• « S’ils veulent mourir ça les regarde, mais qu’ils n’embarquent pas tout le monde avec eux »
    https://acta.zone/sils-veulent-mourir-ca-les-regarde-mais-quils-nembarquent-pas-tout-le-monde-a

    En tant qu’infrastructure fondamentale du capitalisme avancé, la logistique occupe un rôle central dans la crise sanitaire en cours. Dans les entrepôts, s’opposent des directions qui veulent produire à tout prix et des ouvriers qui se battent pour préserver leur santé, celle de leurs familles et la nôtre. Dans la plateforme du groupe Geodis à Gennevilliers, cette bataille soulève des enjeux de vie et de mort. Comme le raconte Nouman1, ouvrier et syndicaliste CGT, c’est dans un rapport renouvelé par la gravité du contexte que s’obtient la préservation des corps. Source : Acta

    • Dans les entrepôts, ces contradictions qui ressurgissent actuellement s’expriment de façon très nette : entre des directions qui veulent produire à tout prix et des ouvriers qui se battent pour préserver leur santé, celle de leurs familles et la nôtre. Dans la plateforme du groupe Geodis à Gennevilliers, cette bataille soulève des enjeux de vie et de mort. Comme le raconte Nouman1, ouvrier et syndicaliste CGT, c’est dans un rapport renouvelé par la gravité du contexte que s’obtient la préservation des corps.

      En ce moment l’entrepôt continue de tourner : comment ça se passe le travail en période de crise sanitaire ? Il y a des mesures mises en place pour vous protéger ? Vous avez déjà eu des cas de Covid-19 ?

      Jusqu’au 17 mars à 23H30, la direction n’a rien fait, mais absolument rien. Enfin si, ils ont juste proposé un point de distribution de gel hydroalcoolique. Mais un seul…pour 300 personnes ! Au bout de 3 heures il n’y avait plus de gel et rien n’était prévu pour réapprovisionner. Ce qui montre bien deux choses : d’abord que les gens étaient inquiets, les salariés ont vite pris les choses au sérieux ; et en parallèle ça montre qu’au contraire la direction n’est pas du tout à la hauteur, ils ne calculent rien, ou alors trop tard.

      Le trop tard a donc eu lieu le 17 mars à 23H30. Un cariste a fait plusieurs malaises respiratoires dans l’entrepôt, sur le quai. Il n’arrêtait pas de tousser et avait du mal à respirer. Il a vomi plusieurs fois. C’était super flippant. On a appelé les urgences et le Samu est venu le chercher immédiatement. À l’hôpital il a été testé positif au Covid-19 et il est resté une semaine, en mauvais état. Maintenant ça va mieux, mais franchement on a cru qu’il allait crever. Le gars il a 6 enfants à la maison2.

      Immédiatement après le malaise, avec les élus CGT on a prévenu tout le monde dans l’entrepôt mais aussi au-delà. On a envoyé des courriers à la direction régionale et nationale, au PDG, avec copies à la CARSAT et à l’Inspection du Travail. Pour les forcer à réagir.
      Le lendemain, la direction a enfin renouvelé le stock de gel. Ils n’avaient pas vraiment le choix, vu que tout le monde était super flippé. Mais ce n’est pas suffisant, un point de gel pour tout le monde. Déjà il faudrait des flacons pour chaque personne, pour que chacun puisse se protéger et protéger les autres en mêmes temps. Mais il faudrait aussi des gants pour tout le monde. Et surtout, il faudrait désinfecter toutes les zones de contacts et dans un entrepôt il y en énormément : tous les scanners qu’on utilise, les douchettes, tous les engins de manutention, c’est des outils qui passent sans arrêt d’une main à l’autre.

      Mais c’était sûr que ça allait arriver. On est nombreux dans l’entrepôt et il y a plein de points de contacts avec l’extérieur. Il y a de grandes chances que le gars ait chopé le virus sur le site, avec les camions qui viennent de partout. On a des chauffeurs qui viennent tous les jours de l’Oise où il y avait pas mal de cas, mais aussi du Nord, ou de plein d’autres pays d’Europe. Et même après la fermeture des frontières avec l’Italie, les circuits logistiques ont continué de tourner. Les boites faisaient passer les camions par le Luxembourg ou la Suisse. Alors qu’on sait que le virus peut rester plusieurs jours sur une surface, les colis continuaient de sortir des camions et dans les entrepôts personne n’était protégé.

      Dans de nombreux cas on voit que les syndicalistes de base ont réagi bien avant les directions d’entreprises. C’était le cas chez vous aussi ? À partir de quand vous avez commencé à sentir le risque ?

      Dès le 11 mars on a eu des suspicions de cas dans l’entrepôt, mais c’était mis sous le tapis. Il y a deux ouvriers qui ont été renvoyé chez eux, un salarié et un intérimaire, avec des signaux assez clairs, la toux et des poussées de fièvre. Mais la direction n’a rien communiqué là-dessous. Ils ne voulaient surtout pas risquer des droits de retrait ou la fermeture du site. Nous on a eu l’information directement par les personnes malades.

      #ouvrier #logistique #Géodis #crise_sanitaire #travail #économie #premiers_de_corvée #travailleurs_exposés #droit_de_retrait #syndicalisme

    • Question (de) classe
      https://www.lantivol.com/2023/02/les-breves-du-satirique-fevrier-2023.html

      Sur Cnews, au cours de l’émission «  La Parole aux Français   » du 7 février 2023, un encravaté du plateau s’adresse à un cariste en duplex depuis Saint-Omer : «  Je ne veux pas du tout contester ce que vous nous dites… mais en quoi conduire un chariot élévateur c’est un métier dur ?   ».

      #travail #retraites

  • Claude Got : « Nous n’avons pas encore intégré les méthodes qui ont réduit la mortalité en Chine »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/28/claude-got-nous-n-avons-pas-encore-integre-les-methodes-qui-ont-reduit-la-mo

    Quand le bilan de l’épidémie du Covid-19 sera terminé, l’insuffisance de dispositifs de protection personnelle apparaîtra comme l’erreur de gestion la plus grave. Minimiser l’intérêt des masques pour l’ensemble des personnes exposées a été une manœuvre pour réduire la faute des pouvoirs publics qui n’ont pas maintenu le stock de masques commandé par [l’ancienne ministre de la santé] Roselyne Bachelot, en 2009

    • Je repense depuis quelques jours à mon projet de voile laïque. En tout cas je vais pouvoir ressortir avec une voilette en plus de mon foulard de braqueuse comme ca je me touche pas le visage. Je verrai bien toute la population en abaya. Ca me ferai bien marrer de voire tous ces coqs gaulois élécteurs du FN contraint de porter le voile.
      #voile_laïque

