• Trita Parsi sur X :

    “The siege itself is a #genocide.”

    Former Chief Prosecutor of the International Criminal Court
    @MorenoOcampo1 argues that the siege of #Gaza is itself a genocide because it creates the condition to destroy a people and because of the intent expressed by Israeli leaders.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1730693365266558976/pu/vid/avc1/720x720/GE0zkO4cuyxzza9m.mp4?tag=12

    https://twitter.com/tparsi/status/1730693418492321945

  • Tal Bruttmann, historien : « Le Hamas a conçu, en amont, une politique de terreur visuelle destinée à être diffusée dans le monde entier »

    Le spécialiste de la Shoah estime, dans un entretien au « Monde », que l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre contre Israël n’est ni un pogrom ni un génocide mais un massacre de masse, et il met en garde contre les analogies avec le nazisme.

    L’historien Tal Bruttmann, spécialiste de la Shoah et de l’antisémitisme, est notamment l’auteur de La Logique des bourreaux (Hachette, 2003), et, avec Stefan Hördler et Christoph Kreutzmüller, d’Un album d’Auschwitz. Comment les nazis ont photographié leurs crimes (Le Seuil, 304 pages, 49 euros).

    Pour qualifier les attaques du Hamas, les hommes politiques, les historiens et les éditorialistes ont parlé de massacre, d’attentat, de pogrom, voire de génocide. En tant qu’historien, comment qualifieriez-vous cet événement ?

    Le mot qui est revenu le plus souvent est « pogrom », mais les attaques du Hamas ne relèvent pas, à mon sens, d’une telle qualification. Ce terme russe désigne non pas les crimes de masse contre les juifs, mais la destruction des biens qui sont en leur possession, accompagnée de violences contre les personnes. Ce qui caractérise le #pogrom, c’est le fait qu’une majorité, excitée, voire incitée, par le pouvoir en place, s’attaque violemment à une minorité qui vit en son sein.

    Au XIXe et au début du XXe siècle, il y a eu, en Europe, beaucoup de pogroms antijuifs, notamment en Russie ou en Roumanie, mais ce terme ne convient pas aux attaques du Hamas. D’abord, parce qu’elles visaient non pas à détruire les biens des Israéliens, mais à tuer des juifs ; ensuite, parce que les juifs, en Israël, ne forment pas une minorité, mais une majorité ; enfin, parce que le Hamas n’est pas un peuple, mais une organisation terroriste. Pour moi, ces attaques sont des massacres de masse : le but était de tuer le plus de juifs possible.

    Certains ont utilisé le terme de génocide. Est-il, selon vous, pertinent ?

    Dans l’imaginaire occidental, le #génocide est devenu l’alpha et l’oméga du crime, alors qu’il n’est pas plus grave, en droit international, que le #crime_de_guerre ou le #crime_contre_l’humanité. Personnellement, en tant qu’historien, je n’utilise pas cette qualification juridique dont la définition est d’une immense complexité : je la laisse aux magistrats et aux tribunaux. C’est à eux d’établir, au terme d’une enquête, si les #massacres qui leur sont soumis sont, ou non, des génocides.

    L’écrivaine Elfriede Jelinek, Prix Nobel de littérature, a comparé le Hamas aux nazis. Que pensez-vous de cette analogie ?

    Il faut faire attention aux mots : la haine des #juifs ne suffit pas à caractériser le #nazisme. Le régime de Vichy ou le Parti populaire français [PPF, 1936-1945] de Jacques Doriot étaient profondément antisémites, mais ils n’étaient pas nazis pour autant : être nazi, c’est adhérer à l’idéologie politique élaborée par Adolf Hitler après la première guerre mondiale et mise en œuvre par le IIIe Reich à partir de 1933.

    Le #Hamas est évidemment profondément antisémite : sa charte initiale, qui fait explicitement référence aux #Protocoles des sages de Sion_ [un faux qui date du début du XXe siècle], affirme que les juifs sont à l’origine de la Révolution française, de la révolution bolchevique et de la première guerre mondiale. Il faut cependant prendre le Hamas pour ce qu’il est : un mouvement islamiste nationaliste qui n’est pas plus nazi qu’Al-Qaida, l’Iran ou Marine Le Pen.

    La Shoah est incontestablement le pire épisode de l’#histoire de l’antisémitisme, mais cela n’en fait pas la clé à partir de laquelle on peut comprendre toutes les #violences_antijuives. Parfois, elle nous empêche même de saisir la singularité des événements : à force d’associer l’#antisémitisme à la Shoah, on oublie que cette haine a pris, au cours de l’histoire, des formes très différentes.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/29/tal-bruttmann-historien-le-hamas-a-concu-en-amont-une-politique-de-terreur-v

    avec des extraits de Un album d’Auschwitz :
    https://archive.is/jO7UX

    #histoire #images #photos #films #attentat #attentat_massacre #islamisme #nationalisme #shoah #Extermination_des_juifs_par_les_nazis

    • Il est clair Tal Bruttmann et du coup ça permet de ne pas avoir un sac fourre tout d’où tu tires des mots chargés de sens et inappropriés pour un oui ou un non.

  • Après tortures, peu avant son exécution, ultime interrogatoire de Wartan Khatissian, né en 1883 dans le village de Yedi Sou, Vilayet de Bakir, accusé d’espionnage et de haute trahison.

    - Cette famille turque dans votre village, vous aviez bien dû la dégoûter de rester parmi vous ?

    – Non, Murir Bey. Les membres de cette famille sont nos voisins et amis.

    – Vos amis ?

    – Oui, Mudir Bey. Il n’y a jamais eu de querelle entre nous et ces Turcs. Nous nous sommes toujours entraidés. Une fois – c’était après une mauvaise récolte –, ces Turcs ont offert du blé à mon père. En échange, nous avons donné deux sacs de farine, de blé et des légumes en conserve.

    – Rien d’autre ?

    – Si, Mudir Bey. Nous leur avons apporté des potées de tan, de patat et d’harissa.

    – Qu’est-ce que c’est que ça, Effendi ?

    – Le tan est fait avec du madsoun, le yoghourt arménien. C’est à peu près la même chose que l’ayran turc. Mais le tan a meilleur goût, du moins celui que l’on prépare chez nous, peut-être parce que ma mère y ajoute des épices. Mais je ne saurais vous dire lesquels. En tout cas, la préparation est légèrement sucrée, et je suppose que cela vient de ce que ma mère y ajoute une pointe de miel.

    – Une sorte de potion magique arménienne ?

    – Je ne sais pas, Mudir Bey.

    – Et le patat, c’est quoi ?

    – La même chose que le sarmat turc, de simples feuilles de chou avec de la viande du riz et du boulgour dedans. On y ajoute parfois des légumes de saison. Mais, croyez-moi, Mudir Bey, c’est la même chose que le sarmat turc.

    – Et harissa, c’est quoi ?

    – C’est le plat national arménien.

    – Il y a du porc dedans ?

    – Non, Mudir Bey. Uniquement du mouton et du poulet.

    – Et vos voisins Turcs, mangent de cette pâtée ?

    – Ce n’est pas de la pâtée, Mudir Bey. C’est de l’harissa.

    – Et il n’y a vraiment pas de porc dedans ?

    – Non Mudir Bey. Vraiment pas.

    Le conte de la dernière pensée, Edgar Hilsentath.

    #cuisine

  • Il n’y aura pas de paix dans cette région par des traités […] Mon but est d’exterminer complètement les Sioux si j’en ai le pouvoir et même si cela nécessite de mener campagne durant toute l’année prochaine. Détruisez tout ce qui leur appartient et chassez-les dans les plaines, à moins que, comme je le suggère, vous puissiez les capturer. Ils doivent être traités comme des fous ou des bêtes sauvages et en aucun cas comme des personnes avec lesquelles des traités ou des compromis peuvent être conclus.

    lettre du général John Pope à Henry Sibley, le 28 septembre 1862
    https://www.usdakotawar.org/history/aftermath
    citée dans…

    Nommer ce qui s’est passé cet été de 1862 est aujourd’hui complexe. Le XXe siècle avait imposé deux termes quasi synonymes : « outbreak » et « uprising », que l’on peut traduire par « révolte » ou « soulèvement » en leur accolant en général le terme de « Sioux ». D’autres solutions avaient des difficultés à émerger, telle la « Minnesota Indian War of 1862 ». Mais en 2012, en même temps que les États-Unis dans leur ensemble commémoraient la guerre de Sécession, le Minnesota devait revenir sur son histoire propre. La grande exposition organisée à la Minnesota Historical Society s’intitulait « The US-Dakota War of 1862 ». Il s’agit désormais de penser deux adversaires à part égale et de ne pas globaliser en « Sioux » ce qui ne concerne qu’une partie d’entre eux. Mais l’appellation est à double tranchant car elle occulte la dissymétrie du conflit : ce n’est pas une guerre entre égaux qui commence en 1861-1862 mais bien un soulèvement d’opprimés dans un contexte colonial. Et la nommer « Dakota War » comme ce fut le cas très récemment, ne change rien à l’affaire : Gary Clayton Anderson refuse, dans un ouvrage majeur, le terme d’« outbreak » puisque, dit-il, il s’agissait « d’un conflit sanglant qui s’est transformé en guerre totale ». Mais celle-ci n’a duré que six semaines, et encore les morts se comptent-ils surtout dans les quatre à cinq premières semaines. Ce n’est pas nier l’importance de l’événement que de revenir à l’idée d’un soulèvement mais bien mettre l’accent sur l’agentivité des Dakotas qui se révoltent contre le processus colonial comme sur la brièveté de l’affaire et la violence de la répression.

    in Nouvelle histoire de l’Ouest. Canada, États-Unis, Mexique, (fin XVIIe-début XXe), Soazig Villerbu, Passés/Composés, 2023


    Passés / Composés
    https://passes-composes.com/book/383

    Le grand récit de l’Ouest américain recèle sa part de mythe, forgé par un discours nationaliste et une culture western diffusée massivement par le cinéma et la bande dessinée. L’Ouest y est synonyme de ruées vers l’or, de pionniers héroïques, d’affrontements entre cowboys et Indiens, d’étendues désertiques à conquérir. Sans s’y soustraire, Soazig Villerbu corrige la légende et propose, avec détails et nuances, une nouvelle histoire de l’Ouest.

