• Pour produire toujours plus de gaz de schiste, TotalEnergies profite de la faiblesse des autorités texanes
    https://disclose.ngo/fr/article/pour-produire-toujours-plus-de-gaz-de-schiste-totalenergies-profite-de-la-

    Dans la ville d’Arlignton, au Texas, des habitants se mobilisent contre TotalEnergies dont la production de gaz de schiste a explosé ces dernières années. En réaction à leur influence grandissante, la multinationale française s’organise. À coup de billets verts. Lire l’article

  • Comment nous avons enquêté sur le gaz de schiste de TotalEnergies au Texas
    https://disclose.ngo/fr/article/comment-nous-avons-enquete-sur-le-gaz-de-schiste-de-totalenergies-au-texas

    Disclose poursuit son incursion dans l’industrie du gaz fossile. Dans une nouvelle enquête publiée mardi 26 septembre, notre journaliste Alexander Abdelilah s’est rendu au Texas, où TotalEnergies exploite 1 700 gisements de gaz de schite. Carnet de reportage. Lire l’article

  • Gaz de schiste : l’État français dissimule des importations massives depuis les États-Unis
    https://disclose.ngo/fr/article/gaz-de-schiste-etat-francais-dissimule-des-importations-massives-depuis-le

    Depuis fin 2021, la France a importé plus de 4,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) issu quasi exclusivement de gaz de schiste. Ce gaz ultra-polluant a notamment été acheté par le groupe Engie, dont l’État français est l’actionnaire de référence. Lire l’article

  • Métaux rares, transition énergétique et capitalisme vert
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/https:/mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/01/23/metaux-rares-transition-energetique-et-capitalisme-vert_4727

    Mais ces formules restent bien creuses. Pour reprendre le titre d’un rapport de plusieurs centaines d’experts publié en juin 2022, «  la #transition_énergétique n’a pas lieu  ». En effet, à ce jour, 80 % des #énergies utilisées dans le monde sont toujours produites à partir de pétrole, de gaz et de charbon. Pire, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les États ont relancé les productions d’énergie les plus polluantes  : centrales au charbon, #gaz_de_schiste importé des #États-Unis, car sa production est toujours interdite dans l’#Union_européenne du fait de ses conséquences néfastes sur l’#environnement. Les dirigeants de ce monde n’ont jamais autant parlé d’écologie, mais pas grand-chose ne change en réalité. Dans le système capitaliste, les maîtres de l’économie ne sont prêts à envisager des évolutions que (...)

    – Les #métaux, #pétrole du 21e siècle  ?
    – La lutte des capitalistes et de leurs États pour les #matières_premières
    – La #Chine, premier producteur de métaux rares… pour le plus grand profit des capitalistes occidentaux
    – L’État chinois face à l’#impérialisme
    – La politique des trusts  : satisfaire les actionnaires plutôt que creuser des #mines
    – Il n’y a pas de #capitalisme_vert  ! Le seul avenir, c’est le #communisme  !

  • Titane, pétrole, fer, gaz, manganèse… Le contrôle des ressources fossiles et des minerais enfouis dans le territoire ukrainien est au cœur du conflit.
    Origine de ces informations : Reporterre https://reporterre.net/Un-enjeu-cache-de-la-guerre-en-Ukraine-les-matieres-premieres

    Les médias qui font semblant de nous informer sur ce qui se passe en Ukraine en sont à parler d’affrontements religieux entre la catholicisme et la religion orthodoxe. Une guerre de religion en somme.

    Et pourtant,
    L’accaparement des matières premières enfouies sous le sol ukrainien est à la racine d’un conflit où les voix des puissances nationales et industrielles priment sur celles des Ukrainiens.

    Depuis 2014, le rapprochement des gouvernements ukrainiens avec les puissances occidentales a permis aux États-Unis et à l’Union européenne de planifier l’extraction des matières premières de ce pays richement doté.

    En 2010, d’importants gisements de #gaz_de_schiste ont été découverts en Ukraine. En 2013, les permis ont été attribués aux sociétés étasuniennes #Shell et #Chevron. Sur fond de corruption.

    Le gigantesque projet d’extraction de Yuzivska a déclenché l’opposition des habitants de la région, qui se sont mobilisés contre les pollutions des eaux qui résulteraient de la fracturation hydraulique.

    Au même moment, l’exploitation d’hydrocarbures à l’est de la Crimée visant à produire 3 millions de tonnes de #pétrole par an démarre.
    L’annexion de la Crimée », par la Russie a mis cette exploitation pétroliére en stand by.

    Les conquêtes de 2014 ont permis à la Russie « de contrôler la moitié du pétrole conventionnel de l’Ukraine, 72 % de son #gaz naturel, et l’essentiel de sa production et de ses réserves de charbon ». Ces dernières sont situées dans le Donbass.

    Le sous-sol du pays recèle des gisements considérables estimés par les services de géologie ukrainiens à une valeur de 7 500 milliards de dollars.

    L’Ukraine est classée au cinquième rang mondial pour ses réserves en #fer, en #graphite et en #manganèse — deux éléments critiques pour la production de batteries électriques.

    Elle est aussi sixième productrice mondiale de #titane, métal stratégique pour la production aéronautique, et recèle d’importants gisements de #lithium, de #cuivre, de #cobalt et de #terres_rares.

    Il y a aussi du #zirconium, utilisé aux trois quarts pour le nucléaire ; de #scandium, sous-produit de la métallurgie du titane utilisé dans les piles à combustible et les alliages ultralégers de l’aéronautique ; ou encore de #molybdène, employé dans les superalliages, les écrans et les puces électroniques.

    Pour la fabrication de semi-conducteurs, l’industrie étasunienne est par ailleurs dépendante à 90 % du #néon de qualité ultrapure produit à Odessa à partir du gaz issu des acieries.

    L’Ukraine s’était engagée à privatiser ses mines et son industrie métallurgique, à collaborer avec les services géologiques européen.

    À partir de 2016, le gouvernement ukrainien a commencé à vendre ses permis miniers par le biais d’enchères électroniques.

    Tous ces gisements de minerais sont aussi stratégiques pour les pays de l’Otan qu’ils le sont pour la Russie.

    L’agression russe de l’Ukraine a donc aussi pour toile de fond cet affrontement pour l’approvisionnement en matières critiques, dont la première victime est la population ukrainienne.

    En ce moment, tout le monde promet ou prête de l’argent à l’Ukraine.

    Quelle marge de manœuvre restera-t-il aux dirigeants du pays quand il faudra rembourser les dizaines de milliards d’euros de prêts contractés auprès de la BERD, de la Banque mondiale, des États-Unis et des pays européens qui convoitent ses ressources naturelles ?

    Une fois la guerre terminée, les Ukrainiens n’auront-ils pas la mauvaise surprise de découvrir que pendant qu’ils tentaient de survivre aux assauts et aux bombardements russes, leurs régions ont été vendues aux entreprises minières et gazières ?

    #ukraine #économie #guerre #otan #usa #énergie #ue #géopolitique #matières_premières #Russie #Donbass

  • Au-delà des gazoducs Nord Stream, le méthane fuit un peu partout sur le globe vajo avec afp - RTS

    Des dizaines de milliers de tonnes de méthane se sont échappées des gazoducs Nord Stream 1 et 2. Mais pour les spécialistes, cet événement n’est qu’un incident parmi des milliers d’autres qui se produisent chaque année à travers le monde.


    Carte montrant la localisation des principaux gazoducs et les principales sources d’émission de méthane liées à l’industrie pétrolière et gazière. © Kayrros Inc., Esri, HERE, Garmin, FAO, NOAA, USGS, OpenStreetMap contributors, and the GIS User Community

    Les fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2 dues à un sabotage présumé en mer Baltique ont relâché quelque 70’000 tonnes de méthane (lire encadré), puissant gaz à effet de serre, selon une estimation mercredi de chercheurs français à partir d’observations atmosphériques. L’armée danoise avait publié sur Twitter des photos et vidéos de trois bouillonnements à la surface de la mer Baltique. Ces « jacuzzis » géants mesurent de 200 mètres à 1 kilomètre de diamètre.

    « Ce sont des chiffres importants, équivalents à 2% des émissions françaises ou aux émissions d’une ville comme Paris sur un an, ce n’est pas une bonne nouvelle, mais pas une bombe climatique », a relevé Philippe Ciais, chercheur au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.

    Ces estimations sont bien moins élevées que les premières produites par des experts ou ONG dans les jours suivant les explosions sur les gazoducs le 26 septembre, qui se fondaient sur des estimations des quantités de gaz contenues dans les tuyaux. Plusieurs les évaluaient autour de 300’000 tonnes. Les chercheurs du CEA ont toutefois souligné que cette première étude devrait quoi qu’il en soit « être confirmée par d’autres modélisateurs ».

