• Plus de 4 000 membres des forces de l’ordre mobilisées mercredi et jeudi pour mener des contrôles dans les gares et les bus à la recherche de « clandestins », annonce Bruno Retailleau
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/06/18/bruno-retailleau-annonce-le-deploiement-de-4-000-membres-des-forces-de-l-ord

    Plus de 4 000 membres des forces de l’ordre mobilisées mercredi et jeudi pour mener des contrôles dans les gares et les bus à la recherche de « clandestins », annonce Bruno Retailleau
    Le Monde avec AFP
    Quelque 4 000 forces de l’ordre seront mobilisées mercredi 18 juin et jeudi 19 juin, lors d’opérations de contrôle nationales dans les gares et les bus contre l’immigration illégale, a annoncé mercredi le ministre de l’intérieur. « Dans ces quarante-huit heures, on va mobiliser 4 000 gendarmes, des policiers, des douaniers, des forces Sentinelle pour interpeller des clandestins », a détaillé Bruno Retailleau sur les médias réactionnaires Cnews et Europe 1. « Depuis le début de l’année, nous en avons interpellé 47 000 », a affirmé le ministre, qui a fait de la lutte contre l’immigration son thème de prédilection.Dans une note adressée notamment aux préfets, consultée par l’Agence France-Presse (AFP), le ministre de l’intérieur a donné des instructions pour que soit menée une opération nationale de contrôle « des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ ».
    Celui qui est aussi le chef de file des Républicains a vanté dans ce document une « augmentation conséquente d’interceptions d’ESI [étrangers en situation irrégulière] ces dernières semaines (+ 28 %) » et une « opération nationale de contrôle des flux », menée les 20 et 21 mai, ayant débouché sur plus de 750 interpellations. Mercredi, le ministre de l’intérieur a déclaré avoir « réintroduit de façon beaucoup plus serrée qu’avant » le contrôle aux frontières, avec une « force frontière » composée de policiers, de gendarmes, de douaniers et de militaires. « Ce que je veux dire, c’est que les clandestins ne sont pas les bienvenus en France, de la façon la plus ferme et la plus définitive », a-t-il insisté.
    La mesure a été dénoncée à gauche et par les associations de défense des migrants. « Le ministre de l’intérieur lance une grande campagne de discrimination raciale et d’abus de pouvoir. Ce n’est pas écrit comme ça, mais on le sait (et comme il en est très fier, il le dit à tout le monde) », a dénoncé, sur X, l’association Utopia 56. Le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) a dénoncé « une opération xénophobe prenant pour bouc émissaire les plus précaires parmi les précaires. »
    Au moment où le premier ministre, François Bayrou, doit célébrer, au mont Valérien, le 85e anniversaire de l’appel du général de Gaulle, la députée communiste des Hauts-de-Seine, Elsa Faucillon, a souligné : « L’appel du 18 juin de Retailleau : organiser une chasse aux étrangers dans les trains ! ». Le député France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis Thomas Portes a dénoncé « une grande traque aux étrangers dans les gares et les trains de tout le pays », précisant que cela lui « rappel[ait] les heures sombres de notre pays ».
    Plusieurs syndicats (CGT, Solidaires et FSU) ont fustigé ce dispositif. Ces opérations « s’apparentent à des rafles », ajoute leur communiqué, déplorant une « escalade nauséabonde visant des travailleurs et travailleuses qui se rendent sur leur lieu de travail et qui aujourd’hui et demain, un peu plus que d’habitude, le feront la peur au ventre ».Depuis qu’il a été nommé Place Beauvau, M. Retailleau occupe le terrain médiatique pour se positionner en pourfendeur d’une société multiculturelle. Il multiplie les annonces contre les migrants et les associations d’aide à ces derniers. Moins d’un an après la promulgation de la loi Darmanin sur l’immigration, le ministre de l’intérieur a annoncé une nouvelle loi sur le sujet en 2025. Le 23 janvier, M. Retailleau a diffusé une nouvelle circulaire visant à durcir les critères de régularisation, en demandant aux préfets de privilégier les travailleurs dans les métiers en tension et d’exiger sept années de présence en France pour tous les autres. Depuis sa prise de fonction à Matignon, François Bayrou va dans le même sens, exprimant la nécessité de maîtriser l’immigration et réclamant un débat sur le droit du sol.

    #Covid-19#migrant#migration#france#immigration#politiquemigratoire#etranger#frontiere#xenophobie#sante

  • Récit « Je n’avais jamais vu ça de la part de la police » : près de #Dunkerque, des migrants interceptés dans l’eau à coups de #bombes_lacrymogènes

    Plusieurs agents armés, munis de boucliers et de casques lourds, se sont retrouvés au milieu des vagues à #Gravelines, le 13 juin. Si les syndicats de police y voient une opération « exceptionnelle », les associations craignent un changement de méthode pour empêcher les traversées de la Manche.

    Spray au poivre à la main, de l’eau jusqu’à la taille, le policier asperge plusieurs migrants. Objectif : empêcher le petit groupe de monter à bord d’une embarcation en direction de l’Angleterre. La scène se déroule sur la plage de Gravelines (Nord), à quelques kilomètres de Dunkerque, vendredi 13 juin au petit matin. Peu après 5 heures du matin, raconte à franceinfo, clichés et métadonnées à l’appui, le photographe britannique Dan Kitwood, qui a assisté à l’intervention. « C’est vite devenu assez chaotique, avec les gens qui criaient et les enfants qui pleuraient », relate-t-il. Arrivé une heure plus tôt sur les lieux, il remonte le fil de cette opération d’#interception rare, les forces de l’ordre n’ayant pas pour habitude d’intervenir aussi loin dans l’eau avec des équipements aussi lourds.

    « Peu avant 5 heures, les premiers migrants sont sortis des dunes. Ils étaient une trentaine, avec au moins cinq enfants, dont deux en bas âge », raconte-t-il, en se basant sur ses photos. Parmi eux, une poignée d’hommes n’a pas de gilet de sauvetage. Ils sont les seuls à cacher leur visage. « Probablement membres d’un réseau de passage plus large », se dit le photojournaliste. Dix minutes plus tard, une embarcation apparaît sur le rivage et s’approche du groupe de migrants dans l’eau. Depuis les dunes, une dizaine de policiers surgit alors. Ils font partie d’une compagnie d’intervention, reconnaissables aux bandes bleues sur leur casque. Certains courent droit dans la mer, jusqu’à être à moitié immergés, « avec l’intention de sortir [les migrants] de l’eau », explique Dan Kitwood.

    Afin de tenir les agents éloignés, certains hommes les éclaboussent. « Il y a aussi eu une altercation avec un policier muni d’un bouclier qui avait du mal à rester stable dans l’eau plus profonde, avec tout son équipement », relate le photographe. « C’est à ce moment-là qu’un autre agent a sorti son spray devant les personnes les plus agressives », ajoute-t-il. Finalement, les policiers, « qui n’ont rien pu faire », sortent de l’eau, déstabilisés par le courant et le trop grand nombre de migrants. Une famille « prise dans le gaz » est aussi contrainte de regagner la #plage, où d’autres migrants venus faire diversion sont chassés à coup de grenades #lacrymogènes.

    « C’était dangereux pour tout le monde »

    Malgré cette intervention musclée dans l’eau, la moitié du groupe parvient à prendre la mer ce matin-là. Pour Dan Kitwood, familier de la crise migratoire dans le Nord de la France, les policiers « n’ont pas fait un usage disproportionné de la force, et n’ont pas été trop agressifs ». « Ils ont tenté quelque chose de nouveau, et ça n’a pas fonctionné ». Reste que la tactique d’entrer dans l’eau avec autant d’équipement est inédite. « Je n’avais jamais vu ça de la part de la #police », assure le photographe, qui estime que « c’était dangereux pour tout le monde », migrants comme policiers. « Vous pouvez imaginer ce qu’il se passerait si un agent venait à glisser et se retrouver sous l’eau, avec le poids de son bouclier ou de quelqu’un sur lui... »

    Depuis 2018 et l’augmentation continue des traversées de migrants par bateau vers le Royaume-Uni, face à une frontière parmi les plus surveillées et sécurisées au monde, les forces de l’ordre ont renforcé leur présence sur les côtes françaises afin d’empêcher les départs et de gêner les passeurs à terre. « Chaque jour, 1 200 effectifs sont mobilisés » sur les 150 km de littoral entre Dunkerque et Le Touquet, rappelait le 27 février le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, cité par ICI Nord (Nouvelle fenêtre). Sur ces agents, « 730 sont financés par le Royaume-Uni », ajoutait-il, en vertu du #traité_de_Sandhurst signé entre les deux pays il y a sept ans.

    En plus de démanteler les campements, policiers et gendarmes ont souvent été aperçus sur les plages pour barrer la route des migrants ou pour lacérer les boudins des canots gonflables. Comme le révélait Le Monde(Nouvelle fenêtre) et plusieurs médias étrangers dans une enquête en mars 2024, des bateaux de gendarmerie ont expérimenté des techniques d’interception en mer, autorisées par les directives préfectorales, qui imposent toutefois la plus grande #prudence. Mais au bord des plages, la zone grise demeure et les interceptions dans l’eau avec un tel équipement ne font pas partie des méthodes habituelles des forces de l’ordre, observent plusieurs acteurs locaux.

    La crainte d’un « #changement_de_doctrine »

    « Nous avions déjà eu des témoignages d’opérations #dans_l'eau, mais jamais aussi profondément », explique à franceinfo Charlotte Kwantes, responsable plaidoyer et communication de l’association Utopia56, qui apporte une aide humanitaire aux migrants du secteur. « On se demande désormais jusqu’où le gouvernement français va aller, sous pression du Royaume-Uni », déplore-t-elle, en faisant référence aux récentes déclarations du Home Office, le ministère de l’Intérieur britannique, qui a par exemple appelé (Nouvelle fenêtre) le 31 mai à « exhorter les Français à apporter les changements nécessaires à leur politique opérationnelle » afin que les autorités puissent intervenir « dans les eaux peu profondes le plus rapidement possible ».

    Pour Charlotte Kwantes, « difficile de ne pas faire le rapprochement » entre les méthodes vues à Gravelines et le « changement de doctrine » réclamé par #Bruno_Retailleau fin février lors de sa visite (Nouvelle fenêtre) dans la région. Le ministre de l’Intérieur préconisait alors des interceptions en pleine mer, et ce, jusqu’à 300 mètres des côtes. « Ils veulent rendre la #mer infranchissable, mais c’est impossible. Et ça passera forcément par des moyens violents », juge Charlotte Kwantes.

    L’annonce ne passe pas non plus chez les sauveteurs du littoral, très souvent sollicités pour intervenir sur des naufrages. « On court vers des drames, les interceptions d’embarcations fragiles sont extrêmement dangereuses (...) encore plus si les personnes à bord ont reçu du gaz lacrymogène ou sont blessées au moment du départ », alerte un bénévole local de la Société nationale des sauveteurs en mer (SNSM), qui préfère rester anonyme pour évoquer « cette situation très tendue ».

    « Très difficile d’adapter les moyens »

    Contactées par franceinfo, ni la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar) ni la préfecture du Nord n’ont réagi. Mais aux yeux des syndicats de police, les agents photographiés dans la mer le 13 juin se trouvaient dans les clous. « C’est vrai que ça peut impressionner, cet équipement lourd dans l’eau, reconnaît Marc Hocquard, délégué général adjoint de l’Unsa Police. Mais il faut voir ce que les collègues se prennent comme projectiles lorsqu’ils interviennent sur ces situations. »

    Pour repousser les forces de l’ordre, les passeurs et certains migrants jettent des pierres « et emportent avec eux des barres de fer », assure-t-il. Un constat partagé par Julien Soir, délégué du syndicat Alliance dans les Hauts-de-France. « Ce matériel n’est peut-être pas le plus adapté, mais c’est tout ce que les collègues ont pour se protéger », justifie-t-il, sans écarter les risques de chute ou de noyade pour les agents. « L’intervention de Gravelines reste de l’ordre de l’exceptionnel », insiste-t-il.

    Pour les deux responsables syndicaux, la situation sur les côtes du Nord et du Pas-de-Calais a atteint « un niveau de violence très élevé ». « Mais il n’y a pas de changement de doctrine pour l’instant, ni de groupe de travail sur ce sujet » au sein de la police, réfute Marc Hocquard. « Nos collègues sont juste très engagés, surtout qu’il y a quelques jours, on nous reprochait d’avoir laissé partir un bateau soi-disant sans rien faire », justifie-t-il.

    De là à équiper les policiers de nouveaux moyens, voire de renforcer les brigades maritimes, il y a encore du chemin, prévient Julien Soir. « Selon la météo, il peut y avoir 50 personnes ou alors 1 000 qui tentent de traverser sur une journée, rappelle-t-il. C’est très difficile d’adapter les moyens face à un tel delta. » Surtout que, face aux forces de l’ordre, « les réseaux font sans cesse évoluer leurs techniques pour trouver un moyen de passer... »

    https://www.franceinfo.fr/monde/europe/migrants/recit-je-n-avais-jamais-vu-ca-de-la-part-de-la-police-pres-de-dunkerque-d
    #Calais #violence #violences_policières #frontière #Manche #migrations #réfugiés #France #Angleterre #UK #militarisation_des_frontières

    ping @karine4 @isskein

  • The EU donates high-tech equipment worth 1.4 million BAM to strengthen operational capacities of the BiH Border Police

    The European Union donated specialised equipment worth 1.4 million BAM to the Border Police of Bosnia and Herzegovina today, with the aim of enhancing their operational capabilities. The equipment includes 25 short and medium-range drones, 30 handheld thermal imaging cameras, and 5 heartbeat detectors, along with specialised training for drone operators. In addition to advanced surveillance technologies, the donation provides four trailers designed for transporting service dogs which will be delivered next week. Together, these resources will significantly enhance surveillance and inspection capabilities at border crossing points and along the border.

    On behalf of the Delegation of the EU to Bosnia and Herzegovina, the equipment was handed over by Karel Lizerot, Head of the Section for Justice and Home Affairs, Migration, and Public Administration Reform to Border Police Director Mirko Kuprešaković, in the presence of Michael J.F. O’Mahony, Deputy Chief of Mission of the International Organization for Migration (IOM) in Bosnia and Herzegovina, who represented IOM BiH, the organization responsible for implementing the procurement and monitoring process.

    “Border security and migration management are shared priorities for Bosnia and Herzegovina and the European Union. The modern surveillance tools the Border Police officers received today will help strengthen the fight against irregular migration and smuggling. Improvements to the coordination, efficiency and the overall effectiveness of border control not only make Bosnia and Herzegovina’s borders safer but enhance our collective security. The EU is committed to supporting Bosnia and Herzegovina on its path to the EU, including strengthening border security and migration management in line with EU standards.”, said Lizerot.

    Director Kuprešaković expressed his gratitude for the long-standing and continuous cooperation with EU: “We especially appreciate that, through various projects - including donations of specialized equipment, vehicles, facilities, communication tools, and officer training, you have helped that Border police agency respond more effectively to numerous security challenges. Thanks to your support and the donated equipment, we are now able to manage the state border more efficiently and strengthen our own capacities, thereby jointly contributing to a safer environment for all citizens in Bosnia and Herzegovina and the wider region," said director Kuprešaković.

    Migration management requires a comprehensive approach to addressing complex humanitarian and security challenges. Therefore, the EU continuously supports the Ministry of Security and Bosnia and Herzegovina in building a sustainable migration management system. Recognising that this task requires significant resources, the EU funded a seven-month training programme in 2025 for 142 new Border Police cadets (the XII generation), worth one million BAM, building on last year’s training of 150 cadets from the XI generation.

    Over the past seven years, the EU has provided more than 9 million euros to strengthen the capacities of the Border Police of Bosnia and Herzegovina, including supplying specialised equipment, vehicles, communication systems, and IT infrastructure. This investment has directly enhanced the operational readiness and professionalism of border management institutions across the country.

    Cooperation between Bosnia and Herzegovina and the EU on border security and migration management will be further strengthened following the signature of the Frontex Status Agreement in Brussels on 11 June 2025, allowing the European Border and Coast Guard Agency (Frontex) to carry out joint operations with Bosnia and Herzegovina and deploy its standing corps anywhere along the country’s borders.

    The European Union, in cooperation with the International Organization for Migration (IOM), will continue to support the strengthening of Bosnia and Herzegovina’s migration and border management systems through the procurement of equipment, capacity building, and the provision of professional assistance to the Ministry of Security, the Service for Foreigners’ Affairs, Border Police and Sector for Asylum, the Directorate for Coordination of Police Bodies in Bosnia and Herzegovina, and other institutions and agencies responsible for this sector.