    • La seconde erreur a été de dénigrer les méthodes de protection dites « artisanales » permettant d’attendre le retour à une production professionnelle suffisante. Il fallait définir les méthodes et les produits utilisables, validés par des spécialistes avant la fin du mois de février. La Chine a fait le bon choix d’associer le confinement dans les habitations et l’obligation d’être protégé par un masque. Elle a su mettre en œuvre plusieurs choix dans un délai très court que ce soit dans la fabrication d’hôpitaux ou le passage de 10 millions à 100 millions de masques par jour. Nous n’avons pas eu cette réactivité.

      https://www.craftpassion.com/face-mask-sewing-pattern

    • oui mais en france « On est les plus forts » ce gvt viriliste préfère dire « allez donc à la guerre à poil, les habits faits à la maison ne servent à rien, d’ailleurs les habits ne servent que quand vous êtes morts. Et puis on a #Geodis, mieux que les avions de l’armée car ils souspayent leurs ouvriers et d’ici 3 mois vous les aurez vos masques (#oupas) »

      tu as vu https://seenthis.net/messages/835160
      A propos de Geodis
      https://lemediapresse.fr/social/derriere-les-profits-records-de-geodis-la-souffrance-de-ses-ouvriers

      #engraissement_en_vue
      #profiteurs_de_guerre

    • Le vrai danger, c’est que le képi qui fait les contrôles, il voit le type, il va illico être persuadé qu’il le prend pour un con. (Et comme tu sais, le képi, il aime pas qu’on le prenne pour une con.)

    • Cent fois oui. Mais depuis le CHU de Grenoble (pour pallier la #pénurie) et de multiples initiatives venus d’en bas (masques fabriqués un peu partout, y compris à domicile, pour soi, les proches, voire au delà, fabrication avec imprimante 3D de visières de protection pour des soignants, de pièces de rechange pour des respirateurs), des initiatives émergent, circulent, se diffusent, par exemple :

      Distribution de repas à la Cantine des Pyrénées [ et de masques par les mêmes ] , publié le 23 mars.
      https://paris-luttes.info/distribution-de-repas-a-la-cantine-13688

      Utilisons ce temps libre pour imaginer la société de demain.
      La #Cantine_des_Pyrénées avait sous la main des masques FFP2, en grande quantité, et nous en avons distribué 30 000 à des structures de soin et du personnel soignant. Mais il en faudra bien plus.

      Ces apports immanents à la société sont d’ailleurs souvent cités par les personnels soignants ("les seuls masques qu’on a c’est des dons", « on demande et ou on nous apporte des repas », tandis que d’autres effectuent des gardes sans autre nourriture que celle qu’ils apportent individuellement, etc.).

      Si le retard de la star up nation persiste (et se reproduit, cf la pénurie de médicaments indispensables qui s’annonce), les institutions les plus officielles doivent désormais s’en mêler, suivre le mouvement, sans que cela fasse l’objet d’une politique effective (on est loin loin loin du raout Raoult).

      Téléchargez AFNOR Spec – Masques barrières version 1.0
      https://telechargement-afnor.org/masques-barrieres?_ga=2.21063035.130567097.1585335913-61532588

      AFNOR met à disposition de tous un référentiel de fabrication de masques, dit « #masques_barrières ». Pensé pour les néofabricants de masques et les particuliers, il permet de concevoir un masque destiné à équiper toute la population saine et complète la panoplie des indispensables gestes barrières face à l’épidémie de Coronavirus.

    • Testing the efficacy of homemade masks: would they protect in an influenza pandemic? - PubMed - NCBI (2013)
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24229526

      CONCLUSION:

      Our findings suggest that a homemade mask should only be considered as a last resort to prevent droplet transmission from infected individuals, but it would be better than no protection.

    • ah c’est bizarre moi je n’ai pas de blocage sur cet article (et je ne suis pas abonnée).

      PostEverything
      Perspective

      Simple DIY masks could help flatten the curve. We should all wear them in public.

      by Jeremy Howard

      Jeremy Howard is a distinguished research scientist at the University of San Francisco, founding researcher at fast.ai and a member of the World Economic Forum’s Global AI Council.

      March 28, 2020 at 8:18 p.m. GMT+1

      When historians tally up the many missteps policymakers have made in response to the coronavirus pandemic, the senseless and unscientific push for the general public to avoid wearing masks should be near the top.

      The evidence not only fails to support the push, it also contradicts it. It can take a while for official recommendations to catch up with scientific thinking. In this case, such delays might be deadly and economically disastrous. It’s time to make masks a key part of our fight to contain, then defeat, this pandemic. Masks effective at “flattening the curve” can be made at home with nothing more than a T-shirt and a pair of scissors. We should all wear masks — store-bought or homemade — whenever we’re out in public.

      At the height of the HIV crisis, authorities did not tell people to put away condoms. As fatalities from car crashes mounted, no one recommended avoiding seat belts. Yet in a global respiratory pandemic, people who should know better are discouraging Americans from using respiratory protection.

      Facing shortages of the N95 masks needed by health-care workers, the U.S. surgeon general announced on Feb. 29 that masks “are NOT effective in preventing general public from catching #Coronavirus,” despite significant scientific evidence to the contrary. This is not just a problem in the United States: Even the World Health Organization says, “you only need to wear a mask if you are taking care of a person with suspected 2019-nCoV infection.”

      There are good reasons to believe DIY masks would help a lot. Look at Hong Kong, Mongolia, South Korea and Taiwan, all of which have covid-19 largely under control. They are all near the original epicenter of the pandemic in mainland China, and they have economic ties to China. Yet none has resorted to a lockdown, such as in China’s Wuhan province. In all of these countries, all of which were hit hard by the SARS respiratory virus outbreak in 2002 and 2003, everyone is wearing masks in public. George Gao, director general of the Chinese Center for Disease Control and Prevention, stated, “Many people have asymptomatic or presymptomatic infections. If they are wearing face masks, it can prevent droplets that carry the virus from escaping and infecting others.”

      My data-focused research institute, fast.ai, has found 34 scientific papers indicating basic masks can be effective in reducing virus transmission in public — and not a single paper that shows clear evidence that they cannot.

      Hospitals battling coronavirus are short on vital supplies. This aid group is rushing to help.

      Direct Relief provides aid to global hotspots during disasters. Now they are responding to the coronavirus outbreak at home, as U.S. hospitals appeal for help. (Ray Whitehouse, Julia Weissman, Nicholas Weissman/The Washington Post)
      Studies have documented definitively that in controlled environments like airplanes, people with masks rarely infect others and rarely become infected themselves, while those without masks more easily infect others or become infected themselves.

      Masks don’t have to be complex to be effective. A 2013 paper tested a variety of household materials and found that something as simple as two layers of a cotton T-shirt is highly effective at blocking virus particles of a wide range of sizes. Oxford University found evidence this month for the effectiveness of simple fabric mouth and nose covers to be so compelling they now are officially acceptable for use in a hospital in many situations. Hospitals running short of N95-rated masks are turning to homemade cloth masks themselves; if it’s good enough to use in a hospital, it’s good enough for a walk to the store.

