• Il ne suffit pas de vouloir une #écologie_antiraciste : le #zéro_déchet, la #colonialité et moi

    On parle souvent des #écologies_décoloniales. On voit moins les #écologies_coloniales interroger leur propre colonialité. C’est ce qu’on va faire ici, en étudiant la colonialité dans le zéro déchet et les écologies de la #sobriété.

    #Colonial n’est pas un compliment. Et si j’étais du mauvais côté ? Si mon #écologie était une de ces écologies coloniales qui s’ignorent ? Plus j’y pense plus c’est crédible, plus je creuse plus ça devient évident. Dans ce billet, je tente de conscientiser la dimension coloniale du #zero_waste et des écologies similaires.

    Pour ça je vais dérouler les implicites du « point de vue zéro déchet » et montrer ce qu’ils ont de problématique. L’idée est de partir du #zéro_gaspillage et d’arriver à la #décolonialité. J’essaie de baliser un parcours qui aide mes camarades écologistes à voir en quoi iels sont concerné⋅es par la #critique_décoloniale, de tracer un chemin que d’autres pourraient emprunter, sans forcément connaître cette pensée en amont.

    Je pars du zéro #gaspillage parce que c’est là où je suis, ce que je connais le mieux, mais la colonialité que je découvre concerne l’écologie de façon beaucoup plus large.

    Des écueils et une méthode

    Mais il y a des écueils. En tant qu’européen blanc issu d’une famille de colons1 je suis mal placé pour comprendre les questions de colonialité et de #racisme. Bénéficier d’avantages dans un système de pouvoir produit de l’#ignorance chez les dominant·es, une incapacité à reconnaître des choses évidentes du point de vue des dominé⋅es2.

    À supposer que je surmonte cet obstacle, je ne suis toujours pas légitime. En abordant ces sujets, je risque d’invisibiliser la voix de personnes plus compétentes que moi et sur qui s’appuie ma réflexion. Même si j’identifie des limites réelles à l’approche zéro gaspillage, je ne suis pas expert en #décolonialité.

    Alors pourquoi parler du sujet ? D’abord parce qu’on n’avancera jamais si j’attends de me sentir à l’aise pour discuter de racisme et de colonialité. Mon écologie est d’une #blanchité aveuglante : étudier sa colonialité est une façon d’adresser une partie du problème. Ensuite, parce que je ne prétends pas produire un discours scientifique ou exhaustif. Je présente un témoignage, un parcours de conscientisation personnel, limité et imparfait.

    Dans les paragraphes qui suivent, j’aborde un à un des aspects du zéro déchet. Pour chaque aspect j’émets une critique, puis je la rattache à une facette de la colonialité. C’est cette dernière qui donne une unité aux défauts présentés ici.

    Un « nous » d’humanité générale

    Préserver « nos #ressources », changer « nos modes de productions », réduire « nos #déchets » : les discours zero waste utilisent régulièrement le possessif « #nos ». Ce n’est pas un usage fréquent, mais il n’est pas anecdotique. On peut même résumer l’approche zéro gaspillage à On peut même résumer l’approche zéro gaspillage à « ne pas faire de nos ressources des déchets3 » (je souligne).

    Mais qui est derrière ces possessifs ? À quel « #nous » renvoient ces expressions ? Je ne crois pas qu’ils ciblent un groupe limité de personnes physiques, des gens qu’on pourrait compter. C’est un « nous » général, qui désigne un ensemble plus abstrait. Selon moi, il englobe toute l’humanité.

    Puisque le zéro déchet pense à l’échelle mondiale, qu’il s’intéresse à l’#intérêt_commun et est anthropocentré, son horizon semble bien être celui de l’#humanité. J’en fais l’expérience dans mes propres textes, quand j’écris « nos besoins », « notre situation » ou « notre planète » dans les articles précédents.

    Un point de vue de nulle part

    Mais les écologistes qui tiennent ces discours en France ne représentent pas toute l’humanité. Ils et elles sont situées sur toute une série de plans : social, économique, géographique… Avec ce « nous », iels endossent un point de vue désitué et désincarné, qui ne correspond à personne. Ce faisant, iels invisibilisent leur propre situation d’énonciation concrète et oublient son impact sur leurs façons d’agir et leur rapport au monde.

    Dans un mouvement inverse, iels invisibilisent la pluralité des voix et la diversité des points de vue au sein des groupes humains. En prétendant que leur voix est universelle, capable d’exprimer celle de « l’humanité », ces écologistes minorent la place des #désaccords, des #conflits et des #hiérarchies entre êtres humains.

    Ce double mouvement n’est possible que pour des personnes habituées à être légitimes, écoutées, à bénéficier d’avantages au sein d’un #système_de_pouvoir. Elles ne perçoivent pas ce que leur position a de singulier et ne s’étonnent pas que leur voix puisse énoncer des normes valables partout. Cette attitude semble correspondre à une facette de la colonialité, qui véhicule un #universalisme, voire un #universalisme_blanc.

    L’illusion d’une #humanité_unie

    Tout se passe comme si l’appartenance à la même espèce créait un lien fort entre les humains, que de ce simple fait, chaque membre de l’espèce avait des intérêts communs ou convergents. De quoi toutes et tous « nous » réunir dans même groupe : l’humanité.

    Les êtres humains auraient collectivement un intérêt commun à maintenir un climat stable et biodiversité abondante. Chacun⋅e aurait une bonne raison, même indirecte ou lointaine, d’agir dans ce sens. Par exemple, si je ne veux pas souffrir d’une chaleur mortelle lors de canicules intenses et fréquentes. Ou si j’ai peur que des guerres pour les ressources en eau, en terres fertiles, en ressources énergétiques ou en métaux adviennent sur mon territoire.

    Mais est-ce vraiment ce qu’on constate ? Partout les #intérêts_divergent, y compris dans des petits groupes. Qui a vraiment les mêmes intérêts que sa famille, ses ami⋅es ou ses collègues ? Plus le collectif est large, moins on trouve d’unité, d’uniformité et d’intérêts partagés. Les liens qu’on y découvre sont faibles, indirects et peu structurants. Chercher des #intérêts_convergents et significatifs à l’échelle de l’humanité semble largement illusoire.

    D’autant que certains ne sont même pas d’accord sur les limites de ce groupe. Qui compte comme un être humain ? Quand certains déshumanisent leurs ennemis en prétendant qu’iels sont des vermines. Que leur génocide n’en est pas un, puisqu’iels ne sont même pas « humains ». Qu’on peut en faire des esclaves, les dominer et les tuer « comme des animaux », puisqu’iels ne sont ne sont pas comme « nous ».

    Une faiblesse militante

    Pour la géographe #Rachele_Borghi, croire que nous somme toustes « dans le même bateau » est un des symptômes de la colonialité (Décolonialité & privilège, p. 110). Et c’est bien de ça qu’il s’agit : les écologies de la sobriété semblent croire que nous partageons la même situation critique, toustes embarqués dans un seul bateau-planète.

    Cette vision explique en partie l’insistance du zéro gaspillage sur la #non-violence et la #coopération. Le mouvement pousse à voir ce qui rapproche les personnes, ce qu’elles ont à gagner en collaborant. Il regarde l’intérêt général, celui qui bénéficie à « tout le monde », sans considération de #race, de #classe, de #genre, et ainsi de suite. Il passe un peu vite ce que chaque groupe a à perdre. Il ignore trop facilement les inimitiés profondes, les conflits irréconciliables et les #rapports_de_force qui traversent les groupes humains.

    Cette attitude constitue une véritable faiblesse militante. Faute d’identifier les tensions et les rapports de force, on risque d’être démuni lorsqu’ils s’imposent face à nous. On est moins capable de les exploiter, de savoir en jouer pour faire avancer ses objectifs. Au contraire, on risque de les subir, en se demandant sincèrement pourquoi les parties prenantes refusent de coopérer.

    Le spectre de l’#accaparement_des_ressources

    Plus profondément, un tel point de vue active un risque d’accaparement des #ressources. Si on pense parler au nom de l’humanité et qu’on croît que tous les êtres humains ont objectivement des intérêts convergents, il n’y a plus de conflits sur les ressources. Où qu’elles soient sur Terre, les #ressources_naturelles sont « nos » ressources, elles « nous » appartiennent collectivement.

    En pensant un objet aussi large que « l’humanité », on évacue la possibilité de conflits de #propriété ou d’#usage sur les ressources naturelles. L’humanité est comme seule face à la planète : ses divisions internes n’ont plus de pertinence. Pour assurer sa survie, l’humanité pioche librement dans les ressources naturelles, qui sont au fond un patrimoine commun, quelque chose qui appartient à tout le monde.

    Dans cette perspective, je peux dire depuis la France que j’ai des droits4 sur la forêt amazonienne au Brésil, car elle produit un air que je respire et abrite d’une biodiversité dont j’ai besoin. Cette forêt n’appartient pas vraiment à celles et ceux qui vivent à proximité, qui y ont des titres de propriété, ou même à l’État brésilien. C’est un actif stratégique pour l’humanité entière, qui « nous » appartient à tous et toutes.

    Sauf que rien ne va là-dedans. À supposer qu’on ait tous et toutes des droits sur certains #biens_communs, ça ne veut pas dire qu’on ait des droits équivalents. La forêt amazonienne m’est peut-être utile, dans un grand calcul mondial très abstrait, mais ce que j’en tire est infime comparé à ce qu’elle apporte à une personne qui vit sur place, à son contact direct et régulier.

    Les ressources naturelles sont ancrées dans des territoires, elles font partie d’écosystèmes qui incluent les humains qui vivent près d’elles. « Tout le monde » n’est pas aussi légitime à discuter et décider de leur avenir. N’importe qui ne peut pas dire que ce sont « ses » ressources, sans jamais avoir été en contact avec.

    Une attitude de colon

    Croire l’inverse, c’est faire preuve d’une arrogance crasse, adopter l’attitude d’un colon, qui arrivant de nulle part dit partout « Ceci est à moi » sur des terrains exploités par d’autres. Il faut une assurance démesurée, un sentiment de légitimité total, pour dire « nos ressources » en parlant de celles qui sont littéralement à autrui.

    Les écologistes qui adoptent ce point de vue ne semblent pas conscient⋅es que leur vision fait écho à des #logiques_prédatrices qui elles aussi, se sont parées de discours positifs et altruistes à leurs époques. Après la mission civilisatrice, la #mission_écologique pourrait prendre le relais. On ne viendrait plus exploiter les richesses des colonies pour l’Europe, mais protéger les ressources naturelles pour l’humanité. Un risque d’autant moins théorique qu’on a déjà évoqué les ambiguïtés et l’utilitarisme du zéro déchet.

    L’#impensé_colonial se manifeste aussi par une absence d’inversion des rôles. On pense le monde comme plein de ressources pour « nous », mais on ne pense jamais « chez soi » comme une ressource pour les autres. Quand on parle de l’épuisement des ressources en sable, on n’imagine pas renoncer aux plages françaises pour satisfaire les besoins d’autres pays qui veulent fabriquer du béton.

    Le « nous » d’humanité générale éclate en morceaux : son caractère fictif devient manifeste. Mis face à une #prédation qui touche à des ressources situées sur notre #territoire, nous, Français⋅es, cessons de considérer que tout est un #bien_commun et que nos intérêts se rejoignent avec ceux du reste du monde. Les crises du climat, de la biodiversité et de l’eau n’ont pas disparues. Mais notre approche ne permet plus d’y pallier.

    Une approche individualiste et dépolitisante

    Un autre défaut de l’approche zéro gaspillage est son aspect individualiste. Le zero waste veut prendre en compte les intérêts de toutes les parties prenantes, mais sa méthode d’action consiste à ne pas consulter les personnes. On s’informe sur ce qui leur arrive, sur leurs conditions de vie et de travail, mais on n’entre pas en contact avec elles. On veut agir pour ces personnes, mais sans devoir leur parler.

    Je vois trois dimensions à cette attitude. D’abord, une telle discussion est matériellement impossible : il y a trop de parties prenantes dans la production mondiale. L’ambition de toutes les prendre en considération est vouée à l’échec. Ensuite, une écologie qui imagine prendre en compte l’intérêt de toute l’humanité n’a pas besoin de parler aux autres. Elle croit pouvoir se projeter dans leurs situations et connaître leurs intérêts. Enfin, un certain mépris de classe n’est pas à exclure. On n’a pas envie de parler à celles et ceux qu’on estime inférieur⋅es : les fréquenter rend visible la #domination et les #injustices dont on profite.

    Depuis ma situation individuelle, je tente d’agir pour les autres, mais sans construire de liens explicites, de relations bidirectionnelles. C’est tout l’inverse d’une approche collective et politique. Certes, la matière et le cycle de vie des objets créent un lien invisible entre les personnes, mais il en faut plus pour créer des solidarités concrètes – pas juste des relations économiques entre clients et fournisseurs.

    Alors que le zéro gaspillage est un projet politique, dont le concept central est intrinsèquement politique, j’ai l’impression qu’il a du mal à dépasser une approche individuelle, à construire de l’#action_collective et des #solidarités. Il reste en ça prisonnier d’une époque néolibérale où les modèles mentaux partent de l’individu, parfois y restent, et souvent y retournent.

    Un risque de #paternalisme

    L’approche zéro gaspillage comporte aussi un risque de paternalisme (https://plato.stanford.edu/entries/paternalism). Si on définit l’intérêt d’autrui sans échanger avec lui, sans écouter sa voix et ses revendications explicites, on va décider seul de ce qui est bon pour lui, de ce qui correspond à ses besoins. On va considérer comme dans son intérêt » des choix que la personne rejetterait, et rejeter des choix qu’elle jugerait positifs pour elle. C’est précisément ce qu’on appelle du paternalisme : agir « dans l’intérêt » d’une personne, contre la volonté explicite de cette personne elle-même.

    Pensez aux travailleurs et travailleuses de la décharge de déchets électroniques d’Agbogbloshie au Ghana (https://fr.wikipedia.org/wiki/Agbogbloshie), qui sont interviewés dans le documentaire Welcom to Sodom (https://www.welcome-to-sodom.com). Iels expliquent que travailler là est là meilleure situation qu’iels ont trouvé, que c’est pire ailleurs : pas sûr qu’iels soient enthousiastes à l’idée d’une réduction globale des déchets. Certes, leur environnement serait moins pollué, leur santé moins en danger, etc. mais leur source de revenu disparaîtrait. Une écologie qui minore les désaccords, la diversité des points de vue et les conflits possibles montre encore une fois ses limites.

    Ce risque de paternalisme rejoint la question de la colonialité. Les Européens et les Européennes ont une longue tradition de hiérarchisation des races, qui met les blancs en haut et les personnes colonisées non-blanches en bas. Les personnes qu’on envahit, domine et tue sont présentées comme incapables de savoir ce qui est bon pour elles. Mais le colonisateur « sait ». Il est prêt à « se sacrifier » pour l’intérêt de ces peuples, qui « ne lui rendent pourtant pas ». Un tel point de vue s’exprime notoirement dans le poème raciste et colonialiste de l’écrivain Rudyard Kipling, Le fardeau de l’homme blanc (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Fardeau_de_l%27homme_blanc).

    Mais n’est-ce pas quelque chose de similaire qu’on entend, quand j’écris dans l’article précédent (https://blog.whoz.me/zerowaste/le-point-de-vue-zero-dechet) que le zéro gaspillage consiste à mettre son intérêt direct en retrait, au profit de celui d’une personne plus loin dans la chaîne de production ? Le mépris s’est (peut-être) effacé, mais le discours sur le sacrifice altruiste est toujours là.

    Une position centrale qui interroge

    Avec la sobriété, les écologistes occidentaux trouvent une narration qui leur donne une place centrale, positive et active dans la lutte contre les injustices climatiques. Ce sont elles et eux qui proposent d’engager les sociétés contemporaines vers un #futur_désirable. Iels produisent des idées et expérimentent des pratiques qu’iels appellent à devenir la norme (#réemploi, #réparation, etc.). À la fois innovantes, précurseures, bienveillantes, ces personnes n’ont presque rien à se reprocher et plus de raison de se sentir coupables.

    Mais on devrait interroger une #narration qui vous donne la meilleure place, légitime vos choix et vos actions, sans jamais leur trouver d’aspects négatifs. Un tel #discours semble trop parfaitement bénéficier à celui ou celle qui s’y retrouve pour ne pas éveiller un soupçon.

    Je peine à ne pas voir dans la sobriété une sorte de version non-interventionniste du « #sauveur_blanc 5 ». Au lieu de prendre l’avion pour aller « aider » des enfants pauvres dans un pays du Sud, on « agit » à distance, par des effets indirects, incertains, et à moyen terme.

    On s’épargne l’aspect grossièrement raciste et paternaliste d’un « #tourisme_humanitaire » qui intervient sur place, perturbe les dynamiques locales, et laisse les conséquences à gérer à d’autres. Mais cet horizon d’agir de chez soi pour les dominés me semble prolonger des logiques similaires. On passe au sauveur « sans contact », qui sauve par un ruissellement de sobriété.

