• Scientists Compare Genomes of 240 Mammals to Understand Human DNA - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/04/27/science/human-dna-genomes.html

    Based on the new data, Dr. Pollard and her colleagues think they now understand how our species broke with 100 million years of tradition. In many cases, the first step was a mutation that accidentally created an extra copy of a long stretch of DNA. By making our DNA longer, this mutation changed the way it folded.

    As our DNA refolded, a genetic switch that once controlled a nearby gene no longer made contact with it. Instead, it now made contact with a new one. The switch eventually gained mutations allowing it to control its new neighbor. Dr. Pollard’s research suggests that some of these shifts helped human brain cells grow for a longer period of time during childhood — a crucial step in the evolution of our large, powerful brains.

    Dr. Reilly, of Yale, has found other mutations that might have also helped our species build a more powerful brain: those that accidentally snip out pieces of DNA.

    Scanning the Zoonomia genomes, Dr. Reilly and his colleagues looked for DNA that survived in species after species — but were then deleted in humans. They found 10,000 of these deletions. Most were just a few bases long, but some of them had profound effects on our species.

    One of the most striking deletions altered an off switch in the human genome. It is near a gene called LOXL2, which is active in the developing brain. Our ancestors lost just one base of DNA from the switch. That tiny change turned the off switch into an on switch.

    Dr. Reilly and his researchers ran experiments to see how the human version of LOXL2 behaved in neurons compared with the standard mammalian version. Their experiments suggest that LOXL2 stays active in children longer than it does in young apes. LOXL2 is known to keep neurons in a state where they can keep growing and sprouting branches. So staying switched on longer in childhood could allow our brains to grow more than ape brains.

    “It changes our idea of how evolution can work” Dr. Reilly said. “Breaking stuff in your genome can lead to new functions.”

    The Zoonomia Project team has plans to add more mammalian genomes to their comparative database. Zhiping Weng, a computational biologist at UMass Chan Medical School in Worcester, is particularly eager to look at 250 additional species of primates.

    Her own Zoonomia research suggests that virus-like pieces of DNA multiplied in the genomes of our monkey-like ancestors, inserting new copies of themselves and rewiring our on-off switches in the process. Comparing more primate genomes will let Dr. Weng get a clearer picture of how those changes may have rewired our genome.

    “I’m still very obsessed with being a human,” she said.

    #génome

  • Troisième sommet international sur l’édition du génome humain 2

    Et toujours pendant ce temps-là, le troisième sommet international pour l’#eugénisme et le #transhumanisme - euh, non, pardon, le troisième sommet international sur l’édition du #génome_humain - se déroule tranquillement à Londres...

    Les thérapies génétiques à venir soulèvent de graves questions éthiques, avertissent les experts

    The Guardian - 6 Mars 2023.

    L’un des plus grands risques des outils d’édition génétique « est que les personnes qui en bénéficieraient le plus ne puissent pas y avoir accès ».

    La prochaine génération de thérapies génétiques avancées soulève de profondes questions médicales et éthiques qui doivent être résolues afin de garantir que les patients et la société bénéficient de cette technologie qui change la donne, a averti un groupe d’experts de renommée mondiale.
    Les médicaments basés sur de puissants outils d’édition de gènes commenceront à transformer le traitement des troubles sanguins, des affections cardiaques, oculaires et musculaires, voire des maladies neurodégénératives avant la fin de la décennie, mais leur coût les rendra inaccessibles à de nombreux patients.
    Des essais d’édition de gènes sur des embryons suivront probablement, selon les chercheurs, et bien que la procédure ait des applications cliniques limitées, certains craignent que les cliniques de fertilité n’adoptent la technologie et n’offrent des services d’édition de gènes qui alimentent "un nouveau type de techno-eugénisme".
    S’exprimant avant le troisième sommet international sur l’édition du génome humain, qui débute lundi à l’Institut Francis Crick de Londres, la professeure #Jennifer_Doudna, qui a partagé le prix Nobel de chimie 2020 pour l’édition de gènes, a déclaré :
    « Nous verrons certainement des thérapies génomiques pour les maladies cardiaques, les maladies neurodégénératives, les affections oculaires et d’autres encore, et peut-être aussi des thérapies préventives. »
    Elle a toutefois lancé un avertissement :
    « L’un des risques les plus importants et les plus réalistes est que les personnes qui pourraient en bénéficier le plus ne soient pas en mesure d’y accéder ou d’en payer le prix. »
    Mme Doudna et les autres experts qui ont parlé au Guardian font partie du comité d’organisation du sommet, mais ont fait part de leurs réflexions à titre personnel.
    La professeure Françoise Baylis, philosophe à l’université Dalhousie au Canada, a déclaré que le coût des nouvelles thérapies serait prohibitif pour une grande partie de la population mondiale, une situation qui pourrait « menacer sérieusement » l’aspiration de tous les humains à naître égaux.
    Les experts, qui vont des généticiens aux chercheurs en santé publique en passant par les bioéthiciens et les philosophes, s’attendent à ce qu’une vague de thérapies d’édition de gènes arrive dans les cliniques au cours des cinq prochaines années environ. Ces thérapies corrigeront les mutations à l’origine de maladies dans les tissus et les organes des patients et deviendront de plus en plus sophistiquées à mesure que les chercheurs trouveront le moyen d’effectuer plusieurs modifications à la fois et d’atteindre des zones difficiles telles que les parties du cerveau touchées par les maladies neurodégénératives. Les autorités réglementaires des États-Unis, de l’Europe et du Royaume-Uni pourraient approuver la première thérapie d’édition du génome dans le courant de l’année, un traitement contre la drépanocytose (anémie falciforme ), un trouble de la coagulation sanguine.
    La même technologie ouvre la voie à des thérapies visant à améliorer les êtres humains en bonne santé, pour les rendre plus rapides, plus intelligents, plus forts ou plus résistants aux maladies, bien que l’amélioration soit plus délicate que la réparation d’un seul gène défectueux, selon le professeur Ewan Birney, codirecteur de l’Institut européen de bioinformatique, près de Cambridge. Il est beaucoup plus difficile de savoir quelles sont les modifications qui vont « améliorer » plutôt que « réparer », a-t-il déclaré.
    Quoi qu’il en soit, certains considèrent cette évolution comme inévitable. Le professeur Mayana Zatz, de l’université de São Paulo, au Brésil, et fondatrice de l’Association brésilienne de la dystrophie musculaire, s’est déclarée "absolument contre la modification des gènes à des fins d’amélioration", mais a ajouté : « Il y aura toujours des gens prêts à payer pour cela dans des cliniques privées et il sera difficile d’y mettre un terme ». Mme Baylis estime que l’amélioration génétique est « inévitable » parce que beaucoup d’entre nous sont des « capitalistes grossiers, désireux d’embrasser le biocapitalisme ».
    Le précédent sommet, qui s’est tenu à Hong Kong en 2018, a été entaché d’une controverse lorsque le scientifique chinois Jiankui He a révélé qu’il avait modifié l’ADN de trois embryons qui se sont développés en bébés, y compris des sœurs jumelles nommées Lulu et Nana. Il avait l’intention d’immuniser les enfants contre le VIH, mais la communauté scientifique l’a vivement dénoncé comme étant imprudent. Il a été emprisonné pendant trois ans pour avoir enfreint les lois chinoises, mais a depuis cherché à relancer sa carrière.
    Certains experts qui ont parlé au Guardian ont déclaré que l’édition de gènes pourrait être suffisamment sûre pour être testée sur des embryons humains dans les 10 à 20 prochaines années, bien que le professeur Luigi Naldini, thérapeute génique à l’université Vita-Salute San Raffaele de Milan, ait déclaré que les thérapies de niche pourraient « techniquement » être prêtes dans les cinq années à venir.
    Ces traitements viseraient à prévenir les maladies héréditaires dévastatrices, notamment celles qui sont fatales dans les premières années de la vie. Les généticiens soulignent toutefois qu’il existe presque toujours d’autres solutions, telles que le dépistage génétique des embryons issus de la FIV, l’adoption, les ovules ou le sperme de donneurs. L’une des raisons qui incitent à la prudence est que ce que l’on appelle l’édition de la lignée germinale dans les embryons modifie l’ADN dans le sperme ou les ovules de l’adulte qui en résulte, ce qui signifie que toute modification - y compris les erreurs - est transmise aux générations futures. Une autre solution actuellement à l’étude consiste à effectuer des modifications génétiques sur des fœtus dans l’utérus.
    À des millions de dollars l’injection, l’édition de gènes est aujourd’hui d’un coût prohibitif. Mais si les coûts baissent considérablement dans les décennies à venir, les cliniques de FIV risquent de commencer à proposer ces services, que les avantages soient prouvés ou non. Les futurs parents pourraient se sentir obligés d’y recourir pour donner à leur enfant « la meilleure vie possible », a déclaré M. Baylis, alimentant ainsi un « nouveau type de techno-eugénisme ». M. Birney pense que les cliniques pourraient proposer des offres combinées de FIV, de sélection d’embryons et d’édition de gènes, mais prévient que cela serait « malavisé ». « Il est important que les pays réfléchissent à la manière de réglementer cette pratique avant qu’elle ne devienne une perspective plus crédible », a-t-il déclaré.
    Malgré ces avancées, le professeur Alta Charo, bioéthicien à l’université du Wisconsin-Madison, pense que la plupart des gens continueront à avoir des enfants à l’ancienne. « Le plus grand risque que je vois actuellement est que le débat autour de l’édition de la lignée germinale continue à présenter ces visions dystopiques comme réalistes », a-t-elle déclaré. « La FIV est inconfortable, gênante et coûteuse. Je ne vois pas les gens abandonner la conception par les moyens plus agréables que sont les rapports sexuels, à moins qu’il n’y ait un réel besoin ».

    https://www.theguardian.com/science/2023/mar/06/forthcoming-genetic-therapies-serious-ethical-questions-experts

  • Troisième sommet international sur l’édition du génome humain 1

    Et pendant ce temps-là, le troisième sommet international pour l’#eugénisme et le #transhumanisme - euh, non, pardon, le troisième sommet international sur l’édition du #génome_humain - se déroule tranquillement à Londres...

