• La Liberté | La police de Zurich ne communiquera plus la nationalité des auteurs de délits
    https://asile.ch/2017/11/14/liberte-police-de-zurich-ne-communiquera-plus-nationalite-auteurs-de-delits

    La semaine passé, un communiqué de la police de Zurich a crée des remous. La police municipale ne nommera plus dans ses communiqués de presse la nationalité des auteurs de délits. Issue d’une proposition législative déposée en 2015 par une socialiste et un Vert’libéraux, et son acceptation récente par le parlement de la ville, cette […]

  • Genève | Détention administrative de mineurs sur le sol genevois : qu’en est-il ?
    https://asile.ch/2017/10/23/geneve-detention-administrative-de-mineurs-sol-genevois-quen

    Au début du mois d’octobre 2017, Madame Frédérique Perler, députée et vice-présidente des Verts genevois, demandait au Conseil d’Etat où en étaient les négociations concernant la détention administrative des mineurs. En effet, le canton héberge sur son sol un centre de détention administrative « concordataire » liant les cantons de Genève, Vaud et Neuchâtel. Aucun des trois […]

  • Un texte signé par les #sages-femmes du canton de #Genève contre l’application du #Règlement_Dublin (reçu via la newsletter de l’association Solidarité Tattes)

    Au tour des sages-femmes : ce qu’elles voient, ce qu’elles ont à dire

    Formées pour accompagner les femmes au cours de la grossesse, l’accouchement et l’après-naissance, les sages-femmes genevoises savent combien l’environnement de la maternité a d’importance pour que les événements se déroulent sans complication. Notamment, une attention particulière est portée à la femme récemment accouchée, afin d’éviter la dépression du post-partum et ses répercussions néfastes pour le développement de l’enfant.

    Ces recommandations concernent toutes les femmes. Pourtant, elles ne sont pas appliquées aux requérantes d’asile ! Seulement 3 exemples :

    Mme A. vit dans la crainte de l’approche de son renvoi Dublin, qui coïncide avec le terme prévu de son accouchement. Malgré un avis médical très net donné par un médecin des Hôpitaux Universitaires de Genève, la persécution et les menaces de l’Office Cantonal de la Population et des Migrations continuent.
    Mme B. se fait embarquer à destination de l’Italie, sous le coup d’un renvoi Dublin. C’est 4h. du matin, la police la menotte, un policier porte le bébé dans ses bras (!), un autre tient le petit garçon de 5 ans par la main. C’est justement ce petit garçon de 5 ans, qui parle parfaitement le français et fréquente une école primaire du canton depuis plus d’une année, qui doit faire office d’interprète dans cette situation.
    Mme C. vient d’avoir un bébé, dont le père est en Suisse depuis plus de 12 ans, au bénéfice d’un permis C et d’un travail fixe, désirant se marier et ayant reconnu le bébé. Le délai Dublin s’approche et ne laisse pas dormir la maman. Elle est suivie par un psychiatre.
    Il faut ajouter que, souvent, les femmes sous la menace d’un renvoi Dublin essaient de dormir ailleurs que dans leur foyer, afin d’éviter la venue impromptue de la police. Le stress de devoir trouver une chambre et de changer fréquemment de lieu pour dormir aggrave encore leur état dépressif. La plupart du temps, elles ne sont pas au courant de leurs droits, ne savent pas à qui demander de l’aide, ne comprennent pas les courriers qui leur sont adressés.

    Dans les trois situations décrites ci-dessus, les autorités fédérales ont refusé catégoriquement d’entrer en matière. Et ceci, même quand les médecins, sages-femmes, enseignant-es ont mis en garde ces autorités sur la vulnérabilité de ces personnes. Si Mmes A., B. et C. ont finalement trouvé une issue favorable à leur situation, c’est grâce à un concours de circonstances exceptionnelles.

    Si toutes les sages-femmes qui font des consultations à domicile prenaient la peine de répertorier les situations Dublin qu’elles rencontrent, si elles avaient les instruments pour mesurer l’angoisse et la souffrance vécues par les femmes enceintes et accouchées en attente de leur renvoi, elles devraient, elles pourraient… Ne sachant justement pas par quel bout transformer cette situation ignoble et en contradiction complète avec ce qu’on leur a enseigné durant leur formation, elles font ce qu’elles peuvent : trouver une poussette et les affaires de première nécessité pour le bébé, accompagner la maman chez le juriste, etc.

    Car telle est bien la torture qui donne tellement de travail à nos psychiatres locaux : non seulement ces femmes ont vécu un parcours d’exil pas moins cruel pour être devenu banal, mais encore, ici chez nous, il leur est interdit d’envisager l’avenir. Attendre dans l’incertitude, attendre dans le noir : c’est la torture à la sauce helvétique.

    On pourrait au moins stopper Dublin pour les femmes et les enfants.

    Des sages-femmes du canton de Genève

    #femmes #grossesse #traumatisme #renvois #expulsions #Suisse #asile #migrations #réfugiés

    Je retiendrai cela, outre le fait que le corps médical prend enfin position...

    c’est la #torture à la sauce helvétique

  • A l’Onu, un traité alternatif sur le commerce est en chantier
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/231017/l-onu-un-traite-alternatif-sur-le-commerce-est-en-chantier

    Des dizaines d’États se retrouvent à partir de lundi à #Genève, pour discuter d’un texte qui ferait primer les droits humains sur ceux des #multinationales. La société civile pousse, mais les Européens, eux, freinent. La position de Paris est ambiguë.

    #Economie #CETA #Dominique_Potier #libre-échange #Nations_unies #ONG #ONU #Rana_Plaza #vigilance

  • Sécheresse : L’Allondon bientôt vidée de son eau ? Le Courrier - 11 octobre 2017 - Camille Pagella

    La rivière franco-suisse a atteint cet été son plus faible débit jamais enregistré. Les associations de pécheurs incriminent le pompage abusif des golfs et des centres équestres.

     « L’Allondon, j’ai appris à nager dedans, c’est impossible d’imaginer cela aujourd’hui. » Roger Matty, président de l’Association des pécheurs du Pays de Gex, se désole. Et pour cause, l’Allondon a atteint en août son plus faible débit jamais enregistré pour cette période de l’année. Son homologue suisse, le président de la Fédération des sociétés de pêche genevoises (FSPG), Christophe Ebener, a, lui, interpellé le président du Conseil d’Etat, François Longchamp, il y a un mois. « Nous sommes atterrés de constater que le captage des petits cours d’eau en France voisine n’a toujours pas été sérieusement considéré par l’administration genevoise », signe-t-il.


