• Le prologue d’une guerre généralisée ? #archiveLO (23 mars 2022)

    Dans la capacité de l’#armée_ukrainienne à résister à une armée russe supérieure en nombre et mieux équipée, il y a évidemment le fait que, dans cette guerre avec la Russie commencée en réalité il y a huit ans déjà autour du Donbass , l’armée ukrainienne et les milices d’extrême droite qui la suppléent bénéficient du soutien des puissances impérialistes, les États-Unis en particulier, en armes, en conseillers, en financements.

    Même si l’#Ukraine ne fait pas partie officiellement de l’OTAN, le régime qui la dirige a choisi depuis qu’il est en place de faire partie du camp impérialiste dirigé par les États-Unis.

    Invoquer à ce propos le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour nier la participation officieuse, sinon déclarée, de l’#OTAN dans cette guerre, est une escroquerie.

    Comme l’est le fait d’invoquer le combat de la démocratie contre un régime dictatorial.

    Poutine est incontestablement un dictateur, représentant en chef de la classe privilégiée russe, de la bureaucratie et des oligarques milliardaires qui en sont issus.

    C’est une dictature avant tout contre la classe exploitée, maintenue dans la pauvreté pour assurer les privilèges des bureaucrates et des oligarques, mais aussi, de plus en plus, au profit des grandes entreprises de l’Occident impérialiste, en particulier françaises, les Total, Auchan, Renault et quelques autres.

    L’autoritarisme croissant de #Poutine, son ambition, à l’intérieur même de la Russie, de rétablir la verticale du pouvoir et, vers l’extérieur, celle de réagir à l’encerclement croissant du pays par l’OTAN expriment la réaction de la bureaucratie à la décomposition de l’ancienne #URSS au temps de Eltsine.

    Dictature sur la #classe_ouvrière russe et mépris des peuples

    Les fournitures d’armes occidentales n’expliquent cependant pas tout de la capacité de l’État ukrainien de tenir tête à l’armée russe. S’y ajoute l’erreur fondamentale, sociale, de Poutine et de ses généraux de mépriser les sentiments d’aspiration nationale des peuples, surtout lorsqu’ils s’expriment d’une façon d’autant plus confuse qu’il s’agit de deux peuples frères, largement entremêlés.

    Lors de l’invasion de l’Ukraine, l’armée de la bureaucratie russe n’a pas été accueillie en libératrice. Au fil des jours, le caractère de plus en plus barbare des #bombardements ne visant plus seulement des objectifs initiaux, mais de plus en plus la population, n’ont pu que renforcer l’horreur, sinon forcément la volonté de résistance d’une bonne partie du peuple ukrainien, sa composante russophone comprise.

    En dénonçant la politique des bolchéviques du temps de Lénine, qui avaient su unir dans un même combat les travailleurs russes et ceux de toutes les nations opprimées auparavant par la monarchie tsariste, à commencer par l’Ukraine, et en prenant pour modèle la politique brutale de Staline en matière de droits des nations, Poutine a renforcé le crédit de l’OTAN, tout en poussant la population ukrainienne dans les bras de l’#extrême_droite nationaliste.

    Il y a un autre aspect qui renforce l’OTAN : la guerre, en se prolongeant, amène les gouvernements des États issus de la dislocation de l’URSS à prendre leurs distances.

    Il ne s’agit pas seulement de la #Géorgie ou de la #Moldavie, dont les dirigeants aspirent à rejoindre le camp occidental, mais aussi de pays dont les dirigeants sont les mieux disposés à l’égard de Moscou, comme le #Kazakhstan ou l’#Ouzbékistan. Sans être aussi complices de Poutine que #Loukatchenko en #Biélorussie, les dirigeants de ces deux pays de « l’étranger proche » étaient jusqu’à présent plus ou moins associés à la Russie politiquement, diplomatiquement, mais aussi sur le plan économique. C’est en train de changer.

    L’invasion oblige les dirigeants de ces États à choisir entre les deux pays en guerre. Et, au lieu de s’aligner, ils lorgnent de plus en plus vers l’Occident et tiennent à l’affirmer. Le satrape de Moscou a dû particulièrement apprécier l’infidélité de ses semblables du Kazakhstan dont il venait, tout récemment, de sauver la mise en intervenant pour mater leur classe ouvrière en révolte contre les hausses de prix des carburants et le régime qui les avait décidées.

    Il n’est pas difficile de deviner l’intensité de l’activité diplomatique que déploient en ce moment les puissances impérialistes dans tous les États issus de la décomposition de l’URSS, doublée de l’activité de lobbying des trusts occidentaux implantés dans ces États…

    Avant les guerres futures, consolider les alliances

    L’offensive russe contre l’Ukraine participe à la mise en place du système d’alliances pour la future généralisation de la guerre.

    C’est avec la même préoccupation que les #États-Unis manient la carotte et le bâton pour décourager la #Chine de trop lier son avenir à la Russie.

    Malgré la brutalité des bombardements, les négociations continuent entre les représentants des deux camps. Les deux parties prenantes dans cette guerre, les bureaucrates et les oligarques russes et ceux de l’Ukraine soutenue par les puissances impérialistes, trouveront peut-être un compromis qui permette aux deux camps de prétendre n’avoir pas perdu et ainsi de garder la face

    Zelensky serait prêt, paraît-il, à faire son deuil de la Crimée et de tout ou partie du Donbass. Poutine pourrait masquer alors son échec à mettre en place à Kiev un gouvernement prorusse, mais il dévoilerait par là-même face aux états-majors de l’OTAN les limites de sa puissance militaire. Un échec qui pourrait lui coûter sa place de chef de la bureaucratie et des oligarques milliardaires.

    On ne sait pas sur quel compromis pourraient aboutir les tractations en cours. Ce qui les rend vraisemblables, c’est que les dirigeants des deux États, tout en se menant la guerre avec la peau de leurs peuples, sont profondément complices contre leurs exploités respectifs. Et la guerre, à cette étape de la crise économique, n’arrange pas forcément les affaires des trusts impérialistes, ni des oligarques russes comme ukrainiens auxquels ils sont liés par mille liens.

    Même si un cessez-le-feu intervenait à brève échéance, il y aura eu le prix payé par les classes populaires. Morts, exil, destructions en Ukraine. Effondrement économique en Russie, aggravé par les sanctions. Deux peuples frères de plus en plus séparés par un fleuve de sang.

    Vers une guerre généralisée ?

    Il n’y a pas aujourd’hui un mécanisme économico-politique qui pousse inévitablement à la généralisation de la guerre du même type que ce qui a précédé la Deuxième Guerre mondiale, et même dans une certaine mesure la Première Guerre mondiale (un impérialisme coincé par ses concurrents et étouffant faute d’espace vital).

