière sur les hauteurs, à crier leurs noms dans l’obscurité de la nuit.

    Il est environ 23 heures quand l’alerte est donnée par téléphone depuis l’Ukraine. Le frère de Mykhaïlo transmet aux services d’urgence roumains des coordonnées GPS approximatives, et sans doute obsolètes, tout en les menaçant si rien n’est fait. Le #Salvamont_Maramures, service de #secours en montagne, n’a pas besoin de ce genre de pression pour prendre l’affaire au sérieux. Depuis le début de la guerre, ses équipiers ont déjà sauvé plus de 250 déserteurs ukrainiens, au cours de 200 missions en montagne. Trois sauveteurs partent immédiatement à l’assaut des sentiers enneigés, à bord de leur buggy survitaminé qui bourdonne dans la nuit, suivis par un robuste 4X4 de la #police_aux_frontières.

    Les deux véhicules s’arrêtent à trois reprises pour faire retentir de puissantes sirènes et signaler leur présence à des centaines de mètres à la ronde. Pas de réponse. Une douzaine de kilomètres plus loin, le groupe est contraint de continuer à pied, en remontant d’abord le cours d’un ruisseau glacial. Aussi lisse que piégeuse, la #neige avale les jambes sans prévenir, à peu près tous les vingt mètres. Les affaires se compliquent encore à l’approche de la frontière ukrainienne, où le secteur est segmenté par d’indistincts ravins, cachés sous un manteau blanc. Mihai Cantea et ses camarades, pareils à des chamois, grimpent en ligne droite les escarpements.

    Après deux heures d’ascension, les hommes du Salvamont marquent une pause. Au lieu renseigné, à 700 mètres environ de la frontière, personne ne répond à leurs appels. « Ils ont dû changer de secteur, ou ils sont morts », résume Mihai Cantea. Il est 3h40 quand l’équipe entame son long retour. « Bien sûr que c’est frustrant, commente le sauveteur. Mais c’est notre devoir de vérifier. »

    Cette fois-ci, l’histoire se termine bien, puisque les deux hommes sont récupérés le lendemain. Mais depuis le début de la guerre, seize hommes ont déjà péri sur les hauteurs et cinq autres sont portés disparus depuis trois semaines. Ils n’ont jamais pu être localisés, après l’appel de leurs proches. Des Ukrainiens de tous âges tentent leur chance. L’âge minimum de mobilisation est de 25 ans, mais la loi martiale interdit aux hommes entre 18 et 60 ans de quitter le pays.

    « Dix-huit heures pour me descendre en civière »

    Vladislav Duda, lui, est un miraculé. Le mois dernier, il a été secouru en état d’extrême #hypothermie, alors qu’il serrait son petit chat contre la poitrine, pour se réchauffer. Il se trouve aujourd’hui dans un autre pays européen, énième étape d’un périple initié à Kharkiv il y a plusieurs mois. Il a longtemps reporté sa #désertion, de peur de tomber sur des patrouilleurs ukrainiens. « J’avais préféré attendre l’hiver, qu’il fasse plus froid, pour tenter la traversée », raconte ce jeune homme de 28 ans. « Finalement, j’ai rencontré deux gars et on s’est lancés. Là-haut, on mangeait du saucisson et du kacha [une bouillie à base de céréales], on dormait sous la tente. »

    Le petit groupe parvient à gagner le versant roumain, creusé de ravins, à plus de 1 900 mètres d’altitude. « Mais là, les pentes étaient beaucoup trop abruptes. On devait descendre en position assise. J’ai fini par tomber. » Ses deux camarades appellent les secours, puis décident de l’abandonner et de continuer leur route. Vladislav est désormais seul, allongé dans un cercueil de glace, convaincu que le chemin va s’arrêter là. Pour de bon.

    Mais Mihai Cantea finit par le localiser en remontant les traces de pas dans la neige. Sur place, il découvre un homme trempé et grelottant, presque inconscient, qui répète « cat, cat », pour signaler la présence de Peach, le petit chat qu’il tient contre lui, comme une bouillotte. Les secouristes comprennent « cut, cut » et pensent d’abord qu’il souffre d’une coupure. Quoi qu’il en soit, son état de santé inspire une vive l’inquiétude, d’autant que les conditions météo sont trop mauvaises pour faire décoller un hélicoptère. « Il a fallu dix-huit heures pour me transporter en civière, mais je ne me souviens de rien, raconte le rescapé. Juste que le chemin était très long. »

    Pour autant, le fuyard n’exprime aucun regret. « Le plus dangereux, ce n’est pas de passer huit jours en montagne, c’est d’aller à la guerre. Je connais des gens morts trois jours après leur arrivée au front. » Ce journaliste anticorruption, l’un des rares à s’exprimer sous son identité réelle, affirme être depuis la cible de commentaires injurieux en Ukraine, postés sur internet. « Je veux vivre, je ne veux pas me battre pour des gens corrompus », répond-il à ceux qui l’accusent d’être un traître. « Et je ne veux pas rentrer au pays tant qu’il y aura de la corruption. »

    Deux heures de plus, et Vladislav aurait sans doute trouvé la mort, confie Dan Benga, le chef du Salvamont Marmatures. L’expérimenté secouriste conserve des photos et des vidéos de toutes les interventions. La plus longue a duré 133 heures. A cette occasion, l’agence européenne #Frontex avait même engagé trois hélicoptères. Quatre hommes ont été sauvés, six sont morts. Le secouriste montre ensuite les images d’un homme sur le ventre, vêtu d’un simple short et d’un tee-shirt. « La phase finale de l’hypothermie est caractérisée par une irrépressible bouffée de chaleur. Avant de mourir, cet homme avait jeté tous ses habits un peu plus loin. »

    Pieds nus dans la neige pendant des heures

    Amputé de tous ses doigts de pied, Maksym a payé un lourd tribut à la montagne. Au tout début de la guerre, il déménage de Kiev pour s’installer près de la frontière. Quand il reçoit une convocation militaire, il part se cacher dans la forêt, où il végète plus d’un mois. Il paie 2 000 euros à un ancien contrebandier de cigarettes reconverti en passeur, qui se contente de lui dire : « C’est par là. » Il établit un camp de base dans un abri de chasse, en compagnie de trois autres personnes, dont un fils et son père. « J’avais entendu qu’il fallait voyager léger. Ça a été une énorme erreur. »

    Le groupe tente à plusieurs reprises de passer à travers le #Pop_Ivan, redoutable sommet de 1 936 mètres. « Le père de mon ami a dévalé et son fils est allé le récupérer avant de le tracter en plantant son couteau suisse Victorinox dans la glace. » Au sommet, ils appellent leurs familles pour leur dire adieu. Sait-on jamais. « La nuit, le père de mon ami s’est levé. Il a dit qu’il allait dans la cuisine. On l’a entouré pour le réchauffer, mais à 4 heures du matin, il avait disparu. On a crié partout, on ne l’a jamais revu. »

    La mort dans l’âme, le groupe poursuit sa route, mais commet l’erreur de bifurquer vers le secteur de #Criva, le plus dangereux. La suite est un long cauchemar. Après avoir perdu chaussures et chaussettes, Maksym marche pieds nus pendant des heures, en s’aidant parfois de ses mains. Puis il chute et dévale une pente. « C’est quand je me suis assis sur un tronc d’arbre que j’ai vu tout le sang que je perdais » des chevilles. Un autre naufragé parvient enfin à transmettre des coordonnées. Maksym sera hélitreuillé puis hospitalisé à #Baia_Mare, la ville roumaine où s’est également réfugiée sa famille, arrivée légalement.

