• Bennholdt-Thomsen & Mies, Postmodernisme féministe, 1997
    L’idéologie de l’oubli et de la dématérialisation

    Il est pourtant surprenant de voir que les féministes postmodernes ignorent l’un des postulats les plus importants du courant constructiviste. Il s’agit du postulat selon lequel il faut replacer les discours dans leur contexte, se demander à quels moments historiques ces discours émergent, par quels acteurs ils sont énoncés et dans quels intérêts. Si les féministes postmodernes s’étaient posé ces questions, elles auraient découvert que l’essor du #postmodernisme, théorie dominante dans les universités, en particulier dans les départements d’études féministes, a coïncidé avec l’essor de la politique économique néolibérale aux États-Unis et au Royaume-Uni dans les années 1980 (reaganisme et doctrine Thatcher), qui s’est étendue au monde entier après l’effondrement du bloc communiste. Elles ne comprennent visiblement pas que l’idéalisme postmoderne, avec son mélange de pluralisme néolibéral et d’indifférence à l’égard de la politique, ses attaques dirigées contre l’essentialisme et les grands récits, correspond en tout point à l’idéologie néoconservatrice.
    Ces chercheuses féministes postmodernes n’ont jamais été et ne constituent toujours pas une menace pour le #capitalisme patriarcal. De fait, les mots #patriarcat ou capitalisme n’apparaissent pas dans le discours postmoderne. L’idéologie postmoderne a effectivement démobilisé une part très importante de la population, en particulier chez les jeunes, de sorte qu’ils ne sont même pas conscients des liens entre économie, politique et idéologie : ils se sentent encore moins concernés par la hausse des inégalités et les dégâts sociaux et environnementaux infligés par la politique économique néolibérale.

    https://sniadecki.wordpress.com/2023/12/24/subsistance-postmodernisme-fr

    #écoféminisme #Maria_Mies #gender_studies #révisionnisme

  • Vienne, capitale de l’urbanisme « sensible au genre » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/250722/vienne-capitale-de-l-urbanisme-sensible-au-genre#at_medium=custom7&at_camp

    Vienne (Autriche).– Avec ses immeubles peu élevés et ses espaces communs sagement entretenus et arborés, l’ensemble de logements sociaux Frauen Werk Stadt (« Femme, travail, ville ») ressemble à de nombreux autres quartiers d’habitations de la capitale autrichienne. Mais sa construction, achevée en 1997, a représenté une petite révolution. Élaboré par quatre femmes architectes, ce complexe résidentiel a été l’un des premiers projets pilotes intégrant les principes de l’urbanisme dit « sensible au genre ».

    Ici, tout a été conçu pour faciliter les tâches du quotidien : courses, lessive, prise en charge des enfants. Un travail non rémunéré encore effectué en grande partie par les femmes. Ainsi, ont été installés au sein de l’ensemble un supermarché, une crèche, un cabinet médical, une pharmacie. De quoi limiter les déplacements souvent chronophages qu’implique le travail domestique.

    Une dimension également intégrée à l’intérieur des bâtiments : les machines à laver communes n’ont pas été reléguées dans une salle sombre à la cave, comme cela est souvent le cas à Vienne, mais sont situées dans les étages supérieurs qui donnent accès à un toit-terrasse offrant une vue sur tout l’ensemble. Chaque étage dispose d’un local commun de rangement. Les mères peuvent ainsi prendre l’ascenseur avec leur poussette et la laisser devant leur porte, sans avoir à porter enfants et sacs de courses dans les bras. Les cages d’escalier sont larges et éclairées par la lumière naturelle pour inciter les habitant·es à s’arrêter et à discuter, permettant ainsi de créer du lien entre voisin·es et de se rendre éventuellement des services.

    Ça ne remet pas en cause la répartition genrée des tâches domestiques mais c’est déjà ça

    Les parcs publics représentent l’un des exemples les plus aboutis de cette démarche : grâce à une étude sociologique, la municipalité se rend compte que les jeunes filles désertent ces lieux, passé l’âge de dix ans, car elles n’y trouvent plus leur place. En 1999, deux parcs sont alors choisis pour être réaménagés selon des critères de sensibilité au genre : des cages de football sont déplacées pour permettre une utilisation plus diversifiée de la pelouse, des buissons sont enlevés, et l’éclairage est renforcé pour améliorer la visibilité et accroître le sentiment de sécurité, des toilettes publiques sont installées, ainsi que des hamacs qui permettent de se rassembler et de discuter au calme.

    • Vienne, capitale de l’urbanisme « sensible au genre »

      Depuis 30 ans, la capitale autrichienne cherche à assurer un partage équitable de l’espace public entre hommes et femmes. #Aménagement des #parcs, #trottoirs, #éclairage : pionnière de cet urbanisme « sensible au genre », la ville est mondialement reconnue pour sa qualité de vie.

      Avec ses immeubles peu élevés et ses espaces communs sagement entretenus et arborés, l’ensemble de logements sociaux Frauen Werk Stadt (« Femme, travail, ville ») ressemble à de nombreux autres quartiers d’habitations de la capitale autrichienne. Mais sa construction, achevée en 1997, a représenté une petite révolution. Élaboré par quatre femmes architectes, ce complexe résidentiel a été l’un des premiers projets pilotes intégrant les principes de l’urbanisme dit « sensible au genre ».

      Ici, tout a été conçu pour faciliter les tâches du quotidien : courses, lessive, prise en charge des enfants. Un travail non rémunéré encore effectué en grande partie par les femmes. Ainsi, ont été installés au sein de l’ensemble un supermarché, une crèche, un cabinet médical, une pharmacie. De quoi limiter les déplacements souvent chronophages qu’implique le travail domestique.

      Une dimension également intégrée à l’intérieur des bâtiments : les machines à laver communes n’ont pas été reléguées dans une salle sombre à la cave, comme cela est souvent le cas à Vienne, mais sont situées dans les étages supérieurs qui donnent accès à un toit-terrasse offrant une vue sur tout l’ensemble. Chaque étage dispose d’un local commun de rangement. Les mères peuvent ainsi prendre l’ascenseur avec leur poussette et la laisser devant leur porte, sans avoir à porter enfants et sacs de courses dans les bras. Les cages d’escalier sont larges et éclairées par la lumière naturelle pour inciter les habitant·es à s’arrêter et à discuter, permettant ainsi de créer du lien entre voisin·es et de se rendre éventuellement des services.

      Un aspect particulièrement important pour Martina Kostelanik, qui a emménagé dès 1997 dans son appartement, un rez-de-chaussée avec jardin qu’elle compte bien ne jamais quitter : « Quand nous sommes arrivés ici, il n’y avait que des jeunes familles et nous avons maintenu des liens d’amitié, même avec ceux qui ont déménagé. Les enfants ont grandi ensemble et sont toujours en contact. »

      Aujourd’hui retraitée, elle a élevé ses trois enfants à Frauen Werk Stadt, tout en travaillant dans la cantine d’une école : « Ici, c’est très pratique. Il y a deux aires de jeux dans des cours intérieures et on peut laisser les enfants y aller seuls car on peut les surveiller depuis notre jardin. Les voitures ne peuvent pas passer, il n’y a donc aucun danger. Et puis il y a la crèche qui est directement dans l’ensemble, beaucoup d’espaces verts, des endroits pour faire du vélo avec les enfants. Il n’y a pas besoin d’aller ailleurs pour les occuper. C’est super ! »

      Désormais, ses enfants ont grandi et quitté le domicile familial. Comme les appartements sont modulables pour s’adapter aux différentes périodes de la vie, elle a pu facilement faire tomber une cloison qui séparait sa chambre de celle des enfants, afin d’avoir plus d’espace. Son logement ne comprend aucune marche sur laquelle elle pourrait trébucher, le médecin et la pharmacie ne sont qu’à quelques mètres. Dernier aspect important pour la retraitée : le #sentiment_de_sécurité. L’#éclairage a été étudié pour éviter tout recoin sombre, parfois source d’angoisse pour les femmes, et les larges fenêtres des pièces de vie donnent sur les espaces communs pour pouvoir toujours être à portée de regard.

      Après 25 ans à vivre ici « comme dans un village », Martina Kostelanik se dit très satisfaite. Pourtant, quand on lui fait remarquer que cet ensemble a été spécifiquement conçu pour prendre en compte les besoins des femmes, elle sourit et admet qu’elle l’ignorait. C’est tout le #paradoxe de cette approche pour Eva Kail, urbaniste à la mairie de Vienne : « Quand tout fonctionne bien au quotidien, alors ça devient invisible. » Cette experte est l’une des pionnières de l’urbanisme sensible au genre et n’a cessé de convaincre autour d’elle de l’importance de la démarche.

      Une politique initiée dans les années 1990

      En 1991, elle organise une exposition photo retraçant une journée dans la vie de huit femmes à Vienne, une mère célibataire, une étudiante en fauteuil roulant, une cadre… afin de montrer comment s’organise leur quotidien dans l’#espace_urbain. Pour la première fois, des données relatives aux différents #moyens_de_transport sont ventilées par sexe et le constat est sans appel : les automobilistes sont majoritairement des hommes, et les piétons, des femmes. Une réalité sur laquelle personne ne s’était alors penché : « À l’époque, on avait coutume de dire que les responsables de la #planification des #transports étaient des automobilistes blancs de la classe moyenne et ils ont eu une grande influence sur cette politique d’urbanisme », estime Eva Kail.

      La planification des transports était alors principalement centrée sur les trajets en voiture entre le domicile et le travail mais prenait peu en compte les nombreux itinéraires empruntés par les femmes dans leur quotidien. L’exposition permet ainsi de thématiser les problématiques des piéton·nes : largeur des trottoirs, éclairage urbain, temps laissé par les feux tricolores pour traverser. Avec 4 000 visiteurs et visiteuses, l’exposition est un succès et, quelques mois plus tard, la municipalité décide d’ouvrir le Frauenbüro, le « bureau des femmes », pour apporter plus d’attention aux besoins des habitantes. Eva Kail en prend la direction. Un numéro d’urgence joignable 24 heures sur 24 est mis en place, de nombreux projets pilotes, dont Frauen Werk Stadt, sont lancés.