      I’m an ER doctor. The coronavirus is already overwhelming us.

      The reasons the WHO cites for its anti-mask advice are based not on science but on three spurious policy arguments. First, there are not enough masks for hospital workers. Second, masks may themselves become contaminated and pass on an infection to the people wearing them. Third, masks could encourage people to engage in more risky behavior.

      None of these is a good reason to avoid wearing a mask in public.

      Yes, there is a shortage of manufactured masks, and these should go to hospital workers. But anyone can make a mask at home by cutting up a cotton T-shirt, tying it back together and then washing it at the end of the day. Another approach, recommended by the Hong Kong Consumer Council, involves rigging a simple mask with a paper towel and rubber bands that can be thrown in the trash at the end of each day.

      Masks used to ward off coronavirus show up on Hong Kong beaches
      Many Hong Kong residents have been wearing masks during the global coronavirus outbreak, but now discarded masks are washing up on area beaches. (Reuters)
      It’s true that masks can become contaminated. But better a mask gets contaminated than the person who is wearing it. It is not hard to wash or dispose of a mask at the end of the day and then wash hands thoroughly to prevent a contaminated mask from spreading infection.

      The virus makes us weigh the value of a life. We can’t know if we’ve gotten it right.

      Finally, the idea that masks encourage risky behavior is nonsensical. We give cars anti-lock brakes and seat belts despite the possibility that people might drive more riskily knowing the safety equipment is there. Construction workers wear hard hats even though the hats presumably could encourage less attention to safety. If any risky behavior does occur, societies have the power to make laws against it.

      Many authorities still advise only people with symptoms to wear masks. But this doesn’t help with a disease like covid-19, since a person who does not yet show symptoms can still be contagious. A study in Iceland, where there has been unprecedented levels of testing, found that “about half of those who tested positive [for covid-19] are nonsymptomatic,” according to Iceland’s chief epidemiologist, Thorolfur Gudnason. In fact, in early February, National Institute of Allergy and Infectious Diseases Director Anthony S. Fauci warned there was strong evidence that covid-19 spreads even among people without symptoms. If we all wear masks, people unknowingly infected with the coronavirus would be less likely to spread it.

      I also have heard suggestions that widespread usage of masks in the West will be culturally impossible. The story of the Czech Republic debunks this notion. Social media influencers campaigning to encourage DIY mask creation catalyzed an extraordinary mobilization by nearly the whole population. Within three days, there were enough masks for everyone in the country, and most people were wearing them. This was an entirely grass-roots community effort.

      When social distancing requirements forced a small bar in Prague to close, its owner, Štefan Olejár, converted Bar Behind the Curtain into a mask manufacturing facility. He procured sewing machines from the community and makes about 400 cotton masks per day. The bar employs 10 people, including a driver who distributes the masks directly to people who are not able to leave their homes.

      There are “mask trees” on street corners around the country, where people hang up masks they have made so others can take them.

      The most important message shared in the Czech Republic has been this: “My mask protects you; your mask protects me.” Wearing a mask there is now considered a prosocial behavior. Going outside without one is frowned on as an antisocial action that puts your community at risk. In fact, the community reaction has been so strong that the government has responded by making it illegal to go out in public without a mask.

      When I first started wearing a mask in public, I felt a bit odd. But I reminded myself I’m helping my community, and I’m sure in the coming weeks people who don’t wear masks will be the ones who feel out of place. Now I’m trying to encourage everyone to join me — and to get their friends to wear masks, too — with a social media campaign around #masks4all.

      Community use of masks alone is not enough to stop the spread. Restrictions on movement and commerce need to stay in place until hospital systems clearly are able to handle the patient load. Then, we need a rigorous system of contact tracing, testing and quarantine of those potentially infected.

      Given the weight of evidence, it seems likely that universal mask wearing should be a part of the solution. Every single one of us can make it happen — starting today.

    • Not wearing masks to protect against coronavirus is a ‘big mistake,’ top Chinese scientist says | Science | AAAS
      https://www.sciencemag.org/news/2020/03/not-wearing-masks-protect-against-coronavirus-big-mistake-top-chinese-sc

      (après ça je vais arrêter de spammer seenthis à propos de l’utilité des #masques ; je pense qu’on en est tous et toutes convaincues)

  • 600 millions de masques : l’objectif du « pont aérien » en préparation entre la Chine et la France, Piotr Smolar et Nathalie Guibert
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/03/27/600-millions-de-masques-l-objectif-du-pont-aerien-en-preparation-entre-la-ch
    Déchargement par des soldats de l’armée tchèque de matériel médical en provenance de Chine, sur l’aéroport de Pardubice, le 22 mars. JOSEF VOSTAREK / AFP

    La rotation des avions pourrait durer plusieurs mois, en fonction des aléas de la production, afin de combler la pénurie de matériels dont souffrent les hôpitaux français.

    Six cents millions de #masques chinois, dont 74 millions de FFP2, les protections respiratoires les plus performantes. Tel est l’objectif spectaculaire du marché, en plusieurs volets, qu’est en train de passer la France avec des fabricants de la région de Shenzhen, en urgence. Confronté à la nécessité de reconstituer des stocks quasi vides, pouvant mettre en danger la vie des Français, selon ses détracteurs , le gouvernement compte initier un « pont aérien » avec la Chine.

    Des #appareils_respiratoires sont aussi prévus, mais la question des tests du coronavirus demeure irrésolue. La rotation des avions pourrait durer près de 14 semaines, selon les informations du Monde, en fonction de la rapidité de la production sur place. Un avion-cargo doit décoller le 29 mars, pour ramener dix millions de masques. Un autre le 31 mars, avec une quantité similaire attendue.

    « Nous avons prévu des avions-cargos qui iront en Chine chercher les masques. Ils sont prévus, ils sont affrétés, on peut évoquer l’image du pont aérien. De fait, c’est ce qui va se passer », a expliqué le premier ministre, Edouard Philippe, au Sénat, le 25 mars. Il a fallu raccourcir au maximum les délais, trouver les premiers trajets, sans disposer de toutes les garanties sur la qualité des livraisons à venir. Un marché interministériel d’affrètement en urgence a été passé le week-end des 21 et 22 mars, mentionnant déjà quatre vols – à 1,5 million d’euros l’aller-retour – de 10 millions de masques chacun. L’ordonnateur est la Direction des achats de l’Etat (DAE), qui relève du ministre des finances et des comptes publics. La DAE procède à ces achats sous l’autorité du premier ministre.

    Un défi logistique

    Reste à faire voler des avions, ce qui est une gageure dans la période, des professionnels du secteur logistique évoquant une situation « non plus de crise mais de chaos ». Avico, le courtier privé de la défense qui a effectué, sur divers appareils, une trentaine de vols de rapatriement de Français depuis l’étranger, a ainsi tenté de trouver un avion immédiatement après l’appel gouvernemental. Un A340 portugais qui partait de Shanghaï dans le week-end avec une cargaison de masques disposait de place pour un fret supplémentaire. Mais ce créneau n’a pu être pris.

