• #France : une #statue de #Bigeard, le tortionnaire des Algériens, déclenche la polémique

    Alors que l’Algérie continue de réclamer la reconnaissance et la condamnation de la torture coloniale française, le projet d’ériger une statue à #Toul (Meurthe-et-Moselle, nord-est de la France) en l’honneur du colonel Marcel Bigeard suscite une colère légitime chez les Algériens et les Français qui ont conscience des crimes de la #colonisation.

    Bigeard, symbole de la cruauté et de la barbarie de la guerre d’Algérie, est accusé d’avoir commandité et pratiqué la torture contre des Algériens. Son nom est gravé dans la mémoire collective comme synonyme de terreur et de répression.

    Les témoignages poignants des victimes et de leurs familles, ainsi que les documents historiques, accablent Bigeard. Son Manuel de contre-guérilla, véritable manuel de torture, justifie et encourage l’utilisation de cette pratique barbare.

    Le refus de Bigeard de reconnaître ses crimes et son arrogance face aux accusations ne font qu’amplifier la douleur et la colère des Algériens.

    « Comment pouvons-nous envisager d’ériger une statue du parachutiste Marcel Bigeard, comme le souhaite la municipalité de Toul ? Est-il concevable de glorifier la pratique de la torture coloniale dont il est l’un des symboles ? »
    L’association Union Algérienne menace de saisir la justice pour « apologie de crime de guerre »

    C’est ainsi que s’interrogent les historiens français Fabrice Riceputi et Alain Ruscio dans une longue pétition cosignée par les deux hommes et publiée samedi (16 mars) sur le site « Histoire coloniale » (lancé en 2017 par des chercheurs et des enseignants en histoire en France). La pétition est adressée au public français.

    Les historiens annoncent que l’Association française d’histoire coloniale a l’intention de faire pression sur la municipalité de Toul, d’où est originaire Bigeard (décédé en 2010), pour l’empêcher d’ériger la statue.

    La pétition souligne que « l’acte que la municipalité de Toul s’apprête à accomplir intervient au moment où les municipalités de Paris et de Marseille ont retiré les plaques commémorant le maréchal Bugeaud, bourreau du peuple algérien pendant la conquête coloniale ».

    Alors que la France s’engage timidement à reconnaître son passé colonial, glorifier un tortionnaire comme Bigeard est une insulte à la mémoire des victimes algériennes et un obstacle à la réconciliation entre les deux pays.

    De son côté, l’association Unions Algérienne compte saisir la justice pour « apologie de crime de guerre » si la statue de #Marcel_Bigeard est érigée à Toul.

    https://www.algerie360.com/france-une-statue-de-bigeard-le-tortionnaire-des-algeriens-declenche-la-
    #Algérie #monument #toponymie #toponymie_politique #torture #guerre_d'Algérie

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    • Scandale à Toul, une statue pour honorer le général Bigeard, tortionnaire en Algérie

      Dans la sous-préfecture de Meurthe-et-Moselle, l’érection d’une statue en #hommage au général Marcel Bigeard, accusé de torture en Algérie, oppose la mairie, pourtant de gauche, à un collectif citoyen d’historiens, d’associatifs, de communistes et d’insoumis.

      La statue en bronze, haute de plus de deux mètres, dort pour le moment dans un entrepôt de caserne du 516e régiment du train. À moins de deux kilomètres de la vive controverse qu’elle suscite dans cette sous-préfecture de Meurthe-et-Moselle, peuplée de 15 000 habitants.

      Elle représente, glorieux dans son uniforme de parachutiste, Marcel Bigeard. Général multidécoré, résistant, ancien député et secrétaire d’État à la Défense. Né à Toul, élu à Toul, mort à Toul. Bref un « enfant du pays », dont la statue devait être érigée le 18 juin prochain, pour l’anniversaire de l’appel de Charles de Gaulle et celui de la mort de Bigeard.

      Mais le général, décédé en 2010, n’a pas que des thuriféraires. Car l’homme est aussi, bien qu’il l’ait nié toute sa vie, l’un des artisans du système de torture institutionnalisé durant la guerre d’Algérie, notamment durant la « bataille d’Alger ».

      Lorsque l’armée française se livre à des exécutions sommaires, coulant les pieds de ses prisonniers dans le béton avant de les jeter à la mer depuis des hélicoptères, les Algériens surnomment cette technique sordide « les crevettes Bigeard ». Un collectif toulois, « Histoire et mémoire dans le respect des droits humains », s’est donc créé pour protester contre l’érection de la statue, votée deux fois par le conseil municipal, pourtant dirigé par la gauche, en 2018 et en 2023.
      « La mettre à côté d’un monument aux morts, c’est une honte ! »

      Le 26 mars, une centaine de Toulois, communistes, insoumis, militants de la Ligue des droits de l’homme ou d’associations antiracistes ont bravé le crachin qui mouille les pavés du vieux centre, non loin de l’hôtel de ville, pour protester à nouveau contre cette décision.

      L’initiateur du collectif, Philippe Champouillon, 88 ans et lui-même vétéran d’Algérie, monte à la tribune. Il s’est longtemps battu seul contre la mairie. Sa voix usée peine à contenir son émotion : « Cette statue glorifierait un passé qui salit la France, et ternirait le patrimoine culturel de Toul. La mettre à côté d’un monument aux morts, c’est une honte ! »

      La sculpture doit en effet prendre place dans un ensemble mémoriel, située à l’entrée de la ville pour qui arrive par la gare de Toul. Un imposant édifice commémorant les morts de l’invasion prussienne de 1870 y toise les grandes plaques en hommage aux morts des deux guerres mondiales.

      Derrière, coule une petite rivière, à l’ombre des remparts de la vieille ville, réminiscence de la fonction militaire de cette commune, qui accueille depuis plusieurs siècles des garnisons. Durant l’entre-deux-guerres, il y vivait plus de militaires que de civils. Dans cette commune où l’on peut croiser l’ancienne ministre Nadine Morano, qui fit un mandat de députée dans la circonscription, les soldats ont bonne presse, et la fibre patriote est vive.

      « Nous ne sommes pas dans une ville ouvrière, marquée par des luttes syndicales, confirme Patrick Bretenoux, secrétaire de la section PCF de Toul. C’est plutôt une ville marquée par son passé militaire, et l’ancrage de la religion catholique. Il y a un fort vote RN. » Marine Le Pen a recueilli 49,4 % des suffrages à Toul, au second tour de la présidentielle 2022. Le député actuel est toutefois socialiste. Mais Dominique Potier n’a pas souhaité, pour le moment, s’exprimer sur l’affaire de la statue de Toul. Le maire, Alde Harmand, lui, « assume ».
      Une décision en plusieurs étapes

      Rembobinons. En 2018, la Fondation Général-Bigeard, dépositaire de sa mémoire, propose d’offrir à Toul une statue du général, tous frais payés. Anne-Marie Quenette préside cet organisme. Outre son combat en faveur du gradé, cette ancienne avocate, aujourd’hui très âgée, s’est battue pour réhabiliter la mémoire de son père, Jean Quenette, un préfet « vichysto résistant » déclaré inéligible après la Libération pour avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain. Le conseil municipal met la proposition au vote.

      Elle est acceptée. Les communistes, qui siégeaient dans la majorité et y siègent encore, s’abstiennent lors de ce premier scrutin. Cinq ans et une pandémie mondiale plus tard, en 2023, le maire organise un second scrutin. Les communistes votent cette fois contre, mais l’installation de la statue est à nouveau adoptée.

      Ses promoteurs s’appuient sur le fait qu’il n’y a pas de preuve directe que Marcel Bigeard se soit livré lui-même à des actes de torture, et sur ses dénégations tout au long de sa vie. En 2000, dans les colonnes du journal d’extrême droite Minute, le général en retraite assurait être « incapable d’écraser un poulet sur la route ou d’égorger un lapin. »

      Bigeard n’a rien avoué ni regretté, tout juste a-t-il évoqué un « mal nécessaire », contrairement à ses compagnons d’armes Aussaresses ou Massu. Ce dernier avait d’ailleurs déclaré, sans qu’on puisse prouver ses dires : « la première fois que j’ai vu une gégène, c’était chez Bigeard. »

      Le général Bigeard a aussi rédigé sept autobiographies pour parler de ses « hauts faits ». « De nombreux participants de la guerre d’Algérie ont éprouvé le besoin d’écrire sur eux-mêmes, de se mettre en scène, relève l’historien spécialiste de la période coloniale Alain Ruscio, qui a fait le déplacement à Toul pour épauler le collectif anti-statue. Bigeard, qui écrit souvent à la troisième personne en parlant de lui-même, se raconte comme le grand vainqueur de la « bataille d’Alger ». »

      En 1957, dix mille parachutistes sont largués sur la capitale coloniale, pour briser les revendications d’indépendance. « Ce n’était pas une bataille, mais une militarisation de la répression, voulue par le pouvoir politique, socialiste en l’occurrence, rappelle l’historien Fabrice Riceputi, présent également à Toul.