    Ses orteils sont totalement nécrosés, mats comme du charbon. L’os de ses talons affleure au milieu des chairs rongées. Encore aujourd’hui, le moindre changement de température lui fait vivre un martyre. « Je n’ai plus de muscle sous les pieds et je ressens chaque relief du sol. » Paradoxalement, Maksym a pourtant appris à aimer la montagne, dont il a fait l’inattendu terrain de jeu de ses dernières sorties en famille, comme une rémission. Quand on l’interroge sur un éventuel cessez-le-feu, il botte en touche. « Je ne me sens plus concerné, ce n’est plus ma guerre, répond-il désormais avec détachement. Je me bats pour ma famille, pas pour que des gens remplissent leurs poches avec de l’argent américain. »

    Un dispositif renforcé à la frontière

    Le passage par les montagnes est si dangereux que les trois quarts des déserteurs préfèrent franchir la #rivière_Tisza à la nage, plus à l’ouest, selon la police locale. Ce matin-là, au poste-frontière de #Sighetu_Marmatiei, des femmes et des vieillards traversent le cours d’eau à pied, leur passeport bleu à la main. Des ouvriers tentent de rénover la chaussée défoncée par les voitures des réfugiés. Jusqu’à 5 000 entrées par jour au début de la guerre, contre 2 500 aujourd’hui.

    Le long de cette rivière agitée par les courants, bordée de peupliers et de saules, quelques caméras de chasse sont planquées dans les arbres. Au moindre mouvement, elles envoient des photos et une alarme au centre dédié de la police frontalière, lassée des fausses alertes déclenchées par les pêcheurs et les animaux.

    En patrouille sur la rive, Stefan Grad, l’officier en charge du secteur, reste marqué par la silhouette d’un jeune homme de 18 ans. « Il gardait ses maigres affaires dans un petit sac, il était trempé et de l’eau coulait de ses baskets. Il avait mis son portable dans un préservatif, pour le protéger. » Submergé par le stress et l’adrénaline, il mettra de longues secondes à retrouver son passeport. « Il paraissait vraiment soulagé que nous soyons là. J’ai un fils du même âge à l’université. Mais pour ce gamin-là, tout est difficile avec la guerre. Ça m’a beaucoup touché. »

    Sur les hauteurs alentour, plusieurs véhicules sont stationnés avec des caméras thermiques d’une portée de sept kilomètres. Les yeux rivés sur son écran, l’agent Varadi Roland zoome à la recherche de mouvements suspects, en faisant osciller une manette. Il se concentre également sur des zones plus spécifiques, quand les policiers ont obtenu des informations en amont.

    « Nous avons recensé l’arrivée illégale de plus de 22 000 hommes adultes : 4 500 la première année, 3 900 la deuxième et 13 800 l’an dernier », détaille Iulia Stan, porte-parole de la direction territoriale de Sighetu Marmatiei. En avril dernier, l’âge de la conscription avait été abaissé de 27 à 25 ans en Ukraine, ce qui explique ce rebond d’arrivées illégales. La police aux frontières travaille avec les forces de l’ordre nationales et l’agence européenne Frontex, qui a renforcé son #opération_Terra. L’inspection générale de l’aviation roumaine a également déployé des hélicoptères. Dans le ciel, on les reconnaît à leur couleur bleue, quand ceux de Kiev sont peints en vert.

    L’Ukraine, en tout cas, suit le dossier de très près. « Ne risquez pas votre vie !, écrivent les gardes-frontières sur leurs réseaux sociaux. Les hauts plateaux des Carpates ukrainiennes sont dangereux en hiver. » Les arrestations de fuyards et de passeurs sont régulièrement médiatisées, afin de montrer l’exemple. Ioulia Stan assure toutefois que ses homologues de Kiev ne lui réclament pas les noms des déserteurs. « Ils savent que nous respectons la législation européenne » sur la protection temporaire, accordée quelques jours après le début de la guerre.

    « Je risque douze ans de prison »

    Les civils et les soldats en fuite, pour autant, craignent toujours d’être rattrapés. « Je suis recherché en Ukraine », explique froidement Artem, qui a posé ses bagages en Roumanie après avoir traversé la Tisza. « La police est déjà passée chez moi et je risque douze ans de prison. » Le quadragénaire tait son nom, pour des raisons évidentes. Il prend le temps de jauger ses interlocuteurs, puis raconte son histoire, pendant plus d’une heure.

    Cet ancien militaire a combattu pendant des mois et des mois après avoir rejoint spontanément l’armée, au tout début de l’invasion russe. Sur une vidéo, on l’aperçoit aux commandes d’un blindé pris à l’armée russe, encore floqué de la lettre « Z », sous les hourras de ses camarades. « On devait prendre de la nourriture et des vêtements sur les corps des soldats ennemis. » A #Bakhmout, ce sapeur de formation « pose des mines américaines et désamorce des mines russes Pom-2 et Pom-3 ». Par deux fois, des engins explosent près de lui. « Les médecins n’ont même pas voulu me soigner », glisse-t-il, amer, lui qui souffre toujours de maux de tête et de troubles de la mémoire.

    Alors qu’il est en permission, au printemps 2024, un camarade lui apprend que son unité va être expédiée à Tchassiv Iar, ville ciblée par une offensive russe. « On était clairement envoyés à la mort. J’ai pesé le pour et le contre, et j’ai décidé de partir. » Il prend la route avec ses papiers, son téléphone et un peu d’argent. Puis il fonce en direction de la Tisza, où il parvient à déjouer les patrouilles ukrainiennes et à forcer la ligne de défense. « Les #barbelés sont impossibles à couper, mais avec ma formation militaire, je suis parvenu à les défaire et à créer un trou. » Quelques secondes plus tard, il touche l’autre rive, à hauteur de #Bocicoiu_Mare, et se cache dans la végétation, où il essore ses habits. « C’est allé très vite. »

    « Je ne crois même pas au cessez-le-feu »