    Quand commence cette histoire, à la fin du XVIIIe siècle, l’Ouest est avant tout une frontière, un espace de projets et de projections, où individus et société se construisent quand les corps politiques y envisagent leur avenir, où l’échec n’est jamais loin et où la réussite peut se révéler partielle ou éphémère. Il n’y avait rien, dans les annés 1770, qui annonçait comme inévitable l’histoire des cent-cinquante années suivantes, il n’y eut pas une trajectoire linéaire de cet espace partagé entre empires coloniaux et puissances indiennes, rien qui laissait présager les trois États-nations (Canada, États-Unis et Mexique) qui, au début du XXe siècle, apparaissent nettement dessinés sur les cartes du continent. Il y est donc question de rencontres, de conflits et de faux départs, d’Indiens, de métis et de colons, de chasse au bison, de pêche au saumon et de commerce de fourrures, de transcontinentaux, de parcs nationaux et de réserves, mais aussi de déplacements de populations, d’épidémies et de génocide culturel. Autant d’histoires, de légendes et de parcours qui font la richesse de ce Far West.

  • L’extermination des Juifs d’Europe, via Evarine Lulie
    https://twitter.com/treadstone78651/status/1728403460767592589

    Le conflit 🇮🇱🇵🇸 en cours provoque la multiplicat° des références à la Shoah, tantôt pour comparer les modalités du pogrom du 07/10 aux méthodes des Einsatzgruppen, tantôt pour qualifier les opérat° militaires à Gaza ’d’épuration ethnique’, de ’génocide’ et assimiler 🇮🇱 aux #nazis.

    Pour comprendre la Shoah il faut saisir ce paradoxe. Notre connaissance du judéocide provient en bonne partie des survivants (les seuls en mesure de témoigner) alors que leur expérience n’est, par construct°, qu’un reflet imparfait de ce qu’a été l’exterminat° des Juifs d’Europe : la destruction méthodique, systématique d’un peuple.
    – 90% des Juifs d’🇩🇪, 🇦🇹, 🇵🇱, 🇨🇿 & pays baltes
    – 83% des Juifs de 🇸🇰
    – 75% des Juifs de 🇬🇷 & 🇳🇱
    – 65% des Juifs d’🇺🇦 & 🇧🇾
    – 60% des Juifs de 🇧🇪 & Yougoslavie.
    Le destin des survivants est exceptionnel au sens littéral du terme.

    En Occident où la proportion de survivants est + importante, on peine à comprendre cette singularité.
    La Shoah c’est la disparition physique d’un peuple :
    – 3m 🇵🇱 (sur 3,3m)
    – 0,9m 🇺🇦 (sur 1,5m)
    – 0,45m 🇭🇺 (sur 0,65m)
    – 228’000 baltes (sur 253’000)
    – 210’000 🇩🇪 & 🇦🇹 (sur 240’000).
    En Europe centrale & orientale, seule une petite fraction des #Juifs qui vivaient là depuis des siècles a survécu à l’Holocauste.
    Dans l’Europe entière, ce sont 2/3 des Juifs qui ont été assassinés : 6m sur 9m.
    Je le répète : statistiquement, les survivants sont une exception.

    Les différences dans le déroulement de la Shoah entre l’Europe de l’Est (où sont localisés les massacres) & de l’Ouest expliquent que la compréhension du #génocide par l’Occident soit biaisée à pls titres, surtout en 🇫🇷 où la proport° de survivants est exceptionnellement ’élevée’.

    Le projet d’extermination nazi visait l’ensemble des Juifs d’Europe (mais aussi d’Orient : 🇩🇿, 🇪🇬, 🇵🇸 : le Yishouv) mais il a commencé en Europe de l’Est où s’est déployé en 1er le projet impérialiste nazi, et où les populations juives étaient moins intégrées au reste de la pop.

    C’est la raison pour laquelle la proportion de survivants y est particulièrement faible.
    Elle n’est que de 10% en 🇵🇱 & dans les pays baltes alors qu’elle atteint 60% en 🇳🇴, 75% en 🇫🇷, 80% au 🇱🇺 & 🇮🇹.
    ➡️ 1è distorsion qui complexifie la compréhension de la Shoah par l’Occident.

    Ensuite, en Europe de l’Ouest les populations locales ont parfois aidé les nazis (délations, participation de la police aux rafles lorsqu’existait une politique de collaboration). Mais elles n’ont pas participé directement aux massacres comme l’ont fait les pop d’Europe de l’Est.

    En 🇵🇱, en 🇺🇦, dans les pays baltes, des auxiliaires locaux participent aux côtés des Einsatzgruppen nazis aux massacres de la Shoah par balles.
    En France, la Milice a tué des personnalités publiques (Georges Mandel, Jean Zay) mais n’a pas réalisé de tueries collectives.

    On peut donner à cette différence de comportement des facteurs externes (les nazis ont organisé les assassinats de masse à l’Est : ghettos de Lituanie & de Pologne, ravin de Babi Yar, centres de mise à mort de Belzec, Birkenau, Treblinka, Sobibor) & des facteurs internes

    (à l’Ouest l’intégration des pop juives grâce aux Lumières & l’Emancipation a limité la dimension physique de l’antisémitisme, alors qu’à l’Est l’intégration est restée + limitée & l’AS + violent : tradi° de progroms).
    ➡️ 2è distorsion qui complexifie la compréhension de la Shoah.

    Si la proport° de déportés est moins élevée à l’Ouest, la quasi-totalité de ceux qui sont déportés sont assassinés.
    Ainsi des 76’000 Juifs déportés de 🇫🇷 seuls 2’500 reviennent.
    79 convois sont partis de 🇫🇷 vers Pitchipoï (vocable yiddish désignant le néant des camps de la mort).

    Ces convois comptent en moyenne un millier de déportés. Sur les 1000 personnes qui arrivent à Auschwitz ou Sobibor, 850 à 900 sont immédiatement gazés à la descente des trains.
    Ils n’entrent pas dans le camp, ne connaissent jamais ’l’enfer concentrationnaire’ que décrivent les témoignages des survivants, la faim, la boue, le froid, l’odeur de chair brûlée, les kapos, les appels, les miradors, les koyas, les pyjamas. Ils sont assassinés sans même savoir où ils se trouvent, sans même savoir ce que deviennent leurs proches, leurs camarades de convois.

    La ’réalité statistique’ de la Shoah, c’est :
    1. les communautés entières décimées en 🇵🇱, 🇺🇦, 🇭🇺, 🇷🇴, pays baltes.
    2. l’assassinat immédiat à l’arrivée des convois des Juifs de 🇫🇷, 🇧🇪, 🇬🇷, 🇳🇱.
    Le destin des Primo Levi, Elie Wiesel, Elie Buzyn, Simone Veil est exceptionnel.

    Leurs témoignages sont essentiels pour comprendre ce qu’a été la vie (& la mort) des Juifs d’Europe de 1940 à 1945, comprendre le fonctionnement des camps & l’esprit de résistance qu’il a fallu déployer pour survivre.
    Mais ils ne doivent pas occulter les ’succès’ du judéocide : la destruction de communautés entières en Pologne, en Lituanie, en Grèce, de leurs cultures, de leurs traditions, de leurs langues. La Yiddishkeit et ses locuteurs ont été balayés.
    C’est la destruction complète de ces communautés, hommes, femmes, enfants, vieillards, en application d’un projet organisé de façon systématique, industrielle et bureaucratique, qui fait de la Shoah un événement singulier dans l’histoire de l’humanité.
    Le souvenir des victimes, la mémoire du peuple juif ainsi persécuté, imposent le refus de la banalisation.

  • #Gaza Civilians, Under Israeli Barrage, Killed at Historic Pace - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/11/25/world/middleeast/israel-gaza-death-toll.html

    L’article est jonché de déclarations de terroristes criminels de l’armée sioniste qui expliquent encore et encore que c’est parce que le Hamas utilise les civils comme des boucliers humains, sans que jamais ne soit opposée la ultra-publique et multi-répétée (depuis 2008 !) #doctrine_dahiya.

    Edit : sans même compter les déclarations génocidaires de Netanyahou, du président et autres ministres de l’état sioniste après le 7 octobre 2023.

    Israeli officials have pointed not just to U.S. actions in Iraq and Syria, but also to the conduct of America and its allies during World War II.
    In an address on Oct. 30, for example, Prime Minister Benjamin Netanyahu cited the accidental bombing of a children’s hospital by Britain’s Royal Air Force when it was targeting the Gestapo headquarters in Copenhagen in 1945. And during visits to Israel by Secretary of State Antony J. Blinken, Israeli officials privately invoked the 1945 U.S. atomic bombings of Hiroshima and Nagasaki, which together killed more than 100,000 people.

    Modern international laws of war were developed largely in response to the atrocities of World War II.

    In 1949, the Geneva Conventions codified protections for civilians during wartime. International law does not prohibit civilian casualties, but it does say that militaries must not target civilians directly or indiscriminately bomb civilian areas, and that incidental harm and the killing of civilians must not exceed the direct military advantage to be gained.

    In the first two weeks of the war, roughly 90 percent of the munitions Israel dropped in Gaza were satellite-guided bombs weighing 1,000 to 2,000 pounds, according to a senior U.S. military official who was not authorized to discuss the matter publicly.

    Those bombs are “really big,” said Mr. Garlasco, the adviser for the PAX organization. Israel, he said, also has thousands of smaller bombs from the United States that are designed to limit damage in dense urban areas, but weapons experts say they have seen little evidence that they are being used frequently.

    In one documented case, Israel used at least two 2,000-pound bombs during an Oct. 31 airstrike on Jabaliya, a densely populated area just north of Gaza City, flattening buildings and creating impact craters 40 feet wide, according to an analysis of satellite images, photos and videos by The New York Times. Airwars independently confirmed that at least 126 civilians were killed, more than half of them children.

    The Israeli military said it had been targeting a Hamas commander and fighters, but acknowledged that it knew civilians were present . Lt. Col. Richard Hecht, an Israeli military spokesman, said the casualties were a “tragedy of war.”

    Every day, local journalists in Gaza report strikes that hit private homes, some of which kill a dozen or more people as families shelter together in tight quarters. On Oct. 19, Israel struck a Greek Orthodox church where hundreds of Gaza’s small Christian community were sheltering at dinnertime, killing 18 civilians, according to an investigation by Amnesty International.

    Lieutenant Colonel Conricus, the Israeli military spokesman, said that Hamas and its deliberate strategy of embedding itself in — and underneath — the residents of Gaza are “the main reason why there are civilian casualties.”