    D’après les associations de pécheurs, les responsables de cet assèchement seraient à aller chercher de l’autre côté de la frontière. « Il y a huit golfs et plusieurs centres équestres qui bordent la rivière du côté français et qui pompent de très grandes quantités d’eau dans les nappes d’accompagnement ou dans les sources des affluents de l’Allondon, et cette situation n’est pas nouvelle », dénoncent d’une même voix Christophe Ebener et Roger Matty.

    Mesures exceptionnelles
    Cette année, le problème a pris une autre dimension. Pour lutter contre le manque de pluie et la chaleur caniculaire de l’été, le département de l’Ain avait décidé l’interdiction du pompage de l’eau dans tout le Pays de Gex, à l’exception de l’eau destinée à être bue. « Nous avons fait face à une sécheresse exceptionnelle cette année, il a fallu donc prendre des mesures tout autant exceptionnelles », explique Guillaume Marsac, directeur général adjoint de la Communauté de communes du Pays de Gex et hydrogéologue de profession.

    Malgré cet arrêté préfectoral, les pécheurs , d’une part et d’autre de la frontière, accusent les golfs d’avoir continué à pomper dans les nappes d’accompagnement de l’Allondon, préférant recevoir une amende plutôt que d’arrêter d’arroser leurs greens. Une version que corrobore en partie Guillaume Marsac : « Nous avons été témoins d’un certain nombre d’infractions que nous avons immédiatement dénoncées à la Police de l’eau. Les personnes incriminées ont reçu des amendes pour non-respect du code de l’eau. » Il tempère toutefois : « La première responsable de l’assèchement de l’Allondon est la sécheresse elle-même, la crise est principalement liée à l’absence de précipitations. »

    Le Léman à la rescousse ?
    Les golfs contactés se renvoient la responsabilité entre eux ou pointent du doigt l’eau utilisée par l’agriculture. « Cela fait vingt ans qu’il y a des problèmes d’eau dans la région et les golfs sont toujours les premiers incriminés, car notre sport est mal vu. Mais il ne faut pas oublier qu’il est important pour notre région et qu’il y génère plus d’emplois que l’agriculture », dénonce le propriétaire d’un golf du Pays de Gex.

    Alors comment régler cette situation ? Christophe Ebener et Roger Matty ont un vœu pieux : que le lac Léman puisse être relié au Pays de Gex d’une manière ou d’une autre. Une solution pas irréaliste, selon Gilles Mulhauser, directeur général de l’eau du canton de Genève et cosecrétaire de la Commission transfrontalière de l’eau : « En ce moment, nous faisons un inventaire global et exhaustif de toutes les sources en eau de la région et de leur volume pour explorer toutes les possibilités. A terme, nous pourrions utiliser les plus grosses sources comme le lac pour pallier le déficit des plus petites ou, du moins, trouver des mesures intermédiaires qui concerneraient les gros utilisateurs d’eau comme les lieux de loisirs ou l’agriculture. »

    #EAU #golfs #centres_équestres #Agriculteurs #France #Suisse #Gaspillage #Arrosage

  • « C’est pas un boulot, c’est du business. ». L’agir des #dealers ouest-africains dans un quartier genevois

    Cette recherche sociologique porte sur un marché de drogues illégales opérant dans plusieurs rues d’un quartier à Genève, dont les revendeurs se trouvent être des migrants originaires d’Afrique de l’Ouest. A partir d’une enquête en immersion d’une durée de plusieurs mois auprès de ces personnes, le présent travail propose de décrire les logiques de fonctionnement de ce marché, et de le faire par le biais d’une analyse de leur agir. Il sera ainsi argumenté que l’agir des dealers ouest-africains se structure autour de trois dimensions : une première relative à leurs motivations, une seconde liée aux relations sociales qui se tissent entre dealers, et, finalement, une troisième se rapportant au rapport subjectif qu’ils entretiennent avec la pratique même de revente de drogues. Nous verrons que les logiques du #deal_de_rue explicitées soulignent la nécessité, relevée par la littérature, de prendre en compte le contexte social dans lequel les marchés s’insèrent de même que les caractéristiques sociales des dealers lorsque l’on étudie les marchés de drogues illégales. En outre, les résultats relèvent plus spécifiquement l’importance, dans le cas des dealers de rue ouest-africains à Genève, de penser conjointement la problématique du deal de rue avec celle des #politiques_migratoires, et plus particulièrement de l’asile.


    http://www.unige.ch/sciences-societe/socio/fr/publications/dernierespublications/sociograph-32-sociological-research-studies
    #Genève #migrations #drogue #marché_de_la_drogue #asile #réfugiés

    • Du côté des dealers : regards croisés sur un marché de l’illégalité

      Dans son approche du terrain, il s’est retrouvé confronté à une difficulté, bien connue de la littérature sur la question, et consistant dans la crainte que les dealers peuvent éprouver envers des personnes inconnues. Ils lui ont fait peu à peu confiance. Les données ont été récoltées pendant cinq mois dans une rue genevoise, auprès d’une quinzaine d’hommes âgés entre 20 et 30 ans. L’objectif principal était de mieux comprendre le rapport de ces dealers à la revente de drogue, à leurs clients, et les uns par-rapport aux autres. Une similitude dans leurs trajectoires de vie était l’espoir de meilleures conditions de vie. Les difficultés qu’ils rencontrent pour obtenir des papiers valables font partie de leur justification pour vendre des produits potentiellement dangereux. Contrairement à l’image répandue du dealer amoral, cette enquête a relevé que ces dealers de rue avaient des dilemmes moraux vis-à-vis de leurs clients, mais également vis-à-vis de leur famille, à qui ils mentent concernant la source de leur revenu. Ils considèrent ce travail plutôt comme un moment difficile mais temporaire, dans leur vie, ce qui contribue ainsi à sa légitimation. Le chercheur a mentionné l’ambiguïté avec laquelle ces dealers revendent de la cocaïne, qui est considérée comme la drogue la plus dangereuse pour le client comparé à l’ecstasy et le cannabis, mais avec laquelle ils peuvent faire le plus d’argent. Entre les dealers, il existe une grande inégalité, liée à la durée de leur présence dans la rue et à leur manière de gérer la revente, notamment au niveau du nombre de clients fidèles qu’ils ont. Malgré cette concurrence évidente, la violence n’est que peu présente. Selon le chercheur, ceci est dû au fait qu’il existe une certaine collaboration et des gestes d’entraide entre ces hommes, ainsi que la règle inédite de ne pas toucher le client d’un autre. C’est le client qui choisit son dealer et non l’inverse. Loïc Pignolo a insisté sur le fait qu’il n’existe pas un marché de drogue, mais une grande pluralité. Dans cette perspective, il plaide pour une compréhension locale et contextualisée des problématiques rattachées au trafic des stupéfiants.

