• Il ne suffit pas de vouloir une #écologie_antiraciste : le #zéro_déchet, la #colonialité et moi

    On parle souvent des #écologies_décoloniales. On voit moins les #écologies_coloniales interroger leur propre colonialité. C’est ce qu’on va faire ici, en étudiant la colonialité dans le zéro déchet et les écologies de la #sobriété.

    #Colonial n’est pas un compliment. Et si j’étais du mauvais côté ? Si mon #écologie était une de ces écologies coloniales qui s’ignorent ? Plus j’y pense plus c’est crédible, plus je creuse plus ça devient évident. Dans ce billet, je tente de conscientiser la dimension coloniale du #zero_waste et des écologies similaires.

    Pour ça je vais dérouler les implicites du « point de vue zéro déchet » et montrer ce qu’ils ont de problématique. L’idée est de partir du #zéro_gaspillage et d’arriver à la #décolonialité. J’essaie de baliser un parcours qui aide mes camarades écologistes à voir en quoi iels sont concerné⋅es par la #critique_décoloniale, de tracer un chemin que d’autres pourraient emprunter, sans forcément connaître cette pensée en amont.

    Je pars du zéro #gaspillage parce que c’est là où je suis, ce que je connais le mieux, mais la colonialité que je découvre concerne l’écologie de façon beaucoup plus large.

    Des écueils et une méthode

    Mais il y a des écueils. En tant qu’européen blanc issu d’une famille de colons1 je suis mal placé pour comprendre les questions de colonialité et de #racisme. Bénéficier d’avantages dans un système de pouvoir produit de l’#ignorance chez les dominant·es, une incapacité à reconnaître des choses évidentes du point de vue des dominé⋅es2.

    À supposer que je surmonte cet obstacle, je ne suis toujours pas légitime. En abordant ces sujets, je risque d’invisibiliser la voix de personnes plus compétentes que moi et sur qui s’appuie ma réflexion. Même si j’identifie des limites réelles à l’approche zéro gaspillage, je ne suis pas expert en #décolonialité.

    Alors pourquoi parler du sujet ? D’abord parce qu’on n’avancera jamais si j’attends de me sentir à l’aise pour discuter de racisme et de colonialité. Mon écologie est d’une #blanchité aveuglante : étudier sa colonialité est une façon d’adresser une partie du problème. Ensuite, parce que je ne prétends pas produire un discours scientifique ou exhaustif. Je présente un témoignage, un parcours de conscientisation personnel, limité et imparfait.

    Dans les paragraphes qui suivent, j’aborde un à un des aspects du zéro déchet. Pour chaque aspect j’émets une critique, puis je la rattache à une facette de la colonialité. C’est cette dernière qui donne une unité aux défauts présentés ici.

    Un « nous » d’humanité générale

    Préserver « nos #ressources », changer « nos modes de productions », réduire « nos #déchets » : les discours zero waste utilisent régulièrement le possessif « #nos ». Ce n’est pas un usage fréquent, mais il n’est pas anecdotique. On peut même résumer l’approche zéro gaspillage à On peut même résumer l’approche zéro gaspillage à « ne pas faire de nos ressources des déchets3 » (je souligne).

    Mais qui est derrière ces possessifs ? À quel « #nous » renvoient ces expressions ? Je ne crois pas qu’ils ciblent un groupe limité de personnes physiques, des gens qu’on pourrait compter. C’est un « nous » général, qui désigne un ensemble plus abstrait. Selon moi, il englobe toute l’humanité.

    Puisque le zéro déchet pense à l’échelle mondiale, qu’il s’intéresse à l’#intérêt_commun et est anthropocentré, son horizon semble bien être celui de l’#humanité. J’en fais l’expérience dans mes propres textes, quand j’écris « nos besoins », « notre situation » ou « notre planète » dans les articles précédents.

    Un point de vue de nulle part

    Mais les écologistes qui tiennent ces discours en France ne représentent pas toute l’humanité. Ils et elles sont situées sur toute une série de plans : social, économique, géographique… Avec ce « nous », iels endossent un point de vue désitué et désincarné, qui ne correspond à personne. Ce faisant, iels invisibilisent leur propre situation d’énonciation concrète et oublient son impact sur leurs façons d’agir et leur rapport au monde.

    Dans un mouvement inverse, iels invisibilisent la pluralité des voix et la diversité des points de vue au sein des groupes humains. En prétendant que leur voix est universelle, capable d’exprimer celle de « l’humanité », ces écologistes minorent la place des #désaccords, des #conflits et des #hiérarchies entre êtres humains.

    Ce double mouvement n’est possible que pour des personnes habituées à être légitimes, écoutées, à bénéficier d’avantages au sein d’un #système_de_pouvoir. Elles ne perçoivent pas ce que leur position a de singulier et ne s’étonnent pas que leur voix puisse énoncer des normes valables partout. Cette attitude semble correspondre à une facette de la colonialité, qui véhicule un #universalisme, voire un #universalisme_blanc.

    L’illusion d’une #humanité_unie

    Tout se passe comme si l’appartenance à la même espèce créait un lien fort entre les humains, que de ce simple fait, chaque membre de l’espèce avait des intérêts communs ou convergents. De quoi toutes et tous « nous » réunir dans même groupe : l’humanité.

    Les êtres humains auraient collectivement un intérêt commun à maintenir un climat stable et biodiversité abondante. Chacun⋅e aurait une bonne raison, même indirecte ou lointaine, d’agir dans ce sens. Par exemple, si je ne veux pas souffrir d’une chaleur mortelle lors de canicules intenses et fréquentes. Ou si j’ai peur que des guerres pour les ressources en eau, en terres fertiles, en ressources énergétiques ou en métaux adviennent sur mon territoire.

    Mais est-ce vraiment ce qu’on constate ? Partout les #intérêts_divergent, y compris dans des petits groupes. Qui a vraiment les mêmes intérêts que sa famille, ses ami⋅es ou ses collègues ? Plus le collectif est large, moins on trouve d’unité, d’uniformité et d’intérêts partagés. Les liens qu’on y découvre sont faibles, indirects et peu structurants. Chercher des #intérêts_convergents et significatifs à l’échelle de l’humanité semble largement illusoire.

    D’autant que certains ne sont même pas d’accord sur les limites de ce groupe. Qui compte comme un être humain ? Quand certains déshumanisent leurs ennemis en prétendant qu’iels sont des vermines. Que leur génocide n’en est pas un, puisqu’iels ne sont même pas « humains ». Qu’on peut en faire des esclaves, les dominer et les tuer « comme des animaux », puisqu’iels ne sont ne sont pas comme « nous ».

    Une faiblesse militante

    Pour la géographe #Rachele_Borghi, croire que nous somme toustes « dans le même bateau » est un des symptômes de la colonialité (Décolonialité & privilège, p. 110). Et c’est bien de ça qu’il s’agit : les écologies de la sobriété semblent croire que nous partageons la même situation critique, toustes embarqués dans un seul bateau-planète.

    Cette vision explique en partie l’insistance du zéro gaspillage sur la #non-violence et la #coopération. Le mouvement pousse à voir ce qui rapproche les personnes, ce qu’elles ont à gagner en collaborant. Il regarde l’intérêt général, celui qui bénéficie à « tout le monde », sans considération de #race, de #classe, de #genre, et ainsi de suite. Il passe un peu vite ce que chaque groupe a à perdre. Il ignore trop facilement les inimitiés profondes, les conflits irréconciliables et les #rapports_de_force qui traversent les groupes humains.

    Cette attitude constitue une véritable faiblesse militante. Faute d’identifier les tensions et les rapports de force, on risque d’être démuni lorsqu’ils s’imposent face à nous. On est moins capable de les exploiter, de savoir en jouer pour faire avancer ses objectifs. Au contraire, on risque de les subir, en se demandant sincèrement pourquoi les parties prenantes refusent de coopérer.

    Le spectre de l’#accaparement_des_ressources

    Plus profondément, un tel point de vue active un risque d’accaparement des #ressources. Si on pense parler au nom de l’humanité et qu’on croît que tous les êtres humains ont objectivement des intérêts convergents, il n’y a plus de conflits sur les ressources. Où qu’elles soient sur Terre, les #ressources_naturelles sont « nos » ressources, elles « nous » appartiennent collectivement.

    En pensant un objet aussi large que « l’humanité », on évacue la possibilité de conflits de #propriété ou d’#usage sur les ressources naturelles. L’humanité est comme seule face à la planète : ses divisions internes n’ont plus de pertinence. Pour assurer sa survie, l’humanité pioche librement dans les ressources naturelles, qui sont au fond un patrimoine commun, quelque chose qui appartient à tout le monde.

    Dans cette perspective, je peux dire depuis la France que j’ai des droits4 sur la forêt amazonienne au Brésil, car elle produit un air que je respire et abrite d’une biodiversité dont j’ai besoin. Cette forêt n’appartient pas vraiment à celles et ceux qui vivent à proximité, qui y ont des titres de propriété, ou même à l’État brésilien. C’est un actif stratégique pour l’humanité entière, qui « nous » appartient à tous et toutes.

    Sauf que rien ne va là-dedans. À supposer qu’on ait tous et toutes des droits sur certains #biens_communs, ça ne veut pas dire qu’on ait des droits équivalents. La forêt amazonienne m’est peut-être utile, dans un grand calcul mondial très abstrait, mais ce que j’en tire est infime comparé à ce qu’elle apporte à une personne qui vit sur place, à son contact direct et régulier.

    Les ressources naturelles sont ancrées dans des territoires, elles font partie d’écosystèmes qui incluent les humains qui vivent près d’elles. « Tout le monde » n’est pas aussi légitime à discuter et décider de leur avenir. N’importe qui ne peut pas dire que ce sont « ses » ressources, sans jamais avoir été en contact avec.

    Une attitude de colon

    Croire l’inverse, c’est faire preuve d’une arrogance crasse, adopter l’attitude d’un colon, qui arrivant de nulle part dit partout « Ceci est à moi » sur des terrains exploités par d’autres. Il faut une assurance démesurée, un sentiment de légitimité total, pour dire « nos ressources » en parlant de celles qui sont littéralement à autrui.

    Les écologistes qui adoptent ce point de vue ne semblent pas conscient⋅es que leur vision fait écho à des #logiques_prédatrices qui elles aussi, se sont parées de discours positifs et altruistes à leurs époques. Après la mission civilisatrice, la #mission_écologique pourrait prendre le relais. On ne viendrait plus exploiter les richesses des colonies pour l’Europe, mais protéger les ressources naturelles pour l’humanité. Un risque d’autant moins théorique qu’on a déjà évoqué les ambiguïtés et l’utilitarisme du zéro déchet.

    L’#impensé_colonial se manifeste aussi par une absence d’inversion des rôles. On pense le monde comme plein de ressources pour « nous », mais on ne pense jamais « chez soi » comme une ressource pour les autres. Quand on parle de l’épuisement des ressources en sable, on n’imagine pas renoncer aux plages françaises pour satisfaire les besoins d’autres pays qui veulent fabriquer du béton.

    Le « nous » d’humanité générale éclate en morceaux : son caractère fictif devient manifeste. Mis face à une #prédation qui touche à des ressources situées sur notre #territoire, nous, Français⋅es, cessons de considérer que tout est un #bien_commun et que nos intérêts se rejoignent avec ceux du reste du monde. Les crises du climat, de la biodiversité et de l’eau n’ont pas disparues. Mais notre approche ne permet plus d’y pallier.

    Une approche individualiste et dépolitisante

    Un autre défaut de l’approche zéro gaspillage est son aspect individualiste. Le zero waste veut prendre en compte les intérêts de toutes les parties prenantes, mais sa méthode d’action consiste à ne pas consulter les personnes. On s’informe sur ce qui leur arrive, sur leurs conditions de vie et de travail, mais on n’entre pas en contact avec elles. On veut agir pour ces personnes, mais sans devoir leur parler.

    Je vois trois dimensions à cette attitude. D’abord, une telle discussion est matériellement impossible : il y a trop de parties prenantes dans la production mondiale. L’ambition de toutes les prendre en considération est vouée à l’échec. Ensuite, une écologie qui imagine prendre en compte l’intérêt de toute l’humanité n’a pas besoin de parler aux autres. Elle croit pouvoir se projeter dans leurs situations et connaître leurs intérêts. Enfin, un certain mépris de classe n’est pas à exclure. On n’a pas envie de parler à celles et ceux qu’on estime inférieur⋅es : les fréquenter rend visible la #domination et les #injustices dont on profite.

    Depuis ma situation individuelle, je tente d’agir pour les autres, mais sans construire de liens explicites, de relations bidirectionnelles. C’est tout l’inverse d’une approche collective et politique. Certes, la matière et le cycle de vie des objets créent un lien invisible entre les personnes, mais il en faut plus pour créer des solidarités concrètes – pas juste des relations économiques entre clients et fournisseurs.

    Alors que le zéro gaspillage est un projet politique, dont le concept central est intrinsèquement politique, j’ai l’impression qu’il a du mal à dépasser une approche individuelle, à construire de l’#action_collective et des #solidarités. Il reste en ça prisonnier d’une époque néolibérale où les modèles mentaux partent de l’individu, parfois y restent, et souvent y retournent.

    Un risque de #paternalisme

    L’approche zéro gaspillage comporte aussi un risque de paternalisme (https://plato.stanford.edu/entries/paternalism). Si on définit l’intérêt d’autrui sans échanger avec lui, sans écouter sa voix et ses revendications explicites, on va décider seul de ce qui est bon pour lui, de ce qui correspond à ses besoins. On va considérer comme dans son intérêt » des choix que la personne rejetterait, et rejeter des choix qu’elle jugerait positifs pour elle. C’est précisément ce qu’on appelle du paternalisme : agir « dans l’intérêt » d’une personne, contre la volonté explicite de cette personne elle-même.

    Pensez aux travailleurs et travailleuses de la décharge de déchets électroniques d’Agbogbloshie au Ghana (https://fr.wikipedia.org/wiki/Agbogbloshie), qui sont interviewés dans le documentaire Welcom to Sodom (https://www.welcome-to-sodom.com). Iels expliquent que travailler là est là meilleure situation qu’iels ont trouvé, que c’est pire ailleurs : pas sûr qu’iels soient enthousiastes à l’idée d’une réduction globale des déchets. Certes, leur environnement serait moins pollué, leur santé moins en danger, etc. mais leur source de revenu disparaîtrait. Une écologie qui minore les désaccords, la diversité des points de vue et les conflits possibles montre encore une fois ses limites.

    Ce risque de paternalisme rejoint la question de la colonialité. Les Européens et les Européennes ont une longue tradition de hiérarchisation des races, qui met les blancs en haut et les personnes colonisées non-blanches en bas. Les personnes qu’on envahit, domine et tue sont présentées comme incapables de savoir ce qui est bon pour elles. Mais le colonisateur « sait ». Il est prêt à « se sacrifier » pour l’intérêt de ces peuples, qui « ne lui rendent pourtant pas ». Un tel point de vue s’exprime notoirement dans le poème raciste et colonialiste de l’écrivain Rudyard Kipling, Le fardeau de l’homme blanc (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Fardeau_de_l%27homme_blanc).

    Mais n’est-ce pas quelque chose de similaire qu’on entend, quand j’écris dans l’article précédent (https://blog.whoz.me/zerowaste/le-point-de-vue-zero-dechet) que le zéro gaspillage consiste à mettre son intérêt direct en retrait, au profit de celui d’une personne plus loin dans la chaîne de production ? Le mépris s’est (peut-être) effacé, mais le discours sur le sacrifice altruiste est toujours là.

    Une position centrale qui interroge

    Avec la sobriété, les écologistes occidentaux trouvent une narration qui leur donne une place centrale, positive et active dans la lutte contre les injustices climatiques. Ce sont elles et eux qui proposent d’engager les sociétés contemporaines vers un #futur_désirable. Iels produisent des idées et expérimentent des pratiques qu’iels appellent à devenir la norme (#réemploi, #réparation, etc.). À la fois innovantes, précurseures, bienveillantes, ces personnes n’ont presque rien à se reprocher et plus de raison de se sentir coupables.

    Mais on devrait interroger une #narration qui vous donne la meilleure place, légitime vos choix et vos actions, sans jamais leur trouver d’aspects négatifs. Un tel #discours semble trop parfaitement bénéficier à celui ou celle qui s’y retrouve pour ne pas éveiller un soupçon.

    Je peine à ne pas voir dans la sobriété une sorte de version non-interventionniste du « #sauveur_blanc 5 ». Au lieu de prendre l’avion pour aller « aider » des enfants pauvres dans un pays du Sud, on « agit » à distance, par des effets indirects, incertains, et à moyen terme.

    On s’épargne l’aspect grossièrement raciste et paternaliste d’un « #tourisme_humanitaire » qui intervient sur place, perturbe les dynamiques locales, et laisse les conséquences à gérer à d’autres. Mais cet horizon d’agir de chez soi pour les dominés me semble prolonger des logiques similaires. On passe au sauveur « sans contact », qui sauve par un ruissellement de sobriété.

    On reste dans l’idée de porter secours aux « victimes » d’un système… dont on est l’un des principaux bénéficiaires. Un système construit par son pays, ses institutions, voire ses ancêtres… Et qui nous fabrique par notre éducation et nos socialisations.

    Des logiques d’#appropriation

    D’autant que les écologistes de la sobriété font preuve d’attitudes questionnables, qui tranchent avec leurs postures altruistes. Si j’ai les moyens d’acheter neuf, mais que je choisis l’occasion, je fais une excellente affaire, bien au-delà de l’intention écologique. On peut voir ça comme une façon pour un riche de récupérer des ressources peu chères, qui auraient sinon bénéficié à d’autres catégories sociales.

    En glanant Emmaüs et les #recycleries solidaires, les riches écolos s’introduisent dans des espaces qui ne leur étaient pas destinés au départ. Leur pouvoir économique peut même déstabiliser les dynamiques en place. Emmaüs s’alarme de la baisse de qualité des dons reçus, les objets de valeur étant détournés par des nouveaux #circuits_d’occasion orientés vers le profit ou la #spéculation (#Vinted, néo-friperies « #vintage », etc.).