    Artem fait aujourd’hui part de son écœurement. « Ce n’est pas seulement la guerre, c’est aussi la politique, la corruption... » Il accuse des officiers d’avoir confisqué les plaques de camarades morts au combat, pour toucher la solde, tout en déclarant aux familles qu’ils étaient portés disparus. « Certains ne voulaient pas combattre et payaient les officiers pour ne pas être envoyés en première ligne. Du coup, ça tombait toujours sur moi et quelques autres, toujours les mêmes. » Il affirme également que « les officiers nous envoyaient comme si on allait cueillir des champignons, tout en sachant très bien qu’on allait se faire attaquer. » L’euphorie des premiers jours a laissé place à une grande lassitude. « Moi, je veux que ça s’arrête et que tous les responsables paient pour ce qu’ils ont fait. »

    Parfois, il se sent tout de même coupable de ne plus pouvoir aider ses compagnons d’armes au combat. « A chaque fois que je les appelle, j’apprends la mort de nouvelles personnes. » En attendant, même ici, aux confins de la Roumanie, les combats continuent d’envahir ses pensées. « Je garderai longtemps le souvenir des corps dans les tranchées. Au supermarché, il me suffit de sentir l’odeur pour savoir si la viande est fraîche ou non. »

    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/reportage-ce-n-est-plus-ma-guerre-voyage-sur-les-traces-des-deserteurs-
    #Ukraine #réfugiés #montagne #Roumanie #frontières #migrations

    ping @karine4

  • #Frontex : l’UE va signer un accord de coopération avec la #Bosnie-Herzégovine

    Le Conseil a adopté ce jour une décision autorisant l’UE à signer un accord avec la Bosnie-Herzégovine concernant les activités opérationnelles menées par l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex).

    Cet accord permettra à l’UE et à la Bosnie-Herzégovine d’organiser des opérations conjointes associant des garde-frontières de Frontex et de Bosnie-Herzégovine. Il prévoit également que les équipes de Frontex affectées à la gestion des frontières peuvent être déployées en Bosnie-Herzégovine et il permettra à Frontex d’aider la Bosnie-Herzégovine à gérer les flux migratoires, à lutter contre l’immigration illégale et à combattre la criminalité transfrontière.

    Contexte

    Afin d’accomplir ses tâches, Frontex peut mener des actions relatives à la #gestion_des_frontières de l’UE sur le territoire d’un pays tiers, sous réserve de l’accord de ce pays.

    Depuis l’adoption, en 2019, d’un nouveau règlement relatif à l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, le personnel de Frontex peut exercer des pouvoirs d’exécution dans un pays tiers, tels que les vérifications aux frontières et l’enregistrement des personnes.

    En 2022, le Conseil a autorisé l’ouverture de #négociations avec quatre partenaires des Balkans occidentaux sur la coopération avec Frontex. Depuis lors, l’UE a signé des accords de coopération en matière de gestion des frontières avec la Serbie, la Macédoine du Nord et le Monténégro.

    https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2025/01/27/frontex-eu-to-sign-cooperation-agreement-with-bosnia-and-herzegovin

    #migrations #frontières #externalisation #Balkans #route_des_Balkans #réfugiés

  • Deportations: New role for #Frontex as EU pushes for more “voluntary” returns

    A special report by Hope Barker and Anas Ambri: The EU has been funding new accelerated asylum and deportation procedures in Bulgaria, including a new “assisted voluntary return” project. Increasing “voluntary” returns is a key part of the plan to increase deportations from the EU, with Frontex playing an increasing role. The project targets individuals in detention. Experts question whether such procedures can ever be truly voluntary.

    In August 2023, Bulgarian and European Commission (EC) officials met to discuss a “targeted assisted voluntary return project” as part of the Commission’s Pilot Project in the country.

    The “Pilot Project for fast asylum and returns procedures” had been launched in Bulgaria and Romania a few months prior to create “ad hoc solutions” to some of the issues preventing the two countries from finalising their accession to the Schengen area.

    Some of these “solutions” included the continuation of pushbacks against people on the move. Balkan Insight revealed the widespread – if not systematic – pushbacks at the EU’s eastern and south-eastern borders in February last year.

    Another “solution” was the implementation of “an updated AVR [Assisted Voluntary Return] programme in Bulgaria, with the deployment of additional Frontex return counsellors and technical assistance from the Commission,” according to a document obtained by Statewatch through an access to documents request.

    What are “assisted voluntary returns”?

    Voluntary returns are repatriations of non-EU citizens to their country of origin “based on a free and informed choice.” They differ from mandatory returns (when a deportation decision has been issued) and from forced returns (when individuals are deported by force).

    The “assisted” component in AVR usually comes in the form of financial and logistical support to individuals. The International Organisation for Migration (IOM), an arm of the United Nations, has historically been in charge of implementing such programmes in Bulgaria.

    EU-funded AVR programme in Bulgaria

    Shortly after the March 2023 technical mission, the EC announced the launch of a new AVR programme in the country for early 2024, to be supported under the Asylum, Migration and Integration Fund (AMIF).

    This new AVR programme increased the incentives and reintegration assistance to beneficiaries. The cash incentive, usually handed to individuals shortly before they depart, was increased from €150 to a maximum of €900.

    Reintegration assistance – in-kind contribution to support an individual’s reintegration after their return – was also increased from €1,000 to a maximum of EUR 3,000, and for families from €2,000 to a maximum of €7,000.

    Frontex’s involvement reflects an expansion of its mandate across the bloc. In 2019, a new Regulation gave the agency new powers, including in deportations.

    In April 2021, the European Commission released its first EU-wide strategy on voluntary return and reintegration which cemented the role of Frontex as “the operational arm of the common EU system of returns.”

    One lesser-examined aspect of Frontex’ role in the EU’s new deportation system has been its takeover of return counselling services for individuals subject to deportation orders or in detention.

    Frontex’s takeover of return counselling

    Return counselling is the provision of information to people on the move on the available options for them returning to their country of origin or residence.

    Depending on the circumstances of the individual, this can include information on the “obligation to leave the country and the consequences of not leaving,” and encouragement of “(assisted) voluntary return.” Advocates of the practice claim that it can be used as a way to “prioritise clarity, individual rights and agency, and honesty.”

    In January 2022, Frontex introduced return counselling as a job profile within its Standing Corps of border guards. Those taking up the role are trained using a curriculum developed with the Vienna-based International Centre for Migration Policy Development, as part of the latter’s CADRE project.

    In 2023, Frontex deployed four return counsellors to Bulgaria, where they conducted 1,547 counselling sessions, according to an agency spokesperson. The vast majority of these sessions (1,382, or 89%) were conducted between May and September as part of the Pilot Project.

    At least one of these return counsellors was deployed inside the Bulgaria’s Lyubimets detention centre, according to a November 2023 fact-finding mission report from the European Commission.

    Lyubimets is a closed pre-removal centre for individuals who have received a deportation order, or who are considered to be a security risk. Under Bulgarian law, individuals can be kept in detention for up to 18 months if a mandatory removal order is issued against them.

    According to a European Commission document from 2023, Lyubimets “is comprised of a building and container complex that can house families and single men amounting to a total capacity of 1892 places,” though an inspection by the Bulgarian ombudsman in July of that year put the capacity at 660.

