• Rémi #Fraisse avait les mains en l’air quand il a été tué par la #grenade d’un gendarme
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250316/remi-fraisse-avait-les-mains-en-l-air-quand-il-ete-tue-par-la-grenade-dun-

    Un autel à la mémoire de #Rémi_Fraisse © Mediapart De nouveaux témoins, interrogés récemment par les juges d’instruction, décrivent l’attitude pacifique de Rémi Fraisse lors des affrontements de #Sivens, et mettent en cause le comportement des #Gendarmes_mobiles la nuit où le jeune homme a été tué.

    #France #Barrage #Justice #violences

  • #Police : le permis de peur d’#arme - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2016/01/31/police-le-permis-de-peur-d-arme_1430191

    Et de cinq ! Mercredi, en Conseil des ministres, Jean-Jacques Urvoas, tout juste nommé garde des Sceaux, présentera un nouveau texte renforçant l’#arsenal_législatif en matière d’[#antiterrorisme]. Le cinquième, donc, en cinq ans. Outre des dispositions « donnant de nouveaux moyens d’investigation au parquet » (lire Libération du 8 janvier), la loi prévoit, dans son actuel article 20, de modifier les #règles « d’#ouverture_du_feu » des policiers. Autrement dit, d’assouplir les conditions dans lesquelles ils pourront dégainer leur arme.
    [...]
    La place Beauvau le répète à l’envi : « L’article 20 a pour vocation de ne plus laisser le policier dans un cogito infini lorsqu’il dispose de trois secondes pour chausser son arme. » Pour cela, le projet de loi prévoit d’étendre l’irresponsabilité pénale dans les cas où l’usage de l’arme est « rendu absolument nécessaire pour mettre hors d’état de nuire l’auteur d’un ou plusieurs homicides volontaires ou tentatives […] dont il existe des raisons sérieuses et actuelles de penser qu’il est susceptible de réitérer ces crimes dans un temps très voisin de ces actes ». S’agit-il pour autant d’un permis de tuer ? Clairement, non. En revanche, les notions « raisons sérieuses de penser » et « temps très voisin » peuvent largement déborder le cadre de l’action antiterroriste. Et laisser place à des interprétations extensives, voire divergentes, sur l’usage des armes dans des scénarios délictueux plus classiques. Au risque d’engendrer une action policière zélée.

    Jusqu’ici, la police ne bénéficiait d’aucun régime spécifique en matière de #légitime_défense. Comme chaque citoyen, elle était soumise à l’article 122-5 du code pénal. Il stipule : « N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui. » Avec l’article 20, le gouvernement applique quasiment aux policiers les règles régissant l’ouverture du feu jusqu’alors réservées aux #gendarmes. Ces derniers, soumis à l’article 2338-3 du code de la défense, peuvent déjà tirer lorsqu’ils se trouvent menacés par des personnes armées ou que des fugitifs n’obtempèrent pas à leurs sommations.
    [...]
    « L’article 20 fait peser une grande responsabilité sur nos collègues », estime un syndicaliste qui, cas rarissime, préfère garder l’anonymat. De là à dire que les « bleus » ont la main qui tremble ? « De nombreux fonctionnaires ne tirent même pas une cartouche par an, confirme une source haut placée dans la police. Or, ce projet de loi induit des qualités de tirs et de sang-froid impeccables » . Ce que ne nie pas Pascal Lalle, directeur central de la sécurité publique : « On va faire en sorte que les policiers soient formés. C’est indispensable. » Actuellement, et c’est un secret de polichinelle, de nombreux policiers n’effectuent pas leurs trois séances de tirs d’entraînement annuelles. S’exposant de ce fait à des sanctions disciplinaires.

    L’application de la mesure suppose aussi la diffusion d’informations suffisamment précises et rapides permettant une intervention circonstanciée du policier : « Or, qu’est-ce qui me dit que l’agent se trouvant face aux frères Kouachi durant leur cavale aura suffisamment d’éléments pour agir avec discernement ? s’inquiète la source policière haut placée. Là encore, il y a pas mal de boulot de commandement à effectuer pour que l’article 20 ne se retourne pas contre nous à la suite d’un ou deux dérapages. »
    [...]
    Depuis l’état d’urgence, les associations, comme les autorités, notent une nouvelle hausse des tensions entre la police et les jeunes dans les quartiers sensibles. [...] Cette tension se cristallise au moment des #contrôles_d’identité, cette spécificité bien française, qui scande la vie des quartiers.

    Les associations se sont un temps accrochées à l’espoir de la délivrance d’un récépissé lors des contrôles d’identité. Mais l’idée du bout de papier a été enterrée par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur. A la place, l’article 19 de la loi sur la réforme de la procédure pénale précise l’usage des « caméras piétons », qui sont portées à l’épaule par les fonctionnaires. Elles sont censées être une garantie contre les violences policières. Nassim Lachelache n’est pas convaincu : « Si les policiers peuvent l’éteindre quand ils veulent, ça ne sert à rien. Les caméras doivent être allumées en permanence, note-t-il. Ensuite, il faut qu’une personne qui a été contrôlée puisse avoir accès aux images, en saisissant le #défenseur_des_droits par exemple. »

    En 2015, ce dernier a enregistré plus de 900 réclamations liées à la « déontologie de la sécurité » - qui inventorie les plaintes visant les forces de l’ordre pour « violences », « fouilles à nu », « propos déplacés ou insultants », « manque d’impartialité ». Selon son rapport annuel, qui doit être présenté ce jeudi, il s’agit d’un bond de 29 % comparé à 2014. L’article 20 déboule donc au moment où les tensions sont extrêmement aiguës.

    • 23-24-25 octobre 2015, Week-end contre l’armement de la police
      http://desarmonslapolice.noblogs.org

      L’histoire aura voulu que ce début d’année 2015 marque un tournant majeur dans l’image dégradée des forces de l’ordre après 10 ans de mutilations et d’assassinats répétés.

      Dans la rue d’abord, les soubresauts estudiantins des années 2000 sont venus s’ajouter à la colère des banlieues. Tous deux ont mis à jour l’un des aspects principal du #maintien_de_l’ordre : une force essentiellement dissuasive qui le cas échéant contient l’affrontement dans un dispositif qu’elle a préméditée.

      Dans les bocages plus récemment, la résistance aux projets d’infrastructures a eu raison un temps du savoir faire français en matière de contrôle d’un territoire. Les #gendarmes se sont littéralement embourbés à Notre-Dame-des-Landes et leur naufrage a eu pour conséquence prévisible un usage frénétique de leurs armes entraînant de nombreuses blessures, et le 25 octobre 2014, la mort de #Rémi_Fraisse sur la Zad du Testet.

      Dans la presse enfin, les experts de la sécurité intérieure ont subit l’un des plus gros échec de leur courte histoire en 2008 avec l’affaire de Tarnac. La figure construite de toutes pièces de l’ennemi intérieur devenait en quelques semaines le tombeau de ceux qui l’avaient brandie comme un épouvantail. Exit MAM, Fragnoli, exit les barbouzes de la #DCRI chacun d’eux est sorti par la petite porte.

      Et si on a perdu l’habitude des petites guerres sales menées aux confins des services de la sécurité intérieure, l’affaire Tarnac relève le niveau. Comme cette histoire en 2009 de disparition d’un militant basque, Jon Anza, dans un train pour Toulouse, qui réapparrait un an plus tard, anonyme, dans une morgue.

      Puis, contre toute attente, un attentat frappe le siège de Charlie Hebdo aux premiers jours de l’année 2015. Plusieurs #policiers meurent à cette occasion. Branle bas de combat international, tout est mis en œuvre pour orchestrer une des plus spectaculaires mobilisations des dernières années. Le peuple se dresse derrière sa #police, et la lourde ardoise accumulée depuis plus de dix ans s’efface presque aussitôt. Des centaines de milliers de personnes défilent auprès de plusieurs chefs d’état et acclament les snipers qui sécurisent la manifestation. Belle démonstration de force de l’#antiterrorisme qui trouve enfin sa traduction populaire. Et dans les deux mois qui suivent cet événement morbide, l’état répond méthodiquement à chacune des erreurs qu’il a accumulé.