      L’objectif n’est pas de combattre les poseurs de bombe, mais de briser une grève anticoloniale déclarée par le FLN. Pour ça, les paras ont carte blanche pour enfermer, torturer, exécuter. C’est à ça qu’a participé le régiment commandé par Marcel Bigeard. Sa responsabilité est évidente. »

      Au vu de son grade d’officier parachutiste pendant la « bataille d’Alger », le fait qu’il ait cautionné et commandé l’utilisation de la gégène ou du supplice de la noyade ne souffre donc aucune contestation. Auprès de l’Humanité, le maire de Toul, Alde Harmand, ex-socialiste, balaie pourtant : « c’est le point de vue de certains, ce n’est pas à la collectivité de juger. Nous recevons autant de courriers de gens pour la statue que de gens contre. »

      L’élu concède qu’il « eut été plus heureux qu’il soit représenté en général ou en civil, plutôt qu’en para. Mais cet uniforme, ce n’est pas que l’Algérie, c’est aussi Dien Bien Phu ». Avant Alger, Marcel Bigeard a en effet opéré en Indochine, sans que l’on comprenne bien en quoi c’est une bonne nouvelle. Alde Harmand s’agace de cette controverse qui dépasse maintenant la seule politique locale : « c’est quelqu’un d’important pour Toul, il y est né, il y est mort.
      Nostalgérie

      C’est un des généraux les plus décorés de France, si on avait estimé qu’il avait commis des actes condamnables, il aurait été déchu. » « Dire qu’il y aurait encore un débat sur l’utilisation de la torture comme système en Algérie, cela relève du négationnisme », tranche l’historien Fabrice Riceputi.

      À Toul, difficile de « déboulonner » l’aura du général Bigeard. Le militaire a déjà une avenue à son nom qui, en longeant la Moselle, permet de rejoindre l’autoroute. Elle fut inaugurée de son vivant, en 1979, en présence de Valéry Giscard d’Estaing, qui l’avait nommé au gouvernement.

      Au village de Lucey, à quelques kilomètres de là, tous les 1er mai, des petits groupes de retraités, anciens d’Algérie, crapahutent dans la campagne lors du traditionnel « rallye Bigeard ». Une promenade au vert, prétexte à un gueuleton nostalgique, où on mange du couscous « comme là-bas ». Il fut un temps où le général Bigeard y participait lui-même. En 2022, sa fille en était l’invitée d’honneur.

      « Au niveau de la commune, on peine à rassembler et surtout à intéresser les jeunes, qui ne connaissant pas Bigeard ou bien s’en fichent », reconnaît le communiste toulois Patrick Bretenoux. Au niveau national, la pétition contre la statue a été signée entre autres par le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et les députés insoumis Antoine Léaument et Thomas Portes. Elle totalise un peu plus de 1200 signatures.

      La statue sera-t-elle révélée en grande pompe le 18 juin 2024, comme prévu à l’origine ? Le bras-de-fer continue. D’autant que le nom du sculpteur choisi par la Fondation Marcel-Bigeard n’a pas échappé aux détracteurs du projet. Boris Lejeune est un collaborateur régulier de la revue Catholica, proche de l’ultra-droite catholique.

      L’artiste a à son actif une statue de Jeanne d’Arc livré à la mairie de Saint-Pétersbourg en 2021. Et, à Orange, ville dirigée de longue date par l’extrême droite, c’est sa signature qu’on retrouve en bas du Mémorial de la Terreur, dédié aux religieux tués lors de la Révolution française.

      https://www.humanite.fr/politique/guerre-dalgerie/scandale-a-toul-une-statue-pour-honorer-le-general-bigeard-tortionnaire-en-

    • Guerre d’Algérie : « Eriger une statue du général Bigeard montre le chemin qui reste à parcourir pour mieux comprendre notre passé colonial »
      TRIBUNE, Etienne Augris, Mehdi Mohraz, Historiens et auteurs
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/19/guerre-d-algerie-eriger-une-statue-du-general-bigeard-montre-le-chemin-qui-r

      Le 24 octobre, après plusieurs années de débats à Toul (Meurthe-et-Moselle), une statue du général Marcel Bigeard (1916-2010) a été érigée dans un square de sa ville natale, en toute discrétion, ce qui atteste au moins d’une certaine gêne. Depuis 2018 et un premier vote du conseil municipal dirigé par le maire Alde Harmand (divers #gauche), la polémique liée à cette statue anachronique et problématique montre le chemin qui reste à parcourir vers une meilleure compréhension du passé colonial dans notre société.

      La statue, offerte à la ville par la Fondation Général Bigeard, réclame d’interroger la vie de ce célèbre Lorrain, déjà honoré par plusieurs noms de rue, à Toul et ailleurs. Bigeard, enfant de Toul, a été secrétaire d’Etat à la défense, puis député de centre droit dans les années 1970-1980. Mais cette carrière politique ne se comprend qu’en considérant le parcours militaire de ce résistant, parachutiste engagé dans les guerres coloniales.

      Il y fonde sa légende de meneurs d’hommes, notamment en Indochine, d’où il revient en septembre 1954, après la chute de Dien Bien Phu et quatre mois de captivité. Promu lieutenant-colonel, il participe, à partir d’octobre 1955, à la guerre d’Algérie à la tête du 3e régiment de parachutistes coloniaux, qu’il commande lors de la bataille d’Alger (janvier-septembre 1957).

      Une contextualisation nécessaire

      C’est de cette période que date l’expression « crevette Bigeard » pour dire la pratique de l’élimination des combattants, réels ou supposés, du Front de libération nationale (FLN) algérien, jetés à la mer, lestés de ciment, depuis des hélicoptères. C’est surtout relativement à cette période que l’érection d’une statue, le consacrant en « héros » avec les mentions « Servir la France » et « Croire et oser », sans rappeler son implication dans ces crimes de guerre, est problématique.

      Le nom de Bigeard ne peut être dissocié de la torture généralisée dans le contexte colonial français. Il s’y est adonné en Indochine et en Algérie, affirmation soutenue par les regrets du général Jacques Massu, son supérieur en Algérie. Celui-ci relate qu’en 1955 il a interpellé Bigeard, qui « était en train d’interroger un malheureux avec la #gégène » (générateur électrique portatif détourné de son usage afin de faire parler les suppliciés), qui lui a répondu : « On faisait déjà cela en Indochine, on ne va pas s’arrêter ici ! » (Le Monde du 22 juin 2000).

      Bigeard a toujours nié publiquement la torture, assumée pourtant devant ses hommes au front, comme le rapporte l’un d’entre eux, Gérard Périot, dans Deuxième classe en Algérie, (Flammarion, 1962, p. 201) : « Lorsque le général de Gaulle et M. Delouvrier sont venus à Saïda, ils m’ont dit : plus de tortures. Alors, moi, messieurs, je vous dis : plus de tortures, mais torturez quand même. »

      Les lois d’amnistie relatives à l’Algérie (de 1962 à 1968) ne permettent plus de juger ceux qui y ont enfreint les lois de la guerre. Bigeard, comme d’autres, ne pouvait donc pas être poursuivi pour ces faits. L’absence de condamnation, comme l’affirme le maire, n’est donc pas un argument recevable. Le don d’une statue à une municipalité ne saurait dispenser celle-ci d’interroger le passé et les actes d’un de ses « enfants », aussi connu qu’il ait été, ni faire fi de la vérité.

      Ce monument pose d’autant plus problème que les sociétés postcoloniales ont entamé une réflexion sur les statues héritées de l’époque coloniale. Beaucoup ont été érigées au début de la IIIe République. Cette « statuomanie » avait pour but de marquer l’espace public, voire de le saturer, de références républicaines.

      Dans l’empire colonial, et en particulier dans les départements français d’Algérie, les statues de militaires furent très nombreuses, devenant ainsi un « outil important de l’appropriation du pays et de la constitution de la situation coloniale – avec ses rapports de force et, à plus long terme, sa contestation », comme le rappelle l’historien Jan C. Jansen dans le chapitre qu’il écrit pour l’ouvrage collectif Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-196 (La Découverte, 2014).

      Certaines d’entre elles ont été « rapatriées » après l’indépendance. Les questions qu’elles posent à nos sociétés et les messages qu’elles véhiculent cristallisent certains points aveugles de notre présent comme de notre regard sur le passé. Depuis 2020, les interrogations propres aux historiens ont pu entrer en résonance avec la demande sociale d’une clarification et d’une plus grande cohérence entre les valeurs revendiquées de nos sociétés et celles, imprégnées de violence et de domination, affirmées par de nombreuses statues. Les enseignants que nous sommes ont pu constater qu’un travail important de contextualisation permet de dépasser le dilemme : déboulonner ou laisser en place ?

      Un choix « contre-productif »

      Une statue a en particulier attiré notre attention, celle du sergent Blandan, mort en 1842 sous les ordres de #Bugeaud pendant la conquête de l’Algérie. Célébrant le « sacrifice héroïque » du soldat, elle a été élevée en Algérie dans les années 1880 avant d’être « rapatriée » à Nancy en 1963. Or, la plupart des habitants de la ville ignorent qui il était ! En revanche, sa présence et le travail de recherche sur le monument ont permis de prendre conscience de la violence de cette histoire. Choqués qu’on puisse célébrer des personnages ayant commis des crimes, même dans le cadre légal de l’époque, nos élèves ont interrogé la municipalité.

      Les élus locaux, confrontés à ces questions, peuvent faire des choix très différents. Ainsi en 2025, une installation faisant face à la statue de Blandan, pensée par la journaliste, autrice et réalisatrice Dorothée-Myriam Kellou en lien avec des élèves et des étudiants, les musées de Nancy et la municipalité, aboutira à une meilleure compréhension de l’histoire complexe et tragique de la conquête de l’Algérie par la France et du contexte de la mort du sergent Blandan.

      Installer aujourd’hui une statue de Bigeard s’avère donc tout à fait anachronique et contre-productif à l’heure où un travail important doit être mené sur celles héritées du passé colonial.

      Etienne Augris et Mehdi Mohraz sont historiens et auteurs, enseignants en Lorraine. Ils ont contribué à l’ouvrage « Changer de camp. 14 volte-faces au XXe siècle »_ (Novice, 272 pages, 21,90 euros).