    On reste dans l’idée de porter secours aux « victimes » d’un système… dont on est l’un des principaux bénéficiaires. Un système construit par son pays, ses institutions, voire ses ancêtres… Et qui nous fabrique par notre éducation et nos socialisations.

    Des logiques d’#appropriation

    D’autant que les écologistes de la sobriété font preuve d’attitudes questionnables, qui tranchent avec leurs postures altruistes. Si j’ai les moyens d’acheter neuf, mais que je choisis l’occasion, je fais une excellente affaire, bien au-delà de l’intention écologique. On peut voir ça comme une façon pour un riche de récupérer des ressources peu chères, qui auraient sinon bénéficié à d’autres catégories sociales.

    En glanant Emmaüs et les #recycleries solidaires, les riches écolos s’introduisent dans des espaces qui ne leur étaient pas destinés au départ. Leur pouvoir économique peut même déstabiliser les dynamiques en place. Emmaüs s’alarme de la baisse de qualité des dons reçus, les objets de valeur étant détournés par des nouveaux #circuits_d’occasion orientés vers le profit ou la #spéculation (#Vinted, néo-friperies « #vintage », etc.).

    Par ailleurs, la façon dont les écologistes de la sobriété se réapproprient des pratiques antérieures questionne. Éviter le gaspillage, emprunter plutôt qu’acheter, composter, réparer, consigner : ces pratiques n’ont pas été inventées par le zéro déchet. L’approche zero waste leur donne surtout une nouvelle justification, une cohérence d’ensemble, et les repositionne au sein de la société.

    Des pratiques anciennement ringardes, honteuses, ou marginales deviennent soudainement à la mode, valorisées, et centrales quand des privilégié·es s’en emparent. L’histoire de ces usages est effacée, et les écolos les récupèrent comme marqueurs de leur groupe social. Une logique qui rappelle celle de l’#appropriation_culturelle, quand un groupe dominant récupère des éléments d’une culture infériorisée, les vide de leur signification initiale et en tire des bénéfices au détriment du groupe infériorisé.

    Une vision très abstraite

    Ma dernière critique porte sur le caractère très abstrait du zéro gaspillage. Les concepts centraux du mouvement présentent un fort niveau d’#abstraction. J’ai détaillé le cas du « gaspillage », mais on peut aussi évoquer les idées de « ressource » ou de « matière ».

    Une « #ressource » n’est pas vraiment une réalité concrète : le mot désigne la chose prise comme moyen d’un objectif, intégrée à un calcul utilitaire qui en fait une variable, un élément abstrait. La « #matière » elle-même relève d’une abstraction. Ce n’est pas un composé précis (de l’aluminium, de l’argile, etc.), mais la matière « en général », détachée de toutes les caractéristiques qui permettent d’identifier de quoi on parle exactement.

    Les dimensions géopolitiques, économiques et sociales liées à une « ressource » naturelle particulière, ancrée dans un territoire, sont impensées. Paradoxalement le zéro déchet insiste sur la matérialité du monde via des concepts qui mettent à distance le réel concret, la matière unique et spécifique.

    Le zéro déchet mobilise aussi ce que lea philosophe non-binaire #Timothy_Morton appelle des #hyperobjets : « l’humanité », la « planète », le « climat », les « générations futures »… Ces objets s’inscrivent dans un espace gigantesque et une temporalité qui dépasse la vie humaine. Ils sont impossibles à voir ou toucher. Quand on parle de « l’humanité » ou de « la planète », on cible des choses trop grosses pour être appréhendées par l’esprit humain. Ce sont des outils intellectuels inefficaces pour agir, qui mènent à une impasse politique.

    Cette fois-ci, le lien à la colonialité m’apparaît mois clairement. Je saisis qu’il y a un lien entre ces abstractions et la modernité intellectuelle, et que la #modernité est intimement liée à la colonisation. J’ai déjà parlé de la dimension calculatoire, optimisatrice et utilitariste du zéro déchet, mais la connexion précise avec la colonialité m’échappe6.

    Balayer devant sa porte

    Bien sûr, tout ce que je dis dans ce billet vaut aussi pour mon travail et les articles précédents. Mes critiques concernent autant le zéro déchet en général que la manière spécifique que j’ai de l’aborder. La colonialité que je reconnais dans le zero waste ne m’est pas extérieure.

    Et encore, ma position sociale et raciale font que je passe forcément à côté de certaines choses. Je sais que mes textes sont marqués de colonialité et de blanchité, par des aspects que je ne perçois pas, ou mal.

    Alors que la blanchité de l’écologie est le point de départ de ma réflexion, j’ai échoué à penser directement le lien entre suprématie blanche et sobriété. Cette réflexion sur la colonialité pourrait n’être qu’un détour, un moyen de ne pas aborder le problème, en en traitant un autre.

    Dans l’impasse

    Le système économique que le zéro gaspillage nous fait voir comme absurde a une histoire. Il est l’héritier de la colonisation du monde par l’Europe depuis le 15e siècle. Il naît d’un processus violent, d’exploitation et de #dépossession de personnes non-blanches par les européens. Son racisme n’est pas un aspect extérieur ou anecdotique.

    Une écologie qui veut sérieusement remettre en cause ce système ne peut pas être composée que de personnes blanches. Au-delà de ses « bonnes » intentions7, une #écologie_blanche est condamnée à reproduire des logiques de domination raciale et coloniale. En ne prenant pas en compte ces dominations, elle prolonge les façons de faire et de penser qui ont conduit à la crise climatique.

    Mais il ne suffit pas de vouloir une écologie décoloniale et antiraciste : il faut comprendre le problème avec l’écologie qui ne l’est pas. C’est ce j’ai tenté de faire dans cet article, malgré ma compréhension limitée de ces sujets. Le risque d’être imprécis, insuffisant, ou même erroné m’a semblé plus faible que celui ne pas en parler, ne pas ouvrir la discussion.

    Et pour qu’elle continue, je vous invite à vous intéresser à celles et ceux qui m’ont permis de recoller les morceaux du puzzle, de reconnaître un motif colonial dans le zéro gaspillage. Ils et elles ne parlent jamais de zéro déchet, rarement d’écologie, mais sans leurs apports, cet article n’existerait pas.

    En podcast

    Kiffe ta race (Rokhaya Diallo, Grace Ly)
    Le Paris noir (Kévi Donat)
    Code Noir (Vincent Hazard)
    Des Colonisations (Groupe de recherche sur les ordres coloniaux)
    Décolonial Voyage (Souroure)
    Décoloniser la ville (Chahut media)
    Isolation termique (Coordination Action Autonome Noire)
    Je ne suis pas raciste, mais (Donia Ismail)

    En livre & articles

    L’ignorance blanche (Charles W. Mills)
    Décolonialité & Privilège (Rachele Borghi)
    Amours silenciées (Christelle Murhula)
    La charge raciale (Douce Dibondo)
    La domination blanche (Solène Brun, Claire Cosquer)
    Le racisme est un problème de blancs (Reni Eddo-Lodge)
    Mécanique du privilège blanc (Estelle Depris)
    Voracisme (Nicolas Kayser-Bril)

    En vidéo

    Histoires crépues

    Notes

    Mes grands-parents et mon père naissent dans le Protectorat français de Tunisie. Ma famille quitte la Tunisie six ans après l’indépendance, lors de la crise de Bizerte. ↩︎
    J’hérite de cette idée générale de sa version spécifique proposée par Charles W. Mills dans son article L’ignorance blanche. ↩︎
    On retrouve cette idée dans Recyclage, le grand enfumage en 2020, même si la formulation de Flore Berligen (p. 15) est plus subtile. À l’inverse, cet article de 2015 reprend littéralement la formule. ↩︎
    Pas au sens de « droit » reconnu par un État ou une structure supra-nationale. C’est un droit au sens de revendication légitime, qui possède une valeur impersonnelle et qui mérite d’être prise en compte par tous et toutes, indépendamment de qui formule cette revendication. C’est un usage du mot « droit » qu’on retrouve en philosophie. ↩︎
    Toutes les personnes qui font du zéro déchet et prônent la sobriété ne sont évidemment pas blanches. Mais vu la quantité de blancs et de blanches dans le mouvement, on ne peut pas faire abstraction de cette dimension pour réfléchir à cette écologie. ↩︎
    Ma copine me souffle que le lien est simple : tout notre système intellectuel (politique, épistémologique, etc.) est produit par des colonisateurs. Il accompagne et légitime la colonisation. Même si je suis d’accord, c’est trop long à détailler à ce stade de l’article. ↩︎
    N’oubliez pas : le racisme n’est jamais une question d’intention. Ce sont les effets concrets et la domination qui constituent un acte comme raciste, pas l’intention de la personne qui le commet. ↩︎

    https://blog.whoz.me/zerowaste/il-ne-suffit-pas-de-vouloir-une-ecologie-antiraciste-le-zero-dechet-la-col
    #dépolitisation #individualisme #innovations #second_hand

  • Le film français féministe « toutes pour une », à 10 millions d’euros, connait un début catastrophique . . . Charles Van Dievort - La libre

    C’est l’histoire d’un naufrage total, en plein hiver, par un temps glacial et un brouillard qui ne permet pas de voir à plus de quelques centimètres. Et encore. Ce n’est plus un flop mais un accident industriel comme le cinéma français n’en a plus connu ces dernières années. De quoi s’agit-il ? Du film Toutes pour une , parodie féministe – woke, diront les détracteurs – des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas déjà maintes fois portés à l’écran.

    Les premiers chiffres de fréquentations en France sont catastrophiques. Le jour de sa sortie, le film, qui a coûté 10 millions d’euros, était proposé lors de 564 séances. Seuls 1271 spectateurs ont fait le déplacement. Soit une moyenne de deux personnes par projection, indique Le Figaro. De quoi se sentir seul, très seul…


    #idéologie #bêtise #féminisme #wokisme #woke #gaspillage #cinéma #Alexandre_Dumas #France
    Source : https://www.lalibre.be/culture/cinema/2025/01/30/le-film-francais-feministe-toutes-pour-une-a-10-millions-deuros-connait-un-d

    • Personne n’a été intéressé par une débilité pareille.
      Comment 10 millions d’euros ont pu être trouvé pour le financement d’un truc pareil ?

      La bêtise de la haute bourgeoisie française, et sa méconnaissance totale des autres classes sociales est flagrante.

  • L’#extractivisme, des marges amazoniennes au militantisme anticapitaliste

    Créée pour décrire l’économie de #cueillette constitutive des marges amazoniennes, la notion d’extractivisme a beaucoup évolué en un siècle : elle est devenue un mot-clef du militantisme, un condensé de critiques et d’impensés. Synonyme d’appropriation, d’exploitation… elle finit par ne plus dire ce qu’elle dénonce exactement et n’est plus appréciée que pour sa charge critique. Il est temps d’interroger les limites d’un concept à la dérive.

    Le suffixe -isme, en français, revêt diverses significations. Il peut désigner un système de pensée, que ce soit le communisme ou le libéralisme, une religion, le christianisme comme le bouddhisme, une activité, comme le journalisme et l’alpinisme, un comportement, que ce soit l’égoïsme ou l’autisme, une situation, comme l’analphabétisme ou l’anachronisme… Cette présentation n’est pas exhaustive ; l’-isme est particulièrement labile.

    Néanmoins, d’un mot à l’autre, d’un contexte à l’autre, l’ambiguïté n’est pas de mise. À chaque fois, on en comprend le sens. Pourtant, lorsqu’on interroge la notion d’extractivisme, dont l’usage actuel va croissant, on peine un peu à en saisir la connotation. Faut-il y voir simplement une pratique, une économie qui serait fondée sur l’extraction ? Ou bien une pensée, une doctrine qui légitimerait l’industrie extractive, voire l’encouragerait ?

    Le mot, rappelons-le, est originaire du Brésil : extrativismo en portugais. Son usage semble remonter à la fin des années 1930 – peut-être est-il antérieur. Il s’appliquait alors aux marges amazoniennes, là où on récoltait le #caoutchouc (#borracha), la #gomme_de_Balata (#balata), le #baume_d’Amazonie (#copaíba), la #noix_du_Brésil (#castenha), la #fève_tonka (#cumaru), diverses espèces de #bois… C’était avant tout une #économie_de_cueillette.

    Le mot portugais dérive lui-même d’une #catégorisation économique qui remonte au XIXe siècle, et plus précisément d’une proposition avancée en 1842 par #Charles_Dunoyer dans le Journal des économistes : « On a voulu aussi les assimiler à l’#industrie_agricole ; mais encore le moyen de confondre avec l’art de la culture celui de la pêche, de la chasse ou de l’exploitation des mines ? Toutes les industries de la classe dont il s’agit ici remplissent une fonction qui leur est propre, et qui se distingue nettement de celles accomplies par les trois autres grandes classes : elles extraient mécaniquement du sein des eaux, des bois, de l’air, de la terre, sans leur faire subir d’ailleurs aucune façon déterminée, des matériaux innombrables, qui servent ensuite à l’exercice d’une multitude d’arts. Je demande la permission de les désigner par un nom pris de la fonction même qu’elles remplissent, et d’en former, sous le nom d’industries extractives, une classe tout à fait séparée »[1] – industrie étant ici à entendre au sens ancien et général d’activité économique. C’est ainsi que, dans les années 1930, le ministère de l’Agriculture brésilien comportait un département consacré spécialement aux « plantes extractives et industrielles » (Secção de Plantas Extrativas e Industriais).

    La question est donc légitime de savoir ce qui distinguerait l’extractivisme de l’#économie_extractive en général, ou de comprendre la connotation apportée par le mot extrativismo.

    Or peu d’auteurs, pour ne pas dire aucun, ont pris le temps, au milieu du XXe siècle, de définir ce qu’était l’extractivisme. Son usage s’est imposé comme une évidence lorsqu’il s’est agi de parler de l’activité de cueillette dans les provinces amazoniennes du #Brésil. De fait, on peut penser que le sens du mot était précisément là pour désigner une économie primaire, exclusivement extractive et non productive.

    En cela, le terme n’était peut-être pas dénué de connotation péjorative, soulignée parfois par l’ajout de l’adjectif « pur » : #puro_extrativismo, comme dans ce discours du président brésilien #Gaspar_Dutra en mars 1947 : « La nécessité d’une solution adéquate aux immenses problèmes de l’Amazonie me semble d’autant plus urgente qu’il est certain que ses conditions de vie difficiles s’aggravent de jour en jour. Les habitants travailleurs de cette région lointaine sont confrontés à des difficultés sans précédent, qui découlent d’une multitude de facteurs négatifs, tels que, entre autres, la pénurie démographique, l’immensité du territoire, l’éloignement des principaux centres de production et de consommation du pays, une économie primaire de pur extractivisme forestier [puro extrativismo florestal], une structure économique et sociale à la merci des fluctuations des prix de ses matières premières essentielles[2]. »

    L’extractivisme est, fondamentalement, une activité économique des #marges_forestières du Brésil. Il n’y a nulle idéologie dans le mot, mais un simple constat, une manière de désigner une forme de sous-développement économique, précaire et nomade, qu’on oppose à l’#agriculture, « seule manière de fixer l’homme à la terre », ou à la #sylviculture, qui permettrait une exploitation moins destructrice.

    En 1982, #Alfredo_Homma avait introduit une distinction entre « #extractivisme_de_collecte » (#extrativismo_de_coleta), qui préserve – plus ou moins – les ressources, et « extractivisme par #annihilation ou #déprédation » (extrativismo por aniquilamento ou depreção), qui les détruit, immédiatement ou à court terme[3]. L’extractivisme pouvait-il être une économie durable ? En un sens, cela a été le combat des #seringueiros durant les années 1980. Ils cherchaient à maintenir leur activité face à une #déforestation croissante. La figure la plus connue de cette résistance est #Chico_Mendes, qui a été assassiné en 1988. Il avait créé le #Conselho_Nacional_dos_Seringueiros dont la revendication principale était la création de zones forestières, pour des motifs à la fois environnementaux, économiques, sociaux et culturels. Ces #réserves_extractivistes (reservas extractivistas) devaient permettre de préserver un espace naturel et un mode d’exploitation considéré comme non prédateur.

    Quatre grandes réserves extractivistes furent créées en 1990 dans le cadre du programme national pour l’environnement, puis d’autres, de moindre importance, dans les années qui ont suivi. Cela correspondait parfaitement à la logique de développement durable qui venait d’être formulée dans le #rapport_Brundtland de 1987 et qui fut reprise par la #déclaration_de_Rio sur le développement et l’environnement en 1992. Ainsi, l’extractivisme amazonien était la version acceptable d’une #exploitation dont on commençait à dénoncer les excès, voire la solution à la déforestation. Pour Florence Pinton et Catherine Aubertin, « la réputation écologique de l’extractivisme s’est construite à partir du repoussoir que représentent les désastres enregistrés par les différents programmes d’occupation de l’Amazonie »[4].