    The Border Police of Bosnia and Herzegovina will continue to pursue opportunities to modernise its resources and strengthen the expertise of its staff, reaffirming its commitment to building a secure, reliable, and E-standard border management system.

    https://bih.iom.int/news/eu-donates-high-tech-equipment-worth-14-million-bam-strengthen-operational-
    #Bosnia #Bosnia-Herzégovine #Balkans #route_des_Balkans #frontières #migrations #réfugiés #militarisation_des_frontières #IOM #OIM #équipement #don #UE #EU #union_européenne #drones #police #caméras #training #formations #surveillance_des_frontières #Karel_Lizerot #Mirko_Kuprešaković #coopération #border_management #Frontex_Status_Agreement #Frontex

  • Dix ans de contrôle à la frontière franco-italienne : les associations dénoncent une « mise en danger » constante - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65172/dix-ans-de-controle-a-la-frontiere-francoitalienne--les-associations-d

    Dix ans de contrôle à la frontière franco-italienne : les associations dénoncent une « mise en danger » constante
    Par La rédaction Publié le : 16/06/2025
    Une centaine de personnes était rassemblée dimanche, à l’appel d’Amnesty International, pour mettre en lumière les violations des droits des exilés depuis le rétablissement des contrôles entre la France et l’Italie. Depuis dix ans, le rétablissement de ces contrôles a engendré des formes de « mise en danger » et de « contrôles discriminatoires », sans faire baisser les arrivées puisque celles-ci repartent à la hausse ces dernières semaines.
    « Nous profitons de la journée mondiale des réfugiés le 20 juin pour commémorer les dix ans de la fermeture des frontières et dénoncer les violations des droits des personnes migrantes, leur mise en danger et les contrôles discriminatoires », introduit Christine Poupon, représentante d’Amnesty International dans les Alpes-Maritimes, auprès de l’AFP. Il y a dix ans, en juin 2015, les autorités commençaient à instaurer un contrôle systématique à la frontière franco-italienne - dont la légalité, déjà à l’époque, était contestée.
    Cette réintroduction du contrôle aux frontières intérieures a été officialisée en novembre 2015, initialement dans l’optique de la COP21 qui se tenait cette année-là. Puis, au motif des attentats du 13 novembre 2015. Depuis lors, la France reconduit ce dispositif tous les six mois. Pour rappel, ce type de contrôle est autorisé par le code Schengen « en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure d’un État ».
    Le 7 mars 2025, le Conseil d’État, saisi par des associations, a jugé que ces contrôles étaient bien conformes au nouveau règlement Schengen et proportionnés face aux menaces pesant sur la France. Les contrôles sont actuellement en vigueur jusqu’au 31 octobre.
    « Grâce à la pression que nous avons exercée, nous avons obtenu des avancées, notamment pour les mineurs non accompagnés qui ne sont plus renvoyés systématiquement en Italie mais, quand leur minorité est reconnue par la police aux frontières, remis à l’Aide sociale à l’enfance », note Christine Poupon. « Récemment, nous avons pu observer aussi que certains migrants étaient relâchés avec une convocation pour se rendre à la plate-forme des demandeurs d’asile à Nice ».
    L’une de ces avancées avait été obtenue sur le plan juridique. Le 2 février 2024, le Conseil d’État avait annulé un article du code des étrangers (Ceseda) qui permettait aux forces de l’ordre de prononcer des refus d’entrée aux étrangers arrivés aux frontières françaises en situation irrégulière, sans leur laisser la possibilité de demander l’asile. Le Conseil d’État s’était alors appuyé sur un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de septembre 2023 : selon les juges européens, la France était jusque-là dans l’illégalité et devait se conformer à la directive « retour » qui prévaut en UE.
    Mais ce répit a été de courte durée. Avec l’application du nouveau code Schengen, les règles changent. Cette révision publiée en mai 2024 renforce la possibilité de contrôles aux frontières intérieures. Auparavant d’une durée maximum de deux ans, ceux-ci peuvent désormais s’étendre sur une période de trois ans. Surtout : le nouveau code prévoit une procédure de « transfert » autorisant un État membre à renvoyer une personne arrêtée dans la zone frontalière vers l’État membre d’où elle provient. À la condition que ces transferts s’opèrent dans le cadre d’une coopération bilatérale.
    Sur le terrain franco-italien, les associations constatent depuis l’hiver dernier que les refoulements ont bel et bien repris. « On a recueilli plusieurs témoignages de personnes qui ont exprimé leur volonté de demander l’asile mais soit elles ont été totalement ignorées, soit les conditions d’entretien étaient inadaptées, parfois sans interprète », détaillait alors à InfoMigrants Isabelle Lorre, coordinatrice du programme Migration frontière transalpine à Médecins du Monde.
    Ces contrôles constants, ainsi que la récente reprise des refoulements, n’empêchent pas les arrivées. Bien au contraire : ces dernières semaines, les associations constatent une hausse importante de celles-ci. Côté italien, quelque 1 687 passages ont été recensés par le refuge Fraternita Massi sur la commune italienne de Oulx au mois de mai, contre 369 en 2024. Soit une augmentation de 357 % sur un an. En 2023, le refuge avait enregistré 876 arrivées à la même période.
    Côté français, la préfecture des Hautes-Alpes contactée par Infomigrants affirme qu’au mois de mai, « 1 004 ESI [étrangers en situation irrégulière, ndlr] dont 425 majeurs et 579 MNA [Mineurs non- accompagnés, ndlr] ont été interpellés » à la frontière, contre 291 l’année dernière à la même période.Depuis le début de l’année, la préfecture décompte 1 437 majeurs et 1 197 « individus se déclarant mineurs non accompagnés » interpellés à la frontière, soit au total 2 634 interceptions.Ces arrivées saturent les rares places d’accueil disponibles. Au niveau du point de passage du col de Montgenèvre, ces places se concentrent pour la plupart aux Terrasses Solidaires de Briançon. « On a accueilli deux fois plus de personnes au premier trimestre 2025 qu’à la même période l’année dernière », y relève Émile Rabreau, chargé de communication à l’association Refuges Solidaires qui gère l’accueil des exilés.
    Pour rappel, sur toute l’année 2024 dans les Alpes-Maritimes, 15 000 personnes en situation irrégulière avaient été interpellées le long des 100 kilomètres de frontière avec l’Italie. Un chiffre en large baisse par rapport à l’année précédente, puisque 42 000 personnes avaient été interpellées en 2023, toujours selon la préfecture.
    Face à cette situation compliquée, des militants se sont rassemblés dimanche dans la ville frontalière de Vintimille (Italie), à l’appel d’Amnesty International, pour dénoncer les violations de droits dont sont victimes les exilés depuis la « fermeture des frontières » de 2015. Ce rassemblement s’est tenu au niveau du mémorial créé fin 2022 par des citoyens solidaires au niveau du pont Saint-Ludovic, face à la mer. Ce pont marque la frontière entre l’Italie et la France : Vintimille d’un côté, Menton de l’autre. Une première stèle y avait été déposée pour Ahmed Zia Safi, âgé de 16 ans, renversé sur l’autoroute non loin de là, le 7 novembre 2022.
    Quarante-huit personnes sont décédées entre 2016 et 2025, selon une base de données de citoyens solidaires et de chercheurs rendue publique par la Ligue des droits de l’Homme de Nice mi-février. Elles venaient d’Érythrée, du Soudan, de Libye, du Tchad, du Népal, du Bangladesh ou encore d’Afghanistan. Les plus jeunes avaient 16 ans.
    La région la plus mortifère est celle de ce passage Vintimille-Menton. Face aux contrôles quasi systématiques dans les trains entre ces deux villes, les exilés tentent des voies alternatives dangereuses. Par exemple, la marche le long de la voie ferrée, de l’autoroute ; ou, la montée dans des camions. Mais aussi le passage par la montagne : entre 7 et 10 heures de marche - si l’on ne se perd pas -, sur des chemins escarpés. Le surnom de cette voie-là dit toute sa dangerosité : « Le sentier de la mort ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#italie#alpesmaritimes#routemigratoire#migrationirreguliere#frontiere#sante

  • Downey, la « Beverly Hills mexicaine » à l’heure de la chasse aux sans-papiers
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/14/downey-la-beverly-hills-mexicaine-a-l-heure-de-la-chasse-aux-sans-papiers_66


    Image de vidéosurveillance montrant deux agents de la police de l’immigration s’apprêtant à arrêter un #travailleur_sans-papiers (au centre), à Downey (Californie), le 11 juin. 2025. « LE MONDE »

    Ce même 11 juin, un grand-père qui amenait un enfant à l’école a été saisi sur le parking de l’église catholique Our Lady of Perpetual Help. Le diocèse n’a pas voulu commenter. Un autre homme a été pris devant l’église Downey Memorial. Là, la pasteure Tanya Lopez et son mari Al, également pasteur, ont organisé une protestation avec une demi-douzaine de dignitaires religieux. Choqués : non seulement les hommes en treillis se sont permis d’interpeller un homme qui se trouvait sur leur parking mais ils ont pointé leur fusil en direction de Tanya Lopez, qui s’approchait pour les filmer. Et quand Al leur a signifié que l’église s’opposait à ce genre de pratique sur sa propriété, l’un des agents a objecté : « Le pays tout entier est notre propriété. »

    L’histoire se répète

    A l’appel des pasteurs, le voisinage est venu partager son indignation devant l’église. Les questions se transforment en suspicion. Pourquoi ces voitures banalisées, immatriculées au Texas, au Nouveau-Mexique ? Pourquoi les agents refusent-ils de s’identifier ? L’examen au ralenti des vidéos montre que les agents portaient l’inscription « BORTAC » au dos de leur uniforme. Le sigle renvoie à « Border Patrol Tactical Unit », la force d’intervention la plus militarisée du Department of Homeland Security. Mais les habitants ne sont pas convaincus. « Tout cela peut s’acheter sur Amazon », assure Desiree Gaytan, du collectif anti-colonialiste Union del Barrio. Ils craignent une intervention des milices d’extrême droite.

    A leurs yeux, l’histoire se répète. Les Latinos ont en mémoire la repatriation (« rapatriement ») des années 1930, une politique de #rafles à grande échelle qui a vu des centaines de milliers d’#immigrés_mexicains – dont nombre de citoyens américains – forcés de quitter le pays. « On connaît bien le scénario, dit Martha Camacho Rodriguez, mexicaine de la troisième génération. Ce qui est nouveau, c’est qu’on apprend ces arrestations en temps réel. » A Fresno, où elle a grandi, dans la vallée agricole de la Californie, il arrivait à ses parents d’être ramassés sans raison par la « migra », la police de l’#immigration, et conduits à la #frontière, bien qu’ils aient des papiers en règle. Si les patrons étaient généreux, ils envoyaient une camionnette pour rechercher les ouvriers.

    Depuis le début des opérations, Martha patrouille à Downey avec un groupe de tias (« tantes », par extension « amies »). « Je déteste parler en termes de couleur, assure-t-elle. Mais si tu es blanc, en treillis, tu es qui ? » La même perspective fait frissonner la paroissienne Monse Villareal. Elle ne veut « pas prononcer le nom », mais il vient quand même : « Guerre civile. » A sa consternation, ses deux fils de 27 et 30 ans, sont – et restent – partisans de Donald Trump. « Ils sont dans leur bulle. Ils pensent que tout cela va bien se terminer. »

    Le groupe est persuadé que le fast-food qui donne sur la laverie auto Galaxy est infiltré d’espions, des « bounty hunters » (« chasseurs de primes »). « On photographie les gens qui photographient les gens », résume Martha. Les associations de soutien aux migrants se sont rassemblées début juin en un collectif pour l’autodéfense (Community Self Defense Coalition). Union del Barrio a commencé à former des « communautés patriotes », des groupes de citoyens en alerte qui surveillent les faits et gestes de l’#ICE, la #police_de_l’immigration. « On s’organise bloc par bloc, explique Desiree Gaytan. Nous ne sommes pas découragés. Nous sommes en colère. »

    Avec son amie Paula, Martha a manifesté le 7 juin à Paramount, la commune voisine, à 80 % latino, où ont eu lieu les violents incidents du 7 juin lorsque la population a tenté de s’opposer aux interpellations de migrants devant le magasin de bricolage Home Depot. Arrivée à l’âge de 18 ans aux Etats-Unis, Paula Mejia, elle, a bénéficié de l’amnistie accordée par Ronald Reagan à 2,7 millions de clandestins en 1986. Agente immobilière, elle avait toujours été républicaine, jusqu’à l’arrivée de Donald Trump. Elle ne décolère pas contre ses voisins. Ceux que Martha appelle des « Judas », autrement dit, les Cubains, qui forment une importante minorité à Downey et se sont emparés du conseil municipal. « Pour eux c’est facile. Dès qu’ils mettent le pied sur le sol américain, ils bénéficient de la nationalité américaine », critique-t-elle. « C’est pour cela que nous sommes furieux. Cette ville a voté Trump », abonde Mario Trujillo.

    https://archive.ph/vP9Nh

    (où l’on constate qu’après un 1er article foireux, l’envoyée spéciale a atterri)

    #repatriation

  • « Si on n’était pas là, les exilés seraient dans les rues » : à la frontière franco-italienne, les refuges débordés par un nouvel afflux de migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65068/si-on-netait-pas-la-les-exiles-seraient-dans-les-rues--a-la-frontiere-

    « Si on n’était pas là, les exilés seraient dans les rues » : à la frontière franco-italienne, les refuges débordés par un nouvel afflux de migrants
    Par Louis Chahuneau Publié le : 12/06/2025
    À Oulx, en Italie, comme à Briançon, côté français, les refuges qui accueillent les migrants de part et d’autre des Alpes ont enregistré une forte hausse des arrivées au mois de mai, principalement des Érythréens et Éthiopiens. La préfecture des Hautes-Alpes confirme elle aussi cette augmentation. Les associations qui gèrent les lieux d’accueil dans la région redoutent une saturation cet été.
    L’été s’annonce chargé du côté de la frontière franco-italienne des Hautes-Alpes. D’Oulx, ville frontalière italienne, à Briançon, côté français, les refuges pour migrants ont observé une forte hausse du nombre de passages au mois de mai, là où les pics sont traditionnellement attendus plus tard dans l’été. Quelque 1 687 passages ont été recensés par le refuge Fraternita Massi d’Oulx au mois de mai, contre 369 en 2024 soit une augmentation de 357 % sur un an. En 2023, le refuge avait enregistré 876 arrivées à la même période.
    "Le nombre de passages a augmenté à partir d’avril jusqu’à devenir énorme au mois de mai, lors duquel on a accueilli jusqu’à 130 nouveaux migrants en une journée, contre une trentaine d’habitude. Depuis une semaine, on observe une décrue, mais on sait bien que ces fluctuations dépendent des débarquements à Lampedusa, explique Silvia Massara, bénévole au refuge Fraternita Massi, contactée par la rédaction. Fin avril, l’agence de gardes-côtes européenne Frontex avait en effet enregistré une forte hausse des débarquements sur l’île italienne due à de bonnes conditions météorologiques pour traverser la Méditerranée centrale.
    1 000 interpellations au mois de mai 2025, contre 291 en mai 2024
    Contactée par InfoMigrants, la préfecture des Hautes-Alpes confirme elle aussi une hausse importante des passages de la frontière franco-italienne sur le mois de mai : « 1004 ESI [étrangers en situation irrégulière, ndlr] dont 425 majeurs et 579 MNA ont été interpellés » à la frontière, contre 291, l’année dernière à la même période.
    De manière plus large, les autorités affirment que depuis le début de l’année, 1437 majeurs et 1197 « individus se déclarant mineurs non accompagnés (MNA) » ont été interpellés à la frontière soit, au total, 2 634 interceptions. À Briançon, première ville française après le franchissement de la montagne, les Terrasses solidaires se disent elles aussi débordées depuis plusieurs semaines : « On a accueilli deux fois plus de personnes au premier trimestre 2025 qu’à la même période l’année dernière », détaille Émile Rabreau, chargé de communication à l’association Refuges Solidaires qui gère l’accueil des exilés. Parmi les nouveaux arrivants du mois de mai, 82 % sont des Érythréens et des Éthiopiens, et 33 % sont des mineurs non accompagnés, selon les statistiques du refuge d’Oulx consultées par InfoMigrants. « On accueille beaucoup de femmes et d’enfants par rapport aux mois précédents, et beaucoup de mineurs non accompagnés, parfois jusqu’à 30 par jour », constate Silvia Massara.
    Pour faire face à cet afflux, le refuge, qui peut accueillir jusqu’à 80 migrants pour quelques nuits, a dû disposer des matelas à même le sol, tandis que les Terrasses solidaires ont installé des tentes humanitaires sur leur toit. Mais ce n’est pas le seul problème : « Comme ils arrivent en tongs, notre principale préoccupation est de leur trouver des chaussures », ajoute la bénévole.
    Le plus fréquemment, ces migrants arrivent de Libye jusqu’à l’île de Lampedusa avant de remonter l’Italie jusqu’aux Alpes. Une fois arrivés à Oulx, ils tentent de traverser les montagnes à pied, en passant par le col de Montgenèvre, situé à 1 850 mètres de hauteur, ou plus rarement celui de l’Échelle. « Ce sont des profils particulièrement marqués psychologiquement, quand ce ne sont pas des personnes blessées physiquement, qui plus est après une traversée en haute montagne », explique Émile Rabreau de Refuges Solidaires.
    Face à la militarisation de la frontière et à la multiplication des forces de l’ordre constatées ces dernières années, les exilés prennent de plus en plus de risque : « Les migrants réussissent à passer d’une manière ou d’une autre, mais la crainte des jeunes de croiser les militaires les amènent à traverser la montagne par des endroits périlleux. On a des jeunes qui ont mis jusqu’à 12 heures pour atteindre Briançon », rapporte Silvia Massara. Ces dernières années, plusieurs migrants ont d’ailleurs trouvé la mort en tentant de passer la chaîne montagneuse, comme la Nigériane Blessing Matthew en 2018, dont les circonstances du décès demeurent floues.
    L’hiver, les températures glaciales, le brouillard et le sol glacé rendent la traversée très dangereuse, mais des accidents peuvent aussi intervenir en plein été. En août 2023, un corps de migrant avec des écorchures au niveau des genoux avait été découvert sur la route militaire des Gondrans, entre Briançon et Montgenèvre.
    C’est justement pour éviter ce genre d’incidents que les associations d’aide aux migrants tentent de faire de la prévention des risques, au lieu d’encourager le passage de la frontière. « L’enjeu pour nous est de savoir qu’on peut les accueillir dignement, leur fournir une alimentation saine, un accès aux soins, et une mise à l’abri, même si c’est normalement le devoir de l’État », explique Émile Rabreau.
    Mais à Briançon comme à Oulx, les refuges sont confrontés depuis quelques mois à des pertes de financements qui compliquent encore plus la situation. « On a traversé l’année 2024 en grande difficulté, et ça s’est aggravé depuis. Les frais continuent, et les aides n’arrivent pas. Depuis que la mairie d’Oulx est passée à droite, elle met un point d’honneur à fermer notre refuge », souligne Silivia Massara. Le refuge soutenu par le curé de Bussolin, Don Luigi Chiampo, survit grâce aux financements de la ville de Bardonnèche, de la région et des dons privés.
    À Briançon, la donne n’est pas tellement différente. « Depuis deux mois, l’association est victime d’une grave crise de financement. Les fondations dont on dépend ont subi des coupes budgétaires. On se demande comment on va continuer à travailler dans de bonnes conditions », s’inquiète Émile Rabreau. Refuges Solidaires a divisé par deux le nombre de ses salariés et compte sur la solidarité des bénévoles (plus de 600 en 2024) et la générosité de la population pour palier le manque d’argent. Et Émile Rabreau de conculre : « Si on n’était pas là, les exilés seraient dans les rues ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#alpes#briancon#routemigratoire#humanitaire#frontiere#sante

  • #Keir_Starmer can’t stop the migrant boats either

    Small boat crossings seem as intractable for Labour as they were for the Tories.

    Keir Starmer promised voters he would “smash the gangs.” It’s proving easier said than done.

    Less than a year after Conservative Prime Minister Rishi Sunak went down in flames amid a failed promise to “#stop_the_boats,” his Labour successor is grappling with the same highly-visible sign of Britain’s struggle to control its borders.

    The early signs aren’t promising.

    More than 1,100 migrants crossed the English Channel this Saturday, official data show, the highest number recorded in a single day so far in 2025. It brings the provisional total of people making the perilous journey so far this year to 14,811.

    Responding to the numbers, Home Secretary Yvette Cooper has been reaching for some familiar scapegoats: France — and the weather.

    Cooper urged swifter action from French authorities after images of police apparently watching people set off for England without intervening were splashed across British newspapers.

    The Home Office has also made great play of unseasonably good weather, publishing an analysis Tuesday linking it to the increased arrivals.

    It said 60 days this year up to May had been classed as “red days” — labeled as such by the authorities because Channel crossings are more likely due to good weather — compared with just 27 in the same period last year.

    Acknowledging voter anger about the crossings, Starmer insisted the government is “ramping up our efforts to smash the people smuggling gangs at source,” pointing to seized boats and engines, raids on illegal workers, and deportations of people deemed ineligible for asylum.

    But the vanquished Conservatives find themselves enjoying a rare moment of schadenfreude.

    “No one revels in massive numbers of illegal immigrants flooding into the country, but they have done a terrible job,” Shadow Home Secretary Chris Philp said. “Their claim to smash the gangs is in complete tatters.”

    He said Tuesday: “Blaming the weather for the highest ever crossing numbers so far this year is the border security equivalent of a lazy student claiming ‘the dog ate my homework.’”
    Regrets, I have a few

    With right-wing insurgent Nigel Farage snapping at his heels, Starmer may well be contemplating the fate of Tory predecessor Sunak.