      #histoire #armée_française

  • #Grenoble, ville en transition écologique et sociale ?

    Entretien avec Vincent Fristot et Pierre-André Juven

    Que peuvent les villes pour lancer une dynamique de #transition_écologique et sociale ? La question se pose avec une actualité particulière pour les municipalités dirigées par une alliance de gauche, citoyenne et écologiste comme à Grenoble. Deux adjoints de la majorité issue des dernières élections, Vincent Fristot1 et Pierre-André Juven2 reviennent avec nous sur leur expérience, les initiatives prises en matière d’énergie, de transports ou d’urbanisme, leurs résultats et leurs limites.


    Mouvements : Grenoble a changé de majorité municipale dès 2014, pouvez-vous revenir sur les priorités que le « Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes » s’était donné en matière de transition écologique, sur ce qui a été possible et ce qui n’a pas été possible durant la première mandature ?

    Vincent Fristot : Avant 2014, on avait vécu un mandat sans élu écologiste dans la majorité, il y avait eu une régression et un épuisement du pouvoir local, avec un maire en fin de parcours politique. Ça s’était traduit par une convergence vraiment exemplaire à gauche, avec une mobilisation citoyenne et écologiste très forte qui a permis de montrer qu’une autre voie était possible pour les politiques publiques locales avec des ambitions discutées lors de travaux de mise en commun d’objectifs. Concernant les aspects #mobilités, on sortait aussi d’une ère où on avait agi contre des projets de plan de #déplacement_urbain qui étaient focalisés sur une traversée routière (voire autoroutière) de la Bastille avec la construction d’un tunnel, ce qui représentait un investissement d’un à deux milliards d’euros qui allait plomber les finances publiques pour longtemps, et on avait réussi à faire annuler ce projet au tribunal administratif. Il était donc très important de repartir sur une feuille vierge. C’est comme ça qu’un #plan_de_déplacement urbain, le #PDU 2030, a pu être voté en métropole en 2019. C’était le premier axe. Le second était le plan d’#urbanisme, avec là encore des projets qui avaient été lancés dans le contexte du productivisme de la construction, avec plus de 1 000 logements neufs par an à Grenoble. Le rythme de construction était très important, y compris avec des immeubles de grande hauteur, donc il y avait des mobilisations très fortes qui ont aidé à renforcer la quête d’alternative. Il fallait aussi réorienter les outils des collectivités. On a des outils locaux puissants en matière d’#énergie, comme #Gaz_Électricité_de_Grenoble (#GEG) et la #Compagnie_de_Chauffage (#CCIAG) ; il était important de sortir de la gouvernance privée de ces Sociétés d’Économie Mixte qui sont majoritairement détenues par les collectivités. Je pense que la reprise en main de ces outils a été cruciale. Donc, pour résumer, une réorientation des #politiques_publiques vers l’usager, le citoyen, le climat, les ressources à utiliser avec sobriété, et puis la santé des habitant.es, au regard de la #qualité_de_l’air. Parfois, il faut y consacrer des moyens, mais on est aussi là pour trouver des aides, des subventions de l’Europe, de la Région, des différents niveaux institutionnels.

    Mouvements : Je reviens sur les enjeux qui sont à la frontière entre rénovation énergétique et construction. Quelles sont vos marges de manœuvre par rapport au parc privé et au PLU ?

    Vincent Fristot : Alors, plusieurs marges de manœuvre existent. Au niveau du #PLU, on a voulu brider les #consommations_énergétiques des futures opérations, y compris des rénovations, puisque la réglementation définit un plafond. On a baissé de 20 % ce plafond, ce qui permet déjà de donner une direction. Je me souviens qu’au moment de mettre en place cette mesure, des promoteurs sont venus dans mon bureau en disant que c’était impossible de faire ça, alors qu’on avait des opérations qui le mettaient déjà en œuvre. La #Caserne_de_Bonne avait été une opération d’#éco-quartier, primée au niveau national d’ailleurs, qui me permettait de dire : « Mais attendez, ça intéresse tout le monde, et vous ici, locaux, ça ne vous intéresse pas ? ». Et au fil des projets urbains de Grenoble, on a sans cesse rehaussé la barre en termes de performance. Pour le privé, la ville a aussi une dimension d’aménageur : elle rachète des terrains, les viabilise et les revend aux promoteurs d’opérations qui vont faire du privé. Et au moment de la vente, on a des leviers : en donnant des objectifs et des seuils minimaux de performance, de coût, on peut faire bouger beaucoup de choses. On a des opérations qui sont basées sur des matériaux en bois, d’isolants en paille ou en #matériaux_biosourcés, y compris de la terre. Nous, le matériau terre, on l’a mis en œuvre en tant que maître d’ouvrage dans une école sur la ZAC Flaubert (des briques de #terre_crue pour le rez-de-chaussée et du #bois). Mais on peut aussi le faire passer dans la commande de ce que l’on va réaliser via la construction de #logements publics ou privés. Donc ce sont des logements, des commerces ou des bureaux qui vont être commercialisés par les promoteurs en direction d’usagers privés ou des locataires, mais qui ont des qualités environnementales extrêmement performantes en termes de qualité de l’air intérieur, de choix des matériaux et donc à faible contenu carbone, à faible dépense énergétique, et surtout en termes de confort, parce que si l’hiver il faut chauffer, l’été, ici, il faut faire attention aux surchauffes. Dernier point : on a une agence locale de l’énergie et du climat qui est en capacité de venir inspecter les travaux finis et de faire un suivi avec les aménageurs. D’ailleurs, les projets européens exigent en général d’avoir un suivi de ce qui est réellement construit et consommé, une fois les vrais habitant.es dans les logements. Donc il y a vraiment une attention portée à l’ensemble du cycle de construction et on aboutit, je pense, à des choses qui sont assez performantes pour aller vers le bas carbone.

    Mouvements : Peux-tu revenir sur la question des compétences techniques et de la relation avec les services de la ville, en particulier quand on arrive dans une municipalité qui a ses traditions et qu’il s’agit d’infléchir les choses ? Quel genre de tensions ça peut générer ?

    Vincent Fristot : Comme dans toute organisation, il y a des rapports de forces qui peuvent s’exprimer au niveau technique, au niveau administratif, entre services, entre élu.es. C’est comme dans les entreprises. La question clé est celle du portage politique de ces sujets. Avec un maire qui, comme le nôtre, parle des transitions écologiques et sociales à longueur de journées ou de réunions, pour les adjoints c’est plus facile. Et puis quand on a un œil un peu attentif aux aspects techniques, finalement, des solutions nouvelles peuvent être trouvées. Mais en sept ans de mandat depuis 2014, on a dû faire, dans les services, de très importants changements de personnes ; en particulier pour certain.es qui arrivaient en fin de carrière et pour lesquels il était très difficile de concevoir l’activité de façon parfois très orthogonale à ce qui se faisait avant. C’est un gros virage à prendre que d’adopter une vision transversale, non plus enfermée dans son chemin traditionnel, mais en lien avec l’ensemble des acteurs.rices et des habitant.es avec cette conséquence que l’intégralité des dispositifs administratifs est concernée par les transitions.

    C’est une transformation qui n’est pas encore complète. Il y a encore beaucoup de productivisme, et arriver avec des scénarios de décroissance énergétique, ce n’est pas forcément ce qui est le plus facile. Par exemple, pour le gaz, on observe une décroissance importante de la consommation pour plusieurs raisons. On a une substitution du gaz par le réseau de chaleur pour certains usages parce qu’il est beaucoup plus performant au niveau environnemental. Il émet beaucoup moins de CO2 que le gaz, et en plus, en 2030, il devrait être 100 % renouvelable. On récupère de la chaleur issue de l’incinération des déchets ou du site chimique au sud de l’agglomération. Donc, on a une alternative aux combustibles fossiles. Il faut vraiment travailler sur les réseaux et donc, si on veut maintenir un service identique du gaz, même renouvelable, on est devant des difficultés d’investissement et des augmentations de prix.

    Mouvements : Quels sont les objectifs de réduction de la #consommation_énergétique à l’horizon 2030 pour Grenoble ?

    Vincent Fristot : Un schéma directeur énergétique de la métropole a été voté en 2017, avec moins 30 % de combustibles fossiles en 2030, lesquels représentent 85 % de la consommation. Donc, il y a un objectif fort de réduction. Forcément, comme je le disais, il y a des sujets autour des tarifs du réseau de chaleur. Donc, on a mis en place des comités d’usagers pour les services publics qui ont été créés autour de l’eau, autour du chauffage urbain et du gaz. Et sur l’eau je peux mentionner notre tarification sociale de l’eau qui est une spécificité de la métropole : pour certains ménages à bas revenus, il y a une redistribution, un abaissement de la facture, sans aucune démarche, ce qui est très important en termes de reconnaissance de l’accès à ce droit.

    Mouvements : Sur ces enjeux de consommation énergétique et de changement du mix, quelles sont les choses sur lesquelles vous butez vraiment, et qui relèveraient des limites des capacités d’action de la ville ?

