• Laurent Alexandre, prophète du QI artificiel Le Comptoir le 22 septembre 2017 - Michel Juffé
    https://comptoir.org/2017/09/22/laurent-alexandre-prophete-du-qi-artificiel

    Les discussions autour de la technologie sont sujettes à de nombreuses spéculations plus ou moins rigoureuses. Le Comptoir vous propose ici une version remaniée d’un texte initialement paru sur le blog technocritique Mais où va le web ?. Plein de bon sens, le philosophe Michel Juffé y questionne les fondements et les errances intellectuelles des interventions-spectacles de Laurent Alexandre, (fut)urologue (spécialiste) de l’intelligence artificielle et fondateur du site Doctissimo dont le “sérieux” n’est plus à prouver. Le philosophe répond notamment à son entretien publié au Figarovox en juin 2017 et qui donne le ton : « “Bienvenue à Gattaca” deviendra la norme ».

    Laurent Alexandre n’hésite pas à déclarer que :

    « L’intelligence dans une société numérique est la clé de tout pouvoir politique et économique. Nous avons créé une société de la connaissance sans réfléchir aux conséquences. Nous avons bâti une économie de la connaissance, sans comprendre que nous allions donner un avantage immense aux gens maîtrisant les données, dotés de plasticité cérébrale leur permettant de changer régulièrement de métier et de se former leur vie durant : toutes qualités qui sont mesurées par le QI [quotient intellectuel, NDLR]. Un point de QI supplémentaire fera de plus en plus la différence dans la société de la connaissance. Il faudrait rebaptiser le QI et l’appeler QCIA, le Quotient de complémentarité avec l’intelligence artificielle, pour lui ôter son caractère stigmatisant. À partir de 2020, le QI minimum pour avoir un emploi va augmenter de l’ordre de cinq à dix points par décennie. »

    Le QI n’a jamais été présenté, par ses inventeurs, comme une mesure de l’intelligence au sens global du terme – qui mesurerait la capacité de discriminer, jugement, esprit d’analyse et de synthèse, créativité, etc. – mais comme une mesure de performances dûment étalonnées, c’est-à-dire, pour grossir le trait, celles qu’on attend d’un élève qui a appris à lire, écrire, compter et dessiner.


    Prenons par exemple un test de QI en ligne (il y a des dizaines de sites du genre, ils sont rarement très sérieux…). On nous dit que : « Ce test de QI en ligne évaluera votre quotient intellectuel ou QI. Ce test QI rapide donne un résultat quantitatif et standardisé lié à l’intelligence abstraite. Nous utilisons la méthode du “QI par rang”. Elle permet à une personne de se comparer à un ensemble d’individus classés par secteur. » En clair, c’est un test comparatif, qui ne peut donner de valeurs absolues. Le QI donne donc un indice de dispersion autour d’une moyenne. En l’occurrence pour le QI standard, la moyenne est fixée à 100 pour des raisons arbitraires et historiques. La dispersion des valeurs de QI se situe généralement entre 60 à 140, sachant que moins de 70 est considéré comme “extrêmement inférieur” et que plus de 130 est “extrêmement supérieur”. À quoi ? Eh bien à la moyenne toujours arbitrairement fixée à 100. On a ainsi pu dire que le QI ne mesure que lui-même !

    Ainsi, quand on lit, par exemple, que le QI moyen des Français est de 98, que celui de la plupart des pays d’Afrique est de 70, et que celui de la Chine est de 105, c’est entièrement faux. N’y voir aucun préjugé racial ! Pour que de tels résultats soient valides, il faudrait placer un échantillon de toute la population mondiale dans un seul lot, un seul “secteur”, lui faire disposer des mêmes éléments culturels, des mêmes conditions de passation du test, et d’une garantie très forte de bonne lecture des résultats. C’est rigoureusement impossible. Ce que révèle l’édification du QI en mesure de l’intelligence ou encore en point de comparaison entre sociétés ou civilisations, c’est surtout une position idéologique très forte. Ce qu’on promeut à travers ce genre de démarche, c’est la correspondance accrue à un certain système de valeurs, à un environnement particulier qui valorise ce genre d’intelligence pour de bonnes ou de mauvaises raisons et avec de bons ou de mauvais effets. Rien ne dit que ces systèmes sont plus “intelligents” que les autres, plus humains, plus sains. L’histoire du QI ne dit pas autre chose : cette mesure a servi à justifier toutes les inégalités sociales, voire à produire des politiques publiques discriminantes.

    « Prendre le QI comme signe d’intelligence, c’est à peu près comme demander à un chien de chasse de sauter dans un cerceau, sans tenir compte de son intelligence de chasseur. »

    Revenons à notre (fut)urologue et calculons un peu. Selon Laurent Alexandre, dans 50 ans il faudra avoir un QI de 150 pour avoir un emploi, et dans 100 ans un QI de 200. C’est bien embêtant, car, en réalité, la moyenne restera toujours à 100, donc seulement 1/1000 de la population, au plus, aura un emploi. Et on ne pourra pas supprimer les autres, car cela ne servirait plus à rien d’avoir un QI de 200 et plus (faute de base : toujours cette satané moyenne !). Ici, je pense à la reine rouge d’Alice : il faut courir deux fois plus vite pour rester sur place.

    Le QI, ce Graal
    Moderniser l’école, bien sûr. Car à présent les « classes populaires » sont dépassées par « la technologie qui galope ».

    Il faut, nous dit Laurent Alexandre, augmenter les « capacités cognitives de la population, puisque dans le futur la quasi-totalité des inégalités seront liées aux capacités cognitives ». Comme c’est simple ! À concevoir tout au moins. Toujours la même erreur de raisonnement : si tout augmente, rien n’augmente.

