• "Le but de la #conférence de #Macron ? Éviter un #gadin aux #européennes et #occulter les vrais sujets" / #Natacha_Polony

    "L’exercice de la conférence de presse permet de passer sur les problèmes comme l’eau sur les plumes du canard et on est très souvent aidé en cela par les questions des journalistes, note Natacha Polony, directrice de la rédaction de « Marianne ». Nouvelle illustration avec Emmanuel Macron, au cours de laquelle les sujets de fond, et notamment l’économie, auront été passés sous silence tandis qu’il s’agissait surtout, finalement, de couper l’herbe sous le pied du RN.

    C’est un poncif : il y a de l’acteur de théâtre chez Emmanuel Macron. Mais on a bien compris, devant sa conférence de presse à l’Élysée ce 16 janvier, qu’il y avait aussi de l’imitateur chez lui. Parce que les accents gaulliens dans la façon de pratiquer l’exercice avaient quelque chose d’un tout petit peu appuyé. Sur le fond, qu’a apporté cette conférence de presse ? (...)"

    #non_merci

    #France #économie #politique #communication #propagande #médias #démagogie #seenthis #vangauguin

    https://www.marianne.net/agora/les-signatures-de-marianne/natacha-polony-le-but-de-la-conference-de-macron-eviter-un-gadin-aux-europ

  • Fermes, coopératives... « En #Palestine, une nouvelle forme de #résistance »

    Jardins communautaires, coopératives... En Cisjordanie et à Gaza, les Palestiniens ont développé une « #écologie_de_la_subsistance qui n’est pas séparée de la résistance », raconte l’historienne #Stéphanie_Latte_Abdallah.

    Alors qu’une trêve vient de commencer au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, la chercheuse Stéphanie Latte Abdallah souligne les enjeux écologiques qui se profilent derrière le #conflit_armé. Elle rappelle le lien entre #colonisation et #destruction de l’#environnement, et « la relation symbiotique » qu’entretiennent les Palestiniens avec leur #terre et les êtres qui la peuplent. Ils partagent un même destin, une même #lutte contre l’#effacement et la #disparition.

    Stéphanie Latte Abdallah est historienne et anthropologue du politique, directrice de recherche au CNRS (CéSor-EHESS). Elle a récemment publié La toile carcérale, une histoire de l’enfermement en Palestine (Bayard, 2021).

    Reporterre — Comment analysez-vous à la situation à #Gaza et en #Cisjordanie ?

    Stéphanie Latte Abdallah — L’attaque du #Hamas et ses répercussions prolongent des dynamiques déjà à l’œuvre mais c’est une rupture historique dans le déchaînement de #violence que cela a provoqué. Depuis le 7 octobre, le processus d’#encerclement de la population palestinienne s’est intensifié. #Israël les prive de tout #moyens_de_subsistance, à court terme comme à moyen terme, avec une offensive massive sur leurs conditions matérielles d’existence. À Gaza, il n’y a plus d’accès à l’#eau, à l’#électricité ou à la #nourriture. Des boulangeries et des marchés sont bombardés. Les pêcheurs ne peuvent plus accéder à la mer. Les infrastructures agricoles, les lieux de stockage, les élevages de volailles sont méthodiquement démolis.

    En Cisjordanie, les Palestiniens subissent — depuis quelques années déjà mais de manière accrue maintenant — une forme d’#assiègement. Des #cultures_vivrières sont détruites, des oliviers abattus, des terres volées. Les #raids de colons ont été multipliés par deux, de manière totalement décomplexée, pour pousser la population à partir, notamment la population bédouine qui vit dans des zones plus isolées. On assiste à un approfondissement du phénomène colonial. Certains parlent de nouvelle #Nakba [littéralement « catastrophe » en Arabe. Cette expression fait référence à l’exode forcé de la population palestinienne en 1948]. On compte plus d’1,7 million de #déplacés à Gaza. Où iront-ils demain ?

    « Israël mène une #guerre_totale à une population civile »

    Gaza a connu six guerres en dix-sept ans mais il y a quelque chose d’inédit aujourd’hui, par l’ampleur des #destructions, le nombre de #morts et l’#effet_de_sidération. À défaut d’arriver à véritablement éliminer le Hamas – ce qui est, selon moi, impossible — Israël mène une guerre totale à une population civile. Il pratique la politique de la #terre_brûlée, rase Gaza ville, pilonne des hôpitaux, humilie et terrorise tout un peuple. Cette stratégie a été théorisée dès 2006 par #Gadi_Eizenkot, aujourd’hui ministre et membre du cabinet de guerre, et baptisée « la #doctrine_Dahiya », en référence à la banlieue sud de Beyrouth. Cette doctrine ne fait pas de distinction entre #cibles_civiles et #cibles_militaires et ignore délibérément le #principe_de_proportionnalité_de_la_force. L’objectif est de détruire toutes les infrastructures, de créer un #choc_psychologique suffisamment fort, et de retourner la population contre le Hamas. Cette situation nous enferme dans un #cycle_de_violence.

    Vos travaux les plus récents portent sur les initiatives écologiques palestiniennes. Face à la fureur des armes, on en entend évidemment peu parler. Vous expliquez pourtant qu’elles sont essentielles. Quelles sont-elles ?

    La Palestine est un vivier d’#innovations politiques et écologiques, un lieu de #créativité_sociale. Ces dernières années, suite au constat d’échec des négociations liées aux accords d’Oslo [1] mais aussi de l’échec de la lutte armée, s’est dessinée une #troisième_voie.

    Depuis le début des années 2000, la #société_civile a repris l’initiative. Dans de nombreux villages, des #marches et des #manifestations hebdomadaires sont organisées contre la prédation des colons ou pour l’#accès_aux_ressources. Plus récemment, s’est développée une #économie_alternative, dite de résistance, avec la création de #fermes, parfois communautaires, et un renouveau des #coopératives.

    L’objectif est de reconstruire une autre société libérée du #néolibéralisme, de l’occupation et de la #dépendance à l’#aide_internationale. Des agronomes, des intellectuels, des agriculteurs, des agricultrices, des associations et des syndicats de gauche se sont retrouvés dans cette nouvelle forme de résistance en dehors de la politique institutionnelle. Une jeune génération a rejoint des pionniers. Plutôt qu’une solution nationale et étatique à la colonisation israélienne — un objectif trop abstrait sur lequel personne n’a aujourd’hui de prise — il s’agit de promouvoir des actions à l’échelle citoyenne et locale. L’idée est de retrouver de l’#autonomie et de parvenir à des formes de #souveraineté par le bas. Des terres ont été remises en culture, des #fermes_agroécologiques ont été installées — dont le nombre a explosé ces cinq dernières années — des #banques_de_semences locales créées, des modes d’#échange directs entre producteurs et consommateurs mis en place. On a parlé d’« #intifada_verte ».

    Une « intifada verte » pour retrouver de l’autonomie

    Tout est né d’une #prise_de_conscience. Les #territoires_palestiniens sont un marché captif pour l’#économie israélienne. Il y a très peu de #production. Entre 1975 et 2014, la part des secteurs de l’agriculture et de l’#industrie dans le PIB a diminué de moitié. 65 % des produits consommés en Cisjordanie viennent d’Israël, et plus encore à Gaza. Depuis les accords d’Oslo en 1995, la #production_agricole est passée de 13 % à 6 % du PIB.

    Ces nouvelles actions s’inscrivent aussi dans l’histoire de la résistance : au cours de la première Intifada (1987-1993), le #boycott des taxes et des produits israéliens, les #grèves massives et la mise en place d’une économie alternative autogérée, notamment autour de l’agriculture, avaient été centraux. À l’époque, des #jardins_communautaires, appelés « les #jardins_de_la_victoire » avait été créés. Ce #soulèvement, d’abord conçu comme une #guerre_économique, entendait alors se réapproprier les #ressources captées par l’occupation totale de la Cisjordanie et de la #bande_de_Gaza.

    Comment définiriez-vous l’#écologie palestinienne ?

    C’est une écologie de la subsistance qui n’est pas séparée de la résistance, et même au-delà, une #écologie_existentielle. Le #retour_à_la_terre participe de la lutte. C’est le seul moyen de la conserver, et donc d’empêcher la disparition totale, de continuer à exister. En Cisjordanie, si les terres ne sont pas cultivées pendant 3 ou 10 ans selon les modes de propriété, elles peuvent tomber dans l’escarcelle de l’État d’Israël, en vertu d’une ancienne loi ottomane réactualisée par les autorités israéliennes en 1976. Donc, il y a une nécessité de maintenir et augmenter les cultures, de redevenir paysans, pour limiter l’expansion de la #colonisation. Il y a aussi une nécessité d’aller vers des modes de production plus écologiques pour des raisons autant climatiques que politiques. Les #engrais et les #produits_chimiques proviennent des #multinationales via Israël, ces produits sont coûteux et rendent les sols peu à peu stériles. Il faut donc inventer autre chose.

    Les Palestiniens renouent avec une forme d’#agriculture_économe, ancrée dans des #savoir-faire_ancestraux, une agriculture locale et paysanne (#baladi) et #baaliya, c’est-à-dire basée sur la pluviométrie, tout en s’appuyant sur des savoirs nouveaux. Le manque d’#eau pousse à développer cette méthode sans #irrigation et avec des #semences anciennes résistantes. L’idée est de revenir à des formes d’#agriculture_vivrière.

    La #révolution_verte productiviste avec ses #monocultures de tabac, de fraises et d’avocats destinée à l’export a fragilisé l’#économie_palestinienne. Elle n’est pas compatible avec l’occupation et le contrôle de toutes les frontières extérieures par les autorités israéliennes qui les ferment quand elles le souhaitent. Par ailleurs, en Cisjordanie, il existe environ 600 formes de check-points internes, eux aussi actionnés en fonction de la situation, qui permettent de créer ce que l’armée a nommé des « #cellules_territoriales ». Le #territoire est morcelé. Il faut donc apprendre à survivre dans des zones encerclées, être prêt à affronter des #blocus et développer l’#autosuffisance dans des espaces restreints. Il n’y a quasiment plus de profondeur de #paysage palestinien.

    « Il faut apprendre à survivre dans des zones encerclées »

    À Gaza, on voit poindre une #économie_circulaire, même si elle n’est pas nommée ainsi. C’est un mélange de #débrouille et d’#inventivité. Il faut, en effet, recycler les matériaux des immeubles détruits pour pouvoir faire de nouvelles constructions, parce qu’il y a très peu de matériaux qui peuvent entrer sur le territoire. Un entrepreneur a mis au point un moyen d’utiliser les ordures comme #matériaux. Les modes de construction anciens, en terre ou en sable, apparaissent aussi mieux adaptés au territoire et au climat. On utilise des modes de production agricole innovants, en #hydroponie ou bien à la #verticale, parce que la terre manque, et les sols sont pollués. De nouvelles pratiques énergétiques ont été mises en place, surtout à Gaza, où, outre les #générateurs qui remplacent le peu d’électricité fournie, des #panneaux_solaires ont été installés en nombre pour permettre de maintenir certaines activités, notamment celles des hôpitaux.

    Est-ce qu’on peut parler d’#écocide en ce moment ?

    Tout à fait. Nombre de Palestiniens emploient maintenant le terme, de même qu’ils mettent en avant la notion d’#inégalités_environnementales avec la captation des #ressources_naturelles par Israël (terre, ressources en eau…). Cela permet de comprendre dans leur ensemble les dégradations faites à l’#environnement, et leur sens politique. Cela permet aussi d’interpeller le mouvement écologiste israélien, peu concerné jusque-là, et de dénoncer le #greenwashing des autorités. À Gaza, des #pesticides sont épandus par avion sur les zones frontalières, des #oliveraies et des #orangeraies ont été arrachées. Partout, les #sols sont pollués par la toxicité de la guerre et la pluie de #bombes, dont certaines au #phosphore. En Cisjordanie, les autorités israéliennes et des acteurs privés externalisent certaines #nuisances_environnementales. À Hébron, une décharge de déchets électroniques a ainsi été créée. Les eaux usées ne sont pas également réparties. À Tulkarem, une usine chimique considérée trop toxique a été également déplacée de l’autre côté du Mur et pollue massivement les habitants, les terres et les fermes palestiniennes alentour.

    « Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement »

    Les habitants des territoires occupés, et leur environnement — les plantes, les arbres, le paysage et les espèces qui le composent — sont attaqués et visés de manière similaire. Ils sont placés dans une même #vulnérabilité. Pour certains, il apparaît clair que leur destin est commun, et qu’ils doivent donc d’une certaine manière résister ensemble. C’est ce que j’appelle des « #résistances_multispécifiques », en écho à la pensée de la [philosophe féministe étasunienne] #Donna_Haraway. [2] Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement. Une même crainte pour l’existence. La même menace d’#effacement. C’est très palpable dans le discours de certaines personnes. Il y a une lutte commune pour la #survie, qui concerne autant les humains que le reste du vivant, une nécessité écologique encore plus aigüe. C’est pour cette raison que je parle d’#écologisme_existentiel en Palestine.

    Aujourd’hui, ces initiatives écologistes ne sont-elles pas cependant menacées ? Cet élan écologiste ne risque-t-il pas d’être brisé par la guerre ?

    Il est évidemment difficile d’exister dans une guerre totale mais on ne sait pas encore comment cela va finir. D’un côté, on assiste à un réarmement des esprits, les attaques de colons s’accélèrent et les populations palestiniennes en Cisjordanie réfléchissent à comment se défendre. De l’autre côté, ces initiatives restent une nécessité pour les Palestiniens. J’ai pu le constater lors de mon dernier voyage en juin, l’engouement est réel, la dynamique importante. Ce sont des #utopies qui tentent de vivre en pleine #dystopie.

    https://reporterre.net/En-Palestine-l-ecologie-n-est-pas-separee-de-la-resistance
    #agriculture #humiliation #pollution #recyclage #réusage #utopie

    • La toile carcérale. Une histoire de l’enfermement en Palestine

      Dans les Territoires palestiniens, depuis l’occupation de 1967, le passage par la prison a marqué les vécus et l’histoire collective. Les arrestations et les incarcérations massives ont installé une toile carcérale, une détention suspendue. Environ 40 % des hommes palestiniens sont passés par les prisons israéliennes depuis 1967. Cet ouvrage remarquable permet de comprendre en quoi et comment le système pénal et pénitentiaire est un mode de contrôle fractal des Territoires palestiniens qui participe de la gestion des frontières. Il raconte l’envahissement carcéral mais aussi la manière dont la politique s’exerce entre Dedans et Dehors, ses effets sur les masculinités et les féminités, les intimités. Stéphanie Latte Abdallah a conduit une longue enquête ethnographique, elle a réalisé plus de 350 entretiens et a travaillé à partir d’archives et de documents institutionnels. Grâce à une narration sensible s’apparentant souvent au documentaire, le lecteur met ses pas dans ceux de l’auteure à la rencontre des protagonistes de cette histoire contemporaine méconnue.

      https://livres.bayard-editions.com/livres/66002-la-toile-carcerale-une-histoire-de-lenfermement-en-pal
      #livre

  • « Interdit aux #nomades et aux chiens » : le quotidien de l’#antitsiganisme : épisode 1/4 du podcast Dans l’ombre de l’antitsiganisme
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/interdit-aux-nomades-et-aux-chiens-1889485

    #podcast #serie
    #gitans #bohémiens #manouches

    Pour commencer, il faut peut-être prendre conscience de ce qu’est l’antitsiganisme et surtout de ce que ça signifie de le vivre au quotidien. Des #Voyageurs, souvent militants associatifs, nous mettent à plat ce concept et l’impact direct qu’il a sur leur vie.

    Cet épisode propose des récits croisés de la façon dont ils et elles sont confrontés au quotidien à cet antitsiganisme, qui est aussi souvent administratif, ainsi que des préjugés auxquels ils et elles font face. Dylan Schutt, témoigne ainsi, comment dès son premier jour d’école, il a pris conscience des préjugés existants envers les Voyageurs : “Les autres enfants étaient un peu distants avec moi, j’ai eu des remarques comme quoi je sentais mauvais, les enfants disaient qu’ils ne voulaient pas me toucher parce que j’étais sale, ça m’a suivi toute ma scolarité”. Et puis il raconte un drame marquant : “Une personne a tué mon grand-oncle parce qu’il était nomade, elle a pris huit ans de prison. Sauf qu’avec les remises de peine, elle a fait à peine trois ans, alors que mon grand-oncle a été tué devant ses deux enfants. À l’époque, on avait fait des manifestations, c’était en 2009, mais n’a pas changé grand-chose en fait”.