    Vincent Frisot : Pour les projets énergétiques, la question décisive n’est pas nouvelle, elle est de savoir qui paie les transitions. Cela se traduit par des choses très concrètes quand on regarde les éléments du parc immobilier de la ville. Par exemple, celui des 80 écoles de Grenoble : comment faire pour rénover thermiquement cet ensemble ? On connaît les coûts. C’est 3 à 4 millions d’euros par groupe scolaire pour une rénovation thermique globale (ventilation, menuiserie et fenêtres, et isolation par l’extérieur). Comment on partage ce coût ? Certes, on peut bénéficier de subventions de l’Europe, etc. Mais comment on finance l’ensemble des opérations ? On est encore en train de chercher. Le but est d’en faire de plus en plus, de changer les modalités. On essaie d’en faire de notre côté en maîtrise d’ouvrage interne, ce qui évite des coûts externalisés, mais les marges de manœuvre sont faibles et les blocages sont d’ordre politique et financier. Au niveau national, on voit bien qu’il n’y a pas assez de volonté et de moyens pour réellement isoler des bâtiments de façon sérieuse, et le gouvernement continue à entretenir l’illusion qu’il a fait le nécessaire. Donc ce sont vraiment des choix politiques, y compris au niveau de la métropole où aujourd’hui on a un contexte politique nouveau. Lors du dernier mandat, on avait une cohérence d’ensemble entre les communes autour de Grenoble, entre l’agglomération et la ville centre. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Certaines communes veulent prendre un peu leur revanche par rapport à Grenoble, ce qui se traduit concrètement par une baisse des moyens pour les mobilités alternatives sur Grenoble. Certes, lors du premier mandat, il y a eu beaucoup de réalisations, mais il reste encore beaucoup de choses à faire, qui bénéficient à tout le monde. Et maintenant, pour de nombreuses politiques publiques, on voit que les projets de l’agglo sont plutôt portés sur la périphérie. Donc, on a aujourd’hui un problème de fonctionnement politique de la métropole. Cela concerne les outils historiques de la ville de Grenoble : la métropole est réticente à acquérir la compagnie de chauffage (GEG) même si elle va y être obligée, parce qu’aujourd’hui c’est elle qui a la compétence, plus la ville de Grenoble. Pour ce qui concerne le logement aussi, la métropole rechigne à se doter d’un vrai outil de construction et elle fait comme si elle pouvait continuer à vivre dans le train-train courant avec son budget classique, alors qu’elle est devenue une métropole, qu’il y a des enjeux extrêmement lourds en matière de transition, de justice sociale, de qualité de l’air, de climat. Tout cela ne se traduit pas réellement aujourd’hui par des engagements financiers. Et donc on en pâtit, y compris la ville-centre qui représente un tiers de la métropole.

    Mouvements : On va continuer avec Pierre-André Juven sur la question des mobilités alternatives, parce que dans la palette d’enjeux auxquels les « villes en transition » se confrontent aujourd’hui, il y a les enjeux d’étalement et la question des mécanismes pour favoriser d’autres mobilités voire une « dé-mobilité ».

    Pierre-André Juven : Effectivement, j’ai pris la suite de Vincent sur la délégation urbanisme avec une spécificité qui a été de lier cette délégation à celle de la santé. Le principe de la politique urbaine à Grenoble est la résultante d’une série de nécessités et d’urgences. Il y a un besoin de nouveaux logements et notamment de #logements_sociaux, qui n’exclut pas, par ailleurs, de travailler sur le logement vacant, le logement insalubre et le logement indigne. Si on considère qu’il faut limiter à tout prix l’#étalement_urbain et la logique pavillonnaire qu’on a pu connaître dans les décennies précédentes, lesquelles contribuent à l’#artificialisation_des_terres et à la destruction des surfaces agricoles, c’est dans les villes qu’il faut aller chercher le #foncier disponible. La nécessité de repenser l’urbanisme est aussi imposée par des enjeux écologiques et sociaux. D’où l’importance de lier la structuration urbaine et des mobilités favorables au climat et à la santé.

    À ce titre, la #zone_à_faible émission (#ZFE) est une des politiques publiques importantes en matière de #mobilité, de qualité de l’air et donc de contribution à la lutte contre le réchauffement climatique avec un fort impact sur la santé des populations. Quand on parle de ZFE, on observe très vite des crispations fortes et des tensions entre groupes politiques. C’est très difficile de sortir du dualisme entre d’un côté l’urgence climatique et sanitaire et de l’autre l’urgence sociale. On se retrouve face à cette opposition, au fond stérile, entre fin du mois et « fin du monde » alors que la crise écologique touche aussi plus fortement les ménages modestes, par exemple du fait des inégalités face aux pathologies chroniques induites par la pollution de l’air. Le principe de la ZFE est relativement simple, c’est un calendrier donné, imposé par la loi « climat et résilience » – que nous, à Grenoble, on aimerait voir plus ambitieux, mais c’est une politique métropolitaine, donc on n’est pas les seuls à décider – et ce calendrier définit à partir de quand on ne peut plus rouler avec tel type de véhicule. Le problème de la ZFE, est que, par exemple, un ménage qui aurait fait l’acquisition d’un diesel d’occasion il y a deux ans, devra changer de voiture dans deux ou trois ans. Et évidemment, c’est extrêmement difficile, parce que les ménages n’ont pas forcément les moyens de remplacer leur véhicule. Donc, la première question est : est-ce que tout le monde a besoin de remplacer sa voiture ? Et dans les études qui ont été réalisées par Transitec, une agence d’études sur les mobilités, a priori, il y a au moins un tiers du parc automobile grenoblois qui pourrait ne pas être renouvelé. Cela veut dire que si demain on dit à tout le monde : « Vous pouvez conserver votre voiture mais vous ne pourrez accéder à la ZFE que sous réserve de tel et tel critère », il y aura probablement un tiers des gens qui diront : « Moi, dans ce cas-là, je n’ai plus besoin de ma voiture », ce qui est a priori assez vertueux en termes de pollution de l’air et de surface disponible. On parle souvent de foncier disponible, mais à l’échelle d’une ville, la place occupée par la route, les parkings, le stationnement, est phénoménale. La solution, est donc de densifier l’offre de transport en commun pour permettre de dé-motoriser une partie des ménages. Ensuite, il faut un accompagnement financier. Mais cela a un coût. Ce sont les métropoles qui conduisent ces politiques, mais elles peuvent tout à fait être appuyées par l’État. Aux journées de France urbaine, au mois de septembre, Jean Castex a annoncé 450 millions pour les ZFE. On ne sait pas s’ils seront véritablement distribués parce que c’est une promesse d’année présidentielle et jusqu’ici l’État a peu contribué à doter les ZFE de moyens financiers.

    L’autre cause majeure de #pollution sur l’agglomération est le #chauffage au bois. Et quand on additionne la prime de l’État, celle de la métropole et celle de la ville – puisqu’on a voté au mois de mars une délibération « qualité de l’air » pour augmenter la prime de remplacement du chauffage au bois – les ménages modestes et intermédiaires ont un reste à charge de zéro pour le remplacement d’un appareil dont le coût peut être de 5 à 6 000 euros. Donc on peut tout à fait, si les collectivités et l’État mettent les moyens, engager une transition qui ne soit pas douloureuse pour les ménages précaires.

    A propos de ces tensions entre logique sociale et logique écologique, on a un autre enjeu qui est celui du suivi et de l’entretien des logements sociaux, avec des bailleurs sociaux qui sont dans des situations financières assez difficiles (du fait de la réforme des APL et d’autres mesures) et qui, tout en produisant du logement, sont en difficulté en matière de gestion locative, de réhabilitation des appartements et des immeubles, etc. Et là, c’est pareil, les choix sont le fait des collectivités dans les zones d’aménagement concertées dont parlait Vincent. On est à plus de 40 % de logements sociaux produits dans ces parties de la ville, avec un cahier des charges exigeant en matière de type de bâti, de qualité de l’air, d’espaces végétalisés, de services accessibles, etc. Ce sont des rapports de force omniprésents.

    Mouvements : Je reviens sur les enjeux du marché de la construction avec le problème de la convergence entre lobbies de l’immobilier et experts techniques, voire avec les services techniques de la ville. Jusqu’à quel point y êtes-vous confrontés ? Ou au contraire, parce que Grenoble a une longue histoire d’expérimentation dans ce domaine, le problème se pose de façon moins aiguë que dans d’autres villes ?

    Pierre-André Juven : C’est probablement moins aigu en ce qui concerne les imbrications entre enjeux techniques et orientations politiques. Ce que je vois avec notre mandature est que le travail qui a été fait entre 2014 et 2020, notamment par Vincent, a permis une acculturation assez forte aux idées portées par la majorité municipale, au sein des services techniques de la ville, auprès des agents de la ville, mais aussi pour nombre d’aménageurs qui sont des acteurs très important pour le suivi des opérations, notamment dans les ZAC. Vincent parlait des cultures professionnelles dans le milieu de l’énergie, et même si dans le milieu du bâtiment il y a aussi des cultures de constructeur, on arrive de plus en plus à poser la question de la réhabilitation. Donc, pour l’essentiel, ce travail d’acculturation, a été opéré depuis 2014, même s’il y avait à Grenoble une tradition datant de la zone d’aménagement concerté de Bonne.

    Mouvements : Comment trouver des sources de légitimité, des points d’appui qui ne sont pas simplement la parole des élu.es de la municipalité ? Par exemple pour convaincre les entreprises du BTP ?

