#gériatrie

  • Des vies oubliées : les personnes âgées trans vivant avec une démence à l’intersection du cisgenrisme, du capacitisme/cogniticisme et de l’âgisme
    https://cjds.uwaterloo.ca/index.php/cjds/article/download/676/931

    Résumé

    Peu de recherches au plan international aident à comprendre les expériences et les besoins des personnes trans vivant avec une démence, en dépit du vieillissement de la population et du nombre croissant de personnes trans, incluant une première cohorte de personnes âgées trans. Il existe donc un besoin de mieux comprendre les contraintes, les discriminations et les maltraitances généralisées auxquelles sont confrontées les personnes âgées trans dans le système de santé et de services sociaux, de même que les craintes que ces personnes expriment à propos du vieillissement et des démences. Des observations anecdotiques présentées dans de rares ouvrages portant sur les populations LGBTQ et la démence suggèrent que les changements cognitifs peuvent avoir un effet sur l’identité de genre. Par exemple, les personnes trans âgées vivant avec une démence peuvent oublier leur transition et se réidentifier au sexe/genre assigné à la naissance ou éprouver une « confusion de genre ». Cela soulève des questions cruciales concernant par exemple les pratiques liées aux pronoms, les soins corporels (rasage, coiffure, habillement, etc.), les interactions sociales genrées, les soins médicaux (poursuite ou abandon de la thérapie hormonale), etc. Le présent article comble une lacune dans la littérature actuelle en offrant une première typologie des réponses offertes par les universitaires qui ont analysé le thème de la démence et de l’identité de genre chez les personnes trans âgées vivant avec une démence pouvant éprouver une « confusion de genre », soit : 1) une approche de neutralisation du genre ; 2) une approche trans-affirmative stable et 3) une approche trans-affirmative fluide. Après avoir proposé une réflexion critique sur chaque approche, nous articulons les fondements d’un quatrième paradigme, ancré dans un dialogue interdisciplinaire sur les systèmes interconnectés d’oppression qu’affrontent les personnes âgées trans vivant avec une démence, soit l’âgisme, le capacitisme/cogniticisme et le cisgenrisme.

    #transgenre #démence #gériatrie

  • Sexisme réaliste
    Cours de gériatrie (rééd. 2018), 4ème année de médecine, France. Pour déterminer le degré de dépendance sénile des gens, les hommes ne sont pas testés sur la façon dont ils se débrouillent en cuisine-ménage-linge, les femmes oui. Ce qui est très réaliste, nos pères et grands-pères ayant généralement été très mal élevés et maintenus dans l’ignorance toute leur vie. Mais qu’advient-il de la grand-mère rebelle, qui n’a jamais voulu apprendre à faire la cuisine, se complait dans le capharnaüm de son appartement et ne lave pas sa culotte à la main ? Elle gagnera quelques points-sénilité...

    #vieillesse #sexisme #médecine

    • Sur un thème proche...

      Panthère Première » Vouloir durer, c’est apprendre à mourir
      https://pantherepremiere.org/texte/vouloir-durer-cest-apprendre-a-mourir-2

      Pour être jugée crédible pendant la consultation mémoire, la personne doit bien sûr faire preuve de cohérence dans son discours, mais elle doit aussi réussir des exercices standardisés qui, en s’appuyant sur des valeurs productivistes (rapidité, agilité, réactivité) défavorisent de fait les personnes âgées. De surcroît, Baptiste Brossard montre que l’évaluation de la crédibilité repose sur des critères implicites qui se sont pas strictement médicaux. Par exemple, les personnes âgées qui n’ont pas acquis, durant leur vie, le niveau de langage et le socle de connaissances implicitement requis pour réaliser les épreuves de la consultation ont plus de chance d’être jugées non crédibles (donc divagantes, voire délirantes). Autre exemple, le comportement de la personne est considéré crédible si elle se conforme aux attentes sociales projetées sur l’« être vieux » pendant la consultation.

    • J’avais comme voisin Victor, un très gentil papy, un peu bourru parfois, qui était très reconnaissant à sa deuxième compagne (la première était morte prématurément) de lui avoir appris à faire le ménage, la cuisine, la lessive et le repassage. Veuf pour la seconde fois, il se débrouillait très bien jusqu’à l’âge de 92 ou 93 ans quand la mort l’a fauché à son tour, et malgré des difficultés pour se déplacer.

  • Aujourd’hui et demain : qui va s’occuper de nos malades âgés ?
    http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/aujourdhui-et-demain-qui-va-soccuper-de-nos-malades-ages/7400335

    On se retrouve donc aujourd’hui avec des services, surtout en gériatrie et en SSR, dans lesquels il manque des praticiens hospitaliers, des médecins étrangers, et pour lesquels on enlève progressivement les internes depuis un an et demi. A Paul Brousse par exemple, nous avons cet été 6 internes au lieu de 14, et en novembre, probablement 0, 1 ou 2 ! Nous avons déjà fermé 45 lits, mais en novembre ce sera une centaine. Et cela sur un seul site. Cette situation va aller en se multipliant, et il est bien évident que c’est tout le système hospitalier qui va en subir les conséquences. Ceux qui ne voient rien venir vont vite comprendre quand il n’y aura plus de filière d’aval pour accueillir leurs malades et conserver leur durée moyenne de séjour (DMS) dans les bornes autorisées ! Par ailleurs, l’activité en SSR va s’effondrer au moment où on passe (enfin ?) à la DMA (dotation modulée à l’activité, une sorte de T2A – tarification à l’activité – « light »).

    #gériatrie #santé #vieux