• La #géographie, c’est de droite ?

    En pleine torpeur estivale, les géographes #Aurélien_Delpirou et #Martin_Vanier publient une tribune dans Le Monde pour rappeler à l’ordre #Thomas_Piketty. Sur son blog, celui-ci aurait commis de coupables approximations dans un billet sur les inégalités territoriales. Hypothèse : la querelle de chiffres soulève surtout la question du rôle des sciences sociales. (Manouk Borzakian)

    Il y a des noms qu’il ne faut pas prononcer à la légère, comme Beetlejuice. Plus dangereux encore, l’usage des mots espace, spatialité et territoire : les dégainer dans le cyberespace public nécessite de soigneusement peser le pour et le contre. Au risque de voir surgir, tel un esprit maléfique réveillé par mégarde dans une vieille maison hantée, pour les plus chanceux un tweet ironique ou, pour les âmes maudites, une tribune dans Libération ou Le Monde signée Michel Lussault et/ou Jacques Lévy, gardiens du temple de la vraie géographie qui pense et se pense.

    Inconscient de ces dangers, Thomas Piketty s’est fendu, le 11 juillet, d’un billet de blog sur les #inégalités_territoriales (https://www.lemonde.fr/blog/piketty/2023/07/11/la-france-et-ses-fractures-territoriales). L’économiste médiatique y défend deux idées. Premièrement, les inégalités territoriales se sont creusées en #France depuis une génération, phénomène paradoxalement (?) renforcé par les mécanismes de #redistribution. Deuxièmement, les #banlieues qui s’embrasent depuis la mort de Nahel Merzouk ont beaucoup en commun avec les #petites_villes et #villages souffrant de #relégation_sociospatiale – même si les défis à relever varient selon les contextes. De ces deux prémisses découle une conclusion importante : il incombe à la #gauche de rassembler politiquement ces deux ensembles, dont les raisons objectives de s’allier l’emportent sur les différences.

    À l’appui de son raisonnement, le fondateur de l’École d’économie de Paris apporte quelques données macroéconomiques : le PIB par habitant à l’échelle départementale, les prix de l’immobilier à l’échelle des communes et, au niveau communal encore, le revenu moyen. C’est un peu court, mais c’est un billet de blog de quelques centaines de mots, pas une thèse de doctorat.

    Sus aux #amalgames

    Quelques jours après la publication de ce billet, Le Monde publie une tribune assassine signée Aurélien Delpirou et Martin Vanier, respectivement Maître de conférences et Professeur à l’École d’urbanisme de Paris – et membre, pour le second, d’ACADIE, cabinet de conseil qui se propose d’« écrire les territoires » et de « dessiner la chose publique ». Point important, les deux géographes n’attaquent pas leur collègue économiste, au nom de leur expertise disciplinaire, sur sa supposée ignorance des questions territoriales. Ils lui reprochent le manque de rigueur de sa démonstration.

    Principale faiblesse dénoncée, les #données, trop superficielles, ne permettraient pas de conclusions claires ni assurées. Voire, elles mèneraient à des contresens. 1) Thomas Piketty s’arrête sur les valeurs extrêmes – les plus riches et les plus pauvres – et ignore les cas intermédiaires. 2) Il mélange inégalités productives (le #PIB) et sociales (le #revenu). 3) Il ne propose pas de comparaison internationale, occultant que la France est « l’un des pays de l’OCDE où les contrastes régionaux sont le moins prononcés » (si c’est pire ailleurs, c’est que ce n’est pas si mal chez nous).

    Plus grave, les géographes accusent l’économiste de pratiquer des amalgames hâtifs, sa « vue d’avion » effaçant les subtilités et la diversité des #inégalités_sociospatiales. Il s’agit, c’est le principal angle d’attaque, de disqualifier le propos de #Piketty au nom de la #complexité du réel. Et d’affirmer : les choses sont moins simples qu’il n’y paraît, les exceptions abondent et toute tentative de catégoriser le réel flirte avec la #simplification abusive.

    La droite applaudit bruyamment, par le biais de ses brigades de twittos partageant l’article à tour de bras et annonçant l’exécution scientifique de l’économiste star. Mais alors, la géographie serait-elle de droite ? Étudier l’espace serait-il gage de tendances réactionnaires, comme l’ont laissé entendre plusieurs générations d’historiens et, moins directement mais sans pitié, un sociologue célèbre et lui aussi très médiatisé ?

    Pensée bourgeoise et pensée critique

    D’abord, on comprend les deux géographes redresseurs de torts. Il y a mille et une raisons, à commencer par le mode de fonctionnement de la télévision (format, durée des débats, modalité de sélection des personnalités invitées sur les plateaux, etc.), de clouer au pilori les scientifiques surmédiatisés, qui donnent à qui veut l’entendre leur avis sur tout et n’importe quoi, sans se soucier de sortir de leur champ de compétence. On pourrait même imaginer une mesure de salubrité publique : à partir d’un certain nombre de passages à la télévision, disons trois par an, tout économiste, philosophe, politologue ou autre spécialiste des sciences cognitives devrait se soumettre à une cérémonie publique de passage au goudron et aux plumes pour expier son attitude narcissique et, partant, en contradiction flagrante avec les règles de base de la production scientifique.

    Mais cette charge contre le texte de Thomas Piketty – au-delà d’un débat chiffré impossible à trancher ici – donne surtout le sentiment de relever d’une certaine vision de la #recherche. Aurélien Delpirou et Martin Vanier invoquent la rigueur intellectuelle – indispensable, aucun doute, même si la tentation est grande de les accuser de couper les cheveux en quatre – pour reléguer les #sciences_sociales à leur supposée #neutralité. Géographes, économistes ou sociologues seraient là pour fournir des données, éventuellement quelques théories, le cas échéant pour prodiguer des conseils techniques à la puissance publique. Mais, au nom de leur nécessaire neutralité, pas pour intervenir dans le débat politique – au sens où la politique ne se résume pas à des choix stratégiques, d’aménagement par exemple.

    Cette posture ne va pas de soi. En 1937, #Max_Horkheimer propose, dans un article clé, une distinction entre « #théorie_traditionnelle » et « #théorie_critique ». Le fondateur, avec #Theodor_Adorno, de l’#École_de_Francfort, y récuse l’idée cartésienne d’une science sociale détachée de son contexte et fermée sur elle-même. Contre cette « fausse conscience » du « savant bourgeois de l’ère libérale », le philosophe allemand défend une science sociale « critique », c’est-à-dire un outil au service de la transformation sociale et de l’émancipation humaine. L’une et l’autre passent par la #critique de l’ordre établi, dont il faut sans cesse rappeler la contingence : d’autres formes de société, guidées par la #raison, sont souhaitables et possibles.

    Quarante ans plus tard, #David_Harvey adopte une posture similaire. Lors d’une conférence donnée en 1978 – Nicolas Vieillecazes l’évoque dans sa préface à Géographie de la domination –, le géographe britannique se démarque de la géographie « bourgeoise ». Il reproche à cette dernière de ne pas relier les parties (les cas particuliers étudiés) au tout (le fonctionnement de la société capitaliste) ; et de nier que la position sociohistorique d’un chercheur ou d’une chercheuse informe inévitablement sa pensée, nécessitant un effort constant d’auto-questionnement. Ouf, ce n’est donc pas la géographie qui est de droite, pas plus que la chimie ou la pétanque.

    Neutralité vs #objectivité

    Il y a un pas, qu’on ne franchira pas, avant de voir en Thomas Piketty un héritier de l’École de Francfort. Mais son texte a le mérite d’assumer l’entrelacement du scientifique – tenter de mesurer les inégalités et objectiver leur potentielle creusement – et du politique – relever collectivement le défi de ces injustices, en particulier sur le plan de la #stratégie_politique.

    S’il est évident que la discussion sur les bonnes et les mauvaises manières de mesurer les #inégalités, territoriales ou autres, doit avoir lieu en confrontant des données aussi fines et rigoureuses que possible, ce n’est pas manquer d’objectivité que de revendiquer un agenda politique. On peut même, avec Boaventura de Sousa Santos, opposer neutralité et objectivité. Le sociologue portugais, pour des raisons proches de celles d’Horkheimer, voit dans la neutralité en sciences sociales une #illusion – une illusion dangereuse, car être conscient de ses biais éventuels reste le seul moyen de les limiter. Mais cela n’empêche en rien l’objectivité, c’est-à-dire l’application scrupuleuse de #méthodes_scientifiques à un objet de recherche – dans le recueil des données, leur traitement et leur interprétation.

    En reprochant à Thomas Piketty sa #superficialité, en parlant d’un débat pris « en otage », en dénonçant une prétendue « bien-pensance de l’indignation », Aurélien Delpirou et Martin Vanier désignent l’arbre de la #rigueur_intellectuelle pour ne pas voir la forêt des problèmes – socioéconomiques, mais aussi urbanistiques – menant à l’embrasement de banlieues cumulant relégation et stigmatisation depuis un demi-siècle. Ils figent la pensée, en font une matière inerte dans laquelle pourront piocher quelques technocrates pour justifier leurs décisions, tout au plus.

    Qu’ils le veuillent ou non – et c’est certainement à leur corps défendant – c’est bien la frange réactionnaire de la twittosphère, en lutte contre le « socialisme », le « wokisme » et la « culture de l’excuse », qui se repait de leur mise au point.

    https://blogs.mediapart.fr/geographies-en-mouvement/blog/010823/la-geographie-cest-de-droite

  • [36] Un jour, une archive – 4 août : J’étais là-bas

    https://visionscarto.net/j-etais-la-bas

    Anne Kelly Knowles et Levi Westerveld

    Comment situer dans l’espace et visualiser l’expérience personnelle des victimes de la Shoah ? En traitant les lieux et déplacements dans leur relations topologiques et en matérialisant graphiquement la dimension subjective et émotionnelle des évènements, il est possible de dessiner la géographie de cette mémoire particulière.

  • La #frontière bretonne

    Et si la #Loire-Atlantique réintégrait la Bretagne ? Depuis des décennies, la question rythme la vie politique, économique et culturelle de la péninsule. Alors que les militants d’une Bretagne à cinq départements bataillent pour un référendum local, les journalistes Philippe Créhange et Benjamin Keltz ont enquêté sur l’histoire tortueuse de la #réunification de la #Bretagne. 

    Depuis un décret signé par le maréchal Pétain sous l’Occupation, les frontières de la région n’intègrent pas la Loire-Atlantique. Un #découpage qui perdure. Pourquoi ? Comment ? Cette enquête, dessinée par Eudes, rassemble les pièces de ce puzzle armoricain et vous embarque dans les coulisses du plus sensible des débats bretons.

    https://www.editionsducoindelarue.com/product-page/la-fronti%C3%A8re-bretonne
    #Bretagne #frontières #livre #BD #bande-dessinée #géographie_politique

  • Grundwasser-Ausbeutung : Der Mensch hat die Erdachse verschoben
    https://www.berliner-zeitung.de/zukunft-technologie/forschung-klima-umwelt-grundwasser-pumpen-hat-folgen-grundwasser-au

    La surconsommation d’eau pompé dans les nappes phréatiques par les Nestlé, par les paysans et les grandes villes des zones tempérées du monde ont changé la position des poles de prèsque 80 centimètres en neuf ans.

    Die Menschheit entnimmt der Erde so viel Grundwasser, dass der Meeresspiegel dadurch gestiegen ist. Zudem hat er auf diese Weise die Erdachse verschoben.

    Der Mensch hat mit seiner Grundwasserentnahme aus dem Boden bereits die Rotationsachse der Erde beeinflusst. Der Nordpol habe sich dadurch in den Jahren 1993 bis 2010 um 4,36 Zentimeter pro Jahr verschoben, schreibt ein Team um den Geophysiker Ki-Weon Seo von der Seoul National University. Das sind insgesamt knapp 80 Zentimeter.

