• La bataille oubliée de Salvador Allende pour la souveraineté technologique
    https://lvsl.fr/la-bataille-oubliee-de-salvador-allende-pour-la-souverainete-technologique

    Il n’était pas le seul à penser de la sorte. Une grande hétérogénéité caractérisait l’Union populaire, cette coalition qui a dirigé le Chili pendant trois ans sous sa présidence. Dans les ministères, on croisait aussi bien des socialistes bon teint que les marxistes-léninistes du MIR (Movimiento de izquierda revolucionaria, « mouvement de la gauche révolutionnaire »). Mais s’il est un point qui faisait consensus, c’est le caractère néfaste du monopole américain sur le secteur des télécommunications au Chili.

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    LA PREMIÈRE VIE DE FIDEL CASTRO : PORTRAIT DE CUBA AVANT LA …
    En Amérique latine, la multinationale ITT (International Telephone and Telegraph, basée à Washington) est honnie, d’abord pour les tarifs abusifs qu’elle pratique. C’est en les dénonçant que le jeune avocat cubain Fidel Castro obtient une première notoriété. Mais ce n’est pas la seule raison, ni la principale. Confier un secteur aussi stratégique à des capitaux étrangers et privés, estime-t-on, nuit à la souveraineté des populations latino-américaines – et les condamne à un sous-développement chronique. Une fois élu, Allende entreprend d’exproprier ITT. Une lutte souterraine s’engage.

    Ainsi, Allende tente d’attirer des ingénieurs du monde entier afin de poser les fondements d’un système de télécommunications qui permettrait au Chili de se passer des brevets et infrastructures fournis par Washington. Parmi eux, l’excentrique britannique Anthony Stafford Beer, versé dans la cybernétique. Avant les tristement célèbres Chicago boys, d’autres contingents internationaux ont cherché à bouleverser l’organisation sociale du pays : les Santiago boys.

    DE L’ÉCONOMIE DE GUERRE CIVILE À LA PLANIFICATION ?
    C’est lors de la grève des camionneurs que le projet Cybersyn révèle son utilité. En 1972, le pays manque d’être paralysé : sous l’impulsion du mouvement d’extrême droite Patria y libertad et de la CIA, les conducteurs routiers se livrent à une obstruction des voies publiques. En face, les militants du MIR tentent de faire échouer le mouvement et d’assurer autant que possible la normalité des échanges.
    L’outil des Santiago boys permet alors de faire état, en temps réel, de la situation des uns et des autres : les entreprises dont les routes sont bloquées, celles dont les routes sont libres, les entreprises en pénurie, celles qui sont en excédent, peuvent être mises en rapport. On espère ainsi mettre en échec l’asphyxie de l’économie souhaitée par les grévistes. Bien sûr, Cybersyn demeure encore embryonnaire.
    Mais l’idée fait son chemin : ce mode de coordination, si prometteur en temps de guerre civile, ne pourrait-il pas être généralisé en temps de paix ? Si l’ensemble des entreprises du pays étaient connecteés au telex, elles pourraient faire état, en temps réel, de leurs intrants et de leurs extrants. Il serait alors possible d’agréger ces données, d’établir des régularités, et de repérer (avant même que les agents en aient conscience) les éventuels problèmes dans le processus de production.

    Le podcast de Morozov offre une plongée dans les canaux souterrains du coup d’État de 1973, avec une précision chirurgicale. Il dévoile à quel point les réseaux de communication abandonnent leur apparente neutralité sitôt que la situation politique se tend, pour devenir des armes de guerre – aux côtés de la finance ou de l’armée.
    On ne peut s’empêcher d’effectuer un parallèle avec la situation présente – et de contraster le volontarisme politique de l’Union populaire chilienne avec l’atonie d’une grande partie de la gauche contemporaine. Quant l’une tentait de se débarrasser d’ITT, l’autre semble paralysée face aux GAFAM – quand elle n’y est pas totalement indifférente.
    Les multiples affaires d’espionnage du gouvernement américain sur ses homologues européens, permises par leur suprématie technologique, n’ont soulevé qu’une faible indignation. L’affaire Pierucci, qui a vu un cadre français d’Alstom arrêté par le Department of Justice (DOJ) des États-Unis, puis condamné sur la base de messages échangés via Gmail (à laquelle le DOJ avait bien sûr accès), n’a jamais réellement mobilisé la gauche française. Et face au Cloud Act voté sous le mandat de Donald Trump, qui officialise le droit pour les États-Unis de violer la confidentialité des échanges si leur intérêt national le leur intime, la gauche européenne est surtout demeurée muette.
    On objectera avec raison que les Big Tech américaines présentent des défis autrement plus importants que les multinationales de la télécommunication d’antan. Mais qui pourra dire que l’expérience de l’Unité populaire face à ITT n’est pas riche d’enseignements pour le présent ? Et que le dédain d’une partie de la gauche française pour toute forme de souveraineté numérique ne constitue pas un problème majeur ?