    Pierre-André Juven : Il y a une nécessité à être assez solide techniquement pour pouvoir discuter avec les services, avec les acteurs économiques, pour être capable de justifier les choix en matière de qualité du bâti, de végétalisation, de surface et d’espace commun pour les habitant.es d’un immeuble, etc. Une des raisons, peut-être, pour lesquelles on est, à Grenoble, moins en difficulté que d’autres face aux promoteurs, est qu’il y a effectivement cette histoire longue de transition à Grenoble. Un certain nombre d’acteurs privés dans le domaine du bâtiment et de la promotion immobilière ont compris que ça allait être plus difficile pour eux d’engager des opérations à Grenoble s’ils ne prêtaient pas attention à un certain nombre d’exigences. Ce d’autant plus que l’attractivité et la valeur des biens qu’ils vont produire dépendent aussi des politiques de transition. Dès le moment où on met en avant la qualité de l’air intérieur, la végétalisation de la parcelle, un garage à vélos, l’infiltration de l’eau, la disposition de panneaux photovoltaïques et donc la consommation d’énergie pour l’immeuble, etc., pour les habitant.es de centre-ville, tout cela compte énormément. Donc c’est aussi stratégiquement intéressant d’un point de vue économique et marchand et on a des acteurs de la promotion et du bâtiment qui l’ont compris et avec qui on travaille plutôt bien.

    Une autre source de légitimité, si on se place dans une perspective politique plus large, est qu’on connaît les tendances de fond du dérèglement climatique : il y a des raisons objectives d’en tenir compte qui deviennent de plus en plus difficiles à contester. Les îlots de chaleur urbains à Grenoble, sont la résultante de phénomènes climatiques documentés depuis longtemps. De même, en matière de santé des populations, si l’urbanisme favorable à la santé trouve aujourd’hui des relais, c’est parce que cela fait déjà plusieurs années que cette question a été réfléchie, pensée et portée politiquement. Donc on a des phénomènes sociaux, climatiques, politiques, qui font que les acteurs économiques, d’une certaine façon, sont obligés de plier, parce que ce n’est pas seulement une volonté des responsables politiques locaux, parce que c’est devenu une volonté visible de la majorité des habitant·es.

    Mouvements : Peux-tu revenir sur cette question des îlots de chaleur : Grenoble est célèbre pour l’intensité du phénomène. Quelle est la politique de la ville ? Et comment articule-t-elle mesures de transition, démocratisation, implication des habitant.es ?

    Pierre-André Juven : Effectivement, on est une ville soumise en été à des phénomènes d’îlots de chaleur urbains et de canicule de plus en plus fréquents. On travaille beaucoup là-dessus, avec des géographes et des climatologues, d’abord pour nous aider à bien comprendre ce qui se passe. On sait que plusieurs choses favorisent ces îlots : les grandes surfaces verticales exposées au soleil de façon non filtrée : quand il n’y a pas de végétalisation, c’est le bâtiment qui prend directement la chaleur ; les rues disposées en canyon où l’air circule de façon restreinte ; la nature des matériaux utilisés pour construire ; la place de l’eau en ville aussi. Et puis il y a les activités anthropiques : la voiture, la climatisation, tout un tas de pratiques liées à l’homme. Donc, on a commencé à établir un diagnostic cartographié. On est à la confluence de trois massifs – Belledone, la Chartreuse et le Vercors – avec des grandes vallées et des courants d’air très forts ; on a deux fleuves, le Drac et l’Isère, qui sont des sources de fraîcheur importantes ; mais il y a des points de la ville où, par contre, les îlots de chaleur sont très forts. Et donc, il faut faire l’inverse de tout ce que j’ai listé, et on retombe sur des tensions difficilement solubles. Par exemple, concernant le logement de qualité, le rapport Girometti-Leclercq, qui a été remis à Emmanuelle Wargon il y a quelques mois, préconise d’augmenter la hauteur sous plafond, pour des raisons de qualité de l’air intérieur, d’espace, de lumière. Mais si on augmente la hauteur réglementaire, on augmente le risque d’îlots de chaleur. Il faut donc imaginer des solutions comme la végétalisation des façades, une couleur claire pour les bâtiments, l’utilisation de matériaux biosourcés et géosourcés. Donc là, on a nommé un adjoint pour travailler spécifiquement sur cette question : il est adjoint à la fraîcheur et à la nature en ville chargé de penser la place de l’eau dans la ville avec par exemple la possibilité de débuser un certain nombre de cours d’eau ou encore l’idée – et là on rejoint l’articulation de l’écologique et du social – de créer un lac baignable dans le parc de la Villeneuve, une cité d’un quartier populaire bien connu de Grenoble. Et puis après, il y a la lutte contre les activités anthropiques qui favorisent l’augmentation de la température. Et pour cela, la réduction du transport automobile dont on parlait est une priorité.

    Mouvements : Pour finir, au-delà de l’expérience de Grenoble, peux-tu parler de la manière dont vous inscrivez vos réflexions et vos politiques dans les réseaux de villes en transition ?

    Pierre-André Juven : Il y a plusieurs modalités de participation à ces réseaux. Il y a des participations par thématiques et par délégations, il y a des élu.es en charge du lien avec le réseau des villes en transition, via la biennale des villes en transition, mais il y a aussi les réseaux généraux de villes. Le maire est vice-président de « France urbaine » et participe activement à son animation. Je connais mieux le « réseau des villes santé OMS » qui fédère des villes de plusieurs couleurs politiques. Il porte des préoccupations sur les questions climatiques, de santé publique, d’offre de soins, de santé mentale, et conduit des opérations de plaidoyer pour des politiques de santé fortes auprès de l’État et du ministère.

    Mouvements : Dans quelle mesure ce réseau peut-il être une ressource à la fois pour la politique locale et pour jouer sur les échelles d’action, faire pression sur l’État ?

    Pierre-André Juven : Il s’agit surtout de ressources d’expertise. Le réseau des villes OMS a produit une série de travaux importants sur un ensemble de politiques publiques : sur les espaces verts et la santé, sur les mobilités et la santé, sur le sport et la santé, etc. Ses documents sont d’une part des synthèses de connaissances scientifiques mobilisables pour réfléchir et légitimer l’action politique mais il y a aussi des recommandations basées sur des expériences municipales qui permettent aux élu.es de disposer d’exemples et de s’inspirer d’initiatives prises ailleurs. Il s’agit donc à la fois d’information et de légitimité. Quand il faut justifier d’une politique publique en matière de santé, laquelle peut être contraignante – on parlait des rapports de forces avec des acteurs économiques dans le monde de la construction, c’est la même chose pour la santé –, disposer de ressources qui synthétisent une multitude d’avis et d’expertises, est un point d’appui important dans les négociations.

    A ce propos, j’aimerais insister sur la place paradoxale de la santé dans les discussions sur la transition écologique. C’est assez surprenant mais les politiques de santé à l’échelle de la ville sont celles qui suscitent le moins de débats, que ce soit en commission avec les oppositions ou en conseil municipal. Quelles que soient les arènes, les politiques de santé rencontrent très peu d’intérêt. Si on parle des écoles, de la culture, de l’urbanisme, des mobilités, des espaces publics, de la propreté, on a immédiatement un débat. Mais la santé est quelque chose qui semble complètement apolitique…peut-être parce que c’est difficile d’aller s’opposer à des politiques publiques qui visent l’amélioration de la santé des populations. Donc articuler étroitement la question de la santé et celle de la transition écologique est aussi une façon de rendre plus difficile l’expression d’une opposition frontale. C’est assez clair quand on parle de qualité de l’air. Si sur le chauffage au bois et la voiture, on invoque le climat ou la pollution, on va en convaincre quelques-uns, mais ça ne va pas être irréfutable. Si, par contre, on invoque les asthmatiques et les personnes qui meurent de la pollution tous les ans, ça devient en fait quelque chose qui n’est plus contestable. Et c’est valable pour de nombreux sujets : sur la qualité des logements, sur les mobilités, sur la biodiversité. Dans la légitimation de la transition écologique, la santé est un levier politique complètement sous-estimé alors qu’il est extrêmement puissant. L’imbrication du dérèglement climatique et des enjeux sanitaires est tellement forte que porter des politiques publiques visant ces derniers suppose des politiques publiques visant le premier. Parler santé permet d’entraîner l’adhésion, et de gagner des combats politiques, ou en tout cas de rendre plus difficile à nos adversaires de bloquer les politiques de justice sociale et de transition écologique.

    https://mouvements.info/grenoble-ville-en-transition-ecologique-et-sociale

    via @isskein

    ping @olaf

  • Wusstet ihr, dass 12.000 PalästinenserInnen auf der Seite der Brite...
    https://diasp.eu/p/9134649

    Wusstet ihr, dass 12.000 PalästinenserInnen auf der Seite der Briten zusammen mit Jüdinnen und Juden gegen den deutschen Faschismus gekämpft haben? …

    https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-historian-12-000-palestinians-fought-for-u-k-in-wwii-alongside-jew

    #000 #auf #briten #deutschen #faschismus #gegen #gekämpft #ihr #juden #jüdinnen #palästinenserinnen #wusstet #zusammen

  • Gérard Collomb, crème de baron

    « Gégé » is back. L’ancien ministre revient à #Lyon récupérer le trône municipal. Mais en son absence, les appétits et les couteaux se sont aiguisés…


    https://lesjours.fr/obsessions/gerard-collomb-lyon/ep1-collomb-retour-lyon/

    #Gérard_Collomb #Collomb #Gégé
    ... une enquête de @wereport pour Les Jours (photos : @albertocampiphoto)

  • Ungarn: Rechte und Linke sollen sich gegen Orbán vereinen (http://w...
    https://diasp.eu/p/7020191

    Ungarn: Rechte und Linke sollen sich gegen Orbán vereinen

    Regierungskritische Aktivisten fordern, dass die Opposition einen Gegenkandidaten zu Orbán findet. Jeden Samstag soll nun gegen den Regierungschef demonstriert werden.