    Der Nettoverlust an Grundwasser in diesem Zeitraum sei von Klimaexperten auf 2,15 Billionen Tonnen geschätzt worden. Sie seien ins Meer gelangt, was einen Meeresspiegelanstieg um 6,24 Millimeter entspreche, schreiben die Forschenden im Fachjournal Geophysical Research Letters. Direkte Messdaten dazu hätten bislang jedoch gefehlt. Die Studie zur Polverschiebung könne eine unabhängige Bestätigung für die Zahlen liefern.

    Generell ist die Erdachse nicht starr an einem Punkt. „Jede Masse, die sich auf der Erdoberfläche bewegt, kann die Rotationsachse verändern“, sagt Seo in einem Beitrag des Wissenschaftsjournals Nature zu der Studie. Bis vor Kurzem dachten die Forscher, dass solche wasserbedingten Effekte auf die Erdachse vor allem durch das Schmelzen der Gletscher und Eisflächen in den Polargebieten verursacht werden.

    Polverschiebung hat keine direkten Auswirkungen auf Mensch und Natur

    Als das Team um Seo die Daten zur Eisschmelze und weiteren Faktoren analysierte, fehlte jedoch ein entscheidender Betrag zur Verschiebung der Erdachse. Erst als die Forscher den bereits vermuteten Verlust des Grundwassers einbezogen, passte alles zusammen. „Ich bin sehr froh, die ungeklärte Ursache für die Rotationspoldrift gefunden zu haben“, sagte Seo. „Andererseits bin ich als Bewohner der Erde und Vater besorgt und überrascht, dass das Pumpen von Grundwasser eine weitere Ursache für den Anstieg des Meeresspiegels ist.“

    Die neue Berechnung der Polverschiebung sei „absolut plausibel und korrekt“, sagt Harald Schuh vom Deutschen Geoforschungszentrum GFZ in Potsdam auf Anfrage. Diese selbst habe keine direkten Auswirkungen auf die Menschen oder die Natur. Das gelte auch für weitere langfristige Positionsänderungen des Nordpols etwa durch die Gletscherschmelze oder die immer noch andauernde Anhebung der Kontinente nach der Eiszeit.

    Hinzu kämen die natürlichen Polschwankungen, die sich aus der Form der Erde und der Lage der Erdachse ergäben. Daher schwanke der Ort des Nordpols in einer Größenordnung von zehn bis zwölf Metern während eines Jahres. „Heutzutage kann man die aktuelle Lage des Pols auf unter einen Zentimeter genau messen und damit auch langfristige Polbewegungen erkennen, wie in der genannten Studie“, sagt Schuh.
    Wackeln der Erdachse bei Navigationssystemen korrigieren

    Die Lage des Pols müsse kontinuierlich gemessen werden, auch um etwa Navigationssysteme wie das GPS entsprechend zu korrigieren. „Man denke daran, dass die Satelliten auf ihren Bahnen die Erde umkreisen. Das Wackeln der Erdachse darunter muss daher berücksichtigt werden, sonst begeht man eben einen Fehler von über zehn Meter“, sagt Schuh.

    Derzeit ermitteln Experten die Polschwankungen mit sogenannten Geodätischen Weltraumverfahren. Dazu werden laut Schuh entweder Satelliten genutzt, die die Erde umkreisen, oder etwa Quasare, extrem helle Mittelpunkte von Galaxien, die so weit von der Erde entfernt sind, dass sie unveränderliche Fixpunkte am Himmel darstellen. An den Messungen seien in Deutschland das GFZ und das Bundesamt für Kartographie und Geodäsie in Frankfurt am Main beteiligt.

    Größter Grundwasserverlust in Nordamerika und Indien

    Die Umverteilung des Grundwassers aus den mittleren Breiten hat nach Angaben der Studienautoren einen besonders großen Einfluss auf den Nordpol. Während des Studienzeitraums gab es den größten Grundwasserverlust in großen Bereichen im Westen Nordamerikas und im Nordwesten Indiens, die beide in mittleren Breiten liegen.

    Zur Entwicklung der Grundwasservorräte in Deutschland gibt es laut Bundesanstalt für Geowissenschaften und Rohstoffe keine genauen Zahlen. Grundsätzlich hätten sich die vielen unterdurchschnittlichen Niederschlagsjahre im letzten Jahrzehnt und die wärmeren und trockeneren Sommer jedoch negativ auf das Grundwasser in Deutschland ausgewirkt.

    #eau #nappe_phréatique #géographie #secheresse #it_has_begun

  • The #Mountains_Uncovered_Series: Intercomparable Maps and Statistics for 100 Selected Global Mountain Ranges (v1.0)

    The Mountains Uncovered series (v1.0) was developed by #GEO _Mountains (https://www.geomountains.org), an Initiative of the #Group_on_Earth_Observations (GEO) and a Flagship Activity of the #Mountain_Research_Initiative, and #Geofolio. It seeks to provide an easily understandable overview of the key characteristics of 100 selected mountain ranges around the world.


    The series was developed by collating and visualising a variety of current global scale, open data products. The consistent approach taken throughout enables comparisons between mountain ranges to be made. We hope that the series will be a useful resource for researchers, policy-makers, environmental managers, educators, and others seeking to better understand the Earth’s major mountain regions, and that over time it will inspire the generation of additional datasets, analyses, and products.

    https://www.geomountains.org/resources/outreach

    #montagne #montagnes #cartographie #statistiques #chiffres #topographie #climat #hydrologie #topographie #cryosphère #géographie_physique

  • Blancs des cartes et boîtes noires algorithmiques

    Chaque carte présente ses propres #blancs, inconscients ou volontaires. Ces lacunes ou ces oublis, d’aucuns l’ont bien montré, ont joué un rôle déterminant dans l’histoire, en particulier coloniale. Hier privilège des États, ce pouvoir de blanchir ou de noircir la carte est aujourd’hui celui des données numériques. Car le déluge d’#informations_géographiques, produit par une multitude d’acteurs, n’est pas uniformément réparti sur l’ensemble des territoires, laissant des zones entières vides.
    S’inscrivant dans le champ émergent des #critical_data_studies, cette recherche singulière, abondamment illustrée, revient sur les enjeux politiques des cartes et nous invite à explorer les rouages les plus profonds de la cartographie contemporaine. En s’attachant à l’#Amazonie, Matthieu Noucher déconstruit les vides pour interroger le sens de la #géonumérisation du monde. Pour mener son enquête, il s’intéresse à trois dispositifs en particulier : la détection de l’#orpaillage illégal, la mesure de la #biodiversité et le repérage des #habitats_informels.
    Ce livre débouche sur deux modalités de #résistance au comblement des blancs des cartes : la #contre-cartographie et la #fugue_cartographique pour appréhender les blancs des cartes comme une opportunité de diversifier nos manières de voir le monde.


    https://www.cnrseditions.fr/catalogue/geographie-territoires/blancs-des-cartes-et-boites-noires-algorithmiques
    #cartographie #vides #vide #livre #Matthieu_Noucher #colonialisme #géographie_du_vide #géographie_du_plein

    ping @reka

  • Elisée Reclus ou la géographie sensible
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/geographie-a-la-carte/elisee-reclus-ou-la-geographie-sensible-4977726

    Comment écrire le monde ? Comment représenter la Terre ? Comment transmettre la géographie au plus grand nombre ? Telles sont les questions qui ont hanté le parcours du géographe Elisée Reclus, qui illustre à sa manière une certaine « voix du beau ».

    https://le-tripode.net/livre/isabelle-louviot/elisee-reclus

    #Élisée_Reclus #audio #radio #France_Culture #géographie #histoire

  • Deserts Are Not Empty

    Colonial and imperial powers have often portrayed arid lands as “empty” spaces ready to be occupied, exploited, extracted, and polluted. Despite the undeniable presence of human and nonhuman lives and forces in desert territories, the “#regime_of_emptiness” has inhabited, and is still inhabiting, many imaginaries. Deserts Are Not Empty challenges this colonial tendency, questions its roots and ramifications, and remaps the representations, theories, histories, and stories of arid lands—which comprise approximately one-third of the Earth’s land surface. The volume brings together poems in original languages, conversations with collectives, and essays by scholars and professionals from the fields of architecture, architectural history and theory, curatorial studies, comparative literature, film studies, landscape architecture, and photography. These different approaches and diverse voices draw on a framework of decoloniality to unsettle and unlearn the desert, opening up possibilities to see, think, imagine it otherwise.

    https://cup.columbia.edu/book/deserts-are-not-empty/9781941332740

    #livre #géographie_du_plein #géographie_du_vide #ressources_pédagogiques #désert #colonialisme #vide #exploitation #occupation #extractivisme #pollution

    ping @reka

  • Une opposition politique entre les grandes agglomérations et le reste du territoire ?
    https://metropolitiques.eu/Une-opposition-politique-entre-les-grandes-agglomerations-et-le-rest

    Après chaque scrutin national, la cartographie des votes fait couler beaucoup d’encre. Kevin Brookes et Tristan Guerra contribuent au débat à partir des résultats à l’élection présidentielle de 2022 et plaident pour une meilleure prise en compte des effets de territoires. Chaque élection présidentielle donne lieu à pléthore de commentaires qui insistent sur la relation entre le lieu d’habitation et le #vote, parlant notamment de « fracture territoriale » (Fourquet 2022). En 2017 était déjà évoquée une #Débats

    / vote, #élections, #élections_présidentielles, #cartes, #géographie_électorale, #rural

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_brookes-guerra.pdf

  • Liste des noms de rue berlinois à connotation antisemite
    https://img.welt.de/bin/Dossier_bn-235636290.pdf

    L’histoire allemande est inscrite dans le plan de ville de Berlin. Est-ce qu’il faut renommer les rues qui portent des noms qui nous parlent de ce passé ?

    Quand on pose cette question on rencontre systématiquement le même problème : Puisque l’antisemitisme, si on suit la définition très large en vogue actuellement, se retrouve dans les expressions et la politique de prèsque tous les contemporains du dix neuvième siècle, on risque d’arriver à la revendication absurde de renommer tous les noms de rue qui ne portent pas un nom de fleur, de ville ou d’un autre objet inoffensif au premier abord.

    Contre la volonté pleine de bonne fois qui tente d’éliminer le mal sinon dans le monde mais au moins sur les plaques de rue on oppose l’expérience qu’en ignorant son histoire on est condamné à la revivre encore et encore.

    Suivant cet argument il faudrait se battre pour préserver tous les noms de rue à l’exception peut-être de ceux portant les noms des pires crminels. Les #Adolf-Hitler-Platz ont vite disparu des plans de ville allemands en 1945. Il y en a d’autres qui survivent jusqu’aujourd’hui.

    Il reste du travail á faire.

    #Allemagne #Berlin #géographie #histoire #cartographie #antisemitisme

  • #Manger_autrement : L’#expérimentation

    À #Grossenzersdorf en #Autriche, dans un champ de 4 400 mètres carrés, les chercheurs ont entrepris de cultiver la totalité de ce que mange un Européen moyen : les #céréales, les #légumes et les #fruits d’une part, de l’autre le #fourrage destiné au #bétail produisant sa consommation d’origine animale. Il est rapidement apparu que les cultures fourragères et les produits importés occupaient deux fois plus de surface que les produits végétaux et locaux. L’#expérience a ainsi démontré que nous accaparons une #surface deux fois supérieure à celle dont nous disposons, et que notre #alimentation rejette autant de #gaz_à_effet de serre que l’automobile. Comment #se_nourrir_autrement ? Trois familles ont alors essayé de réduire leur part de surface cultivable en adoptant une alimentation plus responsable, moins riche en #viande et alignée sur la production locale et saisonnière.

    https://www.youtube.com/watch?v=vlHJeAFN-38


    #film #film_documentaire #documentaire
    #alimentation #géographie #espace #élevage

  • #liste des #géographes qui sont passés sur #Mastodon après l’annonce du rachat de #twitter par #Elon_Musk

    Since the regime change at Twitter there’s been a steady of stream of folks trying out Mastodon as an alternative. Mastodon is Twitter-like but is also very much its own platform, consisting of a federation of interlinked ‘instances’. As a newbie you select and join an ‘instance’, which makes a difference as to what posts (‘toots’) are viewed (there are 3 levels of viewing posts: home, posts by people you follow; local, posts by people in your instance; federated, posts from across the whole network that have link with your instance). Toots appear in chronological order rather than being sorted by algorithm. The instance someone belongs to is identifiable by their username and address (in my case @mastodon.social). See the Mastodon quick set guide for more info.