    Based on an interview given by one of Frontex’ return counsellors deployed in Bulgaria in 2023, most of the counselling was offered to individuals who recently arrived in the country.

    Rights and missing safeguards in return counselling

    Valentin Feneberg, Research Associate at the Institute of Political Science at Leuphana University in Germany, told Statewatch: “If Frontex is tasked with providing this counselling immediately upon arrival, it is essential that individuals have guaranteed access to independent legal advisors, as well as a clear and comprehensive understanding of their rights, including the right to seek asylum.”

    However, access to legal aid is difficult in the Lyubimets centre, as the Bulgarian Helsinki Committee is the only NGO that is able to regularly visit.

    Feneberg, who studies the unintended consequences of AVR programmes, said that “independent monitoring by human rights organisations to guarantee fairness and transparency” would also be needed.

    “While I find it difficult to see how Frontex’s Return Counselling could become the sole form of counselling available to rejected asylum seekers, if this were to happen, these safeguards would need to be significantly strengthened to protect individuals’ rights,” he told Statewatch.

    Given the absence of such safeguards, many suspect that the true purpose of return counselling activities inside the detention camps has little to do with encouraging free and informed choices.

    Not-so-voluntary returns

    In May 2021, Statewatch revealed how the European Commission wanted to use detention to “increase the uptake of voluntary returns at early stages of the return process.”

    In the view of Reinhard Schweitzer, Research Professor on Migration at Universitat Abat Oliba CEU in Barcelona, there is nothing voluntary about returns conducted from within detention.

    “Assuming that there is something that we can call voluntariness, it would have at least three elements. The most obvious is the absence of coercion… The decision [to return] must also be based on information that is unbiased and can be relied on, that is trusted, which is a very subjective element, and that is objective, in the sense that it does not just portray the possibilities that are made available by the government. This is linked to the third element: availability of acceptable alternatives,” Schweitzer explained.

    In June 2022, Schweitzer published a study into how the exclusion of civil society from voluntary returns programmes negatively impacted the “voluntariness” of the returns conducted in two different countries, including his native Austria. In his view, it is clear that Frontex’ involvement would have a similar effect.

    “Voluntary” returns: Fortress Europe’s new frontier

    With the new Commission finally voted in, it’s clear that deportations remain a top priority.

    The new Commissioner for Internal Affairs and Migration, Magnus Brunner, has committed to drafting a new deportation law in the first 100 days of his mandate, at the behest of several Members of the European Parliament as well as EU member states.

    Rumours suggest that the file, designed to replace the 2008 Returns Directive, will be a Regulation, making it directly legally binding on all member states. It will come alongside ongoing discussions on “return hubs”, better described as deportation camps, in non-EU states.

    Until these new rules are proposed and agreed, the EU’s approach will be governed by the 2008 Directive, its 2021 returns strategy and the New Pact on Migration and Asylum.

    Under the Pact, people arriving at the bloc’s external borders will be pre-screened and then sorted into so-called ordinary and accelerated border procedures.

    According to the new rules, most people will be funneled into fast-track procedures which last a maximum of 12 weeks and take place in de facto detention at the external border.

    The areas in which people will be held will not technically qualify as member state territory, due to the newly introduced “legal fiction of non-entry.” If people are rejected during the accelerated procedure, they will enter a return border procedure – also fast-tracked.

    Other EU countries have been using accelerated procedures for years. Since November 2020, rejected asylum applications in Cyprus come with a deportation order. Individuals accused of threatening “public order” are put into indefinite detention. Many are forced to sign up for voluntary returns to be released.

    As part of the Pilot Project, the European Commission recommended that Bulgaria amend its national law to allow for rejection and return decisions to be issued simultaneously. In February 2024, Bulgaria did just that.

    Under the Pact, people detained at external borders will be similarly advised – or pressured – to enrol in voluntary return schemes.

    Expanding role for Frontex

    Frontex’s involvement in voluntary returns will come with an expansion of its size and functions. Return counsellors will be deployed to centres at the EU’s external borders where pre-screening and accelerated border procedures are carried out. Commission President Ursula von der Leyen told the European Parliament in July that Frontex could triple its Standing Corps to 30,000 during her new mandate.

    Frontex’s Management Board, on the other hand, has asked the agency to train more states on return counselling. The goal is now to train 160 individuals in return counselling in five different member states in 2024, up from 75 staff in five states in 2023.

    This newfound interest in return counselling is anything but altruistic: as part of the Pact, states can count their financial and operational contribution to counselling activities as “solidarity” measures.

    Rather than relocating new arrivals across the bloc to increase the sharing of responsibility, states can instead choose to finance voluntary returns and return counselling.

    “Anti-solidarity”

    Reinhard Schweitzer, the research professor, noted the “insidious” way this solidarity mechanism could be abused.

    “I think it would be a very comfortable thing for the [current] Austrian government to say: ‘instead of taking in people, we send our counsellors there to help deport people’,” he told Statewatch.

    “I’m surprised that it’s really called a solidarity mechanism, because it’s a twist of what solidarity is supposed to mean. It’s anti-solidarity,” he concluded.

    Frontex did not respond to a request for comment from Statewatch.

    A spokesperson for the European Commission said: “Efficient border management must be firmly rooted in the respect of fundamental rights, including human dignity and the principle of non-refoulement.”

    “Bulgarian authorities, as all EU Member States, must fully respect obligations under the asylum and international law, including ensuring access to the asylum procedure. It is the responsibility of Member States to investigate any allegations of wrongdoing,” they added.

    https://www.statewatch.org/news/2025/january/deportations-new-role-for-frontex-as-eu-pushes-for-more-voluntary-return

    #retours_volontaires #migrations #renvois #expulsions #réfugiés #Bulgarie #frontières

  • Militarización, necrotecnología y vulneración de derechos en las fronteras europeas. Empresas de armas y seguridad, tecnológicas e instituciones que desarrollan tecnologías de control de las migraciones de la UE

    Esta investigación tiene por objeto estudiar el aumento de los sistemas tecnológicos en las fronteras europeas como parte del proceso de militarización de la gestión migratoria en la UE, su impacto negativo en la seguridad de las personas migrantes y los actores que están participando en la construcción de la Europa Fortaleza a través de los programas de investigación que tratan el hecho migratorio como una amenaza a la seguridad europea. De este modo, analizamos, en primer lugar, la incorporación de procesos de digitalización y biometría en la gestión de las fronteras europeas desde el año 2000 hasta la actualidad. En segundo lugar, las posibles vulneraciones de los derechos humanos de este tipo de tecnologías, particularmente para las personas migrantes y demandantes de asilo. En tercer lugar, analizamos los 37 proyectos de I+D financiados por Horizon Europe y desarrollados en colaboración con Frontex poniendo el foco en las empresas e instituciones que los idean, desarrollan e implementan.