    En parallèle, en remontant le cours du temps avec des historiennes et des historiens on tente de comprendre la façon dont les clichés se sont ancrés dans les têtes et dans le paysage.

    L’historien Ilsen About revient, par exemple, sur ce cliché qui veut qu’un Voyageur soit forcément un voleur et qui, malheureusement, persiste encore aujourd’hui : “L’itinérance est vue comme étant forcément coupable, car elle serait guidée par des objectifs irréguliers, illégaux de dépossession par le vol, par le brigandage. On a un glissement entre la mobilité, la criminalité itinérante et la question du vol. Et puis, de l’autre côté, il y a la mythologie de la mendicité. Les occurrences qui associent les Roms à la mendicité sont extrêmement nombreuses et la mendicité est souvent associée dans les esprits à la question du vol, à la ruse, à une dépossession déguisée.”

    Alors, en fabriquant cette série, en écoutant les récits des unes et des autres, la violence du rejet auxquels ils et elles font face et les embuches inventées par l’administration, plusieurs fois on s’est dit que c’était trop, que les gens n’allaient pas nous croire.

    Saimir Mile, militant et fondateur de la Vois des Roms, évoque ce racisme séculaire et dresse un constat qui est lui aussi terrible quant à ce racisme particulier : “Il faut combattre les préjugés et se faire connaître ne sert pas à grand-chose. Il faut aller au-delà de ça, il faut vraiment dénoncer ce racisme qui est omniprésent, qui est très ancien, très populaire. C’est la dernière forme de racisme acceptable en fait”.

    Et pourtant, paradoxalement, on a beaucoup ri pendant les enregistrements, ri des blagues corrosives de ceux et celles à qui on tendait le micro, emportés par l’humour noir et féroce ou l’ironie constante de nos interlocuteurs et puis, au bout d’un moment ça ne nous a plus fait rire du tout.

    Un documentaire de Perrine Kervran, réalisé par Gaël Gillon.
    Avec :

    Ilsen About, historien,
    #William_Acker, délégué général de l’association nationale des gens du voyage citoyens,
    Henriette Asseo, historienne,
    Saimir Mile, militant et fondateur de la Voix des Rroms,
    Emile Scheitz, fondateur de l’association familiale des gens du voyage d’ile de France,
    Dylan Schutt, militant pour la Voix des #Rroms.

    Merci à Lény Mauduit de la médiathèque Mateo Maximoff.

    Prise de son et mixage Florent Layani .
    Bibliographie :

    Lise Foisneau, Les Nomades face à la guerre (1939-1946), Klincksieck, 2022
    Lise Foisneau , Kumpania vivre et resister en pays #gadjo , éditions Wildproject, 2023
    Henriette Asseo , Les #Tsiganes, une destinée européenne , coll. « Découvertes Gallimard / Histoire » (no 218), Gallimard, 1994, réédition en 2006
    Henriette Asseo, De la « science raciale » aux camps. Les Tsiganes en Europe sous le régime nazi, Éditions du Centre régional de documentation pédagogique de Paris (CRDP Paris), université Paris-Descartes, 1996
    William Acker , Où sont les gens du voyage , éditions du commun, 2021
    Ilsen About , Présence tsigane , éditions du cavalier bleu, 2018
    Theophile Leroy , L’internement des nomades une histoire française , Mémorial de la Shoah, 2019
    Raymond Gurème , Isabelle Ligner , Interdit aux nomades , Calmann Levy, 20&1
    Françoise Dallemagne , Julia Ferloni , Alina Maggiore , Anna Mirga-Kruszelnicka et Jonah Steinberg , BARVALO / Roms, Sinti, Gitans, Manouches, Voyageurs... , Muceum, 2023

    Liens :

    Plate-forme européenne en ligne contre l’antitsiganisme.
    A persisting concern : anti-Gypsyism as a barrier to Roma inclusion. Rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, 2018.
    Antitsiganisme, texte de référence, publié sous les auspices de l’Alliance contre l’antitsiganisme en août 2019.
    Pourquoi les Roms subissent exclusion et discrimination : article d’Aidan McGarry paru dans Slate en mars 2019.
    Un racisme méconnu : l’antitsiganisme, par Leonardo Piasere, in Dadarivista, n°2, décembre 2013.
    Grégoire Cousin, Julie Lacaze : L’éternel retour ; l’antitsiganisme politique. In Communications, n°107, 2020.
    Film - Les Rochers de la Honte, 2023
    Exposition Barvalo, Roms, Sinti, Manouches, Gitans, Voyageurs... Mucem, J4— Niveau 2 | Du mercredi 10 mai 2023 au lundi 4 septembre 2023
    Médiathèque Matéo Maximoff
    ANGVC - Association nationale des #gens_du_voyage #citoyens ...
    Association - La voix des Rroms

    #Sciences et #Savoirs
    #Histoire
    #Documentaire_radiophonique
    #Documentaires de #société

    L’équipe

    Perrine Kervran
    Perrine Kervran
    Production
    Maryvonne Abolivier
    Collaboration
    Anahi Morales
    Collaboration
    Annelise Signoret
    Collaboration
    Gaël Gillon
    Réalisation

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    Episode 4/4 : La politique de la décharge

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    #LSD, la série documentaire
    "Interdit aux nomades et aux chiens" : le quotidien de l’antitsiganisme

  • L’#asile au prisme du #terrorisme

    Un dernier épisode sur les évolutions récentes des pratiques juridiques en matière de droit d’asile en France en lien avec le terrorisme, et en particulier le traitement politique et médiatique de ce que l’on a appelé, à tort ou à raison, la "#question_tchétchène".

    Autour du témoignage, à Paris puis à Grenoble où il est aujourd’hui assigné à résidence, d’un jeune homme tchétchène accusé de terrorisme et l’analyse de son avocate Lucie Simon – mise en perspective par un professeur de droit public (Thibaut Fleury-Graff) et une historienne spécialiste de la Russie contemporaine (Anne le Huérou) –,ce dernier épisode est consacré à la question des rapports entre droit d’asile et terrorisme.

    Que ressent un jeune homme qui a grandi en France face à la menace d’#expulsion qui plane sur lui ; “Étant arrivé en France à seulement sept ans, devoir me justifier sur des choses de mon pays d’accueil, c’est très compliqué. C’est vraiment dur de se dire qu’il faille se justifier. Parce que j’ai grandi en France et je suis allé à l’école en France. J’ai tout vécu en France. En réalité, si on regarde bien, ma vie a commencé en France, ce n’était pas vraiment une vie avant cela. Donc devoir se justifier, oui, à ce sujet-là, c’est plutôt compliqué.”

    Quelle évolution récente de l’accueil des personnes réfugiées en France au prisme du terrorisme ? Qu’est-ce qu’une note blanche que l’avocat Gilles Piquois qualifie “d’insupportable” et “de #bobard_politique” ? Et dans quelle mesure ce document discrétionnaire des #services_de_renseignement joue-t-il dorénavant un rôle décisif dans l’examen des demandes d’asile formulées auprès de la Cour Nationale du Droit d’Asile (#CNDA) ?

    Plus spécifiquement, peut-on parler d’une #stigmatisation des ressortissants tchétchènes depuis l’assassinat de #Samuel_Patty (octobre 2020) et les affrontements de Dijon (juin 2020) ? Qu’est-ce que l’affaire dite "#Gadaev" ?

    Et enfin, dans quelle mesure peut-on dire, comme l’affirmera Gilles Piquois, que l’importance de la défense du droit des étrangers revient en fin de compte à prendre la défense des droits et du droit plus largement ? En effet, il alerte : “Attention, un train peut en cacher un autre. Il est bien clair que le droit des étrangers est un #laboratoire de ce qui nous attend après nous, les nationaux. On commence les saloperies sur les étrangers et ensuite, ce ne sont plus que les étrangers qui en sont victimes. Et ça, on peut vous démontrer que ça existe, et que ça a toujours existé. C’est pour ça que défendre les #droits_des_étrangers, ce n’est pas un altruisme totalement d’une autre planète, c’est au contraire la défense de nos droits. Nos droits sont les mêmes, il n’y a pas de différence entre national et étranger et c’est la #défense_des_droits et du droit qui doit absolument être menée avec fermeté.”

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/l-asile-au-prisme-du-terrorisme-9657805

    –—

    Où Me Lucie Simon raconte de la résistance d’un steward (à partir de la min 13’20) :

    « On a un steward, en civil, qui était en passager sur le vol, qui est venu nous voir de lui-même et qui nous a dit : ’J’ai compris, je vais appeler le commandant de bord’. C’est là où on a à nouveau foi en l’humanité, parce qu’on voit ce commandant de bord qui arrive et qui nous dit : ’Moi, je fais du transport de passagers, je ne fais pas du transport de bétail’. Et il ajout qu’il n’est pas dans son avion et il ne montera pas dans son avion. »

    –-> ajouté à la métaliste sur la #résistance de #passagers (mais aussi de #pilotes) aux #renvois_forcés :
    https://seenthis.net/messages/725457

    #Djakhar #anti-terrorisme #justice #droit_d'asile #migrations #réfugiés #CRA #rétention #détention_administrative #réfugiés_tchétchènes #podcast #audio #renvois

  • La publicité audio à l’assaut du jeu mobile
    https://www.lefigaro.fr/medias/la-publicite-audio-a-l-assaut-du-jeu-mobile-20220913

    Les joueurs sur smartphone sont habitués aux vidéos publicitaires qui hachent leurs parties. Avec les spots audio, Gadsme espère proposer une expérience moins intrusive, à condition qu’elle soit utilisée de manière fine. Pas question de lancer une publicité audio alors que le joueur essaye de battre un ennemi coriace... « Notre technologie permet aux développeurs de déclencher le spot audio dans des zones de jeu bien précises, et de prévenir le joueur en amont. Le niveau sonore sera similaire à celui du jeu », explique le PDG.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #business #gadsme #odeeo #audiomob #audio #publicité #mobile #guillaume_monteux #ubisoft #targetspot #iab #voodoo #tilting_point

  • Keep Out... Come Again. The underbelly of American-styled conservation in the Indian Himalayas.

    IN DECEMBER, THE ROAD leading to the #Tirthan_Valley entrance archway of the #Great_Himalayan_National_Park (#GHNP), a #UNESCO World Heritage site in India’s mountain state of Himachal Pradesh, is a potholed mudslide: For miles, a fleet of excavators and tunnel-boring machines are lopping and drilling the mountains to widen and extend the highway. Most of the traffic passing through a big, dark tunnel blasted through the mountain is headed to Manali — the mass-tourist hub of the Western Himalayas, about an hour’s drive farther north.

    My partner and I pass through the archway and weave the motorcycle along a cliffside road into the gorgeous, narrow valley. Villages and orchards dot the ridges. The first snow is melting off the roofs, and far below the Tirthan River runs free and fast. This is still the off-beaten path. But around every turn, we see signs that development is on the rise. Guesthouses, campsites, cottages, hotels, and resorts are sprouting up outside the park’s boundaries. Trucks carrying construction material drive traffic off onto the shoulder. On the opposite ridge, a new helipad access road is being carved out. The area appears to be under construction, not conservation.

    It seems that by putting this once little-known national park on the global map, conservationists have catalyzed a massive wave of development along its border. And ecotourism, though ostensibly a responsible form of development, looks over here, as one researcher put it, more like “old wine in a new bottle.”

    In the two decades since it was formed, the park has displaced over 300 people from their land, disrupted the traditional livelihoods of several thousand more, and forced yet more into dependence on a risky (eco)tourism industry run in large part by outside “experts.” In many ways, the GHNP is a poster child of how the American national park model — conceived at Yellowstone and exported to the Global South by a transnational nexus of state and nonstate actors, continues to ignore the sociopolitical and cultural realities of a place. As a result, protected areas around the world continue to yield pernicious impacts on local communities, and, to some extent, on the local ecology as well. It also raises the question: If protecting one piece of land requires moving its long-time human residents out, developing adjacent land, and flying in tourists from around the world — what is actually being conserved?

    IN THE EARLY 1980s, at the invitation of the Himachal government, a team of Indian and international wildlife biologists led by a British researcher named Tony Gaston surveyed the Western Himalayas for a possible location for the state’s first national park. The state government had been eyeing the Manali area, but after a broad wildlife survey, Gaston’s team recommended the Upper Tirthan and Sainj valleys instead.

    The ecosystem was less disturbed, home to more wildlife, and thus had “excellent potential for attracting tourists”— especially foreign tourists — who might constitute both a “substantial source of [park] revenues” as well as “an enormous input to the local economy,” the team’s report said.

    The proposed 754.4-square-kilometer park included the upper mountain glacial and snow melt water source origins of the Jiwa Nal, Sainj Tirthan, and Parvati rivers, which are all headwater tributaries to the Beas River and subsequently, the Indus River. Given its location at the junction of two of the world’s major biogeographic realms — the Palearctic and Indomalayan — its monsoon-fed forests and alpine meadows sustain a diversity of plant, moss, lichen, bird, and mammal species, many of which are endemic, including the Himalayan goral, blue sheep, and the endangered western Tragopan pheasant and musk deer.

    The park’s boundary was strategically drawn so that only four villages needed to be relocated. But this glossed over the problem of resource displacement. To the northwest, the proposed park was buffered by high mountain systems that include several other national parks and wildlife sanctuaries, but the land in and around its southwest boundary was home to about 150 villages with a total population of at least 11,000 people, all of whom were officially dispossessed of the forests they depended on for centuries when the Indian government inaugurated The Great Himalayan National Park in 1999. These villages are now part of a 265.6-square-kilometer buffer, or so-called “ecozone,” leading into the park.

    A large majority of these families were poor. Many of them cultivated small parcels of land that provided subsistence for part of the year, and they relied on a variety of additional resources provided by the forestlands in the mountains around their homes to meet the rest of their food and financial requirements. That included grazing sheep and goats in the alpine meadows, extracting medicinal herbs that they could sell to the pharmaceutical and cosmetics industry, and collecting gucchi, or morel mushrooms, that fetched high prices in international markets.

    “IN THE INDIAN CONTEXT, the notion that you can have a landscape that is pristine and therefore devoid of humans is an artificial creation,” says Dr. Vasant Saberwal, a wildlife biologist and director of the Centre for Pastoralism, an organization based in Gujarat state that aims to enhance our understanding of pastoralist ecosystems. “India has [long] been a heavily populated country. So, when you think of alpine meadows at 15,000 feet above sea-level, they have been used by pastoral communities for several hundred years. You cannot now go into those landscapes and say we want a pristine alpine meadow. There’s no such thing.”

    In keeping with the lingering idea, tracing back to early American conservationism, that pastoral societies destroy their own land, the Gaston team’s original report claimed that firewood collecting, hunting, and especially overgrazing, were degrading habitat within the area. It recommended a ban on grazing and medicinal plant collection in order to maintain the park’s biodiversity.

    But Saberwal’s research shows that grazing practices in the park’s high alpine meadows — which constitute almost half the park’s area — were likely necessary to maintain its high levels of herb diversity. Before the area was closed off to people, traditional herders of the Indigenous Gaddi tribe would travel up to the alpine meadows with about 35,000 sheep and goats entrusted to them by individual families, and graze them in these meadows for six snow-free months from April through September.

    “So, when you talk to people and suggest to people that their use of the park leads to degradation, they say that we have been using these resources for the past 150-200 years,” he says. “They say, if our presence here has been such a threat, then why would there be biological diversity here?”

    Saberwal’s findings are consistent with reams of scholarship in recent years documenting how local and Indigenous communities, without external pressures, live convivially with nature.

    That is not to say that external pressures aren’t impacting the region. There has definitely been an uptick in morel and medicinal herbs extraction from the park area, especially since the early 1990s when India “liberalized” its economy. Yet today, without adequate enforcement, it remains unclear just how much the park actually helped curtail extraction of these herbs or instead just forced the market underground.