    Within a couple of days of setting up I was following a couple of hundred folks and had a similar number of followers, many of whom I knew from Twitter. Quite a few of these are geographers, though I’m sure there are many more than this list, which is designed to help folk find each other and start conversations.

    https://progcity.maynoothuniversity.ie/2022/11/mastodon-geographers

    et ici :
    https://lejun.codeberg.page/Mastodon-Geography

    #Musk #réseaux_sociaux #géographie

  • Edith Maruéjouls, géographe : repenser la cour de récréation

    #Edith_Maruéjouls, géographe du genre, intervient depuis 20 ans dans les écoles, où les garçons ont tendance à s’approprier l’#espace de la cour de récréation, essentiellement en jouant au foot. Elle explique comment elle travaille dans l’ouvrage « Faire je(u) égal ».

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/une-semaine-en-france/une-semaine-en-france-du-vendredi-16-septembre-2022-7688356

    #cour_de_récréation #récréation #école #genre #filles #garçons #inégalités #football #foot #géographie #cour_d'école

  • Life in soil: The psychology of soil in California

    Isabelle Legeron travels to California, a part of the world whose soil holds a complex history. She meets the indigenous Californians reviving ancestral methods of tending to the land, and the soil scientists exploring the impact of colonisation and agriculture on the soil of the Golden State.

    With indigenous Californian land steward Redbird (Pomo/Paiute/Wailaki/Wintu), director of the California Indian museum Nicole Lim (Pomo), indigenous ecologist Dr Melissa Nelson (Anishinaabe/Métis/Norwegian), indigenous educator Sara Moncada (Yaqui/Irish), professor Paul Starrs (USA) and soil scientists Suzanne Pierre (India/Haiti/USA), Kenzo Esquivel (Japanese/Mexican/USA) and Yvonne Socolar (USA).

    https://www.bbc.co.uk/sounds/play/w3ct43cn

    #sol #terre #Californie #peuples_autochtones #colonisation #colonialisme #géographie_du_vide #paysage #agriculture #maïs #USA #Etats-Unis #végétation
    #podcast #audio

    ping @_kg_

  • Sénamé Koffi Agbodjinou : « Les villes africaines sont un terrain d’#expérimentation pour les #Gafam »

    L’architecte togolais mène une réflexion sur les conséquences de l’#urbanisation fulgurante du continent africain. Il alerte sur les #dystopies qui se préparent dans les #mégapoles du continent investies par les Gafam.

    L’AfriqueL’Afrique comptera demain parmi les plus grandes métropoles du monde. L’architecte et anthropologue togolais Sénamé Koffi Agbodjinou réfléchit à l’avenir de ces villes héritières d’une histoire heurtée par la colonisation et construites sur le modèle occidental, en porte-à-faux avec la tradition africaine. Des métropoles que les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ont aussi érigées ces dernières années en terrains d’expérimentation.

    Face à la bétonisation croissante du continent, il défend une architecture « néovernaculaire », empruntant des formes qui ne contreviennent pas aux structures sociales africaines et s’appuyant sur des matériaux locaux, plus respectueux de l’environnement.

    Au sein de L’Africaine d’architecture, une plateforme de réflexion sur la ville et l’urbanisation, il a initié des projets à Lomé pour mettre les nouvelles technologies au service des citadins. Entretien.

    Encore peu urbanisé il y a 50 ans, le continent africain connaît un développement fulgurant de ses villes. Quels sont les défis politiques et sociaux posés par l’émergence de ces mégapoles ?

    Sénamé Koffi Agbodjinou : La population africaine va doubler dans les 30 prochaines années et les plus grandes villes du monde de demain seront en Afrique. Un humain sur quatre sera africain d’ici 2050 et un sur six vivra en ville.

    Bientôt, Lomé, où je vis, sera englouti dans une grande conurbation allant d’Abidjan à Lagos, une mégapole étalée sur cinq pays : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigeria.

    La ville attire toujours plus sur le continent. Je ne nie pas les bénéfices qu’il y a à vivre en ville : accès au confort, à la « modernité », mais tout mon engagement depuis dix ans est de réfléchir aux formes de l’urbain et d’alerter sur ce que cela engendre.

    Les villes construites sur le modèle occidental, héritage de la colonisation, remodèlent les structures sociales en Afrique.

    Or les villes africaines sont devenues un terrain d’expérimentation pour toutes les solutions que les Gafam ne peuvent pas tester en Occident, où il y a de nombreux dispositifs juridiques, un débat public sur les données, qui freinent leurs projets.

    En Afrique, sans même parler de la corruption, les gouvernements n’ont pas les moyens de résister à ces géants numériques et le continent pourrait devenir le laboratoire d’une formidable dystopie.

    Car si l’on n’y prend pas garde, l’émergence de ces mégapoles pourrait s’accompagner d’une nouvelle forme d’impérialisme, mais un impérialisme terminal, c’est-à-dire la forme la plus complexe d’assujettissement que l’humanité ait jamais connu.

    Une dystopie qui devrait intéresser l’Occident, car ce qui est expérimenté ici y reviendra forcément.

    Vous rappelez que la ville en Afrique a connu une histoire chaotique, marquée par le choc de la traite des esclaves et la colonisation.

    L’Afrique a amorcé il y a plusieurs décennies son urbanisation massive à mesure que se relançait sa démographie [au moment des indépendances, les urbains ne représentaient que 15 % de la population du continent – ndlr].

    La traite négrière, la colonisation ont provoqué un effondrement démographique sur le continent. Auparavant, l’Afrique était relativement peuplée et, jusqu’au XVIe siècle, il y avait de grandes villes en Afrique. Pour échapper aux razzias négrières, aux déportations, les Africains ont commencé à vivre de plus en plus éparpillés. Cela a fait tomber en déshérence les grands centres urbains.

    L’architecture a alors décliné. On est passé d’une architecture monumentale à une architecture plus légère, avec ce qui est devenu l’image un peu folklorique de la maison africaine : des cases avec le toit en paille. C’était le résultat d’un mode de vie où tout le monde se méfiait de tout le monde, où on ne pouvait plus investir dans des formes stables.

    La récente explosion démographique a conduit à une urbanisation extrêmement rapide et à une bétonisation un peu hors de contrôle.

    Vous analysez l’importation du modèle occidental de la ville en montrant qu’il informe en profondeur les structures sociales africaines.

    Au-delà des raisons économiques, de l’attraction pour les standards de confort en ville, l’urbanisation a d’autres causes profondes.

    Ce qui retient les populations dans les territoires ruraux, ce sont aussi des systèmes de pensée qui font que l’on croit en des dieux, qui sont attachés à un territoire particulier et qui s’incarnent dans le vivant. Les modes de vie traditionnels étant de plus en plus en déclin, l’attachement à la ruralité décline et on « monte » en ville.

    Le problème, c’est que les modes de vie ruraux sont plus soucieux de la préservation du potentiel environnemental du vivant, quand les modes de vie urbains mettent en crise toutes ces ressources-là.

    La ville sur le modèle occidental produit une structure sociale de plus en plus atomisée, individuelle. La forme urbaine prend en charge un certain mode de vie et quand vous changez de forme, vous changez les modes de vie.

    Claude Lévi-Strauss a raconté les ruses des gouverneurs coloniaux aux Amériques, avec l’appui des missionnaires qui avaient observé les populations indiennes. Ils avaient compris que pour contrôler plus facilement ces populations, il fallait les faire sortir de leur organisation spatiale traditionnelle, souvent en cercle autour d’une place centrale. Passer de cette organisation à des maisons carrées leur faisait perdre tous leurs repères, car le plan du village permet de savoir où est la place de chacun. Si vous les faites habiter dans des grappes d’habitats carrés, c’est toute la structure sociale qui est bouleversée, toutes leurs capacités de mobilisation qui seront perdues.

    Retrouvez-vous cette « désorientation » dans la manière dont se développent les grandes villes en Afrique ?

    Au moment des indépendances, certains pays ont considéré qu’il fallait prouver à l’ancien colonisateur qu’ils pouvaient faire comme lui, aussi « complexe » que lui. Ces pays se sont lancés dans une course pour copier, singer la ville occidentale.

    Les mégapoles du continent, calquées sur la ville moderne occidentale, avec leurs constructions en béton et en verre, comme pour se couper de l’élément naturel, ne correspondent pas à la tradition africaine. La ville est là pour faire barrage à l’environnement, pour l’en isoler.

    Du point de vue de la forme, le béton impose des formes carrées, alors que l’architecture africaine traditionnelle a des formes plus courbes, qui ont un rôle structurant pour apaiser les conflits. Vous êtes dans un cercle : tous les points de vue convergent, il n’y a personne qui est au-dessus de l’autre. C’est une organisation plus démocratique, plus distribuée.

    Sur la durée, les Africains ont créé des dispositifs très subtils, y compris spatiaux, pour susciter ces délibérations. Les formes étant perdues, on perd aussi dans la capacité de faire société de manière horizontale.

    L’habitat rural fait beaucoup dans la production de la cohérence sociale. Quand on construit une maison dans un village, tout le village se réunit pour la construire. Ce qui fait que la maison n’appartient en réalité à personne. Tout le monde est le bienvenu.

    Dans le sillage du mouvement panafricaniste, des tentatives d’une modernité urbaine typiquement africaine, qui fasse avec les ressources du lieu, ont émergé, comme au Burkina Faso avec ce qu’a tenté Thomas Sankara. Mais c’est souvent resté au stade de l’expérimentation, car tous ceux qui ont essayé de mener ces projets alternatifs ont été systématiquement combattus, voire assassinés.

    Vous défendez une architecture plus conforme à la tradition africaine, avec un recours à des matériaux locaux pour construire les bâtiments. Mais est-ce que la course contre la bétonisation peut encore être remportée, compte tenu de la démographie du continent ?

    On ne pourra pas abandonner complètement le béton car il y a des performances qu’on ne peut atteindre qu’en béton. Si l’on veut éviter que les villes s’étalent à l’infini, il faut atteindre une certaine densité. La structure qui vous permet de construire en hauteur peut être en béton mais il est complètement aberrant de faire ce qu’on appelle du remplissage, c’est-à-dire de la maçonnerie, par exemple, en ciment ou en béton, alors qu’on peut remplir avec de la terre ou un matériau bio-sourcé.

    On retrouverait alors des performances thermiques de bon sens pour ce continent.

    Le béton est l’un des matériaux les plus polluants. Et si les lobbies du BTP ont intérêt à dire qu’il n’y a plus d’alternatives, c’est faux. La terre coûte beaucoup moins cher, même s’il faudrait toute une infrastructure pour produire massivement ces bâtiments.

    Mais il faut investir dans la recherche là-dessus, mettre en place des incitations pour les architectes qui travaillent sur ces pistes-là.

    L’attribution du prix Pritzker [considéré comme le prix Nobel d’architecture – ndlr] à Francis Kéré, un architecte burkinabè qui est un radical de la construction en terre, est un bon signal.

    Vous avez aussi très tôt tiré la sonnette d’alarme sur les projets des Gafam en Afrique, et ce que les projets de « smart city » pouvaient recouvrir.

    L’Afrique est un terrain d’expérimentation pour les Gafam qui y investissent massivement, et il est difficile de ne pas faire le parallèle avec ce qu’ont fait les laboratoires pharmaceutiques dans le Zaïre de Mobutu. La population du continent est jeune, fascinée par la modernité, et a une grande capacité à s’emparer des nouvelles technologies.