    Des fuites, pas des événements isolés
    Ce n’est pas la première fois que des fuites causées par l’industrie des hydrocarbures ont lieu. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a souvent pointé les quantités énormes de méthane qui fuient chaque année des installations de production d’énergies fossiles à travers le monde.

    Pour 2021, elle avait estimé que ces fuites mondiales équivalaient à la totalité de la consommation de gaz du secteur énergétique en Europe. Quant aux infrastructures gazières mondiales, souvent mal entretenues, elles perdraient à cause de fuites environ 10% des quantités transportées.

    Début 2022, des chercheurs du CNRS, dont Thomas Lauvaux, associés à la société Kayrros https://www.cnrs.fr/fr/des-emissions-massives-de-methane-par-lindustrie-petroliere-et-gaziere-detectee , ont cartographié 1800 panaches de méthane à travers le globe et visibles sur des images satellites. « On se doute que ces fuites sont courantes et datent de plusieurs décennies. Mais formellement, on est remonté jusqu’en 2019, année des premiers satellites capables de voir ce phénomène », explique Thomas Lauvaux, jeudi dans l’émission de la RTS Tout un monde.

    Selon une étude du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, les émissions de méthane ont augmenté de près de 10% sur la dernière décennie et proviennent pour 22% de l’exploitation du pétrole et du gaz.

    Les fuites se produisent majoritairement dans les « grands bassins gaziers » aux Etats-Unis, en Algérie, au Turkménistan, en Russie ou encore en Iran. « Chez tous les producteurs de gaz et de pétrole, on voit régulièrement des fuites énormes sortir de leurs installations », indique-t-il.

    Manque de transparence
    Ces rejets sont provoqués par des fuites accidentelles « de quelques jours à quelques semaines », par des fuites quasi continues dues à l’ancienneté des installations et par des opérations de maintenance, « qui représentent près de la moitié des détections ». « Pour sécuriser la zone, on laisse les gazoducs à l’air libre ventiler le gaz dans l’atmosphère », décrit Thomas Lauvaux.

    Jusqu’à présent, il y avait une « forme de minimisation » des fuites qui étaient mises sur le compte de « rares accidents ». « On se rend compte qu’on est bien au-delà du simple accident », dit-il. Le chercheur dénonce un manque de transparence qui ne permet pas aux gouvernements d’agir. Il estime qu’il faudrait davantage de satellites et de moyens humains pour pouvoir suivre l’ensemble des fuites sur la planète.

    Le méthane, fort pouvoir réchauffant à court terme
    La gaz naturel est principalement composé de méthane, à l’effet de réchauffement 80 fois plus important que celui du CO2 sur un horizon de 10 à 20 ans. Il est considéré comme responsable de près du tiers du réchauffement de la planète déjà enregistré.

    Toutefois, sa durée de vie dans l’atmosphère est relativement courte, une dizaine d’années, contre des décennies, voire des centaines d’années pour le CO2. Au contact de l’eau, une partie de ce méthane va s’oxyder et se transformer en CO2.

    « Sur le long terme, on pourrait presque ignorer le méthane. Mais sur les objectifs à court terme, 2030, que l’Union européenne et l’ONU se sont fixés, le méthane a un rôle très important à jouer », estime Thomas Lauvaux, professeur à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, spécialiste des sciences du climat.

    Source : https://www.rts.ch/info/monde/13443237-audela-des-gazoducs-nord-stream-le-methane-fuit-un-peu-partout-sur-le-g

    #climat #méthane #gazoducs #énergie #pollution #methane #gaz #co2 #gaz_de_schiste #réalité #pollution #fuites #réchauffement

  • Aux États-Unis, les opérateurs de #gaz_de_schiste laissent fuir le #méthane, suite au Covid
    https://reporterre.net/Aux-Etats-Unis-les-operateurs-de-gaz-de-schiste-laissent-fuir-le-methane

    [...]la chute des prix du pétrole et du gaz [...] a entraîné l’abandon de trois millions de puits de forage de gaz de schiste. Ces puits ne sont plus rentables. Mais [...] les opérateurs laissent fuir le méthane dans l’air [...]

    Et de mémoire le méthane est 16x plus « à effet de serre » que le CO^2...

    #climat #rechauffement

    C’est typiquement le genre de choses qui fait détester le capitalisme. « Je viens, j’exploite, je jette et je laisse la société dans la merde... »

  • En plein krach, la finance française mise encore sur le pétrole et le gaz de schiste
    https://reporterre.net/En-plein-krach-la-finance-francaise-mise-encore-sur-le-petrole-et-le-gaz

    « Les banques et investisseurs français s’entêtent à soutenir massivement l’une des industries les plus sévèrement frappées par la crise, et les plus nocives pour les populations, l’environnement et le climat : les pétrole et gaz de schiste nord-américains. » C’est ce que révèle, ce mercredi 13 mai, le nouveau rapport des Amis de la Terre France et de Reclaim Finance intitulé « La Place financière de Paris au fond du puits : le pari perdant des banques et investisseurs français sur le pétrole et gaz de schiste ». Les deux ONG appellent à l’arrêt des soutiens financiers publics et privés à ce secteur. Elles dévoilent ces données alors que les grands groupes financiers français débutent, ces jours-ci, des assemblées générales annuelles à huis clos.

    #rapport_climat #dérèglement_climatique #pétrole #gaz_de_schiste

  • Jim Ratcliffe, le richissime patron britannique supporter du Brexit, du #Gaz_de_schiste et exilé fiscal
    https://www.bastamag.net/Milliardaires-Oligarques-Europe-Inegalites-Brexit-Ratcliffe-GazDeSchiste-P

    Après des mois de doute, le Brexit est bel et bien effectif ce 31 janvier. L’un des hommes les plus riches du Royaume Uni, Jim Ratcliffe, en est un grand défenseur. Portrait du milliardaire de la pétrochimie et de son entreprise. Alors que les inégalités s’accroissent, que les plus fortunés concentrent toujours plus de richesses entre leurs mains, Basta ! regarde ce qui se cache derrière les légendes dorées des milliardaires européens. Comment ont-ils construit leur fortune ? Quelle est leur (...) #Décrypter

    / #Capitalisme, #Europe, Quel avenir pour la construction européenne ?, Gaz de schiste, #Multinationales, A la une, (...)

    #Quel_avenir_pour_la_construction_européenne_ ? #Climat

  • La #révolte contre l’extraction des #gaz_de_schiste en #Ardèche : L’attachement au #territoire comme enjeu politique

    Décembre 2010. On fête la fin de l’année dans les foyers ardéchois. On ne songe pas que la spéculation et les tensions sur le marché de l’énergie, qui sont à l’origine des projets d’exploitation des gaz de schistes un peu partout dans le monde, puissent avoir des conséquences directes dans ce coin préservé autour de Villeneuve de Berg. Et pourtant, c’est bien sûr l’Ardèche que la compagnie Schuepbach a jeté son dévolu, en signant en mars 2010 un Permis exclusif de recherche (PER) avec le ministre de l’Environnement de l’époque, Jean-Louis Borloo, sans aucune forme de concertation, à l’insu de la population locale. Ce n’est que l’un des 61 PER signés à cette époque, principalement répartis dans le Sud-Est de la France et le Bassin Parisien. Même si des mouvements similaires se sont développés, notamment au Québec, il est difficile de retrouver l’élément déclencheur du soulèvement contre ce permis d’exploration en Ardèche, dont l’ampleur ne pouvait être présagée.

    Les premiers à s’être mobilisés et qui, d’ailleurs ne s’attendaient pas à se retrouver si nombreux, se sont vite sentis « dépassés » par la force du mouvement |1|. Beaucoup se sont levés d’un seul bloc pour exprimer un refus radical de tels projets. Très vite, les réunions d’information font salles combles et des collectifs naissent dans chaque village. Le non au gaz de schiste emporte l’adhésion du plus grand nombre, au-delà de clivages politiques traditionnels. La révolte s’organise : autocollants, t-shirts, affiches, mais aussi échange de réflexions et construction collective. Christophe Tourre, du collectif 07, se plaît à rappeler le dicton « En Cévennes, les révoltes peuvent être comme les crues : elles peuvent être soudaines et terribles |2| ». Cette mobilisation « explosive », selon les termes des militants, réanime le passé de révolte des Cévennes, des camisards aux maquisards. Le 26 février 2011, plus de 15 000 personnes se rassemblent dans une grande manifestation à Villeneuve-de-Berg, relayée par la presse nationale : du jamais vu, même lors de la réforme des retraites de 2010, dernière illustration en date des grands rassemblements dans la région. Il faut dire que de nombreuses personnes venues de la France entière et des collectifs découvrent l’existence des permis en France.