    Other threats include poaching, human-wildlife conflicts, and hydropower development. Ironically, a 10-square-kilometer area was deleted from the original map of the GHNP for building of a hydro-power project, underscoring a typical approach towards conservation “wherein local livelihoods are expendable in the interests of biodiversity, but biodiversity must make way for national development,” Saberwal says.

    India’s Wildlife Protection Act, which prohibits all human activities within a national park, does recognize people’s traditional rights to forest resources. It therefore requires state governments settle or acquire these rights prior to finalizing a new national park’s boundaries, either through financial compensation or by providing people alternative land where such rights can be exercised. But India’s record of actually honoring these rights has been sketchy at best. In GHNP’s case, the state chose to offer financial compensation to only about 300 of the 2,300 or so impacted households, based on family names listed in a colonial report with census data for the area dating back to 1894. It eventually provided the rest of the villagers alternative areas to graze their livestock, but this land was inadequate and nutrient-poor compared to the grasses in the high alpine meadows. Only a handful of families in these villages still have sheep and goat herds today.

    Saberwal, and many mainstream conservationists, says there is an argument to be made for allowing villagers into the park, and not only because it supports their livelihoods. “The presence of people with a real stake in the biological resources of the park can also lead to far greater levels of support for effective management of the park, including better monitoring of who goes into the park, for what, and at what times of the year. Poaching could be more effectively controlled, as could the excessive extraction of medicinal herbs,” he says.

    DESPITE STIFF LOCAL RESISTANCE, the forest department — with support from an international nonprofit called Friends of GHNP, as well as the World Bank, which chipped in a $2.5 million loan — developed an ecotourism industry in the area to help local communities adapt.

    Eco-development, of course, is the current cool idea for making exclusionary conservation acceptable. On paper, it requires community involvement to create “alternative livelihoods” to reduce locals’ dependence on a park’s resources. So, with the support of Friends of GHNP, the forest department helped form a street theater group. It developed firewood and medicinal herb plantations in an effort to wean villagers off of foraging for these the park. A women’s savings and credit collective called Sahara was set up to produce vermicompost, apricot oil, and handicrafts. The Forest Department also handed out “doles” — stoves, handlooms, televisions, pressure cookers — what Mark Dowie, in his book Conservation Refugees, calls “cargo conservation,” or the exchange of commodities for compliance.

    Yet, the project was mired in corruption and mismanagement. The male director of the women’s collective, for instance, was discovered to be siphoning off the collective’s funds. Meanwhile, local ecodevelopment committees set up to coordinate expenditure on livelihood projects were run by the most powerful people in the villages, usually upper-caste males of the devta (deity) community, and chose to spend the money on things like temple and road repairs. According to a 2001 study of the ecodevelopment project, 70 percent of the funds were spent on infrastructure initiatives of this kind. Much later, in 2002, in an attempt to distance itself from the program, the World Bank concluded ecodevelopment had left “very little or no impact … on the ground.”

    In 2014, the park, along with the adjacent Sainj and Tirthan wildlife sanctuaries, was designated a UNESCO World Heritage site, again in spite of more protests from the impacted local communities. Friends of GHNP wrote the application.

    If creating the park cracked the door to development in the Tirthan Valley, minting it a UNESCO World Heritage site flung it wide open.

    On the economic front, it’s certainly true that the influx of tourists has injected more money into the Tirthan Valley than ever before. And it’s true, too, that many locals, the youth especially, are excited, or at least hopeful, that the industry will improve their lives and alleviate poverty. But on the whole, locals are losing opportunities to outside entrepreneurs who come with deeper pockets, digital marketing savvy, and already established networks of potential clientele.

    “That kind of investment and marketing involvement is difficult for locals for figure out,” says Manashi Asher, a researcher with Himdhara, a Himachal-based environmental research and action collective. “Basically, what many locals have done instead, is circumvent local ecotourism policies by turning their properties into homestay or other kinds of [tourist] lodgings and leasing them out to outsiders to run.”

    Though there are no official estimates yet, there’s a consensus among locals that outsider-run guesthouses have already cornered a majority of the valley’s tourism revenue. “City-based tourism operators are licking out the cream, while the peasantry class and unemployed youth earn a pittance from the seasonal, odd jobs they offer,” Dilaram Shabab, the late “Green Man” of Tirthan Valley who spearheaded successful movements against hydropower development on the Tirthan river, wrote in his book Kullu: The Valley of Gods.

    When I read this quote to Upendra Singh Kamra, a transplant from the northwestern state of Punjab who runs a tourism outfit for fishing enthusiasts called Gone Fishing Cottages, he emphasizes how, unlike at most properties, they don’t lay off their local staff during low season. Some have even bought motorcycles or cars. “Logically, you have nothing and then you have something and then you’re complaining that something is not enough. So it doesn’t make sense for me.”

    Many locals see it differently. Narotham Singh, a veteran forest guard, told me he leased his land for 30 years, but now worries for his son and grandchildren. “If they don’t study, what they’re going to be doing is probably cleaning utensils and sweeping in the guesthouses of these people. That’s the dark future.” Karan Bharti, one of Shabab’s grandsons, told me many youth are so ashamed to work as servants on their own land that they’re fleeing the valley altogether.

    More broadly, tourism is also a uniquely precarious industry. Global market fluctuations and environmental disasters frequently spook tourists away for years. (The Western Himalayas is primed for an 8.0-plus magnitude quake tomorrow). And when destination hotspots flip cold, once self-reliant shepherds turned hoteliers are left holding the bill for that high-interest construction loan.

    Sadly, this is exactly what’s happened. In Himachal, the Covid-19 pandemic has exposed just how dependent the state has become on tourism. After the borders were shut in late March, pressure to reopen to salvage a piece of the summer high season was palpable in the press. Chief Minister Jai Ram Thakur proposed Himachal advertise itself for “Quarantine Tourism.” The hotel unions shot down the idea as absurd.

    THERE’S NO SIGN NOR ROAD to Raju’s Guesthouse. To get to it, you have to cross the Tirthan River in a cable basket or makeshift plank bridge and climb up the opposite bank into a fairytale. Vines climb the dark wood facade. There are flowers, fruit trees, and a fire pit. When I visit, kittens are playing around an old cherry tree and a pack of dogs bark up the steep south face; leopards, I learn, come over the ridge at night sometimes and steal dogs.

    Raju, in his late sixties, toothpick-thin, and wearing a baseball cap, is the pioneer of ecotourism in Tirthan Valley. He is also Shabab’s son. When I first spoke with him on the phone, he called the park an “eyewash.” What he meant was that most people don’t come to the park for the park. It’s a steep, half-day trek just to the official boundary, and, inside, the trails aren’t marked. Most tourists are content with a weekend kickback at a guesthouse in the ecozone.

    Still, if real ecotourism exists, Raju’s comes as close as I’ve ever seen. Food scraps are boiled down and fed to the cows. There’s fishing and birding and trekking on offer. No corporate groups allowed, even though that’s where the big bucks are. And no fume-expelling diesel generator, despite guests’ complaints after big storms. There’s a feeling of ineffable wholesomeness that has kept people coming back year after year, for decades now.

    In a 1998 report titled “Communtity-Based Ecotourism in the GHNP,” a World Bank consultant was so impressed by Raju’s that she recommended it be “used as a model for the whole area.” But this was a consultant’s fantasy. Rather than provide support to help locals become owners in the tourism industry, the government and World Bank offered them tour guide, portering, and cooking training. Today, similar second-tier job trainings are part of an $83 million project funded by the Asian Development Bank to develop tourism (mainly by building parking lots) across Himachal.

    Varun, one of Raju’s two sons who runs the guesthouse, doesn’t think any tourist property in the area is practicing ecotourism, even his own. People are illegally catching trout for guests’ dinners, cutting trees for their bonfires, and dumping their trash into the river, he says.

    In 2018, Varun founded the Tirthan Conservation and Tourism Development Association (https://www.facebook.com/Tirthan-conservation-and-tourism-development-association-101254861218173), a union of local guesthouses that works to “eliminate the commercialization of our neighborhood and retain the aura of the valley.” They do tree plantings, enforce camping bans around the river, and meet regularly to discuss new developments in the valley.

    Yet, Varun doesn’t see any way of stopping the development wave. “I mean, it’s inevitable. No matter how much you resist, you know, you’ll have to accept it. The only thing is, we can delay it, slow it down.”

    https://www.earthisland.org/journal/index.php/magazine/entry/keep-out...come-again
    #Inde #montagne #conservation_de_la_nature #nature #protection_de_la_nature #parc_national #Himachal_Pradesh #Manali #tourisme #colonialisme #néo-colonialisme #circulation_des_modèles #Hymalayah #Jiwa_Nal #Sainj_Tirthan #Parvati #rivières #Beas_River #paysage #conservationnisme #biodiversité #Gaddi #élevage #ressources #exploitation_des_ressources #Friends_of_GHNP #banque_mondiale #éco-tourisme #écotourisme #cargo_conservation #corruption #devta #deity #éco-développement #développement #World_Heritage_site #énergie_hydroélectrique #Asian_Development_Bank #Tirthan_Conservation_and_Tourism_Development_Association

    #ressources_pédagogiques

  • Fêtes himalayennes, les derniers #Kalash

    L’exposition présente le peuple Kalash, une communauté vivant dans un rapport sacré à la nature au cœur de trois étroites vallées de l’#Himalaya, au nord-ouest du #Pakistan. Au nombre de trois mille, ces #éleveurs de chèvres et cultivateurs de céréales partagent leur territoire avec des esprits invisibles, des « fées ». Ils demeurent l’ultime société polythéiste de l’arc himalayen. D’un solstice à l’autre, les saisons se succèdent au fil du parcours, fidèle à la conception cyclique du temps des Kalash.

    #polythéisme
    http://www.museedesconfluences.fr/fr/evenements/f%C3%AAtes-himalayennes-les-derniers-kalash
    #exposition #musée_des_confluences #Lyon

    Je partage avec vous un petit extrait de l’expo :


    #richesse #course_au_prestige #prestige #se_ruiner #accumulation #surplus #distribution_des_richesses #fête #louanges #générosité #gadeirak #gouvernement #pouvoir #minorités

  • One day your voice will control all your #gadgets, and they will control you - MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/the-download/612750/one-day-your-voice-will-control-all-your-gadgets-and-they-will-con

    It’s tied to an idea that leading AI expert Kai-Fu Lee calls OMO, online-merge-of-offline. #OMO, as he describes it, refers to combining our digital and physical worlds in such a way that every object in our surrounding environment will become an interaction point for the internet—as well as a sensor that collects data about our lives. This will power what he dubs the “third wave” of AI: our algorithms, finally given a comprehensive view of all our behaviors, will be able to hyper-personalize our experiences, whether in the grocery store or the classroom.

    But this vision requires everything to be connected. It requires your #shopping cart to know what’s in your fridge so it can recommend the optimal shopping list. It requires your front door to know your online purchases and whether you’re waiting for an in-home delivery. That’s where voice interfaces come in: installing Alexa into your fridge, your door, and all your other disparate possessions neatly ties them to one software ecosystem. It’s quite the clever scheme: by selling you the powerful and seamless convenience of voice assistants, #Google and #Amazon have slowly inched their way into being the central platform for all your data and the core engine for algorithmically streamlining your life.

    #connection #internet #ia #contrôle #algorithme #voix

  • Ce support permet de transformer votre CPU en… porte-clé
    https://www.tomshardware.fr/2019/01/01/support-cpu-porte-clef

    Le site Akiba montre une nouvelle version de leur gadget ultime pour les geeks : un porte-CPU en guise de porte-clés, ou l’inverse, comme vous le sentez ! Une idée cadeau pas chère… sans le CPU Le porte clé coûte à lui-seul l’équivalent de 12 euros au Japon. Il faudra évidemment intégrer le processeur. Ces […]

    #gadgets #processeurs

  • Les femmes dans la ville

    Partout dans le monde, les #violences faites aux femmes sont massives et récurrentes. La majorité des #agressions ont lieu dans la sphère privée mais les femmes sont loin d’être épargnées dans l’#espace_public, où elles sont touchées de façon disproportionnée. Tour du monde des initiatives qui visent à rendre les villes plus justes et plus sûres.


    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-015858/les-femmes-dans-la-ville

    #femmes #villes #genre #géographie_culturelle #urban_matter #ressources_pédagogiques
    #gadgets #Rapex #arts_martiaux #transports_en_commun #Pink_Rickshaws #Anza (fondation) #patriarcat #harcèlement_de_rue #No_estoy_sola #Frauen_Werkstatt (Autriche) #espaces_sûrs #sécurité #toilettes #No_toilet_no_bride (Inde) #vidéo #film

    • Women in northern India said, ‘No toilet, no bride,’ and it worked

      For about 12 years, young women in the northern Indian state of Haryana have been telling suitors, “No loo, no ‘I do!’” And according to a recent study, the bargain is working: Toilet ownership has significantly increased as men scramble to attract brides in a marriage market where discrimination has made women scarce.

      Through radio spots, billboards, posters and painted slogans on buildings, the “No Toilet, No Bride” campaign, launched by state authorities in 2005, encourages women and their families to demand that male suitors build a private latrine before they will agree to marriage. According to the study, published last month in ScienceDirect, private sanitation coverage increased by 21 percent in Haryana among households with boys active on the marriage market from 2004 to 2008.

      However, the study also found that the low-cost social marketing campaign was only successful because it was able to take advantage of “one of the most severely skewed sex ratios on earth.”

      Like most of northern India, Haryana values males much more than females. Even before birth, males often receive far better care, while females face a high risk of selective abortion because of their gender. Once born, girls continue to face discrimination through constraints on health care, movement, education or employment. However, they also face much higher risk of violence due to the widespread practice of open defecation.

      Globally, 1.1 billion people today defecate in open spaces, such as fields, but the problem is especially concentrated in India, where 626 million people do so. To maintain some semblance of privacy and dignity, women and girls usually take care of business under cover of darkness, making them more vulnerable to harassment, rape, kidnapping and wild animal attacks. According to the study, about 70 percent of rural households in Haryana did not have a private latrine in 2004.

      Recognizing the urgent need for sanitation, the Indian government launched a community-led “Total Sanitation Campaign” in 1999. But Haryana state authorities, inspired by the work of a local nongovernmental organization, saw a unique opportunity to achieve a public policy goal (sanitation) by exploiting deeply rooted social norms (marriage) and marriage market conditions (a scarcity of women).

      “Despite widespread and persistent discrimination, heightened competition on the male side of the market has shaped the overall bargaining environment” and increased women’s bargaining power, the study said.

      The benefit has been felt most deeply not only by the brides, but also the sisters and mothers of the grooms who can enjoy the safety, convenience and health benefits of a latrine in their home as well. And after years of the information campaign, brides do not even have to make the demand themselves in some cases. Men have begun to recognize that saving up to build a latrine is a standard prerequisite to marriage.

      “I will have to work hard to afford a toilet,” Harpal Sirshwa, a 22-year-old at the time, told the Washington Post in 2009. “We won’t get any bride if we don’t have one now. I won’t be offended when the woman I like asks for a toilet.”

      Based on government household surveys, the study reported that 1.42 million toilets were built between 2005 and 2009. Of those, 470,000 were built by households below the poverty line. The numbers may not overshadow those of other sanitation campaigns and randomized control trials in India, but the “No Toilet, No Bride” campaign is comparatively very cost-effective.

      Unfortunately, in marriage markets where there is not a significant scarcity of women the study found that “No Toilet, No Bride” had little to no effect. However, in regions like northern India where the sex ratio is skewed, the campaign has already begun to expand into neighboring states, Punjab and Himachal Pradesh. In February, 110 villages took it one step further by requiring grooms obtain certificates verifying their toilets before they can marry.