      https://unige.ch/sciences-societe/socio/fr/enseignements/master/forum-de-recherche/forum-de-recherche-sociologique-2016/blog/du-cote-des-dealers-regards-croises-sur-un-marche-de-lillegalite

  • #Genève (Suisse) : appel de #Malagnou à la manif du 7 octobre
    https://fr.squat.net/2017/09/24/geneve-suisse-appel-de-malagnou-a-la-manif-du-7-octobre

    L’HIVER SERA CHAUD ! #MalagnouRestera, on n’est pas tout seul ! Habitant-e-s de l’ancienne station de zoologie de Malagnou (Genève), nous lançons un appel à descendre dans les rues le samedi 7 octobre 2017. Punks, anticapitalistes, précaires, étudiant-e-s, artistes, retraité-e-s, mal-logé-e-s et mécontent-e-s de tout poil, nous souhaitons que ce fameux capharnaüm affirme à nos côtés ses […]

    #manifestation #Suisse

  • Genf und Zürich weisen am meisten Asylbewerber aus

    Die Kantone sind bei Rückreisen von abgewiesenen Asylbewerbern und Ausländern ohne Aufenthaltsrecht unterschiedlich effizient. Ursachen dafür sind nicht einfach zu finden.


    https://www.nzz.ch/schweiz/genf-und-zuerich-weisen-am-meisten-aus-ld.1315944
    #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés #Suisse #cantons #statistiques #chiffres #Genève #Vaud #classement #efficacité

  • L’Entretien Jet d’Encre #11, Avec #Jérémy_Argyriades

    Dans le cadre de sa profession d’enseignant, Jérémy Argyriades caresse un rêve, celui de rapprocher les élèves d’une véritable #égalité_des_chances devant l’#éducation. Pour accomplir son ambition démocratique, il a développé une approche pédagogique qui s’articule autour du modèle de la #classe_inversée et des nouvelles technologies. Jérémy pratique cette méthode depuis plusieurs années au cycle d’orientation de l’Aubépine à #Genève et nous en parle dans le présent entretien.


    http://www.jetdencre.ch/avec-jeremy-argyriades

    #enseignement #pédagogie #apprentissage

  • Oho... je me rends compte que je n’ai rien mis sur seenthis concernant l’#opération_papyrus qui a cours à #Genève...
    Voici un article récent sur cette opération de #régularisation des #sans-papiers. Je mettrai en commentaire les photos de Alberto Campi, qui a couvert l’événement pour La Cité...

    A Genève, les effets inattendus de l’opération Papyrus

    Une ressortissante brésilienne invoquait les critères du projet de régularisation des clandestins pour obtenir la prolongation de son séjour légal en Suisse. La Chambre administrative de la Cour de justice lui donne raison

    https://www.letemps.ch/suisse/2017/09/11/geneve-effets-inattendus-loperation-papyrus
    #suisse

  • Hier, à #Grenoble, j’ai visité l’#Elefan, un supermarché participatif (pour l’instant c’est encore une #épicerie, mais ils aimeraient pouvoir devenir un vrai supermarché d’ici une année environ) ici à #Grenoble. A deux pas de mon nouveau chez moi.
    https://lelefan.org
    #L'éléfan
    Le principe est simple : il faut adhérer (à prix libre, pour n’exclure personne) pour être membre. Il faut donner 3 heures par mois de son temps pour aider la seule personne qui est salariée.
    L’association Eléfan a été créée au mois de mars (il y a donc quelques 6 mois), ils ont ouvert il y a deux semaines la première épicerie à Grenoble et ils ont déjà 800 membres à l’heure actuelle. En cette période ils reçoivent environ 20 adhésions par jour (!). Et ils ont calculé que pour devenir un vrai supermarché (et pour couvrir les coûts de fonctionnement, loyer, le salaire, etc) il leur faut 1500 adhérents. Je pense qu’ils vont y réussir assez rapidement...
    Le but est aussi d’avoir des #prix moins chers que chez les supermarchés bio type Satoriz. Ils sont déjà en train d’y arriver, apparemment...

    Et aujourd’hui je reçois une newsletter d’un autre projet, que je soutiens depuis des mois maintenant, la #chèvrerie de la #Touvière#Genève) :
    http://www.touviere.ch

    Dans la newsletter ils expliquent qu’ils font une soirée-débat en invitant le fondateur du premier supermarché participatif de France, #Tom_Boothe, qui a ouvert #La_Louve à #Paris :
    https://cooplalouve.fr
    https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Louve_(supermarch%C3%A9)

    Du coup, vu la coïncidence, je me suis dite qu’il fallait que j’en parle sur seenthis...

    Ici le site internet suisse sur les supermarchés participatifs :

    #Supermarchés participatifs

    Un supermarché qui serait autogéré par ses clients avec les paysans du coin ?
    Un endroit où l’on trouverait des produits dont on connaît la provenance et la façon dont ils ont été préparés ?
    Des listes d’ingrédients qui ne sont pas en langage codé ?
    Un lieu où l’on pourrait rencontrer l’artisan boulanger et visiter son atelier ?
    Un lieu de vente qui a pour but de proposer les meilleurs produits aux meilleurs prix dans le respect des hommes et de l’environnement ?
    Une démarche basée sur la coopération et la solidarité plutôt que la concurrence et le profit ?

    http://spp-vergers.ch
    #supermarchés_participatifs #consommation #alternatives #autogestion #agriculture #agriculteurs #coopération #solidarité

    • Voyage d’études dans les #ports_francs

      Deux expertes de l’université de Stanford et leurs étudiants sont venus en Suisse fin août pour mieux saisir le rôle des ports francs dans les stratégies d’évitement fiscal. Entretien.