    #Cybersin #Géopolitique_technologie

  • What China’s blocking of Wikimedia from WIPO says about copyright and free access
    https://www.medianama.com/2022/07/223-china-blocking-of-wikimedia-wipo-copyright-access-online

    Un article passionnant sur la géopolitique de la propriété intellectuelle (et donc de l’Internet qui en est aujourd’hui le principal véhicule).
    C’est en CC 4.0... dommage que je n’ai pas le temps d traduire. Mais si quelqu’un s’y colle, on peut en faire un petit « Cahier de C&F éditions », notre série gratuite.

    Two weeks ago, the Chinese delegation at the World Intellectual Property Organization (WIPO) rejected seven Wikimedia chapters from being accredited as Permanent Observers. The countries supporting China’s decision reportedly include Tajikistan, Pakistan, Venezuela, Zimbabwe, Bolivia, Nicaragua, Kyrgyzstan, Bolivia, Russia, Iran, and Algeria. With this decision, the Wikimedia chapters of France, Argentina, Germany, Italy, South Africa, Sweden, and Switzerland do not have a Permanent Observer’s seat at WIPO’s negotiating table.

    Established in 1967, the World Intellectual Property Organization (WIPO) is a self-funded agency of the United Nations. Comprising 193 Member States, it deliberates on global standards for intellectual property and copyright policy.

    However, this isn’t the first time China has blocked Wikimedia chapters, or its parent organisation the Wikimedia Foundation, from Permanent Observer status at WIPO. As recently as May 2022, China denied ad hoc observer status to six other Wikimedia chapters at WIPO’s Standing Committee on Copyright and Related Rights (SCCR). In 2020 and 2021, China blocked the Wikimedia Foundation’s application for observer status as well.

    The reason cited by China over the years and this year: ‘the affiliated websites of the WMF [Wikimedia Foundation] contained a large amount of content and misinformation that ran counter to the One-China principle. The delegation hoped that all parties [present at WIPO] would continue to observe this principle, when discussing the issue.’ What this implies: the Wikimedia websites host ‘misinformation’ on Taiwan, the island territory hugging mainland China’s eastern coast. This information possibly challenges the Chinese government’s decades-long belief that there is only legitimate ‘One China’—and truant, secessionist Taiwan is an inalienable part of it.

    Why it matters: China’s actions fall in line with its growth as a technologically-advanced global power. Its ability to influence smaller, developing countries to support its domestic censorship policies online could critically impact the nature of discussions that take place at WIPO. This is important because WIPO lies at the forefront of determining global copyright standards—as well as the exemptions to them. It is these exemptions that allow us, as users of the Internet, to freely access knowledge and speech online, rights which fall under the fundamental right to speech in many jurisdictions. However, these ‘limitations’ to copyright enforcement are hard-earned—and are often championed by a variety of civil society organisations observing and influencing proceedings at WIPO. Regardless of the criticisms surrounding Wikimedia and its chapters, blocking them leaves out a powerful lobby for online access to knowledge at the international level.

    Perhaps this is why discussions on limitations and exceptions regularly happen at WIPO—these provisions allow members of the global community to use copyrighted content ‘without the authorization of the rightsholder and with or without payment of compensation.’ Civil society organisations observing WIPO proceedings have had a particularly influential role in making the Internet’s information more accessible to its users. ‘

    ‘With observer status, you can’t vote. But you can inform debates, speak, and meet delegates,’ says Balasubramaniam. ‘Civil society organisations also bring two critical things to the table,’ explains the policy expert. ‘The first is evidence, whether quantitative or anecdotal, on why certain exemptions to copyright laws may be necessary. Secondly, they bring legal arguments and contribute to the development of copyright law at this multistakeholder forum. They do have the power to leverage positive outcomes at WIPO—the point of view of a non-profit organisation usually takes effect when a Member State or regional bloc puts their weight behind it.’

    For example, a country’s technological and industrial advancement often appears to accompany a less flexible stance on copyright—and more companies sign up to these views to preserve their own interests. Sinha’s remarks bear special credence for those worried about the future of the ‘free’ world now that China is flexing its muscle at WIPO.

    ‘Until the 2010s, China was relatively pro access to knowledge,’ recalls the policy expert. ‘This bears many parallels to the first few centuries of American copyright history. America was relatively on the side of access to knowledge because it was developing its domestic industry,’ explains the policy expert. ‘The United States used to pirate texts. 100 years down the line, America established its industries and became a net exporter of copyrighted works versus a net importer of copyrighted works. It then shifted its position from a country that pushed for exceptions and limitations to the copyright regime, to one that wanted the regime to have the maximum protections and rights for creators and rights holders. We see this similarly unfolding in China. As long as it was a net importer of intellectual property, it was much more balanced in its approach to all forms of copyright. And then once its own patent portfolio became bigger than everybody else’s, particularly in the context of 5G technology, it took a u-turn, just like the USA did all those years ago.’