      “Open defecation is not only an unhygienic habit, but also it often leads to crime against women,” Yahya Karimi, who oversaw the decision, told Times of India. “So, unless a groom has a toilet at his house, he won’t get a bride.”


      http://www.humanosphere.org/global-health/2017/05/women-northern-india-said-no-toilet-no-bride-worked

  • Le chat de Schrödinger, la tour d’ivoire et la marée de merde
    https://www.lemediatv.fr/articles/le-chat-de-schrodinger-la-tour-d-ivoire-et-la-maree-de-merde

    L’ère néolibérale ébranle tous les fondements de l’Université imposant tout un cortège de régressions inquiétantes. Le Média s’associe aujourd’hui à la lutte du « Groupe Jean-Pierre Vernant », collectif d’universitaires.

    Si les universités fonctionnent encore malgré les conditions qui lui sont faites, c’est parce qu’il reste une majorité d’universitaires et de techniciens qui vit encore l’imaginaire de l’Université-tour d’ivoire. Le néolibéralisme a beau n’exalter que l’entrepreneur et le gagneur-jouisseur, nous restons nombreux à investir les types anthropologiques hérités des périodes antérieures – fonctionnaire intègre, responsable administratif consciencieux, enseignant par vocation, comptable honnête au service de l’Etat, étudiant trouvant par les livres une vie augmentée, chercheur amoureux de la belle ouvrage… Si l’Université idéelle est morte aux yeux de presque tous, elle est en même temps en vie dans l’imaginaire et dans la pratique de ceux qui n’ont ni renoncé ni été corrompus par la promesse infantile de compter parmi les gagnants. L’Université a été créée à la suite de la Renaissance du XIIème siècle ; elle peut s’auto-instituer à nouveau, dans un retour aux sources qui en renouvelle l’imaginaire et le fonctionnement, à l’occasion d’une Renaissance du XXIe siècle.

    L’Université en sa tour d’ivoire est un chat de Shrödinger. Le cortège de régressions en marche – sélection des étudiants, dérégulation des frais d’inscription, différenciation des statuts des universitaires de proximité et d’excellence – peut la faire bifurquer vers une dévitalisation durable ou vers cette renaissance.

    #université #néolibéralisme

  • Je pensais avoir archivé sur seenthis un article (au moins) qui montrait qu’une partie des personnes rapatriées (#retours_volontaires), par l’#OIM (#IOM) notamment, du #Niger et de #Libye vers leurs pays d’origine reprenaient la route du Nord aussitôt...
    Mais je ne retrouve plus cet article... est-ce que quelque seenthisien se rappelle de cela ? ça serait super !
    #renvois #expulsions #migrations #réfugiés #retour_volontaire

    J’étais presque sûre d’avoir utilisé le tag #migrerrance, mais apparemment pas...

    • #merci @02myseenthis01, en effet il s’agit d’articles qui traitent du retour volontaire, mais non pas de ce que je cherche (à moins que je n’ai pas loupé quelque chose), soit de personnes qui, une fois rapatriées via le programme de retour volontaires, décident de reprendre la route de la migration (comme c’est le cas des Afghans, beaucoup plus documenté, notamment par Liza Schuster : https://www.city.ac.uk/people/academics/liza-schuster)

    • Libya return demand triggers reintegration headaches

      “This means that the strain on the assistance to integration of the country of origin has been particularly high because of the success, paradoxically of the return operation,” said Eugenio Ambrosi, IOM’s Europe director, on Monday (12 February).

      “We had to try, and we are still trying, to scale up the reintegration assistance,” he said.

      Since November, It has stepped up operations, along with the African Union, and helped 8,581 up until earlier this month. Altogether some 13,500 were helped given that some were also assisted by African Union states. Most ended up in Nigeria, followed by Mali and Guinea.

      People are returned to their home countries in four ways. Three are voluntary and one is forced. The mixed bag is causing headaches for people who end up in the same community but with entirely different integration approaches.

      “The level of assistance and the type of reintegration assistance that these different programmes offer is not the same,” noted Ambrosi.

      https://euobserver.com/migration/140967
      #réintégration

      Et une partie de cet article est consacrée à l’#aide_au_retour par les pays européens :

      Some EU states will offer in-kind support, used to set up a business, training or other similar activities. Others tailor their schemes for different countries of origin.

      Some others offer cash handouts, but even those differ vastly.

      Sweden, according to a 2015 European Commission report, is the most generous when it comes to cash offered to people under its voluntary return programme.

      It noted that in 2014, the maximum amount of the in-cash allowance at the point of departure/after arrival varied from €40 in the Czech Republic and €50 in Portugal to €3,750 in Norway for a minor and €3,300 in Sweden for an adult.

      Anti-migrant Hungary gave more (€500) than Italy (€400), the Netherlands (€300) and Belgium (€250).

      However, such comparisons on cash assistance does not reveal the full scope of help given that some of the countries also provide in-kind reintegration support.

    • For Refugees Detained in Libya, Waiting is Not an Option

      Niger generously agreed to host these refugees temporarily while European countries process their asylum cases far from the violence and chaos of Libya and proceed to their resettlement. In theory it should mean a few weeks in Niger until they are safely transferred to countries such as France, Germany or Sweden, which would open additional spaces for other refugees trapped in Libya.

      But the resettlement process has been much slower than anticipated, leaving Helen and hundreds of others in limbo and hundreds or even thousands more still in detention in Libya. Several European governments have pledged to resettle 2,483 refugees from Niger, but since the program started last November, only 25 refugees have actually been resettled – all to France.

      As a result, UNHCR announced last week that Niger authorities have requested that the agency halt evacuations until more refugees depart from the capital, Niamey. For refugees in Libya, this means their lifeline to safety has been suspended.

      Many of the refugees I met in Niger found themselves in detention after attempting the sea journey to Europe. Once intercepted by the Libyan coast guard, they were returned to Libya and placed in detention centers run by Libya’s U.N.-backed Government of National Accord (GNA). The E.U. has prioritized capacity building for the Libyan coast guard in order to increase the rate of interceptions. But it is an established fact that, after being intercepted, the next stop for these refugees as well as migrants is detention without any legal process and in centers where human rights abuses are rife.

      https://www.newsdeeply.com/refugees/community/2018/03/12/for-refugees-detained-in-libya-waiting-is-not-an-option

      #limbe #attente

      #réinstallation (qui évidemment ne semble pas vraiment marcher, comme pour les #relocalisations en Europe depuis les #hotspots...) :

      Several European governments have pledged to resettle 2,483 refugees from Niger, but since the program started last November, only 25 refugees have actually been resettled – all to France.

    • “Death Would Have Been Better” : Europe Continues to Fail Refugees and Migrants in Libya

      Today, European policies designed to keep asylum seekers, refugees, and migrants from crossing the Mediterranean Sea to Italy are trapping thousands of men, women and children in appalling conditions in Libya. This Refugees International report describes the harrowing experiences of people detained in Libya’s notoriously abusive immigration detention system where they are exposed to appalling conditions and grave human rights violations, including arbitrary detention and physical and sexual abuse.

      https://www.refugeesinternational.org/reports/libyaevacuations2018

      #rapport

      Lien vers le rapport :

      The report is based on February 2018 interviews conducted with asylum seekers and refugees who had been evacuated by UNHCR from detention centers in Libya to Niamey, Niger, where these men, women, and children await resettlement to a third country. The report shows that as the EU mobilizes considerable resources and efforts to stop the migration route through Libya, asylum seekers, refugees and migrants continue to face horrendous abuses in Libya – and for those who attempt it, an even deadlier sea crossing to Italy. RI is particularly concerned that the EU continues to support the Libyan coast guard to intercept boats carrying asylum seekers, refugees and migrants and bring them back to Libyan soil, even though they are then transferred to detention centers.

      https://static1.squarespace.com/static/506c8ea1e4b01d9450dd53f5/t/5ad3ceae03ce641bc8ac6eb5/1523830448784/2018+Libya+Report+PDF.pdf
      #évacuation #retour_volontaire #renvois #Niger #Niamey

    • #Return_migration – a regional perspective

      The current views on migration recognize that it not necessarily a linear activity with a migrant moving for a singular reason from one location to a new and permanent destination. Within the study of mixed migration, it is understood that patterns of movements are constantly shifting in response to a host of factors which reflect changes in individual and shared experiences of migrants. This can include the individual circumstance of the migrant, the environment of host country or community, better opportunities in another location, reunification, etc.[1] Migrants returning to their home country or where they started their migration journey – known as return migration—is an integral component of migration.

      Return migration is defined by the International Organization for Migration (IOM) as the act or process of going back to the point of departure[2]. It varies from spontaneous, voluntary, voluntary assisted and deportation/forced return. This can also include cyclical/seasonal return, return from short or long term migration, and repatriation. Such can be voluntary where the migrant spontaneously returns or assisted where they benefit from administrative, logistical, financial and reintegration support. Voluntary return includes workers returning home at the end of their labour arrangements, students upon completion of their studies, refugees and asylum seekers undertaking voluntary repatriation either spontaneously or with humanitarian assistance and migrants returning to their areas of origin after residency abroad. [3] Return migration can also be forced where migrants are compelled by an administrative or judicial act to return to their country of origin. Forced returns include the deportation of failed asylum seekers and people who have violated migration laws in the host country.

      Where supported by appropriate policies and implementation and a rights-based approach, return migration can beneficial to the migrant, the country of origin and the host country. Migrants who successfully return to their country of origin stand to benefit from reunification with family, state protection and the possibility of better career opportunities owing to advanced skills acquired abroad. For the country of origin, the transfer of skills acquired by migrants abroad, reverse ‘brain drain’, and transactional linkages (i.e. business partnerships) can bring about positive change. The host country benefits from such returns by enhancing strengthened ties and partnerships with through return migrants. However, it is critical to note that return migration should not be viewed as a ‘solution’ to migration or a pretext to arbitrarily send migrants back to their home country. Return migration should be studied as a way to provide positive and safe options for people on the move.
      Return migration in East Africa

      The number of people engaging in return migration globally and in the Horn of Africa and Yemen sub-region has steadily increased in recent years. In 2016, IOM facilitated voluntary return of 98,403 persons worldwide through its assisted voluntary return and re-integration programs versus 69,540 assisted in 2015. Between December 2014 and December 2017, 76,589 refugees and asylum seekers were assisted by humanitarian organisations to return to Somalia from Kenya.

      In contexts such as Somalia, where conflict, insecurity and climate change are common drivers for movement (in addition to other push and pull factors), successful return and integration of refugees and asylum seekers from neighbouring countries is likely to be frustrated by the failure to adequately address such drivers before undertaking returns. In a report titled ‘Not Time To Go Home: Unsustainable returns of refugees to Somalia’,Amnesty International highlights ongoing conflict and insecurity in Somalia even as the governments of Kenya and Somali and humanitarian agencies continue to support return programs. The United Nations has cautioned that South and Central parts of Somalia are not ready for large scale returns in the current situation with over 2 million internally displaced persons (IDPs) in the country and at least half of the population in need of humanitarian assistance; painting a picture of returns to a country where safety, security and dignity of returnees cannot be guaranteed.

      In March 2017, the Kingdom of Saudi Arabia ordered all undocumented migrants to regularize their status in the Kingdom giving them a 90-day amnesty after which they would face sanctions including deportations. IOM estimates that 150,000 Ethiopians returned to Ethiopia from Saudi Arabia between March 2017 and April 2018. Since the end of the amnesty period in November 2017, the number of returns to Ethiopia increased drastically with approximately 2,800 migrants being deported to Ethiopia each week. Saudi Arabia also returned 9,563 Yemeni migrants who included migrants who were no longer able to meet residency requirements. Saudi Arabia also forcibly returned 21,405 Somali migrants between June and December 2017.

      Migrant deportations from Saudi Arabia are often conducted in conditions that violate human rights with migrants from Yemen, Somalia and Ethiopia reporting violations. An RMMS report titled ‘The Letter of the Law: Regular and irregular migration in Saudi Arabia in a context of rapid change’ details violations which include unlawful detention prior to deportation, physical assault and torture, denial of food and confiscation of personal property. There were reports of arrest and detention upon arrival of Ethiopian migrants who had been deported from Saudi Arabia in 2013 during which the migrants were reportedly tortured by Ethiopian security forces.

      Further to this, the sustainability of such returns has also been questioned with reports of returnees settling in IDP camps instead of going back to their areas of origin. Such returnees are vulnerable to (further) irregular migration given the inability to integrate. Somali refugee returnees from Kenya face issues upon return to a volatile situation in Somalia, often settling in IDP camps in Somalia. In an RMMS research paper ‘Blinded by Hope: Knowledge, Attitudes and Practices of Ethiopian Migrants’, community members in parts of Ethiopia expressed concerns that a large number of returnees from Saudi Arabia would migrate soon after their return.

      In November 2017, following media reports of African migrants in Libya being subjected to human rights abuses including slavery, governments, humanitarian agencies and regional economic communities embarked on repatriating vulnerable migrants from Libya. African Union committed to facilitating the repatriation of 20,000 nationals of its member states within a period of six weeks. African Union, its member states and humanitarian agencies facilitated the return of 17,000 migrants in 2017 and a further 14,000 between January and March 2018.[4]
      What next?

      Return migration can play an important role for migrants, their communities, and their countries, yet there is a lack of research and data on this phenomenon. For successful return migration, the drivers to migration should first be examined, including in the case of forced displacement or irregular migration. Additionally, legal pathways for safe, orderly and regular migration should be expanded for all countries to reduce further unsafe migration. Objective 21 of the Global Compact for Safe, Orderly and Regular Migration (Draft Rev 1) calls upon member states to ‘cooperate in facilitating dignified and sustainable return, readmission and reintegration’.

      In addition, a legal and policy framework facilitating safe and sustainable returns should be implemented by host countries and countries of origin. This could build on bilateral or regional agreements on readmissions, creation of reception and integration agencies for large scale returns, the recognition and assurance of migrant legal status, provision of identification documents where needed, amending national laws to allow for dual citizenship, reviewing taxes imposed on the diaspora, recognition of academic and vocational skills acquired abroad, support to vulnerable returnees, financial assistance where needed, incentives to returnee entrepreneurs, programs on attracting highly skilled returnees. Any frameworks should recognize that people have the right to move, and should have their human rights and dignity upheld at all stages of the migration journey.

      http://www.mixedmigration.org/articles/return-migration-a-regional-perspective

    • Reçu via la mailing-list Migreurop, le 20.09.2018

      Niamey, le 20 septembre 2018

      D’après des témoignages recueillis près du #centre_de_transit des #mineurs_non_accompagnés du quartier #Bobiel à Niamey (Niger), des rixes ont eu lieu devant le centre, ce mardi 18 septembre.

      A ce jour, le centre compterait 23 mineurs et une dizaine de femmes avec des enfants en bas âge, exceptionnellement hébergés dans ce centre en raison du surpeuplement des structures réservées habituellement aux femmes.

      Les jeunes du centre font régulièrement état de leurs besoins et du non-respect de leurs droits au directeur du centre. Certains y résident en effet depuis plusieurs mois et ils sont informés des services auxquels ils devraient avoir accès grâce à une #charte des centre de l’OIM affichée sur les murs (accès aux soins de santé, repas, vêtements - en particulier pour ceux qui sont expulsés de l’Algérie sans leurs affaires-, activité récréative hebdomadaire, assistance légale, psychologique...). Aussi, en raison de la lourdeur des procédures de « #retours_volontaires », la plupart des jeunes ne connaissent pas la date de leur retour au pays et témoignent d’un #sentiment_d'abandon.

      Ces derniers jours certains jeunes ont refusé de se nourrir pour protester contre les repas qui leur sont servis (qui seraient identiques pour tous les centres et chaque jour).
      Ce mardi, après un vif échange avec le directeur du centre, une délégation de sept jeunes s’est organisée et présentée au siège de l’OIM. Certains d’entre eux ont été reçus par un officier de protection qui, aux vues des requêtes ordinaires des migrants, s’est engagé à répondre rapidement à leurs besoins.
      Le groupe a ensuite rejoint le centre où les agents de sécurité du centre auraient refusé de les laisser entrer. Des échanges de pierres auraient suivi, et les gardiens de la société #Gadnet-Sécurité auraient utilisé leurs matraques et blessé légèrement plusieurs jeunes. Ces derniers ont été conduits à l’hôpital, après toutefois avoir été menottés et amenés au siège de la société de gardiennage.