    Pourtant, dans de nombreuses régions concernées par des permis d’exploration similaires, la mobilisation n’a pas été aussi fulgurante et massive. Il faut comprendre l’émotion, la colère qui a entraîné les débuts de cette mobilisation. Le fait de ne pas avoir été consulté ni prévenu, dans une région traditionnellement méfiante face au pouvoir central, y est sans doute pour quelque chose et a été vécu comme un dénigrement et une violence injuste de la part des gouvernants. Mais toutes les agressions ne mènent pas à la révolte : la crise et le chômage ébranlent les bases de notre modèle social de manière fatale, les inégalités explosent, sans que des mouvements sociaux puissent véritablement s’en saisir. On note souvent la faiblesse numérique du mouvement des Indignés ou des militants contre le nucléaire en France, malgré l’opinion plutôt favorable à leur égard. Mais pour les militants interrogés, le gaz de schiste apparaît comme « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Il faut lever la tête et se révolter. Quitte à inventer un moyen pacifique de bloquer des camions. Car cette fois-ci, c’est la vie du territoire qui est en jeu.

    Cet élan nous a interpellés, nous chercheurs en sciences humaines et sociales (géographie-tourisme, architecture- aménagement, philosophie) qui travaillons autour des questions de territoire et d’habiter. Nous avons voulu comprendre ce qui a fait l’ampleur de cette révolte et ce dont elle témoigne à plus long terme. Sous le nom de l’équipe Echolocate |3| (Lucinda Groueff, Brice Julien, Claire Revol) nous nous sommes rendus en Ardèche en août 2011 en tant qu’observateurs pour mieux comprendre les ressorts de la mobilisation ardéchoise contre les gaz de schistes.

    L’ampleur de cette mobilisation et le constat d’une affection certaine portée à ce territoire par ses habitants, nous a motivés pour mobiliser nos outils professionnels et approfondir des intuitions. L’équipe s’affranchit d’un cadre scientifique préétabli pour expérimenter une approche hybride et sensible, laissant place à l’affect et à la rencontre. Ainsi nous proposons un regard sur la mobilisation ardéchoise qui entremêle références en sciences sociales et expériences individuelles. Nous avons mené des entretiens filmés avec des habitants – parfois militants – et des explorations du territoire également enregistrées. Nous travaillons à la réalisation de textes et d’un web-documentaire pour éclairer ces événements à l’aide des connaissances de nos disciplines et nos passions. L’approche filmique nous permet de nous saisir et de témoigner des dimensions émotionnelles de la mobilisation chez les habitants. Le croisement de méthodologies diverses témoigne d’une volonté de comprendre, en tant que citoyens, au-delà du seul cadre de la démarche scientifique.

    Une chose nous a frappés, c’est que cette révolte, cette lutte, n’est pas identifiée par ses protagonistes comme un conflit social où se distinguent des rapports sociaux, et où l’on combat pour des idées abstraites : il s’ancre dans un territoire et il est une lutte pour le territoire. « Dans les raisons qui font que cela a fonctionné, il y a le fait que les gens se sont sentis agressés par rapport à quelque chose dont ils sont très proches : leur terre, leur territoire |4| », analyse Michel Mariton, porte-parole du collectif 07, et président de l’Association Viginature qui avait mené d’autres combats environnementaux sur la commune de Lagorce. « C’est une agression contre la vie au pays » |5| inédite, nous dit Jean-Louis Chopy (également porte-parole du collectif 07). Ce constat se retrouvera chez plusieurs personnes interrogées : c’est l’attachement au territoire qui est le moteur de la révolte. Mais la défense du territoire n’est pas ici comprise dans un sens identitaire où le « nous » se retrouve face au « eux » des personnes ou des acteurs jugés extérieurs. De même, se défendre contre l’exploitation des gaz de schistes n’est pas s’exempter de risques environnementaux qui sont la conséquence de modes de vie que tous partagent. Autrement dit, il est impossible de considérer ce mouvement comme la seule expression du syndrome NIMBY (Not In My BackYard – j’accepte l’extraction des gaz de schistes pour subvenir à mes besoins en énergie mais pas chez moi) ou d’un attachement au territoire seulement conservateur.

    L’attachement au territoire qui impulse ce mouvement permet d’envisager le territoire |6|, dans sa globalité, comme un bien commun à soigner et à prendre en charge, en particulier pour ce qui est de ses ressources naturelles (eau) et de l’énergie. Ainsi, la mobilisation forge une légitimité pour les habitants à organiser ce qui relève de ces ressources communes, l’appropria
    tion du territoire de vie par ses habitants pouvant être porteuse d’une dimension révolutionnaire, comme le décrit le géographe marxiste David Harvey s’inspirant du droit à la ville de Henri Lefebvre |7|. Ce qui mobilise dans une telle lutte, au-delà de motifs idéaux (le combat environnemental, les valeurs démocratiques), c’est une appropriation du territoire qui repose sur un attachement.
    L’« explosion » du mouvement et sa structuration

    La construction du collectif 07

    Une véritable « explosion ». C’est ainsi que l’on nous a décrits le début de ce mouvement. Au départ, il y a des personnes d’horizons divers, tous militants, mais il est bien difficile de discerner qui a tiré la sonnette d’alarme en premier. « L’alerte a été l’envoi d’un article de Cap 21, de Corinne Lepage, qui faisait le compte rendu de la situation à l’échelle internationale |8| » se souvient Jean-Louis Chopy, l’un des porte-parole du collectif 07 contre les gaz de schiste, qui est aussi président de la Frapna Ardèche |9|. Pour Guillaume Vermorel, également investi dans le collectif 07, c’est par les réseaux militants d’Europe Écologie Les Verts que l’information est parvenue. Pour Claude Pradal, maire de Villeneuve de Berg, c’est un article paru dans la revue Sciences et avenir. Si différentes forces politiques, syndicales et associatives étaient en présence, toutes se sont accordées pour que le mouvement soit une fédération citoyenne, car cette forme particulière semblait être la seule qui puisse lui convenir. L’information se diffuse d’abord sur internet et dans ces réseaux militants. Puis une première réunion d’information a lieu le 26 janvier 2011 à Saint-Sernin (07), rassemblant plus de 800 personnes. Des réunions d’information sont organisées dans chaque village, et touchent beaucoup de personnes (selon le collectif 07, environ 20 000).

    Au départ, c’est surtout la technique de la fracturation hydraulique et ses effets qui sont expliqués à l’aide de power-points. Puis des extraits du film Gazland de Josh Fox, enquêtant sur les effets néfastes sur la santé et l’environnement de l’exploitation des gaz de schiste aux États-Unis depuis dix ans, et dont les images chocs éveillent les consciences. Une version courte de vingt minutes est ensuite créée, avec des sous-titres et des doublages pour faciliter la compréhension des personnes qui ne lisent pas assez vite ou qui sont loin des écrans dans les salles, souvent combles. L’information se relaie rapidement, des pancartes et des banderoles fleurissent au bord des routes. Sur internet, de nombreux blogs |10| apparaissent ainsi que des vidéos explicatives sur la fracturation hydraulique, les textes juridiques et leur application administrative. En particulier les vidéos de Guillaume Vermorel, l’un des porte-parole du mouvement, enseignant dans le domaine des énergies renouvelables, donc technicien et pédagogue, sont très regardées. Des collectifs se créent au rythme des réunions, dans chaque village. Il faut insister sur le fait que les initiateurs du mouvement ont été surpris de l’ampleur du mouvement et que l’organisation du mouvement s’est faite petit à petit, en essayant de trouver une forme qui puisse contenir cette prolifération de collectifs et les maintenir rassemblés : cette organisation est issue de la discussion collective des militants, à partir de la « base ».

    Ces collectifs locaux se regroupent donc au sein d’un collectif plus large, le « collectif 07 stop au gaz de schiste », qui adopte dès le départ un fonctionnement horizontal : il n’y a pas de leader du mouvement mais un simple porte-parolat, et les décisions ne sont pas prises par des dirigeants, elles sont discutées collectivement. Chaque collectif, association ou parti politique qui s’inscrit dans le collectif 07 est représenté par deux personnes dans chaque réunion mensuelle. Les collectifs de chaque village adhèrent, ainsi que des partis politiques et des associations. Le mot d’ordre est d’emblée « stop au gaz de schiste. Ni ici, ni ailleurs. Ni aujourd’hui, ni demain ». En effet, le collectif 07 ne réclame pas seulement l’abrogation des permis qui concerne son territoire mais de tous les permis en France. Il s’oppose sans distinction à toute forme d’exploitation des hydrocarbures de roche-mère qui nécessiteraient la stimulation de la roche lors de leurs extractions, et pour lesquels on retrouve les mêmes risques quel que soit le nom de la technique utilisée. Au-delà du simple « non au gaz de schiste », il se porte en faveur d’un débat participatif sur la question énergétique (débat qui reste inédit au niveau national) et de l’encouragement des énergies renouvelables. La solidarité avec les autres territoires, au niveau national ou international, fait aussi partie de ce positionnement |11|. Dès le début, des liens sont créés avec des collectifs qui agissent en France, notamment à travers la coordination nationale des collectifs, et avec des collectifs à travers le monde, en particulier avec le Québec, qui connaît aussi une forte mobilisation contre l’exploitation des gaz de schiste. Un réseau de collectifs émerge aussi au niveau de la région Rhône-Alpes. Il s’agit avant tout de connaître la situation dans d’autres régions, et parfois d’élaborer des actions communes.