    Mais depuis une vingtaine d’années, le terme a connu une évolution notable dans ses usages. Il s’est chargé d’une forte valeur critique, à la fois décoloniale et environnementale.

    Dès le départ, l’extractivisme implique que l’activité de transformation se fasse ailleurs. Il y a une logique spatiale, et coloniale. Les ressources sont collectées afin d’être acheminées vers des centres de production, au Brésil, en Amérique du Sud, voire dans les centres industriels d’Amérique du Nord ou d’Europe. C’est vrai pour le latex, mais aussi pour l’or ou d’autres ressources car l’extractivisme peut être végétal, animal ou bien minier. L’Amazonie est ainsi devenue un territoire menacé par l’#exploitation_pétrolière[5]. Mais les exemples sont multiples, au Niger, au Cameroun, au Groenland…

    Le dernier livre de Justine Augier, Personne morale, dans lequel elle fait le récit des errances de l’entreprise Lafarge, prête aux pires compromissions pour garantir l’extraction de pétrole en Syrie au moment de la montée en puissance de Daech, ne serait qu’un exemple parmi tant d’autres des errances d’un système où le profit semble pouvoir tout justifier, au détriment des populations locales. Les exactions commises par les soldats chargés de protéger le site gazier de Total au Mozambique montrent bien la violence d’un capitalisme dont les activités extractives constituent la base.

    L’extractivisme, en ce sens, est devenu synonyme d’#appropriation et a été employé dans des domaines pour le moins éloignés du contexte initial. Pascal Marichalar considère, par exemple, que l’installation de télescopes sur des montagnes du Chili ou de Hawaï, sur des terres prises aux populations locales dans des contextes coloniaux, justifie l’expression d’« #extractivisme_scientifique ». Stricto sensu, il n’y a évidemment aucune extraction, mais une #dépossession de #montagnes qui avaient souvent une valeur – non marchande – pour les populations autochtones. Autre exemple : sur la base du rapport rédigé par Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, en 2018, sur la restitution du patrimoine culturel africain, Aksel Kozan n’hésite pas à parler d’« #extractivisme_patrimonial »[6].

    Que les #conquêtes_coloniales aient été l’occasion de multiples #spoliations patrimoniales ne fait pas question, qu’on parle d’extractivisme, en revanche, interroge car cela réduirait les objets pillés à de simples ressources, à des #matières_premières, alors que leur intérêt tient précisément à leur valeur culturelle.

    Parallèlement à cette évolution, le terme d’extractivisme a été pensé comme une forme d’extraction à outrance, une #exploitation_intensive. On pourrait presque se demander si certains auteurs, par extractivisme, n’entendent pas quelque chose comme #extractivissime, autrement dit, s’ils ne font pas du suffixe -isme une sorte de superlatif. Mais peut-être est-ce surinterpréter.

    En tout cas, la notion semble comprise comme désignant une #idéologie qui justifierait l’extraction, « quelque chose comme un “goût pour l’extraction” », écrit Anna Bednik[7]. En ce sens, l’extractivisme serait l’envers du #productivisme. Sauf que les deux mots n’ont pas la même histoire ni la même connotation. Productivisme a été forgé en France par Ernest Solvay à la toute fin du XIXe siècle. Produire plus était un objectif souhaitable afin d’apporter la prospérité au plus grand nombre. Or, on l’a vu, ce n’est pas le cas de l’extractivisme, dont l’extraction n’est pas un but en soi. C’est même plutôt un contresens. Les activités extractives ne font qu’alimenter le système productif, elles en sont la conséquence, non la cause. Attaquer l’extractivisme ne détournerait-il pas la critique de sa cible principale : le productivisme, voire le capitalisme lui-même, si tant est que le productivisme serait le propre du capitalisme, ce qu’on pourrait discuter.

    Le mot est mobilisé pour désigner des situations extractives qui ne situent plus uniquement dans des territoires autrefois colonisés, mais qui seraient aussi dans des pays du Nord. Les récents projets miniers en France peuvent-ils être considérés comme de l’extractivisme ? Qu’en est-il des activités extractives menées par la Chine sur son propre territoire ? Il ne s’agit absolument pas de justifier les dégradations environnementales provoquées par nombre de ces exploitations, mais d’interroger les limites d’un concept qui semble parfois à la dérive. Quand passerait-on de l’extraction à l’extractivisme ? Existe-t-il une forme acceptable d’activité extractive ? À se focaliser uniquement sur les lieux d’extraction, le risque est non nul de céder à des logiques de NIMBY, « not in my back yard » [pas dans mon jardin, ndlr]. Peut-il y avoir production sans extraction ? Les questions sont multiples, et la prudence peut-être pas inutile.

    Personne ne peut se prétendre berger des mots, mais on peut parfois s’interroger sur certains effets de mode. En à peine un siècle, extractivisme a beaucoup évolué : il est devenu un mot-clé, un condensé de critiques et un raccourci d’impensés. Synonyme d’appropriation, d’exploitation, de déprédation, il finit par ne plus dire ce qu’il dénonce exactement et semble surtout être apprécié pour la charge dénonciatrice qu’il porterait, un mot neuf pour une critique ancienne. Le géographe allemand Ernst Friedrich, en 1904, avait un mot pour dire tout cela : die #Raubwirtschaft, l’#économie_de_pillage[8] !

    Car le constat d’une économie déprédatrice n’est pas nouveau. Qu’on m’excuse de terminer par une très longue citation, empruntée à Franz Schrader, géographe français, cousin d’Élisée Reclus. Elle est extraite de l’introduction à l’Atlas de géographie moderne, paru en 1889 chez Hachette, un livre a priori plutôt neutre, destiné à un public assez large. En une page, toute la violence de l’exploitation du système industriel européen à l’échelle de la planète y est décrite et dénoncée, avec ses conséquences en termes d’extraction. Mais Franz Schrader ne s’y trompe pas. C’est bien la question de la production à outrance qui est soulevée, d’une production considérée comme un objectif en soi et non comme un moyen.

    « Depuis le commencement de ce siècle, une partie de l’humanité a brusquement transformé ses rapports avec la planète. L’homme blanc, devenu pour ainsi dire un être nouveau, s’est créé une organisation factice qui bouleverse les conditions de sa vie traditionnelle, révolution dont il n’a pas encore mesuré toute l’importance et dont il nous est impossible de prévoir les résultats ultimes.

    « Depuis ce jour où, par l’invention du feu et des premiers outils, l’homme s’est nettement différencié des autres êtres vivants et a cessé d’être l’esclave de la Terre pour tendre à en devenir le maître, une élite intellectuelle a parcouru des étapes successives de culture, entraînant avec elle ou laissant en arrière diverses fractions de l’espèce humaine. À l’outil, qui complétait ou corrigeait les organes humains, a succédé la machine, qui les aide et leur prête sa force. Jusqu’au dix-neuvième siècle, l’homme a surtout demandé secours aux forces naturelles en pleine activité, au vent, à l’eau courante. Il se bornait à utiliser un mouvement déjà produit par le jeu de la vie planétaire. Au dix-neuvième, une fraction de l’humanité imagine de se faire non plus aider, mais remplacer. De substances inertes, houille, métaux, acides, eau surchauffée, etc., elle apprend à dégager des forces latentes, à les discipliner, à les obliger à l’action. Dès lors, tous les organes moteurs ou mécaniques de l’homme se transforment, se décuplent ou se centuplent. Sa puissance de locomotion s’accroît jusqu’aux vapeurs transocéaniques et jusqu’aux chemins de fer transcontinentaux. La portée de sa parole n’a plus de limites, le télégraphe la transporte autour du monde ; la vapeur, les substances explosibles donnent à son bras une force incalculable. Ce n’est plus l’homme des siècles passés, c’est un nouvel être, qui n’admet plus aucune résistance. Plus de limites à l’ambition de l’homme blanc, doublé de ses organes de métal, de sa vapeur, de son électricité. Ses télégraphes enserrent le globe, ses navires à vapeur raccourcissent les océans, ses rails veulent se poser partout ; qui n’en veut pas devra se soumettre, qui résiste sera brisé. Et l’Indien, le Nègre, l’Australien, le Chinois se voient avec terreur envahis, débordés par cette humanité nouvelle, avide, violente, inexorable, toujours plus pressée, haletante comme ses machines.

    « En effet, tandis que le moteur mécanique, sans cesse perfectionné, aide, déplace ou remplace le travailleur, change incessamment les conditions du travail, un appel se produit sur tous les points du globe, et la race blanche s’y précipite, transportant avec elle les mêmes besoins, la même activité, les mêmes machines, la même surexcitation cérébrale. […]

    « Un tel état de choses ne peut pas se développer indéfiniment. D’abord, la civilisation industrielle n’est pas un but, mais un moyen. Le jour où elle aura atteint le résultat qu’en attendent les esprits élevés, et donné à tout homme sa part de secours matériel, lui permettant ainsi de vivre d’une vie plus morale et plus intellectuelle, elle devra se borner, précisément pour ne pas détruire son œuvre. En outre, on ne fabrique que pour des besoins, et la capacité de consommation de l’humanité est forcément limitée. La force mécanique à l’œuvre sur le globe est déjà égale à celle d’un milliard d’hommes (1889), et elle ne cesse de s’accroitre. Amenât-on la population entière de la sphère terrestre à l’état de tributaire ou d’acheteur momentané, il est évident que cette force n’est pas appliquée dans des conditions normales. La civilisation industrielle dont nous admirons l’épanouissement n’est donc qu’une étape et devra prochainement se transformer.

    « Une loi inexorable, du reste, ne tardera pas à l’y obliger. Elle exploite trop avidement la terre, ne songe qu’à l’avenir immédiat, et arriverait à ruiner la planète elle-même.

    « Dans cette fièvre de fabrication ou d’utilisation à outrance, en effet, on demande de toutes parts au sol des produits rapides et immédiatement vendables, et on détruit sans réflexion toute production spontanée, naturelle, surtout la végétation forestière, trop lente à se renouveler.

    « C’est ainsi que presque toute la surface de la Terre va se dénudant avec une effrayante rapidité. Comme conséquence, le sol se délite, les montagnes se désagrègent, les sources tarissent, les fleuves s’appauvrissent ou débordent, le climat lui-même, privé des influences adoucissantes des vastes régions boisées, se détériore et se déséquilibre. En outre, les pays nouvellement ouverts à la culture tirent d’abord d’un sol vierge des récoltes abondantes, ruineuses par leur bon marché pour les pays de vieille culture. Mais bientôt ce sol auquel on a trop demandé s’appauvrit, tandis que des terres nouvelles se mettent en valeur à leur tour.

    « Chaque jour l’intensité du mouvement, l’activité de l’exploitation s’accroît ; par cela même approche le moment où l’homme, voyant son avidité le mener à des désastres irrémédiables, sera obligé de se rapprocher de la nature et de demander à la science, non plus la richesse immédiate, mais le salut. […]

    « Le remède, par bonheur, est à côté du mal. Les progrès de l’industrie ne sont que le résultat premier, matériel, du progrès général de la science ; ce progrès même doit amener une équilibration. L’homme use en ce moment de ses nouvelles forces comme un enfant qui dissipe son bien, le croyant inépuisable. L’âge de raison viendra, et l’humanité pensera alors à régler le présent de façon à sauvegarder l’avenir. Dans ce travail de régularisation, l’étude de la Terre aura la plus large place, car c’est de la Terre que tout vient, c’est à elle que tout retourne. Sans l’homme scientifiquement équilibré ne pourra pas lui rendre les alluvions descendues à la mer, ni ressusciter les peuples disparus, qui vraisemblablement leur place marquée dans l’harmonie de l’humanité ; et c’est un genre humain appauvri qui sera chargé de réparer sur une Terre appauvrie les fautes de notre imprévoyante génération[9]. »

    Où en sommes-nous aujourd’hui ? Nous ne sommes pas sortis de l’ère industrielle, la population humaine depuis la fin du XIXe siècle est passée d’environ 1,5 milliards d’habitants à plus de 8 milliards et nos besoins en matières premières ne cessent de croître. Le dernier rapport publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) sur les ressources planétaires dresse un tableau très cru. L’extraction mondiale annuelle de matériaux est passée de 30,9 milliards de tonnes en 1970 à 95,1 milliards de tonnes en 2020 et devrait atteindre 106,6 milliards de tonnes en 2024. On l’estime à 160 milliards de tonnes au milieu du siècle. La moyenne mondiale de la demande de matériaux était de 8,4 tonnes par habitant en 1970, de 13,2 tonnes en 2024.

    Les minéraux non métalliques (dont le sable, le gravier, l’argile) sont devenus la catégorie la plus importante, avec 48 %, en 2024, contre 31 % en 1970, « signe d’une transition d’un métabolisme agraire basé sur la biomasse vers un métabolisme industriel basé sur les minéraux »[10]. Or la solution scientiste et techniciste n’est sans doute qu’une illusion. La dénoncer, inversement, ne doit pas nourrir un discours antiscientifique qui nivellerait opinions et savoirs. L’objectif défini par le PNUE est le découplage du bien-être humain de l’utilisation de ressources. Cela passe aussi par une meilleure répartition de ces ressources. La question environnementale et la question sociale sont inextricablement liées, et ce à l’intérieur d’un cadre plus général qui est celui des rapports de pouvoir et de domination.

    https://aoc.media/opinion/2024/12/11/lextractivisme-des-marges-amazoniennes-au-militantisme-anticapitaliste
    #Amazonie

  • La #robustesse du vivant, selon #Olivier_Hamant

    Contrairement aux sociétés humaines, qui évoluent selon un impératif de #performance, le #vivant n’est ni efficace, ni efficient. Au contraire, il #gaspille, Qu’est-ce qui fait du vivant un monde « robuste » ? En quoi la robustesse est-elle incompatible avec la performance dans le vivant ?

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-du-soir-l-idee/questions-du-soir-l-idee-emission-du-mercredi-13-novembre-2024-8366249
    #podcast #audio
    #efficacité #Darwin #évolution

  • « Ce ne sont pas les #bassines qui ont sauvé les nappes, mais les règles de gestion plus strictes »

    Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation contre ces retenues très gourmandes en eau se tient ce samedi dans le Sud-Ouest et l’Ouest, l’hydroclimatologue #Florence_Habets fait le point sur ce que la science en dit.

    « La guerre de l’eau a commencé » : le titre était bien trouvé. Samedi 13 juillet, l’hydroclimatologue Florence Habets s’est glissée parmi le public du Festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne (Lot-et-Garonne) pour assister à un débat entre l’activiste Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci, et l’agriculteur Patrick Franken, vice-président de la chambre d’agriculture départementale. Le débat n’a pas vraiment eu lieu, tant les positions étaient inconciliables, regrette la directrice de recherche au CNRS et professeure attachée à l’Ecole normale supérieure de Paris.

    Ce vendredi 19 juillet, les écologistes, rassemblés depuis mardi et ce week-end non loin du chantier de la bassine controversée de #Sainte-Soline (#Deux-Sèvres), ont manifesté près du site où doit être construit un autre ouvrage du même genre, à Saint-Sauvant (Vienne). De leur côté, une centaine d’agriculteurs hostiles à la contestation se sont pressés à Melle (Deux-Sèvres). « Opposée à toute violence » mais acculée à soutenir la « désobéissance civile » au nom de la science, Florence Habets constate tristement que seul le vacarme militant a permis de questionner l’#irrigation intensive. Pour nourrir les « échanges » qu’elle rêverait apaisés, la chercheuse passe en revue quelques publications récentes consacrées aux bassines et autres retenues d’eau.

    Qu’est-ce qu’une bassine, selon la science ?

    On ne trouve pas trace de ce mot dans la littérature scientifique ; les Anglo-Saxons parlent de « reservoir » ou de dam (« barrage »). Une bassine, c’est une #retenue_artificielle_d’eau, creusée sur plusieurs mètres de profondeur avec des #digues sur les quatre côtés, rendue étanche au moyen d’une #bâche. Une sorte de version extra-large des petits #bassins_de_rétention au bord des autoroutes. Une bassine ne se remplit pas de façon naturelle mais par #pompage, dans une nappe ou une rivière. C’est ce qui la distingue d’une retenue plus classique, « collinaire » (alimentée par l’écoulement venu des collines et par le captage de sources), ou posée sur un cours d’eau (barrage).

    A partir de quand les retenues d’eau artificielles se sont-elles multipliées ?

    L’irrigation massive a commencé dans les années 70-80, surtout après la sécheresse historique de 1976. Des agriculteurs ont construit de petites #retenues_collinaires dans leurs champs. C’était rentable : ils ne payaient pas les volumes qu’ils prélevaient. Aujourd’hui, l’irrigation continue de croître, notamment dans le Nord.

    Combien y a-t-il de bassines et autres réserves artificielles d’eau en France ?