    Sunak has since conceded that his embrace of the “stop the boats” slogan — emblazoned on the Downing Street lectern at press conferences and adorning Tory campaign literature — was a mistake. He has conceded that the language was “too stark … too binary.”

    Starmer has similarly made big promises about “restoring order” to the asylum system, deploying his own three-word slogan: “Smash the gangs.”

    Yet there are signs of increased confidence among people smugglers. New data show that boats are arriving in the U.K. more packed with people than ever. Some 33 small boats carrying more than 80 people each arrived in the U.K. last year, compared to just one in the year to April 2023.

    Like Sunak, Starmer is grappling with multiple factors that appear beyond his control — as was starkly illustrated by that syndicated picture of French police watching boatloads of migrants depart.

    Cooper has flourished the new agreements she has reached with French authorities, heralding a new multimillion-pound plan when she became the first home secretary to visit Northern France in almost five years.

    But those making the crossings appear to be exploiting French rules that prevent police from stepping in when they are already in the water.

    The French interior ministry has promised to free police to operate in shallow waters, with its General Secretariat for the Sea having been asked to formulate a proposal by the summer. Cooper told MPs on Monday she is urging France to complete its maritime review of operational tactics and to implement changes “as swiftly as possible.”
    ‘Not acceptable’

    Starmer’s own MPs, many of whom are facing the threat of Nigel Farage’s anti-immigration Reform UK party, are giving ministers the benefit of the doubt — for now.

    Mike Tapp, the Labour MP for the coastal town of Dover, said the numbers were “not acceptable,” but insisted his party’s approach is the right one.

    “We’ve put a lot of effort into fixing what’s going on behind the scenes,” he said. Border security needs to be a “top priority,” he added. While describing the threat from Reform UK as multifaceted, he said the issue of illegal migration is “toxic.”

    A second Labour MP, granted anonymity to speak candidly, wants to see more movement on deterrence.

    “Serious action needs to be taken to activate third country return hubs, and I would argue an updated approach to the [European Convention on Human Rights] needs to be taken,” the MP said.

    Starmer used a trip to Albania last month to say he wants to send refused asylum seekers to return hubs. But the challenge of setting up such schemes was starkly illustrated when the Balkan country ruled out participating in any U.K. plan.

    The government has set out plans to tighten the application of Article 8 of the ECHR, which protects the right to family life and is sometimes invoked by people seeking to remain in the U.K. in immigration cases.

    It also happens to have been a longstanding bugbear of the Conservatives.

    https://www.politico.eu/article/keir-starmer-labour-small-boat-crossings-borders-migration-security-english

    #Manche #traversées #frontières #migrations #migrations #réfugiés #UK #Angleterre #France #smash_the_gangs #dissuasion #Rishi_Sunak #red_days #météo

    • ‘Smash the gangs’: is Labour’s migration policy just a #slogan?

      The UK government is desperate to show it is preventing small boat crossings, but its PR-heavy approach may cause more problems with voters than it solves

      At 5.30am on Tuesday, six immigration enforcement officers and a BBC TV crew gathered in a deserted B&Q car park near Sheffield’s railway station, waiting in the rain for a call from London that would trigger simultaneous arrests of suspected people smugglers in six towns.

      Forty minutes later, the Home Office staff drove in convoy to a nearby residential block (followed by the BBC and the Guardian), made their way up the stairs carrying a red battering ram, ready to smash the suspect’s door down. The equipment wasn’t needed, because the man, barefoot in his checked pyjamas, opened the door and let the team inside. He was given a few moments to get dressed, before being taken silently in handcuffs to the van outside, sweat running down his face.

      Footage of the wider operation was broadcast that night on the BBC and also ITV News at 10, with the security minister, Dan Jarvis, in Cheltenham, wearing a black immigration enforcement stab vest, observing another of the six linked arrests.

      Keir Starmer posted photographs of the raids on X, tersely announcing: “When I said we would smash the people smuggling gangs, I meant it.”

      It was a useful bit of positive messaging, carefully facilitated by the Home Office press office, in a week when ministers have been confronted with uncomfortable evidence that their efforts to prevent the arrival of small boats are flailing just as spectacularly as those of the last government.

      Last Saturday 1,195 people arrived in the UK on 18 small boats, the highest number of arrivals this year, bringing the provisional total for 2025 to 14,811; 42% higher than the same point last year (10,448) and 95% up from the same point in 2023 (7,610). The defence secretary, John Healey, said Britain had “lost control of its borders over the last five years”.

      The Home Office tried to explain the rising numbers by releasing figures showing that the number of “red days” – when weather conditions are favourable for small boats crossings – peaked in 2024-25.

      Conservative opposition MPs accused the government of “blaming the weather”. “Public opinion won’t put up with this,” the Reform UK party leader, Nigel Farage, told GB News, urging the government again to declare a national emergency on illegal immigration.

      With Reform’s popularity ratings surging, the government is under enormous political pressure to show that its much-advertised “smash the gangs” policy is beginning to work. Last week’s raids were flagged as an anti-gangs success, but they turned out to be entirely unconnected to people smuggling in small boats. The six people who were arrested on suspicion of facilitating illegal entry are believed to have helped at least 200 Botswana nationals to travel to the UK by plane on tourist visas, and to have assisted them with false documentation on arrival to claim asylum or to get work in care homes.

      The criminal and financial investigation unit of the Home Office’s immigration enforcement team said this was one of the department’s top 10 immigration investigations, ranked by potential financial gain, number of people involved and risk of harm to victims exploited by the gang.

      Reminding the home secretary that small boat crossings were “one of the biggest challenges your department faces”, the Labour MP Chris Murray asked Yvette Cooper at a home affairs select committee hearing: “Can you tell us how many gangs you’ve smashed so far?”

      The home secretary gave some details about the arrests that morning, prompting Murray to respond with enthusiasm: “When I asked that question, I did not expect you to say you had smashed a gang today!”

      In its manifesto, Labour made it clear that the policy of launching a new border security command with hundreds of new specialist investigators using counter-terror powers was designed to “smash criminal boat gangs”.

      The arrests may have represented a significant development for Home Office staff trying to crack down on the exploitation of vulnerable people trafficked into the UK and criminalised by being forced to work illegally, but packaging this as a major breakthrough in the smash the gangs drive has prompted some raised eyebrows.

      One former Home Office official described taking TV cameras to these arrests as a sleight of hand, a PR exercise designed to detract attention from a small boats policy that he said had so far been a “damp squib”.

      Peter Walsh, a senior researcher with the migration observatory at Oxford University, said the government should be given some leeway because the border security, asylum and immigration bill, which will bring in the much-trailed counter-terror style powers to help identify and control smuggling gangs, has not yet been passed. “Overall it’s too early to evaluate their ‘smash the gangs’ policy, because the main legislative developments are in that bill,” he said. “But it would be difficult to describe whatever has been done operationally so far to disrupt smuggling networks as a success, because the numbers [of small boats] have gone up.”

      Starmer’s catchy “smash the gangs” slogan risks becoming almost as much of a millstone as his predecessor Rishi Sunak’s commitment to “stop the boats”. Sunak’s pledge was described as impossible to achieve the moment he announced it, but he continued to put out videos repeating his promise, and gave immigration control speeches standing behind a lectern with a “stop the boats” logo.

      Labour may eventually be able to show some progress on dismantling organised people smuggling operations by citing rising arrest figures. The Home Office press office said that, from July to November 2024, its immigration enforcement teams have convicted 53 people smugglers, including 23 individuals for piloting small boats, leading to more than 52 years in sentences. But Walsh questioned whether these arrests would have a discernible impact on the number of people crossing the Channel in small boats.

      “It doesn’t require substantial investment in training and skills to have a functional smuggler on the ground, getting boats into the water in Calais, getting people into boats. But it takes a lot of resources to investigate them and bring them to justice. One of the major challenges is that lower-level smugglers can quickly be replaced,” Walsh said, pointing, as a comparison, to the speed with which gangs dealing drugs hire new recruits to replace those arrested.

      “Smuggling networks are adaptable. They’re increasingly well financed and decentralised. Senior figures operate in countries like Afghanistan, where we have minimal or no law enforcement cooperation.”

      Campaigners for an overhaul of the asylum system have been dismayed by Labour’s resolutely tough rhetoric on those crossing the Channel illegally, which often fails to acknowledge that many arrivals are coming from war-torn nations such as Afghanistan, Syria, and Eritrea. This week, a research paper published by Border Criminologies and the Centre for Criminology at the University of Oxford found that hundreds of those imprisoned for arriving in the UK on small boats since 2022 were refugees and victims of trafficking and torture, in breach of international law. It said at least 17 children had been arrested and charged with “facilitation”, for having their hand on the tiller of a dinghy.

      Enver Solomon, the chief executive of the Refugee Council, said the government should “dial down the rhetoric”, and adopt a quieter multi-pronged approach, cooperating more deeply with France and other European countries, undermining the business model of the gangs by creating safe and legal routes for people to apply for asylum in the UK.

      “The more you make announcements on a week-by-week basis, the more you give the impression to the public that you’re going to fix the problem very quickly, so you end up falling into the trap of damaging trust because you’re overpromising and underdelivering,” he said.

      It is a message that Starmer’s comms team has yet to learn. In a second tweet on the subject of smashing the gangs in the space of 24 hours this week, the prime minister announced: “My government is ramping up our efforts to smash the gangs at their source.” Attached was a video montage of boats, barbed wire, police vans and men being arrested, overlaid with the words (in emphatic capitals) “OUR PLAN IS WORKING”.

      https://www.theguardian.com/news/ng-interactive/2025/jun/08/smash-the-gangs-labour-migration-policy-slogan

  • #Tunisie : l’#enfer des exilés

    En Tunisie, la vie des exilés venus d’Afrique sub-saharienne, est devenue un enfer. Un enfer peu documenté : les autorités tunisiennes empêchant les journalistes de travailler sur ce thème.

    Pourtant, des ONG accusent le pays de provoquer le naufrage d’embarcations en pleine mer et d’aller jusqu’à livrer au désert des exilés arrêtés au large de la Tunisie, pendant leur tentative de traversée de la Méditerranée.
    Julien Goudichaud et Davide Mattei se sont rendus en Tunisie, en se faisant passer pour des touristes, pour mener une enquête exceptionnelle. Ils ont réussi à prouver ces exactions en parvenant à filmer des bus chargés de migrants et en retrouvant des victimes en plein désert.
    Livrés à eux-mêmes, sans eau ni nourriture ni abri, beaucoup d’entre eux périssent de soif et d’insolation.
    Le président tunisien Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en 2021, mène depuis une politique anti-migrants répressive, qui s’appuie sur la théorie xénophobe du « grand remplacement » pour lutter contre la présence des exilés dans le pays. Pour sécuriser sa frontière méditerranéenne, l’UE a négocié un accord de coopération avec la Tunisie, qui porte notamment sur la gestion des frontières et la lutte contre le trafic d’êtres humains. En contrepartie, la Tunisie bénéficie de plus de 100 millions d’euros de financement européen. Depuis l’entrée en vigueur de cet accord, la violence des autorités semble avoir explosé.

    https://www.arte.tv/fr/videos/125279-000-A/tunisie-l-enfer-des-exiles
    #vidéo

    #migrations #réfugiés #abandon #expulsions #renvois #déportation #désert #Sahara #désert_du_Sahara #exernalisation #frontières

    –-

    ajouté à la métaliste sur les « #left-to-die in the Sahara desert »...
    https://seenthis.net/messages/796051

  • #Manche : la #France envisage de mener des #interceptions en mer

    Pour faire face à la hausse des traversées de la Manche, la France envisage de changer de doctrine et de mener des interceptions en mer. Des opérations impossibles aujourd’hui car le #droit_de_la_mer interdit à la police française d’agir en mer, sauf pour mener des opérations de secours.

    Pour lutter contre l’immigration irrégulière au départ des côtes françaises vers le Royaume-Uni, la France va présenter un #plan pour intercepter les migrants en mer. Elle veut ainsi contrer le phénomène des « #taxis-boats », cette technique consistant à mettre le bateau à l’eau en amont de l’embarquement pour éviter les interceptions terrestres par la police.

    Cette manœuvre des #passeurs rend l’interception des traversées difficiles pour les forces de l’ordre car le droit de la mer interdit à la police française d’intervenir en mer, sauf pour mener des opérations de secours.

    « Malgré l’action menée sans relâche sur le territoire français pour réduire le nombre de traversées transmanche, force est de constater l’augmentation de 42 % du nombre d’individus arrivés au Royaume-Uni par rapport à 2024 », a déclaré une source au ministère de l’Intérieur quelques jours après le débarquement au Royaume-Uni de 1 195 migrants à bord de 19 embarcations. Il s’agit d’un record d’arrivées en une seule journée jamais atteint depuis 2022.

    « Nous sommes conscients du fort enjeu que représentent les interventions en mer et d’une nécessaire adaptation de notre doctrine d’action », a déclaré cette même source. Ainsi, la France va « faire évoluer » le dispositif actuel « afin de pouvoir agir dans les eaux peu profondes, jusqu’à 300 mètres des côtes, et ainsi intercepter les ’taxi-boats’, tout en respectant les principes de la convention des Nations unies sur le droit de la mer ».

    Le Comité interministériel de contrôle de l’immigration (CiCI) a donc mandaté le secrétariat général de la mer (SGMer), qui coordonne l’action de l’État en mer, pour formuler une proposition visant à faire évoluer la doctrine.

    Pratique dangereuse

    Cette pratique est interdite par le #droit de la mer parce qu’elle peut être dangereuse. Interrogé par InfoMigrants en décembre 2023, le procureur de la République de Saint-Omer avait émis des réserves au sujet des aux #interceptions_maritimes. « Le préfet a donné des consignes extrêmement claires aux forces de l’ordre sur le fait de ne jamais mettre en péril la vie des migrants », avait-il dit.

    En 2021, Priti Patel, alors ministre de l’Intérieur britannique, avait déjà évoqué la mise en place d’opérations en mer. Mais ce projet avait été rapidement abandonné suite au refus de la France de mener des pratiques contraires au droit de la mer. À l’époque, le projet avait aussi été décrié par les ONG, estimant que cela pousserait les migrants à emprunter des voix encore plus dangereuses.

    Mais la volonté des gouvernements français et britannique de renforcer le contrôle de la frontière pourrait bien avoir raison de cette règle en place depuis plusieurs années. En février dernier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau - qui avait annoncé des effectifs de police supplémentaires et la construction du CRA de Dunkerque - avait déjà évoqué ce changement de doctrine.

    « Dans la bande côtière, dans les premiers 300m, il faut que l’on puisse revoir notre organisation, pour que l’on puisse arraisonner ces bateaux lorsqu’ils arrivent pour prendre les migrants. Il faudrait sans doute prévoir que la gendarmerie nationale, qui a des forces maritimes, puisse intervenir », avait-il évoqué.

    De son côté, la ministre de l’Intérieur britannique Yvette Cooper n’a pas caché son exaspération après l’arrivée record de lundi. Les photographies montrant des policiers français assister au départ de migrants depuis la plage sans intervenir ont aussi fait largement réagir côté britannique. Elle a donc réclamé davantage de mobilisation de la part des Français et souhaite que la France intercepte les embarcations non seulement dans les eaux peu profondes lorsqu’ils quittent les plages, mais dans les rivières et les voies navigables intérieures, où sont déployés les « small-boats ».

    Ce nouveau plan est attendu « d’ici l’été », précise-t-on au ministère de l’Intérieur. Notamment car un sommet franco-britannique doit avoir lieu en juillet. Le président français est attendu du 8 au 10 juillet au Royaume-Uni pour une visite d’État.

    Traversées en hausse

    Malgré les mesures dissuasives et répressives mises en place par Londres et Paris pour enrayer l’immigration irrégulière, 14 808 personnes sont arrivées dans le pays depuis janvier 2025, en traversant la Manche. Un niveau inédit.

    Ces traversées illégales ont aussi connu un net rebond l’an dernier avec 36 800 personnes débarquées, soit 23 % de plus qu’en 2023, année qui avait noté une baisse notable.

    Et elles sont de plus en plus mortelles. Depuis le début de l’année, au moins 15 personnes sont mortes. L’année dernière, ce sont 78 migrants qui ont perdu la vie sur cette route migratoire, un record.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/65023/manche-la-france-envisage-de-mener-des-interceptions-en-mer
    #visualisation #infographie #cartographie #France #GB #Angleterre #migrations #réfugiés #frontières #contrôles_frontaliers

  • Sénégal-Mauritanie : un accord migratoire pour harmoniser les flux de populations entre les deux pays - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64933/senegalmauritanie--un-accord-migratoire-pour-harmoniser-les-flux-de-po

    Sénégal-Mauritanie : un accord migratoire pour harmoniser les flux de populations entre les deux pays
    Par RFI Publié le : 04/06/2025
    Les ministres sénégalais et mauritanien des Affaires étrangères ont signé lundi 2 juin deux accords migratoires, l’un sur la lutte contre l’immigration clandestine, l’autre sur les conditions de séjour. Parmi les points très attendus : des mesures pour faciliter l’installation des Sénégalais en Mauritanie.
    Le Sénégal et la Mauritanie se sont donc entendues pour permettre des flux de population plus harmonieux entre les deux pays. Pour tout séjour au-delà de trois mois, les Sénégalais comme les Mauritaniens ont désormais l’obligation de demander une carte de séjour. Mais cette carte pourra être accordée même en l’absence de contrat de travail ou de justificatif de revenu pour une durée d’un an. Ensuite, seulement, il faudra justifier de revenus pour la renouveler.
    Cet accord, qui remplace celui qui datait de 1972, était très attendu, notamment après la vague d’expulsions qualifiée d’"indigne" par la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Yassine Fall, en février dernier. Elle avait parlé de « traitements inhumains » subies par les personnes expulsées.
    Dans le texte signé ce lundi 2 juin, le Sénégal et la Mauritanie s’engagent « à lever tout obstacle à la libre circulation des ressortissants » de chacun des deux pays. Pour les milliers de pêcheurs sénégalais qui travaillent en Mauritanie, c’est une bonne nouvelle.La ministre des Affaires étrangères sénégalaise, Yassine Fall, s’est réjouie de cet accord. « C’est un pas très important parce que ça reflète d’abord l’engagement de nos chefs d’État. Ces deux accords nous permettent de faire en sorte que les populations soient en mesure de se déplacer et de contribuer au développement ».
    Enfin, un deuxième accord sur la lutte contre la migration clandestine doit permettre de mieux coordonner les efforts de la Mauritanie et du Sénégal, pour éviter les départs clandestins.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#mauritanie#politiquemigratoire#frontiere#circulation#sante#titredesejour

  • En Pologne, le Parlement prolonge la suspension du droit d’asile à la frontière biélorusse
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/23/en-pologne-le-parlement-prolonge-la-suspension-du-droit-d-asile-a-la-frontie