    […]

    #civils #victimes_civiles #génocide #intentionnalité #impunité #complicité #indécence

    • D’une violence génocidaire à l’autre, l’impossible destruction de la Palestine - CONTRETEMPS
      https://seenthis.net/messages/1028515

      « Nous déploierons une puissance disproportionnée contre chaque village d’où des coups de feu sont tirés sur Israël, et nous causerons d’immenses dégâts et destructions », s’est vanté un général israélien de haut rang, Gadi #Eisenkot, en exposant la doctrine au journal Ha’aretz. « Il ne s’agit pas d’une suggestion, a-t-il ajouté, mais d’un plan qui a déjà été autorisé ».[22] Le plan est maintenant en cours de mise en œuvre : comme l’a dit un responsable militaire israélien en décrivant l’offensive actuelle, « l’accent est mis sur les dégâts et non sur la précision ». En d’autres termes, l’abandon total des principes de proportionnalité et de distinction qui sous-tendent le droit international humanitaire est désormais au cœur de la stratégie militaire israélienne.[23] Ce à quoi nous assistons à Gaza est une série de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité prémédités et assumés en direct à la télévision, sous les yeux du monde entier.

    • Et Eisenkot est toujours là aujourd’hui

      Guerre Israël-Hamas : l’armée israélienne « change les règles » dans sa guerre contre le Hamas
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/14/guerre-israel-hamas-l-armee-israelienne-change-les-regles-pour-detruire-le-h

      Ainsi, la doctrine Dahiya, élaborée en 2006 par Gadi Eisenkot, ancien chef d’état-major de l’armée israélienne – et qui vient de rejoindre, en observateur, le « cabinet de guerre » israélien –, théorise l’usage d’une force disproportionnée afin d’atteindre ses objectifs, y compris viser une zone civile pour y éliminer des cibles militaires. Le nom de la doctrine fait référence à un quartier de la banlieue sud de Beyrouth où était basée la direction du Hezbollah lors de la guerre de l’été 2006 entre le Liban et Israël. Le rapport Goldstone demandé par les Nations unies après le premier conflit entre Israël et le Hamas en 2008-2009 avait conclu que la doctrine avait été « conçue pour punir, humilier et terroriser la population civile »

  • Gaza Civilians, Under Israeli Barrage, Killed at Historic Pace - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/11/25/world/middleeast/israel-gaza-death-toll.html

    More children have been killed in #Gaza since the Israeli assault began than in the world’s major conflict zones combined — across two dozen countries — during all of last year, even with the war in Ukraine, according to U.N. tallies of verified child deaths in armed conflict.

    #civils #victimes_civiles #enfants #génocide

  • On Tocqueville in Algeria and epistemic violence
    https://www.aljazeera.com/opinions/2020/7/7/on-tocqueville-in-algeria-and-epistemic-violence
    On ne peut étudier les peuples barbares que les armes à la main.
    Alexis de Tocqueville, Rapport sur l’Algérie (1847)

    Ce texte est intéressant parce qu’il est l’expression du réformisme académique qui se prend pour radical.

    ... there is no end in sight to all that needs to be renamed, toppled, and changed both on the streets and in academia

    Dans sa conclusion l’auteure n’ose qu’à peine revendiquer qu’on change de nom des endroits et institutions et ne va pas plus loin que de rappeller qu’il y a encore des statues à renverser. Elle ne revendique pas qu’on renverse le reigne des héritiers des profit extorqués aux habitants des pays colonisés. Elle reste sur un plan symbolique alors qu’il faudrait changer la réalité matérielle. Voilà c’est ce qui rend superflues la plupart des publications académiques depuis la disparition des états socialistes.

    Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe c’est de le transformer.
    Karl Marx, Thèses sur Feuerbach, XI, 1845/1888

    7.7.2020 by Lina Benabdallah - The news that Princeton University had finally given in to years of student protests and calls to change the name of the Woodrow Wilson School of Public and International Affairs – finding that the former president’s “racism makes him an inappropriate namesake” – reverberated across academic institutions in the United States.

    It was the latest in a series of anti-racist acts that included the toppling of statues of racist historical figures and the removal of racist emblems from state flags. The removal of Wilson’s name from Princeton University buildings has shaken the ivory tower, in particular, scholars of international relations who are being pushed to think or rethink the way they read, teach and write about these classic figures of political thought.

    But while Princeton’s decision is welcome, it is merely one of many steps the discipline of political science must take in order to reckon with its explicit and implicit epistemic violence.

    Alexis de Tocqueville is a case in point. Tocqueville, who is almost synonymous with liberalism, democracy, and individual rights in the US, is known to be an apologist for colonisation and white settlers in North Africa.

    Writing Democracy in America in 1835 made him a hero of sorts, with streets, hedge funds, and restaurants named after him across the US. In the classroom, he is taught as a classic, timeless thinker in many comparative politics and political theory syllabi. His praised work on democracy, however, was built on the twin practice of glorifying democracy in a white-settler society – the US – and defending a French-led total war against North Africans in their own territories.

    Tocqueville was not just a theorist with a knack for travel; he was a member of parliament from 1839 to 1851 and was briefly French foreign minister during the Second Republic in 1849. When the French government and its elites were debating the merits of domination as opposed to partial colonisation of Algeria, Tocqueville wrote, in his 1841, Essay on Algeria, an unequivocal endorsement of a full-on colonisation. His thoughts on the merits of democracy and individual liberties clearly did not extend to North African natives.

    Tocqueville’s plan to subjugate Algerians and replace the population with European settlers included several concrete steps. He contended that the second-most important step in the conquest “after the interdiction of commerce, is to ravage the country”. As he further explained, “I believe that the right of war authorises us to ravage the country and that we must do it, either by destroying harvests during the harvest season, or year-round by making those rapid incursions called razzias, whose purpose is to seize men or herds.”

    If this savage policy recommendation was not clear enough, he reiterated in bullet points the necessity to “destroy everything that resembles a permanent aggregation of population or, in other words, a town.” The essay is littered with Orientalist views on nomads, on Islam, on the uncivilised Africans, and the trigger-happy Arabs. Tocqueville’s most stubborn recommendation comes in repeating throughout the text that “until we have a European population in Algeria, we shall never establish ourselves there (in Africa) but shall remain camped on the African coast. Colonisation and war, therefore, must proceed together.”

    In October 1843, upon returning from a trip to Algeria, Tocqueville revealed his thoughts on Islam in correspondence with French writer Arthur de Gobineau, an early promoter of scientific racism, stating that he was convinced that there were “few religions as deadly to men”, and that Islam was a step back from paganism.

    What Tocqueville observed in (white) America, he had hoped for in North Africa. The Arabs and Amazigh could be, like America’s original peoples, ruled over and governed, but should exist separately, together, from their free, democracy-deserving white colonisers – European settlers in Algeria and white Americans in the US. Opposing dictatorship in Algeria, as Tocqueville did, was not out of a commitment to democracy for native peoples but for a Manichean world with a twin practice of granting freedoms to white settlers and subjugating, in his words, even “ravaging”, Arab-populated towns.
    Should we just ‘learn to appreciate’ the good parts?

    To pause for a moment and ask difficult questions about political thinkers that we have long taken for granted is not a call to stop reading them. Quite the opposite. It is a call to read them fully and unselectively, not in small segments.

    A typical move in defending and sanitising Tocqueville’s political thought has been for some to remind us that he was an eloquent critic of slavery in the US and a proponent of original people’s rights. But is this enough? I am no psychoanalyst to figure out how one can be this and the other at the same time, but I know that Tocqueville’s work on Algeria, from 1841, was much later than his work on the US – 1835.

    I am also ready to believe that Tocqueville might have felt a deeper sense of empathy with causes and peoples that were too distant – slavery in the US – to cause a direct clash with the interests of the government he served. That same empathy, if there was such, was not afforded, in practice, to the natives of North Africa as it was in the context of North America.

    Another one is to tell us that “people are complex” and that there is no merit in pointing out the “bad stuff”. When I posted on Twitter, a year ago, my thoughts about Tocqueville and Algeria, voicing that the continued praise and adoration of him among political scientists is an epistemic violence to so many of us, I was scolded for failing to appreciate what a good piece of writing Democracy in America was. This trope of tone-policing and scolding people for not being able to “appreciate” or at the very least disagree in silence is nothing new, we see it everywhere, but it is part of a larger structure of epistemic violence against people of colour.

    Several awards in the name of Tocqueville are given to students, researchers, and alumni to recognise excellence in scholarship on freedom, democracy, and academic achievement. My favourite is the Prix Alexis de Tocqueville, a prize for political literature awarded every two years to “a person who has demonstrated outstanding humanistic qualities and attachment to pubic liberties.” The winner of the latest edition of the Prize is none other than Henry Kissinger. When I learned of this, I wondered what someone in Cambodia might think humanism looks like with Kissinger as its face.

    What these awards do is, like statues and buildings’ names, institutionalise epistemic violence. At the most basic level, epistemic violence is about dominant systems of knowledge oppressing “other” knowledge structures and normalising a common sense that is inherently violent and unjust. Having to apply to study in buildings and programmes named after organic intellectuals who spent their careers normalising racism and othering is a form of oppression. Likewise, for academics in political science, sitting in a conference room, as I have many times, listening to talks glorifying Tocqueville as a beacon for democracy and individual freedoms is a form of epistemic violence.

    To close, there is no end in sight to all that needs to be renamed, toppled, and changed both on the streets and in academia because the violence that is folded in with these histories we tell, theories we teach, name chairs we hire for, and awards and accolades we seek to add to our credentials are countless. Repairing epistemic violence has got to be a long and challenging path, given how deeply rooted it is and far back it goes, but it is necessary.

    Rapport sur l’Algérie (1847)
    Extraits du premier rapport de 1847 des travaux parlementaires
    de Tocqueville sur l’Algérie
    http://classiques.uqac.ca/classiques/De_tocqueville_alexis/de_la_colonie_algerie/rapport_sur_algerie/rapport_sur_algerie.html

    #histoire #USA #France #Algérie #Israël #génocide #colonialisme #théorie_polutique #libéralisme

  • Crimes sexuels de guerre : une histoire de la #violence

    Israël a récemment annoncé l’ouverture d’une enquête sur de possibles #crimes_sexuels commis par le #Hamas. Le viol comme arme de guerre est aussi mis en avant dans le cadre de la guerre en Ukraine. L’invasion russe peut-elle servir de modèle pour comprendre les mécanismes de ces #violences ?