    On connaît mal l’ensemble des retenues en France. Certaines ont été déclarées, lorsqu’il y avait des aides de l’Etat ou de la Politique agricole commune européenne, mais pas toutes. Aujourd’hui, alors que leur construction est soumise à autorisation, beaucoup restent méconnues, voire illégales. Un rapport présenté en avril par France Stratégie a estimé le nombre des retenues artificielles à 670 000 grâce à des données satellitaires. C’est beaucoup, une par kilomètre carré, 1 % de la surface du pays. L’opération a été bien plus délicate que le comptage des piscines, car la végétation ou les algues peuvent masquer leur surface. Le volume stocké dans ces réserves artificielles serait de 18 milliards de m³.

    Quel volume total est consacré à l’irrigation en France ?

    En 2020, plus de 3 milliards de m³, soit 11 % des prélèvements d’eau. Mais comme il n’y a pas de compteurs, il ne s’agit que d’une estimation.

    Les détracteurs des bassines leur reprochent de favoriser l’#évaporation de l’eau. Quel volume ce #gaspillage représente-t-il ?

    D’après le rapport de France Stratégie, environ un milliard de m³ s’évapore chaque année sur 18 milliards. Le chiffre demande à être affiné en fonction des types de retenues. L’hypothèse la plus vraisemblable est qu’il y a davantage d’évaporation dans les bassines où l’eau est stockée sans mouvement ni renouvellement pendant des mois.

    Vous avez encadré une étude de master sur la situation hydrologique dans le bassin des #Autizes, en #Vendée, lieu d’implantation des premières bassines françaises à partir de 2006. Quelles sont ses conclusions ?

    Ce travail raconte que les premières bassines sont des pansements sur des plaies. A l’époque, dans cette partie du Marais poitevin où les #cultures_intensives se sont développées sur d’anciennes prairies à coups d’irrigation massive, les agriculteurs pompaient tellement dans les nappes phréatiques, l’été, que des cours d’eau se trouvaient à sec. Parfois, le sens du courant changeait car, dans ce coin, les rivières sont souvent connectées avec les réserves souterraines. Et le niveau de certaines nappes descendait si bas, au-dessous du niveau de la mer, que de l’eau salée menaçait de faire intrusion et de les polluer. Pour donner un fondement scientifique à leurs craintes, les bénévoles des associations environnementales ont fait des mesures et produit des données. Les résultats étaient alarmants.

    Comment l’Etat a-t-il réagi à cette alerte ?

    Ce milieu naturel emblématique est protégé au niveau européen, donc l’Etat a dû trouver une solution pour limiter les atteintes écologiques. Au lieu de réduire fortement l’irrigation, il a choisi de faire construire ces fameuses premières bassines tout en les finançant. En parallèle, la gestion des prélèvements a été confiée à l’#Etablissement_public_du_Marais_poitevin, qui a des missions de protection de l’eau et de la biodiversité. Les seuils en deçà desquels les prélèvements dans les nappes sont impossibles ont aussi évolué, ce qui a permis de préserver ces réserves. Le tout s’est fait dans la concertation, avec des échanges entre irrigants, l’accord des associations écologistes, et sous la supervision de l’Etablissement public du Marais poitevin.

    Les promoteurs des bassines disent qu’après la construction de ces ouvrages en Vendée, le niveau des nappes est remonté durant l’hiver.

    Ce ne sont pas les bassines qui ont sauvé les nappes, mais les règles de gestion plus strictes qui ont mis un terme aux pratiques agricoles malmenant le milieu ; elles ont aussi rendu les contraintes environnementales acceptables. Mais tout n’est pas parfait. Le projet controversé de la #Coop_79 [#coopérative_des_Deux-Sèvres, ndlr] dont fait partie la bassine de Sainte-Soline, est, lui, porté par un groupement d’irrigants, sans le contrôle d’une structure chargée de préserver l’eau et la #biodiversité. Les engagements environnementaux sont assez limités.

    Le plan d’adaptation de la France au changement climatique dort dans les tiroirs du ministère de la Transition écologique. Un futur texte éclairé par la science devrait-il prôner un moratoire sur les bassines ?

    Les 10 % d’économies d’eau prévues par le #plan_Eau, présenté l’an dernier, font malheureusement l’impasse sur l’#agriculture : les seules économies demandées portent sur l’#eau_potable. En mai, après la crise agricole, beaucoup de décisions défavorables à l’eau et à la biodiversité ont été prises ; un décret a même limité les possibilités de recours contre les bassines. L’urgence serait plutôt d’aider ceux qui se tournent vers une irrigation raisonnée et raisonnable. Aujourd’hui, beaucoup d’agriculteurs se trouvent coincés dans un système qui leur impose de produire plus pour rentabiliser des outils de production et d’irrigation chers. Les bassines sont coûteuses à construire (une bâche immense est plus onéreuse qu’un simple petit lit d’argile), à faire fonctionner (le prix de l’électricité pour pomper l’eau s’envole), et elles ont une durée de vie limitée (les bâches ne sont pas éternelles). Les premières ont été vues comme des objets de transition, non pérennes. Ce ne sont pas des moyens d’adaptation au changement climatique. On a affaire, ici, à un problème de #politique_publique stupide, pas d’agriculteurs.

    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/ce-ne-sont-pas-les-bassines-qui-ont-sauve-les-nappes-mais-les-regles-de-g
    #nappes_phréatiques #méga-bassines #eau

  • #BALLAST#Gaspard_d'Allens : « Nous sommes à l’aube d’un mouvement populaire de défense des #forêts »
    https://www.revue-ballast.fr/gaspard-dallens-nous-sommes-a-laube-dun-mouvement-populaire-de-defense

    La #forêt est par­tout. Dans les publi­ci­tés, les jour­naux ou sur de grands pan­neaux à l’en­trée des gares. Acheter une bou­teille de gaz devien­drait même un geste éco­lo­gique car, en contre­par­tie, on plan­te­rait des arbres. Où ? Sans doute sur un autre conti­nent, pour com­pen­ser le car­bone émis ici. On oublie­rait presque que la forêt occupe un tiers du ter­ri­toire métro­po­li­tain, que c’est avant tout un éco­sys­tème à pré­ser­ver, un milieu qui implique des tra­vailleurs et des tra­vailleuses ou encore un espace dis­pu­té qui sus­cite des luttes de plus en plus nom­breuses. C’est ce que rap­pelle avec force le jour­na­liste Gaspard d’Allens dans Des forêts en bataille, récem­ment publié au Seuil. Dans cet entre­tien conduit quelques jours avant la deuxième Assemblée pour des forêts vivantes, qui se tient les 28 et 29 juin en Creuse, il évoque la néces­si­té de construire un front com­mun autour des luttes forestières.

  • L’UE interdit désormais la #destruction des #vêtements #invendus

    En 2020, la France a fait les gros titres en annonçant l’interdiction de destruction des invendus, un geste significatif dans la lutte contre le #gaspillage. L’#Union_européenne vient de lui emboîter le pas : un règlement sur l’#écoconception vient d’être adopté. Il prévoit d’instaurer un cadre réglementaire général afin d’éviter la destruction de certains produits de consommation invendus sur le territoire européen.

    Cette initiative, issue du #Pacte_vert pour l’Europe, prévoit des règles spécifiques à destination des entreprises quant à la gestion de leurs invendus. Ces nouvelles mesures marquent une étape importante dans les efforts de l’Union européenne pour promouvoir une approche plus responsable et contribuer à la construction d’une économie plus durable et respectueuse de l’environnement.

    Elle vise également à harmoniser les règles concernant la gestion des invendus afin d’éviter toute distorsion du marché. Les producteurs, distributeurs, détaillants et autres opérateurs économiques seront alors soumis à un même texte et pourront bénéficier d’incitations semblables dans tous les États membres.

    Lors de la dernière plénière avant les élections européennes, le Parlement européen a adopté en première lecture la proposition de #règlement sur l’écoconception initiée par la Commission européenne en mars 2022. Ce texte vient d’être approuvé le 27 mai dernier par le Conseil de l’Union européenne, organe réunissant les gouvernements des 27 États membres.

    La mode et la #fast_fashion dans le viseur

    La rédaction actuelle du texte ne prévoit d’interdire que les vêtements et #chaussures, les invendus textiles représentant en effet un problème environnemental particulièrement préoccupant dans toute l’Union européenne pour les fabricants, importateurs, distributeurs et revendeurs qui y sont confrontés.

    La montée en puissance du commerce en ligne aggrave la situation, du fait d’une augmentation des produits retournés par le consommateur dans le cadre de sa garantie légale ou commerciale. En Europe, le taux moyen de retour des vêtements achetés en ligne est estimé à 20 %, un vêtement vendu en ligne sur cinq est retourné et en moyenne un tiers de tous les vêtements retournés achetés en ligne finissent par être détruits.

    En comparaison avec la législation française, qui interdit la destruction de tous les produits invendus, sans distinction, cette réglementation européenne a un champ d’application plus restreint.

    La Commission européenne se réserve cependant la possibilité d’élargir ultérieurement la liste des biens concernés et pourra par la suite inclure d’autres catégories de produits, telles que les équipements électroniques ou les jouets par exemple. Pour l’heure, l’accent est mis sur l’une des industries les plus polluantes de la planète : la mode et en particulier la #fast-fashion, qui se caractérise par un renouvellement toujours plus rapide de collections d’articles éphémères et à bas prix.

    Des dérogations seront néanmoins prévues, lorsque la destruction des invendus apparaît comme l’opération la plus appropriée. Cela peut notamment être le cas pour des raisons liées à la santé, à la sécurité ou à la violation des droits de propriété intellectuelle, s’il est par exemple question de produits contrefaits… Cette liste d’exceptions sera adoptée par acte délégué. L’interdiction prendra effet deux ans après son entrée en vigueur. Les micro et petites entreprises en seront exemptées tandis que les moyennes entreprises disposeront d’un délai de six ans pour se mettre en conformité.

    Le #recyclage considéré comme une « destruction »

    Autre aspect à noter, le texte redéfinit la notion de « destruction ». Autrefois associée à des méthodes d’élimination telles que l’incinération ou encore la mise en décharge, cette notion désigne ici « la détérioration intentionnelle d’un produit ou sa mise au rebut en tant que #déchet, à l’exception d’une mise au rebut dont le seul objectif est de livrer un produit pour le préparer en vue d’un réemploi ou d’opérations de remanufacturage ».

    Elle englobe ainsi une gamme plus large de pratiques et inclut notamment le recyclage. Concrètement, les vêtements et chaussures invendus ne pourront plus, sauf exception, être brûlés, détruits, enfouis ou encore recyclés. Le recyclage de ces articles neufs constitue en effet une opération polluante et complexe en raison du faible taux de recyclabilité de ces produits en parfait état, jamais utilisés, parfois même toujours étiquetés.

    Les professionnels devront se tourner vers d’autres opérations, plus respectueuses de l’environnement et réemployer ou réutiliser leurs produits comme le #don, le #déstockage, la #location

    Vers plus de #transparence

    Au-delà de cette interdiction, l’UE souhaite instaurer une plus grande transparence en imposant aux entreprises de rendre compte de leurs pratiques en matière de gestion d’invendus. Elles devront fournir chaque année des informations détaillées sur le volume et le poids des invendus mis au rebut et communiquer sur la proportion de biens qui ont été réemployés, réutilisés, reconditionnés, recyclés… en expliquant les raisons qui les ont poussées à opter pour telle ou telle pratique.

    Ces informations devront être facilement accessibles au public sur une page de leur site Internet. Là aussi, les micro et petites entreprises seront exemptées de cette exigence, tandis que les moyennes auront six ans pour se mettre en conformité après l’entrée en vigueur de la réglementation.

    À l’heure actuelle, la quantification d’invendus générés chaque année est délicate. Peu d’entreprises communiquent sur le volume de leurs invendus. Les chiffres actuels manquent de transparence et sont basés sur les rapports des entreprises. Cette mesure permettra ainsi d’avoir une vue d’ensemble plus détaillée sur la quantité d’invendus engendrés chaque année.

    La Commission européenne devra publier tous les trois ans sur son site Internet des informations consolidées sur la destruction des produits de consommation invendus. En plus de présenter les statistiques sur le nombre de produits détruits, elle fournira également une analyse des incidences environnementales comparatives de cette destruction, ventilées par groupe de produits.

    Cette évaluation comparative permettra de mieux comprendre les conséquences de la destruction des produits invendus sur l’environnement et de cibler les secteurs où des mesures supplémentaires sont nécessaires.

    https://theconversation.com/lue-interdit-desormais-la-destruction-des-vetements-invendus-230525
    #interdiction #industrie_textile

  • Belgique : le vote électronique coûte 13 fois plus cher que le vote papier.

    Aucune commune wallonne, hormis celles germanophones, n’utilisera le vote électronique lors des élections 2024 pour des raisons économiques

    Si en Flandre et à Bruxelles, de nombreuses communes vont l’utiliser, le vote électronique ne sera pas disponible en Wallonie, sauf dans certaines communes germanophones, le 9 juin 2024 pour des raisons en grande partie économique.


    Lors d’une conférence de presse au Park Atrium à Bruxelles, la ministre Verlinden s’est prêtée au jeu et a testé un bureau de vote électronique. Il faut savoir qu’en Belgique, 187 communes (159 flamandes, les 19 communes bruxelloises et les neuf communes germanophones) votent de manière électronique tandis que toutes les communes wallonnes et 141 communes du nord du pays votent par bulletin papier lors des prochaines élections du 9 juin prochain. “Il s’agit pratiquement de la même situation qu’en 2019 mis à part les communes de Rhode-Saint-Genèse et de Sint-Pieters-Leeuw qui passent dorénavant au vote électronique”, a indiqué le porte-parole du SPF Intérieur, Koen Schuyten.

    Le vote électronique a ses détracteurs depuis son lancement en Wallonie en 1991.

    Il faut savoir que la mesure date déjà de 2015. À l’époque, Ecolo, soutenu par la majorité, avait fait la demande pour un retour au vote sur papier, pour des raisons économiques. Selon un rapport réalisé en 2013 sur base des données issues du scrutin local de 2012, le vote électronique coûte 13 fois plus cher que le vote papier. Il faut toutefois se rappeler que le vote papier était déjà de retour en Wallonie pour les communales de 2018 et les multiples scrutins de 2019 (sauf communauté germanophone).
    . . . . . .

    Source : https://www.lavenir.net/actu/belgique/2024/05/08/aucune-commune-wallonne-hormis-celles-germanophones-nutilisera-le-vote-elec

    #vote électronique #élections #démocratie #vote #machines_à_voter #gaspillage Avec le #papier , beaucoup de possibilités de #trucage

  • Une vraie #souveraineté_alimentaire pour la #France

    Le mercredi 6 décembre 2023, la FNSEA sortait du bureau d’Elisabeth Borne en déclarant fièrement que l’État abandonnait son projet de taxer l’usage des pesticides et des retenues d’eau. Cela vient conclure une séquence historique. Le 16 novembre déjà, l’Europe reconduisait l’autorisation du glyphosate pour 10 ans. Et, six jours plus tard, abandonnait aussi l’objectif de réduction de 50 % de l’usage des pesticides à l’horizon 2030.

    Comment en est-on arrivé là ? La question a été récemment posée dans un rapport de l’Assemblée nationale. En plus du #lobbying habituel de la #FNSEA et de l’état de crise permanent dans laquelle vivent les agriculteurs et qui rend toute #réforme explosive, la question de la souveraineté alimentaire – qui correspond au droit d’un pays à développer ses capacités productives pour assurer la sécurité alimentaire des populations – a joué un rôle clé dans cette dynamique.

    La souveraineté alimentaire est ainsi devenue, depuis la crise du Covid et la guerre en Ukraine, l’argument d’autorité permettant de poursuivre des pratiques qui génèrent des catastrophes écologiques et humaines majeures. Il existe pourtant d’autres voies.

    Le mythe de la dépendance aux #importations

    De quelle souveraineté alimentaire parle-t-on ? Les derniers chiffres de FranceAgrimer montrent que notre « #dépendance aux importations » – comme aiment à le répéter les défenseurs d’un modèle intensif – est de 75 % pour le blé dur, 26 % pour les pommes de terre, 37 % pour les fruits tempérés ou 26 % pour les porcs.

    Mais ce que l’on passe sous silence, c’est que le taux d’#autoapprovisionnement – soit le rapport entre la production et la consommation françaises – est de 148 % pour le blé dur, 113 % pour les pommes de terre, 82 % pour les fruits tempérés et 103 % pour le porc. Le problème de souveraineté alimentaire n’en est pas un. Le vrai problème, c’est qu’on exporte ce que l’on produit, y compris ce dont on a besoin. Cherchez l’erreur.

    D’autres arguments viennent encore se greffer à celui de la souveraineté, dans un monde d’#interdépendances : la #France serait le « grenier à blé de l’Europe », il faudrait « nourrir les pays du Sud », la France serait « une puissance exportatrice », etc.