    Este informe pone de manifiesto la implicación de empresas de armamento y de seguridad en actividades de gestión de fronteras, así como de empresas que desarrollan tecnologías potencialmente sensibles para los derechos humanos en el ámbito fronterizo (sistemas de control biométrico, IA, drones u otros sistemas autónomos de vigilancia). Hablamos así de necrotecnología de fronteras para referirnos a la continuación automatizada y digitalizada de las que podemos denominar como necropolíticas de frontera que anteponen el blindaje de los espacios fronterizos frente al respeto de los derechos humanos.

    https://centredelas.org/publicacions/militaritzacio-necrotecnologia-i-vulneracioddhh-fronteresue

    #technologie #militarisation_des_frontières #frontières #migrations #nécrotechnologie #UE #Union_européenne #rapport #complexe_militaro-industriel #biométrie #droits_humains #Horizon_Europe #Frontex #drones #IA #AI #intelligence_artificielle #nécropolitique #contrôle_migratoire

  • L’Union européenne épinglée pour sa politique de « #dissuasion_mortelle » en matière d’immigration et d’asile

    Pour l’association #Human_Rights_Watch, qui vient de publier son #rapport annuel, le monde a échoué à faire respecter les droits humains en 2024. Y compris les démocraties.

    Le ton de Tirana Hassan est cinglant quand elle introduit le rapport annuel de l’association Human Rights Watch (HRW), dont elle est la directrice exécutive. « Les gouvernements du monde entier sont appelés à démontrer leur engagement en faveur des droits humains, de la démocratie et de l’action humanitaire. Nombreux sont ceux qui ont échoué à ce test. » Le verdict, sans appel, est annoncé d’emblée pour la centaine de pays analysés dans le compte rendu de 500 pages paru ce jeudi.

    « Les démocraties libérales ne sont pas toujours des défenseurs fiables des #droits_humains » (Tirana Hassan, directrice exécutive de Human Rights Watch)

    Les pays européens n’y échappent pas (la Belgique non plus, bien qu’aucun chapitre ne lui soit dédié). En effet, « l’année écoulée a une fois de plus mis en lumière une réalité souvent ignorée, poursuit Tirana Hassan. Les démocraties libérales ne sont pas toujours des défenseurs fiables des droits humains, que ce soit dans leur pays ou à l’étranger. » Beaucoup d’États membres sont pointés durement dans le rapport : France, Allemagne, Italie, Espagne, Grèce, Hongrie, Pologne…

    Une grande partie du chapitre sur l’#Union_européenne (#UE) se penche sur sa #politique_migratoire. « Il existe un fossé entre la #rhétorique de l’Union européenne sur les droits humains et les lois et #pratiques souvent inadéquates, et parfois abusives, des États membres », peut-on lire dans le rapport. L’année 2024 a en effet été marquée par l’entrée en vigueur du #Pacte_sur_la_migration_et_l'asile, qui sera pleinement applicable à partir de juin 2026. #HRW cible, entre autres, le mécanisme de #relocalisation – ou #délocalisation – dans un pays tiers des migrants pour soulager un État membre sous pression.

    #Traitement_inhumain des migrants

    Pour l’association, une telle mesure « encourage les États membres à renvoyer les personnes vers des pays de transit situés en dehors de l’UE, où elles risquent d’être victimes d’abus ou d’être refoulées en chaîne ». Le rapport explique que des « atrocités [sont] commises à grande échelle contre les migrants en Libye » (détentions arbitraires, torture, travail forcé), que les enfants réfugiés n’ont pas accès aux écoles publiques en Égypte et que des « expulsions collectives illégales et abusives de centaines de migrants » sont opérées par la Tunisie aux frontières algériennes et libyennes.

    HRW accuse l’UE de s’être « largement abstenue de dénoncer les violations des droits des migrants dans [ces] pays avec lesquels elle a conclu [des] #partenariats » pour contrôler le flux des migrants. Le tout avec la #complicité de #Frontex, l’Agence européenne de surveillance des frontières, qui est également épinglée dans le rapport. Cette dernière s’est félicitée mardi d’avoir enregistré une baisse de 38 % des franchissements irréguliers des frontières en 2024 (soit 239 000 entrées, le niveau le plus bas depuis 2021) « malgré une pression migratoire persistante ». HRW estime que c’est « avec le soutien des avions de Frontex » que l’Italie et Malte (pour ne citer que ces deux pays) ont réussi, en coopérant avec les forces libyennes, à intercepter et renvoyer des bateaux de migrants. En d’autres termes, à mettre en place une stratégie de #refoulement illégal, car contraire au droit international et à la convention de Genève relative au statut des réfugiés.

    « Dissuasion mortelle »

    Benjamin Ward, directeur européen de HRW, estime que « les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés sont confrontés à la #violence […] et même à la #mort en raison de l’accent mis par l’UE sur les politiques de dissuasion et d’#externalisation ». Le rapport dénonce une politique migratoire européenne « de plus en plus axée sur la dissuasion mortelle ». L’association s’inquiète du manque d’enquêtes appropriées et indépendantes sur la #non-assistance aux migrants en détresse, les #mauvais_traitements et les #abus constatés en #Méditerranée. Elle dénonce par exemple le verdict d’un tribunal grec qui, en mai dernier, a acquitté, pour défaut de compétence, neuf personnes accusées d’avoir provoqué en 2023 le naufrage d’un navire transportant 750 migrants, qui a pourtant fait des centaines de morts.

    Le 7 janvier, la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné pour la première fois la Grèce à indemniser une demandeuse d’asile d’un refoulement illégal vers la Turquie

    Notons néanmoins que le 7 janvier, la #Cour_européenne_des_droits_de_l'Homme (#CEDH), elle, a condamné pour la première fois la Grèce à indemniser d’une somme de 20 000 euros une demandeuse d’asile d’un refoulement illégal vers la Turquie. La Hongrie a également été condamnée par la CEDH en juin, souligne le rapport. Elle était accusée d’avoir illégalement détenu et affamé des demandeurs d’asile, dont un enfant de cinq ans, en 2017 et 2019, dans la zone de transit mise en place à la frontière serbe. La #Cour_de_justice_de_l'Union européenne, pour sa part, l’a condamnée à payer une amende de 200 millions d’euros pour les restrictions qu’elle continue d’imposer au droit d’asile, devenu pratiquement impossible à obtenir à cause d’une loi de 2020.

    La #justice, solide rempart

    Les tribunaux italiens, eux aussi, remettent en question la gestion migratoire de Rome, qui externalise le contrôle des migrations vers la #Libye. HRW évoque par exemple la condamnation de deux capitaines, l’un par la Cour de cassation italienne (la plus haute juridiction pénale), l’autre par un tribunal civil de Rome, pour avoir chacun renvoyé une centaine de personnes en Libye. L’un d’eux doit, avec les autorités italiennes, octroyer une indemnisation financière aux victimes qui avaient porté l’affaire en justice.