    En Pologne, le Parlement prolonge la suspension du droit d’asile à la frontière biélorusse
    Par Hélène Bienvenu (Varsovie, correspondance)
    En dépit des critiques des ONG et du défenseur des droits, le premier ministre polonais de centre droit, Donald Tusk, n’a pas fléchi. Mercredi 21 mai, la Diète, la Chambre basse du Parlement, a voté à une écrasante majorité la prolongation de la suspension du droit d’asile à la frontière biélorusse. Instaurée par un décret du conseil des ministres, en mars, la mesure, d’une durée de soixante jours, peut être reconduite indéfiniment avec l’aval des députés.
    Mercredi, Donald Tusk avait affirmé devant les parlementaires vouloir protéger la Pologne d’une « certaine forme d’agression » exercée par les « passeurs et les gangsters », œuvrant de concert avec la « Russie et la Biélorussie ». Depuis 2021, Minsk et Moscou orchestrent une crise migratoire aux portes orientales de la Pologne, laquelle persiste malgré une baisse d’intensité. En plus d’exercer des pressions diplomatiques, Varsovie a édifié une clôture de 5,5 mètres de haut et de 186 kilomètres de long en 2022, sans cesse renforcée depuis par des caméras, des détecteurs de mouvement et des barbelés, ainsi que par la présence de l’armée secondant les gardes-frontières dans leurs patrouilles. Mais ce dispositif n’est pas complètement hermétique. Le corps des gardes-frontières polonais, qui a relevé près de 30 000 tentatives de franchissement irrégulier de la frontière biélorusse pour l’ensemble de l’année 2024, en a comptabilisé 300 dans la seule journée du 20 mai.
    Cette nouvelle suspension du droit d’asile survient entre les deux tours de l’élection présidentielle polonaise, dominée par la thématique migratoire. Dimanche 18 mai, le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, soutenu par Donald Tusk, est arrivé légèrement en tête du premier tour avec 31,4 % des voix, talonné par l’historien Karol Nawrocki, le candidat du parti ultraconservateur Droit et justice (PiS), qui a recueilli 29,5 %. Leur duel s’annonce d’autant plus serré au second tour, le 1er juin, que l’extrême droite a obtenu un score sans précédent, au premier tour, ses candidats totalisant plus de 20 % des suffrages.
    Dans ce contexte, la prolongation de la suspension du droit d’asile, à dix jours du second tour, est critiquée par certains comme purement électoraliste. A l’instar d’Ola Chrzanowska, une militante portant secours aux migrants au sein du collectif Grupa Granica, pour qui la mesure sera maintenue « aussi longtemps que les dirigeants politiques au pouvoir la trouveront politiquement justifiée ».
    Dans ce dossier, la militante ne voit guère de différence entre la politique du PiS, au pouvoir de 2015 à 2023, et celle de la coalition de centre droit dirigée par Donald Tusk. « Le gouvernement actuel a la même stratégie que le PiS : il agite la menace migratoire pour effrayer la population et la rassurer en montrant qu’il agit. » Ces derniers mois, le premier ministre polonais a également exprimé son opposition au pacte sur la migration et l’asile adopté par l’Union européenne (UE) et censé entrer en vigueur en 2026.
    A deux pas de la clôture, monstre d’acier dressé à l’orée de la forêt, aux alentours de Jalowka, un simple cours d’eau surmonté de barbelés sépare la Pologne de la Biélorussie. Sur place, Michal Bura, garde-frontière de la région de Podlachie (est de la Pologne), rencontré le 18 avril, applaudissait déjà la première décision de suspendre le droit d’asile et en espérait la poursuite. « Ce droit a été complètement instrumentalisé par la Russie et la Biélorussie. Tout ce qui peut contribuer à stopper ces flux migratoires artificiels est bienvenu », affirmait-il. Au loin, deux migrants remplissaient des bouteilles d’eau dans la rivière. « Ils sont calmes maintenant, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne vont pas se mettre à lancer des pierres à tout moment », poursuivait le garde-frontière qui, au début de la patrouille, nous avait équipé d’un gilet pare-balles. En juin 2024, un soldat polonais, poignardé à travers la clôture, avait succombé à ses blessures.
    « Quand on voit un migrant arrivé illégalement en Pologne, on évalue d’abord son état de santé. Ceux qui ont besoin d’aller à l’hôpital reçoivent les traitements appropriés, avant d’être reconduits à la frontière, assure Ewelina Lewkowicz, garde-frontière en Podlachie. On ne peut pas les aider à commettre un délit, en franchissant ainsi la frontière de la Pologne, de l’OTAN, et de l’UE. Il y a des moyens de venir légalement en Pologne. »
    Seuls les mineurs non accompagnés, les femmes enceintes, les personnes vulnérables en raison de leur âge ou de leur état de santé, les dissidents biélorusses ainsi que ceux pour lesquels un renvoi en Biélorussie constituerait un péril peuvent encore demander l’asile auprès des gardes-frontières polonais. « Ce sont eux qui décident qui est vulnérable ou non. Il n’y a aucune procédure cadre, déplore Ola Chrzanowska. Je ne nie pas qu’il puisse y avoir un danger de la part de la Biélorussie ou de la Russie. Mais interdire la possibilité de demander l’asile n’y change rien. » De son bureau au ministère de l’intérieur, Pawel Dabrowski, directeur du département des affaires internationales et de la migration, estime que la suspension du droit d’asile à la frontière biélorusse permet de « reprendre le contrôle sur la migration et d’assurer la sécurité ». Les autorités polonaises, dit-il, ignorent tout de « ces personnes, envoyées par des Etats hostiles à la Pologne [la Russie et la Biélorussie], qui peuvent potentiellement représenter un danger ».
    Ce spécialiste du droit des étrangers maintient que la mesure ne contrevient ni à la convention de Genève garantissant le droit d’asile, ni au droit européen. Il dénonce en outre un changement de tactique de la part des autorités biélorusses. « Des groupes de plusieurs dizaines de personnes assaillent désormais les fonctionnaires et les soldats polonais, en leur jetant des pierres et des branches. » Pour Pawel Dabrowski, ces agissements s’inscrivent dans le contexte de la « guerre hybride » menée par la Russie et la Biélorussie pour déstabiliser Varsovie : « Leur objectif est que ce soit le désordre à la frontière. »

    #Covid-19#migrant#migration#pologne#biolorussie#russie#politiquemigratoire#frontiere#asile#crisemigratoire#sante

  • Au Niger, des ONG dénoncent les expulsions massives de migrants de l’Algérie vers le désert du Sahara
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/23/au-niger-des-ong-denoncent-les-expulsions-massives-de-migrants-de-l-algerie-

    Au Niger, des ONG dénoncent les expulsions massives de migrants de l’Algérie vers le désert du Sahara
    Par Mustapha Kessous
    « Les arrivées défient toute attente », prévient Azizou Chehou, coordinateur de l’association nigérienne Alarme Phone Sahara, qui défend le droit des exilés dans le Sahel. Le phénomène n’est pas nouveau mais il prend de l’ampleur. Depuis janvier 2025, l’organisation a recensé au moins 5 800 migrants expulsés de l’Algérie vers le nord du Niger. Des chiffres en deçà de ceux donnés par les autorités nigériennes qui dénoncent « une vague de refoulement sans précédent de migrants venant de l’Algérie ».
    Niamey estime que 7 125 migrants – dont 5 148 Nigériens – ont été refoulés sur le premier trimestre et 6 000 personnes pour le seul mois d’avril. En 2023, l’Algérie avait déjà expulsé 26 000 migrants vers le désert nigérien et plus de 31 000 en 2024.
    L’accélération de ces expulsions a suscité une vague de critiques envers l’Algérie. Dans une lettre rendue publique le 20 mai, plusieurs ONG – dont Alarme Phone Sahara et le Réseau Maghreb Sahel sur les migrations (RMSM) – accusent Alger de « délaisser femmes, enfants et personnes malades » à la frontière sud du pays, appelé « point zéro ». Ceux-ci sont ensuite contraints de marcher dans le désert jusqu’à la ville d’Assamaka, à une quinzaine de kilomètres.
    Dans cette zone du Sahara, les températures frôlent les 50 °C. « Un mouroir silencieux », selon les ONG, dénoncé par les migrants et dont les gouvernants sont les premiers responsables. « Ce n’est pas tout le monde qui arrive à Assamaka, rappelle Hassane Boukar, membre du RMSM. Certains meurent en cours de route. »
    En déplacement dans cette localité de 1 500 habitants le 15 mai, le gouverneur d’Agadez, le général Ibrah Boulama Issa, a reconnu que les structures d’accueil pour les migrants – gérées en grande partie par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) – sont désormais « saturées à plus de 160 % ».
    Selon les statistiques diffusées le 18 mai par la télévision publique du Niger, sa région dispose de 3 560 places d’hébergement réparties entre Agadez (1 000), Arlit (1 500), Assamaka (1 000) et Dirkou (60). Aujourd’hui, un peu moins de 5 900 personnes – des Nigérians et des Guinéens pour la plupart –, y sont pris en charge, dont plus de 2 800 rien qu’à Assamaka. Nombreux sont ceux qui ne bénéficient d’aucun hébergement.
    Face à cette « surpopulation » due à une « pression exercée par l’Algérie », selon les termes du gouverneur d’Agadez, les autorités nigériennes souhaitent « accélérer » le plan de rapatriement des migrants dans leur pays d’origine, coordonné par l’OIM. Il devrait concerner 4 000 personnes jusqu’à juillet. « Cela va permettre de désengorger les centres et à ceux qui viennent d’arriver de trouver de l’espace et d’éviter d’aller errer dans les rues », estime le général Ibrah Boulama Issa, soucieux d’éviter « un désastre humanitaire ».
    Du côté algérien, une source sécuritaire a récemment démenti au Monde les accusations d’expulsions brutales, en affirmant qu’« aucun refoulement ne se fait sans la présence de représentants de l’OIM mais aussi des autorités nigériennes aux frontières ». Le même interlocuteur précise que « le Croissant-Rouge algérien remet aux autorités nigériennes leurs ressortissants conduits à la frontière ».
    Fin avril, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a déploré l’ampleur des flux migratoires vers son pays, soulignant que « chaque jour, nous conduisons des milliers de migrants aux frontières et, chaque jour, on compte des milliers d’autres arrivants : cela n’est bon ni pour nous ni pour eux ». Le chef de l’Etat s’est dit, en parallèle, pour la première fois, ouvert à la légalisation des travailleurs subsahariens sans papiers dans un cadre de coopération organisé avec les pays voisins.
    Loin d’être convaincues, les ONG appellent dans leur lettre à l’arrêt immédiat des expulsions de ces migrants subsahariens « meurtris et traités de façon déshumanisante ». « Face à ces jeunes qui refusent la fatalité et qui se battent parfois au prix du sacrifice ultime, l’Algérie a développé l’un des systèmes les plus répressifs au monde », écrivent-elles, comparant Assamaka à la prison américaine de Guantanamo.
    Les organisations nigériennes dénoncent également « le silence coupable » de l’Union africaine et des organisations régionales comme la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) « dont les ressortissants se comptent par centaines ou milliers parmi les victimes ». Elles pointent également le silence de l’Union européenne, révélateur d’une certaine « satisfaction face à un sous-traitant qui “fait le boulot” ». Un contentement européen qui vaut pour l’Algérie mais aussi la Tunisie, qui joue les gardes-frontières, en empêchant les départs vers l’Europe.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#algerie#agadez #arlit#assamaka#dirkou#routemimigratoire#expulsion#subsaharien#sante#politiquemigratoire#frontiere

  • Neuf États européens, dont l’Italie et la Belgique, veulent revoir la Convention européenne des droits de l’Homme - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64737/neuf-etats-europeens-dont-litalie-et-la-belgique-veulent-revoir-la-con

    Neuf États européens, dont l’Italie et la Belgique, veulent revoir la Convention européenne des droits de l’Homme
    Par La rédaction Publié le : 23/05/2025
    L’Italie et huit autres États européens, dont le Danemark, la Pologne et la Belgique, ont publié jeudi une lettre ouverte appelant à repenser la manière dont la Convention européenne des droits de l’Homme est interprétée, en particulier sur les migrations. Plusieurs pays européens ont été condamnés ces dernières années par la justice européenne sur des affaires liées à l’immigration.
    « Nous voulons utiliser notre mandat démocratique pour lancer une nouvelle discussion ouverte sur l’interprétation de la Convention européenne des droits de l’Homme ». Dans une lettre ouverte publiée jeudi 22 mai par les services de la Première ministre italienne, neuf dirigeants européens appellent à repenser la manière dont la Convention européenne des droits de l’Homme est interprétée, notamment en matière d’immigration. « Nous devons rétablir un juste équilibre. Et nos pays vont travailler ensemble pour faire aboutir cette ambition », indique le texte.
    Ce document a été diffusé à la suite d’une rencontre à Rome entre la chef du gouvernement Giorgia Meloni et la Première ministre danoise Mette Frederiksen, toutes deux ayant des positions très fermes sur l’immigration. Il a été également signé par les dirigeants de l’Autriche, la Belgique, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la République tchèque. « Nous appartenons à différentes familles politiques et sommes issus de différentes traditions politiques », ont écrit les signataires. Mais il est « nécessaire d’entamer une discussion sur la manière dont les conventions internationales répondent aux défis auxquels nous faisons face aujourd’hui », ont-ils ajouté.
    « Nous croyons aussi nécessaire de nous pencher sur la manière dont la Cour européenne des droits de l’Homme a établi son interprétation de la Convention européenne des droits de l’Homme ». Il s’agit notamment de voir « si la Cour, dans certains cas, a étendu la portée de la convention trop loin comparé aux intentions originelles fondant cette convention, faussant ainsi l’équilibre entre les intérêts à protéger ». « Nous croyons que l’évolution de l’interprétation de la Cour a, dans certains cas, limité notre capacité à prendre des décisions politiques dans nos propres démocraties », ont estimé les signataires.
    Les ONG n’ont pas manqué de réagir après la publication de cette lettre ouverte. « Il est triste de voir nos dirigeants européens s’unir pour saper les fondements mêmes de l’UE : les droits humains et l’État de droit », a déclaré vendredi Silvia Carta, chargée de plaidoyer au PICUM (plateforme pour la coopération internationale sur les sans-papiers). « Si les dirigeants se soucient réellement de la sécurité des personnes et de la protection des victimes, ils devraient cesser de démanteler les systèmes de protection sociale et commencer à investir dans les soins, au lieu de faire des migrants des boucs émissaires à des fins politiques. »
    La Première ministre italienne d’extrême droite a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière sa priorité depuis sa prise de fonction fin 2022. Son projet visant à mettre en place des centres de rétention en Albanie s’est heurté à une série d’obstacles légaux.
    Des juges italiens ont refusé de valider la rétention en Albanie de migrants interpellés en mer par les autorités italiennes, renvoyant la question de la légalité de cette mesure à la Cour européenne de justice. Celle-ci ne s’est pas encore prononcée.
    Plusieurs pays européens sont aussi en attente d’un jugement de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). C’est le cas de la Pologne, de la Lettonie et de la Lituanie qui ont comparu en mars pour refoulements illégaux de migrants à leurs frontières. La décision n’a pas encore été rendue dans ces affaires. En janvier, dans un jugement inédit, la CEDH avait condamné la Grèce pour refoulement illégal de migrants, une pratique contraire au droit international et à la convention de Genève relative au statut des réfugiés.
    La Belgique, quant à elle, a été épinglée en septembre 2024 par le Conseil de l’Europe pour son non-accueil des demandeurs d’asile. Bruxelles a été sommée d’augmenter la capacité de son réseau d’accueil car elle ne respecte pas les décisions de la Cour européenne des droits de l’Homme. En 2023, cette même Cour avait condamné l’État belge après la plainte d’un demandeur d’asile guinéen. Celui-ci n’avait pas pu obtenir de place d’hébergement auprès des autorités, et a été contraint de dormir dehors pendant plus de quatre mois.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#italie#pologne#belgique#droit#politiquemigratoire#asile#refugie#frontiere#CEDH#sante

  • Pologne : le Parlement prolonge de 60 jours la suspension temporaire du droit d’asile pour les migrants venus de Biélorussie - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64708/pologne--le-parlement-prolonge-de-60-jours-la-suspension-temporaire-du

    Pologne : le Parlement prolonge de 60 jours la suspension temporaire du droit d’asile pour les migrants venus de Biélorussie
    Par La rédaction Publié le : 22/05/2025
    Le Parlement polonais a approuvé mercredi à une large majorité la prolongation de la suspension du droit d’asile à la frontière orientale du pays avec la Biélorussie, pour 60 jours supplémentaires. Cette mesure est pourtant fortement dénoncée par les ONG et les instances internationales.
    La décision est sans appel : 366 députés polonais ont voté mercredi 21 mai pour prolonger la suspension du droit d’asile à la frontière avec la Biélorussie - seulement 17 députés ont voté contre. Cette mesure permet à Varsovie d’empêcher d’introduire toute nouvelle demande d’asile pour les migrants arrivés dans le pays via la Biélorussie voisine.
    Le règlement prévoit néanmoins des dérogations pour certaines catégories de personnes, notamment les enfants, les femmes enceintes, les personnes ayant des besoins particuliers en matière de soins de santé et celles considérées comme présentant un « risque réel de préjudice » si elles sont renvoyées de l’autre côté de la frontière.
    Adoptée dans un premier temps par la Parlement en mars pour 60 jours, cette suspension est donc prolongée pour 60 jours supplémentaires à partir du 26 mai. Cette mesure est destinée à lutter contre des flux migratoires orchestrés par la Russie et la Biélorussie, soutient le gouvernement polonais. Depuis 2021, la Pologne estime que des afflux d’exilés à sa frontière orientale sont organisés dans le but de déstabiliser la région et l’Union européenne (UE).
    Alors qu’une telle disposition contrevient au principe même du droit d’asile, Varsovie a reçu le feu vert de la Commission européenne le 11 décembre 2024 pour l’adopter. La Commission avait ouvert la possibilité de limiter le droit fondamental de demander l’asile dans des circonstances « exceptionnelles », pour les États de l’UE « instrumentalisés » par la Russie par le biais de ce qui a alors été qualifié de « menace hybride ». S’exprimant mardi, le Premier ministre polonais Donald Tusk a justifié une nouvelle fois cette suspension du droit d’asile, estimant que seule la position « ferme » de la Pologne a permis d’atténuer efficacement cet afflux, qu’il avait précédemment qualifié de « menace sérieuse et réelle » pour la sécurité nationale du pays.
    Selon le gouvernement, 3 238 tentatives de franchissement illégal de la frontière polono-biélorusse ont été enregistrées entre le 27 mars et le 28 avril. Chaque jour, 11 000 policiers sont déployés dans la région pour surveiller cette zone frontalière de la Biélorussie.
    La limitation du droit d’asile a été fortement dénoncée par les ONG et les instances internationales. En février, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait averti la Pologne que la loi proposée n’était compatible ni avec le droit d’asile international ni avec le droit d’asile européen.
    Human Rights Watch (HRW) a exhorté le mois dernier l’UE à intenter une action en justice contre la Pologne si le projet de loi était mis en œuvre, car celui-ci « va à l’encontre des obligations internationales et européennes de la Pologne ». Amnesty international estime, de son côté, que « ces propositions mettent en danger les droits des personnes sollicitant l’asile. Elles pénalisent des personnes qui peuvent avoir été victimes de violence et de traite d’êtres humains, ou attirées par duperie jusqu’aux frontières de l’UE ».
    Ce n’est pas la première fois que la Pologne prend des libertés avec le droit international pour empêcher les arrivées de migrants sur son territoire. En octobre 2021, le Parlement a légalisé les refoulements d’exilés à la frontière. Cette pratique est pourtant interdite par l’article 33 de la Convention de Genève et par la Constitution polonaise elle-même.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#pologne#bielorussie#russie#politiquemigratoire#frontiere#asile#UNHCR#droit#sante#refoulement