    In 2019, China became the top filer of international patents at WIPO’s Patent Cooperation Treaty (PCT) System, filing 58,990 applications. This dislodged the United States from its 44-year-reign as the top patent filer globally. According to WIPO, over the past ten years, China has filed ‘389,571 patents in the area of AI, accounting for 74.7 percent [sic] of the global total and ranking the first in the world.’ This rapid technological advancement may explain the kind of support it received from developing countries as it blocked the Foundation and chapters—even as that support comes at the cost of speech at WIPO and, potentially, larger access to information online.

    ‘It’s fairly simple to predict how a country will determine its stance at WIPO: it depends on whether they are net importers or exporters of IP. That answer is then easily overlaid on whether they are developing or developed countries,’ concludes the policy expert. ‘The negotiations that take place at these fora are highly asymmetric. Poorer countries may end up supporting a position of a powerful, copyright maximalist country, not because they’re communists or socialists or capitalists, but because they want access to that country’s markets and capital.’

    ‘Globally, I see a trend to treat intermediary liability as a panacea for all of the Internet’s problems—and I don’t think that’s the case,’ argues Keton. ‘That’s partly because regulators view these issues keeping in mind the big for-profit tech platform. We build regulation that applies to these huge platforms that have a very top-down approach to content moderation, and it’s possible that these laws don’t eventually consider community-led content moderation efforts. We need to preserve open knowledge projects, because it’s tremendously important that we have the ability as individual citizens to shape our experience on the Internet.’

    #Propriété_intellectuelle #OMPI #Wikipédia #Chine #Géopolitique_internet
    In that light, embedding necessary discussions on geopolitics within the context of access to knowledge appears to be critical—especially if the public and civil society are serious about preserving hard-earned fundamental rights to speech, expression, and information online. ‘There’s a yawning boredom of late for anything that sounds like principle,’ remarks Iyengar. ‘Even 20 years ago, if you said freedom of speech is being affected, people would be slightly alarmed. Today, this violation of rights is part of our [collective] every day. The shock factor of principles being violated is diminished across the world, and in India, as well. You would much rather hear or write about geopolitics than about principle-based stances.’

  • US-Blockade -Google löscht Kuba
    https://www.jungewelt.de/artikel/384780.us-blockade-google-l%C3%B6scht-kuba.html

    22.8.2020 Volker Hermsdorf - US-Techkonzern schaltet Kommunikationskanäle Havannas ab. Unliebsame Inhalte sollen weltweit zensiert werden

    Während die US-Agentur USAID Millionen Dollar für neue internationale Medienkampagnen zur Destabilisierung Kubas ausgibt, zensiert Washington zugleich unbequeme Informationen von der Insel. Der US-Technologiekonzern Google LLC hat am Donnerstag (Ortszeit) die Youtube-Konten mehrerer kubanischer Medien geschlossen. Unter Berufung auf die US-Blockade hat das Unternehmen alle aktuellen und archivierten Inhalte des Zentralorgans der Kommunistischen Partei Kubas, Granma, des weltweit ausstrahlenden Fernsehsenders Cubavisión Internacional sowie der Informationssendung »Mesa Redonda« gelöscht. Dadurch wurde auch der Zugriff auf das Trackingtool Google Analytics und die cloudbasierte Plattform Google Play verhindert, berichtete das Onlineportal Cubadebate.

    Der Konzern begründete seine Maßnahme in einer Notiz mit der bereits seit 60 Jahren gegen die Insel verhängten Wirtschafts-, Handels- und Finanzblockade. Google unterliege den US-Exportgesetzen und die Regierung in Washington betrachte es als Export, wenn Software oder Inhalte von kubanischen Servern außerhalb dieses Landes heruntergeladen werden können. Nach US-Gesetzen sei auch die Übertragung von Google-Play-Anwendungen in Länder, gegen die Sanktionen verhängt wurden, verboten. Infolgedessen blockiere Google Downloads in diesen Ländern. »Damit ist klar, dass die US-Blockade, die sich auf alle Bereiche in Kuba erstreckt, auch als Rechtfertigung dafür dient, unliebsame Inhalte zu zensieren«, kritisierte Cubadebate.

    Die Granma bezeichnete die Kontosperrungen als »Aggression gegen wichtige kubanische Kommunikationskanäle«. Am selben Tag informierte der staatliche Fernsehsender Venezolana de Televisión (VTV) in Caracas darüber, dass Google auch drei VTV-Konten auf Youtube gelöscht hat, darunter jenes, auf dem alle VTV-Programme gezeigt werden. Der Sender verwies auf den zeitlichen Zusammenhang mit dem Vorgehen gegen kubanische Medien und erklärte seine Solidarität mit den von Washington zensierten Kollegen auf der Insel.

    Es ist nicht das erste Mal, dass US-Konzerne kubanische Medien behindern. 2019 blockierte Twitter die Konten von Cubadebate, der Zeitung Juventud Rebelde, des kommunistischen Jugendverbandes »Unión de Jóvenes Comunistas« und der Sendung »Mesa Redonda«. Google hatte bereits 2011 den später wieder eingerichteten Cubadebate-Kanal auf Youtube abgeschaltet. Zugleich finanziert Washington zunehmend »unabhängige Journalisten«. Kurz vor dem jüngsten Angriff hatte die dem US-Außenministerium unterstehende Agentur für Internationale Entwicklung (USAID) drei Millionen US-Dollar für »NGO und Journalisten« zur Verfügung gestellt, die über »die Ausbeutung kubanischer Beschäftigter und Ärzte« berichten.