    #orbán #ausland #ungarn #rechte #linke #regierungskritisch #aktivisten #opposition #gegenkandidaten #jeden #samstag #regierungschef #news #bot #rss

  • Heute früh wurden in Ankara elf politische Aktivisten, darunter Mit...
    https://diasp.eu/p/6988642

    Heute früh wurden in Ankara elf politische Aktivisten, darunter Mitglieder der Partei der Arbeit EMEP, festgenommen, weil sie sich im Internet gegen den Angriffskrieg auf Afrin ausgesprochen hatten.

    https://twitter.com/KeremSchamberg/status/983254840355840000

    #afrin #aktivisten #angriffskrieg #ankara #arbeit #auf #ausgesprochen #darunter #elf #emep #festgenommen #früh #gegen #heute #internet #mitglieder #partei #politische #sich #sie #weil #wurden

  • Innerhalb der dschihadistischen Gruppen, die im Auftrag der Türkei ...
    https://diasp.eu/p/6932519

    Innerhalb der dschihadistischen Gruppen, die im Auftrag der Türkei Afrin besetzen, bekämpfen sich dort jetzt gegenseitig. Es gibt Videos wie sie sich gegenseitig festnehmen und erniedrigend. Teilweise auch... …

    https://www.facebook.com/kerem.schamberger/posts/10212006671107496

    #afrin #auftrag #bekämpfen #besetzen #dort #dschihadistischen #erniedrigend #festnehmen #gegenseitig #gibt #gruppen #innerhalb #jetzt #sich #sie #teilweise #türkei #videos #wie

  • Un cas de dopage : Gégé sous l’emprise du Dr Valvin
    https://framablog.org/2017/09/22/un-cas-de-dopage-gege-sous-lemprise-du-dr-valvin

    Quand un libriste s’amuse à reprendre et développer spectaculairement un petit Framaprojet, ça mérite bien une #Interview ! Voici Valvin, qui a dopé notre votre #Geektionnerd Generator aux stéroïdes ! Gégé, le #Générateur de Geektionnerd, est un compagnon déjà ancien de nos … Lire la suite­­

    #Artiste #Framasoft #Libres_Cultures #Libres_Logiciels #Code #gege #Git #Illustrations #Images #Libre #Pepper&Carrot #Revoy

  • Kennzeichnungspflicht für Polizisten : Nullnummern (http://www.zeit...
    https://diasp.eu/p/5800684

    Kennzeichnungspflicht für Polizisten : Nullnummern

    Nordrhein-Westfalen will die Kennzeichnungen für Polizisten wieder abschaffen. Doch weder Befürworter noch Geger der Zahlencodes können ihre Argumente mit Daten belegen.

    #deutschland #polizisten #kennzeichnungspflicht #nullnummer #nordrhein-westfalen #nordrhein #westfalen #nordrheinwestfalen #kennzeichnungen #befürworter #geger #zahlencodes #argumente #news #bot #rss

  • Ga Bu Zo Meu : les Shadoks expliqués à ceux qui sont nés après 1990

    Quel meilleur écrin que le foutraque et délicieux #MIAM (Musée international des arts modestes) de #Sète (Hérault) pour accueillir la galaxie #Shadoks ? Dans ce lieu créé par l’artiste #Hervé_di_Rosa et le collectionneur Bernard Belluc, l’exposition « Shadoks ! Ga Bu Zo Miam » (jusqu’au 6 novembre) divise logiquement les visiteurs en deux catégories : ceux qui viennent replonger dans un univers loufoque qui leur est familier, et ceux, plus jeunes, qui découvrent un pan insolite de l’histoire de la télévision française. Rencontre de cet #ovni du petit écran.
    •La naissance des Shadoks
    Les aventures des Shadoks, créatures imaginées par
    #Jacques_Rouxel, font irruption à la télévision française en avril 1968, avec leur #graphisme simple et une voix off pleine d’emphase : celle du comédien #Claude_Piéplu. Elles ont donné lieu à deux cent huit épisodes et quatre saisons (trois de 1968 à 1973, puis une dernière en janvier 2000). Chaque épisode, de deux minutes trente, narre les péripéties fantaisistes de deux groupes antagonistes : les Shadoks et les #Gibis.
    •Qui sont les Shadoks ?
    Volatiles ronds hissés sur de longues pattes, les Shadoks sont
    #bêtes_et_méchants. Leur langue se compose de quatre mots monosyllabiques (combinables) : Ga, Bu, Zo, Meu, et leur activité principale consiste à construire des machines absurdes. Et à pomper.

    Ils habitent une planète aux formes changeantes, tant bien que mal occupée sur le dessus par les Shadoks dont les jambes vont vers le bas, et par le dessous par les Shadoks dont les jambes vont vers le haut. Certains tombent parfois dans le vide intergalactique. Leur objectif est de partir sur la Terre, ce qu’ils tentent de faire sans succès : leurs ailes sont trop petites pour voler, leurs inventions, ratées.
    Parmi la population shadok, quatre personnages se détachent : le chef shadok ; le professeur Shadoko (barbu et instruit) ; le devin Plombier (sorte de sorcier chevelu et à cornes, très respecté) ; et le marin shadok (ancien pirate, poète et porté sur la boisson).
    La reproduction des Shadoks est complexe. Alors qu’ils pondaient à l’origine des œufs classiques, ils ont dû opter pour des œufs en fer, car les coquilles se brisaient en tombant du haut de leurs longues pattes. Le problème des œufs en fer, c’est d’en perdre la clé. Lorsque c’est le cas, le parent (asexué) attend que l’œuf rouille pour que l’enfant puisse s’en extraire… mais avec un tel délai, les bébés sont déjà vieux à la naissance.
    •Qui sont les Gibis ?
    Contrairement aux Shadoks, dont ils ont pitié, les Gibis sont courts sur pattes, très gentils et intelligents. Plus précisément, ils portent des chapeaux melons qui les rendent intelligents (en cas de perte de cette coiffe, ils deviennent fous et stupides). Leur nom résonne d’ailleurs avec cet attribut si British : il découlerait de la prononciation anglaise du sigle G.B. (Great Britain).
    Les Gibis vivent sur une planète plate, qui n’est pas plus aisée à habiter que celle des Shadoks, vu qu’elle penche lorsqu’ils ne sont pas bien répartis sur sa surface – avec ici aussi quelques pertes dans l’espace pour ceux qui tombent. Entre leurs deux planètes se trouve la Terre, convoitée par les deux communautés, mais défendue par son seul habitant, un insecte hostile appelé #Gégène.

    Les Gibis sont également des inventeurs de machines, mais beaucoup plus performantes que celles de leurs voisins.
    •La polémique
    L’iconoclaste feuilleton d’animation n’a pas laissé les téléspectateurs des années 1960 indifférents, suscitant même l’une des premières grandes polémiques de la télévision nationale. En moins d’une semaine, la France se divisait entre shadokophiles, amusés par cette folie douce, et shadokophobes, choqués par une liberté de ton qui aura devancé de peu Mai 68.
    Chaque camp inonde alors la chaîne de courriers. Le phénomène est tel que la télévision d’Etat propose à #Jean_Yanne une savoureuse émission quotidienne sur le sujet : « Les Français écrivent aux Shadoks » – des extraits de cette émission, comme des dizaines de lettres, sont exposés au MIAM de Sète.
    •Les meilleurs aphorismes shadoks
    La logique shadok est aussi absurde qu’implacable. Florilège de leurs principes et proverbes :
    – Je pompe, donc je suis.

    – S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème.

    – Pour qu’il y ait le moins de mécontents possible, il faut toujours taper sur les mêmes.

    – En essayant continuellement, on finit par réussir… Donc plus ça rate, plus on a de chances que ça marche.

    – Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes.

    – Dans la marine on ne fait pas grand-chose, mais on le fait de bonne heure.

    – Je dis des choses tellement intelligentes que le plus souvent je ne comprends pas ce que je dis.

    – Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

    – Si ça fait mal, c’est que ça fait du bien.

    – La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité (y compris celle-ci).

    – Il faut pomper pour vivre et donc vivre pour pomper.

    – Si la solution n’est pas adaptée à la situation, adaptez la situation à la solution.

    – Il vaut mieux pomper, même s’il ne se passe rien, que de risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.

    – Pour guérir quelque chose qui ne marche pas ou qui fait trop de bruit, il faut et il suffit de taper dessus avec quelque chose qui marche mieux ou qui fait plus de bruit.

    – Quand on ne sait pas où l’on va, il faut y aller… Et le plus vite possible.

    Le Monde 18/08/16

    http://www.miam.org/telechargements/DP%20Shadoks.pdf

    Nous vivons dans un monde de shadoks. Bien sûr des voix s"élèvent parfois et nous interpellent : « Pourquoi on pompe ? »
    Pour faire de la croissance s’exclament-t-on en choeur ! Certes mais cette réponse appelle une autre question que certains ne manquent pas de soulever : « Pourquoi on fait de la croissance ? »
    « Pour qu’on puisse tous pomper ! » répondons nous plein d’aplomb.