      L’information a été diffusée hier soir sur une chaine de télévision locale mais je n’ai pas encore connaissance d’articles à ce sujet.

      Alizée

      #MNA #résistance #violence

    • Agadez, des migrants manifestent pour rentrer dans leurs pays

      Des migrants ont manifesté lundi matin au centre de transit de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Ce centre est situé au quartier #Sabon_Gari à Agadez au Niger. Il accueille à ce jour 800 migrants.

      Parmi eux, une centaine de Maliens. Ces migrants dénoncent la durée de leurs séjours, leurs conditions de vie et le manque de communication des responsables de l’OIM.


      https://www.studiotamani.org/index.php/magazines/16726-le-magazine-du-21-aout-2018-agadez-des-migrants-maliens-manifest
      #manifestation #Mali #migrants_maliens

  • Au cimetière des idées technologiques le Pikit - Le blog d’Olivier Dauvers - 20 Octobre 2017
    #MDR #grande_distribution #gadget #pif_gadget

    C’est un enterrement de première classe ! Proposé initialement à 59,90 € début 2016, Pikit, l’assistant de courses de Carrefour ne vaut désormais… plus rien ! L’enseigne (ou plus exactement ses fournisseurs) l’offre à ses clients moyennant l’achat de cinq produits partenaires parmi 18 marques (dont plus de la moitié appartiennent à Nestlé). Au passage, Carrefour prend acte de la difficulté à “placer” dans les cuisines un objet dont peu de consommateurs veulent. Pionnier sur le sujet des assistants de courses (dès mars 2015), Chronodrive a tiré la même conclusion, le reconnaissant même publiquement lors des Ateliers du Drive (Linéaires / Ed. Dauvers) le mois dernier. Quant à Intermarché, qui avait lancé son “API” au même moment que Carrefour, en janvier 2016, l’objet n’est tout simplement plus disponible sur le site drive de l’enseigne. 


    Pour des courses sans contrainte, ce qui devait assurer leur succès
    Sur le papier, ces assistants de course ne présentent que des avantages : ils scannent les articles que les clients souhaitent recommander, reconnaissent même la voix pour choisir un article (ah !, la voix…) et sont connectés au compte drive du client pour passer (presque) automatiquement la commande. Bref, les courses sans aucune contrainte. A l’heure du client pressé, paresseux et omnicanal, les assistants avaient donc un boulevard en guise de perspective. En fait, les voilà dans une impasse. Ce qui ne surprendra que ceux qui voudront bien l’être. 

    Deux seuls défauts. Mais… rédhibitoires
    Ces assistants n’avaient (puisqu’il va bien falloir en parler au passé désormais) que deux défauts. Mais deux défauts rédhibitoires. En premier lieu, leur prix. Pourquoi acheter et s’encombrer d’un objet supplémentaire à l’heure de la convergence des usages sur le smartphone ? Ensuite – et c’est d’évidence l’obstacle le plus infranchissable – ces assistants escomptaient retenir les clients dans l’écosystème de l’enseigne : impossible naturellement de commander sur LeclercDrive depuis Pikit ! Imaginer “l’enfermer”, c’est nier le comportement du consommateur, plus zappeur que jamais. Il passe d’une enseigne à l’autre ou d’une marque à l’autre sans complexe. Jamais le nombre de magasins fréquentés par les clients n’a été aussi élevé (7 circuits en moyenne en 2017 vs 6,3 en 2013 selon Iri). Et jamais le chiffre d’affaires sous promo n’a pesé autant dans les ventes : 20,6 % sur la rentrée de septembre selon Nielsen vs 16,1 % sur la même période il y a seulement trois ans.  En ce sens, il est tout autant prévisible que les “boutons”, même signés Amazon, ne seront pas adoptés massivement, n’en déplaise aux “Amazon-maniacs”.  Simplement car le client (en tous les cas français) est bien davantage opportuniste que fidèle. Et comme le client a toujours raison… 
    https://www.olivierdauvers.fr/2017/10/20/la-gentille-et-previsible-mort-des-assistants-de-courses

    Le Figaro 13/02/2016 - Pikit, le nouveau gadget de Carrefour pour faire ses courses à domicile
    Plus de lait dans votre frigo ? En complément de son service Drive, qui permet aux consommateurs de réaliser leurs courses sur Internet, Carrefour propose désormais un nouvel objet connecté : Pikit, un petit scanner comparable à celui utilisé en caisse. « C’est une révolution », soutient Yaron Amar, directeur du e-commerce alimentaire chez Carrefour, au Figaro. « Nous avons constaté que le temps passé à faire ses courses sur Internet était divisé par trois grâce à Pikit. »
    . . . .
    http://www.lefigaro.fr/conso/2016/02/13/05007-20160213ARTFIG00010-pikit-le-nouveau-gadget-de-carrefour-pour-faire-s

  • The Fidget Spinner Is the Perfect Toy for the Trump Presidency - The New Yorker
    http://www.newyorker.com/culture/cultural-comment/the-fidget-spinner-is-the-perfect-toy-for-the-trump-presidency

    But the current explosion of popularity in fidget toys extends well beyond children with a diagnosis, as those teachers nationwide—nay, internationally—who have been banning them from their classrooms could surely attest; they have become a universally desirable accessory for tween-aged students. They function, in their seductive tactility, like cigarettes for kids who are still young enough to find smoking completely disgusting. The measure of the craze can be taken with a quick scan of Amazon rankings: a recent search revealed that forty-nine of the fifty best-selling toys were either fidget spinners or fidget cubes. (The only non-fidget-based toy in Amazon’s top fifty sellers was an obscene party card game for adults, with the uplifting name Cards Against Humanity.) No longer a fringe occupation, fidgeting is for all, not just for the few.

    This marks a significant evolution—or devolution, if you prefer—in the cultural status of fidgeting. Until very recently, fidgeting was invariably an activity with a pejorative connotation. It was something kids were supposed to stop doing.

    This reëvaluation of fidgeting certainly legitimizes the surge in popularity of the fidget spinner, but it does not entirely explain it. Why spinning? And why now? The invention of the spinner has been credited to Catherine Hettinger, described by the Guardian as “a Florida-based creator,” who registered a patent for a finger-spinning toy back in 1997 but was unable at the time to interest toy companies in its marketability. Unfortunately for Hettinger, she allowed the patent to lapse and, therefore, is not profiting from the current craze. (In truth, the spinners currently dominating the market—which are shaped like ergonomic ninja stars—bear only a conceptual resemblance to Hettinger’s prototype, which looks as if it might be a contraceptive diaphragm designed for a whale.)

    At the time that Hettinger was floating her invention, a very different craze was making its first inroads into the handheld-toy marketplace. The Tamagotchi, which was launched first in Japan and then globally, was a so-called digital pet, which required certain attentions from its owner to thrive.

    Compared with the fidget spinner, the Tamagotchi is a marvel of complexity, stimulating imagination and engendering empathy. Go back even further, to the nineteen-eighties, and you find the Rubik’s Cube, a toy that offers all the haptic satisfaction offered by a fidget spinner, and also combines it with a brainteaser of such sophistication that many of us are little closer to solving it than we were thirty-five years ago.

    More recent fads compare favorably, in the cognitive-demand department, to the fidget spinner, too. The Rainbow Loom required considerable dexterity to produce those little bracelets worn by everyone who was between the ages of six and eleven in 2013.

    The fidget spinner, it could be argued, is the perfect toy for the age of Trump. Unlike the Tamagotchi, it does not encourage its owner to take anyone else’s feelings or needs into account. Rather, it enables and even encourages the setting of one’s own interests above everyone else’s. It induces solipsism, selfishness, and outright rudeness. It does not, as the Rubik’s Cube does, reward higher-level intellection. Rather, it encourages the abdication of thought, and promotes a proliferation of mindlessness, and it does so at a historical moment when the President has proved himself to be pathologically prone to distraction and incapable of formulating a coherent idea.

    #gadget #pratiques_sociales #adolescents #enfants #métaphore

  • Mexican Smuggler Says Trump’s Wall Won’t Stop Him — Here’s Why

    Everything from dogs and blimps to Gamma-ray imaging systems and video surveillance is used to prevent people from crossing the U.S.-Mexico border, making the prospect of a wall seem obsolete.

    http://www.seeker.com/mexican-smuggler-says-trumps-wall-wont-stop-him-heres-why-2260853414.html
    #passeurs #Trump #murs #barrières_frontalières #USA #Etats-Unis #fermeture_des_frontières #frontières

    cc @albertocampiphoto @daphne @marty

    • #Nogales wary about executive order to start building border wall

      NOGALES, ARIZONA – As President Donald Trump signed executive orders in Washington to build a wall and increase enforcement of the U.S.-Mexico border, Carlos Santa Cruz’s small section of fence behind his house was quiet and serene. A landscaper in Nogales and Rio Rico, he has lived right next to the border for 37 years and has seen the changes that have come with different presidential administrations.


      https://cronkitenews.azpbs.org/2017/01/25/nogales-wary-executive-order-building-border-wall

    • Au pied du mur

      Donald Trump veut construire un mur « impénétrable, beau et solide » à la frontière Sud des Etats-Unis. Sur les 3200 kilomètres de démarcation avec le Mexique, un tiers est déjà « barricadé ». Voyage dans un monde de migrants, de trafiquants et de séparations. En pleine canicule.

      Notre périple avait commencé à Phoenix, la capitale de l’Arizona, avec une petite angoisse. Malgré des contacts répétés avec un porte-parole de la Border Patrol – « Vous savez qu’avec la nouvelle administration il faut entre quatre et six mois pour obtenir l’aval de Washington pour passer une journée avec nous ? » –, toujours pas de rendez-vous fixé avec Vicente Paco. Notre interlocuteur était parti en vacances, apparemment sans transmettre le dossier à son collègue, beaucoup moins coopérant. Et puis, soudain, le coup de fil attendu : Vicente Paco !

      Rendez-vous a été donné à #Nogales, sur le parking d’un centre commercial. On file vers la ville, direction sud. Cinq heures de route, avec des cactus à n’en plus finir, une ferme d’autruches, un coyote écrasé et un serpent à sonnette au sort pas plus enviable.

      Nogales ? L’arrivée dans la ville n’est pas des plus chatoyantes. De larges routes, des hôtels de chaîne, les mêmes que l’on retrouvera tout au long du périple, des fast-foods. On retrouve l’agent, comme prévu, sur un parking, sous une chaleur suffocante. Il est pile à l’heure. Les règles sont strictes : interdiction de monter dans sa Jeep sans le fameux sésame de Washington. On le suit donc avec notre voiture. « Elle est solide ? Il va falloir grimper un peu. » En route !

      Le Mexicain qui chasse les Mexicains

      La voilà, la fameuse barrière rouillée qui coupe Nogales en deux. « Vous voyez les traces plus claires sur ces piliers ? glisse Vicente Paco. C’est là où des migrants ont glissé pour descendre côté américain. » On se trouve sur un petit monticule où viennent de passer trois biches. De l’autre côté de la barrière qui s’étend à perte de vue, c’est le Mexique.

      Silhouette svelte et regard volontaire, Vicente Paco, 35 ans, la main gauche toujours posée sur son taser, porte l’uniforme vert de la Border Patrol depuis 2010. Dans sa famille, tous se battent pour la sécurité des Etats-Unis, précise-t-il avec fierté. « Mon grand-père a fait la guerre de Corée, mon père le Vietnam et j’ai moi-même servi pendant quatre ans dans le Golfe. Ce sont les attentats du 11 septembre 2001 qui m’ont poussé à m’engager dans la Navy. » Aujourd’hui, sa tâche principale consiste à traquer les migrants clandestins en plein désert de Sonora et à les déporter. Un Mexicain qui chasse les Mexicains ? « Mon père est devenu Américain, je le suis aussi. Je suis né au Mexique, mais je suis arrivé aux Etats-Unis à l’âge de 12 ans, légalement », rectifie-t-il. Il ajoute, le regard noir : « Quand je porte l’uniforme, je suis là pour appliquer la loi et servir les Etats-Unis, rien d’autre ne compte. »

      Ici, la barrière s’étend sur 4 kilomètres et fait entre 5 et 8 mètres de hauteur, selon les endroits. Un avant-goût du mur « beau et grand » que Donald Trump veut ériger tout le long de la frontière. Le président américain évalue les coûts de sa construction à 12 milliards de dollars, un rapport du Département de la sécurité évoque le chiffre de 21 milliards. Donald Trump espère envoyer l’essentiel de la facture au président mexicain. « Jamás ! » lui a rétorqué ce dernier.

      Un tiers des 3200 kilomètres de frontière sont déjà barricadés. Grâce au Secure Fence Act (2006) signé par George W. Bush dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001. Avec l’élection de Donald Trump, la chasse aux clandestins est montée d’un cran. Le président dit vouloir s’en prendre avant tout aux « bad hombres », auteurs de viols, de trafic de drogue et autres délits graves, mais depuis son élection, un homme présent sur sol américain depuis trente ans peut désormais être déporté pour avoir conduit sans permis.

      A Nogales, la barrière est presque intimidante. Dès qu’on s’éloigne un peu de la ville, elle se transforme en barricade anti-véhicules, plus basse, dont le but premier est d’empêcher les trafiquants de forcer le passage avec leurs pick-up. La zone est ultra-sécurisée. Tours de contrôle, caméras infrarouges et appareils de détection de mouvements au sol permettent à Vicente Paco et à ses collègues d’être alertés à la seconde du moindre passage illégal. Sans oublier les drones et les hélicoptères. Impossible de se promener dans la ville plus de dix minutes sans tomber sur une des fameuses jeeps blanches à larges bandes vertes de la Border Patrol.

      Vicente Paco s’appuie contre le « mur ». « Avant 2010, on ne pouvait pas voir à travers. C’était dangereux. Nos agents étaient parfois la cible de jets de pierres. » Il tait un drame pourtant omniprésent dans la ville. Le 10 octobre 2012, José Antonio Elena Rodriguez, un Mexicain de 16 ans, a été tué par un agent. Lonnie Swartz était du côté américain. Visé avec ses coéquipiers par des pierres, il a tiré à travers les barreaux. Dix balles ont touché José Antonio, qui s’est vidé de son sang, côté mexicain. En 2014, sa mère, excédée par la lenteur de l’enquête, a porté plainte. Le procès ne cesse d’être repoussé.

      Vicente Paco patrouille seul dans sa Jeep. Dans le secteur de Tucson, détaille-t-il, la Border Patrol dispose de 4000 agents pour surveiller 421 kilomètres de frontière. Ils ont arrêté 64 891 individus d’octobre 2015 à octobre 2016 (415 816 sur l’ensemble du pays). 7989 étaient des mineurs, la très grande majorité (6302) non accompagnés. En 2000, ces chiffres étaient dix fois plus élevés : 616 300 arrestations recensées dans le secteur de Tucson et 1,6 million sur le plan national.

      A sa ceinture, un pistolet, un taser, des menottes, un bâton télescopique, un couteau et des jumelles. A-t-il déjà fait usage de son arme à feu ? « Je ne vais pas répondre à cette question. Tout ce que je peux dire, c’est que le recours à la force est parfois nécessaire. »

      L’effectif des gardes-frontières est passé en quelques années de 10 000 à 21 000 agents. Donald Trump a promis d’en engager 5000 de plus. Les salaires sont attractifs, les conditions de retraite également. Des points indispensables pour limiter les cas de corruption et de collaboration avec les cartels.

      Vicente Paco l’avait dit tout de go : pas question de parler de politique. Il préfère raconter les migrants pourchassés en ville, décrire la partie mexicaine comme un enfer contrôlé par les trafiquants – « N’allez pas côté mexicain seule ! » – et évoquer les 115 tunnels rebouchés par ses collègues. Des souterrains surtout utilisés par les trafiquants de drogue, qui se montrent toujours plus inventifs. Quand ils n’utilisent pas des migrants comme mules, il leur arrive de recourir à des catapultes géantes et à des drones. Ils se moquent des barrières. D’ailleurs, ici à Nogales, la plupart des habitants lèvent les yeux au ciel à la seule évocation du mur de Trump. Personne n’y croit vraiment.