    « La bétise, mieux vaut la prévenir, car on ne peut pas la guérir. »

    Peu importe. Le rôle de l’école va devenir « la programmation des prothèses cérébrales ». Sous le contrôle de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), bien sûr ! On a eu chaud. Imaginons que le rôle de l’école soit d’augmenter la taille des élèves, leur poids ou la longueur de leurs cheveux, ce serait beaucoup plus difficile. Tandis que là, l’école aura seulement à s’occuper de mieux remplir le cerveau des élèves… Ce qu’elle fait déjà depuis 130 ans (avec l’obligation d’instruire toute la population), avec les programmes ministériels et les manuels scolaires. Ce seront toujours des manuels, mais sous forme d’implants cérébraux. La niaiserie, dont Laurent Alexandre accuse l’école, est plutôt celle des adorateurs des “manipulations cérébrales made in Californie” qu’il invoque comme d’autres invoquent les esprits de la forêt ou dansent devant un totem.


    D’où cette mâle proposition : « On ne sauvera pas la démocratie si nous ne réduisons pas les écarts de QI. » Le QI devient ainsi une baguette magique… à mettre entre toutes les mains. Faut-il encore répéter – pour les malcomprenants – que le QI est une mesure de performances standardisées qui n’a de sens que par des écarts, sur une échelle conventionnelle ? Bref, le QI ne mesure pas l’“intelligence” mais des capacités combinatoires, numériques et géométriques, soit une faible partie des capacités intellectuelles, une goutte d’eau dans un océan de complexité. Prendre le QI comme signe d’intelligence, c’est à peu près comme demander à un chien de chasse de sauter dans un cerceau, sans tenir compte de son intelligence de chasseur. Par ailleurs, même en se plaçant dans un contexte de concurrence mondialisée “inévitable” qui semble être l’unique système de pensée supportant les analyses de Laurent Alexandre, le QI n’offre aucune garantie qu’on s’en tirera vraiment mieux ; puisqu’il ne mesure ni la créativité, ni le talent, qui seront pourtant les “compétences” les plus utiles dans le monde automatisé qui s’annonce.

    Foin de ces raffinements, ce qui compte est d’augmenter le QI, comme l’annonce le Prophète – Elon Musk – qui sait que l’augmentation “massive” du QI aura lieu par implants cérébraux. « La seule solution, avec le développement de colonies sur Mars, pour éviter que l’humanité tout entière soit exterminée d’un coup. » Elles sont quand même fortes ces IA ! Elles pourraient nous exterminer « d’un coup. »

    Vous ne connaissez pas Elon Musk ? Cet homme, dont le QI doit être très élevé, sûrement plus que 260 (le record officiel, de 250, est détenu par un américain – of course !), a 46 ans, est père de jumeaux et de triplés, pèse 17 milliards de dollars, et dirige plusieurs sociétés, grâce auxquelles il va nous transporter à 2 000 km/h par voie terrestre, nous envoyer sur Mars par millions, supprimer les bouchons des grandes villes et fusionner l’IA et le cerveau humain (dès 2021).

    IA, implantation : fusion et confusion
    Rappelons rapidement ce qu’est l’IA. L’intelligence artificielle est « l’ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence » (Encyclopédie Larousse). C’est sommaire et un peu tautologique, mais cela nous suffira pour la suite.

    Quelles sont les possibilités d’une IA ? On parle d’IA depuis Turing (1950) mais on se heurte toujours à la question du traitement de données non formalisées, autrement dit des connaissances qualitatives – une grande partie de celles qui nous sont utiles. S’il est vrai que le “deeplearning” est un saut qualitatif en matière d’analyse du signal sonore ou visuel – reconnaissance faciale, reconnaissance vocale, vision par ordinateur, traitement automatisé du langage, par exemple – nous restons dans le connu, le perceptible et le sensible. Je veux dire par là que nous n’apprenons pas à créer par automatisme, et que dès que l’objet reconnu comporte un très grand nombre de dimensions (un corps humain en action par exemple), il devient inanalysable… pour le moment.

    « Durant la transmission électrochimique entre nos neurones, l’ordinateur, même s’il ne fonctionne qu’au ralenti a pu accomplir un million d’opérations, tandis qu’un être humain n’a pu en effectuer une seule. »

    Et s’il est vrai que la dictée orale de textes sur ordinateur est un vrai progrès pour ceux qui écrivent beaucoup, les corrections restent longues et fastidieuses. Quant à la traduction automatique, elle réserve de belles et parfois cocasses surprises. Il s’agit bien d’intelligence artificielle, si intelligere est avant tout discriminer, différencier, trier, comme le suggère l’étymologie latine. Mais la modélisation ne peut pas être illimitée, car quelles que soient la vitesse et l’architecture de traitement de données d’un ordinateur, l’augmentation des dimensions à paramétrer excède assez vite toute possibilité de calcul.

    Ce qui est “profond” est le nombre de couches de traitement de données et non l’apprentissage lui-même, au sens habituel du terme. Et ce qui est important est le service rendu, par exemple à des aveugles pour se diriger et reconnaitre des objets et des personnes. Bref, l’IA ne va pas, par un coup de baguette magique, rendre les gens intelligents, mais elle facilite l’usage de leur intelligence et peut les dispenser des tâches qui requièrent une intelligence répétitive, habituelle, conventionnelle, etc. N’oublions pas, aussi, que l’IA reste opaque pour la plupart des usagers, à commencer par le GPS des voitures et des téléphones mobiles, les moteurs de recherches, et bien d’autres “applis” auxquelles ils ne comprennent rien. D’où non seulement le danger d’une grande fracture numérique mais aussi celui de distorsion et de falsification des informations, aides et renseignements recueillis.

    Il ne faut pas, non plus, surestimer les performances d’une IA. Par exemple, depuis 2016, celle de battre un champion du jeu de Go. Il a bien fallu programmer l’ordinateur – pardon l’IA – pour qu’il combine des successions de coups. Et qui l’a programmé ? Des gens qui savent jouer au Go et ont eu tout leur temps pour bâtir ce programme. Ce qui est nouveau est que les concepteurs ont imité une forme d’intuition, produite par des milliards d’ajustements automatiques dont personne ne comprend la logique.