    Par ailleurs, la façon dont les écologistes de la sobriété se réapproprient des pratiques antérieures questionne. Éviter le gaspillage, emprunter plutôt qu’acheter, composter, réparer, consigner : ces pratiques n’ont pas été inventées par le zéro déchet. L’approche zero waste leur donne surtout une nouvelle justification, une cohérence d’ensemble, et les repositionne au sein de la société.

    Des pratiques anciennement ringardes, honteuses, ou marginales deviennent soudainement à la mode, valorisées, et centrales quand des privilégié·es s’en emparent. L’histoire de ces usages est effacée, et les écolos les récupèrent comme marqueurs de leur groupe social. Une logique qui rappelle celle de l’#appropriation_culturelle, quand un groupe dominant récupère des éléments d’une culture infériorisée, les vide de leur signification initiale et en tire des bénéfices au détriment du groupe infériorisé.

    Une vision très abstraite

    Ma dernière critique porte sur le caractère très abstrait du zéro gaspillage. Les concepts centraux du mouvement présentent un fort niveau d’#abstraction. J’ai détaillé le cas du « gaspillage », mais on peut aussi évoquer les idées de « ressource » ou de « matière ».

    Une « #ressource » n’est pas vraiment une réalité concrète : le mot désigne la chose prise comme moyen d’un objectif, intégrée à un calcul utilitaire qui en fait une variable, un élément abstrait. La « #matière » elle-même relève d’une abstraction. Ce n’est pas un composé précis (de l’aluminium, de l’argile, etc.), mais la matière « en général », détachée de toutes les caractéristiques qui permettent d’identifier de quoi on parle exactement.

    Les dimensions géopolitiques, économiques et sociales liées à une « ressource » naturelle particulière, ancrée dans un territoire, sont impensées. Paradoxalement le zéro déchet insiste sur la matérialité du monde via des concepts qui mettent à distance le réel concret, la matière unique et spécifique.

    Le zéro déchet mobilise aussi ce que lea philosophe non-binaire #Timothy_Morton appelle des #hyperobjets : « l’humanité », la « planète », le « climat », les « générations futures »… Ces objets s’inscrivent dans un espace gigantesque et une temporalité qui dépasse la vie humaine. Ils sont impossibles à voir ou toucher. Quand on parle de « l’humanité » ou de « la planète », on cible des choses trop grosses pour être appréhendées par l’esprit humain. Ce sont des outils intellectuels inefficaces pour agir, qui mènent à une impasse politique.

    Cette fois-ci, le lien à la colonialité m’apparaît mois clairement. Je saisis qu’il y a un lien entre ces abstractions et la modernité intellectuelle, et que la #modernité est intimement liée à la colonisation. J’ai déjà parlé de la dimension calculatoire, optimisatrice et utilitariste du zéro déchet, mais la connexion précise avec la colonialité m’échappe6.

    Balayer devant sa porte

    Bien sûr, tout ce que je dis dans ce billet vaut aussi pour mon travail et les articles précédents. Mes critiques concernent autant le zéro déchet en général que la manière spécifique que j’ai de l’aborder. La colonialité que je reconnais dans le zero waste ne m’est pas extérieure.

    Et encore, ma position sociale et raciale font que je passe forcément à côté de certaines choses. Je sais que mes textes sont marqués de colonialité et de blanchité, par des aspects que je ne perçois pas, ou mal.

    Alors que la blanchité de l’écologie est le point de départ de ma réflexion, j’ai échoué à penser directement le lien entre suprématie blanche et sobriété. Cette réflexion sur la colonialité pourrait n’être qu’un détour, un moyen de ne pas aborder le problème, en en traitant un autre.

    Dans l’impasse

    Le système économique que le zéro gaspillage nous fait voir comme absurde a une histoire. Il est l’héritier de la colonisation du monde par l’Europe depuis le 15e siècle. Il naît d’un processus violent, d’exploitation et de #dépossession de personnes non-blanches par les européens. Son racisme n’est pas un aspect extérieur ou anecdotique.

    Une écologie qui veut sérieusement remettre en cause ce système ne peut pas être composée que de personnes blanches. Au-delà de ses « bonnes » intentions7, une #écologie_blanche est condamnée à reproduire des logiques de domination raciale et coloniale. En ne prenant pas en compte ces dominations, elle prolonge les façons de faire et de penser qui ont conduit à la crise climatique.

    Mais il ne suffit pas de vouloir une écologie décoloniale et antiraciste : il faut comprendre le problème avec l’écologie qui ne l’est pas. C’est ce j’ai tenté de faire dans cet article, malgré ma compréhension limitée de ces sujets. Le risque d’être imprécis, insuffisant, ou même erroné m’a semblé plus faible que celui ne pas en parler, ne pas ouvrir la discussion.

    Et pour qu’elle continue, je vous invite à vous intéresser à celles et ceux qui m’ont permis de recoller les morceaux du puzzle, de reconnaître un motif colonial dans le zéro gaspillage. Ils et elles ne parlent jamais de zéro déchet, rarement d’écologie, mais sans leurs apports, cet article n’existerait pas.

    En podcast

    Kiffe ta race (Rokhaya Diallo, Grace Ly)
    Le Paris noir (Kévi Donat)
    Code Noir (Vincent Hazard)
    Des Colonisations (Groupe de recherche sur les ordres coloniaux)
    Décolonial Voyage (Souroure)
    Décoloniser la ville (Chahut media)
    Isolation termique (Coordination Action Autonome Noire)
    Je ne suis pas raciste, mais (Donia Ismail)

    En livre & articles

    L’ignorance blanche (Charles W. Mills)
    Décolonialité & Privilège (Rachele Borghi)
    Amours silenciées (Christelle Murhula)
    La charge raciale (Douce Dibondo)
    La domination blanche (Solène Brun, Claire Cosquer)
    Le racisme est un problème de blancs (Reni Eddo-Lodge)
    Mécanique du privilège blanc (Estelle Depris)
    Voracisme (Nicolas Kayser-Bril)

    En vidéo

    Histoires crépues

    Notes

    Mes grands-parents et mon père naissent dans le Protectorat français de Tunisie. Ma famille quitte la Tunisie six ans après l’indépendance, lors de la crise de Bizerte. ↩︎
    J’hérite de cette idée générale de sa version spécifique proposée par Charles W. Mills dans son article L’ignorance blanche. ↩︎
    On retrouve cette idée dans Recyclage, le grand enfumage en 2020, même si la formulation de Flore Berligen (p. 15) est plus subtile. À l’inverse, cet article de 2015 reprend littéralement la formule. ↩︎
    Pas au sens de « droit » reconnu par un État ou une structure supra-nationale. C’est un droit au sens de revendication légitime, qui possède une valeur impersonnelle et qui mérite d’être prise en compte par tous et toutes, indépendamment de qui formule cette revendication. C’est un usage du mot « droit » qu’on retrouve en philosophie. ↩︎
    Toutes les personnes qui font du zéro déchet et prônent la sobriété ne sont évidemment pas blanches. Mais vu la quantité de blancs et de blanches dans le mouvement, on ne peut pas faire abstraction de cette dimension pour réfléchir à cette écologie. ↩︎
    Ma copine me souffle que le lien est simple : tout notre système intellectuel (politique, épistémologique, etc.) est produit par des colonisateurs. Il accompagne et légitime la colonisation. Même si je suis d’accord, c’est trop long à détailler à ce stade de l’article. ↩︎
    N’oubliez pas : le racisme n’est jamais une question d’intention. Ce sont les effets concrets et la domination qui constituent un acte comme raciste, pas l’intention de la personne qui le commet. ↩︎

    https://blog.whoz.me/zerowaste/il-ne-suffit-pas-de-vouloir-une-ecologie-antiraciste-le-zero-dechet-la-col
    #dépolitisation #individualisme #innovations #second_hand

  • Harvard s’oppose à Donald Trump, le président américain gèle 2,2 milliards de dollars d’aide à la prestigieuse université
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/15/harvard-refuse-de-se-soumettre-aux-injonctions-de-l-administration-trump_659

    Harvard s’oppose à Donald Trump, le président américain gèle 2,2 milliards de dollars d’aide à la prestigieuse université

    La réponse de Donald Trump n’a pas tardé contre l’université accusée de ne pas avoir lutté contre l’antisémitisme, lors des manifestations propalestiniennes après les massacres du 7-Octobre et la guerre dans la bande de Gaza. La plus ancienne université des Etats-Unis est la première à oser un choc frontal contre le président américain, affaibli par ses reculs dans sa guerre commerciale.
    .../...
    « D’ici à août, l’université doit réformer son recrutement des étudiants internationaux afin d’empêcher l’admission d’étudiants hostiles aux valeurs et aux institutions américaines, y compris les étudiants soutenant le terrorisme ou l’antisémitisme », exige l’Etat fédéral. La prise en compte de la diversité et de l’inclusion dans le recrutement des élèves est proscrite et l’université est priée de communiquer tous les documents d’admission à l’Etat fédéral.

    https://justpaste.it/8en30

    • La diversité est proscrite pour les minorités mais exigée pour les prof nuls de droite.

      « L’université devra demander à un organisme externe de procéder à un audit de la diversité des points de vue auprès des étudiants, des professeurs, du personnel et de la direction, de sorte que chaque département soit individuellement diversifié »

      Après ce serait vraiment un « choc frontal » si Harvard revendiquait fièrement les protestations contre le génocide qui s’y sont tenues plutôt que de dire que beaucoup de changements nécessaires ont eu lieu depuis 1 an qui vont dans le sens de l’état fédéral et que ce n’est déjà plus la même université...

    • Réactions sur le gel des aides à Harvard par l’administration Trump (via @politipet sur le Fediverse ; https://piaille.fr/@politipet/114340866874780308) :

      The Harvard chapter of the American Association of University Professors sued the Trump administration Friday over what they call an “unlawful and unprecedented” attempt to use federal funding cuts to restrict free speech.

      The Department of Education announced in late March that it would review $8.7 billion in federal grants and contacts given to Harvard, alleging that the school failed to prevent antisemitic discrimination on campus.

      The Trump administration then unveiled a broad set of demands on April 4 the university must agree to in order to keep getting federal funding, including cutting all diversity, equity and inclusion programming, and modifying any programming and departments that “fuel antisemitic harassment.” The administration gave Columbia University a similar set of demands in March, which the school agreed to.

      The lawsuit by the professors’ group, filed in Massachusetts federal court, alleges that the administration’s federal funding review violates the Title VI of the Civil Rights Act, which prohibits discrimination in programs that receive federal funds. The court filing says the law requires specific procedures to cut federal funds and that the Trump administration has not taken any of those steps.

      The group said in a press release that the administration’s actions are in effort to create a chilling effect among universities and faculty to stop speech that the president does not like.

      “Eliminating discrimination and protecting all students is important,” said Nikolas Bowie, a Harvard law professor and the secretary-treasurer of the school’s AAUP chapter, in a statement. "But Trump is defying the Civil Rights Act, terrifying students, and illegally holding hostage grants for hospitals and scientific research so he can accomplish his real goal of punishing academics for our politics.”

      The lawsuit says that the actions by the administration have “already caused severe and irreparable harm by halting academic research and inquiry at Harvard.”

      This is the second suit that the Harvard AAUP* chapter has filed against the Trump administration this year. The first was a joint suit with other chapters, including one from Columbia, over federal efforts to deport Mahmoud Khalil and students that engaged in Pro-Palestinian activism.

      https://www.wbur.org/news/2025/04/14/harvard-aaup-trump-funding-cuts-lawsuit

      *AAUP : American Association of University Professors

    • Pr. Logos sur le Fediverse à propos de la mise au pas (de l’oie) des universités françaises par notre « cher » ministre chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste :

      Pourquoi Philippe Baptiste a-t-il soudainement mis l’accélérateur sur la LRU 2.0, par les COMP, c’est à dire la liquidation de toute autonomie des universitaires et des chercheurs et la soumission intégrale des sciences et de l’Université au pouvoir politique ?
      Hypothèse (sans preuve)

      Parce que la communauté académique a bougé contre les KeyLabs (victoire), pour Stand Up for Science (immense succès), pour obtenir la suppression du contrôle politique par le Hcéres (victoire à confirmer), et les étudiants bougeottent contre les 3 milliards € de coupes et annulation de crédits.

      Il tente la guerre éclair pour déborder les défenses immunitaires en pensant qu’il n’en a pas forcément pour longtemps au ministère, du fait de la condamnation de la Le Pen (le RN tenant le gouvernement dans sa main). Il veut soumettre l’Université et la recherche avant de donner les clés au RN.

      Il sait qu’il peut compter sur la veulerie des laquais invertébrés de France Universités qui ont décidé ce jour de soutenir cette soumission (chimique) de l’Université au pouvoir politique. Il espère que Stand Up + austérité + Hcéres + etc + cela fasse trop de fronts pour la Résistance.

      Nous avons une chance paradoxale : les attaques aux Etats-Unis ont immensément choqué la communauté universitaire et scientifique. Tout le monde voit (sauf les buraucrates de l’Udice et France Universités) que les COMP livrent l’Université à l’extrême-droite, à poil, et pieds et poings liés.

      Et le milieu académique a renoué avec l’idée qu’elle ait se mettre debout, et même qu’elle peut faire front commun avec les étudiantes et les étudiants.

      Nous sommes dos au mur. Et l’accélérationnisme musko-trumpien est bien là, reconnaissable à son odeur.

      Nous allons nous battre pied à pied.

      (https://piaille.fr/@Pr_Logos/114338206067666297)

      Et aussi :

      #ESR #VeilleESR
      4200 universitaires, chercheurs et praticiens défendent un nouvel horizon pour l’Université et les sciences, contre le ministre, seul, et ses COMP (contrat d’objectifs, de moyens et de performances) qui livrent l’ESR au RN.
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/04/15/le-haut-conseil-de-l-evaluation-de-la-recherche-et-de-l-enseignement-superie

      Vous pouvez signer cette tribune pour soutenir une recherche et une université autonome vis-à-vis du pouvoir politique (et de tous les pouvoirs) et de la reprise en main accélérationniste en cours ici, dans le temps même où les sciences sont sous attaque aux USA.
      https://rogueesr.fr/tribune-hceres

      (https://piaille.fr/@Pr_Logos/114340619342173033)

    • [Univetsity President] Garber condemned the demands, calling them a political ploy disguised as an effort to address antisemitism on campus.

      It makes clear that the intention is not to work with us to address antisemitism in a cooperative and constructive manner,” he wrote. “Although some of the demands outlined by the government are aimed at combating antisemitism, the majority represent direct governmental regulation of the ‘intellectual conditions’ at Harvard.

      Garber’s response on Monday follows an intense campaign from Harvard faculty and Cambridge residents to resist the Trump administration’s demands.

      On Saturday, nearly 500 Harvard affiliates and Cambridge residents gathered in Harvard Square to urge Garber to resist the demands — a call he appeared to answer on Monday.

      Garber’s Monday email marked the most forceful condemnation yet from any Harvard official against the Trump administration’s now months-long campaign against the University.

      In the lead-up to the funding review, Garber had tried to quietly walk a middle road between federal pressure and resistance on campus. In March, Harvard ousted personnel at its Center for Middle Eastern Studies, suspended programming focused on Israel and Palestine at the Harvard Divinity School, and terminated its partnership with the oldest university in the West Bank — seemingly a preemptive measure to fend off scrutiny from Washington.

      And while the Trump administration acknowledged the moves as an “expression of commitment” to addressing antisemitism on campus, it was not enough to halt the $9 billion funding review or curb the flow of new demands.

      https://www.thecrimson.com/article/2025/4/15/harvard-denies-trump-demands

    • on est dans le délire le plus total…

      Elie Honig Gobsmacked at White House Letter to Harvard
      https://www.mediaite.com/tv/elie-honig-stunned-when-white-house-admits-it-sent-menacing-letter-to-harv

      Elie Honig Stunned When White House Admits It Sent Menacing Letter to Harvard by Mistake – But Blamed Harvard Anyway: ‘I Mean…’

      The White House admitted on Friday that it mistakenly sent Harvard University a threatening letter that the school’s attorneys subsequently ripped apart in a public rebuke.

      The New York Times published a wild report on Friday evening, stating that the rejection prompted “a frantic phone call from a Trump official.”

      “The April 11 letter from the White House’s task force on antisemitism, this official told Harvard, should not have been sent and was ‘unauthorized,’” two sources told the Times. The letter included a list of demands, including the elimination of diversity, equity, and inclusion programs and the expulsion of pro-Palestine protestors. It also demanded that Harvard guarantee “viewpoint diversity.”

      President Donald Trump threatened to rescind the institution’s tax-exempt status after the university rejected his administration’s demands.

      The Times report included quite the comment from a Trump official, who said Harvard should have called the White House after receiving the letter instead of responding with a letter of its own that it made public.

      “It was malpractice on the side of Harvard’s lawyers not to pick up the phone and call the members of the antisemitism task force who they had been talking to for weeks,” said May Mailman, the White House senior policy strategist. “Instead, Harvard went on a victimhood campaign.”

      On Friday’s edition of The Source, CNN Senior Legal Analyst Elie Honig phoned in to discuss the Times report about the errant letter, which he called “outrageous” and “obviously unconstitutional.” He was also in awe of the administration placing the blame on Harvard:

      Ok, so the White House’s position is, it was malpractice by Harvard to not realize that this letter was so outrageous, it probably wasn’t true. I mean, [inaudible] I think that statement actually just sort of gives away the whole game. Essentially, the argument that we’re hearing there from May Mailman at the White House is, “They should’ve known. They should’ve known there was something wrong. They should’ve picked up the phone and said to us at the White House, ‘Hey guys, this looks like a mistake.’”

      I think it’s pretty obvious where the fault lies, though.