    Au Togo, le projet Novissi, lancé par le gouvernement togolais avec l’appui de la Banque mondiale et des chercheurs en intelligence artificielle de Berkeley, est assez emblématique de ce qui est en train d’être expérimenté. Le narratif du projet était qu’il fallait réussir à toucher les populations pauvres isolées pendant la pandémie.

    Novissi a identifié les personnes concernées en observant par satellite l’état des toitures, en couplant cela avec d’autres données, comme la baisse d’utilisation de crédits sur les téléphones portables.

    Le gouvernement togolais – qui a été épinglé pour son utilisation du logiciel espion Pegasus – a libéré les données des citoyens sans qu’il n’y ait eu aucun débat public et sans même en informer les Togolais.

    Maintenant que cette technologie a été testée au nom de la lutte contre la pauvreté, elle pourrait aussi être développée pour suivre des gens considérés comme marginaux ou qui ont des comportements considérés comme problématiques du point de vue de l’État.

    Vous avez monté, il y a dix ans, un projet baptisé « Hubcité » à Lomé. S’agissait-il pour vous de reprendre le contrôle sur le développement de la ville ?

    L’idée de ce projet était que les technologies sont maintenant assez démocratisées pour que n’importe qui puisse développer à l’échelle locale des formes presque aussi achevées que ce que peuvent faire les labos d’innovation de Google ou Facebook. Nous voulions créer de petits labos d’innovation que pourraient s’approprier les habitants dans les quartiers.

    Notre premier projet a été de construire une imprimante 3D, avec des produits électroniques recyclés, sur le modèle des « usinettes » prônées par Thomas Sankara, afin de distribuer dans les quartiers les moyens de production.

    Nous avons réussi à créer deux lieux sur ce modèle à Lomé, qui fonctionnent dans un rayon d’un kilomètre. N’importe qui dans ce périmètre peut souscrire à la plateforme que nous avons créée. Sur le ramassage des déchets, par exemple, on collecte vos déchets plastiques et pour chaque poubelle vous gagnez des points, qui correspondent à une sorte de monnaie locale qui ne marche que dans le rayon du « Lab ».

    Un autre projet vise à transformer toutes les zones urbaines abandonnées dans le rayon du « Lab » en potagers bio. La production est ensuite stockée et vous l’achetez dans la monnaie locale.

    Pour l’instant, je finance tout cela sur fonds propres et c’est parfois un peu acrobatique, mais je rêve qu’une municipalité teste cela avec de vrais moyens.

    Vous parlez parfois de la nécessité de recoloniser la ville par le village. Qu’est-ce que cela veut dire ? N’est-ce pas défendre un hypothétique retour en arrière ?

    Cela n’a rien de nostalgique. Dans le mouvement panafricain, beaucoup de gens avaient l’idée de retourner à l’Afrique d’avant. Ce n’est pas possible. En réalité, ce qu’il faut faire, ce n’est pas préserver les villages en les muséifiant. Il faut plutôt se dépêcher d’inventer un nouveau futur pour le village, en lui proposant une alternative à la ville telle qu’elle fonctionne aujourd’hui. Une alternative qui préserve ce que le village a de vertueux, tout en apportant au village le confort, la « modernité » qui fascine les villageois.

    À l’inverse, « recoloniser la ville par le village », c’est essayer de voir comment on peut recréer dans la ville du communal, du redistribué. Sur une ville déjà « en dur », c’est difficile de dire qu’on va tout refaire en terre : il faudrait tout raser. Mais on peut tenter au niveau politique de réintégrer l’ingénierie du mode de vie villageois à la ville.

    L’Afrique a basculé dans l’urbanisation sans complètement abandonner le mode de vie traditionnel. Si cela reste très contraint par la forme urbaine, il y a encore beaucoup de solidarité, de systèmes de réseaux informels, même dans une mégapole comme Dakar.

    Mais, même si les Africains sont très résilients, le mode de vie occidental finira par s’imposer, et ce qui va donner un coup final à cela, ce sont les technologies.

    Le béton impose une forme qui contraint la structure sociale mais que les Africains arrivent encore à « hacker ». Mais les technologies telles qu’elles sont développées en Occident ne s’accommodent pas du social. Elles ne se développent que contre le social.

    C’est-à-dire ?

    Les technologies du digital veulent faire du social à la place du social. Elles vont complètement écraser nos structures sociales. Elles ne peuvent pas se couler dans le moule des structures existantes.

    En Afrique, on a toujours fait du Uber, du Airbnb, etc. Quand vous arrivez dans un quartier africain, tout le quartier va se battre pour avoir l’honneur de vous loger. Ce n’est pas que les Africains sont « sympas » mais ils savent qu’ils appartiennent à un réseau et que lorsqu’ils auront un problème, ce réseau se mobilisera.

    Le réflexe, demain, cela va être de passer par Airbnb, car ce sera plus « facile ».

    On a vu au Togo s’implanter très rapidement l’équivalent d’Uber, développé par une entreprise française, et c’est très difficile à contrer car ce sont des technologies invasives.

    Pourtant, si je vais voir mon voisin pour lui demander de m’accompagner quelque part, il va le faire et, en le faisant, va créer une valeur autre. Nos liens se seront renforcés. Ce n’est pas une valeur quantifiable. Le chauffeur Gozem [le Uber togolais – ndlr] est rémunéré mais pas à la même hauteur.

    Il faut développer de nouveaux Uber et Airbnb qui n’écrasent pas la valeur sociale par la valeur de comptabilité. C’est ce qu’on fait dans notre projet de « Hubcité ».

    Ce Uber-là doit être développé par les gens du quartier eux-mêmes et pas par des chercheurs de la Silicon Valley qui ne connaissent pas les subtilités de notre anthropologie et qui travaillent pour des entreprises dont le but est de faire de l’argent avant tout.

    Ils créent des solutions pour des gens atomisés et, en retour, nous allons devenir des sociétés atomisées.

    On doit prendre la structure sociale comme crible et si la technologie l’écrase, on la met à distance. Ces technologies doivent nous aider à faire du social, pas à nous émanciper du social.

    Vous pensez que l’homme de la « smart city » pourrait être en réalité asservi comme jamais par les nouvelles technologies.

    On pense souvent à l’homme augmenté comme à un homme avec de grands bras en métal, avec des puces sur tout le corps, mais en fait l’homme augmenté, c’est un homme réduit au minimum. C’est quelqu’un dans son fauteuil avec des algorithmes qui pensent pour lui, avec des capteurs dans le mur qui sentent à sa place pour savoir s’il faut fermer ou pas les fenêtres. Il n’utilise même plus son interterface-corps.

    S’il veut faire un prêt, ce qu’il peut expliquer au banquier n’a aucune valeur : ses données parlent pour lui, racontent s’il a des habitudes dangereuses ou pas.

    Il utilise de moins en moins ses capacités, y compris physiques, et n’a plus besoin d’interactions.

    Le monde du digital fait de grandes coupes dans le lien social parce qu’il sait que ce lien empêche de faire de l’argent.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/040922/sename-koffi-agbodjinou-les-villes-africaines-sont-un-terrain-d-experiment

    #villes #urban_matter #technologie #Afrique #villes_africaines #dystopie #urbanisme #géographie_urbaine #architecture
    #TRUST #master_TRUST

    ping @reka @fil

  • FANTASMI URBANI - I cinema abbandonati di Roma

    «Fantasmi Urbani» (Silvano Curcio, Silvia Sbordoni - Macine, Christian Ciampoli - Macine, 2013, 25’), presentato per la prima volta al Festival Internazionale del Film di Roma nel novembre 2013, è un docufilm basato sulle video-inchieste sui cinema abbandonati di Roma realizzate dagli studenti del primo anno del Corso di laurea in «Gestione del Processo Edilizio» della Facoltà di Architettura della Sapienza (Corso di «EGI Facility Management» - Prof. Silvano Curcio).

    I numerosi cinema abbandonati di Roma sono veri e propri «fantasmi urbani» e rappresentano un esempio tra i più evidenti di un progressivo - ma negli ultimi anni sempre più esteso - fenomeno urbano di perdita/degrado dei presìdi socio-culturali per la collettività (peraltro spesso anche testimonianze di valore storico e architettonico), accompagnato sovente da operazioni speculative finanziarie e immobiliari.

    Il tema dei cinema abbandonati è oggi al centro di un articolato dibattito a livello urbano e numerosi sono gli articoli di denuncia del fenomeno e di sensibilizzazione al problema da parte dei mass media, così come gli appelli e le iniziative da parte di comitati e reti di cittadini e di associazioni civiche e culturali (petizioni, blog, dibattiti, mostre, occupazioni, ecc.).

    Ecco dunque che 120 «studenti-ghostbusters» sono stati coinvolti in un progetto condiviso di censimento per la conoscenza del fenomeno urbano dei cinema abbandonati e, organizzati in 13 gruppi di lavoro autogestiti, hanno diretto il proprio studio su 13 cinema «fantasma» di Roma, ubicati sia al centro che alla periferia della città.

    E sono così partiti alla caccia delle loro tracce di natura storica, edilizia, architettonica, urbanistica, ecc., invadendo il web, le biblioteche, gli archivi pubblici e privati e, soprattutto, i luoghi di Roma in cui questi cinema giacciono abbandonati: ed è proprio qui che gli studenti hanno raccolto in presa diretta i «ricordi» e le «testimonianze» dei cittadini, vera e propria memoria storica e documentativa dei cinema abbandonati di Roma.

    Il docufilm «Fantasmi Urbani», realizzato grazie alla collaborazione tra Sapienza Università di Roma e Macine (progetto artistico sui cinema chiusi di Roma), è una rielaborazione del lavoro di base degli studenti e ne rappresenta un «distillato» conclusivo: un contributo collettivo finale al censimento conoscitivo dei cinema abbandonati di Roma che viene messo a disposizione della cittadinanza e delle istituzioni e delle persone «interessate», ai fini della conoscenza e della sensibilizzazione su un problema di stretta attualità che tocca la vita sociale, culturale ed urbanistica della città.

    Un punto di arrivo, dunque, ma anche un punto di partenza per altre iniziative che possano stimolare un dibattito in cui associare alla conoscenza anche la progettualità: per contribuire, in definitiva, alla conoscenza delle risorse sociali e culturali rappresentate dai cinema abbandonati, ma anche alla formulazione di proposte concrete su come trasformare questi «fantasmi urbani» in beni comuni ri-utilizzabili a servizio della collettività.

    http://cineabbandonati.blogspot.com

    Pour voir le film:
    https://www.dailymotion.com/video/x269pyn


    #villes-fantôme #ghost-city #géographie_du_vide #villes #urban_matter #Rome #cinéma #abandon #cinémas_abandonnés #Italie #fantômes #fantômes_urbains #film #film_documentaire #fermeture

    #TRUST #master_TRUST

  • Repenser le #tourisme
    https://laviedesidees.fr/Repenser-le-tourisme.html

    À propos de : Franck Michel, La Fin du #voyage ? Faim du tourisme et fin du monde, L’Harmattan. Durement éprouvé par la pandémie de covid, le tourisme est aussi contraint par les exigences environnementales. De leur côté, les réseaux sociaux modifient nos pratiques, jusqu’à l’instagramisation des lieux et des paysages. Et si, au tourisme, il fallait préférer les voyages ?

    #Société #géographie #Covid-19
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220831_tourisme.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220831_tourisme.docx

  • Vers des transports durables. Des #métropoles en mouvement

    Penser la #ville_sans_voitures : c’est l’un des défis à relever dans l’aménagement de l’#espace_urbain moderne. De #Barcelone à #Copenhague en passant par #Berlin et #Paris, tour d’horizon de plusieurs approches pionnières.