    Mais on est déjà au-delà de l’affirmation si juste mais abstraite de Jean Jaurès : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. »

    La guerre en Ukraine sera peut-être considérée par les historiens du futur comme une des étapes préparatoires d’une guerre généralisée à venir. Un peu comme ce qu’ont été avant la #Deuxième_Guerre_mondiale l’invasion de l’Éthiopie par les troupes de Mussolini ou celle de la Mandchourie par l’armée de l’Empire du Japon, avec la course à l’armement, les mercenaires préparant le terrain, la manipulation de l’opinion publique, l’embrigadement de la population, les #massacres_de_masse.

    L’interpénétration de la situation de crise et des préoccupations guerrières des uns et des autres est susceptible de provoquer un « processus autoréalisateur ». C’est-à-dire que la guerre, en aggravant la crise, en bouleversant les rapports de force, en soulignant les contradictions entre les puissances impérialistes elles-mêmes, pousse à un mécanisme conduisant à la guerre généralisée. Il ne faut pas raisonner uniquement en fonction de ce qui s’est passé lors de la Première et de la Deuxième #Guerre_mondiale. D’ailleurs, les deux n’étaient identiques qu’en ceci : elles ont concrétisé la barbarie vers laquelle évolue l’impérialisme, c’est-à-dire le #capitalisme pourrissant.

    Pour le moment, le camp impérialiste, représenté par son organisme militaire, l’OTAN, dominé par les États-Unis, prend moult précautions pour pouvoir affirmer qu’il n’est pas en guerre, tout en renforçant son dispositif d’encerclement tantôt de la Russie, tantôt de la Chine.

    On peut entrevoir plusieurs cheminements possibles, les uns à l’initiative de Poutine qui, coincé par l’insuccès de la guerre éclair qu’il avait espérée avec l’accord des sommets de la bureaucratie, pourrait essayer de donner le change en Moldavie, en Géorgie ou ailleurs.

    Quant à l’OTAN, tout en se gardant de passer pour l’agresseur, elle continue à livrer des armes à l’Ukraine en quantités croissantes, ce qui peut entraîner bien des dérapages.

    Mais, encore une fois, c’est l’approfondissement de la crise, aggravée par le fait même de la guerre en cours, dans une économie archi-mondialisée, où tout le monde dépend de tout le monde, qui peut rendre la #généralisation_de_la_guerre inévitable

    « Ne demande pas pour qui sonne le glas, il sonne pour toi. » Il en sera ainsi tant que le prolétariat n’aura pas détruit le capitalisme, la propriété privée des moyens de production, la concurrence, c’est-à-dire la guerre économique qui porte en elle la #guerre tout court.

    Georges KALDY (LO)

    #impérialisme #guerre_en_ukraine

  • « Les #réfugiés sont les #cobayes des futures mesures de #surveillance »

    Les dangers de l’émigration vers l’Europe vont croissant, déplore Mark Akkerman, qui étudie la #militarisation_des_frontières du continent depuis 2016. Un mouvement largement poussé par le #lobby de l’#industrie_de_l’armement et de la sécurité.

    Mark Akkerman étudie depuis 2016 la militarisation des frontières européennes. Chercheur pour l’ONG anti-militariste #Stop_Wapenhandel, il a publié, avec le soutien de The Transnational Institute, plusieurs rapports de référence sur l’industrie des « #Safe_Borders ». Il revient pour Mediapart sur des années de politiques européennes de surveillance aux frontières.

    Mediapart : En 2016, vous publiez un premier rapport, « Borders Wars », qui cartographie la surveillance aux frontières en Europe. Dans quel contexte naît ce travail ?

    Mark Akkerman : Il faut se rappeler que l’Europe a une longue histoire avec la traque des migrants et la sécurisation des frontières, qui remonte, comme l’a montré la journaliste d’investigation néerlandaise Linda Polman, à la Seconde Guerre mondiale et au refus de soutenir et abriter des réfugiés juifs d’Allemagne. Dès la création de l’espace Schengen, au début des années 1990, l’ouverture des frontières à l’intérieur de cet espace était étroitement liée au renforcement du contrôle et de la sécurité aux frontières extérieures. Depuis lors, il s’agit d’un processus continu marqué par plusieurs phases d’accélération.

    Notre premier rapport (https://www.tni.org/en/publication/border-wars) est né durant l’une de ces phases. J’ai commencé ce travail en 2015, au moment où émerge le terme « crise migratoire », que je qualifierais plutôt de tragédie de l’exil. De nombreuses personnes, principalement motivées par la guerre en Syrie, tentent alors de trouver un avenir sûr en Europe. En réponse, l’Union et ses États membres concentrent leurs efforts sur la sécurisation des frontières et le renvoi des personnes exilées en dehors du territoire européen.

    Cela passe pour une part importante par la militarisation des frontières, par le renforcement des pouvoirs de Frontex et de ses financements. Les réfugiés sont dépeints comme une menace pour la sécurité de l’Europe, les migrations comme un « problème de sécurité ». C’est un récit largement poussé par le lobby de l’industrie militaire et de la sécurité, qui a été le principal bénéficiaire de ces politiques, des budgets croissants et des contrats conclus dans ce contexte.

    Cinq ans après votre premier rapport, quel regard portez-vous sur la politique européenne de sécurisation des frontières ? La pandémie a-t-elle influencé cette politique ?

    Depuis 2016, l’Europe est restée sur la même voie. Renforcer, militariser et externaliser la sécurité aux frontières sont les seules réponses aux migrations. Davantage de murs et de clôtures ont été érigés, de nouveaux équipements de surveillance, de détection et de contrôle ont été installés, de nouveaux accords avec des pays tiers ont été conclus, de nouvelles bases de données destinées à traquer les personnes exilées ont été créées. En ce sens, les politiques visibles en 2016 ont été poursuivies, intensifiées et élargies.

    La pandémie de Covid-19 a certainement joué un rôle dans ce processus. De nombreux pays ont introduit de nouvelles mesures de sécurité et de contrôle aux frontières pour contenir le virus. Cela a également servi d’excuse pour cibler à nouveau les réfugiés, les présentant encore une fois comme des menaces, responsables de la propagation du virus.

    Comme toujours, une partie de ces mesures temporaires vont se pérenniser et on constate déjà, par exemple, l’évolution des contrôles aux frontières vers l’utilisation de technologies biométriques sans contact.

    En 2020, l’UE a choisi Idemia et Sopra Steria, deux entreprises françaises, pour construire un fichier de contrôle biométrique destiné à réguler les entrées et sorties de l’espace Schengen. Quel regard portez-vous sur ces bases de données ?

    Il existe de nombreuses bases de données biométriques utilisées pour la sécurité aux frontières. L’Union européenne met depuis plusieurs années l’accent sur leur développement. Plus récemment, elle insiste sur leur nécessaire connexion, leur prétendue interopérabilité. L’objectif est de créer un système global de détection, de surveillance et de suivi des mouvements de réfugiés à l’échelle européenne pour faciliter leur détention et leur expulsion.