      Honig concluded by wondering what’s next.
      “Now, does the White House withdraw this?” he said. “Or do they sort of decide, ‘Whoops, we’re pot-committed now, and we’re gonna have to have this fight through to the end’?”

  • Bestes Steak der Stadt“: Das sind die Lieblingsrestaurants der Berliner Promis
    https://www.berliner-zeitung.de/panorama/bestes-steak-der-stadt-das-sind-die-lieblingsrestaurants-der-berlin

    Basiswissen aus dem Zentrum. Die Geheimtipps in ganz Berlin kennt der kundige Taxifahrer.

    Unter uns gessgt sind die Promiläden einer wie der andere stinklangweilig, und was sich da so an Leuten rumtreibt, braucht man nach Feierabend nun wirklich nicht.auch noch.

    „11.4.2025 von Anne Vorbringer - Fast 150 Berliner Prominente haben der Berliner Zeitung ihre Lieblingsrestaurants verraten. Einige Adressen wurden dabei besonders häufig genannt.

    Seit drei Jahren quetschen wir in unseren Berlin-Fragebögen jede Woche prominente Berlinerinnen und Berliner über die Stadt aus – über ihre Lieblingsorte, ihre No-Go-Areas und Dinge, die sie am Leben hier nerven.

    Iris Berben, Heike Makatsch, Clemens Schick, Anna Maria Mühe, Friedrich Mücke, Sabin Tambrea, Dagmar Manzel, Marie Nasemann, Jella Haase – sie alle und viele mehr waren schon dabei und haben erzählt, wie es sie nach Berlin verschlagen hat, welche Stadtteile ihnen am Herzen liegen und wo sie gern shoppen gehen.

    Nicht fehlen darf auch die Frage nach dem Lieblingsrestaurant, in dem man für einen geselligen Abend immer wieder gern einen Tisch reservieren würde. Die Antworten darauf sind vielfältig, vom Geheimtipp im eigenen Kiez bis zur allseits bekannten Adresse. Häufig wird als Gastro-Hotspot die Kantstraße genannt. Und einige Lokalitäten tauchen immer wieder auf, wie unsere Liste der beliebtesten Promi-Restaurants zeigt.

    1. Borchardt

    Es mag wenig überraschend sein, aber das meistgenannte Restaurant in unserem Fragebogen ist Roland Marys Borchardt. Berlins bekannteste Schnitzeladresse zieht die Promis an: Jakob Diehl liebt es, der Schauspieler Max Bretschneider und Comedian Oliver Polak sowieso. Der 48-Jährige schwärmt: „Das Borchardt vereint New York und Paris an einem Ort. Hohe Decken, mit weißen Tischtüchern eingedeckte Festtafeln, akkurat schwarz-weiß gekleidete Kellner, schummriges Licht, gutes Essen und interessante Menschen. Dort möchte ich mich mit der Panade des Borchardt-Schnitzels zudecken.“

    Nicht nur Kreuzberger Nächte sind lang, Abende im Borchardt sind es auch.

    Nicht nur Kreuzberger Nächte sind lang, Abende im Borchardt sind es auch.Imago

    Schauspielerin Anna Maria Mühe mag das Restaurant am Gendarmenmarkt, weil es viele Facetten von Berlin zeigt: „Es gibt wilde und ruhige Abende dort.“ Und Tarantino-Star Sylvester Groth hat dem Borchardt in unserer Zeitung eine wunderbare Lobhudelei gewidmet: „Ich mag das Borchardt, schon von Anfang an, als es noch nicht so ein Promilokal war. Dieser Raum ist so außergewöhnlich schön, die Kellner sind sehr nett, es gibt gutes Essen, gute Drinks, man kann draußen sitzen, ein Zigarettchen rauchen. Das Borchardt ist für mich das Lokal in Berlin, das einen internationalen Standard hat. Man trifft dort viele Leute: Musiker, Schauspieler, Leute, die man aus dem Fernsehen kennt, mit denen man sonst nicht in Berührung kommt. Dann kommt man ins Gespräch und lernt sich kennen. Das mag ich sehr.“

    Restaurant Borchardt. Französische Straße 47, Mitte, borchardt-restaurant.de

    2. Grill Royal

    Dem Borchardt verdammt dicht auf den Fersen ist der Steak- und Seafoodklassiker Grill Royal an der Friedrichstraße. Hier speisen der Schauspieler Clemens Schick und Bestsellerautor Jan Becker, der konstatiert: „Bestes Steak der Stadt, super Menschen, die dort arbeiten, wunderbarer Champagner und es geht immer bis tief in die Nacht. Kann manchmal auch sehr seltsam werden...“

    Auch Katja Eichinger reserviert im Grill, dabei isst sie eigentlich gar kein Steak. Aber: „Die Menschen, die dort arbeiten, die Mischung der Gäste, die Stimmung hat immer etwas schwirrend Wuschiges – ich gehe ins Restaurant, um mich zu amüsieren, mich wohl zu fühlen und gute Unterhaltungen zu führen. Das kann ich dort.“

    Der Schauspieler Thomas Heinze hat seinen Geburtstag im Grill Royal gefeiert, und alle waren happy damit: „Gutes Essen, guter Wein, gute Atmosphäre plus die nette Terrasse mit Blick auf die Spree, da fühlt man sich ein bisschen wie in Paris. Das geht aber natürlich nur ab und zu.“ Modeunternehmerin Anita Tillmann schwärmt ebenfalls: „Das beste Filet und den besten Vibe gibt’s definitiv im Grill Royal – und im Crackers.“

    Grill Royal. Friedrichstraße 105b, Mitte, grillroyal.com

    3. 893 Ryōtei

    Kommen wir nun zu Adressen, die einem vielleicht nicht sofort einfallen, die aber ebenfalls mehrfach genannt wurden als Favoriten in unseren Berlin-Befragungen. Da wäre zum Beispiel das angesagte japanische Sushi-Restaurant 893 Ryōtei, das nicht nur Anita Tillmann liebt, sondern auch Filmproduzentin Regina Ziegler und Schauspieler Constantin von Jascheroff.

    Im Restaurant hinter der verspiegelten, mit Graffiti besprühten Fassade geht es lebhaft zu, Berlins Gastro-Star The Duc Ngo bietet eine breit ausgelegte japanische Küche, gespickt mit anderen asiatischen, aber auch südamerikanischen und europäischen Einflüssen. Sushi, Sashimi, Tempura und Tataki überzeugen auch den Berliner DJ Alle Farben: „Sollte der Kühlschrank mal nichts hergeben, gehe ich einfach ins 893 Ryōtei.“

    Restaurant 893 Ryōtei. Kantstraße 135/136, Charlottenburg, 893ryotei.de

    4. Lon Men’s Noodle House

    Bleiben wir noch ein wenig auf Berlins bester asiatischer Gastromeile, wo das Lon Men’s Noodle House ebenfalls viele Promis anzieht. Seit 2003 gibt es das Restaurant, das für authentische Speisen aus Taiwan steht, wo Nudelsuppen, Chili-Wan-Tans und Nudeln mit Erdnuss-Sesampaste serviert werden.

    Bestsellerautor Mohamed Amjahid schwärmt: „Vor kurzer Zeit war ich in Lon Men’s Noodle House auf der Kantstraße. Das war köstlich.“ Auch der Schauspieler Constantin von Jascheroff mag die scharfen Speisen, Theaterstar Samuel Finzi zählt das Restaurant ebenfalls zu seinen Favoriten und bekannte 2022, er möge nicht nur das Kimchi Princess und die Long March Canteen, sondern eben auch das Lon Men’s Noodle House. Denn: „Eigentlich kann ich jeden Tag Wan-Tan-Suppe essen – unbedingt scharf. Ich mag im Noodle House die präzise Geschwindigkeit und die unglaubliche Arbeitsorganisation des Familienbetriebs auf dem kleinen Platz.“

    Lon Men’s Noodle House. Kantstraße 33, Charlottenburg, lonmen.eatbu.com

    5. Sale e Tabacchi

    Das Sale e Tabacchi ist ein Klassiker der Berliner Gastro-Landschaft, unter den hohen Restaurantdecken schmeckt es nicht nur Hollywoodstars wie George Clooney und Willem Dafoe. Bei Minestrone, Ravioli oder Tagliatelle langen auch deutsche Promis gern zu.

    Zuletzt hat Clemens Schick, der seit seinem Auftritt im James-Bond-Film „Casino Royale“ selbst Hollywood-Vibes atmet, das Sale e Tabacchi zu einem seiner Lieblinge gekürt. „Tatort“-Star Fabian Hinrichs tut sich zwar schwer mit Berliner Lieblingsorten – der Schauspieler ist mit seiner Familie der Hauptstadt entflohen und lebt mittlerweile in Potsdam –, doch mit dem Jolesch, dem Goldenen Hahn und dem Sale e Tabacchi kann er sich immer noch super verbinden. Und Architekt Max Dudler weiß: „Das beste Ragù für die Tagliatelle machen sie bei Sale e Tabacchi, weil der macht es mit Lamm.“

    Ristorante Sale e Tabacchi. Rudi-Dutschke-Straße 25, Kreuzberg, sale-e-tabacchi.de

    6. Bocca Felice

    Natürlich verrät nicht jeder Promi sein Lieblingsrestaurant, schließlich will man ja in Ruhe essen und seine wirklichen Geheimtipps gern für sich behalten. Und so erhalten wir im Fragebogen oft ausweichende Antworten à la „ich koche gern zu Hause“ oder „ich geh mit Freunden einfach in den Park um die Ecke zum Picknick“.

    Eine interessante Antwort gab auch Wolfgang Kubicki: „Ich habe nach einiger Zeit hier in Berlin ein feines italienisches Restaurant gefunden, das ich wirklich gerne besuche. Da ich um die Reichweite Ihrer Zeitung weiß, werde ich hierzu nichts weiter sagen, damit es ein geheimer Tipp bleibt. Ich habe mich selbst zur Verschwiegenheit verpflichtet.“

    Nun, das akzeptieren wir natürlich, und vielleicht liegen wir auch falsch. Aber es gibt einen Hotspot in der unscheinbaren Seydelstraße in Mitte, auf dessen Instagram-Account immer wieder bekannte Gesichter aus dem politisch-prominenten Berlin auftauchen: Von Nancy Faeser über Waldemar Hartmann, Jeremy Fragrance, Jens Spahn, Franca Lehfeldt, Paul Ronzheimer, Til Schweiger, Arthur Abraham bis eben Wolfgang Kubicki ist dort eigentlich jeder zu sehen, den das Who’s Who der Hauptstadt so hergibt. Kein Wunder: Das Essen im Bocca Felice ist ausgezeichnet, der Service grandios. Ein Pairing, das in Berlin nicht eben häufig anzutreffen ist.

    Ristorante Bocca Felice. Seydelstraße 16, Mitte, bocca-felice.de*

    #Berkin #Mitte #Charlottenburg #Kreuzberg #Gastronomie

  • La transformation merveilleuse de la #classe_ouvrière en étrangers


    https://www.youtube.com/watch?v=0tzyT30dQ6Q

    Samir utilise des photos de famille privées, des animations, des clips musicaux et des documents d’archives inconnues pour raconter de manière divertissante l’histoire de la migration des pays du Sud voisins vers la Suisse, de l’après-guerre à nos jours.
    Alors que jusque dans les années 1950, le PS et les syndicats ont dirigé la #culture_ouvrière suisse, ces institutions ont petit à petit perdu leur importance et une nouvelle force est apparue, qui a façonné notre société jusqu’à aujourd’hui : la #migration_du_travail. Aujourd’hui, plus personne ne parle de « classe ouvrière ». Et le terme « #ouvrier » est devenu synonyme d’ « #étranger ».

    https://www.dvfilm.ch/fr/movies/documentaries/die-wundersame-verwandlung-der-arbeiterklasse-in-auslaender
    #film #documentaire #Suisse #travailleurs_étrangers #film_documentaire #Samir #immigration #travail #économie #Gastarbeiter #logement #baraquements #saisonniers #immigrés_italiens #xénophobie #racisme #italianité

  • Restaurant Kreuzberger Himmel an der Yorckstraße: Übers Essen sind wir alle verbunden
    https://www.berliner-zeitung.de/panorama/restaurant-kreuzberger-himmel-an-der-yorckstrasse-uebers-essen-sind

    16.3.2025 von Tina Hüttl - Wo essen gehen politisch wird: Im Kreuzberger Himmel wird Migration erfolgreich gelebt. Und zwar am Tisch, wo alle Nationen zum Essen zusammenkommen.

    Forschungsergebnisse zeigen, dass wir ungefähr 200-mal am Tag übers Essen nachdenken. Zieht man die Schlafenszeit ab, stellen wir uns etwa alle fünf Minuten ein Gemüsekebab, Schnitzel oder Schokotörtchen vor.

    Planen, weniger Zucker zu verzehren, entscheiden, wie wir den Blumenkohl würzen, wählen, welchen Joghurt wir kaufen oder was für ein Restaurant wir demnächst besuchen. Wie und was wir essen, hat Folgen für Gesundheit, Klima, Artenvielfalt und soziale Gerechtigkeit. Zum Glück muss man das heute niemandem mehr erklären.

    Aber nicht nur in dieser Hinsicht ist Essen politisch. Eine engagierte Kochbuchautorin und Gastrokollegin schrieb kurz vor der Wahl, dass ihre Gewürzschublade von Reisen durch die Welt erzähle, ihre Rezepte von Begegnungen mit Menschen unterschiedlichster Herkunft und jede Küche von Migrationsgeschichten und kulturellem Austausch. Sie rief daher dazu auf, sich bei der Bundestagswahl für diejenigen Parteien zu entscheiden, die das Fremde als bereichernd, nicht als bedrohlich ansehen.

    Aus Südamerika nach Europa

    Tatsächlich gibt es keine Esskultur, die sich ohne Migration und Handel entwickelt hätte. Man denke nur: Selbst die für die mediterrane Küche so entscheidende Tomate musste erst aus Südamerika nach Europa gelangen! Übers Essen sind wir alle verbunden. Hier sehen wir Vielfalt als selbstverständlich an. Hier macht uns Neues nicht ängstlich, sondern neugierig. Hier ist Fusion der natürliche Zustand.

    Genau daran, an diese positiven Gefühle und die kulinarische sowie gesellschaftliche Win-win-Situation, die durch Migration entsteht, knüpft auch das Restaurant an, das ich Ihnen heute vorstellen will. Es heißt Kreuzberger Himmel. Einmal, weil es die hohen, gewölbeartigen Räume der Sankt-Bonifatius-Kirche in der Yorckstraße bezogen hat. Zum anderen, weil als Betreiber der Verein „Be an Angel“ dahinter steht, der Geflüchtete bei der Integration in die Gesellschaft unterstützt und dazu 2018 dieses Restaurant eröffnete.

    Im „Himmel“, wie die Mitarbeiterinnen und Mitarbeiter ihren Laden liebevoll nennen, arbeiten Menschen aus Syrien, dem Irak, Pakistan und Afghanistan. Derzeit werden vier neue Servicekräfte ausgebildet. Einer, der selbst hier gelernt hat, ist nun ihr IHK-geprüfter Ausbilder.

    Bei meinem letzten Besuch durfte ich auch Rami Adham kennenlernen. Der 33-jährige Syrer ist seit 2017 in Berlin, hat als Kellner im Himmel angefangen, bis er mithilfe des „Be an Angel“-Vereins eine Ausbildungsstelle zum Koch im Berliner Restaurant Weltwirtschaft begann. Vor etwas mehr als einem halben Jahr ist Adham in den Kreuzberger Himmel zurückgekehrt – als neuer Küchenchef.

    Kein Mahl ohne Mezze

    Als solcher hat er gleich einige neue Gerichte auf die Speisekarte gesetzt: darunter Kebab Betahini und Zahra Betahini – ein Gericht mit sehr aromatischem Fleisch beziehungsweise geröstetem Blumenkohl mit karamellisierten Zwiebeln sowie einer cremigen Tahini-Soße, den ich sehr empfehle.

    Doch erstmal zu den Vorspeisen. Ein arabisches Mahl ist kein Mahl, wenn für den ersten Hunger nicht mindestens vier bis fünf Mezze in der Mitte des Tisches zum Teilen stehen. Die Mezze verantwortet Rima. Sie ist aus dem Libanon geflüchtet, hat aber syrische Wurzeln und – so betont sie – kocht alles mit „viel Liebe“.

    Natürlich braucht es am Tisch ein Schälchen Hummus als Grundlage. Ihrer hat die perfekte Geschmeidigkeit. Die Kichererbsen sind fein passiert und die Masse nicht klebrig. Denn mit der Sesampaste Tahini geht sie behutsam um. Ebenso haben der Knoblauch und das Olivenöl genau das richtige Maß. So steht der Geschmack der Hülsenfrüchte im Vordergrund, die mit Kreuzkümmel, Koriander und Zitrone gewürzt sind. Gut gefällt mir auch Schawandar, ein süßlich-erdiger Rote-Bete-Salat. Hier jedoch nicht als Rohkost, sondern aus gebackener, dann zerquetschter Bete zubereitet, die mit viel Minze und Walnüssen vermengt wird. Geschmacklich vertraut und doch neu ist das.

    Ebenso wenig kannte ich Khater, eine sahnige Frischkäsepaste, in die gegrillte rote Paprika, Nüsse und Oliven eingearbeitet sind. Mir ist sie zu üppig. Dafür esse ich umso mehr vom Nasektun, wohl ein Fantasiename, hinter dem ein leichter, mit Öl und Zitrone angemachter Salat aus feinst geschnippelten Oliven, Gurken, Karotten und Granatäpfeln mit viel Minze und Oregano steckt. Mit ebenso viel Liebe, sprich Geduld, Fleiß und Hingabe, sind die Kräuter für das hervorragende Taboulé gehackt, bei dem das wunderbar abgeschmeckte Grün und nicht der Bulgur dominieren. Schade ist nur, dass das dünne, zugekaufte Fladenbrot den generell hohen Anspruch unterläuft und kalt serviert wird.