      Le 6 mars 2015 la Zad du testet est expulsée par 200 Paysans de la FNSEA accompagnés par un lourd contingent de gendarmes venu avec une douteuse position de neutralité afin d’ éviter l’escalade de la violence.

      En mai 2015, le tribunal de grande instance de Paris rejette le recours civil de la famille de Jon Anza, tout en reconnaissant « un dysfonctionnement au niveau de l’enquête tant de la part de la police que du parquet », mais « pas de faute lourde ».

      Le 18 mai, les deux policier responsables de la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois en 2005 sont relaxés après 10 ans de procédures.

      Le 7 du même mois, la presse annonce la tenue d’un procès en antiterrorisme dans le cadre de l’affaire de Tarnac pour trois des inculpés.

      Au même moment la commission parlementaire créée par Noël Mamère suite à la mort de Rémi Fraisse, louvoie sur les moyens accordés à la police et entérine leur nouvel armement. Conséquence directe, au #flashball se substitue le #LBD (Lanceur de balles de défense), plus précis et plus puissant que son prédécesseur.

      Et pour couronner le tout, une proposition de loi sur le #renseignement légalise toutes les techniques de surveillance que la police pratiquait dans l’ombre. Le message a le mérite d’être clair, plus rien ne viendra entraver l’exercice du maintien de l’ordre, dont l’imaginaire rénové concède à chacun de ses agents la plus respectable des fonctions : celle de protéger la population contre le chaos organisé. Ce que le message oublie de préciser c’est que pour le pouvoir, le chaos organisé qu’il faut conjurer n’a pas grand-chose à voir avec le spectre réinventé de Ben Laden, mais repose dans toutes les manières de vivre, d’habiter, de se rencontrer, de s’organiser qui échappent aux grilles d’analyses du présent.

      Aujourd’hui pourtant, il n’est de secret pour personne que la police tue, elle tue tous les ans, à plusieurs reprises, avec les mêmes armes et sous la même autorité, et quand elle ne tue pas elle mutile. Si cette vérité est depuis longtemps d’une banalité affligeante dans les banlieues françaises, elle restait inexistante dans les #manifestations.

      Depuis la mort de Malik Oussekine en 86, le maintien de l’ordre à la française faisait office d’exemple pour toute l’Europe. Un savoir-faire irréprochable, disait-on, conjugué à un #armement fiable bien que de plus en plus létal. En 10 ans et sur différents terrains de lutte, cette maîtrise si fièrement publicisée a fait l’épreuve d’une détermination nouvelle, et surtout d’une extension du champ de l’affrontement. Incendies et saccages dans les banlieues, confrontations dans les bocages, généralisation des techniques de blocage jusqu’à certains cadres de la CGT, sabotages d’outils de travail, de lignes haute tension, les occasions ne manquent pas pour les autorités de se mesurer à des formes de contestation plus hétéroclites. Depuis dix ans maintenant la police ne cesse de réajuster ses méthodes d’intervention et chaque nouveau conflit, chaque revers encaissé est une occasion pour elle d’améliorer sa capacité d’intervention, d’affiner sa doctrine.

  • Article11 - Correspondance « anarcho-autonome » – Serge Q. écrit au major Didier D.
    http://www.article11.info/?Correspondance-anarcho-autonome

    FICHE DE LECTURE À DESTINATION DU MAJOR DIDIER DUPRE, OFFICIER DE POLICE JUDICIAIRE EN RÉSIDENCE À LA SR DE LIMOGES, RÉGION DE GENDARMERIE DU LIMOUSIN, SECTION DE RECHERCHES

    #Quadruppani #Eymoutiers #cadenas #Remy_Fraisse #Plateau_de_Millevaches #gendarmes #instruction #enquête_de_flagrance

  • « Territoires perdus de la République » : dans le 9-3 ou les campagnes ? (Journal d’un prof d’histoire)
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/journal.histoire/2015/07/23/territoires-perdus-de-la-republique-dans-le-9-3-ou-les-campag

    Avec ce curieux sentiment qui laisse comme un malaise : l’appel au respect des règles, à la primauté du droit, ce ne serait donc valable que pour les élèves ?
    […]
    Depuis les attentats de janvier, l’école est la cible d’une remise en cause obstinée venant d’un peu partout, des médias comme des politiques, visant à lui faire porter la responsabilité d’une sorte de délitement moral collectif dont l’aspect le plus voyant résiderait dans l’oubli des sacro-saintes « valeurs de la République ».
    […]
    Après tout, alors que les forces de l’ordre brillent par leur absence ou leur serviabilité pour les éleveurs de la FNSEA, il s’est quand même trouvé, l’autre nuit, dans la région rennaise, quelques gendarmes pour partir à la traque d’Oyunaa et de ses deux jeunes enfants menacés d’expulsion vers la Mongolie. Ou encore, la veille, pour expulser une cinquantaine de Roms de leur campement à Bobigny. Les gendarmes étaient également très présents, à Sivens, en octobre, lors de la mort de Rémi Fraisse. La République, grande dame, a ses priorités, des valeurs à défendre…
    […]
    Nos élèves, bien sages en comparaison, ne manqueront sans doute pas de s’interroger sur cette étonnante indulgence concédée à une petite partie du corps électoral, une dérive clientéliste qui fait faire à la République le grand écart entre ses principes affichés et son action : respect des règles, de la loi, du bien commun, interdiction de la violence.
    Une obligation uniquement valable pour les jeunes ? Leur interrogation sera d’autant plus légitime que certains d’entre eux, constamment stigmatisés pour leur appartenance supposée à des quartiers dits « sensibles », des zones de « non-droit », ont à juste titre le sentiment que la loi n’est décidément pas la même pour tout le monde.

    #éducation #éducation_civique #exemplarité #violence #valeur_de_la_République #respect_des_règles

    • très riche en tag ce texte !
      #charlie #ZAD #FNSEA #police #gendarmes #nation #nationalisme #racisme #domination #oppression #colonialisme

      J’ai mon prisme de lecture très axé sur le genre alors ca me frappe dans ce texte. La FNSEA incarne pour moi une sorte de virilité très franchouillarde et cette virilité est défendu par l’etat qui est une entité très patriarcale et viriliste. Et les enfants des classes socio-economiques les plus pauvres et aussi racisés sont eux durement réprimé, ainsi que les femmes avec le voile. Ils sont les boucs-émissaires que l’etat utilise pour que les virils sous-chiens et sous-chienne puissent se défoulé des effets de la crise economique. Il y a aussi la réactivation d’une idée de nation (#identité_nationale disait foutriquet), les" jeunes ds cités " ne sont pas Charlie et on va les chasser et les punir aussi bien par la police, gendarmerie mais aussi par l’école et les agressions commises par les citoyens qui ont explosé depuis janvier.

      On pourrait faire un joli tableau a deux colonnes :

      Bon - Mauvais
      Hommes - femmes & enfants
      Flics - Racailles
      FNSEA - Banlieusard·e·s
      Blanc·he·s - racisé·e·s
      Français·es - Musulman·ne·s
      Souschien·nes - Immigré·e·s

      c’est pas nouveau mais le niveau de décomplexion à afficher ca est élévé. Meme plus besoin d’un ministère de l’identité national, c’est l’education nationale qui fait le job ainsi que les autres ministères mais là on parle de l’ecole.

    • Très intéressante cette grille de lecture @mad_meg. ça donne aussi une explication autre qu’économique au fait que la FNSEA prône une agriculture toujours plus mécanisée et des regroupements d’exploitations, alors que rationnellement ça n’a pas de sens en terme de productivité. Leurs adversaires de la Confédération Paysanne ont montré comment il est possible de faire vivre plus de producteurs sur des fermes plus petites tout en produisant autant et en polluant moins. Et plusieurs rapports (entre autres de la FAO) ont montré que les petites fermes sont plus productives que les grosses.
      Mais leur imaginaire est pétri de ces valeurs de « c’est qui qu’a la plus grosse » : la plus grosse exploitation, les plus grosses machines etc. Tout ce qui ne va pas dans ce sens est pour eux soit « arriéré » (c’est risible mais ils le croient vraiment par exemple pour la Confédération Paysanne) soit sauvage et chevelu et déshumanisé (et qu’il convient donc de chasser #manche_de_pioche cc @odilon), soit effeminé (ce qui dans leur ordre des choses est péjoratif).