    Au-delà de l’hypocrisie de certaines de ces affirmations – en effet, les #exportations des surplus européens subventionnés ont détruit tout un tissu productif, en Afrique de l’Ouest notamment – il ne s’agit pas là d’enjeux liés à la souveraineté alimentaire, mais d’enjeux stratégiques et politiques liés à la #compétitivité de certains produits agricoles français sur les marchés internationaux.

    Comprendre : la France est la 6e puissance exportatrice de #produits_agricoles et agroalimentaires au monde et elle entend bien le rester.

    Voir la #productivité de façon multifonctionnelle

    S’il ne faut évidemment pas renoncer aux objectifs de #productivité_alimentaire nationaux, ces derniers gagneraient à être redéfinis. Car comment évoquer la souveraineté alimentaire sans parler des besoins en #eau pour produire les aliments, de la dépendance aux #énergies_fossiles générée par les #intrants de synthèse, de l’épuisement de la #fertilité des #sols lié à la #monoculture_intensive ou encore des effets du #réchauffement_climatique ?

    Comment évoquer la souveraineté alimentaire sans parler des enjeux fonciers, de l’évolution du #travail_agricole (25 % des #agriculteurs sont en passe de partir à la retraite), du #gaspillage_alimentaire – qui avoisine les 30 % tout de même – des #besoins_nutritionnels et des #habitudes_alimentaires de la population ?

    La #productivité_alimentaire doit dorénavant se conjuguer avec d’autres formes de productivité tout aussi essentielles à notre pays :

    – la capacité de #rétention_d’eau dans les sols,

    – le renouvellement des #pollinisateurs,

    – le maintien des capacités épuratoires des milieux pour conserver une #eau_potable,

    – le renouvellement de la #fertilité_des_sols,

    – la régulation des espèces nuisibles aux cultures,

    – ou encore la séquestration du carbone dans les sols.

    Or, il est scientifiquement reconnu que les indicateurs de productivité relatifs à ces services baissent depuis plusieurs décennies. Pourtant, ce sont bien ces services qui permettront de garantir une véritable souveraineté alimentaire future.

    La #diversification pour maintenir des rendements élevés

    Une revue de littérature scientifique parue en 2020, compilant plus de 5000 études menées partout dans le monde, montrait que seules des stratégies de diversification des #pratiques_agricoles permettent de répondre à ces objectifs de #performance_plurielle pour l’agriculture, tout en maintenant des #rendements élevés.

    Les ingrédients de cette diversification sont connus :

    – augmentation de la #rotation_des_cultures et des #amendements_organiques,

    – renoncement aux #pesticides_de_synthèse et promotion de l’#agriculture_biologique à grande échelle,

    - réduction du #labour,

    - diversification des #semences et recours aux #variétés_rustiques,

    - ou encore restauration des #haies et des #talus pour limiter le ruissellement de l’#eau_de_pluie.

    Dans 63 % des cas étudiés par ces chercheurs, ces stratégies de diversification ont permis non seulement d’augmenter les #services_écosystémiques qui garantissent la souveraineté alimentaire à long terme, mais aussi les #rendements_agricoles qui permettent de garantir la souveraineté alimentaire à court terme.

    Les sérieux atouts de l’agriculture biologique

    Parmi les pratiques de diversification qui ont fait leurs preuves à grande échelle en France, on retrouve l’agriculture biologique. Se convertir au bio, ce n’est pas simplement abandonner les intrants de synthèse.

    C’est aussi recourir à des rotations de cultures impliquant des #légumineuses fixatrices d’azote dans le sol, utiliser des semences rustiques plus résilientes face aux #parasites, des amendements organiques qui nécessitent des couplages culture-élevage, et enfin parier sur la restauration d’un #paysage qui devient un allié dans la lutte contre les #aléas_naturels. La diversification fait ainsi partie de l’ADN des agriculteurs #bio.

    C’est une question de #réalisme_économique. Les exploitations bio consomment en France deux fois moins de #fertilisant et de #carburant par hectare que les exploitants conventionnels, ce qui les rend moins vulnérables à l’évolution du #prix du #pétrole. En clair, l’agriculture biologique pourrait être la garante de la future souveraineté alimentaire française, alors qu’elle est justement souvent présentée comme une menace pour cette dernière du fait de rendements plus faibles à court terme.

    Au regard des éléments mentionnés plus haut, il s’agit évidemment d’un #faux_procès. Nous sommes autosuffisants et nous avons les réserves foncières qui permettraient de déployer le bio à grande échelle en France, puisque nous sommes passé de 72 % du territoire dédié aux activités agricoles en 1950 à 50 % en 2020. Une petite partie de ces surfaces a été artificialisée tandis que la majorité a tout simplement évolué en friche, à hauteur de 1000 km2 par an en moyenne.

    Par ailleurs, le différentiel de rendement entre le bio et le #conventionnel se réduit après quelques années seulement : de 25 % en moyenne (toutes cultures confondues) au moment de la conversion, il descend à 15 % ensuite. La raison en est l’apprentissage et l’innovation dont font preuve ces agriculteurs qui doivent en permanence s’adapter aux variabilités naturelles. Et des progrès sont encore à attendre, si l’on songe que l’agriculture bio n’a pas bénéficié des 50 dernières années de recherche en #agronomie dédiées aux pratiques conventionnelles.

    Relever le niveau de vie des agriculteurs sans éroder le #pouvoir_d’achat des consommateurs

    Mais a-t-on les moyens d’opérer une telle transition sans réduire le pouvoir d’achat des Français ? Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord évoquer le #revenu des #agriculteurs. Il est notoirement faible. Les agriculteurs travaillent beaucoup et vivent mal de leur métier.

    Or, on oublie souvent de le mentionner, mais le surcoût des produits bio est aussi lié au fait que les consommateurs souhaitent mieux rémunérer les agriculteurs : hors subventions, les revenus des agriculteurs bio sont entre 22 % et 35 % plus élevés que pour les agriculteurs conventionnels.

    Ainsi, le consommateur bio consent à payer plus parce que le bio est meilleur pour l’environnement dans son ensemble (eau, air, sol, biodiversité), mais aussi pour que les paysans puissent mieux vivre de leur métier en France sans mettre en danger leur santé.

    Par ailleurs, si le consommateur paie plus cher les produits bio c’est aussi parce qu’il valorise le #travail_agricole en France. Ainsi la production d’aliments bio nécessite plus de #main-d’oeuvre (16 % du total du travail agricole pour 10 % des surfaces) et est très majoritairement localisée en France (71 % de ce qui est consommé en bio est produit en France).

    Cette question du #travail est centrale. Moins de chimie, c’est plus de travail des communautés humaines, animales et végétales. C’est aussi plus d’incertitudes, ce qui n’est évidemment pas simple à appréhender pour un exploitant.

    Mais il faut rappeler que le discours sur le pouvoir d’achat des français, soi-disant garanti par le modèle hyper-productiviste de l’agriculture française, vise surtout à conforter les rentes de situations des acteurs dominants du secteur agricole. Car les coûts sanitaires et environnementaux de ce modèle sont payés par le contribuable.

    Rien que le #traitement_de_l’eau, lié aux pollutions agricoles, pour la rendre potable, coûte entre 500 millions d’euros et 1 milliard d’euros par an à l’État. Or, ce que le consommateur ne paie pas au supermarché, le citoyen le paie avec ses #impôts. Le rapport parlementaire évoqué plus haut ne dit pas autre chose : la socialisation des coûts et la privatisation des bénéfices liés aux #pesticides ne sont plus tolérables.

    Le bio, impensé de la politique agricole française

    Une évidence s’impose alors : il semblerait logique que l’État appuie massivement cette filière en vue de réduire les coûts pour les exploitants bio et ainsi le prix pour les consommateurs de produits bio. En effet, cette filière offre des garanties en matière de souveraineté alimentaire à court et long terme, permet de protéger l’eau et la #santé des Français, est créatrice d’emplois en France. Il n’en est pourtant rien, bien au contraire.

    L’État a promu le label #Haute_valeur_environnementale (#HVE), dont l’intérêt est très limité, comme révélé par l’Office français de la biodiversité (OFB). L’enjeu semble surtout être de permettre aux agriculteurs conventionnels de toucher les aides associés au plan de relance et à la nouvelle #PAC, au risque de créer une #concurrence_déloyale vis-à-vis des agriculteurs bio, d’autant plus que les #aides_publiques au maintien de l’agriculture biologique ont été supprimées en 2023.

    La décision récente de l’État de retirer son projet de #taxe sur l’usage des pesticides créé aussi, de facto, un avantage comparatif pour le conventionnel vis-à-vis du bio. Enfin, rappelons que la Commission européenne a pointé à plusieurs reprises que la France était le seul pays européen à donner moins de subventions par unité de travail agricole aux céréaliers bio qu’aux conventionnels.

    Ainsi, un céréalier bio français reçoit un tiers de subventions en moins par unité de travail agricole qu’un céréalier conventionnel, alors qu’en Allemagne ou en Autriche, il recevrait 50 % de #subventions supplémentaires. En France, l’État renonce aux taxes sur les pesticides tout en maintenant des #charges_sociales élevées sur le travail agricole, alors que c’est évidemment l’inverse dont aurait besoin la #transition_agroécologique.

    Que peuvent faire les citoyens au regard de ce constat déprimant ? Consommer des produits bio malgré tout, et trouver des moyens de les payer moins cher, grâce par exemple à la #vente_directe et à des dispositifs tels que les #AMAP qui permettent de réduire le coût du transport, de la transformation et de la distribution tout autant que le gâchis alimentaire, les variabilités de la production étant amorties par la variabilité du contenu du panier.

    Les agriculteurs engagés pour la #transition_écologique, de leur côté, peuvent réduire les risques associés aux variabilités naturelles et économiques en créant de nouvelles formes d’exploitations coopératives combinant plusieurs activités complémentaires : élevage, culture, transformation, conditionnement et distribution peuvent être organisés collectivement pour mutualiser les coûts et les bénéfices, mais aussi se réapproprier une part significative de la #chaîne_de_valeur laissée aujourd’hui au monde de l’agro-industrie et de la grande distribution.

    Il ne s’agit pas d’une #utopie. De nombreux acteurs essaient de faire émerger, malgré les résistances institutionnelles, ces nouvelles pratiques permettant de garantir la souveraineté alimentaire de la France à long terme.

    https://theconversation.com/une-vraie-souverainete-alimentaire-pour-la-france-220560
    #foncier #industrie_agro-alimentaire #alimentation #collectivisation
    #à_lire #ressources_pédagogiques

  • « Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un “#electric_gate” »

    Pour l’ingénieur et essayiste #Laurent_Castaignède, le développement actuel de la #voiture_électrique est un désastre annoncé. Il provoquera des #pollutions supplémentaires sans réduire la consommation d’énergies fossiles.

    Avec la fin de la vente des #voitures_thermiques neuves prévue pour #2035, l’Union européenne a fait du développement de la voiture électrique un pilier de sa stratégie de #transition vers la #neutralité_carbone. Le reste du monde suit la même voie : la flotte de #véhicules_électriques pourrait être multipliée par 8 d’ici 2030, et compter 250 millions d’unités, selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Mais la #conversion du #parc_automobile à l’électricité pourrait nous conduire droit dans une #impasse désastreuse. Toujours plus grosse, surconsommatrice de ressources et moins décarbonée qu’il n’y parait, « la voiture électrique a manifestement mis la charrue avant les bœufs », écrit Laurent Castaignède dans son nouvel ouvrage, La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre (éditions Écosociété, 2023).

    Nous avons échangé avec l’auteur, ingénieur de formation et fondateur du bureau d’étude BCO2 Ingénierie, spécialisé dans l’empreinte carbone de projets industriels. Démystifiant les promesses d’horizons radieux des constructeurs de #SUV et des décideurs technosolutionnistes, il pronostique un crash dans la route vers l’#électrification, un « #electrigate », bien avant 2035.

    Reporterre — Vous écrivez dans votre livre que, si l’on suit les hypothèses tendancielles émises par l’Agence internationale de l’énergie, la production de batteries devrait être multipliée par 40 entre 2020 et 2040, et que la voiture électrique accaparerait à cet horizon la moitié des métaux extraits pour le secteur « énergies propres ». Ces besoins en métaux constituent-ils la première barrière au déploiement de la voiture électrique ?

    Laurent Castaignède — La disponibilité de certains #métaux constitue une limite physique importante. Les voitures électriques ont surtout besoin de métaux dits « critiques », relativement abondants mais peu concentrés dans le sous-sol. L’excavation demandera d’ailleurs beaucoup de dépenses énergétiques.

    Pour le #lithium, le #cobalt, le #nickel, le #manganèse et le #cuivre notamment, ainsi que le #graphite, la voiture électrique deviendra d’ici une quinzaine d’années la première demandeuse de flux, avec des besoins en investissements, en capacités d’#extraction, de #raffinage, de main d’œuvre, qui devront suivre cette hausse exponentielle, ce qui n’a rien d’évident.

    L’autre problème, c’est la mauvaise répartition géographique de ces #ressources. On est en train de vouloir remplacer le pétrole par une série de ressources encore plus mal réparties… Cela crée de forts risques de constitution d’#oligopoles. Un « Opep du cuivre » ou du lithium serait catastrophique d’un point de vue géostratégique.

    Une autre limite concerne notre capacité à produire suffisamment d’électricité décarbonée. Vous soulignez que se répandent dans ce domaine un certain nombre « d’amalgames complaisants » qui tendent à embellir la réalité…

    Même lorsqu’on produit beaucoup d’électricité « bas carbone » sur un territoire, cela ne signifie pas que l’on pourra y recharger automatiquement les voitures avec. Le meilleur exemple pour comprendre cela est celui du Québec, où 100 % de l’électricité produite est renouvelable — hydroélectrique et éolienne. Mais une partie de cette électricité est exportée. Si le Québec développe des voitures électriques sans construire de nouvelles capacités d’énergies renouvelables dédiées, leur recharge entraînera une baisse de l’exportation d’électricité vers des régions qui compenseront ce déficit par une suractivation de centrales au charbon. Ces voitures électriques « vertes » entraîneraient alors indirectement une hausse d’émissions de #gaz_à_effet_de_serre

    De même, en France, on se vante souvent d’avoir une électricité décarbonée grâce au #nucléaire. Mais RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, précise que la disponibilité actuelle de l’électricité décarbonée n’est effective que 30 % du temps, et que cette proportion va diminuer. On risque donc fort de recharger nos voitures, surtout l’hiver, avec de l’électricité au gaz naturel ou au charbon allemand, à moins de déployer davantage de moyens de production d’énergies renouvelables en quantité équivalente et en parallèle du développement des voitures électriques, ce qui est rarement ce que l’on fait.

    En d’autres termes, ce n’est pas parce que le « #kWh_moyen » produit en France est relativement décarboné que le « kWh marginal », celui qui vient s’y ajouter, le sera aussi. Dans mon métier de conseil en #impact_environnemental, j’ai vu le discours glisser insidieusement ces dernières années : on parlait encore des enjeux de la décarbonation du #kWh_marginal il y a dix ans, mais les messages se veulent aujourd’hui exagérément rassurants en se cachant derrière un kWh moyen « déjà vert » qui assurerait n’importe quelle voiture électrique de rouler proprement…

    Vous alertez aussi sur un autre problème : même si ce kWh marginal produit pour alimenter les voitures électriques devient renouvelable, cela ne garantit aucunement que le bilan global des émissions de carbone des transports ne soit à la baisse.

    Il y a un problème fondamental dans l’équation. On n’arrive déjà pas à respecter nos objectifs antérieurs de développement des énergies renouvelables, il parait compliqué d’imaginer en produire suffisamment pour recharger massivement les nouveaux véhicules électriques, en plus des autres usages. Et beaucoup d’usages devront être électrifiés pour la transition énergétique. De nombreux secteurs, des bâtiments à l’industrie, augmentent déjà leurs besoins électriques pour se décarboner.

    De plus, rien ne garantit que le déploiement de voitures électriques ne réduise réellement les émissions globales de gaz à effet de serre. En ne consommant plus d’essence, les voitures électriques baissent la pression sur la quantité de pétrole disponible. La conséquence vicieuse pourrait alors être que les voitures thermiques restantes deviennent moins économes en se partageant le même flux pétrolier.

    Imaginons par exemple que l’on ait 2 milliards de voitures dans le monde en 2040 ou 2050 comme l’indiquent les projections courantes. Soyons optimistes en imaginant qu’un milliard de voitures seront électriques et que l’on consommera à cet horizon 50 millions de barils de pétrole par jour. Le milliard de voitures thermiques restant pourrait très bien se partager ces mêmes 50 millions de barils de pétrole, en étant juste deux fois moins économe par véhicule. Résultat, ce milliard de voitures électriques ne permettrait d’éviter aucune émission de CO₂ : rouler en électrique de manière favorable nécessite de laisser volontairement encore plus de pétrole sous terre…

    L’électrification, seule, n’est donc pas une réponse suffisante. Cela signifie qu’une planification contraignant à la sobriété est nécessaire ?