      Nogales côté mexicain, le contraste

      Le lendemain, après quelques tacos de carne asada et une agua fresca de melón, on file, à pied, découvrir « l’autre Nogales ». Pour aller au Mexique, rien de plus simple. Pas de queue et même pas besoin de montrer son passeport. Nogales côté mexicain ? Le contraste est saisissant : marchés folkloriques, petite place où les habitants se racontent leur vie, procession funéraire qui avance au rythme d’une batterie endiablée. Et des cliniques dentaires à profusion, très prisées des Américains. Rien à voir avec cette ambiance pesante des patrouilles de gardes-frontières côté Arizona. C’est du moins la toute première impression qui s’en dégage. Car les cartels de la drogue contrôlent la ville. Et dans les foyers d’urgence, les migrants arrivés jusqu’à la frontière – beaucoup viennent d’Amérique centrale – et ceux qui ont déjà été refoulés ont une tout autre image de Nogales-Sonora. Celle d’un rêve brisé.

      Un nom résonne en particulier. Celui de Guadalupe Garcia Aguilar. C’est le premier cas de déportation fortement médiatisé depuis que Donald Trump a édicté son décret sur la migration illégale le 25 janvier. Arrêtée en 2008 à Phoenix alors qu’elle travaillait avec un faux numéro de sécurité sociale, elle a été libérée six mois plus tard grâce à l’ONG Puente. A une condition : se présenter chaque année devant des fonctionnaires du « ICE », acronyme de Immigration and Customs Enforcement. Un moment source de stress.

      Le 8 février, elle s’est donc pliée à ce contrôle de routine. Mais la guerre lancée par Donald Trump contre les clandestins « criminels », y compris ceux qui ont commis de petits délits ou sur lesquels pèsent des soupçons, lui a fait craindre le pire. Elle avait raison. Guadalupe n’est pas ressortie du bâtiment officiel, là où sa famille et des membres de Puente l’attendaient en chantant « No está sola ! ». Elle a été embarquée dans une camionnette, menottée, et déportée vers Nogales, la ville par laquelle elle était arrivée il y a 21 ans. Ni les cris « Libération, pas déportation ! » ni la tentative d’un homme de s’accrocher à une roue de la camionnette n’ont pu empêcher son expulsion. La voilà séparée de son mari et de ses enfants, restés aux Etats-Unis.

      « Depuis que Donald Trump est au pouvoir, ce genre de drames est fréquent. Les passeurs ont par ailleurs augmenté les prix pour les migrants », souligne Sergio Garcia, avec son accent chantant. Journaliste, il travaille comme porte-parole pour la municipalité de Nogales-Sonora. La corruption est très présente des deux côtés de la frontière, dit-il, et la guerre contre le narcotrafic est « una farsa ». « Comment expliquez-vous que la frontière du pays le plus puissant du monde soit ainsi contrôlée par des groupes armés et des cartels ? Les Etats-Unis ont tout intérêt à ce que le trafic de drogue subsiste. »

      Il est temps de retourner côté américain. Passé les petites tracasseries habituelles et le tampon dans le passeport que l’agent peu aimable ne trouvait pas – il était pourtant bien visible –, restait la dernière question : « Et là, vous transportez quoi, dans ce sac ? » Moi, sans me rendre tout de suite compte de l’absurdité de la situation : « Oh, juste trois crânes ! » Le douanier a vite compris qu’il s’agissait de têtes de mort en céramique richement décorées, un classique de l’artisanat local. Ouf.

      Avec Wyatt Earp, Billy the Kid et deux trumpistes

      Après Nogales, on met le cap sur El Paso, au Texas, et son pendant mexicain, Juarez. Et pour aller à El Paso, un petit détour par Tombstone s’imposait. C’est là que s’est déroulée, en 1881, la fusillade d’OK Corral, le fameux règlement de comptes entre Wyatt Earp, ses frères, Doc Holliday et une bande de coriaces hors-la-loi. On s’y croirait encore. Dans cette bourgade de cow-boys, les habitants vivent à 100% du tourisme. Alors ils font l’effort de s’habiller en vêtements d’époque. Ils le font presque avec naturel. Et puis, il y a des passionnés, capables de commenter pendant des heures, dans deux musées très bien faits, le moindre objet ayant appartenu à Wyatt Earp, Billy the Kid ou Big Nose Kate. On a beau ne pas être passionné par les histoires de westerns, on ne ressort pas tout à fait indemne de cette ville-musée à l’atmosphère si particulière. Est-ce le fait d’avoir dormi dans le bordello de l’époque, dans la chambre de « Scarlet Lady » ?

      Retour à la réalité le lendemain, réveillés par un cri de coyote. Direction la maison de Moe pour le petit-déjeuner. Un sacré personnage, Moe. Tout comme Jane, qui prépare les œufs brouillés et le bacon.

      Des trumpistes purs et durs. « Trump est merveilleux, il veut nous remettre au cœur des préoccupations », souligne Jane. « Ce mur avec le Mexique est nécessaire. Ceux qui viennent illégalement profitent de notre système. Ils acceptent des bas salaires et, surtout, ne dépensent rien aux Etats-Unis ! » Moe acquiesce. Mais il préfère raconter ses souvenirs d’après-guerre – il était à Berlin en 1953 pour le plan Marshall – et nous montrer sa collection de quartz. Dont un avec une tête d’alligator fossilisée. Jane poursuit sur sa lancée : « Le Mexique doit s’occuper des gens qui veulent émigrer : c’est un pays riche en ressources minières, ils devraient avoir le même niveau que nous. » Elle l’assure, tous les touristes qu’elle a rencontrés à Tombstone trouvent Trump « très bien ».

      Après la visite de #Tombstone, la ville « too tough to die » [trop coriace pour mourir], on continue sur El Paso. Six heures de route en prenant des chemins de traverse. On croise un panneau « Proximité d’une prison, prière de ne pas prendre d’auto-stoppeurs », traverse des vergers de pacaniers (noix de pécan) et une ville qui s’appelle Truth or Consequences.

      De El Paso à #Juarez

      #El_Paso, bastion démocrate dans un Etat républicain, est, comme Nogales, opposée au projet de mur de Trump. La ville est aujourd’hui considérée comme l’une des plus sûres des Etats-Unis. Ici, la barrière court sur une courte distance. Par endroits, elle s’arrête abruptement, ou présente des « trous », comblés par des jeeps de la Border Patrol postées devant. Un « mur » mité, en somme.

      On part rejoindre Juarez à pied. Cette fois, il faut payer 50 cents pour traverser le pont qui enjambe le Rio Bravo. Comme à Nogales, pas de passeport à montrer. De l’autre côté, la ville est très animée, mais avec une forte présence policière. Les agents patrouillent en groupes, à pied, en jeeps et en quads. En tenue de combat, épais gilet pare-balles et armés jusqu’aux dents. Parfois le visage masqué. Là encore, on nous fait comprendre qu’il vaut mieux éviter de s’aventurer dans certains quartiers. On avait d’ailleurs hésité à venir à Juarez. La ville traîne une sale réputation : elle a pendant longtemps été considérée comme la plus dangereuse du monde, minée par une guerre des cartels de la drogue. La « capitale mondiale du meurtre », surtout de femmes. Mais, la veille, deux margaritas ont fini par nous convaincre d’y faire un saut. Ou plutôt le barman José, qui les préparait avec passion. Depuis que l’armée mexicaine est intervenue en 2009 pour tenter de neutraliser membres de cartels et paramilitaires, Juarez n’est plus autant coupe-gorge qu’avant, nous avait-il assuré. Les sicarios, ces tueurs liés aux cartels, font un peu moins parler d’eux.

      Lui-même est arrivé illégalement aux Etats-Unis, il y a vingt ans. « J’étais avec mon oncle. A l’époque, on m’avait juste dit de dire « American ! » en passant la douane. Je l’ai fait – je ne connaissais aucun autre mot en anglais – et j’étais aux Etats-Unis ! C’était aussi simple que ça. Les temps ont beaucoup changé », lâche-t-il dans un grand éclat de rire.

      Cette fois, le retour côté américain est plus compliqué. Une douanière fronce les sourcils en voyant notre visa de journaliste. Elle abandonne son guichet et nous dirige vers une salle, pour « vérification ». Zut. On doit déposer nos affaires à l’entrée, s’asseoir – des menottes sont accrochées à la chaise – et attendre de se faire interroger. Une situation désagréable. Un agent à l’allure bonhomme se pointe, visiblement de bonne humeur. Il n’avait qu’un mot à la bouche : tequila. « Quoi ? Vous rentrez du Mexique et vous n’avez même pas acheté de tequila ? » Un piège ? On bredouille qu’on n’aime pas trop ça. On ne saura jamais si c’était un test ou pas. Prochaine étape : Tucson, et surtout Sells, le chef-lieu de la tribu amérindienne des Tohono O’odham.

      Le dilemme de la tribu des #Tohono_O’odham

      A #Sells, les cactus sont plus nombreux que les habitants. C’est ici, en plein désert de #Sonora, que les Tohono O’odham (« peuple du désert ») ont leur gouvernement, leur parlement, leur prison et leur police tribale. Rendez-vous était pris avec Verlon Jose, le numéro deux de la tribu amérindienne. Mais il nous a posé un lapin. On a donc eu droit au chef (chairman), Edward Manuel, un peu moins habitué aux médias.

      Bien décidés à s’opposer au mur de Donald Trump, les Tohono O’odham se trouvent dans une situation particulière : 2000 de leurs 34 000 membres vivent au Mexique. La tribu est coupée en deux. Elle l’est de fait déjà depuis le traité de Gadsden de 1853, mais elle refuse que des blocs de béton concrétisent cette séparation. Certains membres ne pourraient alors même plus honorer la tombe de leurs parents. D’ailleurs, dans leur langue, il n’y a pas de mot pour dire « mur ». « Le projet de Donald Trump nous heurte pour des raisons historiques, culturelles, mais aussi spirituelles et environnementales. Et parce que nous n’avons même pas été consultés », dénonce, sur un ton ferme mais calme, Edward Manuel.

      Chez les Tohono, pas de rideau de fer comme à Nogales, mais du sable, des arbustes secs, des montagnes et des canyons. Avec, par endroits, des Normandy-style barriers, des sortes de structures métalliques qui émergent du sable, de quoi empêcher des véhicules de passer. Mais pas les hommes, ni les animaux.

      Edward Manuel et sa « Nation » ont avalé bien des couleuvres. Ils ne voient pas d’un bon œil la militarisation de la frontière, mais ont dû apprendre à collaborer avec la Border Patrol, déjà bien présente sur les 100 kilomètres de frontière qui passent par leurs terres. Car les cartels de la drogue y sont très actifs. Des membres de la tribu ont été séquestrés et brutalisés. Le chairman parle lentement. « Il y a un cartel en particulier qui contrôle la zone. Nos jeunes sont parfois recrutés. Ce sont des proies faciles : le taux de chômage est élevé dans la tribu. Se voir proposer plusieurs milliers de dollars est très tentant. »

      La réserve est aussi devenue un corridor mortel pour les migrants. Edward Manuel brise un autre tabou. « Si nous en trouvons en difficulté, nous les soignons dans nos hôpitaux, avec l’argent fédéral que nous recevons. » Délicat. Quand des corps sont retrouvés, la police tribale mène des enquêtes et doit transférer les dépouilles à l’institut médico-légal de Tucson pour procéder à des autopsies, coûteuses. Mais parfois, nous dit-on, les dépouilles sont enterrées là où elles sont trouvées, et resteront probablement à jamais anonymes. D’ailleurs, le long de la route qui mène à Sells, nous avons été frappés par le nombre de petites croix fleuries. Des accidents de la route, mais pas seulement. Des clandestins morts déshydratés, aussi.

      Le chef évoque un chiffre : la tribu dépense près de 3 millions de dollars par an pour « gérer ces problèmes de frontière », une somme non remboursée par le gouvernement fédéral et à laquelle s’ajoutent les frais médicaux. Alors, forcément, la tentation est grande de vouloir laisser un plus grand champ d’action aux agents de la Border Patrol. Même si leurs courses-poursuites en quad dans le désert brusquent leur quiétude et effraient le gibier qu’ils aiment chasser. C’est le dilemme des Amérindiens : ils veulent conserver leur autonomie et défendre leurs droits, mais la situation tendue les contraint à coopérer avec les forces de sécurité. Au sein de la tribu, des divisions apparaissent, entre les plus frondeurs et les pragmatiques. Mais ils sont au moins unis sur un point : personne ne veut du mur de Trump. « Les 21 tribus de l’Arizona nous soutiennent dans notre combat », insiste le chef.

      Edward Manuel tient à relever les effets positifs de cette coopération : en dix ans le nombre d’arrestations a baissé de 84%. La barrière anti-véhicules installée en 2006 y est pour beaucoup. La police tribale a procédé à 84 186 arrestations dans la réserve en 2006, chiffre qui est tombé à 14 472 en 2016.

      Le chef est également préoccupé par l’impact qu’un « vrai mur » aurait sur la migration des animaux. « Et qui a pensé au problème de l’écoulement naturel de l’eau en période de mousson ? La nature est la plus forte. » Le porte-parole venu de Tucson acquiesce discrètement. Ce n’est pas un membre de la tribu, mais il a fallu passer par lui pour que les Amérindiens puissent s’exprimer dans un média.

      La problématique des Tohono rappelle celle de propriétaires de terrains privés, du côté du Texas notamment, menacés d’expropriation pour que Donald Trump puisse construire son mur. Plus d’une centaine d’actions en justice ont déjà été lancées. Certains ont accepté des portions de barrière sur leur terrain, en échange de compensations. Et d’un code électronique pour pouvoir franchir le grillage qui s’érige sur leur propriété.

      Edward Manuel semble fatigué. Mais il a encore une chose à dire : il a invité Donald Trump à venir « voir concrètement ce qui se passe du côté de Sells. Il verra bien que ce n’est pas possible de construire un mur ici. » Le président avait accepté l’invitation. Des dates avaient même été fixées. Puis la Maison-Blanche a annulé, sans jamais proposer de nouvelles dates. Pourquoi ? Seul Donald Trump le sait.

      Les morts qui hantent le désert de Sonora

      On continue notre route vers l’ouest, avec un crochet par l’Organ Pipe Cactus National Monument. Le désert de Sonora est d’une beauté insolente. Des drames s’y déroulent pourtant tous les jours, parfois en silence, comme étouffés.

      Le 15 juin, en début de soirée, la Border Patrol a joué une scène digne d’un mauvais film d’action : elle a pris d’assaut un campement humanitaire en plein désert, dans le but de dénicher des clandestins. Et elle en a en trouvé quatre. L’ONG No More Deaths est sous le choc. C’est elle qui gère ce camp un peu spécial, dont le but est de soulager, le temps d’une étape, les migrants qui se lancent dans une traversée périlleuse depuis le Mexique. Une tente, du matériel médical, des lits et beaucoup d’eau, voilà ce qu’elle leur propose.

      « La Border Patrol connaissait l’existence de ce camp et, jusqu’ici, elle tolérait sa présence », explique Chelsea Halstead, qui travaille pour une autre ONG active dans la région. Un accord a été signé en 2013 : les agents s’engageaient à ne pas y intervenir. Mais le 15 juin, alors qu’ils traquaient déjà depuis plusieurs jours les clandestins aux abords du camp, ils ont décidé de troquer les goutte-à-goutte contre des menottes. Une quinzaine de jeeps, deux quads et une trentaine d’agents lourdement armés ont investi le camp. Chelsea Halstead : « Les migrants risquent maintenant de penser qu’un piège leur a été tendu. C’est dévastateur pour le travail des humanitaires. »

      #No_More_Deaths s’attelle depuis treize ans à empêcher que des migrants meurent dans le désert. Des bénévoles vont régulièrement y déposer des réserves d’eau. Depuis 1998, plus de 7000 migrants ont trouvé la mort dans les quatre Etats (Californie, Arizona, Nouveau-Mexique et Texas) qui bordent le Mexique. Environ 3000 ont péri dans le seul désert de Sonora, déshydratés.