    Des experts examinent les progrès médicaux en matière d’édition de gènes et les dilemmes éthiques.
    NPR, 6 mars 2023
    Des centaines de scientifiques, de médecins, de bioéthiciens, de patients et d’autres personnes ont commencé à se réunir à Londres lundi pour le troisième sommet international sur l’édition du génome humain. Cette semaine, le sommet débattra et émettra éventuellement des recommandations sur les questions épineuses soulevées par les nouvelles technologies puissantes d’édition de gènes.
    La dernière fois que les scientifiques du monde entier se sont réunis pour débattre des avantages et des inconvénients de l’édition de gènes - à Hong Kong fin 2018 - He Jiankui, biophysicien et chercheur à l’Université des sciences et technologies du Sud à Shenzhen, en Chine, a choqué son auditoire en faisant une annonce fracassante. Il a annoncé à la foule qu’il avait créé les premiers bébés génétiquement modifiés, des jumelles nées d’embryons qu’il avait modifiés à l’aide de la technique d’édition de gènes CRISPR.
    Le chercheur, qui a suivi une formation à l’université Rice et à Stanford, a expliqué qu’il l’avait fait dans l’espoir de protéger les jumelles contre l’infection par le virus qui cause le sida. (Le père des filles était séropositif). Mais son annonce a été immédiatement condamnée comme une expérimentation humaine irresponsable. Selon ses détracteurs, les recherches effectuées sont bien trop peu nombreuses pour que l’on puisse savoir si la modification génétique des embryons de cette manière est sans danger. Il a finalement été condamné par un tribunal chinois à trois ans de prison pour avoir enfreint la réglementation médicale.
    Plus de quatre ans après l’annonce fracassante de M. He, les scientifiques ont continué à perfectionner leurs pouvoirs en matière d’édition de gènes.
    "Il s’est passé beaucoup de choses au cours des cinq dernières années. C’est une période très active", déclare Robin Lovell-Badge, de l’Institut Francis Crick de Londres, qui a dirigé le comité organisant le nouveau sommet.
    Les médecins ont fait des progrès en utilisant CRISPR pour essayer de traiter ou de mieux comprendre de nombreuses maladies, y compris des troubles dévastateurs comme la drépanocytose, et des affections comme les maladies cardiaques et le cancer qui sont encore plus courantes et influencées par la génétique.
    Ces dernières années, les scientifiques ont apporté de nouvelles preuves des risques et des lacunes possibles de l’édition de gènes, tout en développant des techniques plus sophistiquées qui pourraient être plus sûres et plus précises.
    « Il est certain que nous vivons une période passionnante en ce qui concerne l’édition du génome », déclare Jennifer Doudna, de l’université de Californie à Berkeley, qui a contribué à la découverte de CRISPR. "En même temps, nous avons certainement des défis à relever.
    « Nous pourrions aider beaucoup de gens »
    Il reste un grand défi à relever et une question éthique à résoudre : les scientifiques devraient-ils à nouveau essayer de fabriquer des bébés génétiquement modifiés en modifiant l’ADN du sperme, des ovules ou des embryons humains ? Ces techniques, si elles aboutissent, pourraient aider les familles victimes de maladies génétiques dévastatrices.
    « Il existe plus de 10 000 mutations génétiques uniques qui, collectivement, affectent probablement des centaines de millions de personnes dans le monde », explique Shoukhrat Mitalipov, biologiste à l’Oregon Health and Science University de Portland, qui tente de trouver des moyens de modifier les gènes d’embryons humains en toute sécurité. « Nous pourrions aider beaucoup de gens ».
    Mais la crainte est qu’une erreur puisse créer de nouvelles maladies génétiques qui se transmettraient ensuite de génération en génération. Certains scientifiques craignent également d’ouvrir la voie à des « bébés sur mesure », c’est-à-dire des enfants dont les parents essaient de choisir les caractéristiques.
    « Si nous autorisions les parents à modifier génétiquement leurs enfants, nous créerions de nouveaux groupes de personnes différentes les unes des autres sur le plan biologique et dont certaines auraient été modifiées de manière à les améliorer », explique Marcy Darnovsky, qui dirige le Center for Genetics and Society à San Francisco. « Et ils seraient - malheureusement je pense - considérés comme une race améliorée - un meilleur groupe de personnes. Et je pense que cela pourrait vraiment aggraver les inégalités que nous connaissons déjà dans notre monde ».
    Le débat entre de nombreux scientifiques semble s’être déplacé sur la manière de modifier un génome en toute sécurité
    Malgré ces inquiétudes, certains critiques affirment que le débat de ces cinq dernières années s’est déplacé de la question de savoir si l’interdiction des modifications génétiques héréditaires devait être levée à celle de savoir quels obstacles techniques devaient être surmontés pour y parvenir en toute sécurité - et quelles maladies les médecins pourraient essayer d’éradiquer.
    Pour preuve, les critiques soulignent que la question de la modification génétique des embryons, du sperme ou des ovules en vue d’obtenir des modifications qui seraient ensuite transmises à toutes les générations suivantes ne fait l’objet que d’un seul des trois jours de ce sommet, la première conférence de ce type depuis l’annonce de la création des #bébés_CRISPR.
    « Il s’agit d’un résultat assez ironique », déclare Sheila Jasanoff, professeur d’études scientifiques et technologiques à la Kennedy School of Government de Harvard.
    « Au lieu de relancer les appels à la prudence, c’est comme si toute la communauté scientifique avait poussé une sorte de soupir de soulagement en disant : "Bien sûr, il y a des limites. Ce type a transgressé les limites. Il est clairement en dehors des limites. Par conséquent, tout le reste est maintenant ouvert. C’est pourquoi le problème qui se pose à nous est de nous assurer que nous définissons les lignes directrices et les règles ».
    Ben Hurlbut, bioéthicien à l’université d’État de l’Arizona, partage cet avis.
    « Il fut un temps où ce sujet était considéré comme tabou », explique-t-il. « Mais depuis le dernier sommet, on est passé de la question du "si" à celle du "comment". »
    Il était trop facile de faire de He un bouc émissaire, selon certains éthiciens
    Hurlbut et d’autres affirment également que les scientifiques n’ont pas réussi à faire face à l’environnement de haute pression de la recherche biomédicale qui, selon eux, a encouragé He à faire ce qu’il a fait.
    « Il semble plus facile de condamner He et de dire que tout le mal réside dans sa personne et qu’il devrait être ostracisé pour toujours alors que nous avançons à grands pas. Ne pas réfléchir à ce qui s’est passé et pourquoi favorise une certaine insouciance, et je dirais même de l’inconscience », explique M. Hurlbut.
    Cette absence de réflexion sur ce qui s’est passé pourrait être dangereuse, selon les critiques. Elle pourrait, craignent-ils, encourager d’autres personnes à essayer de fabriquer davantage de bébés génétiquement modifiés, à un moment où le public n’a peut-être jamais été aussi sceptique à l’égard des experts scientifiques.
    « Ces dernières années, nous avons eu l’impression que les experts jouaient un rôle trop important et qu’ils essayaient de contrôler notre vie quotidienne », déclare Hank Greely, bioéthicien de longue date à l’université de Stanford. Mais la question de savoir s’il faut ou non autoriser les modifications génétiques héréditaires est « en fin de compte une décision qui relève de la société et non de la science ».
    Un nouveau laboratoire à Pékin
    Entre-temps, He Jiankui semble essayer de se réhabiliter après avoir purgé sa peine de trois ans de prison. Il a créé un nouveau laboratoire à Pékin, promet de mettre au point de nouvelles thérapies géniques pour des maladies comme la dystrophie musculaire, fait des présentations scientifiques et tente de collecter des fonds.
    Il ne devrait pas participer au sommet de Londres cette semaine et ne parle plus de créer d’autres bébés génétiquement modifiés. Néanmoins, ses activités suscitent l’inquiétude des communautés scientifique et bioéthique. Il a décliné la demande d’interview de NPR. Mais dans une interview récemment publiée par The Guardian, le seul regret qu’il a mentionné est d’être allé trop vite.
    « Je suis inquiet », déclare M. Lovell-Badge. « Je suis surpris qu’il soit à nouveau autorisé à pratiquer la science. Cela me fait peur. »
    D’autres sont du même avis.
    « Ce qu’il a fait est atroce », déclare le Dr Kiran Musunuru, professeur de médecine à l’université de Pennsylvanie. « Il ne devrait plus être autorisé à s’approcher d’un patient. Il a prouvé qu’il n’était absolument pas qualifié ».
    M. Lovell-Badge et d’autres organisateurs du sommet contestent les critiques selon lesquelles les scientifiques partent du principe que les bébés génétiquement modifiés sont inévitables et que l’ordre du jour de la conférence de cette semaine ne prévoit pas de débat sur les dangers éthiques et sociétaux qui subsistent dans ce domaine d’étude.
    Les dirigeants du sommet ont annoncé qu’ils consacreraient le dernier jour de la réunion aux modifications génétiques susceptibles d’être transmises de génération en génération ; des scientifiques ainsi qu’un large éventail de groupes de surveillance, de défenseurs des patients, de bioéthiciens, de sociologues et d’autres intervenants participeront à la conférence.
    Les organisateurs de la conférence affirment qu’ils ont de bonnes raisons de concentrer les deux premiers tiers de la réunion sur l’utilisation de l’édition de gènes pour traiter des personnes déjà nées.
    « Le sommet est l’occasion d’entendre parler de ce qui se passe dans le domaine qui a le plus grand potentiel d’amélioration de la santé humaine », déclare R. Alta Charo, professeur émérite de droit et de bioéthique à l’université du Wisconsin, qui a participé à l’organisation du sommet.
    Les questions d’équité sont désormais au centre de l’attention
    Mais ces traitements actuels soulèvent leurs propres problèmes éthiques, notamment des questions d’équité. Les thérapies géniques actuelles et à venir seront-elles largement disponibles, compte tenu du coût et de la complexité technologique de leur création et de leur administration ?
    « Nous ne nous éloignons pas du débat sur l’édition du génome héréditaire, mais nous essayons de le recentrer », explique Françoise Baylis, bioéthicienne récemment retraitée de l’université Dalhousie au Canada, qui a participé à l’organisation de la réunion.
    « Dans ce contexte, la question du coût est vraiment importante, car nous avons vu des thérapies géniques arriver sur le marché à des prix se chiffrant en millions de dollars. Le commun des mortels n’y aura pas accès. »
    La disponibilité des traitements de thérapie génique dans les pays à faible revenu doit être au centre des préoccupations, estime M. Baylis.
    « Nous allons nous demander où se trouvent les personnes les plus susceptibles de bénéficier de ces traitements, et si elles y auront accès. »

    https://www.npr.org/sections/health-shots/2023/03/06/1158705095/genome-summit-gene-editing-ethics-crspr

  • LE MEILLEUR DES MONDES - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Zo8F4Ze-L_0

    Festival des Utopiales à Nantes.

    Tout comme la presque désormais possible réintroduction de dinosaures ou de mammouths sur Terre, la volonté de créer un humain parfait grâce à la manipulation génétique n’est pas une idée très originale en science-fiction. Mais depuis la naissance de Lulu et Nana en 2019, fillettes rendues « résistantes au HIV » par la thérapie génique embryonnaire, il ne s’agit plus d’une simple idée. De l’assemblage des premiers génomes synthétiques bactériens aux USA à celle du premier génome synthétique de levure en passant par le lancement du programme Human Genome Write se pose la question essentielle de la limite. Jusqu’où est-il souhaitable que nous réécrivions notre génome ?