    Pour le reste, ça n’est qu’une question de vitesse relative : la transmission électrochimique (celle de nos neurones) est au mieux de 100 m/s, donc 1/200 de seconde pour 50 centimètres (entre l’œil et la main, par exemple). Durant cet intervalle, l’ordinateur, même s’il ne fonctionne qu’au ralenti – disons à 10­ 000 km/s – a pu accomplir un million d’opérations, tandis que par ailleurs, un être humain n’a pu en effectuer une seule, car le cerveau ne discrimine que des durées supérieures à 1/25 de seconde.

    L’IA de demain
    Aux dires de 252 experts en apprentissage par ordinateur (les plus qualifiés du monde, bien sûr), l’IA “battra” les humains en traduction des langues (à l’horizon 2024), en rédaction d’essais (2026), en vente (2031), en chirurgie (2050). En ce qui me concerne, encore neuf ans de patience et je pourrai arrêter d’écrire. En revanche rien n’est dit sur la fabrication des tartes aux pommes, où j’excelle, et je vais peut-être pouvoir continuer à en faire jusqu’en 2035 ou plus. Les mêmes prédisent que tous les emplois humains seront remplacés dans 120 ans. Encore une prédiction cocasse : comme on ne sait rien de notre mode de vie dans 120 ans, que peut-on prévoir sur l’emploi ou quoi que ce soit d’autre ? Qui aurait imaginé la machine à laver le linge et la pilule contraceptive au début du XXe siècle ? C’est pourtant ce qui a le plus changé la vie des femmes (donc de l’espèce humaine) durant ce siècle, en incluant les progrès de la chirurgie et de l’imagerie médicale. Personne n’aurait l’idée de parler d’IA à propos de la machine à laver, c’en est pourtant un des plus beaux succès.

    Toujours est-il qu’Elon Musk et ses compétiteurs (car c’est un marché de milliers de milliards de dollars, bien sûr) ne veulent pas que nous soyons dépassés par les IA (au sens fort du terme : machines capables d’apprendre, d’éprouver des émotions, de se reproduire).

    « Pour nous sauver des IA tyranniques, des composants électroniques seraient implantés dans le cerveau “entrelacés entre nos 83 milliards de neurones, ce qui nous transformerait en cyborgs” [sic(k)]. » Laurent Alexandre

    Car, ayant lu trop de science-fiction de médiocre qualité et ayant vu plusieurs fois Terminator I, II et III, ils sont persuadés de la révolte des machines, autrement dit que l’IA va “dépasser” (à droite ou à gauche ?) l’homme, ce qui « nous transformerait en animaux domestiques dans le meilleur des cas. »

    « Elon Musk, nous dit Laurent Alexandre, est très influencé par Nick Bostrom [44 ans, professeur à Oxford], le théoricien des IA hostiles, qui défend l’idée qu’il ne peut y avoir qu’une seule espèce intelligente (biologique ou artificielle) dans une région de l’univers. Ayant comme premier objectif sa survie, toute IA forte se protégera en cachant ses intentions agressives et en attaquant préventivement. » Qu’est-ce qu’une espèce intelligente ? Et pourquoi ne pourrait-il y en avoir qu’une dans une région de l’univers ? Et les fourmis, alors ? Et les rats, qui nous parasitent autant qu’ils veulent ? Et les arbres, sans lesquels nous n’existerions même pas ? J’oubliais : toutes ces choses-là (fourmis, rats, arbres) ne peuvent pas passer un test de QI, alors que les IA le peuvent.

    Bref, pour nous sauver des IA tyranniques, des composants électroniques – je suppose de la taille de quelques micromètres (10-6 µm), avec une finesse de gravure de 10 nanomètres (10-8 nm) – seraient implantés dans le cerveau « entrelacés entre nos 83 milliards de neurones, ce qui nous transformerait en cyborgs » (comme il peut y avoir jusqu’à 20 000 synapses par neurone, on ne sait pas très bien où se passera l’entrelaçage). Difficile de rester plus vague : à quoi serviront ces implants ? Faudra-t-il les remplacer ? À quel rythme deviendront-ils obsolètes ? Qui va les réparer ? Eux-mêmes ? Un couple de médecins et d’IA-médecins ? Leur porteur (puisqu’il est devenu très intelligent) ? Un électronicien ? Un plombier ?

    L’idée même de fusion – étape suivante de l’augmentation cérébrale – entre IA et êtres humains, sous des dehors riants (fusionner c’est augmenter, en mieux) est assez mal venue. La fusion est généralement une régression ; l’amour fusionnel diminue les deux partenaires et augmente leur fragilité. Le métal en fusion perd toute forme (mais le forgeron est là pour lui en donner une). Faire fondre quelque chose (du liquide au solide) peut être très utile, faire fusionner deux choses en les rendant liquides pour les mélanger (amalgame dentaire) aussi. La fusion de deux sociétés est quant à elle pleine d’aléas (si ce sont des réseaux ferroviaires, électriques ou bancaires, on en voit les avantages en termes de solidarité et de fiabilité, mais si ce sont des entités industrielles et/ou commerciales très variées, c’est souvent un échec). Mais fusionner deux organismes tels qu’un réseau de composants électroniques et un cerveau humain, si c’est seulement possible, relève d’une erreur d’attribution : ce n’est pas parce qu’on a parlé de réseaux de neurones en IA qu’il s’agit de vrais neurones artificiels. Cette prétendue fusion aboutirait plus probablement à Brendel/mouche/télépode (cf. le film La Mouche) – soit un abominable mélange régressif et non viable. En réalité, il ne s’agit pas de fusion mais de greffe (si la chose implantée s’incorpore à peu près complètement) ou de prothèse (si elle remplace passivement).