  • Mauritanie : le nombre de « retours volontaires » via l’OIM a doublé par rapport à l’année dernière - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64696/mauritanie--le-nombre-de-retours-volontaires-via-loim-a-double-par-rap

    Mauritanie : le nombre de « retours volontaires » via l’OIM a doublé par rapport à l’année dernière
    Par Romain Philips Publié le : 21/05/2025
    Depuis le début de l’année, 322 migrants ont bénéficié d’un « retour volontaire » de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Ils n’étaient que 150 en 2024 sur la même période. Une hausse qui s’explique notamment par la politique migratoire de Nouakchott : depuis le début de l’année, la Mauritanie mène de vastes opérations d’expulsions de personnes en situation irrégulière.
    Les « retours volontaires » de l’Organisation internationale des migrations (OIM) se multiplient en Mauritanie. Entre le 1er janvier et le 16 mai, 322 migrants ont été rapatriés dans leur pays, a déclaré l’agence onusienne à InfoMigrants. C’est plus du double par rapport à la même période l’année dernière durant laquelle 153 « retours volontaires » avaient été effectués. Et sur l’ensemble de l’année 2024, l’OIM Mauritanie a facilité 995 rapatriements.
    Selon l’organisation, les personnes ayant bénéficié de ce programme proviennent « principalement de pays d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale, de la Corne de l’Afrique, ainsi que, dans une moindre mesure, d’Asie du Sud ». C’est le cas d’Oumar, un Gambien de 29 ans, qui vit à Nouakchott. Il s’est rendu aux locaux de l’OIM le 30 avril dernier pour faire une demande de « retour volontaire ». « Sur place, il y avait des ressortissants de pleins de pays. J’ai simplement déposé une demande avec ma carte d’identité. Ils ont pris mon numéro et maintenant, j’attends que l’OIM me recontacte », explique-t-il à InfoMigrants. Installé en Mauritanie depuis près d’un an, le jeune homme explique que c’est « le climat actuel » qui l’a poussé à demander un rapatriement.
    Depuis le début de l’année, la Mauritanie mène de vastes opérations d’expulsions de personnes en situation irrégulière dans le pays. « Au début du mois de mars, c’était le pire. C’était très compliqué. Les gens se faisaient arrêter. Il y avait la police partout, parfois même sur les lieux de travail », raconte encore Oumar. « Quand je vois ce qui arrive à d’autres migrants, expulsés vers les frontières, je préfère partir avant que ça ne m’arrive », ajoute-t-il. Une fois arrêtés, les exilés sont emmenés dans des centres de rétention avant d’être expulsés. Les Africains sont envoyés aux frontières avec le Mali et le Sénégal. Les Asiatiques, eux, sont expulsés à travers des vols.
    À Rosso, ville transfrontalière entre le Sénégal et la Mauritanie, des dizaines de migrants arrêtés par les autorités de Nouakchott patientent actuellement dans l’attente d’un retour dans leur pays. « Côté Sénégal, une cinquantaine de Guinéens vivent à la Croix-Rouge et attendent leur ’retour volontaire’, parfois depuis plusieurs semaines », détaille Mamadou Dia, membre de la Croix-Rouge à Rosso. Une fois recontacté par l’OIM, Oumar devra passer deux entretiens « pour évaluer la composition familiale, vérifier les documents, recenser les vulnérabilités et discuter des modalités du retour », indique l’OIM. Puis, après un examen médical, il sera raccompagné en Gambie.
    Le dispositif peut mettre plusieurs semaines, voire plusieurs mois. « Le délai d’un ’retour volontaire’ varie en fonction du pays de retour, la situation administrative de la personne, la composition familiale, la présence de vulnérabilités, ainsi que la disponibilité ou non de documents de voyage », signale l’organisation. Nouakchott intensifie ses efforts pour combattre l’immigration irrégulière qui a souvent pour projet de rejoindre les Canaries espagnoles, via l’Atlantique. Plus de 30 000 migrants ont été interceptés sur le sol mauritanien entre janvier et avril 2025. La Mauritanie, vaste pays désertique situé sur la côte atlantique ouest-africaine, est devenue le principal lieu de départ des canots arrivés dans l’archipel espagnol, selon Helena Maleno de l’ONG Caminando Fronteras. Au cours de l’année 2024, 46 843 exilés ont atteint les Canaries, du jamais vu.
    Ce tournant dans la politique de Nouakchott s’est opéré suite à la signature en mars 2024 d’un accord avec l’Union européenne, inquiète de voir cette route migratoire se réactiver. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien. Le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould, a mis en avant la nécessité de lutter contre une migration qui n’est plus « individuelle » mais « une activité transfrontalière organisée » et a dénoncé « une augmentation sans précédent du nombre d’étrangers en situation irrégulière ».
    Depuis le début de l’année, le nombre d’arrivées aux Canaries a, lui, chuté. Entre le 1er janvier et le 15 mai 2025, 10 882 personnes sont arrivées dans l’archipel, soit une diminution de 34,4% par rapport à la même période en 2024 durant laquelle 16 586 migrants avaient atteint les iles espagnoles.

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#senegal#rosso#expulsion#rapatriement#frontiere#OIM#sante#retourvolontaire#retention

  • Das geheime Dokument im Abstimmungskampf

    Mehr Geld für Frontex: Das beschlossen die Schweizer Stimmbürger*innen im Mai 2022. Eine geheime Infonotiz zeigt nun: Die Bundesverwaltung hielt brisante Informationen zurück. Derweil gehen die Menschenrechtsverletzungen an den EU-Aussengrenzen weiter.

    Am 4. April 2022 ist der Abstimmungskampf um die Schweizer Frontex-Finanzierung in vollem Gange. An diesem Tag schickt Christian Bock eine vertrauliche Infonotiz an Bundesrat Ueli Maurer. Er habe soeben den Bericht der EU-Antikorruptionsbehörde über Missstände bei der Europäischen Grenzschutzagentur gelesen: „Der Bericht ist für die Medien und die Frontex-Gegner gerade auch im Zusammenhang mit der Abstimmung am 15. Mai 2022 von grossem Interesse“. Bock ist zu dem Zeitpunkt Direktor des Bundesamts für Zoll und Grenzsicherheit, der Schweizer Schnittstelle zu Frontex.

    Trotz des genannten öffentlichen Interesses hielt der Bund den Inhalt des Berichts unter Verschluss. Währenddessen versprach Ueli Mauer, dass die Schweiz durch ihre Beteiligung an Frontex die Grundrechtslage an den europäischen Aussengrenzen verbessern könne. Was war dieses Versprechen wert?

    Die „No Frontex“-Abstimmung

    Am 15. Mai 2022 stimmte die Schweiz über ihre Beteiligung bei der EU-Grenzschutzagentur Frontex ab. Das Resultat war erdrückend: Über 70 Prozent der Stimmbürger*innen wollten die Frontex-Gelder von damals 14 Millionen auf 61 Millionen jährlich aufstocken und auch die personelle Unterstützung bis 2027 ausbauen.

    Dem ging ein ungewöhnlicher Abstimmungskampf voraus: Aktivist*innen und Basisorganisationen rund um das Migrant Solidarity Network führten als „No Frontex“-Referendumskomitee eine grosse Kampagne. Die Parteien hielten sich dabei auffällig zurück.

    Die Frontex-Gegner*innen warnten: Wer Ja sagt zu Frontex, macht sich mitschuldig an Menschenrechtsverletzungen.

    Die Kritik rund um Frontex befand sich zu diesem Zeitpunkt europaweit auf einem Höchststand. Zahlreiche Berichte von Geflüchteten, Nichtregierungsorganisationen und Medien brachten die Agentur mit schweren Menschenrechtsverstössen in Zusammenhang: Frontex sei systematisch an illegalen Pushbacks von Menschen auf der Flucht beteiligt und habe eine Führungsriege, die die Aufklärung von Missständen aktiv verhindere. Die EU-Kommission leitete eine Untersuchung ein.

    Die Schweiz unterstützt Frontex nicht nur finanziell, sondern auch mit Personal: Sie schickt seit 2009 Grenzbeamt*innen an die EU-Aussengrenzen. Zudem sitzt sie mit zwei Vertreter*innen im Frontex-Verwaltungsrat, dem Führungsgremium der Agentur.

    Diese Beteiligung sei aus zwei Gründen wichtig, argumentierten die Frontex-Befürworter*innen im Abstimmungskampf. Trage die Schweiz den Ausbau nicht mit, falle man wegen der sogenannten Guillotine-Klausel aus dem Schengen und Dublin Abkommen. Und: Man könne sich aus dem Innern der Agentur für den Schutz der Menschenrechte einsetzen. „Wir engagieren uns im Sinne der Rechtssicherheit und der Menschenrechte“, sagte Bundesrat Maurer in der Abstimmungsarena. Dieses Argument vertrat etwas überraschend auch die Operation Libero und forderte Verbesserungen – herbeigeführt von der Schweiz.

    Erstaunlich ruhig blieb es in der ganzen Debatte aus der Ecke der verantwortlichen Behörde – dem Bundesamt für Zoll und Grenzsicherheit (BAZG), das bis im Januar 2022 Eidgenössische Zollverwaltung (EZV) hiess. Das BAZG stellt die beiden Verwaltungsräte bei Frontex und schickt Schweizer Grenzschutzbeamt*innen an die Aussengrenzen. Im Abstimmungskampf traten Vertreter*innen der Behörde kaum in Erscheinung. Doch hinter den Kulissen war das BAZG durchaus aktiv, wie die vertrauliche Infonotiz an Ueli Maurer zeigt, die wir über das Öffentlichkeitsgesetz einsehen konnten.
    Die Informationslücke

    Die Infonotiz von BAZG-Direktor Bock an Bundesrat Maurer macht klar, wie schwerwiegend die Missstände sind, die der Bericht der EU-Antikorruptionsbehörde (OLAF) aufdeckt. Die Notiz hält fest,

    – dass klare Anzeichen für ernsthaftes Fehlverhalten von drei hochrangigen Mitarbeitenden der Agentur bestehen und dass sowohl OLAF als auch das BAZG disziplinarische Massnahmen fordern.
    - dass Personen aus dem Frontex-Verwaltungsrat versucht haben, Menschenrechtsverletzungen zu vertuschen und dass sie die Arbeit des Grundrechtsbeauftragten von Frontex behindert haben.
    – dass die stellvertretende Schweizer Frontex-Verwaltungsrätin den Bericht am 7. März 2022 in Brüssel gelesen hat.
    - dass der OLAF-Bericht für die Medien und Frontex-Gegner*innen gerade auch im Hinblick auf die Abstimmung am 15. Mai 2022 von grossem Interesse ist. Da der Prozess im Frontex-Verwaltungsrat jedoch noch läuft – unter anderem war eine Anhörung der betroffenen Personen geplant –, kann dieser nicht veröffentlicht werden.

    Der geheimgehaltene Bericht hatte Konsequenzen: Der damalige Frontex-Direktor Fabrice Leggeri kam der Forderung nach disziplinarischen Massnahmen zuvor und trat noch Ende April zurück. Heute ist Leggeri Europaabgeordneter für die rechtsextreme Partei Rassemblement National.

    Dem WAV Recherchekollektiv und das Lamm liegen neben der vertraulichen Infonotiz auch die interne Sprachregelung vor, die die öffentliche Kommunikation der Behörden zum Thema regelt. Diese erwähnt zwar den OLAF-Bericht, schweigt aber dazu, welch katastrophales Zeugnis dieser Frontex ausstellt – und damit die vorangegangenen Vorwürfe amtlich bestätigt: Frontex sei aktiv an illegalen Pushbacks beteiligt, vertusche diese systematisch und hindere das interne Grundrechtsbüro an der Aufklärung.

    Ein besonders gravierender Fall ereignete sich am 10. April 2020, als Frontex mehrere Boote mit insgesamt 250 Geflüchteten sichtete, die maltesischen Behörden jedoch tagelang nicht eingriffen und schliesslich einen Teil der Menschen nach Libyen zurückdrängten – 12 Menschen starben. Fünf Körper wurden im Boot gefunden, sieben weitere Personen ertranken. Frontex klassifizierte den Vorfall bewusst falsch, um eine Untersuchung durch das Grundrechtsbüro zu vermeiden.

    Ebenso unerwähnt bleibt in der Sprachregelung, dass es sich bei vielen der untersuchten Fälle um Menschenrechtsverstösse in Regionen handelt, in denen auch Schweizer Frontex-Beamt*innen im Einsatz waren. Oder dass die Schweiz mit zwei Verwaltungsrät*innen in jenem Gremium sitzt, das vom Bericht starke Kritik einstecken muss. Marco Benz, einer ebenjener Verwaltungsräte, beteuerte Mitte April an einer Podiumsdiskussion: „Frontex nimmt den Schutz der Grundrechte sehr ernst.“ Was die WOZ Monate später nur vermutete, wird mit der vorliegenden Infonotiz klar: Maurer und die Verwaltung wussten Bescheid. Aber schwiegen bewusst.

    Was war da los? Wäre es angesichts des Zeitpunkts nicht möglich, oder sogar nötig gewesen, die Öffentlichkeit über den Inhalt der Untersuchung zu informieren? Diese erfuhr erst dank einem Leak vom 129-Seiten langen OLAF-Bericht. Dieser wurde im Sommer 2022 dem Spiegel, Lighthouse Reports und Frag den Staat zugespielt und im Oktober in zahlreichen europäischen Medien veröffentlicht. Der Abstimmungskampf war da schon lange vorbei.

    Die SP Schweiz sagt heute auf Anfrage: „Es wiegt schwer, dass unter Alt-Bundesrat Ueli Maurer innerhalb des Departements abstimmungsrelevante Informationen unterdrückt wurden.“ Auch die Grünen betonen, dass gerade bei Volksabstimmungen alle relevanten Tatsachen der Bevölkerung unterbreitet werden müssten, sofern sie veröffentlicht werden dürfen. Gesicherte Hinweise über gravierende Missstände und Fehlverhalten, die im Zusammenhang mit dem Geschäft stehen, gehörten hier dazu.

    Das BAZG will von der Kritik nichts wissen: Der OLAF-Bericht sei ein klassifiziertes Dokument und die Haltung der Schweiz sei im Rahmen der Möglichkeiten kommuniziert worden. Die Rolle der Bundesbehörde beschränke sich auf sachliche und ausgewogene Erläuterungen zur Vorlage. Die Frage, ob das BAZG wegen seiner zentralen Rolle aktiver hätte an der Debatte teilnehmen sollen, lässt die Behörde weitgehend unbeantwortet.

    „Diese Infonotiz so kurz vor der Abstimmung ist in der Tat brisant“, sagt Silvano Möckli, emeritierter Professor für Politikwissenschaften an der Universität St. Gallen und Experte für Abstimmungsfragen. Doch eine rechtliche Pflicht, darüber zu kommunizieren, gebe es nicht. Und überhaupt: Angesichts des deutlichen Abstimmungsergebnisses hätte eine Veröffentlichung das Resultat kaum geändert. Relevant sei aber die Frage, was man daraus lerne.

    Anhaltende Gewalt

    Aus der Vergangenheit lernen und aktiv Verbesserungen anstreben – das wiederholten die Frontex-Befürworter*innen im Abstimmungskampf mantraartig. Doch bis heute reisst die Kritik an Frontex nicht ab, in Menschenrechtsverletzungen verstrickt zu sein.

    Die Agentur solle Leben retten, anstatt seine Infrastruktur für das illegale Abfangen von Flüchtenden auf dem zentralen Mittelmeer zu nutzen. Das fordert Human Rights Watch mit ihrer im April lancierten Kampagne #WithHumanity. Frontex überwacht das Mittelmeer mit einer riesigen Flotte, die anstatt aus Schiffen zunehmend aus Flugzeugen und Drohnen besteht. Wenn sie Boote auf dem Weg nach Europa entdeckt, dann rettet sie diese nicht, sondern informiert aus der Luft meist die aus bewaffneten Milizen hervorgegangene libysche „Küstenwache“. Diese fängt die Boote ab – oft mit Gewalt, manchmal gar mit Schusswaffen – und bringt die Menschen zurück nach Libyen. Dort drohen ihnen Gefängnis, Folter und sexualisierte Gewalt. So dokumentieren es Human Rights Watch und die Schweizer Rechercheagentur Border Forensics, oder die Seenotrettungsorganisation Sea Watch seit vielen Jahren.

    Im Fokus der Kritik stehen nicht nur die hohe See, sondern auch die Landgrenzen – besonders im Dreiländereck Türkei-Griechenland-Bulgarien. Und sie kommt nicht nur von zivilgesellschaftlichen Organisationen, sondern auch aus den eigenen Reihen: So empfahl der Grundrechtsbeauftragte von Frontex, die Tätigkeiten in Griechenland entweder auszusetzen oder ganz einzustellen. Dies, weil es immer wieder zu heftiger Gewalt von griechischen Grenzwächter*innen gegenüber migrierenden Menschen komme. Besonders die Grenze am Fluss Evros ist berüchtigt: Hunderte Berichte schildern, wie Patrouillen Flüchtende aufgreifen, teils schwer misshandeln und anschliessend über den Fluss zurückdrängen.

    Ähnliche Berichte gibt es aus Bulgarien, wo die Schweiz ebenfalls mit Personal stationiert ist: Flüchtende werden von bulgarischen Grenzbeamt*innen nackt ausgezogen, ausgeraubt, tagelang eingesperrt, gezwungen, zurück in die Türkei zu schwimmen, mit Hunden angegriffen und als „Taliban“ beschimpft. Das berichtet die Investigativplattform BIRN im Februar 2024.

    Im Rahmen des Frontex-Ausbaus wurden neu 40 Grundrechtsbeobachter*innen eingestellt, die die Arbeit des Grundrechtsbeauftragten unterstützen. Auch weitere Massnahmen zum Grundrechtsschutz hat die Agentur ergriffen. Haben sie keine Wirkung gezeigt? „Nicht wirklich“, sagt Lena Karamanidou, Migrationsforscherin und Frontex-Expertin. „Die Gewalt besteht weiter. Und sie hat dort, wo Frontex aktiv ist, gar noch zugenommen.“

    Karamanidou arbeitet bei der Nichtregierungsorganisation Border Violence Monitoring Network, die Grenzgewalt dokumentiert und sich gegen Straflosigkeit an den EU-Aussengrenzen einsetzt. Sie spricht von einem System der stillen Aufgabenteilung: Die Präsenz von Frontex legitimiere und schütze das Vorgehen der lokalen, beispielsweise griechischen Grenzschutzbehörden. Diese wiederum führten die Pushbacks und Angriffe aus. Karamanidous Haltung ist klar: Würde sich Frontex wegen der Menschenrechtsverletzungen zurückziehen, würde dies eine starke Botschaft senden. „Denn die jahrelange Präsenz hat die Situation ja nicht verbessert“, sagt die Forscherin insbesondere mit Blick auf die Evros-Region.
    Kritik an der Schweiz

    Sowohl Befürworter*innen wie die Operation Libero als auch Gegner*innen des Frontex-Ausbaus – etwa die SP und die Grünen – kritisieren diese Zustände. Und sie alle sagen auf Anfrage, dass die Schweiz für die anhaltenden Menschenrechtsverletzungen mitverantwortlich sei. Sie müsse ihre Verantwortung wahrnehmen und sich aktiv für Verbesserungen einsetzen.