    Cela contribue à créer une nouvelle forme d’« apartheid ». Ces fichiers sont destinés certes à accélérer les processus de contrôles aux frontières pour les citoyens nationaux et autres voyageurs acceptables mais, surtout, à arrêter ou expulser les migrantes et migrants indésirables grâce à l’utilisation de systèmes informatiques et biométriques toujours plus sophistiqués.

    Quelles sont les conséquences concrètes de ces politiques de surveillance ?

    Il devient chaque jour plus difficile et dangereux de migrer vers l’Europe. Parce qu’elles sont confrontées à la violence et aux refoulements aux frontières, ces personnes sont obligées de chercher d’autres routes migratoires, souvent plus dangereuses, ce qui crée un vrai marché pour les passeurs. La situation n’est pas meilleure pour les personnes réfugiées qui arrivent à entrer sur le territoire européen. Elles finissent régulièrement en détention, sont expulsées ou sont contraintes de vivre dans des conditions désastreuses en Europe ou dans des pays limitrophes.

    Cette politique n’impacte pas que les personnes réfugiées. Elle présente un risque pour les libertés publiques de l’ensemble des Européens. Outre leur usage dans le cadre d’une politique migratoire raciste, les technologies de surveillance sont aussi « testées » sur des personnes migrantes qui peuvent difficilement faire valoir leurs droits, puis introduites plus tard auprès d’un public plus large. Les réfugiés sont les cobayes des futures mesures de contrôle et de surveillance des pays européens.

    Vous pointez aussi que les industriels qui fournissent en armement les belligérants de conflits extra-européens, souvent à l’origine de mouvements migratoires, sont ceux qui bénéficient du business des frontières.

    C’est ce que fait Thales en France, Leonardo en Italie ou Airbus. Ces entreprises européennes de sécurité et d’armement exportent des armes et des technologies de surveillance partout dans le monde, notamment dans des pays en guerre ou avec des régimes autoritaires. À titre d’exemple, les exportations européennes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord des dix dernières années représentent 92 milliards d’euros et concernent des pays aussi controversés que l’Arabie saoudite, l’Égypte ou la Turquie.

    Si elles fuient leur pays, les populations civiles exposées à la guerre dans ces régions du monde se retrouveront très certainement confrontées à des technologies produites par les mêmes industriels lors de leur passage aux frontières. C’est une manière profondément cynique de profiter, deux fois, de la misère d’une même population.

    Quelles entreprises bénéficient le plus de la politique européenne de surveillance aux frontières ? Par quels mécanismes ? Je pense notamment aux programmes de recherches comme Horizon 2020 et Horizon Europe.

    J’identifie deux types d’entreprises qui bénéficient de la militarisation des frontières de l’Europe. D’abord les grandes entreprises européennes d’armement et de sécurité, comme Airbus, Leonardo et Thales, qui disposent toutes d’une importante gamme de technologies militaires et de surveillance. Pour elles, le marché des frontières est un marché parmi d’autres. Ensuite, des entreprises spécialisées, qui travaillent sur des niches, bénéficient aussi directement de cette politique européenne. C’est le cas de l’entreprise espagnole European Security Fencing, qui fabrique des fils barbelés. Elles s’enrichissent en remportant des contrats, à l’échelle européenne, mais aussi nationale, voire locale.

    Une autre source de financement est le programme cadre européen pour la recherche et l’innovation. Il finance des projets sur 7 ans et comprend un volet sécurité aux frontières. Des programmes existent aussi au niveau du Fonds européen de défense.

    Un de vos travaux de recherche, « Expanding the Fortress », s’intéresse aux partenariats entre l’Europe et des pays tiers. Quels sont les pays concernés ? Comment se manifestent ces partenariats ?

    L’UE et ses États membres tentent d’établir une coopération en matière de migrations avec de nombreux pays du monde. L’accent est mis sur les pays identifiés comme des « pays de transit » pour celles et ceux qui aspirent à rejoindre l’Union européenne. L’Europe entretient de nombreux accords avec la Libye, qu’elle équipe notamment en matériel militaire. Il s’agit d’un pays où la torture et la mise à mort des réfugiés ont été largement documentées.

    Des accords existent aussi avec l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, le Liban ou encore l’Ukraine. L’Union a financé la construction de centres de détention dans ces pays, dans lesquels on a constaté, à plusieurs reprises, d’importantes violations en matière de droits humains.

    Ces pays extra-européens sont-ils des zones d’expérimentations pour les entreprises européennes de surveillance ?

    Ce sont plutôt les frontières européennes, comme celle d’Evros, entre la Grèce et la Turquie, qui servent de zone d’expérimentation. Le transfert d’équipements, de technologies et de connaissances pour la sécurité et le contrôle des frontières représente en revanche une partie importante de ces coopérations. Cela veut dire que les États européens dispensent des formations, partagent des renseignements ou fournissent de nouveaux équipements aux forces de sécurité de régimes autoritaires.

    Ces régimes peuvent ainsi renforcer et étendre leurs capacités de répression et de violation des droits humains avec le soutien de l’UE. Les conséquences sont dévastatrices pour la population de ces pays, ce qui sert de moteur pour de nouvelles vagues de migration…

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040822/les-refugies-sont-les-cobayes-des-futures-mesures-de-surveillance

    cité dans l’interview, ce rapport :
    #Global_Climate_Wall
    https://www.tni.org/en/publication/global-climate-wall
    déjà signalé ici : https://seenthis.net/messages/934948#message934949

    #asile #migrations #complexe_militaro-industriel #surveillance_des_frontières #Frontex #problème #Covid-19 #coronavirus #biométrie #technologie #Idemia #Sopra_Steria #contrôle_biométrique #base_de_données #interopérabilité #détection #apartheid #informatique #violence #refoulement #libertés_publiques #test #normalisation #généralisation #Thales #Leonardo #Airbus #armes #armements #industrie_de_l'armement #cynisme #Horizon_Europe #Horizon_2020 #marché #business #European_Security_Fencing #barbelés #fils_barbelés #recherche #programmes_de_recherche #Fonds_européen_de_défense #accords #externalisation #externalisation_des_contrôles_frontaliers #Égypte #Libye #Tunisie #Maroc #Jordanie #Liban #Ukraine #rétention #détention_administrative #expérimentation #équipements #connaissance #transfert #coopérations #formations #renseignements #répression

    ping @isskein @karine4 @_kg_

    • Le système électronique d’#Entrée-Sortie en zone #Schengen : la biométrie au service des #frontières_intelligentes

      Avec la pression migratoire et la vague d’attentats subis par l’Europe ces derniers mois, la gestion des frontières devient une priorité pour la Commission.

