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  • G8 à Gênes : des manifestants ont été torturés, admet le chef de la police italienne - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/07/20/g8-a-genes-des-manifestants-ont-ete-tortures-admet-le-chef-de-la-police-i

    « A Gênes, un nombre incalculable de personnes innocentes ont subi des violences physiques et psychologiques qui les ont marquées à vie, a reconnu Franco Gabrielli. Si aujourd’hui encore, seize ans plus tard, c’est un motif de douleur, de rancœur, de défiance [envers la police], cela signifie que la réflexion n’a pas été suffisante. »

    Il revient en détail sur les exactions policières commises dans une école de Gênes le samedi 21 juillet au soir, quasiment à l’issue du G8, lorsque des unités d’élites prirent d’assaut l’établissement où dormaient des dizaines de manifestants. Prétextant la présence de militants violents, assurant avoir trouvé des cocktails Molotov – que les policiers avaient en réalité amenés eux-mêmes sur place –, l’assaut s’est transformé en une « boucherie », selon les confessions de l’un des vingt-huit agents qui seront ensuite inculpés. « En tant que dirigeant des opérations spéciales de la police, je me serais probablement retrouvé dans la cour de l’école Diaz », note Gabrielli qui « par chance » était resté à Rome pour préparer l’arrivée du président Bush. Pensant qu’en « contrepoids aux dévastations [dans la ville], il fallait un nombre significatif d’arrestations », les responsables de l’Intérieur ont « par malheur » décidé l’irruption à l’école Diaz, admet-il aujourd’hui.

    Franco Gabrielli va plus loin en parlant aussi des sévices infligés aux manifestants conduits à la caserne de Bolzaneto, transformée selon lui en « Garage Olimpo », en référence au sinistre centre d’interrogatoire de la dictature argentine. « A Bolzaneto, il y a eu des actes de torture », s’indigne Gabrielli, qui va jusqu’à affirmer que son prédécesseur de l’époque, Gianni De Gennaro, aurait dû assumer ses responsabilités et démissionner. « Il l’a fait, mais j’ai refusé sa démission », a précisé en réaction Claudio Scajola, le ministre de l’Intérieur de l’époque, qui a finalement admis lui aussi qu’il est « indéniable qu’à Gênes, il y a eu certaines actions des forces de l’ordre sévèrement condamnables ». De son côté, le secrétaire national de la Gauche italienne et ancien leader des anti-G8, Nicola Fratoianni, a salué « l’interview courageuse de Gabrielli. Malheureusement, nous avons dû attendre seize ans pour entendre ces paroles. »

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