    À la question « Quel est le contraire de l’intelligence artificielle ? », Henri Atlan répondit « La bêtise humaine »

    Revenons au futur proche. “L’augmentation cérébrale”, en supposant qu’elle réussisse, serait-elle d’une quelconque utilité ? Si elle affine nos sens, nous permet de mémoriser plus aisément, de réagir plus vite, d’être plus précis dans nos gestes, elle ne sera pas mal venue. Rendra-t-elle plus intelligent ? Oui, si toutes les qualités susnommées nous rendent plus aptes à discerner, à juger, à nuancer, à peser, à imaginer, à choisir. Ce qui n’a rien de sûr, car les hautes performances corporelles ne garantissent en rien la moindre capacité à faire face aux diverses situations sociales, économiques, techniques, écologiques… auxquelles sont confrontés en permanence les êtres humains (comme tous les autres êtres vivants d’ailleurs). En revanche la saturation d’informations, l’implantation d’éléments à très haute vitesse et inaptes à se régénérer risquent d’induire de graves dysfonctionnements et des phénomènes de types cancéreux.

    D’ailleurs, pourquoi les adorateurs de l’IA n’ont-ils pas pensé à quelque chose de bien plus simple : doubler, tripler ou décupler le nombre de neurones, ce qui nous rendrait – forcément – deux, trois ou dix fois plus “intelligents” ? Il suffirait d’augmenter aussi le volume intérieur de la boîte crânienne ou de la remplacer par un casque hémisphérique en tungstène.
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    Puces RFID implantées dans les mains.

    Revenons à notre ami Laurent Alexandre. Lorsque le journaliste (Vincent Tremolet de Villers) lui dit : « L’homme ne se réduit pas à son cerveau. Il est aussi sensibilité et vie intérieure. Ces deux dimensions sont-elles menacées ? », il a droit à cette réponse digne de figurer dans une anthologie du non-sens : « Vous avez à mon sens tort, l’homme se réduit à son cerveau. Nous sommes notre cerveau. La vie intérieure est une production de notre cerveau. L’Église refuse encore l’idée que l’âme soit produite par nos neurones, mais elle l’acceptera bientôt. »

    À l’appui de cette vérité définitive, Laurent Alexandre cite le révérend Christopher Benek [dont le site “illuminant” vaut le détour], qui souhaite que les machines douées d’intelligence puissent recevoir le baptême si elles en expriment le souhait. Ouf, nous sommes sauvés : c’est bien connu, des machines chrétiennes ne pourront être que des apôtres de l’amour universel et ne chercheront jamais à éliminer l’être humain. Bien mieux que les trois lois de la robotique d’Asimov.

    L’ordre numérique et la loi technologique
    Les élucubrations franchissent un cran dans la mégalomanie, lorsque Laurent Alexandre nous explique que nous, auditeurs moyens, n’avons pas encore compris que les “vrais” maîtres du monde sont les Gafa [Google, Amazon, Facebook, Apple, NDLR] et leurs semblables asiatiques. Ce sont eux qui font la “loi” (on ne sait pas laquelle, mais peu importe) et dictent leur conduite aux gouvernements (NB : avant c’était les Ford, les Rockefeller, etc.). « L’essentiel des règles n’émane plus des parlements mais des plateformes numériques. » Les parlements sont dépassés et même obsolètes, puisqu’ils ne comprennent rien à LA technologie, ne pourraient pas « auditer » les IA (je n’ai pas compris en quel sens Laurent Alexandre emploie le mot “auditer”). Bref, les politiques, comme les éducateurs, vivent dans le passé et feraient bien de se mettre à l’écoute des dirigeants de la révolution numérique, qui vont parvenir, enfin, à créer “l’homme nouveau” dont rêvaient les communistes dans les années 1920.

    « Deux choses sont infinies, l’univers et la bêtise humaine, et pour l’univers je n’en suis pas absolument sûr » citation attribuée à Albert Einstein

    Il est quand même douteux que les politiques y parviennent (à écouter les maîtres du monde) car ils « raisonnent à quinze jours, la Silicon Valley à 1 000 ans », clame Laurent Alexandre (cité par Hubert Guillaud sur le site Internetactu, d’après son discours déjanté à la conférence Unexpected sources of inspiration, centrée sur les enjeux du digital et créée il y a 10 ans ; elle a accueilli 1 800 personnes au Carrousel du Louvre en 2015).

    Quel manque d’ambition de la Silicon Valley (telle que l’imagine Laurent Alexandre). Car, en réalité, ses 6 000 entreprises de haute technologie et ses liens consubstantiels avec l’université de Stanford, une des meilleures du monde, sont capables de réalisations de grande qualité. Des auteurs tels que H.G. Wells, A.E. Van Vogt, A.C. Clarke, I. Asimov, R. Silverberg, etc. anticipent sur des centaines de milliers, des millions et même des milliards d’années (cf. La Cité et les Astres, d’Arthur Clarke, écrit en 1956).

    De plus, ce jugement est faux : les hommes d’État de quelque envergure ont depuis longtemps envisagé le futur sur des centaines d’années ou plus, et ont tout fait pour bâtir pour des millénaires. Il est également faux que tout se passe à la Silicon Valley. Les fabricants de matériel électronique, de systèmes, réseaux et terminaux (tels que les smartphones, par exemple) informatiques, œuvrent dans le monde entier. Et l’inventivité en matière d’usages du “numérique” n’est pas l’apanage de l’Amérique du Nord. Ce qui distingue les Californiens est d’une part une capacité à capitaliser vite et bien, et par suite à monter rapidement de grandes compagnies, d’autre part leur industrie du spectacle (show business) qui en fait les premiers “communicants” (baratineurs et propagandistes) du monde.

    Certes, une branche d’industrie peut vouloir “faire la loi” dans son domaine (comme EDF entre 1945 et 1985), mais ne peut pas voter les lois, et c’est pourquoi le lobbying et la corruption d’élus et de fonctionnaires existent.