    Comment rendre nos villes plus agréables à vivre, dépolluer l’air, trouver des #solutions pour faire face à la hausse des températures liée au #changement_climatique, ou encore créer de l’espace pour une population en croissance constante ? Autant de défis auxquels sont confrontées les métropoles du monde entier. Pionnière en la matière depuis les années 1960, Copenhague continue de penser la ville hors des sentiers battus et des rues saturées par l’#automobile, tandis que des projets alternatifs se multiplient aussi désormais dans d’autres capitales européennes, notamment à Barcelone, Berlin ou Paris. Plus loin, à Singapour, la ville poursuit sa densification, mais en hauteur et sans moteurs… L’avenir est-il à l’absence de mobilité, cette « #ville_du_quart_d’heure » (la durée de marche idéale pour accéder aux services), dont parle l’architecte #Carlos_Moreno ? Entre réalisations concrètes et utopies, une esquisse passionnante du visage des métropoles de demain.

    https://www.arte.tv/fr/videos/096280-000-A/vers-des-transports-durables

    #film #vidéo #reportage #transports_publics #voiture #car_free #voitures #mobilité #villes #TRUST #Master_TRUST #alternatives #urban_matters #urbanisme #géographie_urbaine

    signalé par @touti ici :
    https://seenthis.net/messages/970872#message971260

    • Au milieu de la ruelle, devant la Bièvre, une porte sans battant, percée dans le mur noir, ouvre sur une cour en étoile, formée de coins et de racoins. L’on a devant soi de grandes bâtisses chevronnées, qui se cognent, les unes contre les autres, et se bouchent ; partout des palis clos, des renfoncements abritant de gémissantes pompes, des portes basses, au fond desquelles, dans un jour saumâtre, serpentent de gluants escaliers en vrilles ; en l’air, des fenêtres disjointes avec des éviers dont les boîtes cabossent ; sur les marges des croisées, du linge, des pots de chambre, des pots de fleurs plantés d’on ne sait quelles tiges ; puis, à gauche, la cour s’embranche sur un couloir qui colimaçonne, déroulant, tout le long de sa spirale, des boutiques de marchands de vin. Nous sommes dans le passage Moret, qui relie la ruelle des Gobelins à la rue des Cordelières, dans la cour des Miracles de la peausserie. Et, soudain, à un détour, un autre bras de la Bièvre coule, un bras mince, enserré par des usines qui empiètent, avec des pilotis, sur ses pauvres bords. Là, des hangars abritent d’immenses tonneaux, d’énormes foudres, de formidables coudrets, emplâtrés de chaux, tachés de vert-de-gris, de cendre bleue, de jaune de tartre et de brun loutre ; des piles de tan soufflent leur parfum acéré d’écorce, des bannes de cuir exhalent leur odeur brusque ; des tridents, des pelles, des brouettes, des râteaux, des roues de rémouleur, gisent de toutes parts ; en l’air, des milliers de peaux de lapin racornies s’entrechoquent dans des cages, des peaux diaprées de taches de sang et sillées de fils bleus ; des machines à vapeur ronronnent, et, au travers des vitres, l’on voit, sous les solives où des volants courent, des ouvriers qui écument l’horrible pot-au-feu des cuves, qui râtissent des peaux sur une douve, qui les mouillent, qui les « mettent en humeur », ainsi qu’ils disent ; partout des enseignes : veaux mégis et morts-nés, chabraques et scieries de peaux, teintureries de laine, de poils de chèvre et de cachemyre ; et le passage est entièrement blanc ; les toits, les pavés, les murs sont poudrés à frimas. C’est, au coeur de l’été, une éternelle neige, une neige produite par le râclage envolé des peaux. La nuit, par un clair de lune, en plein mois d’août, cette allée, morte et glacée, devient féerique. Au-dessus de la Bièvre, les terrasses des séchoirs, les parapets en moucharabis des fabriques se dressent inondés de froides lueurs ; des vermicelles d’argent frétillent sur le cirage liquéfié de l’eau ; l’immobile et blanc paysage évoque l’idée d’une Venise septentrionale et fantastique ou d’une impossible ville de l’Orient, fourrée d’hermine. Ce n’est plus le rappel de l’ancien Paris, suggéré par la ruelle des Gobelins, si proche ; ce n’est plus la hantise des loques héraldiques et des temps nobiliaires à jamais morts. C’est l’évocation d’une Floride, noyée dans un duvet d’eider et de cygne, d’une cité magique, parée de villas, aux silhouettes dessinées sur le noir de la nuit, en des traits d’argent. Ce site lunaire est habité par une population autochtone qui vit et meurt dans ce labyrinthe, sans en sortir. Ce hameau, perdu au fond de l’immense ville, regorge d’ouvriers, employés dans ce passage même aux assouplissantes macérations des cuirs. Des apprentis, les bas de culottes attachés sur les tibias avec une corde, les pieds chaussés de sabots, grouillent, pêle-mêle avec des chiens ; des femmes, formidablement enceintes, traînent de juteuses espadrilles chez des marchands de vin ; la vie se confine dans ce coin de la Bièvre dont les eaux grelottes le long de ses quais empâtés de fange.

      (Huysmans)

      https://www.bmlisieux.com/archives/bievre.htm

    • Il y a 30 ans les écologistes du 13em, avant la BNF donc, avaient fait de la réhabilitation de La Bièvre un beau cheval de bataille. Parce qu’il en restait encore quelques traces qui auraient pu être sauvées au lieu de totalement disparaitre sous le bitume.

      Bief de la butte aux cailles

      Tanneries fin XIXem

    • 1964 : La Bièvre, la rivière disparue de Paris | Archive INA - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=-EzW9Iftb0s

      Journal de Paris | RTF | 13/03/1964
      La journaliste interroge une Parisienne qui a connu la Bièvre avant sa couverture et les inondations de 1910. L’interview se déroule sur des photographies anciennes de la Bièvre à Paris, les rues sous lesquelles passe la rivière (rue du Fer au Moulin, rue Censier, rue Berbier du Mets, rue Santeuil...) et des photographies de la crue de 1910. La journaliste interviewe ensuite un imprimeur installé depuis toujours à Paris. Il raconte ses souvenirs de la Bièvre sur des images de la Poterne des Peupliers, du pont de la petite ceinture (sur lequel passe maintenant le tramway), d’entrepôts (qui étaient probablement à Gentilly) et du château de la reine Blanche, avenue des Gobelins. Pour finir, un des hommes travaillant sur le chantier de la faculté de lettres Censier explique qu’en faisant des sondages, il a retrouvé ce qu’il reste de la Bièvre.

  • Nella città delle piattaforme

    Sullo sfondo del lavoro precario del #delivery ci sono parchi, piazze e marciapiedi: i luoghi di lavoro dei rider. Dimostrano la colonizzazione urbana operata dalle piattaforme

    Non ci sono i dati di quanti siano i rider, né a Milano, né in altre città italiane ed europee. L’indagine della Procura di Milano che nel 2021 ha portato alla condanna per caporalato di Uber Eats ha fornito una prima stima: gli inquirenti, nel 2019, avevano contato circa 60mila fattorini, di cui la maggioranza migranti che difficilmente possono ottenere un altro lavoro. Ma è solo una stima, ormai per altro vecchia. Da allora i rider hanno ottenuto qualche piccola conquista sul piano dei contratti, ma per quanto riguarda il riconoscimento di uno spazio per riposarsi, per attendere gli ordini, per andare in bagno o scambiare quattro chiacchiere con i colleghi, la città continua a escluderli. Eppure i rider sembrano i lavoratori e le lavoratrici che più attraversano i centri urbani, di giorno come di notte, soprattutto a partire dalla pandemia. Dentro i loro borsoni e tra le ruote delle loro bici si racchiudono molte delle criticità del mercato del lavoro odierno, precario e sempre meno tutelato.

    Esigenze di base vs “capitalismo di piattaforma”

    Per i giganti del delivery concedere uno spazio urbano sembra una minaccia. Legittimerebbe, infatti, i fattorini come “normali” dipendenti, categoria sociale che non ha posto nel “capitalismo di piattaforma”. Questa formula definisce l’ultima evoluzione del modello economico dominante, secondo cui clienti e lavoratori fruiscono dei servizi e forniscono manodopera solo attraverso un’intermediazione tecnologica.

    L’algoritmo sul quale si basano le piattaforme sta incessantemente ridisegnando la geografia urbana attraverso nuovi percorsi “più efficienti”. Per esempio – in base al fatto che i rider si muovono per lo più con biciclette dalla pedalata assistita, riconducibili a un motorino – le app di delivery suggeriscono strade che non sempre rispondono davvero alle esigenze dei rider. Sono percorsi scollati dalla città “reale”, nei confronti dei quali ogni giorno i lavoratori oppongono una resistenza silenziosa, fatta di scelte diverse e soste in luoghi non previsti.

    Le piattaforme non generano valore nelle città unicamente offrendo servizi, utilizzando tecnologie digitali o producendo e rivendendo dati e informazioni, ma anche organizzando e trasformando lo spazio urbano, con tutto ciò che in esso è inglobato e si può inglobare, in una sorta di area Schengen delle consegne. Fanno in modo che gli spazi pubblici della città rispondano sempre di più a un fine privato. Si è arrivati a questo punto grazie alla proliferazione incontrollata di queste società, che hanno potuto disegnare incontrastate le regole alle quali adeguarsi.

    Come esclude la città

    Sono quasi le 19, orario di punta di un normale lunedì sera in piazza Cinque Giornate, quadrante est di Milano. Il traffico è incessante, rumoroso e costeggia le due aiuole pubbliche con panchine dove tre rider si stanno riposando. «Siamo in attesa che ci inviino un nuovo ordine da consegnare», dicono a IrpiMedia in un inglese accidentato. «Stiamo qui perché ci sono alberi che coprono dal sole e fa meno caldo. Se ci fosse un posto per noi ci andremmo», raccontano. Lavorano per Glovo e Deliveroo, senza un vero contratto, garanzie né un posto dove andare quando non sono in sella alla loro bici. Parchi, aiuole, marciapiedi e piazze sono il loro luogo di lavoro. Gli spazi pubblici, pensati per altri scopi, sono l’ufficio dei rider, in mancanza di altro, a Milano come in qualunque altra città.

    In via Melchiorre Gioia, poco lontano dalla stazione Centrale, c’è una delle cloud kitchen di Kuiri. È una delle società che fornisce esercizi commerciali slegati dalle piattaforme: cucine a nolo. Lo spazio è diviso in sei parti al fine di ospitare altrettante cucine impegnate a produrre pietanze diverse. I ristoratori che decidono di affittare una cucina al suo interno spesso hanno dovuto chiudere la loro attività durante o dopo la pandemia, perché tenerla in piedi comportava costi eccessivi. Nella cloud kitchen l’investimento iniziale è di soli 10mila euro, una quantità molto minore rispetto a quella che serve per aprire un ristorante. Poi una quota mensile sui profitti e per pagare la pubblicità e il marketing del proprio ristorante, attività garantite dall’imprenditore. Non si ha una precisa stima di quante siano queste cucine a Milano, forse venti o trenta, anche se i brand che le aprono in varie zone della città continuano ad aumentare.

    Una persona addetta apre una finestrella, chiede ai rider il codice dell’ordine e gli dice di aspettare. Siccome la cloud kitchen non è un “luogo di lavoro” dei rider, questi ultimi non possono entrare. Aspettano di intravedere il loro pacchetto sulle sedie del dehors riservate ai pochi clienti che ordinano da asporto, gli unici che possono entrare nella cucina. I rider sono esclusi anche dai dark store, quelli che Glovo chiama “magazzini urbani”: vetrate intere oscurate alla vista davanti alle quali i rider si stipano ad attendere la loro consegna, sfrecciando via una volta ottenuta. Nemmeno di questi si conosce il reale numero, anche se una stima realistica potrebbe aggirarsi sulla ventina in tutta la città.
    Un posto «dal quale partire e tornare»

    Luca, nome di fantasia, è un rider milanese di JustEat con un contratto part time di venti ore settimanali e uno stipendio mensile assicurato. La piattaforma olandese ha infatti contrattualizzato i rider come dipendenti non solo in Italia, ma anche in molti altri paesi europei. Il luogo più importante nella città per lui è lo “starting point” (punto d’inizio), dal quale parte dopo il messaggio della app che gli notifica una nuova consegna da effettuare. Il turno di lavoro per Luca inizia lì: non all’interno di un edificio, ma nel parco pubblico dietro alla stazione di Porta Romana; uno spazio trasformato dalla presenza dei rider: «È un luogo per me essenziale, che mi ha dato la possibilità di conoscere e fare davvero amicizia con alcuni colleghi. Un luogo dove cercavo di tornare quando non c’erano molti ordini perché questo lavoro può essere molto solitario», dice.