    Avec

    - #Sofi_Oksanen Écrivaine
    - #Céline_Bardet Juriste et enquêtrice criminelle internationale, fondatrice et directrice de l’ONG « We are Not Weapons of War »

    Israël a récemment ouvert une enquête sur d’éventuels crimes sexuels perpétrés par le Hamas. Parallèlement, l’utilisation du viol comme arme de guerre a été évoquée dans le contexte du conflit en Ukraine. Peut-on utiliser l’invasion russe comme un modèle pour comprendre les mécanismes de ces violences ?
    Le viol, arme de guerre traditionnelle des Russes ?

    Par son histoire familiale et ses origines estoniennes, l’écrivaine finlandaise Sofi Oksanen a vécu entre l’URSS et la Finlande et a grandi avec des récits de guerre lors de l’occupation soviétique des États baltes. Ces thèmes sont aujourd’hui centraux dans ses écrits. Selon elle, « dans la stratégie de guerre russe, il y a toujours eu des violences sexuelles. L’invasion en Ukraine est une sinistre répétition de la guerre telle que l’ont toujours menée des Russes. Et pourquoi n’ont-ils jamais cessé ? Car on ne leur a jamais demandé de le faire. »

    Les crimes sexuels font partie intégrante de la manière dont les Russes font la guerre. Elle déclare même dans son dernier ouvrage La guerre de Poutine contre les femmes que des soldats russes demandent la permission à leur famille pour commettre des viols : « ils sont adoubés et encouragés à commettre des crimes sexuels et des pillages. » Céline Bardet, juriste et enquêtrice internationale, insiste-t-elle sur la nécessité de documenter et de punir ces féminicides pour ce qu’ils sont. Elle dresse un parallèle avec la guerre en Syrie : « les femmes se déplaçaient par peur d’être violées. Quand on viole des hommes, on veut aussi les féminiser et les réduire à néant. »

    Comment mener une enquête sur les violences sexuelles en temps de guerre ?

    « J’ai créé depuis longtemps un site qui publie des rapports sur la situation. J’ai voulu écrire ces livres, car je voulais rendre accessible, faire comme une sorte de guide pour permettre de comprendre les crimes de guerre et comment les documenter. Sur les sites, il est difficile de relier les point entre eux pour comprendre la manière dont la Russie mène ses guerres. Elle conquiert et s’étend de la même manière. Il faut reconnaître ce schéma pour mieux le combattre. », explique Sofi Oksanen.

    Une opération hybride se déroule actuellement à la frontière entre la Finlande et la Russie : « la Russie nous envoie des réfugiés à la frontière. Cela s’était déjà produit en 2015, en Biélorussie également. Loukachenko a beaucoup recouru à ce moyen de pression. La Finlande a alors fermé sa frontière ». La Russie est également accusée de déportation d’enfants en Ukraine : « ces violences sont documentées. Concernant l’acte d’accusation émis par la CPI, beaucoup de gens en Ukraine y travaillent, mais avec des zones occupées, le travail de la justice prend plus de temps », déclare Céline Bardet.

    Concernant les violences effectuées contre des femmes par le Hamas le 7 octobre, Céline Bardet émet néanmoins des réserves sur la potentielle qualification de « féminicide de masse » : « les éléments ne sont pas suffisants pour parler de féminicide de masse. Pour le considérer ainsi, il faut prouver une intention particulière de commettre des violences contre des femmes, car elles sont des femmes. Pour le moment, le féminicide n’est d’ailleurs pas une définition pour le droit international ».

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/crimes-sexuels-de-guerre-une-histoire-de-la-violence-3840815
    #crimes_sexuels #viols_comme_arme_de_guerre #viols #guerre #viol_de_guerre #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #Rwanda #génocide #outil_génocidaire #Libye #hommes #Ukraine #humiliation #pouvoir #armée_russe #torture #impunité #patriarcat #déshumanisation #nettoyage_ethnique #violence_de_masse #violences_sexuelles_dans_la_guerre #systématisation #féminicide #féminicides_de_masse #intentionnalité

    #podcast #audio

    Citations :
    Sofi Oksanen (min 30’54) : « Ce qui m’a poussée à écrire ce livre c’est que, vous savez, les #procès, ça coûte très cher, et ce qui m’inquiète c’est que certains crimes sexuels vont être marginalisés et ne sont pas jugés comme ils le devraient. Ils ne vont pas être jugés comme étant des crimes assez importants pour faire l’objet de poursuites particulières. Or, si on ne les juge pas, ces crimes, l’avenir des femmes et des enfants ne sera qu’assombri ».
    Céline Bardet (min 32’08) : « La justice c’est quoi ? C’est la poursuite au pénal, mais c’est aussi de parler de ces crimes, c’est aussi de donner la parole à ces survivantes et ces survivants si ils et elles veulent la prendre. C’est documenter ça et c’est mémoriser tout cela. Il faut qu’on sache ce qui se passe, il faut qu’on parle pour qu’en tant que société on comprenne l’origine de ces violences et qu’on essaie de mieux les prévenir. Tout ça se sont des éléments qui font partie de la justice. La justice ce n’est pas que un tribunal pénal qui poursuit quelqu’un. C’est énormément d’autres choses. »
    Sofi Oksanen (min 33’00) : « Je suis complètement d’accord avec Céline, il faut élargir la vision qu’on a de la justice. C’est bien d’en parler à la radio, d’en parler partout. Il faudrait peut-être organiser des journées de commémoration ou ériger un #monument même si certaines personnes trouveraient bizarre d’avoir un monument de #commémoration pour les victimes des violences sexuelles. »

    ping @_kg_

    • Deux fois dans le même fleuve. La guerre de Poutine contre les femmes
      de #Sofi_Oksanen

      Le 22 mars 2023, l’Académie suédoise a organisé une conférence sur les facteurs menaçant la liberté d’expression et la démocratie. Les intervenants étaient entre autres Arundhati Roy, Timothy Snyder et Sofi Oksanen, dont le discours s’intitulait La guerre de Poutine contre les femmes.
      Ce discours a suscité un si grand intérêt dans le public que Sofi Oksanen a décidé de publier un essai sur ce sujet, pour approfondir son analyse tout en abordant d’autres thèmes.
      L’idée dévelopée par Sofi Oksanen est la suivante : la Russie ressort sa vieille feuille de route en Ukraine – comme l’impératrice Catherine la Grande en Crimée en 1783, et comme l’URSS et Staline par la suite, à plus grand échelle et en versant encore plus de sang. La Russie n’a jamais tourné le dos à son passé impérialiste. Au contraire, le Kremlin s’est efforcé de diaboliser ses adversaires, s’appuyant ensuite sur cette propagande pour utiliser la violence sexuelle dans le cadre de la guerre et pour déshumaniser les victimes de crimes contre les droits de l’homme. Dans la Russie de Poutine, l’égalité est en déclin. La Russie réduit les femmes au silence, utilise le viol comme une arme et humilie ses victimes dans les médias en les menaçant publiquement de représailles.
      Un essai coup de poing par l’une des grandes autrices européennes contemporaines.

      https://www.editions-stock.fr/livre/deux-fois-dans-le-meme-fleuve-9782234096455
      #livre #Russie #femmes

    • #We_are_NOT_Weapons_of_War

      We are NOT Weapons of War (#WWoW) est une organisation non-gouvernementale française, enregistrée sous le statut Loi 1901. Basée à Paris, elle se consacre à la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits au niveau mondial. Fondée en 2014 par la juriste internationale Céline Bardet, WWoW propose une réponse globale, holistique et efficace à l’usage endémique du viol dans les environnements fragiles via des approches juridiques innovantes et créatives. WWoW travaille depuis plus de 5 ans à un plaidoyer mondial autour des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes internationaux.

      L’ONG française We are NOT Weapons of War développe depuis plusieurs années la web-application BackUp, à vocation mondiale. BackUp est un outil de signalement et d’identification des victimes et de collecte, sauvegarde et analyse d’informations concernant les violences sexuelles perpétrées dans le cadre des conflits armés. Il donne une voix aux victimes, et contribue au recueil d’informations pouvant constituer des éléments de preuves légales.

      https://www.notaweaponofwar.org

      #justice #justice_pénale

  • Israel-Hamas war opens up German debate over meaning of ‘Never again’ | Germany | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2023/nov/22/israel-hamas-war-opens-up-german-debate-over-meaning-of-never-again

    A letter published in the Guardian pits several prominent German and international figures influenced by the Frankfurt School of neo-Marxist “critical theory” against its most prominent living member, Jürgen Habermas. They argue that “Never again” must also mean staying alert to the possibility that what is unfolding in Gaza could amount to genocide.

    In a statement published on 13 November, Habermas made the case that the “Never again” principle must above all lead to a German commitment to protecting Jewish life and Israel’s right to exist.

    Habermas, 94, sometimes described as a contemporary successor to the Enlightenment philosophers for his writing on themes of power and justice, argued that Israel’s military retaliation following the 7 October Hamas attacks was “justified in principle”. Likening the resulting bloodshed in Gaza to a genocide was beyond the boundaries of acceptable debate, he said.

    “Despite all the concern for the fate of the Palestinian population […], the standards of judgment slip completely when genocidal intentions are attributed to Israel’s actions,” said the statement, which was also signed by the political scientist Rainer Forst, the lawyer Klaus Günther and the peace researcher Nicole Deitelhoff.

    In response, the letter published on Wednesday echoes Habermas’s condemnation of the Hamas attack and hostage-taking, but expresses concern over the “apparent limits of the solidarity expressed” by the philosopher and his co-authors.

    “The statement’s concern for human dignity is not adequately extended to Palestinian civilians in Gaza who are facing death and destruction,” it adds. “Nor is it applied or extended to Muslims in Germany experiencing rising Islamophobia. Solidarity means that the principle of human dignity must apply to all people. This requires us to recognise and address the suffering of all those affected by an armed conflict.”

    The letter continues: “We are concerned that there is no mention of upholding international law, which also prohibits war crimes and crimes against humanity such as collective punishment, persecution, and the destruction of civilian infrastructure including schools, hospitals and places of worship.”

    While “not all signatories believe that the legal standards for genocide have been met” by the situation in Gaza, the letter says, all of them “agree this is a matter of legitimate debate”.

    On Sunday, a group of UN experts said there was “evidence of increasing genocidal incitement” against the Palestinian people. Israeli officials reject this.

    #génocide #gaza

  • Henry Laurens : « On est sur la voie d’un processus de destruction de masse » à Gaza, entretien avec Rachida El Azzouzi (19 novembre 2023).

    Pour l’historien, spécialiste de la Palestine, professeur au collège de France, « l’effondrement des conditions sanitaires et l’absence de ravitaillement à destination des populations concernées peuvent indiquer que l’on est sur la voie d’un processus de destruction de masse » dans la bande de Gaza.