    La #sobriété est indispensable mais il faut être vigilant sur la manière de la mettre en place. Il serait inaudible, et immoral, de demander à des gens de faire des efforts de sobriété si c’est pour permettre à leur voisin de rouler à foison en gros SUV électrique.

    La sobriété, ce serait d’abord mettre un terme à « l’#autobésité ». L’électrification accentue la prise de #poids des véhicules, ce qui constitue un #gaspillage de ressources. Au lieu de faire des voitures plus sobres et légères, les progrès techniques et les gains de #productivité n’ont servi qu’à proposer aux consommateurs des véhicules toujours plus gros pour le même prix. On n’en sortira pas en appelant les constructeurs à changer de direction par eux-mêmes, ce qu’on fait dans le vide depuis 30 ans. Il faut réguler les caractéristiques clivantes des véhicules, en bridant les voitures de plus d’1,5 tonne à vide à 90 km/h par exemple, comme on le fait pour les poids lourds, et à 130 km/h toutes les autres.

    Un autre effet pervers pour la gestion des ressources est l’#obsolescence des véhicules. Pourquoi écrivez-vous que l’électrification risque de l’accélérer ?

    La voiture électrique porte dans ses gènes une #obsolescence_technique liée à la jeunesse des dernières générations de #batteries. Les caractéristiques évoluent très vite, notamment l’#autonomie des véhicules, ce qui rend leur renouvellement plus attractif et le marché de l’occasion moins intéressant.

    Paradoxalement, alors que les moteurs électriques sont beaucoup plus simples que les moteurs thermiques, l’électronification des voitures les rend plus difficiles à réparer. Cela demande plus d’appareillage et coûte plus cher. Il devient souvent plus intéressant de racheter une voiture électrique neuve que de réparer une batterie endommagée.

    Les constructeurs poussent en outre les gouvernements à favoriser les #primes_à_la casse plutôt que le #rétrofit [transformer une voiture thermique usagée en électrique]. Ce dernier reste artisanal et donc trop cher pour se développer significativement.

    Vous écrivez qu’une véritable transition écologique passera par des voitures certes électriques mais surtout plus légères, moins nombreuses, par une #démobilité, une réduction organisée des distances du quotidien… Nous n’en prenons pas vraiment le chemin, non ?

    Il faudra peut-être attendre de se prendre un mur pour changer de trajectoire. Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un « electric gate ». Je pronostique qu’avant 2035 nous nous rendrons compte de l’#échec désastreux de l’électrification en réalisant que l’empreinte carbone des transports ne baisse pas, que leur pollution baisse peu, et que le gaspillage des ressources métalliques est intenable.

    La première pollution de la voiture électrique, c’est de créer un écran de fumée qui occulte une inévitable démobilité motorisée. Le #technosolutionnisme joue à plein, via des batteries révolutionnaires qui entretiennent le #messianisme_technologique, comme pour esquiver la question politique du changement nécessaire des modes de vie.

    On continue avec le même logiciel à artificialiser les terres pour construire des routes, à l’instar de l’A69, sous prétexte que les voitures seront bientôt « propres ». Il faut sortir du monopole radical, tel que décrit par Ivan Illich, constitué par la #voiture_individuelle multi-usages. La première liberté automobile retrouvée sera celle de pouvoir s’en passer avant de devoir monter dedans.

    https://reporterre.net/Apres-le-dieselgate-nous-nous-dirigeons-tout-droit-vers-un-electric-gate
    #réparation #terres_rares #réparabilité #extractivisme

    • La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre

      Et si les promesses du miracle électrique n’étaient en fait que le prélude à un désastre annoncé ?

      La voiture électrique a le vent en poupe. Dans un contexte d’urgence écologique, elle semble être la solution pour résoudre les principaux problèmes sanitaires et climatiques causés par la voiture à essence. Pour l’expert en transports #Laurent_Castaignède, il est urgent de prendre la mesure de la révolution en cours. En Occident comme en Chine, un remplacement aussi rapide et massif du parc automobile est-il possible ? Les promesses écologiques de la voiture électrique seront-elles au rendez-vous ou risquent-elles de s’évanouir dans un nouveau scandale environnemental ?

      Pour Laurent Castaignède, nous sommes sur le point d’accepter une nouvelle dépendance énergétique, verdie, sur fond de croissance économique jusqu’au-boutiste. Remontant aux origines de la mobilité routière électrique, l’ancien ingénieur automobile fait le point sur la situation actuelle, dont le dynamisme de déploiement est inédit. Si la voiture électrique n’émet pas de gaz polluants à l’utilisation, elle pose de nombreux problèmes. Elle mobilise des ressources critiques pour sa fabrication et ses recharges, pour des gabarits de véhicules toujours plus démesurés. Elle maintient aussi le modèle de l’auto-solo, sans rien changer aux problèmes d’embouteillage et au poids financier des infrastructures routières sur les collectivités.

      La ruée vers la voiture électrique propose une autre électrification de la mobilité automobile, crédible et véritablement respectueuse de notre santé et de celle de la planète. Tâchons d’éviter que les promesses technologiques du virage électrique ne débouchent sur un désastre annoncé.

      https://ecosociete.org/livres/la-ruee-vers-la-voiture-electrique
      #livre

  • Le triple saut des prix des billets des JO de 2024 Radio Canada - Raphaël Bouvier-Auclair
    Le système d’attribution des billets pour assister aux différentes épreuves des Jeux olympiques de Paris l’été prochain a réservé des surprises à ceux qui veulent acheter des places.

    Les Jeux olympiques de Paris débuteront dans un an, le 26 juillet 2024.

    « On se dit que là, c’est en France et à Paris, donc ce n’est pas loin de la maison. On va pouvoir aller les voir en vrai. Ça change des autres années, alors qu’on était devant la télé. »

    Julie Guesnet, athlète de BMX, avait bon espoir d’assister aux épreuves olympiques de son sport, d’autant qu’elles se tiendront non loin du terrain où elle entraîne des jeunes quelques jours par semaine, en banlieue de Paris.

    Mais le système de tirage au sort, privilégié par l’organisation pour la vente de billets, ne lui aura pas permis d’obtenir les laissez-passer très convoités. “C’est assez frustrant”, lance-t-elle.

    Choisies au hasard, les personnes inscrites devaient d’abord sélectionner au moins trois compétitions auxquelles elles désiraient assister, avant que la vente individuelle de billets soit ouverte.

    Julie Guesnet n’a pas réussi à obtenir de billets pour les compétitions de BMX, sport qu’elle pratique.

    Comme de nombreux Français, Julie Guesnet a constaté qu’une fois son tour venu, de nombreuses compétitions n’étaient plus disponibles ou encore que les places restantes se vendaient à des prix exorbitants. Ainsi les billets pour les demi-finales de natation coûtaient 630 euros (plus de 900 $ CA) et ceux pour les finales d’athlétisme dépassaient 900 euros.

    Je trouve ça dommage parce que, du coup, ça restreint l’accès aux personnes lambda qui aiment le sport et qui en pratiquent dans des clubs.
    Une citation de Julie Guesnet, athlète et entraîneuse de BMX

    Des coûts importants
    L’organisation des Jeux olympiques “tire ses recettes à peu près pour un tiers [...] de la billetterie”, explique le professeur d’économie à l’École des mines de Paris, François Lévêque.

    En décembre 2022, le budget d’organisation des Jeux était estimé à 4,4 milliards d’euros, sans compter les infrastructures et les coûts publics liés à la sécurité de ces compétitions, dont certaines se dérouleront devant les lieux iconiques de Paris, comme le Champ-de-Mars, les Invalides ou la Place de la Concorde.

    Selon le professeur Lévêque, les revenus tirés de la vente de billets permettront d’enlever un poids financier à la population française.

    Les coûts sont élevés. Évidemment, il s’agit de faire en sorte que les recettes couvrent les coûts. L’idée n’est pas que les contribuables français subventionnent l’organisation des Jeux olympiques.
    Une citation de François Lévêque, professeur d’économie à l’École des mines

    “C’est très cher, comme à chaque édition des Jeux”, s’est défendue la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, sur les ondes de la radio France Inter, mardi. 

    Selon Franceinfo, à Londres, en 2012, les tarifs oscillaient entre l’équivalent de 22 euros et 824 euros, alors qu’à Paris, la grille tarifaire va de 24 euros à 930 euros. Mais le média public précise que davantage de places abordables ont été mises en vente lors de l’édition britannique des Jeux.

    En contrepartie des billets dont le prix est parfois très élevé, la ministre Oudéa-Castéra assure que le gouvernement et certaines collectivités distribueront gracieusement des centaines de milliers de billets, notamment aux jeunes.

    En réponse aux critiques, l’organisation de Paris 2024 évoque par ailleurs le million de billets à 24 euros mis en vente pour assister à diverses compétitions.

    Un spectacle en partie gratuit
    Quelques centaines de milliers de personnes devraient également pouvoir assister gratuitement à la cérémonie d’ouverture sur le long de la Seine, alors que les places payantes pour l’événement se vendaient à un prix allant de 90 euros à 2700 euros, selon l’emplacement sur les berges du fleuve.

    “Ce qu’on regarde, ce sont les centaines de milliers de spectateurs qui assisteront gratuitement à une cérémonie d’ouverture. Et c’est aussi grâce aux gens qu’on s’ouvre vers les autres et qu’on permet un accès”, assure Thierry Reboul, directeur administratif de Paris 2024.

    Chose certaine, peu importe qui aura la chance d’y assister physiquement, l’organisation promet d’offrir un spectacle grandiose au monde entier dans un an avec cette cérémonie qui, contrairement aux précédentes, ne se déroulera pas dans un stade.

    Thierry Reboul, directeur administratif de Paris 2024, promet une cérémonie d’ouverture « hors norme ».

    #jo #jeux_olympiques #jo #anne_hidalgo #bourgeoisie #spectacle #spéculation #sélection #ségrégation #argent #gaspillage
    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1998785/jeux-olympiques-prix-billets-paris

  • L’Union des maires de l’Oise demande d’interdire l’irrigation des cultures alimentant les méthaniseurs Le courier Picard - Isabelle Veloso Vieira

    Faibles précipitations, chaleur, cours d’eau asséchés. Le département de l’Oise fait face à une période de sécheresse « inhabituellement précoce » depuis le mois de mars, selon la préfecture. Cette situation a mené l’Union des maires de l’Oise (UMO) à demander d’interdire l’irrigation des cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE) d’été lors du comité de suivi de ressource en eau, le 6 juillet 2023. Ces cultures, souvent plantées entre deux récoltes, sont utilisées pour alimenter les méthaniseurs et produire du gaz.

    À l’échelle départementale, les CIVE représenteraient 1 à 2 % de l’ensemble des cultures, selon Régis Desrumaux, président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). Leur irrigation est déjà interdite dans quatre zones du département classées en « crise ». L’UMO demande que cette interdiction soit étendue aux secteurs classés en « alerte » et « alerte renforcée ».

    Une demande renouvelée
    « C’est une demande que j’avais déjà formulée en 2022 lors de la rédaction de l’arrêté-cadre sécheresse départemental mais elle est restée sans réponse. Je l’ai renouvelée car l’arrêté-cadre sécheresse national va être mis à jour », explique Stanislas Barthélémy, représentant de l’UMO le jour du comité. Cette proposition, le Regroupement des organismes de sauvegarde de l’Oise (ROSO), aussi présent le 6 juillet 2023, la soutien. Cela fait même plusieurs années que le ROSO défend cette position.

    Actuellement, l’arrêté préfectoral du 20 juin 2023 prévoit des restrictions d’usage de l’eau. L’irrigation des Cive n’est plus autorisée, sauf dérogation, dans les secteurs en situation de « crise », le niveau d’alerte sécheresse le plus élevé. Mais c’est toujours autorisé dans les secteurs en « alerte renforcée ».

    Des mesures insuffisantes
    Des mesures qui ne plaisent pas à l’UMO et au ROSO. « On souhaite que seules les cultures à visée alimentaire soient irriguées en temps de sécheresse », détaille Didier Malé, président du ROSO. Stanislas Barthélémy abonde : « Les secteurs en alerte et alerte renforcée devraient aussi être concernés par l’interdiction d’irriguer les CIVE », précise-t-il. « De même que les dérogations en secteur de crise ne devraient pas être autorisées », ajoute le maire de Longueil-Sainte-Marie.

    Une demande que ne comprend pas le président de la FDSEA 60, Régis Desrumaux. « L’irrigation y compris des CIVE est interdite dans les secteurs sous haute tension et les dérogations sont compliquées à obtenir car très cadrée par la préfecture. Donc il n’y a pas de débat à avoir », s’exclame l’agriculteur. La préfecture, elle, ne mentionne pas de dérogations concernant les CIVE. En revanche, des « dispositions exceptionnelles et des dérogations  » sont prévues dans l’arrêté-cadre sécheresse pour certaines productions légumières prioritaires.

    Les agriculteurs font des efforts
    Ces restrictions auraient un impact financier important pour les agriculteurs qui sont les premiers, selon le président de la FDSEA, à faire des efforts. « Ils entretiennent de près le matériel d’irrigation pour éviter les fuites. Ils font aussi en sorte d’irriguer à des horaires adaptés. », rappelle Régis Desrumaux. Des efforts que reconnaît Stanislas Barthélémy : « Certains agriculteurs décident eux-mêmes de ne pas irriguer les CIVE quand il n’y a pas d’enjeu financier particulier  ». Des initiatives individuelles positives mais insuffisantes, selon le ROSO et l’UMO, qui en demandent plus.

    #énergies_vertes #eau #méthaniseurs #Oise #Gaz #agriculture #irrigation #sécheresse #gaspillage

    Source : https://www.courrier-picard.fr/id433701/article/2023-07-19/lunion-des-maires-de-loise-demande-dinterdire-lirrigation-des-cultur

  • # Suisse : Albert Rösti propose de prolonger les ondes FM jusqu’à fin 2026 ats/miro

    Le conseiller fédéral Albert Rösti proposera à l’ensemble du Conseil fédéral une « dernière » prolongation des actuelles concessions de radiodiffusion FM jusqu’à fin 2026. La décision sera prise par l’ensemble du Conseil fédéral.

    Un porte-parole du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a confirmé samedi la décision d’Albert Rösti, annoncée par les journaux du groupe Tamedia.


    L’Office fédéral de la communication (OFCOM) a informé jeudi les associations de radio en ce sens, précisant que certains diffuseurs avaient été confrontés ces derniers mois à des problèmes sur les plans local et régional, nécessitant des solutions individuelles. C’est pour cette raison qu’au sein de la branche, des discussions sur la poursuite temporaire de l’exploitation des ondes FM après 2024 sont en cours depuis quelque temps, a ajouté le porte-parole.

    Décision à la fin de l’année
    « L’OFCOM examine actuellement une prolongation des concessions radio OUC (ondes FM, ndlr) jusqu’en 2026 et préparera à cet effet une adaptation de l’ordonnance correspondante », a expliqué le porte-parole de l’OFCOM Francis Meier. Le Conseil fédéral décidera probablement d’ici fin 2023 s’il souhaite approuver cette prolongation, a-t-il ajouté.

    « La diffusion OUC reste possible sur une base volontaire », a ajouté Francis Meier, précisant que les radios pouvaient à tout moment restituer leurs concessions en onde FM au profit d’une concession pour diffusion numérique.

    Soutien de la majorité des radiodiffuseurs
    Depuis plus de dix ans, la branche de la radio et l’OFCOM se préparent à l’arrêt définitif de la FM en Suisse pour un passage à la diffusion numérique via DAB+ pour toutes les chaînes de radio. En 2014, les associations suisses de radio se sont mises d’accord sur l’élimination progressive de la radiodiffusion FM d’ici au 31 décembre 2024 au plus tard.

    En avril, l’Union des radios locales à but non lucratif (Unikom) a réitéré tenir à l’arrêt des ondes FM d’ici fin 2024. En effet, tant que les ondes FM sont en service, la publicité radio classique va principalement aux diffuseurs de radio FM et très peu aux diffuseurs de radio numérique (DAB+), indique-t-elle.

    La majorité des radiodiffuseurs est pour un arrêt des ondes FM, mais une petite minorité s’y oppose.

    #radio #FM #modulation_de_fréquence DAB+ DAB + #destruction de tous les postes de radio fm #gaspillage

    #Source : https://www.rts.ch/info/suisse/12251870-plusieurs-voix-dont-doris-leuthard-appellent-a-maintenir-la-bande-fm.ht

    • A vous le plaisir du son plastique chinois !
      Inutile de parler de la montagne de déchets électroniques générée, le responsable ce sera vous.
      On remarquera que l’utilisation du dab+ ne rencontre pas le succès.

  • Le record du nombre d’avions commerciaux dans le ciel en un jour a été battu Fabien Grenon - RTS

    Alors que la semaine dernière a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, le 6 juillet dernier constitue également une journée record concernant le trafic aérien. En effet, jamais autant d’avions commerciaux n’avaient jusqu’à ce jour sillonné la planète en 24 heures, selon FlightRadar24.