    Zu den anhaltenden Verstössen wiederholt das BAZG auf Anfrage, was es seit Jahren sagt: Probleme könnten nur erkannt werden, wenn man vor Ort präsent sei. Die Zusammenarbeit mit den Einsatzstaaten und deren Behörden sei für die Einhaltung der Grundrechte zentral. Auf die Frage nach der Mitverantwortung der Schweiz schweigt die Behörde. Nur so viel: Die Schweizer Vertreter*innen von Frontex würden sich im Verwaltungsrat konsequent für die Einhaltung der Menschenrechte einsetzen.

    Bis heute ist die Schweiz in Bulgarien und Griechenland mit zahlreichen Grenzschutzbeamt*innen im Ausseneinsatz. Was machen diese genau? Setzen sie sich für die Menschenrechte ein? Können sie das überhaupt? Im zweiten Artikel der Serie blicken wir auf die Schweizer Frontex-Einsätze in der Evros-Region.

    https://daslamm.ch/das-geheime-dokument-im-abstimmungskampf

    #Frontex #Suisse #financement #votation #migrations #frontières #contrôles_frontaliers #Ueli_Maurer #référendum

  • #Allemagne : les #refoulements de migrants à la frontière sont-ils légaux ?

    En Allemagne, le nouveau ministre de l’Intérieur a annoncé de possibles refoulement de demandeurs d’asile à la frontière allemande. Qui sera concerné par cette mesure ? Et cette politique est-elle vraiment légale ? InfoMigrants s’est entretenu avec deux avocats spécialisés dans les questions d’asile.

    Le nouveau ministre allemand de l’Intérieur, #Alexander_Dobrindt, a ordonné à la police fédérale de refouler les demandeurs d’asile à la frontière, à moins qu’ils ne soient considérés comme vulnérables.

    Nous avons interrogé deux experts juridiques sur la légalité de ce nouveau tour de vis migratoire. Matthias Lehnert est avocat spécialisé dans le droit d’asile à Leipzig, dans l’est de l’Allemagne. Engin Sanli est avocat spécialisé dans le droit d’asile et de l’immigration à Stuttgart, dans le sud du pays.

    InfoMigrants : Selon vous, qui sera le plus touché par cette nouvelle politique ?

    Matthias Lehnert : Tous ceux qui veulent entrer en Allemagne dans le but de demander l’asile peuvent être concernés. Les personnes vulnérables sont censées être exemptées des refoulements à la frontière, mais on ne sait pas encore exactement comment les personnes seront classées ou reconnues comme vulnérables par la police à la frontière. Ne seront pas seulement touchés des personnes possédant des passeports de pays que l’Allemagne considère comme « sûrs », mais aussi des personnes originaires d’autres pays. Le gouvernement a déjà admis que des #demandeurs_d'asile avaient été refoulés à la frontière.

    Engin Sanli : Je pense que les demandeurs d’asile originaires de pays considérés comme sûrs par le Parlement allemand seront les premiers concernés (l’Allemagne classe les pays suivants comme « sûrs » : les États membres de l’UE, l’#Albanie, la #Bosnie-Herzégovine, la #Géorgie, le #Ghana, le #Kosovo, la #Macédoine, le #Monténégro, la #Moldavie, le #Sénégal, la #Serbie, ndlr). La nouvelle politique est largement basée sur un paragraphe existant dans la loi allemande sur l’asile, à savoir le paragraphe 18. Il stipule que les demandeurs d’asile peuvent être refoulés à la frontière s’ils viennent d’un pays sûr ou si un autre pays est responsable de leur demande d’asile. Dans la pratique, il n’est généralement pas possible de vérifier à la frontière si un autre pays européen est responsable de la demande d’asile d’une personne, comme par exemple en vérifiant ses empreintes digitales dans une base de données de l’Union européenne, de sorte que les personnes seront probablement toujours conduites dans des centres d’accueil et non pas refoulées à la frontière.

    Engin Sanli : Non. Seules les personnes qui traversent la frontière pour demander l’asile sont concernées, pas celles qui sont déjà dans le pays.

    Matthias Lehnert : Une fois que quelqu’un est entré en Allemagne, une fois qu’il a passé un poste frontière, il reste autorisé à demander l’asile.

    Est-ce que tout le monde sera désormais arrêté à la frontière ?

    Engin Sanli : Non. La nouvelle politique peut théoriquement être appliquée partout le long de la frontière allemande, mais en pratique, la police se concentrera probablement sur les points de passage les plus fréquentés par les migrants. Le gouvernement allemand souhaite faire passer le nombre de policiers chargés des contrôles frontaliers de 10 000 à 14 000, ce qui n’est pas suffisant pour contrôler tous les points de passage aux frontières.

    Le ministre de l’Intérieur a déclaré que les demandeurs d’asile vulnérables sont censés être exemptés de cette politique. Il a cité les femmes enceintes et les enfants. Existe-t-il des critères juridiquement contraignants pour déterminer qui est vulnérable ?

    Matthias Lehnert : Une directive européenne sur l’asile liste différents types de groupes vulnérables, comme les femmes célibataires et enceintes, les mineurs, certaines familles avec des enfants en bas âge et les personnes souffrant de problèmes médicaux ou psychologiques. À mon avis, la police fédérale aux frontières n’est pas en mesure ou n’est pas qualifiée pour reconnaître si une personne est vulnérable ; elle n’a pas été formée et n’a aucune qualification pour cela. Parfois, il est évident qu’une personne soit vulnérable, par exemple lorsqu’une grossesse est à un stade très avancé ou s’il s’agit d’une femme seule avec trois enfants. Mais souvent, par exemple dans le cas des victimes de traumatismes, il est très difficile de reconnaître ces critères pour des personnes qui n’ont pas été formées et sans une évaluation adaptée.

    La légalité de cette politique suscite de nombreuses interrogations. Selon vous, est-il légal pour l’Allemagne de rejeter des demandeurs d’asile à la frontière ?

    Engin Sanli : Cela est autorisé en vertu du #droit allemand. Les demandeurs d’asile peuvent se voir refuser l’entrée sur le territoire s’ils viennent d’un autre État membre de l’UE ou d’un autre pays sûr, en vertu du paragraphe 18 de la loi sur l’asile et du paragraphe 16a de la Constitution. Mais en vertu du #droit_européen, et plus précisément du #règlement_Dublin III, le cas de chaque demandeur d’asile doit être examiné, y compris la question de savoir si un autre pays est responsable, avant que le demandeur d’asile ne soit renvoyé dans un autre pays.

    Enfin, la question se pose de savoir si l’Allemagne est autorisée à effectuer des contrôles frontaliers à long terme dans le cadre de l’accord de #libre_circulation de l’espace Schengen. L’extension continue des contrôles frontaliers pourrait également constituer une violation de l’#accord_de_Schengen.

    Matthias Lehnert : Je pense que cette politique n’est pas légale. Le gouvernement allemand a évoqué un article de la législation européenne qui permet de suspendre le règlement de Dublin en cas d’urgence. Mais nous ne sommes pas dans une situation d’#urgence. Si vous regardez les chiffres de l’asile, ils ont baissé, il n’y a pas d’afflux massif de migrants. Il est important de noter ici que le droit européen prime sur le #droit_allemand, c’est à dire que le droit européen est donc plus important que le droit allemand.

    Il existe également une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme qui stipule que tout demandeur d’asile a le droit de bénéficier d’une procédure d’asile appropriée, ce que, selon moi, la politique de refoulement à la frontière ne respecte pas.

    Les demandeurs d’asile ont-ils la possibilité de contester un refus à la frontière ?

    Engin Sanli : Si une personne se voit refuser l’entrée à la frontière allemande, elle peut légalement s’y opposer et contester la décision en intentant une action en justice. Les tribunaux allemands transmettent alors généralement l’affaire à la Cour européenne de justice.

    Vous attendez-vous à des actions en justice de la part d’organisations pro-réfugiés ?

    Engin Sanli : Ces organisations peuvent contester la politique de deux manières. La première consiste à engager une action en justice contre cette politique, en affirmant qu’elle est anticonstitutionnelle. Je pense qu’il est peu probable que cela se produise, car la Constitution allemande autorise le refoulement aux frontières, comme je l’ai mentionné.

    La deuxième option consisterait pour les organisations à soutenir légalement et financièrement les personnes dont la demande a été rejetée à la frontière afin qu’elles contestent ce refoulement devant les tribunaux. Je pense que cela se produira probablement, certaines organisations comme Amnesty International et ProAsyl ont déclaré qu’elles avaient l’intention de contester la politique de cette manière.

    Matthias Lehnert : Je m’attends à ce que cette politique soit contestée devant les tribunaux.

    Combien de temps prendront ces actions en justice ?

    Matthias Lehnert : Je m’attends à ce que les premières décisions soient rendues dans deux ou trois mois, mais il est difficile de le dire avec certitude. Mais je pense que la première décision interviendra bientôt.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64534/allemagne--les-refoulements-de-migrants-a-la-frontiere-sontils-legaux
    #illégalité #légalité #frontières #migrations #contrôles_frontaliers #réfugiés #frontières_intérieures #vulnérabilité #tri #pays-tiers_sûrs #asile

  • Depuis janvier, la Mauritanie a intercepté 30 000 migrants et démantelé plus de 80 réseaux de passeurs - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64561/depuis-janvier-la-mauritanie-a-intercepte-30-000-migrants-et-demantele

    Depuis janvier, la Mauritanie a intercepté 30 000 migrants et démantelé plus de 80 réseaux de passeurs
    Par La rédaction Publié le : 14/05/2025
    Plus de 30 000 migrants ont été interceptés sur le sol mauritanien entre janvier et avril 2025. En quatre mois, le pays a aussi démantelé 88 réseaux de passeurs. Nouakchott intensifie ses efforts pour combattre l’immigration irrégulière vers l’Espagne alors que le pays est devenu l’un des principaux points de départs des canots de migrants vers l’archipel des Canaries.
    Entre janvier et avril 2025, la Mauritanie a intercepté plus de 30 000 migrants, selon des sources gouvernementales au journal espagnol El Pais. Devenue fin 2023 l’un des principaux points de départ des exilés souhaitant rejoindre l’Europe en traversant l’océan vers les Canaries, la Mauritanie mène depuis le début de l’année une politique migratoire plus stricte. Conséquence, les arrestations se multiplient. Des contrôles sont menés dans les grandes villes et sur les autoroutes. « Il y a des refoulements tous les jours. La police arrête même des gens dans leurs maisons, des hommes lorsqu’ils vont au travail », racontait le mois dernier à InfoMigrants Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur, à Nouakchott.
    Et cela se ressent dans les rues de la capitale. « Avant, il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants… Mais maintenant, on remarque vraiment l’absence des migrants dans la ville. Les gens se cachent », expliquait-il. Une fois arrêtés, les exilés sont emmenés dans des centres de rétention avant d’être expulsés. Les Africains sont envoyés aux frontières avec le Mali et le Sénégal. Les Asiatiques, eux, sont expulsés à travers des vols, selon El Pais.
    À Rosso, ville transfrontalière entre la Mauritanie et le Sénégal, des centaines de migrants subsistent des deux côtés de la frontière dans des conditions de vie difficiles. Et les arrivées dans la région continuent à mesure que les refoulements s’intensifient. « Ils manquent d’eau, de nourriture, de médicaments, n’ont pas de logements », alerte un humanitaire mauritanien joint par InfoMigrants. Certains vivent dans un hangar situé près de la frontière avec la Mauritanie. D’autres ont investi, grâce à la Croix-Rouge, un ancien local abandonné du côté sénégalais du fleuve.
    Empêcher les migrants d’embarquer vers les Canaries
    Le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould, interrogé début mai par des députés au sujet de ces expulsions, s’est défendu en dénonçant « une augmentation sans précédent du nombre d’étrangers en situation irrégulière » dans le pays. Selon lui, il ne s’agit pas de « migration individuelle » mais « d’une activité transfrontalière organisée ».
    Le ministre a aussi précisé que ces opérations ne concernaient pas les 300 000 réfugiés et demandeurs d’asile en Mauritanie, dont la plupart sont des Maliens fuyant un conflit dans leurs pays et vivant au camp de Mbera, à la frontière. L’objectif affiché des autorités est surtout d’empêcher les migrants d’embarquer vers les Canaries depuis les côtes mauritaniennes. La Mauritanie, vaste pays désertique situé sur la côte atlantique ouest-africaine, est devenue le principal lieu de départ des canots arrivés dans l’archipel espagnol, selon Helena Maleno de l’ONG Caminando Fronteras. Au cours de l’année 2024, 46 843 exilés ont atteint les Canaries, du jamais vu.
    500 corps de migrants retrouvés au large de la Mauritanie en 2024
    Les découvertes de cadavres sur les côtes mauritaniennes ces derniers mois confirment que la Mauritanie est désormais largement empruntée par les personnes désireuses de rejoindre l’Espagne via l’Atlantique. Le renforcement des contrôles au large du Sénégal et du Maroc explique, en partie, cette nouvelle tendance.
    « En 2024, plus de 500 corps de jeunes Africains ont été repêchés sur nos côtes et plus de 100 depuis le début de cette année [2025]. C’est une tragédie humaine que nous devons affronter ensemble », avait déclaré le ministère des Affaires étrangères mauritanien Mohamed Salem Ould Merzoug lors d’un déplacement au Mali mi-avril. « Il est impératif de combattre ces réseaux criminels et d’encourager une migration régulière, sûre et ordonnée, dans le strict respect des législations nationales et des accords bilatéraux », avait-il ajouté.
    Ce tournant dans la politique de Nouakchott s’est opéré suite à la signature en mars 2024 d’un accord avec l’Union européenne, inquiète de voir cette route migratoire se réactiver. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien. Depuis le début de l’année, le nombre d’arrivées aux Canaries a chuté. Entre le 1er janvier et le 30 avril 2025, 10 538 personnes sont arrivées dans l’archipel, soit une diminution de 33,8% par rapport à la même période en 2024 durant laquelle 15 922 migrants avaient atteint les iles espagnoles.

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#routemigratoire#senegal#rosso#frontiere#trafic#sante#canaries

  • Les entrées irrégulières dans l’UE ont baissé de 27 % depuis le début de l’année, selon Frontex - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64588/les-entrees-irregulieres-dans-lue-ont-baisse-de-27--depuis-le-debut-de

    Les entrées irrégulières dans l’UE ont baissé de 27 % depuis le début de l’année, selon Frontex
    Par La rédaction Publié le : 15/05/2025 Dernière modification : 16/05/2025
    Selon l’agence Frontex, les franchissements irréguliers des frontières extérieures de l’Union européenne ont diminué d’un quart au cours des quatre premiers mois de 2025. Sur la route des Balkans, cette baisse est de 58 %.
    Le nombre de franchissements illégaux des frontières extérieures de l’Union européenne a baissé de 27 % depuis le début de l’année, a annoncé Frontex. Selon le dernier communiqué de l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières, la baisse concerne toutes les routes migratoires mais elle est particulièrement forte sur celle des Balkans. Entre janvier et avril, 3 093 entrées irrégulières ont été recensées sur cet itinéraire, soit une baisse de 58 % par rapport à l’année précédente.
    Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette chute, selon Helena Hahn, spécialiste des politiques migratoires à l’European policy center. « L’une des principales raisons est la situation des îles grecques, par lesquelles de nombreuses personnes au départ de la Turquie transitent pour arriver au continent européen », avance-t-elle. Et de préciser : « Les pratiques brutales aux frontières maritimes et terrestres de la Grèce et de la Bulgarie, notamment les refoulements, ont également eu un effet dissuasif ». En 2024, l’agence européenne avait déjà noté une baisse de 78 % des passages sur l’année
    Depuis plusieurs années, InfoMigrants a recueilli de nombreux témoignages de migrants racontant les conditions de vie très difficiles et les « pushbacks » violents des autorités. « Sur la route, ceux qui doivent nous protéger [la police, ndlr] nous pillent, nous violentent. La torture n’est pas que physique, elle peut aussi être morale. Tout cela est déprimant », confiait par exemple Pierre, un ressortissant congolais, à InfoMigrants. Plusieurs enquêtes de médias ou ONG ont également documenté ces pratiques. De son côté, Athènes a toujours nié procéder à des refoulements.
    Cette année, la situation en Syrie aurait également un impact sur les flux migratoires. La chute de Bachar al-Assad en Syrie, pays de provenance d’une grande partie des migrants transitant par la route des Balkans, pourrait jouer « sur la décision des gens de partir ou même de retourner dans leur pays », selon elle.Et enfin, les conditions météorologiques dans cette partie de l’Europe, combinées à des « conditions d’accueil inadéquates » réduisent généralement le « nombre de personnes voyageant par cette route pendant la période hivernale », avance l’experte.
    Sur la route de l’Afrique de l’Ouest, la baisse du nombre d’arrivées est aussi notable. Elles ont chuté de plus d’un tiers pour atteindre 10 400 (-34 %). Les principales nationalités sur ce corridor étaient les Maliens, les Sénégalais et les Guinéens. Depuis le début de l’année, la Mauritanie, devenue fin 2023 l’un des principaux points de départ des exilés souhaitant rejoindre l’Europe en traversant l’océan vers les Canaries, mène une politique migratoire plus stricte. Des contrôles sont effectués dans les grandes villes et sur les autoroutes. « Il y a des refoulements tous les jours. La police arrête même des gens dans leurs maisons, des hommes lorsqu’ils vont au travail », racontait, le mois dernier, à InfoMigrants Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur, à Nouakchott.
    Plus de 30 000 migrants ont été interceptés sur le sol mauritanien entre janvier et avril 2025. En quatre mois, le pays a aussi démantelé 88 réseaux de passeurs.
    La Méditerranée centrale est la route la plus fréquentée cette année, avec un tiers de toutes les arrivées dans l’UE. Selon Frontex, 15 718 traversées irrégulières ont été enregistrées au cours des quatre premiers mois de 2025, un chiffre comparable à celui de la même période l’an dernier.L’agence européenne note que les Bangladais sont la principale nationalité signalée depuis le début de l’année. Ils sont 5 858 à avoir transité par cette rouge migratoire ces quatre derniers mois, devant les Érythréens (1 725), les Pakistanais (1 683) ou encore les Égyptiens (1 600).
    Une omniprésence notamment due à « des réseaux de passeurs qui semblent plus sophistiqués », estime Helena Hahn. « Les réseaux de passeurs impliqués dans le trafic de Bangladais organisent l’intégralité du voyage, prenant en charge les vols et les demandes de visa. Le coût total du voyage se situerait entre 9 500 et 13 000 euros », précise de son côté Frontex. La Méditerranée orientale, elle, est la deuxième voie d’entrée la plus active avec plus de 12 200 traversées même si le nombre d’arrivées enregistrées a diminué de 30 % par rapport à l’année précédente. Pour rappel, Frontex prend en compte les franchissements irréguliers de frontières, et non les individus. Une même personne peut donc être comptabilisée à plusieurs reprises, à chacune de ses tentatives de passage.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#FRONTEX#frontiere#routemigratoire#balkans#meditterannee#pushback#sante#droit

  • Mauritania once again deports a large number of migrants

    Mauritania receives financial support from the EU to control migration flows.