    Propaganda und Zensur sind zwei Seiten derselben Medaille. Granma wies darauf hin, dass ihr gelöschter Kanal unter anderem Hintergrundinformationen über Maßnahmen zur Eindämmung der Covid-19-Pandemie in Kuba enthalten habe. Cubadebate äußerte den Verdacht, dass der Öffentlichkeit Erfolge Kubas im Kampf gegen die Pandemie vorenthalten werden sollen. So sei der über mehr als 19.000 Abonnenten verfügende Kanal der beliebten Fernsehsendung »Mesa Redonda« genau an dem Tag gesperrt worden, als ein Programm über den Beginn klinischer Studien eines in Kuba entwickelten Impfstoffkandidaten mit dem Namen »Soberana« ausgestrahlt wurde.

    #Cuba #USA #internet #Google #impérialisme

  • Zinn Education Project
    https://www.zinnedproject.org

    The Zinn Education Project promotes and supports the teaching of people’s history in classrooms across the country. For more than ten years, the Zinn Education Project has introduced students to a more accurate, complex, and engaging understanding of history than is found in traditional textbooks and curricula. With more than 90,000 people registered, and nearly 10,000 new registrants every year, the Zinn Education Project has become a leading resource for teachers and teacher educators.


    #géopolitique_critique #outils_pédagogiques #coltan #histoire_populaire #éducation_populaire

  • The Antipode Film Project - Antipode Online
    https://antipodeonline.org/the-antipode-film-project

    The journal Antipode celebrated its 50th anniversary in 2019, and one of the ways in which we are marking the event is the launch of the Antipode Film Project. We have commissioned two publicly accessible online documentaries presenting some of radical geography’s leading thinkers. Speaking to a wide audience, from undergraduate students both within and beyond the discipline, as well as an interested public outside the university, we hope these films will offer cutting-edge resources for interpreting and changing our world.

    The Project envisioned short, engaging interventions from scholars “on location”, that is, in a place where they work, that their work speaks to or illuminates in some way. The films would introduce viewers to some of the most provocative thinking from critical geography’s leading lights. They would have attitude and directness, and be timely and pressing – springboards for discussion, inciting conversation. Among other things, we imagined the presenters might meditate on a “live” event or reflect on strategies for change or forms of organisation producing a more socially just and radically democratic life. Or they might comment on the state of radical practice and theory or introduce debate and disagreement around a politically contentious issue.

    Geographies of Racial Capitalism with Ruth Wilson Gilmore and David Harvey and the City are documentaries of the highest quality; both will be made available in perpetuity through our websites, AntipodeOnline.org and Wiley Online Library. Professors Ruth Wilson Gilmore and David Harvey were invited by the trustees of the Antipode Foundation to participate in the Project, working with directors Kenton Card and Brett Story respectively to talk about their research and its implications for praxis. We hope that the films will form a distinctive archive, preserved for teachers, researchers, and anyone with an interest in the history, present condition, and future directions of critical geography.

    #capitalism #géopolitique_critique #résistance #université_populaire

  • (1) Sous le sable, la guerre des câbles - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/08/31/sous-le-sable-la-guerre-des-cables_1675052

    Au fond des océans, une créature étend ses tentacules : Internet. Mails, selfies, vidéos de chatons circulent à travers la planète grâce à plus de 360 câbles de l’épaisseur d’un bras humain qui relient les continents entre eux. Ils reposent sur le sable ou sont légèrement enterrés, jusqu’à 8 000 mètres sous les mers. En trente ans, 1,2 million de kilomètres de câbles de fibre optique ont été déroulés. De quoi faire trente fois le tour de la Terre. Aujourd’hui, ils charrient 99% du trafic intercontinental.

    Professeur en sociologie et auteur de travaux sur le numérique Dominique Boullier parle d’un « nouveau système nerveux de la globalisation ». Pas étonnant que les premiers câbles se soient déployés à travers l’Atlantique. « Leur tracé reflète les liens privilégiés entre l’Europe et l’Amérique du Nord, explique-t-il. Puis la bascule s’est faite vers l’Asie, avec le développement des câbles transpacifiques. L’Afrique a été le dernier continent à se connecter. Désormais, les demandes de transmission deviennent absolument énormes. Cela pousse les centres de décision – l’Europe, les Etats-Unis et l’Asie de l’Est (Japon, Corée…) – à renforcer leurs capacités. »

    Jusqu’ici, les opérateurs télécoms montaient des consortiums pour se partager le financement et l’exploitation des câbles, dont la durée de vie approche les vingt-cinq ans. Désormais, il faut composer avec les puissants et richissimes Google, Facebook ou encore Microsoft. Les deux derniers se sont alliés pour déployer entre la Virginie et l’Espagne l’autoroute la plus rapide à ce jour : 160 téraoctets. L’équivalent de « 71 millions de vidéos HD lues en streaming au même moment […] et de 16 millions de fois notre connexion à la maison »,selon Microsoft. Les Gafam peuvent ainsi faire passer leurs propres contenus dans leurs propres tuyaux. Comme dans le secteur de la finance, de gain de quelques mili secondes peut faire la différence.