    A peine entamé, l’été 2023 est déjà celui de tous les records. Lors de la journée du 6 juillet, près de 134’000 vols commerciaux et environ 10’000 vols en jets privés ont été recensés dans le monde, a révélé le site spécialisé dans le trafic aérien mondial Flightradar24. Il s’agit du plus grand nombre de vols enregistrés en l’espace de 24 heures par le site de traçage de vols depuis sa création en 2007.


    « Nous avons suivi 134’386 vols commerciaux le 6 juillet », révélait à l’heure du bilan, le lendemain, FlightRadar24 sur les réseaux sociaux, prévoyant d’autres journées chargées cet été. « Plus de 20’000 vols sont en l’air en ce moment », a-t-il poursuivi.

    A noter que ce lundi, ce ne sont « que » 130’534 vols commerciaux, jets privés compris, qui ont volé dans le monde. Bien loin des quelque 58’200 vols comptabilisés en moyenne à cette période en 2020, en pleine pandémie de Covid-19 qui avait paralysé le monde entier.

    Record de températures
    Ce record survient alors que la semaine du 3 au 9 juillet a été la semaine la plus chaude jamais mesurée au niveau mondial, selon l’organisation météorologique de l’ONU. Le 6 juillet justement a été la journée la plus chaude, dépassant pour la première fois la barre de 17 degrés en moyenne. Le précédent record journalier datait du 24 juillet 2022, avec une température moyenne mesurée à 16,92 degrés.

    #pollution #gaspillage #co2 #trafic_aérien #Santé #énergie #vacances #chaleur #Airbus #aéroports #transports

    Source : https://www.rts.ch/info/monde/14167169-le-record-du-nombre-davions-commerciaux-dans-le-ciel-en-un-jour-a-ete-b

  • Sécheresse en Espagne : quand le numérique pompe l’eau potable pour le metavers : 600 000 M3 soit 600 millions de litres _ France Télévisions -

    Pour développer le metavers et l’intelligence artificielle, le géant américain Meta souhaite implanter un nouveau centre de données en Espagne, dans la région de la Castilla-La Mancha. Un projet très gourmand en eau qui pose question dans cette province régulièrement touchée par la sécheresse.

    C’est dans une réserve naturelle protégée, refuge des aigles noirs de la région, que se situe le terrain convoité par Meta. S’il obtient toutes les autorisations, son prochain centre de données devrait voir le jour sur près de 180 hectares, le long de la zone industrielle de Talavera de la Reina.


    Nous sommes à 130 km à l’ouest de la Capitale espagnole, dans un territoire agricole de la Castilla-La Mancha, très aride, malgré la présence du Tage. Ici la sécheresse dure depuis le mois de février. Si les agriculteurs n’ont pas encore de restrictions d’eau pour le moment, tous redoutent d’en manquer, et de renoncer à une partie de leur production, comme l’été 2022. 

    Aurora Gomez est militante écologiste et une enfant de la région. Le problème de l’eau, cette fille d’agriculteur le connaît bien, et c’est pourquoi dit-elle, elle ne comprend pas pourquoi Meta souhaite s’y installer. "Cet endroit va ressembler à un entrepôt géant… de l’extérieur, on ne verra plus l’horizon. Tout ce que vous voyez autour de vous, ça va disparaître !" déplore t-elle, à travers la vitre de sa voiture électrique.

    600 millions de litres d’eau par an
    Le projet de Meta prévoit 102 hectares de hangars pour abriter les milliers de serveurs qui marcheront en continu. Des systèmes informatiques qui ont besoin d’être refroidis, pour éviter la surchauffe.Et pour se faire, Meta prévoit d’utiliser environ 600 millions de litres d’eau par an, dont 200 millions, prélevés dans le réseau d’eau potable de la ville de Talavera de la Reina. Le reste dans un affluent du fleuve Tage.

    Meta tempère : "Le centre de données pourrait potentiellement utiliser jusqu’à 200 millions de litres d’eau potable par an, avec 82,5 millions de litres renvoyés dans le réseau d’eaux usées ? La consommation globale serait donc estimée à 117,5 millions de litres."
    Pour la militante écologiste, cela risquerait de créer des pénuries, dans cette région touchée par des sécheresses à répétition.

    Un centre de données consomme en moyenne en une journée autant d’eau qu’un espagnol en une année. C’est déjà beaucoup, et ça dans un contexte où il n’y aurait pas de réchauffement climatique, pas de hausse de température… Est ce qu’on veut priver les gens d’ici d’eau du robinet pour permettre à d’autres de pouvoir regarder des vidéos de chats sur internet ? Cela n’a pas de sens pour moi.
    Aurora Gomez, militante écologiste "Tu nube seca mi rio"

    Meta et les géants du numérique sous-estiment-ils la facture énergétique de leurs centres de données ? Ce n’est en tout cas pas la première fois que de grands noms sont épinglés sur des projets d’envergure.

    En 2022, en Irlande, capitale européenne des centres de données, les serveurs ont crée des coupures de courant et consommé un demi-million de litres d’eau par jour, et jusqu’à cinq millions de litres par jour quand il fait chaud.

    Aux Pays-Bas, les installations d’un grand groupe américain ont elles, utilisé quatre fois plus d’eau que prévu... si bien que le gouvernement a décidé de limiter l’accès à l’eau pour ces infrastructures avec un moratoire.

    Contacté, Meta assure que le coût écologique de ce projet en Espagne sera compensé par le financement d’autres projets dans le monde, aux Etats-Unis notamment :
    Dans le cadre de nos engagements de durabilité (...) nous restituerons plus d’eau que ce qui sera consommé par le centre de données de Talavera, grâce à des projets de recyclage et de conservation de l’eau.

    Meta  
    De leur côté les pouvoirs publics espagnols viennent de déclarer le projet “d’utilité générale”, c’est à dire un classement qui permet d’accélérer la procédure, d’obtenir des dérogations spéciales.

    Dans cette province où le chômage touche plus de 15% de la population active, ce chantier est prioritaire, selon eux.

    Cela va créer plus de 500 emplois pendant la phase de construction, mais surtout, le plus important, c’est qu’une fois que le site sera achevé, cela va générer dans la région et dans la ville de Talavera de la Reina, plus de 250 emplois directs
    Patricia Franco Jiménez, ministre de l’économie de la région de la Castilla-La Mancha

    Sur les bords du Tage, certains agriculteurs doutent de l’aubaine que représente ce projet pour l’emploi. A commencer par Luis Miguel Pinero Sanchez, céréalier et maraîcher, installé à une dizaine de kilomètres du futur site de Meta. L’an passé, les restrictions d’eau potable - la seule adaptée à l’irrigation des cultures, l’eau du Tage étant selon lui "trop polluée" - lui ont coûté presque la totalité de sa production de tomates. Les exploitations agricoles seraient, dit-il, mis en danger par le géant américain.

    Lorsque Meta va s’installer et pomper l’eau, nous les agriculteurs, nous en manqueront encore davantage. Ca me parait tres bien qu’il y ait de l’activité ici, c’est vrai que l’on manque d’emploi, que c’est sinistré. Mais ça ne peut pas se faire sur le dos d’une autre partie de la population, comme nous, qui va se retrouver au chômage ou avoir moins de ressources.
    Luis Miguel Pinero-Sanchez, agriculteur

    Une enquête publique environnementale est en cours. Si celle-ci donne son feu vert, le chantier devrait débuter d’ici la fin de l’année.

    #mark_zuckerberg #facebook #whatsApp #instagram #data_center #eau #gaspillage #pollution #vol #Espagne

    Source : https://www.francetvinfo.fr/meteo/secheresse/secheresse-en-espagne-quand-le-numerique-pompe-l-eau_5841185.html

    • Remarque : Cette eau de refroidissement sera à l’état « Très polluée » , étant donné qu’on y ajoute a peu prêt autant de cochonneries que dans les eaux permettant la fracturation hydraulique.

    • Comme l’explique El País , la consommation “totale”, y compris en eaux "non potable", pourrait atteindre “120 litres par seconde dans le centre de données et 33 litres par seconde” dans le reste des installations. À ce rythme, on parle d’environ 4,8 milliards de litres d’eau par an . L’entreprise n’a toutefois pas confirmé officiellement ces estimations. 

      Meta dispose actuellement de trois installations de ce type en Suède, au Danemark et en Irlande. Il y a quelques mois, une enquête du média Noordhollands Dagblab a démontré que le centre de données de Microsoft aux Pays-Bas consommerait 84 millions de litres d’eau en 2021, alors que l’entreprise avait annoncé une consommation de 12 à 20 millions de litres.
      . . . . . .
      Cette “sous-déclaration” n’est pas une première. Un schéma similaire s’est produit aux Pays-Bas. Les centres de stockage de données et d’informations Middenmeer, de la firme Microsoft, ont consommé jusqu’à sept fois plus d’eau que ce qui avait été prévu au lancement du projet. 

      Source : https://www.francesoir.fr/societe-environnement/le-megacentre-de-donnees-de-zuckerberg-en-espagne-necessitera-600-million

  • « Nous aurons des années de rendement si faible que l’on ne pourra pas nourrir l’ensemble de la population »
    https://lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/vin-de-normandie-pates-de-sorgho-que-mangerons-nous-quand-leau-sera-rare-19

    « Tout ce qui est rare est cher », l’adage est bien connu. Or, avec les vagues de sécheresse inédites qui se succèdent en Europe, notamment en ce moment en Espagne , l’eau devient de plus en plus rare. Le #prix de l’or bleu pourrait donc s’envoler. Le ministère des Affaires étrangères néerlandais a voulu alerter sur cet avenir qui se dessine avec le site de vente en ligne The Drop Store (« le magasin de la goutte »). Sur ce site futuriste, la ressource est devenue si rare que chaque produit détaille la quantité d’eau nécessaire à sa production pour justifier son prix devenu exorbitant.

    Les denrées courantes deviennent en effet des mets précieux et leurs prix flambent. Par exemple, une fiole d’eau « très pure » de seulement 15 ml est vendue 182 euros ; un épi de maïs de 35 grammes, 129 dollars (118 euros) ; deux cubes de fromage, 109 dollars (100 euros) ; ou encore 4 carrés de chocolat, 3.600 dollars (3.200 euros) ! Pour chaque produit, une étiquette précise la cause de sa raréfaction : inondation, sécheresse, pollution…

    L’initiative choc reste une fiction, mais certaines des conséquences esquissées pourraient bien devenir réelles. Première activité consommatrice d’#eau en France, l’agriculture est en effet lourdement affectée par la baisse significative de la recharge des nappes phréatiques, de l’ordre de 10 % à 25 % en moyenne en France métropolitaine.

    D’ici à 2050, la #tendance des températures « sera à la hausse et nous allons connaître d’importantes et nombreuses variations interannuelles. Et ce sera encore plus vrai avec la pluviométrie », confirme Christian Huyghe, directeur scientifique de l’Inrae.

    A cet horizon, le #climat de la #France se rapprochera de celui de la Tunisie. Or, le pays du Maghreb doit se mobiliser pour conserver une forme de souveraineté alimentaire et éviter de nouvelles émeutes de la faim. Cette indépendance a un prix puisque pour maintenir son #agriculture, le pays investit dans le retraitement des eaux usées et construit des stations de dessalement d’eau de mer. Ces installations et leur utilisation ont un coût qui pourrait bien se répercuter sur le prix des denrées.

    […]

    La clé d’une adaptation réussie repose aussi sur un changement des régimes alimentaires pour les orienter vers des produits moins consommateurs d’eau. Sans surprise, les chercheurs plaident unanimement pour une assiette plus végétale. « Vraisemblablement, notre #consommation de produits animaux diminuera avec un #régime_alimentaire qui passera de 60 % de protéines d’origine animale à 40 ou 50 % », avance Christian Huyghe de l’Inrae. « Il faudrait également multiplier notre consommation de légumineuses par cinq », avance Sylvain Doublet.

    Les #fruits et #légumes vont aussi évoluer. Les consommateurs devront s’habituer à des fruits et légumes aux calibres et aux goûts différents. Par exemple, avec moins d’eau, la taille des pommes de terre se réduira ainsi que celle des fruits qui seront aussi plus sucrés. Par ailleurs, avec des rendements agricoles en baisse, la lutte contre le #gaspillage va s’intensifier.

    Un monde où l’eau est rare

    10 % à 25 % : baisse moyenne de la recharge des #nappes_phréatiques en France.

    9 ans : c’est la durée moyenne actuelle pour créer une nouvelle variété agricole en France.

    2050 : le climat de la France sera comparable à celui de la Tunisie.

    40 % à 50 % : proportion de protéines animales dans le régime alimentaire en France en 2050, contre 60 % aujourd’hui.

    182 euros : le prix de 15 ml « d’eau pure », si l’on ne change pas de système alimentaire, selon la politique-fiction des #Pays-Bas.

    • Cinq grains de riz pour 80 euros : un magasin en ligne (fictif) alerte sur les conséquences d’un monde sans eau

      https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-est-a-nous/cinq-grains-de-riz-pour-80-euros-un-magasin-en-ligne-fictif-alerte-sur-

      Le site internet The Drop Store créé à l’initiative du gouvernement néerlandais est un site très particulier où l’on trouve une dizaine de produits alimentaires seulement. Et pour se les offrir, il faut avoir les moyens.
      Un petit bout d’épis de maïs, 35 grammes : 118 euros. Un petit sachet de cinq grains de riz : 80 euros.
      Un flacon d’eau pure, plus chère que du parfum : 180 euros les 15 ml (l’équivalent d’une cuillère à soupe). On trouve aussi de l’eau normale bien plus abordable, mais elle est marron et, prévient l’étiquette, « susceptible d’être polluée par divers produits chimiques ou pharmarceutiques ». Pour vos petits creux, un snack protéiné, très « crunchy » comme dit l’emballage : on dirait une barre de céréales, c’est un agglomérat d’insectes, mouches, cafards et vers : 138 euros. Un produit de substitution à la viande rouge.

      Mais vous pourriez préférer les pilules en forme de mini-pizza, goût margherita – on dirait une boîte de médicaments – 148 euros. Un avis client (factice, comme le reste) dit : « Je n’ai jamais mangé de vraie pizza, mais d’après mes amis qui en ont déjà goûté, ces pilules ont un goût très ressemblant ».

      Une personne sur trois n’a déjà pas un accès libre à l’eau potable

      Ce site est une fiction pure, ces aliments, évidemment, ne sont pas à vendre. Ils ont été imaginés par l’agence Publicis à l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’eau qui s’est tenue en mars 2023. Car c’est peut-être ce qui nous attend dans un monde sans eau. Un monde où, à cause du changement climatique, des sécheresses et de la hausse des températures, l’eau potable deviendrait une ressource rare, voire inexistante.

      Cela peut vous paraître de la fiction, mais c’est déjà une réalité pour plus d’une personne sur trois dans le monde, selon l’Unicef et l’Organisation mondiale de la Santé. En 2030 (autant dire demain) près de la moitié de la planète aura des difficultés d’accès à l’eau potable.

      Et ce que veulent montrer les Pays-Bas avec ce site The Drop Store, c’est que cette crise de l’eau aura un impact direct, un impact majeur sur nos modes de consommation dans les pays développés. Et donc que le riz, le maïs ou la margherita deviendront des produits de luxe. Parce que pour produire un kilo de maïs, par exemple, il faut au total 1 222 litres d’eau. Chaque aliment a sa fiche de consommation en eau, basée sur une étude scientifique, et le site nous explique pourquoi on risque d’en arriver à cette raréfaction.

      La riziculture utilise par exemple 40% de toute l’eau d’irrigation dans le monde. Le riz contribue au bouleversement climatique, mais il en est aussi victime. Pour la margherita, c’est parce que la sécheresse aura eu raison des récoltes de tomates, d’olives et de blé. Et parce qu’il faut beaucoup trop d’eau aussi pour nourrir les bufflonnes qui produiront le lait pour la mozzarella. Le manque d’eau entraînant de mauvaises récoltes, une réduction de la production et une augmentation des prix pour tout le monde. « De nombreuses choses que nous mangeons et apprécions aujourd’hui disparaîtront complètement, dit The Drop Store, ce qui réduira la diversité et la nutrition de notre alimentation ».

      Des actions concrètes au quotidien

      L’initiative, pourtant, ne se veut pas culpabilisante. Les Pays-Bas ont surtout voulu créer un choc de conscience, avec l’idée c’est que l’on peut encore agir pour protéger la ressource eau. « Les Nations unies voulaient que nous diffusions ce message à l’échelle mondiale pour que les gens comprennent la valeur de l’eau », dit Eduardo Marques, directeur d’exploitation de Publicis.