      Les parcs publics représentent l’un des exemples les plus aboutis de cette démarche : grâce à une étude sociologique, la municipalité se rend compte que les jeunes filles désertent ces lieux, passé l’âge de dix ans, car elles n’y trouvent plus leur place. En 1999, deux parcs sont alors choisis pour être réaménagés selon des critères de sensibilité au genre : des cages de football sont déplacées pour permettre une utilisation plus diversifiée de la pelouse, des buissons sont enlevés, et l’éclairage est renforcé pour améliorer la visibilité et accroître le sentiment de sécurité, des toilettes publiques sont installées, ainsi que des hamacs qui permettent de se rassembler et de discuter au calme.

      Résultat : les jeunes filles commencent à utiliser une plus grande partie de ces parcs, même si la municipalité a dû faire face à des critiques qu’elle n’avait pas anticipées : « Il y avait un parc où on avait beaucoup amélioré la visibilité. Des jeunes filles sont venues se plaindre car leur mère pouvait désormais voir de la fenêtre ce qu’elles faisaient en bas et ça ne leur a pas du tout plu ! […] On n’y avait pas pensé ! On aurait dû leur laisser quelques recoins », s’amuse Eva Kail. À partir de ces expériences, des listes de recommandations ont été établies et s’appliquent désormais à l’ensemble des parcs de la capitale.

      #Seestadt, un immense quartier en construction

      Si l’urbanisme sensible au genre a, dans un premier temps, fait l’objet de nombreuses réticences et nécessité un important travail de pédagogie parmi les fonctionnaires de la municipalité, la démarche est aujourd’hui pleinement intégrée à la stratégie de développement de la ville, dirigée de longue date par les sociaux-démocrates. Pour s’en convaincre, direction Seestadt, en périphérie de Vienne. Sur 240 hectares, un nouveau quartier monumental est en train de sortir de terre. Autour d’un lac artificiel, plus de 4 300 logements ont déjà été construits. À terme, aux alentours de 2035, ce quartier devrait accueillir plus de 25 000 habitant·es, ainsi que 20 000 emplois : l’un des projets de développement urbain les plus importants d’Europe.

      Gunther Laher, responsable du suivi du projet pour la municipalité, nous guide dans les allées de cette ville nouvelle avec enthousiasme. Premier signe évident de l’importance accordée à la dimension de genre : les rues, places et parcs portent ici le nom de femmes célèbres. « Avant ce quartier, 6 % des rues de Vienne étaient nommées d’après une femme. On a porté ce chiffre à 14 % », se réjouit le fonctionnaire, pour qui cette décision va au-delà du symbole. « En voyant ces noms, les habitants commencent à s’intéresser à la biographie de ces femmes. Ça contribue à changer les perceptions. »

      Ici, de nombreuses rues sont piétonnes, le dénivelé entre la chaussée et le trottoir n’excède jamais trois centimètres pour faciliter les déplacements avec une poussette ou en fauteuil roulant. Même les commerces, installés le long de la rue Maria-Tusch, ont fait l’objet d’une planification : « Quand on construit un tel quartier, il y a peu d’habitants au début. Pour être sûr qu’ils aient à disposition ce dont ils ont besoin, on ne peut laisser faire le marché privé […]. On loue les boutiques en rez-de-chaussée et on s’assure que pendant dix ans, le local ne puisse être utilisé par un autre secteur d’activité. Le boulanger sera donc toujours un boulanger, le coiffeur toujours un coiffeur », explique Gunther Laher. Ainsi, la municipalité garantit que les habitant·es n’auront pas besoin de courir d’un bout à l’autre de la ville pour faire leurs courses.

      Toutes les politiques de la ville doivent prendre en compte le genre

      Depuis 2006, Vienne a également mis en place un budget sensible au genre (gender budgeting), pendant financier de sa politique d’urbanisme. Chaque département de la mairie doit ainsi s’assurer que ses dépenses contribuent à une amélioration de l’égalité entre les sexes. Si la rénovation d’une rue doit être financée, il faudra se demander quelle place est accordée à la chaussée, donc aux automobilistes, donc majoritairement aux hommes, et quelle place est accordée aux piéton·nes, en s’intéressant par exemple à la largeur des trottoirs.

      Michaela Schatz, responsable du département gender budgeting de la municipalité, se souvient d’une mise en place compliquée : « De nombreux services nous ont dit : “Nous travaillons déjà pour l’ensemble des Viennois.” Il a donc fallu leur montrer qui avait l’usage de telle ou telle prestation. »

      Quinze ans plus tard, la prise de conscience a eu lieu et la démarche, qui s’applique à l’ensemble du budget de la ville, soit 16 milliards d’euros, a permis d’importantes réalisations, selon Michaela Schatz : « Depuis 2009, les enfants de 0 à 6 ans peuvent aller gratuitement à la crèche. […] Une étude a ensuite montré que cette mesure avait eu un impact positif sur le PIB de Vienne. » Le taux d’emploi des mères âgées de 20 à 39 ans avec des enfants en bas âge a ainsi augmenté de 1,5 point sur la période 2007-2013.

      Reste que cette approche globale n’est pas exempte de critiques : à différencier ainsi les besoins, ne risque-t-on pas de renforcer les stéréotypes et d’enfermer les femmes dans un rôle de mère ou de victime ? « On ne peut pas avoir d’influence sur le partage des tâches entre les sexes à travers l’urbanisme. C’est une question de représentations sociales, de rapports de pouvoir au sein d’une relation. Mais on peut faire en sorte que ce travail domestique se fasse dans de bonnes conditions », répond Eva Kail.

      Autre défi : la croissance rapide de la population dans la capitale. Dans ce contexte, la tentation est grande d’aller vers plus d’économies et de faire des compromis sur la qualité des nouveaux logements, notamment sur leur conformité aux critères de sensibilité au genre. Mais cette année encore, Vienne a été élue ville la plus agréable à vivre au monde par l’hebdomadaire anglais The Economist. Parmi les critères déterminants : la qualité des infrastructures ou la diversité des loisirs, des domaines où les critères de sensibilité au genre sont depuis longtemps appliqués.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/250722/vienne-capitale-de-l-urbanisme-sensible-au-genre

      #villes #urban_matter #géographie_urbaine #TRUST #master_TRUST #Vienne #Autriche #espace_public #urbanisme_sensible_au_genre #Frauen_Werk_Stadt #travail_domestique #mobilité #mobilité_quotidienne #toponymie #toponymie_féministe #voitures #piétons #commerces #courses #budget_sensible_au_genre #gender_budgeting #égalité #inégalités #espace_public

  • Transfeindlichkeit unter Frauen Besorgte Feministinnen
    https://m.tagesspiegel.de/gesellschaft/queerspiegel/transfeindlichkeit-unter-frauen-besorgte-feministinnen/24182500.html

    Voilà une brève explcation de l’idéologie LGBTI en Allemand. Cet article est très utile quand on doit traduire des textes qui contiennent des mots, idées et abbréviations qui n’existent pas encore dans les dictionnaires de qualité.

    5.04.2019 von Linus Giese - Es gibt Feministinnen, die trans Personen nicht akzeptieren und gegen sie agitieren. Ihnen geht es nicht um Fakten, sondern um gefühlte Wahrheiten.

    Tennisstar Martina Navratilova ist Feministin: Als eine der ersten offen lesbischen Spitzensportlerinnen überhaupt setzt sie sich seit Jahrzehnten für LGBTI-Rechte ein. Das hielt die inzwischen vor allem als TV-Kommentatorin tätige neunfache Wimbledon-Gewinnerin unlängst aber nicht davon ab, gegen trans Frauen zu polemisieren. Sie sprach sich lautstark dafür aus, trans Frauen vom Frauentennis auszuschließen – und bezeichnete diese dabei als Männer, die sich „entscheiden“, eine Frau zu sein.

    Navratilova ist kein Einzelfall. Beim Londoner Christopher Street Day traten im vergangenen Jahr acht lesbische Frauen an die Spitze der Parade: auf einem ihrer Transparente stand „Trans-Aktivismus löscht Lesben aus“; und in den Flyern, die sie verteilten, wurden trans Frauen als „heterosexuelle Männer, die vorgeben, eine Frau zu sein“ beschrieben. Ähnlich äußerte sich auch die bekannte Autorin und Feministin Germaine Greer: Sie schließt trans Frauen aus ihrem Feminismus aus, „weil trans Frauen keine Frauen“ seien.
    Der Begriff TERF ist eine Zuschreibung, keine Selbstbezeichnung

    Wenn es in den Kommentarspalten sozialer Medien zu Diskussionen über diese Themen kommt, tauchte zuletzt immer öfter ein Begriff auf: TERF. Martina Navratilova wurde als TERF bezeichnet, Germaine Greer ebenfalls und auch die acht lesbischen Frauen. TERF ist die Abkürzung für „Trans-Exclusionary Radical Feminism“. Ins Deutsche übersetzt spricht man von einem „trans-ausschließenden radikalen Feminismus“. Zum ersten Mal benutzt wurde der Begriff 2008 - damals noch überwiegend im englischsprachigen Raum. Seit einigen Jahren findet er zunehmend den Weg in deutschsprachige Diskurse.