    Le rôle principal du collectif 07 est de centraliser les informations pour mutualiser les moyens. À cet effet, un site internet est créé, géré par Christophe Tourre. Celui-ci contient des documents pédagogiques et explicatifs, les communiqués du collectif 07, des articles, des revues de presse locale, nationale et internationale, l’annonce des événements à venir dans les agendas… Il émerge directement du fonctionnement du collectif 07. La liste de diffusion, auquel chacun peut souscrire, permet de livrer les dernières informations ou de faire passer des alertes. C’est cette information efficace qui a permis au collectif 07 de rassembler environ 20 000 personnes lors d’une grande manifestation à Villeneuve de Berg, un mois seulement après la première réunion d’information, le 26 février 2011. Cette réussite montre l’ampleur et la force du mouvement, car un tel rassemblement était inédit dans la région, si l’on compare avec des mouvements bien suivis comme celui contre la réforme des retraites en 2010. Nous chercherons à comprendre plus loin ce qui fédère au-delà des clivages politiques traditionnels.

    L’activité du collectif n’est pas seulement celle des réseaux du web, même si Internet a un rôle important dans la recherche d’informations, la centralisation et la diffusion : le mouvement s’ancre dans le territoire. Aux banderoles s’ajoutent d’autres supports de communication : les collectifs créent des t-shirts, des badges, des autocollants, des tracts, des affiches… qui sont fortement visibles et très vite diffusés. On croise fréquemment des voitures qui arborent ces symboles de la lutte et qui invitent à s’informer. Le collectif crée son identité visuelle : logo avec le masque à gaz, et les couleurs reprises sur tous les supports : noir (qui rappelle les hydrocarbures) et bleu, car le cœur de la bataille, au-delà du problème énergétique, est la préservation de la ressource en eau. Et surtout, il correspond à une dynamique collective : des réunions des collectifs locaux (dans chaque village) se déroulent à un rythme souvent hebdomadaire, recréant ce que les aînés avaient connu sous le nom de veillées. Chacun peut s’investir dans la vie du collectif local, alors que le collectif 07 regroupe des référents pour les prises de décisions communes, en particulier pour la trésorerie qui a nécessité la création d’une association de gestion. Le collectif 07 tient une permanence physique et téléphonique dans un local à Largentière, qui est un li
    eu d’information et de diffusion des tracts et autres supports d’information.

    Au niveau du collectif 07, les compétences diverses sont convoquées au sein de commissions qui travaillent sur des dossiers et mutualisent les informations. Les référents, qui sont de simples membres des collectifs, s’investissent s’ils ont le temps et les connaissances nécessaires. Ce sont des personnes qui ont des compétences proches d’un niveau expert, qui font avant tout un travail de recherche d’informations spécialisées et de synthèse, et qui transmettent des informations qui peuvent avoir un rôle dans la stratégie du mouvement. C’est ainsi qu’une contre-expertise a pu s’organiser, par exemple avec la commission scientifique, qui regroupe des géologues, hydrologues, chimiste, et autres personnes susceptibles de comprendre les documents techniques. Il en est de même pour la commission juridique, composée de juristes, qui élabore la stratégie juridique et décrypte les procédures administratives, tout en assurant la veille auprès des administrations pour obtenir les dernières informations relatives aux permis. La commission communication élabore les supports d’information. Il y a également des commissions action, finance, réunions publiques et permanences qui gèrent la vie des collectifs.

    Enfin, la commission vigilance-information-alerte (VIA) et Pyramides |12| ont formé des militants pour bloquer les camions s’ils arrivaient. Cette idée a émergé très vite car dès le départ les militants ont perçu que la lutte traditionnelle, telle la manifestation ou la pétition, ne suffirait pas à protéger le territoire de manière effective. Après quelques fausses alertes et canulars, il a fallu organiser un système fiable et efficace reposant sur un maillage du territoire par des référents et des pyramides d’appel pour vérifier l’information et lancer l’alerte. Le blocage des camions (qu’ils soient de prospection ou qu’ils transportent les foreuses) est l’arme brandie par le collectif pour empêcher les forages. Même s’ils sont autorisés par le parlement et le gouvernement, les forces de l’ordre ne pourraient être envoyées sans frais face à un blocage fortement soutenu par la population. En effet, si le mouvement est par principe non violent, cela ne le rend pas pour autant moins déterminé. La non-violence est l’une de ses principales forces, car elle est en cohérence avec sa dimension citoyenne : il s’agit de peser dans l’exercice du pouvoir par les institutions, être en mesure d’avoir un poids politique. Le mouvement acquiert une certaine légitimité politique, car il a un fort ancrage dans la population, sans pour autant être porté par une structure sociale reconnue, telle le syndicat. Comment s’est constituée cette légitimité politique ?

    Le choix d’un mouvement citoyen

    Le fonctionnement du collectif 07 a été décidé au fil de sa construction, mais il est le fruit d’une réflexion, d’une stratégie délibérée de la part de ses créateurs : il s’agit de permettre l’adhésion et l’investissement du plus grand nombre dans une expérience collective forte, en testant les difficultés de la « démocratie horizontale |13| » qui implique des modes de fonctionnement nouveaux, décentralisés. Dans la démocratie horizontale, la décision ne s’effectue pas par des chefs nommés, même s’ils sont représentatifs, elle est discutée par tous. Aucune organisation membre (par exemple un parti ou un syndicat) ne peut faire valoir son pouvoir face aux autres organisations, le mouvement n’est pas hiérarchisé. Les difficultés inhérentes à ce type d’organisation (lenteur de la prise de décision dans les cas d’urgence, longueur des débats) sont contrebalancées par la robustesse d’un mouvement qui n’a pas de chef, qui accueille et rassemble des personnes de sensibilités diverses réunies autour d’une même cause. Ce qui est perdu en efficacité (la discussion et la prise de décision collective, le consensus réclament du temps) est gagné en audience auprès de la population, car une confiance s’établit. Cela court-circuite la communication des instances pyramidales et centralisées que sont l’État et les grands groupes pétroliers.

    Il est intéressant de voir comment ce mouvement s’est construit par rapport aux instances traditionnelles du pouvoir. Le mouvement est animé par une grande méfiance des membres du collectif à l’égard de la réponse politique, en particulier celle du pouvoir législatif et du gouvernement. La communication de ce dernier est systématiquement décryptée et remise en question. Chaque annonce gouvernementale est perçue comme une tentative de démobiliser la population plutôt que d’apporter une réponse à ses préoccupations, et de gagner du temps pour élaborer une contre-attaque |14|. Dès le départ, c’est le déni démocratique qui soulève les foules, autant que les risques environnementaux : le premier communiqué du collectif 07, datant du 23 février 2011, critique la réponse politique du pouvoir exécutif qui se limite à la création d’une commission d’enquête. En effet, le 4 février 2011, la ministre de l’Environnement, Madame Kosciusko-Morizet, a confié au Conseil général de l’Industrie, de l’Énergie et des Technologies et du Conseil général de l’Environnement la mission d’éclairer le gouvernement sur « les enjeux du développement potentiel de ces éventuelles ressources, sur l’encadrement environnemental approprié à cet éventuel développement et sur les actions prioritaires à conduire |15| ». Le collectif 07 dénonce la posture des grands corps des Mines et des Ponts et Chaussées, mandatés pour mener la commission d’enquête par la ministre, et qui « ont l’habitude de travailler dans l’opacité la plus grande |16| » sans que les citoyens et les membres de la société civile, ou les élus locaux soient consultés. Il dénonce également la création de cette commission qui intervient après la délivrance des permis et sans remettre en question leur délivrance : « Des explications techniques des uns et des autres ne suffiront pas à faire taire notre colère. Vous avez court-circuité le débat au début du projet. Nous ne sommes pas dupes et imaginons très bien la conclusion de la mission |17| ».

