Norvège élections : réveil douloureux pour les Norvégiens - l’extrême droite à deux doigts du pouvoir.
Vulgaire, obscène et revanchard : c’est ce qu’on peut dire de l’intervention de la cheffe de l’extrême-droite norvégienne, Siv Jensen, après l’annonce des résultats des élections législatives qui se sont déroulées le 9 novembre 2013.
Le quotidien Aftenposten a même qualifié ce discours de tout à fait "indigne pour une personnalité politique de ce niveau et qui n’a rien à voir avec la démocratie". Siv Jensen entrant sur scène dit à son public : "et maintenant écoutez bien ce que je vais dire ... ... Elle hurle dans le micro : "Allez !! Ciiiiaaaooooo Jens !!! [Jens Stoltenberg, le premier ministre travailliste sortant]. je traduis le sens : allez, casse toi, on t’a assez vu]. Le reste du speech n’est pas tellement plus fin. Siv Jensen répète "On a gagné ! On a gagné !". Je suis resté très perplexe devant ce triomphalisme artificiel, parce qu’au vu des ses résultats, elle n’a objectivement aucune raison de jubiler.
L’extrême droite, (FrP) a fait 16 % soit 7 % de moins qu’au élections municipales de 2009 ! par ailleurs, le parti perd 12 sièges au parlement. Et avec ce résultat minable, non seulement elle triomphe, et exige d’avoir "au moins cinq ministères, et pas des moindres : entre autres éducation, santé, finance et peut-être culture, (mais les observateurs se sont bien moqués de cette dernière velléité, parce qu’il est bien connu que la culture et le FrP ne font pas très bon ménage - un journaliste d’Aftenposten a même dit que « cette option est absolument inimaginable [impensable] » ). Il suffit de lire dans le programme du parti les questions liées à la culture, ou simplement de les écouter en parler pour comprendre « qu’il n’est pas vraiment souhaitable que le FrP s’occupe des questions culturelles en Norvège » .
Les populations Sami peuvent aussi se faire du souci, elles ont souvent été dans la ligne de mire des cadres du parti.
Quand à la "gagnante", Erna Solberg qui dirige la droite conservatrice, elle n’a pas de quoi être fière : elle fait 27 % à comparer avec les 31 % du parti travailliste de Jens Stoltenberg, un écart de 4 %, ce qui n’est pas rien.
Et si elle "gagne" comme elle l’a dit, c’est uniquement parce qu’elle a pactisé avec le diable.
En formant cette alliance avec l’extrême droite, elle a pris la responsabilité d’entrainer son parti et les autres membres de cette « coalition bourgeoise » (comme ont dit ici) vers les extrêmes... Ce que craint le KrF, les chrétiens démocrates, puisque dans ce contexte, ils annonçaient qu’ils hésitaient grandement à participer au gouvernement.
Les quatre partis de droite ont commencé à négocier la formation du prochain gouvernement qui doit se mettre en place en octobre. Et ça s’annonce douloureux.
Erna Solberg aura à assumer tout au long de son mandat, le choix d’une alliance avec un parti qui a été celui du tueur de masse Anders Behring Breivik, qui est ouvertement xénophobe et islamophobe (un cadre du FrP avait écrit sur son blog « je hais l’Islam et les musulmans » ), et dont l’ancien chef Carl Ivar Hagen n’hésitait pas à faire, dans ses discours, référence à Adolph Hitler.
Je rêve pour les Norvégiens et la Norvège d’un réveil citoyen rapide.
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Ikke noe vinnertriks å være sinna
Erna Solberg blir ingen stor taler, men hun viste statsmannstakter på valgvaken mandag, mener retorikk-eksperter, som slakter Siv Jensens vinnertale.
kaja korsvold
Publisert : 10.sep. 2013 16:26 Oppdatert : 10.sep. 2013 16:55
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Siv Jensens tale på Fremskrittspartiets valgvake har vakt sterke reaksjoner. Det er ikke først og fremst hva Siv Jensen sa, men måten hun sa det på og hvordan hun fremsto, som kan diskuteres, sier ekspert på retorikk Kjell Lars Berge.
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