    L’historien et universitaire Henry Laurens est l’un des plus grands spécialistes du #Moyen-Orient. Professeur au Collège de France où il est titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du #monde_arabe, il a mis la question palestinienne au cœur de son travail. Il est l’auteur de très nombreux livres dont cinq tomes sans équivalent publiés entre 1999 et 2015, consacrés à La question de Palestine (Fayard).
    Dans un entretien à Mediapart, il éclaire de sa connaissance l’exceptionnalité du conflit israélo-palestinien et le « corps à corps que même l’émotion n’arrive pas à séparer » dans lesquels les deux peuples sont pris depuis des décennies. Il dit son pessimisme quant à la résolution du conflit qui peut durer « des siècles » : « Vous ne pouvez espérer de sortie possible que par une décolonisation, mais à horizon immédiat, cette décolonisation n’est pas faisable. Dans les années 1990, elle l’était. Il y avait 30 000 colons. Aujourd’hui, ils sont 500 000 dont quelques dizaines de milliers qui sont des colons ultrareligieux et armés. »

    Plus d’une vingtaine de rapporteurs de l’organisation des Nations unies (ONU) s’inquiètent d’« un génocide en cours » à Gaza. Est-ce que vous employez ce terme ?

    Il y a deux sens au terme de « génocide ». Il y a le #génocide tel que défini par l’avocat polonais Raphael Lemkin en 1948, la seule définition juridique existante, aujourd’hui intégrée au protocole de Rome créant la #CPI [Cour pénale internationale – ndlr]. Lemkin a été obligé, pour que ce soit voté par les Soviétiques et par le bloc de l’Est, d’éliminer les causes politiques du génocide – massacrer des gens dans le but de détruire une classe sociale –, parce qu’il aurait fallu reconnaître le massacre des koulaks par les Soviétiques.

    La définition de Lemkin implique que ceux qui commettent un génocide appartiennent à un autre peuple que celui des victimes. D’où le problème aussi qu’on a eu avec le #Cambodge, qu’on ne pouvait pas appeler un génocide parce que c’étaient des Cambodgiens qui avaient tué des Cambodgiens. Là, on est dans une définition étroite. C’était le prix à payer pour obtenir un accord entre les deux Blocs dans le contexte du début de la #guerre_froide.

    Vous avez ensuite une définition plus large du terme, celui d’une destruction massive et intentionnelle de populations quelles qu’en soient les motivations.

    Il existe donc deux choses distinctes : la première, ce sont les actes, et la seconde, c’est l’intention qui est derrière ces actes. Ainsi le tribunal international pour l’ex-Yougoslavie a posé la différence entre les nettoyages ethniques dont la motivation n’est pas génocidaire parce que l’#extermination n’était pas recherchée, même si le nombre de victimes était important, et les actes de génocide comme celui de Srebrenica, où l’intention était claire.

    On voit ainsi que le nombre de victimes est secondaire. Pour Srebrenica, il est de l’ordre de 8 000 personnes.

    L’inconvénient de cette #logique_judiciaire est de conduire à une casuistique de l’intentionnalité, ce qui ne change rien pour les victimes. 

    Au moment où nous parlons, le nombre de victimes dans la bande de #Gaza est supérieur à celui de Srebrenica. On a, semble-t-il, dépassé la proportion de 0,5 % de la population totale. Si on compare avec la France, cela donnerait 350 000 morts.

    Le discours israélien évoque des victimes collatérales et des boucliers humains. Mais de nombreux responsables israéliens tiennent des discours qui peuvent être qualifiés de génocidaires. L’effondrement des conditions sanitaires et l’absence même de ravitaillement à destination des populations concernées peuvent indiquer que l’on est sur la voie d’un processus de destruction de masse avec des controverses à n’en plus finir sur les intentionnalités. 

    La solution à deux États n’est plus possible.

    La crainte d’une seconde « #Nakba » (catastrophe), en référence à l’exil massif et forcé à l’issue de la guerre israélo-arabe de 1948, hante les #Palestiniens. Peut-on faire le parallèle avec cette période ?

    La Nakba peut être considérée comme un #nettoyage_ethnique, en particulier dans les régions autour de l’actuelle bande de Gaza où l’#intentionnalité d’expulsion est certaine. Des responsables israéliens appellent aujourd’hui à une #expulsion de masse. C’est d’ailleurs pour cela que l’Égypte et la Jordanie ont fermé leurs frontières.

    Dans l’affaire actuelle, les démons du passé hantent les acteurs. Les juifs voient dans le 7 octobre une réitération de la Shoah et les Palestiniens dans les événements suivants celle de la Nakba.

    Faut-il craindre une annexion de la bande de Gaza par Israël avec des militaires mais aussi des colons ?

    En fait, personne ne connaît la suite des événements. On ne voit personne de volontaire pour prendre la gestion de la bande de Gaza. Certains responsables israéliens parlent de « dénazification » et il y a une dimension de vengeance dans les actes israéliens actuels. Mais les vengeances n’engendrent que des cycles permanents de violence.

    Quelle est votre analyse des atrocités commises le 7 octobre 2023 par le Hamas ?

    Elles constituent un changement considérable, parce que la position de l’État d’Israël est profondément modifiée au moins sur deux plans : premièrement, le pays a subi une invasion pour quelques heures de son territoire, ce qui n’est pas arrivé depuis sa création ; deuxièmement, le 7 octobre marque l’échec du projet sioniste tel qu’il a été institué après la Seconde Guerre mondiale, un endroit dans le monde où les juifs seraient en position de sécurité. Aujourd’hui, non seulement l’État d’Israël est en danger, mais il met en danger les diasporas qui, dans le monde occidental, se trouvent menacées ou, en tout cas, éprouvent un sentiment de peur.

    Le dernier tome de votre série consacrée à « La question de Palestine » (Fayard) était intitulé « La paix impossible » et courait sur la période 1982-2001. Vous étiez déjà très pessimiste quant à la résolution de ce conflit, mais aussi concernant l’avenir de la région, comme si elle était condamnée à demeurer cette poudrière. Est-ce que vous êtes encore plus pessimiste aujourd’hui ? Ou est-ce que le #conflit_israélo-palestinien vous apparaît soluble, et si oui, quelle issue apercevez-vous ?

    La réelle solution théorique serait d’arriver à un système de gestion commune et équitable de l’ensemble du territoire. Mais un État unitaire est difficile à concevoir puisque les deux peuples ont maintenant plus d’un siècle d’affrontements.

    Qu’en est-il de la solution à deux États, dont le principe a été adopté en 1947 par l’ONU, après la fin du mandat britannique ? Est-elle possible ?

    La solution à deux États n’est plus possible dès lors que vous avez 500 000 colons, dont quelques dizaines de milliers qui sont des #colons ultrareligieux et armés. Vous avez une violence quotidienne en #Cisjordanie. La sécurité des colons ne peut se fonder que sur l’insécurité des Palestiniens. Et l’insécurité des Palestiniens provoque la violence qui engendre l’insécurité des colons.

    C’est un cercle vicieux et vous ne pouvez espérer de sortie possible que par une décolonisation, mais à horizon immédiat, cette #décolonisation n’est pas faisable. Dans les années 1990, elle l’était. Il y avait 30 000 colons. On pouvait, sans trop de dégâts, faire une décolonisation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. 

    Aujourd’hui, nous sommes dans une position de domination, et cette solution peut prendre des siècles parce qu’il y a l’exceptionnalité juive qui crée une exceptionnalité israélienne qui elle-même crée une exceptionnalité palestinienne. C’est-à-dire que sans être péjoratif, les Palestiniens deviennent des juifs bis.

    Qu’entendez-vous par là ?

    Nous sommes depuis le 7 octobre devant un grand nombre de victimes. Mais ces dernières années, nous en avons eu bien plus en Irak, en Syrie, au Soudan et en Éthiopie. Cela n’a pas provoqué l’émoi mondial que nous connaissons aujourd’hui. L’émotion a été suscitée parce que les victimes étaient juives, puis elle s’est déplacée sur les victimes palestiniennes. Les deux peuples sont dans un corps à corps que même l’émotion n’arrive pas à séparer.

    Les années 1990 ont été marquées par les accords d’Oslo en 1993. Relèvent-ils du mirage aujourd’hui ?
     
    Non, on pouvait gérer une décolonisation. Mais déjà à la fin des accords d’Oslo, il n’y a pas eu décolonisation mais doublement de la #colonisation sous le gouvernement socialiste et ensuite sous le premier gouvernement Nétanyahou. Ce sont l’occupation, la colonisation, qui ont amené l’échec des processus. Il n’existe pas d’occupation, de colonisation pacifique et démocratique.

    Aujourd’hui, c’est infiniment plus difficile à l’aune de la violence, des passions, des derniers événements, des chocs identitaires, de la #haine tout simplement. Qui plus est, depuis une trentaine d’années, vous avez une évolution commune vers une vision religieuse et extrémiste, aussi bien chez les juifs que chez les Palestiniens.

    La Palestine fonctionne en jeu à somme nulle, le progrès de l’un se fait au détriment de l’autre.

    Vous voulez dire que le conflit territorial est devenu un conflit religieux ?

    Il a toujours été religieux. Dès l’origine, le mouvement sioniste ne pouvait fonctionner qu’en utilisant des références religieuses, même si ses patrons étaient laïcs. La blague de l’époque disait que les sionistes ne croyaient pas en Dieu mais croyaient que Dieu leur avait promis la Terre promise.

    Le projet sioniste, même s’il se présentait comme un mouvement de sauvetage du peuple juif, ne pouvait fonctionner qu’en manipulant les affects. Il était de nature religieuse puisqu’il renvoyait à la Terre sainte. Vous avez une myriade d’endroits qui sont des #symboles_religieux, mais qui sont aussi des #symboles_nationaux, aussi bien pour les #juifs que pour les #musulmans : l’esplanade des Mosquées, le tombeau des Patriarches, le mur des Lamentations. Et puis il y a les gens qui se sentent mandatés par Dieu.

    De même, les musulmans ont cherché des alliés en jouant sur la solidarité islamique. Dès les années 1930, la défense de la mosquée Al-Aqsa est devenue un thème fédérateur.

    Pourquoi est-il devenu difficile d’invoquer une lecture coloniale du conflit depuis les massacres du Hamas du 7 octobre ?