    Les cinq prestataires du ministère des armées pour les affrètements urgents de fret n’ont toutefois pas été sollicités pour ces vols de matériel médical. Et dans les circonstances actuelles, extrêmement précaires sur le plan de la circulation aérienne, il a été décidé de scinder le marché. En ce qui concerne la partie acheminement, c’est la société Geodis qui en a la charge. A elle de trouver les appareils capables de maintenir ce pont aérien. L’agence nationale Santé publique France est responsable de l’approvisionnement en masques. L’ambassade de France à Pékin essaiera, dans la mesure du possible, de vérifier la qualité de la production chinoise.

    Une fois en France, les équipements seront dans un premier temps acheminés dans les huit entrepôts de Santé publique France, répartis sur tout le territoire. Puis la livraison envisagée par le gouvernement serait confiée à différents prestataires. Selon nos informations, Girodmedical, un distributeur en ligne qui livre de grands comptes tels que les hôpitaux, est concerné. L’entreprise située dans la région de Nantes, a toutefois répondu au Monde : « Nous ne pouvons commenter aucune information ».

    La Chine « veut montrer sa force »

    D’autres pays européens ont procédé différemment, et plus vite. La République tchèque et la Slovaquie ont utilisé leur cotisation au contrat de transport stratégique Salis géré par l’OTAN avec un Antonov 124, le plus gros porteur du monde, pour acheminer des matériels médicaux depuis Shenzen, soit 70 tonnes le 21 mars, opération qui devait être renouvelée les 23 et 31 mars.
    A l’Elysée, on tient à souligner la réciprocité qui a existé entre Européens et Chinois, pour rejeter toute idée de sauvetage du Vieux Continent par Pékin. On rappelle qu’à la fin janvier, le gouvernement chinois avait sollicité l’aide de la Commission européenne, qui avait envoyé 56 tonnes de matériel sanitaire, notamment des combinaisons de protection, du désinfectant et des masques chirurgicaux. Aucune publicité n’avait alors été faite sur ce sujet, pour ne pas embarrasser la Chine. La réciproque n’est guère vraie.

    Aujourd’hui, la donne a changé. « On voit bien le récit géopolitique qui s’installe côté chinois, et dans une moindre mesure côté russe, dit une source à l’Elysée. Pékin veut montrer sa force, prétend avoir surmonté la crise et battu le virus au point de venir en aide au monde entier, en ciblant à court terme l’Europe. Il faut assumer le fait qu’on a besoin de ces masques à court terme, dans la guerre sanitaire dont parle le président. Ensuite, on aura une question plus générale à traiter, sur la dépendance économique, qu’on fait mine de découvrir sur les médicaments par exemple. Comment peut-on produire et distribuer nous-mêmes ? »

    Des contacts nourris entre Paris et Pékin

    Pékin n’a pas seulement davantage de moyens de production que les Européens. Le régime chinois accompagne ses cargaisons d’une puissante propagande, destinée à faire oublier son déni et ses mensonges pendant les deux premiers mois de la crise sanitaire, à Wuhan. Au cours des derniers jours, la Chine a envoyé des équipements respiratoires, des cargaisons de gants et de masques, à de nombreux pays européens, dont l’Italie, l’Espagne, la Grèce, la Serbie, et bien entendu la France. Des fournitures qui comportent de sérieux risques : le quotidien espagnol El Pais soulignait jeudi que les 640 000 tests envoyés au pays étaient défectueux, pas assez sensibles.
    Le milliardaire chinois Jack Ma a aussi organisé son propre réseau d’aide, par exemple vers la Belgique. Mais l’ampleur du marché passé par le gouvernement français dépasse largement les aides ponctuelles, de type humanitaire. Les contacts politiques entre les deux pays ont été nombreux ces derniers jours. En début de semaine, Emmanuel Macron s’est entretenu avec le président chinois Xi Jinping. De son côté, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a dialogué par téléphone avec son homologue Wang Yi, jeudi 26 mars.

    Pékin est reconnaissant à la France de s’être opposée, parmi d’autres, lors de la visioconférence du G7 tenue la veille, aux propos incriminants tenus par le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo. Celui-ci souhaitait que les participants emploient dans un communiqué final l’expression « virus de Wuhan ». Le responsable américain a mis en cause directement le Parti communiste chinois pour l’ampleur de la crise. Ne pas reconnaître cette responsabilité équivaudrait, selon lui, à une forme de complicité passive, a rapporté une source française au Monde. D’où l’atmosphère extrêmement houleuse de la discussion, par écrans interposés.

    Le 14 mars : Covid-19 : la discrète bataille des masques entre la France, l’Allemagne et l’Italie

    La Commission européenne presse Paris et Berlin de partager leurs stocks avec d’autres pays.

    Montrer l’exemple. Empêcher que d’autres Etats soient tentés, eux aussi, de garder pour eux leurs masques, gants et autres combinaisons médicales. Neuf jours après que la France et l’Allemagne, selon des modalités différentes, ont décidé de conserver les matériels médicaux de protection dont elles disposaient sur leur territoire, alors que la situation italienne commençait à devenir préoccupante, la Commission européenne a fini par réussir, vendredi 13 mars, à les faire revenir à des considérations plus altruistes.

    Face à la progression dramatique de l’épidémie de coronavirus en Italie, Bruxelles ne pouvait pas rester inactive. D’abord, parce que le décret de réquisition de Paris et l’ordonnance d’interdiction d’exportation de Berlin, tous deux publiés le 4 mars, contrevenaient à l’un des principes fondamentaux régissant le marché intérieur de l’Union européenne (UE) : le droit à la libre circulation des marchandises. Ensuite, parce que les deux pays possèdent une quantité importante de matériels médicaux de protection : tandis que la France a constitué des stocks stratégiques, l’Allemagne en fabrique en grande quantité et a sur son territoire le centre de distribution d’un producteur américain.

    Indifférence
    « Les deux cas de figure étaient différents. La France voulait lutter contre la spéculation et garder les masques pour son personnel médical, les chercheurs en laboratoire et les malades. L’Allemagne, elle, gardait ses masques chez elle mais n’empêchait pas quiconque le souhaitait de s’approvisionner pour constituer des stocks », explique une source européenne. Deux situations distinctes, donc, mais pas de différence essentielle du point de vue de Bruxelles : pour la Commission, le décret de réquisition français comme l’interdiction d’exportation allemande étaient tout aussi inacceptables.
    Accusée d’indifférence à l’égard du drame que vivait l’Italie, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a compris qu’elle avait personnellement intérêt à se saisir du dossier. De son côté, le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, a pris contact avec les industriels pour faire un état des lieux des stocks et des capacités de production. Le sujet a été évoqué, le 6 mars, lors de la réunion extraordinaire des ministres européens de la santé, à Bruxelles. Mais c’est la tribune libre de l’ambassadeur italien auprès de l’UE, Maurizio Massari, publiée sur le site Politico, mardi 10 mars, qui a accéléré les choses. Le diplomate y racontait que son pays avait demandé des masques à ses partenaires, mais sans succès. « Seule la Chine a répondu. Ce n’est pas bon signe en ce qui concerne la solidarité européenne », écrivait-il.