    Wörtlich genommen ist die Abkürzung klar und eindeutig: TERFs sind radikale Feminst*innen, die trans Menschen ausschließen. So leicht ist es dann aber doch nicht: Wann ist ein Feminismus „radikal“? Was bedeutet es genau, „trans Menschen auszuschließen“? Das Problem des Begriffs „TERF“ liegt in seiner Verwendung: Dadurch, dass das Wort eine Zuschreibung von außen ist und keine Selbstzuschreibung, finden sich nur sehr wenige radikale Feminist*innen, die von sich selbst sagen, sie seien TERFs. Es ist viel mehr umgekehrt: Feminist*innen vertreten bestimmte Positionen und bekommen dann von außen das Etikett TERF aufgeklebt.
    Trans Menschen werden wahlweise als Opfer oder als Täter gesehen

    Dahinter steht ein Denken, das trans Menschen sprachlich unsichtbar macht, ihre Identität anzweifelt oder ihnen die Existenz abspricht: Statt Geschlecht als Spektrum und Geschlechtsidentität als fließend zu begreifen, gehen TERFs davon aus, dass Geschlecht biologisch festgelegt und damit unveränderbar sei, weil uns bestimmte männliche und weibliche Körperteile für immer und ewig zu Männern oder Frauen machen. Aus dieser Perspektive heraus werden trans Menschen wahlweise als Opfer oder als Täter gesehen.

    Trans Männer sind für TERFs „biologische Frauen“, die Opfer von Geschlechterstereotypen und Frauenfeindlichkeit werden: Um dem erdrückenden Patriarchat zu entkommen, werden sie körperliche Männer. Oft benutzen TERFs für trans Männer weiterhin das Pronomen „sie“; oder meinen mit einem Wort wie „Frauen“ oder „Frauen*“ alle Menschen, denen zur Geburt das weibliche Geschlecht zugewiesen wurde.

    Während trans Männer von TERFs meist unter „Frau“ einsortiert werden, gelten trans Frauen für sie als „Männer“, die sich lediglich als Frauen ausgeben, um in Frauenschutzräume einzudringen. TERFs sehen Frauenhäuser, Frauengruppen und sogar Frauentoiletten durch trans Frauen bedroht.
    Immer wieder geht es um Toiletten und Umkleiden

    So sehen sich TERFs fast immer als Opfer, denen entweder etwas weggenommen oder etwas angetan wird - vom Patriarchat, oder von trans Menschen. Aus diesem Blickwinkel heraus ergeben sich dann auch fast schon automatisch die Themen, mit denen sich TERFs beschäftigen: Die Frage, welche Toiletten und öffentliche Umkleiden trans Frauen besuchen dürfen, ist eines der wichtigsten Anliegen von TERFs: Männer tarnen sich als Frau, um im Frauen-Schutzraum „Frauentoilette“ Gewalt auszuüben oder Menschen mit dem Anblick ihres Penis’ zu traumatisieren. Eine ähnliche Argumentation findet sich beim Thema Gefängnis. TERFs wehren sich dagegen, dass trans Frauen in Frauen-Gefängnissen untergebracht werden. Und TERFs glauben, dass trans Frauen in den Frauensport eindringen, um dort zu dominieren und anderen Frauen den Rang abzulaufen.

    Wer durch die sozialen Netzwerke scrollt, kann dort ein interessantes Phänomen beobachten: bis dahin völlig unauffällige, aufgeklärte Feminist*innen schreiben plötzlich etwas wie: „Ich bin dagegen, dass Männer mit Penis auf die Frauentoilette dürfen!“, „Es muss Schutzräume für Frauen geben!“, „Unser Frauensport ist in Gefahr!“ „Männer, die glauben Frauen zu sein, wollen uns dominieren!“.

    Diese bislang völlig unauffälligen Feminist*innen reagieren bei Widerspruch gereizt und fangen oft an, Artikel von Websites wie Feminist Current zu teilen, in denen singuläre Ereignisse skandalisiert werden: Eine trans Frau etwa soll sich im Frauen-Waxing-Studio empört haben, dass eine Kosmetikerin sich weigerte, die Haare auf ihrem Penis zu entfernen.
    TERFs interessieren sich selten für Studien oder Fakten

    Verbunden mit dem Teilen solcher Artikel ist häufig der Zusatz, dass man sich selbst gefährdet, sobald man sich traut, „unbequeme Wahrheiten“ laut auszusprechen. Man könnte solche Menschen als besorgte Feminist*innen bezeichnen – analog zum Phänomen der „besorgten Bürger*innen“ geht es nämlich auch hier nicht um Fakten, sondern um gefühlte Wahrheiten, Tabus und Bedrohungen.

    Beispiel Toiletten: Dass Frauen dort tatsächlich nackte Geschlechtsteile zu sehen bekommen, dürfte nahezu ausgeschlossen sein – es gibt schließlich auf Frauenklos immer Kabinen mit abschließbare Türen.

    Beispiel Sport: Trans Menschen dürfen seit 15 Jahren an den Olympischen Spielen teilnehmen. Doch in 15 Jahren hat sich keine einzige trans Frau für die olympischen Spiele qualifiziert. Damit gibt es bereits eine Langzeitstudie, die zeigt, dass trans Frauen nicht in der Lage sind, den Frauensport zu dominieren. Doch TERFs interessieren sich selten für Studien oder Fakten, sondern viel mehr für eine gefühlte Bedrohungslage.

    TERFs teilen oft vermeintlich simple, logische und auf den ersten Blick konsensfähige Meinungen. Natürlich möchte niemand, dass Frauen auf der Frauentoilette Gewalt erleben! Selbstverständlich wäre es unfair, falls Frauen im Frauensport ungerechterweise benachteiligt werden! Doch all das sind argumentative Nebenschauplätze: Im Grunde geht es einzig und allein darum, darüber zu bestimmen, was andere Menschen sein dürfen, als was sie sich bezeichnen dürfen und ob sie dazu gehören oder nicht. Du wurdest männlich sozialisiert und hast einen Penis? „Dann kannst du niemals eine vollwertige Frau sein – und wenn du eine Vagina und einen Uterus hast, dann bist du kein Mann, sondern gehörst uns Frauen“.
    Sie wollen nicht „Mensch mit Uterus“ sagen, obwohl es inklusiver ist

    TERFs lehnen daher auch die Bezeichnung „Mensch mit Uterus“ kategorisch ab. Darunter versteht man all diejenigen, die einen Uterus haben, aber keine Frauen sind: zum Beispiel trans Männer oder nicht-binäre Menschen. Wer über die Themen Schwangerschaft oder Menstruation spricht, formuliert also inklusiver, wenn eben nicht nur von Frauen die Rede ist, sondern auch von Menschen mit Uterus. Ein Begriff, der niemanden etwas wegnimmt – und dafür andere einschließt, die sonst unsichtbar gemacht werden.

    41 Prozent der trans Frauen und Männer versuchen mindestens einmal, sich das Leben zu nehmen. Ist es wirklich „radikaler Feminismus“, diesen Menschen ihre Existenz und Identität abzusprechen? Wäre es nicht viel radikaler, diese Menschen bedingungslos zu akzeptieren und gemeinsam für ihre Existenz, ihre Sicherheit und ihre Sichtbarkeit zu kämpfen? Das sind Fragen, die sich TERFs stellen sollten.

    Die Publizistin Carolin Emcke sprach einmal davon, dass Menschenrechte kein Nullsummenspiel sind. So ist es übrigens auch bei den Begriffen „Frau“ und „Mensch mit Uterus“. Natürlich wird Feministinnen der Begriff „Frau“ nicht weggenommen. Er wird nur durch einen weiteren Begriff ergänzt, damit noch mehr Menschen mitgedacht werden und sprachlich sichtbar gemacht werden können.

    #langue #féminisme #traduction #idéologie #gender_mainstreaming #LGBTI #LGBT #LGB

  • Picture a scientist

    https://vimeo.com/405966332

    SYNOPSIS

    PICTURE A SCIENTIST chronicles the groundswell of researchers who are writing a new chapter for women scientists. Biologist Nancy Hopkins, chemist Raychelle Burks, and geologist Jane Willenbring lead viewers on a journey deep into their own experiences in the sciences, ranging from brutal harassment to years of subtle slights. Along the way, from cramped laboratories to spectacular field stations, we encounter scientific luminaries - including social scientists, neuroscientists, and psychologists - who provide new perspectives on how to make science itself more diverse, equitable, and open to all.

    https://www.pictureascientist.com

    #documentary #film #science #academia #women #US #harassment

    ping @cdb_77

    • Picture a Scientist

      Le #harcèlement_sexuel et les #inégalités femmes-hommes n’épargnent pas le monde des #sciences. Cette enquête édifiante ouvre les portes des laboratoires et donne la parole à plusieurs scientifiques qui brisent l’omerta en se confiant sur leur #parcours_professionnel, gangréné par le harcèlement et les #discriminations.

      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/60365_1

    • Podiumsdiskussion & Streaming-Event –
      Eine Veranstaltung des Gleichstellungsbüros

      Der Film
      Picture a Scientist wirft Fragen zur Rolle von Frauen in der Wissenschaft auf. Wer macht eigentlich Wissenschaft? Und weshalb ist es in unserer Vorstellung immer noch „der Wis­senschaftler“?
      Im Film nehmen sich eine Biologin, eine Chemi­kerin und eine Geologin dieser Fragen an und führen das Publikum auf eine Reise durch die Erfahrungen ihrer akademischen Laufbahn – als Frauen der Wissenschaft.
      In ihren Karrieren sind sie von Beginn an Dis­kri­minierungen ausgesetzt. Wissenschaftlerinnen müssen einen stetigen Kampf um Anerkennung, Respekt und Gleichberechtigung führen.
      Informationsmaterial zum Film

      Trailer: PICTURE A SCIENTIST - Frauen der Wissenschaft online ansehen | Vimeo On Demand auf Vimeo

      Interview mit den Filmmacher*innen (englisch): https://www.youtube.com/watch?v=62qVQPe1sVc


      E-Flyer zum Film

      Die Veranstaltung

      Das Gleichstellungsbüro lädt am 21.07.2021 zu einer Podiumsdiskussion im Rah­men eines Online-Lunchtalks von 12–14 Uhr zum Thema ’Aktuelle Situation von Frauen in der Wissenschaft’ ein. Diskussionsgrundlage und Anlass bildet der Film Picture a Scientist.