    Par la suite, le projet de loi présenté par le gouvernement début avril 2011, qui prévoyait d’interdire la seule technique de la fracturation hydraulique a été analysé comme une réponse inadaptée au problème et une tentative de « noyer le poisson » ou d’« emberlificoter |18| » la population, alors qu’une loi est censée être porteuse d’une légitimité et d’une justice. Il est vrai que le gouvernement communique sur le fait qu’il a résolu le problème, en faisant voter une loi contre la fracturation hydraulique, technique utilisée pour les forages de roche-mère, alors qu’un article autorise les explorations scientifiques et que le terme de fracturation hydraulique n’est pas juridiquement défini. Seuls les indu
    striels déclarant qu’ils utilisent la fracturation hydraulique se verront retirer leurs permis. Après promulgation de la loi le 14 juillet et remise des rapports des industriels précisant les techniques qu’ils comptaient employer deux mois après, seuls trois permis sont abrogés sur les soixante-quatre qui sont recensés sur toute la France, ceux précisément localisés dans les zones de plus forte contestation, dans les Cévennes. Il est bien difficile de ne pas voir une stratégie politique visant à étouffer la contestation sous l’application de la loi, alors que la plupart des médias titrent sur la fin des permis gaz de schiste. Face à la complexité des rouages du pouvoir, et du poids des lobbies, le collectif 07 privilégie la bataille sur le terrain à la bataille juridique : c’est ainsi que le système VIA devient de plus en plus important pour le mouvement, avec un objectif simple : être en mesure de bloquer les camions physiquement. L’attente créée par la loi a permis de jeter un certain flou et de démobiliser quelque peu les Ardéchois. Mais le succès des mobilisations de l’automne (par exemple, le 23 octobre 2011, on compte 6 000 participants à Barjac, encore concerné par un permis), impulsées par l’annonce de Total qui compte faire un recours administratif contre l’abrogation de son permis, témoigne que le mouvement perdure. La population se méfie des propos rassurants des dirigeants grâce à l’audience qu’a su créer le collectif 07, qui pousse à la réflexion sur les instances du pouvoir et de son exercice.

    D’autre part, si la mobilisation s’est construite contre le gouvernement et tous les représentants des instances du pouvoir central, elle n’est pas l’émanation de l’opposition dans le jeu politique traditionnel. La mobilisation s’est construite en fédérant des sensibilités diverses, pas forcément « de gauche ». Si ce mouvement n’a pas été pris en charge par les instances traditionnelles de la démocratie (partis, syndicats), c’est aussi parce qu’il est le reflet d’une crise démocratique aux multiples facettes. On pourrait dire qu’il est traduction française de mouvements comme les Indignés, qui remettent en question le pouvoir représentatif et sa perméabilité aux lobbies financiers. C’est pour cela que le collectif s’est positionné comme étant apolitique, car il ne se reconnaît pas dans le fonctionnement traditionnel des partis. Il cherche à rassembler au-delà des étiquettes. De nombreux militants n’ont d’ailleurs jamais fait partie de mouvements auparavant. L’idée d’un mouvement citoyen était donc la condition pour rassembler un grand nombre de personnes dans la mobilisation et de permettre à chacun d’être acteur du mouvement. La plupart des personnes interrogées disent avoir consacré beaucoup de temps au mouvement, ce fort investissement étant souvent motivé non seulement par la cause mais aussi par l’émulation collective. Les participants disent avoir éprouvé une certaine joie, celle d’être ensemble et de travailler à une cause commune, d’apprendre sur le monde et de développer leurs propres capacités d’initiative.

    Toutefois, les collectifs ne se méfient pas de tous les pouvoirs politiques : ils travaillent en partenariat avec les élus locaux, y compris ceux de droite (même si ceux-ci ont parfois bien du mal à expliquer leur positionnement). Les conseillers régionaux et généraux ont apporté leur soutien, y compris lors des débats sur la loi. Ils apportent une aide financière pour les collectifs, en particulier en finançant la création d’un poste pour un animateur-administrateur du mouvement en automne 2011 à la faveur d’une coordination régionale des collectifs. Les élus locaux se trouvent ainsi renforcés dans leur position politique locale, après avoir été contrariés de ne pas avoir été consultés pour de tels projets, alors qu’ils travaillent à l’avenir de leurs communes, et que certaines responsabilités comme l’approvisionnement en eau potable leur échoient pleinement. Ce sont les premiers à avoir pris des arrêtés contre les forages et, alors que la compagnie Schuepbach les attaque au tribunal administratif pour excès de pouvoir, le collectif 07 organise une manifestation à Villeneuve de Berg, le 7 avril 2011, intitulée « touche pas à mon maire ! » pour les soutenir, avec grand succès. Les élus se regroupent dans un « collectif des maires » de toutes orientations politiques confondues, représenté par Hervé Ozil, maire de Lagorce, qui adhère au collectif 07. Les élus sont solidaires du mouvement, et les conflits communaux quotidiens étant mis entre parenthèses, ils sont soutenus par la population.

    À la faveur de la lutte contre les gaz de schiste, un rapport beaucoup plus direct et coopératif se crée entre la population et les élus locaux. L’attachement et la défense du territoire apparaissent comme un argument plus fort que les idéaux et les débats des partis politiques ; ils sont aussi plus tangibles : dans ce sens, la mobilisation permet de renforcer l’idée du politique comme soin de la cité, du territoire en commun. Claude Pradal, maire de Villeneuve de Berg, constate que la mobilisation apporte à la vie politique de la commune, non dans le sens de débats clivant mais dans la volonté de résoudre un problème ensemble : « ça a soudé les gens, ils avaient un objectif commun et c’est ça qui est important. Ils savent que ceux qui sont à la tête des collectifs sont de toutes sensibilités, le problème c’est le gaz de schiste |19| ». À la méfiance des représentants du pouvoir d’État central répond donc un pouvoir politique local fondé sur la coopération.
    Une convergence portée par l’attachement au territoire comme bien commun

    L’impulsion de la mobilisation. Un rassemblement pour le territoire

    Après avoir décrit les principales caractéristiques et rapidement retracé l’historique du mouvement, il est important de s’intéresser aux enjeux qui ont permis au mouvement de naître, d’emporter l’adhésion d’individus et de créer une dynamique de rassemblement au-delà de groupes traditionnellement constitués et de réseaux militants établis. La piste que nous proposons renvoie à l’attachement au territoire, cet attachement, dont il faut définir les contours et la traduction quotidienne, permettant d’entrevoir une nouvelle donne politique dans le rapport de la population à son territoire.

    En cherchant les raisons d’une telle ferveur citoyenne s’exprimant dans le combat contre les gaz de schiste en Ardèche, de nombreuses personnes interrogées ont vu dans l’histoire de la région un terreau pour la mobilisation actuelle. L’histoire protestante |20| en est souvent évoquée comme le socle, de même que la résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Mais il est difficile de soutenir que c’est cet esprit résistant qui se serait transmis jusqu’aux générations actuelles et dont la révolte contre les gaz de schiste serait une résurgence. En effet, l’Ardèche a connu un fort exode rural dans la seconde moitié du XXe siècle, avant d’accueillir de nombreux néoruraux. L’attachement à l’Ardèche n’est pas lié à une origine commune, des « racines », mais il est lié à cette vie que l’on y construit par ses choix. En effet, rester ou venir s’installer en Ardèche est souvent l’objet d’un choix délibéré et déterminé étant donné la rareté des emplois, et les personnes qui s’y installent le font souvent parce qu’elles apprécient particulièrement ce cadre de vie et ce paysage. De ce point de vue, les références historiques du passé de révolte, de même que certains événements-clés (Mai 68, le Larzac, etc.) constituent une aide à la mobilisation et une justification par les valeurs de résistance qui sont évoquées.

    Pourtant, il ne faudrait pas penser non plus que l’on aurait affaire à une population soudée et univoque, à une communauté unie déjà constituée. Le mouvement est hétérogène : il rassemble des individus ne partageant parfois ni les mêmes convictions, ni les mêmes réseaux. Comment le mouvement a-t-il pu rassembler au-delà de clivages pourtant bien ancrés et qui peuvent donner lieu à des conflits (entre chasseurs et écologistes par exemple, ou entre agriculteurs et riverains) ? Il semble là encore que c’est le fait d’habiter un espace commun, de partager le même « coin » qui permette d’aller au-delà de ces clivages et de rassembler. Ainsi, le mouvement est le résultat d’une convergence autour de la défense du territoire habité, qui fonde ainsi le sentiment subjectif d’appartenance au collectif.