    De l’urologie à la futurologie
    Laurent Alexandre est médecin diplômé d’urologie et a suivi les cours de MBA d’HEC, ce qui lui a manifestement réussi puisqu’il a créé Doctissimo – site plusieurs fois dénoncé pour son peu de fiabilité –, qu’il a vendu au groupe Lagardère pour 70 millions d’euros en 2008. Depuis, il a ajouté trois lettres à sa spécialité de départ, « f-u-t » comme dans futé, car il l’est, pour faire avaler de telles énormités. Car ce n’est pas fini : il est aussi généticien, cosmologue et visionnaire à très, très long terme.

    « Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain » Friedrich Schiller, La pucelle d’Orléans, 1801

    Pour lui, l’espèce humaine va devenir immortelle… d’ici 1 000 ans au plus. Pour cela, il faudra avoir fusionné avec l’IA. « Le but ultime de la science est de combattre la mort de l’univers, par la création artificielle de nouveaux univers. Après la mort de la mort, la science se consacrerait à combattre la mort de l’univers. La cosmogénèse artificielle mobiliserait toute l’énergie de l’humanité dans les prochaines milliards d’années. »

    Isaac Asimov avait trouvé plus simple de construire un ordinateur, Multivac, qui, après des milliards d’années d’auto-perfectionnement (et suite à la fusion, hors espace-temps, entre ordinateur et être humain), découvrirait enfin, après la disparition de l’univers, la réponse à la question : « Peut-on inverser l’entropie ? » et engendrerait un nouvel univers en disant simplement : « Que la lumière soit ! » (La Dernière Question, 1956). Mais Laurent Alexandre ne cite pas Asimov.

    En revanche, il croit citer Darwin qui aurait “expliqué” que si l’univers mourrait, alors l’aventure humaine n’aurait eu aucun sens. On peut toujours chercher quoi que ce soit qui ressemble à ce genre de réflexion chez Darwin, ce serait en vain, car Darwin comprenait que l’espèce humaine est une espèce parmi d’autres, vouée à disparaître, comme les autres. Il est vrai que Darwin ne savait rien de l’IA. Quel était son QI, au fait ?

    Il prétend aussi citer Teilhard de Chardin, qui aurait introduit en 1922 le terme de “noosphère”, alors que, même s’il y a pensé dans les années 1920, le terme a été d’abord utilisé publiquement par Édouard Leroy au Collège de France en 1927, et diffusé par Vernadski, auteur de La Biosphère (1926) – ouvrage traduit en français en 1929 – qui formule le triptyque suivant : lithosphère, biosphère, noosphère. Teilhard en parle dans Le Phénomène humain, qui n’a paru qu’en 1955, ayant été interdit par l’Église catholique durant près de dix ans. Ce qui est certain, c’est que Laurent Alexandre ne comprend rien à la pensée de Theilhard : « Le monde futur décrit par Teilhard est bien cette fusion neurotechnologique où le corps disparaît progressivement. » Teilhard n’a jamais envisagé ce genre de futur. Il voulait concilier la théorie darwinienne et un Dieu « Moteur, Collecteur et Consolidateur, en avant, de l’Évolution » (La place de l’homme dans la Nature : Le groupe zoologique humain, 1956 ; ce livre fut interdit à la publication durant sept ans).

    Laurent Alexandre est quand même un grand humaniste, porteur d’une nouvelle éthique : « Je suis persuadé que le sauvetage de notre corps constitue l’un des trois piliers essentiels de notre humanité avec le maintien du droit à nous déconnecter de la matrice et le maintien d’une part de hasard génétique. » Comme la vie humaine est simple : tous les autres maux dont nous pouvons souffrir ne sont rien à côté des trois qu’il dénonce !

    Par exemple : les maladies dégénératives, les guerres de religion, les pénuries alimentaires, les pollutions (air, sol, eau), les catastrophes naturelles, les accidents industriels, l’exploitation des enfants, les viols et violences continuels, etc. Laurent Alexandre vit déjà dans un monde virtuel où rien ne compte d’autre que la projection permanente de visions manichéennes (transhumains, tous bons – IA, toutes mauvaises) et d’ennemis imaginaires propres aux délires paranoïaques (au vrai sens du terme : se croire menacé de destruction). À moins qu’il ne fasse semblant, parce que ça peut rapporter encore plus d’argent que Doctissimo.

    #Qi #discriminations #IA #Elon_Musk #Laurent_Alexandre #RFID #stupidité #Urologie #futurologie #Doctissimo #Isaac_Asimov #noosphère

  • L’imaginaire du Bitcoin (1/2) : économies futures et posthumaines
    http://www.internetactu.net/2017/09/06/limaginaire-du-bitcoin-12-economies-futures-et-posthumaines

    Le mot #économie se voit rarement associé à celui d’imaginaire. Pourtant, le domaine n’a pas été épargné par les folles spéculations. Ainsi, au cours des dernières décennies, on a pu voir, derrière un phénomène comme le bitcoin, se développer tout un ensemble de thèmes futuristes. La nouvelle #monnaie se trouve ainsi (...)

    #Articles #Futurs #imaginaire #Science-fiction

  • World Map Shows What a Hyperloop Future May Look Like | Inverse

    https://www.inverse.com/article/26459-hyperloop-one-map-global-underground-system

    The vacuum-sealed hyperloop train system came one step closer to reality last week, when a company working on bringing the transit system to life announced the next step in a global competition. Los Angeles-based Hyperloop One has selected 35 teams as finalists in its global challenge, who will now present regional proposals at three different showcases starting next month.

    “It’s more than just a train, or a pod in a tube,” Josh Giegel, Hyperloop One’s president of engineering, told Inverse. “We’re taking it to a level of connectivity and really being the high-speed backbone of the future transportation network.”