      Votée par le Congrès américain en 2010 et appliquée dès juillet 2014, la nouvelle loi sur la conformité fiscale des comptes étrangers (Foreign Account Tax Compliance Act – FATCA) oblige tous les établissements bancaires et financiers étrangers à déclarer aux autorités fiscales américaines l’ensemble des flux financiers relatifs à un compte bancaire détenu par un citoyen des Etats-Unis. Des experts universitaires américains ont dès lors commencé à étudier les effets de cette loi sur le comportement des sociétés privées et des investisseurs cherchant à échapper aux taxes.

      Certains rapports pointent le rôle de plus en plus attractif des ports francs de Genève et Zurich, comme moyen de mettre à l’abri des biens, et de les faire fructifier en toute discrétion. Les ports francs seraient-ils destinés à attirer les fortunes privées étrangères, après la fin officielle du secret bancaire en Suisse et la règle de l’échange automatique d’informations bancaires avec les autorités de Washington ? Cette question de recherche était au centre d’un singulier voyage d’études à Zurich, organisé par des professeures de comptabilité de l’université de Stanford (Californie), avec leur trentaine d’étudiants. Explications de Rebecca Lester, à l’origine du projet.

      Quel est votre champ d’expertise, et sur quoi portent vos recherches ?

      Rebecca Lester : Ma collègue Lisa De Simone et moi sommes professeures assistantes en comptabilité à la Graduate School of Business de Stanford. Nos recherches sont avant tout focalisées sur les réactions des entreprises face aux règles de taxation. Lisa De Simone s’intéresse principalement aux stratégies déployées par les firmes pour « dérouter » leurs revenus (vers des paradis fiscaux par exemple, ndlr). De mon côté, j’étudie comment les multinationales « optimisent » leurs investissements, mais aussi leur rôle d’employeurs, en fonction des taxes en présence.

      Quelles sont les principales conclusions de vos derniers travaux sur l’évasion fiscale, concernant la Suisse ? En termes de moyens de contournements, et de perte pour le budget des Etats-Unis ?

      Notre dernier rapport réalisé avec notre collègue Kevin Markle – en cours de publication –, analyse les changements de localisation des investissements privés de nos concitoyens, depuis la mise en oeuvre du FATCA. Nous avons d’abord trouvé des preuves tangibles de transfert d’investissements jusque-là placés dans des banques étrangères, vers des paradis fiscaux (Suisse incluse), pour la période 2012-2015. D’autres fonds d’investissements ont été transférés dans des secteurs échappant au monitoring du FACTA, comme l’immobilier ou l’art.

      Ce rapport signale un écart pour le Trésor américain estimé entre 40 et 125 milliards de dollars par an, du seul fait de pratiques d’évasion fiscale de particuliers… Pourquoi et comment avez-vous commencé à centrer votre attention sur les ports francs en Suisse, plaques tournantes du marché mondial de l’art et des antiquités ?

      Tandis que nous étudiions les alternatives choisies par les investisseurs pour transférer les avoirs afin échapper au FACTA, nous avons compris que les ports francs étaient devenus un lieu très prisé des investisseurs cherchant à diversifier et à stocker leurs biens, aussi dans le secteur du luxe par exemple. Il y a très peu d’informations disponibles sur ce type d’avoirs, leur quantité, leur valeur exacte, leurs réels détenteurs, etc. L’accès aux informations est aussi difficile concernant les ports francs qui ont été créés ces dernières années. Ceux-ci essaiment et « gagnent en popularité » ailleurs en Europe, mais aussi en Asie ou en Amérique.

      D’autres ports francs ont en effet été ouverts sur le modèle de Genève, comme à Singapour, au Luxembourg et plus récemment, au Delaware aux Etats-Unis… Qu’avez-vous découvert de singulier lors de votre séjour à Zurich ?

      Le fait que les autorités fiscales, au niveau cantonal en particulier, entretiennent un rapport très étroit avec les entreprises privées, les investisseurs, et leurs conseillers fiscaux. Nous avons découvert qu’il était très courant que ces différents acteurs en présence cherchent à obtenir des arrangements spécifiques, avant toute transaction, afin de minimiser les coûts et les conséquences possibles de l’application des lois en vigueur. C’est très différent du contexte que nous connaissons aux Etats-Unis, dans les rapports entre sociétés privées, investisseurs et autorités fiscales.

      https://lecourrier.ch/2018/09/12/voyage-detudes-dans-les-ports-francs

  • Territorialisation à distance par caméra vidéo : Perception de la #vidéosurveillance au quartier des #Pâquis à #Genève

    Drawing upon two public opinion surveys conducted in Geneva in 2015 and 2016, the paper explores how video surveillance was lived and perceived by the residents of the monitored Pâquis area, as well as by the population at large. This study shows that the delegation of control to systems and individuals that are both spatially and socially detached from the monitored areas also results in a kind of `mental distance’ that characterizes the relation between the monitored individuals and the system: People quickly forget about the cameras and withdraw from any conscious attempt to imagine what might be going on behind their back. The system thus gradually loses its relevance in people’s everyday life. This, in turn, limits the symbolic power of the cameras to enduringly revitalize, and thus to properly re-territorialize, the monitored areas.

    https://www.geogr-helv.net/72/271/2017
    signalé par @ville_en

  • Genève envisage un impôt punitif pour sauver les #caissiers

    Dans le canton de Genève, les détaillants qui installent des #caisses_automatiques pourraient être frappés par un impôt élevé. Avec des répercussions financières importantes pour les grands distributeurs Migros et Coop


    https://www.letemps.ch/economie/2017/07/28/geneve-envisage-un-impot-punitif-sauver-caissiers
    #caisses #automatisation #travail #Genève #supermarchés

  • Is the staggeringly profitable #business of scientific publishing bad for #science? | Science | The Guardian
    https://www.theguardian.com/science/2017/jun/27/profitable-business-scientific-publishing-bad-for-science

    The core of Elsevier’s operation is in scientific journals, the weekly or monthly publications in which scientists share their results. Despite the narrow audience, scientific publishing is a remarkably big business. With total global revenues of more than £19bn, it weighs in somewhere between the recording and the film industries in size, but it is far more profitable. In 2010, Elsevier’s scientific publishing arm reported profits of £724m on just over £2bn in revenue. It was a 36% margin – higher than Apple, Google, or Amazon posted that year.

    [...]

    It is difficult to overstate how much power a journal editor now had to shape a scientist’s career and the direction of science itself. “Young people tell me all the time, ‘If I don’t publish in CNS [a common acronym for Cell/Nature/Science, the most prestigious journals in biology], I won’t get a job,” says Schekman. He compared the pursuit of high-impact #publications to an incentive system as rotten as banking bonuses. “They have a very big #influence on where science goes,” he said.