    Nel giardino pubblico di via Thaon de Revel, con un dito che scorre sul telefono e il braccio sulla panchina, c’è un rider pakistano che lavora nel quartiere. L’Isola negli anni è stata ribattezzata da molti «ristorante a cielo aperto»: negli ultimi 15 anni il quartiere ha subìto un’ingente riqualificazione urbana, che ha aumentato i prezzi degli immobili portando con sé un repentino cambiamento sociodemografico. Un tempo quartiere di estrazione popolare, ormai Isola offre unicamente divertimento e servizi. Il rider pakistano è arrivato in Italia dopo un mese di cammino tra Iran, Turchia, Grecia, Bulgaria, Serbia e Ungheria, «dove sono stato accompagnato alla frontiera perché è un paese razzista, motivo per cui sono venuto in Italia», racconta. Vive nel quartiere con altri quattro rider che lavorano per Deliveroo e UberEats. I giardini pubblici all’angolo di via Revel, dice uno di loro che parla bene italiano, sono «il nostro posto» e per questo motivo ogni giorno si incontrano lì. «Sarebbe grandioso se Deliveroo pensasse a un posto per noi, ma la verità è che se gli chiedi qualunque cosa rispondono dopo tre o quattro giorni, e quindi il lavoro è questo, prendere o lasciare», spiega.

    Girando lo schermo del telefono mostra i suoi guadagni della serata: otto euro e qualche spicciolo. Guadagnare abbastanza soldi è ormai difficile perché i rider che consegnano gli ordini sono sempre di più e le piattaforme non limitano in nessun modo l’afflusso crescente di manodopera. È frequente quindi vedere rider che si aggirano per la città fino alle tre o le quattro del mattino, soprattutto per consegnare panini di grandi catene come McDonald’s o Burger King: ma a quell’ora la città può essere pericolosa, motivo per il quale i parchi e i luoghi pubblici pensati per l’attività diurna sono un luogo insicuro per molti di loro. Sono molte le aggressioni riportate dalla stampa locale di Milano ai danni di rider in servizio, una delle più recenti avvenuta a febbraio 2022 all’angolo tra piazza IV Novembre e piazza Duca d’Aosta, di fronte alla stazione Centrale. Sul livello di insicurezza di questi lavoratori, ancora una volta, nessuna stima ufficiale.

    I gradini della grande scalinata di marmo, all’ingresso della stazione, cominciano a popolarsi di rider verso le nove di sera. Due di loro iniziano e svolgono il turno sempre insieme: «Siamo una coppia e preferiamo così – confessano -. Certo, un luogo per riposarsi e dove andare soprattutto quando fa caldo o freddo sarebbe molto utile, ma soprattutto perché stare la sera qui ad aspettare che ti arrivi qualcosa da fare non è molto sicuro».

    La mozione del consiglio comunale

    Nel marzo 2022 alcuni consiglieri comunali di maggioranza hanno presentato una mozione per garantire ai rider alcuni servizi necessari allo svolgimento del loro lavoro, come ad esempio corsi di lingua italiana, di sicurezza stradale e, appunto, un luogo a loro dedicato. La mozione è stata approvata e il suo inserimento all’interno del Documento Unico Programmatico (DUP) 2020/2022, ossia il testo che guida dal punto di vista strategico e operativo l’amministrazione del Comune, è in via di definizione.

    La sua inclusione nel DUP sarebbe «una presa in carico politica dell’amministrazione», commenta Francesco Melis responsabile Nidil (Nuove Identità di Lavoro) di CGIL, il sindacato che dal 1998 rappresenta i lavoratori atipici, partite Iva e lavoratori parasubordinati precari. Melis ha preso parte alla commissione ideatrice della mozione. Durante il consiglio comunale del 30 marzo è parso chiaro come il punto centrale della questione fosse decidere chi dovesse effettivamente farsi carico di un luogo per i rider: «È vero che dovrebbe esserci una responsabilità da parte delle aziende di delivery, posizione che abbiamo sempre avuto nel sindacato, ma è anche vero che in mancanza di una loro risposta concreta il Comune, in quanto amministrazione pubblica, deve essere coinvolto perché il posto di lavoro dei rider è la città», ragiona Melis. Questo punto unisce la maggioranza ma la minoranza pone un freno: per loro sarebbe necessario dialogare con le aziende. Eppure la presa di responsabilità delle piattaforme di delivery sembra un miraggio, dopo anni di appropriazione del mercato urbano. «Il welfare metropolitano è un elemento politico importante nella pianificazione territoriale. Non esiste però che l’amministrazione e i contribuenti debbano prendersi carico dei lavoratori delle piattaforme perché le società di delivery non si assumono la responsabilità sociale della loro iniziativa d’impresa», replica Angelo Avelli, portavoce di Deliverance Milano. L’auspicio in questo momento sembra comunque essere la difficile strada della collaborazione tra aziende e amministrazione.

    Tra la primavera e l’autunno 2020, momento in cui è diventato sempre più necessario parlare di sicurezza dei lavoratori del delivery in città, la precedente amministrazione comunale aveva iniziato alcune interlocuzioni con CGIL e Assodelivery, l’associazione italiana che raggruppa le aziende del settore. Interlocuzioni che Melis racconta come prolifiche e che avevano fatto intendere una certa sensibilità al tema da parte di alcune piattaforme. Di diverso avviso era invece l’associazione di categoria. In quel frangente «si era tra l’altro individuato un luogo per i rider in città: una palazzina di proprietà di Ferrovie dello Stato, all’interno dello scalo ferroviario di Porta Genova, che sarebbe stata data in gestione al Comune», ricorda Melis. La scommessa del Comune, un po’ azzardata, era che le piattaforme avrebbero deciso finanziare lo sviluppo e l’utilizzo dello spazio, una volta messo a bando. «Al piano terra si era immaginata un’area ristoro con docce e bagni, all’esterno tensostrutture per permettere lo stazionamento dei rider all’aperto, al piano di sopra invece si era pensato di inserire sportelli sindacali», conclude Melis. Lo spazio sarebbe stato a disposizione di tutti i lavoratori delle piattaforme, a prescindere da quale fosse quella di appartenenza. Per ora sembra tutto fermo, nonostante le richieste di CGIL e dei consiglieri comunali. La proposta potrebbe avere dei risvolti interessanti anche per la società che ne prenderà parte: la piattaforma che affiggerà alle pareti della palazzina il proprio logo potrebbe prendersi il merito di essere stata la prima, con i vantaggi che ne conseguono sul piano della reputazione. Sarebbe però anche ammettere che i rider sono dipendenti e questo non è proprio nei piani delle multinazionali del settore. Alla fine dei conti, sembra che amministrazione e piattaforme si muovano su binari paralleli e a velocità diverse, circostanza che non fa ben sperare sul futuro delle trattative. Creare uno spazio in città, inoltre, sarebbe sì un primo traguardo, ma parziale. Il lavoro del rider è in continuo movimento e stanno già nascendo esigenze nuove. Il rischio che non sia un luogo per tutti , poi, è concreto: molti di coloro che lavorano nelle altre zone di Milano rischiano di esserne esclusi. Ancora una volta.

    https://irpimedia.irpi.eu/nella-citta-delle-piattaforme

    #ubérisation #uber #géographie_urbaine #urbanisme #villes #urban_matters #espace_public #plateformes_numériques #Milan #travail #caporalato #uber_eats #riders #algorithme #colonisation_urbaine #espace_urbain #Glovo #Deliveroo #cloud_kitchen #Kuiri #dark_store #magazzini_urbani #JustEat #starting_point

  • #Simon_Springer : « A un moment donné, il faut juste dire "#fuck !" au #néolibéralisme dont la fonction première est de créer des #inégalités »

    Pour cet activiste du quotidien, lire #Kropotkine et #Reclus, c’est revenir aux sources de la géographie comme de l’#anarchisme. La #géographie_radicale propose de penser toutes les histoires, en s’éloignant du seul point de vue anthropocentrique. Cela inclut l’histoire des animaux, des plantes… Et surtout la prise en compte des #interactions et des #coopérations.

    L’affiche ressemble à s’y méprendre à celle de la tournée d’un groupe de hard rock. Si Simon Springer est bien fan de ce genre musical, les 28 dates du tour d’Europe qu’il a honorées avant l’été ont invité le public non pas à des concerts, mais à des conférences autour de son dernier ouvrage, Pour une géographie anarchiste (Lux éditeur, 2018). Professeur depuis 2012 à l’université de Victoria, au Canada, il rejoindra en septembre l’université de Newcastle, en Australie. Géographe radical, spécialiste de la pensée anarchiste et du Cambodge, Simon Springer se présente comme athée, végan, pacifiste, « straight edge » (sous-culture punk qui bannit la consommation de psychotropes) et « super-papa ». Cet activiste du quotidien revient pour Libération sur la nécessité d’une lutte à petits pas afin d’enrayer toute forme de domination.

    Qu’est-ce qu’est une géographie anarchiste ?

    Les systèmes de hiérarchie et de domination qui structurent nos vies découlent d’un apprentissage. Devenir anarchiste, c’est les désapprendre. J’ai trois enfants, qui détiennent de manière inhérente beaucoup de valeurs anarchistes. Ce sont mes plus grands professeurs. La géographie est un champ très vaste qui va de la géographie physique à la géographie humaine. Si vous revenez à Pierre Kropotkine et Elisée Reclus, aux sources de la géographie comme de l’anarchisme, il n’y a pas de séparation claire. Doreen Massey, une géographe radicale britannique, considère que la géographie raconte l’histoire, les histoires. Il s’agit de penser toutes les histoires collectées, pas uniquement d’un point de vue anthropocentrique. Cela inclut l’histoire des animaux, des plantes, et toutes les interconnexions qui font de la Terre ce qu’elle est.

    On ne conçoit pas l’espace de manière générale, mais de manières particulières, au pluriel. Doreen Massey considère que les lieux forment des constellations, comme un squelette des interconnexions que nous expérimentons. Cet ensemble de relations sociales, politiques et économiques est en évolution permanente. Il y a la grande histoire, et il y a le canevas des petites histoires. Rien n’est figé, accompli.
    En quoi l’anarchisme et ses idées permettent-ils de repenser notre rapport à l’espace et aux histoires des uns et des autres ?

    L’anarchisme est une manière d’être au monde, une question de liberté, d’émancipation. Dès lors qu’il y a une forme de hiérarchie, il y a un positionnement critique à avoir, et pas uniquement au sujet des relations que les humains ont entre eux. La pensée des Lumières a longtemps positionné l’homme au sommet de l’évolution des espèces. Chez Kropotkine et Reclus, dès le XIXe siècle, il s’agit de lui redonner une juste place : non pas supérieur, mais simplement existant aux côtés des autres espèces vivantes. Kropotkine pensait la mutualisation, la collaboration et la réciprocité à l’échelle de l’évolution entière. Afin de s’opposer au darwinisme, interprété comme une nécessaire compétition et la suprématie d’une espèce sur une autre, il souligne qu’un autre pan de la pensée de Darwin met en avant l’interdépendance des êtres vivants. Le processus d’évolution est lié à cela : certaines espèces survivent uniquement en vertu des liens qu’elles ont avec d’autres. Cette perspective permet de réimaginer la notion de survie, en réorientant la lecture de Darwin de la seule compétition à la coopération. L’anarchisme est aussi une question d’association volontaire et d’action directe. La première relève du choix, du libre arbitre, la seconde en découle : nous n’avons pas besoin d’attendre que des leaders élus, qu’une avant-garde, que quelqu’un d’autre nous autorise à repenser nos vies si nous avons envie de le faire. Selon Doreen Massey, il s’agit d’influer sur l’histoire, sur les histoires, pour qu’elles correspondent plus à nos désirs, nos intérêts et nos besoins.
    En quoi cette pensée peut-elle être actuelle ?