      Der Stream des Films steht nach Anmeldung für die Podiumsdiskussion kostenfrei vom 16.–18.07.2021 zur Verfügung. Die darin aufgeworfenen Themen und Fragestellungen sollen im Rahmen der anschließenden Podiumsdiskussion reflektiert sowie kritisch diskutiert werden. Die Teilnehmer*innen der Veranstaltung sind eingeladen, bereits im Vorfeld der Podiumsdiskussion über die Homepage des Gleichstellungsbüros Fragen und Diskussionsanreize zu senden, die vom Podium aufgegriffen werden können.

      Die Veranstaltung wird moderiert von Anneliese Niehoff, Mitglied im Vorstand der Bundeskonferenz der Frauen- und Gleichstellungsbeauftragten an Hochschulen e.V. (bukof) und Leiterin des Referates Chancengleichheit/Antidiskriminierung, Arbeitsstelle Chancengleichheit der Universität Bremen. Die Diskussionssprache ist deutsch.

      Podium
      Prof. Dr. #Diana_Imhof (Professorin für Pharmazeutische Biochemie und Bioanalytik)
      Dr. #Amma_Yeboah (Psychodynamische Supervisorin, Fachärztin für Psychiatrie & Psychotherapie)
      Dr. #Sinah_Kloß (Forschungsgruppenleiterin im Bonn Center for Dependency and Slavery Studies)
      Dr. #Nina_Steinweg (Mitarbeiterin am Center of Excellence Women and Science)
      PD Dr. #Eva_Youkhana (Stellvertretende Direktorin im Center for Development Research, ZEF)
      Prof. Dr. #Heike_Kahlert (Professorin für Soziologie/Soziale Ungleichheit und Geschlecht)

      Organisatorisches

      Die Veranstaltung findet in Zoom statt. Der Veranstaltungslink sowie die Registrierung für das Filmstreaming wird Ihnen nach der finalen Platzvergabe per E-Mail zugestellt. Da nur eine begrenzte Anzahl von Tickets für den Film zur Verfügung steht, kann es sein, dass nicht alle Interessierten teilnehmen können. Wenn Sie den Film bereits kennen oder auch ohne den Stream in Anspruch zu nehmen gerne bei der Podiumsdiskussion dabei sein möchten, können Sie diese Option bei der Registrierung wählen.
      Termine
      Der Stream des Films wird im Zeitraum von
      Freitag 16.07.2021 um 18:00 Uhr
      bis Sonntag dem 18.07.2021 um 23.59 Uhr
      verfügbar sein.

      Die Podiumsdiskussion findet am 21.07.2021 von 12–14 Uhr statt.
      Anmeldung
      Hier können Sie sich bis zum 11.07.2021 anmelden.
      Diskussionsfragen können Sie hier bis zum 19.07.2021 einreichen.
      Stand 12.07.2021: Es sind noch Plätze bzw. Tickets verfügbar! Hier

      Weitere Informationen zu Technik und Format:
      Aufgrund der großen Personenzahl wird die Zoomveranstaltung im Webinarformat durchgeführt.
      Eine Diskusssionsbeteiligung kann über die Chatfunktion erfolgen.

      Wenn Sie eine*n Gebärdendolmetscher*in, eine*n Schriftsprachdolmetscher*in oder andere Unterstützungsmaßnahmen benötigen, melden Sie dies bitte bereits bei der Anmeldung an, damit wir rechtzeitig Vorkehrungen treffen können. Wir bemühen uns, die Veranstaltung so barrierefrei wie möglich zu gestalten.

      https://www.gleichstellung.uni-bonn.de/de/universitaetskultur/picture-a-scientist

      #Gender_Equity_Office #Bonn #Bonn_University #panel_discussion #interview

  • Journée des droits des femmes : #visibilité des #femmes_scientifiques sur Wikipédia

    En marge de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, La Casemate et le Quai des Savoirs ont organisé un #éditathon sur les femmes et la science sur Wikipédia, l’encyclopédie libre et collaborative. Ce marathon d’édition vise à augmenter le nombre de biographies de femmes scientifiques et rendre leurs travaux plus visibles : les femmes représentent seulement 8 à 10% des biographies de femmes scientifiques sur Wikipédia.

    C’est Anne-Laure Amilhat-Szary qui a proposé de participer à l’événement pour les femmes géographes, événement auquel l’UMR TREE s’est joint.

    Au final, durant quatre jours, 12 pages de femmes géographes ont été créées ou enrichies sur Wikipédia ainsi que de très nombreuses fiches sur Wikidata, le volet bases de données du projet collaboratif. Les membres de Pacte se sont saisi également de l’initiative en lançant l’enrichissement chaque semaine d’une page de géographe via le compte Twitter de la Commission de géographie Féministe du CNFG.

    Explorer le bilan pour le laboratoire : https://twitter.com/UMR_TREE/status/1371186612428812291

    Découvrir toutes les fiches de femmes scientifiques créées ou modifiées durant l’éditathon : https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet:Editathon_Femmes_%26_Sciences_2021#Bilan_de_l'%C3%A9ditathon_20

    https://www.pacte-grenoble.fr/actualites/journee-des-droits-des-femmes-visibilite-des-femmes-scientifiques-sur
    #wikipedia #gender_gap #femmes #visibilisation #géographie #géographes #femmes_géographes

  • Le modèle #Sciences_Po dans la tourmente avec les #polémiques sur la « #culture_du_viol » et l’« #islamophobie »

    Quelque chose serait-il cassé, dans le monde feutré des #instituts_d'études_politiques (#IEP) ? Depuis la déflagration qui a touché début janvier le vaisseau amiral Sciences Po Paris, entraînant la démission à un mois d’intervalle des deux têtes dirigeantes de l’école le directeur, #Frédéric_Mion, a menti en assurant ne pas connaître les accusations d’#inceste visant le président, #Olivier_Duhamel , pas une semaine ne s’écoule sans que « la maison », composée de dix établissements, ne fasse parler d’elle.

    Dernier épisode en date, lundi 22 mars, le collectif féministe de l’IEP de Lyon Pamplemousse et le syndicat Solidaires-Etudiants ont demandé l’exclusion de la #Ligue_internationale_contre_le_racisme_et_l'antisémitisme (#Licra) d’un partenariat noué par leur école. En cause : les « nombreuses ambiguïtés vis-à-vis de son rapport à l’islamophobie, ainsi qu’à la #laïcité » que la Licra aurait manifestées lors d’un débat dans un lycée de Besançon en décembre, donnant lieu à une requête de parents d’élèves et d’enseignants auprès du recteur. « Nous estimons que la lutte contre l’islamophobie, l’#antisémitisme, la #négrophobie ou toute autre forme de #racisme doit être une priorité et qu’à ce titre, les institutions comme Sciences Po Lyon doivent s’entourer de collectifs et associations dont le travail se montre à la hauteur de la lutte. La Licra n’en fait pas partie », soutiennent ces étudiants dans leur communiqué.

    Le 18 mars, à Strasbourg cette fois, le syndicat étudiant UNI a pris à partie la direction de l’IEP qui aurait, selon le syndicat, interdit d’attribuer « #Samuel_Paty » comme nom de promotion, au motif qu’il fallait alterner chaque année entre un homme et une femme. « Ce procédé est révélateur de ce qui se passe à #Sciences_Po_Strasbourg depuis des années. L’#idéologie et les #militants d’#extrême_gauche font la loi et n’hésitent plus à fouler du pied la mémoire d’un martyr de la liberté », affirme François Blumenroeder, président de l’UNI Strasbourg.

    Ces épisodes font suite à deux autres événements à très haute tension : la vague #sciencesporcs, lancée le 7 février par une ancienne élève de l’IEP de Toulouse, la blogueuse féministe #Anna_Toumazoff, pour dénoncer « la culture du viol » dont se rendraient « complices » les directions des IEP en ne sanctionnant pas systématiquement les auteurs de #violences_sexistes et sexuelles. Enfin, le 4 mars, le placardage des noms de deux professeurs d’allemand et de science politique sur les murs de l’IEP de Grenoble, accusés de « fascisme » et d’ « islamophobie », après avoir signifié, avec véhémence parfois, leur opposition à une collègue sociologue sur la notion d’islamophobie. Le syndicat étudiant US a appelé à suspendre un cours d’un de ces enseignants dans le cas où son appel à témoignages lancé sur Facebook permettrait d’établir le caractère islamophobe de certains contenus.

    Cette escalade subite de #tensions s’enracine dans la communauté des étudiants de Sciences Po, lauréats d’un concours aussi sélectif que prestigieux. L’attractivité des instituts, fondés entre 1945 et 1956 puis en 1991 pour les deux derniers (Lille et Rennes), ne s’est jamais démentie et atteint même des sommets depuis leur entrée sur la plate-forme d’affectation dans l’enseignement supérieur Parcoursup en 2020. « Tout ce qui nous est tombé sur la figure depuis janvier a eu pour conséquence 54 % d’augmentation du nombre de candidats », ironise Pierre Mathiot, directeur de Sciences Po Lille, à propos du concours commun des sept instituts de région qui attire cette année 17 000 candidats pour un total de 1 150 places. Hors concours commun, Sciences Po Bordeaux enregistre aussi une poussée sur deux ans, passant de 2 800 à 6 000 candidatures pour 275 places, quand Paris en comptabilise 19 000 pour 1 500 places, en hausse de 50 % sur un an.