    #Infrastructure_internet #Câbles #Géopolitique_internet #GAFA

  • #Limoges s’oppose au passage de l’#agglomération en #communauté_urbaine |#Géopolitique_locale — Localtis.info
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250271802354&cid=1250271801937&nl=1

    Le conseil municipal, à majorité Les Républicains, a voté le 16 novembre au soir contre le passage de l’agglomération en communauté urbaine, bloquant de fait le processus dans la mesure où la ville réunit les deux tiers de la population de l’intercommunalité Limoges Métropole. « En l’état, nous refusons la communauté urbaine qui nous est proposée. Nous la refusons parce que nous défendons Limoges et ses habitants qui, pour l’heure, sont les laissés-pour-compte de l’agglomération », a déclaré le maire Emile-Roger Lombertie (LR), réclamant plus de « coopération » au sein de l’#EPCI, à majorité PS. [...] Un dispositif dérogatoire est offert par la loi Notre du 7 août 2015, permettant aux collectivités déchues du statut de capitale régionale de gagner en compétences et en dotations grâce au passage en communauté urbaine (3,2 millions d’euros de #dotations_annuelles supplémentaires dans le cas de Limoges). La possibilité pour ces anciennes capitales de passer en communautés urbaines court jusqu’à fin 2019.

    #intercommunalité

  • Parution en ligne : Les médias : approches géohistoriques et géopolitiques (Revue de géographie historique, n°6-7, 2015)
    http://rgh.univ-lorraine.fr/reviews/view/9/Les_medias_approches_geohistoriques_et_geopolitiques

    Global Information, Media Diplomaty et Nation branding, Affaire Wikileaks, Révolution Facebook dans les révoltes arabes, affaire Snowden, traitement médiatique permanent des crises et des conflits… les médias sont devenus essentiels pour comprendre la géopolitique du monde contemporain. Ils sont des outils d’intelligence collective et collaborative, mais aussi des instruments d’influence et de rivalités de pouvoir dans les relations internationales. L’approche historique se révèle essentielle pour en comprendre les différents aspects.

    #Géographie #Géographie_Historique #Géopolitique #Géographie_Politique #Médias #Géographie_des_Médias #Géopolitique_des_Médias #Revue_de_Géographie_Historique

  • Indian prime minister visits Bangladesh to strengthen ties against China - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2015/06/12/indi-j12.html

    Indian prime minister visits Bangladesh to strengthen ties against China
    By Deepal Jayasekera
    12 June 2015

    As a part of India’s broader strategic thrust into South East Asia against China, Prime Minister Narendra Modi made a two-day visit to Bangladesh last weekend to strengthen ties with Dhaka. New Delhi regards Bangladesh as the gateway to South East Asia and crucial to its “Look East,” now “Act East,” strategic orientation.

    Modi held talks with his counterpart Sheikh Hasina. Their joint statement declared that bilateral ties had entered a new phase involving a “pragmatic, mature and practical approach.” During the visit, 22 bilateral agreements were signed. Among the most significant was a decision to implement the Land Boundary Agreement (LBA).

    #inde #bangladesh #chine #géopolitique_régionale

  • A lire sur al-monitor, une très intéressante tentative de prospective sur l’avenir de la politique turque vis à vis de la Syrie à l’aune des changements des rapports de force politiques suite aux résultats des récentes élections législatives :
    The future of Turkey’s Syria policy
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/06/turkey-qatar-syria-saudi-arabia-remain-alone-in-syria.html#
    Selon l’analyse de l’auteur la plupart des partis autres que l’AKP sont sceptiques voire très critiques vis à vis de la politique choisie par l’ex-tandem Erdogan-Davutoglu et donc susceptible de profondes révisions. Les doutes se feraient sentir au sein même de l’AKP. Selon l’auteur, quelle que soit la coalition qui formera le nouveau gouvernement turc, Jaysh al-Fatah au Nord (coalition groupant al-Nusra Ahrar al-Cham et les débris de l’ASL) devrait voir l’appui turco-qataro-saoudien s’amoindrir - même si au sud les opérations dirigées depuis une chambre d’opérations à Amman (groupant Qatar, AS, Turquie et pays occidentaux [et aussi très probablement Israël]) et s’appuyant sur le Front Révolutionnaire du Sud ne devraient pas être affectées :