    And so science became a strange co-production between scientists and journal editors, with the former increasingly pursuing discoveries that would impress the latter. These days, given a choice of projects, a scientist will almost always reject both the prosaic work of confirming or disproving past studies, and the decades-long pursuit of a risky “moonshot”, in favour of a middle ground: a topic that is popular with editors and likely to yield regular publications. “Academics are incentivised to produce research that caters to these demands,” said the biologist and Nobel laureate Sydney Brenner in a 2014 interview, calling the system “corrupt.”

    • #Robert_Maxwell #Reed-Elsevier #Elsevier #multinationales #business #Pergamon

      With total global revenues of more than £19bn, it weighs in somewhere between the recording and the film industries in size, but it is far more profitable. In 2010, Elsevier’s scientific publishing arm reported profits of £724m on just over £2bn in revenue. It was a 36% margin – higher than Apple, Google, or Amazon posted that year.

      #profit

      In order to make money, a traditional publisher – say, a magazine – first has to cover a multitude of costs: it pays writers for the articles; it employs editors to commission, shape and check the articles; and it pays to distribute the finished product to subscribers and retailers. All of this is expensive, and successful magazines typically make profits of around 12-15%.

      The way to make money from a scientific article looks very similar, except that scientific publishers manage to duck most of the actual costs. Scientists create work under their own direction – funded largely by governments – and give it to publishers for free; the publisher pays scientific editors who judge whether the work is worth publishing and check its grammar, but the bulk of the editorial burden – checking the scientific validity and evaluating the experiments, a process known as peer review – is done by working scientists on a volunteer basis. The publishers then sell the product back to government-funded institutional and university libraries, to be read by scientists – who, in a collective sense, created the product in the first place.

      A 2005 Deutsche Bank report referred to it as a “bizarre” “triple-pay” system, in which “the state funds most research, pays the salaries of most of those checking the quality of research, and then buys most of the published product”.

      Many scientists also believe that the publishing industry exerts too much influence over what scientists choose to study, which is ultimately bad for science itself. Journals prize new and spectacular results – after all, they are in the business of selling subscriptions – and scientists, knowing exactly what kind of work gets published, align their submissions accordingly. This produces a steady stream of papers, the importance of which is immediately apparent. But it also means that scientists do not have an accurate map of their field of inquiry. Researchers may end up inadvertently exploring dead ends that their fellow scientists have already run up against, solely because the information about previous failures has never been given space in the pages of the relevant scientific publications

      It is hard to believe that what is essentially a for-profit oligopoly functioning within an otherwise heavily regulated, government-funded enterprise can avoid extinction in the long run. But publishing has been deeply enmeshed in the science profession for decades. Today, every scientist knows that their career depends on being published, and professional success is especially determined by getting work into the most prestigious journals. The long, slow, nearly directionless work pursued by some of the most influential scientists of the 20th century is no longer a viable career option. Under today’s system, the father of genetic sequencing, Fred Sanger, who published very little in the two decades between his 1958 and 1980 Nobel prizes, may well have found himself out of a job.

      Improbable as it might sound, few people in the last century have done more to shape the way science is conducted today than Maxwell.

      Scientific articles are about unique discoveries: one article cannot substitute for another. If a serious new journal appeared, scientists would simply request that their university library subscribe to that one as well. If Maxwell was creating three times as many journals as his competition, he would make three times more money.

      “At the start of my career, nobody took much notice of where you published, and then everything changed in 1974 with Cell,” Randy Schekman, the Berkeley molecular biologist and Nobel prize winner, told me. #Cell (now owned by Elsevier) was a journal started by Massachusetts Institute of Technology (MIT) to showcase the newly ascendant field of molecular biology. It was edited by a young biologist named #Ben_Lewin, who approached his work with an intense, almost literary bent. Lewin prized long, rigorous papers that answered big questions – often representing years of research that would have yielded multiple papers in other venues – and, breaking with the idea that journals were passive instruments to communicate science, he rejected far more papers than he published.

      Suddenly, where you published became immensely important. Other editors took a similarly activist approach in the hopes of replicating Cell’s success. Publishers also adopted a metric called “#impact_factor,” invented in the 1960s by #Eugene_Garfield, a librarian and linguist, as a rough calculation of how often papers in a given journal are cited in other papers. For publishers, it became a way to rank and advertise the scientific reach of their products. The new-look journals, with their emphasis on big results, shot to the top of these new rankings, and scientists who published in “high-impact” journals were rewarded with jobs and funding. Almost overnight, a new currency of prestige had been created in the scientific world. (Garfield later referred to his creation as “like nuclear energy … a mixed blessing”.)

      And so science became a strange co-production between scientists and journal editors, with the former increasingly pursuing discoveries that would impress the latter. These days, given a choice of projects, a scientist will almost always reject both the prosaic work of confirming or disproving past studies, and the decades-long pursuit of a risky “moonshot”, in favour of a middle ground: a topic that is popular with editors and likely to yield regular publications. “Academics are incentivised to produce research that caters to these demands,” said the biologist and Nobel laureate Sydney Brenner in a 2014 interview, calling the system “corrupt.”

      As Maxwell had predicted, competition didn’t drive down prices. Between 1975 and 1985, the average price of a journal doubled. The New York Times reported that in 1984 it cost $2,500 to subscribe to the journal Brain Research; in 1988, it cost more than $5,000. That same year, Harvard Library overran its research journal budget by half a million dollars.

      Scientists occasionally questioned the fairness of this hugely profitable business to which they supplied their work for free, but it was university librarians who first realised the trap in the market Maxwell had created. The librarians used university funds to buy journals on behalf of scientists. Maxwell was well aware of this. “Scientists are not as price-conscious as other professionals, mainly because they are not spending their own money,” he told his publication Global Business in a 1988 interview. And since there was no way to swap one journal for another, cheaper one, the result was, Maxwell continued, “a perpetual financing machine”. Librarians were locked into a series of thousands of tiny monopolies. There were now more than a million scientific articles being published a year, and they had to buy all of them at whatever price the publishers wanted.

      With the purchase of Pergamon’s 400-strong catalogue, Elsevier now controlled more than 1,000 scientific journals, making it by far the largest scientific publisher in the world.