    • C’est ce dont parlent les Bourguignon, plus violemment d’ailleurs : les mecs de l’agro-industrie « violent la terre en enfonçant toujours plus profond leur gros engins..., etc ». Je n’ai hélas pas encore eu le temps d’approfondir la question du genre dans l’agriculture mais grosso modo, les femmes sont nettement plus enclines à pratiquer des agricultures paysannes que les hommes. Côté pouvoirs publics, c’est une constante, en agriculture mais pas seulement, en France mais pas seulement, se sont les projets à dimensions industrielles qui séduisent les élus. Peu importe ce que cela sous tend, il faut que ce soit gros, que ça se voit de loin. Idem pour les banques (sans doute pour des raisons plus terre à terre) ils aideront à financer les gros projets mais le petit agriculteur lui, ramera pour mener à bien son projet.

    • Je croi que c’est Delphy qui a étudié le sujet, mais il me semble que les femmes agricultrices sont encore plus particulièrement lourdement discriminées car leur #travail non domestique et reproductif est aussi accaparé par le conjoint. Et les #agricultrices n’ont généralement aucun statu administratif et ne bénéficient de rien sans le bon vouloir de leur conjoint.
      Pour Delphy et ses recherches sur les agricultrices, j’en ai entendu parlé ici dans la conférence qu’elle donne à l’institut Emilie du Chatelet pour présenter son parcours. C’est une super conférence si vous l’avez pas vu je la recommande. La partie sur les agricultrices commence à 20:30 et elle parle de la formation de #castes raciales en France autour de la question du voile, ce qui me semble ramener à la question du rôle de l’école pour former ces castes. c’est à 1:01:26

      http://www.dailymotion.com/video/xmydhg_conference-de-christine-delphy-8-octobre-2011_school

      Et par rapport aux machines, l’accès aux machines est un privilège masculin et un des moyens de domination. Les outils qui sont fait pour les tâches dévolus aux femmes sont plus rudimentaires et moins performants que ceux que se réservent les hommes. Ils évoluent aussi moins vite et moins souvent.
      J’ai pas encore lu mais je met ici ce que je trouve sur les #outils, les #machines, la #technique et le #genre.
      – Paola Tabet, La Construction sociale de l’inégalité des sexes. Des outils et des corps https://lhomme.revues.org/6470

    • @koldobika tout à fait d’accord avec ta remarque sur le mot racaille.
      J’en ai profité pour aller voire la défintion et l’etymologie de ce mot et c’est une insulte classiste.
      http://www.cnrtl.fr/definition/racaille

      Péj. Partie du peuple la plus pauvre, considérée comme la plus méprisable . Synon. canaille, populace.C’est le bouleversement de tout ; la racaille va maintenant à la cour... Les seigneurs sont confondus parmi les va-nu-pieds (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 196).Qu’ai-je côtoyé de plus repoussant que ce quartier de ville bâti (...). La racaille n’émergeait de ces profondeurs spongieuses que pour s’injurier d’une voix usée et sans colère véritable (Saint-Exup., Citad., 1944, p. 537).
      − P. ext. [S’emploie pour désigner de façon très méprisante un ensemble d’individus] Synon. crapule (vieilli), fripouille (vieilli).La racaille bourgeoise, révolutionnaire. C’est Masson (...) qui amène toute cette petite racaille académique ! (Goncourt, Journal, 1887, p. 641).Les notaires ? D’la racaille ! Des mecs qui prennent cent sous pour vous écrire deux lignes... (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 94).Il leur fallait quelqu’un à qui s’en prendre, quelqu’un qu’on pourrait haïr sans danger (...) ceux qu’on appelait les dissidents, les réfractaires, les patriotes ou simplement les jeunes... la résistance, ce ramassis de vauriens, cette racaille, ces bandits, la résistance, que le diable l’emporte ! (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 410).
      − Rare
      ♦ Une racaille de + subst.Synon. une meute de.[Les] logeuses, [les] concierges, (...) toute une racaille de gens sinistres (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 197).
      ♦ [Désigne un, des individu(s)] Synon. de canaille.Ils ont mis une machine derrière le mur, ces racailles ! (Zola, Assommoir, 1877, p. 788).
      Prononc. et Orth. : [ʀakaj], [ʀakɑ:j]. Martinet-Walter 1973 [-a-], [-ɑ-] (14, 3). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1140 rascaille agn. (Gaimar, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 1822). Terme originaire des dial. agn. et norm. (supra, FEW t. 10, p. 89a et M. Nezirović , Le Vocab. ds deux versions de Roman de Thèbes, p. 140), dér., à l’aide du suff. péj. -aille , d’un *verbe *rasquer (cf. a. prov. rascar « râcler », Moissac, xves. ds Levy Prov.) corresp. à un a. fr. *rachier ; *rasquer est issu d’un lat. vulg. *rasicare « raser » (également att. par le cat. esp. port. rascar, vénit. lomb. raskar, REW3n o7074), fréquentatif formé sur rasus, part. passé du class. radere (d’où, également le dér. *ras(i)c(u)lare, v. raser). Fréq. abs. littér. : 84. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 395.

    • Je trouve que tout ca met bien en valeur le fait que les différents systèmes de dominations sont intermêlés en une sorte de meta-systhème, en ce moment j’appel ca #patriarKKKapitaloKKKolonialisme histoire de faire un tag pratique à utilisé :p
      Ce jeu de mot avec KKK n’est pas de moi, je l’ai vu sur des sites anarco-féministes et ca m’avais bien plu.
      Le dessin que je fait en ce moment parle un peu de ca. Je met un détail avec une photo moche de mon cru.


      #shamless_autopromo oh et puis j’ai mon tag perso grâce @intempestive #mad_meg ?

    • je reviens sur le texte de Paola Tabet ; La Construction sociale de l’inégalité des sexes. Des outils et des corps
      https://lhomme.revues.org/6470

      Paola Tabet élargit alors le débat. D’après elle, toute nouvelle technique plus sophistiquée ou perfectionnée est aussitôt confisquée par les hommes. Ainsi, chez les Baruya, l’introduction des outils en fer ou en acier a permis aux hommes d’améliorer leur travail et de gagner du temps, tandis que les femmes continuent à utiliser le bâton à fouir et les filets pour le transport et travaillent encore plus en raison de l’extension des terres cultivées (p. 59). Mais les hommes se sont-ils approprié ces nouvelles techniques parce qu’elles sont plus perfectionnées ou parce qu’il s’agit d’outils-armes ? À l’appui de sa thèse, l’auteur donne des exemples d’amélioration d’objets qui ne sont pas des armes. Dès qu’un progrès technique est introduit, les hommes s’attribuent l’instrument, affirme-t-elle. C’est le cas du moulin à vent ou à eau qui a remplacé la meule manuelle. C’est le cas du métier à tisser à pédales ou du tour de potier. Malheureusement, dans cette partie (pp. 62-68), les éléments statistiques manquent pour étayer la démonstration. Or, des exemples isolés ne peuvent servir de preuve. L’introduction de l’électroménager en Occident n’a pas vraiment incité les hommes à faire le ménage, la lessive et la vaisselle. Elle a par contre allégé les tâches domestiques des femmes, leur permettant d’y ajouter du travail salarié à l’extérieur. En d’autres termes, il s’est passé pour les femmes en Occident ce qui s’est passé pour les hommes baruya.