    Evolution de la #politisation

    Ces histoires révèlent surtout que la politisation des étudiants, constante, voit ses formes et expressions considérablement évo luer, les IEP se faisant le miroir de la société. « Je vois se former de véritables militants dont les objectifs ont changé. C’est un marqueur générationnel qui n’est pas propre à notre formation », analyse Jean-Philippe Heurtin, directeur de l’IEP de Strasbourg. C’en est fini ou presque de l’engagement dans les partis ou syndicats traditionnels, note Anthonin Minier, étudiant en première année à Sciences Po Paris et représentant des écologistes. « Je pensais arriver dans une école où tout le monde serait encarté ! En fait, il y en a 5 % au plus qui se disent proches d’un parti », rapporte-t-il. Les #discriminations sociales, et plus encore sexuelles et raciales, focalisent l’attention de ceux qui bénéficient la plupart du temps d’enseignements sur les études de genre et sur l’#intersectionnalité, ce qui place les IEP parmi les suspects de militantisme « islamo-gauchiste » dont la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, cherche à établir une liste. « Les IEP ne sont plus des boys’clubs et #Parcoursup n’a fait qu’accentuer le changement, avec des promotions composées à 70 % ou 75 % de filles, relève Vincent Tiberj, professeur à Sciences Po Bordeaux. Le #genre est désormais quelque chose d’important et nos instituts tels qu’ils fonctionnent n’ont peut-être pas bougé assez vite face à des étudiantes qui intègrent complètement ces problématiques. #sciencesporcs raconte aussi cela. » « Le type de débat en classe est différent d’il y a quelques années, et il faut se battre contre des habitudes qui ont été développées par les réseaux sociaux, mais cela ne touche vraiment pas que Sciences Po », relativise Anne Boring, qui dirige la chaire pour l’entrepreneuriat des femmes à Sciences Po Paris.

    L’#année_à_l'étranger, obligatoire depuis le début des années 2000, explique en partie ces nouveaux comportements, note Francis Vérillaud qui a dirigé pendant vingt-cinq ans les relations internationales de l’institut parisien. « Sciences Po est challengé depuis longtemps par ses propres #étudiants parce qu’ils sont très internationalisés. Quand ils rentrent d’un an au Canada, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas ou en Allemagne, où les sujets des violences sexuelles et sexistes sont traités dans les universités, ils viennent avec un apport. Je me souviens de discussions compliquées, car ce n’était pas évident dans la #culture_française. »

    Les IEP ont bien changé depuis leur création, précisément lors du passage de la scolarité de trois à cinq ans pour se conformer aux standards internationaux, à partir de l’an 2000. Les fondamentaux demeurent, autour des cours d’histoire, de sociologie, de science politique et de droit, mais il a fallu revoir les maquettes, notamment en master, là où les étudiants se spécialisent, chaque école proposant des dizaines de voies différentes. « Penser qu’on fait Sciences Po uniquement pour passer le concours de l’Ecole nationale d’administration est une image d’Epinal, relève Yves Déloye, directeur de l’IEP de Bordeaux. Les concours administratifs, qui étaient au coeur de la création des instituts après la guerre, n’attirent qu’un tiers de nos étudiants. Les autres aspirent à des carrières de plus en plus diversifiées en entreprise, dans des ONG, dans l’économie sociale et solidaire. »

    Enseignement passe-temps

    Le profil des enseignants a lui aussi évolué, les instituts cherchant à « s’académiser » en recrutant davantage d’enseignants-chercheurs que de personnalités politiques et économiques vacataires, qui prenaient comme un passe-temps le fait d’enseigner à Sciences Po. « Je me souviens du grand cours d’économie de deuxième année fait par Michel Pébereau [président de la Banque nationale de Paris qui deviendra BNP Paribas], sourit Vincent Tiberj, ex-étudiant de l’IEP parisien. Il distribuait un polycopié qui datait de 1986. Or nous étions en 1993 et entre-temps, il y avait eu la chute du mur de Berlin, mais dans ce monde élitaire classique, le temps était suspendu. » Ce décalage entre l’élite dirigeante et l’apport en temps réel des #recherches en #sciences_sociales fonde l’#incompréhension actuelle autour des accusations d’ « islamo-gauchisme . Les #gender_studies se banalisent, Sciences Po Toulouse ayant même constitué un master dédié tandis que presque tous les autres IEP en font des modules ou des thématiques abordés en cours de sociologie. « Ces questions sont analysées au même titre que d’autres formes de discriminations, ce qui est tout à fait légitime », appuie Jean-Philippe Heurtin, à Strasbourg.

    Le débat est pourtant loin d’être clos parmi les étudiants : « Se présenter en fonction de son sexe, de sa position sociale et de sa couleur est une pratique en vogue dans ce type d’enseignement, ce que je trouve ahurissant, lâche Quentin Coton, étudiant de Sciences Po Paris et membre de l’UNI. Ce sont des questions que les gens ne se posaient même plus dans la société française et qui reviennent à Sciences Po. Elle n’est pas là, la déconnexion de notre école ? » L’objet des débats politiques change, mais le ton reste vif.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/03/31/polemiques-sur-la-culture-du-viol-l-islamophobie-le-modele-sciences-po-dans-

    Et cette phrase prononcée par un étudiant... au demeurant, évidemment, (certainement) un homme (très probablement) blanc et (probablement) d’origine sociale pas vraiment modeste...

    « Se présenter en fonction de son sexe, de sa position sociale et de sa couleur est une pratique en vogue dans ce type d’enseignement, ce que je trouve ahurissant, lâche Quentin Coton, étudiant de Sciences Po Paris et membre de l’UNI. Ce sont des questions que les gens ne se posaient même plus dans la société française et qui reviennent à Sciences Po. Elle n’est pas là, la déconnexion de notre école ? ».

    #déni

    Ajouté à ce fil de discussion sur les événements qui ont eu lieu à #Sciences_Po_Grenoble :
    https://seenthis.net/messages/905509

    ping @karine4 @cede

  • Intellectuels de tous les pays, dé-trumpez-vous !

    La détestation que tentent de susciter les penseurs conservateurs envers les concepts critiques de #genre, #race ou d’#intersectionnalité est l’écho direct de la politique de Trump dont l’administration a combattu les « #gender_studies ».

    Il est amusant de voir converger le #sensationnalisme des médias et les éructations de leurs « #intellectuels » attitrés, fixés sur une série de mots-clés : #gender, #woke, intersectionnalité, #décolonial, #race… Mais ce sont aujourd’hui des mots vides qu’on agite, les mêmes sur les couvertures des magazines ou tabloïds et dans les chroniques ou tribunes. #Luc_Ferry dénonce « l’#écoféminisme » allié à « l’#islamo-gauchisme » « pour former la ”#cancel-culture-woke” ». #Isabelle_Barbéris accuse les #recherches sur le genre et l’intersectionnalité d’être des « #pseudo-sciences », mais serait bien en peine de donner des arguments scientifiques en ce sens. Les mêmes dénoncent la « #chape_de_plomb » et l’atteinte aux #libertés que constituerait l’existence même de recherches d’universitaires qui, de leur côté, n’ont jamais empêché leurs collègues de mener les leurs.

    Alors pourquoi une certaine génération d’intellectuels, que l’on a beaucoup entendue ces derniers temps, se sent-elle menacée ? Si on écarte la thèse des pathologies mentales engendrées par la pandémie – que révèlent, entre autres, les bagarres autrement plus graves entre bandes de jeunes –, on peut analyser cela en termes de stratégies de #pouvoir_académique. Nous assistons à la #radicalisation d’attitudes que les spécialistes du domaine du genre ont connue de longue date : la volonté politique de #déconsidérer, et si possible de #criminaliser, des recherches qui sont largement développées et légitimes ailleurs, par exemple en accusant ladite « théorie du genre » de ne pas être scientifique – en dépit du fait rappelé dans le journal du CNRS qu’il s’agissait de thématiques de recherche reconnues dans les programmes de l’Union européenne, et développées également dans les sciences « dures ».

    De fait, ces thèmes ont toujours été honnis par l’#extrême_droite, et les chercheurs qui s’y investissent sont régulièrement la cible des sites, médias, militants de cette obédience. Mais l’attaque du gouvernement est une #radicalisation_électoraliste qui permet à des figures opportunistes d’essayer de reprendre pied dans le milieu universitaire resté relativement imperméable aux idées d’extrême droite. La réaction quasi unanime aux déclarations polémiques des ministres #Vidal et #Blanquer (demande de démission de Vidal signée par 24 000 universitaires) est une preuve de plus de cette difficulté que rencontre cette partie ultraréactionnaire du monde intellectuel, qui a une place bien installée dans les médias, et a clairement l’oreille du pouvoir… mais ne domine pas vraiment dans les #universités ni dans les organismes de #recherche. Ce petit milieu s’est senti pousser des ailes lorsque le #pouvoir_politique a repris les idées de l’extrême droite et son agenda classique, la #chasse_aux_intellectuels qui travaillent sur le genre, la race, le #décolonial.

    Mais le mouvement reste limité : les signataires de tribunes dénonçant l’« islamo-gauchisme » qui gangrène les universités en lien bien sûr avec le « gender », sont en réalité éloignés du #monde_académique – retraités, bénéficiaires de positions protégées dans des institutions où ils n’enseignent pas ou peu, au rayonnement très faible dans la recherche. Leur seule chance d’exister dans un monde universitaire internationalisé est donc de déconsidérer leurs collègues pour tenter de les priver de ressources, par exemple en manipulant les outils d’évaluation ; d’où leur nouvel intérêt pour le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), institution dont le gouvernement a récemment pris le contrôle direct.

    Tout cela au nom de la défense du « #pluralisme ».

    Ce croisement fétide entre enjeux intellectuels et politicards n’a pas lieu par hasard. Les concepts de genre, de race et d’intersectionnalité ont été forgés dans et par de nouveaux #mouvements_sociaux et dans l’#activisme (1) qui a permis de mettre en avant de nouvelles catégories d’#oppression. Ce sont des concepts critiques, des outils qui servent à voir et analyser les #inégalités présentes dans les sociétés contemporaines. Ce qui en fait des concepts perturbants pour la pensée ultraconservatrice, qui les a constamment ciblées. Les recherches sur l’intersectionnalité ont fait voir des formes extrêmes de #discrimination et de #vulnérabilité sociales : celles subies par les femmes noires aux Etats-Unis et apparues au grand jour avec la pandémie.