    Le sionisme est à l’origine un corps étranger dans la région. Pour arriver à ses fins, il a eu besoin d’un soutien européen avant 1914, puis britannique et finalement américain. Israël s’est posé comme citadelle de l’#Occident dans la région et conserve le #discours_colonial de la supériorité civilisatrice et démocratique. Cet anachronisme est douloureusement ressenti par les autres parties prenantes.

    Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les responsables sionistes n’hésitaient pas à se comparer à la colonisation britannique en Afrique noire avec la nécessité de mater les protestations indigènes. 

    La Palestine fonctionne en jeu à somme nulle, le progrès de l’un se fait au détriment de l’autre. La constitution de l’État juif impliquait un « transfert » de la population arabe à l’extérieur, terme poli pour « expulsion ». La #confiscation des #terres détenues par les Arabes en est le corollaire. Les régions où ont eu lieu les atrocités du 7 octobre étaient peuplées d’Arabes qui ont été expulsés en 1948-1950.

    Dire cela, c’est se faire accuser de trouver des excuses au terrorisme. Dès que vous essayez de donner des éléments de compréhension, vous vous confrontez à l’accusation : « Comprendre, c’est excuser. » Il faut bien admettre que le #Hamas dans la bande de Gaza recrute majoritairement chez les descendants des expulsés. Cela ne veut pas dire approuver ce qui s’est passé.

    Le slogan « From the river to the sea, Palestine will be free » (« De la rivière à la mer, la Palestine sera libre ») utilisé par les soutiens de la Palestine fait polémique. Est-ce vouloir rayer de la carte Israël ou une revendication légitime d’un État palestinien ?

    Il a été utilisé par les deux parties et dans le même sens. Les mouvements sionistes, en particulier la droite sioniste, ont toujours dit que cette terre devait être juive et israélienne au moins jusqu’au fleuve. Le parti de l’ancêtre du Likoud voulait même annexer l’ensemble de la Jordanie.

    Chez certains Palestiniens, on a une vision soft qui consiste à dire que « si nous réclamons un État palestinien réunissant la bande de Gaza et la Cisjordanie, nous considérons l’ensemble de la terre comme la Palestine historique, comme partie de notre histoire, mais nous ne la revendiquons pas dans sa totalité ».

    Israël depuis sa fondation n’a pas de #frontières définies internationalement. Il a toujours revendiqué la totalité de la Palestine mandataire, voire plus. Il a ainsi rejeté l’avis de la Cour internationale de justice qui faisait des lignes d’armistice de 1949 ses frontières permanentes.

    Cette indétermination se retrouve de l’autre côté. La libération de la Palestine renvoie à la totalité du territoire. D’autres exigeaient la carte du plan de partage de 1947. Pour l’Organisation de libération de la Palestine (#OLP), faire l’#État_palestinien sur les territoires occupés en 1968 était la concession ultime.

    Les Arabes en général ont reçu sans grand problème les réfugiés arméniens durant la Grande Guerre et les années suivantes. Ces Arméniens ont pu conserver l’essentiel de leur culture. Mais il n’y avait pas de question politique. Il n’était pas question de créer un État arménien au Levant.

    Dès le départ, les Arabes de Palestine ont vu dans le projet sioniste une menace de dépossession et d’expulsion. On ne peut pas dire qu’ils ont eu tort…

    Le mouvement islamiste palestinien, le Hamas, classé #terroriste par l’Union européenne et les États-Unis, est aujourd’hui le principal acteur de la guerre avec Israël…

    Définir l’ennemi comme terroriste, c’est le placer hors la loi. Bien des épisodes de décolonisation ont vu des « terroristes » devenir du jour au lendemain des interlocuteurs valables. 

    Bien sûr, il existe des actes terroristes et les atrocités du 7 octobre le sont. Mais c’est plus une méthodologie qu’une idéologie. C’est une forme de guerre qui s’en prend aux civils selon les définitions les plus courantes. Jamais un terroriste ne s’est défini comme tel. Il se voit comme un combattant légitime et généralement son but est d’être considéré comme tel. Avec l’État islamique et le 7 octobre, on se trouve clairement devant un usage volontaire de la cruauté.

    La rhétorique habituelle est de dire que l’on fait la guerre à un régime politique et non à un peuple. Mais si on n’offre pas une perspective politique à ce peuple, il a le sentiment que c’est lui que l’on a mis hors la loi. Il le voit bien quand on dit « les Israéliens ont le droit de se défendre », mais apparemment pas quand il s’agit de Palestiniens.

    D’aucuns expliquent qu’Israël a favorisé l’ascension du Hamas pour qu’un vrai État palestinien indépendant ne voie jamais le jour au détriment de l’#autorité_palestinienne qui n’administre aujourd’hui plus que la Cisjordanie. Est-ce que le Hamas est le meilleur ennemi des Palestiniens ? 

    Incontestablement, les Israéliens ont favorisé les #Frères_musulmans de la bande de Gaza dans les années 1970 et 1980 pour contrer les activités du #Fatah. De même, après 2007, ils voulaient faire du Hamas un #sous-traitant chargé de la bande de Gaza, comme l’Autorité palestinienne l’est pour la Cisjordanie. 

    Le meilleur moyen de contrer le Hamas est d’offrir aux Palestiniens une vraie perspective politique et non de bonnes paroles et quelques aides économiques qui sont des emplâtres sur des jambes de bois. 

    Quel peut être l’avenir de l’Autorité palestinienne, aujourd’hui déconsidérée ? Et du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, pressé par la base de renouer avec la lutte armée et le Hamas ?

    Le seul acquis de l’Autorité palestinienne, ou plus précisément de l’OLP, c’est sa légitimité diplomatique. Sur le terrain, elle est perçue comme un sous-traitant de l’occupation israélienne incapable de contrer un régime d’occupation de plus en plus dur. Elle est dans l’incapacité de protéger ses administrés. Le risque majeur pour elle est tout simplement de s’effondrer.

    Le Hamas appelle les Palestiniens de Cisjordanie à se soulever. Un soulèvement généralisé des Palestiniens peut-il advenir ?

    En Cisjordanie, on a surtout de petits groupes de jeunes armés totalement désorganisés. Mais la violence et la répression sont devenues quotidiennes et les violences permanentes. À l’extérieur, l’Occident apparaît complice de l’occupation et de la répression israéliennes. L’Iran, la Chine et la Russie en profitent.

    Le premier tome de votre monumentale « Question de Palestine » s’ouvre sur 1799, lorsque l’armée de Napoléon Bonaparte entre en Palestine, il court jusqu’en 1922. Avec cette accroche : l’invention de la Terre sainte. En quoi cette année est-elle fondatrice ?

    En 1799, l’armée de Bonaparte parcourt le littoral palestinien jusqu’à Tyr. En Europe, certains y voient la possibilité de créer un État juif en Palestine. Mais l’ouverture de la Terre sainte aux Occidentaux est aussi l’occasion d’une lutte d’influences entre puissances chrétiennes. 

    Dans le tome 4, « Le rameau d’olivier et le fusil du combattant » (1967-1982), vous revenez sur ce qui a été un conflit israélo-arabe, puis un conflit israélo-palestinien. Est-ce que cela peut le redevenir ?

    Jusqu’en 1948, c’est un conflit israélo-palestinien avant tout. En 1948, cela devient un #conflit_israélo-arabe avec une dimension palestinienne. À partir de la fin des années 1970, la dimension palestinienne redevient essentielle.

    Ben Gourion disait que la victoire du sionisme était d’avoir transformé la question juive en problème arabe. Les derniers événements semblent montrer que le #problème_arabe est en train de redevenir une #question_juive.

    Le rôle des États-Unis a toujours été déterminant dans ce conflit. Que nous dit leur position aujourd’hui ? 

    La question de Palestine est en même temps une question intérieure pour les pays occidentaux du fait de l’histoire de la Shoah et de la colonisation. Il s’y ajoute aux États-Unis une dimension religieuse du fait du biblisme protestant et du « pionniérisme ». Les Palestiniens leur semblent être quelque part entre les Indiens et les Mexicains…

    La « République impériale » vient encore de montrer son impressionnante capacité de projection militaire dans la région, mais aussi son incapacité à obtenir un règlement politique satisfaisant.

    Pourquoi ce conflit déclenche-t-il autant de passions et clive-t-il autant dans le monde entier, où comme en France, le président appelle à « ne pas importer le conflit » ?

    C’est un conflit gorgé d’histoire. La Terre sainte est celle des trois religions monothéistes. Le conflit lui-même porte avec lui la mémoire de la Shoah et de la colonisation, d’où l’extraordinaire position d’exceptionnalité des acteurs.

    Vous avez écrit cinq tomes sur la question de Palestine. Après l’ultime « La Paix impossible », quel pourrait être le sixième ?
     
    Peut-être le retour de la question juive, mais c’est loin d’être une perspective encourageante.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/191123/henry-laurens-est-sur-la-voie-d-un-processus-de-destruction-de-masse-gaza

    #discours_génocidaire #religion (s) #sionisme

  • The “Harvard Law Review” Refused to Run This Piece About Genocide in Gaza | The Nation
    https://www.thenation.com/article/archive/harvard-law-review-gaza-israel-genocide


    Je poste cela ici, ne l’ayant pas déjà trouvée sur @seenthis
    Le texte est accessible à la suite de cette mise en contexte sur le site de The Nation

    On Saturday, the board of the Harvard Law Review voted not to publish “The Ongoing Nakba: Towards a Legal Framework for Palestine,” a piece by Rabea Eghbariah, a human rights attorney completing his doctoral studies at Harvard Law School. The vote followed what an editor at the law review described in an e-mail to Eghbariah as “an unprecedented decision” by the leadership of the Harvard Law Review to prevent the piece’s publication.

    Eghbariah told The Nation that the piece, which was intended for the HLR Blog, had been solicited by two of the journal’s online editors. It would have been the first piece written by a Palestinian scholar for the law review. The piece went through several rounds of edits, but before it was set to be published, the president stepped in. “The discussion did not involve any substantive or technical aspects of your piece,” online editor Tascha Shahriari-Parsa, wrote Eghbariah in an e-mail shared with The Nation. “Rather, the discussion revolved around concerns about editors who might oppose or be offended by the piece, as well as concerns that the piece might provoke a reaction from members of the public who might in turn harass, dox, or otherwise attempt to intimidate our editors, staff, and HLR leadership.”

    On Saturday, following several days of debate and a nearly six-hour meeting, the Harvard Law Review’s full editorial body came together to vote on whether to publish the article. Sixty-three percent voted against publication. In an e-mail to Egbariah, HLR President Apsara Iyer wrote, “While this decision may reflect several factors specific to individual editors, it was not based on your identity or viewpoint.”