      Patrick Kaplanian qui a écrit ce résumé me semble manquer sa cible lorsqu’il prend l’exemple de électroménager en Occident. Électroménager domestique à destination des femmes est peu performant par rapport aux machines « professionnelles » qui sont celles utilisé par les hommes (souffleuses à feuilles, piano de cuisine des chef, cireuse dans les grandes surfaces qui ressemble à des tracteurs, nettoyant ménager plus efficace ...). Tout cela est bien sur plus polluant.

      Et aussi ce me fait pensé à la #pollution des cours d’eau aux œstrogènes qu’on impute aux femmes parce que quant on dit œstrogène on pense femmes, alors qu’en fait ces pollutions sont causé par les pilules que les agriculteurs donnent aux animaux et qui servent à augmenter la rentabilité et sont dosé pour des éléphantes. Ce qui permet au #Vatican (ou VatiKKKan ^^) de faire une attaque contre les femmes alors que les pollueurs sont les machos de la FNSEA.
      http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/01/05/le-vatican-denonce-les-effets-devastateurs-de-la-pilule-sur-l-environnement_
      C’est @anne qui m’avait expliqué cela

      ici avec l’exemple néerlandais, il est dit que la pollution hormonale des eaux est un peu provoqué par les déjections humaines mais que la pollution casé par l’élevage est 10 fois plus importante.
      http://www.iksr.org/uploads/media/Rapport_CIPR_186f_01.pdf

      Bien sur le Vatican va pas faire la leçon a ses meilleurs clients et préfère comme a son habitude pourrir les femmes.
      https://www.youtube.com/watch?v=4nRu4FnXpMw

    • « J’peux pas encaisser les drapeaux
      Quoi qu’le noir soit le plus beau.
      La Marseillaise, même en reggae,
      Ça m’a toujours fait dégueuler.

      Les marches militaires, ça m’déglingue
      Et votr’ République, moi, j’la tringle
      Mais bordel ! Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ? »

    • Le sous-équipement technologique constant des femmes par rapport aux hommes révèle que les tâches sont dévolues aux femmes en fonction des outils, et non l’inverse. Les instruments de production-clés sont tenus par les hommes

      Nicole-Claude Mathieu, L’anatomie politique

  • [L’histoire du terrorisme est écrite par l’État] « Ils suivent des stages de résistance, bénéficient de soutiens logistiques, d’assistance médicale et juridique, et s’équipent de dispositifs de protection » | LE JURA LIBERTAIRE
    https://juralib.noblogs.org/2015/02/06/lhistoire-du-terrorisme-est-ecrite-par-letat-ils-suivent-des-stages

    Répression à Sivens : « un changement de #doctrine inquiétant », Louise Fessart, Mediapart

    Entendu le 3 février par la commission d’enquête parlementaire sur le #maintien_de_l’ordre, le ministre de l’intérieur #Bernard_Cazeneuve a pointé la violence des « nouvelles formes de #contestation sociale ». Pour le chercheur Cédric Moreau de Bellaing, entendu, lui, fin janvier par les députés, le changement est aussi du côté de l’#État.

    ... le #sociologue, qui travaille depuis dix-sept ans sur la #police, perçoit « un changement de doctrine » jugé « inquiétant ». « Ainsi, l’intensité de l’engagement des forces de maintien de l’ordre serait justifiée par l’#intensité de la violence des protestataires », a-t-il remarqué devant les députés. Ce principe d’escalade de la violence est, selon lui, « radicalement opposé aux doctrines sous-tendant l’école française de maintien de l’ordre ». « Au début du XIXe siècle, en effet, les forces de l’ordre calaient l’intensité de l’usage de la force sur la violence des protestataires qui leur faisaient face, a expliqué Cédric Moreau de Bellaing. Cette montée aux extrêmes favorisait l’usage d’armes de part et d’autre, provoquait nombre de blessés et, du reste, se soldait parfois par un nécessaire repli de la force publique. » Au tournant du XXe siècle, la logique s’est inversée, ce qui a « largement contribué à la réduction globale du niveau de violence dans les mouvements de protestation collective ».

  • Grenades, flashballs, militarisation du maintien de l’ordre, comment se protègent les « zadistes » ? - Basta !
    http://www.bastamag.net/Grenades-flashballs-militarisation

    « On ne veut pas devenir un bataillon de martyrs », expliquent-ils, après la mort de Rémi Fraisse, le militant écologiste, tué par une grenade offensive lancée par un gendarme, alors qu’il participait à la « zone à défendre » contre le projet de barrage de Sivens. Face à la guerre psychologique, aux violences policière et à l’emploi de plus en plus courant d’armes « non létales », des « zadistes » racontent comment ils tentent de se protéger de manière non-violente.

    #police #maintien_de_l’ordre #crs #gendarmes_mobiles

  • REMI FRAISSE - COMMENT LE POUVOIR A RÉÉCRIT SA MORT (site Alencontre) - Filpac CGT
    http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article8525

    L’article est de #Mediapart, mais je choisi cette version dont on est sûr qu’elle ne deviendra pas payante.

    Accusé d’avoir trop tardé à réagir après la mort de Rémi Fraisse, Bernard Cazeneuve se défend donc en expliquant ne pas avoir voulu interférer avec une enquête judiciaire en cours. C’est pourtant bien son ministère qui, selon nos informations, a validé le communiqué trompeur de la préfecture du Tarn, qui le dimanche 27 octobre à 9 h 55, fait croire à la France entière que « le corps d’un homme a été découvert dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) » , sans plus de détails.

    Alors que l’État sait déjà que le jeune #manifestant a très probablement été tué par l’explosion d’une #grenade offensive. Et que la dépouille du jeune homme, recueillie par les #gendarmes quelques instants après son décès, a déjà fait l’objet d’une première expertise médico-légale pendant la nuit.

    Cet élément de langage surréaliste, digne d’une série policière américaine, est repris en fin de journée, à 19 h 40, par un communiqué du ministère de l’intérieur : « Le corps d’un jeune homme a été découvert vers 2 h 00. Les secours ont malheureusement constaté son décès. » Pourquoi ne pas avoir écrit, tout simplement, qu’un homme avait perdu la vie lors d’affrontements avec les forces de l’ordre ?
    (...)
    Le ministère de l’intérieur prend langue avec celui de la justice, tôt dimanche 26, pour demander un communiqué du procureur d’Albi, qui n’arrive pas. La justice ne semble pas vouloir de la patate chaude. L’intérieur s’impatiente. « Par conséquent je demande au préfet, qui est sur place, en contact avec la gendarmerie de bien vouloir lui-même communiquer cette mort pour qu’on ne puisse pas nous reprocher de l’avoir cachée », explique Cazeneuve sur France Inter.

    C’est donc vers 7 h 30 du matin, selon l’entourage de Bernard Cazeneuve, que son ministère se résout à contacter la préfecture du Tarn pour lui demander de communiquer sur la mort de #Rémi_Fraisse. Comment la demande a-t-elle été formulée ? Qui a l’idée d’inventer la découverte fortuite d’un corps sur le site du barrage ? Ni la préfecture, ni le ministère ne s’en sont à ce jour expliqués. Aujourd’hui, place Beauvau, certains conviennent du bout des lèvres qu’avec le recul, ce communiqué était pour le moins incomplet et maladroit.

    Le ministre qui ne savait rien

    Bernard Cazeneuve et le général Favier, nommé au poste de DGGN par Manuel #Valls en 2013, affirment ne pas avoir eu accès aux PV d’enquête soumis au secret de l’instruction. « Les PV n’ont jamais été portés à ma connaissance », répète Bernard Cazeneuve en boucle sur France Inter. C’est possible, mais cela semble hors propos.

    Le ministre de l’intérieur est l’homme le mieux informé de la République. Lui-même et le DGGN, autorité hiérarchique des gendarmes, disposent d’autres sources d’information. Les gendarmes rendent directement compte à leur hiérarchie et au préfet, qui dirige le dispositif de maintien de l’ordre. La place Beauvau est l’un des ministères les plus centralisés et hiérarchisés, où le moindre incident remonte immédiatement, que ce soit par mail ou par téléphone.