      Certes, le système d’information sur les #visas (#VIS, #Visa_Information_System) est déployé depuis 2015 dans les consulats des États Membres et sa consultation rendue obligatoire lors de l’accès dans l’#espace_Schengen.

      Mais, depuis février 2013, est apparu le concept de « #frontières_intelligentes », (#Smart_Borders), qui recouvre un panel ambitieux de mesures législatives élaborées en concertation avec le Parlement Européen.

      Le système entrée/sortie, en particulier, va permettre, avec un système informatique unifié, d’enregistrer les données relatives aux #entrées et aux #sorties des ressortissants de pays tiers en court séjour franchissant les frontières extérieures de l’Union européenne.

      Adopté puis signé le 30 Novembre 2017 par le Conseil Européen, il sera mis en application en 2022. Il s’ajoutera au « PNR européen » qui, depuis le 25 mai 2018, recense les informations sur les passagers aériens.

      Partant du principe que la majorité des visiteurs sont « de bonne foi », #EES bouleverse les fondements mêmes du #Code_Schengen avec le double objectif de :

      - rendre les frontières intelligentes, c’est-à-dire automatiser le contrôle des visiteurs fiables tout en renforçant la lutte contre les migrations irrégulières
      - créer un #registre_central des mouvements transfrontaliers.

      La modernisation de la gestion des frontières extérieures est en marche. En améliorant la qualité et l’efficacité des contrôles de l’espace Schengen, EES, avec une base de données commune, doit contribuer à renforcer la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme ainsi que les formes graves de criminalité.

      L’#identification de façon systématique des personnes qui dépassent la durée de séjour autorisée dans l’espace Schengen en est un des enjeux majeurs.

      Nous verrons pourquoi la reconnaissance faciale en particulier, est la grande gagnante du programme EES. Et plus seulement dans les aéroports comme c’est le cas aujourd’hui.

      Dans ce dossier web, nous traiterons des 6 sujets suivants :

      - ESS : un puissant dispositif de prévention et détection
      - La remise en cause du code « frontières Schengen » de 2006
      - EES : un accès très réglementé
      - La biométrie faciale : fer de lance de l’EES
      - EES et la lutte contre la fraude à l’identité
      - Thales et l’identité : plus de 20 ans d’expertise

      Examinons maintenant ces divers points plus en détail.

      ESS : un puissant dispositif de prévention et détection

      Les activités criminelles telles que la traite d’êtres humains, les filières d’immigration clandestine ou les trafics d’objets sont aujourd’hui la conséquence de franchissements illicites de frontières, largement facilités par l’absence d’enregistrement lors des entrées/ sorties.

      Le scénario de fraude est – hélas – bien rôdé : Contrôle « standard » lors de l’accès à l’espace Schengen, puis destruction des documents d’identité dans la perspective d’activités malveillantes, sachant l’impossibilité d’être authentifié.

      Même si EES vise le visiteur « de bonne foi », le système va constituer à terme un puissant dispositif pour la prévention et la détection d’activités terroristes ou autres infractions pénales graves. En effet les informations stockées dans le nouveau registre pour 5 ans– y compris concernant les personnes refoulées aux frontières – couvrent principalement les noms, numéros de passeport, empreintes digitales et photos. Elles seront accessibles aux autorités frontalières et de délivrance des visas, ainsi qu’à Europol.

      Le système sera à la disposition d’enquêtes en particulier, vu la possibilité de consulter les mouvements transfrontières et historiques de déplacements. Tout cela dans le plus strict respect de la dignité humaine et de l’intégrité des personnes.

      Le dispositif est très clair sur ce point : aucune discrimination fondée sur le sexe, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion.

      Sont également exclus du champ d’investigation l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle des visiteurs.​

      La remise en cause du Code frontières Schengen

      Vu la croissance attendue des visiteurs de pays tiers (887 millions en 2025), l’enjeu est maintenant de fluidifier et simplifier les contrôles.

      Une initiative particulièrement ambitieuse dans la mesure où elle remet en cause le fameux Code Schengen qui impose des vérifications approfondies, conduites manuellement par les autorités des Etats Membres aux entrées et sorties, sans possibilité d’automatisation.

      Par ailleurs, le Code Schengen ne prévoit aucun enregistrement des mouvements transfrontaliers. La procédure actuelle exigeant seulement que les passeports soient tamponnés avec mention des dates d’entrée et sortie.

      Seule possibilité pour les gardes-frontières : Calculer un éventuel dépassement de la durée de séjour qui elle-même est une information falsifiable et non consignée dans une base de données.

      Autre contrainte, les visiteurs réguliers comme les frontaliers doivent remplacer leurs passeports tous les 2-3 mois, vue la multitude de tampons ! Un procédé bien archaïque si l’on considère le potentiel des technologies de l’information.

      La proposition de 2013 comprenait donc trois piliers :

      - ​La création d’un système automatisé d’entrée/sortie (Entry/ Exit System ou EES)
      - Un programme d’enregistrement de voyageurs fiables, (RTP, Registered Traveller Program) pour simplifier le passage des visiteurs réguliers, titulaires d’un contrôle de sûreté préalable
      – La modification du Code Schengen

      Abandon de l’initiative RTP

      Trop complexe à mettre en œuvre au niveau des 28 Etats Membres, l’initiative RTP (Registered Travelers Program) a été finalement abandonnée au profit d’un ambitieux programme Entry/ Exit (EES) destiné aux visiteurs de courte durée (moins de 90 jours sur 180 jours).

      Précision importante, sont maintenant concernés les voyageurs non soumis à l’obligation de visa, sachant que les détenteurs de visas sont déjà répertoriés par le VIS.

      La note est beaucoup moins salée que prévue par la Commission en 2013. Au lieu du milliard estimé, mais qui incluait un RTP, la proposition révisée d’un EES unique ne coutera « que » 480 millions d’EUR.

      Cette initiative ambitieuse fait suite à une étude technique menée en 2014, puis une phase de prototypage conduite sous l’égide de l’agence EU-LISA en 2015 avec pour résultat le retrait du projet RTP et un focus particulier sur le programme EES.

      Une architecture centralisée gérée par EU-LISA

      L’acteur clé du dispositif EES, c’est EU-LISA, l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle dont le siège est à Tallinn, le site opérationnel à Strasbourg et le site de secours à Sankt Johann im Pongau (Autriche). L’Agence sera en charge des 4 aspects suivants :

      - Développement du système central
      - Mise en œuvre d’une interface uniforme nationale (IUN) dans chaque État Membre
      - Communication sécurisée entre les systèmes centraux EES et VIS
      - Infrastructure de communication entre système central et interfaces uniformes nationales.

      Chaque État Membre sera responsable de l’organisation, la gestion, le fonctionnement et de la maintenance de son infrastructure frontalière vis-à-vis d’EES.

