J’ai vu passer une interview de #Philippe_Druillet il y a quelques jours sur @rezo. Alors j’en profite pour rappeler que Druillet a bossé avec #Jean_Rollin. Bon sang j’ai vraiment adoré ces deux -là.
Druillet a participé au tout premier long métrage de Rollin, Le Viol du vampire (ou, en tout cas, dans une des deux moitiés du film) : il a visiblement dessiné quelques accessoires (c’est minimaliste) et l’affiche, et il est brièvement visible à côté de Rollin lui-même.
Regarde le générique, là au milieu :
D’ailleurs :
Entretiens avec Philippe Druillet (1ère partie) | BDZoom.com
▻http://bdzoom.com/44826/interviews/entretiens-avec-philippe-druillet-1ere-partie
Druillet : C’est par des amis communs, qui connaissaient Jean Rollin, que je me retrouve dans « Le Viol du Vampire » et que je rencontre ce cinglé, complètement halluciné, qu’était Rollin. En gros, c’est la période 1967. J’étais encore môme et c’était son premier film. Je commençais à vraiment dessiner…
Ce type s’occupait de cinéma, mais juste avant de faire la mise en place d’un plan, il allait se balader ! C’était la fin des années soixante. Jean était un rêveur, un rêveur de cinéma. Il n’a jamais été quelqu’un qui arrivait sur un plateau en disant : « S’il vous plaît, maintenant, stop. Toi, tu te mets là, l’éclairage ici, la caméra là, sous cet angle. On a trois minutes pour faire le plan et après on passe au suivant ». C’était quelqu’un qui aimait tellement le cinéma qu’il le faisait d’une manière presque poétique, surréaliste… Il m’est même arrivé de régler un plan dans le film, parce que Jean s’était barré ! Mais il était tellement amoureux du cinéma que le bonheur absolu pour lui, c’était d’être sur un plateau. Ensuite, son côté minimaliste complètement fou, qui préfigure « Eraserhead » de David Lynch, faisait que la camera n’était jamais là où on l’attendait. Grâce à sept ou huit films, ce mec est devenu culte à travers l’Angleterre, les États-Unis et même la France… C’est quelque chose d’étonnant ! Je ne dirai pas que c’est un Godard du cinéma fantastique, parce que je préfère Jean Rollin à Godard (rires). Il y avait quelque chose d’assez fou dans son cinéma. Rollin avait un côté un peu mage, un peu visionnaire, mais ce n’était pas un homme très efficace sur un plateau. Il était dans son univers. Ce qui l’intéressait et le passionnait, c’était le plateau. Il a traduit cela à travers une forme de cinéma que l’on peut qualifier d’un peu cheap, parce qu’il n’y a pas de moyens. Son premier film, « Le Viol du Vampire », était produit par Sam Selsky, qui est mort depuis. Il a coûté dans les deux cent mille francs de l’époque. On s’y était tous mis. Je me rappelle que pour le final, quand tout d’un coup la masse monstrueuse des villageois attaque le château, il y avait dans cette masse Philippe Druillet, Sam Selsky, le Chef-Opérateur qui était passé devant la caméra et deux-trois potes. C’était des bonheurs absolus et extraordinaires. Maintenant, ce sont devenus des références ! (rires)
L’affiche du Viol du vampire :
Mais ce qui est vraiment resté, ce sont quelques affiches de Druillet pour les premiers films de Jean Rollin :
La vraiment très belle affiche de La Vampire nue :
Et ma préférée, Le frisson des vampires :
Celui-là, le grand poster d’époque, je l’ai longtemps conservé affiché au-dessus de mon lit. Depuis, je l’ai offert à une amie libanaise également fana de #cinéma_barré, l’affiche doit désormais être quelque part à Beyrouth.