    Besser man hält sich an die knusprig frittierten Fladenbrotchips, die sich im Klassiker, dem Fattusch-Salat, finden. Noch besser machen sie sich allerdings in Fatteh Makdusch, einem warmen Gericht, das süchtig machen könnte. Küchenchef Rami Adham betont, dass es ein 500 Jahre altes Rezept aus Damaskus sei. Streifen frittierten Fladenbrots, eine mit Tahini verrührte Joghurtsoße sowie Granatapfelkerne und Cashews krönen wie ein Deckel den darunter befindlichen würzigen Eintopf aus Tomaten, gebratenen Auberginen und Weinblättern. Einfach verrühren und löffeln, garantiert schmeckt das unvergesslich.

    Wahlweise kann man dieses Gericht auch mit Huhn oder Rinderhack bestellen, was nicht nötig ist. Generell schmecken mir die fleischlosen Kreationen auf der Speisekarte besser, etwa Rami Adhams Blumenkohl Zahra Betahini. Dabei geben karamellisierten Zwiebeln dem gebackenen Kohl das Umami, die Tahinisoße die Frische. Perfekt ist auch der luftige persische Reis dazu.

    Im Kreuzberger Himmel kursieren stets neue Ideen, weil sich hier so viele unterschiedliche Menschen engagieren. Seit Russlands Überfall ist der Verein „Be an Angel“, der über die Jahre zu einer weltweit tätigen Organisation mit vielen NGO-Partnern herangewachsen ist, in der Ukraine aktiv. Seit März 2022 lebt der Vereinsinitiator Andreas Toelke in Odessa, seine Organisation hat Hilfsgüter im Gesamtgegenwert von 60 Millionen ins Land und um die 30 000 Zivilisten aus umkämpften Gebieten aus dem Land geschafft. Nun konzentriert man sich dort auf den Wiederaufbau. Und in Berlin? Plant das Kreuzberger-Himmel-Team demnächst ukrainische Wochen auf der Speisekarte.

    Kalte und warme Vorspeisen 7,10–8,90 Euro, Hauptspeisen 13,80–21,10 Euro, Desserts 5 Euro

    Restaurant Kreuzberger Himmel. Yorckstraße 89, 10965 Berlin, Di–Sa 12–23 Uhr, Tel.: 030 92142782, https://www.kreuzberger-himmel.de

    #Berlin #Kreuzberg #Yorckstraße #Gastronomie #Restaurant

  • Tanz auf den Tischen: Gibt es eigentlich in Berlin noch Table Dance?
    https://www.berliner-zeitung.de/panorama/tanz-auf-den-tischen-gibt-es-eigentlich-in-berlin-noch-table-dance-

    16.3.2025 von Dirk Engelhardt - Geht eigentlich noch jemand in Stripclubs? Tanzen dort immer noch Frauen in Hot Pants vor Männern? Unser Autor hat sich auf die Suche nach Antworten begeben.

    Besucht eigentlich heute überhaupt noch jemand einen Stripclub? Eine Tabledance-Bar? Ich kenne niemanden, der mir je davon erzählt hätte. Als Mann halbnackte Frauen begaffen und ihnen überteuerte Drinks spendieren, vielleicht noch auf eine erotische Begegnung hoffen – ist das in Zeiten von MeToo nicht völlig antiquiert?

    Immerhin gibt es in Berlin aber immer noch mehrere solcher Bars. Sie heißen Grace Lounge, Tutti Frutti, Angels, Golden Dolls, Sin City, Tabu Bar. Sogar einen Ladys-Club, in dem Männer tanzen, gibt es, er nennt sich Wildhouse. Das Geschäft muss also irgendwie immer noch funktionieren. Online verspricht man viel: „Genieße prickelnden Champagner und lass dich von ihrer elektrisierenden Energie mitreißen. Hier hast du die Chance, die faszinierenden Persönlichkeiten der Tänzerinnen kennenzulernen und ihre verführerische Ausstrahlung hautnah zu erleben.“

    Golden Dolls - Table Dance auf der Potsdamer Straße, wo Hipness auf shabby Metropole trifft. Eric Richard/Berliner Kurier

    Poledance ist heute eine eigene Sportart, der sich viele Frauen in ihrer Freizeit oder auch professionell widmen. Es gibt dafür sogar eine eigene Organisation, die ODPS, das steht für Organisation des deutschen Pole Sports e.V. Sie richtet jedes Jahr eine Pole & Aerial Meisterschaft aus. Auch eine Weltmeisterschaft gibt es, diese wird von der International Pole Sports Federation veranstaltet. Es gibt Frauen, die sagen, dass der Tanz an der Stange zu mehr Selbstbewusstsein verhilft, nebenbei ersetzt dieses sehr anstrengende Training die Mitgliedschaft.

    Unter Feministinnen ist Poledance indes nach wie vor umstritten. Zu oft verbindet man damit Frauen, die in knappen Hot Pants vor und für Männer tanzen. Alice Schwarzer würde sicherlich keinen Fuß über die Schwelle eines gängigen Tabledance-Clubs setzen.

    Auch ein Swerf, also ein Sex Worker Exclusionary Radical Feminist, würde den Stripclub Rush Hour in Wilmersdorf, einen der größeren Tabledance-Clubs der Hauptstadt, sicher meiden – für Swerfs sind Sexarbeit und Feminismus ein Widerspruch in sich.

    Auf der anderen Seite argumentieren Feministinnen und Feministen oft gegen das Geschäftsmodell Tabledance, ohne jemals einen derartigen Club von innen gesehen und mit den Frauen und Männern dort gesprochen zu haben. In der Tat zeigen sich die Clubs nach außen hin wenig auskunftsfreudig. Anfragen von Journalisten werden meist nicht beantwortet, auch die Tänzerinnen wollen selten mit der Presse sprechen. Also hilft nur die klassische verdeckte Recherche.

    Im Rush Hour Club in Wilmersdorf gibt es noch den Zwangsumtausch

    Ich gehe an einem Freitagabend gegen halb elf ins Rush Hour. Die gutgelaunte Garderobenfrau nimmt meine Jacke entgegen und will 30 Euro von mir haben – 10 Euro Eintrittsgeld und 20 Euro Zwangsumtausch. Dafür erhalte ich 10 „Rush-Hour-Dollars“, also nachgemachte, ziemlich abgegriffene Dollar-Scheine, die ich den Tänzerinnen, sollten sie mir gefallen, zustecken könne. Der Club ist um diese frühe Stunde noch sehr leer, ich bekomme einen Platz „in der ersten Reihe“. Junggesellenabschiede, die ja angeblich öfters Clubs dieser Art besuchen, sind heute nicht auszumachen.

    Man hat sich hier offensichtlich Las Vegas als Vorbild genommen, überall blinkt und leuchtet es. Die Tanzfläche in der Mitte, einige Wände und sogar die Tischplatten werden mit Video-Installationen bespielt. Wie hält man dieses Stroboskopgewitter jede Nacht aus? Die Getränkekarte bietet nur Sekt und Champagner – der günstigste liegt bei 90 Euro für ein Gläschen, der teuerste kostet einige Tausend Euro die Flasche. 90 Euro für ein Glas Champagner???

    My goodness, gibt es auch andere Getränke? „Das ist die Karte, wenn man eine Frau auf einen Drink einlädt“, klärt mich die Bedienung auf. Die „normalen“ Getränke stehen auf einer separaten Karte. Ich bestelle ein Bier, das glücklicherweise weniger als zehn Euro kostet. Auf den Sofas im Raum sitzen ungefähr 20 Tänzerinnen, alle in knappen Dessous, die man mit vielen Schnüren um Bauch und Brust bindet.

    Einige Tänzerinnen sind superschlank, andere nicht, manche sind blond, andere dunkelhaarig, manche haben Tattoos oder sind operiert – offensichtlich soll hier jeder Geschmack bedient werden. Allen Frauen gemeinsam ist, dass sie etwas gelangweilt wirken. Noch sind kaum Gäste da. Der DJ ruft vor jedem Lied einen Namen auf: „Und jetzt: Mandy!“ Es klingt ein bisschen wie ein Lehrer, der seine Schülerinnen zur Tafel bittet. Ein neues Lied beginnt, Mandy betritt auf sehr hohen Plateauschuhen die bunt beleuchtete Showbühne, die die vorherige Tänzerin gerade verlassen hat.

    Die meisten Tänzerinnen scheinen zwischen 18 und 30 Jahre alt zu sein. Manche legen manegenreife Auftritte hin, wirbeln wie schwerelos in zwei Metern Höhe an der Stange herum. Es gibt aber auch recht ungelenke, lustlose Nummern. Am Ende eines jeden Tanzes, der immer genau einen Song lang dauert, streift die Tänzerin lasziv ihren Slip herunter. Trotzdem will keine richtig erotische Stimmung aufkommen. Die Verruchtheit wirkt aufgesetzt, das Klischee überreizt.

    Mandy stöckelt zu mir herüber, fragt, ob sie einen Dollar für ihre Darbietung bekommt. Ihren Slip hat sie wieder angezogen, deutet an, dass ich das Geld direkt hineinstecken kann. Nachdem ich ein paar Tänze gesehen habe, kommt Sofia an meinen Tisch. Sie ist ziemlich verschwitzt und sagt, dass heute ihr erster Tag in dem Club und sie total aufgeregt sei.

    Ob das stimmt, kann ich nicht beurteilen, aber Sofia ist sehr redefreudig und erzählt auf Englisch, dass sie in Polen lebe und extra für diesen Auftritt hier angereist sei. Wenig später will sie mich zu einem „privaten Tanz“ in einen anderen Raum des Clubs einladen, nur 100 Euro würde das kosten. Auf einen Drink ist sie nicht scharf.

    Als ich ablehne, zieht sie etwas ernüchtert weiter. Wenig später kommt Julia aus Kiew an meinen Tisch, ein Smalltalk über das Dauerthema „Wie finde ich eine Wohnung in Berlin“ beginnt. Auch Julia möchte gerne einen privaten Tanz für 100 Euro vorführen. Sie spricht gutes Englisch, die vorherrschende Sprache im Rush Hour.

    Mittlerweile ist der Club etwas voller geworden, drei Tische sind besetzt mit Männern, die dem Anschein nach nicht aus Deutschland kommen. Sie werden von den Tänzerinnen taxiert und wenig später umgarnt. Champagnerflaschen von der teuren Karte bringt die Bedienung kaum – auch bei den Nachtclub-Besuchern sitzt das Geld nicht mehr locker.

    Wie um diesen Gedanken fortzuführen, kauert, als ich den Club verlasse, ein in Lumpen gehüllter Mann mitten auf dem Bürgersteig, wenige Meter von der Leuchtreklame des Clubs entfernt. Es sieht so aus, als ob er dort schon mehrere Stunden lang ausharrt.

    #Berlin #Gastronomie #Sex

  • Dialogo sugli aumenti del #gas in bolletta con il comitato Teleriscaldati Torino
    https://radioblackout.org/2025/02/dialogo-sugli-aumenti-del-gas-in-bolletta-con-il-comitato-teleriscald

    In studio con noi il comitato Teleriscaldati Torino che da qualche anno si mobilita contro gli aumenti delle bollette sul #teleriscaldamento per tratteggiare un focus tecnico rispetto agli aumenti del gas e alla speculazione energetica. Una delle iniziative portate avanti dal comitato va nella direzione di costruire un percorso dal basso per l’autoproduzione energetica in […]

    #L'informazione_di_Blackout #autoproduzione_energetica
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/02/gas-tlr-2025_02_27_2025.02.27-10.00.00-escopost.mp3

  • #Ucraina. #guerra_ed_energia
    https://radioblackout.org/2025/02/ucraina-guerra-ed-energia

    A tre anni dall’inizio della guerra ed alla vigilia di una possibile spartizione del territorio, vogliamo fare il punto su uno dei nodi cruciali di uno scontro interimperialista che ha avuto e continua ad avere obiettivi diversi a seconda delle parti in gioco. Uno degli snodi cruciali è quello energetico. Il prezzo del gas liquefatto […]

    #L'informazione_di_Blackout #gas_azero #gas_russo #gas_staunitense #gaz_qatatrino #guerra_in_ucraina #terre_rare
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/02/2025-02-25-ucraina-energia-srtrumia.mp3

  • Engins explosifs lancés contre le consulat de Russie à Marseille : deux personnes en garde à vue
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/02/25/engins-explosifs-lances-contre-le-consulat-de-russie-a-marseille-deux-person

    Le parquet a précisé à l’AFP que les personnes en garde à vue sont « deux individus majeurs », sans donner plus de détail sur le contexte des interpellations. Selon le quotidien régional La Provence, ils ont été « repérés par les policiers alors qu’ils participaient à une #manifestation de soutien à l’#Ukraine » lundi soir.

    • Engins explosifs lancés contre le consulat général de Russie à Marseille : les deux chercheurs du CNRS, placés en garde à vue, ont reconnu les faits
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/02/25/engins-explosifs-lances-contre-le-consulat-general-de-russie-a-marseille-deu

      Les deux hommes, un ingénieur et un chimiste, sont toujours en garde à vue, a précisé le procureur en fin de soirée. Interpellés, selon La Provence, lors d’une manifestation de soutien à l’Ukraine, ils ont déclaré que le mélange contenu dans les bouteilles en plastique lancées dans le jardin du consulat était un cocktail d’azote et de substances chimiques, a confirmé M. Bessone.

    • Engins explosifs lancés contre le consulat général de Russie à Marseille : huit mois de prison pour les deux chercheurs du CNRS
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/02/27/engins-explosifs-lances-contre-le-consulat-general-de-russie-a-marseille-hui

      Vasile Heresanu, 48 ans, et Georges Sitja, 59 ans, ont été condamnés à huit mois de prison. Alors qu’un juge des libertés et de la détention avait refusé, mercredi, à l’issue de leur garde à vue, de les incarcérer jusqu’à l’audience du lendemain, le tribunal correctionnel a prononcé un mandat de dépôt. Arrivés libres à l’audience, les deux scientifiques ont été conduits en détention mais, dans un délai de cinq jours, ils seront placés sous bracelet électronique pour purger leur peine à domicile.

      Tôt le matin des faits, les deux hommes se retrouvent dans leur laboratoire au CNRS où ils remplissent deux bouteilles isothermes d’azote liquide à − 190 °C, un produit très volatil. L’idée germait depuis un mois, l’azote ne présentant pas de danger mais sa transformation en gaz faisant monter la pression dans son contenant jusqu’à le faire éclater. « Un pétard comme une roue de vélo qui éclate », ont-ils expliqué. La manipulation est souvent pratiquée pour des activités d‘éveil scientifique dans les écoles. Durant leur garde à vue, le laboratoire de police technique et scientifique a refait l’expérimentation concluant au dégagement d’une fumée blanche, à l’éclatement de la bouteille, à la projection à moins de cinq mètres de morceaux de plastique « non tranchants, non vulnérants ».

      Les deux hommes avaient laissé leurs téléphones chez eux pour ne pas être géolocalisés, enfilé des gants bleus, couvert leur visage d’un masque chirurgical mais les caméras de surveillance les ont facilement « pistés » pour les retrouver un peu plus loin devant la voiture de l’un d’entre eux avec une plaque d’immatriculation très lisible.

      #Gaston_Lagaffe

  • A Brême, l’immigration au cœur des débats avant les législatives en Allemagne : « Les partis établis ne veulent pas voir certains problèmes »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/03/a-breme-il-n-y-a-plus-rien-d-allemand-ici_6529290_3210.html