    • Pionnier de l’électroacoustique et membre éminent du célèbre GRM (Groupe de recherches musicales, équivalent français du BBC Radiophonic Workshop), #Robert_Cohen-Solal a exploré la musique et le son aux côtés de personnalités telles que Bernard Parmegiani, Pierre Henry, Luc Ferrari et Iannis Xenakis, et est à l’origine de nombreux projets dans le domaine des musiques appliquées, des #bandes-son (documentaires, courts métrages, etc.) et des enregistrements expérimentaux. Son travail sur Les Shadoks est tout simplement extraordinaire - un collage fascinant et bizarre d’électro pop déjantée (à la Jean-Jacques Perrey), de drones, de musique concrète, de musique classique et d’expériences sonores dadaïstes se mêlant harmonieusement à une expérience d’écoute cohérente et cinématographique. La bande-son idéale pour ce qui restera l’une des plus étranges séries animées jamais créées !

      https://wrwtfww.com/album/les-shadoks-50th-anniversary-edition

  • Korean Woman Kicks Ass At Overwatch, Gets Accused Of Cheating
    http://kotaku.com/korean-woman-kicks-ass-at-overwatch-gets-accused-of-ch-1782343447

    Meet #Geguri. She’s 17 and very, very talented at #Overwatch. She’s so good that after beating rivals during Nexus Cup qualifiers, other players accused her of cheating.
    […]
    According to PC Games N and Redditor Calycae, two pros said they’d quit if she wasn’t cheating. And after Blizzard reportedly said she wasn’t, they did just that.
    […]
    As tipster Sang points out, the whole thing started when an Inven forum member named Ping Ddak posted that Geguri might be cheating, because it looked like her aiming was sticking too precisely on enemies. After that, members of the team Dizziness began saying that Gerguri was using some sort of cheat.

    Via Inven (translation by Sang), Dizziness member Strobe is quoted as saying, “If this problem is confirmed as a hack, it would have caused a problem to our career and reputation. How will you take responsibility for that?’ Strobe is also quoted as saying, “If there is a problem with our sponsors and such, I may visit Geguri’s house with a knife in hand. I am not joking.” In addition to Strobe, the other Dizziness accuser was a player named ELTA.
    […]
    In ELTA’s apology, he writes that Geguri’s play was at a level that it was so good, it was unbelievable. He says he blames himself and that he simply thought she was cheating. ELTA added that he was truly sorry and added that he’s not only quitting the team but also leaving the Overwatch scene.

    And finally, Strobe posted his apology. He admitted to making the knife remark, which is deeply troubling. He also said he was incredibly sorry he could not control his anger and very much feels responsible. Strobe said he was leaving the Overwatch scene forever.

    #jeux_vidéos #sexisme
    #GamerGate

  • Comment je suis tombé animiste | 1+1=salade ?
    http://madeinearth.wordpress.com/2013/12/05/comment-je-suis-tombe-animiste

    Comment je suis tombé animiste : L’#animisme expliqué par Daniel Quinn, dans The Story Of B, extraits choisis et traduits :

    – Ton #Dieu écrit avec des mots. Les dieux dont je parle écrivent en galaxies et en systèmes stellaires et en planètes et en océans et en forêts et en baleines et en oiseaux et en moucherons.
    – Et qu’est-ce qu’ils écrivent ?
    – Eh bien, ils écrivent la physique et la chimie et l’astronomie et l’aérodynamique et la météorologie et la géologie

    [...]

    – Mais comme tu le verras, l’animisme est complètement compatible avec le savoir scientifique. Bien plus compatible que vos #religions. [...] L’animisme cherche la vérité dans l’univers, pas dans les livres, les révélations ou les autorités. Il en est de même pour la #science. Bien que l’animisme et la science lisent l’univers sous des angles différents, les deux ont une totale confiance dans leur véracité.

    [...]

    – Je vais commencer par le grand secret de la vie de l’animiste, Louis. Quand les autres personnes cherchent Dieu, tu les vois regarder automatiquement vers le ciel. Ils imaginent vraiment que, s’il y a un Dieu, il est loin, très loin— éloigné et intouchable. Je ne sais pas comment ils peuvent supporter de vivre avec un Dieu comme ça, Louis. Vraiment pas. Mais ce n’est pas notre problème. Je t’ai dis que, parmi les animistes sur cette planète, pas un seul ne peut te dire le nombre de dieux. Ils ne connaissent pas ce nombre et moi non plus. Je n’ai jamais rencontré ou entendu parler d’un seul qui se soucie de combien ils sont. Ce qui est important pour eux ce n’est pas combien ils sont, mais où ils se trouvent. Si tu vas parmi les Alawa d’Australie ou les Bushmen d’Afrique ou les Navajo d’Amérique du Nord ou les Kreen-Akrore d’Amérique du Sud ou les Onabasulu de Nouvelle Guinée — ou n’importe quels autres parmis les centaines de tribus de chasseurs-cueilleurs que je pourrais nommer — tu trouveras vite où sont les dieux. Les dieux sont ici.
    Je ne veux pas dire là, je ne veux pas dire ailleurs, mais ici. Parmi les Alawa : ici. Parmi les Bushmen : ici. Parmi les Navajo : ici. Parmi les Kreen-Akrore : ici. Ce n’est pas une affirmation théologique qu’ils proclament. Les Alawa ne disent pas aux Bushmen : "Vos dieux sont faux, les vrais dieux sont les notres. Les Kreen-Akrore ne disent pas aux Onabasulu : "Vous n’avez pas de dieux, nous seuls avons des dieux. Rien de tel. Ils disent : « Notre lieu est sacré, comme aucun autre lieu dans le monde ». Ils ne penseraient jamais à regarder ailleurs pour trouver les dieux. Les dieux se trouvent parmi eux — vivant où ils vivent. Le dieu est ce qui anime leur lieu. C’est ce que le dieu est. Un dieu est une force étrange qui fait de chaque lieu un lieu — un lieu comme aucun autre dans le monde.

    [...]

    – Contrairement au Dieu écrit avec une majuscule, nos dieux ne sont pas tout puissants, Louis. Peux-tu l’imaginer ? N’importe lequel peut être vaincu par un lance-flammes ou un bulldozer ou une bombe— réduit au silence, éloigné, affaibli. Assis-toi au mileu d’un centre commercial à minuit, entouré par des centaines de mètres de béton dans toutes les directions, et là le dieu qui était naguère aussi fort qu’un buffle ou qu’un rhinocéros, est aussi faible qu’une mite gazée à la pyréthrine. Faible — mais pas mort, pas complètement éradiqué. Rase le centre commercial et détruit le béton, et en quelques jours, l’endroit va résonner de vie à nouveau. Il n’y a rien de plus à faire que de retirer les poisons. Le dieu sait comment s’occuper de ce lieu. Il ne sera plus jamais comme avant, mais rien ne reste indéfiniment comme avant. Il n’y a pas besoin que ce soit comme avant.

    #autopromo #primitivisme #mononoke :)

    • @nicolam

      – Mais comme tu le verras, l’animisme est complètement compatible avec le savoir scientifique. Bien plus compatible que vos #religions.

      Les religions aussi. Il suffit de redéfinir "Dieu" tel qu’il fut défini à l’origine. Le secret de "Dieu" se trouve dans son unicité. Cela ne signifie pas que "Dieu" est unique mais qu’il est "UN", c’est à dire incomposé contrairement à nous, donc il ne peut pas se décomposer (d’où son immortalité). Si on comprend ça, on comprend tout et "Dieu" n’est plus inaccessible. "Dieu" est le "TOUT" indivisible que nous sommes incapable de percevoir parce que nous le décohérons.

      La décohérence est la perte d’information d’un objet à partir d’une observation faite à partir d’une réalité dimensionnelle moindre ou supérieure à la réalité dimensionnelle de l’objet observé.

      Un exemple de décohérence, c’est celle du bloc de marbre perçu par le sculpteur. Le bloc de marbre contient en potentialité toutes les sculptures que l’on peut en tirer. La décohérence du sculpteur par rapport au bloc de marbre, c’est qu’il ne peut en tirer qu’une seule.

      La réalité dimensionnelle du sculpteur est moindre que celle du bloc de marbre, où la potentialité doit être admise comme une dimension supplémentaire.

      Le procès en archaïsme que l’on fait aux religions est un faux procès. Les hommes pensaient aussi bien avant qu’aujourd’hui. C’est le contenu du message qui n’a pas été compris, ce qui en fait un message corrompu par des millénaires de transmission absurde.

      C’est l’intrication des particules, en mécanique quantique, qui me l’a fait comprendre. La distance et la division sont des leurres, dans la réalité dimensionnelle de "Dieu" qui est unique, rien n’est divisé et "Dieu" est TOUT (hypothèse panthéiste).

      Le tort des religions est d’avoir voulu l’écrire. Un livre peut décrire l’Univers, mais il n’est qu’une infime partie de l’Univers. La vraie Bible, c’est la création écrite des mains de "Dieu" et dans le langage de "Dieu".

      Comme disait Lavoisier, à l’instar de Démocrite, « Rien ne se perd, rien ne se crée, TOUT se transforme ».

      Naître, c’est accéder à une réalité dimensionnelle supérieure en nous composant. Mourir, c’est se décomposer et retrouver notre nature divine unidimensionnelle.

    • @paperli : pour le procès archaïque, il me semble que le tableau de chasse des religions parle de lui même.

      " Si on comprend ça, on comprend tout et « Dieu » n’est plus inaccessible. « Dieu » est le « TOUT » indivisible que nous sommes incapable de percevoir parce que nous le décohérons."

      Ca doit être question de point de vue, car personnellement ça ne me paraît pas très utile un Dieu comme ça. La religion ou la spiritualité, pour moi servent des buts bien précis : expliquer certains phénomènes, offrir un cadre pour perpétuer le groupe et transmettre le savoir et les #mèmes.

      Si Dieu est tout et immortel, alors il n’est pas parmi nous car nous sommes dans un lieu précis, et celui là peut « mourir » en tant que lieu sacré (forêt rasée, #fukushima) et qui nous permet de vivre. Et nous décohérent tellement à ne pas pouvoir le percevoir qu’il nous faut un « message » comme tu le dis toi même. Les animistes n’ont pas besoin d’un message, ils n’ont pas besoin que quelqu’un leur dise comment vivre, ils le savent déjà.