    Les Nations unies se sont assurés que l’Italie va évacuer 1 500 personnes depuis la Libye d’ici à 2026

    Des juges italiens ont également estimé illégale la détention de deux groupes d’hommes secourus en mer par l’Italie et envoyés en Albanie. Depuis, ces hommes ont été transférés en Italie. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) s’est également assurée que l’Italie va évacuer ou réinstaller 1 500 personnes, cette fois-ci depuis la Libye, d’ici à 2026.

    Protection des droits ici et ailleurs

    La justice ne laisse donc pas tout passer. Mais est-elle suffisante toute seule ? « Les dirigeants de l’UE doivent abandonner ces stratégies néfastes […] et créer des itinéraires sûrs et légaux pour les personnes en quête d’asile et de sécurité, insiste Benjamin Ward. À l’heure où une grande partie du monde est en crise, la nécessité d’un leadership fondé sur les droits humains en Europe est plus grande que jamais. »

    « Lorsque les droits sont protégés, l’humanité s’épanouit » (Tirana Hassan, directrice exécutive de Human Rights Watch)

    Face à ce constat affligeant, Iskra Kirova, directrice du plaidoyer auprès de la division européenne de HRW, appelle les citoyens européens à se rappeler de leurs valeurs, « à savoir la protection des droits humains et le #droit_international. Il existe de nombreuses informations erronées sur les personnes migrantes, colportées à des fins politiques pour susciter de la #peur. Nous ne devons pas nous laisser induire en erreur. Les personnes qui méritent une protection devraient se voir offrir cette option. C’est la seule chose humaine à faire. Je pense que la plupart des Européens seront d’accord avec cela ».

    Tirana Hassan conclut le message de HRW en affirmant que « la tâche qui nous attend est claire : les gouvernements ont la responsabilité de s’opposer aux efforts qui font reculer [les droits humains]. Lorsque les droits sont protégés, l’humanité s’épanouit ».

    https://www.lalibre.be/international/europe/2025/01/16/lunion-europeenne-epinglee-pour-sa-politique-de-dissuasion-mortelle-en-matie
    #dissuasion #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #migrations #réfugiés #frontières #dissuasion_meurtrière

    ping @karine4

    • Union européenne. Événements de 2024

      Il existe un fossé entre le discours de l’Union européenne sur les droits humains et les lois et pratiques souvent inadéquates et parfois abusives de ses États membres. Ce fossé est particulièrement marqué s’agissant de politiques de migration et d’asile, de lutte contre le racisme et de protection de l’État de droit.
      Migrants, réfugiés et demandeurs d’asile

      La politique de l’UE en matière de migration et d’asile se concentre de plus en plus sur une dissuasion meurtrière, comme l’illustrent en 2024 de nouvelles règles qui portent gravement atteinte aux droits des migrants et des demandeurs d’asile arrivant aux frontières de l’UE ainsi que des mesures pour intensifier la délocalisation des responsabilités vers des pays extérieurs à l’UE.

      Le Pacte de l’UE sur la migration et l’asile, adopté en mai, comprend des dispositions qui, une fois mises en œuvre, restreindront considérablement les droits. Les nouvelles règles rendront plus difficile le dépôt d’une demande d’asile et permettront aux gouvernements de prendre plus facilement des décisions hâtives sur les demandes d’asile. Elles augmenteront également le nombre de personnes détenues aux frontières de l’UE. Les pays de l’UE pourront refuser le droit de demander l’asile dans des situations vaguement définies d’« afflux massif » ou d’« instrumentalisation » de la migration par des pays tiers. Ces changements encouragent les États membres de l’UE à renvoyer les personnes vers des pays de transit situés hors de l’UE, où elles risquent d’être victimes d’abus ou de refoulements en chaîne. Le pacte ne contribue guère à améliorer le partage des responsabilités entre les pays de l’UE. En octobre, 17 États membres de l’UE ont signé un document informel appelant à une nouvelle proposition législative visant à accroître les retours.

      En 2024, l’UE a annoncé de nouveaux partenariats migratoires avec l’Égypte et la Mauritanie et a augmenté le financement de la gestion des frontières pour ces deux pays ainsi que pour le Liban, faisant suite à un accord avec la Tunisie en 2023 et à un soutien continu au contrôle des migrations pour les autorités libyennes et marocaines, sans véritables garanties en matière de droits humains. L’UE a poursuivi ces partenariats malgré les atrocités généralisées contre les migrants et les réfugiés en Libye, ainsi que les abus et le manque de protection auxquels sont confrontés les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés au Liban, en Tunisie, en Égypte, en Mauritanie, et au Maroc. L’UE a largement omis de dénoncer les violations des droits des migrants dans les pays avec lesquels elle a conclu de tels partenariats.

      L’Italie et Malte, avec l’appui des avions de Frontex, ont continué de faciliter les interceptions d’embarcations transportant des migrants et des réfugiés par les forces libyennes, et leur renvoi, au risque de graves abus. Avec le soutien de la Commission européenne, la Tunisie a déclaré en juin une zone de Recherche et de Sauvetage, qui risque d’accroître les interceptions et les renvois vers des zones d’abus en Tunisie au lieu d’améliorer la protection de la vie et la sécurité en mer.

      L’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) a constaté que les violations généralisées des droits aux frontières de l’UE (absence d’assistance aux migrants en détresse, mauvais traitements et abus) ne font pas l’objet d’enquêtes appropriées. L’agence a appelé à une surveillance rigoureuse aux frontières et à des mécanismes de responsabilisation plus solides. La Médiatrice européenne a déclaré que Frontex avait besoin de directives claires pour évaluer les urgences maritimes et émettre des appels de détresse pour les bateaux en difficulté, et elle a appelé à la création d’une commission d’enquête indépendante sur les décès en mer Méditerranée. En octobre, des dirigeants de l’UE ont exprimé leur soutien à la Pologne après qu’elle a annoncé qu’elle suspendrait l’accès à l’asile à la frontière biélorusse, une décision qui pourrait enfreindre le droit international et européen.

      De nombreux pays de l’UE ont exprimé leur intérêt pour des mesures visant à délocaliser la responsabilité des demandeurs d’asile ou ont approuvé ces mesures. En octobre et novembre, l’Italie a transféré les deux premiers groupes vers l’Albanie dans le cadre d’un accord en vertu duquel les hommes originaires de pays considérés comme « sûrs » et secourus ou interceptés en mer par l’Italie sont emmenés en Albanie pour le traitement de leurs demandes d’asile. L’avenir de cet accord est incertain après qu’un tribunal italien a ordonné la libération des deux groupes parce que leurs pays d’origine ne peuvent pas être catégoriquement considérés comme sûrs et a renvoyé la question à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). La CJUE avait statué début octobre qu’un pays ne peut pas être considéré comme sûr s’il existe des exceptions.