    Oppression raciale, violence d’Etat, violence capitalistique : les formes de violence dues aux hiérarchies se multiplient et se perpétuent aujourd’hui. L’anarchisme est beaucoup plus large que le proudhonisme originel. Il ne s’agit pas seulement d’une remise en cause de l’Etat, de la propriété, mais de toutes les formes de domination, en terme de genres, de sexualités, de races, d’espèces. L’anarchisme doit contribuer à forger une autre forme d’imagination, plus large, à mettre en avant les connexions entre les êtres plutôt que de leur assigner des étiquettes.
    Vous avez écrit un pamphlet intitulé « Fuck neoliberalism » (1), littéralement, « emmerdons le néolibéralisme »…

    A un moment donné, il faut juste dire « fuck it ! » [« merde ! », ndlr]. Car on a beau étudier dans le détail le fait que le marché avantage certains et en désavantage d’autres, un grand nombre de gens continueront de ne pas se sentir concernés. Donc il faut dire stop et s’atteler à renverser la tendance. Le capitalisme est fondé sur la domination, sa fonction première est de produire des inégalités. Dans ce système, certains réussissent, les autres restent derrière. En tant qu’universitaires, combien d’articles devrons-nous encore écrire pour dénoncer ses méfaits à tel endroit ou sur telle population ?

    C’est une provocation pour attirer l’attention sur le problème plutôt que de continuer à tourner autour. C’est le texte le plus lu de ma carrière. Il porte un message profondément anarchiste. Or, la réponse à cet article a été massivement positive dans le monde universitaire. Peut-être car le terme d’« anarchisme » n’apparaît jamais. La plupart des gens qui ont intégré des principes anarchistes à leur vie quotidienne ne l’identifient pas nécessairement comme tel. La coopération, la réciprocité, l’aide mutuelle, tout le monde les pratique chaque jour avec ses amis, sa famille. Lancer un jardin partagé, rester critique face à ses professeurs, interroger l’individualisme qui va de pair avec le néolibéralisme, cela fait partie d’une forme d’éthique de la vie en communauté. Nous sommes tous coupables - moi compris - de perpétuer le système. L’un des piliers du néolibéralisme est cette volonté de se focaliser sur l’individu, qui entraîne une forme de darwinisme social, les « tous contre tous », « chacun pour soi ».
    Vous évoquez un activisme de la vie quotidienne. Quel est-il ?

    L’activisme ne se résume pas à être en tête de cortège, prêt à en découdre avec la police. Il passe par des gestes très quotidiens, ce peut être de proposer à vos voisins de s’occuper de leurs enfants un après-midi. A Victoria, il existe un groupe de « mamies radicales » qui tricotent des vêtements pour les sans-abri. Mieux connaître ses voisins, aider quelqu’un à traverser la route, lever les yeux de nos téléphones ou débrancher notre lecteur de musique et avoir une conversation avec les gens dans le bus ou dans la rue : ces choses très simples font peser la balance dans l’autre sens, permettent de court-circuiter l’individualisme exacerbé produit par le néolibéralisme. Si vous vous sentez de manifester contre le G20, très bien, mais il faut également agir au quotidien, de manière collective.

    Une des meilleures façons de faire changer les gens d’avis sur les migrants est de leur faire rencontrer une famille syrienne, d’engager un échange. Frôler leur situation peut être le moyen de réhumaniser les réfugiés. Cela implique d’avoir un espace pour enclencher cette conversation, un lieu inclusif, libre des discours haineux. En s’opposant au nationalisme, l’anarchisme encourage le fait de penser le « non-nationalisme », de regarder au-delà des réactions épidermiques, d’élargir le cercle de nos préoccupations et notre capacité à prendre soin de l’autre, à se préoccuper de l’humanité entière.
    Cet ethos permet-il de lutter contre la violence institutionnelle ?

    Je me considère pacifiste, mais ça ne veut pas dire que les gens ne devraient pas s’opposer, lutter, pratiquer l’autodéfense. Pour moi, l’anarchisme est fondamentalement non-violent - un certain nombre d’anarchistes ne sont pas d’accord avec cela. Un système de règles et de coercition est intrinsèquement violent. L’Etat revendique le monopole de cette violence. Quand des groupes d’activistes, d’anarchistes ou n’importe qui s’opposent à l’Etat, c’est un abus de langage d’appeler cela de la violence. C’est un moyen pour l’autorité de discréditer la dissidence. Si l’Etat revendique le monopole de la violence, acceptons-le en ces termes. La violence est répugnante, vous en voulez le monopole ? Vous pouvez l’avoir. Mais alors n’appelez pas « violence » notre réponse. Le but d’un anarchiste, d’un activiste, ce n’est pas la domination, la coercition, mais la préservation de son intégrité, la création d’une société meilleure, de plus de liberté. L’autodéfense n’est pas de la violence.
    D’une certaine façon, un Black Bloc ne serait pas violent, selon vous ?

    Chaque Black Bloc, dans un contexte donné, peut être motivé par de nombreuses raisons. Mais de manière générale, je ne crois pas que son objectif soit la violence. La première raison pour laquelle le Black Bloc dissimule son visage, c’est parce qu’il ne s’agit pas d’intérêts individuels, mais d’un mouvement collectif. La majorité des médias parle du Black Bloc uniquement en terme de « violence », or c’est d’abord une forme de résistance, d’autodéfense, non pas uniquement pour les individus qui forment à un moment le Black Bloc, mais une autodéfense de la communauté et de la planète sur laquelle nous vivons. Qu’est-ce que va changer, pour une banque, une vitrine brisée, très vite remplacée ? Condamner la violence des Black Blocs, ça permet d’occulter la violence de la police, vouée à la domination, la coercition, la suppression de la liberté de certains individus dans le seul but de préserver la propriété d’une minorité puissante.

    (1) « Fuck le néolibéralisme », revue Acme, 2016, en libre accès sous Creative Commons sur www.acme-journal.org

    https://www.liberation.fr/debats/2018/08/20/simon-springer-a-un-moment-donne-il-faut-juste-dire-fuck-au-neoliberalism

    #géographie_anarchiste #hiérarchie #domination #histoire #histoires #espace #liberté #émancipation #mutualisation #réciprocité #collaboration #darwinisme #compétition #interdépendance #survie #association_volontaire #action_directe #choix #libre_arbitre #violence #imagination #fuck #fuck_it #capitalisme #domination #aide_mutuelle #individualisme #darwinisme_social #chacun_pour_soi #tous_contre_tous #activisme #résistance #non-nationalisme #nationalisme #pacifisme #autodéfense #non-violence #dissidence #monopole_de_la_violence #coercition #Black_Bloc #violence_institutionnelle

    • Pour une géographie anarchiste

      Grâce aux ouvrages de David Harvey, Mike Davis ou même Henri Lefebvre, on connaît aujourd’hui la géographie radicale ou critique née dans le contexte des luttes politiques des années 1960 aux États-Unis et qui a, comme le disait Harvey, donné à Marx « la dimension spatiale qui lui manquait ». Dans ce livre, Simon Springer enjoint aux géographes critiques de se radicaliser davantage et appelle à la création d’une géographie insurrectionnelle qui reconnaisse l’aspect kaléidoscopique des espaces et son potentiel émancipateur, révélé à la fin du XIXe siècle par Élisée Reclus et Pierre Kropotkine, notamment.

      L’histoire de l’humanité est une longue suite d’expériences dans et avec l’espace ; or aujourd’hui, la stase qui est imposée à ces mouvements vitaux, principalement par les frontières, menace notre survie. Face au désastre climatique et humain qui nous guette, il est indispensable de revoir les relations que nous entretenons avec le monde et une géographie rebelle comme celle que défend Springer nous libérerait du carcan de l’attentisme. Il faut se défaire une bonne fois pour toutes des géographies hiérarchiques qui nous enchaînent à l’étatisme, au capitalisme, à la discrimination et à l’impérialisme. « La géographie doit devenir belle, se vouer entièrement à l’émancipation. »

      https://luxediteur.com/catalogue/pour-une-geographie-anarchiste

      #livre

  • Vienne, capitale de l’urbanisme « sensible au genre » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/250722/vienne-capitale-de-l-urbanisme-sensible-au-genre#at_medium=custom7&at_camp

    Vienne (Autriche).– Avec ses immeubles peu élevés et ses espaces communs sagement entretenus et arborés, l’ensemble de logements sociaux Frauen Werk Stadt (« Femme, travail, ville ») ressemble à de nombreux autres quartiers d’habitations de la capitale autrichienne. Mais sa construction, achevée en 1997, a représenté une petite révolution. Élaboré par quatre femmes architectes, ce complexe résidentiel a été l’un des premiers projets pilotes intégrant les principes de l’urbanisme dit « sensible au genre ».

    Ici, tout a été conçu pour faciliter les tâches du quotidien : courses, lessive, prise en charge des enfants. Un travail non rémunéré encore effectué en grande partie par les femmes. Ainsi, ont été installés au sein de l’ensemble un supermarché, une crèche, un cabinet médical, une pharmacie. De quoi limiter les déplacements souvent chronophages qu’implique le travail domestique.

    Une dimension également intégrée à l’intérieur des bâtiments : les machines à laver communes n’ont pas été reléguées dans une salle sombre à la cave, comme cela est souvent le cas à Vienne, mais sont situées dans les étages supérieurs qui donnent accès à un toit-terrasse offrant une vue sur tout l’ensemble. Chaque étage dispose d’un local commun de rangement. Les mères peuvent ainsi prendre l’ascenseur avec leur poussette et la laisser devant leur porte, sans avoir à porter enfants et sacs de courses dans les bras. Les cages d’escalier sont larges et éclairées par la lumière naturelle pour inciter les habitant·es à s’arrêter et à discuter, permettant ainsi de créer du lien entre voisin·es et de se rendre éventuellement des services.

    Ça ne remet pas en cause la répartition genrée des tâches domestiques mais c’est déjà ça

    Les parcs publics représentent l’un des exemples les plus aboutis de cette démarche : grâce à une étude sociologique, la municipalité se rend compte que les jeunes filles désertent ces lieux, passé l’âge de dix ans, car elles n’y trouvent plus leur place. En 1999, deux parcs sont alors choisis pour être réaménagés selon des critères de sensibilité au genre : des cages de football sont déplacées pour permettre une utilisation plus diversifiée de la pelouse, des buissons sont enlevés, et l’éclairage est renforcé pour améliorer la visibilité et accroître le sentiment de sécurité, des toilettes publiques sont installées, ainsi que des hamacs qui permettent de se rassembler et de discuter au calme.

    • Vienne, capitale de l’urbanisme « sensible au genre »

      Depuis 30 ans, la capitale autrichienne cherche à assurer un partage équitable de l’espace public entre hommes et femmes. #Aménagement des #parcs, #trottoirs, #éclairage : pionnière de cet urbanisme « sensible au genre », la ville est mondialement reconnue pour sa qualité de vie.

      Avec ses immeubles peu élevés et ses espaces communs sagement entretenus et arborés, l’ensemble de logements sociaux Frauen Werk Stadt (« Femme, travail, ville ») ressemble à de nombreux autres quartiers d’habitations de la capitale autrichienne. Mais sa construction, achevée en 1997, a représenté une petite révolution. Élaboré par quatre femmes architectes, ce complexe résidentiel a été l’un des premiers projets pilotes intégrant les principes de l’urbanisme dit « sensible au genre ».

      Ici, tout a été conçu pour faciliter les tâches du quotidien : courses, lessive, prise en charge des enfants. Un travail non rémunéré encore effectué en grande partie par les femmes. Ainsi, ont été installés au sein de l’ensemble un supermarché, une crèche, un cabinet médical, une pharmacie. De quoi limiter les déplacements souvent chronophages qu’implique le travail domestique.