    La Chine – d’où la pandémie est partie – a tout fait, de son côté, pour que son geste ait le plus de retentissement possible. Ainsi, dans la soirée de jeudi, un Airbus A350 en provenance de Shanghaï a atterri sur l’aéroport romain de Fiumicino. A son bord, neuf palettes contenant du matériel respiratoire, des électrocardiogrammes et plusieurs dizaines de milliers de masques, et d’autres matériels mis à disposition par la Croix rouge chinoise, mais aussi neuf médecins spécialistes chinois, ayant tous œuvré dans la lutte contre la propagation du virus dans l’empire du Milieu. A l’arrivée de l’avion, le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio, a chaleureusement salué les autorités chinoises : « C’est ce que nous appelons de la solidarité et je suis certain que d’autres arrivées se produiront », a-t-il remercié, ajoutant : « Nous ne sommes pas seuls, il y a des personnes dans le monde qui veulent aider l’Italie. » Comment mieux souligner que les partenaires le plus proches de l’Italie, eux, ont manqué à l’appel ?

    Bruxelles a donc demandé à la France et à l’Allemagne de revoir leur copie et d’y stipuler clairement que les matériels de protection présents sur leur sol pouvaient être mobilisés pour les appels d’offres conjoints de l’UE et les besoins de tel ou tel pays. « Il est possible de prévoir des restrictions d’exportations, mais il faut que ceux qui sont en contact avec les malades ou le virus, partout en Europe, soient prioritaires », explique un fonctionnaire.

    Réaction en chaîne

    Compte tenu de l’explosion des besoins en France et en Allemagne, les décisions de leurs gouvernements n’auraient sans doute pas bouleversé la donne. Outre-Rhin, par exemple, une entreprise comme Gehe Pharma Handel, qui fournit quotidiennement plus de 6 500 pharmacies dans le pays, a vu ses demandes en masques de protection respiratoire multipliées par dix depuis février. « Aujourd’hui, nous ne sommes que très partiellement en capacité de livrer les masques qui nous ont été commandés », explique la direction de l’entreprise. Et ce, alors que l’Allemagne – avec plus de 3 600 cas détectés dont 8 mortels – a été pour l’instant beaucoup plus épargnée que la France ou l’Italie.

    Berlin s’y sera repris à deux fois avant de fournir un texte qui convienne aux autorités européennes. Jeudi, le gouvernement allemand a proposé une mouture qui n’a pas été jugée à la hauteur, même si elle prévoyait la possibilité d’exporter du matériel de protection sous certaines conditions. Vendredi soir, Berlin était encore en train de travailler à la modification de son ordonnance. Selon le journal La Repubblica, samedi, l’Allemagne aurait autorisé l’envoi d’un million de masques et autre matériel de protection dans la péninsule.
    Trois autres pays ont cependant notifié à la Commission leur intention d’interdire l’exportation de matériel de protection médicale : la République tchèque, la Bulgarie et… l’Italie. D’autres, comme la Pologne, l’envisagent également. Face à ce début de réaction en chaîne en contradiction avec les promesses de solidarité formulées par Emmanuel Macron et Angela Merkel, la Commission a donc décidé de réagir. Vendredi, Mme von der Leyen a ainsi regretté que des « Etats membres empêchent les équipements de protection médicale d’arriver jusqu’aux patients et médecins qui en ont besoin, en ces temps où la solidarité est nécessaire ».

    Le 7 mars : Pékin a augmenté ses capacités de production et mène une diplomatie du masque à travers le monde pour redorer son blason.

    Foyer principal de l’épidémie due au coronavirus, la Chine démultiplie ses capacités de production de masques. Malgré les pénuries, elle met désormais un point d’honneur à en redistribuer à travers le monde – au côté souvent de matériel médical et de kits de test du virus. L’Iran, qui avait puisé dans ses stocks pour envoyer un million de masques en Chine début février au point d’en manquer très vite, en a reçu 250 000 de Pékin fin février. La Corée du Sud et le Japon, qui en ont fourni plusieurs millions, en ont reçu en retour des centaines de milliers récemment.

    Outre les donations gouvernementales chinoises, les patrons du privé sont appelés à la rescousse : Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, a annoncé, lundi 2 mars, une donation d’un million de masques au Japon et à l’Iran. La presse chinoise a rapporté début mars la distribution, fin février, de masques gratuits dans la rue à Nagoya, au Japon, par des étudiants chinois présents dans le pays dans le cadre d’un échange universitaire.

    Eviter la stigmatisation du pays
    Voici le temps de la « diplomatie du masque », devenu un signe de good will (« bonne volonté »), d’abord en Asie puis dans le reste du monde, après les fortes tensions géopolitiques générées par la propagation du coronavirus.
    Séoul était en plein réchauffement avec Pékin quand le Covid-19 a frappé – ce qui explique que la Corée du Sud n’ait pas imposé de quarantaine aux voyageurs venant de Chine – tout comme le Japon, qui devait accueillir Xi Jinping fin avril pour la première visite d’Etat d’un président chinois depuis 2008, après des années d’animosité. Le voyage a été repoussé.

    Dans les premières semaines de l’épidémie, la Chine s’était indignée de voir certains pays, notamment les Etats-Unis, fermer leurs frontières ou stigmatiser ses ressortissants – jusque des pays « amis » comme la Russie – tout en couvrant de louanges les alliés les plus fidèles, comme le Cambodge.
    « Quand une idéologie, une personne détenant des secrets comme Snowden, un nuage radioactif ou des migrants traversent une frontière entre deux pays, et ce faisant, provoquent des conséquences sur les rapports de pouvoir de part et d’autre, on est face à un facteur géopolitique. C’est le cas du virus, et il entraîne une géopolitique du masque », souligne, depuis Taipei, le sinologue Stéphane Corcuff, de Sciences Po Lyon.

    Les masques sont d’autant plus symboliques pour Pékin que Peter Navarro, le conseiller pour le commerce de Donald Trump, connu pour son hostilité à la Chine, en a fait fin février un enjeu stratégique de la bataille pour la « relocalisation » des industries parties dans l’ex-empire du Milieu : Pékin a « placé des restrictions à l’exportation des masques N95 [la meilleure qualité] » fabriqués en Chine par la société américaine 3M « pour que nous n’en recevions pas, elle a nationalisé nos usines », avait-il déclaré le 26 février sur la chaîne conservatrice Fox News, annonçant le projet de construire de nouvelles lignes de production de masques aux Etats-Unis. Dans un communiqué publié le 5 mars, le ministère chinois du commerce a déclaré « n’avoir jamais placé aucune restriction » à l’exportation de masques fabriqués en Chine.