    Dès 01 h 45, la nuit du drame, sur le journal de bord du Groupement tactique gendarmerie (GTG), les gendarmes mobiles ont ainsi indiqué : « Un opposant blessé par OF », c’est-à-dire une grenade offensive. Moins de quinze minutes plus tard, à 01 h 59, le journal du GTG indique ceci : « Opposant blessé serait décédé. Hémorragie externe au niveau du cou. » Le ministère de l’intérieur prétend ne pas avoir pris connaissance de ce document.

    Selon nos informations, le compte-rendu d’intervention de deux pages rédigé dès le lundi 27 par le lieutenant-colonel L., responsable du dispositif de Sivens, sur deux pages, est ainsi adressé à pas moins de sept destinataires en plus de la justice : à savoir la Direction générale de la gendarmerie nationale, (DGGN, Direction des opérations et de l’emploi), à la région de gendarmerie d’Aquitaine (RGAQ), au groupement du Tarn (GGD81) aux archives, ainsi qu’aux trois escadrons de gendarmes mobiles représentés à Sivens (28/2, 33/2 et 47/3).(...)

    Quant au journal de bord cité plus haut, il a dû, lui aussi, être transmis à la chaîne hiérarchique, donc au DGGN, avant d’être remis aux enquêteurs de la section des recherches de Toulouse.(...)

    La politique de l’autruche

    Sur France Inter, Bernard Cazeneuve reste dans le #déni : « La grenade offensive, qui vous dit qu’elle a été tirée sur un groupe de manifestants ? Ce n’est pas ce que disent les rapports qui m’ont été communiqués, qui disent que les règles d’usage de cette grenade ont été respectées et que la grenade a été tirée à côté du groupe. » Preuve que le ministre a bien reçu quelques rapports sur cette affaire.(...)
    Des « blessés » mis en avant

    « Il y a eu de nombreux blessés à Sivens dont on ne parle pas », insiste le ministre de l’intérieur sur France Inter, tout à son rôle de premier flic de France. Or selon nos informations, pour la nuit du 25 au 26 octobre, on ne comptera officiellement que six blessés chez les CRS (postés sur la zone jusqu’à 21 heures pour certains, et minuit pour d’autres), dont une ITT de 30 jours pour une blessure à la main, mais aucun chez les gendarmes mobiles, suréquipés et surentraînés, malgré la violence des assauts subis et le nombre de projectiles reçus entre minuit et trois heures du matin.

    Des consignes de prudence ou de fermeté ?

    Le lieutenant-colonel L., commandant du GTG, entendu comme témoin dès le 26 octobre à 4 h 30 du matin, affirme sur PV : « Je tiens à préciser que le préfet du Tarn, par l’intermédiaire du commandant de groupement, nous avait demandé de faire preuve d’une extrême fermeté vis-à-vis des opposants par rapport à toutes formes de violences envers les forces de l’ordre. »

    Depuis ces révélations, le préfet du Tarn, tout comme le ministre de l’intérieur et le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) nient avoir donné ces consignes. (...)
    Dès lors, les enquêtes judiciaire et administrative devront déterminer d’où venaient ces consignes d’extrême fermeté. Le patron de la gendarmerie, sur RTL, préfère dire que les gendarmes mobiles avaient « une mission à assurer (…) : rester sur ce secteur qu’ils doivent défendre et bien sûr être en mesure de se protéger s’ils font l’objet d’agression. Ils ont fait l’objet d’agression, ils se sont défendus. On est dans cette logique-là ». Les consignes d’apaisement, de prudence ou de modération semblent toutefois démenties par les faits. Selon nos informations, plus de 700 grenades ont été utilisées à Sivens dans la nuit où Rémi Fraisse a été tué, dont 42 offensives .(...)
    Pourquoi défendre cette « zone de vie » dans la nuit du 25 octobre ?

    Le 21 octobre, lors d’une réunion de préparation présidée par Yves Mathis, directeur de cabinet du préfet du Tarn, ce dernier avait promis que « les gendarmes ne ser(aie)nt pas placés au milieu des manifestants pour éviter les provocations » . Il n’y a plus rien à protéger sur le chantier : les engins ont été retirés. Mais après l’incendie, le vendredi soir, du seul Algeco et d’un groupe électrogène laissés sur place, et le caillassage des trois vigiles qui étaient sur place, la préfecture considère le pacte rompu, et les préoccupations matérielles reprennent le dessus. Il faut protéger la zone déboisée pour éviter que les zadistes ne s’y réinstallent et ne retardent à nouveau le début des travaux comme à Notre-Dame-Des-Landes.

    « J’ai décidé de laisser sur place les forces de l’ordre pour protéger le chantier », déclare le préfet le 9 novembre dans La Dépêche du Midi. « À ce moment-là c’était la meilleure solution, une voie médiane que j’assume. A posteriori, bien sûr que ce n’était pas une bonne décision, mais pouvait-on demander aux vigiles qui gardaient le chantier de revenir alors que le vendredi soir ils avaient été attaqués ? C’était l’assurance que le chantier ne pourrait pas reprendre le lundi ou le mardi. »

    C’est d’ailleurs avec cette mission que le préfet #Thierry_Gentilhomme a été nommé le 1er septembre 2014. Il arrive tout droit du ministère de l’intérieur où il a occupé, sous Guéant puis Valls et Cazeneuve, le poste de directeur de l’évaluation de la performance et des affaires financières et immobilières et de haut fonctionnaire adjoint chargé du développement durable ( sic ).

    L’une de ses premières déclarations dans la presse du Tarn, dix jours après son arrivée, est d’ailleurs pour le projet de barrage au Testet : « Il n’y a pas d’ambiguïté, c’est un problème d’ordre public dans un État de droit qui demande le respect des procédures. Les violences sont inacceptables. Des décisions ont été rendues. Le dossier a fait l’objet de toutes les procédures nécessaires. Tout le monde a pu s’exprimer. Le chantier doit démarrer. » Fermez le ban.

    En deux mois, pourquoi aucune alerte n’a fonctionné au ministère de l’intérieur ?

    Plusieurs faits graves auraient pu alerter le ministère de l’intérieur avant la mort de Rémi Fraisse sur deux mois de tension et de harcèlement des gendarmes sur la Zad. Une vingtaine de #plaintes liées à des violences supposées des gendarmes ont été déposées par des opposants au barrage depuis début septembre auprès de la justice : expulsions sans décision de justice, mise en danger de la vie d’autrui et destruction de biens personnels, tirs de #Flashball, #tirs_tendus de grenades, interpellations violentes, etc. Ces faits sont documentés par de nombreuses vidéos mises en ligne par des militants.

    Dès le 3 septembre, un conseiller général divers gauche du Tarn, Jacques Pagès, est jeté dans un talus par des gendarmes mobiles. Le 7 octobre, lors de l’expulsion de Gazad, une jeune opposante Elsa Moulin est grièvement blessée à la main par une grenade lancée par un gendarme du Psig dans une caravane. Le 10, c’est un zadiste qui affirme avoir été blessé à la main par un tir de Flashball et fait l’objet selon son avocate de 45 jours d’ITT. Malgré les rapports que chaque policier ou gendarme doit rédiger après l’usage de ces armes, aucune enquête administrative n’est ouverte avant la mort de Rémi Fraisse.

    Et c’est une ex-ministre, Cécile Duflot, qui le 20 octobre, de retour du Testet, alerte le préfet du Tarn, puis le président de la République ainsi que le ministre de l’intérieur. Ce dernier affirme avoir ensuite donné des « consignes d’apaisement ». Mais il faudra attendre le drame de la mort de Rémi Fraisse le 26 octobre pour qu’une enquête administrative sur le maintien de l’ordre à Sivens, englobant tous ces faits, soit confiée à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Elle doit être rendue au ministre de l’intérieur début décembre 2014.

    Pourquoi la gendarmerie répète-t-elle que la grenade offensive n’a jamais tué, malgré le précédent de 1977 ?