      Une gestion optimisée des frontières

      Grâce au nouveau dispositif, tous les ressortissants des pays tiers seront traités de manière égale, qu’ils soient ou non exemptés de visas.

      Le VIS répertorie déjà les visiteurs soumis à visas. Et l’ambition d’EES c’est de constituer une base pour les autres.

      Les États Membres seront donc en mesure d’identifier tout migrant ou visiteur en situation irrégulière ayant franchi illégalement les frontières et faciliter, le cas échéant, son expulsion.

      Dès l’authentification à une borne en libre–service, le visiteur se verra afficher les informations suivantes, sous supervision d’un garde-frontière :

      - ​Date, heure et point de passage, en remplacement des tampons manuels
      - Notification éventuelle d’un refus d’accès.
      - Durée maximale de séjour autorisé.
      - Dépassement éventuelle de la durée de séjour autorisée
      En ce qui concerne les autorités des Etats Membres, c’est une véritable révolution par rapport à l’extrême indigence du système actuel. On anticipe déjà la possibilité de constituer des statistiques puissantes et mieux gérer l’octroi, ou la suppression de visas, en fonction de mouvements transfrontières, notamment grâce à des informations telles que :

      - ​​​Dépassements des durées de séjour par pays
      - Historique des mouvements frontaliers par pays

      EES : un accès très réglementé

      L’accès à EES est très réglementé. Chaque État Membre doit notifier à EU-LISA les autorités répressives habilitées à consulter les données aux fins de prévention ou détection d’infractions terroristes et autres infractions pénales graves, ou des enquêtes en la matière.

      Europol, qui joue un rôle clé dans la prévention de la criminalité, fera partie des autorités répressives autorisées à accéder au système dans le cadre de sa mission.

      Par contre, les données EES ne pourront pas être communiquées à des pays tiers, une organisation internationale ou une quelconque partie privée établie ou non dans l’Union, ni mises à leur disposition. Bien entendu, dans le cas d’enquêtes visant l’identification d’un ressortissant de pays tiers, la prévention ou la détection d’infractions terroristes, des exceptions pourront être envisagées.​

      Proportionnalité et respect de la vie privée

      Dans un contexte législatif qui considère le respect de la vie privée comme une priorité, le volume de données à caractère personnel enregistré dans EES sera considérablement réduit, soit 26 éléments au lieu des 36 prévus en 2013.

      Il s’agit d’un dispositif négocié auprès du Contrôleur Européen pour la Protection des Données (CEPD) et les autorités nationales en charge d’appliquer la nouvelle réglementation.

      Très schématiquement, les données collectées se limiteront à des informations minimales telles que : nom, prénom, références du document de voyage et visa, biométrie du visage et de 4 empreintes digitales.

      A chaque visite, seront relevés la date, l’heure et le lieu de contrôle frontière. Ces données seront conservées pendant cinq années, et non plus 181 jours comme proposé en 2013.

      Un procédé qui permettra aux gardes-frontières et postes consulaires d’analyser l’historique des déplacements, lors de l’octroi de nouveaux visas.
      ESS : privacy by design

      La proposition de la Commission a été rédigée selon le principe de « respect de la vie privée dès la conception », mieux connue sous le label « Privacy By Design ».

      Sous l’angle du droit, elle est bien proportionnée à la protection des données à caractère personnel en ce que la collecte, le stockage et la durée de conservation des données permettent strictement au système de fonctionner et d’atteindre ses objectifs.

      EES sera un système centralisé avec coopération des Etats Membres ; d’où une architecture et des règles de fonctionnement communes.​

      Vu cette contrainte d’uniformisation des modalités régissant vérifications aux frontières et accès au système, seul le règlement en tant que véhicule juridique pouvait convenir, sans possibilité d’adaptation aux législations nationales.

      Un accès internet sécurisé à un service web hébergé par EU-LISA permettra aux visiteurs des pays tiers de vérifier à tout moment leur durée de séjour autorisée.

      Cette fonctionnalité sera également accessible aux transporteurs, comme les compagnies aériennes, pour vérifier si leurs voyageurs sont bien autorisés à pénétrer dans le territoire de l’UE.

      La biométrie faciale, fer de lance du programme EES

      Véritable remise en question du Code Schengen, EES permettra de relever la biométrie de tous les visiteurs des pays tiers, alors que ceux soumis à visa sont déjà enregistrés dans le VIS.

      Pour les identifiants biométriques, l’ancien système envisageait 10 empreintes digitales. Le nouveau combine quatre empreintes et la reconnaissance faciale.

      La technologie, qui a bénéficié de progrès considérables ces dernières années, s’inscrit en support des traditionnelles empreintes digitales.

      Bien que la Commission ne retienne pas le principe d’enregistrement de visiteurs fiables (RTP), c’est tout comme.

      En effet, quatre empreintes seront encore relevées lors du premier contrôle pour vérifier que le demandeur n’est pas déjà répertorié dans EES ou VIS.

      En l’absence d’un signal, l’autorité frontalière créera un dossier en s’assurant que la photographie du passeport ayant une zone de lecture automatique (« Machine Readable Travel Document ») correspond bien à l’image faciale prise en direct du nouveau visiteur.

      Mais pour les passages suivants, c’est le visage qui l’emporte.

      Souriez, vous êtes en Europe ! Les fastidieux (et falsifiables) tampons sur les passeports seront remplacés par un accès à EES.

      La biométrie est donc le grand gagnant du programme EES. Et plus seulement dans les aéroports comme c’est le cas aujourd’hui.

      Certains terminaux maritimes ou postes frontières terrestres particulièrement fréquentés deviendront les premiers clients de ces fameuses eGates réservées aujourd’hui aux seuls voyageurs aériens.

      Frontex, en tant qu’agence aidant les pays de l’UE et les pays associés à Schengen à gérer leurs frontières extérieures, va aider à harmoniser les contrôles aux frontières à travers l’UE.

      EES et la lutte contre la fraude à l’identité

      Le dispositif EES est complexe et ambitieux dans la mesure où il fluidifie les passages tout en relevant le niveau des contrôles. On anticipe dès aujourd’hui des procédures d’accueil en Europe bien meilleures grâce aux eGates et bornes self-service.

      Sous l’angle de nos politiques migratoires et de la prévention des malveillances, on pourra immédiatement repérer les personnes ne rempliss​​ant pas les conditions d’entrée et accéder aux historiques des déplacements.

      Mais rappelons également qu’EES constituera un puissant outil de lutte contre la fraude à l’identité, notamment au sein de l’espace Schengen, tout visiteur ayant été enregistré lors de son arrivée à la frontière.

      Thales et l’identité : plus de 20 ans d’expertise

      Thales est particulièrement attentif à cette initiative EES qui repose massivement sur la biométrie et le contrôle des documents de voyage.