    « L’usine du monde »
    Depuis quelques jours, les médias officiels chinois consacrent une grande place au boom de la production de masques dans le pays : celui-ci produit désormais 1,66 million de masques N95 par jour – soit cinq fois plus que début février. Il produit chaque jour 110 millions de masques toutes qualités confondues – soit douze fois plus que début février. Un long article sur le site de l’agence de lutte contre la corruption, publié le 3 mars, décrit cette montée en puissance industrielle comme un « code secret chinois », entendre, une « arme secrète ».

    « Le masque est devenu l’objet symbolique de la lutte contre l’épidémie. A travers les donations à l’extérieur, la Chine veut aujourd’hui démontrer que l’usine du monde a toujours d’énormes capacités de production », explique le chercheur en sciences politiques indépendant Chen Daoyin. « Avec l’épidémie, il y a eu beaucoup d’interrogations, en Chine comme à l’étranger, sur le “destin commun de l’humanité” [une antienne de la propagande] promis par la Chine, et aussi sur les risques pour les autres pays de mettre tous leurs œufs dans le même panier en faisant tout produire en Chine. Maintenant que l’épidémie s’est stabilisée en Chine et qu’une deuxième phase est en cours dans le reste du monde, Pékin redouble d’efforts pour reconstituer une image de leadership », poursuit-il.

    Le point d’orgue de ce retour en force d’une Chine volontariste et fière devait être un livre publié par le département de la propagande du Parti communiste, et intitulé Da guo zhan yi, soit « La grande puissance combat l’épidémie ». Les médias officiels ont annoncé sa publication officielle le 26 février – mais sa distribution n’a pas encore eu lieu. « L’annonce de la sortie du livre a généré plein de quolibets sur Internet, ils se sont sans doute dit que c’était prématuré et qu’il y aurait un retour de bâton. Donc ils attendent », explique un observateur des réseaux sociaux chinois, qui préfère garder l’anonymat.

    #Chine #usine_du_monde

    • Depuis quelques jours, les médias officiels chinois consacrent une grande place au boom de la production de masques dans le pays : celui-ci produit désormais 1,66 million de masques N95 par jour – soit cinq fois plus que début février. Il produit chaque jour 110 millions de masques toutes qualités confondues – soit douze fois plus que début février.

      C’est dément ces chiffres. Par jour !

    • Coronavirus : 16 millions de masques destinés à la France bloqués en Chine
      https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/les-infos-de-05h-coronavirus-16-millions-de-masques-destines-a-la-france-bloques

      Deux avions cargos n’ont pas pu décoller de Paris à cause de l’évolution récente des contrôles sanitaires effectués par les autorités chinoises à l’arrivée.
      L’annulation fait suite à l’évolution récente des contrôles sanitaires effectués par les autorités chinoises. Par peur d’une nouvelle vague de contamination, elles testent obligatoirement les pilotes à l’arrivée. Par ailleurs, le 31 mars, un pilote d’Air France a été testé positif et a été placé en quarantaine comme l’expliquait Le Monde.

      Les autorités chinoises sont très tatillonnes et des discussions sont en cours pour tenter de trouver une solution rapide. « On est sur de grosses négociations » explique une source gouvernementale. La solution serait peut être de passer par un autre pays et que Shanghai ne soit finalement qu’une escale.

      Cela éviterait aux pilotes de dormir en Chine et donc d’éviter un test à l’arrivée puisqu’ils resteraient tout simplement dans l’avion avant de repartir en France. Lundi 6 avril, ce sont 16 millions de masques qui devaient donc arrivés en France.

      Il n’y a aucun problème sur la marchandise, elle est actuellement sous haute protection à Shanghai mais il manque l’essentiel : l’avion pour les ramener en France. Chaque semaine, Air France a pourtant prévu 6 rotations entre les deux pays. Les négociations se poursuivent en ce moment pour faire redécoller les avions au plus vite et chargés de millions de masques.

    • l’article du monde en paywall
      https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/04/coronavirus-foire-d-empoigne-mondiale-pour-l-achat-de-masques-chinois_603556
      J’écoutais un texte sur yt qui demandait la levée des paywall des journaux nationaux (grassement subventionnés) en ce moment où l’information est nécessaire à tout le monde.
      Du coup, je dois comprendre par hypothèse que la france envoie des pilotes non testés en chine dont certains sont donc porteur du virus. #pas_de_tests = #pas_de_masques

    • Coronavirus : toute la planète cherche à acheter des masques de protection en Chine, 4 avril 2020

      https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/04/coronavirus-foire-d-empoigne-mondiale-pour-l-achat-de-masques-chinois_603556

      Cette foire d’empoigne se fait dans l’urgence, car chaque pays est confronté à la pénurie et à des opinions publiques abasourdies par le manque d’anticipation.

      L’avion d’une équipe de football américain déchargé de sa cargaison de masques en provenance de Chine, à Boston (Massachusetts), le 2 avril. JIM DAVIS / REUTERS

      C’est la grande cohue aux portes des ­usines chinoises, auprès desquelles toute la planète cherche à se procurer des masques de protection pour freiner la propagation du coronavirus. Dans cette foire d’empoigne se font concurrence les Etats entre eux, mais aussi les collectivités locales et les entreprises. Le tout dans l’urgence, car chacun est confronté à la pénurie et à des opinions publiques abasourdies par le manque d’anticipation de leurs dirigeants, et ce alors que l’essentiel du trafic aérien à destination de la Chine a été supprimé. « Il y a une course aux masques en Chine, il faut être prêt à dégainer tout de suite pour ­réussir à passer une commande », résume Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine.

      Le gouvernement français a lancé ce qu’il compare à un « pont aérien » avec la Chine – des vols cargos payés au prix fort pour importer 600 millions de masques. Ils doivent notamment approvisionner les hôpitaux. Mais les régions conservent la responsabilité de trouver des masques pour les établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes et les soignants à domicile. La Nouvelle-Aquitaine devait réceptionner une commande de 2,6 millions de masques ce week-end, à l’issue d’un parcours du combattant : la cargaison devait d’abord décoller de Shenzhen (sud), grand centre industriel qui jouxte Hongkong. Mais face à l’engorgement du terminal cargo de l’aéroport, elle a été envoyée par camion jusqu’à Shanghaï (est). Là, l’attente s’annonçait si longue que le tout a finalement été convoyé pour un décollage depuis Zhengzhou, 950 km à l’ouest.

      « Course contre la montre »

      L’Ile-de-France a connu pire déconvenue. Lorsque, le 20 mars, le gouvernement lève sa réquisition des masques sur le territoire, Valérie Pécresse, présidente de la région, se précipite car les besoins sont grands. Elle procède à une commande de plusieurs millions de masques auprès d’un fournisseur chinois. Mais très vite, sans nouvelles de la cargaison, la région se rend compte que le stock a été tout simplement vendu à une autre partie, plus offrante. « Nous ne savons même pas qui l’a acheté finalement, on parle d’Américains, mais en réalité, c’est difficile à dire », précise-t-on dans l’entourage de la présidente.