    Hundreds of migrants from sub-Saharan Africa are being detained and deported from Mauritania. Some members of civil society in Mauritania believe this is the result of an agreement between Nouakchott and the European Union.

    At the start of 2017, the European Union (EU) expressed its intention to block the migrants’ route, particularly for those coming from sub-Saharan Africa. In 2024, the EU estimated that 239,000 unauthorized migrants attempted to cross the region’s border — 38 percent fewer than in 2023.

    Since then, Brussels has refined its migration policy by collaborating with transit countries used by these migrants — Morocco, Tunisia, Libya and more recently Mauritania, whose coast is used as a departure point.

    In February 2024, Mauritania signed a migration partnership agreement with the EU, accompanied by a financial package worth EUR 210 million. The aim was to create a fund to combat migrant smuggling and manage irregular migration from the country.

    Mauritania fulfilled its commitments. In February 2024, a large number of migrants were expelled from the country. According to Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, Mauritania’s Home Secretary, and Info Migrants, 10,753 migrants were expelled, 14 percent more than in 2023.

    Since late February 2025, sub-Saharan migrants in Mauritania have faced a new wave of mass expulsions, with the country’s authorities citing their illegal status. But does this imply that Mauritania has become Europe’s policeman? To explore this question, Global Voices interviewed Khally Diallo, a Mauritanian member of Parliament, via WhatsApp.

    Jean Sovon (JS): What is the rationale behind the expulsion of sub-Saharan migrants from your country?

    Khally Diallo (KD): Mauritania has recently benefited from major financial support — some EUR 210 million — from the European Union and Spain as part of efforts to combat illegal migration. This partnership can be understood as part of a wider strategy to curb migration flows from West Africa, since Mauritania has, over recent years, become a major crossing point for many migrants heading for Europe.

    By signing this agreement, Mauritania agreed to step up its efforts to control migration. However, there are some obvious limitations to the enforcement of this policy. In practice, measures implemented on the ground often result in waves of arrests and deportations. These are often carried out in a targeted manner, raising questions about respect for human rights and the long-term effectiveness of this approach.

    JS: What nationalities do these operations target? Isn’t such a policy likely to spark tensions between Mauritania and its neighbours?

    KD: These ground operations do not explicitly target any specific nationalities. However, the repressive practices observed, though justified by the government as national security imperatives, reveal an occasionally uneven approach to managing migratory flows. They also appear out of step with the requirements of a broader policy approach that would be more humane, more sustainable, and grounded in an understanding of the deep-rooted causes of migration and an unconditional respect for the dignity of the individuals concerned.

    These operations must be undertaken with great care and the utmost respect for human rights to avoid any confusion or excessively harsh treatment that could damage Mauritania’s image on the international stage, especially for the countries of origin of the migrants. Such perceptions could undermine previous efforts and provoke unnecessary diplomatic tensions.

    In the migrants’ countries of origin, these deportations are difficult to accept. In Mali, the circumstances surrounding them have heightened tensions among the authorities. In Senegal, Guy Marius Sagna, a member of parliament, has taken up the issue and demanded a parliamentary enquiry.

    I have received a great deal of information from the Islamic Republic of Mauritania. I hear about human rights violations and xenophobic campaigns targeting citizens from Senegal, Mali and other African countries. For some time now, I have been receiving reports of inhuman detentions and deportations.

    Mauritania is a sovereign state and has the right to set its own rules, which Senegalese nationals who decide to go there must respect.

    I intend to propose to Senegal’s Parliament the creation of a fact-finding mission to Mauritania so we may better understand the situation of our Senegalese nationals, ECOWAS‘s citizens, African nationals and migrants in general.

    I will also question the government about the current situation of our Senegalese citizens in Mauritania.

    JS: What do human rights organizations make of this situation

    KD: Human rights organizations, many civil society members and I, as an elected representative of the people, have reacted strongly to this situation. We firmly denounce the excesses observed during the control operations, especially the arbitrary arrests and detention conditions, as well as the deportations carried out without due legal process.

    We call on the authorities to show greater restraint and discernment because the fight against illegal immigration does not justify violating fundamental rights. Mobilization intensified after several testimonials emerged on social media, revealing cases of police misconduct and blatant acts of abuse, sparking a wave of outrage.

    There have also been worrying allegations of illegal practices, with some migrants reportedly forced to pay money to avoid being deported or to obtain an insecure immigration status. Should such abuses be confirmed, they would constitute an unacceptable exploitation of vulnerable individuals and undermine efforts to promote transparency and sound governance.

    JS: Are there any solutions to resolve this issue?

    KD: In a spirit of shared responsibility, I call on foreign citizens in Mauritania to comply with legal requirements regarding residency. They must regularize their status to ensure their personal safety but also to live with dignity and peace of mind in Mauritania. At the same time, this call for regularization must be matched by a genuine commitment from the Mauritanian authorities.

    I think that access to residency permits must be improved through the establishment of well-defined, accessible, transparent and fair procedures. At present, it is evident that many foreigners face a real uphill battle to obtain these permits. Unfortunately, this complexity creates opportunities for various forms of fraud, administrative abuses and corruption at the expense of the most vulnerable. Therefore, the system for issuing residency permits must be thoroughly overhauled: to simplify the administrative processes, reduce processing time, fight illegal practices and establish welcome and assistance centers to support migrants through the process.

    Mauritania is a preferred destination for many sub-Saharan migrants, not only as a departure point for Europe but also as an economic hub for some types of employment. A study by the International Organization for Migration (IOM) on the profile of migrants in Chami, a town in northwestern Mauritania, identifies the search for better living conditions as the primary reason behind the presence of thousands of sub-Saharan migrants. The report indicates that:

    An analysis of the economic sectors employing migrants in the town of Chami reveals that artisanal gold mining is the most important, employing the most migrants (52 percent), particularly men who represent 97 percent of the workers in this sector.

    Bearing this in mind, can Nouakchott afford to dispense with the sub-Saharan workforce?

    https://globalvoices.org/2025/05/15/mauritania-deports-a-large-number-of-migrants-again

    #Mauritanie #expulsion #déportation #migrations #réfugiés #externalisation #frontières #accord #UE #EU #union_européenne #Espagne

    ping @6donie

  • Communiqué de presse :
    Pour une consécration du principe de fraternité à la frontière

    Le 12 septembre 2024, la #CEDH rejetait la requête formulée par #Loïc_Le_Dall, à la suite de sa condamnation pour « aide à l’entrée d’un étranger en situation irrégulière en France ». Cette décision, qui mit fin à plus de 6 ans de procédure, est un camouflet pour l’ensemble des militants et militantes des droits des personnes étrangères, qui demandent aux Institutions européennes de garantir l’application systématique de l’immunité humanitaire aux frontières.

    Loïc Le Dall, président d’Emmaüs La Roya et membre du conseil d’administration de l’Anafé, militant de la défense des droits des personnes exilées, a été arrêté à la frontière franco-italienne en janvier 2018 alors qu’il conduisait sa voiture avec à son bord une personne racisée. Relaxé par le tribunal correctionnel puis condamné par la cour d’appel, la Cour de cassation a finalement confirmé en janvier 2023 sa condamnation pour « aide à l’entrée d’un étranger en situation irrégulière en France » en excluant l’immunité humanitaire pour l’aide à l’entrée. Aucune réponse n’a été apportée concernant le manque de caractérisation de l’infraction par la cour d’appel. C’est en effet sans aucun élément matériel permettant de savoir si la personne était ou non « étrangère » et « en situation irrégulière » que la cour d’appel a décidé de condamner Loïc Le Dall.

    Résolu à faire prévaloir le principe de fraternité qui motive son engagement et estimant qu’il a été victime d’une atteinte à son droit fondamental de porter assistance aux personnes vulnérabilisées par devoir de conscience, le président d’Emmaüs La Roya a déposé en mai 2023 une requête devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Cette dernière a rendu une décision d’irrecevabilité le 12 septembre 2024.

    Face à cette décision, Loïc Le Dall a déclaré : « nous sommes pris·e dans un étau juridique entre l’interdiction d’aider à l’entrée sur le territoire d’une personne y compris lorsque sa vie est en jeu lorsqu’elle se présente à une frontière terrestre et le risque d’être poursuivi·e pour non-assistance à personne en danger – et ce, sans compter la culpabilité s’il lui arrive quelque chose. » avant de conclure : « j’invite tous les juges des juridictions françaises et de la CEDH qui ont participé à mon procès à venir constater les violations des droits que nous observons au quotidien depuis 9 ans à la frontière franco-italienne. Je leur ferai découvrir la réalité de cette frontière et les accueillerai dans notre communauté ».

    Pour nos organisations, cette décision est dangereuse pour toutes les personnes qui défendent les droits des personnes exilées en France. La CEDH n’a pas pris en compte le fait que les éléments constitutifs de l’infraction n’étaient pas constitués. Elle n’a surtout pas pris la mesure du durcissement de la législation française à l’encontre des défenseurs et défenseures des droits des personnes en migration, ni des pratiques de l’administration.

    Nos organisations appellent à une modification des textes afin de garantir l’application systématique de l’immunité humanitaire aux frontières. Les personnes solidaires ne doivent plus être inquiétées, poursuivies ou condamnées pour leurs actions de fraternité à l’égard des personnes en migration. La défense des droits des personnes étrangères aux frontières que ce soit en mer, en montagne ou dans les plaines, ne doit plus être réprimée. À l’image de l’obligation de sauvetage en mer qui prohibe de poursuivre les organisations qui sauvent des vies en mer, et même si cela va à l’encontre des dispositions du Pacte sur l’immigration et l’asile et de la réforme Schengen qui ont accordé des dispositions permettant de réprimer les organisations y compris humanitaires dans certaines conditions, il serait temps que l’Union européenne se dote d’un mécanisme dédié au droit d’aider autrui à titre humanitaire, y compris à la frontière. Nos organisations continueront à militer pour ce droit et à soutenir les personnes exilées et toutes celles et ceux qui leur viennent en aide.

    https://anafe.org/pour-une-consecration-du-principe-de-fraternite-a-la-frontiere
    #fraternité #frontières #principe_de_fraternité #migrations #réfugiés #criminalisation_de_la_solidarité #solidarité

  • En Algérie, un double discours des autorités sur l’accueil et l’emploi des migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64365/en-algerie-un-double-discours-des-autorites-sur-laccueil-et-lemploi-de

    En Algérie, un double discours des autorités sur l’accueil et l’emploi des migrants
    Par La rédaction Publié le : 05/05/2025
    En visite dans la préfecture de Béchar, dans le sud-ouest de l’Algérie, le 26 avril, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est dit prêt à légaliser des travailleurs subsahariens sans papier employés dans des secteurs en manque de main-d’œuvre. Mais Alger multiplie aussi les expulsions de migrants illégaux dans le désert.
    C’est une première en Algérie. Samedi 26 avril, alors qu’il se trouvait en visite dans la préfecture de Béchar, dans le sud-ouest de l’Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune s’est dit prêt à légaliser des travailleurs subsahariens sans papier employés dans des secteurs en manque de main-d’œuvre."Nous n’avons pas de problèmes à ce que les migrants subsahariens travaillent en Algérie. Les chantiers sont là et les gens ont besoin de main-d’œuvre, notamment dans l’agriculture. À condition que leur entrée sur le territoire soit organisée", a-t-il déclaré.
    Selon le journal algérien El Watan, cela pourrait notamment concerner des familles maliennes qui vivent dans les zones frontalières et travaillent en Algérie. Par ces mots, le président algérien a brisé un tabou car la présence de travailleurs subsahariens dans le pays n’a jusque-là jamais été officiellement régularisée, rappelle Le Monde.
    El Watan souligne que « la loi algérienne autorise le travail des étrangers, mais à condition qu’ils séjournent légalement dans le pays ». Les travailleurs subsahariens concernés devraient donc obtenir un permis de travail et être affiliés à l’un des trois régimes existant en Algérie : le régime général qui concerne les activités salariées de plus de trois mois, le régime temporaire qui concerne les activités salariées inférieures ou égales à trois mois et le régime exceptionnel qui couvre les travaux n’excédant pas 15 jours « et sans que le total cumulé des durées de présence n’excède trois mois dans l’année ».
    Mais les propos d’Abdelmadjid Tebboune surviennent alors que l’Algérie a toujours recours à des expulsions de migrants de très grande ampleur. Rien qu’au cours du mois d’avril 2025, plus de 4 000 personnes ont été expulsées d’Algérie, selon l’association Alarme Phone Sahara.
    En 2024, le nombre de migrants expulsés s’élevait à au moins 31 404 personnes, selon la même source. Un chiffre record qui a « dépass[é] toutes les données documentées des années précédentes », y compris celles de 2023 avec 26 031 refoulés, soulignait alors l’organisation. Or, les dangers de ces opérations sont immenses. Les exilés sont conduits jusqu’au Point zéro, au-delà de Tamanrasset, dans le sud du pays et livrés à eux-mêmes en plein désert. Sans eau ni nourriture, ils doivent parcourir à pied pendant des heures le chemin vers Assamaka, au Niger, où se trouve le centre de transit de l’Organisation internationale des migrations (OIM), le bras de l’ONU qui assiste les « retours volontaires » des migrants vers leur pays d’origine.
    Ces expulsions, qui font courir un risque mortel aux exilés, mettent aussi en difficultés les structures d’accueil dans le nord du Niger. À Agadez notamment, la tension est forte dans le camp du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) où des personnes expulsées d’Algérie attendent depuis années le traitement de leur dossier d’asile, et espèrent être réinstallés dans un pays tiers. Les migrants ont la sensation d’être bloqués dans ce lieu, éloigné de tout, et livrés à eux-mêmes.
    L’Algérie est bien souvent une étape sur la route migratoire des Subsahariens qui souhaitent ensuite rejoindre l’Europe. Ces derniers y passent quelques mois pour y travailler et rassembler de l’argent afin de poursuivre leur voyage. Mais le séjour des migrants subsahariens dans ce pays du Maghreb est parfois émaillé de racisme et de violences. Dans les témoignages recueillis par InfoMigrants, la plupart des exilés racontent avoir subi des insultes et brimades. Dans le pays, les arrestations de migrants se font aussi bien dans la rue que sur les chantiers ou les exilés sont employés. Les personnes sont ensuite entassées dans des bus et envoyées dans le désert. (...)
    Cet itinéraire est pourtant extrêmement dangereux. En juillet 2024, l’ONU avait même estimé qu’elle était plus mortelle que la route de la Méditerranée. « Ou bien les passeurs se débarrassent des migrants, ou bien, ils tombent des camions pendant le trajet – et ils ne les attendent pas », avait expliqué Vincent Cochetel, responsable au Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU qui a aujourd’hui quitté ses fonctions. « Parfois aussi quand ils sont malades, les passeurs les abandonnent dans le désert. Tous ceux qui ont traversé le Sahara connaissent quelqu’un qui est mort là-bas. »

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#subsaharien#expulsion#niger#assamaka#sante#politiquemigratoire#frontiere

  • Comment les #passeurs profitent des politiques migratoires restrictives dans les #Balkans

    Les #réseaux_criminels étendent leur mainmise sur la route migratoire des Balkans. De plus en plus de passeurs parviennent à exploiter les politiques frontalières de l’Union européenne.

    Dans les zones frontalières de la #Serbie, de la #Bosnie et de la #Hongrie, la dynamique migratoire est en constante évolution. Alors que les camps de détention aux frontières ont été fermés et que les politiques frontalières de l’Union européenne (UE) deviennent de plus en plus restrictives, les migrants empruntent des itinéraires toujours plus dangereux, contrôlés par des réseaux de trafic toujours plus sophistiqués.

    C’est le constat fait par de nombreuses ONG qui travaillent avec les migrants le long de ces itinéraires.

    Milica Svabic, de l’organisation KlikAktiv, une ONG serbe qui développe des politiques sociales, explique que « malheureusement, de plus en plus de migrants ont fait état d’#enlèvements, d’#extorsions et d’autres formes d’#abus de la part de passeurs et de groupes criminels ces derniers mois. »

    Selon elle, des groupes de passeurs afghans opèrent actuellement aux frontières de la Serbie avec la Bosnie et la Hongrie. #KlikAktiv a ainsi recueilli des témoignages d’abus commis aux deux frontières.

    Le paysage changeant des réseaux de passeurs

    En Serbie, ces changements sont frappants. Les camps de fortune ont disparu des zones frontalières. Désormais, les personnes migrantes se retrouvent cachées dans des #appartements_privés dans les centres urbains et ne se déplacent plus que la nuit.

    Les bandes criminelles afghanes et des réseaux locaux ont pris le contrôle à travers une #logistique complexe, clandestine et dangereuse.

    Milica Svabic a expliqué à InfoMigrants que son organisation a également documenté « des cas de migrants enlevés et retenus dans des lieux isolés (généralement des logements privés) jusqu’à ce que leur famille paie une #rançon pour leur libération ». Elle précise que cette rançon s’élève souvent à plusieurs milliers d’euros.

    La plateforme d’investigation Balkan Investigative Reporting Network, le #BIRN, a récemment documenté comment des membres du #BWK, un gang afghan notoire opérant en Bosnie, ont retenu des demandeurs d’asile en otage dans des camps en pleine #forêt, en exigeant des rançons de leurs proches, tout en les soumettant à d’horribles #sévices, y compris des #viols et de la #torture. Ces #agressions sont parfois filmées et envoyées aux familles comme preuve de vie et moyen de pression.

    Rados Djurovic, directeur de l’ONG serbe #Asylum_Protection_Center, confirme que les passeurs ont recours à des #appartements et d’autres lieux tenus secrets dans les grandes #villes pour y cacher des migrants, les maltraiter et organiser le passage des frontières.

    « Ces opérations sont devenues de plus en plus violentes, les passeurs ayant recours à la force pour imposer leur contrôle et obtenir des #pots-de-vin. Ils enlèvent des personnes, les retiennent dans ces appartements et extorquent de l’argent à leurs familles à l’étranger », ajoute-t-il.

    D’autres groupes de défense des droits humains et des experts en migration rapportent des cas similaires.

    Un rapport du #Mixed_Migration_Center (MMC) relate des témoignages de #vol, de #violence_physique et d’extorsion. Roberto Forin, du MMC, souligne toutefois que « le rapport n’identifie pas spécifiquement les groupes armés d’origine afghane comme étant les auteurs de ces actes ».

    L’impact des politiques frontalières et des #refoulements

    Le renforcement des mesures de sécurité le long des frontières expliquerait en partie cette évolution.

    Un porte-parole du Border Violence Monitoring Network (BVMN) explique que « l’apparition de ces groupes est simplement la conséquence de la sécurisation croissante des régions frontalières dans toute l’Europe. Alors que les politiques frontalières européennes déploient des méthodes de plus en plus violentes pour empêcher la migration, les migrants n’ont d’autre choix que de recourir à des méthodes informelles pour franchir les frontières ».

