Hemingway, en VO
« He was asleep in a short time and he dreamed of Africa when he was a boy and the long golden beaches and the white beaches, so white they hurt your eyes, and the high capes and the great brown mountains. He lived along that coast now every night and in his dreams he heard the surf roar and saw the native boats come riding through it.
He smelled the tar and oakum of the deck as he slept and he smelled the smell of Africa that the land breeze brought at morning. »
La traduction telle que vous l’avez toujours lue, par Jean Dutourd
« Bientôt endormi, il rêva de l’Afrique de sa jeunesse, des longues plages dorées, des plages éclatantes, si éclatantes qu’elles font mal aux yeux, des caps altiers, des grandes montagnes brunes. Toutes ses nuits, il les passait sur cette côte africaine ; le mugissement des vagues emplissait ses rêves, et il voyait les pirogues des nègres courir sur les brisants. L’odeur de goudron et d’étoupe que l’on sent sur les ponts de bateaux parfumait son sommeil. A l’aurore, c’est l’odeur même de l’Afrique que la brise de terre lui apportait. »
La traduction de Peggy Sastre, traductrice pour Slate
« Il s’endormit rapidement et rêva de l’Afrique, l’Afrique de son enfance avec ses longues plages dorées et ses plages blanches, si blanches qu’elles vous faisaient mal aux yeux, et ses hautes falaises et ses grandes montagnes brunes. C’est au bord de ce rivage qu’il vivait toutes les nuits maintenant et dans ses rêves, il entendait le grondement des flots, il voyait les bateaux indigènes partis les chevaucher. »
Dans son sommeil, il sentait le goudron et l’étoupe venus du pont, et le matin il sentait les senteurs de l’Afrique portées par la brise terrestre.
La traduction de François Bon
« Il s’endormit très vite, et rêva d’Afrique, quand il n’était qu’un garçon, avec les longues plages dorées et celles de sable très blanc, si blanc que l’œil en faisait mal, et les falaises des caps et au fond les hautes montagnes sombres. Il revenait se promener sur ces côtes toutes les nuits désormais, et dans ses rêves il entendait le grondement des vagues et voyait les bateaux indigènes les traverser. Il sentait le bitume et l’étoupe du pont quand il dormait, et il sentait cette odeur de l’Afrique que la brise de terre apporte au matin. »
►http://www.slate.fr/story/50371/hemingway-traduction-vieil-homme-mer