    Avec : Guy-Franck Richard, Betty Piccioli,
    Guillaume Lecointre
    Modération : Éric Picholle

  • ETE Fr sur Twitter
    https://twitter.com/ete_fr/status/1532375840910102528

    Sur les cas de #variole #simesque (#MPXV) détectés de par le monde, quelques réflexions d’épidémiologie, de modélisation et d’évolution de l’équipe. Car, pour le moment, ce sont surtout les #génomes viraux qui apportent des indications !

    https://threadreaderapp.com/thread/1532375840910102528.html

    […]
    Mais ⚠️, à ce stade, les conclusions épidémiologiques sont très fragiles à cause des #biais de dépistage.
    Plus on cherche de cas, plus on en trouve.
    La hausse pourrait donc ne traduire qu’un effort de dépistage.

    Au passage, il s’agit de l’exact effet inverse observé actuellement avec le nombre de reproduction #Rt du #SARSCoV2 calculé sur les dépistages en France, en forte baisse avec le pont de l’Ascension.
    […]
    Les inconnues sont nombreuses.

    Quelle proportion des personnes infectées ont des #symptômes ?

    Combien de cas secondaires sont causés par une infection #R0 ?

    Quelle est la #virulence de l’infection et sa durée ?


    figure de @MT_Sofonea

  • Racism, Not Genetics, Explains Why Black Americans Are Dying Of COVID-19 - Scientific American Blog Network
    https://blogs.scientificamerican.com/voices/racism-not-genetics-explains-why-black-americans-are-dying

    How, then, do we explain that “black” and “white” still predict biological endpoints like hypertension, diabetes or—now—COVID-19? The answer is straightforward: Human biology is more than the #genome. Our environments, experiences and exposures have profound impacts on how our bodies develop, turning genetic potential into whole beings. Most of us learned this lesson in high school—#phenotype is the product of #genotype and environment—but we tend to forget it when it comes to race. If we take the lesson seriously, it becomes clear that systemic racism is as much a part of biology as genomes are: The conditions in which we develop—including limited access to healthy food, exposure to toxic pollutants, the threat of #police #violence or the injurious stress of racial #discrimination —influence the likelihood that any one of us will suffer from high blood pressure, diabetes or serious complications from #COVID-19.

    #racisme #stigmates #environnement

    • Donc l’intolérance au lactose n’est pas seulement une mode destinée à montrer sa singularité ?

      Intéressant... Je n’avais aucune idée que ça pourrait varier si vite.

      "This combination of physical traits has been previously noted in other European hunter-gatherers, suggesting that this phenotype was widespread in Mesolithic Europe and that the adaptive spread of light skin pigmentation in European populations only occurred later in prehistory,” wrote Schroeder and his colleagues.

    • This single discarded piece of ancient chewing gum tells us that the ancient woman, who Schroeder and his colleagues have nicknamed Lola, was probably lactose intolerant, ate duck and hazelnuts, and may recently have had pneumonia. She also had blue eyes, dark brown hair, and dark skin

      #chewing_gum

      Article original :

      A 5700 year-old human genome and oral microbiome from chewed birch pitch
      Theis Z. T. Jensen, Jonas Niemann, Katrine Højholt Iversen, Anna K. Fotakis, Shyam Gopalakrishnan, Åshild J. Vågene, Mikkel Winther Pedersen, Mikkel-Holger S. Sinding, Martin R. Ellegaard, Morten E. Allentoft, Liam T. Lanigan, Alberto J. Taurozzi, Sofie Holtsmark Nielsen, Michael W. Dee, Martin N. Mortensen, Mads C. Christensen, Søren A. Sørensen, Matthew J. Collins, M. Thomas P. Gilbert, Martin Sikora, Simon Rasmussen & Hannes Schroeder
      Nature Communications 10:5520 (2019)
      https://www.nature.com/articles/s41467-019-13549-9

      A rajouter à la compilation #archéologie :
      https://seenthis.net/messages/633249

      #histoire #préhistoire #anthropologie #civilisation #évolution #nourriture #genome #microbiome

  • Sur le plancher des vaches (IV/I)
    Symboles (et plus si affinités)

    Natalie

    https://lavoiedujaguar.net/Sur-le-plancher-des-vaches-IV-I-Symboles-et-plus-si-affinites

    Paris, le 7 octobre 2019
    Amis,

    « Le plancher des vaches » inaugural jouait avec quelques pseudo-vérités concernant ce que l’on a nommé la « technontologie ». La principale question posée était celle-ci : Notre genre d’humain n’aurait-il pas une certaine propension à recycler sans fin le divin Un ? Si tel était le cas, Dieu ne serait pas mort, mais où s’cache t’El crénom ?

    Le champ d’investigation proposé pour tenter de répondre à cette question est celui du monde du travail. « Le plancher des vaches II » a brossé à grand traits quelques dispositifs structurants mis en place à l’échelon mondial depuis les années 1980, dispositifs dont on a affirmé, dans « le plancher des vaches III », qu’ils dessinent un mouvement progressif de chosification du vivant.

    Ce mouvement n’est pas récent, mais on fait ici l’hypothèse qu’après la prise de corps opérée par la division scientifique du travail, puis le remplacement de bien des corps par des machines, l’époque actuelle est à la prise de tête. Nous avons réduit celle-ci au seul vocable de normalisation — nom proposé pour les tables de la loi —, soit un état de normalité, ce qui pourrait sembler à d’aucuns rassurant. Mais dans ce terme, au-delà de la norme, il y a un caractère de procédé, une proactivité et, sous-jacentes à celle-ci, des nécessités de vérifier ladite normalité. (...)

    #Dieu #normalisation #loi #Florence_Parly #intelligence_artificielle #symbole #cercle #Terre #religion #flèches #projet #développement_durable #trinité #génome #borroméen #plan #parousie #entreprise #objectif #stratégie #Hannah_Arendt

  • Sur le plancher des vaches (III)
    Liturgie et bréviaire

    Natalie

    https://lavoiedujaguar.net/Sur-le-plancher-des-vaches-III-Liturgie-et-breviaire

    Paris, le 10 septembre 2019
    Amis,

    Le « plancher des vaches II » s’annonçait comme indigeste, si vous l’avez lu, vous l’aurez sans aucun doute vérifié, de plus, sa lecture a pu être compliquée par son caractère en fait très synthétique : les « démarches » qui y sont décrites pourraient chacune nécessiter des pages et des pages d’explications. Par ailleurs, une infinité de préceptes existant dans le joyeux monde du travail ont tout simplement été laissés de côté.

    De quoi s’agissait-il donc dans ce « plancher des vaches » ? D’une part, de s’offrir le luxe de quelques détails sur des aspects particulièrement importants s’agissant du formatage des esprits (formation par objectifs et développement personnel, et « démarches qualité »), de mettre également l’accent sur des aspects généralement méconnus, « l’initiative pour le génome des matériaux », ou encore la mondialisation, par le biais du Pacte mondial, des labels développement durable. Ramené à une phrase, le « plancher des vaches II » décrivait un mouvement progressif de chosification du vivant. (...)

    #génome #ontologie #Bruno_Latour #Descartes #Catherine_Larère #technique #religion #Walter_Benjamin #capitalisme #projet #évaluation #certification #label #valeur #organisation #Christophe_Dejours #novlangue #Castoriadis #Thucydide #L’Oréal #contrôle #qualité #SNCF

  • Sur le plancher des vaches (II)
    Bibles

    Natalie

    https://lavoiedujaguar.net/Sur-le-plancher-des-vaches-II-Bibles

    Paris, le 7 août 2019
    Amis,

    Vous en conviendrez aisément, la « technontologie » ne saurait débuter autrement qu’en définissant de quelles « bibles » elle s’inspire. La chose faite, il sera temps de s’intéresser aux « religions » y afférentes, pour en arriver finalement aux « croyances et cultes » (on envisage de conclure vraiment sur un chapitre « anecdotes »).

    Aujourd’hui, donc, il sera question des bibles. La description qui vous en est proposée est à la fois partielle, longue et indigeste. Ce pensum s’est toutefois révélé incontournable puisque c’est lui qui nous permettra de faire ultérieurement une analyse des ressorts de quelques moteurs à croyances, analyse qui ne saurait être qu’absolument passionnante.

    La « valorisation » de la démarche étant posée, nous allons pouvoir à présent « challenger » ces deux évidences :

    La culture professionnelle actuelle s’est mondialisée pas à pas, depuis les années 1980, en suivant le mouvement de fusion-acquisition-délocalisation des entreprises, lesquelles ont évolué, tant que faire se peut, vers la forme de multinationales.

    La culture professionnelle se transmet en particulier via la formation continue, laquelle s’est mise en place de façon structurée en Europe au cours des années 1970. (...)

    #culture_professionnelle #formation_continue #management #Dewey #Freinet #Piaget #process #pédagogie #développement_durable #entreprise #évaluation #qualité #contrôle #normes #Global_Compact #Nations_unies #génome #technologie

  • Sur le plancher des vaches

    Natalie

    https://lavoiedujaguar.net/Sur-le-plancher-des-vaches

    Paris, le 26 juillet 2019
    Amis,

    Comme suggéré en conclusion des cieux précédents, j’ai, dans ces parages, laissé traîner des assertions quelque peu lapidaires. Aussi, de façon à m’en expliquer auprès de vous, ai-je décidé d’établir une nouvelle science nommée « technontologie », laquelle se donne pour objet un champ d’investigation suffisamment rébarbatif pour que jamais personne n’ait envie d’en entendre parler, raison pour laquelle j’entreprends de l’établir ici sur des bases solides, soit scientifiques, ce qui enlève toute possibilité d’en réfuter la nécessité ainsi que les fondements.

    Qu’est-ce donc que la technontologie ? C’est simple, il s’agit de la science qui investigue l’ontologie sise dans la technologie, laquelle ontologie transite massivement par la culture mondialisée du travail, souvent nommée managériale, ce que l’on pose d’emblée ici comme réducteur. (...)

    #ontologie #science #matière #génome #Georges_Lapierre #corps #âme #verbe #langage #Mayas #Dieu

  • Septième ciel

    Natalie

    https://lavoiedujaguar.net/Septieme-ciel

    Paris, le 26 juin 2019
    Amis,

    Entendez-vous le vol noir des corbeaux, etc. ?

    L’ère étant au retournement (traduction, dans les chairs, d’un vieux fantasme qu’outre-Atlantique on nomme « le génome de la matière » — voir post-scriptum), l’ère donc, étant ce qu’elle est, il se pourrait que de noirs corbeaux et autres volatiles soient en fait nos alliés indéfectibles. À partir de quoi cette lettre vise à vous prier d’émarger au plus tôt à la LPO (Ligue de protections des oiseaux).