      Une dimension également intégrée à l’intérieur des bâtiments : les machines à laver communes n’ont pas été reléguées dans une salle sombre à la cave, comme cela est souvent le cas à Vienne, mais sont situées dans les étages supérieurs qui donnent accès à un toit-terrasse offrant une vue sur tout l’ensemble. Chaque étage dispose d’un local commun de rangement. Les mères peuvent ainsi prendre l’ascenseur avec leur poussette et la laisser devant leur porte, sans avoir à porter enfants et sacs de courses dans les bras. Les cages d’escalier sont larges et éclairées par la lumière naturelle pour inciter les habitant·es à s’arrêter et à discuter, permettant ainsi de créer du lien entre voisin·es et de se rendre éventuellement des services.

      Un aspect particulièrement important pour Martina Kostelanik, qui a emménagé dès 1997 dans son appartement, un rez-de-chaussée avec jardin qu’elle compte bien ne jamais quitter : « Quand nous sommes arrivés ici, il n’y avait que des jeunes familles et nous avons maintenu des liens d’amitié, même avec ceux qui ont déménagé. Les enfants ont grandi ensemble et sont toujours en contact. »

      Aujourd’hui retraitée, elle a élevé ses trois enfants à Frauen Werk Stadt, tout en travaillant dans la cantine d’une école : « Ici, c’est très pratique. Il y a deux aires de jeux dans des cours intérieures et on peut laisser les enfants y aller seuls car on peut les surveiller depuis notre jardin. Les voitures ne peuvent pas passer, il n’y a donc aucun danger. Et puis il y a la crèche qui est directement dans l’ensemble, beaucoup d’espaces verts, des endroits pour faire du vélo avec les enfants. Il n’y a pas besoin d’aller ailleurs pour les occuper. C’est super ! »

      Désormais, ses enfants ont grandi et quitté le domicile familial. Comme les appartements sont modulables pour s’adapter aux différentes périodes de la vie, elle a pu facilement faire tomber une cloison qui séparait sa chambre de celle des enfants, afin d’avoir plus d’espace. Son logement ne comprend aucune marche sur laquelle elle pourrait trébucher, le médecin et la pharmacie ne sont qu’à quelques mètres. Dernier aspect important pour la retraitée : le #sentiment_de_sécurité. L’#éclairage a été étudié pour éviter tout recoin sombre, parfois source d’angoisse pour les femmes, et les larges fenêtres des pièces de vie donnent sur les espaces communs pour pouvoir toujours être à portée de regard.

      Après 25 ans à vivre ici « comme dans un village », Martina Kostelanik se dit très satisfaite. Pourtant, quand on lui fait remarquer que cet ensemble a été spécifiquement conçu pour prendre en compte les besoins des femmes, elle sourit et admet qu’elle l’ignorait. C’est tout le #paradoxe de cette approche pour Eva Kail, urbaniste à la mairie de Vienne : « Quand tout fonctionne bien au quotidien, alors ça devient invisible. » Cette experte est l’une des pionnières de l’urbanisme sensible au genre et n’a cessé de convaincre autour d’elle de l’importance de la démarche.

      Une politique initiée dans les années 1990

      En 1991, elle organise une exposition photo retraçant une journée dans la vie de huit femmes à Vienne, une mère célibataire, une étudiante en fauteuil roulant, une cadre… afin de montrer comment s’organise leur quotidien dans l’#espace_urbain. Pour la première fois, des données relatives aux différents #moyens_de_transport sont ventilées par sexe et le constat est sans appel : les automobilistes sont majoritairement des hommes, et les piétons, des femmes. Une réalité sur laquelle personne ne s’était alors penché : « À l’époque, on avait coutume de dire que les responsables de la #planification des #transports étaient des automobilistes blancs de la classe moyenne et ils ont eu une grande influence sur cette politique d’urbanisme », estime Eva Kail.

      La planification des transports était alors principalement centrée sur les trajets en voiture entre le domicile et le travail mais prenait peu en compte les nombreux itinéraires empruntés par les femmes dans leur quotidien. L’exposition permet ainsi de thématiser les problématiques des piéton·nes : largeur des trottoirs, éclairage urbain, temps laissé par les feux tricolores pour traverser. Avec 4 000 visiteurs et visiteuses, l’exposition est un succès et, quelques mois plus tard, la municipalité décide d’ouvrir le Frauenbüro, le « bureau des femmes », pour apporter plus d’attention aux besoins des habitantes. Eva Kail en prend la direction. Un numéro d’urgence joignable 24 heures sur 24 est mis en place, de nombreux projets pilotes, dont Frauen Werk Stadt, sont lancés.

      Les parcs publics représentent l’un des exemples les plus aboutis de cette démarche : grâce à une étude sociologique, la municipalité se rend compte que les jeunes filles désertent ces lieux, passé l’âge de dix ans, car elles n’y trouvent plus leur place. En 1999, deux parcs sont alors choisis pour être réaménagés selon des critères de sensibilité au genre : des cages de football sont déplacées pour permettre une utilisation plus diversifiée de la pelouse, des buissons sont enlevés, et l’éclairage est renforcé pour améliorer la visibilité et accroître le sentiment de sécurité, des toilettes publiques sont installées, ainsi que des hamacs qui permettent de se rassembler et de discuter au calme.

      Résultat : les jeunes filles commencent à utiliser une plus grande partie de ces parcs, même si la municipalité a dû faire face à des critiques qu’elle n’avait pas anticipées : « Il y avait un parc où on avait beaucoup amélioré la visibilité. Des jeunes filles sont venues se plaindre car leur mère pouvait désormais voir de la fenêtre ce qu’elles faisaient en bas et ça ne leur a pas du tout plu ! […] On n’y avait pas pensé ! On aurait dû leur laisser quelques recoins », s’amuse Eva Kail. À partir de ces expériences, des listes de recommandations ont été établies et s’appliquent désormais à l’ensemble des parcs de la capitale.

      #Seestadt, un immense quartier en construction

      Si l’urbanisme sensible au genre a, dans un premier temps, fait l’objet de nombreuses réticences et nécessité un important travail de pédagogie parmi les fonctionnaires de la municipalité, la démarche est aujourd’hui pleinement intégrée à la stratégie de développement de la ville, dirigée de longue date par les sociaux-démocrates. Pour s’en convaincre, direction Seestadt, en périphérie de Vienne. Sur 240 hectares, un nouveau quartier monumental est en train de sortir de terre. Autour d’un lac artificiel, plus de 4 300 logements ont déjà été construits. À terme, aux alentours de 2035, ce quartier devrait accueillir plus de 25 000 habitant·es, ainsi que 20 000 emplois : l’un des projets de développement urbain les plus importants d’Europe.

      Gunther Laher, responsable du suivi du projet pour la municipalité, nous guide dans les allées de cette ville nouvelle avec enthousiasme. Premier signe évident de l’importance accordée à la dimension de genre : les rues, places et parcs portent ici le nom de femmes célèbres. « Avant ce quartier, 6 % des rues de Vienne étaient nommées d’après une femme. On a porté ce chiffre à 14 % », se réjouit le fonctionnaire, pour qui cette décision va au-delà du symbole. « En voyant ces noms, les habitants commencent à s’intéresser à la biographie de ces femmes. Ça contribue à changer les perceptions. »

      Ici, de nombreuses rues sont piétonnes, le dénivelé entre la chaussée et le trottoir n’excède jamais trois centimètres pour faciliter les déplacements avec une poussette ou en fauteuil roulant. Même les commerces, installés le long de la rue Maria-Tusch, ont fait l’objet d’une planification : « Quand on construit un tel quartier, il y a peu d’habitants au début. Pour être sûr qu’ils aient à disposition ce dont ils ont besoin, on ne peut laisser faire le marché privé […]. On loue les boutiques en rez-de-chaussée et on s’assure que pendant dix ans, le local ne puisse être utilisé par un autre secteur d’activité. Le boulanger sera donc toujours un boulanger, le coiffeur toujours un coiffeur », explique Gunther Laher. Ainsi, la municipalité garantit que les habitant·es n’auront pas besoin de courir d’un bout à l’autre de la ville pour faire leurs courses.

      Toutes les politiques de la ville doivent prendre en compte le genre

      Depuis 2006, Vienne a également mis en place un budget sensible au genre (gender budgeting), pendant financier de sa politique d’urbanisme. Chaque département de la mairie doit ainsi s’assurer que ses dépenses contribuent à une amélioration de l’égalité entre les sexes. Si la rénovation d’une rue doit être financée, il faudra se demander quelle place est accordée à la chaussée, donc aux automobilistes, donc majoritairement aux hommes, et quelle place est accordée aux piéton·nes, en s’intéressant par exemple à la largeur des trottoirs.

      Michaela Schatz, responsable du département gender budgeting de la municipalité, se souvient d’une mise en place compliquée : « De nombreux services nous ont dit : “Nous travaillons déjà pour l’ensemble des Viennois.” Il a donc fallu leur montrer qui avait l’usage de telle ou telle prestation. »

      Quinze ans plus tard, la prise de conscience a eu lieu et la démarche, qui s’applique à l’ensemble du budget de la ville, soit 16 milliards d’euros, a permis d’importantes réalisations, selon Michaela Schatz : « Depuis 2009, les enfants de 0 à 6 ans peuvent aller gratuitement à la crèche. […] Une étude a ensuite montré que cette mesure avait eu un impact positif sur le PIB de Vienne. » Le taux d’emploi des mères âgées de 20 à 39 ans avec des enfants en bas âge a ainsi augmenté de 1,5 point sur la période 2007-2013.

      Reste que cette approche globale n’est pas exempte de critiques : à différencier ainsi les besoins, ne risque-t-on pas de renforcer les stéréotypes et d’enfermer les femmes dans un rôle de mère ou de victime ? « On ne peut pas avoir d’influence sur le partage des tâches entre les sexes à travers l’urbanisme. C’est une question de représentations sociales, de rapports de pouvoir au sein d’une relation. Mais on peut faire en sorte que ce travail domestique se fasse dans de bonnes conditions », répond Eva Kail.

      Autre défi : la croissance rapide de la population dans la capitale. Dans ce contexte, la tentation est grande d’aller vers plus d’économies et de faire des compromis sur la qualité des nouveaux logements, notamment sur leur conformité aux critères de sensibilité au genre. Mais cette année encore, Vienne a été élue ville la plus agréable à vivre au monde par l’hebdomadaire anglais The Economist. Parmi les critères déterminants : la qualité des infrastructures ou la diversité des loisirs, des domaines où les critères de sensibilité au genre sont depuis longtemps appliqués.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/250722/vienne-capitale-de-l-urbanisme-sensible-au-genre

      #villes #urban_matter #géographie_urbaine #TRUST #master_TRUST #Vienne #Autriche #espace_public #urbanisme_sensible_au_genre #Frauen_Werk_Stadt #travail_domestique #mobilité #mobilité_quotidienne #toponymie #toponymie_féministe #voitures #piétons #commerces #courses #budget_sensible_au_genre #gender_budgeting #égalité #inégalités #espace_public

  • L’« exode urbain », extension du domaine de la rente
    https://metropolitiques.eu/L-exode-urbain-extension-du-domaine-de-la-rente.html

    La thématique de l’exode urbain s’est imposée dans les médias comme l’une des conséquences de la pandémie de #Covid-19. Aurélie Delage et Max Rousseau perçoivent plutôt une « relocalisation du #capital » entretenue par les discours médiatiques. « Il n’y a plus rien à vendre. » Entendue de la bouche de maires ruraux ou d’agents immobiliers au sortir de l’été 2020, cette phrase est reprise comme une antienne en guise de preuve manifeste de l’« exode urbain ». Si le thème du réinvestissement rural montait depuis #Débats

    / #exode_rural, #immobilier, capital, Covid-19, #géographie_critique

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_rousseau-delage.pdf