    In a statement that was shared with The Nation, a group of 25 HLR editors expressed their concerns about the decision. “At a time when the Law Review was facing a public intimidation and harassment campaign, the journal’s leadership intervened to stop publication,” they wrote. “The body of editors—none of whom are Palestinian—voted to sustain that decision. We are unaware of any other solicited piece that has been revoked by the Law Review in this way. “

    When asked for comment, the leadership of the Harvard Law Review referred The Nation to a message posted on the journal’s website. “Like every academic journal, the Harvard Law Review has rigorous editorial processes governing how it solicits, evaluates, and determines when and whether to publish a piece…” the note began. ”Last week, the full body met and deliberated over whether to publish a particular Blog piece that had been solicited by two editors. A substantial majority voted not to proceed with publication.”

    #censure #génocide #palestine #gaza

  • #Gaza, les hantises du #génocide

    S’il faut être prudent sur la #qualification définitive de génocide, et qu’il faut être conscients que ce terme, malgré les détournements, est avant tout juridique et non pas politique, une question doit se poser aujourd’hui : « assistons-nous à un nouveau génocide ? »

    Le 16 novembre 2023, 33 experts onusiens ont signé une déclaration appelant à une réaction internationale urgente et évoquant que « les graves violations commises par Israël contre les Palestiniens au lendemain du 7 octobre, notamment à Gaza, laissent présager un génocide en devenir ». Cette position de l’#ONU sur la question d’un génocide n’est pas inédite.

    Le 2 novembre, le rapporteur spécial sur les territoires palestiniens occupés alertait déjà sur le risque de génocide. Si le mot n’est plus tabou pour qualifier ce que subit la population de Gaza, sa #définition_juridique internationale (fixée par la #Convention_sur_le_génocide et par le #Statut_de_Rome sur la CPI) commande une certaine prudence. Malgré cela, la question d’un génocide à Gaza se pose avec gravité et acuité eu égard aux circonstances de l’offensive militaire israélienne à Gaza.

    La notion de génocide est une #catégorie_juridique complexe qui a évolué au fil du temps pour devenir l’un des #crimes les plus graves de nos ordres juridiques. Il est imprescriptible et plusieurs États se reconnaissent une compétence universelle pour instruire et juger de tels agissements.

    Ce concept a, évidemment, des origines historiques importantes. En combinant les mots grec « genos » (peuple) et latin « cide » (tuer), le juriste polonais #Raphael_Lemkin en 1944 a voulu décrire et caractériser les atrocités commises pendant la Seconde guerre mondiale, en particulier l’Holocauste, qui a vu l’extermination systématique de millions de Juifs par le régime nazi. #Lemkin a plaidé pour la reconnaissance légale de ces crimes et a joué un rôle clé dans l’élaboration de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par les Nations Unies en 1948.

    Cette Convention, communément appelée la « Convention sur le génocide », est l’instrument juridique principal qui définit le génocide dans le #droit ^_international en définissant en son article 2 le génocide comme : « Tout acte commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel. ».

    De cette définition ressortent plusieurs éléments clefs : la question des actes commis, du groupe spécifiquement visé et celui de l’#intention_génocidaire. Au regard des destructions, des bombardements nourris et aveugles notamment sur des camps de réfugiés, sur des écoles gérées par l’ONU servant d’abris aux civils, sur les routes censées être sûres pour permettre aux populations civiles de fuir, mais aussi de ce ratio calculé par des observateurs selon lesquels pour un membre du Hamas tué il y aurait 10 civils massacrés, il apparaît que les premiers critères de la définition sont potentiellement remplis.

    Reste la question décisive de l’intention génocidaire. Celle-ci suppose l’identification de textes, d’ordres, d’actes et de pratiques… En l’état, une série de déclarations d’officiels israéliens interpellent tant elles traduisent une déshumanisation des Palestiniens. Le 19 novembre, point d’orgue d’une fuite en avant en termes de déclarations, l’ancien général et dirigeant du Conseil de Sécurité National israélien, #Giora_Eiland, a publié une tribune dans laquelle il appelle à massacrer davantage les civils à Gaza pour faciliter la victoire d’Israël.

    Avant cela et suite à l’attaque du 7 octobre, le ministre israélien de la Défense, #Yoav_Galant, avait déclaré : « Nous imposons un siège complet à Gaza. Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé […] Nous combattons des #animaux_humains et nous agissons en conséquence ».

    Dans une logique similaire, le Premier ministre #Benjamin_Netanyahu a opposé « le peuple des lumières » à celui « des ténèbres », une dichotomie bien connue dans la rhétorique génocidaire. Récemment, le ministre israélien du patrimoine a déclaré : « Le nord de Gaza est plus beau que jamais. Nous bombardons et aplatissons tout (....) au lendemain de la guerre, nous devrions donner des terres de Gaza aux soldats et aux expulsés de Gush Katif ».

    Enfin, en direct à la radio, le même #Amichay_Eliyahu a déclaré qu’il n’était pas entièrement satisfait de l’ampleur des représailles israéliennes et que le largage d’une bombe nucléaire « sur toute la #bande_de_Gaza, la raser et tuer tout le monde » était « une option ». Depuis, il a été suspendu, mais sans être démis de ses fonctions …

    Au-delà de ces déclarations politiques, il faut apprécier la nature des actes commis. Si un « plan » génocidaire en tant que tel n’est pas exigé pour qualifier de génocidaire, une certaine #organisation et ‎une #préparation demeurent nécessaires. Une politique de #colonisation par exemple, le harcèlement criminel quotidien, la #détention_arbitraire de Palestiniens, y compris mineurs, peuvent laisser entendre la mise en place de ce mécanisme.

    La Cour pénale internationale a d’ailleurs déjà ouvert des enquêtes sur ces faits-là avec des investigations qui ne progressent cependant pas notamment car Israël conteste à la Cour – dont il n’est pas membre – toute compétence. Actuellement, les pénuries impactant notamment des hôpitaux, le refus ou la limitation de l’accès de l’aide humanitaire et évidemment les #bombardements_indiscriminés, sont autant d’éléments susceptibles de matérialiser une intention génocidaire.

    Un positionnement politique pour une caractérisation juridique

    Le silence de nombreux pays est assourdissant face à la situation à Gaza. Il suffit de lire le communiqué du Quai d’Orsay sur le bombardement du camp de réfugiés Jabaliya : « La France est profondément inquiète du très lourd bilan pour les populations civiles palestiniennes des frappes israéliennes contre le camp de Jabaliya et exprime sa compassion à l’égard des victimes ».

    Aucune condamnation et, évidemment, aucune mention de la notion de génocide ni même de #crimes_de_guerre ou de #crime_contre_l’Humanité. Cela s’explique en partie par le fait que la reconnaissance du génocide a d’importantes implications juridiques. Les États signataires de la Convention sur le génocide sont tenus de prévenir et de réprimer le génocide sur leur territoire, ainsi que de coopérer entre Etats ainsi qu’avec la Cour pénale internationale pour poursuivre et punir les auteurs présumés de génocide.

    Ainsi, si un État reconnaît la volonté génocidaire d’Israël, il serait de son devoir d’intervenir pour empêcher le massacre. À défaut d’appel à un #cessez-le-feu, le rappel au respect du droit international et l’exigence de « pauses humanitaires » voire un cessez-le-feu par les Etats-Unis ou la France peuvent aussi s’interpréter comme une prévention contre une éventuelle accusation de complicité…

    S’il faut être prudent sur la qualification définitive de génocide, et qu’il faut être conscients que ce terme, malgré les détournements, est avant tout juridique et non pas politique, une question doit se poser aujourd’hui, « assistons-nous à un nouveau génocide ? » et si la réponse est « peut-être », alors il est du devoir des États signataires de la Convention de prévention des génocides de tout faire pour empêcher que le pire advienne.

    https://blogs.mediapart.fr/collectif-chronik/blog/221123/gaza-les-hantises-du-genocide
    #mots #vocabulaire #terminologie #Israël #7_octobre_2023

  • Owen Jones sur X :

    #génocide

    Gaza is a ’textbook genocide’. This is according to #Raz_Segal - an Israeli associate professor of Holocaust and genocide studies at Stockton University in the US. Listen carefully to what he says. It’s based on facts, law and precedent - and it should terrify you.

    https://twitter.com/OwenJones84/status/1726948242531782961

    https://video.twimg.com/amplify_video/1726946337399181312/vid/avc1/540x540/Hc9ceFDVP3rfU5Dz.mp4?tag=14

    Le génocidaire n’est bien entendu pas que rhétorique. Raz Segal :

    […] Then we have Israeli prime minister Netanyahu who early on promised to turn Gaza into, quote, rubble, which indeed Israel did. Right ? It’s also important to see that Israeli authorities and the Israeli army did what they said, right ?

  • MAGISTRAL DISCOURS DE LA REPRÉSENTANTE DE LA PALESTINE A L’ONU

    https://x.com/caissesdegreve/status/1726408789283242011?s=20

    Nada Abu Tarbush Représentante de la Palestine à l’ONU

    A DIFFUSER MASSIVEMENT
    Je ne pense pas qu’il ne passera dans les médias occidentaux car elle dit la vérité.

    Les dirigeants occidentaux (à l’exception de l’Irlande et peut-être de l’Espagne) devraient démissionner pour n’avoir pas été capables de dire ce qu’elle dit. Ils devraient probablement être traduits en Justice.

    #Palestine #ONU #Israël #France #Royaume-Uni #Allemagne #Italie #Droit-International #Crimes-de-guerre #Genocide #Juif #Palestinien #Femme

  • Giora Eiland est le criminel à la retraite qui avait tracé en 2014 les grands traits du #génocide en cours à #Gaza (dans la plus grande indifférence de la « #communauté_internationale bien entendu) :

    In Gaza, there is no such thing as ’innocent civilians’ - Israel Opinion, Ynetnews
    https://seenthis.net/messages/282679

    What would have been the right thing to do? We should have declared war against the state of Gaza (rather than against the Hamas organization), and in a war as in a war. The moment it begins, the right thing to do is to shut down the crossings, prevent the entry of any goods, including food, and definitely prevent the supply of gas and electricity.