    #cartographie #futur #imaginire #hyper-loop

    • J’aime assez le fait que le concepteur de cette carte a déjà prévu deux embranchements pour joindre Edimbourg et Glasgow, séparées de 75 km par l’autoroute, tandis que les grandes villes africaines sont reliées par la mention « Under construction ». Déjà ça promet.

      Mais je suppose que l’aspect gag de cette carte apparaît dans le fait que les lignes respectent scrupuleusement les limites de la représentation cartographique centrée sur l’Europe : aucune ligne reliant l’Amérique à l’Asie par exemple ; ni lignes passant par les zones polaires. Genre « ça dépasserait du papier ».

  • Peter Frase : « On ne peut pas tout résoudre par des bricolages technos »

    Dans Four Futures : Life After Capitalism (Quatre futurs : la vie après le capitalisme), publié à l’automne 2016, l’intellectuel américain Peter Frase soutient que le développement de l’automatisation et de la robotisation, associé à une pénurie croissante des ressources dans un contexte de changement climatique, va tout bouleverser. En imaginant à quoi ce monde post-capitaliste pourrait ressembler, il déploie les outils de la science sociale et de la fiction spéculative pour explorer selon deux axes, raréfaction des ressources et hiérarchie des pouvoirs, les quatre scénarios d’un futur plus ou moins pessimiste.

    @sinehebdo #futurs

  • Un troisième pouce pour étendre ses capacités naturelles
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/un-troisieme-pouce-pour-etendre-ses-capacites-naturelles

    La designer Dani Clode (@daniclode), récemment diplômée du Royal College of Arts, nous propose de nous doter d’un troisième pouce (vidéo). Un moyen de montrer que les prothèses peuvent être plus que des substituts et devenir de véritables attributs, souligne le magazine Dezzen. « Étymologiquement, « prothèse » signifie « ajouter », ce qui ne (...)

    #A_lire_ailleurs #Futurs #bodyware #wearable

  • Fonts from the Future ?⚡️ | Alphabettes
    http://www.alphabettes.org/fonts-from-the-future

    Dear Leader has chosen His favorite typeface of 2116. Conceived, designed, and distributed exclusively by the Ministry of Truth, we are pleased to announce that with this release, we have leapt across a major technological hurdle amongst our news sources: the time-consuming task of editing conflicting stories. Propa saves journalists precious time by automatically replacing incorrect words with truthier words—taking advantage of simple OpenType technology.

    Our news sources have all agreed to use Propa, and they are very enthusiastic to do so because they no longer have the tedious task of choosing words. The Ministry happily serves the fonts, so we are able to continue to add words all the time, bettering our languages. When we make our language better, we make our Country better.

    #typo #futur

  • Technologie : peut-on se défaire des #promesses et des mythes ?
    http://www.internetactu.net/2017/06/14/technologie-peut-on-se-defaire-des-promesses-et-des-mythes

    Le dernier livre de Jean-Gabriel Ganascia a de nombreux mérites, le principal est certainement sa très grande clarté. Dans Le mythe de la Singularité, le spécialiste de l’Intelligence artificielle et président du comité d’éthique du CNRS réfute et démonte pas à pas le cadavre de la Singularité et bien des (...)

    #Articles #Futurs #innovation #RD #singularité

  • Sci-fi doesn’t predict the future. It influences it.
    http://www.slate.com/articles/technology/future_tense/2017/05/sci_fi_doesn_t_predict_the_future_it_influences_it.html

    Predicting the future is a mug’s game, anyway. If the future can be predicted, then it is inevitable. If it’s inevitable, then what we do doesn’t matter. If what we do doesn’t matter, why bother getting out of bed in the morning? Science fiction does something better than predict the future: It influences it.

    If some poor English teacher has demanded that you identify the “themes ” of Mary’s Frankenstein, the obvious correct answer is that she is referring to ambition and hubris. Ambition because Victor Frankenstein has challenged death itself, one of the universe’s eternal verities. Everything dies: whales and humans and dogs and cats and stars and galaxies. Hubris—“extreme pride or self-confidence” (thanks, Wikipedia!)—because as Victor brings his creature to life, he is so blinded by his own ambition that he fails to consider the moral consequences of his actions. He fails to ask himself how the thinking, living being he is creating will feel about being stitched together, imbued with life force, and ushered into the uncaring universe.

    Many critics panned Frankenstein when it was first published, but the crowds loved it, made it a best-seller, and packed the theaters where it was performed on the stage. Mary had awoken something in the public imagination, and it’s not hard to understand what that was: a story about technology mastering humans rather than serving them.

    In 1999, Douglas Adams—another prodigious predictor of the present—made a keen observation about the relationship of young people to technology:

    I’ve come up with a set of rules that describe our reactions to technologies:

    1. Anything that is in the world when you’re born is normal and ordinary and is just a natural part of the way the world works.

    2. Anything that’s invented between when you’re fifteen and thirty-five is new and exciting and revolutionary and you can probably get a career in it.

    3. Anything invented after you’re thirty-five is against the natural order of things.

    Internet social networks were already huge before Facebook: Sixdegrees, Friendster, Myspace, Bebo, and dozens of others had already come and gone. There was an adjacent possible in play: The internet and the web existed, and it had grown enough that many of the people you wanted to talk to could be found online, if only someone would design a service to facilitate finding or meeting them.

    A service like Facebook was inevitable, but how Facebook works was not. Facebook is designed like a casino game where the jackpots are attention from other people (likes and messages) and the playing surface is a vast board whose parts can’t be seen most of the time. You place bets on what kind of personal revelation will ring the cherries, pull the lever—hit “post”—and wait while the wheel spins to see if you’ll win big. As in all casino games, in the Facebook game there’s one universal rule: The house always wins. Facebook continuously fine-tunes its algorithms to maximize the amount that you disclose to the service because it makes money by selling that personal information to advertisers. The more personal information you give up, the more ways they can sell you—if an advertiser wants to sell sugar water or subprime mortgages to 19-year-old engineering freshmen whose parents rent in a large Northeastern city, then disclosing all those facts about you converts you from a user to a vendible asset.