    Commençons par le début. Il vous arrive d’arpenter les rues aux jours de manifestation n’est-ce pas ? Si, de plus, vous vous lancez parfois dans quelque traverse sauvage, vous aurez certainement aperçu un drone silencieux scrutant le ciel de vos toisons (à tout le moins ce qu’il en reste à nos âges). La chose vous aura surpris une première fois, puis vous aurez cessé d’y prêter attention, gageons donc que vous vous habituerez à ses futurs développements (...)

    #oiseaux #drones #génome #matière #Mounir_Mahjoubi #préfecture_de_police #Parisien #RATP #JO #Airbus

  • #Burkina : controverse autour de #moustiques #OGM contre le #paludisme
    http://www.burkinaonline.com/wp/burkina-controverse-autour-de-moustiques-ogm-contre-le-paludisme

    Le Collectif citoyen pour l’agro-écologie, regroupant une soixantaine d’organisations, est radicalement contre le projet, estimant que « le risque zéro n’existe pas, surtout avec des manipulations génétiques ».

    « Le lâcher des moustiques génétiquement modifiés comporte un risque de catastrophe #sanitaire effroyable. La modification du #génome d’une espèce vivante peut entraîner un changement de comportement de cette espèce. La #technologie à laquelle #TargetMalaria veut in fine arriver est un forçage #génétique qui va amener les moustiques à disséminer un trait de caractère qui va descendre et contaminer toute la descendance de l’espèce ».

  • #genetique Les drôles de pois de la coccinelle arlequin
    https://abonnes.lemonde.fr/sciences/article/2018/09/02/les-droles-de-pois-de-la-coccinelle-arlequin_5349220_1650684.html ?

    Les généticiens se sont mis au travail. En opérant des croisements, ils ont constaté que les motifs suivaient les lois de Mendel, avec caractères dominants et récessifs. « Autrement dit, tout se passait dans une région précise du #génome, mais où et selon quel mécanisme, personne ne le savait », explique Benjamin Prud’homme, directeur de recherche au CNRS (IBDM, Marseille). Son équipe et celle d’Arnaud Estoup (INRA, Montpellier) ont ­dévoilé le mystère. Leurs travaux sont publiés en ligne par la revue Current #Biology.

  • “A female who died around 90,000 years ago was half #Neanderthal and half #Denisovan, according to #genome analysis of a bone discovered in a Siberian cave. This is the first time scientists have identified an ancient individual whose parents belonged to distinct human groups.”

    https://www.nature.com/articles/d41586-018-06004-0

    “Harris says that sexual encounters between Neanderthals and Denisovans might have been quite common.”

    I love the complicated human tree:

  • L’Eugénisme En Marche - ou Heureux les pauvres en esprit car le royaume de la manipulation génétique leur est promis Gérard COLLET - 23 Juillet 2018 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/l-eugenisme-en-marche-ou-heureux-les-pauvres-en-esprit-car-le-royaume-

    Le sieur Laurent Alexandre, ci-devant urologue et actuel entrepreneur [1] a récemment confié à l’Express une tribune fort humblement intitulée « Pourquoi #Bourdieu avait tort » [2]. Voilà donc le sort de P. Bourdieu et d’un pan de la sociologie scellé sans appel par les 50 lignes à l’emporte-pièce du tribun.

    Les lignes en question au demeurant, et quelque provocantes qu’elles paraissent, semblent avoir soulevé fort peu d’intérêt, ne déclenchant apparemment pas le moindre buzz : une recherche sur l’Internet ne mentionne en effet qu’une seule recension notable d’ailleurs fort peu élogieuse, et une critique acerbe qui à vrai dire s’intéresse davantage au journal qu’il l’a publiée qu’à l’auteur [3].

    Ce faible écho n’est guère surprenant, car le tribun, sous des dehors révolutionnaires au sens #macronien du terme, n’y fait montre que du positivisme le plus suranné, d’un #scientisme béat qu’on croyait passé de mode, et du réductionnisme le plus élémentaire. Toutes ces qualités étant rehaussées il est vrai d’un si singulier manque de curiosité. En effet, M. Alexandre semble ignorer les mises en garde précises et nombreuses de l’auteur grâce auquel il pense pulvériser pour le compte Pierre Bourdieu et tous les travaux mettant en évidence l’importance du milieu dans la réussite sociale. Enluminées aussi d’un esprit si rigoureusement critique qu’il passe sous silence les réflexions de fond sur le réductionnisme scientifique pourtant au principe de son article historique.


    Reste que quelques aspects conjoncturels de cette tribune, bien inscrite dans l’air du temps, suggèrent de creuser un peu plus avant le pourquoi et le comment d’un tel pétard mouillé. Car ce pétard passablement truqué œuvre à l’accréditation lancinante d’idées fort dangereuses.

    Qui est L.A.
    Il est évidemment utile de connaître une part du parcours et des engagements de l’auteur afin de tenter comprendre d’où il parle, pourquoi il le fait, et quels sont les credo intellectuels et politiques qui constituent le soubassement de son interprétation des travaux en neurologie et en sciences cognitives. Et ses éventuels intérêts trébuchants.
    Si l’on en croit sa biographie telle que décrite par Wikipédia et confortée par nombre d’articles répertoriés sur le web, L.A. est donc médecin urologue, mais il est bien davantage un représentant de la classe IEP/ENA et créateur d’entreprises. Personnalité libérale proche d’#Alain_Madelin, il est également présent dans la presse via ses rachats et plusieurs journaux font obligeamment place à ses credo.

    L’essentiel de ses interventions (tribunes, conférences) se situe dans le domaine des « technologies », en particulier celles de l’ingénierie génétique ; elles révèlent un héraut du #transhumanisme dissertant complaisamment sur l’immortalité à court terme et les éventuels bienfaits « humanistes » des dites #NBIC. Cette passion visionnaire restant bien entendu totalement indépendante de ses intérêts personnels, investis entre autres dans une société de séquençage d’#ADN. Celle-ci n’étant que le prolongement concret de celle-là.

    On trouve également parmi ses fort nombreuses déclarations, des prises de position erratiques et tonitruantes sur le sujet, allant de la mise en garde alarmiste contre les apprentis sorciers à la #futurologie enthousiaste. Le dénominateur commun étant comme par hasard l’appel à des « investissements massifs ». Car L.A. n’ignore évidemment pas que les avancées technologiques fulgurantes en NBIC et en IA ne tombent pas du ciel, ni de laboratoires marginaux et improvisés, mais sont bel et bien le produit de choix politiques influencés par les nombreux lobbyistes si attentifs au progrès humain...

    Que nous dit-il ?
    De manière fort simpliste [4], L.A. assène des chiffres dont la signification est assez sibylline, mais qu’il explicite aimablement pour nous après les avoir radicalement simplifiés :

    On sait aujourd’hui que l’ADN détermine plus de 50 % de notre intelligence. L’école et la culture familiale ne pèsent pas beaucoup face au poids décisif de la génétique.

    La formule chiffrée présente la compacité d’une publicité de pâte dentifrice ou de crème anti-rides, et le pourcentage bien rond est évidemment garant d’élégance scientifique [5].

    Cette rigueur prend cependant quelques libertés avec l’arithmétique : les deux parts de 50% sont apparemment modulées par un mystérieux coefficient idéologique, puisque la moitié revenant à l’école et à la culture « ne pèse pas beaucoup », tandis que l’autre moitié est « décisive ». Voilà donc une manière singulière d’accommoder les chiffres à la sauce ingénierie génétique.

    On apprend ensuite que pour la lecture elle-même, le rôle de l’école et de l’environnement culturel est marginal. Et l’on se prend à regretter que l’analyse soit encore incomplète puisqu’elle peine toujours à démontrer que le gène de la lecture est usiné à l’origine pour la lecture syllabique et tout à fait incompatible avec la lecture globale.

    En dépit de ce petit goût d’inachevé, le degré de précision des analyses mentionnées est tel qu’il laisse envisager qu’il faudrait doubler l’effort individuel et la contribution familiale des malheureux ayant reçu un « mauvais #patrimoine » pour qu’ils puissent espérer concurrencer les heureux #héritiers [6].

    Notre tribun s’essaye ensuite à démontrer que l’évidente corrélation entre #QI et #pauvreté est taboue [7], ce qui participe incontestablement au déclin de la France.

    Alexandre insiste lourdement, dans de nombreux articles, sur le rôle joué par le QI (et par son origine génétique sous-entendue) dans la « réussite » [8]. Derrière cette affirmation s’en dissimule (mal) une seconde : celle de l’origine raciale de cet « avantage comparatif » génétique.

    L. Alexandre prend ici appui sur le phénomène amorcé en France par la sidération des sphères ministérielles devant les résultats des enquêtes internationales de « compétences ». Le nouveau ministre, comme ses prédécesseurs, se devant de fournir une explication. Qui mette si possible hors de cause les choix institutionnels.

    Pour ce qui concerne la lecture, les résultats de l’enquête #Pirls (Programme international de recherche en #lecture #scolaire, touchant les écoliers de CM1) n’étaient pas très bons en 2012 (cf. Le Monde du 13/12/2012). Ceux de 2017 sont encore plus mauvais, au point de déclencher une prise de parole quasi immédiate du ministre de l’Éducation nationale.

    Mais alors ? La baisse continue du QI de la France [9], d’emblée imputée par le ministre aux horreurs du « #pédagogisme », traduit-elle une baisse génétique corrélée ? Les résultats comparés au niveau européen représentent-ils le potentiel génétique des différentes populations ? Faut-il révéler que les irlandais sont particulièrement doués de gènes performants, et les maltais particulièrement handicapés par leurs #gènes insulaires ?

    En fait, contrairement à ce que disent ces auteurs, sans cesse pleurnichant sur les interdits dont ils seraient victimes malgré les titres de presse et les chaires dont ils disposent dans les journaux, c’est bien l’idée d’un « héritage » des dons qui est la plus répandue. On en trouve trace partout dans le langage, dans les récits historiques, et dans les discussions de Bar du commerce [10].

    Énoncer la théorie #complotiste de l’éléphant dans le couloir est en effet une contre vérité totale [11].

    Reste juste à préciser ce que sont ces « capacités » devenant subrepticement « intelligence » [12]. Mais il est assez clair que l’unité de mesure suggérée ici est en dernier ressort la capacité à « créer sa boîte » et à « développer » l’ « #innovation » susceptible d’arracher des « parts de marché ».