    Maintenant, dans un article en hébreux, il appelle à se montrer inflexible dans la poursuite du génocide en cours (toujours dans la plus grande indifférence de la « communauté internationale » bien sûr.)


    https://twitter.com/TalulaSha/status/1726267178201362438

    Une traduction en anglais est disponible
    Let’s Not be Intimidated by the World Giora Eiland - JustPaste.it
    https://justpaste.it/8zt4b

    Heading Towards the Collapsing of Hamas 
    The debate over Israel’s compliance with international demands to allow entry of fuel into Gaza reflects a fundamental conflict between Israel and the US regarding the correct narrative. 

    According to the American narrative, there are two groups of people in Gaza. One is the Hamas fighters, who are brutal terrorists and are therefore mortal. Most of the people in Gaza belong to a second group, innocent civilians who suffer for no fault of their own. Therefore Israel must not only avoid harming them as much as possible but also act to make their lives easier. 

    The other, and more correct, narrative is as follows: Israel is not fighting a terrorist organization but against the State of Gaza. The State of Gaza is indeed under Hamas leadership, and this organization managed to mobilize all the resources of its state, the support of the majority of its citizens, and the absolute loyalty of its civil administration, around Sinwar’s leadership, while fully supporting his ideology. In this sense, Gaza is very similar to Nazi Germany, where a similar process also took place. Being that this is the accurate description of the situation, so it is also correct to manage the war accordingly. 

    A war between states is not only won by military combat, but also by the ability of one side to break the opposing side’s system, the economic ability, and first and foremost the ability to provide energy, is of the utmost importance. The collapse of Germany at the beginning of 1945 was mainly due to the loss of Romania’s oil fields, and once Germany didn’t have enough fuel for its planes and tanks - the war was won. 

    Israel must therefore not provide the other side with any capability that prolongs its life. Moreover, we say that Sinwar is so evil that he does not care if all the residents of Gaza die. Such a presentation is not accurate, since who are the “poor” women of Gaza? They are all the mothers, sisters or wives of Hamas murderers. On the one hand, they are part of the infrastructure that supports the organization, and on the other hand, if they experience a humanitarian disaster, then it can be assumed that some of the Hamas fighters and the more junior commanders will begin to understand that the war is futile and that it is better to prevent irreversible harm to their families. 

    The way to win the war faster and at a lower cost for us requires a system collapse on the other side and not the mere killing of more Hamas fighters. The international community warns us of a humanitarian disaster in Gaza and of severe epidemics. We must not shy away from this, as difficult as that may be. After all, severe epidemics in the south of the Gaza Strip will bring victory closer and reduce casualties among IDF soldiers. And no, this is not about cruelty for cruelty’s sake, since we don’t support the suffering of the other side as a goal but as a means. 
     
    The other side is given the option to end the suffering if they surrender. Sinwar will not surrender, but there is no reason for the Hamas militia commanders in the southern Gaza Strip not to surrender when they have no fuel and no water, and when the plagues reach them as well and when the danger to the lives of their women increases. The Israeli cabinet must take a harder line with the Americans, and at least have the ability to say the following: as long as all the hostages are not returned to Israel, do not talk to us about the humanitarian aspects. 
     
    And yes, we believe that humanitarian pressure is also a legitimate means of increasing the chance of seeing the hostages alive. But we must not, absolutely must not adopt the American narrative that “permits” us to fight only against Hamas fighters instead of doing the right thing -to fight against the entire opposing system because it is precisely its civil collapse that will bring the end of the war closer. When senior Israeli figures say in the media “It’s either us or them” we should clarify the question of who is “them”. “They” are not only Hamas fighters with weapons, but also all the “civilian” officials, including hospital administrators and school administrators, and also the entire Gaza population who enthusiastically supported Hamas and cheered on its atrocities on October 7th.

    • oui, il n’est pas besoin d’être Giora Eiland pour être génocidaire, ni pour vouloir rééditer la Nakba pour arriver au Grand Israël

      Une ministre israélienne appelle à « la réinstallation volontaire » des Palestiniens « hors de la bande de Gaza »

      https://www.lemonde.fr/international/live/2023/11/19/en-direct-guerre-israel-hamas-l-armee-israelienne-affirme-avoir-decouvert-de

      La ministre israélienne du renseignement, Gila Gamliel, a appelé dimanche la communauté internationale à « promouvoir la réinstallation volontaire » des Palestiniens « hors de la bande de Gaza », « plutôt que d’envoyer de l’argent pour reconstruire » ce territoire.

      Dans un texte publié par le quotidien israélien The Jerusalem Post, Mme Gamliel, membre du Likoud, le parti du premier ministre Benyamin Nétanyahou, propose « de promouvoir la réinstallation volontaire des Palestiniens de Gaza hors de la bande de Gaza, pour des raisons humanitaires ».

      La ministre israélienne critique par ailleurs l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). « Plutôt que d’envoyer de l’argent pour reconstruire Gaza ou pour l’UNRWA défaillante, la communauté internationale peut participer à financer la réinstallation et aider les Gazaouis à construire leur nouvelle vie dans leurs nouveaux pays d’accueil », écrit la ministre.

      « Nous avons essayé de nombreuses solutions différentes : le retrait [des colonies de la bande de Gaza], l’enrichissement, la gestion du conflit et la construction de hauts murs dans l’espoir de garder les monstres du Hamas hors d’Israël. Toutes ont échoué », poursuit-elle.

      il n’empêche que les décision israéliennes doivent tenir compte de diverses variablessusceptibles de... varier : position américaine ; contradictions du consensus national israélien (selon le nombre d’otages et de réservistes morts, entre autres), de l’orientation de divers pays arabes, de ce que sont susceptibles de réussir ses adversaires, en Cisjordanie ou à Gaza, ou de ce qui peut venir élargir le conflit (Liban, Yemen, Iran).

    • « la communauté internationale nous met en garde contre le désastre humain à Gaza et contre un sévère risque d’épidémie. Nous ne devons pas changer nos plans à cause de ça, aussi difficile que ça puisse être. Après tout, de violentes épidémies dans le sud de la bande de Gaza rendraient la victoire plus proche et réduiraient le nombre de victimes parmi l’armée israélienne. », Gioara Eiland, Yediot Ahronot

      https://www.revolutionpermanente.fr/Tribune-genocidaire-d-un-general-israelien-de-violentes-epidemi

      #génocidaire

    • Le message de Der Spiegel est clair : Il n’’y a pas de génocid en Israël.

      C’est évident car les juifs sont victimes du génocide nazi et nous leur devons notre soutien inconditionnel à cause du péché antisemite de nos grand parents. Nous avons hérité de leur culpabilité. Afin de nous disculper il faudra tenir encore pendant quelques générations car :
      https://www.bibleserver.com/cross-reference/LUT/5.Mose7%2C9#verse-2-mose20-2c6

      Denn ich, der HERR, dein Gott, bin ein eifernder Gott, der die Missetat der Väter heimsucht bis ins dritte und vierte Glied an den Kindern derer, die mich hassen, aber Barmherzigkeit erweist an vielen Tausenden, die mich lieben und meine Gebote halten.

      Notre position en tant qu’Allemands responsables nous interdit d’accuser Israël comme le font d’autres.
      https://seenthis.net/messages/1027189

      J"avoue que notre position est comfortable et avantageuse.

      D’abord l’Israël nous a aidé á empêcher Eichmann de témoigner contre ceux qu’il tenait pour les vrais responsables de l’holocauste. Si les Israëliens ne l’avaient pas exécuté tout de suite il aurait rendu public beaucoup de détails sur les tueurs nazis qui poursuivaient tranquillement leur carrière dans le nouvel état démocratique allemand.

      Notre solidarité inconditionnelle avec l’état hébreu nous rapproche de nos maîtres outre-atlantiques.

      Ce gage de fidélité, Bündnistreue nous est cher car c’est seulement notre dévotion totale qui nous protège de la vengeance des dieux sur terre qui habitent à Washington. Ne vous moquez pas, nous avons propéré sous leur tutelle et comptons continuer à profiter de cette alliance.

      #génocide #shoa #holocaust #Allemagne #nazis #histoire #Israël #Palestine #USA #climat #presse #idéologie #impérialisme

  • Dear President Biden, We write to you as alumni of your 2020… | by Biden Alumni for Peace and Justice | Nov, 2023 | Medium | Medium
    https://archive.ph/2023.11.09-201637/https://medium.com/@bidenalumnipeace/dear-president-biden-8a41e0b444dd

    There will be no justice, peace, or security for Palestinians or Israelis without dismantling the status quo of the past 75 years. As the President of the United States, you have power to change the course of history, and the responsibility to save lives right now. We are counting on you to take that power and responsibility seriously and to meet this moment with the urgency it demands. If you fail to act swiftly, your legacy will be complicity in the face of #genocide.

    Sincerely,
    Biden Alumni for Peace and Justice
    A coalition of 500+ former 2020 Biden for President and Democratic Party staff

    #complicité #Biden

  • LA CPI PEUT-ELLE JUGER ISRAËL ? UNE ARMÉE D’AVOCATS PORTE PLAINTE POUR « GÉNOCIDE »
    Le Media | 17 nov. 2023
    https://www.youtube.com/watch?v=XRwwWkCrr3g

    Gilles Devers est avocat au barreau de Lyon. Il est à l’initiative d’une plainte collective contre Israël pour génocide et crimes de guerre devant la Cour Pénale Internationale. Cette institution judiciaire internationale, créée en 2002, juge les auteurs des crimes internationaux les plus graves. Cette plainte réunit plus 500 avocats français et internationaux. Elle a été déposée le jeudi 9 novembre dernier au siège de la CPI, à Haye aux Pays-Bas. Si Israël semble jouir d’une certaine impunité et échapper à la justice internationale, elle a bien ratifié la CPI et les auteurs des crimes de guerre pourraient être traduits devant les juges. Mais quant est-til du crime de génocide ? Les conditions sont-elles réunies ? Quelle est la différence avec le crime de nettoyage ethnique ? Quelles sont les prochaines étapes de cette procédure qui promet d’être longue ? La plainte a-t-elle des chances de prospérer ? Gilles Devers nous répond, sans ambage, dans cet entretien exclusif.

    #7oct23

  • AHMED | أحمد sur X :
    https://twitter.com/ASE/status/1725343996787019912

    I spent much time repackaging this interview on TV in Germany into English for the world to watch.

    I’ve been ruminating on
    @deborah_feldman’s wise words, which offer light in this cruel and dark time.

    She makes more sense than anyone else spewing hatred and trying to justify the indefensible — #genocide.

    https://video.twimg.com/amplify_video/1721271849336598528/vid/avc1/720x1280/pnlXC8OSPF2tFPU4.mp4?tag=14

    #Allemagne #extrême-droite