    #Science_fiction #SF #futur

  • Qui construit le futur ? Google !
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/qui-construit-le-futur-google

    Il ne faut pas se laisser abuser par Juicero (que nous évoquions hier), réplique Farhad Manjoo dans le New York Times. Les grandes entreprises de technologies, comme les Gafam, financent les projets les plus transformateurs et ce alors que les financements publics ne cessent de décliner. Ce sont d’ailleurs les (...)

    #A_lire_ailleurs #Enjeux #Futurs #Gouvernance #Usages #éducation #innovation #ubérisation

  • Comment protéger nos cerveaux du piratage ?
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/comment-proteger-nos-cerveaux-du-piratage

    Pour le New Scientist, le futurologue Jamais Cascio (@cascio) rappelle que la face noire des progrès des neurosciences fait planer de nouvelles menaces sur notre intégrité cognitive. Pour les bio-éthiciens Marcello Ienca (@marcelloienca) et Roberto Andorno (Wikipédia), les nouvelles techniques d’observation, de collecte voire d’altération cognitive posent la question de (...)

    #A_lire_ailleurs #Enjeux #Futurs #cognition #confiance #droit #économie_de_l'attention #Interfaces #surveillance

  • Finnair to launch facial recognition technology at Helsinki Airport
    http://www.breakingtravelnews.com/news/article/finnair-to-launch-facial-recognition-technology-at-helsinki-airp

    Finnair and Finavia, together with Futurice, will test the use of face recognition technology for the check-in process of Finnair flights at Helsinki Airport. During the test period taking place between now and May 23rd, the companies will gather information on the usability of face recognition technology in an airport environment, and the systems and processes used by the airline. Finnair has invited a group of 1,000 frequent flyers to take part in the test. “Face recognition technology (...)

    #CCTV #facial #vidéo-surveillance #voyageurs #Finnair #Finavia #Futurice

    ##voyageurs

  • 10 Breakthrough Technologies 2017 - MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/lists/technologies/2017
    https://d267cvn3rvuq91.cloudfront.net/i/images/coverartsocialthumb_1.png?sw=1200

    These technologies all have staying power. They will affect the economy and our politics, improve medicine, or influence our culture. Some are unfolding now; others will take a decade or more to develop. But you should know about all of them right now.

    #futurologie

  • La Question Interstellaire (2/2) : nous ne décollerons pas sans « sol »
    http://www.internetactu.net/2017/04/26/la-question-interstellaire-22-nous-ne-decollerons-pas-sans-sol

    On l’a vu, Rachel Armstrong ne croit pas à des vaisseaux spatiaux qui seraient comme des « boites de conserve » reproduisant à l’identique un environnement terrestre. Son analyse de l’expérience Biosphere II est éclairante cet égard. Rappelons que Biosphere II, qui s’est déroulée au cours des années 90 consistait à créer (...)

    #Articles #Futurs #design-fiction #espace #Science-fiction

  • Ubuntu 18.04 To Ship with GNOME Desktop, Not Unity
    http://www.omgubuntu.co.uk/2017/04/ubuntu-18-04-ship-gnome-desktop-not-unity

    Ubuntu 18.04 LTS will use GNOME as its default desktop environment, not Unity. In an extraordinary blog post that I have yet to fully digest, Mark Shuttleworth has announced that Canonical is to end its investment in Unity 8, Ubuntu for Phones and tablets, and end its ambition to seek “convergence”. “I’m writing to let […] This post, Ubuntu 18.04 To Ship with GNOME Desktop, Not Unity, was written by Joey Sneddon and first appeared on OMG! Ubuntu!.

    • Le post original qui ne « serait » pas un poisson :

      This is a post by Mark Shuttleworth, Founder of Ubuntu and Canonical

      We are wrapping up an excellent quarter and an excellent year for the company, with performance in many teams and products that we can be proud of. As we head into the new fiscal year, it’s appropriate to reassess each of our initiatives. I’m writing to let you know that we will end our investment in Unity8, the phone and convergence shell. We will shift our default Ubuntu desktop back to GNOME for Ubuntu 18.04 LTS.

      I’d like to emphasise our ongoing passion for, investment in, and commitment to, the Ubuntu desktop that millions rely on. We will continue to produce the most usable open source desktop in the world, to maintain the existing LTS releases, to work with our commercial partners to distribute that desktop, to support our corporate customers who rely on it, and to delight the millions of IoT and cloud developers who innovate on top of it.

      We care that Ubuntu is widely useful to people who use Linux every day, for personal or commercial projects. That’s why we maintain a wide range of Ubuntu flavours from both Canonical and the Ubuntu community, and why we have invested in the Ubuntu Phone.

      I took the view that, if convergence was the future and we could deliver it as free software, that would be widely appreciated both in the free software community and in the technology industry, where there is substantial frustration with the existing, closed, alternatives available to manufacturers. I was wrong on both counts.
      In the community, our efforts were seen fragmentation not innovation. And industry has not rallied to the possibility, instead taking a ‘better the devil you know’ approach to those form factors, or investing in home-grown platforms. What the Unity8 team has delivered so far is beautiful, usable and solid, but I respect that markets, and community, ultimately decide which products grow and which disappear.

      The cloud and IoT story for Ubuntu is excellent and continues to improve. You all probably know that most public cloud workloads, and most private Linux cloud infrastructures, depend on Ubuntu. You might also know that most of the IoT work in auto, robotics, networking, and machine learning is also on Ubuntu, with Canonical providing commercial services on many of those initiatives. The number and size of commercial engagements around Ubuntu on cloud and IoT has grown materially and consistently.

      This has been, personally, a very difficult decision, because of the force of my conviction in the convergence future, and my personal engagement with the people and the product, both of which are amazing. We feel like a family, but this choice is shaped by commercial constraints, and those two are hard to reconcile.