    Le 29 octobre, #Denis_Favier, patron de la gendarmerie nationale, affirme sur BFMTV que la grenade offensive « n’est pas une arme qui tue, c’est une arme qui déclenche un effet assourdissant ». Il souligne que la gendarmerie n’a « jamais eu de problème en maintien de l’ordre avec des grenades offensives », alors qu’il s’agit d’une « munition régulièrement engagée ».

    C’est passer sous silence la mort en 1977 de #Vital_Michalon lors d’une manifestation contre la centrale nucléaire Superphénix de Creys-Malville (Isère). Selon sa famille qui a pris la parole dans plusieurs médias, ce jeune professeur de physique de 31 ans avait été tué par une grenade offensive. « Il y a 37 ans, nous avions dit : « Plus jamais ça ! » », s’est indigné son frère Emmanuel Michalon dans Le Parisien. « Nous avions demandé, par un appel aux députés et une pétition, l’interdiction des grenades offensives contre les manifestations. Cet appel est resté lettre morte. »

    Pourtant, le général Denis Favier l’assure, 37 ans après les faits, il n’y a « pas de certitude » sur le lien entre la grenade offensive et la mort de Vital Michalon. Dans la nuit du 26 octobre, le patron de la gendarmerie indique à Bernard Cazeneuve « qu’une grenade offensive avait été lancée mais que la gendarmerie considérait qu’elle n’était pas à l’origine de la mort pour des raisons qui tiennent au fait qu’aucune grenade offensive n’a occasionné la mort de manifestants au cours des dernières années », selon le récit du ministre sur France Inter.

    Même après l’annonce par le procureur de Sivens de la piste de la grenade offensive le mardi 28 octobre, les gendarmes nient la réalité, persuadés, de bonne ou de mauvaise foi, que les grenades offensives seules ne peut tuer. « Les spécialistes se montrent catégoriques : elles ne peuvent tuer, sauf improbable concours de circonstances, écrit Le Monde le 29 octobre. Dans l’hypothèse où l’une de ces grenades aurait provoqué la mort de Rémi Fraisse, tous les experts évoquent une combinaison avec un autre élément comme un fumigène, une cartouche de gaz ou même peut-être un aérosol. »

    « Le ministère n’a d’abord rien dit, car ils cherchaient si l’autopsie et les analyses ne pourraient pas révéler la présence d’autres engins explosifs, auquel cas la grenade n’aurait été que le facteur déclencheur », décrypte aujourd’hui un haut responsable policier.

    Comment le pouvoir a organisé son irresponsabilité politique

    Fidèle à sa gestion de crise déjà entrevue dans d’autres dossiers, l’exécutif a pris soin de ne jamais trop communiquer pour ne surtout pas dégager de responsabilité politique, quitte à apparaître comme foncièrement inhumain et insensible à la mort d’un jeune homme de 21 ans. Après les développements de l’enquête judiciaire laissant entrevoir le #mensonge_d’État du pouvoir, c’est le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve qui a été laissé seul en première ligne, par #François_Hollande et Manuel Valls.

    De sources informées et recoupées, l’intervention du président de la République est survenue face au refus de son premier ministre de s’exprimer. Façon de lui forcer la main et de l’impliquer dans un dossier très délicat, où Valls aimerait ne pas apparaître du tout, lui qui a, à plusieurs reprises, affirmé qu’il ne céderait pas à Sivens comme son prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, l’avait fait à Notre-Dame-des-Landes.

    Impossible d’imaginer pourtant, sauf à admettre une grave défaillance au sommet de l’État, que l’Élysée et Matignon n’aient pas été mis immédiatement au courant de la mort du militant écologiste. Surtout depuis que Bernard Cazeneuve a indiqué avoir été informé de ce décès dans la nuit.

    Impossible également que la mort d’un homme dans un contexte de manifestation, le premier depuis Malik Oussekine en 1986, sous un gouvernement de droite, n’ait pas immédiatement alerté les plus hautes autorités de l’État. À moins de considérer comme intelligent le fait de se draper dans l’inhumanité et le mépris. « Il est quand même étonnant de constater, avec le recul, que les réseaux écolos sont plus fiables que ceux des autorités en termes d’information », explique un dirigeant écolo.

    Difficile enfin d’imaginer que Manuel Valls, ancien ministre de l’intérieur qui connaît personnellement le patron de la gendarmerie, Denis Favier, pour l’avoir eu comme collaborateur place Beauvau (comme « conseiller gendarmerie »), ne se soit pas tenu personnellement au courant. Malgré tout, François Hollande et Manuel Valls n’ont réagi que deux jours après la mort de Rémi Fraisse, en promettant la vérité mais aussi en ciblant les écologistes et Cécile Duflot, accusés d’instrumentaliser l’affaire.

    Alors que les raisons de la cause du décès de Rémi Fraisse et le déroulé des faits ont été immédiatement connus des services de l’État, pourquoi avoir attendu si longtemps ? Comment expliquer dans ce contexte dramatique une communication si martiale notamment de la part de Manuel Valls ( « à la Clemenceau » , dit un ministre), qui a contribué à entretenir la confusion entre les militants, pour la plupart pacifiques, anti-barrage et les « casseurs » ? Comment ces deux jours ont-ils été gérés au sommet de l’État ?

    À toutes ces questions, l’exécutif oppose un lourd silence. L’Élysée, interrogée jeudi matin, s’en tient aux propos du chef de l’Etat sur TF1 le 6 novembre. « L’important est de respecter la mémoire de Rémi Fraisse et de faire toute la lumière, assure-t-on dans l’entourage de Hollande. La divulgation progressive des procès-verbaux dans la presse ne change pas notre vision des choses. » Au château, on estime que « Bernard Cazeneuve est précis, factuel » dans ses explications. Et on fait bloc derrière ce proche de François Hollande : « Le ministre de l’intérieur exprime la position de l’exécutif. »

    À Matignon, on refuse aussi de revenir sur le déroulé du week-end du drame, malgré une série de questions précises adressées aux services de Manuel Valls. « À moins qu’elles ne concernent que très directement Matignon, merci de les envoyer au ministère de l’intérieur, pleinement compétent », nous répond-on d’abord. Nos questions concernant « très directement » le rôle du premier ministre, elles ne recevront toutefois aucune réponse, autre que : « Le ministère de l’intérieur est pleinement compétent. »

    « C’est la “technique #Fouks ” dite du bathyscaphe, s’agace Cécile Duflot : on se terre en eau profonde et on attend que ça passe. » Une façon, aussi, de dresser un discret cordon de sécurité entre Matignon et la place Beauvau, alors que la défense du ministre de l’intérieur ne convainc pas, hormis ceux, très nombreux dans les rangs socialistes, qui ne veulent pas voir qu’il y a eu un dysfonctionnement. « Il ne désavoue pas Cazeneuve, mais sans plus », explique d’ailleurs un député ayant récemment rencontré Valls.

    Seul devant la presse, après les révélations de Mediapart et du Monde de mercredi, Bernard Cazeneuve organise sa défense, et se charge lui-même de convaincre les rares dirigeants PS dubitatifs, le plus souvent anciens leaders étudiants ou investis dans les réseaux de défense des droits de l’Homme. Jeudi midi, il a ainsi reçu à déjeuner les parlementaires David Assouline, Daniel Goldberg, Régis Juanico, Pascal Cherki, Fanélie Carré-Conte, ainsi que la secrétaire nationale du PS aux libertés publiques du PS, Marie-Pierre de La Gontrie, et Laura Slimani, la présidente du Mouvement des jeunes socialistes (#MJS).

    Visiblement « affecté » et voulant « rattraper le coup », aux dires d’un participant, le ministre leur annonce son intention d’interdire l’usage des grenades offensives (ce qu’il fera quelques heures plus tard), puis évoque, pour la fin de l’année, d’autres mesures sur le rapport police-citoyens, en se gardant bien de s’engager sur le #récépissé_de_contrôle_d’identité, une promesse de Hollande enterrée par Valls ministre de l’intérieur, malgré le soutien à la mesure de Jean-Marc Ayrault. Visiblement, Cazeneuve n’est pas en situation d’imposer, à l’inverse de son prédécesseur, sa vision de l’ordre républicain à son premier ministre.