      Le site renvoie vers des organisations partenaires comme le WWF ou le mouvement « Fill up the glass » qui propose aux jeunes des actions très concrètes dans la vie de tous les jours, comme limiter sa consommation de viande ou utiliser des protections hygiéniques réutilisables

    • #sorgho

      Le sorgho, une plante millénaire d’avenir

      Le sorgho est l’objet de toutes les attentions. La plante originaire de la région sahélienne constitue déjà l’aliment de base dans plusieurs régions arides et semi-arides. Cette céréale dotée d’un système racinaire profond peut en effet pousser malgré des températures élevées et un déficit hydrique important. La plante riche en protéines « possède des qualités nutritionnelles et énergétiques comparables à celles d’autres céréales », indique David Pot, du Cirad. Elle peut être consommée par les humains, mais aussi les animaux.

      Toutefois, si le sorgho est plus résistant que le maïs à la sécheresse, son rendement reste inférieur lorsque l’eau est abondante. « Cela résulte aussi d’investissements très importants de la recherche et des entreprises de sélection dans le maïs », précise David Pot. La céréale peu gourmande en engrais et en pesticides pourrait faire l’objet de recherche agrologique et d’investissements « laissant aussi présager des gains génétiques importants », indique le chercheur.

  • Il y a des trucs vraiment super qui s’inventent en autogestion.
    Au #ccl de #Lille, il y a tout un truc de prophylaxie pour gérer les éponges dans le bâtiment, tout en permettant une économie.

    - Une éponge commence sa vie à la vaisselle.
    - Puis quand on la trouve sale, elle se fait amputer un coin.
    - Et elle continue sa vie au nettoyage de tables, de vitres...
    - Ensuite, quand elle est bien usée, elle se fait amputer un deuxième coin.
    - Et peut finir sa vie aux WC, ou à de trucs encore plus crades.

    Je trouve cette technique super de couper les coins pour marquer l’impossibilité de revenir en arrière.
    #anarchisme

  • G. Amiel de Menard - L’état d’exception permanent, le NéoLibéralisme a le gout du sang pardem
    Les processus démocratiques, même formels, sont désormais en trop pour les classes dominantes occidentales.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z2zMrz22L4s

    L’Etat d’exception a instrumentalisé le terrorisme, la Covid, la guerre et maintenant la crise écologique.
    Il ne s’agit pas de faire face à ces problèmes, mais de trouver des justifications pour lever l’état de droit.

    Comprendre pourquoi est l’objet de cette réflexion.

    #démondialisation #néolibéralisme #capitalisme #violence #démocratie #économie #france #finance #travail #politique #inégalités #libéralisme #crise_financière #crise_économique #crise #pardem #terrorisme #Covid #guerre #co2

  • En #Arizona, le mur de #conteneurs à la #frontière avec le #Mexique en cours de #démantèlement

    Sur une route poussiéreuse de l’Arizona, un pick-up fonce et emporte au loin un grand caisson métallique. A la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, un mur de conteneurs, installé pour plusieurs dizaines de millions de dollars il y a seulement quelques mois, était en cours de démantèlement ce week-end.

    Sur une route poussiéreuse de l’Arizona, un pick-up fonce et emporte au loin un grand caisson métallique. A la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, un mur de conteneurs, installé pour plusieurs dizaines de millions de dollars il y a seulement quelques mois, était en cours de démantèlement ce week-end.

    Dans les mois précédant la fin de son mandat, le gouverneur républicain de l’Arizona, dans le sud-ouest des Etats-Unis, avait ordonné qu’une gigantesque enfilade de conteneurs soient placés à la frontière avec le Mexique, afin, selon lui, d’endiguer l’immigration illégale.

    Mais après avoir été poursuivi devant la justice par l’Etat fédéral pour avoir placé les conteneurs sur des terres fédérales, dans la forêt nationale de #Coronado, le gouverneur #Greg_Ducey, remplacé depuis par la démocrate #Katie_Hobbs, a accepté en décembre de les retirer.

    « Je n’arrive pas à croire que le gouverneur Ducey puisse penser que c’était une bonne idée », souligne à l’AFP Debbie McGuire une ancienne habitante de l’Arizona venue assister aux opérations de démantèlement.

    « C’est complètement absurde de mettre des conteneurs qui n’allaient jamais réussir à empêcher les gens de passer », dit-elle. « C’est ridicule et un gaspillage complet de l’argent du contribuable ».

    L’édification du mur de conteneurs a commencé mi-2022 et a rapidement fait face à une puissante fronde. Ses détracteurs estiment que l’assemblage n’est rien d’autre qu’une manoeuvre politique cynique qui endommage l’#environnement et n’a aucun impact sur le nombre de traversées illégales de la frontière.

    Relief escarpé

    Ils affirment que le mur de conteneurs, qui s’étire sur près de sept kilomètres à travers les terres fédérales, empiète sur une zone importante de conservation environnementale.

    Le relief y est également tellement escarpé que selon eux, les passeurs de migrants n’ont jamais vraiment utilisé cette zone.

    En pratique, les conteneurs étaient inadéquats pour empêcher les migrants de les franchir : leur forme rigide faisait qu’ils n’étaient pas toujours alignés en fonction du relief, laissant des trous béants entre les boîtes.

    « C’est une #mascarade et un #gaspillage de l’#argent_public », estime Bill Wilson, un habitant de la ville voisine venu voir vendredi le démantèlement du mur de conteneurs.

    Le septuagénaire dénonce aussi « une #stratégie_politicienne ».

    L’Arizona partage quelque 600 kilomètres de frontière avec le Mexique, passant par des aires protégées, des parcs nationaux, des zones militaires et des réserves amérindiennes.

    Les arrivées illégales de migrants venant de pays d’Amérique du sud et centrale sont un thème récurrent dans les attaques des républicains contre Joe Biden, qui a promis d’augmenter les expulsions immédiates.

    Plus de 230.000 arrestations ont encore été enregistrées en novembre à la frontière sud des Etats-Unis, un niveau record.

    Jusqu’à l’arrivée à la Maison Blanche en 2017 de Donald Trump - qui avait fait campagne sur le slogan « Construisons le mur » - il n’existait pas réellement de barrière physique entre l’Arizona et le Mexique.

    A présent, de larges portions de la frontière sont dotées d’une grille qui s’élève par endroits jusqu’à neuf mètres de haut.

    Dans la forêt nationale de Coronado, qui ne peut être atteinte que par des petites routes de terre, la frontière n’était démarquée avant l’arrivée des conteneurs que par un grillage barbelé.

    https://www.courrierinternational.com/depeche/en-arizona-le-mur-de-conteneurs-la-frontiere-avec-le-mexique-

    #containers #frontières #barrières_frontalières #USA #Etats-Unis #walls_don't_work #asile #migrations #réfugiés #murs

  • La vie dans les phares : un témoignage important du passé maritime canadien

    La vie insulaire des gardiens de #phare n’avait rien d’un long fleuve tranquille. Ils ont connu des tempêtes, des inondations et les hivers rigoureux. Cette vie de pionnier était marquée par l’isolement et la solitude. « Durant toute l’histoire, il y [a eu] plus de 750 phares au Canada », rappelle l’historienne et chroniqueuse #Maude_Bouchard-Dupont .

    https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/425298/phares-gardien-maritime-saint-laurent


    (Le phare de #Gaspé vers 1925)

    #radio #podcast #marine #mer #Gardien_de_phare #transport_maritime #canada

  • L’UE dépense 387 000€ pour une fête et six personnes seulement y participent La dernière heure
    C’est ce que l’on appelle un raté…

    Le 29 novembre dernier, le département d’aide étrangère de la Commission européenne a organisé une rave party en ligne. Le but ? Promouvoir l’espace en ligne qui a été créé par l’EU International Partnerships qui vise à informer les gens sur leur plan d’investissement Global Gateway (ndlr : un projet qui souhaite développer les nouvelles infrastructures dans les pays en développement dans des secteurs aussi variés que le numérique, la santé, le climat, l’énergie, les transports, l’éducation ou la recherche).

    L’EU International Partnerships avait lancé la campagne de ce nouveau monde virtuel en octobre dernier. « Notre espace numérique partagé est l’endroit idéal pour connaître et réfléchir aux problèmes mondiaux afin de faire la différence pour notre avenir commun » , pouvait-on lire sur la page Twitter de l’institution. Pour promouvoir jusqu’au bout ce nouveau projet, et tenter de toucher les plus jeunes, une fête en ligne a donc été organisée. Et pour ce faire, l’Union européenne a déboursé 387 000 €. Les utilisateurs étaient alors appelés à se connecter et à entrer en tant qu’avatar numérique dans ce monde virtuel, où ils pouvaient trouver une fête avec de la musique house « sur la plage ».

    Vince Chadwick, un journaliste de Devex (ndlr : une plate-forme médiatique pour la communauté mondiale du développement), a assisté à l’événement. Sur Twitter, il a révélé qu’il avait eu l’opportunité de discuter avec cinq personnes seulement, puisqu’au total six internautes se sont connectés pour prendre part aux festivités. Un véritable flop donc pour le département d’aide étrangère de la Commission européenne au vu de l’énorme budget dépensé…

    « Déprimant »
    Le journaliste a précisé que le personnel de la Commission européenne n’était pas vraiment content, une personne a même qualifié ce nouveau monde virtuel de « déchets numériques », tandis qu’une autre a affirmé que le projet était « déprimant et embarrassant ». De son côté, un porte-parole de la Commission a réagi : « Il est du devoir de la Commission européenne d’informer les citoyens de l’UE sur ses activités en cours. Cette campagne remplit ce devoir et, grâce à des moyens de communication innovants tels que le métaverse, elle vise à atteindre un public qui n’accède pas aux sources d’information traditionnelles de l’UE ».

    Rappelons qu’au total dans le cadre de ce projet près de 300 milliards d’euros seront investis dans les infrastructures à travers le monde.

    Source : https://www.dhnet.be/actu/monde/2022/12/20/lue-depense-387-000-pour-une-fete-et-six-personnes-seulement-y-participent-JLD

    #ue #union_européenne #rêve #métavers #metavers #facebook #réalité_virtuelle #gaspillage insensé

  • N’oubliez pas de baisser le chauffage et de trier vos pots de yaourts vides . . . Grand Bornand : pour le biathlon la neige arrive en camions Sandra Stavo-Debauge - Alpinemag
    https://alpinemag.fr/grand-bornand-pour-le-biathlon-la-neige-arrive-en-camions

    Dix jours avant la coupe du monde de biathlon qui se déroulera au Grand-Bornand du 12 au 18 décembre 2022, la neige arrive… par camions !

    Mercredi 30 novembre, nous sommes allés constater de visu cet étrange ballet, entre le Grand-Bornand Village et Le Chinaillon. Nous avons discuté avec un habitant résidant en face de l’opération, la directrice de l’office du tourisme, Isabelle Pochat Cotillot, et Yannick Aujouannet, secrétaire général du comité d’organisation de la coupe du monde de biathlon Annecy-le Grand-Bornand, une organisation tiraillée entre le côté fédérateur du biathlon et ces contradictions peu en accord avec les valeurs environnementales prônées par le Grand-Bornand.


    Ballet de camions pour le biathlon ©Sandra Stavo-Debauge

    À quelques jours de la coupe du monde de biathlon, il serait peut-être plus judicieux d’organiser une compétition de ski roues sur le stade de biathlon du Grand-Bornand situé à un peu moins de 1000 m d’altitude. Hormis les tas de neige (artificielle) déposés par camion sur le stade, puis étalés par les ratracks tel un serpent, car autour du village les champs sont verts. La limite de la neige se trouve vers 1400 mètres d’altitude, et c’est encore timide, à peine 5 cm au sol.


    Alors depuis le 28 novembre, ce ne sont pas les coureurs qui font la course, ce sont des semi-remorques à bennes et autres monstres de 5 et 6 essieux ! A 7h du matin, ce lundi, un habitant du Chinaillon (qui souhaite rester anonyme) a eu la surprise de voir la gendarmerie monter avec les premiers camions, . . . . . .
    La suite payante, mais est ce nécéssaire ?

    #pollution #gaspillage #camions #environnement #transport #sport #ski #biathlon #neige #neige_artificielle #gendarmerie #sport

  • A Paris un lieu magique ! 27°c la température de l’eau du bassin extérieur au Lagardère Paris Racing
    https://www.lagardereparisracing.com/fr/content/lespace-piscine

    Un espace piscine d’exception situé au centre du domaine sportif, dans un écrin de verdure et en plein air : 


    • un bassin de 50 m, ouvert toute l’année ; 

    • un bassin de 33 m, ouvert d’avril à septembre.

    Se détendre dans ses eaux azur, entrevoir la Tour Eiffel au rythme de ses longueurs, nager sous une neige en hiver, la piscine du Lagardère Paris Racing est l’une des plus belles piscines de Paris pour les passionnés de natation. L’école de natation du Lagardère Paris Racing dispense des cours individuels et collectifs destinés aux adultes et aux enfants dès l’âge de 4 ans. L’ensemble des éducateurs chargés de l’enseignement et de la surveillance se tiennent à votre disposition pour vous conseiller dans le choix des activités enseignées : Natation course, Aquagym, Aquapalming, bébé nageurs...

    Sur un domaine de 7 hectares : 45 courts de tennis, 2 bassins de natation dont 1 olympique, un espace fitness de 540 m2, de multiples activités indoor et outdoor, une école de sports réservée aux enfants, un Club-house, un bar et un restaurant.

    Un lieu de vie, unique.
    Une passion, le sport.
    Un esprit, le club.

    HORAIRES D’OUVERTURE 
    Tous les jours de 7h à 22h. 

    Contactez-nous Lagardère Paris Racing
    Chemin de la Croix Catelan
    75016 Paris
    01 45 27 55 85

    #Paris #piscine #privilégiés #privilèges #inégalités #énergies #gaspillage #restrictions de #chauffage pour nous

  • Pénurie de bouteille en verre : les viticulteurs dans une impasse
    https://www.europe1.fr/economie/penurie-de-bouteille-en-verre-les-viticulteurs-dans-une-impasse-4110237

    Les vignerons font face à une crise du verre sans précédent, mais aussi d’étiquettes, de cartons ou encore de capsules. Jusqu’à deux mois de retard dans les livraisons de bouteilles en verre. Une nouvelle conséquence de la guerre en Ukraine. De nombreux viticulteurs se retrouvent avec des cuves pleines sans pouvoir les vider.

    C’est la conséquence du refus de réinstaurer le principe de la consigne des bouteilles en verre, bien plus efficace que celle du recyclage.

    • La consigne des bouteilles en verre, plus écologique que le recyclage ? | Durabl Pro
      https://www.durabl.fr/la-consigne-des-bouteilles-en-verre-plus-ecologique-que-le-recyclage

      Ses avantages écologiques par rapport au recyclage du verre ?
      Bocal consigné

      D’après une étude de 2009, une bouteille en verre consignée et réutilisée 20 fois peut émettre jusqu’à 80% de moins de gaz à effet de serre (à condition qu’elle soit lavée dans un rayon de moins de 300 km) qu’une bouteille à usage unique. La bouteille consignée vit alors plusieurs cycles, elle va passer en station de lavage avant retour chez le producteur. Et ainsi de suite.

      En comparaison avec le recyclage du verre, la fabrication d’une bouteille consomme 15 fois plus d’énergie qu’un unique lavage de celle-ci ! Un chiffre important lorsque nous mettons en parallèle les deux méthodes.

      Le réemploi des bouteilles chez les professionnels, dans les cafés, hôtels, et restaurants est donc une action importante. Elle permet d’éviter près de 500 000 tonnes de déchets en France chaque année. Cette pratique permet également environ 75% d’économie d’énergie et 30% d’économie d’eau.

      (…)

      Il faut savoir que la France ne trie et ne recycle en moyenne que 60% de ses bouteilles, contre 90% pour notre voisin l’Allemagne, où la consigne est ancrée dans les usages quotidiens.

      Mais sur les 60% de bouteilles recyclées, combien la France en lave, 3% ? elles sont surtout fusionnées pour refabriquer des bouteilles (quand c’est possible) et je ne trouve pas d’étude à part le fait que l’Allemagne c’est 90% en consigne !! le site « Les services du Centre Européen de la Consommation »
      https://www.cec-zev.eu/thematiques/environnement/la-consigne-en-allemagne
      qui indique

      Grâce à un système de consigne bien établi et appliqué uniformément dans toute l’Allemagne, le taux de retour des bouteilles réutilisables et à usage unique s’élèverait aujourd’hui autour de 90%.

      #france #gaspillage #énergie_grise #bouteilles #vins #verre

    • J’ai vu que les Berlinois paresseux laissent leurs bouteilles dans la rue (une fois bues) car ils savent que d’autres viendront récupérer le verre et l’échanger contre monnaie trébuchante. #consigne

      Je suis bien d’accord que c’est une aberration totale, j’ai vu des centres de lavage fermer parce que soit-disant ça n’était pas économique en eau. Mais la fusion du verre c’st bon pour les industriels et le nucléaire et ça demande autant de compétences en ingénierie que d’effectuer un recyclage de l’eau.