      Cette situation ubuesque est la conséquence d’une demande en flux hypertendu et d’une concurrence impitoyable. Il faut désormais payer rubis sur l’ongle dès l’ordre passé, parce que les producteurs peuvent se permettre de l’exiger, mais aussi en raison du coût de leurs matières premières. « Auparavant, il fallait un premier versement, d’environ 30 %, puis le reste après livraison. La nouveauté, c’est que les usines veulent 100 % comptant à la commande, sinon les autres passent avant », explique Melvin Gerard, consultant dans l’import-export avec la Chine.

      L’Ile-de-France a fait appel aux réseaux de ses entreprises, mais également à la communauté d’origine chinoise afin de trouver un producteur fiable. « Nous nous sommes battus car la recherche de masques est une course contre la montre pour identifier les producteurs et, surtout, faire décoller les cargaisons. Nous avons pu sécuriser une filière d’approvisionnement grâce à la communauté franco-chinoise en Ile-de-France », explique Valérie Pécresse.

      Dans un dépôt stockant des masques, à Marolles (Marne), le 30 mars. Photo fournie par l’armée. THOMAS PAUDELEUX / ECPAD VIA AP

      Les différents chefs d’Etat, Emmanuel Macron en tête, ont beau promettre de réfléchir à terme à cette dépendance à la Chine, dont ils prennent conscience avec la crise sanitaire, la République populaire se révèle plus incontournable que jamais. Dès janvier, alors que le virus faisait ses premiers ravages, sa propre demande et celle de ses voisins asiatiques l’ont poussée à augmenter ses capacités de production : 3 000 nouveaux fabricants se sont lancés sur un marché qui en comptait déjà 4 000. La Chine – qui, l’année dernière, livrait la moitié des masques sur la planète – aurait dopé sa capacité de production à 110 millions d’unités par jour fin février, selon les chiffres officiels, cinq fois plus qu’un mois plus tôt.

      Le constructeur automobile BYD se targue d’avoir lancé en deux semaines la plus grosse ligne de production mondiale, et assure au Monde qu’elle sort désormais 10 millions d’unités par jour. Le géant de l’assemblage des smartphones Foxconn s’est jeté dans la mêlée au même moment. Un producteur de serviettes de protection contre l’incontinence de la province rurale de l’Anhui, U-Play, explique s’être converti aux masques en trente-cinq jours car le gouvernement local peinait à en trouver, confronté à la demande des autres provinces.

      Dans cette bataille, la qualité laisse souvent à désirer. Les Pays-Bas ont rappelé 600 000 masques FFP2 défectueux, réceptionnés le 21 mars d’un fabricant chinois. Mais Pékin est soucieux de son image, et se pose désormais d’autant plus en position de sauveur qu’il a été accusé d’avoir étouffé la révélation, par des médecins de la ville de Wuhan, de l’existence d’un nouveau virus, fin décembre 2019. Depuis mardi 31 mars, les usines du pays ne peuvent plus exporter de matériel médical ou de protection si elles n’ont pas reçu la licence les autorisant à vendre sur le ­marché chinois. Selon une source au ministère français de la santé, aucun problème de qualité n’a été décelé sur les premiers arrivages en France, par deux avions affrétés lundi 30 mars et mercredi 1er avril par la société Geodis, qui ont ramené près de 20 millions de masques.

      L’amertume des pilotes

      L’autre défi est logistique. Outre Geodis, qui doit affréter une quinzaine de vols Antonov pendant ce mois d’avril dans le cadre du « pont aérien » avec la Chine, Air France prévoit six rotations par semaine. Les deux premiers vols de la compagnie française ont eu lieu dimanche 29 mars et mercredi 1er avril, acheminant chacun 80 tonnes de matériels – essentiellement des masques, près de 8 millions au total – à destination de la France. Une grande partie, le 29 mars, a été importée à l’initiative du groupe LVMH. Le prochain vol est prévu le 5 avril. En privé, le président Emmanuel Macron a critiqué la lenteur du ministère de la santé, qui s’est fait prendre de vitesse, pour des raisons administratives, dans la prise en charge des masques sur le terrain, en Chine.

      Les équipages qui participent à ces vols à vide dans le sens de la Chine sont soumis à un protocole sanitaire très strict. C’est dans ce cadre qu’un pilote d’Air France a été retenu sur place, selon nos informations, confirmées par Air France. A la suite d’un test positif au Covid-19, il a été « placé en observation dans un centre médicalisé » chinois le 31 mars, précise la compagnie, qui s’efforce d’obtenir son retour « le plus rapidement possible ».

      Du côté des syndicats de pilotes, une certaine amertume s’exprime en raison de l’écho donné aux vols affrétés par Geodis. « On aimerait que le travail d’Air France soit davantage mis en valeur par le ministère des affaires étrangères, dit une source syndicale. On s’offusque du fait que les vols d’Antonov soient tant évoqués, alors qu’ils sont à un tarif délirant de 1,5 million d’euros pièce. »

      La ruée mondiale sur le matériel de protection chinois est source de vives crispations diplomatiques. Le ministre de l’intérieur du Land de Berlin, Andreas Geisel, a ainsi accusé les Etats-Unis de « piraterie moderne » dans un article de vendredi du Tagesspiegel révélant qu’une cargaison de masques de type FFP2 de la marque américaine 3M, produits en Chine à destination des soignants de la capitale allemande, a été « confisquée » lors d’un transbordement à l’aéroport de Bangkok. L’entreprise du Minnesota résiste à une injonction de l’administration de Donald Trump d’expédier l’intégralité de sa production asiatique vers les Etats-Unis et de cesser de fournir le Canada et l’Amérique latine. Cet ordre, qui aurait des « implications humanitaires importantes », selon l’industriel, suscite l’ire du premier ministre canadien, Justin Trudeau.

      Les Etats américains eux-mêmes se plaignent de voir l’administration fédérale se montrer plus offrante à chaque fois qu’ils tentent de passer une commande aux Etats-Unis. Au point que le gouverneur du Massachusetts, Charlie Baker, a utilisé un avion de l’équipe de football des New England Patriots pour aller chercher une livraison en Chine pour sa région. Cette concurrence américaine nourrit la guerre au plus offrant. Un membre de l’état-major américain, l’amiral John Polowczyk, chargé de l’approvisionnement, a assumé avoir une équipe qui « parcourt le monde » pour prendre tous les équipements nécessaires que les Etats-Unis peuvent récupérer. Il a précisé que six avions-cargos avaient déjà ramené du matériel médical et que 28 autres avions étaient prévus dans les jours à venir. Il parle lui aussi de « pont aérien ».