    La détestation « animale » que tentent de susciter les penseurs ultraconservateurs envers les mots même de genre, race… est l’écho direct de la politique de Trump. David Chavalarias, dans un remarquable article synthétisant l’étude quantitative de la diffusion du terme « islamo-gauchisme » sur Internet et les réseaux sociaux, note que ce vocable y a été remobilisé par le gouvernement suivant les méthodes de l’#altright trumpiste (de #Steve_Bannon), de façon à déconsidérer simultanément des recherches… et des #mouvements_émancipateurs. Ce que proposent nos ministres français s’apparente au programme « éducatif » de #Trump dont l’administration a combattu les gender studies et interdit l’usage des mots tels « #fœtus » et « #transgenre » dans les institutions de santé. Trump avait créé une commission pour promouvoir « l’#éducation_patriotique » et revenir sur l’histoire de l’#esclavage, « dangereuse et erronée » selon lui. Il dénonçait, digne précurseur de nos génies nationaux, la « théorie raciale » et les études afro-américaines. Sa secrétaire à l’éducation #Betsy_DeVos avait engagé une réécriture des #manuels_d’histoire pour glorifier le passé esclavagiste et promouvoir une nouvelle version de l’#histoire des Noirs, contre les « #radicalo-gauchistes ».

    Trump voulait ainsi consolider sa politique et son discours sexistes et racistes. Et l’on sait que la mobilisation des minorités a été essentielle dans la récente élection présidentielle. Sans les activistes, Biden ne l’aurait jamais emporté par plus de 7 millions de voix d’écart sur Trump. C’est bien par une prise de conscience – ce qu’on appelle, ici avec dérision, le woke – des injustices, parfois mortelles, que promouvait et créait sa politique que la catastrophe a été évitée. Une majorité des citoyens américains a ainsi su s’appuyer sur une culture minoritaire, dans un contexte de pandémie où beaucoup plus de citoyens ont pu participer au vote.

    L’enjeu désormais en Amérique est de préserver cet acquis, contre les tentatives actuelles des républicains de réduire l’accès au vote, seul moyen qu’ils parviennent à envisager pour accéder au pouvoir. En #France aussi, ce sont les nouvelles générations, d’étudiants et de lycéens, eux-mêmes plus sensibles aux #injustices_sociales et au #racisme déguisés en « #laïcité » (2), qui redonnent espoir, contre tous ceux, intellectuels comme politiques, qui veulent les priver des moyens de connaissance et d’accès aux nouvelles idées qui ont pu aider à la victoire de Biden. Le woke, qu’on veut nous présenter comme une nouvelle dictature, c’est l’éveil de cette force, et la meilleure protection de la #démocratie.

    (1) Voir Albert Ogien, Politiques de l’activisme, sous presse.

    (2) Voir l’enquête sur la laïcité.

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/opinions/intellectuels-de-tous-les-pays-de-trumpez-vous-20210312_W6BYMYYMSZDIHBAO7

    #Sandra_Laugier

  • Gender Gap in #Wikimedia projects

    Denelezh provides statistics about the gender gap in the content of Wikimedia projects.

    For example, as of September 21, 2020, only 18.6 % of biographies in the English Wikipedia are about women.

    Denelezh allows you to explore the gender gap by several dimensions:

    – Gender Gap by year of birth
    - Gender Gap by country of citizenship
    - Gender Gap by occupation
    – Gender Gap by Wikimedia project

    You can mix these four dimensions, for example to gather data about the biographies in the German Wikipedia about French politicians born in the 19th century.

    Last but not least, Denelezh allows you to track the evolution of gender gap in Wikimedia projects since the beginning of 2017.

    You can learn more about Denelezh and how it works by reading its documentation.

    https://denelezh.wmcloud.org

    #gender_gap #wikipedia #femmes #genre #inégalités #wiki #statistiques #chiffres

  • Are women publishing less during the pandemic? Here’s what the data say

    Early analyses suggest that female academics are posting fewer preprints and starting fewer research projects than their male peers.
    Quarantined with a six-year-old child underfoot, Megan Frederickson wondered how academics were managing to write papers during the COVID-19 pandemic. Lockdowns implemented to stem coronavirus spread meant that, overnight, many households worldwide had become an intersection of work, school and home life. Conversations on Twitter seemed to confirm Frederickson’s suspicions about the consequences: female academics, taking up increased childcare responsibilities, were falling behind their male peers at work.

    But Frederickson, an ecologist at the University of Toronto, Canada, wanted to see what the data said. So, she looked at preprint servers to investigate whether women were posting fewer studies than they were before lockdowns began. The analysis — and several others — suggests that, across disciplines, women’s publishing rate has fallen relative to men’s amid the pandemic.

    The results are consistent with the literature on the division of childcare between men and women, says Molly King, a sociologist at Santa Clara University in California. Evidence suggests that male academics are more likely to have a partner who does not work outside the home; their female colleagues, especially those in the natural sciences, are more likely to have a partner who is also an academic. Even in those dual-academic households, the evidence shows that women perform more household labour than men do, she says. King suspects the same holds true for childcare.

    Preprint analysis

    In her analysis, Frederickson focused on the two preprint servers that she uses: the physical-sciences repository arXiv, and bioRxiv for the life sciences. To determine the gender of more than 73,000 author names on 36,529 preprints, she compared the names with those in the US Social Security Administration’s baby-name database, which registers the names and genders of children born in the United States.

    Frederickson looked at arXiv studies posted between 15 March and 15 April in 2019 and in 2020. The number of women who authored preprints grew by 2.7% from 2019 to 2020 — but the number of male authors increased by 6.4% over that period. The increase in male authorship of bioRxiv preprints also outstripped that of female authorship, although by a smaller margin (see ‘Preprint drop-off’). (The two servers are not directly comparable in Frederickson’s analysis because the program that she used pulled the names of only corresponding authors from bioRxiv, whereas all arXiv authors were included.)

    “The differences are modest, but they’re there,” Frederickson says. She notes that the lockdowns so far have been relatively short compared with the usual research timeline, so the long-term implications for women’s careers are still unclear.

    The limitations of these types of name-based analysis are well-known. Using names to predict gender can exclude non-binary people, and can misgender others. They are more likely to exclude authors with non-Western names. And between disciplines, their utility can vary because of naming conventions — such as the use of initials instead of given names, as is common in astrophysics. Still, says Frederickson, over a large sample size, they can provide valuable insights into gender disparities in academia.
    Fresh projects

    Other researchers are finding similar trends. Cassidy Sugimoto, an information scientist at Indiana University Bloomington who studies gender disparities in research, conducted a separate analysis of author gender on nine popular preprint servers. Methodological differences meant that the two analyses are not directly comparable, but Frederickson’s work “converges with what we’re seeing”, says Sugimoto.

    Sugimoto points out that the preprints being published even now probably rely on labour that was performed many months ago. “The scientific publication process doesn’t lend itself to timely analyses,” she says. So her study also included databases that log registered reports, which indicate the initiation of new research projects.

    In 2 of the 3 registered-report repositories, covering more than 14,000 reports with authors whose genders could be matched, Sugimoto’s team found a decrease in the proportion of submissions by female principal investigators from March and April of 2019 to the same months in 2020, when lockdowns started. They also saw a declining proportion of women publishing on several preprint servers, including EarthArXiv and medRxiv. These differences were more pronounced when looking at first authors, who are usually early-career researchers, than at last authors, who are often the most senior faculty members on a study.

    “This is what’s the most worrying to me, because those consequences are long-term,” Sugimoto says. “The best predictor of a publication is a previous publication.”
    Early-career bias

    In economics, too, there are indications that the pandemic is disproportionately affecting younger researchers, says Noriko Amano-Patiño, an economist at the University of Cambridge, UK. Taken as a whole, there aren’t clear discrepancies in the overall number of working papers — a preprint-like publication format in economics — that have been submitted to three major repositories and invited commentaries submitted to a fourth site that publishes research-based policy analyses.

    She and her collaborators also examined who was working on pandemic-related research questions using a COVID-19-specific repository. Although women have consistently authored about 20% of working papers since 2015, they make up only 12% of the authors of new COVID-19-related research. Amano-Patiño suspects that, in addition to their childcare responsibilities, early- and mid-career researchers, especially women, might be more risk-averse and thus less likely to jump into a new field of research. “Mostly senior economists are taking their bite into these new areas,” says Amano-Patiño. “And junior women are the ones that seem to be missing out the most.”

    “Unfortunately, these findings are not surprising,” says Olga Shurchkov, an economist at Wellesley College in Massachusetts. Shurchkov came to similar conclusions in a separate analysis of economists’ productivity during the pandemic. And a preprint posted to arXiv on 13 May1 shows the same trends in pandemic-related medical literature (see ‘COVID-19 effect’). Compared with the proportion of women among authors of nearly 40,000 articles published in US medical journals in 2019, the proportion of female authors on COVID-19 papers has dropped by 16%.

    Academic responsibilities

    Increased childcare responsibility is one issue. In addition, women are more likely to take care of ailing relatives, says Rosario Rogel-Salazar, a sociologist at the Autonomous University of Mexico State in Toluca. These effects are probably exacerbated in the global south, she notes, because women there have more children on average than do their counterparts in the global north.

    And women face other barriers to productivity. Female faculty, on average, shoulder more teaching responsibilities, so the sudden shift to online teaching — and the curriculum adjustments that it requires — disproportionately affects women, King says. And because many institutions are shut owing to the pandemic, non-research university commitments — such as participation in hiring and curriculum committees — are probably taking up less time. These are often dominated by senior faculty members — more of whom are men. As a result, men could find themselves with more time to write papers while women experience the opposite.

    Because these effects will compound as lockdowns persist, universities and funders should take steps to mitigate gender disparities as quickly as possible, Shurchkov says. “They point to a problem that, if left unaddressed, can potentially have grave consequences for diversity in academia.”

    https://www.nature.com/articles/d41586-020-01294-9

    #femmes #publications #coronavirus #confinement #inégalités #hommes #genre #recherche #projets_de_recherche #gender_gap

    • And because many institutions are shut owing to the pandemic, non-research university commitments — such as participation in hiring and curriculum committees — are probably taking up less time. These are often dominated by senior faculty members — more of whom are men. As a result, men could find themselves with more time to write papers while women experience the opposite

      Eh oui cest bien connu cest les vieux seniors qui écrivent les articles et pas les doctorants ou postdoc..