    A Brême, l’immigration au cœur des débats avant les législatives en Allemagne : « Les partis établis ne veulent pas voir certains problèmes »
    Par Elsa Conesa (Brême, envoyée spéciale)
    Le discours de l’extrême droite en vue des élections anticipées du 23 février séduit dans ce bastion social-démocrate du nord-ouest du pays, pourtant dépendant de la main-d’œuvre étrangère.Dans les rues, c’est le rouge qui domine. Les affiches électorales rappellent que Brême est un bastion social-démocrate depuis l’après-guerre. Un héritage du passé industriel de cette cité hanséatique, célèbre pour ses chantiers navals jusque dans les années 1980. Aucune mention d’Alternative für Deutschland (AfD) en revanche. Le parti d’extrême droite, qui concentre l’attention au niveau fédéral à trois semaines des élections législatives anticipées du 23 février, semble absent du paysage.
    Pourtant, le discours d’extrême droite est omniprésent dans cette métropole de 585 000 habitants longtemps réputée pour sa tolérance en matière d’immigration. Brême, et surtout son avant-port sur la mer du Nord, Bremerhaven, est l’une des villes les plus pauvres du pays. Le chômage y est structurellement supérieur à 10 %, et près de 25 % des habitants sont nés hors d’Allemagne, contre 15 % au niveau fédéral. A Gröpelingen, un quartier du centre de Brême où étaient construits les navires de la flotte impériale au début du XXe siècle, la proportion monte à 42 %, contre 25 % il y a dix ans. « Nous avons ici des classes en primaire où plus de 90 % des enfants ne viennent pas d’un ménage allemand et ne parlent pas la langue », relate Senihad Sator, enfant du quartier, né de parents bosniaques ayant fui l’ex-Yougoslavie en guerre dans les années 1990.
    Agé de 28 ans, ce jeune élu social-démocrate (SPD) au Parlement régional parle sans embarras de l’évolution de Gröpelingen, auquel il reste attaché. « Quand nous sommes arrivés, il y avait déjà beaucoup de travailleurs immigrés de Turquie ou d’Italie. Mais dans mon école, il y avait encore une majorité d’Allemands. Dans la rue, il y avait des magasins de chaussures, de jouets. Aujourd’hui, on trouve surtout des döners [kebabs]. Là, c’est un supermarché syrien qui n’était pas là il y a dix ans », montre-t-il en arpentant la rue principale du quartier.
    Les quelques façades Art déco rappellent une époque prospère. Mais Gröpelingen est aujourd’hui confronté aux problèmes des quartiers déshérités : criminalité, trafics, insalubrité, chômage. « Les gens se plaignent parce qu’il y a des déchets dans les rues, ajoute-t-il, en pointant du doigt les dizaines de sacs-poubelle entassés sur le trottoir. Les maisons sont en mauvais état. Les gens qui arrivent ne restent pas. Ils viennent parce que les loyers sont faibles, mais quand leur situation s’améliore, ils partent ailleurs, et de nouveaux pauvres arrivent. Nous essayons d’apporter de la stabilité, mais c’est difficile. » Ses parents vivent toujours ici, mais sa sœur, médecin, est partie.
    De l’autre côté de la rue, une pancarte jaune indique que le port d’armes est interdit entre minuit et 5 heures du matin. Elle a été posée en septembre 2024, face à la multiplication des agressions avec armes à feu. A côté, un écriteau plaide, en plusieurs langues, pour un quartier « sans racisme ». « Je vous conseille de revenir et de rester deux heures en terrasse pour observer, vous comprendrez, suggère Bahrudin Softic, 48 ans, qui tient le café Tifi sur l’artère centrale. D’ici, on voit comment le système s’effondre. Les enfants se font voler leur téléphone, les femmes arracher leurs bijoux. Devant les caméras de vidéosurveillance ! Et les types restent en liberté ! »
    Lui-même est allemand d’origine bosniaque, ses parents sont arrivés en 1971 en tant que Gastarbeiter (« travailleurs invités »), selon l’expression consacrée alors. « Pour un Yougoslave ou un Bosniaque, c’est facile de s’intégrer. Mais beaucoup de non-Européens viennent en raison de la guerre, de la persécution, des expulsions, et c’est difficile de les intégrer. Je suis d’accord pour aider les gens, j’ai été aidé moi aussi, mais là, on en est à plus de 2 millions de réfugiés ! » Le quartier est devenu « une zone de non-droit », regrette-t-il. Un drapeau allemand flotte dans sa vitrine. Il admet sans fard qu’il hésite entre voter pour les chrétiens-démocrates de la CDU et pour l’AfD, « pas parce que je suis un fan de l’AfD, mais parce que les partis établis ne veulent pas voir certains problèmes ». Et parce que « c’est Merkel et la CDU qui ont fait cette politique d’immigration, et maintenant, ils ont le même programme que l’AfD ! ».
    Comme d’autres, Bahrudin Softic tempête contre « l’Etat social », dont certains profitent ici « depuis trente ans ». Les statistiques nationales indiquent que la moitié des bénéficiaires du Bürgergeld, équivalent allemand du RSA, contre lequel le chef de la file de la CDU, Friedrich Merz, est parti en guerre, n’ont pas la nationalité allemande. « C’est le cas ici aussi, explique Senihad Sator. Mais les étrangers sont souvent exploités dans des métiers extrêmement durs, comme la construction et le nettoyage. »
    Un peu plus loin, quatre retraitées sirotent un café. Agées de 75 à 85 ans, elles ont toujours vécu à Gröpelingen, travaillant à l’usine Siemens, disparue aujourd’hui, à l’hôpital, en cuisine dans un restaurant ou comme femme au foyer. « Nous n’avons pas d’autre endroit où aller, dit Rita von Wayhe, la doyenne. Il n’y a plus rien d’allemand ici, tout est entre les mains des Turcs. » La plus jeune raconte s’être fait voler son sac récemment. « C’était dans ce café, il était posé à mes pieds. C’était deux garçons, je vois encore les visages. Juste avant Noël. »
    L’insécurité fait les affaires de Turabi Firat, grand barbu jovial d’origine turque, qui a monté une société de surveillance et a cinq salariés. Il vit à Gröpelingen depuis vingt-cinq ans. « Les gens qui s’installent ici ne connaissent pas les lois. Quand je suis arrivé, j’osais à peine jeter ma cigarette par terre. Aujourd’hui, regardez, il y a des ordures partout. » Il ne comprend pas qu’on ait « laissé entrer d’un coup 2 millions de personnes qui ne connaissent pas les lois, qui ne maîtrisent pas la langue ni la culture, et qu’on ne s’en occupe pas ».
    L’immigration et la sécurité sont au cœur de la campagne électorale. De passage à Brême, le 27 janvier, le bras droit de Friedrich Merz, Carsten Linnemann, en a fait le cœur de son discours. « Faites-moi plaisir. Ne traitez pas les électeurs d’extrême droite de nazis, mais essayez de combattre l’AfD sur le fond, déclare-t-il devant un parterre d’adhérents de la CDU aux cheveux blancs. Nous devons le dire aussi parce qu’il y a des millions de personnes qui ont des racines étrangères en Allemagne, et que si nous ne traitons pas durement ces types qui ne respectent pas les règles, alors un jour ou l’autre les millions de personnes d’origine étrangère seront soupçonnées. Or, regardez les hôpitaux ! Un infirmier sur quatre est d’origine étrangère ! »
    Recruter des infirmiers est le défi quotidien de Witiko Nickel, directeur des soins à l’hôpital communal de Bremerhaven, qui en emploie plus de 1 300. Confronté aux besoins grandissants d’une population vieillissante et à une pénurie de candidats, en particulier prêts à travailler la nuit ou le week-end, il se rend trois ou quatre fois par an à l’étranger pour recruter, aux Philippines, en Inde, en Tunisie, en Indonésie, au Maroc, au Liban ou en Jordanie. Quarante pour cent des infirmiers qu’il emploie sont étrangers, principalement des femmes. « Il faut être très compétitif, car toute l’Europe cherche à recruter des infirmières. Faire passer soi-même les entretiens sur place peut faire la différence. » Et l’hôpital paie tout : le voyage, l’apprentissage de l’allemand sur place puis à Brême, les démarches administratives, la location des logements…
    « L’immigration est un gros sujet pour les entreprises à Brême, qui sont confrontées à des pénuries de main-d’œuvre, notamment qualifiée », analyse Cornelius Neumann-Redlin, qui représente ces dernières. Les conditions imposées par la réglementation, notamment pour la maîtrise de l’allemand, sont un obstacle, admet-il. « Mais les gens veulent aussi plus de contrôle sur le profil de ceux qui entrent en Allemagne. Les infrastructures existantes ne permettent pas d’intégrer tous ceux qui sont arrivés », ajoute-t-il.
    La place prise par l’immigration dans la campagne fait craindre à Witiko Nickel des difficultés accrues. « Recruter une infirmière prend déjà quatorze à seize mois aujourd’hui, prévient-il. Le pays entier gagnerait à ce que ces démarches soient plus rapides. » Les questions des candidates sur l’extrême droite se sont faites aussi plus fréquentes ces derniers mois. « En Inde, par exemple. Les candidates ont entendu parler de l’Autriche, de l’Allemagne… Elles connaissent celles qui sont ici. On essaie de les rassurer. » Mais elles posent toujours la même question : « Est-ce qu’on sera en sécurité ? »

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#immigration#securite#economie#gastarbeiter#infirmier#sante#droit#extremedroite

  • Le film français féministe « toutes pour une », à 10 millions d’euros, connait un début catastrophique . . . Charles Van Dievort - La libre

    C’est l’histoire d’un naufrage total, en plein hiver, par un temps glacial et un brouillard qui ne permet pas de voir à plus de quelques centimètres. Et encore. Ce n’est plus un flop mais un accident industriel comme le cinéma français n’en a plus connu ces dernières années. De quoi s’agit-il ? Du film Toutes pour une , parodie féministe – woke, diront les détracteurs – des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas déjà maintes fois portés à l’écran.

    Les premiers chiffres de fréquentations en France sont catastrophiques. Le jour de sa sortie, le film, qui a coûté 10 millions d’euros, était proposé lors de 564 séances. Seuls 1271 spectateurs ont fait le déplacement. Soit une moyenne de deux personnes par projection, indique Le Figaro. De quoi se sentir seul, très seul…


    #idéologie #bêtise #féminisme #wokisme #woke #gaspillage #cinéma #Alexandre_Dumas #France
    Source : https://www.lalibre.be/culture/cinema/2025/01/30/le-film-francais-feministe-toutes-pour-une-a-10-millions-deuros-connait-un-d

    • Personne n’a été intéressé par une débilité pareille.
      Comment 10 millions d’euros ont pu être trouvé pour le financement d’un truc pareil ?

      La bêtise de la haute bourgeoisie française, et sa méconnaissance totale des autres classes sociales est flagrante.

  • Clubsterben in Berlin: Eine Schneise der Verwüstung
    https://taz.de/Clubsterben-in-Berlin/!6027065


    L Der leere Eingang vom Salon zur Wilden Renate Club. Eigentümer Padovicz hat den nett gemeinten Hinweis am Club der Wilden Renate wohl nicht gelesen   Foto: IMAGO / Emmanuele Contini

    15.8.2024 von Jonas Wahmkow - Der traditionsreiche Technoclub Wilde Renate soll Ende nächsten Jahres schließen. Schuld ist noch nicht die A100, sondern ein dubioser Spekulant.

    D ie Nachricht, dass der Technoclub Wilde Renate wahrscheinlich schon bis zum Ende nächsten Jahres schließen muss, schockiert. Die Renate ist seit ihrer Gründung 2007 aus dem Berliner Nachtleben nicht mehr wegzudenken. Der Club erstreckt sich über mehrere Etagen in einem unsanierten Altbau. Statt riesiger Floors laden liebevoll dekorierte Zimmer sowie ein ausladender und verwinkelter Garten dazu ein, sich in einer verwirrenden wie charmanten Parallelwelt zu verlieren. Dass etwas Vergleichbares an anderer Stelle wieder neu entstehen könnte, ist im durchgentrifizierten Berlin höchst unwahrscheinlich. Wo findet man schon einen unsanierten Altbau?

    Der Grund, den die Be­trei­be­r:in­nen in einer Pressemitteilung am Mittwoch nennen, ist so banal wie frustrierend: Der Eigentümer, der berüchtigte Immobilienhai Gijora Padovicz, will den Mietvertrag mit den Be­trei­be­r:in­nen nicht mehr verlängern.

    „Trotz intensiver Bemühungen, eine Verlängerung des Vertrags oder alternative Lösungen zu finden, müssen sich die Clubbetreibenden der Tatsache stellen, dass die Renate nach diesem Zeitpunkt nicht mehr in ihrer derzeitigen Form bestehen kann“, heißt es in einem am Mittwoch veröffentlichten Statement des Clubs.

    Padovicz’ Geschäftsmodell besteht darin, heruntergerockte Immobilien billig zu kaufen und etwaige Zwischennutzer:innen, die der maximalen Verwertung im Weg stehen, rabiat zu entmieten. Allein in Friedrichshain sind über 200 Immobilien im Eigentum von Padovicz’ Firmengeflecht. Die Liste an Clubs und Hausprojekten, die dem Profitstreben des Unternehmers in den vergangenen Jahren zum Opfer gefallen sind, kann es durchaus mit der A100 aufnehmen.

    Das Autobahnprojekt droht bekanntlich eine kulturpolitische Schneise der Verwüstung druch Friedrichshain zu ziehen. Das zeigt allein schon die schier endlos lange Liste an bedrohten Projekten: das About Blank, die Neue Zukunft, das Oxi, das Void, die Villa Kuriosum, der Club Ost, die Else und last but not least – die Wilde Renate.
    Meister der Verdrängung

    Doch während der 17. Bauabschnitt der A100 nur auf dem Papier existiert, hat Padovicz bereits wie ein Bulldozer in der Berliner Kulturlandschaft gewütet. Da wäre der Technoclub Rummelsbucht, zwei Mietshäuser und der queere Wagenplatz „Mollies“, die an der Rummelsburger See Luxusneubauten weichen mussten. Oder das queerfeministische Hausprojekt Liebig 34, das 2020 mit einem massiven Polizeiaufgebot geräumt worden ist.

    Latent bedroht ist aktuell auch das Watergate an der Oberbaumbrücke. Wie schon bei der Renate verdoppelte Padovicz 2017 kurzerhand die Miete und brachte den Club in existenzielle Schwierigkeiten. Auch im Wiesenweg 1–4 am Lichtenberger Gleisdreieck will der Immobilienunternehmer hoch hinaus. Dort, wo jetzt der Oxi-Club sein Zuhause hat, soll bald ein Büroturm entstehen. Ob der Klub an dem Standort gehalten werden kann, ist unklar.

    Die Frage ist, was Padovicz mit dem brüchigen Altbau, der der Wilden Renate ihren Charme verleiht, aber zum Wohnen denkbar ungeeignet ist, überhaupt anstellen will. Zumal die Frage, ob das ganze Gebäude für die A 100 abgerissen werden muss, nach wie vor im Raum steht.

    Einen Ausblick bietet das Schicksal der Liebig 34. Nach oberflächlicher Sanierung verpachtete Padovicz das Haus an einen dubiosen Subunternehmer, der wiederum die Schrottwohnungen zu überhöhten Preisen an Geflüchtete vermietete.

    #Berlin #Friedrichshain #Alt-Stralau 70 #Gastrnomie #Nachtclub

  • Abschied vom Karstadt-Restaurant am Hermannplatz: Das sind Berlins beste Kantinen
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/abschied-vom-karstadt-restaurant-am-hermannplatz-das-sind-berlins-b

    20.1.2025 von Ida Luise Krenzlin - Wer richtig Kohldampf hat, geht wegen der großen Portionen in eine BSR-Kantine. Aber wo sind die Alternativen für die Kreativen oder für die Design-Liebhaber?

    Eine kulinarische Institution der Stadt Berlin schließt: Das legendäre Dachgartenrestaurant im alten Karstadt-Kaufhaus am Herrmannplatz. Seit 1929 wurde dort das angeboten, was heute beste Systemgastronomie heißt. Viel Platz auf 4000 Quadratmetern mit einer gigantischen Terrasse, die einmal um den Herrmannplatz verläuft.

    Nun ist die Trauer bei den Stammgästen groß und vielen stellte sich die Frage: wo denn nun hin? Wo kann ich günstig an einem schönen Ort zu Mittag essen? Wo kann ich mich auf einen Kaffee mit einer Freundin treffen und plaudern? Wo setze ich mich mit dem Laptop hin und schreibe Bewerbung, wenn die Mitbewohner zuhause so richtig abnerven.

    Das Karstadt-Restaurant ist einmalig, aber auch andere Quartiere haben schöne Kantinen. Wir haben eine Auswahl der besten Berliner Kantinen zusammengestellt und kategorisiert. Je nach Vorliebe, Budget, Publikum, Outfit, Lage lässt sich schnell eine Alternative finden.

    Für Hipster

    Die Chipperfield-Kantine in der Joachimstraße in Mitte gehört zum Chipperfield Architekturbüro. Hier treffen sich Designer und Architekten, Bauherren und alle, die mit Sichtbetonwänden und minimalistischen Design zurande kommen. Die Wochenkarte steht online. Täglich gibt es drei Gerichte wie Borschtsch, Salat-Bowls und freitag natürlich Fisch. An diesem Freitag gab es Heilbutt mit Kartoffelrösti, Karotten und grüner Soße.

    Geöffnet: Montag bis Freitag von 8.45 bis 17 Uhr, Mittagstisch von 12 bis 14.30 Uhr. Externe Gäste werden gebeten, in der Primetime von 12.30 bis 13.30 Uhr zu reservieren.

    Für Kreative und kunstaffines Publikum

    Kulturschaffende und Kulturbegeisterte seien die vielen Berliner Theaterkantinen empfohlen. Viele sind auch die Öffentlichkeit zugänglich und bieten einen ordentlichen Mittagstisch. Zwischendurch sind dann immer wieder die Durchsagen für die Schauspieler, Beleuchter und Stellwerker zu hören – mehr Theaterfeeling geht nicht.

    Kiezkantine in Prenzlauer Berg: Hier geht es seit 20 Jahren um mehr als nur um Mittagessen

    Besonders zu empfehlen ist die Kantine des Maxim-Gorki-Theaters, da sie für die Gäste im Sommer eine große Terrasse und einen schönen grünen Garten bereit hält. Die Gerichte sind aus der Levante, der Region östlich des Mittelmeers. Wer die Küche des israelisch-britischen Starkochs Ottolenghi mag, ist im Gorki richtig. Anders die Kantine des Berliner Ensembles. Dort stehen Klassiker wie Wiener Würstchen, Kartoffelsuppe und Pasta Bolognese auf dem Speiseplan. Im Sommer kann man ebenfalls im Freien unter Kastanien sitzen. Auch die nahe gelegene Kantine der Volksbühne am Rosa-Luxemburg-Platz ist rustikal. Man sitzt im Keller, und es gibt Schnitzel. Wer spät genug dran ist, kann auch gleich dort bleiben. Die Premierenpartys mit Martin Wuttke und den anderen Pollesch-Schauspielern sind legendär.

    Ziemlich urban ist hingegen die gastronomische Einrichtung in der Schaubühne mit dem simplen Namen Café Schaubühne. Vor den großen Panoramafenstern spielt sich das Leben auf dem Kurfürstendamm ab. Auch die Plätze auf dem Vorplatz sind mondän – sehen und gesehen werden. Großartig.

    Für Hartgesottene mit viel Appetit

    Auch der Berliner Möbelriese Möbel Höffner betreibt eigene Restaurants, die eine große Fangemeinde haben. Die Höffner-Restaurants heißen „Kochmütze“ und sind beliebt wegen der großen Portionen, der gutbürgerlichen Küche und den vielen Sonderangeboten. Ich kannte mal jemanden, der regelmäßig Höffner-Gutscheine zugeschickt bekommen hat. In Berlin gibt es vier Kochmützen-Restaurants. Hier gibt es die Berliner Currywurst für 3,90 Euro und das Chili sin Carne für knapp sieben Euro. Das Schnitzel Wiener Art kostet knapp zehn Euro.

    Daneben ist natürlich auch die schwedische Konkurrenz zu nennen. Über Ikea-Restaurants wurde bereits viel geschrieben. Deshalb nur so viel, dass in den Innenstadtbezirken das Ikea-Tempelhof wohl ziemlich gut erreichbar ist.