      Dans l’Organ Pipe Cactus National Monument, une réserve de biosphère qui abrite d’étonnantes cactées en forme d’orgues, une pancarte avertit les randonneurs : « Contrebande et immigration illégale peuvent être pratiquées ici. Composez le 911 pour signaler toute activité suspecte. » Interrogé, le manager du parc relativise les dangers. Une plaque en marbre devant le centre des visiteurs raconte pourtant une triste histoire. Celle de Kris Eggle, un apprenti ranger, tué à 28 ans par les membres d’un cartel qu’il était en train de poursuivre.

      Ce jour-là, pas loin de la piste, on aperçoit un bout d’habit pris dans les ronces. Par terre, une chaussure, sorte d’espadrille raccommodée, avec le genre de semelles qui ne laisse pas de traces. Celles que privilégient les migrants. Ils les recouvrent parfois avec des bouts de tapis.

      Pour passer aux Etats-Unis par cette région hostile, les migrants peuvent débourser jusqu’à 6000 dollars. Plus le chemin est périlleux, plus le prix augmente. C’est bien ce que dénoncent les activistes : la militarisation de portions de frontière pousse les migrants à emprunter des chemins toujours plus dangereux, en alimentant l’industrie des « coyotes » – le nom donné aux passeurs –, qui eux-mêmes travaillent parfois main dans la main avec les cartels de la drogue.

      Les « coyotes » abandonnent souvent les migrants en plein désert après avoir empoché l’argent. Ce n’est que la première difficulté à laquelle les clandestins font face. Poursuivis par les agents de la Border Patrol, ils sont parfois également traqués par des milices privées composées d’individus lourdement armés à l’idéologie proche de l’extrême droite qui, souvent, cherchent « à faire justice » eux-mêmes. Quand ils ne tombent pas sur des brigands. Des cas de viols et de meurtres sont signalés. Dans le désert, c’est la loi du plus fort.

      « Chaque jour, entre trente et plusieurs centaines de gens passent par illégalement dans la région », raconte un agent de la Border Patrol, à un checkpoint à la sortie du parc, pendant qu’un chien sniffe l’arrière de la voiture. « Surtout des trafiquants. »

      Chelsea Halstead travaille pour Colibri, un centre qui collabore avec l’institut médico-légal de Tucson. L’ONG s’est donné un but : identifier les corps, donner un nom aux restes humains retrouvés dans le désert. Faire en sorte que « Doe 12-00434 » ou « Doe 12-00435 » retrouvent enfin leur identité. « Nous avons obtenu l’an dernier l’autorisation de procéder à des tests ADN. Cela simplifie considérablement nos recherches. Avant, on recueillait les informations de familles qui n’ont plus de nouvelles d’un proche, et nous les transmettions aux médecins légistes. Mais s’il n’y avait pas de signalement particulier, comme une caractéristique au niveau de la dentition ou du crâne, c’était comme rechercher une aiguille dans une botte de foin. » En prélevant des échantillons d’ADN chez les familles de disparus, Colibri espère pouvoir identifier des centaines de corps encore anonymes. Un bandana, une poupée, une bible : tous les objets retrouvés dans le désert, à proximité ou non de restes humains – les animaux sauvages sont parfois passés par là –, ont une histoire, que l’ADN peut permettre de reconstituer.

      Mais le centre se heurte parfois à un obstacle : la peur. « Notre travail n’a pas vraiment changé avec l’élection de Donald Trump. Mais les déportations sont plus massives, chaque clandestin se sent potentiellement en danger », précise Chelsea. Une femme a été arrêtée et déportée alors qu’elle subissait une opération pour une tumeur au cerveau, rappelle-t-elle. Autre exemple : une victime de violence conjugale. Son compagnon a dénoncé son statut migratoire, et la voilà expulsée. « Les clandestins sont tétanisés. Ils craignent d’être arrêtés en se rendant chez nous. Une famille de Los Angeles, qui nous avait fourni de l’ADN, nous a appelés pour nous dire qu’un de leur fils a été déporté peu après. »

      Chelsea est encore toute tourneboulée par l’épisode du raid. Dans le désert, quand un migrant parvient à trouver une balise de sauvetage et appelle le 911, il tombe généralement sur la Border Patrol, et pas sur des équipes médicalisées. « Ils veulent nous faire croire qu’ils sauvent des vies, mais ils s’empressent de déporter les migrants. On a même eu droit à une fausse opération de sauvetage par hélicoptère, où un agent de la Border Patrol jouait le rôle d’un migrant ! » assure-t-elle.

      A #Ajo, on n’aime pas parler de migration illégale

      Depuis le parc de cactus, on remonte vers la petite ville d’Ajo. Les gens ne sont pas toujours bavards, ni les journalistes bienvenus. Chez Marcela’s, la Marcela en question, une Mexicaine, n’avait visiblement pas très envie de parler immigration illégale ce jour-là. Sa préoccupation : faire fonctionner son petit restaurant. Elle a trouvé un bon créneau : elle est la seule de la ville à offrir des petits-déjeuners. Alors plutôt que de répondre aux questions, elle file chercher le café.

      Départ pour #Yuma, située à la confluence du Colorado et de la rivière Gila. De l’autre côté de l’eau, le Mexique. Après avoir fait un tour en ville et tenté d’approcher le mur – le nombre de sens interdits nous fait faire des kilomètres –, on descend vers #Gadsden. Là, à force de chercher à approcher la barricade, on l’a vue de très près, en empruntant, sans le remarquer tout de suite, un chemin totalement interdit. D’ailleurs, à cet endroit, le « mur » s’est arrêté sec au bout de quelques centaines de mètres.

      Plus rien. Ou plutôt si : du sable, des ronces et des pierres. Plus loin, la barricade se dédouble. A un endroit, elle jouxte une place de jeu, qui semble laissée à l’abandon.

      A San Diego, le « mur » se jette dans le Pacifique

      On décide un peu plus tard de poursuivre l’aventure jusqu’à San Diego. La route est presque droite. On traverse le désert de Yuha, des montagnes rocheuses, des réserves amérindiennes, des champs d’éoliennes et des parcs de panneaux solaires. Avec un détour par Calexico – contraction de « California » et de « Mexico » – pour avaler deux-trois tacos. En face, son pendant, Mexicali, mariage entre « Mexico » et « California ». A Calexico, on a beau être encore aux Etats-Unis, l’espagnol domine. Dans la petite gargote choisie pour midi, l’ambiance est étrange. Les clients ont tous des visages boursouflés et tristes.

      L’entrée à #San_Diego est impressionnante, avec ses autoroutes à voies multiples. Ici, le « mur » se jette dans le Pacifique. On parque la voiture dans le Border State Park, et c’est parti pour 30 minutes de marche sous un soleil cuisant. Une pancarte avertit de la présence de serpents à sonnette. Très vite, un bruit sourd et répétitif : les pales d’hélicoptères, qui font d’incessants va-et-vient. On se trouve dans une réserve naturelle. Au bout de quelques minutes, la plage. Elle est déserte. On se dirige vers la palissade rouillée. Le sable est brûlant. Le bruit des vagues est couvert par celui des hélicoptères. Et par la musique qui émane de la jeep d’un agent de la Border Patrol, posté face au Mexique. Pas vraiment de quoi inspirer les Californiens : ils ont de belles plages un peu plus loin, sans barbelés, sans panneaux leur indiquant de ne pas s’approcher de la palissade, sans caméra qui enregistre leurs faits et gestes. De l’autre côté, à Tijuana, c’est le contraste : des familles et des chiens profitent de la plage, presque accolés aux longues barres rouillées. Un pélican passe nonchalamment au-dessus de la barrière.

      Le week-end, l’ambiance est un peu différente. Le parc de l’Amitié, qui porte aujourd’hui très mal son nom, ouvre pendant quelques heures, de 10 à 14 heures. C’est là que des familles, sous l’étroite surveillance de la Border Patrol, peuvent, l’espace de quelques instants, franchir la première barrière côté américain, se retrouver dans le no man’s land qui sert de passage pour les jeeps des gardes-frontières, et se diriger vers la deuxième. Pour enfin pouvoir, à travers un grillage, toucher, embrasser leurs proches. C’est le sort de familles séparées par la politique migratoire.

      Ce parc a été inauguré en 1971 par l’épouse du président Richard Nixon. Jusqu’à mi-2009, il était possible de s’étreindre et de se passer des objets, presque sans restriction. Puis, le parc a fermé, le temps de construire une nouvelle barrière, en acier cette fois, de 6 mètres de haut. Il a rouvert en 2012. Ses environs sont désormais quadrillés en permanence par des agents de la Border Patrol. En jeeps, en quads et à cheval. C’est devenu l’une des portions de frontière les plus surveillées des Etats-Unis. Avec Donald Trump, elle pourrait le devenir encore plus.

      Sur la piste des jaguars
      La construction du mur « impénétrable, beau et solide » de Trump aurait des conséquences désastreuses sur l’écosystème, avertissent les scientifiques. Les rares jaguars mexicains venus aux Etats-Unis pourraient en pâtir. Et en matière de jaguars, Mayke et Chris Bugbee en connaissent un rayon.

      Mayke est un berger malinois femelle. Elle était censée faire carrière dans la traque aux narcotrafiquants, détecter drogues et explosifs, mais la Border Patrol n’en a pas voulu : la chienne a peur des gros camions. Peu importe : Mayke a aujourd’hui une existence bien plus fascinante. Repérée par le biologiste Chris Bugbee, elle a été formée pour surveiller un autre type de clandestin venu tout droit du Mexique : El Jefe. L’un des rares jaguars à avoir foulé le sol américain.

      El Jefe (« le chef ») vient probablement de la Sierra Madre, une chaîne de montagnes du nord du Mexique. La dernière fois qu’il a été filmé aux Etats-Unis – il lui arrive de se faire avoir par des pièges photographiques –, c’était en octobre 2015. Depuis, plus rien. A-t-il été tué, braconné par des chasseurs ? Ou est-il reparti au Mexique, à la recherche d’une femelle ? Aucune piste n’est à écarter.

      Une chose est sûre : El Jefe est un jaguar malin. Chris Bugbee ne l’a jamais vu. Grâce à Mayke, il a trouvé des traces de sa présence – des excréments, des restes de mouffettes où tout a été dévoré sauf les glandes anales, et même un crâne d’ours avec les traces de dents d’un jaguar, peut-être les siennes –, mais n’a jamais croisé son regard. « El Jefe est très prudent. Il nous a probablement observés pendant des missions. Il est arrivé qu’il apparaisse sur des images de caméras à peine 12 minutes après mon passage, raconte Chris Bugbee. Ma chienne, par contre, l’a probablement vu. Un jour, elle s’est brusquement immobilisée sur ses pattes, comme tétanisée par la peur. Elle est venue se cacher derrière mes jambes. Je suis presque sûr que c’était lui. Cela devait en tout cas être quelque chose d’incroyable ! »

      Auteur d’un mémoire de master consacré aux alligators, Chris Bugbee s’est installé à Tucson avec sa femme, qui s’est, elle, spécialisée dans les ours noirs, puis les félins. Il a d’abord entraîné des chiens à ne pas attaquer des serpents à sonnette. Puis il s’est pris de passion pour les jaguars et s’est intéressé de près à El Jefe, qui rôdait pas loin. Ni une, ni deux, il décide de faire de Mayke le premier chien spécialisé dans la détection de ces félins aux Etats-Unis. Il l’entraîne avec de l’excrément de jaguar récupéré d’un zoo. Tous deux se mettent ensuite sur la piste d’El Jefe pendant quatre ans, dans le cadre d’un projet de l’Université de l’Arizona, dont le but est de surveiller les effets sur la faune de la construction de premières portions de palissades de long de la frontière.

      En été 2015, le projet prend fin, mais Chris Bugbee veut continuer. Il finit par obtenir le soutien du Center for Biological Diversity. Grâce à ses pièges photographiques, il réussit à cerner les habitudes d’El Jefe. Des images censées rester discrètes et utilisées uniquement à des fins scientifiques, jusqu’à ce que Chris Bugbee décide de les rendre publiques, sans demander l’avis de ses anciens chefs ni celui des agences fédérales associées au projet, « qui de toute façon ne font rien pour préserver les jaguars ». Il avait hésité. Le risque en révélant l’existence d’El Jefe est d’éveiller la curiosité de braconniers.

      Mais Chris veut sensibiliser l’opinion publique à la nécessité de protéger cette espèce, qui revient progressivement aux Etats-Unis. Car le mur de Donald Trump la menace. Tout comme le projet d’exploitation d’une mine de cuivre, pile-poil sur le territoire d’El Jefe. En février 2016, il diffuse donc une vidéo de 41 secondes qui montre « l’unique jaguar aux Etats-Unis ». C’est le buzz immédiat. La vidéo a été visionnée des dizaines de millions de fois. Du côté de l’Université de l’Arizona et du Service américain de la pêche et de la faune, l’heure est par contre à la soupe à la grimace. Chris Bugbee est sommé de rendre son matériel et son véhicule.

      « Je ne regrette pas d’avoir diffusé la vidéo, souligne aujourd’hui Chris Bugbee. L’opinion publique doit être alertée de l’importance de protéger cette espèce. C’est incroyable de les voir revenir, peut-être poussés vers le nord à cause des changements climatiques. Dans les années 1900-1920, il existait un programme d’éradication de ces prédateurs. La population des jaguars aux Etats-Unis a presque été entièrement décimée vers 1970. » Il ajoute : « Mais avec le projet de Trump, ce serait clairement la fin de l’histoire du retour des jaguars aux Etats-Unis. »

      Le dernier jaguar femelle recensé aux Etats-Unis a été tué dans l’Arizona en 1963. Depuis, les jaguars observés dans le pays se font rares. Ces vingt dernières années, sept jaguars ont été aperçus. Les deux derniers ont été photographiés récemment, l’un d’eux en décembre 2016 dans les montagnes Huachuca. Juste au nord d’une petite portion de frontière sans barricade.

      Les jaguars de Sonora et les ocelots ne seraient pas les seuls animaux affectés par la construction d’un mur. Beaucoup d’espèces migrent naturellement entre les deux pays. Des coyotes, des ours, des lynx, des cougars, des antilopes ou des mouflons. Ou encore les rares loups gris du Mexique. Même des animaux de très petite taille, comme le hibou pygmée, des tortues, des grenouilles ou des papillons risquent d’être touchés. Les animaux volants pourraient être gênés par des radars et des installations lumineuses, qui font partie des méthodes de détection de passages illégaux de migrants ou de trafiquants.

      Chris Bugbee continue de se promener sur les terres d’El Jefe dans l’Arizona, dans l’espoir de retrouver, un jour, des signes de sa présence. Quant à Mayke, elle pourrait bientôt avoir une nouvelle mission : « Je vais probablement l’entraîner à trouver des ocelots. Eux aussi commencent à remonter depuis le Mexique. »


      https://labs.letemps.ch/interactive/2017/longread-au-pied-du-mur
      #décès #morts #mourir_aux_frontières

      Avec une carte des morts :

      sur les tunnels, v. aussi :
      https://seenthis.net/messages/625559

  • C’est une question méconnue, qui concerne pourtant un objet omniprésent : d’où vient le #téléphone_portable et où finit-il sa (courte) vie ? Une mission d’information pilotée par la sénatrice écologiste Marie-Christine Blandin (Nord) a rendu les conclusions de son enquête, jeudi 29 septembre, dans un rapport qui tente de retracer les étapes du cycle de vie de l’appareil, de l’extraction des matériaux qui le composent au recyclage… ou aux filières d’exportation illégales.