      "The differences are modest, but they’re there,” Frederickson says.

      Franchement les différences sont tellement minimes sur les chiffres quils montrent que je vois meme pas comment on peut les utiliser.. prendre des chiffres et leur faire dire ce qu on veut.
      Je suis convaincu que les femmes ont plus de charges ménagères que les hommes mais cet article ne le démontre absolument pas.

    • Pandemic lockdown holding back female academics, data show

      Unequal childcare burden blamed for fall in share of published research by women since schools shut, but funding bodies look to alleviate career impact

      Female academics have been hit particularly hard by coronavirus lockdowns, according to data that show that women’s publishing success dropped after the pandemic shut schools.

      The results are some of the first to show that lockdowns may be taking a toll on women’s career-critical publication records, building on other studies demonstrating that the pandemic has also set back female researchers at the preprint and journal submission stage.

      With lockdowns shutting schools the world over and forcing academics to look after children at home, it is feared that female scholars have borne a heavier childcare and housework burden than their male counterparts, prompting questions about how universities and funding bodies should respond.

      “Universities will need to account for the pandemic’s gendered effects on research when making decisions about hiring, tenure, promotion, merit pay and so on,” said Megan Frederickson, an associate professor of ecology and evolutionary biology at the University of Toronto, who has also found that the pandemic has skewed research along gender lines in a separate analysis.

      The latest data were compiled by Digital Science, a London-based company specialising in research analysis tools, using its Dimensions publication database to analyse more than 60,000 journals across all disciplines for Times Higher Education.

      The analysis shows that the proportion of accepted papers with a female first author dipped below the historical trend for submissions made in March, April and May.

      The decline in the share of papers by female first authors was particularly pronounced in April, when it fell by more than two percentage points to 31.2 per cent, and May, which saw a collapse of seven points to 26.8 per cent.

      A more granular week-by-week analysis shows that the number of female first-author acceptances started to slip in mid-March and has dropped more steeply since late April.

      School closures became mandatory in most countries around mid-March and are still fully or partially in place across most of the world.

      There are caveats to the study. Because of the time lag between submission of a paper to a journal and acceptance, much of the data are not yet in, particularly for May, meaning the picture is still a partial one.

      But at the same point last year, similarly incomplete data did not lead to female under-representation, Digital Science said, making the falls in female success less likely to be an artefact of data collection.

      In addition, following the lockdown, the proportion of published papers in medical and health sciences disciplines has shot up as researchers scramble to understand the novel coronavirus and disseminate their results.

      Women are better represented in these fields than they are in most others – representing 37.6 per cent of first authors over the past five years – meaning that, if anything, female publication success during the pandemic should have grown, not shrunk.

      Worries in the research community about the lockdowns’ impact on women have been growing since mid-April, when several journal editors observed that submissions had become far more male-skewed since the imposition of lockdowns. Several studies looking at preprints have confirmed this.

      This latest data from Digital Science, which has performed previous analyses on the gender split in research, reveal that the pandemic’s disproportionate toll on women is filtering through into published papers – the currency of academic careers.

      That conclusion is “certainly in line with what I’m seeing” from other results, said Molly King, an assistant professor of sociology at Santa Clara University in California, who has studied inequalities in academic publishing.

      The theory is that as lockdowns have increased domestic workloads – not just childcare, but homeschooling, shopping, cleaning and caring for elderly relatives – women have been landed with more tasks than men, and this has cut into their research time and exacerbated existing career hurdles.

      Professor King pointed to survey data from the American Association of University Professors showing that even in normal times, female scientists do twice as much cooking, cleaning and laundry as male scientists, amounting to an extra five hours a week. Even in dual academic couples, women do more. “My hypothesis is that it would be the same with childcare,” she said.

      One complementary explanation is that female academics, having only recently broken into some disciplines, are younger and so more likely to have small children. “So even if childcare duties are evenly spread within families with young children, there will be more men with older or adult children to skew the gender balance,” said Elizabeth Hannon, deputy editor of the British Journal for the Philosophy of Science and one of the first to notice that women were submitting fewer papers.

      This hypothesis is supported by a survey of about 4,500 principal investigators in the US and Europe in mid-April, which found that having a child under five was the biggest factor associated with a drop in research hours. Women were more likely than men to have young children, partly explaining why they reported a larger drop in research time, according to “Quantifying the immediate effects of the COVID-19 pandemic on scientists”, a preprint posted to arXiv.

      The question now is what universities can do to correct the blow to female productivity during the pandemic.

      Professor King said universities should “explicitly not require any teaching evaluations from this spring as part of hiring materials” and should perhaps “recalibrate expectations” for publishing records during lockdown.

      One difficulty, however, is that although female academics have been disadvantaged on average, this could hide all kinds of individual stories.

      “I think universities (and funding agencies) will probably need to ask researchers to self-report how the pandemic has affected their research and make decisions on a case-by-case basis, but such a system will likely be imperfect,” said Professor Frederickson.

      Meanwhile, some funding bodies have already begun working on a policy response.

      In the Netherlands, the Dutch Research Council is in discussion with several female researcher groups to assess the impact of lockdown and has relaxed its funding rules to allow affected academics a second shot at applying for grants next year if, for example, childcare overwhelmed them at home.

      A gender equality unit within Spain’s Ministry of Science and Innovation has also started looking into the pandemic’s impact on women’s research careers and has suggested that “compensatory measures” might be needed.

      https://www.timeshighereducation.com/news/pandemic-lockdown-holding-back-female-academics-data-show
      #statistiques #chiffres

  • On sait tout ça, mais ça fait toujours mal de le lire.
    Si le « Gender Pay Gap » est à 20% en Allemagne, le « Gender Lifetime Earnings Gap » se situe entre 40 et 45%. Les femmes hautement qualifiées nées avant 1974 ont, en moyenne pendant leur vie, un salaire équivalent à celui d’hommes peu qualifiés. Les grandes perdantes sont, bien sûr, les mères. En ces temps de Corona, ce sont elles qui gardent les enfants.
    Juste histoire de (se) le rappeler.

    https://www.tagesschau.de/inland/gehaltsluecke-maenner-frauen-103.html

    #salaires #inégalité #femmes #gender_lifetime_earnings_gap

  • La « neutralité de genre » contre l’égalité – Le blog de Christine Delphy
    https://christinedelphy.wordpress.com/2020/01/16/la-neutralite-de-genre-contre-legalite
    et
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/01/15/la-neutralite-de-genre-contre-legalite

    Derrière la « neutralité de genre » et la symétrisation des violences… Comme le souligne l’autrice : « Que la majorité des victimes soit des femmes, la majorité des auteurs des hommes est rendu invisible ». Il s’agit pour moi d’un élément d’une offensive plus générale des masculinistes dans leur lutte contre l’égalité (en complément possible, Mélissa Blais : Le masculinisme est un contre-mouvement social, le-masculinisme-est-un-contre-mouvement-social/ ; Sous la direction de Christine Bard, Mélissa Blais, Francis Dupuis-Déri : Antiféminisme et masculinismes d’hier et d’aujourd’hui, refus-des-droits-et-de-lautonomie-des-femmes-reaffirmation-du-pouvoir-des-hommes/)

    Il faut souligner que cette dénomination sociale a des conséquences, Irene Zeilinger indique : « Dans ce contexte, les associations féministes qui luttent contre les violences faites aux femmes se voient de plus en plus confrontées à l’attente de rendre leurs services accessibles aux hommes. La non-mixité doit se justifier en permanence. La promotion de la famille et la neutralité de genre l’emportent sur des politiques et mesures visant à surmonter les inégalités structurelles de genre.

    Chronique de #Didier_Epsztajn
    La brochure d’#Irène_Zeilinger

    https://entreleslignesentrelesmots.files.wordpress.com/2019/12/oui-les-hommes-aussi-etude-corps-ecrits-compresse.pdf

    • #neutralité #gender_neutral

      Petite expérience personnelle, dans une formation où il y a beaucoup de travailleuses sociales. On parle de violences contre les femmes et certaines d’entre elles disent que non, c’est pas genré. Elles se creusent la tête pour trouver un exemple. En vingt ans de carrière l’une d’elles a une collègue qui a rencontré un homme battu. Être battu est plus stigmatisant, je comprends bien leur sous-représentation, mais les violences contre les femmes sont bien liées à un imaginaire de disponibilité des femmes aux hommes, pas à des colères soudaines que les femmes aussi peuvent avoir contre leur mari...

    • Modern American feminism is an embarrassment
      https://www.feministcurrent.com/2020/01/15/modern-american-feminism-is-an-embarrassment

      At the same time, we see the Women’s March rebranded as the March for Our Human Rights, set to take place this weekend, on January 18th. An emailed press release explains that “millions of women and allies will take to the streets to protest the rollback of women’s human rights across the world.” The email explains that, “given the United States’ decision to join 19 nations, including Saudi Arabia, Iraq, and Libya, in declaring that women have no international right to abortion,” the “theme of this year’s march is bodily autonomy, which is the right to self-governance over one’s own body without coercion or external pressures.”

      It is not just ironic, but offensive, that modern American feminists will claim to fight for women’s reproductive rights, while simultaneously pretending not to understand what a woman is, and why women have rights in the first place.

      Support for trans activism and the prioritizing of male voices, desires, and feelings over women’s rights and safety in favour of so-called “trans rights” achieves the very opposite. It is not only cowardly, but it silences women — especially women who already have no voice and few rights, such as female inmates.

      Murphy se radicalise et refuse même de dire « femme trans » ou « trans femme ». Je ne suis pas d’accord mais je poste pour le dossier neutralité de genre.