    Wer richtig Hunger hat, der ist bei den Betriebskantinen der BSR richtig. Es sind beste Adressen vor allem für Frühaufsteher, denn manche öffnen bereits fünf Uhr morgens. Von Prenzlauer Berg bis Zehlendorf gibt es einige davon in Berlin.

    Für Shopping-Queens und Kings

    Die Fünf-Sterne-Variante eines Kaufhaus-Restaurants befindet sich in der legendären sechsten Etage am Wittenbergplatz. Im KaDeWe gibt es einen riesigen Foodcourt. Die hauseigene Patisserie verkauft ihre Kunstwerke, an der Kaviar-Bar trifft sich die jeunesse dorée Berlins, an den Champagner-Bars wird nach Geschäftsabschlüssen angestoßen. Geld spielt hier keine Rolle. Die „Sechste“ gibt es schon ewig, und genau wie das Karstadt-Restaurant ist sie eine wirkliche Berliner Situation. Das KaDeWe hat 1907 eröffnet.

    Wer als Alternative zum Dachgartenrestaurant im alten Karstadt-Kaufhaus sucht, wird in folgenden Kaufhäusern fündig. Galeria betreibt ähnliches in der Schlossstraße, am Alexanderplatz und am Kurfürstendamm.

    Für Nostalgiker und Junggebliebene

    Auch lange nach dem Ende ihres Studiums gehen viele noch gern in Uni-Mensen essen. Nicht nur in Berlin, auch auf Reisen. Berlin hat eine wirklich unglaubliche Auswahl an Mensen, die nichts mehr mit den Mensen aus früheren Zeiten zu tun haben. In Dahlem gibt es eine Veggi-Mensa, aber auch die großen Mensen an der Hardenbergstraße (TU) und die Hauptmensa Unter den Linden (HU) haben eine große Auswahl an Salaten, Bowls, Live-Cooking-Stationen. Gäste benötigen eine Mensakarte, die sie sich unkompliziert am Automaten ziehen. Dann geht‘s los.

    Für viel ist der Favorit die Mensa Nord in der Chausseestraße, da sie zentral liegt und einen schönen Garten hat. Die Mensa in der Musikhochschule Hanns Eisler besticht durch die Lage direkt am Gendarmenmarkt.
    Für Umtriebige

    In vielen Gerichtsgebäuden dieser Stadt gibt es ebenfalls öffentliche Kantinen. Das Abgeordnetenhaus gegenüber vom Martin-Gropius-Bau bietet eine Kantine, die jeder besuchen kann. Da kann man sich auch gleich aus nächster Nähe ansehen, wer uns regiert. Auch manche Bezirksämter haben Kantinen. Absolute Klassiker sind die Kantine im Roten Rathaus und im Rathaus Schöneberg. Dort wurden die Aschinger-Szenen in der Kultserie „Babylon Berlin“ gedreht.

    Auf der Webseite der Berliner Mensen kann der hungrige Gast sich die Mensen nach Bezirken anzeigen lassen. Außerdem gibt es sogar eine Speiseplan-App für die Berliner Mensen.

    #Berlin #Gastronomie

  • L’#extractivisme, des marges amazoniennes au militantisme anticapitaliste

    Créée pour décrire l’économie de #cueillette constitutive des marges amazoniennes, la notion d’extractivisme a beaucoup évolué en un siècle : elle est devenue un mot-clef du militantisme, un condensé de critiques et d’impensés. Synonyme d’appropriation, d’exploitation… elle finit par ne plus dire ce qu’elle dénonce exactement et n’est plus appréciée que pour sa charge critique. Il est temps d’interroger les limites d’un concept à la dérive.

    Le suffixe -isme, en français, revêt diverses significations. Il peut désigner un système de pensée, que ce soit le communisme ou le libéralisme, une religion, le christianisme comme le bouddhisme, une activité, comme le journalisme et l’alpinisme, un comportement, que ce soit l’égoïsme ou l’autisme, une situation, comme l’analphabétisme ou l’anachronisme… Cette présentation n’est pas exhaustive ; l’-isme est particulièrement labile.

    Néanmoins, d’un mot à l’autre, d’un contexte à l’autre, l’ambiguïté n’est pas de mise. À chaque fois, on en comprend le sens. Pourtant, lorsqu’on interroge la notion d’extractivisme, dont l’usage actuel va croissant, on peine un peu à en saisir la connotation. Faut-il y voir simplement une pratique, une économie qui serait fondée sur l’extraction ? Ou bien une pensée, une doctrine qui légitimerait l’industrie extractive, voire l’encouragerait ?

    Le mot, rappelons-le, est originaire du Brésil : extrativismo en portugais. Son usage semble remonter à la fin des années 1930 – peut-être est-il antérieur. Il s’appliquait alors aux marges amazoniennes, là où on récoltait le #caoutchouc (#borracha), la #gomme_de_Balata (#balata), le #baume_d’Amazonie (#copaíba), la #noix_du_Brésil (#castenha), la #fève_tonka (#cumaru), diverses espèces de #bois… C’était avant tout une #économie_de_cueillette.

    Le mot portugais dérive lui-même d’une #catégorisation économique qui remonte au XIXe siècle, et plus précisément d’une proposition avancée en 1842 par #Charles_Dunoyer dans le Journal des économistes : « On a voulu aussi les assimiler à l’#industrie_agricole ; mais encore le moyen de confondre avec l’art de la culture celui de la pêche, de la chasse ou de l’exploitation des mines ? Toutes les industries de la classe dont il s’agit ici remplissent une fonction qui leur est propre, et qui se distingue nettement de celles accomplies par les trois autres grandes classes : elles extraient mécaniquement du sein des eaux, des bois, de l’air, de la terre, sans leur faire subir d’ailleurs aucune façon déterminée, des matériaux innombrables, qui servent ensuite à l’exercice d’une multitude d’arts. Je demande la permission de les désigner par un nom pris de la fonction même qu’elles remplissent, et d’en former, sous le nom d’industries extractives, une classe tout à fait séparée »[1] – industrie étant ici à entendre au sens ancien et général d’activité économique. C’est ainsi que, dans les années 1930, le ministère de l’Agriculture brésilien comportait un département consacré spécialement aux « plantes extractives et industrielles » (Secção de Plantas Extrativas e Industriais).

    La question est donc légitime de savoir ce qui distinguerait l’extractivisme de l’#économie_extractive en général, ou de comprendre la connotation apportée par le mot extrativismo.

    Or peu d’auteurs, pour ne pas dire aucun, ont pris le temps, au milieu du XXe siècle, de définir ce qu’était l’extractivisme. Son usage s’est imposé comme une évidence lorsqu’il s’est agi de parler de l’activité de cueillette dans les provinces amazoniennes du #Brésil. De fait, on peut penser que le sens du mot était précisément là pour désigner une économie primaire, exclusivement extractive et non productive.

    En cela, le terme n’était peut-être pas dénué de connotation péjorative, soulignée parfois par l’ajout de l’adjectif « pur » : #puro_extrativismo, comme dans ce discours du président brésilien #Gaspar_Dutra en mars 1947 : « La nécessité d’une solution adéquate aux immenses problèmes de l’Amazonie me semble d’autant plus urgente qu’il est certain que ses conditions de vie difficiles s’aggravent de jour en jour. Les habitants travailleurs de cette région lointaine sont confrontés à des difficultés sans précédent, qui découlent d’une multitude de facteurs négatifs, tels que, entre autres, la pénurie démographique, l’immensité du territoire, l’éloignement des principaux centres de production et de consommation du pays, une économie primaire de pur extractivisme forestier [puro extrativismo florestal], une structure économique et sociale à la merci des fluctuations des prix de ses matières premières essentielles[2]. »

    L’extractivisme est, fondamentalement, une activité économique des #marges_forestières du Brésil. Il n’y a nulle idéologie dans le mot, mais un simple constat, une manière de désigner une forme de sous-développement économique, précaire et nomade, qu’on oppose à l’#agriculture, « seule manière de fixer l’homme à la terre », ou à la #sylviculture, qui permettrait une exploitation moins destructrice.

    En 1982, #Alfredo_Homma avait introduit une distinction entre « #extractivisme_de_collecte » (#extrativismo_de_coleta), qui préserve – plus ou moins – les ressources, et « extractivisme par #annihilation ou #déprédation » (extrativismo por aniquilamento ou depreção), qui les détruit, immédiatement ou à court terme[3]. L’extractivisme pouvait-il être une économie durable ? En un sens, cela a été le combat des #seringueiros durant les années 1980. Ils cherchaient à maintenir leur activité face à une #déforestation croissante. La figure la plus connue de cette résistance est #Chico_Mendes, qui a été assassiné en 1988. Il avait créé le #Conselho_Nacional_dos_Seringueiros dont la revendication principale était la création de zones forestières, pour des motifs à la fois environnementaux, économiques, sociaux et culturels. Ces #réserves_extractivistes (reservas extractivistas) devaient permettre de préserver un espace naturel et un mode d’exploitation considéré comme non prédateur.

    Quatre grandes réserves extractivistes furent créées en 1990 dans le cadre du programme national pour l’environnement, puis d’autres, de moindre importance, dans les années qui ont suivi. Cela correspondait parfaitement à la logique de développement durable qui venait d’être formulée dans le #rapport_Brundtland de 1987 et qui fut reprise par la #déclaration_de_Rio sur le développement et l’environnement en 1992. Ainsi, l’extractivisme amazonien était la version acceptable d’une #exploitation dont on commençait à dénoncer les excès, voire la solution à la déforestation. Pour Florence Pinton et Catherine Aubertin, « la réputation écologique de l’extractivisme s’est construite à partir du repoussoir que représentent les désastres enregistrés par les différents programmes d’occupation de l’Amazonie »[4].

    Mais depuis une vingtaine d’années, le terme a connu une évolution notable dans ses usages. Il s’est chargé d’une forte valeur critique, à la fois décoloniale et environnementale.

    Dès le départ, l’extractivisme implique que l’activité de transformation se fasse ailleurs. Il y a une logique spatiale, et coloniale. Les ressources sont collectées afin d’être acheminées vers des centres de production, au Brésil, en Amérique du Sud, voire dans les centres industriels d’Amérique du Nord ou d’Europe. C’est vrai pour le latex, mais aussi pour l’or ou d’autres ressources car l’extractivisme peut être végétal, animal ou bien minier. L’Amazonie est ainsi devenue un territoire menacé par l’#exploitation_pétrolière[5]. Mais les exemples sont multiples, au Niger, au Cameroun, au Groenland…

    Le dernier livre de Justine Augier, Personne morale, dans lequel elle fait le récit des errances de l’entreprise Lafarge, prête aux pires compromissions pour garantir l’extraction de pétrole en Syrie au moment de la montée en puissance de Daech, ne serait qu’un exemple parmi tant d’autres des errances d’un système où le profit semble pouvoir tout justifier, au détriment des populations locales. Les exactions commises par les soldats chargés de protéger le site gazier de Total au Mozambique montrent bien la violence d’un capitalisme dont les activités extractives constituent la base.

    L’extractivisme, en ce sens, est devenu synonyme d’#appropriation et a été employé dans des domaines pour le moins éloignés du contexte initial. Pascal Marichalar considère, par exemple, que l’installation de télescopes sur des montagnes du Chili ou de Hawaï, sur des terres prises aux populations locales dans des contextes coloniaux, justifie l’expression d’« #extractivisme_scientifique ». Stricto sensu, il n’y a évidemment aucune extraction, mais une #dépossession de #montagnes qui avaient souvent une valeur – non marchande – pour les populations autochtones. Autre exemple : sur la base du rapport rédigé par Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, en 2018, sur la restitution du patrimoine culturel africain, Aksel Kozan n’hésite pas à parler d’« #extractivisme_patrimonial »[6].

    Que les #conquêtes_coloniales aient été l’occasion de multiples #spoliations patrimoniales ne fait pas question, qu’on parle d’extractivisme, en revanche, interroge car cela réduirait les objets pillés à de simples ressources, à des #matières_premières, alors que leur intérêt tient précisément à leur valeur culturelle.

    Parallèlement à cette évolution, le terme d’extractivisme a été pensé comme une forme d’extraction à outrance, une #exploitation_intensive. On pourrait presque se demander si certains auteurs, par extractivisme, n’entendent pas quelque chose comme #extractivissime, autrement dit, s’ils ne font pas du suffixe -isme une sorte de superlatif. Mais peut-être est-ce surinterpréter.

    En tout cas, la notion semble comprise comme désignant une #idéologie qui justifierait l’extraction, « quelque chose comme un “goût pour l’extraction” », écrit Anna Bednik[7]. En ce sens, l’extractivisme serait l’envers du #productivisme. Sauf que les deux mots n’ont pas la même histoire ni la même connotation. Productivisme a été forgé en France par Ernest Solvay à la toute fin du XIXe siècle. Produire plus était un objectif souhaitable afin d’apporter la prospérité au plus grand nombre. Or, on l’a vu, ce n’est pas le cas de l’extractivisme, dont l’extraction n’est pas un but en soi. C’est même plutôt un contresens. Les activités extractives ne font qu’alimenter le système productif, elles en sont la conséquence, non la cause. Attaquer l’extractivisme ne détournerait-il pas la critique de sa cible principale : le productivisme, voire le capitalisme lui-même, si tant est que le productivisme serait le propre du capitalisme, ce qu’on pourrait discuter.

    Le mot est mobilisé pour désigner des situations extractives qui ne situent plus uniquement dans des territoires autrefois colonisés, mais qui seraient aussi dans des pays du Nord. Les récents projets miniers en France peuvent-ils être considérés comme de l’extractivisme ? Qu’en est-il des activités extractives menées par la Chine sur son propre territoire ? Il ne s’agit absolument pas de justifier les dégradations environnementales provoquées par nombre de ces exploitations, mais d’interroger les limites d’un concept qui semble parfois à la dérive. Quand passerait-on de l’extraction à l’extractivisme ? Existe-t-il une forme acceptable d’activité extractive ? À se focaliser uniquement sur les lieux d’extraction, le risque est non nul de céder à des logiques de NIMBY, « not in my back yard » [pas dans mon jardin, ndlr]. Peut-il y avoir production sans extraction ? Les questions sont multiples, et la prudence peut-être pas inutile.

    Personne ne peut se prétendre berger des mots, mais on peut parfois s’interroger sur certains effets de mode. En à peine un siècle, extractivisme a beaucoup évolué : il est devenu un mot-clé, un condensé de critiques et un raccourci d’impensés. Synonyme d’appropriation, d’exploitation, de déprédation, il finit par ne plus dire ce qu’il dénonce exactement et semble surtout être apprécié pour la charge dénonciatrice qu’il porterait, un mot neuf pour une critique ancienne. Le géographe allemand Ernst Friedrich, en 1904, avait un mot pour dire tout cela : die #Raubwirtschaft, l’#économie_de_pillage[8] !

    Car le constat d’une économie déprédatrice n’est pas nouveau. Qu’on m’excuse de terminer par une très longue citation, empruntée à Franz Schrader, géographe français, cousin d’Élisée Reclus. Elle est extraite de l’introduction à l’Atlas de géographie moderne, paru en 1889 chez Hachette, un livre a priori plutôt neutre, destiné à un public assez large. En une page, toute la violence de l’exploitation du système industriel européen à l’échelle de la planète y est décrite et dénoncée, avec ses conséquences en termes d’extraction. Mais Franz Schrader ne s’y trompe pas. C’est bien la question de la production à outrance qui est soulevée, d’une production considérée comme un objectif en soi et non comme un moyen.

    « Depuis le commencement de ce siècle, une partie de l’humanité a brusquement transformé ses rapports avec la planète. L’homme blanc, devenu pour ainsi dire un être nouveau, s’est créé une organisation factice qui bouleverse les conditions de sa vie traditionnelle, révolution dont il n’a pas encore mesuré toute l’importance et dont il nous est impossible de prévoir les résultats ultimes.

    « Depuis ce jour où, par l’invention du feu et des premiers outils, l’homme s’est nettement différencié des autres êtres vivants et a cessé d’être l’esclave de la Terre pour tendre à en devenir le maître, une élite intellectuelle a parcouru des étapes successives de culture, entraînant avec elle ou laissant en arrière diverses fractions de l’espèce humaine. À l’outil, qui complétait ou corrigeait les organes humains, a succédé la machine, qui les aide et leur prête sa force. Jusqu’au dix-neuvième siècle, l’homme a surtout demandé secours aux forces naturelles en pleine activité, au vent, à l’eau courante. Il se bornait à utiliser un mouvement déjà produit par le jeu de la vie planétaire. Au dix-neuvième, une fraction de l’humanité imagine de se faire non plus aider, mais remplacer. De substances inertes, houille, métaux, acides, eau surchauffée, etc., elle apprend à dégager des forces latentes, à les discipliner, à les obliger à l’action. Dès lors, tous les organes moteurs ou mécaniques de l’homme se transforment, se décuplent ou se centuplent. Sa puissance de locomotion s’accroît jusqu’aux vapeurs transocéaniques et jusqu’aux chemins de fer transcontinentaux. La portée de sa parole n’a plus de limites, le télégraphe la transporte autour du monde ; la vapeur, les substances explosibles donnent à son bras une force incalculable. Ce n’est plus l’homme des siècles passés, c’est un nouvel être, qui n’admet plus aucune résistance. Plus de limites à l’ambition de l’homme blanc, doublé de ses organes de métal, de sa vapeur, de son électricité. Ses télégraphes enserrent le globe, ses navires à vapeur raccourcissent les océans, ses rails veulent se poser partout ; qui n’en veut pas devra se soumettre, qui résiste sera brisé. Et l’Indien, le Nègre, l’Australien, le Chinois se voient avec terreur envahis, débordés par cette humanité nouvelle, avide, violente, inexorable, toujours plus pressée, haletante comme ses machines.