    As Turkish President Recep Tayyip Erdogan agreed with Saudi King Salman bin Abdul-Aziz Al Saud in their Riyadh meeting, the new addresses for weapons assistance were al-Qaeda’s Syrian branch of Jabhat al-Nusra and the Army of Conquest (Jaish al-Fateh), led by Ahrar al-Sham, set up by former al-Qaeda affiliates.
    After the shipment of weapons via Turkey, the Army of Conquest captured Idlib, Jisr al-Shughour, Ariha and Mastume. The Syrian army also lost some locations in the south. In the latest development, the 52nd Brigade, which was 100 kilometers (62 miles) south of Damascus, had to abandon its base.
    On the northern front, the objective of the Army of Conquest is to capture Aleppo and Latakia after Idlib and then move toward Damascus. Before Turkey’s elections, there were reports that Turkey was about to send troops to Syria along with Saudi Arabia to set up a buffer zone. The second prong of the strategy developed by the Turkey-Saudi-Qatari alliance is to devise a new approach in the south. The south front, commanded from an operations room in Amman, Jordan, in the presence of Western intelligence officials, will hopefully be reorganized under the leadership of Zahran Alloush, commander of the Army of Conquest.
    Reports say that Alloush was in Istanbul last month to meet with opposition representatives and then in Amman to meet with Gulf and Western intelligence services.
    The scenarios for government change in Turkey will not affect support for the opposition from Amman, but the future of the northern front will depend mostly on Ankara’s new attitude. If the new government in Ankara does not agree to continue with the Turkey-Qatar-Saudi Arabia partnership, then the flow of weapons via Turkey will cease. In such a case, it won’t be easy for the Army of Conquest to hold on to the territory it has captured in Idlib and the vicinity.
    The Syrian army is now massing around Idlib and preparing for a major offensive. According to journalist Mehmet Serim, who is reporting from Damascus, Assad’s regime was waiting for the Turkish elections for its major offensive.

  • Parution en ligne : Evelyne Ritaine, La fabrique politique d’une frontière européenne en Méditerranée. Le « jeu du mistigri » entre les Etats et l’Union, Paris, Etudes du CERI, n°186, Juillet 2012

    La construction politique de la frontière extérieure de l’UE en Méditerranée, envisagée du point de vue des Etats de l’Europe du Sud (Espagne, Italie, Grèce, Malte), montre l’importance de la charge politico-symbolique du contrôle de la frontière pour ces Etats. Elle détermine en grande partie les modalités des contrôles mis en place, et les intrications entre décisions nationales et décisions européennes. La mise à l’agenda de cette question fait apparaître une version méditerranéenne des frontières extérieures de l’UE, largement déterminée par les conditions d’intégration des différents pays méditerranéens dans l’espace Schengen. Ce nouveau régime frontalier révèle des jeux politiques complexes, tant cette frontière méditerranéenne est saturée par des échanges politiques qui en construisent une vision sécuritaire. Considéré comme un produit de ces différents processus et tensions, l’actuel dispositif de contrôle apparaît bien moins planifié et légal-rationnel qu’erratique et travaillé par des tensions permanentes, entre tactiques internes, stratégies étatiques et tentatives de communautarisation.

    http://www.sciencespo.fr/ceri/sites/sciencespo.fr.ceri/files/Etude%20186.pdf
    http://enigmur.hypotheses.org/1442

    #Murs #Frontières #Murs_Frontières #Géographie #Géographie_des_Frontières #Géopolitique #Géopolitique_des_Frontières #Walls #Frontières_Européennes #Europe #Politiques_Migratoires #Politiques_Migratoires_Européennes #Union_Européenne #Géographie_des_Conflits #Frontières_Européennes #Frontières_de_l_Europe #Géographie_de_l_Europe

  • Hong Kong, Taiwan et l’irrédentisme chinois : le principe « un pays, deux systèmes » en échec ?

    Le 14 décembre, un drapeau flottait au centre du dernier carré d’occupants à Causeway Bay, au centre de Hong Kong : celui de la République de Chine – le nom officiel de Taïwan. A son pied, une pancarte affirmait : « Hong Kong et Taiwan à l’unisson, ensemble dans l’adversité ». Le lendemain, le campement était dégagé sans résistance par la police.
    Cette expression de solidarité n’est pas isolée. Elle indique les convergences entre les situations hongkongaise et taïwanaise, que deux crises politiques majeures ont mises en relief en 2014 : le « mouvement des Tournesols » en mars à Taiwan, et l’occupation de 75 jours qu’a connue Hong Kong entre octobre et décembre. Le mouvement taïwanais, qui a conduit à l’occupation prolongée du Yuan législatif (parlement) par les étudiants, avait pour cible un accord de libre-échange avec la Chine, préparé par les autorités du Kuomintang dans des conditions largement condamnées comme opaques. A Hong Kong, l’enjeu touchait directement au système politique. L’élection du chef de l’exécutif au suffrage universel était une promesse de longue date de Pékin, mais sa mise en œuvre toujours repoussée et ses modalités laissées dans un flou délibéré. Le 31 août dernier, l’Assemblée Nationale Populaire les a rendues publiques : le Chief Executive serait désormais élu par tous les Hongkongais ; mais parmi des candidats présélectionnés par un comité acquis au Parti Communiste Chinois. A cette annonce, étudiants et lycéens sont descendus en masse dans les rues suivis de près par des jeunes actifs, prenant de vitesse les mouvements contestataires constitués antérieurement et dirigés par leurs aînés comme Occupy Central.