    Cette défense du territoire peut-elle s’apparenter à un simple phénomène NIMBY, comme on le trouve dans d’autres territoires offrant une certaine qualité de vie ? Il est vrai que l’Ardèche est souvent décrite par les personnes interrogées comme une sorte de « paradis vert », un coin « préservé » de la pollution, et que les forages sont perçus comme une destruction de ce cadre privilégié, d’autant plus pour des personnes ayant consenti à des efforts pour venir s’installer. Les conflits environnementaux sont une traduction de cette défense du territoire. Par exemple, de 1985 à 1990, le combat contre l’installation d’une ligne à haute tension en Basse Ardèche avait porté ses fruits, et est à l’origine de l’association Viginature, très active dans le combat contre les gaz de schistes. De même de 2002 à 2007 des militants écologistes ont réussi à s’opposer à un projet de centre de stockage de déchets ultimes sur la commune de Rochecolombe. Plutôt que de considérer cette réaction comme un simple égoïsme, il faut voir la dynamique collective potentielle que permet la prise de conscience d’un territoire à protéger. Les luttes sociales, par exemple pour les droits sociaux (vacances, salaires, retraites, etc.), se sont toujours appuyées sur la volonté d’améliorer et de transformer la situation d’un groupe précis à une époque donnée. Au-delà d’une simple défense de son propre pré carré, il faut donc comprendre ce que permet d’envisager cette mobilisation en défendant le territoire comme un bien commun. Ce qui suppose d’approfondir, ce qui sera l’objet de notre travail, les tenants et les aboutissants de cet attachement au territoire.

    Les biens communs comme enjeux politiques

    Avant d’être un combat pour des idées, le combat contre les gaz de schiste est donc un combat pour le territoire, et l’attachement à ce territoire en est le ressort puissant. Est-ce que ce ressort pourrait être mobilisé pour réaliser un changement politique dans la gestion des biens communs |21| et la nécessité d’une gestion décentralisée de la politique énergétique ? C’est ce que nous voudrions essayer de mesurer.

    En effet, la perspective de l’exploitation des gaz de schiste met bien en avant la fragilité des ressources naturelles communes et de leur appropriation. En particulier pour la question de l’eau. La perspective de voir les nappes phréatiques polluées, bien commun par excellence, par une industrie qui nécessite beaucoup d’eau par ailleurs, a été un déclencheur de la mobilisation, dans une région karstique où l’eau est rare. Un bien commun, selon la définition de Ricardo Petrella |22|, est caractérisé par le fait que l’on ne peut le substituer à une autre ressource, ce qui est bien le cas de l’eau, à la différence des hydrocarbures. Il faut donc le partager et fixer ses modalités d’utilisation, ce qui peut provoquer des conflits d’usage. Mais au-delà d’un bien à partager, c’est un bien engageant une responsabilité collective, c’est-à-dire pour lequel les habitants se sentent convoqués et investis d’une tâche. L’énergie au sens large peut aussi figurer comme un bien commun dont la responsabilité est collective. Les citoyens expriment leur légitimité à discuter à l’échelle locale des projets pour le moment décidés à l’échelle nationale. Ce qui suppose d’aller au-delà de la simple décentralisation pour développer une gestion coopérative du pouvoir. La transition énergétique ne peut se passer de cette impulsion citoyenne, et pas seulement dans sa dimension éducative (les bonnes pratiques) : il s’agit de contraindre au changement des puissances économiques habituées à composer avec le régime démocratique représentatif.

    Pour l’instant, seuls des signaux de cette nouvelle donne politique sont visibles et se sont mis en place à la faveur de la mobilisation. Nous voulons chercher à en prendre une mesure plus précise. Les pouvoirs locaux ont compris qu’il fallait saisir cette opportunité pour la transition énergétique. Le 18 novembre 2011, le Conseil général de l’Ardèche a organisé des Assises départementales de l’énergie pour faire un premier tour d’horizon de la question. D’autres projets territoriaux comme le projet Prospective énergétique sur les territoires ruraux ardéchois (PETRA) visent l’appropriation de la question énergétique par la population locale. Tout l’enjeu consiste donc à maintenir la fédération que recouvre le collectif 07 pour de tels projets. Et au-delà de la question de l’énergie, il s’agit de la question globale de la gestion des biens communs, en particulier de l’eau. Puisque le rassemblement se construit sur l’attachement au territoire, celui-ci doit être mobilisé dans les projets pour que les citoyens soient associés aux prises de décisions de leurs gouvernants.

    http://mouvements.info/la-revolte-contre-lextraction-des-gaz-de-schiste-en-ardeche-lattachemen
    #résistance #lutte #France #biens_communs #commons #collectif_07

  • Pourquoi les Etats-Unis ont besoin d’un pétrole cher
    https://www.mediapart.fr/journal/international/250619/pourquoi-les-etats-unis-ont-besoin-d-un-petrole-cher

    En une décennie, les États-Unis sont passés du statut de premier importateur mondial de pétrole à celui de premier producteur mondial. Toutes leurs perspectives géopolitiques et économiques s’en trouvent modifiées. Ils privilégient désormais un pétrole cher. D’autant que le secteur d’exploration pétrolière, malgré des productions records, croule sous les dettes et ne gagne pas d’argent. Cette nouvelle donne pèse aussi sur les choix diplomatiques américains.

    #ÉNERGIES #gaz_de_schiste,_fracturation_hydraulique,_OPEP,_Huile_de_schiste,_Etats-Unis,_Iran,_pétrole

  • Dégraissez le PIB pour sauver le #climat ! (1/4)
    http://carfree.fr/index.php/2019/03/15/degraissez-le-pib-pour-sauver-le-climat-1-4

    Puisqu’aujourd’hui, arrivé au bord du précipice climatique, tout le monde, même les milliardaires (sauf Trump) et leurs premiers de cordée, se déclare volontaire pour sauver la planète, qu’il nous soit Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Réchauffement_climatique #changement_climatique #économie #gaz_de_schistes #libéralisme #société

  • Mauvaise nouvelle pour le #Climat : la France commence à importer du #Gaz_de_schiste
    https://www.bastamag.net/Mauvaise-nouvelle-pour-le-climat-la-France-commence-a-importer-du-gaz-de

    L’affaire avait fait grand bruit il y a trois ans : la France, qui a interdit l’exploitation du gaz de schiste sur son propre territoire, allait-elle importer du gaz de schiste en provenance des États-Unis ? Cette source d’énergie très controversée, en raison des impacts environnementaux de la fracturation hydraulique, allait-elle quand même alimenter les chaudières et plaques de cuisson françaises ? La réponse est oui. Les importations de gaz de schiste américain ont effectivement commencé à (...)

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    / Gaz de schiste, #L'enjeu_de_la_transition_énergétique, Pollutions , #Multinationales, Climat

    #Pollutions_

  • Canada : Allégement fiscal pour le forage albertain La Presse canadienne - 23 Novembre 2018 - Le devoir

    https://www.ledevoir.com/economie/542054/allegement-fiscal-pour-le-forage-albertain

    La première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, accorde des allégements fiscaux aux sociétés de forage de pétrole et de gaz naturel, en plus de critiquer le manque de compréhension d’Ottawa quant au sérieux des problèmes que représente la réduction de prix à laquelle est soumis le pétrole de l’Ouest canadien.


    Photo : Jason Franson La Presse canadienne Rachel Notley a annoncé que son gouvernement ajouterait le forage pétrolier et gazier à une liste d’industries exposées au commerce et exemptes de la taxe sur le carbone de la province.

    Dans un discours prononcé lors d’un événement à Calgary, organisé par l’association canadienne des entrepreneurs en forage de puits pétroliers (CAODC), elle a annoncé que son gouvernement ajouterait le forage pétrolier et gazier à une liste d’industries exposées au commerce et exemptes de la taxe sur le carbone de la province. L’exemption, rendue rétroactive à l’entrée en vigueur de la taxe au début de 2017, devrait permettre au secteur du forage un allégement d’entre 750 000 $ et 1,5 million par année.

    Mme Notley a par la suite critiqué un rapport financier fédéral dévoilé mercredi qui, selon elle, sous-estime la crise des prix du pétrole dans l’Ouest canadien. Le problème est imputé à la capacité insuffisante des pipelines, ce qui ne permet pas d’éliminer la surabondance de pétrole brut en Alberta, qui attend d’être exporté. Elle a fait valoir aux journalistes que, si le secteur manufacturier canadien avait autant souffert, cela aurait été mentionné dans le premier paragraphe du discours de présentation de l’Énoncé économique de l’automne.

    La CAODC, quant à elle, dit s’attendre à une légère amélioration de l’activité de forage l’année prochaine. Dans ses prévisions pour 2019, elle dit prévoir une augmentation de 51 puits, à environ 7000 puits. Cela représente une baisse par rapport aux quelque 13 000 puits qui étaient en activité en 2014, avant la chute des prix mondiaux du pétrole.