      At the time of the merger, Charkin, the former Macmillan CEO, recalls advising Pierre Vinken, the CEO of Elsevier, that Pergamon was a mature business, and that Elsevier had overpaid for it. But Vinken had no doubts, Charkin recalled: “He said, ‘You have no idea how profitable these journals are once you stop doing anything. When you’re building a journal, you spend time getting good editorial boards, you treat them well, you give them dinners. Then you market the thing and your salespeople go out there to sell subscriptions, which is slow and tough, and you try to make the journal as good as possible. That’s what happened at Pergamon. And then we buy it and we stop doing all that stuff and then the cash just pours out and you wouldn’t believe how wonderful it is.’ He was right and I was wrong.”

      By 1994, three years after acquiring Pergamon, Elsevier had raised its prices by 50%. Universities complained that their budgets were stretched to breaking point – the US-based Publishers Weekly reported librarians referring to a “doomsday machine” in their industry – and, for the first time, they began cancelling subscriptions to less popular journals.

      In 1998, Elsevier rolled out its plan for the internet age, which would come to be called “The Big Deal”. It offered electronic access to bundles of hundreds of journals at a time: a university would pay a set fee each year – according to a report based on freedom of information requests, Cornell University’s 2009 tab was just short of $2m – and any student or professor could download any journal they wanted through Elsevier’s website. Universities signed up en masse.

      Those predicting Elsevier’s downfall had assumed scientists experimenting with sharing their work for free online could slowly outcompete Elsevier’s titles by replacing them one at a time. In response, Elsevier created a switch that fused Maxwell’s thousands of tiny monopolies into one so large that, like a basic resource – say water, or power – it was impossible for universities to do without. Pay, and the scientific lights stayed on, but refuse, and up to a quarter of the scientific literature would go dark at any one institution. It concentrated immense power in the hands of the largest publishers, and Elsevier’s profits began another steep rise that would lead them into the billions by the 2010s. In 2015, a Financial Times article anointed Elsevier “the business the internet could not kill”.

      Publishers are now wound so tightly around the various organs of the scientific body that no single effort has been able to dislodge them. In a 2015 report, an information scientist from the University of Montreal, Vincent Larivière, showed that Elsevier owned 24% of the scientific journal market, while Maxwell’s old partners Springer, and his crosstown rivals Wiley-Blackwell, controlled about another 12% each. These three companies accounted for half the market. (An Elsevier representative familiar with the report told me that by their own estimate they publish only 16% of the scientific literature.)

      Elsevier says its primary goal is to facilitate the work of scientists and other researchers. An Elsevier rep noted that the company received 1.5m article submissions last year, and published 420,000; 14 million scientists entrust Elsevier to publish their results, and 800,000 scientists donate their time to help them with editing and peer-review.

      In a sense, it is not any one publisher’s fault that the scientific world seems to bend to the industry’s gravitational pull. When governments including those of China and Mexico offer financial bonuses for publishing in high-impact journals, they are not responding to a demand by any specific publisher, but following the rewards of an enormously complex system that has to accommodate the utopian ideals of science with the commercial goals of the publishers that dominate it. (“We scientists have not given a lot of thought to the water we’re swimming in,” Neal Young told me.)

      Since the early 2000s, scientists have championed an alternative to subscription publishing called “open access”. This solves the difficulty of balancing scientific and commercial imperatives by simply removing the commercial element. In practice, this usually takes the form of online journals, to which scientists pay an upfront free to cover editing costs, which then ensure the work is available free to access for anyone in perpetuity. But despite the backing of some of the biggest funding agencies in the world, including the Gates Foundation and the Wellcome Trust, only about a quarter of scientific papers are made freely available at the time of their publication.

      The idea that scientific research should be freely available for anyone to use is a sharp departure, even a threat, to the current system – which relies on publishers’ ability to restrict access to the scientific literature in order to maintain its immense profitability. In recent years, the most radical opposition to the status quo has coalesced around a controversial website called Sci-Hub – a sort of Napster for science that allows anyone to download scientific papers for free. Its creator, Alexandra Elbakyan, a Kazhakstani, is in hiding, facing charges of hacking and copyright infringement in the US. Elsevier recently obtained a $15m injunction (the maximum allowable amount) against her.

      Elbakyan is an unabashed utopian. “Science should belong to scientists and not the publishers,” she told me in an email. In a letter to the court, she cited Article 27 of the UN’s Universal Declaration of Human Rights, asserting the right “to share in scientific advancement and its benefits”.

      Whatever the fate of Sci-Hub, it seems that frustration with the current system is growing. But history shows that betting against science publishers is a risky move. After all, back in 1988, Maxwell predicted that in the future there would only be a handful of immensely powerful publishing companies left, and that they would ply their trade in an electronic age with no printing costs, leading to almost “pure profit”. That sounds a lot like the world we live in now.

      https://www.theguardian.com/science/2017/jun/27/profitable-business-scientific-publishing-bad-for-science
      #Butterworths #Springer #Paul_Rosbaud #histoire #Genève #Pergamon #Oxford_United #Derby_County_FC #monopole #open_access #Sci-Hub #Alexandra_Elbakyan

    • Publish and be praised (article de 2003)

      It should be a public scandal that the results of publicly-funded scientific research are not available to members of the public who are interested in, or could benefit from, such access. Furthermore, many commercial publishers have exploited the effective monopoly they are given on the distribution rights to individual works and charge absurdly high rates for some of their titles, forcing libraries with limited budgets to cancel journal subscriptions and deny their researchers access to potentially critical information. The system is obsolete and broken and needs to change.

      https://www.theguardian.com/education/2003/oct/09/research.highereducation

  • Cours des comptes GE | Audit de gestion relatif à l’aide apportée aux migrants par l’Hospice général
    https://asile.ch/2017/06/23/cours-comptes-ge-audit-de-gestion-relatif-a-laide-apportee-aux-migrants-lhospi

    Le 23 juin 2017, la Cour des comptes du canton de Genève a publié un nouveau rapport : “Audit de gestion relatif à l’aide apportée aux migrants par l’Hospice général”.

  • Situation de l’hébergement des migrants au 30.04.2017
    http://hospicegeneral.ch/sites/default/files/Point%20sur%20l%27hebergement%20des%20migrants%20au%2030.04.2017.pdf

    #hébergement #logement #Genève #réfugiés #asile #migrations #statistiques #chiffres

    Le point sur les #abris_PC (#bunkers) :

    Le 12 mai 2017, l’Hospice général fermera son sixième abri de protection civile (PCi), celui d’Annevelle à Lancy. Trois abris resteront alors ouverts : deux à Genève (Coudriers et Châtelaine) et un à Versoix. Au 30 avril 2017 , 139 personnes y logeaient encore. Sur un an, le nombre de résidents dans des structures souterraines a diminué de deux tiers (un maximum de 553 résidents logés dans 9 abris PCi a été atteint fin janvier 2016).