      En effet, l’identification et l’authentification des personnes sont deux expertises majeures de Thales depuis plus de 20 ans. La société contribue d’ailleurs à plus de 200 programmes gouvernementaux dans 80 pays sur ces sujets.

      La société peut répondre aux objectifs du programme EES en particulier pour :

      - Exploiter les dernières technologies pour l’authentification des documents de voyage, l’identification des voyageurs à l’aide de captures et vérifications biométriques, et l’évaluation des risques avec accès aux listes de contrôle, dans tous les points de contrôle aux frontières.
      - Réduire les coûts par l’automatisation et l’optimisation des processus tout en misant sur de nouvelles technologies pour renforcer la sécurité et offrir davantage de confort aux passagers
      - Valoriser des tâches de gardes-frontières qui superviseront ces dispositifs tout en portant leur attention sur des cas pouvant porter à suspicion.
      - Diminuer les temps d’attente après enregistrement dans la base EES. Un facteur non négligeable pour des frontaliers ou visiteurs réguliers qui consacreront plus de temps à des activités productives !

      Des bornes d’enregistrement libre-service comme des frontières automatiques ou semi-automatiques peuvent être déployées dans les prochaines années avec l’objectif de fluidifier les contrôles et rendre plus accueillant l’accès à l’espace Schengen.

      Ces bornes automatiques et biométriques ont d’ailleurs été installées dans les aéroports parisiens d’Orly et de Charles de Gaulle (Nouveau PARAFE : https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/controle-aux-frontieres).

      La reconnaissance faciale a été mise en place en 2018.

      Les nouveaux sas PARAFE à Roissy – Septembre 2017

      Thales dispose aussi d’une expertise reconnue dans la gestion intégrée des frontières et contribue en particulier à deux grand systèmes de gestion des flux migratoires.

      - Les systèmes d’identification biométrique de Thales sont en particulier au cœur du système américain de gestion des données IDENT (anciennement US-VISIT). Cette base de données biographiques et biométriques contient des informations sur plus de 200 millions de personnes qui sont entrées, ont tenté d’entrer et ont quitté les États-Unis d’Amérique.

      - Thales est le fournisseur depuis l’origine du système biométrique Eurodac (European Dactyloscopy System) qui est le plus important système AFIS multi-juridictionnel au monde, avec ses 32 pays affiliés. Le système Eurodac est une base de données comportant les empreintes digitales des demandeurs d’asile pour chacun des états membres ainsi que des personnes appréhendées à l’occasion d’un franchissement irrégulier d’une frontière.

      Pour déjouer les tentatives de fraude documentaire, Thales a mis au point des équipements sophistiqués permettant de vérifier leur authenticité par comparaison avec les modèles en circulation. Leur validité est aussi vérifiée par connexion à des bases de documents volés ou perdus (SLTD de Interpol). Ou a des watch lists nationales.

      Pour le contrôle des frontières, au-delà de ses SAS et de ses kiosks biométriques, Thales propose toute une gamme de lecteurs de passeports d’équipements et de logiciels d’authentification biométriques, grâce à son portefeuille Cogent, l’un des pionniers du secteur.

      Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter.​

      https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/biometrie/systeme-entree-sortie
      #smart_borders #Thales #overstayers #reconnaissance_faciale #prévention #détection #fraude_à_l'identité #Registered_Traveller_Program (#RTP) #EU-LISA #interface_uniforme_nationale (#IUN) #Contrôleur_Européen_pour_la_Protection_des_Données (#CEPD) #Privacy_By_Design #respect_de_la_vie_privée #empreintes_digitales #biométrie #Frontex #bornes #aéroport #PARAFE #IDENT #US-VISIT #Eurodac #Gemalto

  • Le racisme anti-Blancs n’existe pas (Alain Policar, Libération)
    https://www.liberation.fr/debats/2018/10/22/le-racisme-anti-blancs-n-existe-pas_1687081

    Il va, certes, de soi que n’importe quel groupe humain est susceptible d’être #racialisé (perçu comme une race) et #racisé (soumis à des stigmatisations). Et il est indéniable que des insultes à caractère #raciste (parfois d’une insupportable violence) sont proférées à l’égard d’individus identifiés comme #Blancs. Ces événements sont pour l’essentiel limités à l’espace public. […] Une étude de l’Ined de janvier 2016 confirme que la population majoritaire ne déclare pas de #discriminations associées aux expériences de #racisme, que les réactions racistes sont peu nombreuses et ne se traduisent pas par des #préjudices matériels. Ainsi, le racisme explicite, qui vise les enfants d’#immigrés, est un racisme qui les discrimine en réduisant leur #accès_à_l’emploi et en dégradant leurs #conditions_de_travail, alors que le racisme visant la population majoritaire prend essentiellement (pas exclusivement) la forme d’insultes dans la rue ou les cours d’école.
    […]
    Bien qu’il existe des raisons pouvant conduire à nuancer la célèbre définition d’Albert Memmi, telle qu’elle est proposée dans la Nef en 1964, je pense souhaitable de partir de celle-ci : « Le racisme est la #valorisation, généralisée et définitive, de #différences réelles ou imaginaires, au profit de l’accusateur et au détriment de sa victime, afin de justifier ses #privilèges ou son #agression. » Nous avons là une remarquable synthèse des éléments constitutifs du racisme : l’insistance sur des différences, réelles ou imaginaires, leur valorisation au profit du raciste, leur #absolutisation par la #généralisation et leur caractère définitif et, enfin, leur utilisation contre autrui en vue d’en tirer profit. #Catégorisation, #hiérarchisation et #discrimination.
    […]
    Le #rejet et l’#exclusion que peuvent subir les Blancs relèvent, pour l’essentiel, des #émotions, de la #colère, du #ressentiment. Les insultes, voire les violences, dont ils peuvent être #victimes sont-elles équivalentes aux discriminations à l’embauche ou au logement, lesquelles sont le reflet de pratiques structurelles concrètes ? Les insultes et les préjugés que des non-Blancs peuvent avoir envers des Blancs sont, certes, dommageables et peuvent considérablement blesser, mais ils ne sont pas #historiquement chargés et, surtout, ne viennent pas en complément d’un #traitement_social défavorable envers les Blancs parce qu’ils sont blancs. Les actes « anti-Blancs » ne correspondent pas à une #idéologie essentialisante qui pourrait la relier à un véritable racisme. Reni Eddo-Lodge a donc parfaitement raison d’insister sur la notion de racisme structurel, racisme dont la population majoritaire ne peut être victime. Le concept de racisme anti-Blancs n’a donc guère de sens dans une société où les Blancs ne subissent pas un racisme institutionnalisé et une discrimination sociale à dimension historique.

  • How Far Can You Abstract a Map? - Atlas Obscura

    https://www.atlasobscura.com/articles/morphology-abstracted-map-cartography

    Can you guess which city is depicted above? If you look closely, there are plenty of clues: the big arterial river, the blocky buildings crowded onto the pier, the carefully plotted streets overlaid by the occasional loop of highway.