    Il existe en fait deux variétés de fans des fondements génétiques de « l’intelligence » : il y a les « conservateurs », dans l’acception macroniste du monde, pour qui la #race, l’origine, la #caste... disent tout sur l’intelligence de manière définitive, et il y a les « progressistes », En Marche vers l’amélioration de l’espèce, qui dissimulent leur condescendance de classe derrière le vœu pieu de « réparer » les héritages pénalisants. Ces derniers peuvent alors se réclamer d’un « humanisme » qui fleure bon la pitié charitable, mais en réalité se placent d’emblée dans le cadre de la guerre de tous contre tous : la supériorité chinoise doit être surclassée de toute urgence !

    Ce discours a pour but d’ancrer l’idée de supériorités « naturelles » indiscutables, de contrer toute réflexion suggérant des politiques égalitaires voire compensatoires, et surtout de rendre « l’égalitarisme » responsable du « déclin », par l’étouffement de l’énergie des plus doués. Lesquels bien évidemment ne rêvent qu’entreprise, reprises, placements, start-up, concurrence et parts de marché.

    Ce que font semblant d’ignorer ces tartuffes, c’est que l’égalitarisme n’est pas un « programme » mais une attitude philosophique et politique refusant l’enfermement des individus pour cause d’hérédité, de race, de couleur, de QI. Ils feignent d’avoir oublié que l’assise des anciens régimes féodaux était précisément de cette nature, de même que celle des privilèges ici, des castes là-bas. Que la déclaration des droits de l’homme est une déclaration de principe et d’intention et prétend justement affranchir l’Homme d’un calcul de QI ou des résultats d’un séquencement de #génome.

    Les malheureux semblent n’avoir pas compris, que la relativisation de l’interprétation du QI et la défiance vis-à-vis de son utilisation partent du même principe qui refuse que l’on prétende définir, limiter, arrêter le devenir d’un individu, son chemin, ses désirs et sans ambitions en lui opposant un bête chiffre censé le résumer.

    Mais le point d’orgue de l’article en est sans conteste l’émouvant prétexte humaniste : lutter contre le déterminisme génétique pour compenser les inégalités. Beau projet. En contradiction cependant avec l’opposition radicale et méprisante à « l’égalitarisme ». Car l’égalitarisme on le sait, est gauchiste, irresponsable et contraire au progrès lorsqu’il s’agit d’éducation, mais il devient humaniste et porteur d’avenir dès qu’il s’agit d’ingénierie génétique.

    Pourquoi cette tribune n’a pratiquement aucun intérêt scientifique et frôle l’imposture.
    Il faut d’abord noter que les déclarations à l’emporte-pièce de #Laurent_Alexandre ne se préoccupent d’aucune des mises au point de R. Plomin lui-même, et ne font allusion qu’à des aspects parcellaires des travaux de P. Bourdieu.

    Comme le rappelle en effet dans un article assez complet la rédaction du site Chronik [13], les découvertes de Plomin ne nient pas, contrairement à ce que fait croire Laurent Alexandre, l’influence de l’environnement : bien au contraire, elles lui donnent une place fondamentale. Dans un article de 2004 publié par l’American Psychological Association,Robert Plominexplique en effet : http://webspace.pugetsound.edu/facultypages/cjones/chidev/Paper/Articles/Plomin-IQ.pdf

    « Si l’influence des facteurs génétiques sur l’intelligence est d’environ 50 %, cela signifie que les facteurs environnementaux expliquent le reste de la variance. »
    
 
Plus grave encore, selon les mêmes auteurs, la présentation donnée par notre tribuniste émérite constitue l’erreur type que dénonce R. Plomin :

    Nombre de lecteurs de bonne foi peuvent comprendre que l’intelligence de leur enfant est à plus de 50 % déterminée par les gènes dont il a hérité. Mais voilà, c’est précisément cette manière de « comprendre » qui est la plus importante contre-vérité, la plus grave erreur, la « number one fallacy » contre laquelle nous prévient Plomin, notamment dans son interview à la BBC en octobre 2015. [14]

    Le site Mute fournit pour sa part de manière bien documentée quelques précisions sur le travail entrepris par Plomin et son équipe :

    Mais lorsque des centaines de milliers de marqueurs génétiques furent ainsi passées au crible, les chercheurs n’ont trouvé que quelques associations entre des SNPs (polymorphismes d’un seul nucléotide), dont le plus efficient expliquait un peu moins de 1 % de la variance aux tests psychométriques, et les autres moins de 0,4 % (cf par exemple Harlar 2005, Craig 2006, Butcher 2008). L’effet est si faible qu’il faut répliquer ce genre d’études pour exclure les faux positifs. Et, en aucun cas, on ne trouve pour le moment de gène massivement impliqué dans les différences d’intelligence entre individus. De plus, Les deux propriétés essentielles sont ici la pléiotropie (un même gène a plusieurs effets) et la polygénicité (un même trait dépend d’une multitude de gènes) [15]

    Ce qui adoucit singulièrement les déclarations à l’emporte-pièce de L.A., mais nécessite il est vrai un peu plus de réflexion.

    D’où sortent encore des chiffres hallucinants de précision comme :

    Nos différences de capacités de lecture en sont issues à 64 % du patrimoine génétique, la famille, l’école et nos efforts individuels n’y sont que pour un tiers.

    Mais de quelle lecture s’agit-il donc, et comment sont mesurées ces « capacités » ?

    Par ailleurs, il y a une contradiction absolue à avancer ces affirmations et dans le même temps à charger les méthodes d’apprentissage de tous les maux. Et comment interpréter alors avec un tel prisme les nombreux résultats d’enquêtes internationales ? Le surgissement des « capacités » des chinois, coréens et autres signe-t-il donc une modification de leur patrimoine génétique [16], eux qui étaient considérés il y a un siècle comme des « peuples de coolies » [17] ? Ou bien seuls 50% de ces résultats sont-ils attribuables aux gènes chinois ?

    Ou bien encore, la #Chine aurait-elle, avant-même les « #start-up » macroniennes et nonobstant les brevets en gestation dans l’entreprise de L.A., découvert la pierre philosophale NBIC permettant la production en série de génies de la recherche-développement ?

    Ignorent-ils aussi, Alexandre et ses followers , qu’au XIX° siècle les premiers touristes anglais riches qui visitent notre pays, et singulièrement les Alpes (E. Whymper entre autres), y sont stupéfaits par l’omniprésence du « crétinisme » et l’arriération générale des populations qu’ils découvrent. Il faut croire que là encore un phénomène improbable a modifié les gènes des alpins pour en faire, au XXI° siècle des humains quasi normaux.

    On pourrait également renvoyer L.A. -mais il est vrai qu’à la date de sa tribune il ignorait probablement les faits- au rapport parlementaire [18] rendu public ce printemps.

    On y lit par exemple :

    Le département (93) cumule des taux de chômage, de pauvreté et de difficultés scolaires bien supérieurs aux moyennes nationales. Face à ce constat, les moyens humains y sont pourtant inférieurs aux autres territoires : deux fois moins de magistrats, par exemple, au tribunal d’instance d’Aubervilliers, que dans un tribunal parisien équivalent. Dans les écoles « le moins bien doté des établissements parisiens est mieux doté que le plus doté des établissements de la Seine-Saint-Denis »

    Les dés sont donc singulièrement pipés, et il devient très délicat, M. Alexandre, de distinguer ce qui relève de la supériorité des gènes des élèves parisiens de ce qui relève du milieu, n’est-il pas vrai ?

    A travers l’ensemble de ces recherches, au fond, il apparaît que les liens désespérément recherchés entre « gènes » et « intelligence » s’obstinent à ne pas se montrer, et bien entendu, à part Laurent Alexandre on ne trouve pas un seul chercheur pour suggérer encore qu’il existerait des « séquences de code » directement responsables de l’intelligence. Si toutefois il avait pris la peine de tenter une définition de la dite intelligence, mais sans doute veut-il encore faire croire que le QI dont il se gargarise dans nombre d’interventions est un indicateur largement satisfaisant.

    Plus honnête, croisant les réflexions des neurologues, de l’épigénétique, de la sociologie, de la psychologie, de la pédagogie, des sciences cognitives en général, l’article pourrait alors se résumer à la formule :

    P’têt bien que l’héritage génétique a une certaine influence sur l’intelligence, et p’têt bien que l’environnement, les conditions de la croissance et de l’éducation en ont aussi une.

    Ce qui avouons-le est totalement renversant et en surprendra plus d’un. Et que Pierre Bourdieu admettait parfaitement [19]. Notre hardi tribuneur aurait certes gagné à lire quelques autres textes plus larges et plus synthétiques sur le sujet [20] ; mais une compréhension correcte, étayée, de bon sens et non biaisée n’était sans doute pas dans le propos de L.A., archétype des vulgarisateurs à l’affût de bribes de travaux scientifiques susceptibles d’apporter de l’eau à leur moulin quitte à en commettre une exégèse aventureuse. Toutes époques, tous les intérêts et toutes les idéologies ont tenté ainsi de subtiliser les travaux de recherche. Et à l’ère technocratique, surtout s’ils produisent de beaux chiffres [21].

    Au final, l’apport de la tribune alexandrine serait inexistant si elle n’était faussée et caricaturale, et s’il ne tirait des conclusions tout à fait gratuites, primaires et dangereuses.

    On voit donc sans effort exagéré transparaître dans le texte publié par l’Express, ce que L.A. et un certain nombre de commentateurs ont voulu faire dire à R. Plomin, lequel comme on l’a vu s’en est bien défendu.

    Il s’agit essentiellement de prétendre raviver la querelle #inné-acquis sur de nouvelles bases incontestables parce que chiffrées, pour espérer enfin faire basculer l’histoire dans le sens de l’inné. Or quelles que soient les intentions charitables (et surtout pragmatiques) affichées, vouloir à tout prix privilégier l’inné est une démarche enfermante, celle-là même qui renvoie les dominés à leur prétendue #infériorité « naturelle ». Discours que l’on retrouve dans les discours de tous les dominants, de l’esclavage au nazisme en passant par la droite américaine la plus obscurantiste et ségrégationniste. Alors que le choix de l’éducabilité est par nature émancipateur, qui présuppose une égalité de principe et s’attache à la rendre réalisable.

    Il s’agit aussi de redonner vie au #scientisme [22], que l’on croyait durablement disqualifié mais qui ressurgit de ses cendres à chaque « #innovation #R&D ». Il s’agit d’y ajouter hypocritement la promesse de l’amélioration génétique, faisant ainsi le lit d’un transhumanisme au masque humaniste et égalitariste. Hypocrisie fort utile cependant à toute la #startuposphère de l’ingénierie génétique, qui trépigne d’impatience à l’idée de pouvoir un jour fabriquer de l’humain OGM et tenter de damer le pion à la croissance de Facebook.

    Reste que si cette promesse est déçue, comme celle de l’immortalité au bout du chemin de la recherche NBIC, il demeurera la « démonstration » de la nature génétique des différences d’intelligence, justifiant bien entendu les différences de statut humain.