      « Dieu, c’est comme le sucre dans le lait chaud. Il est partout et on ne voit pas. Et plus on le cherche, moins on le trouve. (coluche) »

    • @nicolasm

      @nicolasm : Ca doit être question de point de vue, car personnellement ça ne me paraît pas très utile un Dieu comme ça.

      Tout est dans la définition de « Dieu ». Dis-moi en quoi tu crois et je te dirai si j’y crois aussi. Son utilité ? Les voies de « Dieu » ne sont pas celles des hommes. Si on utilise la métaphore anthropomorphique d’un dieu tout puissant et omniscient, on peut dire que « Dieu » fixe les règles (les lois de la physique) et que l’homme a besoin d’un avion s’il veut voler.

      Dans la réalité humaine « Dieu » doit faire peur parce que l’être humain analyse tout en fonction de sa situation dans le rapport de force, en l’occurrence celui qui l’oppose à « Dieu ».

      Et qu’en pense « Dieu » ? Rien. « Dieu » n’est pas inscrit dans le temps. Il ne peut pas être ce qu’il crée. Le temps fait partie de notre réalité dimensionnelle à nous. D’ailleurs comme « Dieu » est « parfait » :) il n’a pas besoin de changer, donc du temps qui est nécessaire à tout changement.

      Le problème qui c’est toujours posé à l’homme, c’est qu’il ne crois pas en « Dieu » mais seulement en la création. « Dieu » créant ne pouvant se trouver dans la création puisqu’il ne peut pas être ce qu’il crée. Et c’est là que le bât blesse puisque « Dieu » doit forcément être extérieur à la création, ce qui empêche de le définir sans passer par un anthropomorphisme ou un universalomorphisme (un concept qui appartient à la création contrairement à « Dieu »).

      Par contre, si « Dieu » est TOUT (panthéisme), il est compréhensible et la finalité des religions aussi.

      La mécanique classique est déterministe (il n’y a pas de hasard qui ne soit pas explicable à posteriori). Ce n’est pas le cas de la mécanique quantique, ce qui en fait une science contre-intuitive.

      Pour ton information, je ne suis pas croyant, mais quand je m’emmerde, je pense à « Dieu » (que je met toujours entre guillemets). C’est un fameux sudoku :)

  • 14.11.2012: Deutsches Indymedia vor dem Aus (neues-deutschland.de)
    http://www.neues-deutschland.de/artikel/804167.deutsches-indymedia-vor-dem-aus.html

    http://www.neues-deutschland.de/img/o/66188.jpg

    Leserkommentar:

    amenpanufer, 13. Nov 2012 13:25
    time to say good bye

    der artikel spiegelt mehr den anspruch denn die realität wider. aufrufe oder gar bekennerschreiben sind extrem ungern gesehen. oft wurden sie ersetzt oder mit einem kritisierenden text versehen. vor jahren konnten auch schon mal artikel einfach verschwinden, zb. wenn nazis genannt wurden oder aber israel für seine besatzungspolitik kritisiert wurde. dafür fanden sich lange zeit traktate, die jeden krieg der usa und jeden angriff israels rechtfertigten, bis hin zur folter an gefangenen. das war möglich, weil indymedia damals den sog. antideutschen nahestand. zwar hat sich dieses bündnis wohl erledigt, aber immer noch finden sich in indymedia überwiegend traktate, die die szeneinterne schlammschlacht der radikalen linken abbilden. es ist ein unproduktives forum für die verschiedenen zirkel. darüber hinaus aber kann jeder staatsanwalt, jeder polizeibeamte und jeder nazi seinen mist ablegen, und oftmals bleibt der auf indymedia stehen, weil er genau den verfeindeten zirkel angreift. so war es auch möglich, dass die existenz der drogenmafia am kottbusser tor in berlin-kreuzberg bejubelt wurde mit dem argument, jeder habe ein recht auf drogen. das hat mit streitkultur gar nichts mehr zu tun. und besonders peinlich: manche naziprovokation, sei sie nun ein porno-link oder schlimmste hetze, bleibt sogar tagelang auf den seiten bestehen, wohingegen missbilligte äußerungen der linken sofort verschwinden.
    das gute an indymedia ist: es hat sowohl gezeigt, dass diese gesellschaft nicht fähig ist, eine kontrollfreie internetplattform zu betreiben, als auch bewiesen, dass dieser teil der linken nicht fähig ist, eine kontrollfunktion auszuüben. damit aber tendiert auch jede organisierungsfähigkeit gegen null und damit die option auf befreiung.
    da mittlerweile viele linke, teilweise auch als einzelperson, ihre internetwandzeitung machen, sehe ich ein ende von indymedia eher positiv. das informationsangebot weitet sich, oder: demokratisiert sich. das ist doch gut.

    #indymedia_de #gegenoeffentlichkeit #web_independant

  • La fin de Indymedia Allemagne ?

    de.indymedia.org | Deadline für de.indymedia.org
    http://de.indymedia.org/2012/10/336058.shtml

    Les militants du site de.indymedia.org annoncent la fin du projet pour 2013 parce qu’il ya de moins en moins d’utilisateurs actifs.

    Die Gründe

    JedeR von uns ist natürlich von den Möglichkeiten der Web-2.0-Welt verwöhnt. Das 11 Jahre alte CMS von de.indymedia.org kann da verständlicherweise nicht mehr mithalten. Ein Symptom ist hierfür beispielsweise, dass viele zu Artikeln keine Bilder mehr auf Indymedia hochladen, da es schneller geht, sie auf einer kommerziellen Bilder-Seite zu speichern. Ferner ist eigentlich die Aufteilung in ModeratorInnen und UserInnen ohne Zwischenstufen überholt. Sehr viele NutzerInnen würden gerne die Seite mehr mitgestalten, z.B. Artikel von Nazis löschen oder Artikel ins Newswire setzen, jedoch nicht gleich mit den kompletten AdministratorInnen-Rechte für die Seite zu erhalten. Das ist vielen zu viel Verantwortung. Hier könnte ein feiner skaliertes System mehr Menschen einbinden. Auch ist mensch es gewohnt, seine / ihre eigenen Inhalte wieder zu verändern und zu aktualisieren. Dies geht jedoch mit der derzeitigen Software nicht.

    Quelques raisons : CMS trop compliqué, avec une gestion des droits qui ne correspond plus aux attentes des utilisateurs.

    Die Alternative

    Viele IMCs haben auf Standard-OpenSource-CMS umgestellt: Drupal oder HyperActive als Indymedia-Lösung basierend auf Ruby on Rails. Eine Neuentwicklung für de.indymedia.org kommt bei der derzeitigen Personaldecke allerdings nicht mehr in Frage. Derzeit sind einige Unentwegte daran, Drupal so weit aufzubereiten, dass eine sogenannte UserInnen-Moderation möglich ist. D.h. dass UserInnen über bestimmte Artikel abstimmen können und ihre Artikel ändern können. Drupal ist ein sehr aktives Projekt einer großen Software-Entwicklergemeinde. Daher fällt die Hauptentwicklung nicht IMC-AktivistInnen sondern OpenSource-Entwicklern zu. Derzeit werden sogenannte Module getestet und an dem CSS für die de.indymedia.org-Seite gearbeitet (Projekt auf GitHub). Die UserInnen-Moderation sehen viele als den Schlüssel zum Weiterbestehen des Projekts. Hierdurch können viele Leute sporadisch eingebunden werden und müssen sich auf keine starre Mitarbeit festlegen. Die Kernmoderation kann dann nur mit ein paar wenigen erfolgen.

    On espère trouver une solution sous Drupal qui faciliterait la gestion du projet.

    Pourtant dans les commentaire on trouve d’autres raisons qui dépassent le cadre technique : Le monde a changé dans les 11 année depuis le début d’Indymedia, aujourd’hui on peut publier partout et plus simplement, mais c’est surtout le profil des activistes qui a changé.

    Voire aussi Qu’avons-nous fait des « bonshommes bleus » ? Les utilisateurs d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier
    http://romy.tetue.net/qu-avons-nous-fait-des-bonshommes-bleus?lang=fr

    #indymedia_de #gegenoeffentlichkeit #web_independant

    • Je pense que le problème de sites comm Indymedia n’est pas la diminution du nombre d’activistes mais le fait qu’ils changent d’activité. Quand je regarde un site comm filmsforaction.org (http://seenthis.net/messages/92865) je constate que c’est beaucoup mieux fait qu’Indymedia, ce qui serait sans importance si les militants voulaient continuer à communiquer à la manière d’Indymedia, c’est à dire par écrit.

      On observe deux éléments qui sont à mon avis essentiels pour le déclin des projets « traditionnels » :

      – La démocratisation de l’accès à la production multimedia permet aujourd’hui aux militants de produire des documents plus susceptibles de toucher un grand nombre de personnes qu’avant.

      – En même temps le caractère des militants a changé. Être militant aujourd’hui ne signifie plus de faire partie d’un petit groupe d’activistes qui partagent les mêmes habitudes vestimentaires et idéologiques tout comme le même type de langage.

      Pour répondre aux exigeances qui en résultent les sites web militants tout comme les auteurs des logiciels utilisés sont obligés de s’ouvrir vers de nouveaux formats et interfaces. Un exemple pour cette nouvelle approche est Mediaspip des Kent1 http://www.mediaspip.net

      Mais en fin de compte ce n’est pas tant une question de plateforme technique. L’enjeu est surtout constitué par les causes qui nous font bouger ou pas.