      The choice, ultimately, is to invest in the areas which are contributing to the growth of the company. Those are Ubuntu itself, for desktops, servers and VMs, our cloud infrastructure products (OpenStack and Kubernetes) our cloud operations capabilities (MAAS, LXD, Juju, BootStack), and our IoT story in snaps and Ubuntu Core. All of those have communities, customers, revenue and growth, the ingredients for a great and independent company, with scale and momentum. This is the time for us to ensure, across the board, that we have the fitness and rigour for that path.

      https://insights.ubuntu.com/2017/04/05/growing-ubuntu-for-cloud-and-iot-rather-than-phone-and-convergence

      Ubuntu Unity is dead : Desktop will switch back to GNOME next year

      https://arstechnica.com/information-technology/2017/04/ubuntu-unity-is-dead-desktop-will-switch-back-to-gnome-next-year

    • C’est vrai, ce n’est pas un poisson d’avril. Il y a eu depuis d’autres nouvelles qui se sont accumulées sur celle-ci : licenciements suite à la fermetures de ces projets, relance de la comm’ d’Ubuntu pour redonner confiance dans cette distrib…
      Donc c’est fini Unity, Mir, Mobile…
      Remarquez, vu la force brute que va être #Vulkan ces prochaines années sur le panorama du libre, c’est peut être bien d’arrêter ce projet institutionnel qu’était Ubuntu pour laisser mûrir le reste autour de nouvelles dynamiques.

      Par contre dommage de choisir Gnome (3 Shell) qui bafoue certains paradigmes ancestraux des interfaces H/M (comme la continuité des actions utilisateurs).
      Vieil article sur le sujet, mais y’en a eu tellement d’autres : http://www.thelinuxrain.com/articles/over-a-month-on-conclusion-to-the-gnome-shell-challenge
      #futurologie

  • La Question Interstellaire (1/2) : une perspective écologique
    http://www.internetactu.net/2017/04/05/la-question-interstellaire-12-une-perspective-ecologique

    On a déjà parlé de Rachel Armstrong (@liviingarchitect) dans les colonnes d’InternetActu.net. Cette architecte est en effet connu pour ses travaux futuristes, souvent à la limite du « design fiction » et s’inspirant largement de la biologie de synthèse comme Future Venice ou l’Hylozoic Ground. Les enjeux de l’exploration interstellaire Elle a (...)

    #Articles #Débats #Futurs #design-fiction #espace #Science-fiction

  • Avons-nous besoin de mieux raconter notre futur ?
    http://www.internetactu.net/2017/03/28/avons-nous-besoin-de-mieux-raconter-notre-futur

    La journaliste Sara Watson (@smwat) nous invitait, il n’y a pas si longtemps, à rendre la critique technologique constructive. Dans une tribune pour MotherBoard, elle nous explique que nous devons construire de meilleures fictions sur notre avenir technologique. La SF nous aide-t-elle à comprendre notre rapport à la techno ? Pour (...)

    #Articles #Débats #Futurs #Science-fiction

  • #François_Hartog : « La confusion est un signe qu’on vit un moment de bascule »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/260317/francois-hartog-la-confusion-est-un-signe-qu-vit-un-moment-de-bascule

    Alors que la Ve République est exsangue, le bipartisme en miettes et l’extrême droite installée dans le paysage, sommes-nous en train de vivre un moment historique ? À quoi pourrions-nous alors reconnaître une telle bascule ? Entretien avec l’historien François Hartog, auteur de Régimes d’historicité. #présentisme et expériences du temps.

    #Culture-Idées #avenir #campagne_présidentielle #futur #Histoire #Présent #progrès #révolution

  • F. Hartog : « La confusion est un signe qu’on vit un moment de bascule »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/260317/f-hartog-la-confusion-est-un-signe-qu-vit-un-moment-de-bascule

    Alors que la Ve République est exsangue, le bipartisme en miettes et l’extrême droite installée dans le paysage, sommes-nous en train de vivre un moment historique ? À quoi pourrions-nous alors reconnaître une telle bascule ? Entretien avec l’historien #François_Hartog, auteur de Régimes d’historicité. #présentisme et expériences du temps.

    #Culture-Idées #avenir #campagne_présidentielle #futur #Histoire #Présent #progrès #révolution

  • A Trappin’ Flute
    http://www.swampdiggers.com/A-Trappin-Flute

    Sans qu’on y prête forcément attention, la flûte est un des éléments qui complimente le mieux les sonorités de la #trap music. SwampDiggers a réalisé pour vous une #Compilation des meilleures mélodies de flûte de ces deux dernières années. Download A Trappin’ Flute Quand on pense à la trap music, on la conçoit souvent comme cette bête combinaison de sub-bass, kick, snare et roulement de hi-hats. Pourtant, depuis ses débuts un instrument persiste à hanter certains des morceaux de ces vendeurs de poudre. (...)

    #Sélections

    / #Sélections, Compilation, trap, #21_Savage, #Future, #Gucci_Mane, #Kodak_Black, #Metro_Boomin, #Mike_Will, #Southside, #Zaytoven, #Migos, Murda (...)

    #Murda_Beatz
    « http://www43.zippyshare.com/v/B1MOMso6/file.html »
    « https://www.youtube.com/watch?v=zsc5gAeLQ5U

     »
    « https://www.youtube.com/watch?v=83U0uJYvc9g
     »
    « https://www.youtube.com/watch?v=qM4jmjhYH_I
     »
    « https://www.youtube.com/watch?v=Cgoqrgc_0cM
     »
    « https://www.youtube.com/watch?v=EUL7OsH7v5s
     »
    « http://www.thefader.com/2016/08/16/murda-beatz-interview-beat-construction »
    « https://www.youtube.com/watch?v=8g2KKGgK-0w
     »
    « https://www.youtube.com/watch?v=XIEAbrcpNtk
     »
    « http://rimrimrim.fr/various »