    Il s’agit enfin d’accréditer obstinément une approche réductionniste, fétiche des technocrates avides de chiffres. Un réductionnisme dopé par l’informatique et sa nouvelle dimension « big data » qui n’en est pas avare, et en produit bien davantage que tous les L.A. de la terre peuvent en digérer.

    Il semble pourtant que, prévenu par Karl Popper, tout scientifique sait les limites de cette approche, mère du déterminisme. Car si le réductionnisme peut selon Popper constituer une étape méthodologique fructueuse, il ne peut en aucun cas constituer une doctrine, et l’extrapolation de résultats « réduits » à la réalité est toujours hasardeuse [23].

    Et l’on retrouve également dans cette rhétorique le projet de la sociobiologie, qui prétend expliquer tous les comportements humains sur des bases biologiques, puis plus tard génétiques. Et nombreux sont les scientifiques de toutes disciplines qui ont mis en garde contre un schéma explicatif dont ils dénoncent les évidents effets pervers tant socio-politiques que scientifiques.

    Ou tout cela nous mène-t-il ?
    On serait donc tenté de conclure que la tribune en question est tout simplement totalement dénuée d’intérêt, et n’est qu’un pot-pourri d’approximations, de contre-vérités, de travestissements partiaux de résultats scientifiques, d’absence de réflexion et de rigueur. De soupçonner qu’elle n’était là que pour faire acte de présence dans les média et rester en vue. Le premier réflexe serait donc de l’ignorer simplement et de ne plus jamais ré-ouvrir le journal qui l’a publiée [24].

    Mais ce serait oublier que ce texte poursuit en réalité deux objectifs bien précis, complémentaires, et lourds de conséquences.

    Le premier est d’alimenter en eau fraîche le moulin de la macronie en avançant l’hypothèse de « start-up » susceptibles de doper au CRISPR-Cas9 l’intelligence française dont L.A. et ses amis nous révèlent qu’elle laisse tant à désirer, et qu’elle sera bien insuffisante dans le « monde réel » de la lutte de tous contre tous [25].

    Le second est que compère L.A., par là même avance ses pions en tentant de montrer tout ce que l’ingénierie génétique pourrait apporter à l’économie française, se chiffrant comme à l’ordinaire en points de croissance et donc en créations d’emploi. Hypothétiques. En tous cas en perspectives radieuses pour les intérêts de ce secteur prometteur.

    L’invocation du ministre #Blanquer, de son proche collaborateur Dehaene et de la vision macronienne du monde souligne d’ailleurs la nature éminemment politique de la prétendue avancée scientifique :

    .. C’est-à-dire accentuer la stratégie du ministre Blanquer, développer la recherche en pédagogie et donner des moyens aux grands spécialistes de la cognition : Stanislas Dehaene, François Taddei, Franck Ramus...

    Et bien entendu l’approche « pédagogique » suggérée est majoritairement centrée sur cette vision selon laquelle, comme le déclare volontiers S. Dehaene, l’imagerie cérébrale va ouvrir les portes à la compréhension de l’acte de lire. Loin de cette équipe l’idée de s’appuyer sur les travaux pédagogiques d’approche globale et humaine : il s’agit plutôt d’un « retour à l’ancien monde (!), avec la glorification du modèle purement transmissif. Et elle ignore superbement l’ensemble des travaux de fond, de longue haleine, nourris de savoirs, de savoir-faire et d’expériences multiples. Là encore, « La #Science » aurait tranché de manière indiscutable et désigné les procédures « efficaces ». Il n’est pour s’en rendre compte que de lire certaines réactions approfondies aux projets du ministre [26].

    Tout ce galimatias n’a finalement pour but que de déguiser sous les aspects d’une « science dure » à la mode, capable de présenter des chiffres et des images numériques, une démarche idéologique non explicitée.

    Or cette démarche conduit tout naturellement à faire surgir un eugénisme -bien entendu positif- et à un transhumanisme justifié par la concurrence déloyale et le péril du « gène jaune » augmenté [27]...

    Il y a là, répétons-le, le fond commun de tous les racismes, les esclavagismes, les misérabilismes et de toutes les formes de mépris social : la volonté de renvoyer les dominés à leur place en affirmant qu’ils sont « nés comme ça ». On l’a trouvé à toute époque et sous tous climats, et la convocation des « neurosciences » (extrapolées, tronquées, manipulées, parfois même trahies) n’est que le nouvel alibi justificatif, paré des plumes de l’imagerie cérébrale.

    Laurent Alexandre, toutefois, manque singulièrement d’audace dans la voie qu’il s’est tracée, et hésite à exposer toutes les conséquences prévisibles de son approche de l’inné et de l’acquis : s’il se lâchait vraiment, il nous révélerait sans aucun doute la base génétique des inégalités qui perdurent entre hommes et femmes. Mais nous proposerait bien vite une ingénierie susceptible d’upgrader le second chromosome X des malheureuses.

    On sait évidemment l’idée de « l’amélioration de la race » vieille comme le monde, elle n’a pas attendu L.A., ni le « traitement de textes génétique » ; et depuis le II° Reich jusqu’aux inventeurs du transistor, nombreux sont ceux qui ont parié sur cette voie... Sans grand succès et avec moult dégâts.

    Un chemin beaucoup plus direct vers l’amélioration de la race que celui prêché par L.A. (encore que pas accessible à tous) fut en effet imaginé dans les années 80 du XX° par une Banque des spermes d’exception créée par R.K. Graham [28]. C’était aux US bien entendu, la Chine n’étant alors pas encore le point de mire des eugénistes. L’un des plus célèbres des généreux et altruistes donateurs fut William_Shockley, glorieux inventeur de l’effet transistor et prix Nobel de physique 1956 [29].

    Mais il semble bien, hélas, qu’aucun des rejetons des spermatozoïdes hyper-performants n’ait inventé la Moulinette-à-faire-la-vinaigrette ni même le Repasse-limaces, et l’on ignore si le « pack » fourni par la Banque Graham comprenait à la fois le gêne des semi-conducteurs et celui des traces de paranoïa...

    La seule nouveauté de cette tribune est donc bien sa conclusion en forme d’humanisme en trompe l’œil : certes les nuls sont nuls de naissance et aucune éducation n’y pourra rien, mais la macronie dans sa grande générosité (à moins qu’il s’agisse de pragmatisme) va les aider en faisant appel à L.A. et ses collègues. Elle va « réparer » ces mal dotés de l’ADN, et du même coup de ciseau génétique assurer les « avantages concurrentiels » de la France face à l’Asie.

    L’émouvant slogan : « Se battre et dynamiter le déterminisme génétique ! » claque comme une bannière progressiste, et propulse même L.A. et toute la techno-sphère macronienne dans l’univers sulfureux de l’insoumission, de la révolte, de la lutte finale contre les injustices de la nature...

    Le procès, ici, est clair et a deux aspects complémentaires. Affirmer la grande générosité visionnaire des nouvelles équipes gouvernementales, prêtes à faire la courte échelle aux sous-doués pour qu’ils viennent faire concurrence aux élites. Conforter la volonté de Macron de transformer la France en start-up nation, en privilégiant les visées réductionnistes et scientistes de Blanquer [30] et des équipes de numéricologues et de leur amis entrepreneurs. Lesquels n’attendent que les investissements massifs (publics ?) qui vont leur permettre de créer les « boîtes » de demain [31]. Et tout cela sans laisser place une seconde à la réflexion sur le monde dans lequel ils prétendent ainsi nous entraîner.

    Il n’est au reste pas surprenant que tout ce que la macronie compte de Laurent Alexandre et autres hérauts de la croissance innovante s’empare avec gourmandise de travaux tels que ceux de l’équipe de R. Plomin. Quitte à ne lire que la surface des résultats scientifiques, à se hâter de détourner les travaux pour les citer à l’appui de leur vision orientée du monde.

    Et c’est dans ce droit fil qu’apparaît l’argument massue : la dénonciation hypocrite de la licence qui régnerait en Chine vis-à-vis de l’IA et du transhumanisme : « Aucune norme éthique ne semble freiner les transhumanistes chinois ».

    Et c’est pour mieux conclure : « La Chine disposera d’un avantage considérable dans la société de l’intelligence », suggérant que les « lois de la concurrence » nous obligeraient aussi à accepter à contrecœur l’eugénisme du XXI° siècle à visage (trans)humain.