    Do you have it? This is Chicago, Illinois, as viewed in Morphology, an exploratory cartographic tool on the Mapzen platform that eschews common communicative elements like color and symbols. Instead, it seeks to show the world, and all its constituent parts, as a series of carefully chosen lines.

    #cartographie #généralisation #sémiologie

  • De l’objet au figuré : l’abstraction en cartographie — Géoconfluences
    http://geoconfluences.ens-lyon.fr/programmes/outils/objet-figure-cartographie

    Les cartes topographiques constituent des représentations à moyenne ou grande échelle des éléments naturels et artificiels visibles à la surface du sol. Comme le rappelle Alfred Korzybski, « La carte n’est pas le territoire » mais une des représentations abstraites possibles du territoire. L’abstraction cartographique est un processus complexe qui implique des choix de la part du cartographe : sélection de données, généralisation, construction de légende. Cet article se propose d’aborder quelques-unes des opérations d’abstraction cartographique utilisées pour la conception d’une carte topographique afin de mieux les interpréter.

    #cartographie #sémiologie #représentation_visuelle #abstraction #généralisation

  • Précision,incertitude et altération linéaire des données géographiques (1) | Blog SIG & Territoires

    https://www.sigterritoires.fr/index.php/precisionincertitude-et-alteration-lineaire-des-donnees-geographiques

    Ce n’est pas facile, en géomatique, de bien appréhender les notions de géodésie qui sous-tend la manipulation des données géographiques. Malheureusement nous rencontrons beaucoup d’utilisateurs qui ne possèdent pas ces notions. C’est vrai aussi que dans certaines configurations elles deviennent superflues, par exemple si toutes vos données sont dans le même système de coordonnées.

    Voyons ici les principales notions indispensables. Et posons tout de suite les conditions de ce travail : je ne suis pas géophysicien et cet article est le fruit de toutes les erreurs que j’ai commises comme géomaticien pendant un bon nombre d’années. Comme je suis convaincu que je n’ai pas fini de me planter (la vie deviendrait monotone), il se peut que l’exactitude de mes propos ne soit pas complète. En bas de cette page vous trouverez la place pour laisser vos commentaires, j’en suis preneur autant pour moi que pour les futurs lecteurs de cet article.Le problème principal auquel on est confronté lors de la construction d’un système d’information géographique est de déterminer l’écart entre les positions de nos objets dans notre système et leur position réelle dans le monde. Et tout de suite nous sommes confrontés au dilemme de comment appeler cet écart : erreur ? incertitude ? précision ?

    #cartographie #visualisation #projection #précision #généralisation

  • Coast Lines - Geographical

    http://geographical.co.uk/places/mapping/item/1912-coast-lines

    Coasts are a more complex geographical entity than you might believe. Benjamin Hennig maps the world’s coasts to learn more

    The question about the length of the world’s coastlines is not as easy to answer as it would initially seem. The British mathematician and meteorologist Lewis Fry Richardson was among the first to investigate this phenomenon of the fractal nature of boundary lines in the early twentieth century. The rougher coastlines are, the more of a fractal nature they have and the more difficult it becomes to determine their length since this changes when looking at it using different scales and resolutions.

    Richardson’s fellow mathematician, Benoit Mandelbrot, further investigated this phenomenon by looking at the length of the coast of Britain. He explained how the length of a coastline increases the smaller the ruler used for measuring. This has become known as the Coastline Paradox, since it suggests that the length of a coastline theoretically is infinite, or undefinable.

    #cartographie #sémiologie #généralisation côtes

  • Education artistique et culturelle au piège de la généralisationObjectif ambitieux, la #généralisation de l’ »EAC » n’est-elle pas illusoire faute de moyens humains, budgétaires, politiques… ?
    http://www.nectart-revue.fr/nectart-2-jean-gabriel-carasso

    Depuis une quarantaine d’années, l’éducation artistique et culturelle a connu un long cheminement semé d’embûches, jusqu’à devenir aujourd’hui l’une des priorités des politiques publiques. Des réussites sont à noter : les PAE, les PACTE, les ateliers de pratique artistique, les jumelages entre établissements scolaires et culturels, les classes à PAC, les parcours culturels… Mais l’objectif aujourd’hui affiché de la généralisation, a priori alléchant, peut au final être contre-productif si cette ambition n’est pas accompagnée de moyens humains, budgétaires, sociologiques, politiques. La consolidation de l’existant et la mise en place d’un véritable plan de formation seraient à la fois plus réalistes et plus (...)

    #Enjeux_culturels #Nectart_#2 #éducation_par_l'art #extrascolaire #parcours_culturel #pédagogie_de_projet #périscolaire #politique_culturelle

  • Graph : How China’s values differ from the rest of the world’s
    http://online.thatsmags.com/post/graph-how-chinas-values-differ-from-the-rest-of-the-worlds-1

    C’est sur que la Roumanie chez les orthodoxes et le Zimbabwe chez les Musulmans, c’est surprenant.

    signalé par @cdb_77 dans sa (toujours) très riche veille d’information.

    Professors Ronald Inglehart of the University of Michigan and Christian Welzel of Leuphana University have created this Cultural Map of the World to compare how values vary on a global scale.

    Using data from the World Values Survey, the graph plots nine cultural clusters (English-speaking, Catholic Europe, Confucian, Orthodox, etc.) according to attitudes to traditional values (religion, family, nationalism) versus secular-rational values and survival values (economic and physical security) versus self-expression values.

    #visualisation #généralisation #bizarerie

    • What the world values, in one chart
      http://www.vox.com/2014/12/29/7461009/culture-values-world-inglehart-welzel

      What you’re seeing is a scatter plot charting how values compare across nine different clusters (English-speaking, Catholic Europe, Islamic, etc.). The y-axis tracks traditional values, versus secular-rational values.

      What do those terms mean? According to WVS [World Walues Survey], traditional values (the bottom of the y-axis) emphasize religion, traditional family values, parent-child ties, and nationalism. Those with these values tend to reject abortion, euthanasia, and divorce. On the other hand, those with secular rational values (the top of the y-axis) place less preference on religion and traditional authority, and are more accepting of abortion and divorce.

      The x-axis tracks survival values versus self-expression values. Survival values emphasize economic and physical security and are linked with ethnocentrism and low levels of tolerance. Self-expression values, according to WVS, “give high priority to environmental protection, growing tolerance of foreigners, gays and lesbians and gender equality, and rising demands for participation in decision-making in economic and political life.”

      Site de World Values Survey
      http://www.worldvaluessurvey.org/WVSContents.jsp

      Il n’y a pas eu d’enquête en France pour la vague 2010-2014. La dernière en France a eu lieu en 2006 et comportait 1001 répondants.