    Au cours du déjeuner, Cazeneuve martèle un message clair à des convives incrédules mais acquis à sa cause : il n’est coupable d’aucune faute, car il a décidé de laisser faire la justice, c’est le préfet qui a décidé de renvoyer les gendarmes sur le site, sans qu’il en ait été informé, et c’est normal. Quand il lui est demandé comment il était possible qu’on ne lui communique pas les PV de l’expertise médico-légale, rapporte un autre présent, Cazeneuve aurait juste répondu : « Parce que nous ne sommes plus sous la droite, qu’un procureur est désigné et qu’on laisse faire la justice de façon indépendante. »

    À la sortie d’un repas ayant duré plus de deux heures, les avis de trois des participants oscillent entre « un mec sincère mais clairement pas au courant de tout, qui a trop fait confiance aux flics » et « un symbole du manque d’appréciation de ce gouvernement des dangers sur le terrain, à Sivens ». « Si tout semble avoir correctement fonctionné institutionnellement, il est évident qu’il restera une faute politique lourde, celle de ne pas avoir pris la mesure d’un manifestant mort », explique un parlementaire tentant de résumer l’opinion commune de ceux quittant la table de Beauvau.

    Avec les écologistes, l’épisode risque d’acter une rupture profonde, même si les parlementaires font encore officiellement partie de la majorité. La secrétaire nationale du mouvement, Emmanuelle Cosse, constate l’impuissance de leurs protestations, non sans amertume. « Trois semaines après la mort de Rémi Fraisse, la colère ne passe pas. Les demandes d’explications non plus, écrit-elle dans un communiqué ce vendredi. On a voulu mettre la réaction des écologistes sur le compte de la sensiblerie ou, pire, d’une envie de “récupération”. Il s’agit pourtant de demander la vérité et de répondre à de simples questions. »

    Ce jeudi, lors d’un petit déjeuner prévu de longue date avec les deux coprésidents du groupe EELV à l’assemblée, Barbara Pompilli et François de Rugy, l’intention de Manuel Valls n’était visiblement pas celle de s’attarder sur le sujet. « Il a surtout essayé de nous faire passer des messages, sur la transition écologique, la prochaine conférence de l’Onu sur le climat à Paris en 2015 ou la réforme territoriale, explique Rugy. Comme s’il fallait passer à autre chose. On lui a répondu qu’on ne pouvait traiter de sujets de travail en commun que les uns après les autres, ou au moins en parallèle avec le règlement de l’affaire de Sivens. »

    Aux yeux de Cécile Duflot, qui ne décolère pas elle non plus de la gestion du dossier par le gouvernement, l’affaire aura au moins le mérite de « montrer que s’il n’y avait pas eu d’écolos à l’Assemblée, il se serait passé la même chose qu’avec Vital Michalon à Creys-Malville il y a 37 ans : un militant écologiste pacifique meurt à cause d’une grenade policière dans l’indifférence générale, avant que l’affaire ne soit étouffée… ». (Pour information, article publié sur Mediapart, le 14 novembre 2014)

    http://i0.wp.com/paris-luttes.info/chroot/mediaslibres/ml-paris/ml-paris/public_html/local/cache-vignettes/L614xH338/10446136_751522258217283_1549405653657690886_o-0014a-f9313.jpg?resize=614%2C3

    Mais rassurez vous, EELV votera la loi de finances qui est une loi de guerre sociale contre la population, Mediapart continuera à nous servir sa prose républicaine en prenant soin de distinguer « manifestants » et « casseurs ». La vie est ailleurs.

  • « Ça se fait pas » - Paris-luttes.info
    http://paris-luttes.info/ca-se-fait-pas-2064

    L’année dernière mon fils en 6ème a appris en #éducation civique que l’éducation nationale enseignait aussi aux enfants du voyage et que dans sa grande bonté républicaine elle allait jusqu’à envoyer des enseignant-e-s dans les camps de #Rroms. Il n’a donc pas vraiment compris ce qui se passait lorsque deux jeunes scolarisé-e-s Léonarda et Katchik ont été #arrêté-e-s, puis renvoyé-e-s dans leurs pays d’origine.
    « ça se fait pas » m’a-t-il dit.

    Quelques élèves du collège avaient organisé un sit-in dans la cour à la fin d’une récré, les meneurs/euses de cette action ont pris quelques heures de colle bien méritées, de la graine de #casseurs sans doute ("casseur" est un mot exclusivement masculin, les jeunes filles éprouvent certainement une répugnance "naturelle" à caillasser du gendarme).

    Pour revenir à mon fils, cette année une partie de son cours de géographie est consacrée au développement durable, à la dégradation de l’environnement. Il y a fort à parier que #Rémi_Fraisse ait eu le même genre de cours que mon fils, qu’il ait pris au sérieux le discours citoyen et écolo dont on l’a certainement abreuvé depuis l’école, qu’il ait cru que défendre un territoire contre la mainmise des potentats locaux et contre les grands projets inutiles était la moindre des choses. Évidemment mon fils n’a absolument pas compris comment il était possible que les #gendarmes tuent un jeune qui défendait des idées écologiques. J’ai évité de lui dire que ces dernières années les flics et les gendarmes tuaient presque 15 jeunes par an, essentiellement dans les quartiers, sans parler de celles et ceux qui perdent des yeux ou sont blessé-e-s. Ce serait difficile de le lui expliquer alors que dans ses cours d’éducation civique on lui parle d’intégration et d’égalité.

    En ce moment des flics à cheval chargent des lycéen-ne-s dans le 93, à Saint-Denis. Là encore des graines de casseurs. Car sans doute le secret de l’ordre réside dans l’anticipation : aller chercher les manifestant-e-s chez eux avant qu’ils/elles ne partent (c’est ce qui s’est passé il y a dix jours à Montreuil où les contrôles ont commencé dès les stations de métro Mairie de Montreuil et Croix de Chavaux) peut-être même avant qu’ils/elles ne pensent à y aller, interdire les AG dans les facs (comme à Rennes), faire en sorte que les étudiant-e-s se croisent dans la plus grande fluidité sans que jamais ils/elles ne se parlent, #interdire les #manifestations ou les autoriser mais au dernier moment de telle façon que l’on ne sache jamais si une manif va avoir ou non lieu, dire le mot "casseur" dès qu’il y a un tag sur un mur, une vitre de banque cassée (oh le pauvre commerçant !), ne jamais dire le mot "casseur" quand il s’agit de paysans de la FNSEA ou de personnes avec des bonnets rouges qui brûlent des préfectures ou incendient des portiques.

    Quant à nous, enseignant-e-s, peut-être vaudrait-il mieux que l’on ne parle jamais de tri sélectif, d’environnement, de cycle de l’eau, taire qu’une partie de l’océan est bourrée de particules de plastique, taire la dégradation de tous les écosystèmes et la fin d’une multitude d’espèces, taire la pauvreté, les exploitations et les oppressions diverses, taire tout ça, revenir à l’essentiel : #lire (mais sans comprendre) #écrire (mais sans plaisir) #compter (au service du #capital), ah oui et puis passer à l’ère numérique parce que c’est l’économie de demain. Cela suffira bien. À trop enseigner le reste, on risque d’envoyer nos élèves se faire tuer par les forces de l’ordre.

  • Révélations sur les conversations des #gendarmes lors de la mort de Rémi #Fraisse
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/11/12/revelations-sur-les-conversations-des-gendarmes-lors-de-la-mort-de-remi-frai

    L’enquête sur la mort de Rémi Fraisse, le jeune #manifestant de 21 ans, tué par une #grenade_offensive lancée par un gendarme lors des affrontements entre des opposants au projet de barrage de #Sivens (Tarn) et des #militaires, dans la nuit du 25 au 26 octobre, se révèle de plus en plus embarrassante pour les autorités.