    Gérard COLLET

    [1] D’une société belge de séquençage ADN selon sa biographie Wikipédia.
    [2] Voir : https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/determinisme-pourquoi-bourdieu-avait-tort_2002043.html
    [3] Sciences : peut-on publier n’importe quoi dans L’Express... En un mot : oui. Voir : http://www.acrimed.org/Sciences-peut-on-publier-n-importe-quoi-dans-L
    [4] Mais il est vrai que le format « Tribune » de l’Express ne permet pas de faire dans la dentelle.
    [5] On sait en effet très bien qu’Oral-B élimine 100% de plaque dentaire en plus, que par certaine crème anti ride « l’ovale du visage est redéfini pour 82 % des femmes » tandis que 96% des femmes constatent plus de fermeté...
    [6] En effet, « Nos différences de capacités de lecture sont issues à 64 % de cet héritage, tandis que la famille, l’école et nos efforts individuels n’y sont que pour un tiers. » Or il est clair que 2 x 33 % est supérieur à 64 %.
    [7] Tabou indiscutablement lié à la domination culturelle des idées crypto-marxistes, diffusées sournoisement par les chaînes de télévision et les organes de presse écrite.
    [8] Voir par exemple : https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/face-a-l-intelligence-artificielle-le-tabou-du-qi-est-suicidaire_1894152.ht puis aussi : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/manipulations-genetiques-augmentation-cerebrale-la-chine-est-ultratranshuma
    [9] Statistiquement s’entend, car il y demeure heureusement quelques grands esprits échappant à la malédiction.
    [10] A titre d’exemple, cet extrait de L’Autre Amérique, Arte, 29/5/2018. : « Ce portrait le Justin Trudeau présente en beau gosse bien né, fils de Pierre Elliott Trudeau [...]. Outre ce lignage, qu’en est-il des convictions de Justin, de sa vision pour le Canada [...] . »
    [11] Cette théorie a été popularisée par Mme Smith-Woolley, une élève du professeur Robert Plomin, personnalité controversée qui a longtemps soutenu l’idée que l’intelligence est très fortement héréditaire. Elle compare la génétique à “l’éléphant dans le couloir” [en référence à l’expression anglaise “the elephant in the room”, qui évoque un problème évident que personne ne veut ou ne peut voir et ne veut discuter, ndt] et pense qu’elle devrait être enseignée aux futurs professeurs. Toby Young, libertarien provocateur et activiste en matière d’éducation, apparaît comme co-auteur de cet article. M. Young s’est récemment attiré l’opprobre pour avoir écrit que la génétique étant le facteur dominant de la réussite scolaire, les écoles ne faisaient que peu de différence. (https://www.lenouveleconomiste.fr/financial-times/reussite-la-spirale-du-succes-63020)
    [12] Dont le sens reste propriété de M. Alexandre. En tous cas, il n’aura pas la place de les définir.
    [13] https://chronik.fr/denigrement-de-pierre-bourdieu-laurent-alexandre-t-nom.html
    [14] Voir note précédente.
    [15] Article publié sur le site Mute : http://we-the-mutants.blogspot.fr/2008/09/plomin-et-la-chasse-aux-gnes-de.html
    [16] http://www.bilan.ch/techno/made-china/le-succes-du-systeme-scolaire-chinois
    [17] En tous cas par les entrepreneurs de l’époque, ancêtres spirituels de L.A.. A ce sujet, on lira avec intérêt Cochinchine de Léon Werth.
    [18] L’état recule en Seine Saint-Denis, rendu public en mai 2018.
    [19] Voir note 11.
    [20] Albert Jacquard dans « L’Héritage de la liberté » expliquait de manière lumineuse l’articulation des deux genèses.
    [21] Rapprocher des instrumentalisations de Darwin (Contresens_Darwin) Voir aussi https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2017/09/09/lecobusiness-de-darwin-leur-evolution-et-la-notre : l’entreprise Darwin à Bordeaux !)
    [22] Tout problème humain quel qu’il soit peut être résolu par « la science ».
    [23] Voir à ce sujet Karl Popper ou la connaissance sans certitude, ChapitreXVII Échec au réductionnisme, Page 109.
    [24] Voir à ce sujet l’article d’ACRIMED : « Sciences : peut-on publier n’importe quoi dans L’Express ? »
    [25] Selon Acrimed, il s’agit là d’ « un article pseudo-scientifique cachant mal ses objectifs politiques : défendre une certaine vision de l’éducation, en l’occurrence celle du gouvernement actuel ». Voir note 1.
    [26] Dans ce contexte, la création du conseil scientifique, présidé par Stanislas Dehaene et où neurobiologistes et psychologues cognitivistes sont dominants, est une forme de coup de force qui, de plus, désorganise le paysage français de l’évaluation où les acteurs sont déjà nombreux. (Fondation Copernic – Axel Trani (coord.) : Blanquer : un libéralisme autoritaire contre l’éducation, Éditions Syllepse.
    [27] Selon une autre « tribune tonitruante de L.A. : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/manipulations-genetiques-augmentation-cerebrale-la-chine-est-ultratranshuma
    [28] Le narcissique homme d’affaires pense que son action va permettre de maintenir « un certain niveau d’intelligence » dans une société américaine en crise. Graham avait 38 ans d’avance sur L.A..
    [29] Selon sa biographie Wikipédia : A partir de là, les tendances dominatrices et paranoïaques de Shockley commencèrent à s’exacerber. Et il s’évertua à éclipser les deux autres co-inventeurs du célèbre effet.
    [30] M. Blanquer ne limite évidemment pas sa vision à cette facette. Cependant il est clair que le ministre veut une place primordiale pour les neurosciences et affirme volontiers que sur plusieurs débats pédagogiques « la science a tranché ». Confortant ainsi l’approche réductionniste.
    [31] M. Alexandre, pour sa part, ne pourra pas participer pleinement à ces investissements massifs en France, puisque sa biographie le décrit comme résident fiscal belge. (Wikipédia cite à ce sujet « L’Obs). Mais il pourrait bien en profiter.

  • Que peut-on déduire d’un ADN ? Peut-on déterminer la "race" d’une personne ? Bien sûr que non puisqu’il n’existe pas de races. Et d’ailleurs, l’une des preuves de la non-existence des races est que la diversité génétique entre individus est la même à l’intérieur et à l’extérieur de ces soi-disant "races".

    En 2008, j’ai été alerté par cet article :

    A qui appartient votre ADN ?
    Franz Manni, Le Monde Diplomatique, juin 2008
    https://www.monde-diplomatique.fr/2008/06/MANNI/15953

    Qui faisait allusion à la tentative de certains scientifiques de trouver un gène juif :

    Y chromosomes of Jewish priests
    Karl Skorecki, Sara Selig, Shraga Blazer, Robert Bradman, Neil Bradman, P. J. Waburton, Monica Ismajlowicz, Michael F. Hammer
    Nature 385:32, le 2 janvier 1997
    https://www.nature.com/articles/385032a0

    Et dont la méthodologie avait été grandement critiquée :

    Ashkenazi levites’ “Y modal haplotype” (LMH) – an artificially created phenomenon ?
    A.Zoossmann-Diskin
    HOMO - Journal of Comparative Human Biology, 57:87-100, le 24 février 2006
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0018442X0500065X

    Donc, du point de vue des gènes, le problème était réglé, me semblait-il.
    ==============================================
    Et puis est arrivée l’ère de l’épigénétique qui ne regarde pas seulement le code génétique, mais tout ce qu’il y a autour, et en particulier une partie du génome dont on avait négligé l’importance, comme les ARN non codants ou le polymorphisme nucléotidique des allèles des gènes (les SNPs).

    Ces caractéristiques, ou traits peuvent être déterminés par l’environnement ou l’histoire de la personne et, dans la mesure où certains de ces traits sont également transmis à la génération suivante, ils peuvent donc être communs à des personnes ayant vécu dans un même environnement, sans toutefois être de la même famille !

    Il est possible qu’on mette sous le terme épigénétique tout un tas de théories fumeuses, mais il y en a qui semblent être plus sérieuses, même si je ne m’y connais pas assez pour pouvoir juger...

    Bref, je suis tombé sur cet article qui m’avait laissé perplexe, et que j’avais oublié jusqu’à la semaine dernière :

    Genes mirror geography within Europe
    Novembre J, Johnson T, Bryc K, Kutalik Z, Boyko AR, Auton A, Indap A, King KS, Bergmann S, Nelson MR, Stephens M, Bustamante CD
    Nature 456:98-101, le 31 août 2008
    https://www.nature.com/articles/nature07331

    En analysant non seulement le génome, mais aussi les SNPs, de 3200 Européens, ils ont été capables de dessiner une carte de répartition génétique et, donc, de pouvoir déduire du génome de quelqu’un sa région de provenance.

    Bon, certains pays ne sont représentés que par 1 individu ou 2 ou 3, et au début de l’article ils disent qu’ils ont éliminé ce qui avaient des origines différentes de leur pays de résidence, ce qui devrait éliminer un paquet de monde...

    Cela me parait tout à fait délirant d’imaginer une "race" génétiquement identifiable d’Écossais, et j’aimerais savoir à partir de combien de génération est-on considéré comme Écossais, mais je n’ai pas trouvé de critique sérieuse...

    C’est la même technique qui identifie des routes de migration vieilles de 5000 ans :

    Maritime route of colonization of Europe
    Peristera Paschou, Petros Drineas, Evangelia Yannaki, Anna Razou, Katerina Kanaki, Fotis Tsetsos, Shanmukha Sampath Padmanabhuni, Manolis Michalodimitrakis, Maria C. Renda, Sonja Pavlovic, Achilles Anagnostopoulos, John A. Stamatoyannopoulos, Kenneth K. Kidd, and George Stamatoyannopoulos
    PNAS 111:9211-9216, le 24 juin 2014
    http://www.pnas.org/content/111/25/9211

    Massive migration from the steppe was a source for Indo-European languages in Europe
    Haak W, Lazaridis I, Patterson N, Rohland N, Mallick S, Llamas B, Brandt G, Nordenfelt S, Harney E, Stewardson K, Fu Q, Mittnik A, Bánffy E, Economou C, Francken M, Friederich S, Pena RG, Hallgren F, Khartanovich V, Khokhlov A, Kunst M, Kuznetsov P, Meller H, Mochalov O, Moiseyev V, Nicklisch N, Pichler SL, Risch R, Rojo Guerra MA, Roth C, Szécsényi-Nagy A, Wahl J, Meyer M, Krause J, Brown D, Anthony D, Cooper A, Alt KW, Reich D.
    Nature 522:207-211, le 2 mars 2015
    https://www.nature.com/articles/nature14317

    Bref, à discuter, mais ce n’est pas simple...

    #Science #ADN #SNP #gènes #génome #génétique #épigénétique #évolution #races #origine #géographie

    Et, à tout hasard, je les rajoute à la compilation #archéologie :
    https://seenthis.net/messages/633249

    • Il y a d’autres vidéos de cette généticienne sur ce sujet que j’ai pas encore vu :
      https://www.youtube.com/watch?v=WQwzEKFdTL4


      Au passage je trouve interessant qu’elle ne parle pas de patriarcat et matriarcat mais seulement de matrilocalité, patrilocalité, matrilinéarité et patrilinéarité. C’est en même temps assez heureux de la part d’une approche génétique.
      A un moment elle dit que 90% des groupes humains sont patrilocaux et qu’en fait ce sont les femmes qui se déplacent sur la terre et non les hommes qui restent dans leur village, accrochés à leur propriété, leur pouvoir, leur héritage matériel.

      Autre chose qu’elle dit et que j’ignorais, il n’y a des blanc·hes parmis chez l’homo sapiens depuis seulement 9000 ans EC (ère commune, alternative à BC).

