La victoire du confinement ne peut-être que relative : ralentir le « tsunami » viral (et la submersion des services de santé). Des simulations sur les effets du confinement, puis des analyses ex post montrent ou montreront que cette mesure ralentit l’épidémie et donc sauve des vies. Idem il serait possible, ou il sera possible par aproximation ce que des dépistages de masse (avec extrapolations de résultats singnificatifs) ou/et port de masques ffp2 généralisés peuvent sauver de vies. Ces analyses ne seront-elles faites (spécialement pour le dépistage et les masques) alors qu’elles demanderaient des moyens en même temps qu’elles desserviraient les gouvernements concernés ?
Il y a confinement général (avec des exceptions plus ou moins massives pour le travail, l’économie, et la police) en France, en Italie et en Espagne car c’est la seule mesure « générale » qui puisse donner l’impression dune action et parce que d’autres mesures qui elles auraient du être géniales n’ont pas été possible. Mais la question du confinement reste comment ? Selon les nécessités productives ou économiques mais lesquelles ? Par régions épidémiques ? par statut sérologiques. Par exemple, à part diminuer à la marge les accidents ou les malaises de voie publique, interdire la présence de personnes qui veilleraient à s’isoler dans l’espace public, seuls ou par foyer viral potentiel d’élection (famille, couple, autre groupe restreint), des forêts aux plages en passant par les rues des villes, relève fondamentalement de l’arbitraire, pas de la nécessité. A contrario, il suffit en ville d’endosser le costume du jogger pour être un danger public légalement (il doivent respecter les 1 mètre là où il en faudrait au moins trois vu l’expectoration augmentée). On nous apprend à respecter des mesures arbitraires, sans fournir les moyens d’adopter ou participer à celles qui comptent. Les comportements policiers relevés ici ou là sont la pointe plus ou moins visible de cette énième glaciation des comportements.
Les décideurs ont besoin du déconfinement. Ils n’ont confinés qu’à reculons, et mal. Mais ils le craignent. Ils savent qu’après avoir massivement redouté la mort - en partie par leur faute, et avoir été contraints de vivre en fonction de cette menace, c’est eux qui feront moins peur. Si le gouvernement par la peur triomphe, personne ne sait comment il pourrait tenir après cette acmé.