    « D’autres industries dans la même situation tendraient la main pour obtenir un renflouement gouvernemental. Pourtant, notre industrie a seulement demandé la permission et le soutien du gouvernement pour livrer nos produits sur le marché, a affirmé le président de l’association, Mark Scholz. Le manque d’action et d’attention du gouvernement fédéral à l’égard de cette question urgente est assourdissant. »

    #ruisselement #pétrole #fiscalité #énergie #pollution #pollution #sables_bitumineux #gaz #environnement #économie #gaz_de_schiste #extractivisme #canada #femme

  • Une première extraction de gaz de schiste en Grande-Bretagne Belga - 2 Novembre 2018 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/economie/detail_une-premiere-extraction-de-gaz-de-schiste-en-grande-bretagne?id=10062873

    La société britannique Cuadrilla a annoncé vendredi avoir extrait pour la première fois du gaz de schiste sur un site du nord-ouest de l’Angleterre deux semaines après avoir lancé une opération de fracturation hydraulique.

    Cuadrilla explique dans un communiqué avoir vu remonter à la surface de son puits d’exploration du gaz naturel, mêlé à de l’eau et de la roche. « Les volumes de gaz arrivés à la surface sont limités pour l’heure », a déclaré le directeur général de Cuadrilla Francis Egan, ce qui n’a pas empêché sa société de décrire la nouvelle comme « importante et donnant une idée du potentiel » de l’exploitation.

    Des fissures souterraines
    Cuadrilla, qui a dû suspendre les forages à plusieurs reprises depuis une semaine en raison de mini-secousses sismiques, explique être au tout début des opérations et ne pas avoir pu encore injecter autant de sable que prévu. La société a obtenu le feu vert des autorités pour opérer la première fracturation hydraulique au Royaume-Uni depuis 2011, malgré nombre d’opposants notamment écologistes. Le procédé de fracturation hydraulique consiste à créer des fissures souterraines et y infiltrer un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques pour permettre l’extraction de gaz capturé dans la roche.

    La société soutient que le produit chimique utilisé n’endommagera pas les #nappes_phréatiques. Au-delà des critiques contre l’injection de produits chimiques dans le sol, la fracturation hydraulique fait l’objet de craintes au Royaume-Uni depuis que les précédentes opérations de ce type menées par #Cuadrilla sur un autre site de la région ont été accusées d’avoir contribué à deux petites secousses sismiques en 2011.

    Les opérations de fracturation hydraulique horizontale qui ont débutées dans le sous-sol ne constituent que des tests destinés à préciser la quantité de gaz disponible à plus de 2000 mètres de profondeur. Leurs résultats, attendus début 2019, devraient permettre d’estimer l’intérêt d’une exploitation commerciale. D’autres projets d’exploitation de gaz de schiste sont à l’étude au Royaume-Uni mais aucun n’a commencé à produire, du fait de la complexité des procédures d’autorisation et de la réticence, voire de l’hostilité, d’une partie des riverains. Le gouvernement britannique a donné son accord au projet de Cuadrilla en Angleterre mais les autorités régionales d’Édimbourg s’opposent en revanche à tout projet de production de gaz de schiste en Écosse. 

    #gaz_de_schiste #énergie #schiste #pétrole #énergies_fossiles #fracturation_hydraulique (horizontale) #pollution #industries_extractives #extractivisme #Angleterre #Royaume-Uni #gaz-de-schiste #environnement

  • Les liens étroits et méconnus entre le gaz de schiste et l’explosion des déchets plastiques - Observatoire des multinationales
    http://multinationales.org/Les-liens-etroits-et-meconnus-entre-le-gaz-de-schiste-et-l-explosio
    http://multinationales.org/IMG/arton1261.jpg?1536623796

    Alors que les océans et les milieux naturels étouffent sous les déchets plastiques, il est surtout question de la responsabilité individuelle des consommateurs dans cette pollution. On parle beaucoup moins des industriels de la chimie qui produisent ce plastique et des liens étroits de ce secteur avec celui des hydrocarbures. En plus de ses autres impacts négatifs, l’essor du #gaz_de_schiste américain, apportant aux géants de la chimie et de la #pétrochimie une matière première abondante et bon marché, a entraîné une explosion de la production de plastique. Avec au premier rang des multinationales comme #Total.

    https://fr.reuters.com/article/companyNews/idFRL8N1SI4J8
    https://www.theguardian.com/environment/2017/dec/26/worlds-largest-plastics-plant-rings-alarm-bells-on-texas-coast
    https://seenthis.net/messages/655146
    source : @observatoiremultinat
    http://alternatives-projetsminiers.org/?wysija-page=1&controller=email&action=view&email_id=32
    #déchets_plastiques #pollution

  • Trois opposants au #Gaz_de_schiste condamnés à de la prison ferme
    https://www.bastamag.net/Trois-opposants-au-gaz-de-schiste-condamnes-a-de-la-prison-ferme

    15 et 16 mois d’emprisonnement ferme : ce sont les peines auxquelles ont été condamnés trois militants britanniques opposés à la fracturation hydraulique, ce mercredi 26 septembre. C’est la première fois, depuis près d’un siècle, que des militants environnementaux sont condamnés si sévèrement au Royaume-uni, a rappelé l’un de leurs avocats . C’est une action pourtant non violente qui vaut à Simon Roscoe Blevins, 26 ans, Richard Loizou, 31 ans, et Richard Roberts, 36 ans, de se retrouver derrière les barreaux (...)

    En bref

    / Gaz de schiste, Pollutions , #Justice, #Climat

    #Pollutions_

  • Blackpool activists jailed for anti-fracking protest

    Three environmental activists are believed to be the first people to receive jail sentences for an anti-fracking protest in the UK.

    Simon Roscoe Blevins, 26, and Richard Roberts, 36, were given 16 months in prison and Richard Loizou, 31, got 15 months on Wednesday after being convicted of causing a public nuisance by a jury at Preston crown court in August. Another defendant, Julian Brock, 47, was given a 12-month suspended sentence after pleading guilty to the same offence.

    The four men were charged after taking part in a four-day direct action protest that blocked a convoy of trucks carrying drilling equipment from entering the Preston New Road fracking site near Blackpool.

    A barrister for one of the men told Preston crown court that they would become the first environmental activists to receive jail sentences for staging a protest in the UK since the mass trespass on Kinder Scout in the Peak District in 1932, which marked the beginning of the right-to-roam movement. Activists have previously been given jail sentences for charges related to their protests, like breaking injunctions and contempt of court.

    At approximately 8am on Tuesday 25 July 2017, as seven lorries containing drilling equipment attempted to approach the site, Roberts, a piano restorer from London, got through a police cordon and climbed on top of the first lorry, bringing the convoy to a standstill. Loizou, a teacher from Devon, climbed on to the cab of the last lorry.

    At about 3.18pm, Blevins, a soil scientist from Sheffield, also climbed on to one of the lorries. In the early hours of the following morning, Brock, from Torquay, also climbed on to a lorry in the convoy.

    Fellow protesters threw blankets, food and water up to the men as they camped out on the vehicles. Loizou came down on 27 July at 5.10am after 45 hours. Blevins did the same at 4.45pm on 28 July, having spent just over 73 hours on his lorry. Roberts descended at 8.13pm the same day, after 84 hours. Brock did not climb down from his lorry until 29 July at 11.35am, after an estimated 76 hours.

    The site near Preston New Road has been a focal point for protests since the government overturned a decision by Lancashire county council and gave the energy firm Cuadrilla consent to extract shale gas at two wells on the site in October 2016. More than 300 protesters have been arrested since Cuadrilla began constructing a fracking pad at the site in January 2017.

    The company has said fracking is likely to start within the next few weeks, confirming on Monday that 28 lorries had brought fracking equipment to the site.

    Sentencing the men, the judge, Robert Altham, said he thought the three men posed a risk of reoffending and could not be rehabilitated as “each of them remains motivated by an unswerving confidence that they are right”. He added: “Even at their trial they felt justified by their actions. Given the disruption caused in this case, only immediate custody can achieve sufficient punishment.”

    He said that while the defendants were motivated by a serious concern for the environment, they saw the public as “necessary and justified collateral damage”.

    Members of the men’s families sitting in the public gallery burst into tears when the verdicts were read out. They sang a song described as a “native tribal song of power” and blew kisses to them as they were led out of the dock.

    Speaking for the prosecution, Craig MacGregor said the police argued that the demonstration resulted in significant travel disruption, causing the road to be closed initially until a contraflow was established. Police said local residents had had their lives disrupted and local businesses suffered a loss of trade. MacGregor said lorry drivers were told to stay with their cabs and were unable to return home. He said the protest had cost the police £12,000 and Cuadrilla approximately £50,000.

    Kirsty Brimelow QC, the head of the international human rights team at Doughty St Chambers, representing Roberts on a pro-bono basis, told the judge it had been a peaceful and political protest. She said the right to freedom of speech went beyond “simply standing and shouting” and extended to non-violent direct action.

    Brimelow said the fact that central government had overturned the local council to reject Cuadrilla’s fracking application demonstrated that “political process has been exhausted”. She added that “there has been no environmental protester sentenced to jail since 1932”.