      En septembre, le commissaire allemand aux migrations a suggéré que l’Allemagne pourrait envoyer certaines personnes au Rwanda, tandis que le ministre danois de l’immigration s’est rendu en Australie et à Nauru, également en septembre, pour en savoir plus sur la politique australienne abusive de traitement des demandes d’asile « offshore ». En mai, 15 États membres de l’UE ont demandé à la Commission européenne d’étudier les moyens de transférer le traitement des demandes d’asile hors de l’UE, notamment en facilitant l’envoi de personnes vers des « pays tiers sûrs ».

      Les statistiques révèlent un changement des routes migratoires, avec une augmentation significative des arrivées aux îles Canaries espagnoles ainsi qu’aux frontières terrestres de l’est de l’UE et une baisse des traversées en Méditerranée et dans les Balkans occidentaux. Au cours des neuf premiers mois de 2024, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recensé au moins 1 452 personnes qui ont disparu ou sont décédées en mer Méditerranée et plus de 700 sur la route de l’Atlantique vers les Canaries.
      Discrimination et intolérance

      En 2024, les gouvernements européens ont exprimé leur inquiétude face à la montée des partis d’extrême droite — bien que les partis traditionnels ont imité leurs politiques et leur discours— ainsi qu’à l’augmentation des niveaux de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée. L’environnement politique à l’approche des élections européennes de juin a vu une banalisation accrue des propos racistes, islamophobes, anti-migrants et d’extrême droite.

      Cela s’est produit alors que les conséquences de l’attaque menée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et les hostilités qui ont suivi entre Israël et les forces armées palestiniennes ont conduit à une « montée alarmante » en Europe de la haine contre les Juifs et contre les Musulmans et les personnes perçues comme telles.

      En juillet, l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) a publié sa troisième enquête sur la discrimination et les crimes haineux contre les Juifs dans l’UE, qui date d’avant le 7 octobre. Elle illustre les expériences et les perceptions des personnes juives concernant les « niveaux élevés d’antisémitisme » en Europe.

      En octobre, la FRA a publié « Être musulman dans l’UE », un rapport basé sur une enquête menée dans 13 pays de l’UE auprès des musulmans sur leur expérience de discrimination, notamment de crimes haineux et de mauvais traitements infligés par la police. Près de la moitié des personnes interrogées ont déclaré avoir été victimes de racisme.

      En 2024, le Parlement européen, le Conseil de l’Europe et sa Commission européenne contre le racisme et l’intolérance ont ajouté leur voix aux préoccupations internationales concernant la montée de la haine antisémite et antimusulmane. En octobre, le Conseil de l’UE a adopté une déclaration sur la promotion de la vie juive et la lutte contre l’antisémitisme, soulignant l’importance de l’éducation et de la protection des victimes de toutes les formes d’antisémitisme, de racisme et d’autres formes de haine.

      Le rapport annuel 2024 de la FRA a constaté que l’intolérance générale « s’accroît dans toute l’Europe, touchant de nombreux groupes, notamment les musulmans, les personnes d’origine africaine, les Roms et les migrants », notant que « la désinformation et les plateformes en ligne ont amplifié les comportements racistes et la polarisation des attitudes. » Une enquête de la FRA a révélé qu’une personne LGBT sur trois a indiqué avoir été victime de discrimination, tandis qu’ILGA-Europe a noté une hausse des discours anti-LGBT à l’approche des élections à travers l’Europe.

      L’UE continue de manquer d’une stratégie spécifique en matière d’égalité des âges pour lutter contre la discrimination fondée sur l’âge.

      En mars, le Conseil de l’Europe, qui regroupe tous les États de l’UE, a adopté une Stratégie pour l’égalité des genres pour 2024-2029, portant notamment sur la violence à l’égard des femmes et des filles, l’égalité d’accès à la justice et leur participation à la vie politique, publique, sociale et économique.

      En mai, l’Union européenne a adopté une directive sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Cette directive prévoit des mesures visant à prévenir, protéger et améliorer l’accès à la justice des victimes de violences faites aux femmes, mais elle n’adopte pas de définition du viol fondée sur le consentement au niveau de l’Union européenne. Elle ne reconnaît pas non plus la stérilisation forcée comme un crime. La stérilisation forcée touche de manière disproportionnée les femmes et les filles handicapées et reste légale dans au moins 12 États membres de l’UE, dont la Bulgarie, le Danemark et le Portugal.

      En mai, le Conseil de l’Union européenne a adopté une nouvelle directive établissant des normes minimales pour améliorer la mise en œuvre par les États membres des lois anti-discrimination nationales et européennes.

      En septembre, la Commission européenne a présenté son rapport sur la mise en œuvre du Plan d’action de l’UE contre le racisme 2020-2025. Selon la Commission, 11 États membres de l’UE ont adopté des plans d’action nationaux spécifiques contre le racisme, mais des défis subsistent même dans ces États en raison du manque de fonds affectés à la mise en œuvre et de l’absence de ventilation des données par origine raciale et ethnique permettant d’éclairer les politiques.

      En juillet, Ursula von der Leyen, présidente reconduite de la Commission européenne, a annoncé qu’une nouvelle stratégie de lutte contre le racisme serait élaborée pour le mandat 2024-2029 de la Commission. En septembre, elle a également annoncé que les travaux sur l’égalité et la non-discrimination seraient intégrés au mandat du Commissaire chargé de la préparation et de la gestion des crises — un recul étant donné que l’égalité bénéficiait auparavant d’un commissaire dédié. En décembre, Ursula von der Leyen a reclassé les coordinateurs sur l’antisémitisme et la haine antimusulmane, en leur donnant un accès direct au bureau du président de la Commission, mais a négligé de faire de même pour le coordinateur de la lutte contre le racisme.
      Pauvreté et inégalité

      Les données de l’UE de juin 2024 ont montré que 94,6 millions de personnes (21,4 % de la population) étaient « menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale » en 2023, dont 29,3 millions ont connu de graves privations matérielles ou sociales. Les femmes restent touchées de manière disproportionnée.

      Les taux de pauvreté et d’exclusion sociale en Roumanie et en Bulgarie, les deux États de l’UE les plus touchés, ont dépassé 30 %, et ces taux sont restés supérieurs à 25 % en Grèce, en Espagne et en Lettonie, les trois autres États les plus touchés.

      En août, alors que les prix de l’énergie ont chuté, atténuant ainsi la crise du coût de la vie, l’inflation moyenne à l’échelle de l’UE est tombée à 2,2 %.

      Les gouvernements européens et les autorités intergouvernementales ont réitéré publiquement leur engagement en faveur d’une meilleure mise en œuvre et réalisation des « droits sociaux », notamment les droits protégés par la Charte sociale européenne du Conseil de l’Europe dans la déclaration de Vilnius en février, et les questions relevant du Socle européen des droits sociaux de l’UE dans la déclaration de La Hulpe en avril.