      Dans le graphique reproduit, quelques proximités :
      • Chine / Biélorussie
      • Corée du Sud / Russie / Moldavie
      • Roumanie / Irak
      • Uruguay / Irlande du Nord

  • http://www.estherhonig.com/#!before--after-/cvkn

    Le très beau projet d’Esther Honig qui a envoyé cette photographie assez neutre d’elle-même à des retoucheurs photoshop dans le monde entier leur donnant pour seule consigne de la faire belle, et, ce faisant, elle met à jour la disparité des critères de beauté de par le monde.

    • Je serais plus catégorique qu’Agnès : ça ne démontre rien d’autre que le talent relatif de ces retoucheurs. Je ne vois pas du tout, en revanche, comment on peut y voir un rapport avec ce qu’elle écrit sur sa page :

      Photoshop allows us to achieve our unobtainable standards of beauty, but when we compare those standards on a global scale, achieving the ideal remains all the more illusive.

      – Les retoucheurs sont ici crowdsourcés à des tarifs allant de 5 dollars à 30 dollars. Ça me semble tout de même fondamental ici. Que ça démontre par l’exemple la possibilité d’exploiter son prochain, ça je veux bien (mais je doute de la qualité sociale du message, du coup). De l’autre côté de l’échelle, les gens qui retouchent les couvertures de Vogue ou retouchent les publicités des produits de beauté/mode, je ne sais pas combien ils prennent, mais je doute que ce soit 30 dollars.

      Imaginons qu’on crowdsource des graphistes via l’interwebz en leur disant : « pour 5 à 30 dollars, faites-moi votre plus belle affiche », je doute qu’on pourrait en tirer beaucoup de conclusions sur « les standards » graphiques du moment.

      – L’autre aspect qui me chagrine ici, c’est que si on veut évoquer le rapport de Photoshop avec les « standards de beauté », il faut tout de même suivre le processus standard de création de « belles » images de beauté. En l’occurrence : elle n’est pas du tout maquillée, elle n’est pas du tout coiffée, elle n’a aucune expression, elle n’a ni vêtements ni bijoux, il n’y a qu’un fond gris, et la lumière n’a rigoureusement aucune qualité particulière. En gros : c’est encore moins travaillé qu’une photo d’identité pour un passeport ou un CV (parce que les gens se coiffent, certains ce maquillent, pour une photo d’identité).

      Donc c’est excessivement artificiel de critiquer l’utilisation de Photoshop sur cette base, puisque ce n’est absolument jamais comme cela que la retouche est utilisée dans l’industrie de l’image. Personne n’irait prendre une photo d’identité, la retoucher comme un dingue, pour la metre en couverture de Vogue ; la seule chose qu’on a prouvé ici, c’est justement que ça ne marche pas.

    • @arno et @monolecte Je dois être sérieusement bouché à l’émeri pour ne pas capter, mais alors pas du tout, ce que vous reprochez, apparemment véhément, à ce travail, qu’au contraire je trouve extrêmement intéressant, non pour le seul panoramique global de l’idée de ce que l’on se fait d’à quoi une belle femme ressemble, ou, plus exactement doit ressembler, mais, surtout, pour cette image tierce, celle de l’écart qu’il y a entre un visage quasi nu (mais pas vilain) et l’outrance de la recherche de beauté qui ne cesse de l’enlaidir finalement.

      Quant à en déduire, si j’ai bien compris, qu’il y aurait discrimination entre les différents retoucheurs suivant qu’ils viennent de pays plus ou moins riches, je ne suis pas certain que cela soit causant, tant il me semble par exemple que la plus cradingue des retouches nous vienne apparemment du pays au plus fort PIB dans le Monde.

      En revanche Arno, je dois dire que je reste hermétiquement sourd à l’argument qu’il aurait fallu faire comme font les magazines de mode pour pouvoir comparer, je pense au contraire que de faire les choses on the cheap side permet, en laissant les coutures apparentes, de poser la question de l’image même de la mode, c’est-à-dire, en ce qui me concerne, une image purement décorative et jamais belle.

    • L’aspect « On the cheap side », je pense également que c’est très intéressant, comme en tout, de voir comment les gens s’approprient des codes culturels imposés. Mais en l’occurrence, elle parle bien du rôle de Photoshop dans nos standards de beauté, et je maintiens que ce n’est pas ça qu’elle démontre.

      Si tu veux voir comment les gens s’attribuent les codes de beauté les plus artificiels, tu vas à la sortie des mairies le jour des mariages, et tu auras énormément d’informations. La tenue de la mariée, son maquillage, sa coiffure, ses chaussures, comment le marié est habillé, comme les copines de la mariée sont habillées/maquillées/chaussées, etc. Là tu as de tout : des friqués et des fauchés, des beaux des moches, des gros des maigres, des vieux des jeunes… et tous dans leurs plus beaux atours. Je trouve ça généralement assez touchant et, pour le coup, bien plus important quant à la perception qu’ont les gens de ce qu’est « le beau », le bien habillé, le bien maquillé, etc., qu’une n-ième démonstration des photoshopages ratés.

    • Et je suis encore @arno à 100% sur les codes esthétiques des groupes de mariage (d’ailleurs, être autant d’accord avec @arno devient très inquiétant, pour moi !).
      L’autre jour, nous déambulions dans le jardin botanique de Bordeaux qui semble être devenu la destination hype pour y faire ses photos de mariage. Du coup, on a dû y croiser 3 ou 4 cortèges différents en moins d’une heure et c’était effectivement fascinant à observer.

    • je réédite mon post pour la troisième fois...
      en fait, cette expérience m’énerve. Il n’est que la confirmation de ce que nous, femmes, devons être, une sorte d’obligation à être « belle ».
      Et que les retoucheurs soient payés 5 ou 30 dollars n’y change rien.
      Je vois juste dans cette expérience qu’une injonction (et je parie ma petite culotte que se sont des mecs qui ont réalisé ces retouches/photos) à ce que nous devrions être en tant que femme...
      Voila, femmes de tous pays unissez vous pour ressemblez à ça !!! Et faites vous refaire le nez, les coudes ; les talons, le culs, le vagin...
      Et si je trouve cette expérience édifiante, ça n’empêche pas qu’elle « m’agace grave ».

      #nous_ne_sommes_que_des_objets
      #des_fois_y_a_des_trucs_qui_m_agace

  • OpenLayers 3 Vector Rendering : Topology-Preserving Simplification
    http://boundlessgeo.com/2014/03/openlayers-vector-rendering

    #Simplification de géométries dans les cartes (pour réduire le poids des données géographiques) dans #OpenLayers3 : une solution qui permet de conserver la topologie (les frontières entre polygones).

    Sans conservation de la topologie :

    Avec conservation de la topologie (jusqu’à des niveaux de simplification exagérés, pour montrer le principe) :

    #OL3