    http://www.noria-research.com/hong-kong-taiwan-et-l’irredentisme-chinois-le-principe-«-un-pays-deu

    #HongKong #Hong_Kong #Taiwan #Chine #Irrédentisme #Irrédentisme_Chinois #Géopolitique #Géopolitique_de_la_Chine #Noria_Research #Ethnies #Identités #Science_Politique #Nationalisme #Nationalisme_Chinois

  • This map describes the world of George Orwell’s 1984—or does it?

    http://io9.com/this-map-describes-the-world-of-george-orwells-1984-or-1541688821

    Carte signalée Par Emmanuelle Rivière

    This map shows the global superpowers described in George Orwell’s 1984, but does this map truly reflect the political state of the world in the novel or is it just another form of Party propaganda?

    User LupivTheGreat posted this map to reddit, and fellow redditor dr_van_nostrand_MD provides an apt description of its reality within the world of 1984:

    It’s fictitious in the sense that George Orwell made it up, but it’s also fictitious in the sense that it could have been just another lie that the government created. There isn’t any evidence in the book that this is actually how the world is structured. For all we know the UK in 1984 could be like North Korea today; just a small isolated state that has effectively brainwashed their population.

    #cartographie_narrative #orwell #george_orwell #1984 #visualisation #géopolitique_fictionnelle

  • La SAS - Scandinavian Airlines publie dans son « Scanorama » de décembre 2013-janvier 2014, comme toutes les compagnies aériennes, sa carte des destinations. La leur est originale, parce que pour une fois, elle n’indique « que » les destinations sans montrer les routes, souvent si nombreuses qu’elles rendent la carte illisible (coucou @fil).

    https://dl.dropbox.com/s/w2em93xidxytfrt/monde.jpg

    Vous allez me dire « mais pourquoi perdre son temps à scanner une carte de liaisons aériennes ? », et vous aurez raison. C’est pas très utile, sauf qu’en général, ça m’amuse de regarder dans le détail comment certains coins sont représentés. Et on a quelques surprises.

    Ça n’aurait presque aucune importance si ces cartes, et ce sont celles qu’on voit le plus souvent, ne forgeaient pas notre imaginaire géographique de manière aussi forte. Et à ne pas faire attention on risque de prendre pour acquises des représentations erronées, non pas intentionnellement, mais le plus souvent par simple ignorance.

    Je ne jette pas la pierre, je ne me moque pas, je soulève seulement quelques débats géographiques importants. La bonne solution cartographique n’est pas toujours très facile à trouver, et souvent, elle implique une prise de position politique.

    https://dl.dropbox.com/s/tm4yq6g8clf2kyi/chine.jpg

    Taïwan est clairement représenté comme un Etat indépendant. Le pays n’est pourtant pas reconnu par l’ONU, ou plutôt plus reconnu par l’ONU.

    Voir « L’exclusion de Taïwan de l’Organisation des Nations Unies : une défaite tactique des États-Unis ou une victoire stratégique de la Chine ? » par Paola Olla-Brundu

    1 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/ONU_paolla_olla_brundu.pdf

    Mais Taïwan est bien entendu un Etat indépendant de facto.

    https://dl.dropbox.com/s/tz3dl8oy2eixiit/palestine2.jpg

    Pour ce qui concerne Israël et Palestine, ce qui est ennuyeux, c’est que la Palestine a disparue. Fondue dans Israël (à moins que ce soit le contraire). La carte de la SAS entérine aussi l’annexion unilatérale du Golan (syrien). Il n’est pas tenu compte ici des résolutions de l’ONU. C’est la représentation israélienne radicale.

    https://dl.dropbox.com/s/9ya7i94a7m55dd0/sahara.jpg

    Par contre, la voix de l’ONU est entendue pour le Sahara occidental, généralement représenté « annexé » au territoire marocain. Ici, c’est clairement un « autre » territoire.

    https://dl.dropbox.com/s/44nrmzzoxhjkxrr/yougo.jpg

    La carte semble ignorer que la Serbie et le Monténégro se sont séparés en 2006 (ce n’est pas si vieux) et le Kosovo, autrefois intégré à la Serbie, a déclaré son indépendance en 2008, laquelle n’a été reconnue que par une partie de le communauté internationale.

    https://dl.dropbox.com/s/pue3cvnng2my42j/yemen.jpg

    Quand au Yémen, il est bien réunifié mais représenté ici avec sa frontière d’avant 2000 soit il y a 14 ans. Avec l’accord Yémen-Arabie saoudite, le tracé avait sensiblement changé.