    • Fermeture des bunkers : l’Hospice général et l’art de la récupération politique

      Genève, le 23 janvier 2018 – Avec trois ans de retard, l’Hospice général annonce la fermeture des abris PCi dans un communiqué cynique et mensonger.

      Rappelez-vous janvier 2015, quand Genève découvrait que l’accueil et l’hébergement des personnes en exil dans le canton consistaient en des dortoirs sous-terrains surpeuplés et insalubres dans les bunkers de la Protection civile. « Nous vivons sous terre, entassés, sans fenêtres, sans air, sans soleil, pour certains depuis plus d’une année. Nous avons de gros problèmes d’hygiène, de nourriture et de sommeil, qui altèrent gravement notre santé tant physique que psychique. » C’est ainsi que 117 personnes dénonçaient leurs conditions de vie dans une lettre ouverte datée du 23 janvier 2015. Les personnes en exil rassemblées au sein du collectif Stop Bunkers déclenchaient un mouvement de plusieurs mois qui allait ébranler la tranquillité genevoise et mettre en lumière le traitement réservé à des centaines de personnes déjà profondément affaiblies.

      L’Hospice général, en charge de l’hébergement et dirigé par Christophe Girod, reconnaissait le 26 février 2015 dans sa réponse les conditions « humainement insatisfaisantes » qu’il imposait aux personnes à sa charge. Mauro Poggia, le magistrat de tutelle de l’Hospice, renchérissait en insistant sur les efforts des autorités pour trouver des solutions à cette situation.
      Stop Bunkers, 2015 : « On veut de l’air pas du vent ». 2018 : Christophe Girod et Mauro Poggia n’ont cessé d’en brasser.

      Afin de neutraliser une première fois le mouvement de grogne, les autorités trouvent peu à peu des hébergements hors des abris sous-terrains pour les membres du collectif Stop Bunkers. Mais rien n’avance concrètement vers leur fermeture, aucun projet n’est annoncé, et le nombre d’abris ouverts ne cesse de grimper. L’occupation du Grütli, en juin 2015, suite à l’annonce du transfert sous-terre d’habitants du foyer des Tattes pour les remplacer par des familles syriennes qui arriveront des années plus tard, fait monter la tension d’un cran. Un été chaud, avec des milliers de personnes solidaires dans la rue et plus d’une dizaine de manifestations sauvages, oblige les autorités à prendre des engagements clairs : une fermeture définitive des abris PCi pour la fin 2016. Il faut dire que de Human Rights Watch à Amnesty, en passant par les médecins et psychiatres, les condamnations pleuvent sur la Genève internationale soucieuse de son image.
      « Mettre des gens longtemps dans des abris PCi n’est pas humainement acceptable et il faut trouver d’autres solutions. […] On aurait dû et pu anticiper. » Mauro Poggia, 26 juin 2015 ( dans le « 24 heures »)

      Au sortir du mouvement No Bunkers de l’été 2015, tout en menant une répression policière féroce et en couvrant des "bavures" à répétition, les autorités sont bien obligées de sortir la tête du sable. Après des mois de luttes, la politique de l’autruche doit laisser place à l’action. De nombreux projets sont annoncés et la fameuse Task Force du Conseil d’État est formée. Un bâtiment vide dans le quartier des institutions internationales est indiqué aux autorités par le mouvement, preuve que des solutions d’urgence existent. Le futur foyer Appia permettra ainsi à 180 personnes d’échapper aux bunkers.

      Mais le réveil va être difficile, et longue la gueule de bois. Alors que les autorités communales et cantonales sont incapables de s’entendre et que 7 bunkers sont toujours ouverts, l’Hospice général annonce la larme à l’œil la prochaine destruction du foyer Frank-Thomas. Bien que la rénovation de ce centre d’hébergement de 135 places s’impose comme une évidence voire une formalité, il faut un nouvel été de mobilisation, et l’occupation du bâtiment par ses résidents, pour que la situations se débloque. Et pendant ce temps, toujours aucun nouveau projet en vue.
      L’Hospice général et l’urgence de ne rien faire

      Que s’est-il donc passé entre le 23 janvier 2015 et le 23 janvier 2018 ? En reprenant éhontémment une date symbolique de la lutte contre les conditions d’hébergement pour pondre son communiqué victorieux, l’institution n’hésite pas à manipuler les faits, voire à tout simplement mentir.

      On peut ainsi lire que cette fermeture serait due tout d’abord à « la nette baisse du nombre d’arrivées de migrants » dès 2017. Or un rapide coup d’œil sur les statistiques de la Confédération, nous montre dès l’année 2016 une baisse régulière des nouvelles demandes, lesquelles sont en 2017 à leur chiffre le plus bas depuis 7 ans. Durant ces trois années, en même temps qu’elles regrettent le manque d’anticipation et reconnaissent qu’elles imposent des conditions de vies inhumaines aux personnes en exil, les autorités se contentent d’attendre.

      Ou alors, sont-elles absorbées par « la recherche de logements et l’ouverture de nouveaux centres d’hébergement » tel qu’affirmé plus loin ? Le cynisme étant de mise dans ce dossier, Christophe Girod n’a jamais hésité à s’approprier l’ouverture du foyer Appia et la rénovation de Frank-Thomas comme des victoires personnelles. Il a pourtant mis plus d’énergie à punir les résidents qui avaient osé se mettre en lutte, plutôt que de reconnaître sa dette à leur égard. Quant au « centre d’hébergement collectif ouvert à Satigny », il s’agit dans les faits de modules préfabriqués temporaires installés dans un ancien camping et pouvant accueillir seulement 20 familles.
      Trois ans de travail résumés en une page vierge

      Difficile de tirer un quelconque bilan de trois ans d’action de Christophe Girod comme directeur de l’Hospice général, et de Mauro Poggia en charge des questions d’hébergement face à cette « crise sans précédent ». On est ainsi en droit d’accueillir avec une certaine retenue les chiffres des nouveaux centres prévus, et du « début des chantiers possible entre 2018 et fin 2019 ». Mais surtout, on est en droit d’être surpris de lire qu’ils « ont pour point commun d’être provisoires » et visent à « compenser les futures pertes de lieux d’hébergement. » Ainsi, rien de neuf mais du remplacement ; rien de durable, mais du temporaire.
      Faute avouée, à moitié pardonnée ?