    Ce point de vue est partage par le Mixed Migration Center.

    Le réseau BVMN ajoute qu’en fin de compte, « ce sont les personnes en déplacement qui sont les plus touchées par la violence que ce soit de la part des autorités publiques ou des groupes qui prétendent les aider dans leur périple ».

    Roberto Forin du MMC prévient que « la violence et les restrictions aux frontières exacerbent la #vulnérabilité des migrants à l’#exploitation et aux abus ».

    Rados Djurovic du Asylum Protection Center souligne également le « lien direct entre les pratiques de refoulement à la frontière hongroise et l’augmentation du trafic de migrants, tant en termes d’ampleur que de violence ».

    « Par peur des refoulements et de la violence, les migrants évitent les institutions et les autorités de l’État et font confiance aux passeurs, qui exploitent souvent cette confiance », ajoute Milica Svabic, de KlikAktiv.

    Les Etats concernés dans une forme de #déni

    Le rapport du BIRN montre que des membres du #gang afghan BWK possèdent des documents d’identité délivrés par l’UE sur la base du statut de protection qui leur aurait été accordé par l’Italie.

    Selon le BIRN, certains membres du gang pourraient avoir utilisé ces documents pour franchir sans encombres les frontières dans les Balkans et échapper aux autorités. Contacté par InfoMigrants, les autorités italiennes ont refusé de commenter ces allégations.

    Plus largement, les Etats concernés par des accusations de refoulement ou de négligence le long de leurs frontières nient avec véhémence toute #responsabilité. Cette posture pourrait encourager un sentiment d’#impunité chez les passeurs.

    Les migrants se retrouvent ainsi dans un cercle vicieux. Des demandeurs d’asile déclarent avoir été battus par des forces de l’ordre. Ils se retrouvent ensuite aux mains de #bandes_criminelles qui les soumettent à d’autres #traitements_inhumains.

    Lawrence Jabs, chercheur à l’université de Bologne, affirme dans l’enquête du BIRN qu’il existe « un lien certain entre les refoulements et les prises d’otages ».

    Les conclusions du BIRN mettent en lumière un problème plus général dans les Balkans : le #crime_organisé prospère dans les régions où l’application de la loi est violente et où l’obligation de rendre des comptes semble absente. Dans certains cas, des membres du BWK se seraient infiltrés dans des #camps_de_réfugiés gérés par l’État via l’intermédiaire d’informateurs locaux, qui auraient informé le gang des passages de frontière à venir.

    En octobre 2024, plusieurs membres présumés du BWK ont été arrêtés pour avoir enlevé des migrants turcs et filmé leur torture.

    La police bosniaque décrit les opérations du BWK comme « bien établies et très rentables », certains individus associés au réseau détenant des comptes bancaires avec plus de 70 000 euros de dépôts.

    L’enquête du BIRN décrit comment un gang dirigé par des migrants afghans bénéficie d’une certaine protection en Italie. De nombreux experts en matière de migration soulignent également que la nature de ces gangs est par définition transnationale.

    Selon Rados Djurovic du Asylum Protection Center, « ces réseaux ne sont pas uniquement constitués de ressortissants étrangers. Ils sont souvent liés à des groupes criminels locaux. Il arrive même que des migrants fassent passer de la #drogue pour d’autres, toujours avec le soutien de la population locale ».

    Les bandes criminelles s’appuient aussi sur des chauffeurs et des fixeurs locaux pour faciliter le passage des frontières.

    Rados Djurovic explique à InfoMigrants que ces groupes « impliquent à la fois des populations locales et des réfugiés. Chaque personne a son rôle ». Aussi, son organisation a « documenté des cas de personnes réfugiées voyageant légalement au sein de l’UE pour rejoindre ces groupes en vue d’un gain matériel. »

    Réponse de la police

    Le 14 avril, deux corps de migrants ont été retrouvés près d’un cimetière à Obrenovac, dans la banlieue de Belgrade, la capitale serbe.

    La forêt qui entoure le cimetière est devenue un campement informel exploité par des #passeurs_afghans. Les victimes seraient des ressortissants afghans poignardés à mort. Deux autres migrants ont été blessés, l’un au cou et l’autre au nez.

    Milica Svabic précise que « des incidents similaires se sont produits par le passé, généralement entre des groupes de passeurs rivaux qui se disputent le territoire et les clients ».

    Selon Rados Djurovic, bien qu’il y ait une volonté politique de lutter contre les réseaux criminels et la migration irrégulière, le souci de préserver une bonne image empêche un véritable engagement pour s’attaquer aux causes profondes.

    Il explique que la nature lucrative de l’activité et l’implication de la population locale rendent « presque impossible le démantèlement de ces réseaux ».

    La #dissuasion plutôt que la #protection

    Malgré les efforts des ONG, le soutien institutionnel reste inadapté. « Au lieu de se concentrer uniquement sur la lutte contre la migration irrégulière et le trafic de migrants, les institutions devraient développer des mécanismes pour soutenir ceux qui ont besoin de protection », estime Rados Djurovic.

    Il rappelle que « les routes migratoires ont changé. Elles ne sont plus visibles pour les médias, le public, les institutions et dans les camps. Mais cela ne signifie pas que les gens ne continuent pas à traverser (les frontières) ».

    Cette évolution coïncide avec la fermeture de camps d’accueil de migrants situés le long des principales routes de transit. « Sur 17 camps, seuls cinq fonctionnent encore, et aucun n’est situé sur les principaux axes de transit. Il n’existe plus de camp opérationnel dans toute la région de Voïvodine, dans le nord de la Serbie, à la frontière de l’UE ».

    Or, sans accès à un logement et confrontés à des expulsions régulières, les migrants n’ont que peu d’options. « Cela renforce les passeurs. Ces derniers comblent alors le vide en proposant des logements comme un service payant », observe Rados Djurovic.

    Et les ONG ne peuvent combler l’absence de structures étatiques. Roberto Forin, du Mixed Migration Center, constate que « si certaines ONG fournissent un soutien juridique et psychosocial, la couverture n’est pas permanente et de nombreux migrants ne sont pas au courant des services disponibles ». De plus, les travailleurs humanitaires s’exposent aux dangers des bandes criminelles, limitant ainsi leur champ d’action.

    Enfin, la Serbie a pour objectif de rejoindre l’UE et cherche à s’aligner sur les politiques migratoires européennes. En ce sens, montrer que la frontière serbe est forte est devenu une priorité.

    Selon Rados Djurovic, le Serbie veut « marquer des points sur la question de la migration ». Ainsi « ils peuvent prétendre que le recours à la violence, à la police des frontières et aux opérations conjointes stoppe la migration, même si ce n’est pas vrai. Tout le monde y gagne : les personnes qualifiées d’ »étrangères" sont ciblées et la lutte contre l’immigration devient à la fois politiquement et financièrement lucrative".

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64299/comment-les-passeurs-profitent-des-politiques-migratoires-restrictives
    #route_des_Balkans #politiques_migratoires #responsabilité #migrations #réfugiés #frontières #fermeture_des_frontières #criminalité

    ping @karine4

  • « La Mauritanie n’est pas le garde-frontière de l’Europe, elle défend une coopération migratoire, mais aussi des enjeux de sécurité nationale »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/29/la-mauritanie-n-est-pas-le-garde-frontiere-de-l-europe-elle-defend-une-coope
    https://img.lemde.fr/2025/04/28/0/0/6087/4058/1440/960/60/0/fcebe6d_sirius-fs-upload-1-q802txexwewk-1745832062334-000-34u48er.jp

    « La Mauritanie n’est pas le garde-frontière de l’Europe, elle défend une coopération migratoire, mais aussi des enjeux de sécurité nationale »
    Tribune Mohamed Salem Ould Merzoug
    Ministre des affaires étrangères de Mauritanie
    Dans un environnement régional où les crises sécuritaires, économiques et climatiques alimentent des flux migratoires croissants, la Mauritanie a fait le choix d’une politique migratoire cohérente, lucide et résolument tournée vers la stabilité. Face aux défis qui traversent le Sahel et l’Afrique de l’Ouest, notre pays refuse les solutions simplistes et défend un modèle fondé sur trois piliers : la souveraineté, la solidarité et la coopération.
    Pays carrefour entre l’Afrique subsaharienne, le Maghreb et l’Europe, la Mauritanie est au cœur des dynamiques migratoires du continent. Notre situation géographique nous expose, mais elle nous confère aussi une responsabilité : celle de gérer ces mouvements dans l’ordre, la légalité et le respect des droits fondamentaux.
    Depuis plusieurs années, la Mauritanie a fait le choix de structurer sa politique migratoire à travers une meilleure gestion administrative des flux, un renforcement des capacités de contrôle aux frontières et une approche sécuritaire équilibrée, respectueuse de notre cadre légal et des conventions internationales.
    Notre pays accueille aujourd’hui des milliers de migrants et réfugiés, certains fuyant l’insécurité et la violence au Sahel, d’autres venant d’un peu partout en Afrique de l’Ouest en quête de meilleures conditions de vie. A Bassikounou, à la frontière avec le Mali, comme à Nouadhibou, sur l’Atlantique, nos structures administratives et nos forces de sécurité travaillent avec des partenaires internationaux pour offrir un encadrement digne, humanitaire et sécurisé.
    Mais la Mauritanie n’a pas vocation à devenir un camp à ciel ouvert. Elle agit avec les moyens qui sont les siens, dans un environnement fragile, et appelle à une plus grande solidarité internationale, notamment de la part des pays du Nord. La Mauritanie n’est pas le garde-frontière de l’Europe. Notre politique migratoire est souveraine. Elle répond à des enjeux de sécurité nationale, mais elle repose aussi sur notre engagement panafricain : accompagner les mobilités humaines dans le respect de la dignité, lutter contre les réseaux de traite et favoriser le retour vers les pays d’origine dans des conditions sûres.
    A travers les dialogues bilatéraux et les mécanismes de coopération, nous défendons une approche basée sur la responsabilité partagée. Ce partenariat ne doit pas être fondé sur la peur des arrivées, mais sur la construction de solutions durables : emploi des jeunes, développement local, investissements dans les zones de départ.
    Dans le cadre de ses relations avec ses partenaires européens, la Mauritanie réaffirme son attachement à une coopération dynamique et équilibrée, fondée sur le respect mutuel, le dialogue sincère et la responsabilité partagée. Elle se félicite des avancées réalisées avec l’Union européenne en matière de gestion des migrations, et exprime sa volonté de poursuivre et d’approfondir ce partenariat stratégique dans un esprit de confiance et d’intérêt commun.
    La Mauritanie est convaincue que les mécanismes de coopération peuvent contribuer à bâtir des réponses durables et mutuellement bénéfiques, en conciliant les impératifs de sécurité avec des priorités tout aussi essentielles : le développement local, l’insertion économique des jeunes, le renforcement des capacités nationales et le soutien aux régions de départ et de transit.
    En tant que partenaire engagé, la Mauritanie réaffirme sa disponibilité à œuvrer de manière concertée avec l’Europe pour faire de la migration un vecteur de développement et non une source de tension. Sa politique migratoire s’inscrit pleinement dans une démarche de coconstruction, attentive aux équilibres nationaux mais aussi ouverte à la coopération régionale et internationale.
    Elle appelle ainsi à un partenariat renouvelé, fondé sur la confiance, l’écoute et la solidarité, capable d’aborder les dynamiques migratoires dans toute leur complexité, en agissant sur les causes profondes comme sur les effets visibles, au bénéfice des populations des deux rives.
    A ceux qui, sur le continent, s’interrogent sur le sens de cet engagement, la Mauritanie souhaite rappeler que sa diplomatie reste profondément panafricaine dans ses orientations. Elle agit avec la conviction que les défis migratoires appellent des solutions africaines, construites en partenariat, dans un esprit de solidarité, de dignité et d’intégration continentale. Elle plaide ainsi pour une approche qui renforce les capacités africaines à maîtriser leurs propres dynamiques, tout en s’inscrivant dans un dialogue sincère avec l’ensemble de ses partenaires.
    La Mauritanie appelle à une gouvernance concertée des migrations au niveau de l’Afrique de l’Ouest. Aucun pays ne peut répondre seul à ces défis. C’est pourquoi nous soutenons l’harmonisation des politiques migratoires à l’échelle régionale, la coordination des dispositifs de sécurité aux frontières, et la lutte commune contre les passeurs et les trafics.
    Enfin, nous appelons à un changement de regard sur la migration : elle ne doit pas être perçue uniquement comme un problème à contenir, mais aussi comme un levier de développement, de mobilité professionnelle et d’intégration régionale. La Mauritanie poursuivra sa politique migratoire fondée sur une lutte sans concession contre les réseaux de trafiquants de personnes afin de promouvoir une migration régulière, sûre et ordonnée, aussi bien dans un cadre national que régional et en relation avec nos partenaires internationaux.
    Cette politique de fermeté sera menée avec responsabilité et humanité, tout en continuant à plaider pour une coopération équilibrée et respectueuse. La migration, gérée avec sagesse, peut être une opportunité – pour l’Afrique, pour l’Europe, et surtout pour les hommes et les femmes concernés.

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#europe#afrique#politiquemigratoire#frontiere#sante

  • À Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, des centaines de migrants « dans une situation de détresse » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64210/a-rosso-a-la-frontiere-entre-le-senegal-et-la-mauritanie-des-centaines

    À Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, des centaines de migrants « dans une situation de détresse »
    Par Romain Philips Publié le : 25/04/2025
    Plusieurs semaines après le début de la campagne d’expulsions de migrants menée par les autorités mauritaniennes, des centaines de migrants se retrouvent bloqués à Rosso, ville transfrontalière entre la Mauritanie et le Sénégal. Un afflux qui rend la situation humanitaire difficile dans la région.
    « Les policiers nous ont arrêtés alors qu’on se rendait au travail. Je n’ai pas les moyens pour retourner chez moi. Je n’ai pas non plus d’argent pour manger ou acheter des médicaments, je ne sais pas quoi faire ». Dans une vidéo transmise à InfoMigrants, un migrant nigérian raconte sa détresse après avoir été arrêté en Mauritanie puis envoyer à la frontière avec le Sénégal, à Rosso. Son corps est couvert de blessures. Depuis le début de l’année, de tels témoignages se multiplient. « Ils nous ont tabassés et amenés en prison sans rien nous dire » et « pris tout ce qu’on possédait : argent, montres, téléphones », racontait Ismaïla à l’AFP après son arrestation par la police mauritanienne. « Ils nous ont (ensuite) menottés et nous ont mis dans des bus surchargés pour nous expulser comme des vauriens », raconte-t-il depuis Rosso, du côté sénégalais de la frontière.
    Si des centaines de migrants se retrouvent à errer dans la précarité dans cette localité frontalière du Sénégal, c’est parce que depuis plusieurs semaines, la Mauritanie mène une campagne d’expulsions de migrants en situation irrégulière. Ainsi, des centaines d’exilés, notamment sénégalais, maliens, ivoiriens, guinéens ou encore gambiens, sont bloqués de chaque côté de la frontière « dans une situation de détresse ». Leur nombre total est difficile à établir.
    « Nous essayons de les aider mais nous n’avons pas assez pour tout le monde. Ils manquent d’eau, de nourriture, de médicaments, n’ont pas de logements », raconte un humanitaire mauritanien sur place à InfoMigrants. Selon lui, des refoulements ont lieu quasiment tous les jours. « Au moins deux bus d’au moins 60, voire 70 personnes, arrivent régulièrement à Rosso », commente-t-il. Un flux ininterrompu de personnes qui fait grossir les bidonvilles de la région. « On a ouvert deux foyers ces deux derniers mois dans deux maisons qu’on a réhabilitées - qui n’ont toutefois par l’eau courante, ni l’électricité - parce que les gens arrivent et restent. Ils errent dans la ville », raconte-t-il. « On essaye de trouver un représentant pour chaque nationalité afin d’organiser les choses mais chaque jour presque, on nous appelle pour nous signaler un nouveau groupe (qui arrive) », ajoute-t-il.
    Conséquences de ces expulsions mauritaniennes, des centaines de personnes se retrouvent coincés dans cette ville à la frontière avec le Sénégal. Faute de documents de séjour en règle, elles ne peuvent ni retourner en Mauritanie, ni transiter par le Sénégal - qui refusent de laisser passer des personnes sans documents d’identité valides.
    « La Mauritanie n’a pas respecté les règles. Les autorités ont juste envoyé ces gens à la frontière. Mais on ne peut pas jeter les gens comme du bétail », tance le président du conseil des Guinéens au Sénégal, Diallo Amadou Oury, qui s’inquiète pour sa communauté à Rosso. Et d’ajouter : « La Mauritanie aurait dû aviser ces ressortissants puis les expulser en bonne et due forme, vers leur pays ». Actuellement, quelque 300 ressortissants guinéens sont à Rosso, des deux côtés de la frontière « et d’autres arrivent presque tous les jours »."Ces gens sont dans une situation humanitaire grave. Ils sont exposées à tout à Rosso : faim, maladies, problèmes sanitaires, etc. Il y a des femmes et des enfants. Certains vivent à même le sol sur de la terre battue", commente de son côté le président du conseil des Guinéens en Mauritanie, Mamadou Bobo Bah.
    Côté sénégalais, les plus chanceux atterrissent dans les locaux de la Croix-Rouge où ils sont pris en charge. Mais selon le président du comité local de l’organisation à Rosso, Mbaye Diop à l’AFP, l’affluence de migrants est telle que début mars, ils n’avaient déjà plus de place pour tous les accueillir. Ces expulsions de migrants sont des opérations de « routine » qui visent les personnes en situation irrégulière, selon les autorités mauritaniennes qui n’ont pas donné de chiffres sur l’ampleur de ces refoulements. Face aux critiques d’ONG ou d’autres pays qui ont dénoncé des expulsions « inhumaines », le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a déclaré que les expulsions étaient « faites dans le respect des conventions internationales ». Et selon le gouvernement, les migrants sont refoulés vers les postes frontières par lesquels ils sont entrés dans le pays.
    Certains voient dans ces vagues d’arrestations un lien avec l’accord conclu entre la Mauritanie - pays devenue l’un des principaux points de départ pour les migrants souhaitant rejoindre l’Europe en prenant la mer - et l’Union européenne. En mars 2024, la Mauritanie a signé avec Bruxelles un partenariat visant à lutter contre l’immigration illégale. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.
    Mais les migrants l’assurent, ils ne voulaient pas « prendre la pirogue » pour rejoindre l’Europe."Ils résidaient en Mauritanie et travaillaient. Certains ont même encore une famille en Mauritanie qui n’a pas été arrêtée", assure Diallo Amadou Oury. La semaine dernière, plusieurs sources confiaient déjà à InfoMigrants que, contrairement à de précédentes vagues d’interpellations, les migrants interceptés n’étaient plus seulement des personnes en partance vers l’Europe mais que tous les profils semblaient concernés. « Il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants », racontait Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur. « Mais maintenant, on voit vraiment l’absence des migrants dans la ville ».

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#senegal#guinee#refoulement#frontiere#rosso#sante#humanitaire#frontiere