    Pour finir, et puisque la Somalie apparait juste en dessous, on pourrait croire que le pays est un. Mais au Nord, existe depuis plus de 20 ans un Etat indépendant de facto qui fonctionne à peu près bien, le Somaliland , et un autre, le Puntland (qui fait la pointe de la corne) qui vient d’élire son président lequel a été félicité par l’ONU ... ! mais comme la communauté internationale ne reconnait ni l’un ni l’autre, ils ne sont donc pas obligé de faire figurer ces... divisions.

    #cartographie #représentation #visualisation #imaginaire #propagande #manipulation

  • Le routage, enjeu de cyberstratégie | Lois des réseaux
    http://reseaux.blog.lemonde.fr/2012/11/04/routage-enjeu-cyberstrategie

    Aujourd’hui, l’Internet connaît deux problèmes politiques majeurs au niveau mondial : la sécurité et les modèles économiques des échanges entre les acteurs. Quand on analyse le fond des choses, on tombe forcément sur le fonctionnement du routage.
    De plus, les États ont besoin de définir leurs cyber-stratégies. Or, mis à part les États-Unis, la Chine et une poignée de petit pays, les autres États commencent tout juste à appréhender les informations et les raisonnements nécessaires pour comprendre ce qui se passe dans les couches basses.
    L’Internet est un réseau virtuel bâti sur du réel. C’est un nuage qui prend solidement ses assises dans du béton. Par ses fibres optiques, par ses satellites, par l’environnement politique, légal et économique, l’Internet présente des contraintes physiques, géographiques, économiques, politiques qui ont nécessité des investissements colossaux. La géographie de l’Internet, ce qu’on appelle la cyber-géographie est un enjeu majeur de la cyber-stratégie.

    Il existe bien des zones de non-droits dans l’Internet (Salamatian préfère dire « zones grises ») mais elles ne sont pas là où le grand public pense qu’elles sont. L’interconnexion des domaines (routage) est l’enjeu de stratégies politique et commerciales. Ce peut être, à mon avis, un puissant moyen de contrôle ou d’influence de l’opinion. #Internet

    • Dans cet interview, Kavé Salamatian, chercheur en réseaux, explique le routage, BGP, les AS, etc et insiste que le fait que ces questions qui semblaient purement techniques ont une forte composante politique et stratégique. (Rafik Dammak me fait remarquer que c’est un effet WCIT : la renégociation en cours des accords internationaux sous l’égide de l’UIT fait qu’on se met à parler de ces questions de routage que l’ICANN, par exemple, a toujours soigneusement ignorées.)

      Des formules choc (« BGP est le gluant de l’Internet », « le syndrome de la mobylette pakistanaise », « [l’Internet est] un nuage qui prend solidement ses assises dans du béton »), et pas trop d’erreurs techniques (personnellement, le fait qu’il confonde DNS et noms de domaines - quand il prétend qu’on peut aller sur facebook.com sans le DNS - m’embête).

      Mais pas d’information inédite, rien de nouveau. Et, surtout, après les promesses du titre et du chapô, une grande frustration : aucune opinion politique exprimée, pas de ligne stratégique. L’auteur nous répète qu’il y a des enjeux politiques super-importants derrière le routage mais n’en expose aucun.

      Sa seule prise de position est qu’il faut réguler le peering (« une régulation mondiale pourrait poser les cadres d’une connectivité minimale » et « pour les problèmes de BGP hijack et autres attaques informatiques, il faudrait pouvoir recourir à un tribunal arbitral »). mais il ne dit même pas dans quel sens. Obliger les récalcitrants à peerer ? Au contraire, devoir faire approuver chaque accord de peering par le Haute Autorité de Régulation de l’Internet National ?

      PS : je ne suis pas d’accord avec son analyse du DNS. Certes, selon le modèle abstrait, le DNS est dans la couche Applications. Mais ce n’est pas une bonne façon de le décrire. Le DNS est une infrastructure, quelque chose qu’on ne voit pas mais qui est indispensable. Il est donc bien plus proche de BGP que des applications.

      #BGP #routage #cyberpolitique #géopolitique_Internet

    • Oui, ceci dit, c’est article d’un blog du Monde.fr donc destiné à des lecteurs profanes et c’est vrai que ça n’invente pas « l’eau chaude ». L’article a au moins le mérite de poser le problème d’une régulation au niveau global mais là on peut toujours rêver. La remarque que j’ai faite mettait l’accent sur l’aspect « disponibles » des infos à travers le Net. Et le contrôle unilatéral du routage ou son contraire, la transparence, ce sont aussi des aspects de la neutralité du Net

    • Il y aura morcellement visible quand on ne sera plus obligé de passer par l’infrastructure internationale. Il en existe des mesures théoriques. Aujourd’hui, la longueur moyenne d’un trajet est d’environ 6 AS et de 15,6 routeurs . Les AS sont les autorités indépendantes de l’Internet. Quand on passe par beaucoup d’autorités, cela signifie qu’il n’y a pas d’autorité. Internet sera morcelé quand son diamètre se réduira. Le diamètre est la distance d’un extrême à l’autre par le plus court chemin. Aujourd’hui, le diamètre d’Internet est encore en expansion.