    « En effet, tandis que le moteur mécanique, sans cesse perfectionné, aide, déplace ou remplace le travailleur, change incessamment les conditions du travail, un appel se produit sur tous les points du globe, et la race blanche s’y précipite, transportant avec elle les mêmes besoins, la même activité, les mêmes machines, la même surexcitation cérébrale. […]

    « Un tel état de choses ne peut pas se développer indéfiniment. D’abord, la civilisation industrielle n’est pas un but, mais un moyen. Le jour où elle aura atteint le résultat qu’en attendent les esprits élevés, et donné à tout homme sa part de secours matériel, lui permettant ainsi de vivre d’une vie plus morale et plus intellectuelle, elle devra se borner, précisément pour ne pas détruire son œuvre. En outre, on ne fabrique que pour des besoins, et la capacité de consommation de l’humanité est forcément limitée. La force mécanique à l’œuvre sur le globe est déjà égale à celle d’un milliard d’hommes (1889), et elle ne cesse de s’accroitre. Amenât-on la population entière de la sphère terrestre à l’état de tributaire ou d’acheteur momentané, il est évident que cette force n’est pas appliquée dans des conditions normales. La civilisation industrielle dont nous admirons l’épanouissement n’est donc qu’une étape et devra prochainement se transformer.

    « Une loi inexorable, du reste, ne tardera pas à l’y obliger. Elle exploite trop avidement la terre, ne songe qu’à l’avenir immédiat, et arriverait à ruiner la planète elle-même.

    « Dans cette fièvre de fabrication ou d’utilisation à outrance, en effet, on demande de toutes parts au sol des produits rapides et immédiatement vendables, et on détruit sans réflexion toute production spontanée, naturelle, surtout la végétation forestière, trop lente à se renouveler.

    « C’est ainsi que presque toute la surface de la Terre va se dénudant avec une effrayante rapidité. Comme conséquence, le sol se délite, les montagnes se désagrègent, les sources tarissent, les fleuves s’appauvrissent ou débordent, le climat lui-même, privé des influences adoucissantes des vastes régions boisées, se détériore et se déséquilibre. En outre, les pays nouvellement ouverts à la culture tirent d’abord d’un sol vierge des récoltes abondantes, ruineuses par leur bon marché pour les pays de vieille culture. Mais bientôt ce sol auquel on a trop demandé s’appauvrit, tandis que des terres nouvelles se mettent en valeur à leur tour.

    « Chaque jour l’intensité du mouvement, l’activité de l’exploitation s’accroît ; par cela même approche le moment où l’homme, voyant son avidité le mener à des désastres irrémédiables, sera obligé de se rapprocher de la nature et de demander à la science, non plus la richesse immédiate, mais le salut. […]

    « Le remède, par bonheur, est à côté du mal. Les progrès de l’industrie ne sont que le résultat premier, matériel, du progrès général de la science ; ce progrès même doit amener une équilibration. L’homme use en ce moment de ses nouvelles forces comme un enfant qui dissipe son bien, le croyant inépuisable. L’âge de raison viendra, et l’humanité pensera alors à régler le présent de façon à sauvegarder l’avenir. Dans ce travail de régularisation, l’étude de la Terre aura la plus large place, car c’est de la Terre que tout vient, c’est à elle que tout retourne. Sans l’homme scientifiquement équilibré ne pourra pas lui rendre les alluvions descendues à la mer, ni ressusciter les peuples disparus, qui vraisemblablement leur place marquée dans l’harmonie de l’humanité ; et c’est un genre humain appauvri qui sera chargé de réparer sur une Terre appauvrie les fautes de notre imprévoyante génération[9]. »

    Où en sommes-nous aujourd’hui ? Nous ne sommes pas sortis de l’ère industrielle, la population humaine depuis la fin du XIXe siècle est passée d’environ 1,5 milliards d’habitants à plus de 8 milliards et nos besoins en matières premières ne cessent de croître. Le dernier rapport publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) sur les ressources planétaires dresse un tableau très cru. L’extraction mondiale annuelle de matériaux est passée de 30,9 milliards de tonnes en 1970 à 95,1 milliards de tonnes en 2020 et devrait atteindre 106,6 milliards de tonnes en 2024. On l’estime à 160 milliards de tonnes au milieu du siècle. La moyenne mondiale de la demande de matériaux était de 8,4 tonnes par habitant en 1970, de 13,2 tonnes en 2024.

    Les minéraux non métalliques (dont le sable, le gravier, l’argile) sont devenus la catégorie la plus importante, avec 48 %, en 2024, contre 31 % en 1970, « signe d’une transition d’un métabolisme agraire basé sur la biomasse vers un métabolisme industriel basé sur les minéraux »[10]. Or la solution scientiste et techniciste n’est sans doute qu’une illusion. La dénoncer, inversement, ne doit pas nourrir un discours antiscientifique qui nivellerait opinions et savoirs. L’objectif défini par le PNUE est le découplage du bien-être humain de l’utilisation de ressources. Cela passe aussi par une meilleure répartition de ces ressources. La question environnementale et la question sociale sont inextricablement liées, et ce à l’intérieur d’un cadre plus général qui est celui des rapports de pouvoir et de domination.

    https://aoc.media/opinion/2024/12/11/lextractivisme-des-marges-amazoniennes-au-militantisme-anticapitaliste
    #Amazonie

  • Listeningbars: Wie hippe Berliner und unbequeme Designermöbel mir den Spaß am Musikhören nehmen
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/listeningbars-wie-hippe-berliner-und-unbequeme-designermoebel-mir-d

    1.12.2024 von Johann Voigt - Niemand hört mehr richtig zu, Musik verschwimmt zum Hintergrundrauschen. Berliner Listeningbars wollen das ändern – aber das Publikum kann anstrengend sein.

    Irre Stimmen dringen aus den Klipsch-Cornwall-Lautsprechern in den Raum hinein. Die Betonwände sind unverputzt, karg und grau. Sperrige Holzstühle stehen vor sperrigen Holztischen und alle Menschen im Raum haben ihren Blick ernst auf die Musikanlage gerichtet. Es wirkt wie ein Ritual. Der Raum sieht aber auch ein wenig so aus, als hätte Marie Kondō hier aufgeräumt und ein skandinavischer Interieur-Designer seine Finger im Spiel gehabt. Was ist das für eine Welt?

    Die beiden Lautsprecher kosten so viel wie ein Gebrauchtwagen und sind in einem Holzregal drapiert, darunter stehen Platten und Bücher. Die Lautsprecher sind das Herz der Migas Listeningbar in Wedding – und das Herz hat gerade angefangen zu schlagen.

    Ich sitze also an einem Donnerstagabend mit ein paar Freunden im überfüllten Migas. Gerade redeten hier noch alle wild durcheinander, tranken Wein, aßen Käse. Es ging darum, wer wen kennt, um Business, aber kaum um Musik. Dann ein letztes Husten und Räuspern, ein letztes Gläserklirren, es wird still. Und dann diese Stimmen, die in kurzen Intervallen erklingen. Sie sind Teil eines Stücks der amerikanischen Experimentalmusikerin und Akkordeonspielerin Pauline Oliveros.

    Das Migas in der Nähe des S-Bahnhofs Wedding gibt es seit knapp einem Jahr. Ziel ist, dass Menschen sich wieder mehr Zeit nehmen für Musik. Eine Erfahrung des intensiven Zuhörens. Ausgewählte Musik läuft über eine besonders gute und besonders teure Anlagen. Das kann von einem Album der Metalband Black Sabbath oder der Soulsängerin Erykah Badu bis zu Bach-Violinkonzerten alles sein. Oft führt ein Kenner durch den Abend. Wer Teil dieser Erfahrung sein will, muss schweigen – und sich im besten Fall noch ein kleines Bier für fünf Euro kaufen.

    Musik funktionierte nur noch als Fast Food

    Genau das, was ich brauche, dachte ich, und meine Freunde dachten das auch. Wir alle haben lange als Musikjournalisten gearbeitet oder selber Musik produziert, tauschen uns immer noch jede Woche über neue Releases aus. Aber die Art des Musikhörens hat sich verändert. Als Vinyl ein Revival erfuhr, machte ich mit, kaufte mir mit 16 Jahren einen Plattenspieler und gab extrem viel Geld für Platten aus. Ich saß stundenlang alleine oder mit Freunden im Zimmer und hörte zu. Mittlerweile ist der Plattenspieler verstaubt.

    Ich erwische mich jeden Freitag dabei, wie ich bei Spotify durch Hunderte Songs doomscrolle. Ich höre ein paar Sekunden hin, klicke weiter, favorisiere einige Songs, sammle sie in Playlisten, höre mir diese Playlisten nie wieder an. Die Zeit, aber vor allem die Konzentration, um ein Album von vorne bis hinten zu hören, habe ich selten. Das macht mich traurig.

    Ist Musik, frage ich mich, wirklich nur noch ein Hintergrundrauschen? Nur noch ein funktionaler Stimmungsaufheller in Clubs? Ein Mittel für soziales Erleben bei Konzerten? Haben wir es verlernt, Musik zu hören, ohne dabei etwas anderes zu tun?

    Ich erinnere mich an eine transzendentale Erfahrung. Wir lagen auf dem Teppich in meinem WG-Zimmer, das neue Album „Faith in Strangers“ des Musikers Andy Stott lief auf Platte durch. Wir hatten unsere Augen geschlossen, lagen da wie gelähmt, niemand sagte ein Wort. Es gab ein Gefühl der Verbundenheit durch das bloße Zuhören. Nichts anderes als diese Erfahrung erwarte ich mir jetzt auch in der Migas Listeningbar.

    Überhaupt, Listeningbars, eigentlich ein Konzept, das im Japan der 50er Jahre populär war. Sie etablieren sich gerade in Berlin. Als ein weiterer Versuch, ein kollektives Innehalten in einer hektischen, lauten Stadt zu provozieren. Eine Art Achtsamkeitsübung. Yoga, Meditation, Listeningbar. 2017 eröffnete das Rhinocéros in Prenzlauer Berg, wenig später das Neiro in Mitte und das Unkompress in Neukölln. Natürlich waren London und New York noch etwas früher dran als Berlin. Und jetzt wird auch im Migas zugehört.

    Hier ist es karg und kühl, denke ich, kurz bevor ein Mann in schwarzem Rollkragenpullover hinter die Plattenspieler tritt und das erste Stück von Pauline Oliveros anspielt. Es gibt keine Teppiche, keine Sessel, nur diese unbequemen Holzstühle. Die Menschen, die hier sitzen, sprechen überwiegend Englisch, legen viel Wert auf Kleidung, sehen nicht so aus wie die Nerds bei nischigen Experimentalmusik-Konzerten. Es herrscht eine angespannte Stimmung. Eine Frau zeichnet geistesabwesend auf einem Tablet.

    „Wir könnten auch in New York Bushwick sein“, sagt ein Freund. Wer die Codes nicht kennt und bedienen kann, fällt hier auf, denke ich, und mir kommt „Die feinen Unterschiede“ von Pierre Bourdieu in den Sinn. Je nach sozialem Status haben Menschen ihren eigenen Habitus. Geschmack ist nichts Angeborenes, weder bei Mode noch bei Musik.

    Gut aussehen ist wichtiger als zuhören

    Und hier im Migas, da geht es an diesem Abend sehr viel um Geschmack und Status. Um eine angestrengte Selbstpräsentation einer urbanen Boheme, die sich teure Kleidung leisten kann. Ich bekomme das Gefühl, dass viele hier gar nicht gekommen sind, um wirklich zuzuhören. Sondern nur, um später sagen zu können, dass sie da gewesen waren. Ich glaube nicht, dass Pauline Oliveros das gefallen hätte. „Deep Listening, intensives Zuhören, war für sie eine Form des Aktivismus“, erklärt der Mann hinter dem Plattenspieler zwischen zwei Stücken. Heute im Migas ist Deep Listening vor allem eine Form der Selbstdarstellung.

    Zwei Songs vor Schluss verschwinden wir enttäuscht aus dem Migas und gehen in die Kneipe Magendoktor um die Ecke. Hier ist die Musik scheiße, das Bier kostet weniger als die Hälfte, und ein buntes Potpourri an Menschen schreit durcheinander. Geschmäcker aller Klassen treffen aufeinander.

    „Die Musik war gut, aber der Ort war klaustrophobisch und hat einem das Gefühl gegeben, hier nicht hinzugehören“, sagt einer meiner Freunde. Dann erwähnt er einen Bekannten, der eine Woche zuvor im Migas war. Es lief „OK Computer“ von Radiohead, und er war so ergriffen, dass er eine Google-Bewertung schrieb:

    „Gestern Abend im Migas eine intensive Erfahrung gemacht. (…) Es wurde mein absolutes Lieblingsalbum ‚OK Computer‘ von Radiohead gespielt. Und ich habe es seit seiner Veröffentlichung Tausende Male gehört. Und dennoch war es für mich wie ein erstes Mal. So intensiv war diese Erfahrung. So tief gingen die 12 Arrangements in die Ohren bis hin zur Seele. Es war wie eine Zeitreise ins Jahr 1997 und ich musste weinen und hatte fast eine Stunde lang eine gehörige Gänsehaut. Es war einfach beeindruckend und unvergesslich.“

    Das ist sie, die transzendentale Erfahrung. Ich habe so sehr auf die anderen Gäste geachtet, dass ich sie verpasst habe. Ich werde den Plattenspieler anschließen, Deep Listening trainieren und wiederkommen.

    #Berlin #Wedding 12347 #Lindower_Straße 19 #Gastronomie #Musik

  • #Marguerite_Navel (1896-1992)
    https://www.partage-noir.fr/marguerite-navel-1896-1992

    Marguerite Navel née Fort est une chansonnière antimilitariste de la Guerre de 1914-18. Elle est née à Paris et vécut rue des Annelets dans le XVIIIe arrondissement jusqu’à l’âge de six ans. Ses parents vivaient en concubinage et avaient fui leur milieu familial lyonnais pour se réfugier dans la capitale. Son père était un syndicaliste libertaire engagé et délégué syndical. Marguerite Navel se souvenait encore, lorsque je l’ai enregistrée dans les années 1978, du bureau de la Bourse du (…)
    #Charles_d'Avray, #claire_auzias, #CIRA_Marseille, #Partages #Gaston_Couté

  • Berliner Gastronomie: Warum die Bedienung immer häufiger Englisch spricht
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/berliner-gastronomie-warum-die-bedienung-immer-haeufiger-englisch-s


    Von wegen. Das war ma. Sowas kommt von sowasl .

    22.11.2024 von Cedric Rehman - Manchen erscheint es weltläufig, für andere ist es Kulturverfall, für viele ein Ärgernis. Der Rückzug des Deutschen in Cafés hat viele Ursachen.

    Die Siebträgermaschine zischt und surrt im Café Engels im Neuköllner Schillerkiez. Der Duft nach frischen Bohnen steigt in die Nase. Eine Schlange von Kaffeedurstigen wartet geduldig vor dem Tresen. Eine Bedienung, Anfang 20, in androgyner Kluft fragt die Kundschaft nach dem Befinden. „Hi, how are you?“. Dann erkundigt sie sich nach den Vorlieben. Soll in den „Flat White“ lieber „Oatmilk“ oder „Cow“?

    Wer jetzt schon sprachlich überfordert ist, kann beruhigt sein. Hinter dem Tresen des Cafés finde sich immer jemand, der auf Deutsch zumindest die Begriffe „Hafer“- oder „Kuhmilch“ verstehe, versichert eine Mitarbeiterin des Cafés unweit des Tempelhofer Felds auf Nachfrage am Telefon.

    Neuberliner kommen aus der ganzen Welt

    Die deutsche Geschichte und Kultur ist in der Hauptstadt in Stein gemeißelt. Aber für viele aus aller Welt ist Berlin eher Bühne für einen von Subkulturen geprägten Lebensstil als ein historisch gewachsener Ort. Die beiden Welten verlaufen meist friedlich auf parallelen Gleisen. Ausgerechnet bei der Frage, auf welcher Sprache in Berliner Cafés Kaffee und Kuchen bestellt wird, gibt es Zusammenstöße. Manche sprechen von einem Kulturkampf.

    Der CDU-Politiker Jens Spahn machte 2017 in einem Interview mit der Neuen Osnabrücker Zeitung den Aufschlag. Er fühle sich genervt von Berliner Kellnern, die nur Englisch sprechen, erklärte er. Wer in Deutschland arbeite, solle Deutsch sprechen, forderte Spahn. Kritiker unterstellten Spahn in der folgenden Mediendebatte Kleinkariertheit und Provinzdenken. In einer Weltstadt wie Berlin würden nun einmal andere Regeln gelten als im Westmünsterland, aus dem Jens Spahn stammt.

    Die Komikerin Gayle Tufts fordert zum Deutschlernen auf

    Aber auch einer konservativen Haltung unverdächtige Prominente äußeren ihren Unmut über zu viel Englisch in der Gastronomie Berlins. Die 1960 im US-Bundesstaat Massachusetts geborene und seit 1991 in Berlin lebende Komikerin Gayle Tufts echauffierte sich im vergangenen Jahr in einem Beitrag für den Deutschlandfunk Kultur über das Verhalten von in Berliner Cafés arbeiteten US-Amerikanern. „Learn f-ing Deutsch!“, lautete ihr unverblümter Aufruf an alle Englischsprachigen in Berlin. Dabei mischt Tufts in ihren Auftritten als Stand-up-Comedian selbst gern englische und deutsche Begriffe, um sich über Anglizismen und Scheinanglizismen in der deutschen Sprache lustig zu machen.

    Tufts erinnerte in ihrer Kolumne an die Nachwendezeit in Berlin. Damals sei es für alle Ausländer zwingend nötig gewesen, Deutsch zu lernen, auch für US-Amerikaner, erklärte Tufts. Wird es Migranten aus englischsprachigen Ländern heute in Berlin zu einfach gemacht? Geben die ihrer Identität nie ganz sicheren Deutschen ausgerechnet in ihrer Hauptstadt und Kulturmetropole zu leichtfertig ihre Sprache auf, wie eine Kolumnistin der Welt jüngst kritisierte?