      Cette vidéo pas encore vu non plus semble répondre à tes préoccupations :
      Races : pour en finir avec les fantasmes racistes !
      https://www.youtube.com/watch?v=8E4u9vypCa0

      Les anthropologues et les biologistes sont d’accord aujourd’hui pour dire qu’il y a environ 150 000 ans, c’est en Afrique qu’est apparu Homo Sapiens, notre ancêtre à tous. Les femmes et les hommes ont peuplé la terre en évoluant de façon différente en fonction du hasard, de l’environnement et par sélection de certaines caractéristiques de leur patrimoine génétique, ce qui explique nos différences et que chacun est un être unique, même si nous faisons tous partie de la même espèce, Homo Sapiens. Mais la biologie n’explique pas le racisme qui est avant tout une construction intellectuelle et politique liée à des enjeux économiques. Les théories racistes ont proliféré tout au long de l’histoire pour justifier l’esclavage, la colonisation, le nazisme, la ségrégration, l’apartheid... Ces théories racistes qui affirmaient une hiérarchie selon sa couleur de peau sont encore malheureusement fortement ancrées dans nos inconscients collectifs. Ayons le courage de l’admettre sans victimisation, sans culpabilité pour nous permettre de les identifier afin de les dépasser. Par Evelyne Heyer, professeur en anthropologie génétique au Muséum national d’Histoire naturelle, département Hommes, Natures, Sociétés, commissaire scientifique général du Musée de l’Homme Lilian Thuram, président de la Fondation Éducation contre le racisme Pascal Blanchard, historien spécialiste du « fait colonial » de l’histoire de l’immigration et des enjeux d’identité, il est chercheur au Laboratoire Communication et Politique (CNRS/UPR 3255, Paris), et co-dirige le groupe de recherche Achac (colonisation, immigration, post-colonialisme)

    • Ancient genomes from present-day France unveil 7,000 years of its demographic history. Brunel, S., Bennett, E.A., Cardin, L., Garraud, D., Barrand Emam, H., Beylier, A., Boulestin, B., Chenal, F., Cieselski, E., Convertini, F., Dedet, B., Desenne, S., Dubouloz, J., Duday, H., Fabre, V., Gailledrat, E., Gandelin, M., Gleize, Y., Goepfert, S., Guilaine, J., Hachem, L., Ilett, M., Lambach, F., Mazière, F., Perrin, B., Plouin, S., Pinard, E., Praud, I., Richard, I., Riquier, V., Roure, R., Sendra, B., Thevenet, C., Thiol, S., Vauquelin, E., Vergnaud, L., Grange, T., Geigl, E.-M., Pruvost, M. PNAS, le 25 mai 2020.
      https://www.pnas.org/content/117/23/12791

      7 000 ans d’histoire démographique en France
      CNRS, le 25 mai 2020
      https://seenthis.net/messages/856485

      La France a connu deux vagues d’immigration pendant la préhistoire
      Denis Sergent, La Croix, le 27 mai 2020
      https://seenthis.net/messages/856485

  • New limits to functional portion of human #genome reported: Work suggests at least 75 percent of the genome is junk DNA — ScienceDaily
    https://www.sciencedaily.com/releases/2017/07/170714140234.htm

    The functional portion of the genome is described as that which has a selected-effect function, that is, a function that arose through and is maintained by natural selection. Protein-coding genes, RNA-specifying genes and DNA receptors are examples of selected-effect functions. In his model, only functional portions of the genome can be damaged by deleterious mutations; mutations in nonfunctional portions are neutral since functionless parts can be neither damaged nor improved.

    Because of deleterious #mutations, each couple in each #generation must produce slightly more children than two to maintain a constant population size. Over the past 200,000 years, replacement-level fertility rates have ranged from 2.1 to 3.0 children per couple, he said, noting that global population remained remarkably stable until the beginning of the 19th century, when decreased mortality in newborns resulted in fertility rates exceeding replacement levels.

    If 80 percent of the genome were functional, unrealistically high birth rates would be required to sustain the population even if the deleterious mutation rate were at the low end of estimates, Graur found.

    #fertilité

  • Des bémols à la thérapie génétique Le Devoir - 31 mai 2017 - Pauline Gravel
    Des modifications inattendues sont observées chez des animaux de laboratoire
    http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/500032/medecine-des-bemols-a-la-therapie-genetique

    Alors qu’on s’apprête à employer la technologie CRISPR-Cas9 dans des essais cliniques de thérapie génique chez l’humain, une étude parue dans la revue Nature Methods montre que cette technologie qui permet de corriger une mutation dans un gène précis introduit aussi des centaines de mutations inattendues dans le génome des animaux traités.

    La technologie d’édition génique CRISPR-Cas9 est devenue l’outil de prédilection des scientifiques qui cherchent à comprendre le rôle de certains gènes en raison de sa simplicité d’utilisation, de sa grande précision et de sa rapidité d’action. Elle laisse aussi entrevoir des thérapies géniques plus efficaces étant donné qu’elle permettrait de réparer les gènes défectueux qui sont responsables de maladies génétiques.

    Un premier essai clinique faisant appel à cette technologie est en cours depuis novembre dernier en Chine.

    Cet essai consiste à injecter à des patients cancéreux des cellules immunitaires dans lesquelles CRISPR-Cas9 a supprimé le gène codant pour une protéine qui réduit l’activité immunitaire contre les cellules appartenant à l’organisme, dont les cellules cancéreuses.

    Plusieurs études cliniques de thérapie génique devraient également débuter en 2018 aux États-Unis.

    Mutations imprévues

    Dans l’étude publiée cette semaine dans Nature Methods, les chercheurs ont utilisé chez des souris la technologie CRISPR-Cas9 pour corriger un gène responsable de la cécité.

    Chez deux souris dont le gène muté avait été bien réparé, ils ont découvert plus de 1500 mutations imprévues affectant des nucléotides individuels (soit une seule lettre de l’ADN) et plus d’une centaine de délétions (perte d’un fragment d’ADN) et d’insertions inattendues.

    « Aucune de ces mutations n’avait été prédite par les algorithmes qui sont couramment utilisés pour repérer les mutations affectant des régions autres que le gène ciblé », souligne le Dr Vinit Mahajan, professeur d’ophtalmologie à l’Université Stanford en Californie et coauteur de l’étude.

    . . . . . .
    #gène #génome #algorithme #mutations #ADN #CRISPR-Cas9 #thérapie génique

  • CRISPR-Cas9 à l’Académie des Sciences : l’#éthique au temps du carnaval. Communiqué de Sciences Citoyennes : Pharmacritique
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2017/02/21/crispr-cas9-a-l-academie-des-sciences-l-ethique-au-te

    Voilà un débat éthique entendu ! Ainsi donc, les problèmes alimentaires seront résolus par la #technologie et elle seule. Réguler ses usages ne fera que retarder l’innovation grâce à laquelle, demain, chacun mangera à sa faim. C’est faire bien peu de cas des facteurs politiques et socio-économiques à l’origine des problèmes de malnutrition à l’ère du gaspillage alimentaire… Quant à la notion de partage équitable des productions agricoles, on a vu ce qu’il en était avec l’exemple des #OGM traditionnels qui alimentent en priorité l’élevage industriel et les réservoirs des automobiles, et aggravent l’abandon des cultures vivrières.

    La manipulation génétique des animaux d’élevage sera ensuite traitée par Jean-Paul Renard, lui aussi agronome à l’INRA. Son exposé présentera « plusieurs exemples où le recours prudent à #CRISPR-Cas9 peut permettre de mieux respecter l’animal, son bien-être et son environnement ». Si la question du bien-être animal semble une réflexion authentique de la part de Jean-Paul Renard, la formulation ci-dessus interroge, c’est le moins qu’on puisse dire. Faut-il comprendre que pour assurer le bien-être des animaux dans les systèmes d’élevage intensif, il faudrait non pas repenser les conditions d’élevage, mais plutôt modifier génétiquement les #animaux afin de mieux les adapter à celles-ci ? En effet, CRISPR-Cas9 a déjà été utilisée aux États-Unis pour concevoir des vaches sans cornes, moins susceptibles de se blesser en évoluant dans l’espace ignoblement restreint des élevages intensifs . La modification génétique des animaux domestiqués par un coup de « couteau suisse moléculaire » serait donc le moyen de rendre les méthodes d’élevage intensif compatibles avec le respect de la condition animale…

    Enfin, Pierre Corvol, médecin et biologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), discutera des enjeux de la modification du #génome humain. Son intervention se concentrera semble-t-il sur la manipulation du génome humain dans le but de modifier sa descendance, car, nous explique-t-il, « la #thérapie génique somatique par cette technologie […] ne soulève pas a priori d’objection éthique ». Cette affirmation est surprenante pour au moins deux raisons. Voilà plus de trente ans que de gros investissements ont conduit à la multiplication de travaux dans le domaine de la thérapie génique, sans que les « miracles » promis ne se réalisent concrètement. Ces difficultés sont à relier aux limites du modèle réductionniste de fonctionnement du vivant, entièrement expliqué par la séquence d’ADN (acide désoxyribonucléique), sur lequel repose la thérapie génique. Ce modèle ne sera pas modifié par l’utilisation de CRISPR-Cas9.

    Or les moyens financiers disponibles pour améliorer la #santé ne sont pas infinis. Se demander, au vu des échecs de la thérapie génique, s’il est pertinent de poursuive dans cette voie ou réorienter les financements vers d’autres façons d’améliorer la prévention et la prise en charge des malades (le développement d’un environnement sain, la lutte contre les inégalités sociales de santé, la recherche de nouveaux antibiotiques…) est une question éminemment éthique . Par ailleurs, si elle devait finir par fonctionner, la thérapie génique somatique posera des questions éthiques importantes quant à ses usages. A quelles pathologies pourra-t-elle être appliquée ? A qui profitera un éventuel progrès thérapeutique basé sur des technologies de pointe ? Financièrement parlant, aux détenteurs de brevets. Mais d’un point de vue sanitaire ? Aux seules personnes capables de s’en offrir le recours ?

  • Transhumanisme | Le Magazine
    http://www.canalsud.net/?Transhumanisme

    Enregistrement de la rencontre à la librairie Terra Nova avec Miguel Benasayag autour de son dernier livre, "Cerveau augmenté, homme diminué". Présentation des éditions La Découverte : "À partir d’une vulgarisation très pédagogique de recherches récentes souvent très « pointues » en neurosciences, Miguel Benasayag montre ici, de façon fort convaincante, pourquoi ce nouvel idéalisme du « cerveau augmenté » est en réalité une illusion dangereuse : le monde qu’entendent préparer les transhumanistes et certains scientifiques risque fort d’être surtout habité par la folie et la maladie…" Durée : 1h25. Source : Canal (...)

    http://www.canalsud.net/IMG/mp3/benassayag_monte_final.mp3

  • The Science of Genes and Heredity Is Constantly Changing - The Atlantic
    http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2016/06/genes-are-overrated/480729

    Only about 1 percent of our genome encodes proteins. The rest is DNA dark matter. It is still incompletely understood, but some of it involves regulation of the genome itself. Some scientists who study non-protein-coding DNA are even moving away from the gene as a physical thing. They think of it as a “higher-order concept” or a “framework” that shifts with the needs of the cell. The old genome was a linear set of instructions, interspersed with junk; the new genome is a dynamic, three-dimensional body—as the geneticist Barbara McClintock called it, presciently, in 1983, a “sensitive organ of the cell.”

    The point is not that this is the correct way to understand the genome. The point is that science is not a march toward truth. Rather, as the author John McPhee wrote in 1967, “science erases what was previously true.” Every generation of scientists mulches under yesterday’s facts to fertilize those of tomorrow.

    “There is grandeur in this view of life,” insisted Darwin, despite its allowing no purpose, no goal, no chance of perfection. There is grandeur in a Darwinian view of science, too. The gene is not a Platonic ideal. It is a human idea, ever changing and always rooted in time and place. To echo Darwin himself, while this planet has gone cycling on according to the laws laid down by Copernicus, Kepler, and Newton, endless interpretations of heredity have been, and are being, evolved.

    #gènes #génome #ADN