    “It is relevant that there is a huge amount of scientific study that points to the damage of increasing climate emissions,” she said, referencing intergovernmental climate panel findings that climate change would displace 75 million people by 2035 and lead to the extinction of one in four species by 2050.

    Speaking outside the courts after the sentencing, Blevins’ mother, Rosalind Blevins, said: “We are all absolutely devastated by the sentences they have received. My son, like the others, was protesting against fracking because of his deep concern about climate change, which would more appropriately be called climate chaos … I am proud of him and of them for standing up for what is so, so important for all of us.”


    https://www.theguardian.com/environment/2018/sep/26/anti-fracking-activists-jailed-for-blackpool-cuadrilla-protest
    #gaz_de_schiste #résistance #prison #condamnation #UK #Angleterre #Richard_Loizou #Richard_Roberts #Simon_Roscoe-Blevins #énergie

  • #Extractivisme. Exploitation industrielle de la nature : logiques, conséquences, résistances

    « Extra-quoi ? » Le terme « extractivisme » déroute. Il manque d’élégance, exige un effort de prononciation. Pourtant, ce vocable circule de plus en plus, car l’exploitation industrielle de la nature, à laquelle il renvoie, s’intensifie partout sur la planète. La quête sans fin des « #ressources_naturelles » (70 milliards de tonnes qui doivent être fournies chaque année aux chaînes de production et de consommation de marchandises !) repousse toujours plus loin les limites géographiques et technologiques de cette exploitation.

    C’est à cet envers trop souvent occulté de la « croissance » économique qu’est consacré ce livre.

    L’auteure commence par retracer les différents usages de la notion, les représentations du monde qu’elle recouvre – elles-mêmes structurées par ces « croyances » occidentales que sont les idées de « #progrès universel de l’humanité » et de « #développement » –, et les fausses solutions qui servent désormais de caution aux pratiques qui en découlent (le « #développement_durable », la « #croissance_verte », la « #dématérialisation »...). En une plongée vertigineuse au cœur de la « planète-marchandise », elle procède ensuite à l’étude documentée des logiques de l’extractivisme : qu’extrait-on ? Où et comment le fait-on ? Qui extrait ? Avec quels objectifs, quels discours de légitimation, quelles conséquences réelles et quelles perspectives pour l’avenir ?

    Au Sud, mais également au Nord – comme le montre l’exemple des gaz et huiles de schiste –, partout l’extractivisme est synonyme de transformation de vastes territoires en « #zones_de_sacrifices » destinées à alimenter la mégamachine. Il est ainsi devenu le nom de l’adversaire commun pour de multiples résistances collectives et locales qui, tout en défendant des espaces pour être, réinventent des façons d’habiter la Terre. Ce sont aussi les raisons, les formes et la portée de ces résistances que restitue cet ouvrage essentiel.

    http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/essais/extractivisme.html
    #livre #résistance #matières_premières #gaz_de_schiste #huile_de_schiste

  • Sous contrôle des pétroliers, les députés interdisent les #Hydrocarbures
    https://www.mediapart.fr/journal/france/051017/sous-controle-des-petroliers-les-deputes-interdisent-les-hydrocarbures

    C’est la première loi « #Climat » du quinquennat Macron : l’Assemblée nationale a terminé l’examen du texte mettant fin à la recherche et à l’exploitation des hydrocarbures. Mais les pétroliers et le vieux monde institutionnel se battront jusqu’au bout contre les restrictions. Rond-point à l’entrée de la ville de Lacq, en 2016 (JL)

    #France #Accord_de_Paris #énergie #Energies_fossiles #gaz_de_schiste #Nicolas_Hulot

  • Fracking Romania

    The McIntyres felt like they had discovered gold 20 years ago, when they moved into an area far from the city and drilled a well that yielded crystal clear and freezing cold water. Their previous home had no running water, so the remote plot of land in Woodlands, 30 miles north of Pittsburgh, nestled amidst lush trees and verdant bushes, felt like paradise.
    But this turned into a nightmare in January 2011, when the family suddenly became sick. “Headaches, uncontrollable diarrhea, even my adult children were experiencing the same symptoms that we were having”, says Janet McIntyre. “My husband turned on our kitchen faucet to find that our water was foaming, spitting, and purple.”

    Meanwhile in the poorest corner of the European Union, a Romanian villager shows off his most prized possession, a water fountain with a stone cross and a portrait of Jesus.
    Last spring, Dumitru Fânaru, a former councilor from the community of #Vadurile, received an unexpected visit from “some Americans” who photographed his water well and gave him $40 to dig in his backyard.


    http://fracking.casajurnalistului.ro/english
    #Roumanie #fracturation_hydraulique #énergie #gaz_de_schiste #santé #Chevron

  • Les plans d’eau du Québec ouverts aux pétrolières Le Devoir - 21 septembre 2017 - Alexandre Shields

    Le gouvernement Couillard a décidé d’ouvrir les lacs et les rivières du Québec aux projets d’exploration et d’exploitation de pétrole et de gaz. Les forages en milieu hydrique, mais aussi ceux en milieu terrestre pourront d’ailleurs être réalisés avec des opérations de fracturation, à proximité de secteurs habités, d’écoles, d’aires protégées et de parcs nationaux.
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    Le projet de règlement de 115 pages prévoit d’ailleurs des dispositions pour encadrer les futurs forages, y compris ceux avec fracturation. L’entreprise qui souhaitera mener ces travaux devra notamment respecter une distance minimale de 175 mètres entre la tête du puits et « une concentration d’activités résidentielles, commerciales, industrielles ou de services ». Pour une résidence isolée, le règlement évoque une distance minimale de 150 mètres. C’est donc dire que les activités de l’industrie pourront se déployer très près de zones habitées.


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    Le règlement sur l’exploitation pétrolière et gazière en milieu terrestre prévoit que les entreprises devront respecter les mêmes distances qu’en milieu hydrique par rapport aux secteurs habités. Cela signifie que le projet Haldimand de Pétrolia, en Gaspésie, pourrait aller de l’avant. Ce projet pétrolier rejeté par la Ville de Gaspé et critiqué par plusieurs citoyens est situé à 350 mètres d’un secteur résidentiel.
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    Pour les forages en milieu terrestre, le règlement fixe en outre à 275 mètres la distance minimale à respecter, par rapport à « un établissement de santé et de services sociaux », ou encore par rapport à « un établissement d’enseignement », « un bâtiment où sont offerts des services de garde à l’enfance » et « un site patrimonial ». Dans le cas d’un cimetière, cette distance séparatrice est ramenée à 100 mètres.
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    Tant pour les forages en milieu terrestre que pour ceux en milieu hydrique, « le ministre peut toutefois permettre la réduction des distances si le titulaire de l’autorisation lui démontre qu’une mesure de protection efficace permet de réduire les risques », précise le document élaboré par le gouvernement Couillard.
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    Les pétrolières pourront par ailleurs recourir à la « récupération assistée du pétrole », une technique d’exploitation qui n’a jamais été évoquée auparavant au Québec. Celle-ci permet d’augmenter la quantité de brut ramené à la surface en forant des puits supplémentaires qui permettent d’injecter, par exemple, du gaz ou des produits chimiques, pour stimuler la production.
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    http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/508467/les-plans-d-eau-du-quebec-ouverts-aux-petrolieres

    #canada #quebec #forage #pétrole #gaz #école #gaz_de_schiste #hydrocarbures #pollution #sables_bitumineux #extractivisme

  • #pétrole, #Gaz, #Charbon : une interdiction historique mais symbolique
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060917/petrole-gaz-charbon-une-interdiction-historique-mais-symbolique

    Plateforme Elgin de Total en mer du Nord, en 2012 (Reuters). Le projet de loi de #Nicolas_Hulot veut interdire la recherche et l’exploitation des hydrocarbures en #France. Il ferme la porte à l’extraction de #gaz_de_schiste, mais autorise les forages de pétrole et de gaz jusqu’en 2040 pour les entreprises qui en ont acquis les droits avant le vote de la loi.

    #Accord_de_Paris

  • Suite à l’ouragan Harvey, une usine pétrochimique menace d’exploser au Texas
    https://www.bastamag.net/Suite-a-l-ouragan-Harvey-une-usine-petrochimique-menace-d-exploser-au-Texa

    Le bilan de l’ouragan Harvey et des inondations qu’il a provoqué au Texas pourrait s’alourdir : une usine du groupe chimique français Arkema à Crosby, à 45 kilomètres de Houston, serait sur le point d’exploser. En raison des pannes successives des équipements de réfrigération des produits chimiques hautement inflammables, il n’est désormais plus possible, selon les dirigeants du groupe, d’empêcher la catastrophe. Une explosion de l’usine et un « incendie intense » devraient survenir dans les prochains (...)

    En bref

    / #Multinationales, #Climat, #Gaz_de_schiste, Pollutions

    #Pollutions_