    Selon des informations du Monde, les gendarmes ont tout de suite eu conscience de la gravité de la situation face à laquelle ils se trouvaient. C’est ce que révèle un procès-verbal daté du 29 octobre auquel nous avons eu accès, qui retranscrit les conversations des militaires sur place, enregistrées par la caméra d’un gendarme qui filme les affrontements.

    Lors de cette nuit, les militaires, équipés de jumelles à vision nocturne, voient un manifestant s’effondrer juste après le jet d’une grenade offensive, entre 1 h 40 et 1 h 50 du matin. A 1 h 53, un militaire ordonne : « Stop pour les F4 ! Il est là-bas le mec. OK, pour l’instant, on le laisse. » Les F4 désignent les grenades #lacrymogènes instantanées (GLI), dont l’usage a été aussi suspendu depuis par Beauvau.

    « IL EST DÉCÉDÉ LE MEC ! LÀ, C’EST VACHEMENT GRAVE »

    Au milieu des cris, un autre gendarme tente de se rassurer : « C’est bon, il va se relever ! Il va se relever, c’est bon ! » Rémi Fraisse ne se relève pas. Sept minutes passent. A 2 heures, « On y va ! », un peloton fait une sortie pour récupérer le blessé. Sur procès-verbal, les enquêteurs de la section de recherches de Toulouse relèvent alors que le chef de l’unité demande à un de ses hommes « de soutenir ceux qui sont allés chercher le manifestant », sans préciser en quoi cela consiste.

    Les militaires ramènent le corps inerte de Rémi Fraisse. « Il respire ou quoi ? », s’inquiète le supérieur. L’infirmier de l’escadron tente alors les gestes de premiers secours. A 2 h 03, un gendarme s’écrie : « Il est décédé, le mec ! Là, c’est vachement grave… Faut pas qu’ils le sachent ! »

    Cette dernière phrase prononcée dans le feu de l’action vise les manifestants, selon la thèse avancée par le service de #communication_de_la_gendarmerie, contacté mardi 11 novembre. « Il fallait éviter que ceux qui agressaient les gendarmes ne redoublent d’ardeurs en apprenant la mort de Rémi Fraisse. » En aucun cas, affirme-t-on, il ne s’agirait d’une volonté d’étouffer l’affaire, la gendarmerie avançant pour preuve que le #parquet a été avisé dans les minutes suivantes et une enquête judiciaire diligentée dans l’heure.

    Les rentranscriptions des conversations des gendarmes au moment du décès de Rémi Fraisse jettent cependant une nouvelle ombre dans un dossier où les autorités ont – au minimum – failli dans leur communication. Le ministre de l’intérieur, #Bernard_Cazeneuve, a notamment été critiqué pour être resté silencieux pendant plus de quarante-huit heures.

    Un article de médiapart retraçant la chronologie des faits démontrait déjà que l’on avait bien affaire une politique délibérée d’#occultation des faits (premiers constats médicaux sur le corps deux heures après concluant à l’effet dune grenade, etc)
    http://seenthis.net/messages/309739

    #parole_de_flic #mensonge_d'état

  • Intouchables #gendarmes, par Cyril Lemieux - Libération
    http://www.liberation.fr/chroniques/2014/11/07/intouchables-gendarmes_1138764

    De ce point de vue, l’attitude de Manuel #Valls a de quoi rassurer les forces de l’ordre. Ses propos, comme la très forte probabilité que l’enquête en cours n’aboutira à aucune poursuite pénale, leur démontrent que l’Etat contribue à placer quasi exclusivement du côté des professionnels qu’ils sont, et non pas du côté des profanes qu’ils administrent, le pouvoir de définir ce que sont les erreurs qu’eux-mêmes peuvent commettre. L’objectif - permettre aux forces de l’ordre de travailler sereinement - semble être atteint. Cependant, c’est au prix d’un message assez étrange adressé à la population. Un message qu’on pourrait formuler ainsi : « Il est vrai que les gens chargés de votre sécurité peuvent porter atteinte à votre intégrité physique et même, vous ôter la vie, ou l’ôter à votre enfant ou à l’un de vos proches. Mais cela ne veut pas dire qu’ils commettent ce faisant une erreur. Sachez en tout cas que vous n’êtes pas les mieux placés pour savoir s’ils en commettent vraiment une ». Pas sûr qu’un tel message contribue à créer, entre les forces de l’ordre et la population, un climat aussi serein que ça.

    #impunité #état

    • La tribune de Cyril Lemieux date probablement d’avant la sortie du papier de Mediapart (http://seenthis.net/messages/309739) établissant avec précision la chronologie : mort de Fraisse, au vu et au su des gendarmes responsables (qui ne l’ont pas pas « trouvé dans la forêt », contrairement à ce que l’on nous a raconté), premières et rapides constatations médicales, fausses déclarations initiales du procureur et de deux ministres (faut enquêter, la vérité viendra, etc).
      Autant de signaux du fumée, de falsifications et de manœuvres dilatoires qui ont été assez assez efficaces pour masquer en partie les responsabilités et émonder - provisoirement ? - l’émotion populaire.

      Quant à ce centrement de l’article sur la définition de l’"erreur" par ses acteurs eux mêmes, c’est faire accroire à la possibilité d’une police régulée, correcte, plus professionnelle, etc. Mais pour l’heure, les « comités d’usagers de cette institution » qui viennent en contrebalancer la propagande, les énoncés, ce sont les famille et amis de victimes, les asso et collectifs qui s’opposent à la police et à son monde.

      Cazeneuve déclarant « ce n’est pas une bavure » le dit pour couvrir les troupes. Il est néanmoins plus proche du vrai que notre sociologue.

      Les tribunes de presse servent souvent d’alibi à des organes ultra #doxiques et donnent le plus souvent l’impression (comme ce fut le ças de celle de Morin dans Le monde, sur le même thème avec ses « saboteurs idiots », http://seenthis.net/messages/308811) qu’on ne présente un point de vue critique que si il charrie avec lui ce qu’il faut de légitimation de l’existant ou des fables qui se racontent à sont sujet. Ersatz de pluralisme.

      #flics_porcs_assassins

  • #Madagascar : des affrontements entre voleurs de #zébus et gendarmes font 15 morts

    Des affrontements entre une bande armée de « #dahalos », les #voleurs_de_zébus, et les forces de l’ordre ont fait 15 morts, dont deux #gendarmes, près d’Amboasary Sud, dans le sud-est de Madagascar, a annoncé dimanche 17 août la gendarmerie.


    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/08/17/madagascar-des-affrontements-entre-voleurs-de-zebus-et-gendarmes-font-15-mor

    #police #affrontements #conflit

  • Les gendarmes diffusent un hoax sur Facebook... et assument - France Info
    http://www.franceinfo.fr/societe/le-info2230/les-gendarmes-diffusent-un-hoax-sur-facebook-et-assument-1404403-2014-05-

    Mardi, sur ses comptes officiels, nos amis de la maréchaussée ont posté une liste de signes que laisseraient les cambrioleurs « lors de leurs repérages, sur la façade, le portail, la boîte aux lettres ou un endroit visible à l’extérieur des habitations ». Ainsi, une croix sur un cercle signifierait qu’il vaut mieux passer son chemin, un trait simple qu’il n’y a rien à cambrioler et un triangle qu’une femme habite seule. Des indications qui, si elles étaient déchiffrées à temps, permettraient aux citoyens d’être prévenus d’un vol imminent.

    Problème, il s’agit en fait d’un hoax, une rumeur, qui a notamment servi à stigmatiser la communauté des « gens du voyage » depuis plusieurs années, explique le journaliste David Perrotin, sur metronews.fr, citant un spécialiste des légendes urbaines.

    Cette liste de signe a été « partiellement vraie à la fin du 19e siècle et au début du 20e » mais n’est plus du tout d’actualité même si certains sites d’extrême droite n’hésite pas à s’en servir régulièrement.

    Une boulette qui ne semble pas perturber le service de communication de la Gendarmerie nationale, qui n’a pas supprimé les messages postés, pourtant partagés plusieurs dizaines de milliers de fois.

    #roms #gendarmes