    • Le 28 mars, je taggais ici même #engraissement_en_vue, ben voila, #Geodis (Mediapart ne relève même pas l’incongruité monstrueuse de ces spéculateurs opportunistes dans son article masques-les-preuves-d-un-mensonge-d-etat) bref, voila donc la preuve que Geodis se gave honteusement.
      J’ai du mal à comprendre qu’avec le fric de dingue qu’avale l’armée, pour une fois qu’elle pouvait servir à quelque chose avec ses avions, ben non, faut passer par des boites privées qui vont dealer avec l’industrie de l’armement russe …

      merci @colporteur pour l’article

      C’est dans ce cadre qu’un pilote d’Air France a été retenu sur place, selon nos informations, confirmées par Air France. A la suite d’un test positif au Covid-19, il a été « placé en observation dans un centre médicalisé » chinois le 31 mars, précise la compagnie, qui s’efforce d’obtenir son retour « le plus rapidement possible ».

      Du côté des syndicats de pilotes, une certaine amertume s’exprime en raison de l’écho donné aux vols affrétés par Geodis. « On aimerait que le travail d’Air France soit davantage mis en valeur par le ministère des affaires étrangères, dit une source syndicale. On s’offusque du fait que les vols d’Antonov soient tant évoqués, alors qu’ils sont à un tarif délirant de 1,5 million d’euros pièce. »

      Donc, des avions russes
      https://geodis.com/fr/newsroom/press-release/geodis-realise-un-pont-aerien-entre-la-chine-et-la-france-pour-acheminer


      Tu peux même lire l’url du site sur l’avion de Geodis …
      http://www.volga-dnepr.com/en
      le President de “Volga-Dnepr Group” est Anatoly Isaikin[1] que tu retrouves donc chez Rosoboronexport
      https://en.wikipedia.org/wiki/Rosoboronexport

      The Rosoboronexport Federal State Unitary Enterprise (FSUE) was set up in 2000 by a Decree of the President of Russia and is charged with implementation of the policy of the State in the area of military-technical cooperation between Russia and foreign countries.

      bisou poutine, bouark

    • L’Antonov 225 est tout simplement (et de loin) le plus gros porteur existant actuellement, il détient un monopole total sur le transport de très gros volume.

      Bon, là, c’est du gros volume, mais parfaitement fractionnable. Si on recourt à lui, c’est que c’est le seul moyen trouvé pour aller vite.

      Je ne suis pas sûr que le tarif soit délirant. L’Antonov transporte 250 tonnes, là où un Airbus A-310 en emmène 36 et un A-330, 70…

  • « Le monde ouvrier s’est déplacé vers des angles morts » - Carlotta Benvegnù et David Gaborieau
    https://www.liberation.fr/france/2019/07/31/carlotta-benvegnu-et-david-gaborieau-le-monde-ouvrier-s-est-deplace-vers-

    Selon les sociologues Carlotta Benvegnù et David Gaborieau, le numérique a aggravé la pénibilité du secteur de la logistique, rendant plus difficiles les actions collectives.

    Pour Carlotta Benvegnù et David Gaborieau, sociologues du travail, respectivement à l’université Paris-XIII et à Paris-Est, les entrepôts sont le « prolongement d’un monde industriel sous une forme logistique ». Ils décrivent un secteur précaire, composé d’une main-d’œuvre ouvrière « que l’on épuise vite » et qui peine à se mobiliser.

    A LIRE AUSSI 
    Chez Geodis, la logistique au stade critique
    https://www.liberation.fr/france/2019/07/31/chez-geodis-la-logistique-au-stade-critique_1743056

    La CGT de Geodis Gennevilliers alerte sur la multiplication des accidents de travail. Que révèle ce conflit sur le secteur ?

    David Gaborieau : La logistique connaît un taux de fréquence des accidents du travail élevé, proche, voire au-delà de ce que l’on peut voir dans le bâtiment. Les métiers y sont physiques, avec des ports de charges allant jusqu’à 8 à 10 tonnes par jour. La lombalgie est la première des maladies de l’entrepôt, mais les coudes, les épaules, les genoux peuvent être touchés. Les gestes répétitifs provoquent aussi des troubles musculo-squelettiques. Il y a une usure accélérée des corps. Des accidents graves, comme les chutes, arrivent aussi, mais ils ont plutôt tendance à régresser. Là où toutes ces autres pathologies de l’hypersollicitation, elles, progressent.

    Carlotta Benvegnù : Les ouvriers de la logistique disent souvent : « Les accidents viennent petit à petit. » Dans le secteur, les salaires sont faibles, avec peu d’évolution de carrière. Pour gagner un peu plus, les ouvriers sont obligés d’augmenter leur productivité, en espérant bénéficier de primes, ou font des heures supplémentaires et ils brûlent très vite leur force de travail.

    Comment le numérique a-t-il changé le quotidien de ces travailleurs ?

    D.G. : Depuis les années 2000, il y a une rationalisation du secteur, avec l’usage de progiciels de gestion, d’outils de contrôle, de scanners, de commandes vocales. Cela a augmenté les cadences et l’individualisation du travail. La pénibilité, loin de disparaître, s’est transformée.

    C.B. : Les technologies ont joué un rôle, mais elles ont aussi été accompagnées d’un changement d’organisation du travail, avec l’émergence de nouvelles formes de taylorisme dans le tertiaire. Et la logistique n’y a pas échappé.

    #Travail #ouvriers #logisitique #Géodis #grève

  • #Grève et #blocage à #Géodis

    Depuis le 26 Décembre 90% des ouvriers sont en grève à Géodis une des plus grandes plateformes logistiques d’Europe . Comme l’explique le site PEM

    « Il faut dire aussi que ce mois de décembre se prête à la mobilisation. Alors que certains syndicalistes tournent encore autour du gilet jaune - sans trop savoir comment l’enfiler - les ouvriers Géodis se sont tout de suite positionnés en soutien du mouvement. Ils sont activement présents les samedis et leur grève reprend pleinement les thématiques des gilets-jaunes. La prime transport par exemple, chez Géodis c’est 4,18 euros par mois pour ceux qui prennent la bagnole ! Les grévistes demandent donc une hausse à 50 euros net, ce qui serait un minimum. Ils entendent aussi toucher la prime que Macron a promise sans la garantir et sont d’ailleurs venus frapper à la porte du patron dès le lendemain de l’allocution présidentielle. Puisque c’est pas avec des primes qu’on bouffe correctement tous les mois, les grévistes exigent surtout une hausse de salaire de 200 euros brut pour tous, plus 100 euros pour ceux qui n’ont jamais été augmentés. S’ajoute à ça la demande d’un plan contre la précarité et pour l’évolution professionnelle, pour que la manutention ne soit plus seulement un job qu’on occupe jusqu’à se casser le dos. »

    La direction rusait et temporisait jusqu’ à ce 15 janvier 19heures où des gilets jaunes solidaire ont bloqué les ronds points d’accés aux entrepôts à #Bonneuil et au #Bourget , ....

    Ci-dessous le tract #GJ

    https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1182934841859348&id=186830011469841