      Ce communiqué sonne donc comme un aveu. L’aveu que l’inaction crasse des autorités sur la question de l’hébergement et les 3 ans qu’il a fallu attendre pour que les bunkers ferment, sont le résultat d’une attitude délibérément attentiste. Serrer les dents jusqu’à ce que le nombre d’arrivées baisse, et s’accommoder de l’indigne et de l’inhumain sans jamais assumer ses responsabilités.

      Plus qu’un aveu, c’est aussi une caresse dans le sens du poil de celles et ceux qui condamnent l’invasion étrangère de la Suisse. En insistant sur l’aspect temporaire de ces constructions, en limitant leur nombre au strict minimum, on inscrit la politique d’hébergement comme ce qu’elle est en réalité : une construction ségrégationniste et raciste, où les personnes en exil sont traitées comme un problème, et où l’asile n’est pas un devoir d’humanité mais un fardeau à éliminer. Que cette politique conduise inévitablement à une nouvelle crise et à une réouverture des bunkers dans les années à venir ne semble émouvoir aucun de ses promoteurs.
      « On fait le bilan, calmement, se remémorant chaque instant... »

      Au sein du collectif Sans Retour, nous avons vu passer ces trois ans à une vitesse folle. Mais si dans la chanson, le temps passe et les choses changent, c’est la grimace qui est de mise sur le front de l’exil. La seule constante qu’il faut reconnaître aux autorités est celle de leur mépris à l’égard des personnes en exil en lutte, et vis-à-vis de leurs engagements : des membres du collectif No Bunkers traités de délinquants multi-récidivistes, aux habitants de Frank-Thomas qu’on remercie d’avoir sauvé leur foyer en les empêchant d’y retourner une fois celui-ci rénové, en passant par les renvois violents, la négation des violences policières et des responsabilités dans des drames comme l’incendie mortel du foyer des Tattes.

      L’évolution la plus notable qu’il nous faut remarquer est la refonte complète de la communication de l’Hospice général : soirées d’information, chargés de communication, nouveau site internet ; on sent que l’institution a peiné à répondre aux attaques dont elle a fait l’objet.

      Mais en ce qui concerne les conditions d’accueil des personnes en exil, c’est la consternation. Les baisses massives de nouvelles et nouveaux arrivant.e.s en Suisse sont le résultat d’une politique de verrouillage de l’Europe, d’une intensification de la guerre de basse intensité faite aux personnes qui tentent le voyage ou encore de politiques de plus en plus restrictives quant à l’accueil, notamment avec la reconnaissance de l’Érythrée comme "État sûr" et donc éligible aux renvois. La Suisse ne doit pas être un Eldorado pour l’immigration, il faut que cela se sache, et qu’aucun doute ne subsiste.

      Quant à la question de l’hébergement, c’est le provisoire à tous les niveaux qui domine. En attendant, la mise en œuvre de la nouvelle loi sur l’Asile instaure le centre fermé, entouré de barbelé, comme nouveau standard de « l’accueil ». Construits directement aux abords des aéroports, ces nouveaux centres fédéraux, largement gérés par des entreprises privées, répondent ainsi à la première préoccupation de la Suisse : améliorer la gestion technique et optimiser les renvois des personnes en exil.

      Pour une approche humaine, on repassera.

      Genève, le 9 février 2018
      Le collectif Sans retour
      sanretour@riseup.net

      https://renverse.co/Fermeture-des-bunkers-l-Hospice-general-et-l-art-de-la-recuperation-politiq

    • En lien avec cela :
      [Genève] Vers un accueil carcéral des réfugiéEs

      À deux pas de l’aéroport de Cointrin, Genève, entre l’autoroute et la piste d’atterrissage, la Confédération prévoit la construction d’un centre de départ pour requérantEs d’asile déboutéEs. Il s’agit de la mise en place de la nouvelle procédure d’asile prévue par Simonetta Sommaruga et passé en votation le 5 juin 2016. L’idée est d’accélérer le traitement des demandes d’asile. Pour cela on n’hésite pas à incarcérer des personnes dont le seul délit est d’avoir fui les guerres et la misère qui sont les conséquences des politiques impérialistes menées par l’Occident à travers le monde et l’Histoire.

      https://renverse.co/Geneve-Vers-un-accueil-carceral-des-refugieEs-793

      Et voir aussi, plus en général, ce qu’ils ont publié sur les #centres_fédéraux :
      https://renverse.co/+-Centres-federaux-pour-migrant-e-s-+

  • Un mémorial en mémoire de #Nelson_Mandela à Genève qui nous fait honte (ou devrait nous encourager à agir)

    Nous avons, à Genève, un fort épuré mémorial tout neuf (2015) en hommage à Nelson Mandela voulu par le Grand Conseil Genevois. Ces jours, pourtant, nous en avons honte. Et pourquoi en avons-nous honte ? Parce que Nelson Mandela a toujours répété : « Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète sans la liberté des Palestiniens » Et alors que nous vénérons quotidiennement l’icône du prix Nobel (en oubliant le condamné à perpétuité pour ’terrorisme’), à ce jour 7000 palestinien-ne-s sont en prison, leur détention violant de règles de droit international, et plus de 1000 en sont au 40e jour de leur grève de la faim. Ces derniers risquent leurs vies pour dénoncer des abus de droits et dénis de justice, défendant des valeurs qui sont les nôtres : la liberté, le respect du droit, l’indépendance et la justice. Un mémorial de Mandela à Genève ? Sommes-nous vraiment dignes d’honorer la mémoire d’un tel homme si nous sommes incapables d’endosser ses combats ?


    http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2017/05/26/un-memorial-en-memoire-de-nelson-mandela-a-geneve-qui-devrai
    #monument #mémoriel #Genève #Suisse #mémoire #Palestine #toponymie

  • Son voile met ses études en péril

    Une étudiante musulmane de la Haute école de travail social ne trouve pas de stage, obligatoire pour poursuivre son cursus. Lundi, des étudiants ont dénoncé cette « discrimination ».


    https://www.lecourrier.ch/149444/son_voile_met_ses_etudes_en_peril

    #voile #Genève #Suisse #discriminations #travail