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/10/01/le-sulfureux-parcours-du-telephone-portable-des-mines-aux-filieres-clandesti

    • Et pour le coup, tout ce cycle de vie immonde, et déjà d’autres infos et critiques à l’époque (notamment sur les choses à critiquer au niveau local en France aussi, comme la destruction de la région grenobloise), a déjà été listé depuis plus de 10 ans maintenant dans la brochure (devenu livre ensuite) de @pmo. 2005 !
      http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=7

      C’est super d’avoir des articles qui pointe la liaison directe entre vos merdes mobiles et les guerres au Congo, etc. Mais c’est fou de se dire que ça a mis plus de 10 ans à arriver dans les médias « grand public » et chez les parlementaires… 10 ans = des milliers de morts très concrets en plus…

      #mobile #électronique #coltan #Congo #exploitation #pollution #gadget_de_destruction_massive

    • LA SOCIÉTÉ DU TÉLÉPHONE PORTABLE
      Le téléphone portable s’est introduit en Occident avec une rapidité surprenante,confirmant ainsi les théories de la révolution technologique permanente qui animerait nos sociétés. A la fin 2003,selon CART. près de 70% de la population en possède un ! Loin d’ être un simple gadget sans conséquence le téléphone portable modifie profondément les relations humaines. Car la disponibilité permanente tant vantée par les opérateurs de téléphone mobile a cependant son revers. D’une part, il existe sans doute des risques pour la santé (les leucémies à répétition déclarées à proximité des antennes-relais en sont un indice fort, et le gouvernement a même publié un rapport pour s’en dédouaner...). Mais surtout, si la gestion du temps, des déplacements et des rendez-vous se trouve ainsi modifiée « on s’appelle pour se retrouver », une barrière de plus entre la vie privée et la vie professionnelle peut sauter.
      Dans le salariat précaire contemporain, la disponibilité
      permanente est une condition sine-qua-non du fonctionnement en flux tendu des marchandises, services et capitaux. Le portable ne permet pas seulement de retrouver son ami-e perdu-e dans la foule, il sert aussi les évolutions capitalistes contemporaines d’une société fondée sur la vitesse, l’immédiateté, la superficialité et l’absurdité.

      #autisme_social

      http://offensiverevue.files.wordpress.com/2015/05/offensive3.pdf

  • GIZMO
    http://www.yovisto.com/video/4063
    /osotis-images/4063_44.jpg

    Gizmo is a documentary about oddball inventions and inventors from the 20th century.Howard Smiths 1977 documentary about improbable inventions compiles old newsreel footage of wacky inventions in action, (or inaction as the case may be), as well as some inventors physical quirks and others` daring deeds in “bringing their invention to market,” all for your enjoyment. Gizmo! is an irresistible collection of newsreel footage chronicling the inventive spirit in America. We are treated to some of the strangest inventions ever concocted by man, as well as a few forgotten contraptions that seem to make a great deal of sense. Naturally, filmmaker Howard Smith does not let slip the opportunity of showing the inventors at their most foolish, so once again those ubiquitous shots of collapsing one-man airplanes and malfunctioning jet-powered backpacks are trotted out.

  • Jeremy Rifkin, l’Internet des objets et la société des Barbapapa - Le nouvel Observateur
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/10/01/jeremy-rifkin-linternet-objets-societe-barbapapa-255193

    On savait depuis son livre sur la troisième révolution industrielle, mais cela se confirme avec son dernier livre (« La nouvelle société du coût marginal zéro », éd. Les liens qui libèrent, 2014) que Jeremy Rifkin envisageait l’avenir radieux de la production et de la consommation d’objets de sa future société d’hyperabondance sur le mode de « l’Internet des objets » : des imprimantes 3D partout, permettant à chacun de produire à domicile ou dans de micro-unités d’innombrables objets matériels de la vie quotidienne, jusqu’à des « voitures imprimées », en étant guidé par des programmes en ligne (logiciels gratuits), moyennant divers matériaux de base, plastiques souvent, mais aussi « ordures, papier recyclé, plastique recyclé, métaux recyclés... ».

    On a depuis longtemps l’Internet de l’information mais deux autres grands réseaux viendraient s’y connecter pour former le système de production du futur.

    D’abord celui de l’énergie, où « des centaines de millions de personnes produiront leur propre énergie verte à domicile » (automobiles à piles à hydrogène, habitations à énergie positive…), et la partageront entre eux sur un « Internet de l’énergie », avec l’hydrogène partout comme moyen de stockage ;
    et enfin cet « Internet des objets », qui aurait exactement la même propriété économique : à terme, un coût négligeable.

    Making of

    Ce billet a d’abord été publié sur le blog de l’économiste Jean Gadrey. Rue89 a été gracieusement autorisé à le reproduire. Mathieu Deslandes

    Ce système hypothétique d’abondance planétaire à coût très faible repose sur une hypothèse centrale sans laquelle il ne tient pas debout : les énergies (renouvelables) vont « devenir pratiquement gratuites » à terme.

    Aucun autre « spécialiste » que Rifkin ne dit cela dans le monde ! Tous disent que l’énergie restera chère, renouvelable ou pas, parce que certes le soleil et le vent sont gratuits, mais les panneaux photovoltaïques, les éoliennes, les réseaux électriques intelligents et toutes les autres techniques, exigent des matériaux, des métaux et des terres rares qui sont et seront chers, et même de plus en plus.

    Cela ruine le modèle techno-économique « hors-sol » de Rifkin, aussi bien pour cette nouvelle production 3D que pour sa vision de robots prenant la place de l’essentiel du travail humain.
    Un conte de fées hi-tech

    Bien entendu, presque tous les mythes reposent sur des bouts de vérité et, dans le cas présent, de telles imprimantes existent bel et bien et vont se diffuser. Mais en faire la base principale de la production et de la consommation du futur est un conte de fées hi-tech, au demeurant pas du tout féérique sur le plan écologique vu la débauche d’énergie et de matières que sa généralisation impliquerait.

    Ce qu’il a de formidable avec le conte de fées des imprimantes 3D partout et pour tous, c’est que, de même que l’Internet de l’énergie reposerait sur des énergies renouvelables disponibles en abondance à un coût quasi nul, de même, les objets que vous fabriqueriez un jour seraient recyclables et leurs composants réintroduits dans ces imprimantes pour fabriquer d’autres objets selon votre bon plaisir et vos goûts du jour. Les objets eux aussi seraient renouvelables pour pas un rond. C’est ce que Rifkin a retenu de l’économie circulaire pour la mettre au service de ses contes de fées.

    Cette plasticité infinie des objets et des formes ne vous rappelle rien ? Elle me fait furieusement penser aux sympathiques personnages des Barbapapa, se transformant à coût nul en n’importe quel objet à l’instar d’une pâte à modeler.

    #rifkin #3e_revolution_industrielle #barbapapa #Gadrey #imprimante_3D

    • Voir aussi la tribune :

      http://www.liberation.fr/terre/2014/10/21/la-troisieme-revolution-de-rifkin-n-aura-pas-lieu_1126521

      La thèse de la Troisième Révolution industrielle et tous ceux qui vantent le capitalisme numérique restent enfermés dans une vision simpliste des technologies et de leurs effets. Ils oublient de penser les rapports de pouvoir, les inégalités sociales, les modes de fonctionnement de ces « macrosystèmes » comme les enjeux de l’autonomie des techniques et des techno-sciences, sans parler de la finitude des ressources et de l’ampleur des ravages écologiques réels de ce capitalisme soi-disant immatériel. Malgré la fausseté et le simplisme de son analyse, il n’est pas surprenant que tout le monde célèbre Rifkin et ses prophéties. Grâce à son rêve technologique, il n’est plus nécessaire de penser aux impasses de notre trajectoire, à nos vrais besoins, il suffit de s’en remettre aux grandes entreprises, aux experts et aux entrepreneurs high-tech de toutes sortes qui vont nous offrir les solutions techniques pour sortir de l’impasse.

      Outre que ce projet intellectuel est largement illusoire, il est aussi antidémocratique car il s’appuie sur les experts et les seuls décideurs en laissant de côté les populations invitées à se soumettre, à accepter avec reconnaissance le monde ainsi vanté dans les médias. C’est un des paradoxes de cette Troisième Révolution industrielle : censée promouvoir un pouvoir « latéral », décentralisé et coopératif, elle fait appel à des forces hautement capitalistiques. Censée réduire les consommations d’énergie, elle repose sur des systèmes numériques hautement sophistiqués, virtuellement centralisés et dévorateurs de métaux rares, via des serveurs géants actionnés par une poignée d’entreprises mondiales qui récoltent au passage des données personnelles sur les heureux utilisateurs. Censée reposer sur la généralisation des énergies renouvelables, elle ne calcule ni la matière ni l’énergie nécessaires pour édifier ces machines. Cette nouvelle utopie technicienne est hors-sol et invente un nouveau mythe qui rejoint celui de la transition énergétique, conciliant l’inconciliable : croissance verte autoproclamée et pénurie de matière, entropie et expansion miraculeuse des énergies, liberté individuelle et société de contrôle.

      Mais peut-être est-ce le secret de l’annonce répétée de la Troisième Révolution industrielle : éviter les remises en cause, résorber les contestations qui s’élèvent en renouvelant l’utopie des technologies salvatrices qui résoudront naturellement tous les problèmes. Le succès du rêve de Rifkin vient, en définitive, de son aspect rassurant, de ce qu’il nous berce d’illusions, il est le visage intellectuel de la technocratie écologique en gestation. Il correspond au désarroi d’une immense majorité de nos contemporains qui attendent des techniciens qu’ils façonnent le nouveau monde, clés en main, en les dotant toujours plus en smartphones et en écrans plats. Cette nouvelle servitude volontaire vient peut-être de ce que nous sommes toujours plus avides de confort et aussi toujours davantage privés du goût de la vraie liberté : celle dont il est possible de jouir sans la moindre prothèse et sans le moindre risque d’addiction.

      Et le reportage relativement décapant d’Usbek et Rika :
      http://usbek-et-rica.fr/comment-jai-presque-interviewe-jeremy-rifkin

      Dépité, le Monsieur Loyal de la soirée nous confie que l’invité a aussi bougé le conducteur de l’émission et envisage de monologuer plutôt que de répondre aux invités. Ce qui se vérifie quelques minutes plus tard. À la question initiale « Qu’avez-vous souhaité nous dire avec ce nouveau livre ? », Rifkin donne une réponse de 45 minutes montre en main, en forme de best of de son bouquin… Leçon pour le futur : on n’interviewe pas Jeremy Rifkin, on l’écoute parler. Le pire, en plus, c’est qu’on nous avait prévenu : « Tu verras, en général, il ne veut pas qu’on lui pose de questions, et si tu as le droit d’en poser, de toutes façons, il répond à côté… » Le côté rock star, passe encore. Qu’il refuse de sortir sous la pluie pour ne pas mouiller ses costumes en flanelle ou qu’il touche un pactole avec 4 zéros à la fin pour la moindre intervention publique, peu importe. Après tout, l’homme conseille Obama, Merkel et le vice-premier ministre chinois, excusez du peu… Mais fuir la contradiction ? Se contenter de dérouler une pensée linéaire ? Pour un esprit aussi brillant, c’est quand même dommage.

      Rifkin plaide pour la rédaction d’un Bill of Rights de l’économie post-capitaliste

      Voilà pour la forme. Maintenant, passons au fond. Que nous dit Rifkin cette fois ? Le capitalisme est à l’agonie. Et il finira par être remplacé par le système des « communaux collaboratifs », mode d’organisation sociale qui privilégie l’intérêt collectif à l’intérêt individuel et fleurit aujourd’hui avec la montée en puissance de l’économie du partage. Comme d’habitude, Rifkin donne une certaine perspective historique à son propos. Il rappelle ainsi que le système des commons existait bien avant la naissance du capitalisme. Dans l’Angleterre médiévale, pâturages et forêts étaient déjà gérés de façon communautaire. C’était avant le temps des enclosures et de la propriété privée, dont le philosophe John Locke a tenté de nous faire croire qu’elle était un droit naturel : « Les paysans unissaient leurs lopins individuels dans des champs ouverts et des pâturages communs qu’ils exploitaient collectivement. Les communaux ont impulsé la première pratique primitive de la prise de décision démocratique en Europe. (…) Il s’agissait d’un système où la propriété n’était jamais possédée à titre exclusif, mais divisée en sphères de responsabilité, conformément à un code fixe d’obligations en matière de propriété », rappelle Rifkin, qui plaide aujourd’hui pour la rédaction d’un Bill of Rights de l’âge numérique, une charte définissant les règles de cette nouvelle économie post-capitaliste.

      Et cet intéressant angle de traverse de Jean Gadrey (qui date un peu) :
      http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2013/05/09/jeremy-rifkin-le-gourou-du-gotha-europeen-1

      Dans ce livre, il ne conte pas ou peu de rencontres avec la base, il ne s’adresse pas, comme l’a fait Stiglitz, aux « indignés », il ne fréquente pas les forums sociaux mondiaux. La société civile n’est plus sa cible, il dialogue avec le sommet, on l’invite pour des conventions, devant les cadres réunis de multinationales. Et surtout, il est l’invité ou l’ami – il nous en fournit les détails avec complaisance - d’Angela Merckel, de Manuel Barroso, « de cinq présidents du Conseil européen », de Prodi, de Zapatero, de « David » (Cameron), de Papandréou, de l’OCDE « devant les chefs d’État et ministres de 34 pays membres », de Neelie Kroes (ultralibérale, invitée régulière du groupe Bilderberg), du maire de Rome (ancien ministre de Berlusconi), du prince de Monaco. Mais aussi, à un moindre degré, de Chirac et Hollande.

      Tout cela vous pose un homme, mais me pose un problème, indépendamment de la présence massive dans cette liste de nombreux leaders libéraux ou ultralibéraux. POUR QUELQU’UN QUI VALORISE EN THÉORIE LE POUVOIR LATÉRAL, TOUT SE PASSE COMME SI, POUR FAIRE AVANCER SA CAUSE, IL EMPLOYAIT EXCLUSIVEMENT DES MÉTHODES VERTICALES, visant à conquérir le cœur de l’oligarchie. La démocratie est certes pour lui une fin, mais pas un moyen de transformation sociale : elle « sera donnée par surcroît » (Évangile, Mathieu, 6.33), comme conséquence de l’adoption des nouvelles technologies « partagées » de l’information et de l’énergie.

      Ce rêve de réorientation démocratique partant de l’oligarchie et de la technologie est une impasse, une dépossession, un piège à citoyens. Si ces derniers ne s’emparent pas de la transition, si en particulier ils ne reprennent pas le contrôle de la finance (une priorité totalement absente chez Rifkin) ET DES TECHNOLOGIES, l’oligarchie, qui en a vu d’autres, va récupérer les idées de Rifkin et n’en retenir que ce qui conforte ses intérêts. Elle sait fort bien, elle, que ce ne sont pas les « forces productives », Internet et les réseaux électriques décentralisés qui menacent son pouvoir et qui vont bouleverser les « rapports de production », même si, en son sein, les innovations technologiques peuvent, comme toujours, modifier le rapport des forces économiques entre diverses fractions du capitalisme.

      Internet existe depuis plus de vingt ans, l’informatique depuis quarante ans, et l’on n’a pas observé de recul du pouvoir de l’oligarchie, au contraire. Rien n’empêchera Neelie Kroes et les autres ultra-libéraux qui invitent volontiers Rifkin de tenter de profiter de ces nouvelles configurations techniques pour pousser les feux d’un capitalisme encore plus dérégulé, encore moins « partagé ». Ils savent comment faire pour dominer les nouveaux réseaux techniques. Seuls des mouvements sociaux, des réseaux citoyens, peuvent, du local au global, orienter et acclimater ces innovations afin de les mettre au service du partage et des droits humains. Mais ce n’est pas à eux que Rifkin s’adresse en priorité. C’est au gotha qu’il vend, très cher, ses conseils et ceux de son team.

      Les cercles de grands patrons entourant Rifkin ont très bien compris qu’ils pouvaient s’engouffrer dans la brèche médiatique ouverte et y prendre des positions de pouvoir et de lobbying, afin d’être les artisans hautement lucratifs des nouvelles infrastructures électriques « intelligentes », des véhicules électriques, des énergies renouvelables, des piles à combustibles, etc. Ils savent que, dans ce cas, le « pouvoir latéral » et le « capitalisme distribué » de Rifkin ne sont pas pour demain…

      On comprend enfin pourquoi ce lobbying orienté vers le haut convient à certains élus de sommet, internationaux, nationaux ou régionaux, qui participent d’une conception verticale du changement, impulsé par eux. Rifkin les flatte, à peu de frais. Or une transition définie par le haut, presque forcément indifférente aux inégalités qu’elle suscite, prendra un autre tour que celle qui ferait toute leur place à « la base » et à la « justice environnementale », autre grande absente du livre de Rifkin.