    • En Norvège, une loi de 2010 sur les maisons d’accueil pour
      victimes de violence conjugale est formulée en termes
      neutres par rapport au genre, ce qui a comme conséquence
      que 22 des 51 maisons d’accueil sont désormais réservées
      aux hommes... dont, en 2012, 10 ne sont apparemment pas
      utilisées par manque de demande (Halperin-Kaddari &
      Freeman 2016).

    • L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes,
      organe fédéral chargé de la coordination des politiques de lutte
      contre les violences faites aux femmes, publie en 2015 une étude
      avec l’Institut Scientifique de Santé Publique sur la violence conjugale
      et intrafamiliale (Drieskens & Demarest 2015). Ainsi, on peut lire
      dedans qu’« 
      il n’existe à ce propos aucune différence significative
      entre les hommes et les femmes
       », bien que, dans la même enquête,
      les femmes soient quatre fois plus souvent victimes de violence
      conjugale et intrafamiliale que les hommes. Que les violences
      contre les femmes soient plus répétitives et plus graves ne semble
      pas effleurer les auteur.e.s, alors que les effets sur la santé doivent
      pourtant s’en ressentir. Dans la même période, la secrétaire d’État
      pour l’égalité Elke Sleurs lance une campagne de sensibilisation
      aux violences sexuelles, avec un des messages clés : « Chaque jour,
      100 hommes, femmes et enfants sont violés. »
      5
      L’ordre des victimes de viol insinue que les hommes seraient le groupe le plus à
      risque. Du côté de la police fédérale, une autre campagne cherche
      à encourager les victimes de violence sexuelle, indépendamment
      de leur genre, à porter plainte. Slogan : « Le viol n’a pas de sexe. »
      6

      #Belgique #déni #viol

      Ici, la violence conjugale dépendrait uniquement de la
      manière individuelle de gérer ses problèmes et émotions.
      Pour le répertoire interprétatif systémique, l’étude cite la
      remarque suivante :
      « Les hommes sont éduqués à être plus
      agressifs et compétitifs dans tout. »
      Dans la pratique, le
      répertoire individuel n’est jamais contredit, tandis que le
      répertoire systémique rencontre souvent de la résistance.
      De nouveau, cela ferme l’espace communicatif pour la
      déconstruction des inégalités qui mènent aux violences
      conjugales.

      #anti-sociologisme

      À ces difficultés de parler des femmes victimes de violences s’ajoute
      l’invisibilité des hommes auteurs. Phillips et Henderson (1999)
      ont démontré par une analyse discursive de la littérature scien-
      tifique sur les violences faites aux femmes que ces violences sont
      nommées selon leurs victimes (par exemple « wife abuse », c’est-
      à-dire abus d’épouse) ou leurs contextes (par exemple violences
      conjugales), mais rarement selon leurs auteurs (par exemple violences
      masculines). Ce n’est pas un détail insignifiant : cela permet aux
      hommes en tant que groupe social de se distancier de ces
      violences et efface leur responsabilité de mettre un terme aux
      violences.
      Les violences deviennent ainsi un problème des
      femmes
      .

      Si tout le monde peut reconnaître
      que les voitures ont plus de pouvoir dans la circulation que les
      cyclistes, c’est parce que l’on peut être cycliste un jour, conducteur.trice un autre.

      C’est un peu vrai mais pas tout à fait. Un jour la goutte d’eau qui m’a fait quitter Seenthis, c’est ce mec qui dit à propos d’un récit d’agression que les cyclistes roulent n’importe comment (ce n’est pas une raison et c’est faux).

      Les violences n’ont pas lieu dans un vacuum, mais s’inscrivent dans cette structure sociale inégalitaire. C’est pourquoi une gifle ou une insulte d’un homme envers une femme n’a pas la même fonction, signification ni conséquence qu’une gifle ou une insulte d’une femme envers un homme. La présente étude explore ces différences de genre et cherche à comprendre les ressorts du discours de la neutralité de genre, ainsi que ses conséquences, afin de faciliter un positionnement féministe.

      #backlash #féminisme

  • Le più istruite, le meno occupate: perché la questione femminile è la vera grande vergogna italiana

    Secondo i dati del World Economic Forum, siamo primi al mondo per iscrizioni di donne all’università, ultimi in Occidente per partecipazione femminile al mercato del lavoro. In altre parole: stiamo buttando via la componente più istruita della popolazione. E poi ci chiediamo perché non si cresce

    https://www.linkiesta.it/it/article/2018/12/27/le-piu-istruite-le-meno-occupate-perche-la-questione-femminile-e-la-ve/40547
    #femmes #discriminations #inégalités #Italie #éducation #travail #marché_du_travail #genre #gender_gap
    via @albertocampiphoto

  • Homo inc.orporated – Le triangle et la licorne qui pète

    Avec #Homo_Inc.orporated, #Sam_Bourcier poursuit la réflexion menée dans la trilogie des Queer Zones. Mariage, procréation, travail, patrie, les gais et les lesbiennes ont basculé dans la sphère de la reproduction et de la production. Que reste-t-il du sujet politique #LGBT lorsqu’il est défini par le #droit et le management de la #diversité ? Pas grand-chose. Raison pour laquelle les #queers et les #transféministes se mobilisent pour un agenda de #redistribution_économique et de #justice_sociale plus large que la simple demande d’#égalité et d’#intégration. Homo Inc.orporated propose une critique radicale de l’#homonationalisme et des politiques de l’#égalité_des_droits. C’est aussi une boîte à outils pour lutter contre le #néolibéralisme, avec une réflexion et de nouveaux moyens d’action sur les politiques du #savoir à l’#université, le genre comme #travail, la #grève_du_genre sans oublier le #gender_fucking !

    https://www.cambourakis.com/spip.php?article870
    #transféminisme #genre #livre

  • Amazon scrapped a secret AI recruitment tool that showed bias against women | VentureBeat
    https://venturebeat.com/2018/10/10/amazon-scrapped-a-secret-ai-recruitment-tool-that-showed-bias-against-w

    Everyone wanted this holy grail,” one of the people said. “They literally wanted it to be an engine where I’m going to give you 100 resumes, it will spit out the top five, and we’ll hire those.”

    But by 2015, the company realized its new system was not rating candidates for software developer jobs and other technical posts in a gender-neutral way.

    That is because Amazon’s computer models were trained to vet applicants by observing patterns in resumes submitted to the company over a 10-year period. Most came from men, a reflection of male dominance across the tech industry.

    In effect, Amazon’s system taught itself that male candidates were preferable. It penalized resumes that included the word “women’s,” as in “women’s chess club captain.” And it downgraded graduates of two all-women’s colleges, according to people familiar with the matter. They did not specify the names of the schools.

    Amazon edited the programs to make them neutral to these particular terms. But that was no guarantee that the machines would not devise other ways of sorting candidates that could prove discriminatory, the people said.

    The Seattle company ultimately disbanded the team by the start of last year because executives lost hope for the project, according to the people, who spoke on condition of anonymity. Amazon’s recruiters looked at the recommendations generated by the tool when searching for new hires, but never relied solely on those rankings, they said.

    Their goal was to develop AI that could rapidly crawl the web and spot candidates worth recruiting, the people familiar with the matter said.

    The group created 500 computer models focused on specific job functions and locations. They taught each to recognize some 50,000 terms that showed up on past candidates’ resumes. The algorithms learned to assign little significance to skills that were common across IT applicants, such as the ability to write various computer codes, the people said.

    Instead, the technology favored candidates who described themselves using verbs more commonly found on male engineers’ resumes, such as “executed” and “captured,” one person said.

    Gender bias was not the only issue. Problems with the data that underpinned the models’ judgments meant that unqualified candidates were often recommended for all manner of jobs, the people said. With the technology returning results almost at random, Amazon shut down the project, they said.

    Some activists say they are concerned about transparency in AI. The American Civil Liberties Union is currently challenging a law that allows criminal prosecution of researchers and journalists who test hiring websites’ algorithms for discrimination.

    “We are increasingly focusing on algorithmic fairness as an issue,” said Rachel Goodman, a staff attorney with the Racial Justice Program at the ACLU.

    Still, Goodman and other critics of AI acknowledged it could be exceedingly difficult to sue an employer over automated hiring: Job candidates might never know it was being used.

    #Intelligence_artificielle #Amazon #Ressources_humaines #Recrutement #Gender_bias #Discrimination

    • Tiré de :
      Global Gender Gap Report 2017

      Gender parity is fundamental to whether and how economies and societies thrive. Ensuring the full development and appropriate deployment of half of the world’s total talent pool has a vast bearing on the growth, competitiveness and future-readiness of economies and businesses worldwide. This year’s edition of the report dives into the dynamics of gender gaps across industry talent pools and occupations. The Global Gender Gap Report benchmarks 144 countries on their progress towards gender parity across four thematic dimensions: Economic Participation and Opportunity, Educational Attainment, Health and Survival, and Political Empowerment.

      http://reports.weforum.org/global-gender-gap-report-2017

      #statistiques #2017 #chiffres #rapport #base_de_données

  • “The Gender-Equality Paradox in Science, Technology, Engineering, and Mathematics Education” by Gijsbert Stoet and David C. Geary,
    http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0956797617741719

    The paradox is that countries with greater gender equality (Scandinavia, for instance) have a lower percentage of female STEM (Science, Technicques, Engineering, Mathematics) graduates, and also higher intraindividual differences in abilities (measured with #PISA).

    https://doi.org/10.1177/0956797617741719

    An hypothesis of the authors is that, in countries with lower gender equality (arabic-muslim countries, for instance), women are more eager to go to relatively well-paid STEM jobs, to secure some independance. In more egalitarian countries, it is not so necessary so women go to other areas. It’s just an hypothesis: as often in social sciences, there are few certainties.

    The paper is not officially on-line, it seems, but is available on Sci-Hub http://sci-hub.tw/10.1177/0956797617741719

    #STEM #gender_equality #women_in_science