      Les résultats d’une enquête menée à l’échelle de l’UE et publiée en avril ont montré que 88 % des Européens considèrent que les droits sociaux, tels qu’un niveau de vie, des conditions de travail et des soins de santé adéquats, sont importants.

      En janvier, la Commission européenne a publié son cadre de suivi de la Garantie européenne pour l’enfance. Cet instrument politique européen de 2021, axé sur la lutte contre la pauvreté infantile, exige des États qu’ils garantissent d’ici 2030 un accès gratuit à l’éducation et à l’accueil de la petite enfance, à un repas sain gratuit chaque jour d’école, aux soins de santé et au logement pour tous les enfants confrontés à l’exclusion sociale ou à d’autres désavantages. Les organisations de défense des droits de l’enfant ont attiré l’attention sur l’ampleur du défi, ont noté une mise en œuvre et un suivi inégaux des plans nationaux par les gouvernements et ont appelé à une meilleure collecte de données.

      Une évaluation commandée par l’UNICEF en 2024 portant sur deux décennies de stratégies européennes d’inclusion des Roms et de droits de l’enfant a appelé les autorités de l’UE et les gouvernements nationaux à adapter la Garantie européenne pour l’enfance afin d’inclure des mesures urgentes et ciblées pour lutter contre la pauvreté des enfants roms.

      Un rapport de 2024 de la Commission européenne et du Comité de la protection sociale, un organe consultatif de l’UE, a attiré l’attention sur l’écart persistant entre les pensions de retraite des hommes et des femmes (26 % d’écart entre les revenus de retraite des hommes et des femmes en 2022), résultant des inégalités de rémunération et d’emploi, et du fait que les femmes sont plus susceptibles d’interrompre leur carrière ou de travailler à temps partiel, notamment pour s’occuper de leurs proches. Les organisations de la société civile ont appelé à des systèmes de crédits de retraite plus uniformes pour remédier aux disparités, attirant particulièrement l’attention sur les niveaux élevés de pauvreté chez les femmes de plus de 75 ans.

      En juillet, la Directive européenne sur le devoir de diligence des entreprises en matière de développement durable est entrée en vigueur, obligeant les grandes entreprises à prévenir les violations des droits humains et à y remédier dans leurs chaînes d’approvisionnement. En décembre, l’UE a publié une loi interdisant la vente dans l’UE de produits fabriqués par le travail forcé.
      État de droit

      Les institutions de l’Union européenne ont continué de se concentrer sur l’État de droit et les institutions démocratiques dans les États membres, notamment par la création d’un nouveau poste de Commissaire à la démocratie, à la justice et à l’État de droit, mais les mesures concrètes visant à répondre aux préoccupations les plus graves n’ont pas été à la hauteur.

      La Hongrie continue d’être soumise à un examen au titre de l’article 7 du Traité sur l’Union européenne (TEU), l’instrument du traité de l’UE qui permet de traiter les violations graves de l’État de droit par le dialogue et d’éventuelles sanctions. Le Conseil de l’UE a tenu sa septième audition sur la Hongrie, mais malgré des « insuffisances graves persistantes » dans la plupart des domaines soulevés dans l’action du Parlement européen de 2018 qui a déclenché la procédure, les États membres de l’UE n’ont pas émis de recommandations au gouvernement hongrois ni organisé de vote sur la question de savoir si la Hongrie risquait de violer gravement les valeurs de l’UE.

      En mars, le Parlement européen a intenté une action contre la Commission devant la Cour de justice de l’Union européenne, lui demandant de contrôler la légalité de la décision de la Commission de décembre 2023, selon laquelle la Hongrie avait satisfait aux critères liés à l’indépendance de la justice et pouvait accéder à 10,2 milliards d’euros de fonds de cohésion de l’UE. La CJUE n’avait pas encore statué au moment de la rédaction du présent rapport.

      En février, la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction et en octobre elle a renvoyé la Hongrie devant la CJUE au sujet de sa loi sur la défense de la souveraineté nationale (voir le chapitre sur la Hongrie) pour violation du droit de l’UE.

      La Commission européenne et plusieurs États membres ont annoncé en juillet un boycott partiel de la présidence hongroise du Conseil en raison du voyage du Premier ministre Viktor Orbán à Moscou pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine, suspect faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international de la CPI.

      En mai, la Commission européenne a décidé de mettre fin à la procédure de l’article 7 contre la Pologne, bien que son gouvernement nouvellement élu n’ait pas mis en œuvre toutes les réformes nécessaires. Cette décision précipitée s’appuyait principalement sur les « engagements » du gouvernement polonais, arrivé au pouvoir en décembre 2023.

      Dans une première résolution sur l’État de droit en Grèce, adoptée en février, le Parlement européen a fait part de ses inquiétudes concernant la liberté de la presse, les poursuites judiciaires abusives et la surveillance des journalistes, le traitement à l’encontre des migrants et les attaques contre les défenseurs des droits humains. La résolution demandait à la Commission d’évaluer le respect par la Grèce de ses obligations en matière de droits fondamentaux pour accéder aux fonds de l’UE.

      Le rapport annuel 2024 de l’UE sur l’État de droit a souligné le rôle essentiel des organisations de la société civile, mais n’a pas identifié l’intimidation et l’ingérence dans leur travail en France, en Grèce, en Italie, en Hongrie, en Allemagne et ailleurs comme une menace majeure. Dans un contexte de preuves croissantes de restrictions de l’espace civique, les autorités de certains pays européens semblent également restreindre de manière disproportionnée la liberté d’expression et de réunion des manifestants propalestiniens et des manifestants pour le climat.

      Les risques de stigmatisation des organisations de la société civile financées par des fonds étrangers se sont accrus avec l’adoption de nouvelles lois de type « influence étrangère » dans certains États membres de l’UE et alors que l’UE continuait de débattre d’une proposition de directive sur la transparence de la représentation d’intérêts pour le compte de pays tiers. Un avis rendu en septembre par des experts de l’ONU a déclaré que la directive de l’UE pourrait avoir un effet dissuasif sur la société civile et restreindre indûment les libertés d’expression, de réunion et d’association protégées par le droit international des droits humains.

      La loi européenne sur l’IA a été approuvée en mai 2024 et marque une avancée majeure dans la réglementation de l’IA et des technologies associées. Elle prévoit notamment l’interdiction de la notation sociale, des limitations sur les technologies de surveillance biométrique à distance et l’obligation d’évaluer les risques pour les droits humains en cas d’utilisations « à haut risque ». Cependant, elle comporte également d’importantes lacunes en matière de sécurité nationale, de maintien de l’ordre et de contrôle des frontières, et accorde la priorité aux risques de responsabilité des entreprises par rapport aux risques pour les droits humains. De nombreux membres du Parlement européen ont déclaré avoir été la cible de logiciels espions en 2024. L’UE n’a pas encore pris de mesures pour maitriser le développement, la vente et l’utilisation de cette technologie.

      https://www.hrw.org/fr/world-report/2025/country-chapters/european-union