    Expats werden privilegiert

    Manche wittern eine Parallelgesellschaft der Privilegierten. Die Mehrheitsgesellschaft würde sogenannten „Expats“, Fachkräften mit hohen Qualifikationen aus dem Ausland, Blasen sprachlicher Dominanz zugestehen, während sie von Geflüchteten maximale Anpassung auch in der Sprache erwarte. „Expats“ kommen meist aus reichen Ländern in der EU oder in Nordamerika, während viele Geflüchtete aus armen Ländern des globalen Südens stammen. Berlin sortiere bei der Akzeptanz von Andersartigkeit nach Herkunft, Lebensstil und vor allem Einkommen.

    Wo nicht auf Deutsch bestellt werden könne, würden Menschen ausgegrenzt, die aus verschiedenen Gründen kein Englisch sprechen, etwa Ältere oder Menschen mit einem niedrigen Bildungshintergrund, sagen Kritiker. Auch viele in der ehemaligen DDR aufgewachsene Ostberliner hatten vor der Wende wenig Berührungspunkte mit der englischen Sprache. Englisch war nur Wahlfach an den Polytechnischen Oberschulen der DDR.

    Die Gastronomie leidet unter Personalmangel

    Der Berliner Hotel- und Gastronomieverband Dehoga verfügt über keine Zahlen, wie verbreitet Englisch in der Berliner Gastronomie ist. Hauptgeschäftsführer Gerrit Buchhorn teilt mit, dass dem Verband das Phänomen bekannt sei. „Ich selbst war vor einiger Zeit auch schon in einem solchen Restaurant“, teilt er per E-Mail mit.

    Auf Nachfrage bei verschiedenen Berliner Cafés ergibt sich ein gemischtes Bild. Die Mitarbeiterin des Cafés Engels verweist auf wirtschaftliche Gründe für die vielen englischsprachigen Kräfte hinter der Kaffeebar. Der Arbeitsmarkt für Jobs in der Gastronomie sei angespannt und Bewerbungen von Deutschsprachigen eher selten. Hinzu käme die Klientel im Schillerkiez. „Viele unserer Gäste aus dem Kiez kommen aus dem Ausland und sprechen Englisch“, sagt die Mitarbeiterin. Um einen guten Service für alle Kunden zu garantieren, spreche zumindest eine Kraft pro Schicht zumindest etwas Deutsch, sagt sie.

    Bestellungen auf Deutsch sind möglich

    Oliver Wazola, Sprecher der Kaffeehauskette „Five Elephants“ mit Standorten in Kreuzberg, Mitte und im Prenzlauer Berg, nennt den Tourismus als weiteren Faktor für mehr Englisch in der Berliner Gastronomie. „Die steigende Bedeutung der englischen Sprache in der Berliner Gastronomie zeigt sich insbesondere seit der Fußball-Weltmeisterschaft 2006, die internationale Besucherströme anlockte“, sagt er.

    Auch Wazola legt Wert darauf, dass Gäste bei „Five Elephants“ auch auf Deutsch bestellen können. Zweisprachigkeit in den Filialen der Kette passe zum Charakter der Weltstadt Berlin, findet Wazola. „Unsere Philosophie ist es, eine offene und inklusive Atmosphäre zu schaffen, die die Vielfalt Berlins widerspiegelt“, erklärt er.
    Die Pandemie riss ein Loch in die Personaldecke

    Laut Gerrit Buchhorn vom Berliner Dehoga hat sich der Fachkräftemangel in der Berliner Gastronomie etwas entspannt und nähere sich der Zahl von 80.000 an. „Allerdings werden viele offene Stellen der Arbeitsagentur gar nicht gemeldet“, sagt er. Laut dem Landesamt für Statistik lag die Zahl der im Gastgewerbe in Berlin tätigen Personen im vergangenen Jahr um mehr als fünf Prozent unter dem Niveau von 2016. Die Corona-Pandemie riss zwischen 2020 und 2022 ein tiefes Loch in die Personaldecke.

    Die Zahl der Beschäftigten in der Branche sank in den Pandemiejahren, Hotels mit eingerechnet, in ganz Deutschland laut einer Studie im Auftrag der Gewerkschaft Nahrung-Genuss-Gaststätten (NGG) und der gewerkschaftsnahen Hans-Böckler-Stiftung um rund 300. 000 von 2,1 Millionen auf 1,8 Millionen. Der Studie zufolge kehrte jeder vierte Mitarbeiter während der Lockdowns seinem Beruf den Rücken.
    Ungelernte Servicekräfte füllen die Lücke

    Dem arbeitgebernahen Institut der deutschen Wirtschaft (IfW) zufolge ist die Entspannung beim Personalmangel neben der Zurückhaltung der Verbraucher in der Wirtschaftskrise vor allem auf die Zunahme der Beschäftigung ungelernter Servicekräfte zurückzuführen. Die Umsätze der Branche sind in Berlin m Sinkflug. Laut Landesamt für Statistik lagen sie im August über sechs Prozent unter dem Ergebnis vom Vorjahresmonat. Um so bemerkenswerter ist, dass Restaurants und Cafés trotz Flaute neue Mitarbeiter auch ohne Erfahrung suchen. Sie finden sie in Berlin unter anderem unter Studierenden aus dem Ausland, die etwas dazuverdienen wollen, aber noch nicht gut Deutsch sprechen.

    Professorin Artemis Alexiadou ist seit 2022 Direktorin des Berliner Leibniz-Zentrums für Allgemeine Sprachwissenschaft (ZAS). Die griechische Sprachwissenschaftlerin rät zu Gelassenheit. Es sei naheliegend, dass in zunehmend internationalen Teams in der Gastronomie mehr Englisch verwendet werde. Sie benutzt den lateinischen Begriff „Lingua franca“, auf Deutsch: Verkehrssprache. Sie ermöglicht Menschen verschiedener Sprachgemeinschaften die Kommunikation. Schwierig werde es, wenn Menschen, die ausschließlich Deutsch sprechen, sich ausgeschlossen fühlten, weil nur noch Englisch gesprochen werde. „Es gilt eine Balance zu finden, im Umgang mit den in Berlin gesprochenen Sprachen“, sagt Alexiadou.

    Menschen aus unterschiedlichen Ländern brauchen eine Verkehrssprache

    In einer Weltstadt sei es nicht ungewöhnlich, dass Menschen verschiedener Herkunft sich einer Lingua franca bedienten. Und die sei auf der ganzen Welt nun mal Englisch. „Auch bei uns am Institut kommen Wissenschaftler aus unterschiedlichen Ländern und besprechen sich auf Englisch“, sagt Alexiadou. Das sei überall auf der Welt Standard in der Forschung. Ähnlich sei es in der Modebranche.

    Gastronomie nicht kommen, ist sich die Professorin sicher. Genaue Erhebungen über die Verbreitung von Englisch in der Berliner Gastronomie kenne auch sie nicht. „Ich denke, die Menschen nehmen Englisch in den Cafés stärker wahr, als es tatsächlich verbreitet ist“, sagt sie.
    Englisch ist auch eine Prestigesprache

    Alexiadou gibt den Kritikern aber in einem Punkt recht. Englisch gilt als Prestigesprache der Gebildeten und würde eher geduldet als andere Fremdsprachen. Englisch kann also von manchen genutzt werden, um Zugehörigkeit zu einer Schicht der Erfolgreichen zu markieren. Das Bild von Expats, die in ihrer Blase auf Dauer einen Bogen um die deutsche Sprache machen könnten, hält die Sprachwissenschaftlerin aber für überzeichnet. Dafür sorgten schon allein die Berliner Ämter, die jeden Neuberliner erwarteten. „Allein mit Englisch kommt man auf Behörden auf Dauer nicht weit“, sagt Alexiadou.

    #Berlin #auf_deutsch #Gastronomie

  • The truffle industry is a big scam. Not just truffle oil, everything
    https://www.tasteatlas.com/truffle-industry-is-a-big-scam


    Vous n’avez réellement jamais bouffé de truffes dans votre vie.

    If you find the smell of restaurants’ truffle dishes foul, it does not mean that you do not like truffles; it could indicate that you have good taste and do not like petroleum on your plate. Unlike that intense gas-like smell, the aroma of real truffles is mild and complex.

    Some will compare the difference between the natural flavor of truffles and the artificial truffle flavor with the difference between sex and sniffing dirty panties. Martha Stewart says: “Many studies have been done with truffle oil. It is fake, synthetic, and awful. Truffle oil should not be in anyone’s kitchen.” Bourdain was the most direct: “Let’s say this once and for all. Truffle oil is not food at all.”

  • „Als würde man an einer Batterie lecken“: Wir haben die Gibson Bar Berlin getestet
    https://www.berliner-zeitung.de/food/gibson-bar-londoner-legende-in-berlin-am-potsdamer-platz-neu-eroeff


    Marian Beke, Aviran Avidan und Omer Gazit (von links) stoßen in der Gibson Bar auf die Gibson Bar an. Ben Fuchs

    Braucht man das ? Na klar, da setzt man sie abgewichsteten Schnösel-Fahrgäste raus. Sollen sie doch fünfundzwanzig Euronen für schräg verpacktes Nichts löhnen. Ordentlichr Dröhnung ab zwohundertfufzich. Bitte schön, wers braucht ...

    https://www.openstreetmap.org/node/84644789 Zwischen Einfahrt Parkpltz Martin-Gropius-Bau und Entwicklungshilfeminister aber in Fahrtrichtung Kreuzberg

    14.11.2024 von Manuel Almeida Vergara - Gibson Bar: Londoner Legende in Berlin am Potsdamer Platz neu eröffnet – wir haben sie getestet

    Ja, es gibt auch Bier. Marian Beke holt eine Flasche aus dem Kühlschrank und hält sie ins schummrige Kneipenlicht. „Berliner Berg“, steht auf dem Etikett, eine kleine, unabhängige Brauerei aus Neukölln. In Bekes neuer Bar unweit des Potsdamer Platzes lässt sich also auch ein gepflegtes Feierabendbier trinken – wobei die Betonung auf „gepflegt“ liegt.

    Denn vor wenigen Wochen hat Marian Beke mit The Gibson seine legendäre Londoner Bar in Berlin wiedereröffnet: Der Name ist geblieben, der Schwerpunkt auf absurd aufwendigen Cocktails auch, selbst einen Dresscode gibt es. „Shorts, Sneaker, Sportswear und Basecaps sind nicht gestattet“, so steht es ein bisschen arg rigide auf der Gibson-Webseite.

    In Großbritannien hatte Beke mit diesem Konzept großen Erfolg; immer wieder belegte seine Bar, die er zwischen 2016 und 2023 im Londoner Stadtteil Finsbury führte, auf den einschlägigen Ranglisten der weltbesten Bars einen der oberen Plätze. Auch Marian Beke selbst gilt international als einer der herausragendsten Barkeeper und wurde für seine aromenreichen Drinks mit vielen Preisen ausgezeichnet.

    Der „Sea Sparkle Martini“ wird in einer Muschel serviert. Ben Fuchs

    Umso überraschender klingt es, wenn er sagt: „Wir nehmen die Getränke an sich natürlich sehr ernst, aber eigentlich kommen sie erst an zweiter Stelle.“ Viel wichtiger sei das ganze Drumherum, so Beker, die Atmosphäre der Bar, die Dekoration der Drinks. Das trifft sich mit den Worten Aviran Avidans, der neben dem Gastronomen Omer Gazit als Inhaber der Bar fungiert. Ein Abend in der Gibson Bar solle eine „Experience“ sein, sagt er immer wieder – ein echtes Erlebnis.

    Der klassische „Gibson Martini“ wird mit einigen Brocken Parmesan serviert

    Aviran Avidan war es auch, der The Gibson überhaupt nach Berlin geholt hat. Die Räumlichkeiten seiner Bar in London hatte Marian Beke räumen müssen, der Mietvertrag war ausgelaufen. „Eigentlich fehlt so etwas doch noch in Berlin“, habe Avidan damals zu seinem Freund gesagt, und so wiederholt er es auch heute: „Wir wollten ein bisschen Londoner Barkultur nach Berlin bringen, etwas, das es hier noch nicht gibt.“

    Avidan, der zuvor viele andere Clubs und Bars geleitet hatte, darunter zwischenzeitlich auch die berühmte Bellboy Bar am Gendarmenmarkt, meint damit ein distinguierteres, auch teureres Barangebot, wie es in dieser Stadt viel seltener zu finden ist als in der britischen Metropole. Hinzu kommt eine noble Ausstattung, viel Samt, viel Messing – keine unverputzten Wände und abgewetzten Flohmarkt-Sofas, wie sie die typischen Berliner Bars dominieren.

    Marian Beke zählt zu den besten Barkeepern der Welt und ist gerade erst von London nach Berlin gezogen. Ben Fuchs

    Die Signature Drinks, die signifikanten Cocktails also, kosten in der Gibson Bar um die 20 Euro. „Das mag nach viel klingen, ist es aber gar nicht für das, was man dafür bekommt“, sagt Avidan. The Gibson verstünden er und sein Barkeeper als eine Art „Restaurant für Getränke“, serviert würden „Cocktails in Fine-Dining-Qualität“.

    Zum „All that Buzz“ sollen die Gäste auf einer Blüte herumkauen

    Als wollte er den schmackhaften Beweis antreten, rührt und schüttelt Marian Beke längst an einem ersten Exemplar zum Probieren: dem klassischen „Gibson Martini“, der 1908 auf Wunsch des berühmten Illustrators Charles Dana Gibson erfunden worden sein soll, und der auch Bekes Bar ihren Namen gab. Der größte Unterschied zum klassischen Martini ist das Zwiebelchen, das statt der Olive in das Glas kommt; so einfach ist das – oder eben auch nicht.

    „Wir arbeiten mit doppelt eingelegten Zwiebeln, in Apfelessig für die Schärfe und Balsamico für die Süße, außerdem benutzen wir unseren eigenen Wermut und einen Gin mit Aromen von geräucherter, gesalzener Butter“, erklärt Beke. Tatsächlich schmeckt die Martini-Variation komplexer, allerdings auch ganz schön stark.

    „Don’t Be a Peacock“ ist als Cocktail kaum zu erkennen. Ben Fuchs

    Dafür liegen neben dem silbrig glänzenden, geeisten Glas – eine Sonderanfertigung aus Nickel, damit kein metallischer Geschmack den Trinkgenuss stört – noch ein paar grob gebrochene Stücke Parmesan. „Die haben viel Protein und können so dem Alkohol entgegenwirken“, sagt Beke, der längst schon am nächsten Cocktail werkelt.

    „Mr. Octopussy“ bringt den Geschmack von Austern ins Glas

    Zu „All that Buzz“, einer Mischung aus Shiso-Gin, Earl-Grey-Tee, dem Bergamotte-Likör Italicus, Saft der pinken Grapefruit, Timut-Pfeffer, Zitronengras und Tonic, reicht Beke eine kleine Jambú-Blüte. Auf dem als „Electric Flower“ bekannten Gewächs solle man ein bisschen herumkauen, bis ein prickelndes Gefühl auf der Zunge entsteht. „Ein bisschen so, als würde man an einer Batterie lecken“, beschreibt Beke – und behält recht. Das intensive Kribbeln ist ungewohnt, passt aber tatsächlich gut zum frischen Drink, den Beke in einer LED-beleuchteten Glühbirne serviert.

    Überhaupt, die Gläser, die Deko – sie sind in der Gibson Bar besonders ausgefallen und werden nicht selten von Beke und seinem Team selbst gebastelt. Vom schnöden Schirmchen ist man hier jedenfalls ganz weit weg – stattdessen werden Drinks mal in einer Muschel, mal in einem statuenhaften Pfauenkopf serviert, mit qualmenden Räucherstäbchen oder bunt blinkenden Details dekoriert. Die Cocktails sind als solche kaum zu erkennen; fast erinnern die aufwendigen Aufbauten an Miniatur-Bühnenbilder.

    Unverputzte Wände und abgewetzte Flohmarkt-Sofas suchen Gäste in der Gibson Bar vergebens. Ben Fuchs

    Da kommt „Mr. Octopussy“, den Marian Beke als nächstes serviert, beinahe dezent daher: ein Becher mit Krakenarmen als Stiel, allerdings gut und gerne 40 Zentimeter hoch. Darin schwimmt eine Mischung unter anderem aus Vodka, Champagner und frischen Blättern der Austernpflanze. Letztere hat mit der Muschel nichts zu tun, soll aber nach ihr schmecken – „wir wollten Vodka, Champagner und Austern, die ja ohnehin gut zusammenpassen, in ein Getränk bringen.“ Und wirklich: Der Drink schmeckt nach der Meeresfrucht, sogar ziemlich intensiv, dazu gibt es ein Schälchen Zitronensorbet.

    Austern lassen sich in der Gibson Bar übrigens auch in Reinform bestellen, so wie einige andere Leckereien. Ein Besuch soll schließlich eine echte „Experience“ sein, wie Aviran Avidan noch einmal sagt, als er die kleine Karte mit Barfood aufschlägt. Darauf steht eine Art Snack-Set aus Salzigem und Süßem, das sich für 34 Euro pro Person bestellen lässt, darunter klitzekleine Chicken Sandwiches, Aal-Krustade und Stilton-Käsecracker, Macarons und Madeleines.

    Die Snacks habe man mit einem befreundeten Sternekoch erarbeitet, sagt Aviran Avidan gerade – und schon ist Marian Beke in einem Hinterzimmer verschwunden. Als wollte er den schmackhaften Beweis antreten, bringt er die Barfood-Variationen heran. Nicht auf einer schnöden Platte natürlich, sondern auf einer Messing-Etagere in Kranichform.

    The Gibson Bar Berlin. Stresemannstraße 95, 10963 Berlin. So–Do 18–3 Uhr, Fr–Sa 18–4 Uhr. www.gibson-bar.com

    #Stresemannstraße #Kreuzberg #Gastromonie #Cocktailbar